Les Planètes - Philharmonie de Paris · 2017-11-22 · Ce concert bénéficie du soutien du cercle...

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Les Planètes Vendredi 24 novembre 2017 – 20h30 GRANDE SALLE PIERRE BOULEZ – PHILHARMONIE

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Les PlanètesVendredi 24 novembre 2017 – 20h30

GRANDE SALLE PIERRE BOULEZ – PHILHARMONIE

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Ce concert bénéficie du soutien du cercle d’entreprises mécènes Prima la Musica

Week-end Orchestres en fête : Orgue

En 1842, Berlioz déclarait l’orgue et l’orchestre incompatibles (feuilleton de la Revue et Gazette musicale de Paris, repris en 1844 dans le Traité d’instrumentation) : « L’orgue et l’orchestre sont Rois tous les deux ; ou plutôt l’un est Empereur et l’autre Pape ; leur mission n’est pas la même, leurs intérêts sont trop vastes et trop divers pour être confondus. » Ce week-end fait mentir l’auteur de la Symphonie fantastique en plaçant l’imposant orgue Rieger au cœur d’Orchestres en fête !, manifestation nationale de l’Association Française des Orchestres et rendez-vous annuel des orchestres de région à la Philharmonie.

Au moment où Berlioz émettait son jugement, le facteur Aristide Cavaillé-Coll inventait l’orgue « symphonique », qui rivalisait avec l’orchestre en puissance et en variété de couleurs (avec de nombreux jeux dotés de noms d’instruments – violoncelle, hautbois, clarinette, trompette…). Ses instruments engendrèrent tout un répertoire de concert indépendant de la liturgie, au travers notamment de l’orgue laïque du palais du Trocadéro, futur palais de Chaillot : symphonies (avec orgue ou pour orgue seul), concertos, pièces poétiques…

Les grandes orgues des salles de concert modernes sont les héritières de ces machines souvent gigantesques, dont elles ont encore étoffé la palette sonore. L’orgue de la Philharmonie peut tout jouer, une fugue de Bach comme une pièce contemporaine. Mais en ce week-end où convergent les événements musicaux, l’accent a été mis sur les rapports multiples que l’instrument à tuyaux entretient avec l’orchestre  : transcriptions d’œuvres orchestrales (notamment un décoiffant Boléro de Ravel à 8 mains et 8 pieds), travail d’« orchestration » à partir de partitions pianistiques (Le Sacre du printemps), confrontation avec l’orchestre dans les concertos de Poulenc, Tanguy, Escaich et Eőtvős (la présence de trois partitions récentes ou nouvelles prouve la vivacité de la création pour orgue), fusion plus intime avec la masse orchestrale ou chorale (Symphonie no 3 de Saint-Saëns, Les Planètes de Holst ou Requiem de Duruflé).

Lors de ces journées, l’orgue Rieger tendra la main à des cousins plus modestes mais non moins intéressants : un orgue Hammond dans le concerto d’Eőtvős, un orgue positif dans celui de Haendel et l’orgue Schweickart du Musée de la musique, un des rares instruments de salon français du xviiie siècle.

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Week-end Orchestres en fête : Orgue

En 1842, Berlioz déclarait l’orgue et l’orchestre incompatibles (feuilleton de la Revue et Gazette musicale de Paris, repris en 1844 dans le Traité d’instrumentation) : « L’orgue et l’orchestre sont Rois tous les deux ; ou plutôt l’un est Empereur et l’autre Pape ; leur mission n’est pas la même, leurs intérêts sont trop vastes et trop divers pour être confondus. » Ce week-end fait mentir l’auteur de la Symphonie fantastique en plaçant l’imposant orgue Rieger au cœur d’Orchestres en fête !, manifestation nationale de l’Association Française des Orchestres et rendez-vous annuel des orchestres de région à la Philharmonie.

Au moment où Berlioz émettait son jugement, le facteur Aristide Cavaillé-Coll inventait l’orgue « symphonique », qui rivalisait avec l’orchestre en puissance et en variété de couleurs (avec de nombreux jeux dotés de noms d’instruments – violoncelle, hautbois, clarinette, trompette…). Ses instruments engendrèrent tout un répertoire de concert indépendant de la liturgie, au travers notamment de l’orgue laïque du palais du Trocadéro, futur palais de Chaillot : symphonies (avec orgue ou pour orgue seul), concertos, pièces poétiques…

Les grandes orgues des salles de concert modernes sont les héritières de ces machines souvent gigantesques, dont elles ont encore étoffé la palette sonore. L’orgue de la Philharmonie peut tout jouer, une fugue de Bach comme une pièce contemporaine. Mais en ce week-end où convergent les événements musicaux, l’accent a été mis sur les rapports multiples que l’instrument à tuyaux entretient avec l’orchestre  : transcriptions d’œuvres orchestrales (notamment un décoiffant Boléro de Ravel à 8 mains et 8 pieds), travail d’« orchestration » à partir de partitions pianistiques (Le Sacre du printemps), confrontation avec l’orchestre dans les concertos de Poulenc, Tanguy, Escaich et Eőtvős (la présence de trois partitions récentes ou nouvelles prouve la vivacité de la création pour orgue), fusion plus intime avec la masse orchestrale ou chorale (Symphonie no 3 de Saint-Saëns, Les Planètes de Holst ou Requiem de Duruflé).

Lors de ces journées, l’orgue Rieger tendra la main à des cousins plus modestes mais non moins intéressants : un orgue Hammond dans le concerto d’Eőtvős, un orgue positif dans celui de Haendel et l’orgue Schweickart du Musée de la musique, un des rares instruments de salon français du xviiie siècle.

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Vendredi 24 novembre

18H ConCert sur instruments du musée

Un salon allemand à Paris Aurélien DelAge, Orgue dupOnt,

pianO carré Organisé érard,

clavecin gOujOn - sWanen

20H30 ConCert aveC images

les Planètes HdorcHestre national des Pays de la loire

cHœUr dU ForUm national de la mUsiqUe

de WroclaW

Pascal roPHé, directiOn

iveta aPkalna, Orgue symphOnique

lászló FAssAng, Orgue hammOnd

AgnieszkA FrAnków-zelAzny, chef et

directrice artistique du chœur

Dimanche 26 novembre

14H30 ConCert-promenade au musée

l’odyssée des Petites orguesAurélien DelAge, Orgue schWeickart

Christophe Deslignes, OrganettO

ensemble altavoZ & laUrent cloUet

15H ConCert sympHonique

maîtres anciensorcHestre symPHoniqUe de mUlHoUse

micHel boUvard, constance taillard, Orgue

victor dernovski, viOlOn sOlO, directiOn

16H30 ConCert sympHonique

reqUiemorcHestre national de lyon

cHœUr sPirito

JeUne cHœUr symPHoniqUe

leonard slatkin, directiOn

tHierry escaicH, Orgue

cHristianne stotiJn, mezzO-sOpranO

AriunbAAtAr gAnbAAtAr, barytOn

nicole corti, chef de chœur

Une Récréation musicale est proposée à 16h aux enfants de 3 à 10 ans dont les parents assistent au concert. 8€ par enfant, réservation conseillée.

et aussi

Enfants et famillesConcerts, ateliers, activités au Musée…AdultesAteliers, conférences, visites guidées du Musée…

Samedi 25 novembre

15H réCital orgue

De l’orChestre à l’orgueolivier latry, shin-yOung lee,

Baptiste‑Florian Marle‑ouvrard,

cédric meckler, olivier vernet, Orgue

nicolas martyncioW, emmanUel

Hollebeke, percussiOns

Ce concert est précédé de deux débats : Les orgues des salles de concert aujourd’hui à 9h30 et Orchestrer et registrer à l’orgue : quels points communs ?

à 11h15. Entrée libre.

18H ConCert sympHonique

PoUlenc storyorcHestre symPHoniqUe de mUlHoUse

ariane matiakH, directiOn

karol mossakoWski, Orgue

constance taillard, clavecin

JeAn-Christophe lAnièCe, barytOn

manUel PoUltier, clarinette

guillAume biDAr, bassOnConcert en salle d’orgue du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris.

20H30 ConCert sympHonique

oFFrandesorcHestre national de lille

alexandre blocH, directiOn

olivier latry, Orgue

Samedi 25 novembre - 20hDimanche 26 novembre -

16h et 18h30

moment musiCal

qUintette à cordes oP. 111 (extrait) de braHmsorcHestre Français des JeUnes

léon HaFFner, viOlOn

marie dUcroUx, viOlOn

camille bonamy, altO

JeAn-bAptiste souChon, altO

FraUke sUys, viOlOncelle

Week-end Orchestres en fête : Orgue

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Vendredi 24 novembre

18H ConCert sur instruments du musée

Un salon allemand à Paris Aurélien DelAge, Orgue dupOnt,

pianO carré Organisé érard,

clavecin gOujOn - sWanen

20H30 ConCert aveC images

les Planètes HdorcHestre national des Pays de la loire

cHœUr dU ForUm national de la mUsiqUe

de WroclaW

Pascal roPHé, directiOn

iveta aPkalna, Orgue symphOnique

lászló FAssAng, Orgue hammOnd

AgnieszkA FrAnków-zelAzny, chef et

directrice artistique du chœur

Dimanche 26 novembre

14H30 ConCert-promenade au musée

l’odyssée des Petites orguesAurélien DelAge, Orgue schWeickart

Christophe Deslignes, OrganettO

ensemble altavoZ & laUrent cloUet

15H ConCert sympHonique

maîtres anciensorcHestre symPHoniqUe de mUlHoUse

micHel boUvard, constance taillard, Orgue

victor dernovski, viOlOn sOlO, directiOn

16H30 ConCert sympHonique

reqUiemorcHestre national de lyon

cHœUr sPirito

JeUne cHœUr symPHoniqUe

leonard slatkin, directiOn

tHierry escaicH, Orgue

cHristianne stotiJn, mezzO-sOpranO

AriunbAAtAr gAnbAAtAr, barytOn

nicole corti, chef de chœur

Une Récréation musicale est proposée à 16h aux enfants de 3 à 10 ans dont les parents assistent au concert. 8€ par enfant, réservation conseillée.

et aussi

Enfants et famillesConcerts, ateliers, activités au Musée…AdultesAteliers, conférences, visites guidées du Musée…

Samedi 25 novembre

15H réCital orgue

De l’orChestre à l’orgueolivier latry, shin-yOung lee,

Baptiste‑Florian Marle‑ouvrard,

cédric meckler, olivier vernet, Orgue

nicolas martyncioW, emmanUel

Hollebeke, percussiOns

Ce concert est précédé de deux débats : Les orgues des salles de concert aujourd’hui à 9h30 et Orchestrer et registrer à l’orgue : quels points communs ?

à 11h15. Entrée libre.

18H ConCert sympHonique

PoUlenc storyorcHestre symPHoniqUe de mUlHoUse

ariane matiakH, directiOn

karol mossakoWski, Orgue

constance taillard, clavecin

JeAn-Christophe lAnièCe, barytOn

manUel PoUltier, clarinette

guillAume biDAr, bassOnConcert en salle d’orgue du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris.

20H30 ConCert sympHonique

oFFrandesorcHestre national de lille

alexandre blocH, directiOn

olivier latry, Orgue

Samedi 25 novembre - 20hDimanche 26 novembre -

16h et 18h30

moment musiCal

qUintette à cordes oP. 111 (extrait) de braHmsorcHestre Français des JeUnes

léon HaFFner, viOlOn

marie dUcroUx, viOlOn

camille bonamy, altO

JeAn-bAptiste souChon, altO

FraUke sUys, viOlOncelle

Week-end Orchestres en fête : Orgue

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Ce concert s’inscrit dans le cadre d’Orchestres en fête !, une initiative de l’Association Française des Orchestres.

A S S O C I AT I O NF R A N Ç A I S E D E SO R C H E S T R E SA FO

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PROGRAMME

Péter EőtvősMultiversum – création française

ENTRACTE

Gustav HolstThe Planets Le film An HD Odyssey est diffusé durant Les Planètes de Holst.Producteur : Duncan Copp.

Orchestre National des Pays de la LoireChœur du Forum National de la Musique de WrocławPascal Rophé, directionIveta Apkalna, orgue symphoniqueLászló Fassang, orgue HammondAgnieszka Franków-Żelazny, chef et directrice artistique du chœur

Multiversum est une commande de l’Elbphilharmonie Hamburg, du Royal Concertgebouw Orchestra, de la Kölner Philharmonie [KölnMusik], du Center for Fine Arts (BOZAR) Brussels, du Mupa Budapest, de l’Orchestre de la Suisse Romande, de la Philharmonie de Paris, du Seoul Philharmonic Orchestra pour son cycle Ars Nova, du Philharmonia Orchestra et du Southbank Centre de Londres.

Coproduction Orchestre National des Pays de la Loire, Philharmonie de Paris.

FIN DU CONCERT VERS 22H30.

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LES ŒUVRES

Péter Eőtvős (1944)Multiversum, concerto pour orgue et orgue Hammond – création française

I. Expansion

II. Multiversum

III. Temps et Espace

Composition : 2017.

Commande de l’Elbphilharmonie Hamburg, du Royal Concertgebouw Orchestra,

de la Kölner Philharmonie, du Center for Fine Arts Brussels, du Mupa Budapest,

de l’Orchestre de la Suisse Romande, de la Philharmonie de Paris, du Seoul

Philharmonic Orchestra pour son cycle Ars Nova, du Philharmonia Orchestra

et du Southbank Centre de Londres.

Dédicace : à Pierre Boulez.

Création : le 10 octobre 2017, à l’Elbphilharmonie, à Hambourg, avec Iveta Apkalna,

László Fassang et l’Orchestre Royal du Concertgebouw d’Amsterdam, sous la direction

du compositeur.

Publication : Schott Music, 2017.

Effectif : orgue, orgue Hammond solistes – 3 flûtes (la 3e jouant aussi piccolo),

3 hautbois (le 3e jouant aussi cor anglais), 3 clarinettes (la 3e jouant aussi clarinette

basse), 3 bassons, saxophone ténor, saxophone baryton – 4 cors, 3 trompettes,

3 trombones, tuba – timbales – 3 percussionnistes jouant glockenspiel, cymbales

antiques, cloches tubes, triangle, cymbales (aiguë, medium, grave), cymbales

chinoises, gongs, maracas, tube métal, crotales, tam-tam – célesta – 6 violons,

6 altos, 6 violoncelles, 4 contrebasses.

Durée : environ 35 minutes.

Voyage à travers l’Eőtvősversum

Péter Eőtvős est fasciné depuis toujours par l’univers. Dès l’âge de 17 ans, il écrivait une première pièce sur le sujet. Dans Multiversum, le compo-siteur poursuit son exploration cosmique.

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Qu’est-ce qui pousse un compositeur à chercher l’inspiration dans les théories récentes sur la structure de l’univers ? Au premier abord, on pourrait penser que Péter Eőtvős y puise une certaine précision mathé-matique et des idées complexes issues de la mécanique quantique. Mais sa pièce Multiversum modifie en profondeur notre perception terrestre pour embrasser une vision plus large du cosmos. Le compositeur n’est pas pour autant un astrophysicien : « Je tiens tout de suite à souligner que je ne suis pas un scientifique, affirme Eőtvős, mais un partisan enthousiaste de l’idée que notre Terre est seulement une simple passagère dans le grand manège sans fin du cosmos. »

Cosmos intérieur

La fascination pour l’univers a commencé très tôt chez le compositeur. « J’avais 17 ans lorsque Youri Gagarine a effectué son premier voyage dans l’espace. Soudain, je réalisai que la lune et le soleil n’étaient pas “au-dessus” du ciel mais se tenaient bien au-delà de la terre. Cela me fit une telle impression que je ressentis le besoin d’écrire une composition. » Il en résulta Kosmos, qu’Eőtvős désigne comme son opus 1, et dans lequel il essaie, avec toute la fougue de la jeunesse, de trouver des analogies musicales à des concepts comme le big bang, l’expansion continuelle de la matière ou la courbure de l’espace-temps. Le compositeur poursuit : « Une partie charnière de mon travail se trouve cependant dans mon œuvre Psychokosmos de 1992, pour orchestre et cymbalum. Le titre indique un mouvement inverse : au lieu d’aller vers ce grand monde inconnu extérieur, le regard se portait cette fois vers mon propre cosmos intérieur. »

Univers parallèles

Cinquante ans après la composition de Kosmos, Eőtvős s’intéresse de nouveau à la littérature scientifique et y découvre de nouvelles idées passionnantes. « Soudain, j’entendais dire que le cosmos n’était probablement pas le seul issu de notre univers, mais que plusieurs univers formaient un multivers, l’un à côté de l’autre. En réalité, il était grand temps pour moi de composer une nouvelle pièce ! Multiversum se com-pose de trois parties : Expansion, Multiversum et Temps et Espace. Dans Expansion, je travaille les intervalles comme des objets dans un espace

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en constante expansion – de fait, les intervalles s’agrandissent. Dans Multiversum, beaucoup d’éléments stylistiques cohabitent. Et Temps et Espace sont des concepts musicaux, qui, je crois, parlent d’eux-mêmes. »

Onze dimensions

Pourtant, il ne faudrait pas associer Multiversum à des éléments scienti-fiques trop précis. La science et la musique ont certes une longue histoire commune et s’inspirent l’une de l’autre, mais restent des domaines fondamentalement différents. Comment concilier les deux ? Eőtvős est conscient des écueils qui se posent à un compositeur. « Un point impor-tant pour moi était d’éviter toute illustration. Par exemple, suggérer un beau ciel étoilé avec une musique douce et transparente. Il me paraissait bien plus intéressant de trouver un équivalent sonore à un concept comme la gravité. » C’est ainsi que le choix de l’orchestre s’est imposé, non pas pour fournir une représentation littérale de telle ou telle théorie mais afin d’établir des connections : « Je ne peux hélas comprendre la théorie d’Edward Witten sur les onze dimensions de l’espace, mais cette dernière peut m’aider à réfléchir à de nouvelles dimensions musicales. »

Beauté

Peut-on associer la musique d’Eőtvős à la science ? Le compositeur reste prudent : « En tout cas, je me sens personnellement très concerné par l’état de la science en général. Je crois cependant que la musique a davantage en commun avec une pratique comme l’architecture, notama-ment dans sa gestion de la forme. Mais la musique que j’écris reste avant tout le produit de ma pensée, influencée par des idées comme le bien et le mal, la beauté et la laideur. Bien sûr, ces quatre éléments me sont très utiles quand j’écris une scène d’opéra. Je pars toujours de l’idée que ma musique doit rayonner d’énergie, mais rester sensible. »

Et c’est ici que la science réapparaît de façon inattendue : « La beauté, affirme Eőtvős, joue un rôle important aussi bien dans l’art que dans notre propre vie, dans la nature comme dans la science. Il existe une belle déclaration du physicien Werner Heisenberg : “Une théorie scientifique ne doit pas seulement être vraie mais belle”. »

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Orgue Hammond

Multiversum est une grande œuvre pour orgue, orgue Hammond et orchestre. Une association inhabituelle mais complètement adaptée aux salles de concert d’aujourd’hui. La plupart des grandes salles de concert possèdent un orgue mais l’utilisent rarement en combinaison avec l’orchestre. On reconnaît ici l’expérience de chef d’orchestre de Péter Eőtvős, qui a immédiatement saisi les possibilités d’immersion du public dans le son. « La dispersion des groupes instrumentaux symbolise la constellation spatiale de l’univers, déclare-t-il. En revanche, la place de l’orgue est fixe, le plus souvent frontale. Toutefois, l’univers est tout autour de nous. Dans la salle de concert, le son doit ainsi pouvoir venir de derrière les auditeurs. Par conséquent, j’ai choisi comme une “extension” de l’orgue un orgue Hammond, dont le son est projeté par haut-parleurs à l’arrière de la salle. »

Lorsque l’on demande à Eőtvős si son choix peut s’envisager comme une référence aux œuvres pour orgue Hammond de Karlheinz Stockhausen (à la fin des années 1960 et début 1970, Eőtvős jouait en effet dans l’ensemble de Stockhausen), il répond catégoriquement par la négative et donne une explication beaucoup plus simple : « J’adore l’orgue Hammond. J’en possède un, et, dès l’âge de 18 ans, j’ai improvisé ma première musique de film sur cet instrument. Un orgue Hammond est très polyvalent et apporte une couleur fantastique supplémentaire à l’orgue à tuyaux. »

In memoriam

Non pas de Stockhausen donc, mais à la mémoire d’une figure majeure disparue l’an passé : le compositeur et chef d’orchestre Pierre Boulez, à qui Multiversum est dédié. Durant plus de trente ans, Eőtvős a travaillé très étroitement avec Boulez – en 1978, Eőtvős est devenu le premier chef d’orchestre de la formation fondée par Boulez, l’Ensemble inter-contemporain. Tous deux ont également partagé la double carrière de compositeur et chef d’orchestre : « J’ai dirigé ses œuvres, et lui, les miennes, précise Eőtvős. Dans Multiversum, chaque partie se termine par une coda frappante, sur laquelle est notée dans la partition l’indication

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“in memoriam Pierre Boulez”. Deux notes restent centrales, elles forment ensemble des initiales : un b (pour Boulez) et un G* haut de 3,14 kilohertz – c’est le nombre pi (pour Pierre). »

Chaque nouvelle œuvre apporte de nouvelles perspectives à un compo-siteur, et travailler sur cette composition a permis à Eőtvős de suivre avant tout son intuition musicale. « J’ai découvert quelque chose de très important grâce à Multiversum, à savoir que mon intérêt pour la musique se portait dans toutes sortes de directions et dans des genres musicaux de formes et d’apparences très diverses : du chant des grillons à l’oratorio, de la musique de film à l’opéra. Mon propre “univers musical” n’est pas “uni-” mais “multi-”. Dans ce travail d’une demi-heure, je vole continuellement d’un Eőtvősversum à l’autre. »

Multiversum

La fascination pour l’immensité de l’univers a toujours inspiré les compo-siteurs et les scientifiques. Les anciens Grecs parlaient d’une « harmonie des sphères », un ordre cosmique, exprimé dans les relations mathéma-tiques qu’on retrouvait également dans les intervalles consonants de la musique. La connaissance scientifique actuelle de l’univers formule des théories beaucoup plus complexes sur la composition du cosmos. De fait, la nouvelle œuvre de Péter Eőtvős, Multiversum, s’inspire de concepts tels que la théorie des cordes et la théorie M du physicien d’Edward Witten.

Cinquante ans après la composition de Kosmos, et avec une double carrière de chef d’orchestre et de compositeur parmi les plus importantes de sa génération, Eőtvős a souhaité revenir à ce thème plus actuel que jamais. Dans Multiversum, on retrouve cette idée d’un monde qui s’ouvre sur lui-même. En jeu : l’idée qu’il existe en dehors de notre réalité terrestre familière des univers fondamentalement différents et complexes. Eőtvős mentionne notamment la théorie des cordes (dans laquelle le temps n’est pas constant) et la théorie M d’Edward Wittens (qui compte onze dimensions au lieu de quatre). Toutes ces choses qui, selon le compositeur, « nous surprennent et nous perdent en hypothèses sur la nature de l’univers ».

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Multiversum est écrit pour grand orchestre, orgue et orgue Hammond. Ainsi, Eőtvős associe trois mondes sonores différents. En outre, la dispo-sition de l’orchestre et l’utilisation de haut-parleurs à l’arrière de la salle pour le son de l’orgue offrent à l’auditeur la sensation très physique de se trouver au milieu du son. Les trois parties de l’œuvre jouent de la façon dont les deux solistes et l’orchestre se fondent, se divisent en « univers » séparés ou bien se relaient en des champs sonores apparem-ment chaotiques.

La première partie, Expansion, part d’un centre tonal qui se déploie en vagues hétérogènes pour créer des couches harmoniques complexes aux deux orgues et à l’orchestre. La deuxième partie, Multiversum, joue de la combinaison de trois sources sonores, qui parfois se fondent (notam-ment les passages où l’orgue et l’orgue Hammond jouent des intervalles parallèles à la manière de Bartók) et, d’autres fois, s’éloignent les unes des autres. La dernière partie, Temps et Espace, libère un vaste champ spatial et temporel grâce à des sonorités statiques complexes et des effets de son « surround ».

Maarten Beirens

* Si et sol.

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Gustav Holst (1874-1934)The Planets op. 32 [Les Planètes], suite pour grand orchestre

I. Mars, the Bringer of War. Allegro [Mars, celui qui apporte la guerre]

II. Venus, the Bringer of Peace. Adagio [Vénus, celle qui apporte la paix]

III. Mercury, the Winged Messenger. Vivace [Mercure, le messager ailé]

IV. Jupiter, the Bringer of Jollity. Allegro giocoso [Jupiter, celui qui apporte la gaîté]

V. Saturn, the Bringer of Old Age. Adagio [Saturne, celui qui apporte la vieillesse]

VI. Uranus, the Magician. Allegro [Uranus, le magicien]

VII. Neptune, the Mystic. Andante [Neptune, le mystique]

Composition : 1914-1916.

Première exécution : privée, le 29 septembre 1918, à Londres, sous la direction

d’Adrian Boult ; publique, le 15 novembre 1920, au Queen’s Hall, à Londres,

sous la direction d’Albert Coates.

Effectif : double chœur féminin (sopranos, altos) – 4 flûtes (la 3e jouant aussi piccolo,

la 2e jouant aussi piccolo et flûte alto), 3 hautbois (le 3e jouant aussi hautbois

baryton), cor anglais, 3 clarinettes, clarinette basse, 3 bassons, contrebasson –

6 cors, 4 trompettes, 3 trombones, tuba, tuba ténor – 2 timbales – 4 percussionnistes

jouant grosse caisse, chimes, cymbales, glockenspiel, caisse claire, tambourin,

tam-tam médium, triangle, xylophone – orgue, célesta – 2 harpes – cordes.

Publication : Éditions Mario Bois.

Durée : environ 51 minutes.

Gustav Holst traversait une crise personnelle profonde, due notamment à plusieurs revers dans sa carrière de compositeur, lorsqu’un voyage en Espagne lui apporta une ouverture inattendue : son ami le compositeur Arnold Bax était en effet venu avec son frère Clifford, un écrivain et poète féru d’astrologie. Après s’être passionné pour la philosophie hindoue jusqu’à apprendre le sanskrit, Holst se plongea dans ce nouvel univers avec la même ardeur. Il s’enthousiasma pour les livres d’Alan Leo, un théosophe anglais souvent considéré comme le père de l’astrologie moderne, notam-ment grâce à son traité The Art of Synthesis (1912). Dans ce livre, chacun des premiers chapitres présente une planète et les caractères psychologiques qui lui sont associés. Il n’est pas difficile d’y retrouver plusieurs traits retenus par Holst dans Les Planètes – le chapitre XII est même intitulé « Neptune, le mystique », comme l’avant-dernier mouvement de la suite pour orchestre.

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Holst décrit sa partition comme « une série de peintures d’atmosphère ». Sept planètes sont illustrées : Mars, Vénus, Mercure, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune. La Terre est omise, tout comme Pluton qui ne serait découverte qu’en 1930 (et perdrait de toute manière son statut de planète en 2006). Si le compositeur se préoccupe peu de la réalité astronomique des planètes, il puise au besoin auprès de la mythologie romaine. Ainsi Mars, qui doit son nom (celui du dieu romain de la guerre) à sa couleur évoquant le sang, est-il désigné comme « celui qui apporte la guerre » et non comme « celui qui donne de l’énergie », comme chez Leo.

La planète rouge occupe la première place et fut la première achevée, en août 1914, juste avant la déclaration de guerre. Malgré le caractère belliqueux de ce mouvement, Holst se défendit qu’il fût prémonitoire. Dans une mesure déstabilisante (cinq temps), une phrase lancinante sourd des profondeurs tandis que les cordes martèlent un rythme guerrier, col legno (en percutant les cordes avec la baguette de l’archet). Machine dévoratrice, Mars enfle en tutti fracassants, que renforcent les percussions militaires et l’orgue.

Un solo de cor fait pénétrer dans l’atmosphère sereine et réconfortante de Vénus, celle qui apporte la paix. La partie centrale, légèrement plus allante, est introduite par le violon solo. Le mouvement ne se départit pas de ses douces oscillations d’accords, de ses mélodies transparentes et de ses pastels délicats : les cors, utilisés pour leurs sonorités moirées, sont les seuls cuivres convoqués, et les percussions laissent place à un célesta et à deux harpes.

Mercure, le messager ailé fut la dernière planète composée, en 1916. Aussi leste que le messager des dieux romains et que le métal homo-nyme – le vif-argent, le quicksilver anglais –, ce scherzo léger tire son caractère insaisissable des figures rapides qui le traversent mais aussi de son ambiguïté tonale : les parties extrêmes font en effet cohabiter deux tonalités antagonistes, si bémol et mi majeur.

Jupiter, celui qui apporte la gaîté est annoncé par six cors vigoureux qui l’entraînent vers des réjouissances rustiques et joviales – l’étymologie, ici, ne ment pas. À l’instar de la première marche de Pomp and Circumstance

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d’Elgar, devenue Land of Hope and Glory, l’ample mélodie si caractéris-tique de ce mouvement fut parée plus tard par Holst d’un poème (I Vow to Thee my Country) pour former un hymne patriotique anglais.

Saturne, celui qui apporte la vieillesse était le mouvement préféré de Holst. En hommage au dieu du temps, la musique décrit l’existence humaine : les prémices de la vie (une phrase étrange de contrebasses sur de mornes accords syncopés), la montée vers la force de l’âge (une marche de plus en plus animée) et l’avancée dans la vieillesse (qui ramène l’oscillation d’accords initiale). « Saturne, nous dit Holst, apporte non seulement le déclin physique mais aussi une vision de plénitude. »

Uranus, le magicien est un nouveau scherzo, mais cette fois de caractère grotesque. Un motif de quatre notes, présenté par les cuivres, repré-sente Uranus, qui d’évidence est un farceur. Il se dandine sur une danse caricaturale avant de dissiper ce tintamarre grandissant d’un puissant coup de baguette magique (le tutti orchestral est couronné par celui de l’orgue). Ne reste plus alors que l’écho du motif de quatre notes, en harmoniques de harpe ; curieusement, en 1919, Holst composa une Ode à la mort qui semble le prolongement des dernières notes d’Uranus.

Des sonorités diaprées de la fin d’Uranus naissent celles plus énigma-tiques encore de Neptune, le mystique. Après ce voyage coloré dans le système solaire, Holst nous emmène à ses confins. Comme dans Mars, la mesure à cinq temps apporte une note inquiétante. Le chœur de femmes à bouches fermées s’élève des coulisses, et ne reste bientôt plus que leur chant de sirènes (impossible de ne pas penser à la pièce homonyme de Debussy, de 1901) ; il guide l’auditeur au seuil de l’univers connu puis l’abandonne dans le silence, où s’ouvre le gouffre vertigineux de l’infinitude sidérale.

Claire Delamarche

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Péter EőtvősCompositeur, chef d’orchestre et pédagogue, Péter Eőtvős est né en Transylvanie en 1944. Il est considéré comme l’une des personnalités les plus marquantes de la scène musicale. Après Trois Sœurs, ses opéras Love and Other Demons, Angels in America, Lady Sarashina, Paradise Reloaded et Golden Dragon ont suscité de nombreuses productions. Au cours des dernières saisons, plusieurs œuvres ont vu le jour, parmi lesquelles son concerto pour percussion Speaking Drums (avec le soliste Martin Grubinger), ainsi que les pièces pour ensemble Dodici et Da Capo. Son opéra Senza sangue, commande du New York Philharmonic et de la Philharmonie de Cologne, a été créé au cours de la saison 2014-2015. En tant que chef d’orchestre, Péter Eőtvős a su tisser d’étroites relations avec les meilleures formations européennes. Entre 1985 et 2011, ses engagements l’ont amené à diriger le BBC Symphony Orchestra, l’Orchestre du Festival de Budapest, l’Orchestre de Chambre de la Radio Néerlandaise, l’Orchestre Symphonique de la SWR de Stuttgart, l’Orchestre Symphonique de Göteborg et l’Orchestre Symphonique de la Radio de Vienne. Péter Eőtvős est unanimement considéré comme l’un des interprètes majeurs du réper-toire contemporain. À l’invitation de Pierre Boulez, il a été nommé en 1978

directeur musical de l’Ensemble inter-contemporain – poste qu’il a occupé jusqu’en 1991. Il a dirigé les concerts proposés dans le cadre du 90e anniver-saire de Pierre Boulez avec le London Symphony Orchestra. Très attaché à la transmission de son vaste savoir et de son expérience, Péter Eőtvős a enseit-gné à Cologne et Karlsruhe ; il anime régulièrement des master-classes et des séminaires à travers l’Europe. Il a créé l’Institut international Eőtvős (1991) et la Fondation Eőtvős de musique contemporaine de Budapest (2004), destinée à la jeune génération de compositeurs et de chefs d’orchestre. Ses compositions ont été enregis-trées par divers labels dont naïve, BIS, BMC, Deutsche Grammophon, ECM, Kairos et col legno. Son opera Paradise Reloaded (Lilith), créé en octobre 2013 à Vienne, est sorti en septembre 2016 sous le label BMC. Ses œuvres sont publiées chez Editio Musica (Budapest), Ricordi (Berlin), Salabert (Paris) et Schott (Mayence). Péter Eőtvős est membre de l’Académie des arts de Berlin, de l’Académie des arts Széchényi (Budapest), de l’Académie des arts de Saxe (Dresde) et de l’Académie royale de musique de Suède (Stockholm). En juin 2014, il a été nommé académi-cien honoraire de l’Académie nationale Sainte-Cécile de Rome. Récompensé à de nombreuses reprises, il a été fait officier et commandeur dans l’ordre

LES COMPOSITEURS

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des Arts et des Lettres par le minis-tère français de la Culture, décoré en Hongrie des prix Kossuth et Bartók, du prix de la Royal Philharmonic Society, du prix de la Sacd (catégorie musique) et du Musikpreis de la Ville de Francfort. En septembre 2011, il s’est vu remettre, à l’occasion de la Biennale de Venise, un Lion d’or pour l’ensemble de sa carrière de musicien.

Gustav HolstLe nom de Gustav Holst est inextrica-blement lié à son chef-d’œuvre, Les Planètes. Derrière cet immense succès, qui dépassa le compositeur lui-même, il y a pourtant une vie entièrement consa-crée à la musique, à son exploration et à sa transmission. Gustav Holst naît à Cheltenham le 21 septembre 1874 dans une famille d’origine suédoise, et apprend rapidement le piano, l’orgue puis le violon. Dès 1892, il est orga-niste et maître de chœur à l’église de sa ville, et entre l’année suivante au Royal College of Music de Londres, où il poursuit son apprentissage auprès de Herbert Sharpe (piano) et de Sir Charles Villiers Stanford (composition). Il rencon-tre en 1895 Ralph Vaughan Williams, qui devient à la fois son meilleur ami et sa plus grande influence. Ces deux compo-siteurs britanniques s’influenceront mutuellement jusqu’à la fin de leur vie. Ils s’intéressent tous deux aux œuvres de Purcell et à la musique traditionnelle anglaise, deux sources dans lesquelles Holst et Vaughan Williams puiseront pour écrire leurs premières grandes

œuvres, au tournant du siècle. En 1903, Holst est nommé directeur musical de la St Paul’s Girls’ School, à Hammersmith, poste qu’il conservera jusqu’à la fin de sa vie. En 1908, un voyage en Algérie lui inspire la suite orchestrale Beni Mora (1912), qu’il dirige lui-même au Queen’s Hall de Londres. Outre la musique tradi-tionnelle anglaise, Holst est passionné par les cultures et philosophies extra-européennes, ce qui le conduit à étudier le sanskrit à l’University College et à composer un opéra dans cette langue, Sāvitri (1908). Cette manière d’incorpo-rer des éléments indiens à des œuvres de forme européenne fait de Gustav Holst le précurseur des compo siteurs minimalistes de la seconde partie du xxe siècle, à l’instar de Philip Glass. Doté d’une grande curiosité, Holst s’intéresse également à l’astrologie : son cycle en sept parties, Les Planètes, répond ainsi à cette réflexion, et son premier mouve-ment, Mars, celui qui apporte la guerre, écrit en 1914 peu avant le déclenche-ment des hostilités, préfigure les événe-ments de cette année-là. En 1921, il écrit The Perfect Fool, œuvre lyrique dont l’ouverture et le ballet sont restés au répertoire, suivie quelques années plus tard de At the Board’s End et The Tale of the Wandering Scholar, qui sera repris par Benjamin Britten en 1951. En 1932, il enseigne la composition à Harvard mais doit rentrer précipitamment du fait de graves problèmes de santé. Dans les mois précédant sa mort, il compose une œuvre très perso nnelle, la Brook Green Suite (1933), assez simple et légère

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Iveta ApkalnaConsidérée comme l’une des meil-leures instrumentistes au monde, l’organiste lettone Iveta Apkalna est titulaire depuis 2017 de l’orgue Klais de l’Elbphilharmonie de Hambourg. L’inauguration de janvier 2017 lui a offert deux créations mondiales : Triptychon und Spruch in memo-riam Hans Henny Jahnn de Wolfgang Rihm, avec Thomas Hengelbrock et l’Orchestre de la NDR, ainsi que ARCHE de Jörg Widmann, avec Kent Nagano et le Philharmonisches Staatsorchester Hamburg. Iveta Apkalna s’est produi-te avec les meilleures formations internationales, parmi lesquelles les Berliner Philharmoniker, l’Orchestre Symphonique de la Radio Bavaroise, l’Orchestre Royal du Concertgebouw d’Amsterdam et l’Orchestre de l’Académie Nationale Sainte-Cécile de Rome. Elle a collaboré avec d’émiR-nents chefs d’orchestre tels que Claudio Abbado, Mariss Jansons, Marek Janowski, Kent Nagano, Thomas Hengelbrock, Antonio Pappano et Andris Nelsons, fréquem-ment invitée dans les festivals de Lucerne, Lockenhaus, Brême, Halle,

Ludwigsbourg, Schwetzingen et du Schleswig-Holstein. Parmi ses enga-gements récents, citons un récital au Walt Disney Hall et ses débuts avec le Los Angeles Philharmonic sous la baguette de Gustavo Dudamel, ainsi que des concerts dans de prestigieuses salles de Chine telles que le Centre national des arts du spectacle de Pékin et le Shanghai Symphony Hall. Tout au long de sa carrière, elle s’est attiré de nombreux honneurs et un succès répété aux concours internationaux. Nommée ambassadrice culturelle de Lettonie en recevant le Prix d’excel-lence de la Culture 2015 des mains du ministre letton de la Culture, elle a été la première organiste à recevoir le titre de Meilleure interprète lors de la remise de l’ECHO Klassik 2005. En 2008, Arte lui a consacré le docu-mentaire, Les Envolées de l’orgue. En 2003, elle a reçu le Grand Prix de musique de Lettonie pour l’ensemble de sa carrière ainsi qu’un premier prix et quatre prix spéciaux au Concours international d’orgue M. Tariverdiev de Kaliningrad. En 2002, elle avait été finaliste du Concours international d’orgue de la Royal Bank de Calgary

LES INTERPRÈTES

pour être jouée par les plus jeunes de ses élèves ; elle fait référence au lieu de son mariage avec sa femme Isobel,

plus de trente ans plus tôt. Gustav Holst meurt d’une insuffisance cardiaque le 25 mai 1934.

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(Canada) et avait reçu le prix J. S. Bach. Iveta Apkalna a étudié le piano et l’orgue à l’Académie de musique Jāzeps Vitols de Riga avant de se perfection-ner à la Guildhall School of Music and Drama de Londres et à la Hochschule für Musik de Stuttgart. Très engagée en faveur du répertoire contemporain, elle interprète les compositions de Naji Hakim, Ēriks Ešenvalds, Arturs Maskats ou Thierry Escaich. Avec l’Orchestre Royal du Concertgebouw d’Amsterdam, elle a donné en création mondiale Multiversum de Péter Eötvös, objet d’une vaste tournée européenne. Iveta Apkalna est née à Rēzekne en Lettonie et réside aujourd’hui entre sa ville natale et Berlin.

László FassangLauréat des plus grands concours inter-nationaux d’orgue, László Fassang est l’un des organistes les plus universels de sa génération. Il consacre l’essen-tiel de son travail à connaître et à faire connaître la littérature classique et contemporaine de son instrument. C’est dans cette perspective qu’il donne des concerts, des master-classes et des conférences un peu partout dans le monde, au cours desquels il veut rapprocher la grande richesse de l’instrument et celle de son réper-toire des jeunes musiciens et du grand public. Dans son pays natal, la Hongrie, il mène une activité importante en faveur de la sauvegarde et de l’entretien professionnel des orgues anciennes. Improvisateur hors pair, maîtrisant

les instruments à cordes pincées et frappées, il s’intéresse au clavecin et au pianoforte tout comme au piano, tout en jouant aussi volontiers de l’orgue Hammond. Outre sa collaboration avec des ensembles classiques de musique de chambre, il participe sou-vent à des productions de jazz et de musiques du monde. Il obtient ses diplômes avec mention à l’Université de musique Ferenc Liszt de Budapest et au Conservatoire de Paris (CNSMDP). Interrompant ses études en 2000, il passe un an au Japon en tant qu’orga-niste résident de la Salle de concert de Sapporo. Parmi les récompenses qu’il obtient en concours internationaux, citons sa médaille d’or d’improvisa-tion en 2002 à Calgary (Canada) et le Grand Prix d’interprétation et le prix du public à Chartres en 2004. Entre 2004 et 2008, il enseigne l’improvisation à l’École supérieure de musique de San Sebastian, en Espagne, puis est nommé professeur d’orgue à l’Université de musique Ferenc Liszt de Budapest. En dehors de cette activité, il est régulièrement invité comme membre du jury de concours internationaux d’orgue. Il se produit en concert en Europe, en Amérique du Nord et en Extrême-Orient. Ses disques ont été publiés en France, en Hongrie, au Japon et en Allemagne. Il est également respon sable artistique de la série de concerts d’orgue du Palais des arts de Budapest. Son travail a été récompensé en 2006 des prix Liszt et Prima, en 2013 du prix Gramofon. Dès l’automne

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2014, il succède au Conservatoire de Paris (CNSMDP) comme professeur d’improvisation à Philippe Lefèbvre, l’un de ses maîtres.

Pascal RophéMusicien innovant et passionné, Pascal Rophé est l’un des chefs d’orchestre français les plus recherchés. Il est actuel-lement directeur musical de l’Orchestre National des Pays de la Loire, poste qu’il occupe depuis la saison 2014-2015. Bien que connu comme l’une des figures centrales du répertoire du xxe siècle et invité régulièrement par les ensembles majeurs dédiés à la musique contemporaine, Pascal Rophé s’est également construit une réputation enviable pour ses interprétations du grand répertoire symphonique des xviiie et xixe siècles. Cet équilibre est en cohé-rence parfaite avec le choc qu’il a vécu quand il a découvert les trois partitions qui ont joué un rôle catalyseur dans sa carrière de chef : Le Sacre du printemps de Stravinski, Le Marteau sans maître de Pierre Boulez et la Symphonie no 9 de Beethoven. À partir de 1992, après ses études au Conservatoire de Paris (CNSMDP) et son second prix en 1988 au Concours international des jeunes chefs d’orchestre de Besançon, il a travaillé en étroite collaboration avec Pierre Boulez et l’Ensemble intercon-temporain, où il a également large-ment travaillé avec David Robertson. En France comme à l’étranger, Pascal Rophé collabore avec de nombreux orchestres majeurs. Il a également

été directeur musical de l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège pendant trois ans, jusqu’en juin 2009. Parmi les opéras contemporains qu’il a présentés apparaissent Galilée de Michael Jarrell pour le Grand Théâtre de Genève, Héloïse et Abélard d’Ahmed Essyad au Châtelet, Médée de Michèle Reverdy pour l’Opéra de Lyon, et, plus récem-ment, L’Autre Côté de Bruno Mantovani pour la Cité de la musique. En avril 2011, il a créé Akhmatova, le dernier opéra de Bruno Mantovani, à l’Opéra national de Paris. Au printemps 2013, il a dirigé Anna Caterina Antonacci et le Luxembourg Philharmonic Orchestra dans La Voix humaine de Poulenc et Le Secret de Suzanne de Wolf-Ferrari à Paris et Luxembourg. Pascal Rophé a reçu de nombreuses récompenses et a été unanimement salué par la presse musicale pour son importante discographie composée d’enregistrements avec notamment les orchestres de Radio France, le BBC Symphony, le BBC National Orchestra of Wales, l’Orchestre de la Suisse Romande, l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège, l’Orchestra Sinfonica Nazionale della RAI Torino. Un enre-gistrement avec l’Orchestre National des Pays de la Loire d’œuvres rares ou inédites de Dutilleux est édité en 2016 (BIS) pour célébrer le centenaire de la naissance du compositeur. Cet enregis-trement a été unanimement salué par la critique. Un disque consacré à Pascal Dusapin sortira prochainement.

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Orchestre National des Pays de la LoireEn septembre 1971, l’Orchestre Philharmonique des Pays de la Loire donnait ses premiers concerts à Nantes et à Angers sous la direction de Pierre Dervaux. Créé à l’initiative de Marcel Landowski, directeur de la musique au ministère de la Culture, cet orchestre original était constitué de la réunion de l’orchestre de l’Opéra de Nantes et de l’orchestre de la Société des Concerts Populaires d’Angers. Ainsi, depuis l’origine, cet orchestre présente la particularité d’avoir son siège dans deux villes, avec sa centaine de musi-ciens répartis entre Angers et Nantes. Pierre Dervaux est son premier direc-teur musical. Il lui imprime d’emblée une « couleur française » marquée par les enregistrements de Vincent d’Indy, Henry Rabaud et Gabriel Pierné. Cette orientation est poursuivie par Marc Soustrot qui lui succède pendant dix-huit ans (1976-1994). Avec lui, l’orchestre fait de nombreuses tournées (États-Unis, Pologne, Roumanie, Italie…). Le Néerlandais Hubert Soudant, direc-teur musical de 1994 à 2004, donne ensuite à l’orchestre de nouvelles bases, privilégiant le répertoire classique viennois, et élargit son audience. L’orchestre devient « national » en 1996 et donne des concerts en Allemagne, en Hongrie, à Salzbourg et en Chine. Le Brésilien Isaac Karabtchevsky devient son quatrième directeur musical en septembre 2004. Dès son arrivée, il crée, à côté de l’orchestre, un chœur

amateur afin d’élargir le répertoire aux grandes œuvres vocales et de nouer un lien plus fort entre l’orchestre et le public. Isaac Karabtchevsky privi-légie le grand répertoire de la fin du xixe siècle et du début du xxe siècle. Sous sa direction, l’orchestre effectue une tournée triomphale en Allemagne en mars 2006. En avril 2008, l’Orchestre Philharmonique des Pays de la Loire donne trois concerts en Chine sous la direction d’Alain Lombard, suivis d’une dizaine de concerts au Japon dans le cadre de La Folle Journée de Tokyo. En septembre 2010, le chef d’orchestre américain John Axelrod est nommé directeur musical de l’Orchestre National des Pays de la Loire. Les program mes qu’il propose sont à son image : ouverts sur le monde. En février 2011, sous sa direction, l’Orchestre National des Pays de la Loire anime la soirée des Victoires de la musique classi que et du jazz à la Cité des congrès de Nantes et, en mai 2012, la soirée de gala des International Classical Music Awards (ICMA). En septembre 2014, Pascal Rophé devient le cinquiè-me directeur musical de l’orchestre. Il apporte depuis plusieurs années une contribution importante aux grandes œuvres du répertoire d’orchestre, de Mozart à Debussy en passant par Schubert et Wagner. En 2017, sous sa direction, l’orchestre participe à La Folle Journée au Japon et donne un concert de musique française à l’Elbphilharmonie de Hambourg.

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L’Orchestre National des Pays de la Loire bénéficie du soutien financier du conseil régional des Pays de la Loire, du ministère de la Culture, des Villes de Nantes et d’Angers, et des dépar-tements de Loire-Atlantique, Maine-et-Loire et Vendée.

Violon super-solisteJulien Szulman

Violons IMarie-Lien N’Guyen (1er soliste, co-soliste)Anne Clément (1er soliste, co-soliste)Reynald Herrault (2e soliste)Pierre BaldassareFlorent BenierDominique BodinBenjamin CharmotSabine GabbéJulie AbitonTanya AtanasovaVladimir AthanassovSophie BollichMiwa KamiyaThierry RamezPascale Villette-Bestautte

Violons IIMarie-José Poullot (1er soliste, co-soliste)Daniel Adrian Ispas (1er soliste, co-soliste)Claire Michelet (2e soliste)Sébastien Christmann (2e soliste)Olivier CourtViolaine DelmasMadoka Futaba

Patricia MacéTatiana MesniankineCaroline PonthouCharlotte PuglieseMarie-Pascale VeloppéChristophe RibièreEun joo Lee

AltosXavier Jeannequin (1er soliste, co-soliste)Grégoire Lefebvre (1er soliste, co-soliste)Hélène Malle (2e soliste)Catherine Fevai (2e soliste)Françoise BillardOlivier LemaslePascale PergaixDamien SéchetJulien KunianSylvain LejosneBertrand NabouletGwenola Morin

VioloncellesPaul Ben Soussan (1er soliste, co-soliste)Ruxandra Serban (1er soliste, co-soliste)Won-Hae Lee (2e soliste)Thaddeus André (2e soliste)Suzanne HoevenaersBernard MalaitClaude ZanottiUlysse AragauFrançois GossetAnaïs Maignan

ContrebassesMarie-Noëlle Gleizes (1er soliste)John Dahlstrand (2e soliste)Mickaël MascletJean-Jacques Rollez

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Éric CostaPierre-Raphaël HalterTiphaine Tsjoen

FlûtesPatrick Simon (1er soliste, co-soliste)Rémi Vignet (1er soliste, co-soliste)Mélanie PanelYua Souverbie

ClarinettesSabrina Moulaï (1er soliste, co-soliste)Jean-Daniel Bugaj (1er soliste, co-soliste)Lilian HarismendyMaguy Giraud

HautboisAlexandre Mège (1er soliste, co-soliste)Bernard Bonnet (1er soliste, co-soliste)Jean-Philippe MarteauNicolas Bens

BassonsGaëlle Habert (1er soliste, co-soliste)Ignacio Echepare (1er soliste, co-soliste)Jean DetrazAntoine Blot

CorsPierre-Yves Bens (1er soliste, co-soliste)Dominique BellangerGrégory FourmeauPatrick NicoleauDavid MacéFlorian Reffay

TrompettesJérôme Pouré (1er soliste, co-soliste)Jean-Marie Cousinié (1er soliste, co-soliste)Éric DheninMaxime Fasquel

TrombonesJean-Sébastien Scotton (1er soliste, co-soliste)Marc MerlinMarc Salmon

TubasMaxime Duhem (1er soliste, co-soliste)Hélène Escriva

PercussionsNicolas Dunesme (1er soliste, co-soliste)Arnaud Oster (1er soliste, co-soliste)Abel Billard (1er soliste, co-soliste)Hans Loirs (1er soliste, co-soliste)Benoît MaurinChristophe Drelich

HarpesAïda Aragoneses AguadoSaori Kikuchi

ClaviersPhilippe ChevalierColette Musquer

SaxophonesThomas BarthélémyHugo Schmitt

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Agnieszka Franków-ŻelaznyTitulaire d’un doctorat d’art, Agnieszka Franków-Żelazny est diplômée de l’Uni-versité de Wrocław en biologie (2000) et de l’Académie de musique Karol Lipinski de Wrocław en pédagogie musicale (2004) et chant (2005). Elle a complété cette formation par un cycle d’études supérieures de direction de chœur à l’Académie de musique de Bydgoszcz (2006) et de manage-ment culturel à l’Université d’économie de Cracovie (2014). D’abord choriste au sein du chœur mixte du lycée de Głubczyce puis des chœurs acadé -miques de Wrocław, elle participe à l’ensemble germano-polonais In Terra Pax (1995-1999). En 1999, elle fonde Con Amore, chœur du principal com -plexe scolaire de Wrocław, tout en assurant la direction et le manage-ment du Chœur de l’Université de Technologie de Wrocław. En 2000, elle crée le Chœur de Chambre de l’Université de Médecine de Wrocław (aujourd’hui Chœur Medici Cantantes), avec lequel elle remporte nombre de prix lors de concours nationaux et inter-nationaux jusqu’à fin 2014. Depuis juin 2006, elle est directrice artistique du Chœur du Forum National de Musique (anciennement Chœur Philharmonique de Wrocław). De janvier à juillet 2013, elle assure la supervision artistique du Chœur de la Radio Polonaise. En tant que chef invitée et chef de chœur, elle collabore avec de nombreux ensembles. Son projet de création d’un Chœur National des Jeunes de

Pologne voit le jour en 2013 ; elle assure depuis la direction artistique de cet ensemble qui fonctionne sous l’égide du Forum National de Musique. Elle est également directrice de program-mation de l’Académie chorale du Forum National de Musique depuis janvier 2015. Aujourd’hui, Agnieszka Franków-Żelazny est professeur au sein du département de pédagogie musicale, musique chorale et musique sacrée de l’Académie de musique Karol Lipinski de Wrocław, où elle enseigne la direction de chœur tout en dirigeant le Chœur Stanisław Krukowski. En tant que chanteuse et chef de chœur, elle est fréquemment invitée à diriger des ate-liers à destination des chefs de chœur et des ensembles. De 2013 à 2016, elle est en charge du volet musique du projet Wrocław, capitale européenne de la culture 2016. Elle a enregistré douze disques et reçu plus de soixante-dix récompenses, individuelles ou collectives, dont le premier prix du Concours national des chefs de chœur de Pologne (2004), la première place de Basse-Silésie au Concours natio-nal étudiant de l’année Primus Inter Pares (2004), l’insigne du Mérite pour la culture polonaise (2008), le prix de musique de la Ville de Wrocław (2010), le prix des internautes au concours Personnalité de l’année 2011, le prix Iuvenes Wratislaviae de l’Académie polonaise des sciences (2012), la médaille de bronze du Mérite de la culture polonaise Gloria Artis (2014) et le prix Fryderyk (2017).

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Chœur du Forum National de Musique de WrocławLe Chœur du NFM (Narodowe Forum Muzyki) est fondé par Andrzej Kosendiak en 2006 en tant qu’ensemble en rési-dence de l’Orchestre Philharmonique de Wrocław, restructuré en mai 2014 sous l’égide du Forum National de Musique. Avec Agnieszka Frankow-Żelazny pour directrice artistique depuis sa création, l’ensemble s’impose rapide-ment sur la scène chorale polonaise, se distinguant tant par son riche répertoire a capella que par son interprétation de pièces à grand effectif, oratorios, opéras et musique symphonique. D’éminentes personnalités ont été amenées à le diriger, parmi lesquelles Giovanni Antonini, Benjamin Bayl, Bob Chilcott, Gabriel Chmura, Iván Fischer, José Maria Florêncio, Robert Hollingworth, Tőnu Kaljuste, Jacek Kaspszyk, Stephen Layton, James McMillan, Jerzy Maksymiuk, Paul McCreesh, Krzysztof Penderecki et Benjamin Schwartz. En dix ans d’existence, il donne plus de trois cents concerts, notamment au Barbican Centre et au Royal Albert Hall de Londres, au Gewandhaus de Leipzig et à la Salle Pleyel. Fréquemment invité dans les meilleurs festivals internatio-naux, l’ensemble se produit dans des cadres aussi prestigieux que le Festival d’Ankara, le festival Arts and Ideas de New Heaven, le Festival des Flandres de Gand, le Festival et l’Académie Menuhin de Gstaad, Jazztopad, le Klarafestival du BOZAR de Bruxelles, MusMA, Musica Electronica Nova, le

Festival du Schleswig-Holstein, le festi-val choral Serenade! de Washington, l’Automne de Varsovie, les World Music Days ou le festival Wratislavia Cantans. Premier chœur de Pologne invité aux BBC Proms de Londres (en 2009 et 2011), il reçoit en 2011 l’un des trois grands prix des Soirées baroques de Varaždin en Croatie – le prix Kantor couronnant la meilleure interpréta-tion de J.S. Bach. Rappelons égale-ment sa participation à l’Académie Chorale du NFM et aux rencontres Singing Europe. En plus de ses projets aux côtés des autres ensembles du NFM, il sillonne la Pologne, se produi-sant avec d’autres orchestres philhar-moniques ainsi qu’avec l’Orchestre Symphonique National de la Radio Polonaise. Sur la scène internationale, il collabore avec l’Orchestre du Festival de Budapest, le B’Rock Orchestra, les Gabrieli Consort and Players, Il Giardino Armonico, le Kammerorchester Basel et l’Orchestre Symphonique de la NDR de Hambourg. Ses enregistre-ments avec Paul McCreesh (Winged Lion) constituent un volet majeur de sa discographie, récompensés par le BBC Music Magazine Award en 2012 dans la catégorie Excellence techni que (Grande Messe des morts de Berlioz), le Diapason d’or de l’année 2013 (Elias de Mendelssohn) et le BBC Music Magazine Choral Award en 2014 (War Requiem de Britten). Son catalogue a capella réunit un album consacré aux compositions de Bob Chilcott intitulé The Seeds of Stars (2012) ainsi que trois

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disques de musique chorale polonaise : Words Painted with Sounds (2012), Folk Love (2014) et De profundis (2016). Ce dernier reçoit le prix Fryderyk en 2017 en tant qu’album de l’année dans la catégorie Musique chorale. Le chœur a également enregistré Les Saisons de Haydn sous la direction de Paul McCreesh ainsi que la Symphonie no 9 de Beethoven avec Giovanni Antonini.

SopranosPaulina Boreczko-WilczyńskaMałgorzata Ciężka-KątnikNatalia KozaDagmara Kołodziej-GorczyczyńskaPatrycja Kujawa Monika MichaliszynAgnieszka NiezgodaAgnieszka RymanAleksandra TuralskaVioletta Wysocka-Marciniak AltosJoanna KlebbaBianka MaximMarta MączewskaAleksandra MichniewiczEwelina NawrockaEwa Pieronkiewicz Agata RanzJoanna RotAleksandra SosnaEwa Wojtowicz

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ÉCOUTER EN DÉCOUVREURKARLHEINZ STOCKHAUSENtextes réunis et introduits par Imke Misch

traduits de l’allemand par

Laurent Cantagrel et Dennis Collins

Karlheinz Stockhausen (1928-2007) a fait preuve d’une créativité sans égale : près de quatre cents œuvres, dont le cycle Licht et ses vingt-neuf heures de musique est l’aboutissement monumental. Le compositeur a tracé des sillons dans lesquels les générations ultérieures se sont inscrites, par-delà les frontières esthétiques, de la musique contemporaine aux musiques populaires et électroniques. Ce que l’on sait peut-être moins, c’est que cet artiste protéiforme, inventeur de langages musicaux inouïs, n’eut de cesse de prendre la parole ou la plume pour défendre ses positions et éclairer ses auditeurs. Écouter en découvreur réunit pour la première fois en français une sélection de textes de différentes natures couvrant l’ensemble de la carrière de Karlheinz Stockhausen.

La rue musicale [Écrits de compositeurs]448 pages • 15 x 22 cm • 32 €

cahier couleur 16 pagesISBN 979-10-94642-06-1 • JANVIER 2016

L E S É D I T I O N S D E L A P H I L H A R M O N I E

La rue musicale est un « projet » qui dépasse le cadre de la simple collection d’ouvrages. Il s’inscrit dans l’ambition générale de la Philharmonie de Paris d’établir des passerelles entre différents niveaux de discours et de représentation, afi n d’accompagner une compréhension renouvelée des usages de la musique.

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LES PLANÈTES

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MERCURE

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TERRE

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JUPITER

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SATURNE

LUNE

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SATURNE

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URANUS

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NEPTUNE

REPRODUIT AVEC L’A IMABLE AUTORISAT ION DE LA NASA / JPL