Les plantes étudiées au microscope Jules Girard,1877

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Girard, Jules (1825-1902). Les plantes tudies au microscope. 2001.

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1S1BLI0THQUE'DES MERVEILLES PUBLIEsous LA DIRECTION DE M. DOUARD CHARTON

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JULES UIUARD de la tic adjoint gographieratura nusquam raagis quam m minimis iota est. La nature n'est jamais si grandiose que dans les petites clioss. (t'i.l.fK.)

DEUXIME DITION ILLUSTRE DE 208 GHAVURES S SU BOIS D'APRS LES PHOTOGRAPHIES L'AUTEUR DE

l'ARISLIBRAIRIE HACHETTE ET C' SAINT-GERMAIN, 79 Il: I1OUI.F.VAI\D 1877Droits ':ic jirnpriiHc cl tic tradllL-lioil rbcrvLis.

LESPLANTESTUDIES

AU MICROSCOPE

PRELIMINAIRESLE MICROSCOPE APPLIQU SUR.LES AUX OBSERVATIONS

VGTAUX.

L'iiisirtimeiit choisir.

entre les mains d'un amateur: Comment on doit le La manire de. s'en servitConseils Grossissement. sur les prparations. diffrentes. Instrupratiques Catgories Traitement ments du prparateur. des dtails d'anatomie vgtale. de la valeur d'un microscope. la vue? Fatigue-t-il Apprciation La photomicrographie. Le dessin des objets que l'on obierve.

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ind'optique,celui qui procure le plus de satisfaction tellectuelle, en permettant de comprendrecombien l'oeuvre la natureest varieet admirablejusque dans de ses plus petites crations. Pour l'amateur qui sait en faire usage, il devient un ami docile ses moindres curiosits.Il largitle cercle de la pense, en mme tempsquecelui denotrevisionmatrielle.Sa puissance rvlatriceest infinie, puisqu'elle s'tend l'ensemble des trois rgnes de la nature, divisionsimmensesde l'histoire naturelle et qui sont loind'avoirencoret Lenaturalistea en tudiesdanstoute leur profondeur. lui un agrablecompagnon dans ses excursions hamc ptres, qui lui rpondexactement chaque fois qu'il l l'interrogeet lui donneimmdiatement a solutiondu problmequ'il se pose. Le travailleur assidu, le cher,de cheuropinitre,trouventenluil'oracleinfaillible son laboratoire. p DepuisBonnannius, remier auteur d'un Traitlde mentairesur les connaissances icroscopiques la fin m du dix-septimesicle, des perfectionnementsinceseantsont fini parproduirede remarquables instruments, chefs-d'uvre ateliersde nos opticienscontempo'des rains. La distanceparcourue est grande depuis l'art lmentairede la tailledeslentilles.Pendantles trente ont derniresannes,desamliorations progressives fait du microscope vritabeinstrumentde prcision.On un en fabriquede toute qualit et de tout modle,depuis les instrumentsde bien minimevaleur qu'on voitdans la vitrine du marchandde lunettes, jusqu'aux remarq quablesspcimensde mcaniqueet -d'optique ui sortent des grands ateliers de Paris et de Londres.Nos la constructeurs outiennentavec avantage concurrence s

PHLIM1NA1RES.

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trangre, grce la moindrelvationde leurs prix, qui n'exclut pas la perfection dans la taille des lentilles. En Angleterre,le luxe, la multiplicit des comet sonttels bindisons mcaniques des picesaccessoires, que les grands modles valent plus de trois mille d'un instrument de si haute francs. Si la possession valeur flattela vanit de l'amateur, le savantqui veut fairedes tudessrieusesn'y attache quepeu d'importance avec un microscopetrs-modesteil prouvera d'aussi vives jouissancesen parcourant le monde de l'inconnu. Il arrive frquemmentque, cdant un entranement passagerpour la science,'l'amateurnoviceachte assezcher un instrument avec lequel il examinequelques prparations,et que, lorsqu'ellessont toutes passessousses yeux et que sa curiosita t satisfaite,il abandonnele tout. Ce dcouragement rovient de la p mauvaise directionsuivied'abord. Choisissez n instruu ment ayantdeux outrois objectifs,permettantdevarier les combinaisons grossissement du d'environcinq diamtresjusqu' deuxou trois cents, mont frottement doux dans le tube et vis micromtrique.Les autres parties sur lesquelles se portera l'attention, le miroir, le mouvementde bascule, les oculaires,n'ont qu'une importance secondaire relativement ces deux preavant de mires.Surtout n'acceptezpas un microscope l'avoir pralablement ssay,et voustre rendu compte, e sur certains sujets dlicatsnommslests, de la nettet avec laquellele systmeoptiqueformeleur image.Du reste, les constructeurs scrupuleux engagentle futur exprimentateur s'assurer par lui-mme, tte repose, si l'instrumentconvientauxtudesqu'il se propose;

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LES PLANTES TUDIES AU MICROSCOPE.

Quandon veut observer, on place l'instrument fixement sur son pied, gnralement empli de plombs'il r est construit bascule, ce qui lui donne du poids et assuresafixit.Letube portel'oculaire sapartiesuprieure, et l'objectif au bas; il est construit de faon qu'on puisse loigner volont de l'objet soumis l'observationl'ensemble de lentilles auxquellesil sert de monture un frottementdoux ou une crmaillre permet 'd'atteindrece but. Au-dessousse trouve une petite tablette,la platine, qui est destine recevoirles sujets soumis l'observation.Elle porte deuxpinces, dites valets, dlicateminiaturede ceuxdes menuisiers, pour fixerle porte-objet.. L'clairage,pointcapitaldans l'usage de l'instrument, se fait au moyen d'un miroir plan pour les faiblesgrossissement, concavepour les plus forts ses articulationssont disposesde tellesorte qu'il soit aisde lui faire prendre toutes les positions. On aura soin de graduer l'clairage de faon qu'il ne soit ni trop faibleni trop intense; dans le prmiercas on voit mal, dansle secondil blessela vue. L'objectifest la partie la plus importante;selon qu'il est bon ou mauvais,on peroit bien ou mal. Les lentilles sont d'autant plus petites que l'on veut un plus fort grossissement il en' a qui n'ont qu'un millide mtre et mme un demi-millimtre diamtre,pour les objectifsen usagedans la micrographie suprieure. de Onrejettera les objectifscomposs lentilles mobiles qui s'ajoutentles unesaux autres, selon la puissance que l'on dsire, parce que cette mthodeexcluttoute corrlation dansle centrage. L'ensemble composede se montes de deux, trois ou quatre lentillesgrossissantes, telle faonquela pluspuissantesoitla plus rapproche,

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et la plus faible,-la plus loigne de, l'objet. L'achromatisme, sans lequel il n'y aurait pas de bonne observation, s'obtient par l'interposition d'une lentille mdiane, seule parfaitement achromatise, c'est--dire compose d'une petite lentille concave, colle au baume une autre lentille convexe. On dit qu'un objectif est bon, quand il est dou du pouvoir pntrant, proprit qui consiste dfinir nettement tous les dtails situs dans le champ du microscope. Lorsque l'on veut faire une observation, on place la prparation sur la platine, on rgle l'clairage et l'on choisit une combinaison de grossissement convenable. En loignant ou rapprochant le tube qui porte tout le systme amplifiant, on aura grand soin d ne pas le descendre sur la prparation, car la compression in'attentive la dtriorerait compltement. Les commenants attachent une importance nave la connaissance du grossissement; ils voudraient le. voir atteindre tout de suite des proportions considrables. L'imaginatien, dont les carts ne sont pas encore rgls par l'exprience, se laisse aller aux thories les plus fantaisistes, et on croit voir des choses bien plus curieuses en oprant tout d suite avecles plus fortes lentilles que l'on a sa disposition, C'est une erreur! Il faut que l'on se pntre bien de ce thorme de micrographie, applicable aussi beaucoup d'autres choses le grossissement doit toujours tre proportionn au sujet qu'on examine. Avant tout il faut bien voir, percevoir distinctement les plus minutieux dtails. Tel sujet n'est pas susceptible d'un fort grossissement, tel autre pourra en supporter un dix fois ou cent fois plus.considrable. Si l'on atteignait un grossissement de mille diamtres et

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que l'on npcrlsonsujetqued'une maniretellement confusequ'il ft invisible, on n'aurait nullementsatisfait sa curiosit.Ainsi,une coupede bois sevoitmieux sous une amplificationde 20 50 diamtres, tandis qu'il en faut 600 ou 800 pour examiner la texture de la valved'une diatome.L'apprciation jeu de lendu tilles employerest le rsultat de l'exprienceou du ttonnement;on commence unefaiblecombinaison, par en augmentantgraduellementjusqu' ce qu'on trouve que la vision est bien nette il faut satisfairela vue avant l'imagination. Mesurerle pouvoiramplifiantest une oprationsouvent fort embarrassantepour celui qui dbute en mi orographie il faut avoir un micromtre, mesuresur laquellele millimtreest divis au diamant en 50 ou 100 divisions,instrument par consquent rs-dlicat; t ensuiteune chambre claire, prisme de verre dispos au-dessusde l'oculaire, destin rfracter sur une feuillede papierl'image mme qui est formedansle ce microscope, qui permet de la dessinerassezcorrectement. En comparantle micromtreplacen observation sur la platine au dessinpralablementobtenu, on peut tracer sur le dessin la projection agrandie du micromtre puis, en comparant cesdimensions la mesuremtriqueusuelle, on rduit les deuxtermesde la proportion dont le produit est le nombre cherch. Certains instruments sont construits de faon que de l'on puisse introduireau-dessus l'oculaire un micromtre, qui projettedirectementsa divisionsur l'image formeau-dessous parl'oculaire;quoiquemoinsprcis, ce procdest plus expditif. C'est peu que de savoirbien manuvrerle micro

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scope; quand on possde parfaitement sa connaissance mcanique et optique, quand on sait rgler le grossissement, combiner l'clairage, mettre au ,pied avec prcision, on ne possde pas encore l'art chi micrographe. Il se rsume presque tout entier dans la longue prparation des. sujets examiner. L'instrument, si parfait que nous le livre le constructeur, ne pourra servir pntrer dans le monde si merveilleux des infiniment petits, que si l'on connat l'art de prparer les sujets qui doivent lui tre soumis; il est tellement exigeant pour rvler les secrets de la nature, qu'il.faut auparavant savoir mettre en vidence les dlicatesses inapprciables l'il nu. L'art du prparateur est un de ceux qui s'apprennent en le pratiquant, mais qui ne se dr crivent pas; les meilleures descriptions sont impuissantes inculquer cette habilet, rsidant tout entire dans de petits secrets de mtier et de tours de main plus ou moins compliqus. Le commenant se laisse souvent rebuter de suite par le labor improbus, auquel il est oblig de demander la solution enveloppe encore dans les tnbres du patient travail du laboratoire. Il s'arrte trop vite aux premires difficults; qu'il n'oublie pas que s'il sait mettre du soin, de la propret dans ses oprations et conduire ses essais avec ordre dans les ides, les manipulations ingrates du premier moment se transformeront bientt en occupation de prdilection. La patience toute preuve, ncessaire au coinmencement, sera entirement rcompense. Les prparations se font sur des lamelles de verre trs-pur, exempt de bulles, dites porte-objels, de 0,027 X 0,075, dimension uniformment adopte, en France, en Angleterre et en Allemagne, par tous les

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micrographos, pour faciliter les changes dans les formations et classifications de collections. Le sujet pralablement dissqu est dpos dlicatement au milieu, puis recouvert d'un verre trs-mince, peigne, pais d'un quart de millimtre, dit couvre-objet. Les bords du 'couvre-objet sont colls, au moyen d'un filet de bitume de Jude. Afin d ne pas commettre d'erreurs dans les dterminations, on colle sur le ct du porteobjet une tiquette indicative du nom du sujet. Tel est le principe gnral mais chaque sujet dem3nderait la rigueur un traitement qui lui ft propre, pralablement reconnu exprimentalement comme russissant mieux pour assurer une vision claire et une conservation indfinie car les collections doivent durer perptuellement elles constituent la fortune intellectuelle de l'tudiant micrographe. Beaucoup d'amateurs ont des casiers qui en contiennent plusieurs milliers. Nous pouvons diviser, pour plus de simplicit, les prparations en deux catgories distinctes celles qui sont temporaires, faites seulement pour la dure de. l'observation et dtruites aprs; et en second lieu celles qui sont dfinitives, o on apporte un soin tout particulier. On les confectionne sec, au baume ou au liquide. Remarquons qu'il est trs-avantageux, pour conomiser le temps et pour simplifier, d'en faire un certain nombre la fois les prparateurs, de profession qui sont obligs d'oprer industriellement, procdent par douzaines, divisant ainsi le travail et le produisant mcaniquement. On prpare sec lorsque les corps possdent par euxmmes une assez grande translucidit pour que la lumire passe facilement au travers* ou bien, dans le

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cas tout fait oppos,quand ils sont opaqueset destins non pas tre vusavec transparence,mais bien au moyend'un faisceaude lumirecondensepar une lentille convergente. On emploie le baume de Canada l'tat de petites boulettes durcies ou de gouttelettesiquides (dilues l dans la trbenthine)qu'on dpose sur la lamelle; celle-ciest lgrementchauffesur une lampe alcool; le baumese liqufiecompltement, on peut, avecdes et pinces, immerger l'objet sans provoquerde bulles d'air. Aprsavoirlaiss tombersur la prparationune secondegouttelettede bnume, on placesur le tout le en couvre-objet, appuyantun des bordssur la lamelle, lui faisantdcrireun mouvementde charnireet pressant lgrementpour chasserl'excdantde liquide,que l'on enlveensuiteavecun canif. Les prparationsaux liquides sont les plus compliques on n'y russit pas du premier coup; ce n'est et qu'aprsavoirrecommenc, puisencorerecommenc, qu'on finit par faire quelque chose de passable.Elles sont employes urtout pourles sujetshumides,corrups tibles, ou' bieii auxquelsl'imbibitiondonneune transparence plus prononce.On procdeen traant, avec un petit tour volant, dit lournette, sur lequelestmont un pinceautremp dans le bitumede Jude, un cercle pais, destin formerles bordsde la cellulequi doit renfermerle sujet prparet le liquide. Leverre mince du couvre-objet, collavec bitume,formera du couvercle. Bienfermer et cimenterainsi la cellule, sans emprisonnerde bulles d'air, sans donner une issue par o puisseplus tard s'chapperle liquide, constitueun travaildifficile, our lequelil fautune grandeexprience. p

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Les liquides employs par le micrographe sont varis l'infini; tous les produits chimiques ont t mis contribution, et de plus, ils ont t combins entre eux, selon les qualits qu'on leur attribue. Les plus frquemment usits commebase sont l'acide actique, la glycrine, la gomme, l'acide phnique, et diffrents sels qui ont chacun des proprits particulires. Les instruments du prparateur sont de jolis petits outils, dlicats, ingnieux, sduisants. Il faut autant que possible qu'ils soient simples, et compter plus sur l'habilet des doigts que sur la complication du mcanisme, d'une valeur toujours un peu problmatique. l'our de prendre les objets on a besoin de pinces dlies pinceaux fins pour saisir, quand ils sont humects lgrement, les corps durs et secs; de ciseaux minces lames droites et courbes pour la dissection; d'aiguilles emmanches trs-acres pour les recherches histologide couteaux ou scalpels lame large et d'auques tres lame troite, qui font office de rasoir dans les d'une scie fine pour celles des subcoupes minces; stances dures; de pipettes en verre pour dposer de deseringues capillaires petites gouttes de liquide; d'un compresseur mcanique pour les injections; ressort pour les tudes de tissus et objets pais, ayant particulirement trait l'tude de l'anatomie vgtale, -et surtout d'un microtome, destin faire les coupes de bois et de tissus. Le micrographie qui veut poursuivre ses recherches avec plus de soin doit avoir en outre une tablette de bronze avec lampe alcool pour chaffer les porte-objets, une tournette cellules, une prouvette gradue, une cloche de verre pour prserver les diffrents objets de la poussire, et une lampe r-

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flecteur-poure travail du soir. Il faut aussi'uncertain l nombrede capsulesen porcelainequ'onpuissechauffer sur la lampe alcool,desverresde montre, servantde capsulespour les objetsplus petits, des godets en porcelainepour contenir les spcimens divers d'anatomie, des flacons,des tubes bouchsdestins contenirles rcolteset les sujets prparer. celui qui veut Certes,cette nomenclatureeffrayerait faire quelquesobservations simplement microscopiques pourcharmerses loisirs, et cet arsenald'outils lui implique l'ide d'un travailpnibleet compliqu;disons toutdesuite que, si tousont leur utilit, tous nelui sont pasindispensables il peut facilement opreravecmoins d'outils, surtout s'il n'a recours qu'aux prparations temporaires,moyen d'tude galement bon, quand il lui suffit de fixerdes souvenirspar des notesou des croquis. Le plaisir de collectionnerest alors mis de ct, mais il est compenspar la rapidit et la facilite, des observations. Lesorganes desplantess'tudientau microscope au moyende coupesdans diverssels, permettantdemettre . nu leur structure intime et de voir quels sont les mystrieuxlments qui concourent leur existence. Ces coupesdoivent tre trs-minces;trop paisses,la lumirerflchiene passeraitpas, on ne distinguerait absolument ien; trop minces,certainsdtailsseraient r enlevs. i, dansles tudes courantes,on procdesimS plement avecle canif, il ne saurait en tre ainsi lorsqu'on veut mettre en videncela nature du tissu cellulaire. Onemploiealors un microtome,instrumentdont la formea vari selon chaque constructeur,mais dont le principed'ensembleconsiste toujoursen un cylindre

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dans lequel on emprisonne les organes que l'on veut couper; une vis les compcim, aun de les rendre compactes, tandis qu'une autre les fait 'avancer d'une quantit trs-minime, gradue volont, jusqu' un plan de surface sur lequel glisse un rasoir. On obtient ainsi une lamelle trs-mince. Dans quelques instruments perfectionns, la lame-rabot et le mouvement d'ascension sont automatiques, ce qui constitue une vritable machine. Si les substances vgtales n'offrent pasassez deconsistance par elles-memes pour se conserver rigides au passage d couteau, on a la ressource d'un subterfuge qui consiste. aies enrouler autour d'une matire rigide quoique friable (telle, parexemple, que la moelle de sureau); la matire auxiliaire se coupe en mme temps; aprs quoi on en dbarrasse facilement l'organe que l'on prpare. Les feuilles, les dtails de (leurs, ne peuvent tre coups que d'aprs ce procd. Les pidermes des plantes se prparent autrement, puisque c'est leur surface et non l'intrieur qui doit tre soumis au microscope on les enlve simlilement ave un canif, pour ensuite les dposer sur le porte-objet ou les traiter en prparation dfinitive. Les coupes embrassent la'gnralit des tudes sur les plantes; mais il existe une infinit d'autres modes'de procder dans la physiologie vgtale, propres certains cas particuliers qui-seront examins quarid ils se prsenteront. Un des premiers dsirs du nouveau propritaire d'un microscope est de savoir s'il est rellement bon. Question assez difficile rsoudre, mme pour les micrographes plus forte raison pour ceux dont l'il n'Il pas acquis d'exprience. Il semble cependant que si l'on Pouvait justifier qu'on voit distinctement, la solu-

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tion serait donne. Comme les. objets observer ne sont semblables, ni en paisseur, ni en coloration, qu'ils ont des caractres diffrents les uns des autres, la rponse donne pour l'un ne conviendrait pas pour l'autre. Avec un grossissement faible on observe gnralement avec nettet; si l'on change le systme lenticulaire, tout devient confus. Oprc-t-onmal?oul'instrument est-il mauvais? Il faut qu'un microscope runisse de nombreuses qualits, mais celui qui, s'en sert doit aussi savoir les faire valoir,, en tirer le meilleurparti possible. La seule connaissance des lentilles exige de nombreuses notions d'optique pour comprendre l'achromatisme,.l'aberration, la pntration, et se rendre compte du pourquoi, quand il existe un point dfectueux. Pour essayer les objectifs trs-forts qui grossissent de cinq cents huit cents fois, on a recours des sujets trsdlicats par eux-mmes, soit naturels, comme les, diatomes, soit artificiels, comme des traits tracs sur verre dans le dernier cas, on peut se servir d'un micromtre ou millimtre divis sur verre et s'assurer si l'on compte facilement les divisions. Notons que cette exprience requiert une grande habitude pour mettre au point; on se fatigue les yeux pendant longtemps, sans arriver trouver le point cherch. Les expriences de micrographie suprieure se font l'aide des tests de Nobert. M. Nobertest un habile artiste dePomranie,qui a imagin de tracer sur verre avec le diamant des groupes de lignes parallles dont l'cartement va toujours en diminuant le procd mis en usage pour les tracer avec prcision est un secret particulier. Dans les premiers tests, il y a environ vingt-cinq ans, il plaait" dix groupes, dont l'cartement des lignes tait pour le pre-

LES I'LAnTESTUDIESAU MICROSCOPE.

mier groupe de -fc et celui du dernier de 4uluU' Aujourd'hui il livre des prdben-plate composes de trente groupes qui sont unchef-d'uvre de prcision. Ainsi dans le trentime groupe il y a trois mille cinq cent quarante-quatre lignes traces dans l'espace d'un seul millimtre. Prodige d patience et de perfection! Il est vrai qu'avec les objectifs les plus puissants on n'est pas encore arriv rsoudre le trentime groupe, c'est-dire compter ses lignes. Le microscope fatigue-t-il la vue? Oui,et non. Si l'on abuse, si l'organe visuel n'est pas robuste, si l'on prolonge les observationsdans les prmiersmoments, on peut sefatiguer promptement. Maissil'on modre l'ardeur premire, si l'on ne reste d'abord quepeu de temps l'tude, pour l'augmenter graduellement jusqu' un quart d'heure et mme plus sans discontinuer, si on met' des intervalles entre chaque observation, on n'en souffrira aucunement-. 11est mme reconnu que l'il avec lequel on regarde se 'fortifie. Quand on dbute, la fatigue est plutt nerveuse que relle; la contraction laquelle on soumet l'il que l'on ferme est plus pnible que la contention de celui qui peroit les images formes au microscope. En rgle gnrale,1 il faut commencer par de simples coups d'il, pour augmenter plus tard leur dure. La dissection, la prparation, sont les travaux qui sont les plus pnibles, par suite de l'attention soutenue qu'ils exigent. Les travaux de l'observateur micrographe ont ce ct pnible qu'ils l'isolent ses observations sont forcment pour lui seul S'il veut en faire partager le plaisir plusieurs autres personnes, il est oblig de les inviter braquer leur il et de faire une explication toujours embar-

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rassantepour celui qui n'a pasl'imagesousles yeux.II ne peut gure remdier cet inconvnientqu' l'aide du dessin. Deux mthodes se prsentent pour dessiner la chambre laire et le procd ordinaire de copie. La c chambreclaire est un prismequi se fixe au-dessus de l'oculaire. Il renvoie les rayons lumineux sur une feuille de papier place ct du microscope, la hauteurde la platine. doncen mme tempsdeux images,et il L'il.peroit est possibledesuivrelescontoursde celle qui est sur la table,1avecrla pointe d'un crayon. Une certaine habitude est ncessairepour mnagerle jour, lui donner l'intensit voulue sans trop clairer, erreur qui empcherait l'image rfractede se peindre 'sur le papier l'oeildoit enfinconserveruneimmobilitcomplte pendanttoutle tempsqu'on dessine.Aussi,ondoit le comprendre, l'habitude du dessin la chambreclaire est aussi longue acqurir que l'art dudessin lui-mme, et l'on en. revient au frquemment dessinde sentiment, moins exact, mais plus pratique. 11consiste copier sur le papierl'image virtuelle telle qu'elle est forme dans le microscope, n regardant et dessinantalternae exacte tivement,jusqu' ce qu'on ait unereprsentation de cette imagefugitive. La chambreclaire est trs-avantageusement remplace par la chambrenoire pour le dessitn;la chambre noire a le grand mritede permettrela photographie de est l'image La photomicrographie une mthodeiconographiqueadmirable,grce laquellele savantconserve le tmoignage indniable desesdcouvertes, quireproet duit sansles dnaturerles merveillesde dlicatesse des

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LES PLANTESTUDIESAU MICROSCOPE.

charmantesconceptions delanature.Elleestl'ortintresavec sante, alliant l'art fascinateurde la photographie

le plus attrapant des instruments d'optique. Avec un microscope ordinaire et des appareils de photographie lmentaires on arrive fixer des images microscopi-

l'RLIMIN AIRES.

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ques; pour les travaux de micrographie suprieure, un plus grand luxe d'installation devient ncessaire. La disposition la plus simple consiste adapter^lc microscope au bout d'une chambre noire dont on a supprim l'objectif, en mettant la place un raccordement en drap ou en caoutchouc., Le tout se place sur une table prs d'une fentre expose aux rayons du soleil. Au moyen du miroir, on claire vivement l'instrument et l'image du sujet va se projeter sur la glace dpolie de la chambre noire. Les oprations photographiques sont identiquement semblables il celles que l'on pratique ordinairement. Pour russir et obtenir des preuves satisfaisantes, il est important d'cevoird'excellentes prparations, car la photographie traduit d'une faon irrfutable les dtails soigns et ceux qui ne le sont pas, avec une amplification qui rend trs-sensibles les erreurs les plus imperceptibles. La description des procds photomicrographiques nous entranerait dans de trop longues considrations techniques.

PREMIREANATOMIE DES

PARTIEDES PLANTES

ORGANES

LA CELLULE

EST L'LMENT

CONSTITUTIF

DU RGNE VGTAL

de l'organisation Ce que c'est qu'une cellule. Simplicit vgtale. Sa multiplication. Suhstance de la plante. La vie de la cellule. L'association de ses lments et leur prodigieux dveloppement. des sciences. Ides inexactes de la philosophie Harmonie entre la. simple cellule et les vgtaux.

avec un canif et reCoupez une plante quelconque le microscope; la section montre gardez la coupe sous de petites granulations une multitude ayant un caracce sont tre particulier et agglomres symtriquement des cellules. La tranche coupe laisse voir un nombre de petits cercles souds les plus ou moins considrable uns aux autres par leurs points de contact ce, sont les Les cellules se composections des parois de cellules. sent dans toute leur simplicit d'une petite vsicule

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AU LES PLANTES TUDIES MICROSCOPE.

transparente, forme d'une peau glatineuse, contenant une substance qui peut. tre liquide, molle et mme gazeuse. L'lment de la plante jouit de la vie, a une organisation qui lui est propre, et est form d'une mem-

Fig. 2.

Tissu cellulaire de la noix de coco x 50'. Cellules globulaires avec vaisseaux.

de la cra i'il,nu.Laloi mystrieuse tion des cellules des vgtaux est une force vitale que nous ne pouvons comprendre, pas plus que celle des lments du corps des animaux. Les cellules se runisbranc invisible elles pour constituer mthodiquement, rgulirement, .les racines, les tiges, les branches; les feuilles et les fruits; toutes ces parties ne sont qu'une agglomration de cellules, presses les unes contre les autres et sent entre suivant un ordre parfait en manation transformes, d'une puissance occulte suprieure, qui se reproduit les organes similaires de chaque gnraidentique dans tion. On pourrait comparer chaque plante une agglomration nombreuse de sujets dont la vie collective n'est que le rsultat du parfait quilibre de la vie individuelle; dans les fonctions qui toutes les cellules, concourent, Le signe X indique le grossissementen diamtres.

LA CELLULE.

21

leur sont attribues, la vie d'ensemble ,d'une plante, comme dans une .machineries diffrentes .pices concourent toutes ,]a production d'un .travail, .en accom< plissant chacune un mouvement spcial. La cellule vgtale, est rellement doue d'une. existence visible, puisqu'elle nat, vit et se propage. Elle prsente des phnomnes de dveloppement bien faits pour,nous .tonner, en raison de la promptitude avec laquellc ils s'accomplissent. Ilexiste dans l'chelle. vgtaledes sujets Composs d'une cellule unique,.tels que,les algues unicellulaires qui colorent en vert les lieux humides; et d'autres dont l'organisation en comporte un nombre incommensurac ble, comme'crtains champignons qui atteignentlagrosseur d'un melon. Ces cellules sont indpendantes, et cependant elles procdent les unes des autres et vivent ensemble. Dans plusieurs circonstances, elles se produisent mme par division cependant la formation libre est la plus frquente. En remontant l'origine mme de la plante, ou voit, dans les phanrogames, c'est-dire chez les plantes qui ,sont pourvues de fleurs, la productionprimordiale s'oprer dans une cavitde la graine au moment de la germination; cette cavit est circoncrite par le sac embryonnaire, cellule agrandie, sorte de laboratoire naturel o s'excute une scrtion rsul-" tant de la germination. Quand cet utriule primordial est constitu, il s'allonge, s'largit, donne naissance d'autres cellules semblables la plante est cre, le principe a paru; la loi de la nature s'accomplira, sans dvier de la ligne trace, jusqu' la mort de la plante exemple admirable de cet ordre parfait ,qui prside toutes les volutions du monde organis!

22

TUDIESAU MICROSCOPE. LES PLANTES

La masse des cellules offr une cohsion quelquefois trs-rsistante par leur soudure intime. entre elles. Au commencement du sicle, Mirbelet plusieurs autres botanistes, encore peu favoriss par les progrs accomplis dans le'microscope, ont pens que les vgtaux sont, ds leur naissance, constitus d'une manire pleine et continue. Cette supposition t rfute d'une manire assez ingnieuse par l'observation de ce qui se passe dans la substance primitive pendant la fermentation du pain. Le levain communique lasubstance une espce de croissance artificielle, provoque des cavits, que l'on peut regarder comme antant de cellules, plus ou moins relies entre elles selon le gonflement. Entre ces vides la substance est la mme, sans qu'il y ait diffrence d'homognit entre la matire intercellulaire et les cellules ellesmmes. La force'latente qui anime les vgtaux est puise dans l'association de cette multitude .de cellules. Cette vie a certains cas d'activit qui surpassent toutes les forcs perceptibles dans le dveloppement de la vie apparente. Ainsi Frisa compt plus de dix millions de cellules sur la Reticularia maxima; toutes sont doues du pouvoir reproducteur. Le Lycopode gigantesque est compos de millions de cellules-spores dont chacune peut donner naissance en un jour un champignon de grande taille. Lindleya calcul que les feuilles du Lxcpius qui se dveloppent rapidement augmentent d'environ deux mille cellules par heure. Nous voyons dans les jardins les oignons de la Fritillaire produire des pousses de plusieurs centimtres dans l'espace d'une journe. Les Dlerulius, moisissures qui viennent sur les poutres humides dans les caves, augmentent en peu de temps

LA CELLULE.

23

dans de fortes proportions. Qui pourrait compter les lentilles cl'eazc qui tapissent en quelques jours d'un si beau vert les eaux stagnantes ? Ces innombrables petitesfeuilles sont composes d'innombrables petites cellules accomplissant chacune leurs fonctions. Dans les familles .plus leves, nous voyons les Melons et Potirons augmenter de plus d'un kilogramme ;dans une seule journe''['de croissance. Combien ce poids contient-il denouvelles cellules

Moisissures (Aspergillus).

?Les exemples ri manquent pas pour exprimer de la puisla', grandeur des manifestationse sance vitale organisant la matire inerte et' en formant un vgtal' parfait. Ces silencieuses merveilles tales au grand livre de l'univers nous montrent que, chez les organises, les causes qui prsident , leur formation sont aussi exubrantes dans leurs moyens d'action dans leur mystrieuse, existence. que merveilleuses Certains idologues ont voulu tirer. des, iconclusions sur les mystres, de la cration, d'aprs de faibles connaissances voir des cellules sur Inorganisation vgMe!, Les uns ont voulu utricules d'autres des primordiaux partout, comme les animaux; un tres

grand nombre ont difi sur quelques donnes'gnrales des thories plus avances les unes que les autres. Plusieurs se sont jets dans la discussion de la gnration spontane et de ses consquences, dans la thorie de la formation de la matire, etc., tournant ainsi dans le cercle vicieux de l'insolubilit de certains problmes,' sur lesquels l'intelligence humaine se heurte, sans faire faire la

animes

24

LES PLANTES ETUDIEES AU MICROSCOPE.

science le moindre progrs. Devant ces questions palpitantes comme luttes d'imagination, mais inutiles puisqu'elles ne conduisent aucune dcouverte relle, le plus sage parti a prendre est de s'en tenir au domaine ordinaire de la constatation logique des faits. Ce que nous pouvons observer dans le inonde des plantes, en aidant nos yeux du microscope, est suffisant pour provoquer notre admiration soutenue, sans qu'il soit he-

Fig. 4.

Coupe diamtrale de Canna intlica x 10.'Disposition enroule conkjuement autour de la tige.

de la feuille

soin de nous garer dans ce que nous ne voyons pas. La nature est une nigme dans l'tude de laquelle la raison et l'exprience 'doivent tre insparables. Pour peu que l'on observe l'ordre qui prvaut dans la rpartition des uvres de la cration, on est frapp de son harmonie gnrale. Plus les vgtaux sont simples,

LA CELLULE.

25

plus les cellules le sont galement. Les champignons, petits et grands, ont des cellules semblables; coups dans n'importe quels sens, ils prsenteront toujours la mme texture lmentaire: molle, spongieuse, sans agrgation; tandis que chez les vgtaux suprieurs, comme les arbres, elles sont beaucoup plus compliques, parce qu'elles sont appeles un dveloppement et une rsistance plus,prononcs.'L'quilibre est conserv dans les dtails comme dans l'ensemble. La varit existe dans l'unit de toutes les formes organiques.

IICARACTRES PRINCIPAUX DU TISSU DES PLANTES

L'architecture

Leur envelopp. Formes des cellules. botanique. Les La varit dans l'uuit. Les combinaisons gomtriques. et leur Leur prparation, leur organisation vaisseaux. capricieuse des organes du Le systme nerveux. Fonctions classification: sur la multiplication des cellules. tissu. ' Exprience Coup d'il sur les lments vgtaux.

gnral

On peut

se convaincre,

vgtaux, qu' l'exception existe un tissu lmentaire

en pratiquant de quelques diffrent

des coupes de il cryptogames,

et que ces types ont des caractres que espce, pour chaque famille. Celles dont nous tirons des caractres de texture parfaitement parti prsentent les fruits, les lguadapts aux divers besoins humains fasont mous, tendres, mes, les vgtaux alimentaires ciles pour la mastication, tandis que les autres, dont la contexture est rigide, rpondent d'autres exigences. En examinant les premiers au microscope, on remarque un tissu peu rsistant, cdant la pression, parce'qu'il est exclusivement compos de cellules flexibles et uniformes dans les arbres le tissu est beaucoup plus

dans chaque plante, distinctifs pour cha-

DU P CARACTPESRINCIPAUX TISSUDES PLANTES.

27

d compliqu il offredes vaisseaux, es 6bres, descellu-. les compactes, enchevtrsles uns dans les autres,

Cellules toiles du ptiole Fig. 5. du Musa ensete Bruc x 60.

Tissu cellulaire d'une feuille Fig. 6. de Rosier X 80. Cellules soudes entre elles avec mats interstitiels.

comme

les matriaux

d'un

monument. spontane

C'est l'architecelle

ture de la nature,

uvre

de la cration

Fig. 7.

Vaisseaux cloisonns et ponctus vus en perspective x 50. te, Tissu cellulaire. vc, Vaisseaux ponctus spars par des-cloisons parallles,

Coupe de tige. Vaisseaux divers x 50. C. Cellules en eliapelet intercales danslesfibres. P. Vaisseaux poreux. S. Vaisseaux stris. F.' Fibres. Fig. 8.

est le rsultt arbre immense

d'une d'une

force petite

occulte graine

qui il produit imperceptible,

un tan-

28

LES PUMES TUDIES MICROSCOPE. .AU

.dis que.les dificesdes constructeurshumainsdont on tire tant .vanit ne .sont qu'un assemblageplus ou moinssavantde matriaux recueillis discernement, avec mais non pas une cration, puisque ce mot implique l'ide de l'airesortir une chosedu nant. Cetassemblane naturel est combinavecplus de scienceencore que les meilleurs spcimensd'architecture.La section

Fig. 9. Coupes diffrentes d'un tige de Roseau X ,5.. a. Coupe transversale. b. Coupe longiludinale. c. Dtail des parois membraneuses des cellules X 15.

d'une

montre la solution des probltige quelconque mes de stabilit les plus compliqus; si elle n'tait elle ne pourcompose que de cellules agglomres, rait s'lever une hauteur dpassant plus de cent fois la largeur sa, base. Les fibres, les vaisseaux, entremls de cellules rsistantes deviennent un faisceau rompre; lastiques dans certaines une flexion prononce; permettent rigides difficile plantes, ils dans .d'au-

CARACTRESPRINCIPAUX DTJ TISSU DES PLANTES.

29

trs, ils produisent les gants de nos forts! Tout cet ensemble mervcilleux reoit l'essence vitale', des sucs puiss dans la terre par les racines, au moyen d'un systme conomique intrieur qui les labore et se les assimile. numrer toutes les formes connues des cellules serait un travail capable de rebuter le plus patient des micrographies, et qui ne prouverait qu'une chose, c'est que son auteur serait un vrai bndictin. On peut les rapporter d'ailleurs quelques formes principales qu'on retrouve frquemment dans les vgtaux les cellules

Fig.10.

Cellules diverses

cellule R. Rticule.

C. Ponctue.

S. Strie.

ou ovodes, presses les unes contre les autres comme le serait une masse de pois colls ensemble; les cellules polydriques, tat provenant frquemment de la compression qu'ont subieles cellules sphriques les cellules toiles, dans lesquelles chacune d'elles des prolongements prsente latralement gomtriques correspondant rgulirement le prolongement des cellules les cellules Quelques dans leur structure avec les vides laisss par voisines de mme forme

rondes

fongiformes se prolongeant irrgulirement. nombreuses plantes offrent des particularits

Dans le jonc (Juncuscapricieuse. elles sont toiles; dans l'Aristoloche effususL.), (Aristolochia cymbifera Mart.), elles sont parois paisses.

30

TUDIESAU MICROSCOPE. LES PLANTES

presqueligneuses dans le tgument des cnes d'If, et elles sont fusiformes spirales. C'est tort quel'on eroirait que les lignesgomtridans l'oeuvrede la nature par les ques sont remplaces combinaisonsdu hasard une cellule sphrique, par priodesde son exemple,semodifiedans les diffrentes existence;les petitesboulesne se joignentd'abordque par certainspoints de contact; elles sont tangentesles

Fig. 11. Tgument interne d'une cailled'un cne d'If X 40. Cellules superficielles offrant dessinuosits longitudinales.

Fi.

19.

Cellules paisses du Pnjnier X 50.

unes

aux autres, laissant un peu d'air dans les'interstices: Cette observation est rendue facilement sensible si l'on plante quantit presse, dans de contexture de bulles d'eau, une cuvette.remplie il en sort une cellulaire molle d'air. La croissance amne la comune

pression de ces sphres vgtales limites par une zone telle que l'piderme ou l'corce. Les vides inextensible, les interstitiels, ou, pour parler plus scientifiquement, cavits contenant de l'air, se remplissent par une jux-

D CARACTRESRliNXIPAUX U TISSUDES PLANTES. P

51

taposition plus compacte la'coupe montre dans ce cas un rseau polygonalrgulier ou irrgulier, suivant quelquefois le sens dans lequel elle a t pratique. Les vgtaux grandes cellules, par consquent ceux dont la texture est peu serre, les ont.hexagonals, disposition gomtrique frquente dans le rgne vgtal l'hexagone, en effet, est une des plus simples, prenarit le moins de surface inutile et la plus rsistante. Il sert de base plusieurs combinaisons de solides jusqu'au ttradcadre. Les cellules ont ainsi des dispositions que la gomtrie croyait avoir inventes. En considrant la cellule proprement dite, on voit qu'elle se composeprimitivement d'une seule membrane, sorte de sac rsistant sans ouverture sensible; mais il se dpose, avec le temps, l'intrieur d.ce sac et aux dpens des substances qu'il renferme, une deuxime et parfois un plus grand nombre d'autres membranes qui viennent tapisser la premire. Ces membranes secondaires ne s'appliquent pas toujours exactement sur la premire lles ont gnralement des lacunes, des ouvertures dans leur substance. Elles forment alors une couche perce de trous plus ou moins bien accuss. Ceci constitue des cellules ponctues ou rayes. Dans d'autres circonstances elles se dposent sous forme d'anneaux fibreuses ou de petits filets spiraux, comme Fig. 13. Celluleslancanum de l'Oncidium dans i'Oncidium lancanum. Avec X 40.un grossissement bien proportionn, on peut facilement suivre les spires des fibres entourant la membrane cellulaire. Elle est encore plus complique

LES PLANTESTUDIES MICROSCOPE. AU

dans 1' Aristolochia clematitis, o elle est couverte d'un rseau de petites fibres, comme si elle tait enveloppe dans un filet. Lorsque l'tudiant micrographe veut pntrer danscette intimit des secrets des plantes, il doit aborder certaines sortes de prparations assez dlicates. Son premier soin est de dtacher les cellules qu'il se propose d'examiner par un traitement dans un acide dilu; ensuite il choisit celles qui sont dignes'd'tre conserves. Le liquide le plus avantageux pour obtenir une conservation prolonge est une solution de chlorure de calcium. Le diamtre des cellules varie presque suivant chaque plante le microscope accuse des dimensions de quelques centimes de millimtre, tandis que pour quelques-unes l'oeil n'a pas besoin d'avoir recours un in-

Fig. 14. Coupe transversale de. bois de Palmier X 50. Tissu polymorphe et, vaisseaux contenant d'autres vaisseaux qui traversent la masse cellulaire.

Il y a plusieurs exemples de dimensions deux et mme qui atteignent jusqu''un, Il est rare que cet lment anaplusieurs centimtres.. suffisante pour que de tomique conserve une rgularit

strument

pour les mesurer.

PRINCIPAUX TISSU DES.PLANTES. DU CARACTRES

la primeabordon. puisse dterminercatgoriquement nature du tissu. Lorsqu'ilest trop confuspourpermettre de porter un jugement, on se contentede dire qu'il est polymorphe.Cependant,quoiquela coupeindiqueune saurait encore irrgularitapparente,l'aeil observateur relie un type quelconque, discernerunecombinaison quoiquecomplexe. Une des meilleuresmanires d'tudier un tissu est d'en faire une preuvephotographique, laquelleon sur embrassel'ensemble de sa constitution; on peut ainsi dansune surfacedonne, compterles cellulescontenues Ontracesurle papier un centimtrecarr, par exemple. au un carrdont le ctest proportionnel grossissement et l'on comptesur deux cts'le nombrede cellules, en les ponctuantpour ne pas commettrede rptition, ni s'embrouiller; la multiplicationdonne le nombre cherch. du Lsorganeslmentaires tissune sont pas uniquement compos de cellules ou du moins, pour s'expris mer plus correctement,les cellules changentde nom quand elles changentde caractre.En plusieurscirconstances,les cellules longueset troitesont leurs parois rsorbes. u'onsupprimel'extrmitde intermdiaires Q la membraneplaceauboutde chaquecelluleallonge, on auraainsi de longs tubes ou chapeletsfors c'est cequ'on nommedesvaisseaux. Onpeut dansplusieurs cas obtenir la dmonstration.decette originedes vaisseaux, en traitant ces organespar une dilution d'acide chlorhydriqueou d'acidenitrique. Onverra alorsqu'ils se partagenten plusieursportionset l'endroit o l'on observaitdes tranglements.Lenombrede:cellulesn'a pas augment; seulela formea subi une modification..3

34

LES PLANTESTUDIES MICROSCOPIE. AU'

Onn'arrivepas toujoursfacilement trouverles extrmits des vaisseaux,certaines plantes les ayant trsils longs ainsidanslesjoncs commedansles bambous, s'tendentdans tout l'espacecomprisentre deuxnuds subsquents, dimensionsatteignant plus d'un mtre chez ces derniers. Dansle chaumedu bl, l'intrieur tubulest entourd'un faisceaude vaisseaux.

Vaisseaux imparfaits ee la Fig. 15. .Balsamine (Balsamina Hortensia) x 80. Extrmits en pointe appliques l'une contre l'autre.

Fig. 16. Fragment de chaume de 13) coup transversalement X, 100.

a t pratique dans Lorsqu'une coupe transversale c'est--dire un tissu vasculaire, uniquement compos de vaisseaux, la section donne de petits trous ronds, bien tandis que, dans le sens longitudinal, le fil dlimits, du bois prsente une infinit de petites lignes parallles. n'a jamais, Aussi le bois coup ou sci transversalement dans les diffrentes aux arts,, le poli et applications l'aspect brillant de celui qui est travaill dans le sens vertical seaux. de croissance et par consquent celui des vais-

CARACTRESRINCIPAUX TISSUDES PLANTES. P DU

35

Si le micrographe dsire faire paratre les vaisseaux d'une faon nette et ostensible, il a besoin de recourir l'injection. Elle consiste laisser sjourner le tissu vgtal dcoup dans une solution colore, afin qu'imprgne d'une matire trangre, les caractres soient mieux mis en vidence; les parties qui ont absorb le liquide rouge ou bleu, couleurs dont on fait le plus usage, sont mieux visibles. Cer- Fig. taines injections offrent quelquefois unaspect gnral ce subterfuge,

17. Vaisseaux isols.

l'oeil, quand le sujet trait se prte d'un emploi trs-frquent dans l'tude des tissus des animaux.

Vaisseaux ponctus et alternes Fig. 18. interstitielles. du sapin, avecgranulations

Vaisseaux stris de Fig. 19. d'If avec granules.

provenant des cellules, on doit observer sur eux tous les dessins qu'on rencontre sur celles-ci. Les botanistes leur donnent cinq dnominations princiannels, pales spiraux, rticuls, ponctus et spiro-

Les vaisseaux

AU LES. PLANTES TUDIES MICROSCOPE.

.annels., Depatients chercheurs ont tabli des distinctions entre. ,chacun d'eux. Les anneaux sont disposs comme les noeuds d'un roseau ou d'un bambou microscopique chacun d'eux tablit une solution decontinuit. Les vaisseaux spiraux sont aussi appels traches, dnomination la plus usuelle, base sur leur ressemblance avec les tubes respiratoires des insectes. Ils ont autour du cylindre principal une. fibre assez rsistante pour pouvoir tre droule. Ce ligament retient encore aprs la cassure les deuxparties d'une tige brise. L'opration dlicate du dvidage se pratique sous le microscope, aprs macration dans une solution acidule, en fixantde la trache, et avec une prend pendant qu'on pince fine le bout de. fibre dsaune extrmit grge par l'action vaisseaux rticuls de l'acide. ont une Les struc-

turc plus complique, tant envelopps d'une sorte de rseau assez irrgulier de nervures soudes ensemble, curieux LorsqueVaisseaux scalaFi;. 20. riformes du Pleris aquilin x 30.' D. Diagramme d'un de ces vaisseaux.

des dessins prsentant par leur complication. les raies sont d'ingale

et que le vaisseau est on le nomme scaprismatique, en l'orme d'chelle. Ils lariforme, longueur sont aussi couverts de petits points

en relief, quelquefois assez pais. La spirale entrecoupe constituant le distancs, par les anneaux galement vaisseau encore spiro-annel, n'est le cas prcit elle adhre des vaisseaux pas droulable comme dans Il existe plus intimement. consistant en tubes

cribriformes,

CARACTRES'PRINCIPAUX DU TISSU DES' PLANTES.

57"

offrant des espaces plus ou moins circulaires, dans lesquels se voient un grand nombre de petites ouvertures, donnant ainsi chaque espace la forme d'un tamis. Si l'on voulait puiser l'tude de toutes tes capricieuses

Tissu compos. V. Vaisseaux Fig. cloisonns. Coupe diamtrale du Platane (Platainis occidentalis) X 40.

Ponctuations lenticuFjg. 21. laires des vaisseaux du Sapin X 500.

Tissu de la tige du Mas. 'Fig. 25. f. Fibres et vaisseaux traversant la masse cellulaire. f; c. Fibres et vaisseaux formant un fascicule, c. Cellules sphriques.

contextures vrirait Les l'action

affectes

beaucoup reconnues. diffrentes d'une

on en dcoupar ces organes, encore en dehors des classifications de la plante se groupent sous selon les fonctions invisible,

parties puissance

S8

LES plantes

tudies

AU microscope.

que qu'ellesont remplir. Si elle n'tait compose de seuls cellules,ellemanquerait de fermet,les vaisseaux ne lui donneraientqu'une rigidit sans liaison,elle ne sous serait pas capablede se prter la moindreflexion le souffledu vent. Les fibres remdient cet inconvun nient, entendantdans toute sonconomie systme squelettairepresque aussiadmirablementorganisque chez les' animaux. Dansla section longitudinale de

Fig. 21.

Coupe transversale de bois de Chene x GO.Tissu vasculaire et dense. irrgulier

presque toutes les plantes des faisceaux filamenteux

on remarque pltanrogames, se sparant au quelquefois contact de l'eau ce sont des fibres, sortes de vaisseaux ont voulu consicomposs, que certains micrographes drer comme des cellules d'une petitesse extrme. Leur ensemble forme une couche

dans le sens longitudinal c'est le fil du bois ou tissu, ligneux, offrant un haut degr de cohsion des molcules. Presque sans consistance dans les humbles plantes comme les gramines,

DU CARACTRESRINCIPAUX TISSU DES PLAINTES. P

59

il devient trs-dur dans quelques organisations ainsi dans l'ivoire vgtal (Phytelephas macrocarpa), le tissu impermable aux liquides est compos de fibres serres, sans apparence de vaisseaux ni de cellules.. Certaines plantes, nous le rptons, croissent avec une si grande rapidit qu'il faut supposer qu'une quantit prodigieuse d'organes lmentaires nouveaux peut tre cre dans un espace de temps relativement trs-

Fig. 25.

Coupe transversale de bois de Sapin x 60. Tissu vasculaire rgulier et spongieux.

prolifra pousse d'une manire trssensible, puisque en peu de temps, en quelques heures,, en plante parfaite. Les jeunes la graine se transforme centimtres pousses de Bambou s'lvent de plusieurs Comment ce phnomne dans l'espace d'une journe. se sont lonLes ides des commentateurs se produit-il? court. L'Achillia sur cette question. Les corpuscules. guement tendues de la plante ne restent jamais isols entre eux; il s'tadans toutes leurs blit une sorte d'harmonie rhythme par engendres d'autres semblent. celles qui existent dj, pendant que au sein du liquide intercellulaire. natre spontanment fonctions. Des cellules nouvelles sont

40

LES PLANTESTUDIGES MICROSCOPE. AU

Ces lments sont groups et maintenus pur les lois in-: transgressables, par un procd 'd'dification simple et puissant qui se retrouve partout dans l'uvre de la cration. .Il serait inutile de chercher surprendre le secret de la multiplication des lments, en examinant sur le microscope une coupe d'organe compliqu. On fera mieux d'avoir recours l'tude des lments isols. Tout le monde sait que, pendant l'hiver et les temps humides, le bas des murs, l'corce des arbres, les pierres sontrecouverts moisissures. lulaire, plantes tiques, d'une C'est couche verdtre de une plante .uniceltoute une famille de moiti aquade se

ou plutt moiti terrestres,

2 Ft snr; cp\i.a, eau) est une couche cellulaireplus compacteque le tissucellulaireinterne, remplissantchezles plantes le mme rle'que la peau

DE PARTICULARITS LPIDERME.

119

chez les animaux; il enveloppeles organes internes,

Fig. 7S. afin de les

piderme

d'un ptale de fleur de Granium du contact immdiat des

X 150.'

protger

agents

ex-

trieurs.

Cette couche membraneuse

se subdivise

en deux stra-

x 250. P. l'oils infrieur du Trlle (l'rifoUum pratense) Fig. 79. -piderme S. Stomates dissmins sur le rseau fibreux de l'piderme.

tifications du dessous mique

l'une

intrieure,

l'autre

extrieure;

celle

sorte de pellicule piderest le cuticzlle, plus durable et moins sujette a la dsagrga-

LES PLANTES7 TUDIE* MICROSCOPE. AU

tion. La surface offre presque toujours une disposition de cellules spciales ne contenant pas de clalorop'hylle dans les ptales des fleurs; un liquide color qui la remplace, leur donne ces brillants reflets si agrables aux yeux. Sur les ptales il existe une foule de petits cnes 'juxtaposs,' rflchissant la lumire; selon la disposition de l'oeil de l'observateur, les tons

avec cellules Fig. 80. piderme stries du ptale de la fleur de l'Abricotier x 80. Fragment pris sur les bords.

Fig. 81. Coupe de feuille de I,auricr-Rose (Nerium oleander) x 150. Cavits ovales de l'piderme infrieur garnies intrieurement de est poils. L'pidcrme suprieur compos de deux couches de cellules diffrentes.

l'aspect. Le ptale des fleurs d'abricotier est garni de cellules stries, plus aux fleurs dpourvues de couleurs. Ces particulires sortes de petites mosaques sont tantt rparties avec une rgularit permanente, tantt, au contraire, lorsque le dveloppement de la plante s'est opr trop rapidesymtrie apparente. est indpendant des formaChaque compartiment tions sous-jacentes du parenchyme car, en pidermique, les couches superficielles des Ce]7 oupant verticalement Iules, on voit toujours qu'elles ont une contexture serre et homogne sans dpression. Si l'piderme offre ment, il'n'y a qu'une

et les effets d'incidence

en modifient

PARTICULARITS L'PIDERIIE. DE

VA

des aspritsen relief, il existeaussi certains cas dans .lesquels la face des feuilles est garnie de poches. il Aussidans celles du Laurier-rose existedes cavits

Fig. 82.

Surface pidermique de la feuille du Laurier-rose Cavits garnies de poils.

x 50.

ovales

de poils pais l'intrieur et dans le sont logs des stomates, fond desquelles extrmeelles se trouvent ment petits et difficiles observer ainsi protges par une cavit antrieure garnie de l'action immdiate des agents poils qui la drobent extrieurs. garnies sans mme avoir reOn a remarqu frquemment, cours au microscope, que beaucoup de plantes sont recouvertes de poils plus ou moins abondants. Mais les plus il faut procgrands ne sont pas les plus intressants der un examen minutieux, quand on dsire se rendre Les anciens connaissaient compte de leur organisation. les glandes du Millepertuis et de la Rue; ils tiraient

122

LES PLANTESTUDIESAU MICROSCOPE.

des filsd'un chardontextile. Grew vit le premier les tait glandesmiliairesdu sapin, alorsque le microscope encore dans l'enfance. Mais Guettard signale d dans les Mmoires e l'Acadmiedes sciencesde petites vessieset tubercules qui laissent suinter ou non un liquide visqueux Il considre les ramifications . qui s'attachent cesvessies,ainsi que les poils, comme desvaisseauxexcrtoires,ou les diviseen poils miliaires, vsiculaires,.cailleux, globuleux,lenticulaires.

Poils de la feuille de Girofle Fig. 83. (ilatthiola incana 13)X 150.

Poils hrisss de Fig 84. l'piderme du Loasa lalerilia. Gill.et !look, x 20. Poils aplatis et unicelluls.

diffrentes formes gomtriLe filet, dit-il, prsente ques en crochet, en navette, en Y, en alne, articuls, valvule, nodeux, houppe. Les poils (pili, villi) ont une certaine analogie avec de ceux des animaux, mais ils offrent rarement,autant ils sont impropres aucun solidit; mous et cotonneux, usage. Les poils sont placs sur les plantes comme en lignes spiralodes et les masur la peau humaine, melons ou cannelures de ces poils eux-mmes suivent encore cette spirale. (Morren.) Ils s'attachent directe-

DE PARTICULARITS L'l'IDERME.

123

ment l'piderme et sont intimement adhrentsau de cuticule ils sont aussisouventle prolongement certaines cellulessuperficielles et prominentes spciales. hs ne se dpartentpas de la rglegnralede ne crotre que sur les parties exposes l'air; les racines n'en portentjamais aussiils sontplus rares sur les vgtaux qui vivent l'ombre et ils manquenttout fait sur les plantes tioles. plus Beaucoup frquentssur le tissu des feuillesque sur celuide la tige, ils semblenttre des organesprotecteursdes surfacessur lesquellesils se dveloppent, et remplir une fonctionncessaire la vitalit dansla priode de croissance.Ainsi les feuillesde l'Esculus hippocaslrum se couvrentde poils au commencement de la vgtation;plus tard ils tombent, laissant l'piderme lisse, sans qu'il y ait aucune' apparencede maladie. L'tude des poils qui tapissent l'piderme est une des plus attrayantespour le micrographe,car ils prsentent une grandevarit de formeset de caractres. Les plus communssont ceux qui n'ont qu'une seule cavitou celluledans leur longueur;un examenminutieux dmontreraque cette cellule pidermiqueaugmentede dimensionen conservantsa cavit unique et que, d'autre part, si elle se subdivise en plusieurs de branches, chacuned'ellesne sera jamais compose plus d'une'cellule. Ainsi, sur la tige du lierre, il existe une quantit de poils raraeux, sortant d'une cellule la uniquedans laquelle commence division; grandsou petits, il n'y a du'un seulvidedansleurintrieur. Dans d'autres cas, chaquepoil d'une srie adhreseulement parla baseet peut se dtachersansnuire aux autres; ils

iU

LES PLANTESTUDIESAU MICROSCOPE.

jouissent ainsi d'une certaine indpendance sur la tige de Aralia papyrifera, et sont tellement abondants qu'ils lui donnent un aspect cotonneux. Sur les feuilles de VOnosfna laurica, chaque individu de la srie est termin par une petite boule tangente la cellule centrale autour de laquelle ils sont groups et adhrents. Ces groupes se runissent aussi ensembleet finissent par se souder, jusqu' constituer une membrane ces poils pelles s'observent dans le Crozophora tiaactoria, o ils ont l'aspect d'un petit bouclier membraneux.

Poil rameux et unicellul de la Fig. 85. x 80. feuille de l'Aralia papyrifera

Poil pelt Fig. 86. vaire du Crozophora ria. Neck. x 30.

de l'olinclo

Un des plus curieux eYemples que l'on puisse citer pour les poils rameux est celui de la feuille du Deutzia Son piderme est couvert d'toiles gracilis. les unes des autres diffrentes plusieurs lioses de douze branches, ont que quatre. Au milieu toiles dominent surtout tandis lgantes, sont coinn'en d'-

que d'autres de cette constellation

cinq branches, dont barbues. Une la surface est recouverte de ponctuations intressante exprience que l'on peut faire sur cet pia si la prparation derme est celle de la polarisation, t dispose de faon qu'elle ne soit ni trop paisse, celles

PARTICULAMTS L'PIDERME. DE

ni trop comprime.Par les feux de la lumire, les toilesapparaissenten blanc avec les artes colores

Fig. 87.

Poils toilsde la feuille du Deulzia gracllis x 50. la membrane pideret les font ressembler

sur le fond noir, donriant ainsi mique des teintes merveilleuses a de vritables diamants.

Fig. 88.

Poil rameus l'Eleagnlts

de la feuille i-ellexa x GO.

de

Poils rameux de la Fig. 89. tige du Lierre x 200.

rameux .ou rayonnants sont supports par un pdicelle ou tige'basilaire ordinairement trs-court, Ces poils

126

TUDIESAU MICROSCOPE. LES PLANTES

inapprciable' quand on observepar-dessus,commeil y a lieu dans l'exempleprcdent.D'autresfois cette de tigelle s'lveassezau-dessus l'pidermepour permettre.aux poils qui surgissentde rayonnertout autour. C'est ce que l'on voit dans la feuilledu Crotono punclalwn coupe transversalement, ils prennent une importancesensible. Quelquecompliqusque soient ces genres de poils, ils n'offrent chacun qu'une seule cellule maisil en est d'autres dans lesquels la celluleprocratrices'allonge commeune'tige, de faon produire une agglomration de cellules semblable une plante entire. Cesappendices sont consistance, vgtaux de trs-faible puisqu'ils n'ont ni vaisseau,ni fibrespour leur donner de la solidit, commecelaexistepour les piquantsqui acquirent dans leur pointe une rigiditpresque mtallique, leur servant de protectioncontre les mains profanes. Toutlemonade onnatles barbillon du seigle; on a c remarqu combien ces petites pointes effilessont pres au toucheret la sensationquel'on prouvequand on les frleavec la main du haut vers-le bas. Le microscopenous en explique la cause premire inspection sur les deux artes latrales du barbillon se trouvent de petits piquants de nature siliceuse trsacrs, rsistant au tranchantdu scalpel; trs-rapprochsles uns desautressur les fileslongitudinales u'ils q garnissentet dirigs de bas en haut, ils s'accrochent aux. saillies qui se prsentent. Au contactde la main, ils pntrentdansla peau, non pas assezpour s'y fixer, commeun piquant de dimensionsuprieure,maisassez pour produire une sensation analogue celle d'une

PARTICULARITS DE L'PIDERME.

127

rpe ou de la Prle dont la surface est couverte de silice.

Barbillon de Seigle X 14. Fig. 90. Avec des piquants les garnissant ctes. C. Coupe transversale.

Fig. 91.

Poil de Mauve, capit et base renfle x 50.

Les poils renfls mination lorsqu'ils deviennent

ne conservent .plus la mme dnon'ont plus de forme allonge. Ils des glandes ou poils glanduleux.

Divers poils do Cinraire Fig. 92. X 100. Glande l'extrmit du poil.

Fi. 93. Poil de Jasmine.dans les deux projections x 40.

Les glandes apparaissent de corps cellulaires fibreux

sur l'piderme sous forme ou concrts, souvent arron'

AU LES PLANTESTUDILES MICROSCOPE.

t dis. Tanttelles sont constantes, anttellesne semontrent qu'accidentellement. Ainsi,c'est seulementdans quelques cas particuliersmal dterminsque se mon-

Fig.94. trent

Glandede la feuilledu Chne x 15. C. Couletransversale.

sur les feuilles de chne des glandes, quelquefois sorte d'excroissances rondes sans base. Elles offrent souvent des caractres dans leur organisation singuliers ainsi dans le pois chiche, dans la cinraire, les poils por-

Fig: 95. Poil pluricellul du Cucumissatlvus x 50. Base sphrique.

l'oil de Jasmine vu en Fijj. 96. dessus x 4U.

tent leur extrmit au lieu d'une pointe.

une petite boule qui les termine ils sont Chez la mauve (fig.

PARTICULARITS DE L'PIDERME.

129

renfls par le bas avec un bouton l'extrmit, reprsentant assez l'apparence.d'une bouteille. Dans le fruit du Cuczcnais sativus (fig. 95), le contraire se produit la base consiste en une sphre dentele sur son pourtour, et surmonte de deux ou trois cellules cylindriques qui semblent sortir les unes des autres. Les glandes des jasmines sont plus compliques elles sont composes de plusieurs cellules, portes par un pdicule unicellul ou quelquefois reposant simplement sur l'piderme sans intermdiaires; elles font ressembler la feuille une toffe capitonne de petites rosettes. Certaines glandes contiennent des substances liquides ou demi-solides, que les plantes ont la proprit particulire d'excrter. On connat l'exprience enfantine de la compression d'une peau d'orange devant une bougie quand les glandes pidermiques se rompent, l'huile essentielle qu'elles renferment, projete sur la flamme, produit une petite explosion. Si l'on a observ la base de la corolle de certaines fleurs, on a remarqu qu'un liquide visqueux et sucr s'attache aux doigts; il est contenu dans de petites glandes qui se dchirent au moindre con- Fig. 97. Poil pluricellliS du tact. 1)iverses fleurs possdent Alerterrsia dichotoma dex 15. Il est garni lui-mme poils un suc sirupeux ou aqueux, disposs en files longitudinales. ayant gnralement l'ovairepour sige principal et parfois les tamines, auxquelles la scrtion avait t primitivement attribue. On peut 9

150

LESPLANTES AU TUDIES MICROSCOPE.

l'observer chez les bromliaces, ls liliaces, o il a un liquide abondant l'poque de la floraison. Les poils de l'ortie griche (Urtica urens L.) sont connus cause de la sensation cuisante que l'on prouve

Poil de l'Ortie griche Fig. 98. a. Utricule (Urtica ureiis) x contenant le liquide urant. t. Tige rigide et cassante.

Poil de l'Ortie griche Fig. 99. (Urtica urens) x 30. P. Pdicule massif. t. Tige effile.

par hasard, ils viennent piquer la peau. La est trs-aigu, pointe, vue au microscope, complteet cassante comme du verre. ment rigide Lorsque la moindre pression la fait pntrer dans la peau, cette lorsque,

particularits

DE L'pideIuIe.

pointeeffilese brise, et le poil, creux dansl'intrieur, rpanddansla plaieun liquidebrlantincolore,quiprovoqueune douleur assezvive; ajoutonsqu'une grande quantit de poilspeuvent atteindre la fois un mme endroit. Les poils rpandus sur les feuilleset la tige sont de diversessortes les uns ont leur base un pdicule simple, et leur piqre ne cuit pas d'autres un utricule contenantle liquide scrt,rsultat immdiat d'une laborationspciale de l'ortie. Ainsiqu'on peut le constater, en y introduisantun liquide color, cet utricule ne communiquepas avecle tissu cellulaire auquel il est adhrent, car celui-ci ne s'tend pas l'intrieur quand on exerceune pression.

XLA FLEUR

La science n'exclut pas la posie. Coup d'oeil sur l'ensemble de la fleur. tamine. MouveExpriencesancienneset nouvelles. tude du phnomne de la fcondation. ment de dhiscence. Formes du pistil. Ovaireet ovule. Fcondationdans les vgtaux unisexus par le vent, par les insectes. Opration artificielle. Exemple de culture des dattiers dans le Sahara. Commenton modifie les espces. Examen microscopiquedu pollen. les fleurs, et les potes les la science avec ses puisont chantes de tout temps ne les fait pas moins sants moyens d'Investigation admirer. Qui ne serait frapp de la grande et savante des organes merveilleux qui composent organisation Les anciens l'ensemble intellecQuelles jouissances tuelles ne sont pas rserves celui qui tudie leur charmant appareil ? Et cependant combien d'efforts ont actuelt ncessaires pour arriver aux connaissances lement acquises! Les potes ont frquemment tourn les inspirations de leur muse vers l'tude des plantes. Gocthe, aprs avoir gnraux sur les dcouvertes qui se de la fleur? divinisaient

expos les principes

LA.FLEUR..

133

rapportent aux fleurs, a recours la faction L'organisation, dit-il, futlongtemps inconnue; le zle de Malpighi nous en a dvoil le mystre. Il se promenait dans la campagne un jour de printemps. Le zphir agitait le feuillage des arbres, la terre tait riante de verdure et les prairies mailles de fleurs. Ses yeux ravis erraient de merveilles en merveilles, et le dsir de les connatre embrasait son me. Il aperoit sur un coteau voisin la desse de la botanique entoure des nymphes de sa suite, qui, tenant des corbeilles lgantes, les remplissaient des trsors qu'elle leur montre. A l'approche de la desse les fleurs s'panouissent; elles brillent des couleurs les plus clatantes elles rpandent leur parfum dans les airs et semblent se disputer la gloire de fixer ses regards. Malpighi.court vers la troupe immortelle il se prosterne et demande la desse de la botanique de lui rvler les secrets des fleurs, lui promettant de lui consacrer des jardins magnifiques. La. desse l'adopte pour son disciple favori. Vois, lui dit-elle, ce temple solitaire, la muse de l'anatomie l'habite elle y brave les dgots d'une tude pnible pour pntrer les secrets de la nature va la trouver en mon nom. Malpighi porte cette invitation la muse silencieuse, qui arrache une plante devant ses yeux attentifs et lui en montre tous les organes. Le microscope est cette muse de l'anatomie, et Malpighi, pourvu de l'instrument, fut un des laborieux chercheurs auxquels on doit les premires observations sur la constitution les plantes, et des fleurs eh particulier, On ne sait ce qu'on doit le plus admirer chez les fleurs, de leurs somptueuses dispositions ou des fonctions merveilleuses qu'elles remplissent avec une per-

134

AU LES PLANTESTUDIES MICROSCOPE.

faction qui semble procder d'une raison latente. Adanson disait Touteplante tant anime, quoique sans sentiment, a une me qui n'est pas une, ni fixe une seule de ses parties, mais rpandue galement dans toutes et divisible, puisque chacune de ses parties intgrantes, qui participent une vie commune, possde en elle-mme une vitalit isole indpendante des autres, et que, dtache et spare d'elles, elle crot et fructifie, enfin jouit de toutes les proprits qu'elle possdait avant sa sparation. Lascience ne s'aventure pas aussi aisment dans le domaine de la conjecture elle borne son rle constater les faits et en tirer des dductions pour servir accrotre le champ des connaissances positives faisant trve aux spculations suggres par l'imagination enthousiaste, elle se contente de regarder la ileur comme une partie spciale des vgtaux dans laquelle s'opre la fcondation. La fleur est compose des organes de la fructification et de ceux qui les entourent ou les protgent. Elle est ordinairement situe l'extrmit d'un rameau particulier appel pdonczcle. L'extrmit de ce pdoncule vase et offre une expansion nomme est, gnralement rceptacle floral, d'o naissent les parties intrieures de la fleur. La fleur complte comprend 1 le calice, dont les parties nommes spales sont gnralement vertes, et ont la structure et presque l'aspect des feuilles. Toutes les pices du calice sont souvent unies entre elles, en sorte que le calice semlile tre form d'une seule pice plus ou moins dente, et, dans ce cas, il est appel monospale; il est polyspale si les spales restent libres; 2 la corolle, dont les divisions sont nom-

LA FLEUR.

135

mes ptales, Toutes les pices de la,corolle peuvent tre unies entre elles dans ce cas, la corolleest dite monoptale: :elle est divise,entire ou lobe.Dans. certainesfleurs;le caliceet la corolle,de mmeforme et de mme couleur semblent faire une enveloppe unique, laquelle on donne le nom de prianthe. Lestaminesou organesmls,dela plante; ces derniresse terminentpar un petit sacmembraneux,l'anlhre, qui renfermeune poussire, le pollen. 4 Le pistil ou organe femellede la fleur, au centre de de laquelleil se trouve.Il se compose trois parties une partie infrieure renfle frquemmentarrondie,l'ovaire; une autre partie suprieure,le stigmate, corps glanduleuxet visqueux;enfinle style, corpsintermdiaire de nature filamenteuse. Lepistilet l'tamineconstituent l'appareil ncessaire la reproduction le premier est destin conteniret mrirles graines; la secondea pour fonctionde leur donner les qualits vouluespour qu'elles deviennent susceptibles de germer. C'est sur cet appareil 100. Pistil du Deutzia que la micrographiea fait les Fig. gracilis X 5. (Stigmate.) tudesles plus curieuses.Avant piques des vgtaux phanrogames, mode de reproduction les anciens botanistes n'avaient ce sujet que des ides confuses. Au dix-septime sicle, Camerarius fut le premier rel. Vaillant est considr juste titre observateur comme le promoteur d'une nouvelle voie dans ces dmicroscoinvestigations que .les premires eussent donn des notions lmentaires sur le

136

LES PLANTESTUDIESAU MICROSCOPE.

couvertes mais l'exactitudedes faits ne fut miseen videnceque par. Tournefortet Pontedra. Linn, le grand botaniste, dmontral'existencedesdeuxorganes sparset ncessaires la reproduction,en plaantun pied de mercurialeportant des organes mlesau bout d'une serre, et un autr femelledu ctoppos;lorsque l'un se trouvaitrapprochde l'autre, les fleurs fructise fiaient mesureque l'loignement faisait,la plante infcondeet restait ainsi frapdevenaitgraduellement pe de strilit absoluepar l'loignement.Spallanzani prtendait avoirrussi obtenirdes fruits sansfcondation ses expriencessur le melon d'eau, choisi les commeayantles'organesde reproduction plus appac rents, ne furent pas concluantes, ar il est trs-difficile de ne pas laisser involontairementquelques fleurs mles.M.Naudin,ayantpratiquuneablationtotalede l'organemleavant l'poqueordinairede reproduction, observaque dans la plupart des casl'ovaire ne prenait l aucun accroissement, e plus souventmmeles fleurs se dtachaienttoutes ensembleau bout de quelques et jours. Chezles Nicotiana,lesNicancLza les Ptunia, il arrivait frquemmentqu'un petit nombre de fleurs . persistaient et donnaient plus tard des graines bien conformes. est probable,dansce cas,que les fleurs Il cachesavaientreu, soit par l'intermdiairedu vent ou de circonstancesinapprciables une trs-faible cependantpour la fconquantit de pollen, suffisante dation de plusieursovules.11existetrs-peude fleurs qui puissenttre fcondesde cette faon.Sur le lllimbilis jalapa, lesfleursne.contenant u'un petit ovule q ne .dveloppentpar consquentqu'une seule graine. .les tamines de plusieurs fleurs, Aprs avoir enlev

LA FLEUR.

137

a l'exprimentateur dpossur l'organe femelleun ou deux grainsde pollen duelquefoisunseul grain a suffi pourobtenirunegrainequi plus tard produisaitun autre individu, mais le plus souvent il' tait chtif et au'dessousdes proportionsordinairesde son espce.Donc la quantit de matire fcondanteinflue notablement sur le dveloppement del'ovaireet surceluidela graine qu'il fournit. Lesspalesdu caliceet les ptalesde la corolleforment ce qu'on appelle les deuxpremiersverticillesde 'la fleur.

de Belle-de-nuit -tamine L.) x 10. An(Mirabilis jalapa thre recouverte de pollen.

tamine de Tradescantia Fig. 102. x 10 Anthre recouverte de pollen. A. Dtail d'article manant du filet X 40.

Le troisime

verticille

droce, est constitu de feuilles modifies successivement

floral, qui porte le nom d'anpar les tamines qui proviennent et insensiblement.

On y distingue deux parties le filet, petite tielle grle', reprsentant.le ptiole de la feuille; il supporte l'anthre, qui le. termine en forme de petite masse, suscep-

f38

LES PLANTES TUDIESAU MICROSCOPE.

tible d'une multitudede formesvariablesselonchaque espce.C'est dansl'anthre que se dveloppe l'agentle plus essentiel la reproduction,le pollen.Il est contenu dans les loges de l'anthre, jusqu' ce qu'il soit expuls par la contractiondes cellules fibreuses,au momentde la dhiscence: on nommeainsi le phnomne par lequel le grain de pollen, arriv maturit,s'chappede sa prison et se trouve lanc sur le pistil,' au sein duquel il porte la fcondation, n mettantdes e

Tig. 103. -tamine 4 loges. Fleur femelle de Proanthera !ineal'oides x 10.

Fig.104. tamine de fleur mle de Ridia triococa x 10.

petits tubes

qui s'allongent

comme

une trompe

d'l-

phant. Les loges de l'anthre, au nombre de deux, de quatre, s'ouvrent soit par une perforation soit par naturelle, une fente qui lzarde leurs parois, un moment donn, l'mission. il y a vers le pour permettre Quelquefois milieu, ou au sommet de chaque loge, une sorte de valvule qui, l'poque de la fcondation, se soulve comme un couvercle et reste attache bords comme sur une charnire; les Monimia. En examinant attentivement par un de ses exemple, les Berberis,

quel 'gnie des artipratique a t dvelopp, dans la disposition fices mnags, pour que le petit blobule microscopique

LA FLEUR.

159

du pollen abandonne la cavit dans l'intrieur de laquelle il a pris naissance, on ne peut s'empcher d'admettre la prvoyance et la puissance de la nature. Los tamines accomplissent alors un mouvement spontan, excut avec prcision, comme un tre anim, si toutefois de nombreuses causes accidentelles ne viennent pas compromettre le succs. M. Chatin, dans ses recherches sur la cause de la dhiscence des anthres, arrive cette conclusion gnrale prpare par des faits d'organisation, elle est dtermine par des causes extrieures, la dessiccation et le milieu ambiant. Les phnomnes de la fcondation se produisent lorsque les organes de la fleur ont acquis tout leur dveloppement. Examinons la fcondation des gramines chez lesquelles elle est instantane. Les anthres s'ouvrent latralement, elles s'animent d'un mouvement de torsion, elles laissent tomber une pluie de pollen sur le stigmate tal en ventail puis les filets des tamines s'allongent rapidement, tout en se tor- Fig. 105. Elamine do dant les tamines cartent les val- Vigne x 40. a. Anthre. ves, se font un passage et viennent b. Pollen x 400.elles sont alors presque pendre en dehors de la fleur dit que les vides. C'est ce moment que l'horticulteur filets des tamines ne sont pas disposs en vrilles, ni Pour satisfaire leur allongereplis sur eux-mmes. cette ment, il leur faut de la matire toute prpare; matire ils la trouvent dans les deux glandes places un la base de l'ovaire. Ces deux appareils contiennent

140

LES PLANTESTUDIESAU MICROSCOPE.

suc paisque l'on peut extraire en le piquant avecune aiauille. Les glandes servent si bien l'alimentation

Fig. 106,

pollen de Cobox 150.

Fig. 107.

Pollen de Rose trmire X 150.

des filets, qu'elles produit. Lorsque le pollen

se vident tombe

lorsque

l'allongement

se

sur le stigmate,

il se fixe.

Fig.'108.

Pollen de Passiflore x 200.

Fig.

109.

Pollen de Jlicrantliea hexandra x 100.

sur les tubes le perforent.

eFfils dont le stigmate est hriss et qui Ces tubes, ouverts leurs extrmits,

Fig. 110.

Pollen de Bruyre X

Fig. 111.

Pollen d'Ellbore

x 80.

jouent le rle de suoirs pompant la poussire pollini-. par ls canaux que ou foailla, pour la transmettre l'ovaire. Aprs la fcondation, le pollen vid et crev se

LA

FLEUR.

141

dessche;quantau stigmate. il se repliesur lui-mme trs-facileet sefltrit. Tousces faits peuvents'observer

Fig. 112,

Pollen de Lis x 250.

Fig. 152.

Pollen de Pin maritime x 150.

ment

sur les crales

et les gramines.

Pour voir le d-

la valve externe tail, il suffit de fendre longitudialement alors en cartant ses deux parties on dcouvre les ordans les deux renferms ganes de la fcondation rideaux de la valve interne la chaleur de l'haleine,

un rayon de soleil suffisent pour provoquer le phnomne. Le verticille, situ au centre de la fleur, est le pistil. Le sommet de tout pistil est termin par une dilatation cellulaire ou stigmate rsultat de l'panouissement du tissu du style, compos de vaisseaux adducteurs. lis constituent le canal troit qui, dans l'axe du style, tablit une communication entre le stigmate qui reoit le pollen et l'ovaire rsultant de la partie infrieure du pistil.Il est remarquer que toujours gal

Fig. 114. Pislil bifurqudu Dahlia x 10.

des styles est presque le-nombre mais ils se celui des carpelles,

142

LES PLANTESTUDIESAU MICROSCOPE.

soudent quelquefoisen un seul. Le pistil peut rester chezle dahlia (fig. simpleouse bifurquer comme il devientaussirameux commedans quelqueseuphorbiaces. Ala basedu pistil, bien visiblegnralement au-dessousde la fleur, il existe un renflement: l'ovaire; il renfermedanssa capacitde petits corps, les ovules, qui ne sont que des graines l'tat embryonnaire,

Fig. IIS. Diagramme d'un ovaire de PassiDore x 15. Symtrie dans la disposition des loges.

Trois diagrammes successifs Fig. 116. pris diffrentes hauteurs montrant les vraies cloisons et la placentation x 20. Canaa Nepolensis Wall.

prenant

naissance

organe si dlicat sans l'intermdiaire

Cet dans cette sorte de conceptacle. de la plante n'est pas toujours visible

il permet de saidu microscope la remarquable sir dans le diagramme symtrie qui Ainsi nous trouvons chez a prsid sa constitution. dans la discette grande les p3ssiflores rgularit position des loges (figt 115). En examinant l'intrieur

de la fleur, on voit qu'il ne peut y avoir au centre l'axe du qu'un seul carpelle et que la coupe normale, Si chacun des loges correspondantes. pistil, prsente des carpellcs formant le pistil compos est pli au mode chaque cament o il devient la cloisons sparative vit ovarienne, l'ovaire aura autant de loges distinctes

I,A FLEUR.

143

qu'il y aura de vraiescloisons. Ainsi dans le Canna p Nepolensis(fig. 116), des coupes successives, rises diffrentes auteurs,montrentla graduationet la posih P onnommefausses tiondevraiescloisons. ar opposition, cloisons cellesqui ne drivent directementde la forpas mationde la paroide l'ovaire.Lecaractre dansun qui, ovaire,permet de reconnatreles cloisonsformespar les paroismmesdes carpelles,s'affirmedanslesstyles, et les stigmates sont superpossaux loges en alternant avecles cloisons. L'ovuleest contenudans la cavitovarienneo doit s'oprerla fcondation la transqui formeraen graine. D'abordattach par une large base, il s'paissit son sommetet reste adhrent par un ligamentou funicule, au bout duquel il est suspendu.11prend le nom de cantpylotropequand le campyFig. 117. -Ovule funicule est recourben crochet. lotrope de la Dentelaire On en trouveun curieux exemple du Cap (Plumbago Capensis) X dansla fleurde la dentelairedu Cap (fig.117).La plupart des plantes runissent dans chaque fleur tamines et pistil et sont en consquence capables d'avoir une graine fconde facilement; d'autres n'offrent que l'organe de l'un des deux sexes. Il faut alors, se produise entre les divers pour que la fcondation organes spars, que les tamines confient aux vents ou aux insectes leurs poussires cratrices, et que ceux-ci, il suffit en apportent quelques grains sur leur pistil de la moindre cellule pollinique convenablement place ait lieu. Fabroni a vu fructipour que la reproduction

114

LES PLANTES TUDIES AU MICROSCOPE.

fier deux fois en dix-huit ans un palmier femelle, qui se trouvait Castello, maison de Plaisance du grandduc. Le palmier mle le plus voisin tait Lamporcchio, village loign de huit lieues. Le dattier ne runit pas en lui-mme, dans chacune de ses fleurs, tamines et pistil certaines tiges sont mles, d'autres sont femelles il en rsulte que, pour en obtenir du fruit, il faut, aidant l'action de la nature, ne pas laisser au hasard cette importante partie du travail de la fructification. Les Arabes du Sahara sont au fait de cette particularit depuis des sicles. Ds que la Heur est arrive au point favorable, ils montent au sommet des dattiers mles, pren-' nent des tamines qu'ils vont ensuite introduire dans le rgime des pieds femelles; s'il est dj trop ouvert, ils font une ligature afin que le pollen puisse mieux exercer son action; pour les encourager dans l'accomplissement de ce soin, les propritaires des dattiers les intressent proportionnellement la rcolte. Cette opration se pratique en grand dans les oasis du Sahara; Biskra compte lui seul plus de 150,000 palmiers-dattiers. Si les caprices du vent servent beaucoup la diffusion de la matire fcondante, les insectes remplissent aussi un rle dans la fcondation artificielle par les grains qu'ils rapportent leurs pattes, aprs avoir t butiner de fleur en fleur messagersde la nature, ils accomplissent inconsciemment une action indispensable la perptuit de l'espce. Les abeilles, emportant le miel puis au fond de la corolle, ont leur corps et leurs ailes chargs de pollen qui se dpose sur les pistils voisins qu'elles vont ensuite visiter. Depuisongtemps, lesbotanistesconl naissent le mode de fcondation par l'intermdiaire des

LA FLEUR.

145

insectesetdes mouches. Grcwmettait ainsi une opinion maldfinie peut-tre, mais qui dnotait une certaine,111tuition de ce fait: Je ne veux point aussi dcider si tous lespetitsanimauxnctirentdu cur des fleurs quequelques sucs ou s'ils en emportent vritablement quelques parties solides, comme les globules.; et enfin je ne sais encore quel est le premier et principal usage des fleurs, parce que celui dont je viens de parler, quoique fort considrable, n'est que le second. La fcondation artificielle est un moyen puissant en horticulture pour obtenir des espces rares et croises et donner une fructification plus abondante. Beauoup de plantes importes des rgions lointaines restent striles dans nos climats, parce qu'elles manquent de ces intermdiaires ails pour les rendre fcondes. Les jardiniers intelligents, amateurs d'expriences, se scrvent du pinceau pour faire pntrer jusqu'au fond du calice la fovilla emprunte un sujet cliisi pour ses qualits. On cueille aussi les fleurs mles, aprs avoir enlev leur calice et leur corolle on en dpose une dans chaque fleur femelle ouverte, en ayant soin de faire adhrer au stigmate l'anthre, cet atelier du pollen. Quelques jours aprs, la corolle de la fleur femelle tombe, avec la fleur mle qu'elle renferme, et le fruit se trouve fcond. Une autre mthode plus expditive consiste faire tomber le pollen sur les fleurs en le secouant lgrement au-dessus on arrive ainsi rendre artificiellement fertiles des sujets rests jusqu'alors striles. En oprant ainsi, Brongniart a russi fconder la Strelitzia regina, qui tait improductive en Europe. Dans la fcondation rciproque chez les vgtaux, ondO

146

AU LES PLANTES TUDIES MICROSCOPE.

peut obtenir des varits dont les caractres prdominants rappellent tantt le mle, tantt la femelle. Wiegmann penche pour le mle; Knight et GaLrtnerse prononcent au contraire pour la femelle. En Fermond corrobora l'opinion deWiegmann dans ses expriences sur les haricots blancs et les haricots carlates. Cette mystrieuse poussire d'o dpend la propagation des espces est curieuse examiner au microscope. La prparation en est facile il suffit de toucher avec la lamelle de verre la partie suprieure de la fleur, o le simple contact fait adhrer le pollen, qu'on n'a plus qu' placer sous l'instrument. Ces granules sont gnralement trs-fins certains n'ont que quelques centimtres de demillimtre; celui de la Fumeterre n'a que millimtre de diamtre. Chaque grain est une cellule indpendante qui, aprs avoir reu de la fleur une vie propre, a labor un liquide entreml de granules, faisant irruption au dehors, lorsque la membrane cellulaire est rompue il y a tout lieu de prsumer qu'il est l'agent essentiel de la fcondation. Un phnomne se produit lorsqu'on met des grains de pollen dans un liquide peine tombent-ils dans l'eau qu'ils manifestent un certain mouvement, et bientt on voit sortir avec explosion une sorte de boyau qui se roule sur lui-mme d'autres fois, selon la nature du pollen, un nuage de granulations se disperse dans l'eau. C'est par une petite ouverture, un ltile, que passent ces substances. Ce phnomne a lieu sur certains pollens mme deux ou trois ans ap