Les normes IAS-IFRS : Incidences sur les instruments...
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Thibaut BRECVILLE - 10205972 Rmi MARTINET - 10103486 Promotion 2003 : Matrise Sciences de Gestion Option : Finance Contrle
Les normes IAS-IFRS :
Incidences sur les instruments financiers
La norme IAS 39
A lattention de monsieur Hubert TONDEUR
23 juin 2003
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Sommaire
INTRODUCTION ....................................................................................................................... 8
PRESENTATION DE LA NORME IAS 39............................................................................ 10 1.1. DEFINITIONS ..................................................................................................................... 10
1.1.1. Dfinitions gnrales................................................................................................ 10 1.1.2. Les quatre catgories dinstruments financiers........................................................ 11 1.1.3. Dfinitions relatives la comptabilisation et la mesure ....................................... 12 1.1.4. Dfinitions relatives la comptabilit de couverture............................................... 13
1.2. CHAMP DAPPLICATION .................................................................................................... 13 1.2.1. Instruments financiers .............................................................................................. 13 1.2.2. Certains contrats dachat ou de vente dlments non financiers............................ 15
1.3. COMPTABILISATION ET EVALUATION................................................................................ 16 1.3.1. Comptabilisation ...................................................................................................... 16 1.3.2. Evaluation ................................................................................................................ 17
1.4. COUVERTURE ................................................................................................................... 19 1.4.1. Dfinition.................................................................................................................. 19 1.4.2. La norme IAS 39 et son impact sur la politique de couverture ................................ 20
1.5. LA JUSTE VALEUR OU FAIR VALUE ..................................................................................... 21 1.5.1. Dfinition.................................................................................................................. 21 1.5.2. Evaluation la juste valeur...................................................................................... 21
COMPARAISON AVEC LA PRATIQUE FRANAISE ET LA PRATIQUE AMERICAINE .......................................................................................................................... 25
2.1. COMPARAISON AVEC LA PRATIQUE FRANAISE ................................................................ 25 2.1.1. Les sources du Droit comptable franais ................................................................. 26 2.1.2. Description de la pratique franaise........................................................................ 27 2.1.3. Comparaison de la pratique franaise et de la norme IAS 39 ................................. 27
2.2. COMPARAISON AVEC LA PRATIQUE AMERICAINE (FAS 133) ............................................ 29 2.2.1. Les origines comptables aux Etats-Unis .................................................................. 29 2.2.2. Description de la norme FAS 133 ............................................................................ 30 2.2.3. Comparaison des normes FAS 133 et IAS 39........................................................... 31
2.3. TABLEAU RECAPITULATIF DES PRINCIPALES DIFFERENCES ENTRE LES PRATIQUES............ 34 LES CONSEQUENCES OPERATIONNELLES DE LA MISE EN UVRE DE LA NORME IAS 39 ......................................................................................................................... 37
3.1. LAPPLICATION DE LA NORME CHEZ LEROY MERLIN......................................................... 38 3.1.1. Prsentation de Leroy Merlin................................................................................... 38 3.1.2. Les enjeux induits par la norme IAS 39.................................................................... 38 3.1.3. comment se prpare Leroy Merlin ........................................................................... 39
3.2. IMPRESSIONS GENERALES DANS TOUTE LEUROPE............................................................ 41 3.3. LES REACTIONS A LA NORME IAS 39 ................................................................................ 42
CONCLUSION.......................................................................................................................... 45
BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................... 46
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Introduction
LUnion Europenne impose aux socits europennes cotes de prparer leurs
tats financiers consolids ds 2005 selon des normes internationales (International Accounting Standards). Cette disposition base sur des principes dfinis par lIASB (International Accounting Standards Board) a pour but de rendre comparables les tats financiers entre des entreprises de diffrents pays europens. Par ailleurs, devant faire face une demande dinformation bien plus complexe de la part des investisseurs, les socits cotes ont besoin dun systme dinformation financire offrant un degr lev de transparence et de comparabilit des rsultats.
Cest dans loptique de la cration dun march europen unifi et nobissant
qu une seule lgislation que sont nes les normes IAS. Au nombre de quarante et une, ces normes vont sappliquer aux comptabilits des pays europens. Une fois quelles seront mises en oeuvre, ces dispositions permettront une comparabilit plus aise avec les comptes dentreprises amricaines.
Parmi ces normes, une a pour but dinstaurer la comptabilisation des instruments
financiers leur juste valeur. Il sagit de la norme IAS 39. Lobjectif de cette comptabilisation en juste valeur est de donner une image plus relle de la position des socits cotes concernant leurs instruments financiers.
Dans ces conditions, il convient de sinterroger sur ce quimplique la norme IAS
39 ainsi que sur les diffrences quelle prsente avec la pratique franaise actuelle et la pratique amricaine.
Aprs avoir prsent en dtail la norme IAS 39, une deuxime partie exposera
les principales diffrences entre son application, la pratique franaise actuelle dispositions du Plan Comptable Gnral de 1999 puis la pratique amricaine pratique rgie par la norme FAS 133. Enfin, la troisime partie montrera lapplication de la norme IAS 39 travers le cas dune entreprise : Leroy Merlin.
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Prsentation de la Norme IAS 39
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Prsentation de la Norme IAS 39
1.1. Dfinitions La norme reprend des dfinitions contenues dans lIAS 32, notamment celles
dun instrument financier, dun actif financier, dune dette (ou un passif) financire, dun instrument de capitaux propres et de la juste valeur. La juste valeur dsigne le prix auquel un actif pourrait tre chang, ou un passif rgl entre deux parties avises et consentantes dans une transaction de concurrence loyale.
LIAS 39 introduit la dfinition dinstruments financiers tels que : actif ou passif
financier de transaction (trading), actif financier dtenu jusqu chance (held to maturity investments), prts et crances crs par lentreprise, actif financier dtenu pour la vente (ou de placement available for sale), instrument couvert et instrument de couverture, produit driv, produit driv attach (embedded derivative)...
Par ailleurs, des dfinitions correspondant des traitements ou des approches
comptables (examins plus loin) sont galement fournies telles que : cot amorti, mthode du taux dintrt effectif, couverture effective (ou corrlation)...
1.1.1. Dfinitions gnrales
Avant de rentrer plus dans le dtail de la norme, il est ncessaire de dfinir
clairement certains termes que nous serons amens utiliser frquemment. Un instrument financier dsigne tout contrat qui donne lieu la fois un actif
financier pour une partie et un passif financier ou un instrument de capitaux propres pour une autre.
Un actif financier dsigne tout actif qui est :
soit de la trsorerie ; soit un droit contractuel de recevoir dune autre partie de la trsorerie ou
un autre actif financier ; soit un droit contractuel dchanger des instruments financiers avec une
autre partie dans des conditions potentiellement favorables ; soit un instrument de capitaux propres dune autre entit.
Un passif financier dsigne tout passif correspondant une obligation
contractuelle :
soit de remettre une autre partie de la trsorerie ou un autre actif financier ; soit dchanger des instruments financiers avec une autre partie dans des
conditions potentiellement dfavorables.
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Un instrument de capitaux propres dsigne tout contrat constatant un droit
rsiduel sur les actifs dune entit aprs dduction de tous ses passifs. Un driv est un instrument financier qui runit les trois caractristiques
suivantes :
sa valeur fluctue en fonction de lvolution dun taux dintrt, du prix dun titre, du prix dune marchandise, dun cours de change, dun indice de prix ou de cours, dune notation ou dun indice de crdit, ou dune autre variable analogue spcifie (parfois appele le sous-jacent ) ; il ne requiert aucun placement net initial ou encore requiert un placement
net initial moindre que dans le cas dautres types de contrats dont on sattendrait ce quils ragissent de manire similaire aux volutions des facteurs du march ; il est rglable une date future.
1.1.2. Les quatre catgories dinstruments financiers
Un actif financier ou passif financier dtenu des fins de ngociation est un actif
ou passif qui, au moment de sa comptabilisation initiale, est dsign par lentit comme tant dtenu des fins de ngociation. Un instrument financier, autre quun prt ou une crance, est class comme instrument dtenu des fins de ngociation dans lun ou lautre des cas suivants :
sil a t acquis ou engag principalement en vue de sa revente ou de son
rachat court terme ; sil fait partie dun portefeuille dinstruments financiers identifis qui
sont grs collectivement et pour lesquels il semble exister rcemment une succession de prises de bnfices court terme ; sil est un driv, sauf dans le cas dun driv qui est un instrument de
couverture dsign et efficace. Tout instrument financier peut tre dsign comme tant dtenu des fins de
ngociation au moment de sa comptabilisation initiale. Les placements dtenus jusqu lchance sont des actifs financiers paiements
dtermins ou dterminables et chance fixe (autres que ceux que lentit dcide de dsigner comme tant dtenus des fins de ngociation ou susceptibles de vente au moment de leur comptabilisation initiale ou qui rpondent la dfinition des prts et des crances), que lentit a lintention expresse et la capacit de conserver jusqu leur chance.
Les prts et crances sont des actifs financiers rsultant de la remise de trsorerie
ou dautres actifs par un prteur un emprunteur en change dune promesse de remboursement une date ou des dates dtermines, ou vue, habituellement avec intrts, autres que les prts et crances qui suivent :
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ceux qui ont fait lobjet dune titrisation ; ceux que lentit a dcid de dsigner comme tant dtenus des fins de
ngociation au moment de leur comptabilisation initiale ; ceux pour lesquels il existe un cours sur un march actif.
Les actifs financiers susceptibles de vente sont les actifs financiers qui ne sont
pas classs dans les prts et crances, dans les placements dtenus jusqu lchance ou dans les actifs financiers ou passifs financiers dtenus des fins de ngociation.
1.1.3. Dfinitions relatives la comptabilisation et la
mesure La juste valeur est le montant de la contrepartie dont conviendraient des parties
comptentes agissant en toute libert dans des conditions de pleine concurrence. La valeur de march est le montant qui pourrait tre obtenu de la vente (ou qui
devrait tre pay pour lacquisition) dun instrument financier sur un march actif. Le cot aprs amortissement dun actif financier ou dun passif financier est le
montant pour lequel lactif financier ou le passif financier a t valu lors de sa comptabilisation initiale, diminu des remboursements en principal, major ou diminu de lamortissement cumul selon la mthode du taux dintrt effectif de toute diffrence entre ce montant initial et le montant lchance, et diminu de toute rduction pour dprciation ou irrcouvrabilit (opre directement ou par lintermdiaire dun compte de provision).
La mthode du taux dintrt effectif est une mthode de calcul du cot aprs
amortissement ainsi que des revenus dintrts et des charges dintrts laide du taux dintrt effectif dun actif financier ou dun passif financier. Le taux dintrt effectif est le taux qui actualise le flux contractuel des sorties ou des rentres de trsorerie futures jusqu lchance ou jusqu la date la plus proche de refixation du prix au taux du march de manire aboutir exactement la valeur comptable nette de lactif financier ou du passif financier lors de la comptabilisation initiale ou, selon le cas, la date la plus rcente de refixation du prix au taux du march depuis la comptabilisation initiale. Ce calcul inclut lintgralit des commissions et des points pays ou reus entre les parties au contrat. Le taux dintrt effectif est parfois appel le rendement moyen jusqu lchance ou jusqu la date la plus proche de refixation; il sagit du taux de rendement interne de lactif financier ou du passif financier pour cette priode.
Dcomptabiliser signifie sortir du bilan dune entit tout ou partie dun actif
financier ou dun passif financier comptabilis antrieurement.
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1.1.4. Dfinitions relatives la comptabilit de couverture Un instrument couvert est un actif financier, un passif financier ou une
obligation, une transaction future ou un investissement dans une opration trangre qui :
expose lentit au risque de change actuellement ou pour des liquidits
futures ; est dsigne comme couvert ou couverte.
Un instrument de couverture est un driv dfini, un actif ou un passif financier
dont la valeur de march ou les liquidits sont senses compenser les changements de valeur de march ou les liquidits de linstrument couvert.
1.2. Champ dapplication La norme sapplique, depuis la date de son entre en vigueur (soit le 1er janvier
2001), toutes les entreprises, quelles que soient leur forme, quelles soient cotes ou non et quelque secteur dactivit quelles appartiennent (industrie et commerce, banque, assurance...). Elle couvre galement tous les instruments financiers, lexception notamment des titres de participation, des contrats de location, des contrats dassurance, des plans dpargne salariaux, des instruments de capitaux propres (actions) mis par lentreprise.
La norme sapplique aux contrats sur marchandises sauf si la marchandise fait
partie des actifs concerns par lactivit de lentreprise.
1.2.1. Instruments financiers La norme IAS 39 est applique par toutes les entits tous les types
dinstruments financiers, lexclusion des suivants : a) les participations dans les filiales, entits sous influence notable (ou entits
satellites) et coentreprises ; b) les droits et obligations dcoulant des contrats de location. Le prsent chapitre
sapplique toutefois :
la crance du bailleur sur le preneur en vertu dun contrat de location-financement ou de location-vente ; la dette du preneur envers le bailleur en vertu dun contrat de location-
acquisition ; aux drivs qui sont intgrs aux contrats de location ;
c) les obligations des employeurs au titre des avantages sociaux futurs au profit
des salaris et les actifs correspondants des rgimes ;
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d) les contrats mis aux titulaires de police dassurance par les entreprises dassurance, autres que les instruments drivs autonomes. Le prsent chapitre sapplique toutefois lorsquun instrument financier prend la forme dun contrat de rassurance, mais implique principalement le transfert de risques financiers ;
e) les contrats dassurance dtenus par les titulaires de police. Cela sapplique
toutefois aux drivs qui sont intgrs aux contrats dassurance dtenus par les titulaires de police ;
f) les instruments de capitaux propres mis par lentit, y compris les options, les
bons de souscription et les autres instruments financiers qui sont classs dans les capitaux propres de lentit. Le porteur de ces instruments est toutefois tenu dappliquer ces dispositions ces instruments, moins que ceux-ci ne soient exclus du champ dapplication ;
g) les obligations au titre des rmunrations base dactions au profit des
salaris et des autres paiements base dactions au profit de non salaris, lexception des contrats auxquels sapplique le prsent chapitre;
h) les contrats qui imposent deffectuer un paiement fond uniquement sur des
variables climatiques ou gologiques ou dautres variables physiques et qui ne sont ni ngocis en Bourse ni dtenus des fins de ngociation ;
i) les contrats qui imposent deffectuer un paiement sur la base de volumes
stipuls de produits dexploitation gnrs par les ventes ou les prestations de services de lune des parties au contrat et qui ne sont pas ngocis en Bourse ;
j) les engagements de crdit qui ne peuvent faire lobjet dun rglement en
trsorerie ou au moyen dun autre instrument financier sur une base nette, lexception des engagements de ce type que lentit dcide de dsigner comme tant dtenus des fins de ngociation en conformit avec ces dispositions. Une entit qui a eu comme pratique dans le pass de vendre les actifs rsultant de ses engagements de crdit peu de temps aprs loctroi du crdit lapplique tous ses engagements de crdit. Un engagement de crdit nest pas considr comme tant rgl sur une base nette au seul motif que le crdit est accord par versements chelonns (par exemple, un prt hypothcaire la construction qui est accord par versements chelonns au fur et mesure de la progression des travaux) ;
k) les drivs (quils soient autonomes ou intgrs un autre contrat) dont
lexistence sert dobstacle la comptabilisation dun contrat connexe titre de vente par une partie ou dachat par la contrepartie.
Un contrat dassurance sentend dun contrat en vertu duquel une partie
(lassureur) assume un risque assurable non ngligeable en convenant avec une autre partie (le titulaire de la police) dindemniser le titulaire de la police ou un autre bnficiaire dans le cas o un vnement futur incertain dtermin (lvnement assur) affecterait de faon dfavorable le titulaire de la police ou un autre bnficiaire.
Les contrats qui imposent un paiement fond sur des variables climatiques ou
gologiques ou dautres variables physiques sont communment utiliss en tant que
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contrats dassurance. (Ceux qui reposent sur des variables climatiques sont parfois qualifis de drivs climatiques.) Dans ce cas, le paiement effectu est calcul sur la base du montant de la perte subie par lentit assure. Les droits et obligations dcoulant de contrats dassurance sont exclus du champ dapplicatio. La somme verse en vertu de certains contrats qui exigent un paiement fond uniquement sur des variables climatiques ou gologiques ou dautres variables physiques nest pas lie au montant de la perte pour lentit assure. Ces contrats sont exclus du champ dapplication, sauf sils sont ngocis en Bourse ou dtenus des fins de ngociation. Un contrat qui ne repose que partiellement sur des variables climatiques ou gologiques ou dautres variables physiques peut contenir un driv intgr.
Lexclusion prvue est destine sappliquer dans le cas des contrats dont le
rglement est fond sur un volume darticles vendus ou de services fournis (par exemple les accords de redevances). Elle ne vise pas les contrats fonds sur les variations du chiffre daffaires ou des produits dexploitation rsultant des fluctuations des prix pratiqus sur le march.
1.2.2. Certains contrats dachat ou de vente dlments
non financiers La norme IAS 39 est galement appliqu par toutes les entits aux contrats
dachat ou de vente dun lment non financier qui peuvent tre rgls sur une base nette en trsorerie ou au moyen dun autre instrument financier comme sil sagissait dinstruments financiers, lexclusion de certains contrats qui ont t conclus et qui sont toujours dtenus en vue de la rception ou de la livraison dun lment non financier en accord avec les besoins prvus de lentit en matire dachat, de vente ou dutilisation. Le chapitre sapplique toutefois aux drivs qui sont intgrs des contrats qui ont t conclus et qui sont toujours dtenus en vue de la rception ou de la livraison dun lment non financier en accord avec les besoins prvus de lentit en matire dachat, de vente ou dutilisation.
Les contrats dachat ou de vente dun lment non financier, par exemple un
contrat dachat ou de vente dune marchandise une date future pour un prix dtermin, ne rpondent pas la dfinition dun instrument financier. De tels contrats rpondent nanmoins la dfinition dun driv (il sagit de drivs non financiers) et entrent donc dans le champ dapplication de la norme si lentit a lhabitude de rgler de tels contrats en trsorerie sur une base nette (soit avec la contrepartie ou en concluant des contrats de compensation) ou si lactif livrer est facilement convertible en trsorerie. De telles pratiques indiquent que le contrat na pas t conclu dans le but de donner ou de prendre livraison de llment non financier en accord avec les besoins de lentit en matire dachat, de vente ou dutilisation. Ces contrats sont comptabiliss de la mme faon que les instruments financiers drivs qui entrent dans le champ dapplication de la norme. Par consquent, les rgles comptables dfinies dans les textes de la norme IAS 39 pour les instruments financiers, les actifs financiers et les passifs financiers sappliquent galement aux drivs non financiers qui entrent dans le champ dapplication.
Lentit consigne en dossier les raisons qui lont amene conclure que le
contrat a t pass dans le but de donner ou de prendre livraison dun lment non financier en accord avec ses besoins en matire dachat, de vente ou dutilisation. Les
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renseignements consigns peuvent viser soit des groupes homognes de contrats ou un contrat pris individuellement.
1.3. Comptabilisation et valuation
1.3.1. Comptabilisation Une entreprise doit comptabiliser son bilan un actif financier ou un passif
financier lorsque et seulement lorsque elle devient une partie aux conditions contractuelles qui crent et dfinissent linstrument.
Sur cette base, une entreprise doit reconnatre son bilan un contrat terme la
date de son engagement et non au terme ; pour autant, la date de cet engagement, la juste valeur des droits et obligations peut tre nulle, de telle sorte que la constatation au bilan peut tre considre comme ayant un caractre thorique.
Cependant la date de lengagement, les contractants prennent dj un risque de
prix et le fait de considrer que linstrument est inscrit au bilan mme pour une valeur nulle nest pas neutre.
Une entreprise doit sortir de son bilan un actif financier quand, et seulement
quand, elle ralise les droits aux avantages spcifis dans le contrat, quand ces droits expirent ou quand elle transfre ou perd le contrle sur les droits contractuels.
Le texte prcise que si la transaction prvoit des clauses de rachat, de retour, des
options qui permettent celui auquel lactif t transfr de le replacer dans la situation dorigine, lactif ne peut tre sorti du bilan.
Le transfert dun actif peut porter sur une partie seulement de linstrument et
lentreprise peut conserver un ou des risques y affrents qui sont alors constitutifs dun passif financier. Dans ces conditions, elle doit rpartir la valeur comptable de lactif sur la base de ses composantes et constater un gain ou une perte de cession sur la base de la juste valeur de la partie cde. Si lvaluation des composantes nest pas possible ou pas fiable, la valeur comptable totale de lactif doit tre sortie et attribue la cession.
Une entit doit sortir un passif financier (ou une partie de passif financier) de
son bilan si et seulement si le passif (ou la partie de passif) est teint, cest--dire lorsque lobligation stipule au contrat est excute, est annule ou prend fin.
Un passif financier est teint :
soit lorsque le dbiteur acquitte le passif en payant le crancier, normalement par la remise de trsorerie, dautres actifs financiers ou de biens, ou par la prestation de services ; soit lorsque le dbiteur est lgalement relev de la responsabilit
premire du passif (ou dune partie du passif) par voie judiciaire ou par le crancier (le fait que le dbiteur ait pu donner une garantie ne signifie pas ncessairement que cette condition nest pas remplie).
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1.3.2. Evaluation
Evaluation initiale : Quand un actif ou un passif financier est comptabilis au bilan son entre
initiale, il doit tre valu son cot, qui est la juste valeur de la contrepartie donne pour un actif ou reue pour un passif.
Les cots de transaction sont inclus dans lvaluation initiale de tous les actifs et
passifs financiers. Ainsi :
une crance ne de la cession dun bien sera entre lactif pour la juste valeur du bien cd ; un prt sera comptabilis pour le montant des espces remises
lemprunteur (et inversement pour un emprunt). En ce qui concerne les actifs et passifs de transaction qui devront tre valus
leur juste valeur, les cots de transaction se trouveront ainsi de fait transfrs en charge ds lvaluation postrieure.
Evaluation postrieure : Les actifs financiers, y compris les produits drivs doivent tre valus,
postrieurement leur comptabilisation initiale, leur juste valeur, lexception :
des prts et autres crances gnrs par lentreprise et non dtenus des fins de transaction ; des instruments (titres, prts, crances) dinvestissement que lentreprise
lintention positive et la capacit de dtenir jusqu lchance ; de tout actif financier pour lequel il nexiste pas de cotation sur un
march actif ou dont la juste valeur ne peut tre mesure de manire fiable.
Les actifs financiers non valus leur juste valeur et qui ont une chance fixe
doivent tre valus leur cot amorti en utilisant la mthode du taux dintrt effectif. En pratique, cela signifie que les crances commerciales courantes chance
normale seront maintenues lactif leur valeur comptable initiale ; des prts et crances chance fixe dont la valeur de remboursement est diffrente du cot dacquisition ou du prix dmission seront valus, conformment une pratique connue des banques, qui est celle de lamortissement de la dcote ou surcote (diffrence entre la valeur de remboursement et la valeur dentre) sur la dure de vie restant courir. Les actifs financiers dinvestissement cest dire dtenus jusqu lchance sont valus sur la base du cot amorti (cest--dire en pratiquant un amortissement financier de la surcote ou dcote correspondant lcart entre le cot dentre et la valeur de remboursement) en recourant la mthode du taux dintrt effectif. Ils doivent faire lobjet dun test de dprciation qui consiste, en lespce, comparer leur valeur nette comptable la valeur actuelle des flux de trsorerie futurs gnrs par
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linstrument. Tout changement dans la valeur actuelle des flux de trsorerie futurs doit tre tal sur la dure restant courir de linstrument si :
la dure de dtention dun actif financier est indtermine ; des titres devaient tre cds en cas de variation des cours, taux dintrt,
besoins de liquidit... ; le crancier a le droit de cder linstrument pour un montant
significativement infrieur son cot amorti ; lentreprise a procd des cessions ou transferts dinstruments de cette
catgorie pour un montant significatif ; lentreprise ne peut tre considre comme ayant lintention et la
capacit de dtenir les instruments jusqu leur chance et donc elle ne peut les classer dans la catgorie des investissements.
Si un instrument class dans la catgorie des investissements doit faire lobjet
dun transfert, celui ci seffectue la juste valeur. Une entreprise doit valuer les produits drivs passifs et les instruments
financiers passifs de transaction (trading cest--dire ceux qui sont destins tre ngocis rapidement en vue de raliser un gain), postrieurement leur comptabilisation initiale, leur juste valeur.
Les passifs financiers, autres que les instruments de transaction et que les
produits drivs sont valus au cot amorti (montant de la valeur dorigine restant due plus ou moins lamortissement des primes dmission ou remboursement). Les passifs financiers de transaction et les produits drivs passifs continuent dtre valus, postrieurement leur entre initiale au bilan, leur juste valeur.
La norme considre quil existe une prsomption que la juste valeur de la plupart
des instruments financiers est dterminable de manire fiable. Cette prsomption peut tre contredite sil nexiste pas de valeur de march et si les techniques destimation raisonnables de dtermination de la juste valeur apparaissent inappropries ou impraticables. Dans ce cas, les instruments concerns sont valus leur cot amorti.
Traitement des carts (plus ou moins-values) de rvaluation Les plus ou moins values lies la rvaluation des actifs et passifs financiers
valus leur juste valeur sont : a) constates en rsultat de la priode pour tous les instruments de transaction (y
compris les produits drivs sauf ceux qui sont dsigns instruments de couverture) ; b) constates en rsultat de la priode pour les actifs financiers de placement
(dtenus pour la vente) ou directement constats dans un poste de capitaux propres jusqu la date de leur vente.
Le choix entre ces 2 options (a) ou (b) doit tre fait une fois pour toutes et
sappliquer tous les instruments de la catgorie.
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Tout profit ou perte de change, autre que ceux relatifs une couverture, doit tre directement constat en rsultat et jamais en capitaux propres.
Les plus ou moins-values relatifs aux instruments financiers qui ne sont pas
valus sur la base de leur juste valeur ne sont constates que lorsque les instruments sont vendus, rgls ou teints.
Dprciation Un actif financier doit tre dprci si sa valeur comptable est devenue
suprieure sa valeur rcuprable estime. Le test de dprciation doit tre effectu chaque date de clture.
Pour les actifs valus au cot amorti, le montant de la perte de dprciation est
la diffrence entre la valeur comptable et la valeur actualise des flux de trsorerie futurs estims. Le taux dactualisation est le taux dintrt effectif dorigine de linstrument (ceci pour viter de prendre deux fois le risque de contrepartie, une fois, par lestimation des flux de trsorerie et, une seconde, au travers de la prise en compte dune prime de risque).
Pour les actifs valus la juste valeur, dont les variations de juste valeur sont
ports en capitaux propres, qui sont dprcier compte tenu du risque de non recouvrement, la perte nette cumule comptabilise en capitaux propres doit tre transfre dans le compte de rsultat pour un montant correspondant la diffrence entre la valeur comptable et la valeur rcuprable. La valeur rcuprable est la valeur actualise des flux de trsorerie futurs estims. Le taux dactualisation est le taux dintrt courant du march pour des instruments similaires.
1.4. Couverture
1.4.1. Dfinition La couverture implique que la valeur ou les flux de trsorerie des instruments de
couverture varient en sens inverse et approximativement proportionnellement la valeur ou aux flux des instruments couverts. Linstrument couvert peut tre un actif, un passif, un engagement ferme ou une transaction anticipe ; il peut tre isol ou tre un groupe dinstruments.
On distingue 3 types de couverture :
la couverture de juste valeur ; la couverture de flux de trsorerie ; la couverture de linvestissement net dans une entit trangre.
Les conditions requises pour pouvoir qualifier une transaction de couverture
sont : son identification ds lorigine, lexistence dune documentation formelle sur la stratgie poursuivie, le risque couvert et leffectivit de la corrlation.
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La couverture est effective sil peut tre dmontr que les variations de valeur ou de flux de trsorerie des instruments couverts, dans un sens, et celles des instruments de couverture, dans lautre sens, se compenseront. La couverture dune transaction anticipe est reconnue si la ralisation de la transaction est probable et si elle prsente un risque de prix qui gnrera une variation de flux affectant le rsultat.
Les pertes et profits relatifs des oprations qui nobissent pas aux critres de
qualification de couverture doivent tre constats suivant les modalits prcises ci-dessus.
Dans une couverture de juste valeur, les gains et pertes de linstrument de
couverture sont constats en rsultat et ceux de linstrument couvert sont ports en ajustement de la valeur comptable et corrlativement en rsultat de manire assurer la symtrie ou neutralit vise.
Dans une couverture de flux de trsorerie, la partie des gains et pertes considre
comme assurant la couverture de manire effective est reconnue directement en capitaux propres dans un poste spcifique.
Si lengagement ferme ou la transaction anticipe couverte aboutit la
comptabilisation dun actif ou dun passif, les gains et pertes cumuls comptabiliss en capitaux propres doivent tre transfrs dans lvaluation initiale du cot dacquisition ou dune autre valeur comptable de cet actif ou de ce passif. Dans les autres cas de couverture de flux de trsorerie, les montants
(gains et pertes) comptabiliss directement en capitaux propres doivent tre transfrs dans le compte de rsultat au cours de la ou des mmes priodes que celle(s) durant lesquelles la transaction couverte affecte le rsultat.
1.4.2. La norme IAS 39 et son impact sur la politique de
couverture L'un des impacts les plus significatifs de cette norme concerne les politiques de
couverture du Bilan des tablissements bancaires. En effet, ces macro-couvertures sont aujourd'hui effectues en majeure partie par des swaps de taux d'intrt comptabiliss en couru comme le sous-jacent auquel elles s'appliquent. Pour les banques de dtail, l'enjeu est en fait le replacement des dpts vue non rmunrs. En mettant en place des swaps receveur taux fixe payeur taux variable, les tablissements reoivent un taux long qui vient rmunrer les dpts vue. La marge sur les dpts vue est alors gale ce fameux taux long reu dans le swap de macro-couverture.
Rappelons brivement les principales rgles introduites par la norme IAS 39 : 1) Comptabilisation des instruments drivs la fair value (valeur de
march) hormis le cas particulier de la couverture en cash-flow hedge . Deux types de couvertures sont reconnues :
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Fair value hedge : couverture de flux futurs fixes (taux fixe) et prvisibles. Cash-flow hedge : couverture de flux prvisibles mais dpendants de
l'volution des taux (taux variable). 2) Comptabilisation en couru des instruments cash dtenus jusqu' maturit,
hormis le cas des instruments couverts en fair value hedge . 3) Non reconnaissance de la couverture des dpts vue dans la mesure o, non
rmunrs, il ne dgagent pas de flux futurs. Les swaps de couverture de ce type de ligne sont traits en fair value .
4) Non reconnaissance des macro-couvertures. La couverture ne peut s'appliquer
une position nette mais des actifs ou des passifs identifis.
1.5. La juste valeur ou fair value Le plus grand bouleversement quapporte lIAS 39 est lintroduction de la fair
value . Cette dernire nest pas passe inaperue dans les directions financires, elle est sujette encore aujourdhui au dbat et sannonce comme tant le principe majeur de la nouvelle comptabilit du 21me sicle.
Le but de cette section est de dterminer ce quest prcisment la fair value et comprendre la manire de la mesurer.
Le principe de juste valeur introduit notamment la valorisation des actifs. Cette intgration au bilan dune partie du hors-bilan actuel donnera une image plus juste de la ralit conomique de lentreprise.
1.5.1. Dfinition
Une dfinition de la juste valeur (ou fair value) est donne par la norme IAS 32: La juste valeur est le montant de la contrepartie dont conviendraient des parties
comptentes agissant en toute libert dans des conditions de pleine concurrence. On lappelle valeur de march lorsquelle sapplique aux instruments financiers estims sur un march actif. Autrement dit, applique aux instruments financiers drivs, la fair value rside dans la comptabilisation la valeur de march.
Le problme rside dans la conversion en valeur de march. Nanmoins, ce principe fait progresser la qualit de linformation, aussi bien au niveau de la lisibilit, de la fiabilit quau niveau de la transparence. Conjointement, elle parat complexe et confuse mettre en uvre.
1.5.2. Evaluation la juste valeur
La dfinition de la juste valeur repose sur la supposition que lentit poursuivra
son activit sans aucune intention ou ncessit de procder une liquidation, de rduire de faon importante ltendue de ses activits ou de sengager dans une opration des conditions dfavorables. La juste valeur nest donc pas le montant quune entit percevrait ou paierait dans le cadre dune opration force, dune liquidation impose
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ou dune vente en catastrophe. On distingue deux situations pour la mesure de la juste valeur, selon quil existe ou non un march actif.
Existence dun march actif cours du march Lorsque des cours sont publis sur un march actif, il sagit de la meilleure
indication de la juste valeur et ils sont donc utiliss pour valuer lactif financier ou le passif financier. Un instrument financier est considr comme tant cot sur un march actif lorsquil est possible davoir facilement et rgulirement accs des cours qui refltent les oprations normales conclues sur le march auprs dune Bourse, dun courtier, dun groupe sectoriel, dun service dtablissement des cours ou dun organisme de rglementation. Le cours du march appropri pour un actif dtenu ou un passif mettre est gnralement le cours acheteur du jour, et pour un actif acqurir ou un passif dtenu, le cours vendeur du jour. Lorsquon ne dispose ni du cours acheteur ni du cours vendeur, le prix de lopration la plus rcente fournit une indication de la juste valeur du jour, la condition que le contexte conomique nait pas chang de manire importante entre la date de lopration et la date de clture. Lorsquaucun cours nest publi sur un march actif pour un instrument financier pris dans son ensemble, mais que des marchs actifs existent pour ses composantes, la juste valeur est dtermine sur la base des cours pertinents pour les composantes.
Absence de march actif opration de march rcente Si le march dun instrument financier nest pas un march actif, la meilleure
indication de la juste valeur est obtenue par rfrence des oprations rcemment conclues sur le march entre des parties bien informes et consentantes dans des conditions normales de concurrence. Lorsque les conditions ont chang depuis lopration de march la plus rcente, la variation correspondante de la juste valeur dun instrument financier qui fait lobjet de lvaluation est dtermine, suivant le cas, par rfrence aux cours ou aux taux du jour pour des instruments financiers similaires.
Absence de march actif technique dvaluation Lorsquune entit ne peut dterminer la juste valeur autrement, elle a recours
une technique dvaluation pour estimer la juste valeur. Lemploi dune technique dvaluation a pour objet dtablir ce quaurait t le prix de lopration la date dvaluation dans le cadre dune opration conclue dans des conditions normales de concurrence et motive par des considrations commerciales normales. En consquence, une technique dvaluation incorpore tous les facteurs que les intervenants du march prendraient en considration pour la fixation dun prix et est compatible avec les mthodes conomiques admises pour la fixation du prix des instruments financiers.
Lentit dfinit la technique dvaluation et en vrifie la validit au moyen de prix pratiqus dans le cadre doprations relles. Ainsi, lorsque linstrument qui fait lobjet de lvaluation est achet ou vendu dans des conditions normales de concurrence, il y a lieu de sattendre ce que la technique dvaluation aboutisse un montant qui est gal la juste valeur de la contrepartie donne ou reue.
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La norme IAS 39 runira ainsi les diffrentes comptabilits europennes sous
une seule lgislation. Cependant, cela impliquera des changements par rapport aux pratiques actuelles des diffrents pays. Cest notamment vrai pour le cas de la France.
La norme vise galement rapprocher la prsentation des comptes europens de celle que lont peut trouver aux Etats-Unis, rgie par la norme FAS 133.
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Comparaison avec la pratique franaise et la
pratique amricaine
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Comparaison avec la pratique franaise et la
pratique amricaine
Les nouveaux principes comptables Les normes IAS introduisent de nouveaux concepts fondamentaux inexistant en
France jusqu'alors : L'information comptable doit tre "intelligible". Autrement dit, le lecteur des
comptes doit pouvoir se forger une opinion claire sur l'entreprise, ses activit et ses comptes l'issue de leur lecture et pour peu qu'il soit prt s'y consacrer de faon raisonnable. Les normes US GAAP retiennent quant elles le concept de "comprhension". Exemple : les tats financiers doivent utiliser des termes ou des ratios connus ou reconnus par tous. Utiliser des termes inexacts ou approximatifs est de nature brouiller le message comptable.
La pertinence : une information pertinence est de nature permettre
l'utilisateur de corriger ou de confirmer des prvisions faites antrieurement ainsi que de prendre des dcisions conomiques appropries tant sur le pass, le prsent ou sur le futur de l'entreprise. L'information est pertinente compte tenu de sa nature ou de son importance. Exemple : omettre d'indiquer qu'une entreprise est sur le point de cder ou cesser une partie de son activit est de nature ter toute pertinence aux tats financiers.
La notion d'importance relative : une information ne doit tre divulgue que ds
lors qu'elle apporte des lments utiles la prise de dcision. Ce seuil de signification dpend du jugement du professionnel comptable. Une baisse d'activit peut paratre importante en volume mais non significative compte tenu du chiffre d'affaires du groupe.
La fiabilit de l'information comptable : une information est dite fiable ds lors
qu'elle peut tre utilise sans risque d'erreur. La fiabilit suppose le respect de quatre conditions essentielles : le principe de l'image fidle, la prminence de la ralit conomique sur l'apparence juridique, la neutralit et la prudence.
2.1. Comparaison avec la pratique franaise Le systme dinformation des entreprises franaises, marqu par les
interventions de la puissance publique, est vocation macro-conomique. La comptabilit y enregistre les natures, cest dire les types de transactions entre lentreprise considre comme un tout et les autres agents conomiques (fournisseurs, clients, personnel, Etats). De ce fait, elle est certes utile linformation des tiers, notamment du fisc, ainsi qu la comptabilit nationale, mais ne peut servir doutil de gestion.
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Quant aux besoins de gestion des entreprises franaises, ils sont satisfaits au moyen de rseaux gnralement extra-comptables de saisie et de traitement qui fournissent des informations certes prcieuses, mais souvent lentes, fiabilit non garantie par des procdures comptables, et dont les enregistrements sont largement redondants avec ceux de la comptabilit gnrale.
Les entreprises franaises subissent donc une situation de dichotomie de leur systme dinformation. Celle-ci gne leur gestion et constitue, dans la comptition internationale, un handicap proportionnel limportance quoccupe chez elles la fabrication industrielle.
2.1.1. Les sources du Droit comptable franais
Le droit comptable est principalement constitu par les textes de nature
comptable du code de commerce et par le Plan Comptable Gnral (Arrt du 22 juin 1999).
La jurisprudence est, comme pour toutes les sources juridiques, une source importante du droit comptable avec les doctrines franaise et trangre.
La doctrine franaise est principalement constitue par les travaux des
organismes suivants :
Le conseil National de la Comptabilit (C.N.C.) est lorganisme consultatif charg dmettre dans le domaine comptable des avis et recommandations concernant lensemble des secteurs conomiques. Il est notamment charg :
- de donner un avis pralable sur toutes les dispositions dordre comptable, quelles soient dorigine nationale ou communautaire ; - de donner un avis sur les normes labores par les organismes internationaux ou trangers de normalisation comptable (dcret du 26 aot 1996).
Le Comit de la Rglementation Comptable (C.R.C.) est charg dtablir les prescriptions comptables gnrales et sectorielles. Il adopte les rglements au vu des recommandations ou aprs avis du Conseil National de la Comptabilit (loi du 6 avril 1998). LOrdre des Experts-Comptables (O.E.C.) diffuse des recommandations
en matire de diligences normales permettant dappliquer au mieux les rgles comptables et constituent de ce fait galement une source de droit comptable. La Compagnie Nationale des Commissaire aux Comptes (C.N.C.C.)
tablit des normes, des recommandations et des informations techniques lattention de ses membres. La Compagnie des Oprations de Bourse (C.O.B.) est charge :
- de contrler les informations fournies par les socits cotes en bourse ; - de formuler des recommandations et de prescrire des rglements concernant linformation du public ; - de prciser certains aspects de la lgislations comptable.
LAssociation Franaise de Comptabilit (A.F.C.) favorise la recherche universitaire dans les domaines de la comptabilit et de la gestion.
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2.1.2. Description de la pratique franaise A leffet de prsenter des tats refltant une image fidle de la situation et des
oprations de lentreprise, la comptabilit doit satisfaire, dans le respect de la rgle de prudence, aux obligations de rgularit et de sincrit.
La prudence est lapprciation raisonnable des faits afin dviter le risque de
transfert, sur lavenir, dincertitudes prsentes susceptibles de grever le patrimoine et les rsultats de lentreprise. En revanche une possibilit de gain ne sera pas comptabilise car ntant pas certaine.
Les cots historiques signifie quun bien a un cot dacquisition ou de production. Cette valeur nest pas modifiable au bilan sauf en cas de liquidation, cette valeur historique devient une valeur liquidative ou vnale.
La non compensation tablit quaucune compensation ne peut seffectuer entre des postes dactif et de passif du bilan ou des postes de charge ou produit au compte de rsultat.
Le principe de continuit de lexploitation conduit toujours envisager la perspective dune continuit de lexploitation et non dune liquidation. On suppose que lentreprise na pas lobligation ni lintention de se mettre en situation de liquidation.
Le principe de spcialisation des exercices (ou indpendance des exercices) conduit scinder la vie de lentreprise en priodes comptables gales ou exercices comptables. Lobjectif est de donner une image fidle de lentreprise pour lexercice comptable qui vient de scouler.
Le principe de permanence des mthodes conduit ne pas modifier, dun exercice lautre, la prsentation des comptes annuels et les mthodes dvaluation retenues.
2.1.3. Comparaison de la pratique franaise et de la norme
IAS 39 Sur la reconnaissance au bilan Sur un plan formel, les conditions de reconnaissance dun actif ou dun passif
financier au bilan diffrent de la pratique franaise qui retient le principe de la seule reconnaissance des engagements fermes.
Pour autant, le fait de considrer qu la date dengagement celui-ci peut avoir
une juste valeur nulle affecte le caractre contraignant du projet IASC. En outre, des questions dinterprtation se posent quant la reconnaissance au bilan dinstruments conditionnels (cest dire qui dpendent dvnement(s) futur(s) ntant pas sous le contrle ou la matrise de lmetteur de linstrument) ?
En tout tat de cause, alors qu lheure actuelle nombre dinstruments financiers
drivs ne sont constats tant par les entreprises que par les banques quau hors bilan jusqu la date dun rglement quelconque y affrent, en application de la norme IAS 39, ils figureront ncessairement au bilan ds la date de ngociation contractuelle.
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Sur les catgories de portefeuilles et leur dfinition La catgorie des instruments de transaction nest pas actuellement reconnue pour
les entreprises. La dfinition franaise des titres dinvestissement pour les banques est plus large
que celle de lIASC, puisquelle concerne non seulement les instruments dtenus jusqu lchance mais galement ceux qui sont dtenus long terme condition quils soient couverts pour le risque de taux. Pour lIASC, ces derniers ne seront pas considrs comme instruments dinvestissement et devront suivre le traitement gnral des instruments couverts.
Sur les rgles dvaluation La rgle dvaluation la date dentre au bilan sur la base de la juste valeur de
la contrepartie donne ou reue nexiste pas en France qui retient le principe du cot dacquisition et de la valeur nominale pour les prts, emprunts, crances. En pratique cependant, il convient dobserver que dans la grande majorit des cas les plus courants, la valeur de la transaction correspond la juste valeur.
Lvaluation de tous les instruments drivs leur juste valeur nest pas une
rgle admise tant pour les entreprises que pour les tablissements de crdit indiffremment du portefeuille dans lequel ils sont classs.
En France, lorsque des gains et pertes sur un instrument ne sont pas constats
immdiatement en rsultat, ils sont diffrs dans un poste du bilan actif ou passif (comptes de rgularisation) mais aucune criture ne peut tre porte (sauf des exceptions trs circonscrites) directement en capitaux propres.
Les rgles comptables franaises nont pas introduit les notions de couverture de
juste valeur et de couverture de flux de trsorerie. Elles distinguent la micro-couverture, la macro-couverture et la couverture de transaction anticipe. Ces diffrences ne sont pas seulement de pure forme ou de dnomination. Les consquences sur les traitements peuvent tre significatives.
Au-del de l'application de ces nouvelles normes, au niveau national, le cadre de
rfrence tel que dfinit par le plan comptable gnral va galement voluer. La conception franaise de la comptabilit, qui a t enseigne, va ainsi s'en trouver modifier.
Il faut dsormais penser diffremment les nouveaux destinataires des
comptes annuels. La conception franaise ne privilgie aucun lecteur particulier mais au contraire une multitude d'utilisateurs. Elle privilgie plutt l'aspect fiscal des tats financiers supposs tablis dans le but de dterminer l'impt payer et accessoirement, des fins statistiques pour la comptabilit nationale. Au contraire, selon la conception des IAS, proches de celle anglo-saxonne, les tats financiers sont destins en priorit aux investisseurs et aux cranciers de l'entreprise. Cette diffrence est fondamentale car elle explique l'intrt des financiers anglo-saxons pour la qualit des informations publies par les entreprises ainsi que la recherche d'un rfrentiel complet de normes de prsentation et d'valuation des comptes. Une des lacunes de la doctrine comptable
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franaise provient du fait que la France ne s'est jamais dote d'un rfrentiel comptable : L'absence de dfinition des concepts essentiels, l'omission d'objectifs fixs pour des tats financiers dont on ne sait pas aux besoins de quels utilisateurs ils devraient rpondre, l'inexistence ou le caractre non explicite d'hypothses fondamentales sur la base desquelles les tats financiers devraient tre prpars, et l'absence de caractristiques qualitatives sous la forme desquelles ces tats devraient tre prsents, aboutissent un systme de normalisation recherchant les solutions au cas par cas (Yves Bernheim, L'essentiel des US GAAP ).
Ainsi, le premier apport des normes IAS est de nous apporter un rfrentiel et un
cadre comptable normaliss. L'autre changement se situe au niveau de la dfinition mme des tats financiers : dsormais, ceux-ci sont constitus du bilan, du compte de rsultat, du tableau de flux de trsorerie (non obligatoire actuellement en France) et de l'annexe accompagn de tout autre document utile la comprhension des comptes.
2.2. Comparaison avec la pratique amricaine (FAS
133) Les entreprises anglo-saxonnes disposent depuis toujours de systmes
dinformation bass sur une comptabilit entirement tourne vers la gestion (management accounting). Celle-ci, dont lapproche est purement micro-conomique, accumule les cots sur les produits tout au long du processus de fabrication, afin daboutir la notion de cot des ventes, qui sert dgager celle de marge brute, partir de laquelle les contributions successives au rsultat peuvent tre tablies pour tous les responsables puis rapportes aux actifs que ceux-ci grent. La concidence des chiffres et des responsabilits ainsi obtenue grce lenregistrement par destinations force ces responsables laction, quclaire lanalyse dgageant les causes des carts par rapport aux prvisions, ainsi que lincidence de ces causes sur ces contributions. Ainsi peuvent tre organiss le relais de linitiative et de la responsabilit dans lentreprise, ainsi que la mise de celle-ci sous tension gestionnaire permanente.
2.2.1. Les origines comptables aux Etats-Unis
Le droit comptable est principalement aux Etats-Unis un droit coutumier et non
crit comme en France. Le rle des tats concernant la comptabilit nest pas trs grand et varie selon les
tats. Il en va de mme de ladministration fiscale. La source principale de la doctrine comptable est assure par les travaux des
organisations professionnelles telles que :
lAICPA cre en 1887 : American Institute of Certified Public Accountants ; la SEC cre en 1933 : Securities and Exchange Commission ; le FASB cr en 1973 : Financial Accounting Standard Board.
Lensemble des rgles applicables constituent ce qui est appel aux Etats-Unis
les GAAP (Generally Accepted Accounting Principles).
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LAICPA constitue linstance reprsentative des experts-comptables auditeurs. Il exerce une action normative par la publication principalement de normes daudit (Statements of Auditing Standards SAS) et de recommandations sur des sujets comptables non traits par le FASB (Statement Of Position SOP). Avant la cration du FASB, via ses diffrents comits, il a mis des ARB : Accounting Research Bulletins (anctres des SAS) et des APB :Accounting Principles Board (anctres des SOP).
La mission du de la SEC est originellement de rglementer les ventes de titres et
de contrler tout ce qui a rapport au commerce des valeurs. Elle a la responsabilit de dfinir la forme et le contenu des tats financiers destins au public et aux investisseurs et dexiger lapplication de certains principes comptables pour les socits admises la cote. Elle aurait pu jouer un rle primordial sur la normalisation comptable si elle navait sous-trait ce rle lAICPA.
Le FASB est un organisme indpendant plac sous la tutelle de la FAF
(Financial Accounting Foundation). Cette fondation reprsente toutes les parties intresses par la normalisation comptable, experts-comptables et professionnels. Plus de 100 normes ont t publies ce jour. Outre ces normes, le FASB a aussi publi de 1976 1985 au travers de diffrents textes un cadre conceptuel utilis comme critre de rfrence dans la formulation et lvaluation des normes.
LEITF (Emerging Issue Task Force), un comit du FASB, est charg de dfinir
les modalits pratiques dapplication des normes comptables. Les solutions de lEITF sont adoptes par consensus. Lapplication de ces consensus est obligatoire pour les entreprises inscrites la SEC.
La notion de GAAP est apparue en 1964 quand lAICPA par une rsolution a
demand tous les auditeurs de faire mention dans leurs rapports de toute drogation aux ARB et aux APB. Un classement en 5 niveaux des GAAP a t ralis par lAICPA :
normes et interprtations du FASB : opinions APB et normes ARB de
lAICPA constituent les principes comptables officiellement admis ; bulletins techniques du FASB : guides daudit et de comptabilit par
secteur dactivit et SOP de lAICPA ; consensus EITF et bulletins pratiques de lAICPA ; interprtations comptables de lAICPA, textes questions rponses du
FASB pratiques reconnues de secteurs dactivit particuliers ; les autres textes comptables tels que : avis conceptuels du FASB
normes IAS.
2.2.2. Description de la norme FAS 133 Le primtre du FAS 133 couvre les produits drivs, dont la notion est largie
des lments qui, jusqu' prsent, n'taient pas considrs comme des produits drivs (comme par exemple certains contrats d'achat de matires premires). Cette norme tablit principalement les rgles suivantes :
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tous les produits drivs doivent tre enregistrs leur valeur de march dans le bilan ; les variations de mark to market (cotations normales de march) sont
enregistres en rsultat ; la qualification des produits drivs comme couverture s'appuie sur des
critres stricts de liens et de corrlation entre les couvertures et les lments couverts, et sur la production d'une documentation complte des stratgies et des adossements.
Deux principaux types de couverture sont envisageables : - Cash Flow Hedge : il s'agit de la couverture de flux futurs, dont la valeur
future pourrait tre impacte par la fluctuation de variables de march, comme par exemple un flux d'intrt taux variable ou un flux futur en devise.
- Fair Value Hedge : il s'agit de la couverture de la valeur de march d'un lment du bilan, comme par exemple une dette taux fixe.
Obtenir la qualification de couverture selon les critres du FAS 133 permet
l'entreprise :
Dans le cas du Cash Flow Hedge, de stocker les variations de valeur de la couverture dans un poste des capitaux propres, en attendant que l'lment couvert impacte le rsultat ; Dans le cas du Fair Value Hedge, de valoriser l'lment couvert sa
valeur de march, de faon ce que les variations de valeur de l'lment couvert et de la couverture se compensent dans le compte de rsultat.
On voit bien au travers de cette rapide description qu'en fonction de la nature de
l'assiette de risque de l'entreprise (flux futurs ou flux fermes), de ses stratgies de gestion (absence de couverture, couverture partielle ou totale, trading de couverture), le poste cl quest celui des capitaux propres ainsi que la taille du bilan seront plus ou moins affects par la norme. Pour adopter une attitude volontariste face ces impacts, l'entreprise doit s'interroger sur :
la nature de son exposition aux risques financiers, et son attitude face
cette position structurelle ; l'opportunit de rentrer dans la logique de la norme en recherchant la
qualification de couverture ; les indicateurs pertinents qui vont lui permettre de piloter la volatilit de
ses tats financiers.
2.2.3. Comparaison des normes FAS 133 et IAS 39 Les diffrences entre la norme IAS 39 et la FAS 133 sont significatives au
regard des interprtations de mise en uvre. Depuis plusieurs annes, les volutions des rglementations comptables tendent vers un objectif final de long terme : la valorisation de l'ensemble des instruments financiers la valeur de march. Les normes soeurs FAS 133 et IAS 39 s'inscrivent dans cette perspective, et traitent de la comptabilisation des produits drivs en mark-to-market, et des transactions couvertes. L'enregistrement de ces lments dans le bilan, ainsi que la transcription de leurs variations de mark-to-
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market en rsultat ou en capitaux propres va profondment accrotre la volatilit des postes cls des tats financiers.
Le contexte Les FAS 133 sont le rsultat dun long procd danalyses et de concertations
entam depuis 10 ans. Elles sont parues en juin 1998 et sont applicable depuis le 15 juin 2000.
La norme IAS 39 est une norme transitoire tablie pour des raisons de dlai convenu entre lIASC et lIOSCO. Elle constitue une tape intermdiaire qui devrait aboutir sur une norme relative une comptabilit totalement en juste valeur. Elle est parue en dcembre 1998 et est applicable depuis le 1er janvier 2000.
Le primtre La norme amricaine traite des instruments drivs et des oprations de
couverture. Les instruments financiers plus courants sont traits par dautres normes des US GAAP.
De son cot, la norme IAS 39 concerne le traitement comptable de tous les instruments financiers : actifs, passifs, drivs et oprations de couverture.
Points techniques Pour les deux normes, la dfinition des instruments drivs adopte est large.
Elle inclut les drivs incorpors. Les deux pratiques tendent rendre les inscriptions au bilan en juste valeur. Cependant les contraintes sont fortes en matire de qualification de couverture ; les titres dtenus sont classs en trois portefeuilles, quatre risques (change, taux, crdit, prix global), trois qualifications de couverture (fair value hedge, cash flow hedge, net investment hedge).
Dfinition d'un driv : Pour la norme IAS 39, un driv correspond aux trois critres suivants :
une valeur qui fluctue en fonction dlments extrieurs ; un investissement initial nul ou limit ; le rglement seffectue une date future.
La dfinition selon la norme FAS 133 est la mme mais il faut y ajouter la
notion de rglement en net ou par la livraison dun actif readily convertible into cash .
Couverture des engagements fermes : La norme IAS 39 tient compte uniquement du cash flow hedge . De ce cot, la norme FAS 133 laisse le libre choix entre fair value hedge et
cash flow hedge .
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Ajustement de la valeur d'entre au bilan des actifs et passifs couverts : Les deux normes sont similaires en ce qui concerne les gains et pertes en
capitaux propres jusqu lentre au bilan de llment couvert et le passage en rsultat de ces rsultats de couverture au mme rythme que la valeur de l'lment couvert.
La norme IAS 39 applique le transfert du cumul des rsultats diffrs en ajustement de la valeur dentre de llment couvert tandis que la norme FAS 133 considre que le cumul des rsultats diffrs non amortis est maintenu en capitaux propres.
Autres diffrences : La norme FAS 133 possde les caractristiques suivantes que ne possde pas la
norme IAS 39 :
Ajustement l'ouverture sur les capitaux propres ou en rsultat ; Sparation des drivs incorpors ; Utilisation ou non de la Shortcut method ; Classification des titres en actifs financiers ; Reprise des dprciations d'actifs ; Date d'enregistrement des oprations courantes.
Mise en uvre Dans la mise en uvre, des carts sont noter sur les points suivants :
couverture du risque global de taux d'intrt ; couverture de titres de participation libells en devises ; traitements des drivs incorpors ; traitement des centrales de trsorerie ; traitement des oprations internes.
Beaucoup de questions sont toujours dbattues par les instances d'interprtation
du FASB et de l'IASB. Peut-tre faut-il se demander si une certaine harmonisation entre ces deux normes n'est pas invitable.
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Pratique franaise (PCG 1999) Norme IAS 39 Pratique amricaine (FAS 133)
Primtre d'action
Le plan comtable s'applique tous les instruments financiers y compris les drivs et les oprations de couverture.
Elle traite de la comptabilisation des drivs et des oprations de couverture, actifs et passifs financiers et oprations de sortie d'actifs (titrisation).
Elle ne traite que des instruments drivs et des oprations de couverture.
Principe de comptabilisation
Principe du cot historique, le principe de prudence permet une comptabilisation la juste valeur uniquement en cas de perte probable.
Principe de la juste valeur. Principe de la juste valeur.
Champ d'application de la comptabilisation
Elle ne reconnat que les engagements fermes. Les vnements incertains figurent hors du bilan.
Les vnements incertains seront comptabiliss au bilan dans la mesure que leur probable ralisation aura une influence sur la valeur de l'entreprise.
Les vnements incertains sont comptabiliss au bilan dans la mesure que leur probable ralisation a une influence sur la valeur de l'entreprise.
2.3. Tableau rcapitulatif des principales diffrences
entre les pratiques
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La norme IAS 39 rapprochera la prsentation des tats financiers consolids des
socits cotes des diffrents pays de lUnion Europenne. Cette pratique rendra galement plus facile la comparaison avec les comptes des socits amricaines.
Ce changement de rfrentiel pour les entreprises saccompagnera de consquences oprationnelles au niveau de linformation comptable.
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Les consquences oprationnelles de la mise en uvre de la
norme IAS 39
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Les consquences oprationnelles de la mise en
uvre de la norme IAS 39
C'est en 1989 que l'IASC (International Accounting Standard Committee),
organisme priv compos d'un comit de 14 experts, a dcid de travailler l'laboration de normes comptables internationales. En mars 2000, le Conseil Europen de Lisbonne recommanda la mise en place de mesures visant assurer la comparabilit des tats financiers pour les socits faisant appel public l'pargne. En avril 2001, l'IASC sest transform en IASB (International Accounting Standards Board) et les normes IAS sont renommes normes IFRS (International Financial Reporting System). En juillet 2002, le parlement europen et le conseil europen ont adopt un rglement destin imposer la mise en place des normes IFRS la fin de l'anne 2002. Le dlai de six mois devait permettre une tude approfondie de l'impact de ces normes avant leur adoption ou leur amnagement. Pour cela, la Commission sest faite aider d'un Comit technique caractre consultatif, l'EFRAG (European Financial Reporting Advisory Group) qui mt ds l't 2002 un avis favorable. Sur le plan comptable, l'organe excutif est le Comit de Rglementation Comptable Europen. Compos de reprsentants des Etats membres, il devait se prononcer sur l'adoption des normes, au plus tard fin 2002.
Le 7 juin 2002, le Conseil Europen a dfinitivement adopt le rglement qui
impose, partir de 2005, toutes les socits cotes lobligation dtablir leurs comptes consolids conformment aux normes comptables internationales IAS. Ces normes ont pris force obligatoire pour les socits cotes partir de fin 2005 et pour les socits faisant appel public l'pargne partir de fin 2007. Toutes les socits cotes tablies en Europe devront donc appliquer les normes IAS dans leurs comptes consolids au plus tard partir de 2005.
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3.1. Lapplication de la norme chez Leroy merlin
3.1.1. Prsentation de Leroy Merlin Leroy Merlin est n dans le Pas-de-Calais en 1923. De 1923 1945, son
fondateur, Adolphe Leroy, et son pouse, Rose Merlin, revendent les surplus amricains rests aprs guerre. La socit a pour objet social Au Stock Amricain . Au Stock Amricain devient Leroy Merlin en 1979. Constatant trs vite que les familles ont de gros besoins en matire de construction et damnagement de la maison, il se lance sur ce crneau. Rapidement, son entreprise se dveloppe. Il vend des meubles et des produits de construction. Sa politique consiste pratiquer des prix accessibles tous. Il se pose en prcurseur lorsquil invente la livraison gratuite.
En 1979, Auchan entre dans le capital de Leroy Merlin hauteur de 50 %. Trs
logiquement sur la priode 1979 1981, lentreprise passe sous le contrle de lassociation familiale Mulliez (Groupe Auchan).
Trs rapidement lentreprise change de cap, Leroy Merlin veut devenir un multispcialiste de lamnagement et de la dcoration de la maison.
Le concept Leroy Merlin s'internationalise, en 1989 lentreprise enregistre louverture du premier magasin en Espagne. Sen suit par la suite une vague douvertures en Europe en 1994, Leroy Merlin rachte Bricoman en Belgique, et 1996, ouverture des premiers magasins en Pologne et en Italie.
Fin 1999, Leroy Merlin compte 78 magasins en France, 18 en Espagne, 5 en
Belgique, 5 en Pologne, 4 au Brsil, 5 en Italie l'enseigne du groupe et 36 l'enseigne Bricocenter. Aujourdhui, Leroy Merlin reprsente 4,1 milliards dEuros, 23 400 personnes avec 79 magasins en France, 24 en Espagne, 8 en Italie, 6 en Belgique, 9 en Pologne, et 9 au Brsil. Mais cest aussi 39 Bricocenter et 7 Bricoman.
Le rachat des enseignes OBI et AKI cette anne lui permet dentrer en position de force au Portugal et dacclrer le dveloppement en France et en Espagne. Leroy Merlin Chine et Leroy Merlin Russie prparent activement louverture de leurs premiers magasins dans quelques mois. De mme, dans chaque pays, de nouvelles ouvertures sont prvues pour le second semestre 2003. Leroy Merlin continue dvelopper dautres concepts, dautres mtiers, avec le hard discount et la moyenne surface.
Lanne 2002 a t trs bonne (4,1 milliards dEuros de Chiffre dAffaires), avec des rsultats exceptionnels pour Leroy Merlin France et Leroy Merlin Espagne. Le nombre dactionnaires slve actuellement 11594 en France et 3088 en Espagne.
3.1.2. Les enjeux induits par la norme IAS 39
Aujourdhui, la comptabilit franaise est le langage des comptables, des
fiscalistes et des juristes franais. Demain, les normes IAS seront le langage des dirigeants vis--vis des
investisseurs du monde entier. Cette rvolution aura des consquences majeures sur toutes les fonctions de lentreprise, la mesure de ses performances, ses dcisions stratgiques et ses relations avec les marchs.
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Etablir des comptes en normes IAS impose un changement dtat desprit. Leffort fournir se place au niveau :
du langage : en effet, le passage aux normes IAS requiert de passer
dune comptabilit imprgne de considrations juridiques et fiscales une information financire rpondant aux besoins des investisseurs , plus conomique, plus transparente, beaucoup plus dtaille ; de lattitude : il est aussi prconis dappliquer intgralement les normes
IAS, autant au niveau des mthodes comptables, des modalits dapplication, de prsentation, et dinformation en annexe, par opposition une application actuelle souvent partielle de ces normes.
La nouvelle communication financire Un bon nombre dentreprises europennes ont dores et dj mis en place un
systme de transition vers les normes comptables IAS. Les entreprises franaises quant elles ne semblent pas presses de convertir leur comptabilit au rfrentiel IAS et commencent seulement sen inquiter.
Il est souligner que lintroduction des normes IAS nest pas simplement lapplication de nouvelles normes, mais il sagit dune transformation complte de la conception de linformation financire de lentreprise. En effet, l'information financire tend tre plus conomique, plus dtaille, et elle se destine amliorer la mesure de la performance et la fiabilit des prvisions.
Il sagit de ce fait dun vritable chamboulement stratgique et oprationnel pour
les dirigeants. Lapplication des normes comptables IAS, affectant tous les postes des tats financiers, modifie ainsi les indicateurs financiers. Ces dernires vont sensiblement modifier les systmes d'information, la communication financire et les comptences l'intrieur de l'entreprise.
Enfin, lapplication en 2005 ne veut pas dire que seuls les flux comptables de 2005 seront traiter selon les rgles des normes IAS. En effet, il y a lobligation de produire une information comparative tablie selon le mme rfrentiel pour 2004, afin de prparer 2005, et la ncessit de reprendre lensemble des historiques selon les principes dvaluation des normes. Il est en consquence impratif de ne pas sattarder.
3.1.3. comment se prpare Leroy Merlin
Au sein de la Direction Financire Leroy Merlin Groupe, le passage aux normes
IAS est considr comme un chantier majeur des deux prochaines annes et fait l'objet d'une vritable organisation. Le changement de rfrentiel comptable en Europe lui donne l'occasion de revoir l'organisation de la production de donnes financires, en rapprochant les lments de gestion des tats financiers traditionnels, et de revaloriser la fonction comptable. Sous l'impulsion de la Direction Gnrale, deux chefs de projet, Isabelle BOUVIER (consolideur Groupe) et Herv BIGO (Responsable Comptabilit Internationale) pauls de Sylvain MORGANT (comptable international, Responsable du service consolidation France) animent un groupe de travail dont les principales missions sont de :
dresser un tat des lieux des divergences et informations manquantes ; coordonner les travaux des diffrents sous-groupes de travail ;
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proposer des solutions en matire d'organisation ; soumettre des propositions de choix comptables ; organiser la communication ; former les collaborateurs.
Ces trois instigateurs soccupent en dfinitive de la mise en uvre dune solide
mthodologie de gestion de projet, dabord pour tre prt sur le plan oprationnel puis pour grer au mieux la priode de transition entre aujourdhui et la publication des premiers comptes en IAS pour 2005. Dans cette dmarche, Leroy Merlin se verra, ds septembre 2003, pauler par un cabinet de conseil pour mener bien cette tche denvergure.
Mme si Leroy Merlin nest pas une socit cote sur un march rglement, et
nentre donc pas dans le champs dapplication de la prsente directive, il nimporte que sa politique a toujours tait claire ce sujet. Leroy Merlin a fait le choix de saligner sur ses concurrents, mais aussi danticiper les ventuelles nouvelles applications. La Direction a donc opt pour la First-time application des normes IAS/IFRS. Cette premire application des normes stipule que le rglement europen sapplique, au 1er janvier 2005, aux socits cotes pour lesquelles les titres sont la cote sur un march rglement, et sapplique au 1er janvier 2007, pour les socits o seule la dette est cote et si dj elles publient leurs comptes en US GAAP. Leroy Merlin se comporte alors comme une socit en actions cote sur un march rglement.
Au-del des aspects organisationnels que ce passage aux normes IAS induit,
comme toutes les socits cotes, Leroy Merlin va devoir prparer les marchs aux impacts majeurs que cette rvolution va engendrer sur leurs comptes et leurs ratios financiers.
Dun point de vue gnral, la prparation du march n'implique pas une publication anticipe trop htive, mais plus raisonnablement une communication progressive d'lments permettant aux marchs de connatre les principaux ajustements ventuels et leurs incidences.
Ainsi, le passage aux normes IAS est un projet minemment stratgique et un
vritable dfi pour Leroy Merlin, comme pour toutes les autres entreprises concernes, et en tout premier lieu pour ses dirigeants.
La conception nouvelle de linformation financire des normes IAS affecte les
principaux indicateurs de structure financire et de mesure de la performance calculs partir de donnes comptables. Elle modifie de la mme manire les relations avec les marchs, en raison dune pression accrue sur le management, dune rduction du cot du capital
Les dcisions stratgiques aussi sen trouvent alternes en les orientant
diffremment, notamment sur la politique de financement et la gestion gnrale du groupe.
A Leroy Merlin, le passage aux normes IAS requiert limplication de la
Direction Gnrale ainsi que celle de toutes les fonctions du groupe, et des filiales franaises et trangres. Le service international de Leroy Merlin est mis rude
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preuve, autant que la Direction Financire Groupe, les services de communication, le service de Comptabilit Internationale, et les responsables des Ressources Humaines. En effet, un aspect de ce passage qui nest pas souvent relev est le fait que les entreprises, pour exemple Leroy Merlin, auront besoin de recruter des consolideurs et des comptables internationaux pour alimenter les services intresss. Les services de Communication sont dsigns au mme titre que les autres services en tant quunit stratgique aux fins de rendre la communication plus rapide (rduction des dlais de publication), plus frquente sur le court terme (comptes mensuels) et plus complte sur le long terme (communication globale sur la cration de valeur actionnariale).
3.2. Impressions gnrales dans toute lEurope Enqute europenne de PricewaterhouseCoopers (2002) (ralise auprs de 700 directeurs financiers dans 16 pays europens, dont 98
fournissent aujourd'hui des tats financiers en IAS, 42 en US GAAP et 560 en normes locales, et pour les 50 socits franaises, 4 IAS, 3 US GAAP et 43 normes locales)
Si les grandes entreprises franaises et europennes ont massivement et
rellement conscience des enjeux soulevs par le passage aux normes IAS, leur niveau de prparation et d'anticipation stratgiques est encore insuffisant. De fait, si 80 % des socits interrogs jugent les IAS bnfiques pour elles et les marchs, les considrant comme un vritable changement culturel et stratgique et pas seulement un simple retraitement de donnes financires et souhaitent pouvoir les utiliser de faon anticipe, 30 % souhaitant mme qu'elles s'appliquent aussi aux comptes sociaux, 60 % d'entre elles n'ont pas encore commenc planifier la conversion et prs de 70 % des non utilisateurs de normes IAS n'ont pas encore ralis de simulations ou tudes d'impact.
Pour les entreprises qui s'y sont mises, les difficults pratiques sont dj apparues. Prs de la moiti des directeurs financiers ayant entam la conversion note que le projet est plus long que prvu et qu'il modifie considrablement la communication financire. Des difficults techniques sont mises en lumire, malgr une impression globale de bonne connaissance des normes IAS notamment sur les instruments financiers. En consquence, ils sont 80 % citer le dficit de personnel form.
Majoritairement positifs par rapport cette volution, les directeurs financiers
europens mettent nanmoins en garde contre les usines gaz susceptibles de pousser lors de l'laboration des normes. Ils sont 75 % souhaiter simplicit et ralisme dans leur laboration et 80 % sont contre la constitution de normes additionnelles qui passeraient au filtre europen et en faveur de la convergence avec les US GAAP.
Reste que malgr les incertitudes existantes, et qui risquent de durer encore, que ce soit sur les dispositions transitoires de premire application, les rvisions plus ou moins profondes qui sont en cours sur un certain nombre de normes et les options sur lesquelles les Etats membres devront chacun se prononcer, il est fortement recommander de s'y pencher ds maintenant.
Prs des des socits europennes qui ont dj effectu leur transition lIAS
ont commenc la planification de leur projet de conversion au moins 1 an avant la
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publication de leurs premiers tats financiers IAS et parmi celles-ci prs de la moiti ont commenc deux an ou plus avant.
Il est urgent de ne pas attendre, l'incertitude ne doit pas empcher d'avancer. Au
contraire, l'entreprise sera mieux mme de ragir. Il faut aussi dire que sur 41 normes IAS, il est rvl que 29 ne seront pas modifies d'ici 2005. Quant aux 12 autres, il s'agit davantage d'une amlioration, voire d'une adaptation et non d'une modification en profondeur pour la plupart d'entre elles. De mme, le fait que certaines de ces normes soient susceptibles d'voluer ne dispense pas les entreprises d'anticiper les difficults pratiques lies leur mise en uvre. Il est au contraire indispensable de mettre en place un systme de veille pour suivre et mesurer les effets de ces volutions sur les dcisions stratgiques qui sont prises aujourd'hui.
3.3. Les ractions la norme IAS 39 Les consolideurs Groupe ne se sont pas intresss la norme IAS 39, tant celle
ci est encore dans lexpectative. En effet, les ractions son gard ont t si vives que la Commission Europenne a dcid de la suspendre, au mme titre que lIAS 32.
Ce mcontentement a dailleurs gagn les pays occidentaux, en particulier la
France En effet, les ractions au projet de norme IAS 39 ont t nombreuses en France. Le Comit National de la Comptabilit s'est prononc contre le projet, de mme que de nombreux acteurs nationaux qui ont par ailleurs alert la Commission Europenne sur les dangers associs la mise en place de cette norme. Aussi, lARC (Comit de Rglementation comptable europen charg de ladoption des normes IAS en France) Bruxelles a officiellement demand lEurope daller en discuter avec lIASB dune modification de la norme IAS 39. Mais, il est vrai que la marge de manuvre est troite notamment cause du temps ncessaire pour trouver les modifications et la convergence avec les US GAAP, dont la norme est largement inspire. Du ct des acteurs europens, on retrouve le mme type de position. Quant l'EFRAG, mme si elle est majoritairement oppose au projet, ses rgles de dcision ont permis paradoxalement la validation du projet.
Sur le fond, de nombreux points d'adversit ont t recenss. En effet, on
reproche lIAS 39 de ne pas tre adapte et quen appliquant la juste valeur sur l'ensemble des instruments financiers, elle cre une volatilit au niveau des fonds propres et des rsultats. La volatilit des capitaux propres est critique ; les couvertures de type cash-flow hedge sont comptabilises en juste valeur dans un compte de capitaux propres tandis que les couverture de type fair value hedge sont comptabilises en compte de rsultat. Les capitaux propres, de mme que le compte de rsultat, deviennent sensibles l'volution des taux. Il est indiscutable que la norme IAS 39 va introduire une volatilit dans les comptes et les rsultats. Cette volatilit rsulte , en grande partie, de la volatilit du march puisque les entreprises dtiennent des actifs qui sont prcisment valoriss sur le march et que le principe de la fair value remplace le cot historique de ces actifs par la valeur instantane.
On la juge aussi sur la comptabilisation de l'instrument de couverture, lequel dtermine la comptabilisation de l'instrument couvert. C'est le cas pour le fair value hedge. La majorit des acteurs souhaiteraient que le principe inverse soit appliqu, savoir que la comptabilisation de l'instrument couvert dtermine le mode de
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comptabilisation de l'instrument couvert, ce qui reviendrait passer les swaps de fair value hedge en couru.
De plus, la non reconnaissance de la macro-couverture est souleve. En effet, la norme IAS 39 ne reconnat pas la macro-couverture. Elle vite la multiplication coteuse des oprations de couverture de faible montant. Pourvu que son efficacit soit prouve, il est donc demand que cette macro-couverture soit reconnue.
Les plus fortes revendications portent sur la comptabilisation la valeur de
march des instruments financiers. La juste valeur ou fair value dfinie par la norme IAS 32 et introduite par la norme IAS 39 ne fait pas lunanimit, loin de l .
Face l'ensemble de ces critiques, l'IASB entrevoie la possibilit d'opter pour la fair value designation. Selon ce principe, l'entit dsigne elle-mme les oprations comptabiliser en fair value. Cet amendement, ouvre la porte l'arbitraire et la non comparabilit des tats financiers (Le choix des instruments financiers comptabiliser ou non en fair value reviendrait aux entits).
LIASB avait dcid dorganiser des tables rondes suite lanalyse de plus de 150 rponses reues lappel commentaires sur lexpos-sondage, publi en juin 2002, relatif la rvision des normes IAS 32 et IAS 39.
Au cours de sa runion de mars 2003, le Board a pass en revue les principaux
problmes soulevs, lors des tables rondes publiques qui ont runi, au cours de la semaine du 10 mars, plus de 100 organisations professionnelles, sur le projet de rvision des normes IAS 32 et 39 relatives aux instruments financiers. Aucune dcision na t prise au cours de cette runion, lobjectif tant de donner des instructions au personnel technique du Board afin de contribuer la finalisation du projet en vue de la publication des normes rvises dfinitives. Le Board a en particulier demand au personnel technique didentifier les thmes dont la rsolution ncessiterait un nouvel expos-sondage et qui devraient donc tre adresss en priorit par le Board. Le calendrier de publication de ces normes rvises dfinitives pourrait tre retard en consquence.
Au total, neuf tables rondes publiques organises par lIASB, runissant 100 organisations professionnelles, se sont tenues Bruxelles et Londres, du 10 au 14 mars 2003, afin de dbattre des normes IAS 32 et IAS 39.
En dfinitive, cette norme est une des plus controverses du projet IAS car elle
suscite beaucoup de question quant son adaptation pour tous les types dentreprises et quant savoir si le mode dvaluation en valeur de march sera rellement applicable pour tous les lments concerns.
Nanmoins, toute norme mise faisant lobjet de 200 questions et rponses sous six mois est en fait dfectueuse, cest le cas de la norme IAS 39.
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Au total, il faut bien prendre conscience que le projet IAS est un projet
d'envergure. Il ne concerne pas seulement le champ de la comptabilit, mais il a des impacts majeurs sur les systmes d'information, la communication financire et les comptences l'intrieur de l'entreprise. Tous les dveloppements rglementaires rcents et venir autour de la communication financire et de la communication sur le dveloppement durable s'inscrivent aussi dans le projet IAS. Enfin, le passage aux normes IAS constitue une relle opportunit pour rexaminer la stratgie globale de communication financire de Leroy Merlin Groupe afin damliorer sa transparence gnrale.
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Conclusion
Toutes les socits europennes cotes sur un march rglement ou prparant
leur admission la cote d'un march rglement seront tenues d'laborer, au plus tard partir de 2005, leurs tats financiers consolids conformment aux normes comptables internationales, les IAS, adoptes par l'Union europenne. Lobjectif est d'amliorer le fonctionnement du march intrieur et garantir un fonctionnement harmonieux et efficace du march europen des capitaux.
D'ici 2005, l'application des IAS amliorera considrablement la qualit des tats
financiers des socits et accrotra progressivement leur comparabilit et leur crdibilit en certifiant la transparence de l'information financire aux investisseurs et aux autres parties intresses. La concurrence et la circulation des capitaux s'en trouveront grandement conf