Les militaires dans la seigneurie

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Texte mis à jour 2020, le 17 novembre. Les militaires dans la seigneurie Officiers, soldats, miliciens et capitaines de milice troupesdelamarine.org Deux types militaires : la milice et les troupes régulières Les habitants du pays ont tous été déclarés être des miliciens Copie de l’article L’organisation militaire en Canada : milice et troupes régulières par Karine Légaré, Société Pierre Boucher du patrimoine et d'histoire de la Côte-de-Beaupré et de l'Île d'Orléans, www.sph.com :

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Texte mis à jour 2020, le 17 novembre.

Les militaires

dans la seigneurie

Officiers, soldats, miliciens

et capitaines de milice

troupesdelamarine.org

Deux types militaires :

la milice et les troupes régulières

Les habitants du pays

ont tous été déclarés être des miliciens

Copie de l’article L’organisation militaire en Canada : milice et troupes régulières par Karine Légaré, Société Pierre Boucher du patrimoine et d'histoire de la Côte-de-Beaupré et de l'Île d'Orléans, www.sph.com :

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« Deux groupes militaires distincts s’occupèrent de défendre le pays en cas d’attaque : la milice canadienne et les troupes régulières nommées « de la Marine ».

La milice fut établie au Canada en 1649, mais ne devint officielle qu’en 1669, par l’intervention du roi Louis XIV. Elle fut tout d’abord constituée pour contrer la menace iroquoise, surtout présente dans les gouvernements de Trois-Rivières et de Montréal. Les soldats de la milice canadienne étaient essentiellement des habitants. Le colon de la Nouvelle-France fut à la fois agriculteur et soldat. Les besoins de défendre la colonie exigeaient la formation d’effectifs proprement canadiens. Les troupes en provenance de France arrivaient de façon irrégulière et le nombre de soldats était insuffisant. Le régiment de Carignan-Salières fut un des seuls contingents complets de soldats français à avoir foulé le sol canadien au 17e siècle. C’est pourquoi, le 10 mai 1682, le roi recommande

« d’aguerrir les habitans, les exerçant au maniement des armes, leur faisant faire de fréquentes revues et observant qu’ils aient tous chez eux les armes nécessaires pour s’en servir, au cas de besoin, faire défendre en Cas qu’ils fussent attaqués. »

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Miliciens entre 1700 et 1760. Copyright Francis Back. Usage à but éducatif non commercial.

Chaque paroisse avait au moins sa compagnie de milice constituée de 50 à 80 hommes. Tout habitant de 16 à 60 ans était tenu de faire son service militaire. Les miliciens se réunissaient pour s’exercer les dimanches et les jours fériés, une fois par mois. Par ailleurs, ils devaient compter sur leurs propres moyens pour s’armer. En temps de guerre, les armes étaient fournies à ceux qui n’en possédaient point, mais elles devaient être retournées le conflit terminé. Les miliciens n’avaient pas d’uniformes. Ils étrennaient leurs propres habits c’est-à-dire bottes sauvages, capot à capuchon serré à la taille par une ceinture fléchée, tuque de laine, mitaines et raquettes (voir illustration). L’habitant milicien était très agile pour la guerre d’escarmouche au milieu de la forêt. Il avait emprunté cette manière de combattre aux peuples autochtones, ce qui le différenciait nettement du soldat français qui se battait de façon très ordonnée. On note souvent dans la correspondance l’indiscipline des soldats canadiens qui se traduisait toutefois par un courage et une audace qui faisaient leur réputation auprès des dirigeants de la Nouvelle-France ...

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... En plus, dans sa localité, le capitaine s’occupait souvent de la voirie, de la justice et agissait à titre de consultant. Le capitaine détenait du gouverneur général une commission qui lui octroyait le droit et le pouvoir de faire exécuter les ordres provenant des instances supérieures. Pour le distinguer des miliciens, il portait l’épée et un hausse-col doré.

Les troupes régulières quant à elles, nommées fréquemment troupes ou détachement de la marine parce que relevant de ce Ministère, furent fondées en 1674 pour défendre les colonies françaises et les navires. Les soldats de ces troupes étaient payés et agissaient à ce titre de manière permanente. Plusieurs provenaient de France. Or, à partir de 1683, les troupes de la marine devinrent graduellement canadiennes en ce sens que le recrutement se fit de plus en plus auprès de la population du pays. De plus, la façon de faire la guerre des troupes françaises changea pour s’adapter à celle qui avait cours au Canada, la guerre d’embuscade. »

NOTE : Lire aussi « L’arrivée des Européens : les guerres du XVIIe siècle » Gouvernement du Canada, Ministère de la défense nationale.

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Un milicien : « Canadien en Raquette allant en guerre sur la

neige ». Bibliothèque et Archives Canada,

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Officiers et soldats

du

régiment de Carignan-Salières Plusieurs placés chez les habitants à titre de domestiques

Voir aussi www.migrations.fr

Louis XIV en 1667, deux ans après l’envoi du régiment de Carignan-Salières au Canada. À sa droite son ministre, Jean-Baptiste Colbert (père). Tableau par Henri Testelin. Détail du tableau Louis XIV à l'Académie royale des sciences. Musée Château de Versailles.

-1665 : environ 1200 officiers et soldats et surnuméraires du régiment de Carignan-Salières et des compagnies de Tracy sont débarqués en Nouvelle-France pour combattre les Agniers (l'une des nations iroquoises). Il n’existe pas de liste de ces 1200 soldats. En tout 24 compagnies, 20 dans le régiment de Carignan-Salières et les 4 compagnies commandées par le sieur Prouville de Tracy.

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Seulement 285 soldats sur environ 1200 ont pu être identifiés

jusqu’à maintenant

Une liste de 285 militaires de ces 1200 militaires a été reconstituée : 243 de Carignan-Salières et 42 des Compagnies de Tracy sont demeurés, se sont mariés ou sont demeurés célibataires au Canada sur les quelque 1200 militaires venus au Canada en 1665. Cette liste de 285 militaires a été établie à partir : 1° du Rolle des soldats qui se sont faits habitans de Canada en 1668, liste de 1668 qui ne fournit habituellement que leurs surnoms de guerre (400 surnoms de soldats dans 24 compagnies du régiment,

Un des feuillets de Rolle des Soldats du Régiment de Carignan-Salières qui se sont faits habitans de Canada en 1668. Entre autres sur ce feuillet, les surnoms de certains soldats de la compagnie de Naurois. Bibliothèque et Archives Canada.

2° des registres paroissiaux (leurs mariages etc, leurs présences à des actes de baptême, mariage, sépulture etc, des listes nominales d’abjuration, de confirmation et de la confrérie du scapulaire selon différentes dates,

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3° des actes notariés, 4° des documents judiciaires comme l’enquête du Conseil souverain sur la traite de l’eau-de-vie faite aux Autochtones. En 1668, dans le Rolle des soldats qui se sont faits habitans de Canada en 1668, les surnoms de 400 d'entre eux sont sur la liste de ceux qui ont décidé de s’établir dans la colonie. On ne connait l’âge de seulement 285 militaires demeurés et mariés au Canada, leur âge moyen étant de 24,5 ans, donc une armée jeune. Il faut ajouter plus d'une centaine de militaires des troupes (Carignan-Salières et Tracy) arrivés en 1665 (environ 113): ils sont décédés célibataires au Canada. Source : Michel Langlois et Marcel Fournier, Le régiment de Carignan-Salières, Éditions Histoire Québec, Collection Fédérations Histoire Québec, 2014.

En France avant le départ pour le Canada :

Il a fallu faire du recrutement pour compléter le

régiment

« On eut des difficultés à recruter des soldats pour compléter les compagnies de 50 hommes, que le roi voulait « bien faits bien vestus et bien armez » ; il fallut recourir à des gratifications pour encourager les capitaines à ce recrutement. Pour la compagnie du capitaine Salvaye de Trémont, «une des plus faibles» en nombre, on songea à détacher des soldats qui étaient en garnison à Brouage et dans l’île d’Oléron.» pages 171-172, Trudel, tome IV.

Le régiment de Carignan-Salières, cantonné à Marsal en Moselle, reçut l'ordre de se rendre à La Rochelle d'où il traverserait l'océan Atlantique pour aller combattre les Iroquois de la Nouvelle-France. À l'hiver 1665 le régiment a traversé la France d'est en ouest, de Marsal (Moselle) à La Rochelle et a fait un long cantonnement à Saint-Jean-d'Angély. Cette longue marche a été comme une campagne de publicité qui aurait dû faciliter le recrutement de nouveaux soldats. Mais le comportement de plusieurs soldats logés chez les habitants le long du trajet fut la cause de plaintes et d'interventions de la justice. Malgré tout, ce long périple à travers la France aurait interpelé plusieurs jeunes hommes sans avenir assuré et aurait exaspéré les opposants à tout ce qui était militaire.

Une des lettres de Jean Talon, 22-04-1665 : Talon au ministre du roi. La Compagnie des Indes était obligée de passer 400 hommes de travail au Canada, on en a recruté plus de 150 ici*, y compris 10 ou 12 filles ; 250 doivent être embarqués à Dieppe. Denys a dit à Talon connaître l'endroit exact où est la mine de plomb à Gaspé. Talon y dirigera le travail de vingt-cinq hommes qu'on y débarquera. Il fit la traversée de l’Atlantique sur le même navire que le nouveau gouverneur Courcelles. Les officiers du régiment de Carignan se disaient être heureux d'aller au Canada et travaillaient fort pour rendre leurs compagnies plus que complètes : plus de la moitié ont des surnuméraires. Lieu de rédaction de cette lettre : La Rochelle.» Bibliothèque et Archives Canada. * ici : La Rochelle.

Les 20 compagnies du Régiment de Carignan arrivent sur les côtes charentaises à la fin de l'hiver 1664-1665. Un recrutement dans les régions Aunis, Saintonge, Poitou et Angoumois permet de

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renforcer les troupes afin que chaque compagnie ait bien ses 50 hommes : cet appel réussit si bien que des surnuméraires sont inscrits avec les compagnies et certaines comptent jusqu'a 66 hommes. Après avoir défilé dans les rues de la ville de La Rochelle, le Régiment a quitté la rade rochelaise au printemps 1665 pour atteindre Québec. L'embarquement s'échelonne sur plus d'un mois. Source : Courriers de Jean Talon.

Jean Talon avait une solution

pour faire traverser plus d'immigrants. On ne sait pas si sa solution fut appliquée.

«Comme les navires en partance étaient déjà encombrés par les troupes et par les immigrants qu'on avait recrutés, Talon (encore à La Rochelle le 24 mai 1665) proposa qu'on achetât à Nantes d'un Hollandais "une petite frégate suédoise" : tout en servant à des habitants du Canada à charger des denrées, on pouvait mettre à bord des hommes de travail ou les "filles d'âge propre au mariage" qui se présenteraient ; même en payant 50 livres pour le passage de ces personnes, le roi y gagnerait encore.» Talon à Colbert, 24 mai 1665, La Rochelle. Rapport de l'archiviste de la province de Québec, 28. Cité dans Trudel, op.cit. p. 238

Le navire Le Cat de Hollande arrivé le 19 juin 1665 à Québec avait à son bord 155 de ces 429 immigrants recrutés par la compagnie des Indes occidentales et transportés au Canada aux frais du roi. Pour chacun de ces immigrants le roi a payé à la Compagnie des Indes occidentales 10 livres pour la levée, 30 pour l’habillement et 60 pour le passage. Source : Jacques Lacoursière, Histoire populaire du Québec, vol. I, Des origines à 1791, page 113. Des 155 immigrants qui étaient à bord du Cat, on a retrouvé 67 contrats d’engagement de 73 hommes engagés, tous passés chez le notaire Teuleron.

Un engouement sans précédent pour le Canada en 1665.

De nombreuses personnes s'étaient présentées au port de La Rochelle sans voir été recrutées ni admises au préalable par la Compagnie des Indes occidentales chargée de fournier 400 immigrants.

« beaucoup de gens se présentent pour la Nouvelle-France, ce qui évite ainsi au roi les frais de la levée et de l'avance qu'on accorde à ceux qu'on recrute ». Citations de parties de la lettre de Jean Talon au

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ministre Colbert le 24 mai 1665 à La Rochelle dans L'historien Marcel Trudel op. cit. p.238.

Les compagnies du régiment stationnées à Trois-Rivières et Cap-de-la-Madeleine

Hivernement 1665-66 : deux compagnies du régiment de Carignan-Salières à Trois-Rivières, Laubias et Vernon de Lafouille (Trudel, Histoire de la Nouvelle-France, tome IV p.178). Les soldats des compagnies de Laubias et de Froment étaient cantonnés à Trois-Rivières et ceux de la compagnie de Naurois (selon la déposition de Jean Crevier du 11 mai 1667) à Cap-de-la-Madeleine en 1666-67 : « … des soldats de monsieur de Nauroy, en garnison au Cap-de-la-Madeleine … » (Enquête sur la traite de l’eau-de-vie faite aux Sauvages, enquête menée par Le Conseil souverain en 1666-1667). La compagnie de Naurois, bien connue des Crevier, et après le retour en France du régiment, servit de garnison à Cap-de-la-Madeleine selon l'enquête de 1666-67 sur la traite de l'eau-de-vie et avait comme capitaine le sieur Beaudéduit, ce qui conduite à poser HYPOTHÈSE suivante à considérer : Pierre Parenteau aurait fait partie de cette garnison du bourg de Cap-de-la-Madeleine avant de s’établir sur l’île St-Joseph de la seigneurie de la Rivières St-François. Il y aurait acquis le nom de guerre « Lafontaine ». Mais ce n’est qu’une hypothèse : le véritable soldat portant le nom de guerre Lafontaine dans la Compagnie de Naurois était Jean Lariou dit Lafontaine (de Batiscan), ce qui est confirmé par de nombreux documents du greffe du notaire Latouche. On ne sait cependant pas s’il a pu terminer son mandat dans cette garnison.

Officier du régiment de Carignan-Salières. Par L. Rousselot, 1931. Extrait de migrations.fr

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Quelques critères pour vérifier l’appartenance d’une

personne au régiment de Carignan-Salières en 1665

*Quelques centaines d’habitants de la Nouvelle-France se sont joints au régiment on ne sait quand et d’autres lors des expéditions au pays des Iroquois de la nation des Agniers sur la rivière Mohawk dans le nord de l’État actuel de New York.

LES CRITÈRES de l’appartenance au régiment de Carignan-Salières :

1 – Les militaires de ce régiment ne figurent pas dans les recensements de 1666 et 1667 car ce régiment n’effectuait un séjour au Canada que pour une mission temporaire.

2 – Cette personne ne pouvait pas faire la traite des fourrures durant son séjour. Ce droit de faire la traite des fourrures n’était accordé qu’aux habitants du Canada.

3 – Cette personne a porté une fois au moins un surnom de guerre (sorte de matricule), ex. dit Larose, dit Desrosiers, dit Lafontaine etc. dans les manuscrits des archives.

4 - Son nom de guerre (matricule) figure sur le Rolle des soldats qui se sont établis au Canada en 1668 si ce soldat s’est établi au Canada une fois accomplie la mission du régiment. Il est parfois difficile d’associer un surnom de guerre à tel ou tel soldat.

5 – Cette personne est clairement identifiée comme appartenant au régiment de Carignan-Salières à l’enquête du Conseil souverain sur la traite de l’eau-de-vie en 1667 si elle y a comparu, ce qui ne fut pas le cas de Pierre Parenteau qui a témoigné à cette enquête en janvier 1667 à titre de domestique de Jean Crevier.

6 - Cette personne n’est jamais identifiée comme un habitant du pays, ni engagé ou 36 mois, ni comme un travaillant ni comme un volontaire, mais seulement comme soldat ou officier du régiment. Le soldat du régiment de Carignan-Salières n’est jamais dit habitant entre les étés 1665 et 1668 car il ne faisait que séjourner au Canada. Pour être considéré comme habitant du pays on devait avoir résidé au Canada durant une période de 3 ans. Les habitants du pays appartenaient à l’une des catégories suivantes après leurs trois années de résidences: seigneurs, professionnels (notaires, chirurgiens etc) marchands, artisans, paysans et domestiques. Les autres appartenaient à une catégorie de résidants temporaires (fonctionnaires, administrateurs, gouverneur général etc.).

L'abjuration de la foi protestante, la réception d’un scapulaire et du sacrement de la confirmation ainsi que la date d'arrivée au Canada ne sont pas des critères pouvant spécifiquement confirmer l'appartenance au régiment de Carignan-Salières : les immigrants arrivés en 1665 et recrutés par la Compagnie des Indes occidentales étaient aussi soumis à ces critères et n’étaient pas des soldats.

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EN DÉTAIL

Le mariage ou non de quelques officiers entre 1665 et 1668

Les simples soldats ne se seraient pas mariés avant d’avoir fait 3 années de résidence au Canada : plusieurs se sont donc mariés en 1668 avec des filles du roy envoyées par le roi et son ministre cette année-là, arrivées à Québec tout juste avant le retour en France des soldats qui ont préféré ne pas s’établir au Canada. On note cependant que plusieurs officiers du régiment se sont mariés plus tôt que les soldats de leur compagnie, mais une fois que la mission du régiment au Canada fut terminée en 1667.

1 - Antoine Pécaudy, sieur de Contrecœur, capitaine de la compagnie Contrecœur, marié le 17 septembre 1667 à Montréal ; 2 - Michel-Sidrac Dugué de Boisbriant, lieutenant de la compagnie Dugué, marié le 7 novembre 1667 à Montréal ; 3 - Roch Thoery sieur de Lormeau, enseigne, marié le 5 décembre 1667 à Québec ; 4 - André Achin dit St-André ou Demazures, de la compagnie Dupras (De Porte), sergent, marié le 24 octobre 1667 à Trois-Rivières ; 5 - René Gaulthier sieur de Varennes, lieutenant de la compagnie de Laubias, marié le 26 septembre 1667 à Trois-Rivières avec une fille du gouverneur Pierre Boucher sieur de Grosbois; 6 - Pierre Mouet sieur de Moras, enseigne de la compagnie de Laubias, marié le 8 avril 1668 à Trois-Rivières ; 7 – Pierre de St-Ours, capitaine de la compagnie de St-Ours, marié le 8 janvier 1668 à Champlain.

Les militaires ne devaient pas être recensés

Aucune personne recensée en 1666 et 1667 ne peut être inscrite sur une liste des officiers et soldats du régiment de Carignan : « Tous les habitants établis sur les rives du Saint-Laurent devaient en principe être recensés, à l'exclusion des militaires et d'une partie de l'Administration, qui comprenait des fonctionnaires de passage ». Extrait de Population du Canada aux recensements de 1666 et 1667, par Hubert Charbonneau et Jacques Légaré, article paru dans Population, année 1967, vol. 22, n°6, page 1031.

La traite des fourrures, un privilège des seuls habitants

« En Nouvelle-France, aux XVIIe et XVIIIe siècles, les habitants sont des propriétaires fonciers indépendants qui exploitent une habitation. C’est un statut avec des obligations et des privilèges correspondants. Par exemple, au début de la colonie, seuls les habitants avaient le droit de faire la traite des fourrures à petite échelle. La traite était interdite aux engagés, aux volontaires et aux soldats. Les habitants se distinguent de la main d’œuvre agricole engagée (domestiques) et de ceux dont le séjour sur une terre est considéré comme temporaire (laboureurs, manœuvres, employés saisonniers. » Extrait de encyclopediecanadienne.ca, article « habitant ».

Marcel Fournier à propos d’une autre catégorie appelée Les engagés : www.marcel-fournier.com article « La page de Marcel Fournier ». Extrait : « L’engagé est un homme de moins de 26 ans, en bonne santé, et qui accepte par contrat de servir un employeur au Canada pour une période qui est généralement de 36 mois. Son engagement en France comprend le passage aller-retour sur des navires marchands, un salaire d’environ 75 livres par année, une avance d’une année de salaire et un montant pour l’habillement. Une fois au pays, il a l’obligation de servir ses maîtres et doit se

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soumettre à plusieurs restrictions dont le droit d’acquérir des biens, de se marier, de faire du commerce, etc. Au terme de son contrat, l’engagé peut retourner en France ou s’établir dans la colonie. Il peut désormais devenir propriétaire, se marier et fonder une famille. » « Les engagés, tant et aussi longtemps qu’ils sont liés à l’employeur, n’ont aucun droit et demeurent soumis à leur maître jusqu’au terme de leur engagement. »

Année 1665 d’immigration

Les surnuméraires du régiment

et les autres immigrants civils.

Talon a placé plusieurs surnuméraires du régiment

chez des habitants qui en avaient besoin d’eux

pour leur établissement.

La Compagnie des Indes occidentales a envoyé

429 personnes (non militaires) en Nouvelle-France en

cette année 1665.

Lettre de Jean Talon au ministre Colbert du 21 Mai 1665, envoyée de la Rochelle.

Des soldats réguliers et surnuméraires furent mis à la disposition des habitants du pays ou à contribution s’ils avaient des métiers utiles.

Au départ des compagnies de la Rochelle, Jean Talon signale dans une lettre au Ministre Colbert, que certaines d’entre elles comptaient jusqu'à 66 hommes au lieu de cinquante. Dans cette lettre, il explique pourquoi il y a des surnuméraires dans les compagnies du régiment de Carignan-Salières. Il a demandé qu’on reçoive à bord d’un autre navire les gens qui continuent de se présenter pour la Nouvelle-France. Il compte envoyer chez les habitants certains surnuméraires du régiment dont la profession les rendra plus utiles au public. On pourra aussi donner à chaque soldat de métier quelque occupation utile quand il ne fait pas la guerre. Il se propose de « choisir les plus habiles gens de tous métiers et de former de chacun des ateliers » et d’engager « les maitres à prendre des apprentis » pour « multiplier et perpétuer chaque espèce de métier ». Ces surnuméraires étaient à bord du vaisseau Le Jardin de Hollande parti de La Rochelle le 22 juin 1665 et arrivé à Québec le 12 septembre suivant.

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Certains soldats furent libres après la construction des forts de la rivière Richelieu. Étant engagés comme surnuméraires, certains, surtout les charpentiers, auraient obtenu leur libération en 1666, après la construction des forts du Richelieu. La profession de charpentier était un métier très important pour la colonie et Jean Talon préfère voir ces hommes au service du pays par leur métier, plutôt que par les armes.

Au moment de l'embarquement des immigrants et du millier d'officiers et soldats du régiment de Carignan-Salières en avril et mai 1665 à La Rochelle, l'intendant Jean Talon était bien conscient de la nécessité d'offrir aux habitants du pays des jeunes hommes en santé qui seraient leurs domestiques durant une période de trois années, suite à laquelle durée de trois ans ils deviendraient libres de travailler soit chez quelqu'un d'autre de leur choix, ou de se faire concéder une terre pour s'y établir ou même de retourner en France.

La plupart des immigrants ont d’abord servi comme domestiques

La plupart des immigrants civils de 1665 et plusieurs surnuméraires du régiment de Carignan-Salières, ont d'abord servi comme domestiques chez les habitants du pays pour les aider dans leur pénible tâche de défricher leurs terres, de les rendre labourables et d'y semer du blé. Les habitants déjà établis ne rataient pas une occasion de d’engager des domestiques, lesquels se faisaient rares au 17e siècle. Dans les colonies américaines on fonctionnait à peu près de la même manière qu’en Nouvelle-France en ce qui concernait les nouveaux arrivants.

Dans les colonies anglaises

« … la moitié de l’ensemble de la population immigrante des treize colonies continentales étaient composée de domestiques … ». Bessière, à propos des colonies anglaises sur l’Atlantique, Bessière, op. cit. p.29.

Au Canada

« ... il semble raisonnable de considérer que ... pour l'ensemble du régime français, les domestiques représentaient probablement plus du tiers de l'immigration brute au minimum. » Bessière, op. cit. p. 68.

« la plupart de nos habitants qui sont icy sont des gens qui sont venus en qualité de serviteurs et après avoir servy trois ans chez un maitre se mettent à eux ». PIERRE BOUCHER DE GROSBOIS en 1663, cité dans et dans L. Campeau, Les Cent-Associés et le peuplement de la Nouvelle-France, Montréal, Éditions Bellarmin, 1974, p.138.

Le nouvel immigrant durant ces trois premières années n'était pas libre de se mouvoir dans la colonie. Il était encadré par un habitant bien établi. L'engagement du nouvel immigrant Pierre Gilbert par Martin Foizy de Batiscan à la Côte Saint-Éloi (1666-07-06) puis par Claude Houssart de Cap-de-la-Madeleine (1666-11-14) est intéressant à cet égard (voir le greffe du notaire Latouche à ces deux dates). C’est conformément aux vues de Jean Talon que des surnuméraires devinrent domestiques chez des

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habitants de Nouvelle-France qui en avaient bien besoin dans leur pénible établissement. Cette politique avait été élaborée en France avant le départ de La Rochelle en 1665.

Le Conseil souverain distribuait les domestiques

aux habitants, mis à part ceux qui avaient été recrutés

en France pour le compte de certains habitants

En 1664 seulement un petit nombre des 300 engagés arrivés à Québec aurait signé un contrat d’engagement envers un maître déterminé avant de quitter la France.

Le Conseil souverain a décidé qu’il valait mieux de ne

pas donner tout de suite une terre aux arrivants et de

leur faire faire un apprentissage de 3 ans.

1 – À partir de 1664 le Conseil souverain a obligé les nouveaux arrivants à servir pendant trois ans avant d’être libres de repartir ou de s’établir. 2 – Les habitants qui engageaient des immigrants comme domestiques devaient remettre ou rembourser, pour chaque nouvel engagé, les 35 livres que celui-ci avait reçues en France comme avance sur son salaire. 3 – Étant donné que les immigrants venaient au Canada aux frais de l’État, le Conseil souverain voulait que tout le pays en profitât et a mis en place des barèmes. Ainsi Québec et sa région immédiate eurent droit aux deux tiers des immigrants ; un sixième aux Trois-Rivières et au Cap-de-la-Madeleine; l’autre sixième à Montréal. Les serviteurs ou domestiques engagés devaient s’en tenir au maître qu’on leur avait assigné. Un serviteur devait avoir un congé par écrit de son maître pour être réaffecté par le Conseil souverain à autre maître. Source : Trudel, op. cit., pages 58-59. Ce fut le cas de Pierre Gilbert envers Martin Foisy.

« Dans la mesure où ces contrats sont cédés aux colons une fois ces marchands rendus au Canada, nous pensions retrouver quelques traces de ces transactions dans les actes notariés canadiens et ainsi identifier l’employeur à qui allait accueillir tel ou tel engagé. Il n’en a rien été. Ce constat interroge sur l’existence éventuelle d’une entente non-écrite entre les marchands et quelques colons habitués à négocier avec eux … … à partir des recensements, 75 contrats concernant 75 engagés, étaient admissibles pour cette enquête … … Précisons que ces engagements ont tous été signés par Gaigneur durant l’année 1665. Il est possible qu’ils aient été contractés au profit de la Compagnie des Indes Occidentales, Gaigneur étant devenu un de ses directeurs, mais les actes ne le disent pas. Ils spécifient en revanche que ces travailleurs sont engagés à Pierre Gaigneur. »

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Source : Bessière op. cit. p.115.

Le beau-frère de Jean Crevier, Pierre Boucher alors habitant de Trois-Rivières, s’était fait recruter et engager le 16 mars 1649 en France un domestique par le jésuite Jean Liégeois devant le notaire Teuleron. Bessière, op. cit p.113.

Jean Crevier et Pierre Boucher se sont joints avec le régiment de Carignan-Salières lors des expéditions au pays des Iroquois-Agniers en 1666.

Jean Crevier s’était joint à la première expédition du régiment Carignan-Salières en janvier 1666 et son beau-frère Pierre Boucher à la deuxième expédition en septembre de la même année.

La faible immigration de l’année 1666

Après celle de 1665, l’immigration de l’année 1666 fut décevante malgré les huit navires venus à Québec : ils transportaient seulement deux engagés et les 35 personnes que la compagnie des Indes occidentales avait recrutées pour le compte d’habitants du Canada. L’intendant Jean Talon avait été prévenu qu’on ne pouvait espérer un plus grand nombre d’immigrants puisque la France était en guerre contre l’Angleterre et la Hollande. L’historien Marcel Trudel a précisé que les frais occasionnés par l’envoi de ces 35 immigrants ont été remboursés par les habitants canadiens qui les ont pris à leur service.

Jean Talon devenu plus sévère sur l'âge et les caractéristiques

personnelles, physiques et psychologiques des immigrants

Le 29 octobre 1667 il a écrit au ministre Colbert pour qu'à l'avenir on n'envoie au Canada que des hommes qui sont âgés entre 16 ans et 40 ans et qui ne seront pas ou ne deviendront pas dépendants de l’État telles que les personnes souffrant de folie ou de maladies habituelles, les estropiés et les fils de familles envoyés de force au Canada.

« Qu'il soit deffendu a ceux qui seront chargés des levées des passagers pour le Canada d'envoyer aucun homme qui ne soit audessus de seize ans et audessous de quarante parce que tout ce qui est audessus de seize ans de l’un de ces aages et audessous de l’autre ne peut accomoder ce pays et ne laisse pas de couster au Roy. Que pareillement deffenses soient faites d’en faire passer aucun fol,

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estropié, malade de maladies habituelles, ou fils de familles pris par force parce que ces sortes de personnes sont a charge au pays ou le (devienne) »

Re : cité en partie dans Histoire de la population du Québec, vol. I, page 113, par Jacques Lacoursière et plus amplement dans Naissance d'une population, par Hubert Charbonneau et autres, Presses de l'université de Montréal, page 8. Et dans RAPQ 1930-1931, page 87.

Les soldats envoyés au Canada n’étaient pas des résidents :

ils n’avaient aucun privilège

Les soldats du régiment de Carignan-Salières ne pouvaient se marier, faire la traite des fourrures,

ni même se faire concéder une terre. Ils n’avaient aucun droit. Leur séjour était considéré

comme temporaire. Après leur démobilisation en 1668, les officiers et du régiment de Carignan-

Salières qui s’établirent au Canada furent considérés comme des habitants du pays avec tous les

privilèges qui se rattachaient à ce statut d’habitant. La non-jouissance de ces avantages, de leur

arrivée en 1665 jusqu'à trois ans plus tard en 1668, devrait servir de critère pour déterminer si

un immigrant était ou non un soldat de Carignan-Salières.

L’établissement des officiers et des soldats du régiment

avait été planifié assez tôt

Extrait de l'article S'habituer dans le pays» Facteurs d'établissement du soldat en Nouvelle -France à la fin du grand siècle, par André Sévigny, paru dans Les Cahiers des dix, n°46, 1991, pages 62 et 63.

« La mise en œuvre d'une politique royale

Au cours des siècles, le recours aux soldats pour coloniser des pays conquis ou nouvellement découverts fut une politique maintes fois mise de l'avant par les dirigeants de diverses puissances. Les légionnaires de César et les guerriers francs de Clovis o u de Charlemagne sont, à cet égard, exemplaires. Est-ce à dire qu'ils auraient servi de modèles au jeune Louis XIV, lorsqu'en 1664 il fut confronté à l'urgente nécessité de soustraire sa colonie du Saint -Laurent à la menace iroquoise et, en même temps, de la peupler ? Si l'on en croit Emile Salone, «l'idée de faire contribuer les troupes à l'augmentation de la colonie date du moment même où l'on commence à les lever», c'est-à-dire de 1665. Mais, prétend-t-il, c'est l'intendant Talon qui, rencontrant à La Rochelle les compagnies de Carignan sur le point de passer avec lui en Nouvelle -France, aurait concocté ce plan de colonisation militaire. Pourtant, dans le « mémoire du roi pour servir d'instruction à l'intendant Talon », daté du 27 mars 1665, il est écrit :

Le Roy désire que led. S r Talon invite les soldats [...] à demeurer dans le pays en faisant à chacun d'eux une légère gratification au nom de Sa Ma té pour leur donner plus de moyens de s'y establir, et leur procure mesme, des anciens habitants, quelques terres déffrichées outre celles qu'il pourra leur accorder pour les mettre en culture.

Initiative royale ou non, le souverain s'empressa de mettre en œuvre ce dessein de peuplement sitôt la paix retrouvée, en 1667. Quant à l'assistance promise, elle prit plusieurs formes : terres, hardes, vivres, outils et instruments, argent et même filles à marier furent mis dans la balance, afin de convaincre le soldat de « s'habituer dans le pays ». Non seulement devait-il prendre le

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parti de demeurer dans la colonie, mais encore lui fallait-il persévérer dans cette voie ; en d'autres mots, il devait affronter victorieusement le pays et ses misères, malgré son dénuement et son inexpérience.

La carte de Nicolas Lallemant de 1669, Cours du Saint Laurent depuis le Sault de Saint Louis jusqu’à l’Isle aux grues , montre quels officiers et notables s’étaient vus promettre et octroyer une seigneurie qui leur sera officiellement concédée en 1672. On y lit entre autres : Les habitations du Sieur Sorel, Habitation du S r de Memereil (Manereuil) à la Riviere du Loup, Habitation du S r. Moras à la Riviere Nicolet, Hab on du Sr. Contrecoeur, Habon du Sr. St.Ours, Habitation du S r. Outré (Autray), Habon du Sr. Gamelin (beau-frère de Jean Crevier et traiteur de fourrures) , Habon du Sr. Boucher (beau-frère de Jean Crevier), Habon du Sr. Varenne (gendre de Pierre Boucher) etc.

Carte entière de Nicolas Lallemant, 1669 : Carte du cours du Saint-Laurent depuis le Sault de Saint-Louis jusqu’à l’Isle aux grues. BnF Gallica. Usage à but éducatif .

Partie « ouest » de la carte dont Montréal

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Deux images superposées extraites de cette carte ancienne de l’année 1669.

CELLE DU HAUT illustre la rive nord, lac St-Pierre, au-dessus de la rive sud de ce même lac du fleuve St-Laurent. On y voit la rivière du Loup ou St-Antoine et le domaine seigneurial de Manereuil (fils d’une mère Parenteau). On y lit que le seigneur du lieu, Charles Du Jay sieur de Manereuil, y était déjà établi en 1669.

ET AU-DESSOUS UNE DEUXIÈME IMAGE, CELLE DU BAS, pour la Partie du centre, rive sud, lac St-Pierre. On y aperçoit, vers la gauche, la rive « ouest » du Richelieu, habitée, et sur la rive de la rivière Richelieu « est » on y voit le fort. Au centre de cette deuxième image : Rivière St-François (appelée par erreur du nom de son principal chenal : le Tardif), emplacement de la seigneurie de Jean Crevier ne figure pas

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encore comme telle sur des cartes car il l’aurait acquise de son beau-frère Pierre Boucher sur billet sur le tard de cette année 1668.On avait pris l’habitude d’appeler Tardif la rivière St-François. Ici, sur cette carte, la rivière Yamaska (des Savanes) est par erreur appelée St-François. Les baies de St-François et de La Vallière n’ont pas les dimensions qu’elles avaient réellement.

Partie « est », rive sud, région de Québec

Anciens soldats

ou surnuméraires du régiment de Carignan-Salières établis dans la seigneurie de Saint-François

Des soldats du régiment se sont établis à la seigneurie de Saint-François comme

cultivateurs et/ou traiteurs de fourrures, permanents ou temporaires, ou comme

domestiques. Ils ont tous portés un nom de guerre.

Des preuves explicites ou d'autres de concordance démontrent qu'ils

appartenaient au régiment de Carignan : principalement des documents d'archives

relatant leurs noms avec le nom de leur compagnie dans ce régiment, et autres

Page 21: Les militaires dans la seigneurie

preuves cependant faibles : dates d'abjuration du calvinisme, dates de

l'administration du sacrement de la confirmation et de la réception du scapulaire

du Mont-Carmel en général le jour de leur arrivée ou dans les jours suivants à

Québec ou circonstances significatives.

1 - Couturier dit Labonté, Gilles. Appartenance au régiment de

Carignan-Salières non explicite.

Arrivée à Québec : 19 août 1665 ; sacrement de confirmation : 24 août 1665 à Québec ; réception du scapulaire du Mont-Carmel : 26 août 1665 à Québec. Co. de Saurel. Il pourrait être retourné en France en 1668 avec ce qui restait du régiment de Carignan-Salières, s'y être marié et être revenu au Canada par la suite vers 1676. Propriétaire voisin (Labonté) par sa deuxième femme, du côté sud-est de la terre de Pierre Parenteau dit Lafontaine, après son mariage en deuxièmes noces en 1692 avec la veuve de Jacques Maugras, île Saint-Joseph à Notre-Dame-de-Pierreville (ancienne seigneurie de Saint-François du sieur Jean Crevier). Voir Gilles Couturier dit Labonté sur les lots 39 de l'île Saint-Joseph et dans Procès de Jean-Baptiste Dubord dit Latourelle sous l'onglet Justice. Appartenance au régiment de Carignan acceptée par Michel Langlois, Marcel Fournier et par René Jetté. Appartenance aussi reconnue par migrations.fr et Fichier Origine. Prouvée : Preuve par concordance de lieux et dates.

2 - Faure dit Laprairie, René. Pas de preuve explicite

d'appartenance au régiment.

Célibataire. Il fut parrain au baptême de Marie-René Parenteau, fille de Pierre Parenteau et Madeleine Tisseran en 1677. Supposé soldat de la compagnie de Naurois. Soldat figurant dans la catégorie « Militaires célibataires de la compagnie Naurois décédés au Canada » dans Michel Langlois et Marcel Fournier 2014. René Fort (le Fort, Faure) dit Laprairie né vers 1649. Origine inconnue. Il aurait été soldat de la compagnie de Naurois au régiment Carignan, embarqué sur la Justice à La Rochelle, arrivé 14-09-1665 à Québec ; le surnom Laprairie apparaît en 1668 sur le rôle (rolle) des soldats demeurés au Canada. Voir René Faure dans www.migrations.fr. Il y eut un dénommé Jean Lefort dit Laprairie, fils d'Isaac Lefort et d'Anne Thibault, né vers 1669 à Saint-Jean-d'Angély, marié le 21 novembre 1696 à Laprairie (contrat de mariage Adhémar 1696-11-20, insinué 1696-11-20) avec Marguerite-Françoise Moreau, fille du roi. Décédé célibataire après 1688 au Canada selon Michel Langlois et Marcel Fournier, 2014, op.cit. p. 63. René Fort dit Laprairie : cultivateur à la seigneurie Rivière Saint-François de Jean Crevier. Comme plusieurs soldats de la compagnie Naurois, cantonnée au Cap-de-la-Madeleine, il ne tarda pas à s’intéresser à la traite des fourrures et devint un coureur des bois. À cause de ses activités de coureur des bois, il fut souvent impliqué en justice. (Cahier des Dix n°7, p.135 ; Michel Langlois et Marcel Fournier 2014).

-1671-10-24 : notaire Antoine Adhémar, Société de ferme faite à Pierre Parenteau dit Lafontaine et René Faure (Lefort, Fort) dit Laprairie par Jean Crevier, de Saint-François. Acte absent et cité dans Adhémar 1672-01-17.

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3 - Gauthier dit Lorange, Jacques. Hypothèse d’appartenance au

régiment acceptable par son lien avec le capitaine Laubias. Compagnie de Laubias, régiment de Carignan-Salières. Demeuré célibataire. Arrivé fort probable à Québec le 14 septembre 1665 ; abjuration du calvinisme : le 14 septembre à l'Hôtel-Dieu (l'hôpital de Québec) en présence du capitaine Laubias. Sacrement de confirmation le 6 juin 1666. Né vers 1636 et originaire de Champdeniers, Deux-Sèvres. Militaire célibataire de la compagnie Laubias décédé à Montréal, Canada.

Il y eut deux Jacques Gaulthier

Le premier fut confirmé à Québec le 25 juillet 1665 à l'âge de 19 ans (PRDH) ; il y fut recensé à Québec en 1666 à l'âge de 20 ans (PRDH). Le second, celui du régiment de Carignan, abjura d'abord la foi protestante à Québec le 14 septembre 1665 à l'hôpital de Québec (PRDH) et fut confirmé l'année suivante le 6 juin 1666 à Québec (PRDH). Compagnie de Laubias. Il a signé plusieurs actes notariés, vente de terre, concession de terre etc. par Jean Crevier à Saint-François en mars et 28 février et 2 mars 1684. Jacques Gaultier dit Lorange fut impliqué dans des actes notariés 5 nov. 1672 avec Pierre Parenteau dit Lafontaine, et dans d’autres actes plus tard. Jacques Gauthier dit l’Orange était un huguenot originaire de Champdeniers-Saint-Denis, département de Deux-Sèvres, en Poitou lors de son arrivée au Canada le 12 septembre 1665 : Appartenance à la compagnie de Laubias du régiment de Carignan-Salières acceptable à cause de la présence du capitaine Laubias à son abjuration. Appartenance au régiment reconnue par Michel Langlois en 2004, non acceptée par Michel Langlois et Marcel Fournier en 2014 ni par René Jetté. Voir aussi www.migrations.fr

Abjuration de Jacques Gauthier dit Lorange le 14 septembre 1665 à Québec. Bibliothèque et archives

nationales du Québec.

Il figure en 1697 et en 1706 dans le Cahier de François Renou dit Lachapelle (conservé aux Archives du Séminaire de Nicolet cote : F238/E12/8) comme « Lorange domestique agé 70 » à l'emploi de Jacques (en fait Joseph) Hertel et de Catherine Philippes en 1706.- Sous le nom de Jacques Gaulthier dit Lorange il fut présent à Sorel le 10 janvier 1678 au mariage de Jean-Baptiste Patissier et de Marie Giguière à Sorel et il est dit résider à Rivière Saint-François.

Page 23: Les militaires dans la seigneurie

Il aurait toujours vécu à Saint-François. Voir Jacques Gauthier dit Lorange, terre du Rapide lot n°71.

4 - Luton dit BonVouloir, Gilles. Appartenance au régiment non

démontrée.

Demeuré célibataire. Compagnie de Petit, domestique de Jean Crevier en 1684-1685. -1684-08-17 : engagement de Gilles Luton dit Bonvouloir à Jean Crevier. (Notaire Sévérin Ameau). Acte dont l’encre a beaucoup pâli, la moitié du texte étant illisible. Ce contrat correspond au texte habituellement utilisé par les notaires. Aucun document d’archives ne prouve cependant qu’il ait fait partie du régiment de Carignan-Salières. Appartenance au régiment de Carignan-Salières acceptée par René Jetté mais non par Michel Langlois.

Pierre Parenteau ne faisait pas partie du régiment de Carignan-Salières

lors de l’arrivée de ce régiment à Québec en 1665

Le cas de Pierre Parenteau dit Lafontaine : en 1669 et

seulement après le départ du régiment en 1668, il aurait

fait partie de la Compagnie de Naurois qui servait de

garnison à Cap-de-la-Madeleine. Hypothèse.

Pierre Parenteau est arrivé en 1665 au Canada grâce à la Compagnie des Indes

occidentales chargée de transporter des immigrants désireux de s’établir au Canada. Il

n’est donc pas venu au Canada avec le régiment de Carignan-Salières car il n’en faisait

pas partie. Il serait devenu en 1668 habitant du pays après les trois années de

résidence obligatoire et se serait engagé en octobre 1668. Puis vers 1669 il s’est

engagé dans la Compagnie de Naurois du régiment de Carignan-Salières, laquelle

Compagnie de soldats servait de garnison dans son bourg de résidence de Cap-de-la-

Madeleine. Avant le retour du régiment en France, Prouville de Tracy avait décidé que

la Compagnie de Naurois resterait au bourg de Cap-de-la-Madeleine pour servir de

garnison peu coûteuse aux frais du roi. Cette garnison aurait été la seule occasion pour

Parenteau d’être soldat et ainsi d’avoir acquis le nom de guerre (ou matricule)

Lafontaine qu’il ne porte jamais dans les documents d’archives d’avant 1670. Il est à

noter que les listes du régiment de Carignan-Salières datent de 1668 et qu’elles

peuvent compter des soldats qui ont remplacé des soldats décédés ou déserteurs. De

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plus ces listes tardives de 1668 ne contiennent que les surnoms de ces soldats de la

compagnie de Naurois qui avaient choisi de s’établir au Canada.

Le véritable soldat « dit Lafontaine » de la garnison du Cap-de-la-Madeleine, du moins

jusqu’à la fin de décembre 1668, fut Jean Lariou dit Lafontaine, appartenant à la

Compagnie de Naurois et résidant à Batiscan : il s’était blessé au pouce de la main

droite en juin 1668 et a dû recevoir les soins de deux chirurgiens. Pierre Parenteau l’a-

t-il remplacé dans la garnison de Cap-de-la-Madeleine au début de 1669 ? Voir le cas

Lariou dans Ancêtres des Parenteau d’Amérique, onglet Les habitants et leurs terres,

page de l’ÎLE ST-JOSEPH, lot 38.

Pierre Boucher en 1663 :

«la plupart de nos habitants qui sont icy sont des gens qui sont venus en qualité de serviteurs et après avoir servy trois ans chez un maitre se mettent à eux». -Bessière, Arnaud, article Le salaire des domestiques au Canada au XVIIe siècle, dans Histoire, Économie et Société, Décembre 2008, 27e année, p. 11 et L. Campeau, Les Cent-Associés et Le peuplement de la Nouvelle-France, Montréal, Éditions Bellarmin, 1974, p.138.

CI-DESSOUS : les militaires ou prétendus comme tels du

régiment de Carignan-Salières, en lien avec le seigneur Jean

Crevier ou avec sa seigneurie de La Rivière Saint-François, mais

sans y avoir résidé.

-

1 - Adhémar dit St-Martin, Antoine. Notaire. Prétendu soldat de la Compagnie de

Saurel. Notaire ayant rédigé les actes des premières concessions de terre faites par Jean Crevier en 1673. Appartenance au régiment non prouvée. « Parmi les militaires débarqués à Québec avec M. Chastelard de Salières, le 17 août 1665, était un soldat nommé Saint-Martin, de la compagnie de M. de Saurel, en qui on est tenté de reconnaître Antoine Adhémar, d’autant que c’est à Sorel que ce dernier commença sa carrière civile, comme notaire royal, en 1668. (Adhémar aurait donc, selon toute vraisemblance, participé à la première expédition contre les Agniers, une des cinq nations iroquoises.) » Extrait du Dictionnaire biographique du Canada, en ligne, vol 2, article Adhémard de Saint-Martin, Antoine. Preuve explicite d'appartenance au régiment de Carignan-Salières confirmée par sa présence au

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contrat de mariage de Jean Beaune (Baune) le 24 juillet 1667 devant le notaire Rageot comme faisant partie de ce régiment et reconnue par Michel Langlois en 2004, par Michel Langlois et Marcel Fournier en 2014 mais comme probable par René Jetté. Voir aussi par migrations.fr.Appartenance au régiment de Carignan-Salières incertaine.

2 - Babie, Jacques, marié à Jeanne Dandonneau. Marchand à Champlain. Compagnie de St-

Ours. Il a été confirmé à l'âge déclaré de 28 ans à Québec le 6 octobre 1665 (PRDH) : ses nom et prénom sont explicitement désignés. Trois de ses enfants se sont mariés avec des enfants du seigneur Jean Crevier. Appartenance au régiment de Carignan-Salières vraisemblable et reconnue par Michel Langlois en 2004, par Michel Langlois et Marcel Fournier en 2014 et par René Jetté. Compagnie de Saint-Ours. Voir aussi www.migrations.fr

3 - Badaillac dit Laplante, Louis. Compagnie de Froment. Né vers 1644. Sacrement de

confirmation à Chambly le 20 mai 1668. Père de Gilles Badaillac (Badayac dit Laplante) marié 3 fois et marié à Saint-François. Voir son lot sur l’île du Fort. Appartenance au régiment de Carignan-Salières peu probable mais reconnue par Michel Langlois, Marcel Fournier et René Jetté.

4 - Banliat (ou Banliac) dit Lamontagne, François. Né vers 1646. Son surnom

Lamontagne apparaît sur une liste d'immigrants du régiment de Carignan-Salières établis dans la seigneurie de Manereuil (Louiseville, Maskinongé). PRDH vers 1668. Arrivé à Québec sur le navire La Justice le 14 septembre 1665. Appartenance à la compagnie La Fouille du régiment de Carignan-Salières fort probable en raison de la concordance des dates et lieux et reconnue par Michel Langlois, Marcel Fournier et par René Jetté. Voir aussi www.migrations.fr

5 - Beaudéduit, Louis-Antoine de, sieur des Roussiers. Lieutenant dans le régiment

de Carignan-Salières. Appartenance au régiment de Carignan-Salières dans la compagnie de Naurois prouvée. Voir aussi www.migations.fr Il a remplacé le capitaine Naurois retourné en France en 1667 avant le retour du régiment en France en 1668.

La Compagnie de Naurois fut stationnée à Cap-de-la-Madeleine à titre de garnison après le retour du régiment en France. Beaudéduit a remplacé Naurois à partir du retour de celui-ci en France en 1667.

-1668-01-06 : Latouche notaire, Cap-de-la-Madeleine, contrat de mariage de Charles Vauvril

sieur de Blasson, de Cap-de-la-Madeleine, avec Françoise Lepelé, de Trois-Rivières.

« ... le tout faict du consentement des parents & amys dudict Sieur de Blasson Scavoir d'escuyer Louys Anthoine de Beaudeduit Sieur des Roussiers habitant lieutenant dans le régiment de Carignan Sallieres commandant au service du Roy en cedict lieu du Cap ... »

6 - Bonneau dit La Grave, Jean, vrai soldat de la Compagnie de Naurois : voir enquête sur la

traite de l’eau-de-vie 1667 sous l'onglet Justice. Il a reçu le scapulaire du Mont-Carmel le 21 septembre 1665 à Québec. Appartenance à la compagnie de Naurois dans le régiment de Carignan-Salières avec preuve explicite dans l’enquête sur la traite de l’eau-de-vie en 1667, appartenance reconnue par Michel Langlois en 2004 mais non reconnue par Michel Langlois et Marcel Fournier en 2014, ni par René Jetté. Voir aussi www.migrations.fr

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7 - Brouillet dit Laviolette, Michel. Compagnie Petit. Témoin au contrat de service entre

Marguerite Hertel et le farinier Jean Lecomte, 1685-03-24, à la seigneurie de Saint-François, notaire Adhémar. Il aurait reçu le sacrement de confirmation en mai 1666 à Québec. Appartenance au régiment de Carignan-Salières non prouvée. Appartenance au régiment reconnue par Michel Langlois en 2004, Michel Langlois et Marcel Fournier en 2014 et René Jetté. Voir aussi www.migrations.fr

8 - Gerlais, Du, dit St-Amand, Jean (Desjarlais). Locataire d'une maison appartenant à

Christophle Crevier dans la Basse-ville de Québec le 3 juillet 1662 (notaire Audouart). Appartenance au régiment de Carignan-Salières inexistante, mais appartenance à ce régiment sous le nom de Jean-Jacques Jacquet dit Gerlaise, appartenance supportée par Michel Langlois en 2004, par Michel Langlois et Marcel Fournier en 2014 et par René Jetté. Il pourrait s'être joint au régiment plus tard. Voir Jean Gerlais dans Propriétés de Christophle Crevier, Basse-ville de Québec, année 1662. Établi à Louiseville, comté de Maskinongé. Voir aussi la compagnie La Fouille sur www.migrations.fr

9 - Du Jay sieur de Manereuil, Charles, enseigne de la compagnie de Lafouille, seigneur

de la Rivière-du-Loup (seigneurie de Manereuil à Louiseville, Maskinongé) ; il est retourné en France endetté en 1672. Appartenance au régiment de Carignan-Salières prouvée. Voir Bagarre à l'auberge de Jean Crevier à Cap-de-la-Madeleine en 1669. Voir aussi www.migations.fr, compagnie de La Fouille. Voir aussi sa localité en France, Grand-Rozoy, dans Parenteau de France aux XVIIe et XVIIIe siècles.

10 - Laspron (Lampron) dit Lacharité, Jean. Compagnie Le Fouille. Arrivée présumée à

Québec le 14 septembre 1665. Confirmé à Québec le 21 septembre 1665. Appartenance au régiment par preuve de concordance, reconnue par Michel Langlois et René Jetté. Voir aussi www.migrations.fr

11 - Le Magnan dit La Jauge, Jean, Compagnie La Colonelle (La Varenne) ; charpentier de

métier, il a obtenu un contrat avec son gendre Charles Vanet pour faire une rallonge au manoir de Jean Crevier en 1679. Magnan et Vanet ont témoigné au procès de Jean Rattier (voir ce procès sous l'onglet Justice). Ils sont parvenus à un accord hors cour avec Jean Crevier devant notaire le 30 janvier 1683. Tué par les Iroquois. Le nom de Jean Magnan figure sur une liste des confirmés à Montréal en mai 1666 (PRDH). Appartenance au régiment de Carignan-Salières non démontrée mais reconnue par Michel Langlois en 2004 et René Jetté. Michel Langlois et Marcel Fournier ont écrit en 2014 qu'il pourrait avoir fait partie des militaires arrivés en 1665.

12 - Marais dit Labarre, Marin. Résidant de la seigneurie de Manreuil (Louiseville).

Compagnie de La Fouille ; Aucune date pour le sacrement de confirmation et la réception du scapulaire du Mont-Carmel. 1683-02-24 : Jean Crevier lui vendit une paire de bœufs. Établi à Louiseville. Appartenance au régiment de Carignan-Salières non prouvée mais reconnue par Michel Langlois en 2004, par Marcel Fournier et Michel Langlois en 2014 et par René Jetté. Voir aussi www.migrations.fr

13 - Mouet de Moras, Pierre. Compagnie de Laubias. L'acte de son mariage dans les registres

paroissiaux de Trois-Rivières le désigne comme écuyer sieur de Moras enseigne de la compagnie de Laubias. Appartenance au régiment de Carignan-Salières démontrée et reconnue par Michel Langlois en 2004, par Marcel Fournier et Michel Langlois en 2014 et par René Jetté. Voir aussi www.migrations.fr

Page 27: Les militaires dans la seigneurie

14 - Mouflet dit Champagne, Jean, vrai soldat de la compagnie de Naurois, voir enquête

sur la traite de l’eau-de-vie, 1667, sous l'onglet Justice. Confirmé à Québec le 24 septembre 1665. Le soldat François Trottain, de Batiscan, fut présent à son mariage. Confirmé à Québec le 24 septembre 1665 selon www.migrations.fr. Appartenance à la compagnie de Naurois dans le régiment de Carignan-Salières prouvée explicitement dans l’enquête sur la traite de l’eau-de-vie en 1667. Confirmé à Québec le 24 septembre 1665. Voir aussi www.migrations.fr

15 - Naurois, Pierre de, capitaine de la compagnie Naurois postée à Cap-de-la-Madeleine. Voir

enquête sur la traite de l’eau-de-vie 1667 sous l'onglet Justice. Retourné en France pour s'y marier (18 octobre 1667 St-Jean-d’Angély) et y demeurer (voir migrations.fr, compagnie de Naurois). Il fut remplacé par le lieutenant Beaudéduit de cette même compagnie qui continua de porter le patronyme Naurois. Sa compagnie dans le régiment et lui-même sont parfois confondus avec Louis Niort de La Noraye. Parfois Norois ou Nauroy. Appartenance à la compagnie Naurois du régiment de Carignan-Salières reconnue. Voir aussi www.migrations.fr

Départ de Naurois et Tracy pour la France

-28 Août 1667 : date probable du départ définitif du capitaine Naurois (en poste au Cap-de-

la-Madeleine) pour la France en même temps que Tracy, et probablement de Pierre de

Joybert, lieutenant de la compagnie de Grandfontaine, et Sébastien Lebassier de Villieu,

lieutenant de la compagnie de Berthier. Le vaisseau du roi le Saint-Sébastien repartit de

Québec le 28 août 1667, a écrit le Journal des Jésuites, avec monsieur de Tracy, commandant

des troupes en Nouvelle-France et le corps expéditionnaire français s'embarqua aussi à bord

du navire pour la métropole. Le 14 octobre 1667, Naurois était à Saint-Jean-d'Angély où il

signe son contrat de mariage.

28 Août 1667 : départ définitif de Naurois pour la France. Le 14 octobre 1667, Naurois est à Saint-Jean-d'Angély où il signe son contrat de mariage. Le vaisseau du roi le Saint-Sébastien repart de Québec le 28 août 1667, écrit le Journal des Jésuites, avec monsieur de Tracy, commandant des troupes en Nouvelle-France et le corps expéditionnaire français s'embarque aussi à bord du navire pour la métropole. -1667-10-14 : Le contrat de mariage, devant Me Dugrot le 14 octobre 1667 en France, entre Pierre de Naurois et Catherine de Meschinet, précise que le mariage sera protestant (de l'église prétendue réformée) parce que la mariée est de cette religion. Quant à Pierre de Naurois, il est écrit à la suite de son nom "écuyer sieur du Poirier et de la Claye, capitaine d'une compagnie au régiment de Carignan". Aucune mention de gouverneur. Source : courriel de madame Pauline Arseneault employée des Archives départementales de la Charente-Maritime à La Rochelle, 1er février 2011.

Page 28: Les militaires dans la seigneurie

-Naurois : en France, mariage de Pierre de Naurois, capitaine de la compagnie de Naurois du régiment de Carignan-Salières, avec Hélène de Meschinet à Saint-Jean-d’Angély (vue 93 BMS 1665-1668). Acte de mariage du 18 octobre 1667, mais écrit de mémoire le 12 juin 1672 par le curé qui a succédé au curé célébrant : «Le dixhuitième Octobre 1667 se célébra le mariage de M. Pierre de Norois capitaine d'une compagnie du régiment de Carignan et de damoiselle Hélaine de Meschinet de la présente paroisse, lequel mariage se fit en face de l'église et en présence de mon prédécesseur immédiat ou de son vicaire par permission de Monsgr Louis de Bassompierre, évêque de Saintes, lequel même dispense de la publication de deux bans, attendu que ladite damoiselle Meschinet voulut faire le mariage le plus secrètement qu'il fut possible, à cause de ses parents qui étaient de la R.P.R.* à la considération desquels ledit sieur Norois avait même stipulé trois jours auparavant par son contrat de mariage qu'il épouserait ladite damoiselle au prêche. Et étaient présents audit mariage Michel Vivien, Jacques Vivien et René Meaume maître tailleur de pierres, lesquels dits Jacques Vivien** et Meaume assurés de tout cy dessus. Et a ledit Meaume signé avec moi, ledit Vivien ne le sachant faire. Écrit par mémoire à Saint-Jean d'Angély et inséré au registre le douzième juin 1672 par moi Mathias Bar prêtre curé de St-Jean. René Meaume.» * R.P.R : religion prétendue réformée. ** Jacques Vivien était le sacristain de la paroisse. Le couple Meschinet-Naurois a eu son premier enfant l’année suivante. Acte du baptême du premier enfant : Saint-Jean-d'Angély, BMS 1665-1669 vue 7, 16 juillet 1668. « Ce 16e juillet 1668 a été baptisée Jeanne de Noroy âgée de huit jours et fille légitime de Pierre de Noroy et de Hélène Mechinet. Et a été parrain ( ?) et marraine Jeanne Brunet. A été fait lesusdit baptême par moi curé soussigné (Chastan ?). »

16 - Vanet dit Le Parisien, Charles, de Sorel, compagnie de Laubias du régiment, gendre

de Jean Le Magnan dit La Jauge avec qui, comme charpentier, il a fait des travaux au manoir de Jean Crevier en 1679. Voir Le Magnan. Appartenance au régiment de Carignan-Salières non démontrée mais reconnue par Michel Langlois en 2004, par Marcel Fournier et Michel Langlois en 2014 et par René Jetté. Voir aussi www.migrations.fr

17 - Verrier dit La Saulaye, Pierre, maître charpentier. De la Compagnie de Laubias ?

Appartenance présumée au régiment de Carignan-Salières non démontrée mais reconnue par Michel Langlois et Marcel Fournier en 2014 et par René Jetté. Voir aussi www.migrations.fr

VERRIER Pierre dit La Solaye né vers 1636 de Charles Verrier et de Marthe Sigongne, de

Saint-Rémi La Varennes, 49250 ; Maine et Loire ; Pays de la Loire (Anjou). Au recensement de 1681, il pratiquait le métier de maître charpentier. Il prit pour épouse en date du 21 janvier 1673 à Montréal, (contrat du 14 janvier, Not. Basset) Roberte Gadois, fille de Pierre Gadois et de Louise Mauger de Eperrais ; 61400 ; Orne ; Basse-Normandie. (Perche). Re : migrations.fr.

Verrier a passé deux autres actes chez le notaire Basset, l'un le 8 septembre 1670 pour un devis et un marché avec Pierre Lugerat dit Desmoulins, à Jean Milot, et l'autre acte, son propre contrat de mariage avec Roberte Gadoys le 14 janvier 1673.

Page 29: Les militaires dans la seigneurie

La première maison de la seigneurie de la Rivière Saint-François

fut construite par Verrier dit La Saulaye pour Jean Crevier en

octobre 1669

-1669-10-05 : marché entre Pierre Verrier de la Solaye et Jean Crevier pour que Verrier bâtisse une maison à Jean Crevier à Saint-François, acte passé devant le notaire Jean Cusson en présence de René Fort (Faure dit Laprairie) et de François Moreau. -1670-02-25 : marché entre Pierre Verrier de la Solaye et Benjamin Anseau pour que Verrier bâtisse une maison à Benjamin Anseau à Cap-de-la-Madeleine. Notaire Vachon -1670-11-16 : engagement de Simon Meunier dit Laliberté à Pierre Verrier dit La Saulaye. Notaire Basset.

Le cas de Martin Foizy

Il était un habitant de la Nouvelle-France et s'est joint au régiment pour une expédition

Foisy, Martin. Habitant mais non soldat. Au Canada depuis au moins 1661. En février 1662 il était le

domestique de René Besnard dit Bourjoly à Trois-Rivières Banq en ligne, cote TL3, S11, P726. Il était du

nombre des habitants qui s'étaient joints à la deuxième expédition du régiment de

Carignan-Salières, automne 1666.

Preuve : -1667-01-29 : Déclaration de Jeanne Bouchard, femme de Martin Foisy, fermier de monsieur de

Bourjoly, au sujet de ce qui a été rapporté contre elle en ce qui concerne la traite de boissons avec les sauvages (Autochtones). Elle a affirmé ne connaître personne traitant de boissons avec les sauvages, ni même en avoir entendu parler, mais a avoué en avoir échangé l'automne dernier contre une paire de souliers sauvages et 4 ou 5 livres de graisse pour son mari qui partait en guerre. Il fut dit qu'elle mentait et avait traité de l'eau-de-vie aux sauvages contre des pelleteries et de l'argent, ce qu'elle a nié. - 29 janvier 1667 - Banq en ligne Cote : TL3,S11,P456

Le cas de Jacques Julien appartenance au régiment impossible

Deux raisons : il n'avait pas de surnom de guerre et surtout il fut recensé en 1666.

Originaire la paroisse Saint-Rémi de la ville de Dieppe, archevêché de Rouen, Normandie (département de Seine-Maritime) ; baptisé dans la paroisse Saint-Rémy de Dieppe le 3 février 1643 ; fils de Jean Jullien et de Thoinette Collin (registres paroissiaux de la paroisse Saint-Rémi de Dieppe). Il a reçu un scapulaire le 5

Page 30: Les militaires dans la seigneurie

octobre 1665 et il fut confirmé (sacrement de confirmation) à l'âge de 22 ans, selon PRDH, le lendemain en date du 6 octobre 1665 sous le nom de Jacques Julian. À l'âge de 23 ans, selon le recensement de 1666, il était le domestique de Nicolas Crevier dit Bellerive et il l'était encore durant l'enquête sur la traite de l'eau-de-vie le 25 février 1667.

Appartenance impossible au régiment de Carignan-Salières car les soldats de Carignan ne pouvaient pas être recensés mais appartenance probable selon René Jetté et reconnue par Michel Langlois. Probablement arrivé à l’été 1665 comme recruté par la Compagnie des Indes occidentales. Il aurait traversé l’Atlantique à bord du vaisseau en provenance de Dieppe. Non identifié comme appartenant au régiment à l’enquête du Conseil souverain de 1667 sur la traite de l’eau-de-vie faite aux Autochtones.

Aucune preuve n'existe à l'effet qu'il aurait porté le surnom Le Dragon, ni lui ni ses descendants. Voir Jacques Julien, lot 24 de l'île du Fort. Voir aussi www.migrations.fr qui le considérerait avec René Jetté et Michel Langlois comme le soldat de la compagnie de Laubias portant le surnom Le Dragon, surnom qui fut porté une quarante d'années plus tard par un autre soldat des mêmes prénom et nom, Jacques Julien, à Montréal. Souvent confondu avec un dénommé Jacques Julien dit le Dragon de l’île de Montréal au début du 18e siècle.

Il ne porte jamais de surnom de guerre dans les documents d'archives qui le concernent. Il aurait été l’un des immigrants recrutés en Normandie par la Compagnie des Indes occidentales en 1665. Il était dès 1666 un domestique de Nicolas Crevier dit Bellerive chez qui il logeait sans doute. Il n'aurait pas dû être recensé en 1666 et 1667 car il n'avait pas encore terminé la période probatoire de 3 ans, à moins qu'il ne fût arrivé au Canada plus tôt qu'on ne le croit, comme en 1663 vers l'âge de 20 ans.

Jean Donet dit Le Dragon de la compagnie de Laubias,

serait le véritable soldat surnommé le Dragon.

Jean Donet dit Le Dragon, de la compagnie de Laubias du régiment de Carignan-Salières, se fixa d’abord à Sorel, puis le 25 avril 1670 (notaire : probablement Adhémar ou acte cité dans un autre acte) il vendit son habitation à Noël Laurence. Contrat passé au fort de Sorel en présence de M. de Saurel, M. Peltier, Pierre Huynan dit La Forge, Antoine Bétune dit Lataille et Nicolas Pion dit Lafontaine (Histoire de Sorel, par

A. Couillard-Després, Les Éditions Beaudry et Frappier, Sorel 1926). Jean Donet dit le Dragon fut condamné le 4 juin 1669 avec Pierre Audouin dit Sansoucy* à payer une amende et à faire des excuses à M. Quentin Moral, juge du Cap-de-la-Madeleine, pour violences qu'ils lui avaient faites (Pierre-Georges Roy, Ordonnances, commissions, etc., pages 53-55, Commissions et ordonnances des gouverneurs et intendants, Vol.1, p.90). * « Pierre Audoin dit Sanssoucy » (soldat du régiment de Carignan, compagnie de Laubias, selon migrations.fr). Il fut parrain à un baptême à Trois-Rivières le 22 janvier 1673. Décédé le 26 avril suivant à Trois-Rivières il était originaire de Cadillac, diocèse de Bordeaux. Sépulture le même jour.

Voir Jacques Julien, lot n°24, île du Fort. Un soldat dénommé Ratel a porté le surnom de Dragon, et non Le Dragon.

Le cas de Pierre Gilbert dit Lachasse

Pierre Gilbert dit Lachasse n'était pas un soldat car il a été recensé en

1667.

Page 31: Les militaires dans la seigneurie

Abjuration du calvinisme à Québec le 8 septembre 1665. Il n'appartenait pas à la compagnie de Naurois puisque cette compagnie est arrivée à Québec le 14 septembre. Voir www.migrations.fr qui le place dans la compagnie de Naurois. Originaire de Chenac-Saint-Seurin-d’Huzet comme François Trottier. Gelbert dans le PRDH et non Gilbert (pour cet acte d'abjuration seulement). Il fut le domestique de Martin Foisy à Champlain puis selon le recensement de 1667 de Claude Houssard (Houssart) à Cap-de-la-Madeleine (secteur est de Trois-Rivières. Domestique puis censitaire du seigneur Jean Crevier et enfin principal témoin de l'homicide involontaire commis sur la fille de Pierre Couc (voir le procès sous l'onglet Justice). Voir aussi son lot n° 68 (l'île Ronde) et la terre du Rapide au lot n°71.

Extrait du texte du lot 68, île Ronde

Pierre Gilbert dit Lachasse, dont on ne connaît pas précisément la date de naissance, serait né de parents huguenots vers 1646-1647 et il était de la paroisse protestante de Saint-Seurin-d’Huzet (Chenac) au sud de la Charente-Maritime comme il l’a déclaré à son abjuration de la foi protestante dans la paroisse Notre-Dame de Québec le 8 septembre 1665. Il a déclaré au recensement de 1667 avoir 21 ans (donc né vers 1646) et en 1697 avoir 53 ans (donc né vers 1644). En 1666 le 6 juillet devant le notaire Latouche à Champlain il est engagé par Martin Foisy sieur de Bourjoli qui l'a libéré de son engagement le 14 novembre 1666 devant le même notaire pour qu'il puisse travailler librement là où cela lui plaira. En fait il a été engagé le même jour devant le même notaire par Claude Houssard. En 1668 le 16 août, il fut témoin au mariage de François Trottain, soldat du régiment de Carignan, de la compagnie de Naurois et était originaire comme lui de Chenac-Saint-Seurin-d’Uzet. Il fut engagé comme domestique sous le nom de Pierre Gilbert dit Lachasse par Michel Cressé, seigneur de Nicolet, le 7 avril 1675 (notaire Sévérin Ameau n°270, acte illisible). Par la suite il devint le domestique de Jean Crevier et fut accusé à tort de complicité dans le meurtre (en fait de nos jours on dirait dans l’homicide involontaire ayant causé la mort) commis par Jean Rattier le 23 octobre 1679 sur la personne de Jeanne Couc et dans les voies de fait commises sur le père de celle-ci, Pierre Couc dit Lafleur de Cognac. Durant le procès qui suivit, il dénonça ce qu’il jugeait comme un laisser-faire de Jean Crevier. Il fut disculpé de toute accusation. Il ne figure pas sur le recensement 1681. Il fut parrain d'un enfant de Jean Rattier et Marie Rivière à Trois-Rivières le 9 juillet 1680 ; la marraine fut Marguerite Crevier, sœur du seigneur Jean Crevier.

Appartenance à la compagnie de Naurois du régiment de Carignan-Salières non prouvée ni reconnue par Michel Langlois en 2004, ni par Michel Langlois et Marcel Fournier en 2014, ni par René Jetté. Il avait un lien contemporain avec François Trottain, ayant été présent à son mariage à Québec en 1668 et il était originaire du même lieu en France que François Trottain. Il aurait été un immigrant de la compagnie des Indes occidentales en 1665. Il pourrait aussi être devenu soldat après le départ du régiment de Carignan-Salières et avant 1675. Voir aussi Pierre Gilbert dans le greffe du notaire Jacques de Latouche.

Page 32: Les militaires dans la seigneurie

Abjuration de Pierre Gelbert (Gilbert) le 8 septembre 1665 à Québec. Il n'y a pas de point sur la deuxième lettre du patronyme. Dans PRDH Gelbert plutôt que Gilbert. Seule fois ainsi orthographié. Bibliothèque et archives nationales du Québec.

PIERRE GILBERT AURAIT FAIT-il PARTIE

DE LA « BANDE DE SAINT-SEURIN ? »

Cinq immigrants de 1665, soldats ou non du régiment,

étaient originaires de Chenac-Saint-Seurin-d’Huzet

ou des environs immédiats dans le sud de la Charente-Maritime sur la Gironde

1- Pierre Gilbert dit Lachasse, domestique originaire de Chenac-Saint-Seurin-d’Huzet ; 2- François Trottain dit St-Surin de la compagnie de Naurois, originaire de Chenac-Saint-Seurin-d’Huzet ; il a abjuré la foi calviniste à Québec ; 3- Jacques Bidet dit Desroussels, de la compagnie Naurois, originaire de Chenac-Saint-Seurin-d’Huzet ; 4- Philippe Poitiers dit Lafontaine, de la compagnie Laubias (?) (Naurois ?) (La Fouille ?), originaire de Chenac-Saint-Seurin-d’Huzet ; il a abjuré la foi calviniste le 14 septembre 1665 à l'église de l'hôpital de Québec en présence du capitaine de Laubias. 5- Jean Mouflet dit Champagne, de la compagnie de Naurois, originaire de Mortagne-sur-Gironde, commune voisine de Chenac-Saint-Seurin-d’Huzet.

Départ du régiment de CARIGNAN-SALIÈRES : 14 OCT. 1668

-1668-10-14 : Québec, départ du régiment de Carignan-Salières pour la France. Environ 400 soldats sur les 1200 arrivés en 1665, ont décidé de demeurer au Canada. « Sur les 1200 soldats [du régiment de CARIGNAN-SALIÈRES venus en 1665] seulement 550 embarquèrent pour rejoindre la France : 250 étaient morts pendant leur séjour en Amérique, et 400 autres recrues décidèrent de rester vivre au Canada ». Parmi les quelque 1200 soldats du régiment on a pu jusqu’à maintenant en identifier un peu plus que le quart mais des doutes persisteront toujours sur l'appartenance au régiment de certains d’entre eux.

Page 33: Les militaires dans la seigneurie

FIN de la section RÉGIMENT DE CARIGNAN-SALIÈRES

Jean-Baptiste Colbert (1651-1690), marquis de Seignelay et fils du Grand Colbert. Il a succédé à son père (décédé en 1683) à la tête de

l’administration du royaume. Surdoué, on le disait encore plus intelligent que son père. Décédé à 39 ans d’un cancer généralisé.

Les militaires du fort Saint-François en 1688

Page 34: Les militaires dans la seigneurie

Voir l’article Fort sous l’onglet Sécurité et guerre, pour connaître quelle était la garnison du fort de la seigneurie vers 1688.

Carignan. Illustration régiment de Carignan. Francis Back.

Page 35: Les militaires dans la seigneurie

Soldat du régiment de Carignan. Illustration de Francis Back. Copyright Francis Back Usage à but éducatif, non commercial.

Gardes à la Maison du Roi Louis XIV, David Gustave

D’après Dunoyer

Page 36: Les militaires dans la seigneurie

Les armées

du général Montcalm

Deux images réunies en une seule par Gilles Parenteau. À gauche soldat du régiment de Languedoc avec un hausse col doré vers 1760 par Robert J. Marrion. Extrait de Combattre pour la France en Amérique, p. 170. À droite soldat et pique à manche long vers 1760. Par R.-J. Marrion dans Combattre pour la France en Amérique, p. 171, 2009. Illustration par Robert J. Marrion.

Quartier d'hiver et établissement à Saint-François

Des soldats des compagnies Marillac, Matissart et Fréville du régiment de Languedoc ont fait leurs quartiers d'hiver à Saint-François et Yamaska en 1758-59. Plusieurs d'entre eux se sont mariés à Saint-François et Yamaska. On a dénombré quelque 45 soldats qui se sont mariés dans la région de Trois-Rivières, et en tout en Nouvelle-France ...

Note importante : les images et la plupart des informations de cette section sont tirées de

Page 37: Les militaires dans la seigneurie

Combattre pour la France en Amérique : les soldats de la Guerre de Sept Ans en Nouvelle-France, 1755-1760 / le Projet Montcalm ; sous la direction de Marcel Fournier, Montréal : Société généalogique canadienne-française, impression 2009, 628 pages. Ce régiment débarqua à Québec le 19 juin 1755. Ses hommes au nombre de 553 quittèrent directement pour le fort Saint-Frédéric et, sous les ordres du général Dieskau, repoussèrent les Britanniques au lac George (État de New York). Après la bataille, les troupes du régiment de Languedoc se rendirent à Carillon où un fort avait été construit depuis peu. Le régiment se déplaça ensuite vers le sud où il prit part à la bataille de fort William-Henry. Le 8 juillet 1758, le 2e bataillon du régiment de Languedoc participa à la bataille de Carillon. En mai 1759, il se rendit à Québec où il participa à la défense de la ville : il prit part aux batailles de Montmorency, des Plaines d'Abraham et de Sainte-Foy. L'uniforme du régiment de Languedoc comprenait un justaucorps blanc-gris avec des revers de manches bleus (trois boutons). La veste était bleue, la culotte de couleur blanc-gris, les bas blancs et les souliers noirs avec une boucle métallique. Quant au tricorne, il possédait un galon doré. Les compagnies de ce régiment qui ont combattu en Nouvelle-France sont : Basserode, Blanchard, Cléricy, Douglas, Duchat, Fréville, Joannes, Marillac, Matissart, Parfouru, Rennepont et Vaudray. Quatre autres compagnies ont été capturées en mer par les Anglais en 1755 : Aiguebelle, Dutertre, Lahaye et La Mothe. Ils étaient 553 au total dans le régiment de Languedoc au Canada entre 1755-1760 : 127 sont morts entre 1755-1760, 75 sont morts entre 1761-1825, 140 sont rentrés en France et 211 ont eu un destin inconnu. -1758-06 : Montcalm serait passé à Saint-François pour rencontrer des Abénakis selon la lettre qu'il écrivit le 19 février 1758 à sa femme. Thomas-M Charland, Histoire de Saint-François-du-Lac, page 107 : « J'ai été cet hiver faire même cérémonies chez les Hurons et ce printemps j'irai chez les Abénakis. » Lorsqu'il alla à Odanak, les Abénakis étaient absents. On connaît huit militaires des compagnies Fréville, Marillac et Matissart du régiment de Languedoc qui ont fait leurs quartiers d'hiver à Saint-François durant l'hiver 1758-59. À Yamaska il y eut, entre 1760 et 1765, 17 mariages entre un nouvel immigrant français et des filles d'Yamaska, dont quelques-uns avec des soldats des régiments français venus combattre des Britanniques durant la guerre de Sept Ans. À Saint-François, on comptait 9 mariages avec de nouveaux immigrants français venus de France, dont 3 avec des soldats de ce régiment.

Des officiers et soldats du régiment de Languedoc et deux

soldats, l'un du régiment de Béarn et l'autre du régiment de

Guyenne, à Saint-François et Yamaska.

Note : la plupart de ces soldats qui se sont mariés à Saint-François se sont établis à Yamaska.

1° Claude Thouvenin, du régiment de Languedoc, a épousé, à Saint-François le 30 août 1762, Louise Joyel, fille du 2e mariage de Jean Joyel avec Thérèse Gagné; après son séjour d'hiver à Saint-François, Thouvenin fut du combat des plaines d'Abraham en septembre 1759 à Québec et fut, l'année suivant son mariage, témoin au mariage du demi-frère de sa femme, Joseph Joyel, fils du 1er mariage de Jean Joyel avec Françoise Cartier, le 21 novembre 1763 au même endroit. Il s'est établi avec sa femme à Yamaska où ils eurent leurs enfants dont un fils se nommant Jean-Baptiste Touvelin dit Thouvenin-Larivière. « Thouvenain dit Larivière, Claude. Soldat au régiment de Languedoc, compagnie de Fréville en 1755, engagé le 17 février 1750 comme soldat dans la compagnie de Dastier. Il est né le 3 juin 1729 à Vathiménil (Saint-Jean-Baptiste), Meurthe-et-Moselle, fils de Dominique

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Thouvenain et Anne Renard. Il épouse Louise Joyelle le 30 août 1762 à Saint-François. Il décède à Yamaska le 20 avril 1808. Notes ; Caractéristiques physiques : 5 pieds 2 pouces et 6 lignes, les cheveux et sourcils bruns, les yeux noirs et petits, la lèvre supérieure grosse, le visage marqué de petite vérole. » Extrait de Combattre pour la France en Amérique : les soldats de la Guerre de Sept Ans en Nouvelle-France, 1755-1760 / le Projet Montcalm ; Montréal : Société généalogique canadienne-française, impression 2009, 628 pages, page 571.

2° Henri Pradel (Pradet dans le PRDH), lieutenant, témoin au mariage de Jean Villiers-Chevalier avec Jeanne-Élisabeth Babie-Dupéron, d'Yamaska, le 19 février 1759, à Saint-François; (Collection des manuscrits du Maréchal de Lévis, Journal des campagnes du Chevalier de Lévis en Canada de 1756 à 1760, C.O. Beauchemin et Fils Éditeur, Montréal, 1889, pages 272 et 279); « Pradel, le nommé. Lieutenant au régiment de Languedoc, compagnie non spécifiée en 1760. Il est né en France. Il décède à Québec (Hôpital-Général) le 8 juin 1760. Notes : Lieutenant de la compagnie de Calan à sa mort. ». Extrait de Combattre pour la France en Amérique : les soldats de la Guerre de Sept Ans en Nouvelle-France, 1755-1760 / le Projet Montcalm ; Montréal : Société généalogique canadienne-française, impression 2009, 628 pages.

3° Michel Tabuy dit Bellerose (Thabuis, Thabui, Thabuy, Tabuy, Tabuys, Tabuis, Tabuit), de la compagnie de Matissart, témoin à deux actes notariés devant le notaire Rigaud le 25 mars 1759 à Saint-François chez Antoine Bibeau (VOIR LOT 38) dans l'île Saint-Joseph. Soldat non inventorié dans Combattre pour la

France en Amérique : les soldats de la Guerre de Sept Ans en Nouvelle-France, 1755-1760 / le Projet Montcalm ; Montréal : Société généalogique canadienne-française, impression 2009, 628 pages.

4° Jean Villiers dit Chevalier, en quartier d'hiver à Yamaska, qui s'est marié à Saint-François; il a épousé Jeanne-Élisabeth Babie-Dupéron, fille du coseigneur Pierre Babie sieur Dupéron et veuve de Louis Cartier, le 19 février 1759, durant les quartiers d'hiver de sa compagnie à Yamaska. La compagnie de Matissart faisait alors ses quartiers d'hiver à Saint-François. Établi à Yamaska. Jean Villiers dit Chevalier. « Soldat du régiment de Languedoc, compagnie de Marillac en 1755, engagé le 2 septembre 1743 comme soldat. Il est né en 1720 à Saint-Jure, Moselle, fils d'Arnoux ou Renaud Huillier et Barbe Desauel. Il épouse Marie-Jeanne Babie dit Dupéron le 19 février 1759 à Saint-François. Il décède au Canada après 1780. Notes : Il signe une donation de ses biens situés à Saint-François à son épouse le 7 février 1760 chez le notaire F.-P. Rigaud. Caractéristiques physiques : 5 pieds et 2 pouces, les chevaux et sourcils châtains, les yeux bruns, le visage large et plein, le nez petit, le menton fourchu, un oeil petit. » Extrait de Combattre pour la France en Amérique : les soldats de la Guerre de Sept Ans en Nouvelle-France, 1755-1760 / le Projet Montcalm ; Montréal : Société généalogique canadienne-française, impression 2009, 628 pages, page 400.

5° Joseph-François Fourquin dit Léveillée -1762-03-02 : notaire Louis Pillard, contrat de mariage

entre le soldat Joseph Fourquin dit Léveillé et Marie-Anne Giguère. Établi à Yamaska. Plusieurs sites de généalogie le disent né le 22 avril et baptisé le 23 avril 1727 à Vitée ou Vitel ou Vittel, paroisse Saint-Privat, en Lorraine, au sud de Châteauneuf dans le département des Vosges. Il est décrit comme parrain au baptême de Marie-Agathe CANTARA le 22 octobre 1759. « Fourquin dit Léveillé, Joseph. Soldat au régiment de Languedoc, compagnie de Marillac en 1755, engagé le 16 mars 1745 comme soldat. Il est né en 1723 à Villers, Vosges, fils de Pierre Fourquin et Barbe Félix. Il épouse Marie-Anne Giguère le 22 février 1762 à Yamaska. Il décède à Yamaska le 30 juin 1773. Notes : Caractéristiques physiques : 5 pieds et 4 pouces, les cheveux noirs, les sourcils châtains peu fournis, les yeux bleus, le nez aquilin, le visage marqué de taches de rousseur. » Extrait de Combattre pour la France en Amérique : les soldats de la Guerre de Sept Ans en Nouvelle-France, 1755-1760 / le Projet Montcalm ; Montréal : Société généalogique canadienne-française, impression 2009, 628 pages, page 356. .

6° Pierre Alexandre dit Laliberté a acheté de Laurent Danis une terre de 3 arpents de front en la seigneurie de Thiersant, le 3 mars 1759. Acte sous seing privé déposé chez le notaire Pillard le 5 mars 1759 ; l'acquéreur ne sait pas signer. Marié avec Louise Leprince 1762-02-14 à Saint-François : le vicaire général Perrault a fourni le certificat de liberté de mariage en faveur de l'époux. Établi à Yamaska.

-1762-02-13 : Rigaud, contrat de mariage entre Pierre Alexandre, 30 ans, fils de Bernard Alexandre et de Péronne Deffaut, de Saint-Michel de Cahors, et Louise Leprince, 19 ans. « Alexandre dit Laliberté, Pierre. Soldat au régiment de Languedoc, compagnie de Matissart en 1759. Il est né en 1732 à Moissac (Saint-Michel), Tarn-et-Garonne, fils de Bernard Alexandre et Peyronne Desfaux. Il épouse Marie-Louise Leprince le 14 février 1762 à Saint-François. Il décède à Yamaska le 26 octobre 1814. » Extrait de Combattre pour la France en Amérique : les soldats de la Guerre de Sept Ans en Nouvelle-France, 1755-1760 / le Projet Montcalm ; Montréal : Société généalogique canadienne-française, impression 2009, 628 pages, page 197.

Page 39: Les militaires dans la seigneurie

Régiment de Languedoc (collets et vestes bleus) vers 1760. Page 179, Combattre pour la France en Amérique, 2009. Illustration par Eugène Leliepvre.

Page 40: Les militaires dans la seigneurie

Soldats du régiment de Béarn au repos vers 1760. Page 177, Combattre pour la France en Amérique. 2009. Illustration par Eugène Leliepvre.

7° Goutche (Gotche, Gouchs, Gourde, Groux) dit Divertissant, Nicolas. Établi à

Yamaska. « Soldat au régiment de Languedoc, compagnie de Marillac en 1755, engagé le 1er mars 1751 comme soldat dans la compagnie de Marillac. Il est né en 1730 à La Tuilerie (Saint-Esprit), commune de Lectoure, Gers, fils d'Antoine Goutche et Marie Faget. Il est hospitalisé à l'Hôtel-Dieu de Montréal le 16 novembre 1756. Il épouse Louise Martin le 26 février 1759 à Saint-François et ont eu au moins 7 enfants à Yamaska. Il décède à Montréal le 18 septembre 1796. Notes : Caractéristiques physiques : 5 pieds 2 pouces et 1 ligne, les cheveux et sourcils châtain clair, les yeux gris bleu, le visage rond, le nez pointu, deux lentilles au front, une fossette au milieu. » Extrait de Combattre pour la France en Amérique : les soldats de la Guerre de Sept Ans en Nouvelle-France, 1755-1760 / le Projet Montcalm ; Montréal : Société généalogique canadienne-française, impression 2009, 628 pages.

8° Hyacinthe dit Bellerose, Joseph. Établi à Nicolet. « Soldat au régiment de Languedoc, compagnie de Fréville en 1755, engagé le 18 novembre 1751 comme soldat dans la compagnie de Dastier. Il est né en 1728 à Nay (Saint-Dominique), Pyrénées-Atlantiques, fils de Pierre Hyacinthe et Marie-Angélique Bidouze. Il est hospitalisé à l'Hôtel-Dieu de Montréal le 28 septembre 1756. Il épouse, Madeleine Joyal* dit Lafrenière le 31 mars 1761 à Saint-François. Il décède à Nicolet le 22 décembre 1790. Notes: Caractéristique physiques : 5 pieds et 2 pouces et 6 lignes. » Extrait de

Page 41: Les militaires dans la seigneurie

Combattre pour la France en Amérique : les soldats de la Guerre de Sept Ans en Nouvelle-France, 1755-1760 / le Projet Montcalm ; Montréal : Société généalogique canadienne-française, impression 2009, 628 pages, page 401. * fille de Joseph Joyel (Joyal) dit Lafrenière et de Madeleine Patry.

9° Delpech (Delpé) dit Bélair, François. « Soldat au régiment de Béarn, compagnie de Dalquier en 1755, engagé le 1er avril 1748 comme soldat dans la compagnie de Dalquier. Il est né en 1728 à Montricoux, Tarn-et-garonne, fils de Jean-François Delpech et Marguerite Ramond. Il épouse Marie Cantara le 22 février 1762 à Yamaska. Il décède à Saint-Antoine-sur-Richelieu le 22 novembre 1771. Notes : Il est parrain de François-Xavier Dubuc le 27 avril 1757 à Longueuil. Caractéristiques physiques : 5 pieds et 5 pouces, les cheveux et sourcils châtain clair, le visage plein avec quelques grains de petite vérole, une cicatrice à côté de l'oeil gauche. » Extrait de Combattre pour la France en Amérique : les soldats de la Guerre de Sept Ans en Nouvelle-France, 1755-1760 / le Projet Montcalm ; Montréal : Société généalogique canadienne-française, impression 2009, 628 pages, page 311.

10° Saliva dit Saint-Jean, dit Laviolette, Jean-Baptiste. Établi à Yamaska. « Recrue au régiment de Guyenne, compagnie non spécifiée en 1756. Il est né en 1729 à Chapelle St-Rémy, commune d'Auberive, Haute-Marne, fils de Jean Salva et Marie Bruyère. Il épouse Marie-Louise Pelissier le 12 janvier 1761 à Yamaska. Il décède à Yamaska le 7 mars 1814. Notes : Tiré du régiment de Bogorre compagnie de Cazal, il arrive à Québec à l'été 1756 avec un contingent de recrues. » Extrait de Combattre pour la France en Amérique : les soldats de la Guerre de Sept Ans en Nouvelle-France, 1755-1760 / le Projet Montcalm ; Montréal : Société généalogique canadienne-française, impression 2009, 628 pages, page 550.

11° Pierre Thirier dit Lamarche. Témoin à Saint-François. « ... soldat au régiment de Languedoc, compagnie de Marillac en 1755, engagé le 1er juillet 1732 comme soldat. Il est né en 1711 à Brulange, Moselle, fils de Pierre Thirier et Suzanne Britte. Il décède en France. Notes : Prisonnier des Anglais, il rentre en France le 19 septembre 1759 suite à la capitulation de Québec. Il est absent au contrôle en France en 1763. » Source : Combattre pour la France en Amérique : les soldats de la Guerre de Sept Ans en Nouvelle-France, 1755-1760 / le Projet Montcalm ; Montréal : Société généalogique canadienne-française, impression 2009, 628 pages, sous la direction de Marcel Fournier, page 570. Il a signé « Lamarche » au bas du contrat de mariage de Jean Villiers devant le notaire Louis Pillard le 12 février 1759, en présence d'Henri Pradel, lieutenant au régiment de Languedoc, et de Pierre Lambert, sergent au même régiment.

12° Pierre Lambert présent à Saint-François au mariage du soldat Jean Villiers de la compagnie du

chevalier de Marillac du régiment de Languedoc. Source : Combattre pour la France en Amérique : les soldats de la Guerre de Sept Ans en Nouvelle-France, 1755-1760 / le Projet Montcalm ; Montréal : Société généalogique canadienne-française, impression 2009, 628 pages, sous la direction de Marcel Fournier, page 423.

13° Torel (Taurel) dit Jolicoeur, Étienne. Marié et établi à Yamaska. « Soldat au régiment de Languedoc, compagnie de Marillac en 1755. Il est né le 1er septembre 1735 à Lougratte (Notre-Dame-de-Valette), Lot-et-Garonne, fils de Jean Torel et Jeanne Denoel. Il est hospitalisé à l'Hôtel-Dieu de Montréal le 3 octobre 1755. Il épouse Thérèse Hébert le 7 janvier 1762 à Yamaska. Il décède à Yamaska le 2 janvier 1812. » Source : Combattre pour la France en Amérique : les soldats de la Guerre de Sept Ans en Nouvelle-France, 1755-1760 / le Projet Montcalm ; Montréal : Société

généalogique canadienne-française, impression 2009, 628 pages, sous sous la direction de Marcel Fournier.

Autres soldats et nouveaux immigrés

Delmas dit Delman, Martin. Soldat du régiment de Guyenne, né en 1731. Il épouse Marguerite Circé dit Saint-Michel le 6 août 1764 à Saint-Denis sur Richelieu. Autres individus nés en France qui se sont mariés à Saint-François entre 1759 et 1762 sans qu'on sache s'ils étaient des soldats venus combattre les Britanniques :

1- Barthélémy Faribault, de la ville du Man, dans le Maine, marié le 9 septembre 1761 à Saint-François avec

Catherine-Antoine Véronneau; 2- Jean-Baptiste Lachapelle dit Trépial (ou Nepial), de paroisse de Romillé

en Bretagne, marié le 22 février 1762 à Saint-François-du-Lac avec Marie Boissel; Barthelemy Faribault et Hyacinthe Delorme furent présents à son mariage en 1762 à Saint-François : nombreuse descendance à St-

François-du-Lac ; 3- Vincent Pichereau, né le 5 mars 1733 à Scorbé-Clairvaux, Saint-Hilaire, Vienne, en France et marié à Saint-François le 12 juillet 1762 avec Véronique Campagna.

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Les Highlanders du 78ème régiment Fraser. Écossais.

Des McDonald à Saint-François !

-Baptême d'Alexander McDonald, fils d'Angus McDonald et de Jeanne Calder, 1762-10-07. Parrain Jean-Baptiste Lauzière et marraine Brigitte Despains (surnommée Bezotte). -Baptême de John, fils de William McHandy et de Catherine McLoud, 1762-11-04. Parrain Donald McDonald. -Baptême de Pierre McDonald, fils de John McDonald et d'Isabelle Trejean, 1763-11-02. Source : PRDH et Thomas-M. Charland, Histoire de Saint-François-du-Lac, page 122.

Quelques capitaines de milice

de la seigneurie

-Gilles Couturier dit Labonté, 1710-07-17 (procès verbal du grand voyer) et 1711-06-20.

-François Babie sieur Chesneville, 1736-11-05 et 1742-03-17, registres paroissiaux de Saint-François.

-Pierre Gamelin dit Chateauvieux, fils de Michel Gamelin, 1721-03-05, 1729-07-19.

-Claude Pinard était capitaine de milice à Saint-François le 14 janvier 1736, notaire Pressé. 1732-03-

27.

-Antoine Gamelin dit Châteauvieux en 1749.

-Jacques-Joseph Gamelain, de l'île Saint-Joseph vulgairement appelée île Gamelin, marchand,

lieutenant et capitaine de milice. Voir 1741-08-28.

-Jean-Baptiste Jutras sieur Desrosiers voir 1747-07-18, 1748-04-26, 1752-07-03, 1761-04-22.

-Pierre Abraham dit Desmarets «major des milices des compagnies de Saint-François», 1747-06-10.

-Gabriel Allard, lieutenant des milices de Saint-François, voir 1757-10-16.

-Pierre Duguay, fils de Pierre Duguay.

-Pierre Chapdelaine marié à Charlotte Pinard.

-François Crevier-Deschenaux, fils de Louis Deschenaux et de Catherine Couturier dite Labonté.

-Jean-Baptiste Crevier-Deschenaux, né en 1742, fils de Louis Crevier-Deschenaux et de Catherine

Couturier dite Labonté.

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Hausse de col doré.

L'importance des capitaines de milice

Extrait de Passerelle pour l'histoire militaire canadienne www.cmhg-phmc.gc.ca

« Le capitaine de la milice joue un rôle très important dans la vie communautaire de la colonie. C'est non seulement un chef de guerre, en cas d'urgence et durant les appels, mais aussi, dans une foule de circonstances, le lien entre les habitants et l'administration centrale. Par exemple, il voit à faire appliquer les règlements municipaux et veille au déroulement des travaux publics, pour ne nommer que ces deux équivalents modernes de ses principales fonctions. Sa commission de capitaine est signée par le gouverneur général, après consultation auprès des officiers de l'état-major du district et des instances locales. C'est, en général, un homme qui jouit d'une certaine popularité et dont la bravoure est reconnue, car il est notoire que les fiers Canadiens n'obéissent qu'à ceux qu'ils respectent. C'est aussi une personne en vue dans son milieu, qui sait lire et écrire, et qui possède une certaine aisance financière, car le poste n'est pas rémunéré. Le grade de capitaine de la milice est convoité à cause de l'honneur qui en découle et de l'influence considérable qu'il permet au porteur d'exercer dans les affaires communautaires. À une époque où l'on prend très au sérieux sa propre dignité et le protocole, le capitaine de la milice a sa place à l'église juste derrière le seigneur et reçoit le pain bénit après celui-ci, mais avant tous les autres paroissiens. Aux colonies où, comme en France, le port de l'épée est réservé aux militaires et aux gentilshommes, il y a droit aussi et il doit porter le hausse-col doré. Ce ne sont pas là, comme on pourrait croire, détails anodins ou motifs à badinerie : en 1752, le gouverneur général Duquesne ne reconnaît que les officiers portant épée et hausse-col. Dans les villes, plusieurs ajoutent aussi, pour l'apparat, l'esponton, qui est la demi-pique des officiers. À l'instar des seigneurs et des religieux, les capitaines de milice n'ont pas à payer les taxes royales et sont exemptés de l'obligation de loger des soldats chez eux. On les dispense aussi de travailler manuellement aux corvées, bien qu'ils doivent assumer la responsabilité de les faire accomplir.

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Ces petits privilèges honorifiques mènent quelquefois à des querelles de protocole entre le seigneur de l'endroit - habituellement officier de la Marine par surcroît - et son distingué sujet et censitaire, qui acquiert parfois trop d'importance. Mais elles n'entraînent rien de grave. Il arrive aussi que le capitaine serve d'intermédiaire entre les habitants et le seigneur, à moins que capitaine et seigneur soient le même homme, ce qui se produit dans plus des deux tiers des cas, surtout sous Louis XIV. Cette proportion baisse considérablement à partir du début du XVIIIe siècle, alors que les seigneurs prennent de plus en plus les places d'officiers dans les Compagnies franches de la Marine, laissant ainsi à d'autres les postes de capitaines de la milice. Quel que soit l'état civil de ceux qui les occupent, le gouverneur général et l'intendant s'attendent à ce qu'ils soient des agents efficaces du pouvoir central. »

Le banc d'église du capitaine de milice Claude Pinard

dans la nouvelle église de pierre de l'île du Fort

-1737-02-01 : Ordonnance de Honoré Michel de Villebois de la Rouvilière, faisant les fonctions d'intendant, qui décide que le banc qui placé dans l'église de Saint-François entre celui du seigneur et celui de la fabrique sera accordé au nommé Claude Pinard, capitaine de la côte, et ses successeurs sans qu'ils puissent en changer pour quelque raison que ce soit. - 1er février 1737 - Pièce provenant du Cahier 25 : Ordonnances Rendues par Monsieur Michel ordonnateur En toute la Nouvelle-France tant à Québec qu'à Montréal dans les différents séjours qu'il a faits dans les dites villes, (23 octobre 1736-8 août 1737), f. 7v. Banq en ligne Cote : E1,S1,P2900.

Militaires de carrière

dans la seigneurie

Six officiers des troupes du Détachement de la Marine

- Joseph Crevier sieur de Saint-François seigneur, est dit avoir le grade d'enseigne dans les troupes de la marine 1693-10-10 et 1693-10-26 ; officier dans les troupes du Détachement de la Marine aux dates suivantes : 1701-05-10 (enseigne réformé),1701-06-20 (enseigne réformé), 1702-10-16, 1702-10-24, 1704-02-18, -1704-03-10, 1708-07-24, 1710-04-07, 1712-01-20, et à titre posthume 1718-02-22. - Joseph Hertel de Saint-François, écuyer (noble), neveu de la seigneuresse Marguerite Hertel, veuve du seigneur Jean Crevier, et lieutenant dans les troupes de la Marine 1702-07-16 ; établi sur l'île Saint-Jean de la seigneurie de la Rivière Saint-François, sur le lot 45 ayant appartenu à son beau-père, le traiteur de fourrures Laurent Philippes dit Lafontaine dit L’Outaouais ; officier du Détachement de la marine : 1720-03-18 et à titre posthume 1726-04-23 ; second enseigne de compagnie du détachement de la Marine 1723-07-09. Frère des officiers d'un Détachement des

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troupes de la marine, Zacharie-François Hertel de la Fresnière et Jean-Baptiste Hertel de Rouville et fils de François Hertel dit Le Héros : tous ces Hertel ont combattu pour protéger la seigneurie de la Rivière Saint-François contre les Iroquois. Son fils Joseph fut aussi traiteur de fourrures et militaire. Voir portraits page suivante. - Louis Véronneau, sergent d'une compagnie du Détachement de la Marine 1706-02-26. - Antoine Planiol, lieutenant d'une compagnie du détachement de la Marine 1701-06-07 et 1705-05-11 (TL3, S11, P2739). - Pierre Babie, enseigne dans les troupes de la Marine 1701 à 1707. - Jean-Baptiste Crevier sieur Deschenaux à titre honorifique seulement ; en 1743 il protesta car le gouvernement voulait lui retirer certains avantages militaires qu'on lui avait octroyés pour le dédommager de la terre qu'il a donnée aux Autochtones : « ... que pour le dedommager en quelque sorte de ce qu'on luy otoit il seroit passé dans les troupes en qualité de cadet et qu'on luy donneroit chaque année l'habillement sans être tenu de faire aucun service ... ». Voir Jean-Baptiste-René Crevier sieur Deschenaux au lot n° 23. - Louis De Lusignan, officier dans les troupes de la marine en ce pays. -1716-04-27 : il fut présent à la signature du contrat de mariage entre François Joyel de Saint-Quentin, 29 ans, fils de feu Jacques Joyel et de Gertrude Moral, de Saint-François, et Marie-Catherine Rault, fille de feu Pierre Rault et de Madeleine Vanasse, du dit lieu : «... fait et passé a saint François, maison presbiteralle avant midy... en présence de Louis De Lusignan, escuyer officier dans les troupes de la marine en ce pays et Nicolas Cartier témoins ...». Notaire Daniel Normandin.

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Voir légende LES DEUX FRÈRES HERTEL à la page suivante

Page 47: Les militaires dans la seigneurie

LES DEUX FRÈRES HERTEL, fils de François Hertel dit le Héros et neveux de la seigneuresse Marguerite Hertel, femme du seigneur Jean Crevier. En haut Jean-Baptiste Hertel de Rouville (Musée McCord) et en bas son frère aîné, Zacharie-François Hertel de la Fresnière (Collection privée, usage à but éducatif, non commercial, photo du tableau en noir et blanc et mis en couleur par Gilles Parenteau pour ce site web).

FIN