Les médecins L’éducation sur le tard québécois · M A X I M E VA N H O U T T E La...

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Une place assurée en séries Canadiens Page 9 NUM É RO 2 MERCREDI 2 AVRIL 2014 RECYCLEZ S.V.P. A UJOURD HUI Élections> La culture laissée de côté par les partis Page 5 Santé> Le vaccin Gardasil controversé en France Page 7 Culture> Entrevue exclusive avec Dom Hamel Page 11 MAXIME VAN HOUTTE L a responsabilité de pres- crire du cannabis à des fins médicinales est passée de Santé Canada aux médecins provinciaux hier. Toutefois, les médecins québécois refu- sent de le prescrire en dehors d’un cadre de recherche, car ils ne reconnaissent pas le cannabis comme un médica- ment. Pris entre les deux par- tis, les malades auront doré- navant beaucoup plus de diffi- culté à se faire prescrire leur traitement. Depuis 2001, la responsa- bilité d’autoriser les patients à consommer du cannabis pour des raisons médicales relevait de Santé Canada. Les méde- cins ne pouvaient en prescrire eux-mêmes. Avec le nouveau règlement entré en vigueur hier matin, ce n’est plus le cas. Mais les médecins des pro- vinces n’ont pas été consultés dans la mise en place de cette nouvelle procédure. «Le can- nabis n’est pas un traitement reconnu au Québec», affirme le Dr Charlers Bernard, prési- dent-directeur général du Col- lège des médecins. La situation représente un problème pour le Collège puisque, selon le Code de déontologie des médecins, l’usage d’un traitement non reconnu ne peut se faire que dans un cadre de recherche. «On ne peut prescrire le can- nabis dès aujourd’hui, car nous n’avons présentement pas de cadre de recherche», poursuit le Dr Yves Robert, se- crétaire de l’Ordre. Impacts sur les gens Cette annonce place cer- tains patients dans une position précaire. Marie-Ève Richard a subi un accident automobile il y a dix ans. Elle souffre depuis de maux de tête et à la colonne cer- vicale de façon chronique. Le cannabis médical, prescrit par Santé Canada, l’aide grande- ment dans ses moments de dou- leur. «La marijuana est le meil- leur remède, cela a carrément changé ma vie!», exprime-t- elle. Le Collège des médecins n’est pas insensible à la situa- tion des malades même s’ils refusent pour l’instant de prescrire à des malades Les médecins québécois refusent de prescrire du cannabis A près avoir disparu des ra dars depuis le début de la campagne électorale, l’éduca- tion a finalement fait l’objet d’un débat musclé à l’UQAM, à une semaine du scrutin. Diane De Courcy du Parti québécois, Jean-François Roberge de la Coalition Ave- nir Québec, Geneviève For- tier Moreau de Québec soli- daire et David Birnbaum du Parti libéral du Québec se sont exprimés sur la ques- tion de l’internationalisation des universités québécoises. Ce projet ambitieux a été ré- cemment abordé par la can- didate libérale dans la cir- conscription d’Outremont, et sœur de la chef de Québec solidaire Françoise David, Hélène David. «Nous voulons favoriser les échanges étudiants par- tout dans le monde. Je crois qu’il faut investir dans nos universités pour qu’ils puis- sent compétitionner avec les autres universités au niveau mondial», a déclaré avec en- thousiasme M. Roberge, de la CAQ. M. Birmbaum du PLQ, a pris le relais en mentionnant qu’il fallait être très fier des universités québécoises. «Il faut être fier de faire rayon- ner tout ce qu’on fait. Les mo- dalités à étudier au Québec sont très avantageuses, et c’est une bonne chose», a-t-il dit. Mme De Courcy, ministre responsable de la charte de la langue française du PQ, a aussi fait valoir que les univer- sités québécoises occupent une place très importante mondialement. « C’est bien que les étudiants circulent à l’étranger, mais idéalement, nous voudrions que les étu- diants reviennent au Québec. Nous sommes égoïstes avec nos étudiants», a-t-elle dé- claré. Geneviève Fortier Mo- reau de QS a pour sa part avoué ne pas pouvoir apporté de réponse précise. Elle s’est contentée de signaler que Québec solidaire est «contre la marchandisation de l’enseignement». Les candidats ayant parti- cipé à ce débat ont contrasté par leur vigueur, alors que les partis péquiste et libérail bril- laient par leur absnece au dé- bat de la veille organisé par la radio web de l’UQAM, CHOQ. Alors que le Parti libéral avait fait savoir son refus plusieurs jours avant la rencontre, le mi- nistre de l’Enseignement su- périeur, Pierre Duchesne, s’était désisté à quelques heures du débat. Les candidats Alexandre Léveillée de Québec solidaire, Alexandre Leduc d’Option nationale et Carl Du- bois de la Coalition Avenir Québec ont donc été ÉLECTIONS L’éducation sur le tard Les politiciens ont enfin pris position sur la gestion des universités L’ un rêve de voir un jour un baril de pétrole avec Québec écrit dessus. L’autre veut arrêter l’exploitation et l’utilisation du pétrole au Québec d’ici 2030. À l’image du candidat de la CAQ et de celui de QS, le Sommet de l’énergie s’est soldé hier en une discorde éminente entre les représentants des princi- paux partis politiques concer- nant l’exploitation du pétrole et de l’électricité au Québec. Le candidat de la CAQ, François Bonnardel, a dit vouloir «prendre plus qu’une chance» dans le dossier d’ex- ploration et d’exploitation du pétrole sur l’île d’Anticosti. Cette position est partagée par la ministre des ressources naturelles Martine Ouellet et le candidat libéral Pierre Ar- cand qui ont aussi vanté les projets d’Enbridge et de Old Harry. M. Bonnardel a profité d’une question posée par le modérateur pour insister sur la mauvaise gestion des sur- plus d’électricité et dénoncer la hausse du tarif d’électricité annoncée par Hydro-Québec. «On ne peut pas continuer à acheter de l’électricité éo- lienne à 12 sous le kW/h et hausser le tarif des consom- mateurs de 4,3%.» L’exporta- tion des surplus d’électricité serait une solution beaucoup plus rentable selon lui. Exportation Louis Bélanger, directeur de l’Association québécoise des consommateurs indus- triels d’électricité (AQCIE) qui était présent au Sommet, a émis de sérieux doutes quant à l’efficacité d’une telle approche lors de sa confé- rence. «En exportant de l’électricité à un faible prix, on aide des industries améri- caines qui font concurrence à nos industries locales. C’est insensé!», s’est-il indigné. Selon lui, il n’y aurait au total qu’une centaine d’heures par année où l’exportation de SOMMET SUR L’ÉNERGIE Discorde sur le pétrole et l’électricité VOIR EN PAGE 12 : CANNABIS VOIR EN PAGE 12 : ÉDUCATION VOIR EN PAGE 12 : ÉNERGIE L ES SOEURS D UFOUR -L APOINTE SONT DE RETOUR LUCIE MOREAU L’ATELIER Justine, Maxime et Chloé Dufour-Lapointe ont fêté leur retour à Montréal hier au Petit Olympia. Voir P.9

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Une place assurée en sériesCanadiens Page 9

N U M É R O 2 M E R C R E D I 2 A V R I L 2 0 1 4 R E C Y C L E Z S . V . P .

AUJOURD’HUI

Élections> La culture laissée de côté par les partis Page 5

Santé> Le vaccin Gardasil controversé en France Page 7

Culture> Entrevue exclusive avec Dom Hamel Page 11

M A X I M E VA N H O U T T E

L a responsabilité de pres-crire du cannabis à des

fins médicinales est passée deSanté Canada aux médecinsprovinciaux hier. Toutefois,les médecins québécois refu-sent de le prescrire en dehorsd’un cadre de recherche, carils ne reconnaissent pas lecannabis comme un médica-ment. Pris entre les deux par-tis, les malades auront doré-navant beaucoup plus de diffi-culté à se faire prescrire leurtraitement.

Depuis 2001, la responsa-bilité d’autoriser les patients àconsommer du cannabis pourdes raisons médicales relevaitde Santé Canada. Les méde-cins ne pouvaient en prescrireeux-mêmes. Avec le nouveaurèglement entré en vigueurhier matin, ce n’est plus le cas.Mais les médecins des pro-vinces n’ont pas été consultésdans la mise en place de cettenouvelle procédure. «Le can-nabis n’est pas un traitementreconnu au Québec», affirmele Dr Charlers Bernard, prési-dent-directeur général du Col-lège des médecins.

La situation représente un

problème pour le Collègepuisque, selon le Code dedéontologie des médecins,l’usage d’un traitement nonreconnu ne peut se faire quedans un cadre de recherche.«On ne peut prescrire le can-nabis dès aujourd’hui, carnous n’avons présentementpas de cadre de recherche»,poursuit le Dr Yves Robert, se-crétaire de l’Ordre.

Impacts sur les gensCette annonce place cer-

tains patients dans une positionprécaire. Marie-Ève Richard asubi un accident automobile il ya dix ans. Elle souffre depuis demaux de tête et à la colonne cer-vicale de façon chronique. Lecannabis médical, prescrit parSanté Canada, l’aide grande-ment dans ses moments de dou-leur. «La marijuana est le meil-leur remède, cela a carrémentchangé ma vie!», exprime-t-elle.

Le Collège des médecinsn’est pas insensible à la situa-tion des malades même s’ilsrefusent pour l’instant deprescrire à des malades

Les médecinsquébécois refusent de prescrire du cannabis

Après avoir disparu des radars depuis le début de la

campagne électorale, l’éduca-tion a finalement fait l’objetd’un débat musclé à l’UQAM,à une semaine du scrutin.

Diane De Courcy du Partiquébécois, Jean-FrançoisRoberge de la Coalition Ave-nir Québec, Geneviève For-tier Moreau de Québec soli-daire et David Birnbaum duParti l ibéral du Québec sesont exprimés sur la ques-tion de l’internationalisationdes universités québécoises.Ce projet ambitieux a été ré-cemment abordé par la can-didate libérale dans la cir-conscription d’Outremont, etsœur de la chef de Québec

solidaire Françoise David,Hélène David.

«Nous voulons favoriserles échanges étudiants par-tout dans le monde. Je croisqu’il faut investir dans nosuniversités pour qu’ils puis-sent compétitionner avec lesautres universités au niveaumondial», a déclaré avec en-thousiasme M. Roberge, de laCAQ. M. Birmbaum du PLQ, apris le relais en mentionnantqu’il fallait être très fier desuniversités québécoises. «Ilfaut être fier de faire rayon-ner tout ce qu’on fait. Les mo-dalités à étudier au Québecsont très avantageuses, etc’est une bonne chose», a-t-ildit. Mme De Courcy, ministre

responsable de la charte de lalangue française du PQ, aaussi fait valoir que les univer-sités québécoises occupentune place très importantemondialement. «C’est bienque les étudiants circulent àl’étranger, mais idéalement,nous voudrions que les étu-diants reviennent au Québec.Nous sommes égoïstes avecnos étudiants», a-t-elle dé-claré. Geneviève Fortier Mo-reau de QS a pour sa partavoué ne pas pouvoir apportéde réponse précise. Elle s’est contentée de signaler queQuébec solidaire est «contrela marchandisation de l’enseignement».

Les candidats ayant parti-

cipé à ce débat ont contrastépar leur vigueur, alors que lespartis péquiste et libérail bril-laient par leur absnece au dé-bat de la veille organisé par laradio web de l’UQAM, CHOQ.Alors que le Parti libéral avaitfait savoir son refus plusieursjours avant la rencontre, le mi-nistre de l’Enseignement su-périeur, Pierre Duchesne,s’était désisté à quelquesheures du débat. Les candidatsAlexandre Léveillée de Québecsolidaire, Alexandre Leducd’Option nationale et Carl Du-bois de la Coalition AvenirQuébec ont donc été

ÉLECTIONS

L’éducation sur le tardLes politiciens ont enfin pris position sur la gestion des universités

L ’ un rêve de voir un jourun baril de pétrole avec

Québec écrit dessus. L’autreveut arrêter l’exploitation etl ’utilisation du pétrole auQuébec d’ici 2030. À l’imagedu candidat de la CAQ et decelui de QS, le Sommet del’énergie s’est soldé hier enune discorde éminente entreles représentants des princi-paux partis politiques concer-nant l’exploitation du pétroleet de l’électricité au Québec.

Le candidat de la CAQ,François Bonnardel, a dit

vouloir «prendre plus qu’unechance» dans le dossier d’ex-ploration et d’exploitation dupétrole sur l’île d’Anticosti.Cette position est partagéepar la ministre des ressourcesnaturelles Martine Ouellet etle candidat libéral Pierre Ar-cand qui ont aussi vanté lesprojets d’Enbridge et de OldHarry.

M. Bonnardel a profitéd’une question posée par lemodérateur pour insister surla mauvaise gestion des sur-plus d’électricité et dénoncer

la hausse du tarif d’électricitéannoncée par Hydro-Québec.«On ne peut pas continuer àacheter de l ’électricité éo-lienne à 12 sous le kW/h ethausser le tarif des consom-mateurs de 4,3%.» L’exporta-tion des surplus d’électricitéserait une solution beaucoupplus rentable selon lui.

ExportationLouis Bélanger, directeur

de l’Association québécoisedes consommateurs indus-triels d’électricité (AQCIE)

qui était présent au Sommet,a émis de sérieux doutesquant à l’efficacité d’une telleapproche lors de sa confé-rence. «En exportant del’électricité à un faible prix,on aide des industries améri-caines qui font concurrence ànos industries locales. C’estinsensé!», s’est-il indigné.

Selon lui, il n’y aurait autotal qu’une centaine d’heurespar année où l’exportation de

SOMMET SUR L’ÉNERGIE

Discorde sur le pétrole et l’électricité

VOIR EN PAGE 12 : CANNABIS

VOIR EN PAGE 12 : ÉDUCATION

VOIR EN PAGE 12 : ÉNERGIE

LES SOEURS DUFOUR-LAPOINTE SONT DE RETOUR

LUCIE MOREAU L’ATELIERJustine, Maxime et Chloé Dufour-Lapointe ont fêté leur retour à Montréal hier au Petit Olympia. Voir P.9

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GENEVIÈVE QUEVILLON L’ATELIERLe président du conseil de la STL,David De Cotis, un habitant de Laval, Rico Louis-Jean, et le maire de Laval, Marc Demers,ont inauguré la nouvelle carte opus gratuite pour les aînés de plus de 65 ans.

L ’ A T E L I E R , L E M E R C R E D I 2 A V R I L 2 0 1 4

ACTUALITÉSP 2

G E N E V I È V E Q U E V I L L O N

L aval — Le transport collectif sera gratuitpour les lavallois de 65 ans et plus, à

compté du 1er mai prochain. Après les étu-diants de Sherbrooke, c’est au tour des ainésde la vi l le de Laval de bénéfic ier de la gratuité du transport en commun.

Pour favoriser la mobilité des personnesâgées de la ville, la Société des transports deLaval (STL) a lancé, hier, horizon 65+. «Nousoffrons aux citoyens de Laval, de 65 ans etplus, une liberté sur la plan de la culture, dela santé et de l’économie. C’est un geste dereconnaissance pour ceux qui ont construitLaval et qui nous ont légué cette belle ville»,a affirmé le maire de Laval, Marc Demers.

Le directeur général de l ’Associationpour les aînés résidants à Laval (APARL),Carlos Segura, s’est réjoui de cette annonce.«C’est une bonne nouvelle pour notre clien-tèle. On espère que cela va motiver les gens

à uti l iser les transports en commun», souligne-t-il.

Il fait toutefois remarquer que tous lesautobus de la vi l le de Laval ne sont pas encore adaptés pour accueillir des personnesà mobilité réduite.

Le coût du projet est estimé à 400 000 $pour l’année 2014. Sur un budget annuel de128 millions $, la STL ne risque pas groséconomiquement en ciblant une clientèle àmobilité souvent réduite et qui ne représentepas une part importante des usagers réguliers des services de la STL.

Le directeur général de la STL, Guy Picard, a confié ne pas savoir exactementcombien de personnes pourront se prévaloirde ce privilège. Seules des estimations sont possibles, à l ’heure actuelle, d’après lui. «Il y a 66 000 personnes à Laval ayant 65ans et plus, mais il n’y aura certainementpas 66 000 personnes qui vont se procurerune carte OPUS à la suite de cette annonce,

croit-il. Présentement, il y a 2 200 cartes encirculation pour les aînés, donc minimale-ment, on pense qu’il va y avoir au moins 2200 personnes.»

Carlos Segura veut que la gratuité pourles personnes âgées s’étende sur le territoireMontréalais.

Le maire de Laval, doute, quant à lui, quecela soit réalisable dans la métropole. «Je nesuis pas certain que Montréal pourraitréaliser une telle ambition, a-t-il déclaré lorsde l’annonce du projet. L’initiative que nousprenons aujourd’hui, pour les personnesâgées, est une première au Québec et je croismême que c’est une première au Canada.»

Les personnes qui souhaiteront profiterdu transport col lect i f gratuit devront s’acheter une carte OPUS avec photo au coûtde 15$. La carte est valide pour une périodede 7 ans.

L’Atelier

Gratuité pour les aînésLa Société des transports de Laval lance Horizon 65+

C A R O L - A N N G E N D R O N

J e roule sur la rue Sainte-Catherine àMontréal, alors qu’un chauffeur de taxi

décide de me freiner brusquement au visagepour faire monter Paméla et son chihuahua-de-dessous-de-bras, qui hèle telle unefemme d’affaires dans Manhattan.

À ce moment-là, je vous dirais que marage envers le chauffeur, envers Paméla etson chihuahua, envers le MONDE, vientd’atteindre son paroxysme. J’ai envie de leklaxonner sans cesse et de le suivre de trèstrès près. Imaginez-vous si en plus, une voixGPS, sortant de nulle part, me disait «Ma-dame Gendron, votre humeur change, vousêtes fâchée.» Hein, pour vrai?

Souvenez-vous de notre Elvis Grattonnational qui sautait à pieds joints sur sa voi-ture pour faire taire la satanée voix de robot.Je ressemblerais sans aucun doute à cela.

Quel conducteur montréalais n’a jamaiseu à composer avec la rage au volant? Jeveux dire, sa propre rage? Si les médias ex-posent régulièrement des cas de victimes derage au volant, rares sont les personnes quiadmettent avoir eux-mêmes des comporte-ments à risque. Une étude de l’Université deMontréal présageait en 2001 qu’avec la di-

versification desmoyens de transportsur les routes, au fil desannées, la situation secompliquerait   : «Onpeut avancer avec cer-titude qu’il y aura deplus en plus de conflitspotentiels entreconducteurs et autresusagers de la route».C’était malheureuse-ment annonciateur.

En décembre der-nier, à Sherbrooke, uncycliste et un automo-biliste se sont coupés laroute mutuellement

jusque dans le stationnement des GaleriesQuatre-Saisons. Le conducteur de 19 ans estalors sorti de sa voiture et a provoqué le cy-cliste, qui aurait alors réagi en poignardantson opposant à de nombreuses reprises.

À Montréal, l’an dernier, Jeffrey Lindorétait acquitté de meurtre. Le Lavallois de 28ans était accusé d’avoir tué un homme en luifonçant délibérément dessus avec sa voiture.Ses avocats ont plaidé l’accident.

Difficile d’empêcher des personnesagressives de vaquer à leurs occupations,mais est-il possible de les empêcher de pren-dre le volant ?

Des chercheurs français font équipe avecPeugeot afin d’élaborer un logiciel pouvant,croyez le ou non, prévenir un conducteurque son stress et sa mauvaise humeur vien-nent d’augmenter. Fonctionnant avec unecaméra infrarouge installée sur le tableau debord, ce logiciel sait lire les expressions fa-ciales et détecter les émotions. Aprèsquelques événements favorisant l’agressivitédu conducteur, le logiciel pourrait voir venirles suivants et prévenir le conducteur. L’in-vention du siècle? Non!

En quoi ce système empêche l’automobi-liste de poursuivre sa route, même en état destress ou de colère intense? Que faire avecdes individus se foutant royalement des aver-tissements ou qui deviendraient encore plusirrités et agressifs suite à ceux-ci? Rien, en ef-fet, n’empêche physiquement le conducteurde poursuivre sa route et de faire des ravages.Ensuite, les cyclistes semblent complètementoubliés, alors que le phénomène de «rage auguidon» prend de l’ampleur.

Enfin, ce système est déjà développé defaçon plus complète chez Mercedez-Benzavec le système Attention Assist, qui sur-veille la manière dont le conducteur contrôleson véhicule.

En attendant les vraies solutions, je vaisdu moins prévenir : «Attention, humeurmassacrante».

CHRONIQUE

Attention, humeur massacrante

A N D R É A N N E A P A B L A Z A

D es parents et des intervenants auprès d’autistes se questionnent sur la forte

augmentation de la maladie, au Québec, et restent persuadés que la cause première estl’environnement.

Les nombreuses intervenantes de l’orga-nisme Autisme et troubles envahissants dudéveloppement Montréal (ATEDM) sont d’ac-cord : les facteurs environnementaux jouentun rôle primordial, si ce n’est pas le principal,dans l’apparition de la maladie.

Une étude du Center for Disease Control, auxÉtats-Unis, a révélé le mois dernier qu’un enfantsur 68 est atteint d’autisme,. Cela représente unehausse de 42% en l’espace de deux ans.

Le Ministère de l’Éducation, du Loisir et duSport du Québec (MELS) note, pour sa part,une augmentation de 367% d’élèves autistesdans le réseau Scolaire du Québec, au cours desdix dernières années.

«C’est alarmant, les chiffres grossissent à unevitesse fulgurante», s’inquiète la responsable del’intervention familiale, Electra Dalamagas. Selonl’organisme montréalais, ATEDM, ce qui expliquecette hausse se trouve dans notre environnementimmédiat. «C’est dans ce qu’on mange, ce qu’onrespire dehors, dans nos maisons et dans lesjouets des enfants», affirme-t-elle.

Nicole Dessureault est intervenante familiale

de l’ATEDM et mère de Raphaël, un jeune autistede 17 ans. «C’est établi que la génétique joue ungrand rôle dans la maladie, mais l’environne-ment dans lequel grandissent nos enfants, y estaussi pour beaucoup, c’est certain», estime-t-elle.

Toutes les intervenantes rassemblées pourla campagne de sensibilisation à l’autisme, évo-quent la détresse des familles aux prises avecun enfant autiste. «Nous ce qu’on voit ce sontdes familles complètement épuisées, qui ontpeu voire pas d’accès aux services, expliqueElectra Dalamagas. Ce sont des familles quisont obligées d’être à la maison, des famillesmonoparentales, qui ne peuvent plus travail-ler, et qui s’appauvrissent. Le portrait est trèssombre.»

Selon Nicolas Dessureault, il n’existe aucunerecherche ici, au Québec, en la matière. «C’esttrès préoccupant. Ce n’est pas vrai qu’on peutdire à des parents ce qu’on a déjà entendu direquelque part», affirme l’intervenante.

L’ATEDM prévoit à nouveau cette année,d’organiser une mobilisation devant les bu-reaux de la première ministre Pauline Marois,aujourd’hui, pour souligner la Journée mon-diale de l’autisme. «On veut rappeler aux can-didats et au gouvernement que l’état de l’au-tisme au Québec est critique et les familles dés-espèrent», décrit Electra Dalamagas.

L’Atelier

AUTISME

Les parents accusent l’environnement

Quelconducteurmontréalaisn’a jamaiseu à composeravec la rageau volant?

É L O Ï S E D E M E R S P I N A R D

U ne vingtaine de personnes ont dénoncé leprojet de centrale La Romaine d’Hydro-

Québec et le développement du Plan Nord, hier,lors d’une marche à Uashat Mak Mani-Utenam.La communauté innue se mobilisera pourcontester ce projet lors d’un référendum quiportera sur le montant des compensations oc-troyé par Hydro-Québec aux communautés innues, le 11 avril prochain.

Malgré le dépôt de procédures judiciairescontre Hydro-Québec en 2009 et les résultatsnégatifs des deux référendums de 2011, les travaux s’étaient tout de même mis en branleavec l’appui du gouvernement du Québec.

Advenant un troisième résultat négatif auprochain référendum, la communauté innuesouhaite amener Hydro-Québec devant lestribunaux pour augmenter le montant descompensations, s’élevant à 75 millions.

Le coordonnateur des communications duConseil de l’Innus de Uashat mak Mani-Ute-nam Innus de Uashat mak Mani-Utenam(IUTM), Raoul Vollant, croit que ce troisièmeréférendum aura plus d’impact que les précé-dents. «C’est différent aujourd’hui parce que ledossier connaît une plus grande visibilité et lamobilisation du peuple innu est plus impor-tante», a-t-il déclaré. Avec la campagne électo-rale où nous avons réussi à sensibiliser les can-didats à la cause autochtone, nous espéronsvoir des résultats positifs et gagner notre causedevant les tribunaux».

Le chef de la communauté innue, MikeMcKenzie, a précisé que ce troisième référendumne porterait plus sur le projet de La Romainemais sur les compensations d’Hydro-Québec.

L’attachée de presse d’Hydro-Québec, Marie-Élaine Deveault, a répondu que la société jugeait lemontant des bénéfices «très raisonnable». Elle n’apas voulu se prononcer sur ce qui adviendrait si cemontant était refusé lors du référendum et si lacommunauté appelait Hydro-Québec devant lestribunaux.

L’Atelier

Les Innus manifestentUn troisième référendum lancé contrele projet de La Romaine

FRANK FIFE AGENCE PRANCE-PRESSEDe plus en plus d’enfants sont atteints d’autisme au Québec.

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L ’ A T E L I E R , L E M E R C R E D I 2 A V R I L 2 0 1 4

ACTUALITÉSP 3

ÉLOISE DEMERS PINARD L’ATELIER

P A S C A L E A R M E L L I N -D U C H A R M E

Le père d’Anuja Baskaran,qui l’a marié de force et légi-

timé les actes de violence de songendre Sival Thanabalasingam,s’est présenté au Palais de Jus-tice, hier, comme un père ai-mant et inquiet. Les avocats quil’interrogeaient ont tentéd’éclaircir la dynamique fami-liale qui aurait permis à M. Tha-nabalasingam de tuer la jeunefille, dans une affaire considéréecomme un crime d’honneur se-lon le Conseil du statut de lafemme du Québec.

L’avocat de la défense s’estpenché sur le comportement dupère dans les mois précédents ledécès de sa fille, en juillet 2011.Dans le cadre de l’enquête préli-minaire de son gendre, M.Bas-karan a affirmé être inquiet parles absences prolongées de safille de 21 ans. Il a même dormichez elle pour sa sécurité.

Une interprète sri lankaises’interposait entre l’avocat de ladéfense et le père qui ne parlaitpas français. La communicationétait décousue et ponctuée d’hé-sitations, ce qui rendait l’inter-vention de l’avocat difficile.L’interprète a également été for-cée de quitter la séance aprèsune demi-heure, parce que de-mandée pour un autre cas. Ellen’est revenue qu’une heure plustard, laissant le père en attente et le juge en rogne. Laséance a dû être ajournée, etl’enquête reportée à quelques

jours. Durant les pauses prolon-

gées par l’absence de l’interprète,les avocats ont soulevé que lesdifférences ethniques et langa-gières rendaient le processusplus long.

L’accusé était présent surplace, caché par une vitreopaque et trois panneaux de tis-sus bruns. À ses côtés se trouvaitun garde de sécurité, en plusd’un gardien à l’entrée. Il n’a pasété question de la mère de la vic-time ni sur place, ni dans les dis-cussions. La sœur cadette étaitsur place, mais n’est pas rentréedans la salle d’audience. Elle n’aparlé à personne.

Retour sur les faitsRetrouvée morte en août

2011 dans l’appartement qu’ellepartageait avec son mari sur leboulevard Saint-Laurent, MmeBaskaran avait déjà confié auxpoliciers qu’elle s’était retrouvéemariée à M. Thanabalasinghamsans trop savoir pourquoi, alorsqu’il était question d’un mariagearrangé et estimé à prêt de 50 000$. Selon le Conseil dustatut de la femme, lors de l’ar-restation de ce dernier, le pered’Anuja avait soutenu son gen-dre affirmant aux policiers qu’iletait inoffensif.

Certains faits dans ce dramene sont pas sans rappeler d’au-tres cas similaires, entre autresprésentés dans l’ouvrage Lescrimes d’honneur : de l’indigna-tion à l’action publié en octobredernier par le Conseil du statut

de la femme. Le nom d’AnujaBaskaran est mentionné aux cô-tés d’Aqsa Parvez, 16 ans etd’Amandeep Atwal, 17 ans. C’estsans parler de l’affaire Shafia,survenue quatre ans avant le casde Mme Baskaran.

«La compréhension du fac-teur culturel lie a l’honneur estprimordiale pour évaluer adé-quatement les risques rattachésa l’honneur. Cela renvoie aussi ala nécessite d’adopter des me-sures efficaces visant a favoriserl’intégration socioculturelle desminorités et a aider les famillesa surmonter les conflits de va-leurs dont l’escalade peut menerjusqu’au crime d’honneur»,peut-on lire dans l’ouvrage duConseil.

«Il y a effectivement desproblèmes d’efficacité. Commedans l’affaire Shafia, il faut re-voir les mesures d’approche. In-tervenir et prendre en considé-ration pour une intervention àcourt délais», affirme Josée Ca-marra du Conseil du statut de lafemme du Québec

Selon la Mme Camarra, cen’est pas tout de vouloir interve-nir au sein de l’appareil québécois et des fonctionnalitésétatiques. Il faut également voirà un processus de sensibilisa-tion. «La distinction avec laviolence conjugale, c’est qu’il ya un consensus généralisé surle fait que c’est mal. Pas avecle crime d’honneur», estime-t-elle.

L’Atelier

JUSTICE

Du meurtre au crimed’honneur?Le père d’Anuja Baskaran a témoigné au procès de son gendre, accusé de l’avoir tué en août 2011

É M I L E M E R C I L L E -B R U N E L L E

U ne coalition de plus d’unecentaine d’organismes

communautaires du Sud-Ouest, ont demandé au maired’arrondissement, Benoit Do-rais, de réserver des terrainspour y construire 3800 loge-ments sociaux pour comblerles besoins urgents et soulagerles ménages à faibles reve-nues.

Selon, Marie-ChristineGagnon, porte parole du re-groupement Information lo-gement, les stratégies d’inclu-sion instaurées par le maireM. Dorais sont insuffisantes.

Cette stratégie consiste à in-viter les propriétaires de bâti-ments à réserver un pourcen-tage de ses logements pouraider les familles pauvres às’y installer. «De 2000 à2010, à Pointe Saint- Charlesil y a eu 33 nouveaux loge-ments sociaux sur 652 nou-veaux logements, ce quidonne au final 6% de nou-veaux logements locatifs parrapport aux nouveauxcondos. Il faut donc d’autresmoyens pour réussir à créerplus de logements», a-t-elleajouté.

M. Dorais a avoué son im-puissance sur ce point : «ré-server des terrains et l’inves-

tissement foncier est un do-maine qui appartient à la villecentrale de Montréal. Nouspouvons tenter de rachetercertains terrains, mais nousne pourrons pas reprendreceux qui ont déjà été achetéssans négocier avec les entre-preneurs», explique-t-il.

Patricia Viannay, porte pa-role du Comité logement, s’in-quiète de la multiplication desprojets de condominiums. «Ily a urgence de mettre ces ter-rains en réserve avant qu’onne soit plus capable de les dé-velopper à des fins collec-tives», a-t-elle déclaré.

L’Atelier

Des habitants du Sud-Ouest réclament des logements sociaux

G E N E V I È V E Q U E V I L L O N

P atch Adams a disputé unmatch de hockey loufoque

et chaotique contre l’équipe enfauteuils roulant des Blitz, del’école Joseph-Charbonneauhier. Invité par l’Université deFoulosophie, dont l’objectif est«de contaminer» une fois parannée l’esprit des Montréalaispar la folie créatrice, le célèbremédecin clown américain ter-minait ainsi sa tournée d’acti-vités montréalaises.

Avec l’équipe des docteursclowns de l’organisme Jovia,Patch Adams a joué devant unpublic conquis d’avance. Lesthérapeutes n’en étaient pas àleur première visite à l’école Joseph-Charbonneau. «En tousles cas, ça va être un matchdrôle. Ils vont s’arranger pournous faire un paquet de niaise-ries», s’est exclamée la petiteMégane qui connaît par cœur lenom de chacun des joueurs del’équipe des docteurs clowns.

C’est le comédien et fonda-teur de l’Université de Foulo-sophie Stéphane Crête qui as-surait le rôle de l’arbitre.«Heureusement qu’il y avaitun autre arbitre avec moi qui

me disait quoi faire, je neconnais rien au hockey, je nesais même pas patiner!» Samaladresse était à l’image dumatch où tous les coupsétaient permis afin de déclen-cher les rires.

Le Blitz l’a emporté facile-ment 7 à 5 contre les docteursclowns de l’organisme Jovia.L’entraîneur de l’équipe, Fran-çois Gagnon était très fier de sesjoueurs qu’il entraîne à toutes lessemaines. «Le match était prévudepuis deux mois et les jeunesétaient prêts», a-t-il affirmé.

Cela fait une dizaine d’an-nées que les élèves en situationd’handicap de l’école Joseph-Charbonneau ont la chance depratiquer le hockey en fauteuilroulant. «Le sport n’est pasadapté pour eux à l’extérieur del’école», explique François Ga-gnon, qui souligne avoir constatéà maintes reprises les bénéficesdu sport sur les jeunes. «Ils dé-veloppent un fort sentimentd’appartenance en faisant par-tie d’une équipe. Pour certains,le hockey, c’est ce qui les pous-sent à venir à l’école à tous lesjours.»

L’Atelier

Patch Adams termine sa tournéeen hockeyLe docteur-clown a affronté enfauteuil roulant l’équipe des Blitz

GENEVIÈVE QUEVILLON L’ATELIERPatch Adams animait le public pendant la partie dehockey.

Colombie-Britannique— Desdéfenseurs des droits civils

réclament des dédommage-ments ou d'autres compensa-tions pour tous ceux qui ont uti-lisé un ordinateur portable, untéléphone cellulaire, un télé-phone intelligent ou encore unetablette électronique, au Ca-nada, au cours des 13 dernières années.

L'Association des libertés ci-viles de la Colombie-Britan-nique a déposé une demande enrecours collectif contre l'agencecanadienne d'espionnage élec-tronique au nom de toute per-sonne ayant utilisé un appareilsans fil au pays depuis 2001.

La pour-suite vise leCentre de lasécurité destélécommu-nications duC a n a d a(CSTC), quiaurait, selonl ' a s s o c i a -tion, violéles droitsc o n s t i t u -tionnels de

millions de Canadiens.L'association réclame des

versements en argent ou d'au-tres dédommagements tangi-bles si elle réussit à prouver encour que les lois autorisant lacollecte des conversations per-sonnelles des Canadiens de-vraient être invalidées.

L'association a déposé unepremière plainte en octobre, fai-sant valoir que le CSTC violait laCharte canadienne des droits etlibertés en lisant les courriels, lesmessages texte et en écoutant lesconversations téléphoniquesavec des personnes à l'extérieurdu Canada.

La présidente de l'associa-tion, Lindsay Lyster, estime quele gouvernement a trahi laconfiance des Canadiens, quipensaient pouvoir communi-quer librement sans craindred'être espionnés.

Agence France Presse

SURVEILLANCE

Recours collectifcontre la CSTC

LES SERVICES DE GARDE PRENNENT LA RUE

LUCY MOREAU L’ATELIERPrès de 70 responsables de services de garde en milieu familial ont défilé,mardi, devant le ministère de la Famille, pour dénoncer leurs conditions salariales et le manque de reconnaissance de leur statut de travailleur autonome.

Le gouver-nement a trahi laconfiancedes Canadiens

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L ’ A T E L I E R , L E M E R C R E D I 2 A V R I L 2 0 1 4

ÉLECTIONSP 4

M A R C - A N D R É G A U T H I E R

M esdames, mesdemoiselles et mes-sieurs, la période qui s’achève n’a pas

été celle d’une élection. Non, elle fut celled’un enterrement, dernière étape du longprocessus que furent les funérailles de l’édu-cation dans la «province» de Québec.

Au printemps 2012, la population s’estsoulevée contre l’idée barbare tout droit sor-tie d’un mauvais film des années 30 : l’idéede la marchandisation de l’éducation.

Nous avons collectivement dit non à uneidéologie qui conçoit la connaissancecomme de l’essence qu’on met dans sa voi-ture. Nous nous sommes battus contre lahausse de son prix, mais nous voulions sur-tout son accessibilité .

L’éducation n’est pas de l’essence, maisbien de l’huile. Elle est le lubrifiant quipermet au moteur de la société de tourner.Elle est ce qui permet aux diverses compo-santes de celle-ci de fonctionner sans senuire, et de produire collectivement le fruitd’un travail acharné.

Ce fut montré maintes et maintes fois,chaque dollar investidans l’éducation rap-porte minimalementdeux fois plus. Cer-tains pays l’ont telle-ment compris, qu’ilspaient leurs étudiantspour aller à l’école.

Eh bien, sachezque cette «éducation»n’a pas été mention-née de la campagne.Après notre lutte,nous fûmes dupés etcontraints d’accepterune hausse déguisée,camouflée dans lacomplexité de notresystème fiscale. Voilàque devant cette situa-tion, nos trois sacro-saints et grands partis,la CAQ, le PQ et lePLQ n’ont rien dit surle sujet. En fait, lepuissant PhilippeCouillard souhaitefaire payer à nos frèresd’armes français lemême tarif que les An-

glo-saxons du Canada. La situation actuelleest-elle acceptable ?

Bien évidemment que non ! Tout clochedans notre système d’éducation. Au pri-maire, les classes sont surpeuplées, et les en-seignants sont sous-payés. Au secondaire,les jeunes sont démotivés, décrocheurs, etmanquent de ressources pour se guider dansles brumes de leurs vies en transformation.Au Cégep, les brumes deviennent une vérita-ble purée de pois, mais les ressources d’aidesont toujours inexistantes.

Pour finir, à l’université, les frais sup-posément «équitables» contraignent no-tre relève à travailler pour survivre, ré-duisant ainsi les efforts qu’ils peuventconsacrer à l’étude.

Un seul parti a eu le courage de parlerd’éducation. Un seul parti a proposé la gra-tuité scolaire, de la maternelle au doctorat.Un seul parti a eu le courage de vouloir ré-duire le nombre d’élèves dans les classes denos écoles, tout en augmentant les serviceset supports auxquels nos enfants ont droit.

Un seul parti propose ainsi de déterrer l’élé-phant de l’éducation, et d’en faire, avec l’écologieet la nature, les moteurs de notre économie et denotre société.

Ce parti est bien évidemment celui de latête, de la raison et de l’amour, et j’ai nomméQuébec Solidaire. Le 7 avril prochain, degrâce, ne cherchez pas la solution à vos pro-blèmes plus loin. Cette solution se trouvedans nos écoles, et un seul parti l’a compris.

Le 7 avril prochain, faites du Québec un mo-teur bien lubrifié, et faites de lui une société juste,verte et équitable, où tous pourront espérer à unevie meilleure, peu importe leurs origines.

Le 7 avril prochain, votez avec votre cœur,votez avec votre tête, votez Québec Solidaire.

ÉDITORIAL

Funéraillesd’État

J U L I E H O U L E - S E RWA T Y N S K I

Plusieurs anglophones fédéralistes votent pourQuébec solidaire (QS), attirés par leurs idées

progressistes. Ils vivent toutefois un dilemme carle parti affirme plus que jamais son désir de voirun Québec souverain depuis le début de la cam-pagne électorale.

«J’ai discuté avec des anglophones qui vo-tent Québec solidaire et c’est vrai que la plu-part ont peur de la souveraineté, a affirméFrançoise David, chef de Québec solidaire, enconférence de presse mardi. Par contre, jeleur ai expliqué que si mon parti est élu, lasouveraineté n’arrivera pas du jour au lende-main et toutes les décisions se feront le plusdémocratiquement possible».

Françoise David a expliqué que son parti estouvert aux souverainistes et aux fédéralistes. SiQuébec solidaire était élu et qu’un référendumsur la souveraineté voyait le jour, les électeurspourraient voter contre le référendum, a rappeléla chef de Québec solidaire.

QS est un parti plus ouvert aux anglo-phones, selon Jonathan Mooney, secrétairegénéral de l’Association étudiante des cyclessupérieurs de l’Université McGill (PGSS).«C’est un parti politique davantage progres-siste qui exprime ses idées d’une façon plusouverte aux électeurs anglophones», expliqueJonathan Mooney. Il dit avoir pu discuter

avec plusieurs universitaires anglophones, àla fois en faveur des idées progressistes de QSet de la souveraineté du Québec. «Il y a aussides anglophones qui adhèrent complètementaux idées de Québec Solidaire, ils sont souve-rainiste et pro-environnement», ajoute le se-crétaire général de la PGSS.

Des étudiants de McGill ont envoyé des de-mandes au gouvernement du Québec pouravoir un débat des chefs sur une chaîne de télé-vision anglophone. «Malheureusement, il n’y apas assez de débats pour la communauté an-glophone», déplore Jonathan Mooney. Pour-tant, un débat entre quatre candidats des prin-cipaux partis politiques a eu lieu à McGill la se-maine dernière et seulement une dizaine d’étu-diants y ont pris part.

Andres Fontecilla, candidat de Québec soli-daire dans la circonscription de Laurier-Do-rion, affirme que son parti redonne envie auxjeunes adultes de s’intéresser à la politique. Se-lon lui, les idées pro-environnement de QS,comme le transport en commun gratuit, tou-chent les intérêts des jeunes.

Jonathan Mooney ajoute qu’il y a «un inté-rêt pour la politique chez les universitaires deMcGill». La PGSS organise une soirée le 7 avrilau Thomson House Ballroom pour écouter les ré-sultats de l’élection.

L’Atelier

Des anglophones attirés parQS craignent la souveraineté

É L O Ï S E D E M E R S - P I N A R D

L e chef libéral Philippe Couillard s’estmontré prudent en réagissant au repor-

tage de Radio-Canada sur l’utilisation deprête-noms par le mari de Pauline Marois,Claude Blanchet.

Philippe Couillard a expliqué que ClaudeBlanchet aurait à répondre aux questions sou-levées en matière de financement des partispolitiques. «Je n'assume pas la culpabilité dequi que ce soit, a affirmé le chef du Parti libéraldu Québec, mardi à Montréal. Je fais juste re-marquer la discordance entre ce qu'on a en-tendu et les prétendues déclarations de puretédu Parti québécois depuis deux ou trois ans.»

Selon un reportage de Radio-Canada, M.Blanchet aurait sollicité un homme d'affaires

de Montréal pour verserdes contributions poli-tiques totalisant 25 000 $pour la course à la cheffe-rie de Mme Marois en2007. Le reportage ajouteque certaines contribu-tions auraient été faitespar des prête-noms.

Le chef libéral s'estrefusé à tout autre com-mentaire au sujet du maride la première ministre,voulant orienter sonpoint de presse sur lesquestions économiques.«Je ne veux pas répon-dre à de la boue par de laboue pour éviter de voirle cynisme remporterl'élection», a-t-il dit. Il atoutefois souligné que le«foulard blanc» du Partiquébécois était «singuliè-

rement taché, troué même».Philippe Couillard a reconnu cependant

que le dossier du financement politique a éténéfaste pour la réputation de l'ensemble despartis au cours de la dernière décennie, ajou-tant que les changements récemment apportéspar le Directeur général des élections devraientchanger l’avenir des partis.

«Regardez ce qui a été fait. Les règles duDirecteur général des élections ont été modi-fiées et la Commission Charbonneau a aidé enpartie tout cela. Il y a également la nouvelleloi pour les contributions maximales à 100 $qui, d'après moi, ont eu un effet très béné-fique», a-t-il ajouté.

L’Atelier

PRÊTE-NOMS

Couillard ne désire pas porter d’accusationsG ranby — Ce ne sont pas les

actuels chefs de partis qui sontresponsables de l'acrimoniequi caractérise la campagneélectorale, mais bien l'ex-pre-mier ministre Jean Charest, aaffirmé Pauline Marois au len-demain de la diffusion d'un re-portage mettant en doute l'in-tégrité de son époux.

Même si les soupçons en-tourant Claude Blanchetviennent chambouler le plande campagne du Parti québé-cois (PQ) à moins d'une se-maine du jour J, la chef pé-quiste dit ne pas regretterd'avoir fait du thème de l'in-tégrité un enjeu électoral.

«Je n’avais tellement paspeur qu'on scrute mon pro-pre comportement ou celuide mon parti que je n'ai ja-mais hésité à me lever desdizaines de fois à l'Assembléenationale pour demanderune commission d'enquêtesur l ' industrie de laconstruction en l ien avecl'octroi de contrats et le fi-nancement des partis poli-tiques» , a-t-elle lancé enconférence de presse, mardi,à Drummondville.

À l'époque où ce débat fai-sait rage, les libéraux de JeanCharest formaient le gouverne-ment. Et ce sont eux que Pau-line Marois montre du doigtpour expliquer la tournure decette campagne électorale.

Mme Marois dit partagerl 'avis des observateurs etanalystes pol i t iques à cechapitre. Les attaques, de-puis le début de la cam-pagne, sont incessantes,brutales et négatives à sou-hait. «On vit dans un climatde suspicion inimaginablecomme on en a jamaisconnu au Québec», a ajoutéla cheffe péquiste, qui n'apas hésité à dire qu'il s'agis-sait de la campagne la plusnégative qu'elle ait vécue.

La première ministre sor-tante a effectué cette analysealors qu'elle était mitraillée dequestions entourant un repor-tage-choc diffusé la veille surles ondes de Radio-Canada, oùil a été révélé que M. Blanchet

aurait sollicité un homme d’af-faire montréalais pour unesomme de 25 000$ en 2007.Pauline Marois a assuré, mardimatin, que son mari n'avaitpas amassé de fonds pour sacampagne à la direction. Elle asoutenu que même si sonépoux avait la permission desolliciter des fonds à l'époque,il n'a «aucun souvenir» del'avoir fait.

Selon la leader du PQ, leDirecteur général des élections(DGE) du Québec n'a jamaistrouvé quoi que ce soit à repro-cher aux méthodes de finance-ment mises en oeuvre lors decette campagne à la successiond'André Boisclair, qui avait fi-nalement avortée en raison dela défection de Gilles Duceppe.

Pour Mme Marois, il ne faitaucun doute que ces allégationsémanent d'un collusionnaire

qui veut «se venger» et empê-cher le PQ de reprendre le pou-voir. «Pour moi, c'est très clair.Nous sommes en face dequelqu'un qui veut se venger etqui souhaite stopper le ménageentrepris par mon gouverne-ment», a-t-elle ajouté. «On saitque le Parti québécois a été trèsdur avec les entreprises qui ontvoulu faire de la corruption oude la collusion. La première loique nous avons adoptée, c'estla loi qui encadre l'octroi decontrats pour les firmes pri-vées», a-t-elle martelé.

De son côté, le DGE re-fuse de commenter le dos-sier, même pour simplementpréciser si l'enquête est bou-clée ou non, invoquant sondevoir de réserve.

La Presse canadienneMVH

INTÉGRITÉ

Le spectre de Jean Charestplane sur la campagnePauline Marois le croit responsable du manque de confiance à l’égard des politiciens

ARCHIVES RADIO-CANADAJean Charest et Pauline Marois lors de la campagneélectorale de 2012

L e vote par anticipation en vue du scrutin du7 avril a déjà recueilli 17,68% des votes des

électeurs du Québec. Le directeur général des élections, Jacques

Drouin, a précisé qu'à l’automne 2012, lors dudernier scrutin, le vote par anticipation avaitatteint 15,57%.

Un total de 1 057 706 électeurs ont votéjusqu'ici. Les uns lors du vote par anticipationles 30 et 31 mars, les autres à leur bureau descrutin, à domicile, dans un centre d’héberge-ment ou dans un établissement d’enseigne-ment les 28 et 29 mars.

Même si la période officielle du vote paranticipation est terminée, il est toujours possi-ble d'aller voter directement au bureau du di-recteur du scrutin de chaque circonscription.Ces votes pourront être enregistrés mercredi etjeudi. Les étudiants auront également jusqu’àjeudi le 3 avril pour voter dans les universités.

Les électeurs qui ont changé d’adressepourront également voter par anticipationpour leur nouvelle circonscription. Ils n’aurontqu’à indiquer le nom du candidat de la circons-cription sur leur bulletin de vote directement.

La Presse canadienne E.D.P.

VOTE PAR ANTICIPATION

Plus d’électeursqu’en 2012

Sachez quecette éducationn’a pas étémentionnéede la campagne.Après notrelutte, nousfûmes dupéset contraintsd’accepterune haussedéguisée

«Je neveux pas répondre àde la bouepar de laboue pouréviter devoir le cynismeremporterl'élection»

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L ’ A T E L I E R , L E M E R C R E D I 2 A V R I L 2 0 1 4

ÉLECTIONSP 5

S I M O N M A U V I E U X

L es trois principaux partisne proposent aucun projet

viable en matière environne-mentale alors qu’ils promettentune réduction des gaz a effet deserre (GES) de l’ordre de 20 à40%. C’est ce que révèle unrapport publié mardi par lesprincipaux groupes écologistesdu Québec. Le PQ, la CAQ et lePLQ n’obtiennent même pas lanote de passage pondérée enfonction des engagements pro-mis. C’est Québec solidaire(QS), le Parti vert du Québec(PVQ) et Option nationale(ON) qui se démarquent parleurs engagements très fort enpolitiques écologiques.

Les réponses au question-naire soumis aux partis ont étéclassées et pondérées sur 100.Le PQ atteint la note de 45, lePLQ 33 et la CAQ 28. QSquant à lui atteint la note de98 et le PVQ 96. «C’est assezeffrayent de voir que les troispartis en tête des sondages neproposent rien de concret enterme d’économie d’énergie oude réduction de GES», com-mente Patrick Bonin, respon-sable de la campagne Climat-Energie de Greenpeace.

Même si tous les partis sesont engagés à réduire lesémissions de gaz a effet deserre (GES), les trois grandspartis ne proposent pas demesures convaincantes pourparvenir à l’objectif d’une ré-duction de 20 à 40% d’ici2020. «Le PQ, le PLQ et laCAQ mettent l’accent sur leséconomies d’énergie, mais neproposent pas de propositionclaires. Les intérêts financiersdominent toujours», s’in-digne Patrick Bonin.

Le transport, principalémetteur de GES, doit être lapriorité selon les orga-nismes. «La lutte aux chan-gements climatiques passepar un meilleur aménage-ment des villes et un viragevers les transports collectif

électrique», explique KarelMayrand de la fondation Da-vid Suzuki. La CAQ qui se dit«en faveur de l’électrifica-tion des transports» , pro-pose seulement de poursui-vre la recherche dans ce do-maine. Le PQ par contre pro-pose un investissement de516M $ sur trois ans, et lePLQ quant à lui, promet sim-plement de déterminer unchamp d’action.

Paradoxalement, les troispartis appuient aussi desprojets contradictoires avecla réduction des GES. Qué-bec a investi 450M$ dans leprojet de la nouvelle usine deciment à Port-Daniel-Gas-cons en Gaspésie qui devraitaugmenter de 2% les émis-sions de GES au Québec se-lon les écologistes. Le Qué-bec se verra aussi traversépar l’Oléoduc Énergie Est deTransCanada qui achemi-nera 1,1 millions de barils depétrole par jours. «Ces pro-jets sont incompatibles avecles objectifs que veulent se

donner ces partis», expliqueKarel Mayrand.

En plus du problème éco-logique, ces types de projetssont jugés «dangereux» parles groupes environnemen-taux. «On a jeté sous le tapisles enjeux de sécurité lié autransport de marchandisesdangereuses», s’indigne KarelMayrand. En outre, les écolo-gistes dénoncent la sous mé-diatisation des problèmes ma-jeurs environnementaux sou-levés par ces nouvelles infra-structures. «L’environnementest en arrière-plan, sauflorsque c’est sensationnel,comme à Lac Mégantic. Maisregardez, des trains conti-nuent de rouler avec des ba-rils de pétrole, au fond, rienn’a changé», raconte-t-il.

Premiers de classeLes groupes écologistes sa-

luent cependant la position deQS, ON et du PVQ. S’engageantdans la voie de l’écologie, lestrois partis s’entendent pourinvestir massivement dans les

transports en commun, les ré-seaux électriques et l’urbanisa-tion écologique. Si toutes cesrésolutions peuvent paraitre ir-réalisables, les groupes écolo-gistes ne l’entendent pas decette oreille. «Il faut avoir lesmoyens de ses ambitions, ex-plique Patrick Bonin. Plus onattend, plus ça va coûter cherde réparer nos erreurs, car ilfaudra un jour faire quelquechose», ajoute-t-il.

Les résultats du question-naire ont été dévoilés un jouraprès la publication dudeuxième volet du cinquièmerapport du groupe intergou-vernemental d’expert del’ONU (GIEC). Selon ce rap-port, si rien ne change, la tem-pérature mondiale devraitcontinuer d’augmenter et en-trainer de graves problèmes.«La probabilité d'impactsgraves, étendus et irréversi-bles s'accroît avec l'intensifi-cation du réchauffement cli-matique», avertit le GIEC.

L’Atelier

Les cancres environnementauxLes principaux partis politiques n’ont pas de plan concret, selon les groupes écologistes

A N D R É A N N E A P A B L A Z A

R eléguée loin de l’écono-mie et de la santé, la cul-

ture est la grande absente decette campagne électorale.«On la prend plus pour ac-quise», affirme même l’ex-mi-nistre libérale de la Culture,Christine Saint-Pierre. Sonparti n’a toujours pas présentéde plateforme culturelle, toutcomme la Coalition avenirQuébec. Les principaux partisont cependant tous reconnul’importance de rattraper leretard du Québec.

Christine Saint-Pierre croitque la culture n’est pas au cœurdes débats de cette élection, carles Québécois sont davantagepréoccupés par d’autres enjeux.«La première préoccupation duQuébec est la santé, puis vientl’éducation», explique-t-elle.

«C’est dommage, car laculture, c’est l’extension denotre identité. Il faut soutenirla culture, sinon c’est notreidentité qui en souffrira»,s’est exprimé le ministre de laCulture et des Communica-tions, Maka Kotto.

Virage inévitableLes principaux partis poli-

tiques s’entendent sur l’impor-tance d’un virage numérique cul-turel, comme l’a a annoncé le Partiquébécois, la semaine dernière. La

première ministre Pauline Maroisa alors promis 150 millions de dol-lars pour «lui donner une impul-sion et accroître sa vitalité».

«Notre empreinte cultu-relle est très pâle dans l’uni-vers numérique, on a un sé-rieux retard à rattraper», aaffirmé Maka Kotto.

Le Parti libéral et Québecsolidaire notent aussi que leQuébec traîne derrière ses

concurrents dans ce domaine. La stratégie numérique

péquiste est, selon le PLQ,la suite des mesures qu’ i lavait prises avant l ’entréede Pauline Marois au gou-vernement. «Ce que fait leP a r t i q u é b é c o i s , c ’ e s t d ereprendre la balle du tra-vai l que nous avions fa i tp r é c é d e m m e n t » , a f f i r m eC h r i s t i n e S a i n t - P i e r r e .

L ’ex-ministre l ibérale re-connaît cependant l’impor-tance du numérique dansnotre culture.

«Apporter la culture surdes plateformes numériquesdoit effectivement être fait.Mais Québec solidaire penseque ce n’est pas seulement lenumérique qu’il faut ap-puyer, c’est l’ensemble de lapratique numérique, et au-tant professionnelle qu’ama-teur», a affirmé le co-porte-parole de Québec solidaire,Andrès Foncetilla.

Le candidat sol idairecraint d’ailleurs que les in-vestissements faits dans lemilieu numérique, n’avanta-gent pas, au final, le Québec.«C’est cohérent avec l ’ap-proche du Parti québécois,de subventionner lourde-ment le domaine de la créa-tion multimédia, affirme-t-i l . Est-ce que le jour oùl’État québécois va arrêterde subventionner chaqueemploi dans le numérique,les industries vont partirtravailler ailleurs, comme ils’est produit dans l ’indus-trie pharmaceutique?»

La Coalition avenir Qué-bec n ’a , quant à e l le , pasvoulu répondre aux ques-tions de L’Atelier.

L’Atelier

La culture au second planLes principaux partis d’opposition n’ont pas encore de plateforme sur le sujet à une semaine du scrutin

NATHANAËLLE VINCENT

C oût élevé et manque d’in-formations compliquent la

vie des étudiants québécois quisouhaitent voter depuisl’étranger. En dépit du nou-veau mode d’inscription enligne pour le vote hors Québec,les délais serrés et l’obligationd’envoyer son bulletin par laposte sont autant d’embûchespour exprimer son vote.

Comme tout citoyen qué-bécois, les étudiants qui setrouvent actuellement à l’ex-térieur de la province avaientla possibilité de s’inscrire auvote par correspondance. Uneinscription qui, pour la pre-mière fois, pouvait se faire enligne, et permettait de rece-voir à son lieu de résidence àl’étranger un bulletin de voteblanc ainsi que laliste des candidatset les instructionspour voter. «J’aireçu un courriel duservice des rela-tions internatio-nales m’informantde la procédure enligne» , expliqueColin Côté Pau-lette, étudiantmontréalais en sé-jour universitaireau Maroc. Commelui, tous les étu-diants de l’UQAMen échange étu-diant à l’étrangeront reçu le 12 marsun courriel électronique lesredirigeant vers le formulaireà remplir en ligne sur le sitedu DGE. L’Université deMontréal n’a quant à elle paspris de mesure particulièrespour informer leurs étudiants.À l’Université Laval, on a faitparvenir à tous les étudiantsun courriel général incluantun lien vers la procédure pourle vote de l’étranger.

Une fois le formulairerempli et envoyé par inter-net, Colin a reçu son bulletinpar la poste et suivi l’uniqueprocédure pour pouvoir ex-primer son vote depuisl’étranger : acheminer parvoie postale son bulletin devote au bureau du DGE, àQuébec. Le site du DGE pré-cise que les frais d ’envoisont à la charge du citoyenet que tout vote reçu après le7 avri l , à 20 heures nepourra être comptabi l isé.

«Par mesure de précaution,j’ai préféré faire l’envoi parcourrier prioritaire, ex-pl ique Col in. J ’ai quandmême été surpris quand onm’a annoncé le prix aucomptoir.» L’étudiant a dé-boursé 550 dirhams, soit 74dollars, pour s’assurer queson bulletin arrive à temps.Audrey Neveu, qui séjourneactuel lement à Bruxel lesdans le cadre de ses étudesen journalisme, a, de soncôté, opté pour le courriernormal, ne souhaitant paspayer de frais supplémen-taires pour un acheminementaccéléré. «À la poste, on nousa dit que ça devait arriver àtemps, mais ce n’est pas cer-tain et on ne le saura jamaisvraiment», affirme celle qui aenvoyé son bulletin vendredi

dernier. Les inscriptions

au vote hors Québecétaient ouvertes dèsle 5 mars, jour de dé-clenchement desélections générales etse sont terminées le19 mars, soit 19 joursavant la tenue duscrutin, commel’exige la loi sur lesélections. Un laps detemps relativementcourt mais nécessaireselon le DGE qui doitenvoyer puis colligertoutes les informa-tions. «Un certaindélai est nécessaire

pour faire parvenir lestrousses de vote par voie pos-tale puis recevoir les bulletinsde vote qui nous sont ren-voyés», explique StéphanieIsabel, porte-parole du DGE.Celle-ci fait également savoirqu’un comité évalue depuisquelques mois la mise enplace du vote en ligne, maisqu’aucune date n’est encorefixée pour la remise du rap-port.

Ce sont 18 723 Québécois,répartis dans 117 pays, qui sesont inscrits cette année auvote hors Québec. Il s’agit duplus fort taux d’inscription de-puis 25 ans. Les électeurs ins-crits hors Québec n’étaientque 3269 lors des dernièresélections générales de 2012.Parmi eux, environ 2300 ontfait parvenir leur bulletin devote au bureau du DGE.

L’Atelier

La croix et la bannièreLes étudiants en échange à l’étrangercraignent pour leur vote

S aint-Hyacinte — FrançoisLegault a promis hier

qu’un gouvernement de laCoalition Avenir Québec an-nulerait la hausse de 4,3 %des tarifs d'électricité dès lelendemain des élections.

Cette augmentation de ta-rifs des clients résidentiels,autorisée par la Régie del'énergie est également entréeen vigueur hier.

François Legault a pris l'en-gagement de limiter la hausseau taux d'inflation, si sa forma-tion forme le gouvernement auscrutin de lundi prochain.

Il assure que les mesurespour réduire la hausse se-raient prises dès le lende-main, le 8 avril.

Le chef caquiste estimeque cette augmentation estcomplètement indécente,

considérant que les contri-buables n'ont pas reçu dehausses de salaires équiva-lentes au Québec.

Hydro-Québec demandaitinitialement une hausse de 5,8%,mais la Régie l'a réduite à 4,3%.

Pour le propriétaire d'unemaison moyenne, la nouvelle tari-fication se traduit par une facturesupplémentaire de 95 $ par an-née. Le propriétaire d'une maisonplus grande devrait payer environ120 $ de plus annuellement.

La hausse rapportera 418millions de plus dans les cof-fres d'Hydro-Québec pour l'an-née en cours.

La clientèle industrielle doitaussi encaisser à compter demardi une majoration, maiscelle-ci est limitée à 3,5%.

La Presse canadienne

TARIFS D’ÉLECTRICITÉ

La CAQ promet de limiter la hausse

ANDRÉANNE APABLAZA L’ATELIERLes principaux partis politiques s’entendent pour unvirage numérique.

LUCY MOREAU L’ATELIERLe Parti québécois a obtenu la note de 45 sur 100, le Parti libéral du Québec 33 etla Coalition avenir Québec 28.

Près de18 700 Québécoisse sontinscrits au votehors Qué-bec cetteannée

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L ’ A T E L I E R , L E M E R C R E D I 2 A V R I L 2 0 1 4

POLITIQUEP 6

O ttawa — Le Nouveau Partidémocratique (NPD) n’a

enfreint aucune règle en effec-tuant des envois postaux mas-sifs avant l’émission des brefsélectoraux dans les circons-criptions où se déroulaient desélections complémentaires en2013, a fait savoir ÉlectionsCanada.

C’est bien ce que prétendle NPD qui affirme avoir étécomplètement blanchi danscette affaire. L’organisme desurveillance électorale avaitété avisé que des députés néo-démocrates avaient envoyéquantité de lettres dans d’au-tres circonscriptions que laleur, soit le comté montréalaisde Bourassa, celui de Toronto-Centre et celui de Provencherau Manitoba. Des électionscomplémentaires y ont eu lieule 25 novembre 2013.

C’est le comité de régie in-terne des Communes qui a de-mandé au président de laChambre d’alerter ÉlectionsCanada à ce sujet. Les néo-démocrates soutiennent de-puis le début qu’ils n’ont rien àse reprocher car les lettres etles dépliants en questionavaient été postés avantl’émission du bref qui dé-clenche l’élection complémen-taire. Certains envois postauxavaient toutefois été reçus pardes citoyens après l’émission,avait attesté le chef néo-démo-crate,Thomas Mulcair.

«Cette situation est aussiconforme aux règles», préciseÉlections Canada. Si les envoissont faits avant l’émission dubref, le coût de ces lettres n’apas à être comptabilisé commedépense électorale.

Dans sa lettre au présidentde la Chambre des communes,Andrew Scheer, le directeurgénéral des élections, MarcMayrand, a rappelé les règlesen vigueur. Il n’a toutefois pasdéterminé si les envois ont été

faits avant ou après l’émissiondu bref.

Selon les dates transmisesà Élections Canada par le pré-sident Scheer, les envois au-raient tous été faits avant ladate butoir du 20 octobre2013, soit le jour où le bref aété émis

«Dans le cas des envoisexpédiés par un député, Élec-tions Canada soutient depuislongtemps que lorsque l’envoiest expédié avant l’émissiondu bref électoral, ou lorsquel’envoi est déjà en route aumoment où les élections sontdéclenchées et que le députéne peut faire interrompre lalivraison, l’envoi ne constituepas une dépense électorale ré-glementée», écrit M. Mayrand.

Le NPD a affirmé mardique « la campagne de salissagedes libéraux et des conserva-teurs a échouée». «Cela dé-

montre qu’on suivait les règle-ments depuis le début», a dé-claré le député néo-démocrateMathieu Ravignat.

Le Parti libéral avait re-quis de son côté une enquêteauprès d’Élections Canada etlui demandait de déterminer siles envois postaux avaient étéfaits avant ou après l’émissiondu bref. Élections Canada n’apas encore répondu publique-ment à cette demande.

Le NPD n’a gagné aucunedes élections complémentairespour lesquelles ses envois pos-taux ont été remis en question.Le candidat libéral EmmanuelDubourg l’a emporté dansBourrassa, la libérale ChrystiaFreeland dans Toronto-Centreet le conservateur Ted Falkdans Provencher.

La Presse canadienneM.V.H.

Envois postaux massifs

Aucune faute n’a été commise par le NPD, selon Élection Canada

Ouverture à Ottawa dudébat sur lessoins palliatifsLe débat sur les soins pallia-tifs et les soins de fin de vie aété ouvert hier à Ottawa àl’initiative du Nouveau Partidémocrate (NPD). La motionM-456 qui vise à établir unepolitique pancanadiennecommune, a recueilli l’unani-mité des partis politiques se-lon le NPD.Le député CharlieAngus, à l’origine de la mo-tion, souhaite voir s’intégrerles soins palliatifs aux diffé-rentes régions du Canada demanière commune tout en te-nant compte de la diversitégéographique et culturelledes patients. Il souhaite aussique tous les canadiens puis-sent avoir accès à des soinspalliatifs de manière équita-ble, ainsi qu’un traitementadapté aux patients des pre-mières nations. Selon lui, da-vantage de soutien doit êtreapporté aux aidants afin quela qualité de ces soins soitaméliorée au Canada.«Legouvernement conservateurdoit être clair au sujet de saposition en matière de soinspalliatifs étant donné la po-pulation vieillissante et lesaccords sur la santé quiviennent à échéance», a ex-pliqué le député, en appelantle parti conservateur et leparti libéral à rejoindre sespositions. «Nous devons as-surer à tous les Canadiensun meilleur accès aux soinspalliatifs et aux soins à do-micile», a-t-il ajouté.

Agence France-PresseS.M

M A R Y L I N E K O M E N A N

«N on au saccage de l’as-surance-chômage!

C’est un droit qu’on a gagné etpayé!». Hier, les manifestantsont dénoncé la réforme du pro-gramme de l’assurance-emploien vigueur depuis janvier 2013.

Pour Danielle Casara, prési-dente du Conseil régional duFond des travailleurs du Qué-bec (FTQ) Montréal métropoli-tain, cette manifestation est unebonne initiative afin d’intéres-ser le public à cet enjeu poli-tique jusqu’aux prochaines élec-tions. «On va profiter de toutesles occasions pour parler de ceproblème, pour demander desréajustements qui vont allerdans le sens des travailleurs ettravailleuses», explique-t-elle.

La réforme du régime d’as-surance-emploi vient répartirles chômeurs en trois catégo-ries. Il y a les travailleurs delongue date, les prestatairesoccasionnels et les prestatairesfréquents. Les travailleurs delongue date font très peu appelà ce régime. Pour les presta-taires fréquents, généralementdes travailleurs saisonniers, leschoix sont limités. Ils sontobligés d’accepter tout emploiavec un salaire correspondantà 80% des honoraires de l’em-ploi précédent. S’ils refusent,ils sont privés de leur droit àl’assurance-emploi. Le termeutilisé par le gouvernementpour qualifier ce type d’emploiest «emploi convenable» qui

désigne un emploi dont le sa-laire est équivalent à 70% dusalaire précédent.

Prenons l’exemple d’untechnicien de l’industrie du ci-néma qui est sous contrat àdurée déterminée pour letournage d’un film. Lorsqueson contrat se termine, il estobligé d’accepter un emploidans un autre domaine avecun salaire beaucoup plus bas,sinon il n’a plus droit à sesprestations. Pour les chô-meurs occasionnels et les tra-vailleurs de longue date, la ré-forme est plus clémente même

s’ils doivent également sup-porter les baisses de salairequi vont de 10 à 30%.

Les contestations à cetteréforme ne se sont pas long-temps faites attendre. Selon Dominic Morissette,conseiller en droit social duComité chômage de Montréal,la réforme exclut davantage dedemandeurs en chômage. «Cesont seulement 40% des de-mandeurs d’assurance-emploiet même un peu moins qui ontdroit aux prestations, ce quisignifie que six personnes surdix se voient refuser les pres-

tations», explique-t-il. De plus,les chômeurs ne sont pluségaux devant la loi puisqu’ilsont été séparés en catégories.«Si vous travaillez dans uneécole polyvalente par exempleet que l’école est fermée pen-dant les vacances, on vous de-mande de payer pour l’assu-rance alors que vous ne tra-vaillez même pas. Cela devientplus exigeant pour les deman-deurs fréquents c’est-à-dire lestravailleurs saisonniers. Etcertains employeurs ne sontpas contents parce qu’ils se re-trouvent souvent à devoir re-nouveler leur effectifs àchaque saison», affirme Domi-nic Morissette.

Son opinion est aussi cellede l’organisme Action Chô-mage Québec. «L’assurance-emploi est un programmegouvernemental, mais quandil y a des surplus comme c’estle cas présentement, le gou-vernement en fait ce qu’ilveut, au lieu de le donner auxayant-droits, soit les chô-meurs», s’indigne le porte-pa-role Jacques Beaudoin. Lesmembres de cet organismetravaillent avec d’autres orga-nismes communautaires pourfaire pression sur le gouverne-ment afin de modifier la ré-forme. «Elle est en vigueur auniveau législatif, mais son ap-plication réelle se fait de façontrès lente et très graduelle»,souligne M. Beaudoin. Il ex-plique qu’il n’y a pas d’assisejuridique pour contester pour

le moment. Il ne leur reste queles manifestations et les ac-tions sociales pour rappeler augouvernement qu’ils conti-nuent à se mobiliser et pourrappeler aussi que la réformene fait qu’appauvrir les travail-leurs et les travailleuses. À laquestion de savoir quelle a étéla réponse du gouvernement àleurs actions, M. Beaudoinnous dit ceci: «Le gouverne-ment fédéral explique que laréforme est nécessaire en vuede prévenir le manque demain d’œuvre avec l’exploita-tion des sables bitumineux etd’autres chantiers.Ils veulentdonc créer une situation où lesgens seront obligés de se dé-placer pour aller combler ledéficit dans l’ouest canadien.»

Sans réponsePour sa part, Service

Canada n’a pas commenté suiteaux nombreuses demandes quilui ont été transmises.

Les dizaines de personnesréunies hier devant les bu-reaux de Service Canada deVerdun ont répondu à l’appelde la Coalition montréalaisecontre la réforme de l’assu-rance-emploi pour souligner ledeuxième anniversaire decette réforme

Plusieurs autres manifes-tants se sont ausi retrouvésdevant le bureau du députéDenis Lebel à Roberval au Sa-guenay-Lac-Saint-Jean.

L’Atelier

ASSURANCE-EMPLOI

Des manifestants commémorent dans la rueles deux ans de l’annonce de la réforme

MARYLINE KOMENAN L’ATELIERDes manifestants devant le centre de Service Canadaà Verdun, Montréal, mardi.

L es infirmières de la régiond’Halifax, en Nouvelle-

Écosse, ont déclenché unegrève illégale mardi le 1eravril, deux jours avant le dé-brayage annoncé. Ce refus dese présenter au travail est lié àl’annonce d’une prochaine loispéciale qui devrait forcerleur présence au travail. Cer-taines infirmières dont lespostes sont désignés essen-tiels seront quand même àleur poste.

Les infirmières ont mani-festé par centaines, devantl’assemblée législative de laNouvelle-Écosse pour pro-tester contre le ratio de pa-tients trop élevé. Elles veu-lent aussi protester contre leprojet de loi sur les services

essentiels soumis lundi soir àl ’Assemblée législative, arapporté Radio-Canada. Leprojet de loi 37 envisage deprotéger les patients. Il sti-pule qu’une entente sur lesservices essentiels doit êtrenégociée entre employeurs etsyndicats avant tout dé-brayage. Joan Jessome, laprésidente du Syndicat desemployés gouvernementaux,craint que cette décision del’État se traduise par une mi-gration des infirmières versd’autres provinces. Le syndi-cat n’était pas en mesure deconfirmer combien de sesmembres avaient refuséd’entrer au travail.

Aucun porte-parole desautorités de la santé de la pro-

vince n’était accessible pourcommenter. Le Conseil du tra-vail de la Nouvelle-Écosse ré-clame le retour immédiat autravail sous peine d’amendeset de sanctions. Le débat surce projet de loi se poursuit àl’Assemblée législative.

La grève de ces infirmièresaura des répercussions surl’ensemble de la Nouvelle-Écosse ainsi que sur les pa-tients d’autres régions des Ma-ritimes qui reçoivent des soinsspécialisés dans la capitalenéo-écossaise. La semaine der-nière, l’Île-du-Prince-Édouarda commencé à ramener des pa-tients sur son territoire.

La Presse canadienneM.K.

Des infirmières d’Halifax en grève contre une loi spéciale

U ne enquête indépendantea blanchi le sénateur Co-

lin Kenny des allégations deharcèlement sexuel et psycho-logique au travail, de mêmeque d’abus d’autorité. L’en-quête avait été ordonnée par leSénat à la suite d’une plaintedéposée par une ancienne em-ployée du bureau de M.Kenny. Cette dernière soute-nait que le sénateur lui faisaitfaire des tâches pour soncompte personnel sur lesheures de travail. Pascale Bris-son, qui avait éventuellementquitté son emploi, a affirméque le libéral de longue dateavait aussi fait des commen-taires sur son apparence etl’avait invitée à son domicileprivé. Le fardeau de la preuveincombait à Mme Brisson, et

le rapport de l’enquête, déposécette semaine, a conclu qu’iln’y avait pas eu d’harcèlement.Tant Mme Brisson que M.Kenny ont cinq jours pour ré-

pondre aux conclusions durapport avant que le Sénat nedécide de la marche à suivre.

Associated Press M.K.

OTTAWA

Scandale sexuel: le sénateur Colin Kenny est innocenté

PERRY MAH AGENCE QMILe sénateur Collin Kenny.

SEAN KILPATRICK LA PRESSE CANADIENNE

«Les députés n’ont pas de contrôle sur les délais pos-taux et sont incapables d’intercepter le courrier unefois qu’il est mis à la poste», précise Élection Canada.Ici, Marc Mayrand, directeur général des élections.

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L ’ A T E L I E R , L E M E R C R E D I 2 A V R I L 2 0 1 4

INTERNATIONALP 7

L A U R E N C E B E U C H E M I N -L A C H A P E L L E

D es experts se réunissentaujourd’hui à Paris pour

discuter de l’administrationcontroversée du vaccin Garda-sil, alors que des cas d’effetssecondaires graves sont réper-toriés au Québec.

Le vaccin qui prémunitcontre le cancer du col del’utérus sera à 10 heures le su-jet d’une conférence de presseen France. Le résultat d’étudescomparatives suédoise et fran-çaise sera dévoilé et pourraidéterminer l’efficacité réelledu vaccin Gardasil au termed’une utilisation largementcontestée en Europe. Desscientifiques canadiens y ex-poseront leurs travaux ainsique les dangers reliés à sonutilisation. Océane Bourgui-gnon, accompagnée de samère et de son avocat, repré-sentera les 10 jeunes femmesayant déposé une plainte àl’encontre du vaccin, parcequ’il aurait provoqué chezelles des troubles neurolo-giques, comme la sclérose enplaque, la polymyosite et lamaladie de Verneuil.

Au moment où la premièreplainte contre le vaccin étaitdéposée en novembre 2013par Océane Bourguignon, leDr Philippe de Chazournes,président de Med’Océan, uneassociation de médecins indé-pendants de l’île de la Réu-nion, lance de pair avec d’au-tres médecins une pétitionpour la mise en place d’unemission parlementaire sur la

vaccination généralisée desjeunes collégiennes françaises.

Dans une lettre ouverte auPrésident de la République, DrChazournes affirme que «lesconséquences de la vaccina-tion des jeunes filles sont in-connues, son efficacité reste àprouver et on risque de se lan-cer dans une expérimentationà grande échelle, avertit-il.Cela pose un problèmed’éthique majeur et des effetssecondaires graves, ne sontpas exclus».

Par ailleurs, un rapport duNational Vaccine InformationCenter américain estime queplus de 5 000 vaccinées ont dûconsulter d’urgence pour trou-bles cardiaques, convulsionsou vertiges. En 2010, 29 décèsde jeunes filles dans le mondeont été reliés au Gardasil.

Au Québec Linda Morin, la mère

d’Annabelle Morin décédée en2008 suite à la 2e dose du vac-cin, a investi 60 000 dollars enrecherche et frais d’avocatpour que sa fille soit reconnuecomme une victime du Garda-sil auprès de la Cour munici-pale. À ce jour, sa cause n’estpas reçue parce qu’aucun mé-decin ne veut partager l’opi-nion de ses recherches qui,pourtant, prouvent le lienchronologique et de causalitéentre la prise du vaccin et lamort subite d’Annabelle.

Linda Morin est freinée parle bilan officiel du coroner quisuggère «une mort naturelleinexpliquée» et par le refus desmédecins et des experts de col-

laborer. «Je suis prise avec lefait que je ne peux pas déposerma plainte, alors que je sais dequoi ma fille est morte. C’estmoi qui a payé pour le savoir»,affirme Mme Morin jointe partéléphone.

«[Ces effets neurolo-giques] sont des événementsheureusement assez rares etexceptionnels, mais qui sontexistants. Dans un très grandnombre de cas (...) dans lesconnaissances actuelles de lamedecine, on ne trouve au-cune cause», a affirmé le Doc-

teur Philippe Chetaille, cardio-logue pédiatrique au Centremère-enfant Soleil du CHU deQuébec, lors d’une entrevuesur le sujet avec Paul Arcandle 4 décembre dernier.

Au Québec, la prémunitioncontre le cancer du col de l’uté-rus a fait l’objet d’une vastecampagne de sensibilisationpar Santé Canada en 2006 et levaccin a été introduit deux ansplus tard auprès des élèves de4e année du primaire et de 3eannée du secondaire.

Les effets secondaires

graves déclarés ont été niéspar Philippe Sauthier, mem-bre de l’Association des gyné-cologues du Québec, une orga-nisation dont le partenaire of-ficiel est la firme qui commer-cialise le vaccin soit MerckFrosst. Le ministère de laSanté et des Services sociauxdu Québec abonde dans lemême sens et allègue que lacampagne de vaccinationn’apas été prise à la légère dansun but de prévention.

L’Atelier

COL DE L'UTÉRUS

Un vaccin controversé jugé en FranceDes scientifiques canadiens présenteront leurs travaux sur les dangers reliés à l’utilisation du vaccin Gardasil sur les femmes

DYLAN MARTINEZ REUTERSL’efficacité réelle du vaccin Gardasil doit être déterminée.

Guerre Syrie :150 000 mortsPlus de 150 000 personnes ontété tuées en Syrie depuis le dé-but du conflit en mars 2011. Cenouveau bilan a été fourni mardipar l’Observatoire syrien desdroits de l’homme (OSDH), quise trouve proche de l’opposition.Cette organisation basée auRoyaume-Uni fait état d’exacte-ment 150 344 morts, dont 51 212civils incluant 7985 enfants ens’appuyant sur un vaste réseaude militants et de sources médi-cales et militaires. Le conflit enSyrie a débuté avec une révoltepopulaire pacifique s’opposantau régime du président, Bacharal-Assad. Cette révolte s’est rapi-dement heurtée à une répres-sion sanglante et s’est progressi-vement militarisée.

Agence France-PresseL.M.

Glissement de terrain à Washington :27 mortsLe bilan du glissement de ter-rain survenu le 22 mars dansl’État de Washington s’est en-core alourdi hier en passant de24 à 27 morts et en comptant 22disparus. Le gouverneur del’État, Jay Inslee, a lancé un ap-pel à l’aide au gouvernement fé-déral mardi, après avoir révéléque les pertes économiques as-sociées à la catastrophe s’élèventà au moins 10 millions $US. Lecomté a quant à lui publié uneliste de 22 personnes toujoursportées disparues. Le gouver-neur Inslee a demandé l’aide deWashington pour les dépensesfunéraires ainsi que pour offrirune aide psychologique aux sur-vivants et aux secouristes.

Associated Press L.M

L e premier ministre britan-nique, David Cameron, a

ordonné une enquête sur lesFrères musulmans. «Il s’in-quiète des activités auRoyaume-Uni de ce mouve-ment islamiste, classé organi-sation terroriste en Égypte»,a indiqué mardi DowningStreet.

D’après un porte-parole,le Premier ministre a ordonnéune évaluation, menée en in-terne par le gouvernement, surla philosophie et les activitésdes Frères musulmans et surla politique du gouvernementvis-à-vis de l’organisation,«Étant donné les inquiétudesexprimées sur le groupe et sesliens présumés avec l’extré-misme et la violence, il est lé-gitime et avisé de tenter demieux comprendre ce que lesFrères musulmans représen-tent, comment ils comptentréaliser leurs buts et ce quecela implique pour la Grande-Bretagne», a ajouté le porte-parole.

L’organisation des Frèresmusulmans appuyait l’ancienprésident Mohammed Morsiet forme aujourd’hui l’opposi-tion de l’actuel gouvernementégyptien. L’enquête sera diri-gée par l’ambassadeur duRoyaume-Uni en Arabie saou-dite, John Jenkins.

Réfugiés venus d’ÉgypteSelon le journal «The

Times», les services de rensei-gnement britanniques sontchargés de rassembler les in-formations sur la confrérie àl’étranger et au Royaume-Uni,notamment le nombre demembres qui y ont trouvé re-fuge après la destitution en

Égypte du président issu deses rangs, Mohamed Morsi, le3 juillet 2013.

Le quotidien fait état d’in-formations selon lesquellesdes dirigeants du mouvementse sont réunis à Londresfin 2013 pour décider d’uneréponse à la situation enÉgypte.

Répression Dans ce pays, les autorités

installées par l’armée après ladestitution de MohamedMorsi qui ont classé les Frèresmusulmans comme «organi-sation terroriste» en décembredernier, se livrent à une ré-pression implacable contre lemouvement. De nombreux di-rigeants ont été arrêtés et, àl’instar du président destitué,ils encourent la peine de mort

dans divers procès. Un desderniers procès de masse acondamné 529 frères musul-mans à la peine de mort.Lundi, 33 partisans du prési-dent déchu ont été condamnésà six ans de prison sur des ac-cusations de violence lors demanifestations non autorisées.

Depuis juillet, des groupesdjihadistes multiplient les at-taques contre les forces del’ordre, qui ont fait plus de200 morts. En février dernier,une bombe visant un bus tou-ristique de pèlerins chrétienssud-coréens avait fait 4 morts.Ces violences ont été attri-buées par les autorités auxFrères musulmans, mais l’or-ganisation a démenti.

Agence France-PresseL.M

ROYAUME-UNI

David Cameron ordonne une enquête sur les Frères Muslmans

J A Y S O N B O I S V E R T

L e sommet le plus célèbreen Suisse, le Cervin, vit ses

dernières années d’aprèsl’École polytechnique fédéralede Lausanne (l’EPFL).L’écroulement serait sans dan-ger pour la population.

«Munis de sondes spectro-scopiques à triple-lasertressé», des géologues ont dé-montré que le Cervin estcreux. La couche rocheuse su-perficielle n’aurait qu’uneépaisseur moyenne de 15 mè-tres. D’après l’EPFL, le cas duCervin est très particulier. Se-lon la même source, des fis-sures qui pouvaient à peinelaisser passer un stylo-bille,peuvent maintenant laisserpasser un bœuf.

L’étude a démontré qu’ilpourrait s’écrouler sur lui-même dans mille ans commeautant la semaine prochaine.De 4478 mètres de hauteur, leCervin serait réduit à un dômearrondi d’environ 2120 mè-tres, selon des modélisationsinformatiques.

Canular «Je n’ai aucun souvenir

que la partie d’un sommet aitdéjà été détruite, sauf en uncas d’irruption volcanique,explique le professeur et spé-cialiste en géologie structuraleà l’UQAM, Alain Tremblay. Cen’est pas rien de perdre 50pour cent d’une montagne.»Pour ce géologue, le tout ne luiapparait pas très sérieux.

Même son de cloche pourl’ingénieur en géologie, Clau-dine Nackers. «Au premiercoup d’oeil, les articles sem-

blent douteux, surtoutlorsqu’on parle de spectrosco-pie à triple laser tressé, sou-tient-elle. Premièrement, levrai terme est spectrométrieet non spectroscopie. Deuxiè-mement, dans le contexte géo-logique du Cervin, il est géolo-giquement impossible qu'il yest un vide dans le pic. Les"vides" ou "trou" dans la géo-logie sont appelée "Karst" etils se forment seulement dansune géologie sédimentaire. LeCervin est de type métamor-phique.» Selon la M.Sc. enGéophysique appliquée, il y aun article sur ledauphine.comqui semble plus crédible. Cet

article publié dans le Journalof Geophysical Research portesur l'érosion due au pergélisol.Selon Madame Nackers, cetype d'érosion est souvent ob-servé dans des montagnes plusjeunes comme c’est le cas du Cervin.

Le Cervin a acquis une ré-putation mondiale et est la-montagne est la plus photo-graphiée de toutes. Elle attirede nombreurx alpinistes etsert aussi de logo à plusieurscompagnies dont l’entreprisechocolatière Toblerone.

Avec Agence France-Presse

SUISSE

Le Cervin pourrait s’écroulerà n’importe quel moment

EASTANDNORTHSIDE MARCEL WIESWEGD’une altitude de 4478 mètres, le Cervin est unsymbole de la Suisse.

PAUL HACKETT REUTERS David Cameron, premier ministre britannique

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L ’ A T E L I E R , L E M E R C R E D I 2 A V R I L 2 0 1 4

ÉCONOMIEP 8

P H I L I P P E L A R O S E - T R U D E L

L e cancer a couté à lui seul 4,2 milliards,révèle une récente étude déposée par la

Coalition Priorité Cancer au Québec. L’étudealarmiste prévoit une incapacité de rembour-ser les frais du système de santé du Québec en2030 à moins d’un redressement inespéré duPIB d’ici ce temps. La coalition est fortementfinancée par des compagnies pharmaceu-tiques et profite de la campagne électoralepour attirer le soutient des partispolitiques.

Pierre Bouchard, principal res-ponsable de l’étude, dresse un por-trait pessimiste de l’avenir de lasanté au Québec. «Le cancer est encroissance actuellement au Québec,principalement en raison du vieil-lissement de la population qui en-gendre de nombreux coûts inhé-rents à la santé. On estime qu’unepersonne âgée entre 80 et 90 anscoûtera plus de 25 000$ à l’état»,a-t-il affirmé en conférence depresse hier. Selon l’économiste, lenombre de cancers diagnostiqués aaugmenté de 55% en 15 ans avec untaux de décès de 27%.

Selon l’étude, les coûts causéspar le cancer ont augmentés du tiers en 5 ansavec un augmentations moyenne de 6.6%par an.

Le vieillissement de la population conju-gué à la diminution de main d’œuvre est l’une

des raisons pour lesquelles l’augmentationdes frais est aussi rapide.

Le cancer est maintenant considéré commeune maladie chronique puisque son taux d’ap-parition est en augmentation et que de plus enplus de gens y survive chaque année. Il vients’ajouter à la liste de maladies chroniques trai-tées au Québec qui représente 42% des dé-penses directes du gouvernement dans la santé.

Tenter de faire des coupures dans la santéest problématique selon M. Boucher qui dé-

nonce les politiques stagnantes duQuébec. «Nous avons essayé de di-minuer le financement de l’éduca-tion en 2012, alors que les coûtsd’accès à l ’université étaient lesplus bas en Amérique du Nord etcela a presque été la perte du gou-vernement. Imaginez vous atta-quer à la santé!», s’indigne-t-il.

Selon Nathalie Rodrigue, prési-dente de la Coalition Priorité Cancerau Québec, la génération de 25 ans etmoins a été sacrifiée sur le plan éco-nomique, mais la crise de la santé duQuébec peut être réduite par la pré-vention et la sensibilisation de la po-pulation. «Dans le cas du dépistagedu cancer du sein, dans certaines ré-gions du Québec, c’est 97% des

femmes qui font la mammographie, mais pourcertaines populations immigrantes, par exem-ple, la culture du dépistage n’est pas dévelop-pée et ces femmes vont se faire traiter que pourdes cancers majeurs», raconte Mme Rodrigue.

Selon elle, il reste du travail à faire pour déve-lopper une culture de prévention au Québec.

L’un des plus grand facteur de coût estl’inactivité des personnes en traitement decancer. «Souvent, les familles font des faillitespersonnelles, car toute leur énergie est axéesur la guérison», explique Mme Rodrigue. Au-

delà des traitements, soutenir les familles fi-nancièrement et psychologiquement pendantleur convalescence fait partie des nombreusesdépenses inhérentes au cancer pour les ser-vices de santé du Québec.

L’Atelier

SANTÉ

Un «cancer» pour l’économieLes dépenses liées aux traitements de la maladie représentent 4,2 milliards en 2013 au Québec

JAQUES NADEAU LE DEVOIRLa vieillissement de la population engendre des dépenses importantes en matière de santé.

P H I L I P P E G A G N O N

L’ aide financière additionnelle que four-nira la Banque mondiale aux pays émer-

gents n’est pas très significative, estime Ales-sandro Barattieri, professeur au Départementdes sciences économiques de l’UQAM.

La Chine recevra 2,5 milliards de dollarspour combattre l’extrême pauvreté qui sévitdans le pays. «C’est bien peu quand on penseque l’économie de la Chine représente desmillions de milliards de dollars», croit l’éco-nomiste.

La Chine, le Mexique et le Brésil recevrontdorénavant 19 milliards de prêts annuelle-ment, alors que l’Inde en bénéficiera de 20.

Cette annonce a été faite mardi à Wash-ington par le président de la Banque mondialeJim Yong Kim. La banque octroyait aupara-vant 15 milliards de dollars annuellement auxpays à revenus intermédiaires et ce montantpassera désormais à 28 milliards. Ces inves-

tissements s’inscrivent dans un objectif d’éra-diquer l’extrême pauvreté dans le monde d’ici2030.

Dans son allocution, le président a af-firmé que les deux-tiers des gens qui viventavec moins de 1,25 dollar quotidiennementsont regroupés dans cinq pays incluant laChine et l’Inde.

Le gaspillagePour monsieur Barattieri, un risque im-

portant de ce genre de prêts demeure la possi-bilité qu’il y ait du gaspillage.

«C’est certain que c’est une bonne nou-velle, rappelle-t-il néanmoins. Les pays visésont souvent des problèmes de sous-investisse-ment au niveau des infrastructures et l’argentpourrait aider pour des projets de ce type.»Cela aurait pour effet d’améliorer la qualité devie.

Le professeur d’origine italienne se ques-tionne surtout sur la provenance de l’argent.

«La méthode de f inancement n ’est pasclair», juge-t-il.

Le professeur Maurice N. Marchon du HECMontréal explique que le financement de laBanque mondiale se fait grâce à l’achat d’obli-gations que font des particuliers auprès de labanque. «Par exemple, quelqu’un peut prêter1000 dollars à la banque et celle-ci le rembour-sera à long terme avec intérêts», relate-t-il.

La banque doit donc s’endetter d’abordpour pouvoir prêter ensuite. En 2013, elles’était engagée à réduire son coût de fonc-tionnement de 400 millions de dollars surtrois ans.

Cette mesure de la banque lui permettrad’être davantage vis-à-vis les banques régio-nales et le secteur privé. Jim Yong Kim rappe-lait que «les gouvernements et les entreprisespeuvent trouver du financement et du sa-voir-faire dans beaucoup d’autres endroits.»

L’Atelier

AIDE AUX PAYS ÉMERGENTS

La Banque mondiale veut en mettre plein la vueElle augmente ses prêts de plus de la moitié pour certains pays de l’Orient

P H I L I P P E G A G N O N

L e site de vente en ligneAmazon.ca vendra désor-

mais des instruments de mu-sique et des appareils sans-fil, ce qui n’a rien pour en-chanter les commerçants audétail.

«Ce n ’est jamais unenouvelle réjouissante et ondoit constamment s’ajuster,soutient Benoit Caron, pro-priétaire de la boutique LaRéférence Musicale de Ter-rebonne. Lorsque la venteen ligne a commencé il y atrois ou quatre ans, c’étaitla folie, mais ça s’est heu-reusement beaucoup calmédepuis.»

L’entreprise basée à Seat-tle offre une variété d’environ75 000 instruments de mu-sique, ainsi qu’un million deproduits sans-fil qui serontdésormais disponibles à sesclients canadiens.

«C’est comme si Wal-Mart ouvrait deux nouveauxrayons, mais en ligne», ex-

plique Benoit L’Archevêque,président du site Azzimov quirépertorie les produits dispo-nibles en ligne.

Benoit Caron émet ses ré-ticences sur le magasinage en

ligne. «J’ai déjà entendu plu-sieurs histoires d’horreurssur l’achat en ligne, commel’addition de frais de douanesinsoupçonnés», raconte lecommerçant. L’avantage enmagasin est que what you seeis what you get.» BenoitL’Archevêque abonde dans le

même sens. «Il y a une diffé-rence entre Amazon.ca etAmazon.com, rappelle-t-il.Parce qu’on est Canadiens,on n’a parfois pas accès àplusieurs produits ou on doitpayer des tarifs plus cherspour les obtenir.»

Pour prévenir cela, Ama-zon offre à ses clients des’abonner au service Prime aucoût de 79 dollars pour béné-ficier d’un service de livrai-son gratuite. «Tu dépenses80 dollars et tu n’as toujoursrien acheté, souligne mon-sieur L’Archevêque. Ça mesemble quelque peu exagéré.»

Benoit Caron demeurepour sa part optimiste vis-à-vis du futur. «Même si lesprix en magasin sont tou-jours un peu plus élevés, unservice en personne sera tou-jours meilleur qu’un achat enligne», estime-t-il, croyantque l’achat en ligne est unemode passagère qui devrait fi-nir par s’estomper.

L’Atelier

COMMERCE EN LIGNE

Amazon augmente sa gamme de produits au Canada

Ottawa — Un nouveau rapport sur le secteurmanufacturier canadien mentionne que

les entreprises qui ont résisté à la tempête sesont positionnées pour des temps meilleurs.

Le document émane de l'économiste enchef adjoint de la Banque CIBC, Benjamin Tal.

Ce dernier souligne que le secteur manu-facturier a connu des temps difficiles depuis letournant du siècle, et encore pires depuis la ré-cession de 2008-09.

Ainsi, depuis cette récente crise, le cin-quième des entreprises a tout simplement dis-paru. Le secteur a également connu une baisseconstante de travailleurs, perdant encore 42000 emplois de décembre 2012 à décembre2013.

Beaucoup d'entreprises en ont profité, se-lon lui, pour s'alléger, être plus compétitives etse préparer en vue de la reprise.

Il note que la productivité a augmenté deneuf pour cent en cinq ans entre 2009 et 2013,comparativement à seulement sept pour centpour l'ensemble de la décennie des années2000.

M. Tal prévoit que les secteurs des pro-duits du bois, des métaux, de la machinerie, del'aérospatiale, de l'informatique et de l'électro-nique disposeront des meilleures chances dereprise solide dans les prochaines années.

La Presse canadienne

Un regain pour lesecteur manufacturier

Ottawa — La ville de Montréal a peu dechances de ravoir une équipe de baseball

majeur avant un certain temps.Le Conference Board du Canada en vient à

ce constat, en dépit de l'appui manifesté par lesamateurs lors des deux matchs d'avant-saisondisputés en fin de semaine au Stade olympique.

On y affirme que la structure économiquedes Ligues majeures de baseball, l'absence d'unstade adéquat au centre-ville et la nécessité detrouver des propriétaires suffisamment richesjouent contre le retour d'une franchise à Mont-réal.

Mario Lefebvre, auteur du livre PowerPlay, estime que le marché de Montréalconviendrait pour accueillir une équipe des Ma-jeures. Mais il ajoute que les impératifs deconcurrence propres au baseball rendent leprojet peu intéressant pour la plupart des in-vestisseurs potentiels.

L'ouvrage fait valoir que bon nombred'équipes sont incapables de tenir tête sur le ter-rain de façon continue face aux équipes desgrands marchés, celles dont les revenus et lamasse salariale sont nettement supérieurs.

Or, le baseball majeur ne s'est pas imposé unplafond salarial très contraignant, de sorte que,financièrement, les équipes des Majeures sontloin d'être toutes sur un pied d'égalité.

La Presse canadienne

Le baseball n’a pas sa place à Montréal

ALEX WONG AGENCE FRANCE PRESSELe président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim

«On estimequ’une per-sonne âgéeentre 80 et90 ans coû-tera plus de25 000$ àl’état»

«Parce qu’on est Canadiens, on n’aparfois pas accès àplusieurs produitsou on doit payerdes tarifs plus cherspour les obtenir»

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L ’ A T E L I E R , L E M E R C R E D I 2 A V R I L 2 0 1 4

SPORTSP 9

J E F F R E Y D É R A G O N

L e s partisans ont eu droità un véritable duel de

gardiens, mardi soir, alorsque le Canadien de Montréal(43-26-7) s’est incliné 3 à 1face au Lightning de TampaBay (42-25-9). Carey Price etBen Bishop ont donné le tonà cette rencontre qui avaitdes allures de match élimina-toire, bloquant respective-ment 32 et 24 tirs. Price s’estparticulièrement signalé pourMontréal.

Le gardien du Canadien aété spéctaculaire à plusieursoccasions, bloquant lorsd’une même séquence 4 tirsconsécutifs avant de frustrerle défenseur Matt Carle d’unarrêt de la mitaine. Sonéquipe jouant de façon mollepour une longue partie de larencontre, le gardien du tri-colore n’a rien pu faire sur lesdeux buts du Lightning.

Le Canadien a vu sa sé-quence de victoires s’arrêterà 5 dans un match ponctuépar l’indiscipline des troupesde Michel Therrien. DouglasMurray a été chassé dumatch après avoir levé lecoude au visage de MichaelKostka, un geste qui auraitpu avoir des conséquencesdramatiques en fin de troi-sième période. La troupe deMichel Therrien a manqué lebateau dans un affrontementcontre son potentiel adver-saire des séries él imina-toires.

Tyler Johnson a marquéle but gagnant du Lightningen désavantage numériquesuite à un cafouillage du Ca-nadien à la ligne bleue. L’at-taquant a pu s’échapper etdéjouer Carey Price d’un tirdu revers portant le compte2 à 1 en troisième période.

Alex Killhorn est venu l’is-sue de cette rencontre en ti-

rant dans un filet désert en finde troisième période.

La Sainte-Flanelle avaitpourtant bien débuté la ren-

contre. Brendan Gallagher,qui n’avait pas marqué à ses 6derniers matchs, avait déjouéBishop alors qu’il était à ge-

noux. Le petit attaquant a suprofiter d’un retour de lancerde son coéquipier Mike Wea-ver pour marquer son 18e but

de la présentecampagne. LeLightning a éga-lement fait sentirsa présence dèsles premiers ins-tants du matchlorsqu’un t ir de

Purcell a touché le poteau àla gauche de Price.

Au milieu du deuxièmetiers, Ryan Callahan a profité

d’un bond favorable de la ron-delle pour égaliser le poin-tage, un but marquer sansaide, son 17e de la saison.

En séries malgré toutMalgré leur défaite, le Tri-

colore se qualifie pour les sé-ries éliminatoires puisque lesSabres de Buffalo ont battu lesDevils du New Jersey 3-2.Avec leur victoire, le Lightningdevance le Canadien pours’emparer seul du deuxièmerang de la division Atlantique.Les deux équipes ont de très

bonnes chances de s’affron-ter lors du premier tour desséries é l iminatoires. Leshommes de Michel Therrienont raté une bonne occasionde s’emparer du deuxièmerang, eux qui ont une fin decalendrier beaucoup plusdifficile que le Lightning.

Montréal doit se rendre àOttawa ce vendredi pour y af-fronter des Sénateurs gonflésà bloc, eux qui ont remportéleurs trois derniers matchs.

L’Atelier

CANADIENS 1 - LIGHTNING 3

Tampa Bay électrocute MontréalCarey Price a été laissé seul face à la foudre

L U C I E M O R E A U

D e ux mois après les jeuxde Sotchi, Chloé, Jus-

t ine et Maxime sont reve-nues à Montréal.

«On avait hâte de reve-nir à la maison ! On estjuste excité d’être de retouret de retrouver nosproches», a déclaré Justine,championne olympique enski bosses parallèle. Justeaprès leur succès à Sotchi,les trois sœurs ont poséleurs valises à Inawashiro au

Japon pour la coupe dumonde.

Chloé, Justine et Maximesont unanimes. Elles attri-buent leur réussite à leurcomplicité, leur motivation,mais aussi à une équipe et àune famille très présente.

Malgré une notoriétégrandissante, les trois sœurstiennent à garder les pieds surterre. «On reste les mêmes,des meilleures amies qui s’en-traident», a ajouté Chloé.

Pour Maxime, repartiebredouille de Sotchi, cette

expérience reste un rêve plu-tôt effrayant. «Par contre, lefait d’être trois nous a rassu-rées, notre récompense c’estd’y avoir participé ensem-ble», a-t-elle ajouté.

Aujourd’hui, les troissœurs ont affirmé qu’ellesveulent continuer jusqu’en2018. «On a de l’énergie à re-vendre», a terminé Justine.Elles espèrent pour la pro-chaine fois terminer toutesles trois sur le podium.

L’Atelier

SKI ACROBATIQUE

Les soeurs Dufour-Lapointe reviennent à Montréal VA N E S S A H É B E R T

Q u e ce soit aux JeuxOlympiques de Sotchi ou

aux Championnats du monde,les études demeurent unepriorité pour Olivier Jean etCharle Counoyer. Tous deuxétudiants universitaires etmédaillés olympiques, ils ontlivré mardi, à l’UQAM, des té-moignages si positifs qu’onpourrait presque croire qu’ilest facile de concilier sport etétude. Derrière tout cela, ilreste beaucoup de travail etd’organisation.

Recette secrèteBenoît Huot, détenteur de

19 médailles paralympiques etanimateur de l’activité, a pour sapart reconnu que l’aspect le plusdifficile pour un étudiant-athlèteest définitivement de concilierles deux mondes. La questionétait alors sur toutes les lèvres :quelle est la recette secrète ?«Qu’elle soit académique ousportive, la réussite découle dela discipline», souligne OlivierJean. Charle Cournoyer, lui,croît que l’important, c’est debien se connaître. «Il faut savoirce qu’on peut faire et ne pasfaire», admet-il. Les objectifs àcourts et longs termes et les ses-sions allégées permettent ausside s’assurer une bonne concilia-tion. «Je veux des bonnes notes,pas seulement des notes de pas-sage», explique Olivier Jean.

La vie socialeMalgré le sport et les études,

la vie sociale demeure un aspect

présent dans la vie des athlète-étudiants. Charle Cournoyercroit qu’elle est normale «poureux». «Ce n’est pas si pire. Ona du temps pour nous la fin desemaine», confie-t-il. Pour sapart, Olivier Jean ajoute que lavie sociale est plus axée autourdu patin. «Ça fait longtempsqu’on s’entraîne ensemble, ondevient des amis.» René Côté,vice-recteur à la Vie acadé-mique de l’UQAM, qualifie de«véritablement admirables»les sacrifices et compromisfaits par ces étudiants dansleur vie de tous les jours. Oli-vier Jean nuance en mention-nant qu’il ne s’agit pas réelle-ment de sacrifices, car il aimeson rythme de vie et par-dessustout, il aime pouvoir pratiquersa passion.

L’Atelier

La conciliation école et sportprofessionnel est possible

JEFF GRIFFITH USA TODAY

Ryan Callahan célèbre son but devant les partisans au Tampa Bay Times Forum.

VANESSA HÉBERT L’ATELIER

Charle Cournoyer et Oli-vier Jean, étudiants etmédaillés olympiques,lors du dîner causerie.

Tiger Woodsne sera pasau Tournoides MaîtresTiger Woods a été opéré au doset il doit se résoudre à rater letournoi des Maîtres pour la pre-mière fois de sa carrière.Woods a révélé sur son site In-ternet qu'il a subi l’opération,lundi, en Utah, pour un nerfcoincé qui l'incommodait depuisplusieurs mois. Cette interven-tion chirurgicale le privera d'uneprésence sur le parcours de Au-gusta National pour la premièrefois depuis son séjour au col-lège.Le no 1 mondial a d’ailleursremporté le tournoi des Maîtresà quatre reprises.«Après avoir tenté d'être prêtpour le tournoi des Maîtres et dene pas avoir fait les progrès né-cessaires, j'ai décidé en consul-tation avec mes médecins de mefaire opérer, a confié Woods. Jetiens à exprimer ma déceptionaux membres du Augusta Natio-nal, aux bénévoles et aux ama-teurs du fait que je ne serai pasau tournoi des Maîtres.»

Associated Press MLW

Pas de CrashedIce à Québecen 2015

La célèbre «Red BullCrashed Ice» n’aura pas lieuà Québec, mais plutôt à Ed-monton l'an prochain.

La Vieille Capitale étaitl 'hôte de l 'épreuve cana-dienne depuis neuf ans. En2012-2013, elle avait partagéla tenue de l’événement avecNiagara Falls en Ontario.

«En 2006 et 2007,l'épreuve n'était pas supposéeêtre renouvelée. C'était censéêtre un an, deux ans, toujoursdes contrats annuels», a ditPatrice Drouin, président dela firme Gestev et promoteurde l ’événement en confé-rence téléphonique, mardi.

Or, le succès a f ini parconvaincre Red Bull. «Nousavons été chanceux d'avoircet événement pendant neufans. (...) C'est du jamais vu.Québec est la seule ville quiait eu le Red Bull Crashed Icependant neuf années consé-cutives», a ajouté Drouin.

La Presse canadienne PG

Le Canadas’incline devantla Norvègeen curling

Le Norvégien Thomas Uls-rud a inscrit trois points à laneuvième manche et s'est as-suré une victoire de 9-5 auxdépens du Canadien KevinKoe lors d'un match opposantles deux équipes de tête auchampionnat du monde decurling.

Ulsrud a réussi une doublesortie avec sa dernière pierrepour améliorer sa fiche à 6-1.

Koe, qui avait vaincu lesÉtats-Unis 7-4 plus tôt dans lajournée, présente désormaisun palmarès de 5-2. Ulsrudavait subi une défaite de 7-6contre l'Allemagne en manchesupplémentaire.

Koe et ses coéquipiers No-lan Thiessen, Carter Rycroft etPat Simmons affronteront laSuisse et la Suède, mercredi.

Le tournoi rotation sepoursuit jusqu'à jeudi. Les éli-minatoires commencerontvendredi et la ronde des mé-dailles est prévue dimanche.

La Presse canadienne PLTLUCIE MOREAU L’ATELIER

Justine, Chloé et Maxime lors de leur conférence au Petit Olympia à Montréal

Un match ponctué parl’indiscipline des troupes de Michel Therrien

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L ’ A T E L I E R , L E M E R C R E D I 2 A V R I L 2 0 1 4

CULTUREP 10

M A R C - A N D R É G A U T H I E R

L ors de sa sortie en avril 2012, Diablo III,de Blizzard Entertainement, avait im-

mensément déçu les joueurs, car il ne déga-geait pas la même atmosphère que son pré-décesseur, Diablo II, sorti il y a 10 ans et en-core joué par des centaines de milliers depersonnes dans le monde.

Et bien, deux ans plus tard, la premièreexpansion de Diablo III est sortie. Elle s’ap-pelle Reaper of Souls et le résultat est spec-taculaire... mais un peu triste !

Diablo III est un jeu de type «Hack andSlash», où l’on contrôle un personnage dehaut et dont l’accent est mis sur l’améliora-tion de celui-ci et le combat.

Les nouveautésL’histoire de Reaper of Souls reprend

immédiatement où s’était terminé DiabloIII. Après avoir finalement vaincu Diablo, leseigneur de la terreur, et enfermé l’âme detous les démons primordiaux dans une pri-son, les héros de Sanctuary doivent mainte-nant affronter la mort elle-même, l’angeMalthael, qui a décidé d’éradiquer l’huma-nité entière pour «ramener la paix».

En plus de poursuivre l’histoire de Dia-blo, Reapers of Souls amène plusieurs nou-veautés. Premièrement, le système d’en-chères pour acheter de meilleures armes etarmures a été retiré définitivement pour ra-mener le jeu à ses origines, c’est-à-dire de-voir «tuer» des monstres pour avoir de bonsobjets.

Deuxièmement, le jeu peut maintenantêtre exploré en mode aventure. Les joueurspourront s’aventurer dans chaque partie dumonde de Sanctuary sans avoir à suivrel’histoire.

Troisièmement, le jeu introduit unenouvelle classe de héros, le Chevalier croisé,qui emploie ses pouvoirs divins pour com-battre le mal.

Finalement, la mécanique du jeu a étérevue et balancée pour donner une impres-sion davantage empruntée à Diablo II aujoueur.

Une expérience convaincanteSincèrement, Reapers of soul est très

réussi. Tous les changements qui ont été ap-portés contribuent sans aucun doute à gran-dement améliorer l’expérience du joueur.

La disparition du système des enchèresforce les joueurs à travailler pour obtenir demeilleures armes, et non à payer pour sau-ver du temps. Le nouveau système récom-pense enfin «l’effort».

La nouvelle classe de Héros, le Chevaliercroisé est une addition intéressante, et ellen’est pas sans rappeler le Paladin dans Dia-blo II. Plusieurs de ses attaques sont d’ail-leurs directement copiées de celui-ci, augrand plaisir des nostalgiques.

Faire plaisir aux joueursKevin Martens, responsable du dévelop-

pement de Reaper of Souls, admet que lespréoccupations des joueurs quant à la pre-mière version de Diablo III ont grandementinfluencé le développement de Reaper ofSouls.

«Nous sommes bien conscients que plu-sieurs ont été mécontents du produit origi-nal, dit-il. Nous avons passé ces deux der-nières années à prendre leur pouls, et nousavons tout fait pour aborder leurs pro-blèmes, et ramener le jeu à ses racines».

C’est mission accomplie pour M. Mar-tens et son équipe, puisque Reaper of Soulsarrive à nous rappeler Diablo II à bien deségards.

Mais là est le problème des compagniescomme Blizzard. Quand elles travaillent surune franchise adulée et historique, il devienttrès difficile d’innover et de sortir des sen-tiers battus sans froisser ses fidèles joueurs.Voilà qui est d’une tristesse regrettable. Rea-per of Souls est un jeu très bien pour les nos-talgiques, facile d’approche et divertissantpour les nouveaux joueurs, mais qui laissentdes doutes sérieux sur l’avenir de la fran-chise. Prisonnière de son nom, la série Dia-blo semble condamnée à se répéter pouravoir du succès.

Diablo III : Reaper of Souls 4.5/5

DIABLO III: REPEAROF SOULS

Le jeu vidéoreconquiertson public

M A R C - A N D R É G A U T H I E R

S t-Hubert, rôtisseur québécois bien connu, aannoncé qu’il mettrait bientôt sur pied un

programme de livraison de son délicieux poulet pardrones afin de diminuer le temps d’attente de sesclients à domicile. Ce système étendra le territoirede livraison de St-Hubert jusqu’en Chine… Poissond’avril !

Au premier avril, bon nombre de compagnies,se permettent de jouer des tours à la communautéweb. C’est ainsi que le premier avril au matin, St-Hubert affichait sur sa page Facebook son projetde drones. Bien entendu, certains ont marché.

Coup de marketingCes initiatives peuvent sembler ridicules,

puisqu’elles sont coûteuses pour les compagnies,mais à la fin, c’est tout le contraire qui se pro-duit. Ces poissons d’avril sont des coups marke-ting habiles, qui font rapidement le tour du web.

Alors, outre celle de St-Hubert, quelles sont

ces blagues qui ont marqué le 1er avril 2014 ?Mini Cooper, filière de BMW qui fabrique

l’iconique petite voiture anglaise, a annoncéhier matin qu’elle allait fabriquer une MiniCooper ne se déplaçant avec nul autre combus-tible que du thé. Cette blague n’a pas fait mar-cher beaucoup de monde, mais a surpris lesamateurs d’automobile.

Le média anglais Daily Telegraph a fait sou-rire plusieurs indépendantistes écossais en an-nonçant que le premier ministre de l’Écosse, AlexSalmond, allait dorénavant avoir son profil imbri-qué sur les pièces de 1 livre sterling écossaise, rem-plaçant ainsi la reine Élisabeth II.

Le populaire site web dédié aux Canadiens deMontréal «Habsolument Fan» a annoncé en pri-meur que le Directeur général du Canadien deMontréal, Marc Bergevin, avait soupé avec ScottGomez afin d’entamer des pourparlers pour le ré-intégrer dans l’équipe.

L’Atelier

À la pêche aux poissons d’avril...

VA N E S S A H É B E R T

P eu de femmes sont en liste pour recevoir unOlivier encore une fois cette année. L’indus-

trie avait choisi une arène de boxe pour y dévoi-ler les nommés du gala Les Olivier hier. Cechoix reflète-t-il une façon subliminale de direque, à l’image de la boxe, l’humour reste un mi-lieu d’hommes ?

«C’est une chaîne de construction et demodèles. Si on ne voit pas de modèles, lesjeunes femmes auront moins l’idée qu’ellespourraient faire ça plus tard » , dénoteAnouk Bélanger, professeure en sociologie àl’UQAM, qui remarque que le milieu de l’hu-mour est historiquement masculin, peut-êtremême «macho».

À titre d’exemple, cette année on retrouveseulement deux femmes dans la catégorie«Découverte» (Korine Côté et MarianaMazza), une dans «Mise en scène» (JoséeFortier) et une dans «Numéro d’humour»(Silvi Tourigny) dans un total de 13 catégoriesau Gala.

Anouk Bélanger reconnaît qu’il s’agit

d’un milieu ouvert tant aux femmes qu’auxhommes et que de plus en plus de femmessont présentes.

Au-delà du contenant, il y a aussi le contenu.«Une de mes étudiantes a déjà observé que nonseulement le milieu est plutôt masculin, mais lesblagues aussi demeurent sexistes. Donc, unejeune femme qui voudrait faire un autre typed’humour serait considérée comme marginale eta alors moins de chance de devenir une star del’humour», explique la professeure.

Nombreuses sont les femmes qui oeuvrentdans le domaine de l’humour et qui ont des car-rières qui vont de bon train, mais elles ne sont pasreconnues dans les grands médias ni dans le pu-blic. « La dominante est érigée de manière forte etcentrale autour des hommes, et donc il se déve-loppe une culture dominante qui facilite le milieupour les hommes. Par exemple, culturellement, ilest plus facile de voir un homme être vulgaire surscène qu’une femme.»

Par choixFrancine Dubois, directrice générale de l’Asso-

ciation des professionnels de l’industrie de l’hu-

mour (APIH), apporte une nuance à la question,qu’elle qualifie de « vieille question ». Les débutsen humour se font souvent « à la dure », dans depetits bars. « Les femmes en sont conscientes etont peut-être moins envie d’avoir à négocier avecça. Il s’agit peut-être aussi d’un moyen d’expres-sion artistique moins prisée, tout simplement. Lesraisons peuvent être multiples », explique-t-elle.

Si l’expérience des bars est fructueuse, l’hu-moriste pourra possiblement sortir un spectacle etl’amener aux quatre coins du Québec. La vie detournée n’est toutefois pas toujours rose. « Une co-médienne qui part en tournée est en groupe, estentourée. L’humoriste, elle, se retrouve souventseule. Les femmes sont peut-être moins enclines àce type de vie » illustre-t-elle.

Lors de la conférence, François Morency, hu-moriste et animateur de la 16e édition, a déclarévouloir des présentateurs de générations et stylesvariés sur son gala. Les femmes pourront peut-être faire valoir leur talent lors de ces courts seg-ments. On connaîtra la réponse le 11 mai à 19h30,sur les ondes de Radio-Canada.

L’Atelier

Peu de femmes dans l’arène de l’humourQuatre seulement ont été mises en nomination au gala des Olivier

LES RÔTISSERIES ST-HUBERTPlusieurs compagnies ont lancé desblagues sur le web pour le 1er avril.

S I M O N M A U V I E U X

L’ historien français Jacques Le Goff, re-connu mondialement comme l’un des

plus grands spécialistes du Moyen Âge est dé-cédé mardi à Paris à l’âge de 90 ans. S’attachant àl’importance du moyen âge dans la culture euro-péenne, il a redéfini l’image qu’on lui porte au tra-vers d’une quarantaine d’ouvrages. Jacques LeGoff était passionné par le Moyen Âge, il y a consa-cré sa vie.

Né d’un père anticlérical et d’une mère fer-vente catholique, mais socialiste, Jacques Le Goffse nourrit de ces deux influences pour se bâtir. Lecatéchisme ne lui convient pas, mais le Front popu-laire, qu’il côtoie à l’âge de 12 ans l’émerveille. « J’aivécu le Front populaire, à 12 ans, avec enthou-siasme », raconte-t-il. À 18 ans, forcé de défiler de-vant Pétain, il part au maquis, la résistance enprime. Toujours opposé au régime de Vichy, LeGoff dit de Pétain qu’il est « la plus grande tachesur l’histoire de France ».

Après la guerre, l’historien intègre les rangs dela prestigieuse école normale supérieure à Paris.Passionné alors par le cinéma et la musique (il par-ticipe aux premiers concerts de Pierre Boulez), LeGoff était déjà initié à l’histoire médiévale, décou-verte au collège à 12 ans.

«J’ai très vite eu l’idée de “faire du MoyenÂge”».

Il sort de l’école normale supérieure en 1950 etse lance dans la recherche, l’étude du latin, du grec,et du Moyen Âge bien sûr. Entre deux voyages,l’homme désormais éclairé se met à écrire et nes’arrête plus. Passionné, illuminé, l’historien mé-diéviste imprime sa patte et se crée un nom. «Jen’ai rien écrit que je n’ai eu envie d’écrire, mêmeles commandes. C’est mon critère, l’envie d’his-toire».

Une vision du Moyen ÂgeL’envie d’histoire, il l’a nourri par une vi-

sion nouvelle du Moyen Âge, loin des clichésobscurantistes qu’on lui attribue à tort. Pourlui, le Moyen Âge ne s’est pas achevé à la renais-sance, mais bien au Siècle des lumières. S’inté-ressant d’abord aux mentalités plutôt qu’auévènements, Jacques Le Goff définit l’histoire

comme une «activité presque involontaire derationalisation». Parcourant les relations, lessentiments, et les modes de vie, se basant tou-jours sur des documents historique et d’époque,Le Goff désacralise le Moyen-Âge dans ses li-vres en essayant de comprendre sa société.

Touche à tout, Le Goff commence la radioen 1966, sur France Culture. « Un historien nepeut pas vivre uniquement dans le passé. Jecrois qu’il a le devoir de s’inscrire dans la viede sa société autrement que par ses écrits », té-moignait-il.

Son émission, Les lundis de l’histoire, qu’il

anime jusqu’à sa mort, lui permet de s’ouvrir àun plus large public et à élargir ses compé-tences.

Homme du passé, mais aussi de sonépoque, Le Goff comprend le présent par lepassé, notamment grâce au Moyen Âge, ber-ceau de l’Europe moderne.

Le Goff s’en va, avec lui son appétit débor-dant de savoir et d’écrire, mais son héritagereste présent, des cahiers d’écolier jusqu’auxgrands intellectuels du monde.

L’Atelier

Décès de Jacques Le Goff

Un pionnier entre dans l’histoire

JACQUES SASSIERLe médiéviste et historien français s’est éteint à l’âge de 90 ans.

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L ’ A T E L I E R , L E M E R C R E D I 2 A V R I L 2 0 1 4

CULTUREP.11

C A R O L - A N N G E N D R O N

M onica Belluci est aucoeur du premier opus

de Dominiq Hamel. Non pas lapulpeuse actrice italienne,mais bien sa Monica à lui, sonamoureuse, Élisabeth Blouin-Brathwaite. Hamel, qui lanceson premier album solo, s’estgrandement inspiré de soncoup de foudre avec la chan-teuse pour écrire, a-t-il confiéà L’Atelier.

L’album éponyme du chan-teur multi-instrumentiste, sortihier, sera lancé officiellement cesoir, au Petit Olympia. Il le dé-crit comme une continuitéd’Orange Orange, avec des notesplus folk-électro-pop.

«C’est comme l’aboutisse-ment de toutes mes recherchesà travers tous mes bands précé-dents. Je rêve d’une carrièresolo depuis que j’ai 12 ans. En-fin !» s’exclame celui qui seconsacre depuis plus d’un an àla création de son album.

Questionné sur la place queprend sa conjointe dans seschansons, Dominiq sourit.

«Quand j’ai commencé àécrire, on n’était pas encore uncouple donc le côté séductionressortait. Je voulais l’impres-sionner aussi. Ça a marché entabarouette parce que noussommes fiancés aujourd’hui !»La belle, qui a collaboré à l’al-bum par sa voix, l’a aussi fait defaçon inconsciente en inspirantgrandement l’artiste.

«La chanson Monica Bel-luci, c’est seulement le nom quia été changé pour que ça de-vienne un d’adjectif ; je la

trouve donc ben Monica Bel-luci ! Je me pince encore àchaque matin quand je me ré-veille à côté d’elle.»

Double sensDominiq Hamel considère

son album comme une rencon-tre au sommet de ses inspira-tions. Au Québec c’est surtoutAriane Moffatt qui l’inspire pourles arrangements, la façond’écrire et de composer. Pour lestextes, c’est Marc Déry et DanielBélanger, avec des doubles senscomme ils savent si bien lesfaire. Les sons d’Alexandre Dés-ilets l’influencent aussi beau-coup. Du côté de la France, il ad-mire Matthieu Chedid, mieuxconnu sur le nom de M; pour lecoté flash et l’audace d’assumerune proposition claire sans fla-fla.

La conceptualisation dechaque chanson était vraimentla partie du travail la plus exci-tante pour lui, parce qu’ensuiteil ne reste plus qu’à exécuter. Etil était très confiant d’y arriver.

«Je savais que j’étais capa-ble de faire chaque étape pourarriver au résultat final quej’entendais déjà très clairementdans ma tête, je n’avais doncplus aucune limite sur l’inspira-tion.»

Son but, tout au long duprocessus, était clair.

«Je voulais que chaquechanson puisse être fredonnéele soir même du lancement. Jevoulais des chansons encoreplus simples que possible pourque ça soit rassembleur,comme des hymnes.» L’utilisa-tion de formules répétitives et

des mélodies simples ontcontribué à donner le résultatescompté, selon lui. «Le seulfantasme que j’avais, c’étaitd’entendre d’autres voix que lamienne. J’ai simplement ap-pelé des vieux chums qui ontembarqué à pieds joints dansle projet.»

Le fait que ses chansonsportent autant à danser qu’àréfléchir est une fierté pour

Dominiq. Il trouve importantd’exprimer ses opinions surdes débats actuels dans seschansons.

«J’ai tout le temps été àcheval sur la gauche hyper ar-tistique et inventive que ladroite conservatrice et simpled’approche. J’avais envie qu’ily ait tout en même temps, queça se côtoie. Que ça soit à lafois de la bonne musique bien

faite, astucieuse, et facile àécouter.»

Le 3D du passéLe thème du 3D, point cen-

tral du lancement, interpellebeaucoup l’artiste. «Je ques-tionne l’utilité que tous lesfilms actuels soient en 3D.J’adore le 3D, mais est-ce quec’est au détriment du 2D ? Seull’avenir nous le dira.» Il n’a

pas voulu faire un constat surle présent, c’est pourquoi il estallé plutôt vers le 3D du passé.

Dominiq Hamel désireprendre le pouls du publicavant d’envisager une tournée.«On laisse l’album faire sonchemin pour qu’il évolue delui-même et on va créer latournée autour de ce qui sepasse.»

L’Atelier

LANCEMENT DE DOMINIQ HAMEL

Aimer en 3D

CAROL-ANN GENDRON L’ATELIER

L’album éponyme du chanteur multi-instrumentiste Dominiq Hamel sera lancé ce soir au Petit Olympia.

Ouverture du Festival Vue sur la relèveLe spectacle d’ouverture du fes-tival Vue sur la relève prendraplace ce soir au Cabaret du Mileend. Danse, théâtre et musiqueseront à l’honneur afin de don-ner un avant-goût de la 19ème

édition de ce festival multidisci-plinaire. Le chanteur DominiqHamel interprétera deux chan-sons de son dernier album lorsde ce spectacle-vitrine conçupar Priscilla Lapointe et Marie-André Thollon, fondatrice et di-rectrice artistique du festival.Plus de cinquante artistes plu-tôt méconnus, se produirontdans 37 événements artistiquesjusqu’au 12 avril.

L’Atelier N.V.

La Bourse Gabrielle-Royremise à Denise BoucherLa Bourse d’écriture Gabrielle-Roy a été attribuée hier à lapoète et dramaturge DeniseBoucher. Cette bourse permet-tra à l’auteure de la pièce Lesfées ont soif de passer l’étédans l’ancienne résidence deGabrielle Roy, dans Charlevoix.Une occasion pour l’écrivainede terminer l’écriture de sonrecueil de poème  Les arbresbleus . Une quarantaine d’au-teurs avaient soumis leurs can-didatures à un jury composé deMicheline Lachance ,lauréatede l’an dernier, du romancierFrançois Gravel et d’un repér-sentant du Fonds Gabrielle-Roy, André Major. Créée en1994, la bourse Gabrielle-Roy aété remise à plus d’une dou-zaine d’écrivains dont l’oeuvreapporte une contribution signi-ficative à la littérature québé-coise et franco-canadienne. N.V La Presse canadienne

N AT H A N A Ë L L E V I N C E N T

L e décor est simple,presque vide, métaphore

du manque de sens dont souf-fre notre société. Seuleconstante, un écran géantsur lequel sont projetés tourà tour les noms des person-nages qui peuplent la piècede Phi l ippe Ducros, EdenMotel, présentée à l’EspaceLibre du 1er au 19 avril.

L’écrivain, devenu met-teur en scène de ses propresromans, livre avec humouret une tendresse cynique unepièce qui dénonce, ques-tionne et remet en perspec-t ive les maux ordinairesd’une société qui se cherche.

Le rêve américainLe motel , symbole du

rêve américain des trenteglorieuses dans lequel se dé-roule l’ensemble de la pièce,n’est plus qu’un lieu défri-ché, un éden oublié, un pa-radis déchu.

À l’image du lieu de pas-sage en ruines, ses habi-tants, de joyeux loosers dés-abusés par la v ie , errentdans cette prison de misère.L’un a mangé sa voituresuite au suicide de safemme, l’autre, drogué auxnarcotiques, dézingué par lavie , s ’enfonce dans le cy-nisme. Paloma, homme envoie de devenir femme, «si-rène en convalescence» ,prend la guitare pour expli-quer, à un ado anesthésiépar l ’a lcool , l ’histoire dupoisson devenu diplodocus,sort i de l ’eau malgré lescroyances de ces congénèresqui , depuis des mil l ionsd’années se pensaient vouésà barboter dans les abysses.

Succession de saynètescol lect ives et de mono-logues, Eden Motel dresse le

portrait d’une société étouf-fée sous les produits deconsommation, comme sitout, jusqu’aux relations etaux sentiments, pouvait semonnayer. Dans ce réquisi-toire comique contre nosmodes de vie basée sur laperformance, jusqu’à nossexualités débridées, l ’au-teur et metteur en scène se

l ibère ici d ’un sujet qu’ i lsemble maitriser et qui luitient à cœur.

«Je voulais mettre en lu-mière un malaise qu’onconnaît tous, qui est trèsprésent dans la société ,mais qui demeure dansl ’ombre. Je voulais le dé-mystifier et trouver une ma-nière d’en parler avec com-

passion. J ’espère que çapermettra pour certains uneprise de conscience.» ,confie-t-il.

«C’est trop facile de ba-naliser le malaise nord-américain qui est bien réel.»Entre lumière et désespoir,pulsions de vie et pulsionsde mort, orgasmes et pen-sées suicidaires, Phi l ippe

Ducros rend admirablementcompte de la condition hu-maine des terr iens duXXIème siècle.

Le personnage central,Moi, interprété par FrançoisBernier dénonce notammentles dérives des antidépres-seurs, dans un monde où lespilules rendent heureux.

«La pièce est présentéede façon très crue mais lessujets sont quant à eux allé-gés grâce à de bonnesblagues et une bonne dosede tendresse» , raconte lemetteur en scène. Dans lasalle comble, le public rit,souvent. Rires innocents, lu-cides ou résilients? Proba-blement un peu des trois , à l ’ image des fantômes bien vivants qui peuplent le motel.

Ses longs voyagesPhilippe Ducros a voyagé

en République démocratiquedu Congo, en Palestine, enInde et en Chine. De sesvoyages est née une ré-f lexion sur notre mode devie, sur le malheur dansl’opulence, une pensée richeque l’on peut découvrir dansles ouvrages qu’il a publiésdont L’Affiche, déjà adaptéeau théâtre par son auteur.

Le livre Eden Motel pa-raîtra quant à lui en 2015.

«Un roman, c ’est trèsintime. J’ai fait l’exercice desortir de l ’individualisme,l ’une des causes des mauxabordés dans la pièce, en es-sayant de ne pas le dénatu-rer dans l’exercice pour qu’ilgarde quand même un as-pect littéraire», explique ce-lui qui quittera à la fin de lasaison la direction de l’Es-pace libre pour se consacrerà l’écriture et au théâtre.

L’Atelier

THÉÂTRE

Naufragés du paradis

NATHANAËLLE VINCENT L’ATELIER

La pièce Eden Motel était présentée pour la première fois hier à l’Espace libre.

Page 12: Les médecins L’éducation sur le tard québécois · M A X I M E VA N H O U T T E La responsabilité de pres-crire du cannabis à des fins médicinales est passée de Santé Canada

comme Mme Richard. «Nousallons travailler en collabora-tion avec des chercheurs duQuébec pour mettre rapide-ment sur pied un cadre de re-cherche qui permettra auxmalades de recourir au can-nabis», a déclaré le Dr Ber-nard. Malgré tout, la situationreste compliquée pour les pa-tients. «Je vais maintenantdevoir trouver un médecin quiaccepte de me prescrire le mé-dicament», poursuit Marie-Ève Richard.

Son cas figure parmi les plussimples. Ce n’est rien contraire-ment à d’autres patients quil’auront encore plus dur qu’elle.Selon Adam Greenblatt de la So-ciété pour l’accès au cannabismédical, il n’y a pas assez deconditions médicales qui sontcouvertes par le nouveau règle-ment. «Le processus actuel estpire que l’ancien. On a coupé dela liste plusieurs maladiescomme les troubles anxieuxpost-traumatiques et la mala-die de Crohn», déplore-t-il.

M. Greenblatt blâme legouvernement fédéral qui im-pose un pouvoir coercitif vis-à-vis le cannabis médicinal.«Nous affichons un optimismeprudent face à la position duCollège, cependant, à l’heureactuelle, la situation est déce-vante», conclut-il.

Plusieurs solutionsUn point qui irrite le Col-

lège des médecins est l’ab-sence de collaboration du fé-déral. «Entre la dépositioninitiale faite en 2011 et le rè-glement adopté ce matin, iln’y a eu aucune modificationet ce, malgré plusieurs dis-cussions», insiste le Dr Ro-bert. Le Collège avait offerttrois pistes de solutions à

Santé Canada. «La premièreétait de garder le statu quo,la seconde de légaliser glo-balement le cannabis et latroisième de le considérercomme n’importe quels au-tres médicaments.» Ladeuxième proposition duCollège est encensée parAdam Greenblatt. «La légali-sation générale du cannabisréglerait des problèmes, ilfaut cependant un systèmepour réduire les coûts ducannabis médical pour lespatients», déclare-t-il. La ma-

rijuana n’est pas couverte parla Régie de l’assurance mala-die du Québec (RAMQ).

Encore une fois, Marie-ÈveRichard est dans une situationplus favorable que la majoritéde ses paires. «Je neconsomme qu’un gramme decannabis par jour, ce qui re-vient à 10$. Pour d’autres,comme les gens atteints desclérose en plaques, laconsommation peut atteindre4 grammes, ce qui fait 280$par semaine», affirme-t-elle.

Dans le meilleur des cas,

Le Dr Bernard croit que les pa-tients désireux de participerau cadre de recherche pour-ront à nouveau se procurer ducannabis dès cet été. En atten-dant, le Collège des médecinsencourage les patients à setourner vers des alternativessous forme de cannabinoïdes,soit des comprimés qui sont,pour leur part, autorisés sousprescription par Santé Canadaet des médicaments reconnuspar le Collège.

L’Atelier

L ’ A T E L I E R , L E M E R C R E D I 2 A V R I L 2 0 1 4

ACTUALITÉS P 12

La rédaction de L’AtelierChef des nouvelles: Justine RobergeChef de pupitre: Marie-Pierre RondeauPupitres: Annabelle Caillou, Mélissa Desgroseillers, Jayson Boisvert, May L’Archevêque-Wells et Christine Charest

Journalistes: Andréanne Apablaza, Éloïse Demers-Pinard, Maryline Komenan, Philippe Larose-Trudel, Philippe Gagnon, Nathanaëlle Vincent, Jeffrey Déragon, Maxime VanHoutte, Émile Mercille-Brunelle, Vanessa Hébert, Simon Mauvieux et Pascale Armelin-Ducharme.Chroniqueuse : Carol-Ann GendronÉditorialiste: Marc-André GauthierPhotographes: Lucie Moreau et Geneviève Quevillion Correcteurs: Laurence Beauchemin-Lachapelle et Julie Houle

LUCIE MOREAU L’ATELIERLes malades peineront à se procurer leur dose médicinale de cannabis avec le refusdu Collège des médecins d’en faire la prescription.

CANNABISSUITE DE LA PAGE 1

contraints de débattre à 3. Re-jointe mardi au courant de lajournée, la directrice des com-munications du PLQ, Ga-brielle Cullo, a mentionné quele parti de l’opposition ne vou-lait pas accorder plus de 2 dé-bats à l’Université du Québec àMontréal par souci d’équité.

Étienne Racine, présidentde l’association étudiante encommunication et politique del’Université de Montréal (AE-CEP), rappelle que le ministrePierre Duchesne avait l’habi-tude de donner des confé-rences dans l’enceinte scolaire,avant la campagne électorale.Le Parti québécois a préféréenvoyer la ministre des res-sources naturelles MartineOuellet, au débat organisé parl’AECEP qui n’a malheureuse-ment pas les mains sur le dos-sier. «On a eu beaucoup demisère à recevoir des candi-dats impliqués, pas des têtesd’affiches, qui se sont faits ga-rochés les grands dossiers», amentionné l’étudiant en com-munication et politique. «Ilsont placé leur enjeu ailleurs.C’est juste dommage que lesplateformes des deux grospartis n’ont pas grand chose àoffrir à la jeunesse», a-t-il dé-ploré, qualifiant la campagneélectorale de franchement

«dégueulasse».Jean-François Godbout,

professeur en science politiqueà l’Université de Montréal, ad-met que l’éducation est «beau-coup moins un enjeu électoral.Les gens sont intéressés pard’autres sujets, notammentl’économie ou la santé, selonles sondages».

«Les partis ont tous desstratégies bien définies pouraller chercher des votes», ex-plique M. Godbout. «Les Libé-raux font campagne sur laquestion du référendum. Le PQjoue beaucoup sur l’intégritépour insister les électeurs à nepas voter pour le PLQ, alorsque la CAQ accuse les vieuxpartis de «ne pas parler desvraies affaires. Québec soli-daire a le beau rôle, parce qu’ilse permet d’accuser le Partiquébécois d’être trop à droite.Tout semble normal à mesyeux», affirme le politologue.

M. Godbout croit que lespéquistes ont de forteschances d’accéder à la majo-rité. «Ils ont des bonneschances. S’ils jouent bien leurjeu, avec une campagne sur leterrain, il y a possibilité qu’ilsgagnent par quelques sièges»,conclue-t-il.

L’Atelier

ÉDUCATIONSUITE DE LA PAGE 1

l’électricité serait rentable.Le directeur de l ’AQCIEcroit que le prochain gouver-nement devrait plutôt ré-duire les tarifs d’électricitépour les entreprises afin dedemeurer un marché at-trayant. «Il faut créer desconditions gagnantes pouréviter que des compagniescomme Electrolux s ’exodevers les États-Unis.»

Questionnée sur l’électri-fication des transports, lacandidate péquiste a dit vou-loir profiter des surplus pourétendre son projet au-delàdes frontières du Québec.«Nous avons eu des discus-sions avec les états voisins etnous avons annoncé un pro-jet avec le Vermont pourcréer une route verte muniede bornes électriques.»

Pierre Arcand a affirméque son parti avait l’inten-t ion de relancer le planNord. Sur l’enjeu des éner-gies renouvelables, le candi-dat l ibéral a indiqué qu’ i lfallait faire un choix. «On nepeut pas tout faire, il fautchoisir. Pour nous, les deuxcréneaux qui semblent le

plus intéressant en ce mo-ment sont celui de l’éolien etde l’éthanol.» François Bon-nardel et Ol ivier Huardn’étaient pas du même avis.«On offre une subvention de200 000$ pour un emploiqui en rapporte 50 000$»,

s’est insurgé le candidat ca-quiste. «On a créé une in-dustrie de toute pièce» , apour sa part indiqué le can-didat de QS.

Pour sa deuxième édi-tion, le Sommet avait invitédifférents acteurs importants

des milieux énergétiques etindustriels à se prononcersur la façon de composeravec la nouvelle donne éner-gétique de la province duQuébec.

L’Atelier

ÉNERGIESUITE DE LA PAGE 1

Une alerte de tsunami a étédéclenchée au Chili, au Pérouet en Équateur, après qu’unséisme de magnitude 8,2 aitsecoué la côte chilienne à20h46 heure locale hier. Desvagues de près de deux mètresse seraient formées et au-raient commencé à toucherles côtes du nord du Chilidans la soirée. Selon l'Institutaméricain de veille géologique(USGS), le séisme s'est pro-duit à 86 kilomètres au largede la ville minière d'Iquique, à10 kilomètres de profondeurdans l’océan Pacifique. Lesservices d’urgence chiliensont demandé l'évacuationd'une zone côtière située dansle nord du pays. La semainedernière un séisme de magni-tude 6,1 s’est produit à unefaible profondeur au large dela côte nord-est du Chili, sanstoutefois provoquer de tsu-nami. En 2010, un séismedoublé d’un tsunami avaitfrappé le centre du pays, fai-sant plus de 500 morts et pro-voquant des dégâts évalués à30 milliards.

Reuters C.A.G

CHILI

Tsunami en vuesur la côte nord

JOURNAL LE SOLEILL’exploitation du pétrole au Québec ne fait pas l’unanimité entre les partis.

La société Pacific Gas andElectric (PG&E) devra répon-dre de 12 chefs d'accusationliés à l'explosion d'un oléoducayant tué huit personnes dansla région de San Francisco, en2010.Selon la mise en accusa-tion, l'entreprise aurait violéde nombreuses règles de sécu-rité.Les procureurs fédérauxaffirment que PG&E s'est fiée,en toute connaissance, sur desrenseignements erronés et in-complets en évaluant la sûretéde l'oléoduc. Un bris a provo-qué une explosion qui a dé-truit 38 maisons à San Brunoet déversé 225 000 gallonsd’essence dans la zone.L'en-treprise est aussi accusée dene pas avoir tenu compte desavertissements lancés par sespropres inspecteurs.Le président , Tony Earley, adéclaré que l'entreprise setient responsable de la tragé-die et s'en dit profondémentdésolée.Des dirigeantsd'Olympic Pipe Line ont étécondamnés après qu'une ex-plosion eut tué trois per-sonnes en 1999.

Associated Press S.M

ÉTATS-UNIS

Pacific Gas aubanc des accusés

LUCIE MOREAU L’ATELIERLe PLQ, le PQ et QS ont pris part au débat.