Les #innovateurs : Thierry Rousseul, Vincent Kraus (Sénort Adom) et Ludwig Czelecz (Green Tech...

6
Les innovateurs

Transcript of Les #innovateurs : Thierry Rousseul, Vincent Kraus (Sénort Adom) et Ludwig Czelecz (Green Tech...

Les innovateurs

38

Le saviez-vous ? 450 000 personnes âgées de plus de 65 ans en France chutent dans l’année. Passé 70  ans, 47 % d’entre elles ne peuvent se relever

seules. Au-delà de 2 heures passées au sol sans pouvoir se relever, un accident, au départ bénin, peut conduire à une hospitalisation, voire une entrée en institution spé-cialisée. « La perte d’autonomie débute souvent par une chute à domicile » note Thierry Roussel, un des trois co-fondateurs de SeniorAdom. Ce serial entrepreneur sorti de l’Académie Commerciale Internationale (CCI) a créé sa première société à l’âge de 20 ans. Il a également été cofondateur et directeur général de Direct Énergie. « J’avais cette fois-ci une préférence pour un projet dans le secteur social. Ayant une mère âgée, je me sentais directement concerné par ces questions. » L’aventure, il la partage avec Christophe Gombault, ancien direc-teur commercial de Direct Energie et Vincent Kraus, le junior de la bande, ingénieur issu de Polytechnique et de Stanford, qui a travaillé 5 ans dans la finance. Avant de créer SeniorAdom en novembre 2012, les 3 associés analysent ce marché, dominé par les pendentifs de té-léassistance : « 500 000 détenteurs de pendentif en France, commente Vincent Kraus, auxquels on demande de passer la journée avec un appareil autour du cou ou au poignet. De sorte qu’ils ne l’ont pas toujours, notam-ment quand ils se lèvent la nuit ou sous la douche. Et quand ils chutent, ils ne sont pas forcément en capacité d’appuyer sur un bouton… ». L’approche de SeniorAdom va plus en profondeur, tant sur le fond qu’en matière de technologie.

SeniorAdom sécurise le maintien à domicile des personnes âgées

ILE-DE-FRANCE

Activité : Service à la personne. Solution de téléassistance, de détection et de prévention des chutes et des malaises pour les personnes âgées et leur entourage.

Effectifs 2014 : 8 (3 fondateurs, 3 développeurs, 2 commerciaux / marketing)

www.senioradom.com

SeniorAdom 41 rue Périer 92120 Montrouge

L’équipe SeniorAdomAu centre, deux des fondateurs : Thierry Roussel (chemise blanche) et Vincent Kraus (chemise bleue).

Sur le fond, la jeune société s’est entourée d’un Comité des sages pour valider toutes ses hypothèses : la pré-sidente d’Anggel, association nationale des gériatres et gérontologues libéraux, deux ergothérapeutes, la pré-sidente de la Compagnie des aidants et un kinésithé-rapeute rompu aux interventions à domicile. « Notre approche est axée sur la prévention, explique Thierry Roussel. Il nous fallait un outil qui permette d’analyser les habitudes individuelles de vie, de repérer les évé-nements “anormaux”, de détecter les prémisses de la maladie d’Alzheimer. » Guidée par les professionnels du terrain, SeniorAdom développe son propre système, baptisé Balto Protect qui, couplé à des capteurs de mou-vement sans fil et un détecteur d’ouverture de porte, va « apprendre » et mémoriser les habitudes de vie des personnes chez qui il est placé. Un mouvement inhabi-tuel la nuit - sortie du logement à 3 heures du matin par exemple - une immobilité anormale ou un changement notoire d’habitudes va déclencher automatiquement une alerte auprès des aidants (lire encadré). Pour développer sa technologie, l’entreprise, après avoir autofinancé les premiers développements, a levé 650 000 euros auprès de quelques business angels et a bénéficié d’aides de la région Ile-de-France, de Bpifrance et d’un soutien lo-gistique de la CCI des Hauts-de-Seine, « des gens ex-trêmement efficaces qui ont su nous faire rencontrer les bonnes personnes au bon moment », commente Thierry Roussel. Lauréat d’EXAPAD 2013, appel à projets lancé par la Ville de Paris et la région Ile-de-France pour des solutions innovantes en faveur de l’autonomie des per-sonnes âgées, Balto Protect a été testé depuis mars 2014 chez une vingtaine d’utilisateurs pour une durée de 6 mois. Objectifs : valider le fonctionnement et la façon dont l’objet est adopté par les utilisateurs et les aidants ; au terme de l’expérimentation, obtenir un label attribué par le Pôle allongement de la vie Charles Foix, lequel fait autorité dans le domaine des gérontechnologies. Le produit donnant satisfaction, il est commercialisé depuis octobre 2014 dans toute la France. SeniorAdom prévoit une nouvelle levée de fonds mi 2015, pour donner un coup d’accélérateur à la commercialisation, par le biais de prescripteurs - gériatres, généralistes, pharmaciens…

AU CŒUR DE L’INNOVATION

Balto Protect, détecteur de chutes et de malaisesC’est un petit boîtier d’apparence très sobre, avec 3 boutons de couleur, un haut-parleur et un micro. Il se branche sur une simple prise de courant et ne nécessite pas de connexion à Internet. Équipé d’une puce de téléphone multi opérateurs (pour une couverture optimale, quelle que soit la zone), il communique avec ses capteurs de mouvement et déclenche une alerte si un écart important survient. « Par exemple, précise Vincent Kraus, l’appareil réagit si la personne reste immobile dans sa salle de bain pendant 25 minutes, quand elle n’y passe habituellement jamais plus de 15 minutes ». L’alerte est transmise sous forme d’appel automatisé au premier aidant d’une liste qui en compte trois. Lorsqu’il décroche, l’aidant est mis en contact avec la box, via un haut-parleur et un micro et peut échanger avec la personne âgée, même si celle-ci se trouve à 10 mètres, dans une autre pièce. Si le premier aidant ne répond pas, le deuxième est prévenu. Si le deuxième ne répond pas non plus, l’appel arrive sur le plateau de réception d’appel d’Europe Assistance, branché 7 jours sur 7 et 24 h sur 24. L’appareil signale également des températures anormales, l’émission de fumées (il se connecte à un détecteur de fumée). Son utilisateur peut également se servir du boîtier pour appeler en appuyant sur les boutons jaune ou vert pour appeler ses proches, ou le bouton jaune pour annuler une alerte. L’ensemble du service est proposé à 49 euros/mois, et ouvre droit à une réduction d’impôt de 50 % sur les dépenses (dispositif Borloo).

ILE-DE-FRANCE

39

40

Comment rendre « propres » dans notre pays les 5,9 mil-lions de véhicules utilitaires qui risquent bientôt de se voir interdire l’accès des centres-ville pour non-res-

pect des normes de pollution ? Comment les entreprises vont-elles parvenir à financer des véhicules électriques, plus coûteux à l’achat et dont l’autonomie est encore limitée à ce jour ? Comment réduire les gaz à effet de serre avec un parc automobile vieillissant ? Toutes ces questions agitent les spécialistes de l’écomobilité, les politiques, les grands constructeurs automobiles de la planète et tous les usagers…

Ludwig Czelecz, un jeune ingénieur en conception mécanique annonce avoir trouvé une solution probante : un moteur hy-bride série sur lequel il avait commencé à travailler en 2008 au cours de ses études à l’École Polytechnique Universitaire de Lille, et qui est aujourd’hui sur le point d’aboutir. « Le prin-cipe, explique-t-il, consiste à transformer n’importe quel mo-teur existant - essence ou diesel – en groupe électrogène, et d’ajouter un moteur électrique pour faire tourner les roues. » (lire encadré). Passionné de voitures anciennes et de course automobile - il réalise des pièces sur mesure pour les premières et améliore les performances des secondes - Ludwig Czelecz a non seulement des idées novatrices, mais également les pieds sur terre. Lauréat du concours national d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes, après avoir apporté la preuve de fonctionnement de son concept, il a pu grâce à l’aide obtenue (145 000 euros) étoffer son équipe R&D. Désor-mais, ce sont 10 ingénieurs qui travaillent à ses côtés pour sur-monter tous les écueils techniques. « Nous devons passer un à

Green Tech Engineering : la voiture du futur, c’est la vôtre !

NORD - PAS DE CALAIS

41

un tous les tests d’homologation : crash test, émission de polluants, tests de sécurité des différents organes. Cela demande des ressources considérables. »

Pour autant, le jeune patron de Green Tech n’a pas cédé aux sirènes des partenaires qui viennent lui proposer des financements en échange d’une entrée au capital. « C’est toute la problématique de l’innovation, analyse ce dernier. Il nous faut d’abord aller au bout de notre processus d’étude, valoriser nos brevets et nos proto-types, avant d’envisager quoi que ce soit. Quand on a tenu un projet à bout de bras pendant 6, 7 ans, on n’a pas envie de se voir dilué ! » En cette fin d’année 2014,

Green Tech Engineering : la voiture du futur, c’est la vôtre !

AU CŒUR DE L’INNOVATION

L’hybride série : 70 % d’économie de carburant en cycle urbainLes véhicules hybrides disposent d’un moteur thermique et d’un moteur électrique. Le second récupère l’énergie au freinage, vient recharger les batteries et prendre le relais ou aider le premier. C’est l’hybridation parallèle. Dans la solution hybride série, c’est le moteur électrique qui fournit toute l’énergie pour mouvoir le véhicule. Le moteur thermique est totalement déconnecté de la transmission, tourne à régime constant pour alimenter non pas des batteries, mais des supercondensateurs. Les avantages  ? Le rendement du moteur est optimum, la consommation en cycle urbain est abaissée de 70 % - environ 3,5 litres  /  100 km pour un véhicule utilitaire; la vitesse et l’autonomie sont celles d’un moteur thermique et il n’y a pas 300 kg de batteries à transporter, à recharger quotidiennement et à louer. Et si l’hybride série existe depuis le 19e siècle, la grande innovation de Ludwig Czelecz est d’avoir créé un kit pour transformer n’importe quel véhicule à moteur essence ou diesel en hybride série. « Notre première cible, ce sont les véhicules utilitaires, précise le fondateur de Green Tech. Le 1er est prévu pour septembre 2015. Après, nous étendrons à toutes les voitures citadines… »

l’écurie GT Engineering redouble d’efforts pour boucler la mise au point de ses prototypes et des tests. Objec-tif : février 2015 pour la présentation du kit hybride de compétition et septembre 2015 pour le prototype d’hy-bride série véhicules utilitaires.

Outre la CCI du Nord qui l’a aidé à réaliser une étude d’antériorité, Green Tech s’est assuré du soutien de plusieurs laboratoires universitaires - le LAMIH à Valen-ciennes, l’ECAM à Bruxelles - et constitue des dossiers auprès de l’ADEME pour une bourse « véhicule du fu-tur » et auprès de l’Union Européenne dans le cadre du dispositif « Horizon 2020 ». Au plan commercial, des partenariats ont été noués avec des carrosseries indus-trielles qui seront à même de monter et démonter les kits hybrides dont la durée de vie pourrait avoisiner les 500 000 km ! Le contexte est porteur, le marché pro-metteur et, sur ce segment particulier du moteur hy-bride adaptable, démontable et recyclable, Green Tech Engineering fait la course en tête.

Effectifs 2014 : 5 personnes + 5 intervenants externes

C.A. / Objectif à 3 ans : 2,5 millions d’euros

www.gte-design.com

Green Tech Engineering 121 rue Chanzy 59260 Hellemmes

41

Ludwig CzeleczObjectif septembre 2015 : présenter un prototype de moteur hybride série pour les véhicules utilitaires.

WANTED

#INNOVATEURS

Partagez votre innovation ou saluez celles des autres sur Twitter via #innovateursLançons le mouvement. Forte récompense envisagée.

ENTREPRENEUR(E)S QUI CASSENT LES CODES

2,5 MILLIONS D’ENTREPRENEURS EN FRANCE