Les influences de la culture arabe

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Dans la littérature sicilienne Les influences de la culture arabe

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Dans la littérature sicilienne

Les influences de la culture arabe

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Avant de commencer à parler d’influences orientales dans la littérature sicilienne, nous avons pensé qu’il serait opportun de faire un bref aperçu de la littérature sicilienne – littérature qui a exprimé certains chef-d’œuvre connu aujourd’hui dans le monde entier.

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Ecrire dans l'îleSans les écrivains et les poètes

siciliens, la littérature italienne, l'une des plus nobles et anciennes en Europe, serait bien moins riche.

Non seulement parce qu'en Sicile est née la première grande école poétique italienne succédant au latin au XVIIIe siècle jusqu'à aujourd'hui de grands auteurs ont illustré les lettres bien au-delà des frontières ; il suffit de penser aux deux prix Nobel de littérature, Luigi Pirandello et  Salvadore Quasimodo.

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Avant ceux-ci , à la fin du XIXe siècle, Giovanni Verga et Federico De Roberto écrivaient des romans qui ont encore aujourd’hui un grand succès, (Les Malavoglia, Maître Don Gesualdo le premier, Les Vice-Rois le second) racontant avec un réalisme tout particulier appelé vérisme, l'un la vie difficile et le destin du peuple insulaire, l'autre la décadence de la noblesse sicilienne.

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De son côté, Pirandello est considéré comme l'un des plus importants auteurs de théâtre européens. Six personnages en quête d'auteur, Henri IV, Ce soir on improvise, Comme ci, comme çà continuent encore à dominer les scènes du monde.

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La Sicile est aussi terre de romanciers, comme le même Pirandello avec Feu Mathias Pascal, Un, personne et cent mille alors qu'après la guerre, Elio Vittorini publiait Conversations en Sicile dans un langage mythique et suggestif, inaugurant l'époque de l'homme offensé ; le catanais Vitaliano Brancati ironisait sur les vices de la bourgeoisie sicilienne ; l'aristocrate Giuseppe Tomasi di Lampedusa racontait dans un roman - mondialement connu grâce au film de Luchino Visconti - Le Guépard - la décadence de la noblesse de l’île au XIXe. siècle.

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Un écrivain moderne actuellement très populaire est Andrea Camilleri qui a su donné vie à une série sans fin de romans populaires basé sur la figure d’un commissaire qui ont été transposé en série télévisée et qui sont une publicité fantastique pour les paysages siciliens.

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Ce qui a caractérisé presque tous les écrivains siciliens c’est l’expression du sens de la fatalité… et souvent des destins qu’on ne peut pas changer. Le sens de la fatalité (« Inch Allah ») est un sentiment typique des peuples musulmans, et quelqu’un pense que ce sentiment en Sicile est aussi du aux réminiscences d’un héritage lointain et arabe qui est resté encré dans les consciences……

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Certains écrivains méritent une place à part, parce que tout en décrivant la « Sicile fataliste » ils ont essayé de combattre cette apathie surtout d’en faire une lutte à la mafia en dénonçant à travers leurs écrits certains phénomènes mafieux. Parmi les écrivains – qui sont plus nombreux de ce que l’on pense, nous pouvons citer Pippo Fava (mort pour avoir dénoncer certaines mal affaires) Giuseppe Grasso…

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… mais le plus fameux et connu des écrivains qui utilisèrent leur plume pour condamner sévèrement la mafia fut Leonardo Sciascia (Racalmuto 1921 -1989) . Même s’il fut souvent condamné par ses contemporains pour avoir oser publier des articles dans lesquels il osait affirmer certaines vérités pas toujours populaires, même parmi ceux qui combattait la mafia, il a toujours continué à écrire et à condamner les abus fait par la mafia et qui empêchaient un réel développement de l’économie et de la culture en Sicile.

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Nous vous traduisons ici une partie d’un article qu’il a écrit sur la mafia de « l’eau ». Ce texte accompagnait un documentaire filmé ayant pour titre « La grande soif » et fut écrit en 1968. Malheureusement pour les Siciliens, entretemps, la situation n’a pas tellement changé….

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C’est désormais un lieu commun de dire que la Sicile est terre de contrastes, de contradictions, de paradoxes. Mais dans ces images le terme de la contradiction, du paradoxe n’est pas le mulet mais l’automobile, si considérés comme symboles – respectivement – d’une situation effective, et d’une aspiration qui est restée aujourd’hui vague et vaine. Une économie agraire qui compte parmi les plus arriérées d’Europe, probablement la plus arriérée (note du traducteur : en agriculture, la Sicile n’est plus parmi les plus arriérées de l’Europe), et le rêve de l’industrialisation : voilà la Sicile aujourd’hui.

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Des terres de l’intérieur de la Sicile, il y a longtemps, on disait qu’elles vivaient de l’agriculture. Aujourd’hui on pourrait dire qu’elles meurent de l’agriculture, et qu’elles survivent seulement grâce à l’argent envoyé par les émigrants et aux pensions de vieillesse et d’invalidité que l’Etat et d’autres organismes accordent chichement. L’ile a énormément de problèmes. Mais presque tous sont liés au problème de l’eau. L’eau base de dispute qui provoque violence et délits. L’eau qui se perd dans les méandres de la bureaucratie et de la mafia.

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Les gens ont conscience de cela, ils savent, comme le dit le proverbe où et comment se perd l’eau.

[…] Dans la classification des régions par nombre d’habitants avec une disponibilité d’eau insuffisante, la Sicile se trouve à la première place suivie des Pouilles.

 

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Il fut une période où la Sicile était célébrée aussi pour ses eaux : les poètes grecs, les poètes arabes, le poète Antonio Veneziano en exaltaient l’hydrographie et cela jusqu’au XVIe siècle […]. La Sicile riche en eaux est désormais un mirage. Un mirage la fontaine Aretusa dans le cœur de l’antique Syracuse comme des mirages le sont aussi les fleuves mythiques de la ville: le Ciane et l’Anapo qui furent chantés par Salvatore Quasimodo. Dans ces fleuves naissent les fameux papyrus de l’époque classique, plantes qui ont besoin d’une énorme quantité d’eau. Et encore mirages sont les baigneuses des mosaïques de Piazza Armerina.

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Plus réelle est cette Sicile aride, parcourue dans la vallée des eaux du fleuve Salito, grêles et brulantes. Le Salito : un fleuve qui rend aride au lieu de provoquer l’humidité, un fleuve qui nait parmi les gisements de sel – sel gemme et sel potasse – de cette zone de la Sicile où la technique est arrivée seulement pour extraire le minéral et non pour dessaler les eaux afin de donner vie à la terre. Un itinéraire long, obsessif, presque un voyage sans espérance […] Mais qu’en reste-t-il à la Sicile ?

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Le rêve de l’industrialisation, là où il s’est réalisé, a ajouté aridité à l’aridité : et le cas plus évident est celui de la plaine de Catania. Partant de deux digues, la plaine aurait du être irriguée, transformée de magasin de blé en jardin d’agrumes. Mais l’industrie a besoin d’eau et voilà que l’eau destinée à l’agriculture a été sacrifiée pour réaliser cet autre rêve, à ce mythe. L’eau ne descendra plus des canaux. Un des nombreux gaspillages, et probablement le plus impardonnable qui a été commis par une classe sociale au pouvoir impréparée et imprévoyante.

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[…] Un des cas extrêmes de pauvreté et d’insouciance du gouvernement national et régional est celui de Licata. Mais ce n’est malheureusement pas le seul. Toute la province d’Agrigent souffre d’une pénurie d’eau invraisemblable.

Licata est la ville la plus assoiffée d’Italie : sa dotation maximale en eaux arrive à 35 litres par seconde, mais en cette période elle ne dépasse pas 22 litres avec des pointes de 14 litres par seconde. Souvent l’eau courante manque pendant une période de 30 jours d’affilée. En juillet 1960, la population, exaspérée par le manque d’eau courante bloqua la gare ferroviaire. Des forces spéciales de polices furent appelées, elles tirèrent sur la foule. Un jeune homme fut gravement blessé.

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Même Favara, gros centre minéralier, dont le nom arabe signifie source, est parmi les bourgs les plus assoiffés de la province d’Agrigent.

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Agrigent aussi, n’a pas d’eau courante dans les maisons, mais au cimetière il y en a en abondance : paradoxe qui s’élève à symbole de solution métaphysique d’un problème qui reste insoluble pour les vivants.

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Comme preuve que le problème pourrait aussi être déduit de ses solutions métaphysiques et résout grâce à une bonne volonté concrète et à des compétences, nous avons la zone de Vittoria dans la province de Ragusa où les agriculteurs, sans recevoir ces contributions spéciales généralement données avec beaucoup de générosité à ceux qui spéculent et qui abusent, ont transformés une agriculture extensive en cultures intensives

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Toute la cote méridionale de la province de Ragusa est pleine de serres. L’initiative a changé l’aspect socio-économique de la zone. Des produits recherchés y sont cultivés et cela comporte un chiffre d’affaires de milliards (n.d.t. de lires italiennes). Le boom est récent : en 1964 les serres recouvraient un milliers d’hectares, aujourd’hui ils sont plus de 5000. Ce furent les travailleurs agricoles de Vittoria, qui avec leur unique capital des propres bras installèrent les premières serres sur les terrains sablonneux de la cote. Ils résolurent le problème de l’eau grâce aussi à leurs efforts : en creusant des puits souvent avec des moyens rudimentaires, sans aucune aide de la part de l’Etat.

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[…] Finalement on construit la digue sur le Jato, même si on est arrivé aux travaux après tant de luttes, tant de jeun et tant de marches pour sensibiliser l’opinion publique et pour faire taire l’opposition mafieuse. Le dernier jeun fut fait à Partinico et il dura huit jours.

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Quand la digue sur le Jato sera finie, les eaux de son lac pourront irriguer 8500 hectares avec une augmentation de la production de la valeur d’un milliard et 700 mille lires (1.400 €) par rapport à la production actuelle qui correspondront à 850 mille journées de travail en plus par an.

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[…] Et regardons Palerme, qui jusqu’à pas longtemps recevait suffisamment d’eau de l’aqueduc de Scillato et qui aujourd’hui se retrouve avec des carences en eaux potables – surtout dans les quartiers populaires. Il nous semble incroyable que se trouve ici la ville qui fut chantée par les Arabes comme auréolée d’eau, réfléchie dans l’eau, vive grâce au son de l’eau et à sa fraicheur.

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Et l’on peut dire qu’après les Arabes, plus personne n’a tenté de résoudre le problème de l’eau en Sicile. Cela veut dire depuis mille ans.

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Toutes les eaux connues en Sicile ont été découvertes et nommées par les Arabes. Ces eaux que eux réussissaient à emmagasiner, nous les avons laissées se perdre et se disperser. Et nous sommes dans l’ère de la technique, l’ère des plus grands prodiges de la science.

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On ne penserait pas, quand on voit cette façon désespérée dans l’art de se débrouiller, auquel les habitants de la plus grande ville de Sicile sont obligé à recourir pour se procurer le peu d’eau pour boire, pour se laver, pour laver que tout cela, ils le doivent aux « guépards », à ces vieux et antiques messieurs et administrateurs de la ville, qui ont cédé le pas aujourd’hui aux chacals

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Le peu d’eau qu’il y a est hypothéquée : les spéculations, la violence, le jeu très profitable de la revente. Un bien public parmi les indispensables, est sous la domination de l’injustice, de l’affairisme, du caprice, de la mafia.

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Mais la « Gazzetta Ufficiale » de la République italienne a offert ces derniers temps un document de clairvoyance gouvernementale sur lequel les Italiens et les Siciliens peuvent fonder de plus amples espérances. On prévoit des travaux pour un montant de 1844 milliards de lire (9oo millions de euros): afin que le problème de l’eau soit complètement et définitivement éliminé

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La Sicile de 2015 sera aussi riche d’eau que l’est actuellement le cimetière d’Agrigent. Naturellement, on attendra 2014 pour commencer les travaux.

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Les Arabes sont arrivés en Sicile en 827 et y sont restés un peu plus de 200 ans, donnant un essor fantastique à la culture, aux arts, à la poésie et aux sciences. En outre, ils embellirent leur Royaume de beaux monuments qui ont marqué une époque dans la civilisation européenne. Ce furent deux siècles de développement économique, de tolérance et de cosmopolitisme.

Etant nés et vivant en Sicile, les arabes de Sicile se sentirent Siciliens à tous les effets.

La Sicile, grâce aux nouveaux systèmes d’irrigations introduits par les Arabes devint bientôt un espèce de terre promise et fut appelée « l’ile-jardin » - expression que nous retrouverons auprès de son plus grand représentant poétique.

Les Arabes en Sicile

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Abd ibn Mohamed Ibn Hamdis Gabbar est le plus grand exposant de la poésie arabe de la Sicile à la fin des XIe et XIIe siècles. Né à Noto dans une famille noble autour de 1056, il a dû quitter sa bien-aimée Sicile au moment de la conquête de la part les Normands quand il avait 31 ans. Ensuite, pendant 20 ans, on le retrouvera dans différentes zones du monde arabo-méditerranéen jusqu’à sa mort à Majorque à l’âge de soixante-dix-sept ans , loin de sa patrie, la Sicile, dont il avait conservé un vif souvenir et à qui il a dédié plein de vers qui exprime un regret sincère.

Ibn Hamdis – poète arabo-sicilien

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Son œuvre poétique, bachique et élégiaque, exprime l’amour, la douleur et une nostalgie poignante pour sa belle terre d’origine; elle compte plus de 6000 vers, dont beaucoup consacrés à sa Sicile perdue.

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De Ibn Hamdis, il nous reste un diwan (= chant de contenu poétique comprenant 360 qasidah ou poésies, pour un total de 6000 vers). Un grand nombre de ces poèmes chantent ou/et pleurent la Sicile de sa jeunesse, perdue pour toujours. L’œuvre a été récupérée au XIX° siècle à Palerme par l’arabiste Michele Amari. Ses poésies, mais aussi celles d’autres poètes siculo-arabes ont été traduites en arabe moderne, en italien, en sicilien, et …. en musique .

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Hamdis est cité aussi par le grand écrivain sicilien Leonardo Sciascia dans un article de 1969 qui traite de « Sicile et sicilitude » qui fait partie du recueil « La corda pazza ». A partir des années 90 on a recommencer à prendre en considération les œuvres de Hamdis en particulier, et de la culture arabe en Sicile en général. Ces œuvres ont inspirés de nombreux poètes et musiciens.

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Un court poème consacré à la patrie. Ô mer! Tu caches au-delà de tes

rivages les plus éloignés  un vrai paradis.

Dans mon pays je ne connaissais que le bonheur, jamais le malheur.

C'est là, qu' à l'aube de ma vie, J'ai vu le soleil dans toute sa

splendeur. Maintenant, en exil et en larmes,

j'assiste à son déclin...   Ah, si je pouvais m'embarquer sur

un croissant de lune,   voler vers les rivages de la Sicile et là, m'écraser sur le sein du

soleil!  

O mare! Tu nascondi oltre le tue più lontane rive un vero paradiso.

Nel mio paese conobbi solo

felicità, mai disgrazia. Là, all'alba della mia vita, vidi il sole nel suo splendore. Ora nell'esilio e in lacrime assisto

al suo declino...   Ah, se potessi imbarcarmi sulla

luna crescente, volare verso le rive della Sicilia e là, frantumarmi contro il petto

del sole!

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« Ton image est si loin, ma pensée va vers elle; Elle qui, d’habitude, accourt quand tu es loin! Est-ce toi, cette nuit, qui barres son chemin Et lui ôtes sa force, ou près de toi dort-elle, Me laissant, dans la nuit, à ma veille, oublié? J’ai voulu aller la voir, prendre dans ma main sa main, N’ai saisi qu’un peu d’ombre et d’image rebelle, Ce leurre de visite, au moins, m’a fait trouver Le bonheur des secrets, loin de toute apparence. Aussi bien,  pour donner forme à ses espérances, Faut-il les confier aux pensées du poète. Toi dont l’œil, par magie, tient la mort toute prête, Sais-tu quel jugement attend le magicien? Chez toi, je l’ai bien vu, toute l’audace tient En ce sabre tranchant : un regard sans chaleur. Tu as fiché l’amour, en plein vol, dans mon cœur:   Toucher ainsi l’oiseau qui vole, n’est-ce rien ? »

Vers l’amour (1)

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Cela semble des perfections, mais elles brillent seulement à tes yeux : elles ne valent rien.

  Combien d’ennemis y a-t-il dans un ami Et dans quelle tranquillité le voleur se cache !   Combien de chevaux aux formes harmonieuses N’arrivent affaiblis au but !   Combien de chameaux, en voyage, dans la nuit Ne sont retenus par la difficulté du voyage !   Ainsi l’essoufflement n’entraine-t-il l’amant Là où l’ascèse et l’angoisse se lient :   Malheur à l’homme touché par l’ignorance, A qui on loue le corps et non l’intelligence !   C’est presque une aile, à voler, l’argent : Mais déjà elle est brisée, et il ne reste aucun

bien :   Combien d’hommes dignes habillés de lâcheté ! On fait briller l’épée, mais pas la gemme.

Sembrano perfezioni, ma risplendonosoltanto agli occhi tuoi: valgono niente;

quanti nemici stanno in un amicoe in quanta quiete si nasconde il ladro!

Quanti cavalli di armoniose formenon arrivano, deboli, alla meta!

Quanti cammelli, in viaggio, nella notte,li trattiene il difficile cammino!

Così l'affanno trascina l'amantedove l'ascesi e l'angoscia si legano:

sventura all'uomo afflitto da ignoranza,che gli lodano il corpo e non l'ingegno!

È quasi un'ala, a volare, il denaro:ma già è stroncata, e non rimane un bene:

quanti uomini degni in vile veste!Si lucida una spada, e non la gemma.

Vers l’amour (2)

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Parfois appelée « civilisation arabo-normande » ou, de façon plus inclusive, de « culture normande-arabo-byzantine », de « culture normanno-sicilienne » , elle est une expression qui fait référence à l’interaction des cultures normande, arabe et byzantine après la conquête, par les Normands, de la Sicile à partir de 1061 jusqu’aux environ de 1250.

La culture arabo-normande 

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Cette civilisation a entraîné de nombreux échanges dans les domaines culturel et scientifique, fondée sur la tolérance montrée par les Normands envers la population hellénophone et les colons musulmans. Les Normands ont ainsi fait de la Sicile un carrefour de l’interaction entre les cultures latino-chrétienne, gréco-byzantine et arabo-islamique. Après la conquête islamique de la Sicile en 965, les Normands avaient réussi à reconquérir l’ile à partir de 1

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Attirés par le mythe d’une ile heureuse et ensoleillée dans les mers du Sud, les Normands ont commencé leur expansion dans le Sud. En 1060, le Normand Robert Guiscard (« le rusé »), fils de Tancrède, envahit la Sicile. L’importante population chrétienne de l’ile, alors divisée entre trois émirats arabes, se révolta contre le pouvoir musulman. Un an plus tard, son jeune frère le conte Roger (qui fut par la suite nommé Roger I de Sicile) prenait Messine et, en 1071, Palerme tombait, à son tour, aux mains des Normands. La perte de ces villes, chacune dotée d’un port magnifique, porta un coup sévère à la souveraineté musulmane sur l’ile.

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Toute la Sicile finit par être prise lorsque, en 1091, les derniers bastions arabes de Noto, à la pointe sud de la Sicile et de Malte, tombèrent aux mains des Normands dans ce qui marqua le commencement du déclin de la puissance musulmane dans le bassin méditerranéen. La domination normande confirma le rôle de Palerme comme l’une des grandes capitales de la Méditerranée.

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Une intense culture normanno-arabo-byzantine s’est développée, encouragée par les dirigeants comme Roger II de Sicile, qui avait des soldats, des poètes et des hommes de sciences musulmans, byzantins et normands à sa cour. Lui-même appréciait la culture arabe et parlait parfaitement l’arabe. Il a utilisé des troupes et des machines de guerre d’origine arabe, dans ses campagnes militaires dans le sud de l’Italie. Il a employé des architectes arabes à la construction de monuments dans le style normanno-arabo-byzantin. Le maintien et le développement des techniques agricoles et industrielles diverses introduites par les Arabes en Sicile au cours des deux siècles précédents contribua à la remarquable prospérité de l’ile. La Sicile devint un modèle et un exemple universellement admiré par l’Europe entière.

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Roger II de Sicile est connu pour avoir appelé à sa cour à Palerme le géographe Andalou Al Idrissi  qui y réalisa un grand planisphère en argent et qui écrivit ensuite le commentaire géographique correspondant, le «  Kitab Rudjdjar »  ou Livre de Roger ,l’un des plus grands traités géographiques du Moyen Âge. Sous Roger II, le royaume normand de Sicile, où vivaient en harmonie Normands, Juifs, Arabo-musulmans, Grecs byzantins, Lombards et Siciliens de souche se caractérise par sa nature multiethnique et sa tolérance religieuse.

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Le rêve de Roger II aurait été de créer un empire englobant l’Egypte fatimide et les Etats latins d’Orient. Bien que la langue de la cour soit la langue d’oil, tous les édits royaux étaient rédigés en latin, en grec, en arabe ou en hébreu, selon le groupe auquel ils étaient adressés. Le manteau royal de Roger, utilisé pour son couronnement – ainsi que pour le couronnement de Frédéric II – portait une inscription en arabe avec la date de l’Hégire de 528 (1133-1134). Les auteurs islamiques s’émerveillaient de la tolérance des rois normands :Ils [les musulmans] étaient traités avec bonté, et ils étaient protégés, même contre les Francs. À cause de cela, ils avaient un grand amour pour le roi Roger.

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Ces interactions se sont poursuivies avec les rois normands successifs. Par exemple, sous Guillaume II, comme l’atteste le géographe arabo-espagnol Ibn Jubair débarqué dans l’ile de retour de pèlerinage à la Mecque en 1184. À sa grande surprise, il bénéficia d’un accueil très chaleureux de la part des chrétiens normands.

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En outre, il fut surpris de constater que même les chrétiens parlaient arabe, que les fonctionnaires du gouvernement étaient encore en grande partie musulmans, et que le patrimoine de quelque 200 ans de domination musulmane précédente de la Sicile était encore intact : voilà ce qu’il nous écrit du roi : «  Son attitude envers les musulmans est parfaite : il leur donne de l’emploi, il choisit ses officiers parmi eux, et tous ou presque tous, gardent leur foi secrète et peuvent rester fidèle à la foi de l’Islam. Le roi a pleine confiance dans les musulmans et compte sur eux pour traiter un grand nombre de ses affaires, y compris les plus importantes, au point que l’intendant des Grands pour la cuisine est musulman (...) Ses vizirs et chambellans sont souvent des eunuques, qui sont les membres de son gouvernement et sur lesquels il s’appuie pour ses affaires privées. »

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Ibn Jubair mentionne également le fait que beaucoup de chrétiens palermitains s’habillaient à la musulmane, et que beaucoup parlaient l’arabe. La frappe de la monnaie des rois normands a continué à s’effectuer en arabe et à être datée d’après l’Hégire. Les registres de la cour royale étaient rédigés en arabe. Guillaume II de Sicile aurait déclaré : « Chacun de vous doit invoquer celui qu’il adore et dont il suit la foi ».

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De nombreuses techniques artistiques du monde islamique ont également été intégrées pour former la base de l’art arabo-normand : incrustations de mosaïques ou de métaux, sculpture de l’ivoire ou du porphyre, sculpture des pierres dures, fonderies de bronze, fabrication de la soie (pour laquelle Roger II a établi un ergasterium regium, ou entreprise d’État accordant le monopole de la fabrication de la soie à la Sicile pour toute l’Europe).

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Les nouveaux dirigeants normands avaient commencé à construire diverses constructions dans ce qu’on appelle le style arabo-normand. Ils avaient intégré les meilleures pratiques de l’architecture arabe et byzantine à leur propre art. L’église de Saint-Jean des Ermites, construite à Palerme par Roger II autour de 1143-1148 dans ce style, est remarquable pour ses dômes rouges brillants, qui montrent clairement la persistance de l’influence arabe en Sicile au moment de sa reconstruction au XIIe siècle.

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Frances Elliot l’a décrite, dans son Diary of an Idle Woman in Sicily, comme « …tout à fait orientale… Elle s’intégrerait bien à Bagdad ou à Damas ». Le clocher, avec quatre ordres de loggias à arcades, est plutôt un exemple typique d’architecture gothique. Ce style de construction se maintiendra jusqu’aux XIVe et XVe siècle illustrée par l’utilisation de la coupole.

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Frédéric II et la culture arabe – règne tremplin entre Orient et Occident

Frédéric II de Hohenstaufen (né le 26 décembre 1194 à Jesi  près d’Ancone, mort le 13 décembre 1250 à Fiorentino près de San Severo), fils de l'empereur Henri VI et de Constance de Hauteville, régna sur le Saint Empire romain germanique de 1220 à 1250. Il fut : roi des Romains, roi de Germanie, roi d’Italie, roi de Sicile et roi de Jérusalem.

Il connut des conflits permanents avec la papauté et se vit excommunié par deux fois. Le pape Grégoire IX l'appelait l’Antéchrist.

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Il parlait au moins six langues : le latin, le grec, le sicilien, l’arabe, le normand, l’allemand et probablement l’hébreu. Il accueillait des savants du monde entier à sa cour, portait un grand intérêt aux mathématiques et aux beaux-arts, se livrait à des expériences scientifiques, édifiait des châteaux dont il traçait parfois les plans. De par ses bonnes relations avec le monde musulman, il mena à bien la sixième croisade – la seule croisade pacifique ; il tenta notamment de concilier les deux partis (croisés et jihad) afin d'instaurer une paix durable et une cohabitation pacifique.

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Frédéric était féru de poésie, de mathématiques et de sciences naturelles. Il écrivit aux savants et philosophes du monde musulman et appela à sa cour ceux qui lui paraissaient devoir lui être utiles. Il avait été éduqué par un juge musulman à Palerme et il indigna son époque en s'habillant parfois en tenue orientale. Il entretenait une grande cour, constituée entre autres de nombreuses jeunes filles (esclaves astreintes à des travaux de couture, servantes, danseuses), si bien que ses adversaires (le pape principalement) lui reprochaient d'entretenir un harem.

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Dernier empereur de la dynastie des Hohenstaufen, il devint une légende. De ses contemporains, il reçut les surnoms de Stupor Mundi  (la « Stupeur du monde ») et de « prodigieux transformateur des choses », au point qu'on attendit son retour après sa mort. Dans la conscience collective, il devint « l'Empereur endormi » dans les profondeurs d'une caverne, celui qui ne pouvait avoir disparu, celui qui dormait d'un sommeil magique dans le cratère de l‘Etna. Son charisme était tel qu'au lendemain de sa mort, son fils, le futur roi Manfred ! De Sicile, écrivit à un autre de ses fils, le roi Conrad IV, une lettre qui commençait par ces mots : « Le soleil du monde s'est couché, qui brillait sur les peuples, le soleil du droit, l'asile de la paix ».

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Frédéric II, empereur germanique (1194-1250) a gouverné également l'île de Sicile. Cet empereur était un grand mécène et peut être considéré comme l'un des rois les plus éclairé de toute l'histoire de l'Europe.

Sous son règne, l'influence et le développement des sciences et de la culture arabo-islamiques en Sicile ont atteint leur apogée. Frédéric II savait lui-même la langue arabe. Pour prendre part aux Croisades, il s'était rendu en 1228 à Qods où il a eu la chance de mieux connaître le mode de vie, les us et coutumes et les pensées des Musulmans.

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La cours de Frédéric II accueillait toujours un groupe de savants et d'érudits musulmans. Malgré ses nombreuses querelles avec les papes, il resta persévérant dans sa tolérance envers les Musulmans. Il avait instauré d'importantes relations politiques et commerciales avec la dynastie des Ayyoubides en Egypte et avait même établi une correspondance scientifique avec Malek Kamel Mohammad et il posait souvent des questions aux différents érudits égyptiens.

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Les réponses que le grand philosophe mystique Ibn Sabin (1271) avait données aux questions de Frédéric II sont très célèbres. Ces réponses réunies dans un ouvrage intitulé "Les réponses aux questions venant de Sicile" portent sur l'éternité de la matière, le destin, l'immortalité de l'âme et la théologie.

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La ville de Palerme en Sicile était le siège du gouvernement de Frédéric II. A cette époque, Palerme était l'un des plus grands centres d'enseignement des sciences, de la culture et de l'art islamiques en Europe. Michaël Scotus vivait en Sicile de 1220 à 1235 et y a traduit de la langue arabe, un abrégé des écrits d'Aristote sur la biologie et la zoologie, enrichies par les commentaires d'Avicenne, sur demande de Frédéric II.

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L'une des actions les plus remarquables de Frédéric II consistait en la fondation d'une université à Naples (Italie) au printemps 1224. Cette université était la première université de l'Europe dans le sens contemporain du terme. D'autres universités d'Europe, par exemple à Paris ou à Padoue, étaient en fait des écoles d'enseignement spécialisées de théologie, de droit et de médecine, tandis que l'université de Naples avait un programme d'enseignement très avancé où les professeurs devaient avoir des diplômes officiels notamment pour ce qui concernait l'enseignement de la médecine. Dans le programme scientifique de l'université de Naples, les traductions en latin des œuvres d'Aristote et les grands commentateurs arabes et musulmans – notamment Averroès – avaient une place toute particulière.

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Le charme unique que l'Islam a été en mesure d'exercer sur Federico II nous pouvons le trouver encore dans les lettres arabes de l'empereur, qui commençaient toutes par la « basmala (la formule d’ouverture de tous les composés écrits par des musulmans, qui se lit:« Bismillahi ar rahman rahim ar , au nom de Dieu, miséricordieux et compatissant ")et se terminaient avec la salutation islamique (as-salamou 'aleikum wawa barakatuhu rahmatou, que la paix soit avec vous, et ainsi la miséricorde de Dieu et Ses bénédictions). L'amour que l'empereur avait envers l’Islam et sa spiritualité est témoigné par la calligraphie arabe qui orne la cape portée par Frédéric II pour son dernier voyage au-delà de la mort..

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L'école sicilienne s’est développée entre 1230 et 1250 à la cour itinérante de Frédéric II, Empereur du Saint Empire romain et roi de Sicile. Il avait établi sa cour en Sicile, un lieu de rencontre et de fusion de nombreuses cultures pour sa centralité dans la Mer Méditerranée, et c’est au sein de sa cour qu’ il avait établi une école de poètes et d'intellectuels qui tournaient autour de sa figure, et faisaient partie intégrante de sa cour. 

L’école sicilienne – premiers éléments littéraires italiens

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Les poètes siciliens ont contribué de manière significative à l'héritage littéraire italien. Frédéric II, un homme de grande culture qui utilisait aussi la langue et le langage dans l'intention d’ établir sa suprématie sur l'Italie et l'Europe. 

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À cette fin, il mit en place un instrument de politique, même dans le domaine culturel. Avec l'école sicilienne, il a voulu créer un nouveau poème qui devait être laïque, et aurait du se contraposer à la domination culturelle que l'Église avait à l'époque. Ces poèmes ne devait pas représenter les municipalités parce que l'empereur était en conflit avec les municipalités.

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Les poètes de ce mouvement littéraire appartiennent à la classe supérieure : ils étaient tous des fonctionnaires de justice, ou des bureaucrates, qui ont travaillé à la cour de Frédéric. Il est important de noter que tous étaient engagés dans des activités et des fonctions d'organisation à la cour ou dans l'administration. 

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La production des poésies n’était pas liée à leur emploi ou à leur fonction dans l’administration mais représentait un passe-temps auquel ils se livraient en pleine liberté. Dans ce sens, l'école sicilienne était une tentative de créer une culture universelle et spirituelle, en ce qui concernait les religions, mais manifeste, sans conditions ni, encore moins, de subordination. 

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La langue dans laquelle les poésies sont écrites est le Sicilien Illustre : une langue ennoblie par la comparaison constante avec les langues de cour de l'époque: le latin et provençal ou langue d'oc, différente du français qui à cette époque était appelée la langue d’oïl.

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Le renouveau linguistique et poétique a aussi une cause politique : Frédéric est en opposition ouverte avec l'Eglise, qui utilise le latin dans ses écoles et qui déteste l'empereur « antéchrist» ainsi que les hérétiques arabes dont il s'entoure.

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Frédéric, né au sud de l'Italie (Jesi, Marches) a passé en Sicile la plupart de ses jours ce qui l'a peut-être éloigné des préjugés linguistiques à l'égard du parler local qui jusque là avaient banni la langue romane du panorama littéraire italien. Le contact avec la société sicilienne, riche des traditions arabe, gréco-byzantine, juive et française de ses minorités encourage son éclectisme culturel et son désir d'expérimentation.

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La grande considération qu'il leur accorde semble se refléter dans la richesse de la koinè sicilienne (koinè = langue commune permettant la communication entre les locuteurs de différentes dialectes), crée pour l'occasion par la fusion de nombreux dialectes insulaires, qu'il soutient activement : il parle couramment six langues, s'occupe de philosophie et de sciences naturelles que ses dignitaires arabes lui apprennent.

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Les poètes de cette école poétique ont composé leurs poèmes entre 1230 et 1250 ; leurs poésies ont contribuer à l’histoire de la littérature italienne en faisant émerger la langue nationale italienne. Ils ont eu une influence remarquable sur la production culturelle des villes gibelines(ou favorables à l’empereur) de l'Italie centrale - comme Bologne, où il a vécu Guido Guinizzelli, père du « Dolce Stil Novo » qui fut influencé par la poésie sicilienne et qui influencera à son tour les écrivains tel que Dante et Petrarca.

Ils s’intéressent au « fin amor » (amour courtois).

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De la mia disianza: De la mia disianza c’o penato ad avire mi fa sbaldire - poi

ch’i’ nò ragione, Che m’à data

fermanza com’io possa

compire lu meu placire -

senza one cagione, a la stagione - ch’io

l’averò ‘n possanza.

Cette poésie, ainsi que la prochaine semblent avoir été écrite par l’empereur lui-même.

Le thème courtois de la séparation des amants (comme dans "Dolze meo drudo", par Frédéric), à qui le Moyen Âge dédie le genre lyrique populaire des aubes, la cour serrée que l'amant des contrastes fait à la dame qui cherche à se soustraire à ses avances, sont des motifs fréquents dans la poésie sicilienne : la dialectique du droit qui passionne les médiévaux, se traduit encore une fois en débat amoureux.

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De plus, les Croisades ne manquent pas d'inspirer l'école: le départ du croisé et l'adieu à sa bien-aimée figurent dans le répertoire courtois, que les siciliens admirent : peu avant l'école, Frédéric était revenu de Palestine où il avait remporté la couronne de Jérusalem (1229). Paroles de la femme de Frédéric (mots d'origine française en italique) :

Dolze meo drudo, e vaténe!

meo sire, a Dio t'acomando,

che ti diparti da meneed io tapina rimanno.Lassa, la vita m'è noia,dolze la morte a vedere,ch'io non penso

mai gueriremembrandome fuor

di gioia.(...)

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À qui répond l'empereur:

Le rapport entre les amants ne peut qu'augmenter avec la distance, c'est la dame qui a les clés de son cœur: mais au moment de partir, il la voit dismagare, pâlir, car cette tapina, malheureuse, ne saurait se consoler sans la "joie" qu'il lui donne.

Dolce mia donna, lo gire non è per mia volontate,

ché mi conviene ubidirequelli che m'ha 'n

potestateOr ti conforta s'io vado,e già non ti dismagare,(...)Lo vostro amore mi

tenee hami in sua segnoria.

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La fondation de l'école porte la signature de Giacomo da Lentini, un des notaires les plus proches de l'empereur, qui aurait encouragé ses aspirations poétiques : c'est à lui qu'on attribue l'invention du sonnet, genre destiné à connaître un succès inconnu par toutes les autres formes poétiques.

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Caractère du sonnet sicilienL'aboutissement de ce processus

d'évolution du modèle italien, qui, en passant par la chanson va rapprocher la poésie de la prose, est le sonnet, invention de Giacomo da Lentini destinée à une grande longévité. Divisé logiquement en deux quatrains (où l'on pose un problème ou question avec la rime abab / abab) et deux tercets (qui marquent la conclusion et donnent la solution à la question posée au début: cdc dcd), la brièveté et la souplesse d'expression du sonnet sicilien annonce déjà la poésie du vingtième siècle (hermétisme et modernisme). On notera cependant l'influence du modèle thèse / contre-thèse (huitain) et démonstration-synthèse (sixain) de la grande tradition juridique médiévale 

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Amor è un desìo che ven da core

Amor è un[o] desio che

ven da coreper abondanza di gran piacimento;e li occhi in prima genera[n] l’amore e lo core li dà nutricamento.

     Ben è alcuna fiata om amatoresenza vedere so ’namoramento,ma quell’amor che stringe con furore da la vista de li occhi à nas[ci]mento.

     Che li occhi rapresenta[n] a lo cored’onni cosa che veden bono e rio, com’è formata natural[e]mente;

     e lo cor, che di zo è concepitore,imagina, e piace quel desio: e questo amore regna fra la gente.

L’amour est un désir qui vient du cœur.

L’amour est un désir qui vient du cœur Pour abondance de grand plaisir Et les yeux en premier génèrent

l’amour Et le cœur leur donne nourriture. Il est vrai que certains amoureux Ne voient pas leur amour Mais cet amour qui te prend avec

fureur Vient de la vue de la femme aimée Et les yeux démontrent au cœur Les qualités bonnes et mauvaises De chaque chose qu’ils voient comme

dans la nature Et le cœur qui l’accueille Imagine, et cela lui plait, le désir C’est ça l’amour qui règne parmi les

gens.

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Io m'aggio posto in core a Dio servire,

com'io potesse gire in paradiso, al santo loco, c'aggio audito dire o' si mantien sollazzo, gioco e riso.

Sanza mea donna non vi voria gire quella c'à blonda testa e claro viso

ché sanza lei non poteria gaudere estando da la mia donna diviso. Ma no lo dico a tale intendimento perch'io pecato ci volesse fare; si non vedere lo suo bel portamento e lo bel viso e 'l morbido sguardare: ché 'l mi teria in gran consolamento, veggendo la mia donna in ghiora

stare.

J'ai promis à mon cœur de servir Dieu

afin je puisse aller au Paradis au sacré lieu où j'ai entendu dire, qu'on plaisante et joue et rit tout le

temps. Mais je n'irais point sans ma femme celle à la tête blonde et au visage

clair car je n'y pourrai jouir sans elle séparé comme je serai de ma femme Mais je ne dis pas ça au sens d'y vouloir pécher avec elle; mais de voir sa belle allure, et son beau visage et doux regard: parce que ça me donnerait si grand

confort de voir ma femme comblée de

gloire.

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Chi non avesse mai veduto foco    [C]hi non avesse mai veduto foco

no crederia che cocere potesse,anti li sembraria solazzo e gioco lo so isprendor[e], quando lo vedesse. 

 Ma s’ello lo tocasse in alcun loco,belli se[m]brara che forte cocesse:quello d’Amore m’à tocato un poco,molto me coce - Deo, che s’aprendesse!

Che s’aprendesse in voi, [ma]donna

mia,che mi mostrate dar solazzo amando,e voi mi date pur pen’e tormento. 

 Certo l’Amor[e] fa gran vilania,che no distringe te che vai gabando,a me che servo non dà isbaldimento.

Qui n’a jamais vu le feu Ne pense pas qu’il puisse bruler Sa lumière lui semblerait quelque chose

de gai et de joyeux quant il le verrait.

Mais s’il le toucha dans certain point Il comprendrait que cela brule

énormément Ce (feu) d’amour m’a touché à peine, Me brule énormément - Oh mon Dieu

faites qu’il prenne Qu’il prenne à vous, ma madonne Que vous me fassiez croire de me

donner la joie avec l’amour Mais vous me donnez seulement peines

et tourments Il est sur que l’amour fasse une chose

assez vilaine Parce qu’il ne te lie pas toi qui te

moque de moi à moi qui te suis esclave non par délice.

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Cielo d'Alcamo mérite une place particulière, étant donné le caractère comique de son Contrasto Rosa Fresca Aulentissima, parodie des maniérismes de l'école, de l’amour courtois et triomphe de ce goût populaire et réaliste que la poésie « haute » de Frédéric semblait avoir supprimé.

Le contrasto est une composition sous forme de dialogue, souvent entre deux amoureux mais aussi avec d’autres personnes, sur un ton généralement enjoué et réaliste, entre des choses, comme la rose et la violette, entre des abstractions, comme la Vie et la Mort, la jeune-fille et le démon. Dans le contrasto, les répliques du dialogue sont reprises par l’autre comme des attaques ou des reproches.

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I«Rosa fresca aulentis[s]ima ch'apari

inver' la statele donne ti disiano, pulzell' e maritate;tràgemi d'este focora, se teste a

bolontate;per te non ajo abento notte e dia, penzando pur di voi, madonna mia.»                                                        II«Se di meve trabàgliti, follia lo ti fa fare. Lo mar potresti arompere, a venti

asemenare, l'abere d'esto secolo tut[t]o quanto

asembrare avere me non pòteri a esto monno;avanti li cavelli m'aritonno.»                                III«Se li cavelli arton[n]iti, avanti foss'io

morto, ca'n is[s]i [sì] mi pèrdera lo solacc[i]o e

'l diporto .Quando ci passo e véjoti,   rosa fresca de

l'orto,  bono conforto donimi tut[t]ore: poniamo che s'ajunga il nostro amore.»

Rose fraiche et odorante, femme qui entre dans la jeunesse, toutes les femmes, les célibataires et les mariées te flattent. Sauve-moi de ce feu si c’est ta volonté; à cause de toi je n’ai plus de repos ni la nuit, ni le jour, parce que je pense seulement à vous oh ma madone.

II Tu souffres pour moi, parce que tu es

touché par la folie Tu pourrais rompre la mer, semer les vents Ramasser toutes les richesses de ce siècle Jamais tu ne pourras m’avoir dans ce

monde Plutôt je me coupe les cheveux (= je rentre

au couvent) III Si tu te coupes les cheveux , mieux vaut

mourir pour moi Parce que en te faisant nonne, je perdrais

mon plaisir et mon bonheur Quand je passe sous tes fenêtres et je te

vois, rose fraiche de jardin À chaque heure tu me donnes un bon

confort; Faisons en sorte que notre amour se

conjugue

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Les poètes arabes chantés en sicilien par des poètes siciliens contemporains

Rosa Balistreri née à Licata en 1927. Elle vécut l’expérience de l’émigration pendant 20 ans à Florence, après quoi elle alla vivre à Palerme. Elle commença comme chanteuse dans un spectacle de Dario Fo. Elle écrivit un grand nombre de chansons dont certaines avaient été apprises pendant son enfance sicilienne. Elle mourut à Palerme en 1990 et en 2008, un spectacle fut organisé à Catane en son honneur auquel participèrent de nombreux chanteurs parmi lesquels Carmen Consoli etc.

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Franco Battiato est un des plus grands auteurs compositeurs italiens et siciliens. Il est né à Riposto le 23 mars 1945. Il est aussi registre, musicien, acteur et peintre. Après avoir fini ses études, il déménage à Milan afin de tenter de se lancer dans une carrière musicale. Il se dédie à l’étude approfondie de la musique et du violon en particulier et entre-temps il continue son initiation spirituelle et il s’intéresse en particulier aux religions orientales. Le succès arrive finalement en 1981 avec la chanson « la voce del padrone ». un de ses succès les plus évidents est la chanson « Bandiera bianca » qui a de clairs allusions au monde politique. Ce ne sont pas seulement sa musique, mais aussi ses textes qui reflètent ses intérêts multiples parmi lesquels l’ésotérisme, la philosophie, la mystique sufi et la méditation orientale.

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TUTTO L’UNIVERSO Rara la vita in due... fatta di lievi gesti, 

e affetti di giornata... consistenti o no, bisogna muoversi... come ospiti... pieni di premure con delicata attenzione... per non disturbare ed è in certi sguardi che... si vede l'infinito 

Stridono le auto... come bisonti infuriati, le strade sono praterie... accanto a grattacieli assolati, come possiamo... tenere nascosta... la nostra intesa ed è in certi sguardi... che s'intravede l'infinito 

Tutto... l'universo... obbedisce... all'amore, come... puoi tenere... nascosto... un amore. ed è così... che ci trattiene... nelle sue catene, tutto... l'universo... obbedisce... all'amore 

Come possiamo... tenere nascosta... la nostra intesa ed è in certi sguardi... che si nasconde l'infinito 

Tutto... l'universo... obbedisce... all'amore come... puoi tenere... nascosto... un amore, ed è così... che ci trattiene... nelle sue catene tutto... l'universo... obbedisce all'amore... (obbedisce all'amore) 

Rare est la vie à deux … faite de gestes légers. Et tendresses de journées … consistantes ou non Il faut bouger… comme des hôtes … plein

d’attention Avec une attention délicate … pour ne pas

déranger Et c’est dans certains regards… que l’on voit

l’infini

Les autos freinent … comme des bisons furieux. Les rues sont des prairies… à coté des gratte-ciels

ensoleillés Comment pouvons-nous … cacher… notre entente Et c’est dans certains regards … que l’on

entrevoit l’infini.

Tout l’univers…. obéit … à l’amour Comment… peux-tu …cacher … un amour Et c’est ainsi que tu nous retiens dans ses chaines Tout l’univers…. obéit … à l’amour

…….

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Etta Scollo – née à Catania en 1958, après une tentative d’études universitaires, elle décide de se dédier complètement à la musique. Elle devient très connue surtout dans les pays de langue allemande. En 2005, elle publie l’album Canta Ro’ en hommage à la chanteuse folk sicilienne Rosa Balistreri dont elle est grande admiratrice et en 2007 elle participe avec Franco Scaldati et Enrico Stassi au récital intitulé : « Ma vie, je voudrai l passer en chantant » qui est un hommage à Ignazio Buttitta.

« Il fiore splendente » (=la fleur resplendissante) est un projet poético-musical de Etta Scollo inspiré à l’anthologie des poètes arabes de Sicile qui y vécurent entre le IX° et le XI° siècle. Partant des images oniriques et luxurieuses, raffinées et délirantes, qui parle de l’amour que le plus grand de ces poètes éprouve pour sa magnifique Sicile, qui ressemble au paradis perdu dont le poète n’a au moment de la composition de ces poésies qu’un vague souvenir et d’immenses souffrances, Ibn Hamdis veut nous transmettre l’idée d’un pont imaginaire qui relierait le passé au présent « Ces images, tellement lointaines qu’elles semblent être des illusions mais qui s’éclosent comme des fleurs dans la maille des vers de cette époque-là.

Etta Scollo a mis en musique certaines poésies arabes de Sicile dans la traduction d’importants poètes italiens et elle a en ce qui concerne ce récital, la collaboration d’un important poète tunisien – Moncef Ghachem qui récitera en arabe les textes originaux.

Actuellement, elle vit entre Catane et Berlin.

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Combien de temps durera mon exil Texte: Ibn Hamdis

Combien de temps durera mon exil, mes amis, malhereusement, comme mes ennemis, me laissent mourir de soif, les lèvres rouges et gonflées, et en buvant me font oublier toutes les autres eaux et réduisent tous mes espoirs à néant. Il y a des poisons qui infligent plus que de la souffrance. je suis trop faible et on devine trop facilement toutes mes mauvaises excuses.

Te voilà, mon oeil, toi mon oeil qui a tout vu à travers un rideau de larmes, ravi de ton regard perdu de l‘aube à la nuit. Et mon corps ne jette pas d‘ombre parmi les ombres, et la pluie ne peut assouvir l‘aridité, et toi traître ma lumière qui veut éteindre ma ferveur et ferme à la sage clarté du verbe qui dit: seul celui qui s‘y est perdu craint l‘absence, essence du désert. à moi, pour me repousser.

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Corro con te ~ Je cours avec toi Poésie: Ibn Hamdis + Version:

Alfredo Giuliani Musique: Etta Scollo, Peter

Hinderthür Je cours avec toi au-devant de tes

vingt ans et entre nous s’ouvre cette

étendue de trente ans qui, dit-on, avance pour l‘homme à

reculons. Si telle doit être la bonne direction je continuerai à courir avec toi à

reculons. Je saisis le désir me traînant sur les yeux et sur le nez.

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Carmen ConsoliNée près de Catane en 1974,

elle est une chanteuse compositrice italienne surnommée la chanteresse. Très jeune, elle commence à travailler sur les instruments de la tradition populaire. Elle commence à devenir populaire en 1996 et son style est rock à ce moment-là. Elle fera quand même des tas d’expériences dans d’autres genres musicaux, parmi lesquels des chansons en sicilien et des chansons où l’arabe, le français et l’italien sont mélangés.

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Marie ti amiamo(music by F.B. and C.Consoli / lyrics by F.B., C.Consoli and M.Sgalambro)'andu ma tasfa as-sama' tata'ttar al-basatin bi-al-ward wa-al-yasmin1

  Marie a déjà oublié toutes les chansons de Noël mon Dieu qu'est ce qu'elle a fait elle a déjà péché   qualcuno dice che gli elicotteri spaventano gli uccelli che stiamo diventando indifferenti e senza più

sensibilità   Marie a déjà oublié toutes le mauvaises pensées mon Dieu qu'est ce qu'elle a fait elle a déjà tué   a notte il corpo della luna incanta ma io l'ignoro appena il cielo si sveglia profumano i giardini di zagare e gelsomini codici smarriti linguaggi segreti codici smarriti come

stai?   Marie a déjà souffert toutes les peines de l'enfer on va lécher ses pieds elle a tué sa mère oh Marie je t'aime Marie on t'aime   conservi memoria nelle tue radici

1 والياسمين بالورد البساتين تتعطر السماء تصفا ما  عند

Traduction des parties en Arabe et en Italien

Arabe à peine le ciel se réveille, les jardins profument de fleurs d’oranger et de jasmin.

Italien quelqu’un dit que les hélicoptères font peur aux oiseaux. , qu’on est en train de devenir indifférents et sans plus de sensibilité

Arabe à peine le ciel se réveille les jardins se parfument de fleurs d’orangers et de jasmin

Italien La nuit le corps de la lune enchante mais moi j’ignore quand le ciel se réveille , les jardins se parfument de fleurs d’oranger et de jasmin. Code perdu langage secret , code perdu . Comment vas-tu?

Italien Conserve la mémoire de tes racines

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Milagro Acustico est un ensemble musical fondé à Rome en 1995 par Bob Salmeri. Ses caractéristiques principales sont la recherche de thèmes et de sonorités du bassin méditerranéen. En mixant souvent la poétique médiévale avec des thèmes de l’actualité comme l’immigration et le monde des sans-papiers, en cherchant des parallélismes entre Orient et Occident de hier et d’aujourd’hui, comme nous pouvons le constater dans leur dernier travail publié en 2011 dédié à deux poètes contemporains : le Turc Nazim Hikmet et le Sicilien Ignazio Buttitta. Les musiciens, tous poli-instrumentistes, utilisent les instruments acoustiques de la tradition Moyen-orientale et de l’Italie du Sud.

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SIQILIAHTerra d’Islam - Viaggiatori e Poeti Arabi di Sicilia - 2005

Voilà le titre d’un CD du groupe dans lequel ils nous font revivre les pages moins connues de la Sicle islamique, à la recherche de racines en commun qui ont fait de l’ile un exemple de tolérance, de connivence entre les différentes culture set religions. Le projet de ce groupe s’inspire aux poèmes des poètes arabes qui vivaient en Sicile pendant la domination islamique dans l’ile

Poésie, musique, dance et récits de voyages de l’époque se mélangent dans une suggestive harmonie aux fortes saveurs orientales ou les instruments sont en prédominance orientaux.

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Et pour conclure, nous voudrions rendre hommage à un chanteur compositeur de notre temps , né à Bologne et bolognais dans l’ame, mais qui avait choisi les pentes de l’Etna comme terre d’adoption: Lucio Dalla est mort le mois dernier et nous laisse un patrimoine de chansons qui sont aussi des poésies.

Nous avons choisi pour vous la chanson : « 4 marzo » – date de sa naissance, mais aussi date de son enterrement.

Lucio Dalla – poète moderne à peine disparu – sicilien d’adoption

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Dice che era un bell’uomo e veniva, veniva dal mare parlava un’altra lingua, però sapeva amare e quel giorno lui prese a mia madre sopra un bel prato l’ora più dolce prima di essere ammazzato

Così lei restò sola nella stanza, la stanza sul porto con l’unico vestito ogni giorno più corto e benché non sapesse il nome e neppure il paese mi aspettò come un dono d’amore fin dal

primo mese

Compiva 16 anni quel giorno la mia mamma le strofe di taverna, le cantò la ninna nanna e stringendomi al petto che sapeva, sapeva di mare giocava a fare la donna con il bimbo da

fasciare.

On dit que c’était un bel homme et qu’il venait,

Venait de la mer Il parlait une autre langue Mais il savait aimer Et ce jour-là il prit ma mère Sur un beau pré L’heure plus belle avant d’être assassiné

Ainsi elle resta seule dans la chambre, La chambre du port Avec une seule robe, chaque jour plus courte Et bien qu’elle ne connut pas son nom Et non plus le pays d’où il venait Elle m’attendit comme un don d’amour à

partir du premier mois.

Elle fêtait ses 16 ans ce jour-là ma maman Les refrains de taverne Elle les chanta comme berceuse Et en me serrant contre son sein qui goutait Goutait de mer Elle jouait à être femme avec un bébé à langer

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E forse fu per gioco o forse per amore che mi volle chiamare come nostro

Signore Della sua breve vita il ricordo più grosso è tutto in questo nome che io mi porto addosso

E ancora adesso che gioco a cartee bevo vino

per la gente del porto mi chiamo Gesù bambino

ancora adesso che gioco a carte e bevo vino

per la gente del porto mi chiamo Gesù bambino

e ancora adesso che gioco a carte e bevo vino

per la gente del porto mi chiamo Gesù Bambino

Et ce fut peut-être par jeu ou par amour Qu’elle voulut m’appeler comme notre

Seigneur De sa brève vie, le souvenir le plus

important Se trouve tout dans ce nom Que j’endosse

Et même maintenant que je joue au cartes et que je bois du vin

Pour les gens du port Je m’appelle Bébé Jésus

Et même maintenant que je joue au cartes et que je bois du vin

Pour les gens du port Je m’appelle Bébé Jésus

Et même maintenant que je joue au cartes et que je bois du vin

Pour les gens du port Je m’appelle Bébé Jésus

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Un grand merci à Lucio Dalla et à tous les autres poètes et chanteurs compositeurs qui nous permettent de jouir encore aujourd’hui de leurs beaux poètes et de leurs belles chansons