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LES INFECTIONS SPECIFIQUES Cours des 3émé année Pr SALAH - MARS

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LES INFECTIONS SPECIFIQUES

Cours des 3émé année

Pr SALAH - MARS

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I-Introduction

Les maladies infectieuses contagieuses=

dites spécifiques

ont fait ravage au siècle dernier ont été presque éradiquégrâce à l’avènement des moyens de préventions tels que: lavaccination et les progrès de la science, qui ont faitdécouvrir des moyens curatifs (ATB,…).

Une nouvelle épidémie a fait son apparition dans les annéesquatre vingt, il s’agit de l’infection par virus de l’immunodéficience humaine (VIH).

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II-DéfinitionsII-1- Infection

C’est l’invasion d’un organisme vivant par des micro-organismes pathogènes (bactéries, virus,protozoaires et champignons).

L’infection est souvent rendue possible par unediminution de la résistance de l’organisme

Elle peut être locale ou général.

Elle est dite exogène (provoquée par des germesprovenant de l’environnement) ou

endogène (germe provenant du malade lui-même)

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II-2 L’infection spécifique

Représente une pathologie, due à un germe précis,qui produit toujours la même maladie (bacille deKoch dans la tuberculose )n’appartenant pas à laflore commensale. Elle est donc consécutive à unecontamination exogène.

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II-3-Infection opportuniste

C’est une infection due à un micro-organisme neprovoquant pas de maladie chez le sujet bienportant, mais devenant pathogène à la faveur d’unealtération des défenses immunitaires.

Tout micro-organisme vivant (bactérie, champignon,parasite, virus) peut être source de maladie infectieuse.

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III-LA TUBERCULOSE

III-1-Définition :La tuberculose est une infection bactérienne chronique

causée parle bacille de Koch.

III- 2-Agent pathogène :Le bacille en cause est aérobie; trois variétés peuvent se

présenter :C’est surtout le mycobacterium tuberculosis qui provoque la

tuberculose;

Le bacille de koch est sensible à la chaleur, la lumière solaire et lesrayons ultraviolets ; il peut rester vivant plusieurs jours dans lesproduits d’expectoration; il est tué rapidement par l’alcool à 70%.

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III-3-Transmissions :

La contamination par le bacille humain

Elle est directe, aérienne, à partir d’un malade atteint detuberculose pulmonaire infectieuse à d’autrespersonnes.

Le lait non stérilisé, contaminé par mycobacteriumbovis peut être une source de contamination

Les mesures de pasteurisation et de stérilisation du laitont fait disparaître ce mode de contamination.

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III-4-Clinique :

La pénétration et la fixation du bacille de Koch dansl’organisme réalisent la primo-infection, survientensuite la tuberculose chronique évolutive qui est laphase d’état de la maladie.

III- 4-1- primo-infection :

Elle correspond au premier contact de l’organismeavec le germe (lésion pulmonaire).

Pas de manifestations cliniques

le diagnostic est affirmé par le virage de l’intra-dermo–réaction à la tuberculine.

La primo-infection buccale est la forme extra-pulmonaire, la plus fréquente.

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Le chancre d'inoculation:

Le chancre d'inoculation s'accompagne d'une adénopathiesatellite unilatérale le plus souvent dans la région sousmandibulaire. Le chancre de la primo-infectiontuberculeuse se développe le plus souvent au niveaugingival inférieur, rarement supérieur

Sous forme d’une ulcération de 1 à 2 cm de diamètre àcontours réguliers, à bords légèrement surélevés, à fondrouge framboisé, indolore et qui dure très longtemps, (c'estpar ce chancre que se fait la contamination)

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l’adénopathie tuberculeuse :

L’adénopathie est parfois le seul signe de la primo- infection :devant un ganglion unique et volumineux entouré de petitsganglions dans la région sous mandibulaire ou jugulo-carotidienne, le diagnostic doit être évoqué.

Satellite du chancre d’inoculation, il reste longtempsindolore pour passer par les stades classiques d’induration,de ramollissement et de suppuration.

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Signes cliniques généraux :

L’infection se fait à bas bruit

L’état général n’est pas altéré

absence de fièvre,

pas de modification de la numération formule sanguine,

vitesse de sédimentation presque toujours normale.

Plus tard, les signes de l’infection tuberculeuseapparaîtront : Fatigue, amaigrissement, anorexie.

signes biologiques +

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III-4-2-Tuberculose chronique évolutive :

Tuberculose pulmonaire :

Le poumon est souvent le point de départ de lamaladie avec des signes généraux marqués:Amaigrissement, fatigue, sueurs nocturnes, fièvre,toux et expectorations.

La présence des cavernes pulmonaires est latraduction d’une intense prolifération bacillaire.

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Tuberculose ganglionnaire :Elle se présente sous la forme d’un ganglion unique et

volumineux entouré de petits ganglions longtempsindolores.

Ce ganglion passe par les stades classiques

d’induration, de ramollissement et de suppuration,formant une cicatrice adhérente et rétractile.

Le diagnostic est fait par l’exérèse du ganglion pour étudebactériologique et histologique qui montre la nécrosecaséeuse spécifique.

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Tuberculose des voies aériennes supérieures :

l’enfant et surtout des sujets âgés.

Elle atteint surtout le larynx, le pharynx oul’épiglotte avec raucité de la voix, dysphagie, touxchronique productive. Les bacilles sontgénéralement présents à l’examen direct desexpectorations, signant le haut degré decontagiosité de ces patients.

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Tuberculose osseuse maxillo faciale :

A la mandibule, elle se manifeste le plus souventpar une tuméfaction unilatérale de la régionangulaire ou de la branche horizontale.

A la radiographie:

-soit une image de décalcification à contours plus oumoins nets.

-soit une image polygéodique irrégulière.

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Tuberculose articulaire :

Elle affecte souvent les grosses articulations porteuses,comme les hanches et les genoux; les atteintes del’articulation temporo-mandibulaire sontexceptionnelles.

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Tuberculose cutanéo-muqueuse :

Les lésions cutanées peuvent atteindre la faceentière: elles commencent par de multiples lésionsérythémateuses qui constituent des placards, quis’ulcèrent et laissent des cicatrices rétractiles.

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Tuberculose buccale :

L’ulcération tuberculeuse :

L’ulcération tuberculeuse buccale correspond le plussouvent à une manifestation secondaire d’unetuberculose pulmonaire (dissémination par voie sg)

Le BK transporté dans les sécrétions bronchiquesinocule la muqueuse à partir d’une érosionpréexistante.

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Il s’agit le plus souvent d’une ulcération irrégulièreavec une bordure fine mal limitée. Sa surface, quiprésente des végétations est recouverte d’un enduit grisjaunâtre.

La muqueuse d'alentour est légèrement indurée etinflammatoire; la taille de l’ulcération varie de 1 à5cm. La face dorsale de la langue est la localisationla plus fréquente, suivie par le palais, la muqueusejugale et les lèvres.

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III-4-5- Diagnostic :

mise en évidence de bacille tuberculeux dans lesexpectorations, les produits de tubage gastriqueet les urines.

L'Intra-dermo-réaction positive à la tuberculine(test cutané)

L'examen anatomo-pathologique recherchera leszones de nécrose caséeuse spécifique de latuberculose.

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III-4-6- TraitementLe traitement prophylactique :

Il repose sur la vaccination par le BCG (BEHRIMG,CALMETE, GUERIN) qui est obligatoire.

Le traitement curatif :

La prise en charge est assurée par le personnel de D.A.Tselon un programme établi par le ministère de la santé.

la prise quotidienne de trois antituberculeux ISONIAZIDE(300mg) et de Rifampicine (600mg) et Ethambutolpendant 3 mois, puis ISONIAZIDE+ RIFAMPICINEpendant 6 mois, pour une durée de traitement total de neufmois. En cas de forme disséminée la trithérapie classique.

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IV -LA SYPHILIS

IV- 1-Définition

La syphilis est une infection chronique, spécifique,contagieuse due au tréponème palladium, (germeaérobie strict).

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IV-2-Contamination :

Le tréponème s’introduit dans l’organisme par une porte

d’entrée (érosion d’herpès, etc.). Mais peut aussitraverser la muqueuse ou la peau saine en cas decontact prolongé, frottement ou pression. Lacontamination est presque toujours sexuelle, estdirecte (97% de cas) puis vient la contamination oralequi est rare, exceptionnellement indirecte(instruments médicaux souillés ; …).

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IV-3-Clinique :

La syphilis évolue en trois phases successives

IV-3-2- Syphilis primaire : Chancre Syphilitique d’inoculation :

Il est génital dans 90 à 93% des cas; le siège buccalest ensuite le plus fréquent; il siège par ordre defréquence sur les lèvres, les amygdales, la langue,les gencives.

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Il est indolore,

c’est une érosion superficielle plane, non creusante,

Elle est ronde et régulière de 0.5cm à 2cm de diamètre,

à bords plats sans relief, à fond lisse vernissé et rougeâtre

une induration caractéristique.

En l’absence de traitement, le chancre cicatrise en 5 à 6semaines; il laisse une cicatrice indélébile blanche oupigmentée. Traité par la pénicilline, le chancre guérit en8 à 20 jours.

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Adénopathie satellite :

Elle apparaît 6 à 7 jours après le chancre, dans leterritoire correspondant, rarement bilatéral;

il s’agit de 4 à 5 ganglions durs mobiles, indolores

L’adénopathie = le diagnostic; c’est le meilleur signe du

chancre, mieux que le chancre lui-même.

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IV-3-3-Syphilis secondaire :

Elle débute 8 à10 semaines après le contact et dure 2 à 3ans. C’est une maladie générale traduisant une atteintediffuse de l’organisme par le tréponème; l’atteinte dela muqueuse est extrêmement fréquente. Lessignes généraux apparaissent avant l’éruptioncutanéo-muqueuse : fièvre modérée, pâleur,fatigue, céphalées et douleurs ostéo-articulaires.

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Manifestations ganglionnaires :

La micropolyadénopathie est un des signes lesplus constants de la syphilis secondaire, précédantl’apparition de l’éruption cutanéo-muqueuse. Lesganglions sont petits, durs, indolores, mobiles etsans tendances au ramollissement

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Manifestations cutanées :

La ro séole syphilitique :

Ce sont des tâches rosées, disposées en stries,sans prurit, ni desquamation, siégeant sur le tronc etla racine de membres, respectant la face, quidisparaissent vers 4 à 5 semaines.

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Les syphilides papuleuses :

Elle sont tardives, de 3 à 10 mm de diamètre, infiltrées,de couleur rouge cuivré, entourées d’un liserésquameux. L'éruption est localiséeessentiellement sur la paume des mains et laplante des pieds.

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Manifestations muqueuses

Les syphilides érythémateuses :

Ce sont des macules rouge vives, rondes, noninfiltrées, d’un diamètre moyen de 0.5 à 1cm, pouvantsiéger en n’importe quel point de la cavité buccale.

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Les syphilides opalines :Ce sont des plaques érythémateuses,

de teinte blanchâtre ou opaline traduisant la présenced’importantes altérations de l’épithélium.

Les syphilides érosives :

Ce sont des érosions planes non infiltrées dues à ladestruction de l’épithélium, rondes et régulières, à fondrouge recouvertes d’un enduit fibrineux grisâtre.

Elles se différencient des aphtes par leur caractère superficielet l’absence de douleurs.

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Les syphilides papulo-ulcéreuses, ulcéreuses etfissuraires

Il s’agit de syphilides papuleuses dont le sommet senécrose, se fissure aboutissant à la formation d’uneulcération creusante et infiltrée, ronde ou irrégulièreAu niveau de la commissure des lèvres, ces syphilidespeuvent simuler une perléche banale.

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IV-3-4-Syphilis tertiaire :Elle survient plusieurs années après le début del’affection si le traitement à été mal conduit. Elle estdominée par la syphilis nerveuse (paralysie générale)et les lésions osseuses (douleurs profondes et intensesavec des lésions d’ostéite nécrosante avec séquestre.

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Manifestations cutanéo-muqueuses :

Les gommes :

formations hypodermiques infiltrées, qui seramollissent et s’ulcèrent, se nécrosent mettant à nul’os sous-jacent. Au niveau du palais dur, elles peuventconduire à une perforation palatine aveccommunication bucco-nasale.

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Manifestations osseuses :

Au niveau du maxillaire et les os de la face

Les glossites scléro-gommeuses : la langue est infiltrée etperd sa souplesse.

Les glossites atrophiques : elles sont dues à une vascularité(langue dépapillée).

Ces deux derniers aspects peuvent se compliquer de leucoplasieou de carcinome épidermoïde.

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La gomme de la voûte palatine est une lésionprimitivement osseuse se manifeste par des signesd’obstruction nasale, puis elle s’extériorise à la voûtedu palais, et la perforation se produitbrusquement, accompagnée de rejet des liquidespar le nez et des troubles de phonation ;

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A la mandibule, il existe des gommes centrales surtoutdans la région de l’angle, des gommes superficiellesaccompagnées de réaction périostée

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IV-3-5-Syphilis congénitales :Le fœtus se contamine par voie transplacentaire

après le 4éme mois de grossesse.

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Syphilis congénitale précoce : Les sillons syphilitiquespéribuccaux sont des lésions fissuraires des lèvresqui se recouvrent de croûtes et laissent des cicatricesblanchâtres.

Le pemphigus palmo-plantaire : C’est une syphilisbulleuse retrouvée chez le nouveau-né, dés lanaissance.

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Syphilis congénitale tardive :

elle s’observe entre 5 et30 ans. La dystrophie dentairede HUTCHINSON se traduit par des incisivescentrales supérieures de petite taille avec un bord librecreusé d’une encoche, semi-lunaire.

L’atrophie cuspidienne de la dent de 6ans est unedéformation de la première molaire en «bourse ».

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Syphilis et infection à VIH :

Les deux maladies (la syphilis et l’infection à VIH)peuvent être contractées simultanément ousuccessivement : une érosion génitale, quelle soitd’origine syphilitique ou d’autre cause, favorise lapénétration du virus.

L’infection au VIH peut modifier la symptomatologiede la syphilis et en aggraver l’évolution.

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IV-3-6-Bilan biologiqueLa recherche du tréponème palladium est effectuée sur

les prélèvements de sérosités au niveau du chancre.

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Les reactions serologiques

Le VDRL (Venereal Disease Research Laboratory) :c'est un test non spécifique, positif 2 à 3 semainesaprès le chancre.

Le TPHA (Treponema Pallidum HaemagglutinationAssay) est un test plus spécifique, positif vers le 10ème

jour du chancre.

Test de Nelson : c'est le test de référence en terme despécificité positif tardivement (plus d’un mois)

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IV-3-7-TraitementIl repose sur l’administration d’une pénicilline retardinjectable : benzathine pénicilline G. La posologievarie en fonction du stade de la maladie. En casd’allergie on a recourt à d’autres antibiotiques(macrolides/cyclines).

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V-Le SIDAV-1-Généralités :

Le SIDA = destruction progressive du systèmeimmunitaire, provoquée par

le virus de l'immunodéficience humaine VIH.

Après l’infection, le virus VIH entre dans une phasede latence ( 6mois), le patient peut devenirsymptômatique ; ensuite l’individu infecté se sent engénéral parfaitement bien =séropositif Pendant laphase asymptomatique, le système immunitaire sedégrade à une vitesse variable.

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Après une période de latence qui dure en moyenne desix à 10 ans les premières manifestations peuventconsister en une infection opportuniste mineureou plus importante.

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V-2-Etiologie – pathogène :

L’agent responsable est le virus de l’immunodéficiencehumaine (VIH) dont il existe deux types : VIH 1 et VIH2, levirus le plus répandu étant le VIH1.

Le virus du SIDA (VIH1) est un rétro-virus; son génome,constitué d'ARN, est transformé en AND après sonentrée dans la cellule hôte. Ce virus provoque une perted’activité des lymphocytes T4 (CD4)

ce qui entraîne un effondrement de l’immunité laissant lavoie à des infections multiples à des germes, opportunistes.

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V-3-Epidémiologie :

Les dernières estimations de l’organisation mondialede la santé (OMS) publiées en 1999 révèlent que33,4 millions de personnes avaient été contaminéesdans le monde depuis le début de l’épidémie dont 18,5millions de femmes et 3 millions d’enfants demoins de 15ans. La distribution des cas par zonegéographique montre que l’Afrique sub–saharienne,l’Europe et les Etats-unis sont les régions les plusatteintes.

En Algérie : au 2 décembre 2000, 468 cas SIDA ontété recensés par le laboratoire national de référence(LNR) contre 410 cas en 1999 et 326 fin 1997

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V-4-Transmission :

3/4Des infections par le VIH se produisent parcontamination sexuelle. Chez les toxicomanes elleest de 10% (Voie intraveineuse), de mère à enfant elleest de 10% (voie transplacentaire). Elle est de 5% partransfusion sanguine. La transmission en milieu desoins est estimée à 0.320%.

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V-5- Classification :

Depuis 1986 plusieurs classifications de l’infection VIHont été proposées. La plus récente est appliquée auxÉtats-Unis depuis le 1er janvier 1993.

Selon la classification CDC (center for diseasecontrol), elle repose sur 3 critères cliniques et uncritère biologique (numération des CD4).

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Les catégories cliniques sont les suivantes :

-Asymptomatique ou primo-infection (A)

-Symptomatique non-SIDA (B).

-SIDA (C).

Les catégories biologiques sont :

-Plus de 500 CD4/mm3.

-Entre 200et 500 CD4/mm3.

-Moins de 200 CD4/mm3.

Le stade SIDA est défini par la catégorie clinique Cet/ou par la catégorie biologique. (3)

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V-6- Diagnostic biologique :

Le diagnostic biologique de l’infection au VIH reposesur :

Tests sérologiques (détection des anticorps anti VIH).

L’isolement du virus (antigènes, viraux).

La numération des lymphocytes T4 (CD4), T8 (CD8).

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Tests Sérologiques :

Test Elisa (Enzyme Linked Immuno Sorbent Assay)

Le sérum d’un sujet contaminé contient des anticorpsanti VIH de type IgG et IgM qui réagiront avec desantigènes viraux spécifiques, fixés sur un support.

La révélation de la réaction se fait en utilisant uneenzyme. Cette enzyme participe a une réaction coloréequi sera d’autant plus intense que la quantitéd’anticorps est plus grande.

Tout test positif doit être confirmé par un Western-Blot

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V-7-Manifestations stomatologiques au cours del’infection a VIH :

Les manifestations stomatologiques de l’infection parle VIH sont rencontrées à tous les stades et sontquelque fois révélatrices. Elles sont provoquées dansleur grande majorité par l’immunosuppression

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praticien buccal occupe une place prépondérante entermes de dépistage car il peut être le premier àdécouvrir une lésion qui conduira à un diagnosticd’infection VIH.

Les manifestations buccales associées à l’infection auxVIH sont de 4 types : infectieuses, néoplasiques,neurologiques et autres.

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V-7-1- Manifestations infectieuses :

Elles peuvent être mycosiques, bactériennes ouvirales.

V-7-1-1-Infections mycosiques :

candidoses :

La candidose buccale est la lésion la plus fréquemmentrencontrée chez les individus infectés par le VIH,observée chez 35% des patients séropositifs au VIH et75% de ceux qui ont un SIDA

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Classification :

Les lésions peuvent être diffuses atteignantpratiquement toute la muqueuse buccale, ou limitées

Les formescliniques sont variées, aiguës ou chroniques :

Candidose pseudo membraneuse.

Candidose érythémateuse ou atrophique.

Candidose hyperplasique.

Langue noire villeuse.

Perléche.

Chéïlite.

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La candidose pseudo-membraneuse (Muguet) :

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La candidose érythémateuse ou atrophique

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La candidose hyperplasique :

Elle se présente sous la forme d’une lésion kératosiqueblanche, surélevé, adhérente.

Les plaques blanchâtres sont très difficiles à enlever ounon détachables au grattage.

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La langue noire villeuse :

Chez certains patients, la langue devient brune puisnoire; l’hypertrophie papillaire associée peut atteindreplusieurs millimètres et donner l’aspect d’une languechevelue ou villeuse. La couleur noire estattribuée à l’oxydation de la kératine ; cependant lalangue noire villeuse n’est pas seulement unesymptomatologie mycosique.

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Perlèche ou chéïlite angulaire :

La lésion est uni ou bilatérale, érosive, d’un rouge vifet parfois croûteuse, siégeant aux commissuressous forme d’érosion épidermique en éventail. Lesplis de la commissure sont accusés, plus roses et unpeu humide. Il existe parfois un prolongement de lalésion sur la face muqueuse rétro-commissurale de lajoue

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Diagnostic des candidoses :

Le diagnostic repose sur l’examen clinique complété parun examen mycologique.

Traitement :

Les antifongiques

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V-7-1-2-Infections bactériennes :

Polycaries :

La diminution du flux salivaire accentué parfois par laprise de certains médicaments (neuroleptiques) et ladéficience immunitaire (diminution de taux des IgAsalivaires) sont des facteurs aggravants de la carie ellesentraînent des affections latentes, chroniques avec desfoyers infectieux considérables intervenant dans l’infectionfocale.

-un examen de dépistage systématique est souhaitable pourla prise en charge des caries au stade de début et éviterl’évolution vers (cellulites, ostéites,…).

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Gingivites et gingivo stomatite ulcéro-necrotique :

La gingivite peut être limitée à un érythème net,bande linéaire régulière rouge vif qui s’étend de 2 à3mm dans la gencive attachée

stomatite ulcéro-necrotique

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La gingivite ulcéro-nécrotique est une ulcérationnécrotique des tissus parodontaux superficiels(gencive) avec un aspect typique de décapitationdes papilles interdentaires, souvent recouvertesd’un enduit fibrineux. Les lésions de la gingiviteulcéro-nécrotique peuvent s’étendre à une ou plusieurspapilles inter dentaires et la formation de cratèresinterproximaux est associée à des douleurs

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Le traitement repose essentiellement surl’antibiothérapie, les antiseptiques locaux

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la parodontite nécrotique aiguë

Différencier une parodontite nécrotique aiguëd’une gingivite ulcéro-nécrotique est dificile;cependant la destruction de l’ensemble du supportparodontal dans la parodontite nécrotique aiguëcontraste avec l’atteinte purement gingivale de lagingivite ulcéro-nécrotique. la rapidité de ladestruction, est un signe pathognomonique

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Dans les cas sévères l’ensemble des arcades dentairespeut être atteint mais on observe le plus souvent desdestructions localisées.

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V-7-1-3- Infections virales

Leucoplasie chevelue (leucoplasie orale chevelue)

Encore appelée « kératose chevelue » , elle serencontre chez environ 20% des sujets séropositifsquel que soit le stade évolutif de l’infection a VIH. Elleest constituée par des lésions blanchâtres, irrégulièresmal limitées, indolores, non détachable au grattage,

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La leucoplasie orale chevelue est due au virus d’EpsteinBarr; des études récentes montent qu’elle indique quele patient est très probablement infecté par le VIHdepuis plus de 5ans.

Traitement : une régression partielle est constatéeaprès traitement par antimycosique

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Herpès :

Herpès simple récurrent :

Fréquent chez les porteurs de l’infection au VIH, laforme clinique la plus typique est le banal "boutons defièvre", surtout labial souvent dû au virus herpèssimplex type 1

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Chez les malades infectés par le VIH, on rencontreaussi des stomatites diffuses semblables aux primo-infections herpétiques; dans ce cas particulier, leslésions sont souvent étendues, sévères et prolongéesElles peuvent apparaître, en particulier au niveau dupalais, sur les lèvres et dans les zones péribuccales;

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Papillome :

Les lésions à virus papillomes humains (VPH)sont plus fréquents chez les séropositifs ; ils seprésentent sous la forme de petites lésionsverruqueuses, dans la région des commissureslabiales et sur les bords de la langue,. Leur traitementest chirurgical par cryo-électro ou photo-coagulationou bien l’exérèse avec une surveillance des récidives.

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Zona et varicelle : (Virus Varicelle Zooster)

Le une réactivation du virus de la varicelle

Infections à cyto mégalovirus :

Les infections à CMV sont très fréquentes chez lespatients infectés par le VIH ayant moins

de 100 CD4/mm3 et constituent

un critère de adulteSIDA

Zona

cyto mégalovirus

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V-7-2-Manifestations néoplasiques :

Maladie de kaposi :

Le terme de maladie de kaposi doit être préféré à celuide sarcome de Kaposi

La lésion élémentaire cutanée est une maculeérythémateuse qui devient progressivement violacée ets’infiltre. Ne disparaît pas à la vitro pression, sapersistance et son caractère hémorragique et /oupigmentés.

kaposi :

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V-3-Manifestations diverses :

Aphtes :

. Les aphtes bucco-pharyngés géants sont plusfréquents et rencontrés dans deux tiers des cas aucours de l’évolution de l’infection par le VIH. Ilpeut s’agir d’une lésion unique de diamètre inférieur à1cm de forme ovalaire au fond jaunâtre (beurre frais)

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Erosions et ulcérations

Ce sont des érosions petites peu douloureusesévoluent vers la forme ulcéreuse, récidivantes prisessouvent à tort pour des aphtes.

Ce sont de véritables ulcérations propre à ce syndromed’immunodépression pouvant prendre des formesdifférentes leur biopsie ne révèle aucun caractèrehistologique particulier.

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Affections salivaires :

La sécheresse buccale est rencontrée de manièrevariable selon les études (0 à 26%); elle est précoce etpeut être aggravée par la prise de médicamentsxérostomiants.

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Ulcérations d’origine médicamenteuse :

Les patients atteints de SIDA sont poly médicamentés.Cette toxicité médicamenteuse peut se traduire auniveau de la muqueuse buccale par des aspectsclassiques d’érythème polymorphe ou d’ulcérationsbucco pharyngées douloureuses et étendues;

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Thrombopénie :

Au cours de l’infection par le VIH des thrombopéniesd’origine auto immune qui peuvent se traduire par despétéchies et des ecchymoses sur la muqueuse buccale,des gingivorragies, des hématomes et des hémorragiesaprès extraction dentaire ont été fréquemmentobservées

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Adénopathies cervicales :

Unique ou multiples elle sont retrouvées lors de laprimo infection par le VIH quelque fois retardées parrapport aux autres symptômes. Elles révèlent parfoisl’infection par le VIH mais peuvent être présentées auxdifférents stades de l’évolution de la maladie.

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VI-Précaution à prendre en pratique quotidienne :

Des mesures de base doivent être prise, pour tous lespatient et dans tous les services pour minimiser unepossible transmission et/ou contagion.

Du patient au praticien ou à son personnel.

De patient à patient.

Du praticien et de son personnel au patient.

Les recommandations concernant cette asepsie strictes’inscrivent dans les mesures universelles d’hygiène etd’asepsie

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Ce qu’il faut retenir

Porter des gants, un masque, des lunettes et uneblouse.

Protéger toute plaie.

Se laver les mains immédiatement en cas de contactavec des liquides potentiellement contaminant etsystématiquement après tout soin.

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Ce qu’il faut retenirFaire attention lors de toute manipulation

d’instruments pointus ou tranchants potentiellementcontaminés.

Ne jamais plier ou recapuchonner les aiguilles à lamain.

Jeter immédiatement les aiguilles et autresinstruments piquants ou coupants dans un conteneurspécial imperforable.

Décontaminer immédiatement les instruments utiliséset les surfaces souillées par du sang avec de l’eau deJavel fraîchement diluée à 10%.

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Ce qu’il faut retenirPréférer les instruments à usage unique.

Placer les matériels à éliminer dans des emballagesétanches marqués d’un signe distinctif.

L’utilisation d’aérosol et de jet d’air est déconseillée.

Rendez vous fixés en fin de journée pour réduiredavantage le risque de contamination croisée.

Par ailleurs, tous les patients reconnus comme à risqueseront invités à être évalués sur le plan médical et àpratiquer un test de dépistage

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CONCLUSION :

Devant la gravité de toutes ces infections pourle patient touché et devant les risques detransmission et/ ou de contagion, la prise encharge de ces malades doit se faire avec unmaximum de précaution destinées avant tout àminimiser une possible transmission et/ou decontagion : de patient à patient ou du praticienou son personnel à patient.