Les implantations industrielles françaises à l'étranger ... · Au début des années 1980,...

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N' 23- Juillet 1111. Ministère de l'industrie, des Postes et Télécommunications et du Commerce Extérieur Direction Générale des Stratégies Industrielles L'investissement direct français à l'étranger L'expansion à partir de 1986 I Investissement industriel moyen milliards de F 160 - 140 — 1- 1 Investissement moyen hors industrie 110 — 100 — 90 — eu — 70 - 60— 50 — .10 — 30 — 20 10— o . 1 111• 1• 1 •ffl le— r 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 130T 120 — 19,1;2 986 1989 1991 1990 Source Banque de France. Balance ries paiements Les implantations industrielles françaises à l'étranger Réalités et enjeux L'explosion de l'investissement industriel français à l'étranger dans la seconde moitié des années 80 culmine en 1990. Le reflux récent ne modifie pas profondément les positions acquises alors par I 'indust rie française, positions qui se sont principalement renforcées dans les pays développés, relativisant l'attradivité des pays à bas salaires. Ces derniers représentent toutefois beaucoup plus e n effectifs em ployés s u r leur territoire et dans les importations induites. Dans la situation actuellement très dégradée de l'emploi, des affaires récentes (Hoover. Orundig) ont attiré l'attention sur les délocalisations de la production. Les pays à coûts faibles, qu'il s'agisse des salaires, des matières, des investissements, de la inainteniuice et parfois des composants. dis- posent d'un avantage comparatif évident. Mais ils ne sont pas en réalité les plus attractifs pour l'investissement direct. Les entreprises ont, en effet, d'autres motifs de s'implanter à l'étranger :.présence sur les marchés. taille critique... Un boom récent Au début des années 1980, l'investis- sement direct français à l'étranger (IDFE) est stable autour d'un flux annuel moyen de 18,5 milliards de francs. A partir de 1986, le mouvement s'accélère ; il porte le montant investi au niveau record .de 147,6 milliards en 1990. La part de la Rance dans les immo- bilisations détenues par des étrangers dans le inonde double quasiment de 1980 à 1990 8,4% contre 4.5%, Depuis 1990, le ralentissement économique entraîne un reflux. L'envol des investissements indus- triels à l'étranger est encore plus impression- nant. Ceux-ci passent de 30.7% du total des investissements directs entre 1980 et 1985 à 41,3% pour la période 1986-1991. Cette progression remarquable des investissements industriels à l'étranger ne s'est pas faite au détriment des investissements en France + 69,1% entre 1985 et 1990 selon l'Enquête Annuelle d'Entreprise (EAE) Industrie. La chimie concentre plus dit quart des investissements directs industriels à l'étran- ger (27,3%), devant le matériel électrique et électronique (18,5%) suivi par le matériel de transport terrestre (11,9%), les métaux fer- reux et non ferreux (11,3%), les minéraux non métalliques (9.1%) et le caoutchouc, matières plastiques (7,7%). Prises séparé- ment, aucune des autres branches ne dépasse 3%. II faut regrouper l'ensemble de la filière mécanique, de la fonderie au matériel de précision. pour atteindre 8%. Le bloc "textile-habillement" ment" ne re présen te que 2.7%. Mais alors que la domination des in- dustries chimiques est encore plus marquée dans les pays hors OCDE (58,1% du total des investissements), la mécanique se place en deuxième position avec 14% des montants transférés. Les minéraux non métalliques y repr&sentent 10,2% tandis que le matériel électrique et électronique est ramené à 6,5%. Quant au "textile-habillement", en dépit de son caractère d'industrie de main-d'oeuvre, r éputée sensible au coût du travail. son poids reste de 2.7%. qui profite peu aux PVD Ce boom a en fait peu profité aux pays hors OCDE qui recevaient 4.4 milliards de flux annuel moyen entre 1980 er 1985 et n'en

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N' 23- Juillet 1111.

Ministère de l'industrie, des Postes et Télécommunications

et du Commerce Extérieur Direction Générale des Stratégies Industrielles

L'investissement direct français à l'étranger L'expansion à partir de 1986

I Investissement industriel moyen

milliards de F 160 -

140 —

1-1 Investissement moyen hors industrie

110 —

100 —

90 —

eu — 70 -

60—

50 —

.10 —

30 —

20

10— o .1111•1•1•fflle— r

1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987

130T

120 —

19,1;2 986 1989 1991 1990

Source Banque de France. Balance ries paiements

Les implantations industrielles françaises à l'étranger Réalités et enjeux

L'explosion de l'investissement industriel français à l'étranger dans la seconde moitié des années 80 culmine en 1990. Le reflux récent ne modifie pas profondément les positions acquises alors par I 'indust rie française, positions qui se sont principalement renforcées dans les pays développés, relativisant l'attradivité des pays à bas salaires. Ces derniers représentent toutefois beaucoup plus e n effectifs em ployés s u r leur territoire et dans les importations induites.

Dans la situation actuellement très dégradée de l'emploi, des affaires récentes (Hoover. Orundig) ont attiré l'attention sur les délocalisations de la production. Les pays à coûts faibles, qu'il s'agisse des salaires, des matières, des investissements, de la inainteniuice et parfois des composants. dis-posent d'un avantage comparatif évident. Mais ils ne sont pas en réalité les plus attractifs pour l'investissement direct. Les entreprises ont, en effet, d'autres motifs de s'implanter à l'étranger :.présence sur les marchés. taille critique...

Un boom récent

Au début des années 1980, l'investis-sement direct français à l'étranger (IDFE) est stable autour d'un flux annuel moyen de 18,5 milliards de francs. A partir de 1986, le mouvement s'accélère ; il porte le montant investi au niveau record .de 147,6 milliards en 1990. La part de la Rance dans les immo-bilisations détenues par des étrangers dans le inonde double quasiment de 1980 à 1990 8,4% contre 4.5%, Depuis 1990, le ralentissement économique entraîne un reflux.

L'envol des investissements indus-triels à l'étranger est encore plus impression-nant. Ceux-ci passent de 30.7% du total des investissements directs entre 1980 et 1985 à 41,3% pour la période 1986-1991. Cette

progression remarquable des investissements industriels à l'étranger ne s'est pas faite au détriment des investissements en France + 69,1% entre 1985 et 1990 selon l'Enquête Annuelle d'Entreprise (EAE) Industrie.

La chimie concentre plus dit quart des investissements directs industriels à l'étran-ger (27,3%), devant le matériel électrique et électronique (18,5%) suivi par le matériel de transport terrestre (11,9%), les métaux fer-reux et non ferreux (11,3%), les minéraux non métalliques (9.1%) et le caoutchouc, matières plastiques (7,7%). Prises séparé-ment, aucune des autres branches ne dépasse 3%. II faut regrouper l'ensemble de la filière mécanique, de la fonderie au matériel de précision. pour atteindre 8%. Le bloc "textile-habillement" ment" ne re présen te que 2.7%.

Mais alors que la domination des in-dustries chimiques est encore plus marquée dans les pays hors OCDE (58,1% du total des investissements), la mécanique se place en deuxième position avec 14% des montants transférés. Les minéraux non métalliques y repr&sentent 10,2% tandis que le matériel électrique et électronique est ramené à 6,5%. Quant au "textile-habillement", en dépit de son caractère d'industrie de main-d'oeuvre, réputée sensible au coût du travail. son poids reste de 2.7%.

qui profite peu aux PVD

Ce boom a en fait peu profité aux pays hors OCDE qui recevaient 4.4 milliards de flux annuel moyen entre 1980 er 1985 et n'en

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Pommai c'r,6 51 11FEL (3.9

balle (4,6 5) Espagne (8.0 %)

Allemagne (7,3 ii>1.)

Autres hors OCDE l4,6 5) Pays Po FEO1 5) Autres OCDE r8.2

Canada [3.9 %[ Ausualle (12 irrn]

Suisse (10 5)

Autres OCDE (1.6 USA [24 5]

L'industrie française à l'étranger Les investissements

dans les pays développés... mais des emplois

dans les PVD Asie 8 Océanie hors Japon [71 ,q

Pays•Bas (17,3 5)

Royaume•Unl (9,5 51 Royaume•Uni 153 %)

Erésb (1.B 5).

Stock d'investissement au 01/01/91

Source : Banque de France

Personnes employées par des filiales françaises à l'étranger au 01/01/91 Source : FREE

absorbent qu'à peine 5 milliards entre 1986 et 1991. Ces pays qui attiraient 23,8% des IDFE en début de période n'en attirent plus que 5,5% dans les années récentes. Leur recul a plusieurs causes, aux premiers rangs desquelles une perte relative d'influence des coûts de la main-d'oeuvre dans les opérations et les risques liés au niveau d'endettement et à l'insécurité socio-politique de ces pays. En 1990, ils comptent pour 8% dans le stock de capital détenu à l'étninger par les entreprises françaises el 6,4% pour les seules immobilisations industrielles.

Les pays développés de l'OCDE re-présentent donc près de 94% du stock d'in-vestissement industriel français à l'étranger, L'Europe des 12, avec 53,8%, précède le groupe nord-américain des Etats-Unis et du Canada (27,3%) et In Suisse (10%).

Si on exclut les industries de produits pondéreux, la situation reste quasiment la même : 93,3% pour les pays de l'OCDE, avec une attractivité légèrement plus forte pour les pays européens, 55,2% pour la communauté européenne, 25,7% pour les Etats-Unis et le Canada et 11% pour la Suisse.

Même pour le textile le poids de l'Europe des 12 est prépondérant avec 57,1%, et celui des Etats-Unis (16,0%) et de la Suisse (14,5%) considérable.

Mais un emploi sur quatre dans les pays à bas salaires

Dans les PVD, les immobilisations ont une plus faible valeur en raison du niveau des prix et d'un taux de change très favorable. Par ailleurs, les industries qui y sont localisées sont moins sophistiquées. La mesure par le seul stock de capital ne donne done qu'une vision partielle de l'imporlance relative des implantations françaises dans ces pays.

De fait, le poids des pays à bas salaires mesuré par l'emploi est beaucoup plus important. Dans l'ensemble des activités mar-

ch an des, la France contrôle 2,2mi I lions d'em-plois à l'étranger. Début 1991, les pays hors OCDE représentent 30% de ces emplois contrôlés contre 8% du capital. Pour l'indus-trie manufacturière ces pays sont certes légè-rement moins attractifs mais représentent toutefois 225 000 emplois, soit 23% du total. Par grands secteurs, les pays hors OCDE attirent 33,5% des emplois pour les biens de consommation. 23,9% pour l'automobile et de l'ordre de 20% pour les biens intermé-diaires et les biens d'équipement. Environ le cinquième de ces 225 000 emplois relèvent d'activités dont la présence dans les PVD n'est pas liée aux coûts de la main-d'oeuvre mais à la proximité des matières premières.

Par rapport à la place hégémonique des pays développés dans le stock de capital français détenu à l'étanger, le poids de l'Europe des 12 mesuré sur l'emploi est ramené à 47,7% et surtout celui des Etats-Unis et des autres pays de l'OCDE respecti-vement à 13,4 et 8,2%.

Sur l'année 1991, soit dans la phase de reflux des IDFE. les emplois industriels contrôlés sont en diminution de près de 2% dans les PVD alors qu'ils continuent à pro-gresser fortement dans les pays de l'OCDE. Mais la place de ces pays reste importante et. d'autre part, l'industrie française fait travailler plus de monde dans les pays à bas salaires par le biais de la sous-traitance qui n'exige pas la prise de contrôle des entrepri-ses bénéficiaires. Bien qu'on ne dispose pas de mesure de ces pratiques qui obéissent à une logique de coût, il est vraisemblable qu'elles concernent plus les pays hors OCDE que le pays de l'OCDE.

Les effets sur la balance commerciale

Les implantations françaises à l'étran-ger appellent une autre question : quel en est l'impact sur la balance commerciale 7 Autre-ment dis, dans quelle mesure stimulent-elles les exportations françaises et dans quelle

mesure servent-elles à approvisionner le marché français 7 Ces questions sont surtout pertinentes pour les industries dont la localisation est sensible aux coûts de produc-tion et/ou à la proximité des marchés qui représentent 80% de la valeur ajoutée indus-trielle. Le dispositif statistique national ne permet pas de leur apporter des réponses catégoriques.

En effet, pour les importations, on ne connaît que les importations directes des industriels, qui sont à la fois une mesure par excès et par défaut des importations des groupes en provenance de lems filiales étran-gères (ou intrafirmes) : mesure par excès car elles englobent les achats de sous-traitance et les compléments de gamme ; mesure par défaut car elles ne recouvrent pas les impor-tations effectuées par des filiales commercia-les. Les chiffres d'importations directes des entreprises industrielles suggèrent toutefois quelques pistes.

Hors produits pondéreux et assimilés, les importations directes des industriels pas-sent de 38,1 à 46,9% des importations totales entre 1986 et 1992 et ceci dans un contexte de forte croissance des importations (+54% sur la période). Ce mouvement est compréhensi-ble pour les pays de l'OCDE (39% en 1986 et 47.4% en 1992) qui ont attiré massivement les capitaux français ; il l'est moins a priori pour les PVD dont la part dans le stock de capital détenu à l'étranger par les Français a baissé. Or, c'est pour ces pays qu'il est le plus marqué puisque les importations directes des entreprises passent de 30,5% du total en 1986 à 43.6% en 1992. Sur cette période. ce sont donc surtout les achats de sous-traitance confiée et/ou les importations de produits fabriqués par des fournisseurs indépendants de l'importateur (industriels nationaux de ces pays ou liliales d'autres pays) qui ont progressé en provenance des PVD.

Malgré cela, la part des pays hors OCDE dans les importations directes des industriels n'est que de 11,8% (8.3% en

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Les importations directes des industriels dans les importations totales (1986-1992) 01986 Une forte extension )11992

provenance : OCDE provenance : hors OCDE

Chimie, Parachimie, Fils synthétiques

Fonderie, Travail des métaux

Mécanique

Construction électrique

Matériel de transport terrestre

Textile, Habillement

Cuirs, Chaussures

Bois, Divers

Papier, Carton, Édition

Caoutchouc, Plastique

Total

1

Source : Douanes 1 1 r I

0 10 20 30 4 50 0 8 60 70 80 901[0 I I I 3 I I I I I 1

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

1986), chiffres qui restent proches du poids du capital contrôlé dans ces pays. Il en résulte que lés implantations dans les pays à bas salaires servent, tou t comme les implantations dans les pays de l'OCDE, à approvisionner des marchés autres que le marché français.

Il n'en reste pas moins que les inves-tissements à:l'étranger ont pour corollaire le développement des importations du pays investisseur. Ceci a déjà été observé aux Etats-Unis où, dès (986. le poids des impor-tations intrafirmes au sens strict était de 43% des importations totales.

Qu 'en est-il des exportations ? Le dispositif statistique français ne fournit aucune réponse même approchée à cette ques-tion. La référence aux Etats-Unis peut encore être utile. Dans ce pays. le poids des exporta-tions intrafirmes était aussi de 43% en 1986. Plus précisément, les exportations des firmes étrangères aux Etats-Unis vers leur pays d'origine étaient tic 50,7 milliards de dollars tandis que leurs importations en provenance du pays d'origine étaient dé 124,5 milliards de dollars. Une dissymétrie de même sens existe entre les exportations vers des liliales américaines à l'étranger (71,3 milliards) et les importations en provenance de filiales américaines à l'étranger (65,6 milliards). On est donc fondé à penser que les investisse-ments à l'étranger tirent au moins autant les exportations que les importations. Au demeurant. les secteurs Français les plus exportateurs de capitaux ont un solde commercial positif ou proche de l'équilibre sur la période 1985 -1990, ce qui n'est pas le cas des secteurs peu investisseurs.

Un fossé qui se creuse entre les pays industrialisés et les autres Malgré Le› déluctiiisations d'activi-

tés, le développement des échanges entre les pays industrialisés et les autres pays pro-gresse à un rythme. modéré. Sur la période 1975-1990, le taux de croissance annuel

moyen des flux commerciaux est de l'ordre de 11% entre l'Europe occidentale et l'Amérique du Nord (ALENA). de 15% entre l'Asie du Sud-Est et les deux autres pôles de la triade et de 6% seulement entre la triade et les autres pays,

De même, la croissance du revenu réel par habitant de ces pays est depuis 1960 nettement intêrieure à celle des pays indus-triels. L'écart est de l'ordre de 1% sauf pour la décennie 1970 où la performance des pays à revenus élevés a été inférieure.

Une ouverture plus grande ? Lorsque la localisation d'une activité

industrielle n'est pas contrainte par celle des matières premières, les investissements à l'étranger ont pour mobile principal. soit de gagner des parts de marchés en particulier par croissance externe, soit de bénéficier

d'avantages en matière de coûts de produc-tion. Le premier mobile conduit à investir surtout dans les pays industrialisés et le second dans les pays à bas salaires.

Vers les PVD ? Pour les entreprises, la localisation

dans les PVD est une manière de ne pas se laisser déborder par les concurrents implan-tés dans ces pays. mais l'avantage de compétitivité que confère une délocalisation n'est pas automatique. Les chances de succès sont pl us grandes lorsqu'il y a complémentarité entre les unités délocalisées et les usines françaises qui conservent, par exemple, le haut de gamme, les fabrications très automa-tisées et les composants "high tech". Une bonne intégration au tissu industriel local et une stratégie de pan de marché dans la zone d'implantation sont aussi des facteurs de réussite.

DEFINITIONS INVESTISSEMENTS DIRECTS A L'ETRANGER (IDE) : lls sont destinés à

créer ex nihilo un nouveau site de production ou à prendre une participation dans une entreprise opérant dans un pays diffèrent de celui de l'investisseur. Les prêts entre société mère et filiales sont comptabilisés en IDE mais non les bénéfices réinvestis, les investissements des liliales à l'étranger ni les emprunts sur place.

PRODUCTION CONTROLEE A L'ETRANGER : Production à l'étranger par des filiales de sociétés de droit français. La création ou.l'acquisition de filiales à l'étranger obéit à deux motivations économiques principales : recherche de parts de marché et/ou de coûts avantageux. Les décisions de produire à l'étranger sont bien sûr plus complexes dans la réalité. Peuvent intervertie aussi l'accès aux matières premières et, dans le cas de prise de contrôle, des objectifs de diversification d'acquisition de savoir-faire,

DELOCALISATION : Au sens strict, arrêt d'une production en France et création simultanée d'une filiale de production des mêmes biens à l'étranger. Ces transferts d'activité ne représentent qu'une faible part de la production contrôlée à l'étranger. Au sens élargi. iiy a délocalisation lorsqu'on substitue une sous-traitance à l'étranger à une production nationale.

PAYS A BAS SALAIRES OU EN VOIE DEVELOPPEMENT(PVD) : Ils sont ici assimilés aux pays hors OCDE.

INDUSTRIES MA N UFACTURIERES Ensemble de l'industrie hors énergie et hors industries agro-alimentaires.

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Les emplois contrôlés à l'étranger en 1991 ZONES BIENS

INTERMEDIAIRES BIENS

D'EOUIPEMENT BIENS DE

CONSOMMATION AUTOMOBILE INDUSTRIE

OCDE 319 617 251 315 95 447 99 826 766 205

HORS OCDE 80 825 65 688 47 980 31 416 225 909

en % du total 20,2 % 20,7 % 33,5 % 23,9 % 22,8 % Source : DREE

Les flux commerciaux Taux de croissance annuel moyen 1975-1990 en %

CE AELE ALENA ASIE DE LEST RESTE DU MONDE

CE 11,4 10,8 10,1 15,6 6,2

AELE 8,1 11,0 16,1 6,0

ALENA 10,4 14,1 5,7

ASIE DE L'EST 16,0 8,6 Source : B R I Le revenu par habitant

Variation annuelle moyenne en %

1960-1970 1970-1980 1980-1990 1990 1991 •

Pays à revenus élevés 4,1 2,4 2,4 2,1

[

0,7

Pays en développement 3.3 3,0 1,2 - 0,2 -0,2

Source : Banque Mondiale

Sur le plan macro-économique, une étude prospective du CEPII montre que, si sur la période 1991-2000, les pays industria-lisés réussissent à mieux insérer les PVD dans le circuit économique, la France connaî-trait un taux de croissance annuel moyen de 3,1% et le monde de 3,8%, alors qu'un scénario tendanciel ne donne que 3,1% pour le monde et 2,5% pour la France. Dans le premier scénario le taux de chômage français est de 8% en l'an 2000, contre 10% dans le second. Ce qu'il faut retenir de cet exercice, c'est l'effet positif d'une plus grande ouver-ture des pays industrialisés sur les PVD accompagnée naturellement d'une égale ouver-ture des marchés des pays en voie de dévelop-pement dans un contexte de respect des règles du jeu du commerce international en matière de contrefaçons, de dumping_ de travail forcé...

Vers les pays de l'OCDE ?

ces de réussir que l'entreprise ne s'écarte pas de ses métiers et, s'il s'agit de prise de contrôle, que celle-ci a été conduite de façon amicale. Les investissements de croissance externe appellent par la suite une rationalisation de l'appareil de production à l'intérieur du nouveau périmètre du groupe. Cette réorganisation entraîne un développe-ment des échanges intrafirmes plutôt favorable aux pays investisseurs. Les investissements de croissance interne sont plus directement favorables aux exportations du pays d'origine.

• Essirriation

L'effet à long terme sur la balance des paiements (y compris les rapatriements de dividendes) est normalement positif. Le dé-veloppement des échanges est également favorable à l'emploi national, mais l'est-il plus que si tout ou partie des sommes en jeu avaient été investies en France ? II n'est pas certain que cette question. parfois posée. soit pertinente. Les firmes françaises ont-elles vraiment le choix dans un contexte de mondialisation des économies ?

Z Yves Detape Michel Quélennec

N° ISSN : 1241-1515 *.<

L'investissement dans les pays de l'OCDE, qu'il relève d'un processus de crois-sance interne ou externe, vise à gagner des parts de marchés. Il a d'autant plus de chan-

Cette publication a été réalisée avec le concours de la Délégation à l'Information et à la Communication

Directeur de la publication : Michel QUELENNEC

Pour en savoir plus DREE - Les entreprises françaises dans le monde - éditions du CFCE (1993) CGP - Investir en FRANCE - La documentation française (1992) CGP - Rapport du groupe monde EUROPE du XIème plan (1992) Made in France - D. Taddei, B. Coriat - Le livre de poche (1993) CEPII - Economie mondiale 1990-2000: L'impératif de croissance - Economica (1992) Rapport Arthuis - Délocalisations hors du territoire national des activités industrielles et de service - Sénat

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