Les Impacts Environnementaux Du Tourisme

18
Université CADI AYYAD Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales Master spécialisé : Economie de l’Environnement 2015/2016 Réalisé par : - EL HOUZ Hassan - EL ALAOUI Rachid - ABOUZAID Ezzoubir

description

Les Impacts Environnementaux Du Tourisme

Transcript of Les Impacts Environnementaux Du Tourisme

Université CADI AYYAD Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales

Master spécialisé : Economie de l’Environnement

2015/2016

Réalisé par :

- EL HOUZ Hassan

- EL ALAOUI Rachid

- ABOUZAID Ezzoubir

2

Sommaire :

1 Introduction : ........................................................................................... 3

2 Importance de l’environnement pour l’industrie touristique : .................. 3

3 Les effets du tourisme sur l’environnement : ........................................... 4

3.1 Les impacts du tourisme sur la qualité de l’air : ..................................... 4

3.2 Les impacts du tourisme sur les ressources naturelles : ......................... 5

3.2.1 L’impact sur l’eau : ........................................................................... 5

3.2.2 L’impact sur les ressources locales ................................................... 6

3.2.3 La dégradation des sols .................................................................... 7

3.2.4 La dégradation de la végétation ....................................................... 7

3.2.5 Impacts sur la faune et la flore : ....................................................... 8

3.2.6 La pollution architecturale et l’avancée du béton : .......................... 9

3.2.7 Les nuisances sonores : .................................................................. 10

4 Les effets bénéfiques du tourisme et sur l’environnement : .................... 10

4.1 Contributions financières ..................................................................... 10

4.2 Amélioration du management environnemental ................................. 11

5 Les Impacts Du Tourisme Sur L'environnement Marocain : ...................... 12

5.1 Sur les ressources rares : ...................................................................... 12

5.2 Sur la qualité de l’air et de la terre ....................................................... 13

5.3 Sur les littoraux : .................................................................................. 14

5.4 Sur les réserves forestières .................................................................. 15

6 Conclusion : ............................................................................................. 17

7 Bibliographie : ......................................................................................... 18

3

1 Introduction :

Comme toutes les industries, le tourisme a un impact sur

l’environnement. Il est un grand consommateur de ressources

naturelles telles que le sol, l’eau, le pétrole, l’électricité, et la

nourriture, et génère des quantités importantes de déchets et

de rejets atmosphériques. On estime à 842 millions le nombre

de touristes internationaux pour l’année 2006 et ce chiffre ne

cesse d’augmenter d’année en année, pouvant même aller

jusqu’à doubler d’ici 2020 selon une estimation de l’Organisation Mondiale du Tourisme.

Ces chiffres ne tiennent compte que du tourisme international et non des voyageurs

nationaux, dont le nombre est pourtant souvent significativement plus élevé que celui des

touristes étrangers. Selon l’Organisation Mondiale du Tourisme, l’industrie du tourisme

représente 231 millions d’emplois à travers le monde, et l’on estime que les secteurs privés

et publiques de par le monde dépenseront 1010,7 milliards de dollars US sous forme de

nouveaux investissements pour le tourisme et les voyages, soit 9,3 % du total des

investissements mondiaux. L’impact environnemental de cette industrie est de toute

évidence d’une grande importance.

2 Importance de l’environnement pour l’industrie touristique :

Le tourisme a tout intérêt à

maintenir la qualité de

l’environnement puisqu’elle

constitue pour cesecteur une

ressource essentielle. Un

environnement propre et

sain est vital pour le succès

dutourisme. Partout dans le

monde, des côtes asiatiques,

des Caraïbes, de la

Méditerranée aux parcsnationaux africains et aux stations de ski de l’Amérique du Nord et

d’Europe, la dégradation del’environnement provoquée par le tourisme continue de générer

des pertes financières. Personne neveut aller sur des plages dont les eaux sont polluées, ni

voir des paysages bétonnés, ni se promenerdans des parcs couverts de déchets et

d’emballages. La chute du nombre de visiteurs entraîne celle desprix puis des profits. Les

prix baissent d’autant plus que la concurrence entre opérateurs est rude.

Lesfonds disponibles pour l’entretien, les réparations ou la gestion des déchets ne sont alors

pas suffisantset les impacts sur l’environnement continuent d’aggraver la situation. De

piètres installations et unefaible qualité de service réduisent l’attractivité des destinations et

la demande continue de chuter. Pourmettre un terme à ce cercle vicieux, l’amélioration de la

qualité de l’environnement devient vitale.

Les effets néfastes du tourisme apparaissent lorsque l’utilisation du lieu par les visiteurs

excède lacapacité du milieu naturel à absorber les perturbations engendrées. Le tourisme

4

incontrôlé représenteune menace potentielle pour de nombreuses zones naturelles à travers

le monde. Les effets du tourismeet de l’hôtellerie sur les trois principales formes de milieux

naturels (eau, sol, air), ainsi que d’autresproblèmes qui leur sont associés, seront évoqués

dans les paragraphes suivants. L’exposé prendra à lafois en compte les impacts de la

construction des équipements et des infrastructures, et les impactsengendrés par leur

utilisation et leur occupation.

3 Les effets du tourisme sur l’environnement :

3.1 Les impacts du tourisme sur la qualité de l’air :

Avec plus de 842 millions de voyageurs

internationaux, et un nombre encore plus élevé

devoyageurs nationaux, les transports routiers,

aériens et ferroviaires, contribuent grandement àla

pollution de l’air et aux problèmes globaux de

l’environnement tels que le réchauffementde la

planète, le changement climatique et les brouillards

photochimiques. Le trafic routierapporte son lot de bruit, d’encombrement et d’émission de

particules, des problèmesaggravés dans beaucoup de villes par le mauvais entretien des

systèmes d’échappement. Celavaut la peine de remarquer que les principales villes

touristiques telles que, par exemple,Bangkok, Paris, Rome, Mexico, New York, Athènes ou

Manille, figurent aussi sur la listedes agglomérations dont la qualité d’air est médiocre.

Le transport est aussi un important aspect à

considérer lors de la construction

desinfrastructures touristiques. Les matériaux de

construction, les machines, le mobilier,

etl’agencement doivent être transportés vers les

sites et les déchets de construction doivent

êtreéliminés. Une fois en exploitation, les

entreprises contribuent directement à la pollution

del’air, via l’utilisation du pétrole, de substances

détruisant la couche d’ozone1, et l’achat deproduits et des services devant être transportés

sur de longues distances. Dans nombre depays l’électricité est produite grâce à la

combustion d’énergies fossiles comme le pétrole.Grosse consommatrice d’électricité,

l’hôtellerie contribue ainsi à la pollution de l’air.

Les émissions gazeuses de

l’aviation, en particulier d’oxydes

d’azote, ont un impact encoreplus

important car produites à haute

altitude. Les retards aériens, les

encombrements dans

lesaéroports, et les largages de carburant (même s’ils sont rares) contribuent également à

lapollution de l’air.

5

Emissions de gaz à effet de serre, en kg équivalent carbone, engendrées par les vacances de

4 personnes selon la destination et l'occupation. Le total pour 2 personnes, à l'exception de

l'hôtel au Maroc et du ski, serait à peu près même.

Ce que ce graphique suggère, c'est que plus le type de vacances est récent, et plus il est

émissif : le ski, les résidences secondaires récentes, et l'avion sont des pratiques bien plus

"neuves" que le camping, les caravanes, ou la maison de famille.....

Sources : Jancovici pour IFEN, 2004, à paraître.

3.2 Les impacts du tourisme sur les ressources naturelles :

3.2.1 L’impact sur l’eau :

L’industrie touristique

n’est pas la seule

source de pollution de

l’eau. Cependant,

àl’inverse de

beaucoup d’autres

industries, des rivières

propres, des côtes, et

des lacsoù les gens

peuvent se baigner,

nager, naviguer, et

pêcher sont essentiels

pour laqualité du tourisme. Dans beaucoup de stations du monde, le tourisme produit

deseaux usées non traitées, des déchets, et des fuites d’hydrocarbures et de

produitschimiques provenant des bateaux de plaisance qui engendrent de sérieux impacts

surles milieux aquatiques.

6

- L’eau, et en particulier l’eau potable, est une des ressources naturelles les plus sensibles.

L’industrie du tourisme fait en règle générale une trop grande consommation d’eau pour

les hôtels, les piscines, les terrains de golf, et la consommation en eau des touristes eux-

mêmes. Ceci peut donner lieu à des pénuries d’eau et à une baisse ou dégradation des

réserves, tout en générant simultanément une plus grande production d’eaux usées.

- Dans les régions plus sèches, telles que la région méditerranéenne, le problème de la

pénurie d’eau est particulièrement inquiétant. Les touristes ont tendance à consommer

plus d’eau durant les vacances qu’ils n’en consommeraient chez eux, dû à la chaleur du

climat. La quantité d’eau consommée par personne peut ainsi atteindre 440 litres par

jour, soit presque le double de que ce qu’un habitant d’une ville espagnole moyenne

utiliserait.

- L’entretien des terrains de golf entame aussi fortement les ressources en eau. Au cours

des dernières années, la popularité du golf a augmenté, multipliant rapidement le

nombre de terrains. Les terrains de golf requièrent d’énormes quantités d’eau au

quotidien et, venant se

greffer à d’autres causes

d’extraction excessive

d’eau, ceci peut engendrer

une pénurie des

ressources en eau. Si l’eau

provient de puits, un

pompage excessif peut

provoquer une intrusion

d’eau saline dans les

nappes phréatiques. Les

terrains de golf sont de plus en plus souvent situés dans ou à proximité de zones

protégées ou de zones dans lesquelles les ressources sont limitées, ce qui ne fait

qu’exacerber leur impact sur le milieu naturel.

3.2.2 L’impact sur les ressources locales

Le tourisme peut générer de grandes pressions sur les ressources locales telles que l’énergie, la nourriture, et d’autres matières premières qui ne sont souvent que disponibles en quantité limitée. L’augmentation de l’extraction et du transport de ces ressources accentue les effets néfastes associés à leur exploitation. Étant donné la nature saisonnière de l’industrie du tourisme, de nombreuses destinations voient leur population se multiplier par dix en pleine saison. La pression exercée sur les ressources est alors particulièrement forte afin de couvrir les besoins de confort, souvent élevés, des touristes (chauffage, eau chaude, etc.).

7

3.2.3 La dégradation des sols

Une mauvaise gestion des sols, associée à

un choix de sites et modes de

constructionet de conception peu durables

ou mal pensés, provoque l’érosion des

sols, desglissements de terrains, et des

inondations. Par exemple, dans beaucoup

de régionscôtières, les équipements

touristiques en front de mer ont fait

augmenter ces risquessuite à la disparition

des protections naturelles, notamment les

dunes et le couvertvégétal. Des murs et barrages ont souvent été construits dans le but de

stopperl’érosion, mais ces structures n’ont fait qu’aggraver les problèmes qu’elles

entendaientcombattre. Par ailleurs, la construction de décharges enfouies pour l’élimination

desdéchets peut provoquer la contamination des sols.

L’hôtellerie est souvent tenue pour responsable de l’expansion urbaine désordonnée et de

l’utilisation pour son développement d’espaces naturels intacts, comme les mangroves, les

montagnes, et les forêts. En même temps que le tourisme peut apporter l’eau, l’énergie, et

les infrastructures de transport à des zones qui en seraient dénuées, il crée aussi une

compétition avec l’utilisation traditionnelle des sols telles que l’agriculture, la pêche, et

l’exploitation forestière. Le développement des stations touristiques soumet d’ailleurs les

mangroves, les forêts, et les montagnes à une pression constante. Les récifs coralliens et les

forêts sont en plus exploités comme source d’approvisionnement en matériaux de

construction. Tout cela mène à la dégradation des sols et à la perte de biodiversité.

Des conflits relatifs à l’utilisation des terres peuvent être observés dans beaucoup de régions

côtières, où les industries de la pêche se sont opposées avec véhémence au développement

touristique. Leurs arguments étaient que le tourisme détruit non seulement

l’environnement côtier et la pêche hauturière, mais ne fournit par ailleurs que de maigres

revenus.

3.2.4 La dégradation de la végétation

La construction induit souvent des terrassements, le

défrichement de la terre, leremblaiement, le dragage,

et le nivellement des sols, entraînant la destruction

partiellevoire totale de la végétation du site.

Cela interrompt sérieusement les cycles naturelsdes

écosystèmes environnants. Les impacts indirects sont

l’érosion, la disparitiond’espèces, la pollution des

cours d’eau, les risques d’incendies, et

l’introductiond’espèces étrangères à la région. Le dépôt sauvage des déchets peut aussi

affecter lavégétation par des changements de l’équilibre des sols et en faisant obstruction à

l’airet la lumière.

8

La végétation peut aussi être endommagée par les activités touristiques :

- Le campement, le piétinement, et le traçage des chemins peuvent mener à la

dégradation de la couverture végétale, accentuant l’érosion et le lessivage des sols.

L’ampleur des dégâts dépend de la vulnérabilité et de la pression exercée sur

l’écosystème. Dans les régions plates dont les sols compacts portent un grand

nombre d’espèces de plantes vivaces, les effets peuvent être minimes ; mais sur les

collines et les dunes la végétation est beaucoup plus vulnérable. Le piétinement peut

aussi avoir un effet négatif sur le système racinaire de certaines espèces, tels que les

séquoias redwood.

- La cueillette permanente des fleurs, plantes, et autres champignons peut modifier la

répartition des espèces.

- Le fait de couper volontairement les jeunes arbres pour stabiliser les sentiers, de

tailler des mâts de tente ou de faire du feu peut être désastreux pour l’écosystème.

- La suppression des jeunes arbres modifie la structure d’âge de la communauté de

plantes et le nombre d’arbres arrivant à maturité diminue.

- Dans les zones maritimes (eaux côtières, récifs, plages et rivages, eaux du large,

terres immergées et lagons) de nombreuses activités touristiques se déroulent dans

ou à proximité d’écosystèmes fragiles. L’ancrage de bateaux, la plongée en tuba ou

sous-marine, la pêche sportive, le nautisme, et la navigation de plaisance font partie

des activités pouvant cause une dégradation directe des écosystèmes marins, tels

que les récifs coralliens, et avoir un impact non négligeable sur la protection des

côtes et des pêcheries.

3.2.5 Impacts sur la faune et la flore :

Les visites, la photographie, et dans certains cas

la chasse sont d’importantes activités

touristiques. Mais, au cours des trente dernières

années, le tourisme est de toute évidence

devenu victime de son propre succès. Le nombre

toujours croissant d’hébergements touristiques,

de terrains de camping et, par exemple, de

véhicules de safari, associé à la pression

croissante de la population grandissante locale

sur les parcs et les réserves naturelles pour l’agriculture, la nourriture, et l’énergie dépassent

les capacités naturelles de ces zones.

Les effets du tourisme sur la vie sauvage sont les suivants :

- La perturbation des habitudes (mode d’alimentation, élevage des petits) et des

relations prédateur – proie est surtout due aux véhicules des touristes qui suivent et

traquent les animaux afin de réussir un beau cliché. Les écrivains naturalistes ont

aussi décrit de nombreux cas où de jeunes animaux étaient fatalement séparés de

leurs mères par la pratique illégale du hors-piste lors de safaris et ont également

relevé de nombreux cas où des touristes bruyants interrompaient la chasse de

prédateurs.

9

- La création de réserves a aidé certaines espèces à proliférer artificiellement. Ceci

peut stimuler les affrontements et conduire à la destruction des habitats naturels.

- Par exemple, au cours des dernières années, la population d’éléphants a

considérablement augmenté dans les réserves d’Afrique centrale et du Sud. Ces

larges populations ont déraciné des arbres et détruit le couvert végétal, réduisant la

nourriture disponible pour d’autres espèces comme la girafe.

- Les déchets générés par les touristes et les hôtels attirent les rongeurs, les oiseaux, et

d’autres espèces, l’ours par exemple. Cela affecte non seulement les modes

d’alimentation des animaux mais modifie aussi la composition de la végétation

environnante.

- L’utilisation d’animaux pour la fabrication de souvenirs est interdite dans le monde

entier, mais le braconnage continue de prospérer dans toutes les parties du monde.

Nul doute que cela continuera tant que peaux, fourrures, cornes, coquilles, queues,

sabots, défenses, griffes, et animaux empaillés atteindront des prix records, et que

les revenus du tourisme ne profiteront pas à la population locale.

- Tous ces impacts perturbent la croissance et la survie des espèces animales et, avec

la destruction de la végétation, contribuent directement à la diminution de la

biodiversité.

3.2.6 La pollution architecturale et l’avancée du béton :

L’impact visuel des installations touristiques :

Le tourisme a souvent raté l’intégration

de ses structures dans le milieu naturel

et dans le contexte architectural local.

Les constructions de grandes

dimensions caractéristiques de

certaines stations n’ont pas leur place

dans un environnement naturel, leurs

architectures aux styles très

hétéroclites contrastant souvent

lourdement avec l’architecture locale. L’impact visuel des installations touristiques inclut

aussi l’affichage de panneaux publicitaires. Beaucoup d’experts du tourisme nomment cela «

la pollution architecturale » (Pearce 1978). De plus, en l’absence de schémas directeurs et de

moyens de contrôle, les infrastructures touristiques ont tendance à s’étendre de façon

tentaculaire le long des côtes, des vallées, et des routes. Arrivent alors les détritus, les

problèmes de gestion des eaux usées et des déchets solides, et les embouteillages de la

circulation routière qui contribuent à la pollution de l’air, de l’eau, et des sols.

Il y a quelques années les gestionnaires de stations, les professionnels du tourisme et du

bâtiment ont commencé à réaliser que l’architecture et le design des équipements ont une

réelle valeur marchande. Dans beaucoup de pays, les nouveaux projets sont souvent

précédés par la définition d’enveloppes visuelles et par leur représentation graphique sous

différents points de vue. La construction ou la rénovation d’hôtels peut être une occasion de

10

recourir à des techniques et technologies traditionnelles, de redécouvrir les matériaux

locaux et de collaborer avec les autorités locales afin de construire des bâtiments dans le

respect du cadre naturel et adaptés à un climat particulier. Il est néanmoins nécessaire de

rappeler que les entrepreneurs n’agissent pas seuls et que le contrôle des impacts

environnementaux requiert un gouvernement local fort. La sensibilité aux enjeux

environnementaux de la construction est aussi en train de se développer.

3.2.7 Les nuisances sonores :

Les nuisances sonores provoquées par les avions, les voitures, les cars, et les autresvéhicules

à fonction récréative tels que scooters des neiges et jet-skis sont unproblème récurrent de la

vie moderne. Outre l’irritation, le stress, et même les pertesauditives qu’elles peuvent

causer chez certaines personnes, les nuisances sonoresperturbent également la vie sauvage,

en particulier dans les milieux sensibles. Parexemple, il a été démontré que le bruit généré

par les scooters des neiges peutaltérer le comportement naturel des animaux.

Les embouteillages et le bruit dus à une concentration importante, qu’ils soient enville, dans

les parcs naturels, dans les parcs d’attraction ou sur les voies navigables,peuvent provoquer

un stress considérable tant sur l’environnement que sur lapopulation. Bouchons, files

d’attente, délais de livraison, bruit, coupures d’eau etd’électricité, manque de nourriture,

accroissent tous les impacts du tourisme sur l’environnement.

4 Les effets bénéfiques du tourisme et sur l’environnement :

Le tourisme est responsable de la protection de vastes zones d’habitat naturel. La vie

sauvage, les réserves forestières, et les paysages remarquables ont d’abord été préservés

pour leur attractivité touristique. Selon L’Union mondiale pour la nature (UICN), plus de 100

000 réserves naturelles auraient été créées de par le monde.

Le tourisme est un élément essentiel pour la conservation des monuments historiques, les

sites archéologiques, les bâtiments anciens, et les monuments à valeur religieuse ou

culturelle. L’Europe, avec son riche patrimoine et la diversité de ses monuments, de ses

églises, de ses cités, et de ses villages est peut être le meilleur exemple au monde pour la

conservation d’un patrimoine à des fins touristiques. Non seulement le tourisme a-t-il initié

la défense de l’environnement, mais il fournit aussi des revenus pour y parvenir.

4.1 Contributions financières

Contribution financières directes

Le tourisme peut contribuer de façon directe à la conservation des zones et habitats

sensibles. Les recettes générées par les ventes de billets et d’autres sources similaires

peuvent être réinjectées spécifiquement dans la protection et la gestion des zones

environnementale sensibles. Une participation spéciale aux frais d’exploitation peut

également être demandée aux touristes et tour-opérateurs.

Contribution aux revenus du gouvernement

Certains gouvernements extraient des revenus de sources indirectes, voire même étrangères

aux parcs et zones de conservation. Des taxes d’utilisation, les impôts sur le revenu, des

11

taxes sur les ventes ou la location d’équipement récréatif, et les droits perçus sur l’octroi de

licences pour des activités telles que la chasse et la pêche peuvent fournir aux

gouvernements des fonds nécessaires à la gestion des ressources naturelles. Ces recettes

peuvent être utilisées pour des programmes ou activités générales de conservation, tels que

le paiement des salaires des gardes du parc et pour l’entretien du site.

En théorie au moins, une large partie des recettes sur des sites culturels et des parcs

naturels est réinjectée dans l’aménagement de l’environnement. Les fonds issus du tourisme

peuvent être également utilisés pour la rénovation de vieux bâtiments, qui pourraient servir

plus tard à des infrastructures touristiques et hôtelières. Les bâtiments de taille importante

peuvent être aménagés en hôtels, en musées ou en centres de conférence, alors que de plus

petites maisons, caves ou entrepôts peuvent être convertis en gîtes, chambres d’hôtes, bars,

et restaurants. Les vieux sites industriels (moulins ou usines par exemple) et historiques

(maisons célèbres, prisons, châteaux) sont autant de lieux d’attrait pour les visiteurs.

4.2 Amélioration du management environnemental

Une bonne gestion des établissements et installations touristiques, et en particulier des

hôtels, peut augmenter les bénéfices des zones naturelles. Mais ceci requiert, en amont, une

organisation minutieuse pour un développement contrôlé, basé sur une analyse des

ressources environnementales de chaque zone. L’organisation et la planification permettent

de se décider sur un choix en cas d’utilisations contraires possibles, ou d’identifier des

moyens de les rendre compatibles. Dans le cas du développement du tourisme, une bonne

organisation en amont permet de prévenir des erreurs dommageables et coûteuses et

d’éviter une détérioration graduelle des atouts environnementaux qui nuirait à terme au

tourisme.

Dans de nombreuses parties du monde, le tourisme a permis l’introduction de moyens de

gestion et de contrôle pour maintenir la qualité de l’environnement, et de permettre aux

clients de vivre une expérience satisfaisante. De telles mesures prennent la forme de permis

de construire, d’autorisations administratives incluant des critères environnementaux pour

le développement d’infrastructures, des plans de circulation routière, la création de zones de

protection des écosystèmes, la formation et l’octroi de licences aux professionnels du

tourisme, la limitation du nombre de visites, etc. Malheureusement, ces contrôles sont, dans

la plupart des cas, réalisés seulement après que les atteintes à l’environnement soient à

déplorer, triste résultat d’une expansion incontrôlée, d’une surexploitation des ressources et

du site, d’une gestion des déchets non maîtrisée, etc.

12

5 Les Impacts Du Tourisme Sur L'environnement Marocain :

Le Maroc a connu ces dernières années une croissance considérable au niveau du secteur

touristique, or, cette croissance induit des dommages néfastes.

5.1 Sur les ressources rares :

Le potentiel des ressources exploitables en eau était, au Maroc, de 2 560 m3 par habitant

en 1960, pour atteindre 900m3 48 ans après soit une perte de1660 m3 / an / habitant, et est

prévu à 745 m3 en 2020. Actuellement le volume disponible est déjà de 30% inférieur à la

norme internationale en dessous de laquelle un pays est considéré en situation de « stress

hydrique ». 50% des sources d’eau au Maroc se sont épuisées au cours des cinquante

dernières années, les zones humides restantes se trouvent dans un état de pollution grave.

En effet, d’après une étude du Reader Digest, sur 141 pays comparés sur la qualité de leurs

eaux, le Maroc se classe tristement à la 141ème place.

Un touriste consomme en moyenne 300 litres d’eau par jour, soit le double des populations

locales (la consommation d’eau peut aller jusqu’à 880 litres d’eau par jour pour le tourisme

de luxe !). Cependant, la modernisation des réseaux de distribution, où les fuites entraînent

le gaspillage de 30% à 40% de l’eau, est encouragée financièrement par l’Etat. Les eaux

issues de 45 des 75 stations de traitement du pays sont réutilisées pour l’arrosage des

terrains de golf et des jardins ou la recharge des nappes souterraines. Mais, dans un

contexte de forte concurrence, les requêtes des associations à l’égard de la consommation

d’eau sont peu prises en compte d’après Pierre Icard. Quelques complexes hôteliers tentent

tout de même de tenir compte de ces mises en garde. Le club Med par exemple, dont une

trentaine de villages sont implantés sur les côtes méditerranéennes, utilise des

économiseurs d’eau, des détections de fuites, et réutilise les eaux usées. Selon Agnès Weil,

responsable du développement durable de CLUB MED, la sensibilisation des touristes au

respect de l’environnement tient une grande place. « C’est un travail sur le long terme : les

statistiques ne vont pas bouger d’un coup, mais c’est un discours que les gens sont prêts à

entendre aujourd’hui, et qui est même attendu », affirme-t-elle. Mais dans certains

complexes hôteliers le souci de nuire à la vie de la population locale n’est pas un problème

et préfère avantager leurs touristes plutôt que sauver leur patrie. En effet, certains

investisseurs sans scrupules font construire dans leur complexe, plusieurs piscines, des golfs

(il faut savoir qu’un golf de 18 trous consomme en moyenne 5 000m3 / jour, l’équivalent des

besoins quotidiens d’une collectivité de 12 000 habitants !) …

Si rien ne change, pas moins de 13 millions de marocains seront en situation de crise de

manque d’eau d’ici 2020-2025. Le gouvernement souhaite conserver un rythme de

construction de barrages par an de 2 à 3 jusqu’en 2030. Cela va permettre au pays d’assurer

un potentiel de 745 m3 / habitant en 2020. Néanmoins, pour cela il faut un capital revenant

à mobiliser environ 3 milliards de DH par an, or, la loi des finances de 2005 consacre à un

peine un budget d’un milliard de DH pour l’eau.

13

Le Maroc souffre aujourd’hui de graves problèmes en ce qui concerne la question de l’eau et

cela ne fera que s’empirer si le gouvernement ne réagit pas immédiatement avec de

nouvelles lois, ou une plus forte sensibilisation des touristes, ou encore avec le

développement de ce qu’on appelle « écotourisme » (terme assez peu utilisé car n’ayant pas

un sens bien défini). Cependant l’influence du tourisme sur l’environnement marocain ne se

résume pas qu’à un problème d’eau.

5.2 Sur la qualité de l’air et de la terre

L’activité touristique se développant, les compagnies aériennes, les routes, les autoroutes,

se sont développés afin d’offrir aux touristes un voyage plus agréable et à des prix tout à fait

abordable (dû à la concurrence). Mais cela entraine forcément une augmentation de la

pollution atmosphérique. En effet, la construction de routes engendre plusieurs effets

néfastes sur l’environnement comme, la destruction d’habitats locaux par les opérations de

terrassement, dégradation du milieu, mortalité par collision et fragmentation écologique des

habitats naturels, pollution lumineuse, ou encore sonore …

Image : Fragmentation forestière

La construction des réseaux routiers a de nombreux impacts sur les espèces et leurs

habitats :

- Consommation d'espace via les carrières de granulats et le transport de matériaux, puis

destruction d'habitats par l'occupation de l'espace routier, les terrassements, le drainage, ou

par modifications induites de l'usage du sol (remembrements, délocalisation d'activités..);

- Consommation d'énergie fossile ;

14

- Dégradation du milieu par les pollutions induites (par la fabrication et suite au trafic des

véhicules, mais aussi par les pesticides et salage liés à l'entretien et au fonctionnement, ou

encore suite à des pollutions accidentelles) ;

- Mortalité de la faune par collision avec les véhicules ;

- Modifications microclimatiques au-dessus et en bordure des routes ;

- Pollution lumineuse portant atteinte à la diversité biologique en troublant les rythmes de

l'alternance jour/nuit. De plus, l'éclairage routier est un piège mortel pour certaines espèces.

5.3 Sur les littoraux :

Les longues étendues de sable blanc et chaud ne sont plus ce qu’elles étaient. Effectivement

en l’espace de quelques années le nombre de complexes hôteliers a considérablement

augmenté passant de 256 hôtels pour un total de 7677 chambres en 1955 à (vu

précédemment) 115 000 chambres soit 230 000 lits en 2010.

Les littoraux sont fortement touchés

par la pollution. Tout d’abord,

certains touristes peu scrupuleux

jettent leurs détritus sur les côtes et

utilisant de plus en plus de produits

contenant plus d’emballages

(américanisation, consommation …),

la pollution augmente donc. De nos

jours, si les touristes vont dans un

pays pour visiter et apprendre de

nouvelles cultures, certains ne

s’autorisent pas à gouter leur cuisine

(ayant une grande place dans la

culture d’une société) et donc

continuent à utiliser des produits préalablement achetés dans leur pays d’origine.

La construction d’immeubles et d’hôtels reste un fléau pour la population marocaine. Les

plages perdent alors toute leur authenticité et leur charme.

15

5.4 Sur les réserves forestières

Ces dernières années, écologistes et responsables tirent la sonnette d’alarme quant au

danger de la dégradation du domaine forestier marocain, si aucune campagne de

sensibilisation suffisante ni aucune action gouvernementale ne sont initiées. Selon Ham mou

Jader, secrétaire général du Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la

Désertification, le pays perd actuellement 30 000 hectares de forêt par an, par suite de

multiples problèmes tels que l’intervention de l’homme, les aléas climatiques, les incendies.

M. Jader ajoute que dans la plupart des cas, les risques d'incendie augmentent, dont "la

cause directe et

principale est l'homme".

Bien que les incendies

constituent un

problème durant toute

l'année, 80 pour cent

sont enregistrés entre

les mois de juin et

octobre. On ignore les

origines de la moitié

d'entre eux, mais 40

pour cent des incendies

sont le résultat

d'imprudences diverses

comme le brûlage des

chaumes, le

défrichement, les feux de campement, les jets de mégots et la récolte du miel. Les gelées

que connaît le Maroc en janvier et février sont à l'origine du dépérissement des centaines

d'arbres, ce qui favorise l'extension des incendies de forêts.

Selon le Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte contre la Désertification, le rôle

fondamental de la couverture végétale dans la régularisation des écoulements des eaux et

dans la défense des sols contre l'érosion s'amenuise du fait de la dégradation des ressources

forestières. Il tente donc de redresser la situation en restaurant la densité des forêts et en

rééquilibrant l'écosystème. Des efforts de reboisement seront nécessaires pour répondre à

la demande croissante en produits ligneux engendrée par le développement socio-

économique du pays.

Le gouvernement a mis en place des lois, des règlementations et des mesures de prévention

et de contrôle dans les zones forestières à haut risque. Un comité interministériel a élaboré

une stratégie nationale de protection des forêts contre les incendies, qui définit les régions

menacées par ce phénomène et ses causes principales. Cette stratégie vise à mettre en place

un programme de prévention et d'information qui permettra d'intervenir progressivement.

16

L’objectif global est de rendre les efforts de régénération supérieurs au rythme de

dégradation.

Le Maroc reboise maintenant à peu près37 000 hectares chaque année et des efforts sont

faits pour augmenter la cadence. Selon M. Jader, il devrait être possible de parvenir à un

rythme de50 000 hectares par an pour assurer la sauvegarde de la forêt marocaine. La plus

grande partie du bois provient des forêts de cèdres et de pins qui couvrent à peine227 000

hectares, à peine 4 pour cent de la couverture boisée totale du pays. Les forêts du Maroc

couvrent une superficie de près de 9 millions d'hectares, soit 12 pour cent de la superficie du

pays. Ses forêts naturelles couvrent au total 5,8 millions d'hectares, et il compte 3,2 millions

d'hectares de steppes d'Alfa. La superficie des forêts artificielles est de530 000 hectares

.

L’environnement du pays se trouve alors en danger, et cela dû à différents facteurs. La

faute humaine en est souvent la cause, et surtout celles des touristes qui sont moins

vigilants car ce n’est pas leur pays. L’évolution des mentalités permettra peut-être de

réduire ces problèmes, en attendant, le gouvernement et les associations tentent d’atténuer

les effets néfastes qu’engendre le tourisme.

17

6 Conclusion :

Pour que le tourisme poursuive son expansion et reste une industrie rentable, ses modes

de fonctionnement et de développement doivent évoluer vers des pratiques plus

satisfaisantes d’un point de vue environnemental. L’engagement et la responsabilité

écologiques sont au coeur de l’évolution qui doit s’accomplir. Tout comme les fabricants

travaillent continuellement sur l’amélioration de la qualité de leurs produits, l'industrie du

tourisme.

De manière essentielle, les contraintes écologiques sont de plus en plus pesantes sur

l'économie et celle-ci se doit de les intégrer à son raisonnement. Pour les pays en voie de

développement, à l'évidence, le tourisme de masse ne s'est pas toujours accompagné d'un

véritable développement assurant un minimum de bien-être et de justice sociale. Le fait que

ce tourisme soit conçu, organisé et exécuté par les gouvernements et les grandes

entreprises multinationales du secteur, n'as pas induit les effets escomptés en termes

d'autonomie, d'innovations endogènes, d'emplois et de capacités à entretenir les processus

de développement.

Ainsi, les conclusions tirées du débat sur le développement durable quant à la nécessité de

sauvegarder la diversité écologique et de créer les conditions d'une cohésion sociale à l'aide

d'activités économiques compatibles avec ces durabilités nous ont permis de mieux

percevoir les enjeux d'un tourisme durable.

Cependant, la construction des stratégies de tourisme durable sur les terrains rencontre de

nombreuses difficultés que nous avons mises en évidence dans cette recherche (chapitre 3).

S'appuyant sur le renouveau des démarches par territoire notamment celle de la théorie des

sites, la mise en œuvre des politiques de tourisme associé au développement durable

nécessite un changement profond dans les pratiques du développement. Il n'y a plus lieu

d'imposer des projets mais de faire participer l'ensemble des acteurs. Il y va de l'équilibre et

de l'harmonie recherchés dans les nouvelles politiques touristiques.

18

7 Bibliographie :

- http://www.celb.org/ImageCache/CELB/content/travel_2dleisure/cruise

_5finterim_5fsummary_2epdf/v1/cruise_

- 5finterim_5fsummary.pdf

- http://www.uneptie.org/pc/tourism/library/ecotourism.htm

- http://www.wttc.travel/bin/pdf/original_pdf_file/executivesummary200

7.pdf

- http://www.uneptie.org/PC/tourism/documents/forging%20links/Forgin

g%20links%20final.pdf

- Lien: www.foe.co.uk

- http://www.celb.org/ImageCache/CELB/content/downloads/fromshiptos

hore_2epdf/v1/fromshiptoshore.pdf

- http://www.unep.org/geo/geo%5Fice/PDF/full_report_LowRes.pdf

- http://www.uneptie.org/pc/tourism/library/wssd_report.htm

- http://www.uneptie.org/pc/tourism/library/Integrating%20Sustainability

%20into%20Business.htm

- http://www.uneptie.org/pc/tourism/library/Integrating%20Sustainability

%20into%20Business.htm

- Lien:www.uneptie.org/pc/tourism/library/A%20Guide%20for%20Policy%

20Makers.htm

- http://www.uneptie.org/pc/tourism/library/marketing-sustainable-

tourism.htm

- Lien: www.sustainabletourism.com

- Lien: www.conservation.org

- www.uneptie.org/pc/tourism/