„Le roi de France est vieux“ , Lettres Persanes, Montesquieu, 1721

Introduction :

La lettre 37 qu’Usbek adresse à son ami Ibben, est tirée du roman épistolaire Lettres Persanes écrit par Montesquieu en 1721, au siècle des Lumières. Au 18ème se développe beaucoup la volonté de partager ses connaissances, d’éclairer la monde par la raison et la littérature devient de plus en plus ouverte au culture comme dans ce roman de Montesquieu. Membre du Parlement et grand voyageur, ce philosophe des Lumière et membre de l’aristocratie se bat pour la séparation des pouvoirs dans ses œuvres. Dans les plus connues on compte des romans comme les lettres persanes, des études comme de l’esprit des lois et des notes. Il mélange dans ce roman une intrigue exotique à une critique des mœurs et de la politique française. Montesquieu imagine le voyage de deux persans en France qui découvrent une société différente de la leur et écrivent à leurs amis. Dans cette lettre il est question d’évoquer la figure du Roi Louis 14, vieillissant et d’en souligner les contradictions.

Lecture

Problématique : Quelles sont les intentions de Montesquieu dans ce texte ?

Annonce du plan

Les idées principales du texte – 6 paragraphes

Eviter la censure et renforcer l’effet du texte

le contexte permet d’évite la censurePublication anonyme Eviter la prise de corpsRécit fictifs et épistolaires sont très demandés et beaucoup lus à l’époque

(cf les liaisons dangereuses 17e )

Correspondance fictive Montesquieu n’est pas engagé dans ce qu’il écrit + principe de double énonciation

Epistolaire / lettres : je 8, entête & signature= mise en page ; destinataire ; temps verbaux du discours : passé composé & présent « le roi de France est vieux » 1 « j’ai étudié »8

+ réaliste & fait croire que 2 autres pers parlent (pas Montesquieu)

Personnages étrangers pour qui la France est étrangère champ lex choses étrangères « turc » « sultan » « orientale » 5-7

Leur critique n’est pas « prise au sérieux », ce sont des personnages aux mœurs orientales, indulgence pour ce qu’ils écrivent

la critique est cachée derrière un semblant d’élogeVoc mélioratif et du succès « talent » 2 « génie »3 « trophées et victoires » 14 ; « richesse » 17

Semblant d’éloge : le Roi est représenté par un Roi tout puissant, ayant toutes les connaissancesUn texte qui de loin représente à une éloge, à une admiration

Ses possessions « armées aussi nombreuses,.. ressources aussi…, finances aussi… » 33-34

Enumération hyperbolique, une éloge de plus en plus importantes qui permet d’éviter la censure mais à la 2ème

lecture

de l’usage de l’ironieIronie, registre usuel pour les philosophes des Lumières Critique n’est pas explicite : éviter la

censureEfficace, le lecteur adhère à ce qu’il déduit par son raisonnement

propreSemblant d’éloge : blâme :Apparences majestueuses et généreuses « génie » « talent » 4 « il aime à gratifier ce qui le servent » 19

Personnalité égocentrique et vaniteuseEuphémisme ironique « talent de se faire obéir » car il s’impose il faut se méfier des apparences

( d’autres moyens pour mieux faire passer la critique)à rattacher à « ironie » s.o.Sous-entendu et présupposé« ministre 18 ans.. maitresse 80 »

Le lecteur connait la France et sait que c’est vrai…

« celui des turcs lui plairait mieux » 6 Gouv turc : sultan à le droit de vie et de mort sur ses sujets, un Roi qui voudrait tout contrôler

Expression directe « des contradictions » 8-9

critique du manque de cohérence du monarqueCohérence doit être un atout Ici : exemples d’incohérence : image négative du Roi« gouverne avec le même génie sa fam, sa cour, son état » l. 4- 5

Rythme ternaire & gradation : termes qui n’ont pas un grand lien : mélange des affaire publiques et privées

« jeune ministre et vieille maitresse »9 Système d’opposition : la logique demande le contraire« aime les trophées… craint un bon général » Manque d’esprit stratégique, peut mettre le pays en dangerUn mot pour résumer « contradictions » 8

critique de la pauvreté morale et intellectuelle du Roi« préfère… qui lui donne la serviette que … gagne des batailles »

Opposition flagrante entre « serviette » et « bataille » accentue le ridicule de la décision : un Roi qui pense d’abord à lui est un mauvais Roi

« craint avoir un bon général à la tête de ses troupes »

Fait allusion à un évènement historique : a renvoyé 2 de ses meilleurs généraux pour des raisons personnelles

Voc de richesse et de beauté « jardin » « palais » « trône » « ressources »

Dépense du Roi au dépend du royaume

critique de l’abus de pouvoir et de la dureté du Roi« talent de se faire obéir »3 Antiphrase : cruauté du monarque« le gouvernement des Turcs lui plairait le mieux » 6 Prend comme exemple un régime barbare et

sanguinaire« il aime sa religion » 10 Allusion aux répressions sur les jansénistes : manque de

tolérance« plus de statues dans son jardins que de citoyens dans une grande ville »

Richesse du roi, étale sa puissance : mauvais gouvernement du patrimoine, abus des moyens financiers

critique de l’égoïsme de l’égocentrisme et de la vanité du roi« le roi de France est vieux » Critique explicite de son état« sa famille, sa cour, son état » Enumération + répétition du pp « sa » : tout se tourne autour du Roil.10 : dans une phrase : 10* « il » Tout le texte est centré sur le Roi, reflète la condition du Royaume« il préfère un homme qui le déshabille et qui lui donne la serviette »

Privilégie le superficiel par vanité, préfère qu’on le courtise : critique idolâtrie de la cout

« il croit que son choix va le rendre tel » Le Roi crée des valeurs : se prend pour DieuDernier § : répétition « ses » + énumération de ses possession

Critique des pratiques ostentatoires du Roi et de sa vanité à : Critique directe : « il n’est occupé du matin jusqu’au soir qu’à faire parler de lui »

une critique générale de la monarchie« Le Roi de France est vieux » Critique de la monarchie de droit divin où le monarque règne jusqu’à sa mort : le

texte semble indiquer que dans un tel état un Roi est incapable de régner mais qu’il n’y a aucun changement ; remise en cause de la monarchie abs de droit div.

« oisiveté des courtisans » 20 Critique de la cour« un homme qui lui donne la serviette » 22

Flatteur

« il craint un bon général » Un pays qui est subordonné au caprices d’un seul, qui possède tout : l’idée de la séparation des pouvoirs est chère à Montesquieu

un regard d’apparence objectif et d’étonnement« nous n’avons point d’exemple » 1 « impossible de résoudre » 9

Etonnement, termes marquant la surprise

« j’ai étudié » 8 « j’y ai trouvé »9 Termes scientifiques, neutres« je crois » 16 « par exemple »9 « on dit » 2 « on lui a souvent entendu dire » 4

Notes de prudence, généralisation par le on : il n’exprime qu’un opinion générale, pas forcément la sienne

les mots clés à ne pas oublierphilosophe, critique, monarchie, abus, pauvreté morale, censure, blâme,

les plans détaillésLe plan de la prof

1. Eviter la censure et renforcer l’effet du textea. Le contexte historiqueb. Un semblant d’élogec. De l’usage de l’irone

2. Un blâme envers le Roi et le régimea. Un manque de cohérence du monarqueb. Les attaques personnellesc. Un critique plus générale

1. Eviter la censure et renforcer l’effet du textea. La forme du texteb. Un semblant d’éloge (+ironie)c. Un regard d’apparence objectif

2. Un blâme envers le Roi et le régimea. Critique du manque de cohérence du

monarque (+ pauvreté morale)b. Critique de l’abus du pouvoirc. Critique générale de la monarchie

ouverture Dans son roman épistolaire et au long de leur voyage Usbek et Rica s’y prendront par la suite à la critique de la religion et à une satire sociale des français

(cf critique des lois qui punissent le suicide)