LES IDÉES CADEAUX

de la rédaction

DU CÔTÉ DE GIVERNYC’est le livre de rêve pour ceux qui n’osent pas franchir le pas en s’offrant un tirage Fresson au charbon de ce maître de la photographie. Chaque

page de ce livre, qu’on l’insère dans une marie-louise, devient tableau ! Ces images, dont le velouté des textures – leur sensualité – saute à la gueule, qu’elles aient été captées aux États-Unis, en Espagne, au Mexique, à Palermeou dans le jardin de Claude Monet à Giverny, sont chacune un hommage à la famille Fresson, qui les accouche depuis des générations. Sublime !Tirages Fresson, de Bernard Plossu, texte de Jeanne Fouchet-Nahas. Éditions Textuel, 49 euros.

AU BAL DES OISEAUXSi vous ne connaissez pas l’univers poétique du duo espagnol Anna C a b r e r a / A n g e l Albarran, ce livre qui retrace leur voyage onirique en pays vo-

latile, dans une formidable collection consacrée aux oiseaux, est le cadeau

idéal. Un feu d’artifi ce de procédés an-ciens tels que le tirage au platine, au palladium, le cyanotype… se mettent au service d’images mordorées, miroitées qui mettent autant en majesté la poule d’eau que la palombe, le cygne ou le paon. Hypnotisant !Des oiseaux, d’Albarran-Cabrera. Atelier EXB/Éditions Xavier Barral, 35 euros.

GÊNES, ANNÉES 70La photo de couverture, en couleurs pastel, est étonnamment moderne. Elle représente les tra-vestis du ghetto de Gênes, en Italie, photo-

graphiés dans les années 1970 par Lisetta Carmi, avec un regard bien diff érent de celui de Christer Strömholm, place Blanche à Paris. Grâce à un projet de re-cherche curatoriale entrepris par Marta Gili, directrice de l’école de la photo d’Arles, l’œuvre trop longtemps ignorée de cette pianiste rebelle, qui témoignait de la dureté du travail des dockers, de l’internement d’offi ce du poète Ezra Pound, de la communauté des travestis du ghetto de Gênes, est à découvrir d’urgence.Those With a Name to Come, de Lisetta Carmi. Filigranes Éditions/École nationale de la photographie d’Arles, hors-série « Inframince », 25 euros.

ARTS AFRICAINSTrente ans après la création de Revue noire, en 1991, ses fondateurs nous ré-vèlent, dans cet ou-vrage bilingue, ce que fut son rôle dans l’émergence de l’art

africain. Un précieux livre, très bien mis en pages, de pensées, réfl exions, attitudes et souvenirs sur la mode, la littérature, le cinéma, la photographie, le design et la danse…Revue noire, histoire, histoires, de Jean Loup Pivin, Simon Njami, Pascal Martin Saint Leon, Bruno Tilliette. Édition Revue noire, 45 euros.

RETOUR AU PAYS NATALRima Samman, ci-néaste libanaise, a quitté son pays pour Paris en emportant une seule photo, celle de son petit ami. Des décennies plus tard,

elle interroge, d’une façon très ludique, son roman familial et le sens de la trans-mission en rassemblant les images que sa mère lui lègue et en les colorisant à la main. Accompagné d’un beau texte de Sylvain Prudhomme, c’est beau

comme un fi lm égyptien des années 1960…L’amour se porte autour du cou, de Rima Samman. Filigranes Éditions, 27 euros. Avec 12 tirages d’une image originale coloriée et signée, 120 euros.

DE L’ARGENTIQUEOn aurait pu craindre que ce livre soit technique, donc peu accessible. C’est le contraire ! Il est vivant, brûlant, nourri des émo-tions, de la passion de Guillaume Geneste, l’un

des derniers grands tireurs en argentique, créateur du laboratoire la Chambre noire, à Paris. Dans les coulisses de cet artisanat, se lit, se voit son riche partage avec plu-sieurs générations de photographes, parmi ceux que l’on admire le plus. Le Tirage à mains nues, de Guillaume Geneste. Éditions Lamaindonne, 25 euros.

DE LA PAUVRETÉSur la Crête éditions, fondée en 2019 à Nantes par les photographes Jérôme Blin et Gaëtan Chevrier, publie le pre-mier livre du talentueux Pierre Faure, qui subs-

titue, à des statistiques, les visages

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LES IDÉES CADEAUX DE LA RÉDACTION

de la montée de la pauvreté dans notre Hexagone rural et périphérique. Ses images, faites à Chartres-de-Bretagne, grâce à la galerie municipale du Carré d’art, représentent des adolescents qu’il a choisi de mettre très justement en scène dans une nature luxuriante.Les Jours couchés, de Pierre Faure. Sur la Crête éditions, 25 euros.

DE LA GUERRE D’ESPAGNEAprès la valise mexi-caine de Robert Capa, Chim et Gerda Taro, la guerre d’Espagne nous a délivré, en 2018, deux boîtes rouges. À l’in-

verse des trois autres, c’est Campana qui avait choisi de dissimuler ses 5 000 épreuves et négatifs. Proche des anarchistes, fervent catholique et auto-nomiste catalan, il a couvert certaines des exactions commises dans les deux camps et travaillé grâce aux franquistes après la Retirada…La Boîte rouge, d’Antoni Campana, préface de Michel Lefebvre. Éditions du Seuil, 32 euros.

GOURMANDISESCe n’est certes pas le premier ouvrage que Pierre Hermé consacre aux macarons, ces petites douceurs pour-voyeuses de « quelques grammes de bonheur ».

Mais, dans ce nouvel opus, le chef pâtissier y dévoile toutes les astuces (les basiques, la coque, la ganache cho-colat, la crème au beurre, etc.) pour les réussir parfaitement chez soi. On y trouve également 64 nouvelles recettes, inattendues pour certaines, mais aussi des préparations réalisées à base de macarons. Un beau livre pour se régaler en même temps qu’un plai-doyer pour le goût.Infi niment macaron, de Pierre Hermé. Éditions de La Martinière, 39 euros.

GOURMAND ET DURABLEPour Nadia Sammut, cheff e étoilée de l’au-berge la Fenière dans le Luberon, le goût, le durable ne sont pas qu’une vue de l’esprit.

Installée dans sa Provence natale, cette jeune femme a su vaincre les épreuves de la vie, notamment une intolérance à de nombreux aliments. Son histoire est celle d’une résilience personnelle qui lui a permis d’inventer une cuisine, libre de gluten, inclusive et pacifi que. Écrit avec la complicité amicale de Paule Masson, ce livre est une ode au courage, à la liberté, agrémenté de recettes pour manger mieux et bon.Construire un monde au goût meilleur, de Nadia Sammut et Paule Masson. Actes Sud, 36 euros.

Deux livres magistraux de Raymond Depardon, très différents, mais ayant en commun une qualité technique extra-ordinaire, viennent d’être publiés. Ils montrent à quel point ce dernier n’a jamais oublié d’où il venait. Rural, édité par la Fondation Cartier, relate l’exploration en profondeur du monde rural, faite par le photographe équipé de sa chambre, entre 1990 et 2000, alors qu’il fi lmait sa fameuse trilogie Profi ls paysans. Ses images en noir et blanc magnifi quement imprimées racontent la beauté des paysages, la dureté du travail, l’isolement. La chambre a re-cours, elle, à la douceur des teintes chaudes qui, via la lumière, plongent dans l’intimité de la ferme du Garet, où Depardon est né. Lorsqu’il fait ces photos, le temps a passé, le père s’est déjà tué au labeur, la mère pose

près de la toile cirée. Les tirages, à domi-nante ocre, d’une incroyable subtilité, sont détachables de chaque page, comme autant de fragments de mémoire bercés par un texte délicat de Jacques Rancière. M. J.

La Chambre, de Raymond Depardon. Éditions EXB, 120 euros. Rural, de Raymond Depardon. Éditions Fondation Cartier, 45 euros.

Une nouvelle fois, les éditions Textuel, qui viennent de pu-blier l’Histoire mon-diale des femmes photographes, font acte de salut public en éditant, pour

la première fois, les travaux de quelques 51 photographes africains dont les œuvres, au nombre de 300, ont toutes été réalisées au XXIe siècle. Ekow Eshun, commis-saire d’exposition, journaliste et écrivain, a l’avantage d’avoir une vision qui s’oppose à celle, stéréo-typée et occidentalement ethno-centrée, des auteurs habituels de ce type d’ouvrage. Ce panorama d’un pan très dynamique de la photogra-phie contemporaine, qui fait désor-mais l’objet d’un marché, s’empare de l’Afrique comme un territoire géographique, physique, mais aussi psychique. Ces œuvres refl ètent une culture, un état d’esprit : du quoti-dien de villes tentaculaires et de paysages en évolution au poids de l’héritage colonial en passant par les problématiques de genre, de sexua-lité et d’identité. M. J.Africa, XXIe siècle, photographie contemporaine africaine, d’Ekow Eshun. Éditions Textuel, 55 euros.

DEPARDON INTIME

PANORAMA DE LA PHOTOGRAPHIE AFRICAINE

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LES IDÉES CADEAUX DE LA RÉDACTION

avec le tome 2. Mais nous, on attend la version musicale…Vernon Subutex, tome 1, de Luz et Virginie Despentes. Albin Michel, 29,90 euros.

L’EAU COMME UN POISONQuatre cases par page, aucune bulle. Et l’on suit l’eau cachée dans des pipelines parcou-rant le désert, nourris-sant ici et asséchant là, provoquant révoltes et

colonisation. La fi lle est restée sur Terre avec les cœurs purs. Ses parents dirigent le monde, mais de la Lune, à travers leurs larges écrans interposés. Une sombre dystopie sur les inégalités, éclairée par l’usage d’encres aux couleurs franches.Les Jardins de Babylone, de Nicolas Presl. Atrabile, 29 euros.

CARTE POSTALEEn confrontant le do-cumentaire et la fi c-tion, dans une forme éclatée, Maxime Gueugneau et Simon Bournel-Bosson étu-dient l’histoire, la démographie et les

rapports de forces de quatre stations bal-néaires de la Côte d’Azur. En cinq étapes,

EXPLORATION TAOÏSTEQuatre amis comme quatre saisons et quatre directions, avec au centre, à la croisée des chemins,

le sage Song Jiang à qui chacun vient rendre visite pour demander des conseils. Dans cet hommage sublime à la peinture traditionnelle chinoise, Alex Chauvel et Guillaume Trouillard se sont inspirés de la sagesse taoïste pour imaginer un livre-accordéon et mettre en scène l’énigme des huit trigrammes, ces concepts fondamentaux du tao au même titre que le yin et yang. Un jeu de contem-plation pour méditer dans tous les sens et trouver la voie.Les Quatre Détours de Song Jiang, d’Alex Chauvel et Guillaume Trouillard. Éditions de la Cerise, 30 euros.

LE PROCÈS COCTEAUPoète et cinéaste, ar-tiste touche-à-tout, passionné et mondain, Jean Cocteau (1889-1963) avait toutes les ambivalences de l’en-fant terrible, les exu-

bérances d’un homme-spectacle. Sous couvert de proposer une biographie, Laureline Mattiussi avec François Rivière ont choisi d’instruire le procès du créa-teur en empruntant la scène au Testament d’Orphée pour imaginer un ballet gra-phique en noir et blanc, où le trivial rencontre le sublime. De l’adulte à l’en-fant, Cocteau se révèle, dans la perspec-tive de son temps, en happening permanent.Cocteau, l’enfant terrible, de Laureline Mattiussi et François Rivière. Casterman, 24 euros.

IMPRESSIONS AU SOLEIL LEVANTUn crabe en sachet, un catalogue de ki-monos, du saké à foi-son : Florent Chavouet croque le quotidien du Japon en lui greff ant des haikus maison.

Dans ce carnet d’impressions sur papier à grain, Florent Chavouet gratte l’in-congru, le détail poétique, l’inattendu au coin de la rue. Depuis Tokyo sanpo,

paru en 2009, ses coups de crayon se font moins ronds, plus denses, plus al-lusifs aussi. Certains paysages bluff ants ressemblent à des photographies mirages…Touiller le miso, de Florent Chavouet. Picquier, 20 euros.

MAQUETTE CHORALEAprès son cultis-sime Jimmy Cor-rigan, Chris Ware s’attache à de nouveaux por-

traits de solitaires, plombés par leur enfance et la violence des adultes, perdus dans un décor de dessins au cordeau, aussi précis qu’un plan d’architecture. Pour développer son récit choral, le créateur invente le dessin situé : son style évolue en fonction de l’âge des prota-gonistes. Magistral.Rusty Brown, de Chris Ware. Delcourt, 49,95 euros.

LA ROUGE DÉPRESSIONUn roman graphique qui respecte le texte intégral de John Steinbeck mais y ad-joint l’univers peint de Rebecca Dautre-

mer, très personnel. Dans un camaïeu rouge terre rouge sang, un ping-pong entre fausses publicités, photos d’époque (Dorothea Lange, bien sûr) et interpré-tation, l’autrice traduit visuellement le périple californien de ces deux saison-niers pendant la Grande Dépression. Des souris et des hommes, de John Steinbeck, illustré par Rebecca Dautremer. Tishina, 37 euros.

ODYSSÉE D’UN NAUFRAGELe roman claque de Virginie Despentes version BD… Luz a la main heureuse et le trait fertile. Une vraie transformation gra-phique en écho à la

musique qui traverse cette odyssée d’un naufrage. Celle de Vernon, disquaire à l’ancienne, cinquantenaire, amoureux du son et des drogues, hors compétition sociale. Fin du voyage l’an prochain

drôles et passionnantes, ils décortiquent l’envers du décor de la Grande-Motte, des Saintes-Maries-de-la Mer, de Fos-sur-Mer, de Port Grimaud et de Menton.Azur, de Maxime Gueugneau et Simon Bournel-Bosson. Kiblind éditions, 26 euros.

PARADIS NOCIFSAprès la migration antillaise, l’autrice Jessica Oublié s’inté-resse au chlordécone et à ses conséquences sanitaires en Guade-loupe et en Marti-nique. Avec Tropiques

toxiques, elle signe une bande dessinée documentaire en forme d’enquête. Elle se met en scène dans un making of de ses rencontres, investigations qui aident à comprendre comment ce pesticide nocif a pu être utilisé aussi longtemps, alors qu’il était interdit depuis des dé-cennies en Métropole.Tropiques toxiques : le scandale du chlordécone, de Jessica Oublié, Nicola Gobbi, Kathrine Avraam, Vinciane Lebrun. Les escales-Steinkis, collection « Terroirs du monde », 22 euros.

FAMILLE RUSSEDes yeux de sa grand-mère de 94 ans, Va-lentina Sourvilo, l’autrice et dessina-trice Olga Lavrentieva raconte en neuf cha-pitres saisissants l’his-toire de sa famille. De

l’exécution de son père au siège de Le-ningrad, elle livre le récit d’une vie tra-versée par des trahisons et des soutiens inattendus. Le noir et blanc est splendide, le dessin quasi expressionniste et le trai-tement graphique d’une réjouissante variété.Sourvilo, d’Olga Lavrentieva, traduit du russe par Polina Petrouchina. Actes Sud BD, 28 euros.

Commencé à être pu-blié en 1982, avant la fi n de la dictature mi-litaire argentine, Per-ramus est enfi n réédité en un seul volume, et ses 376 planches res-taurées. Le crayon pour seule arme, Alberto Breccia et Juan Sastu-rain y relataient en une fable grotesque leur pays et la quête de Per-ramus pour retrouver son identité, après que ce lâche com-battant a abandonné ses frères et sœurs d’armes. Pour survivre, le traître a voulu l’oubli, avalé par la putain Rita. Mais ni l’oubli ni la mémoire ne sont innocents. Sans nom, le voici aff ublé

d’aventuriers rescapés ou renégats, prisonnier de son destin, cher-chant à protéger les dernières âmes de la ville. Sans elles, la cité va disparaître, comme son peuple aveugle, pliant sans broncher sous le joug des uni-formes à têtes de mort. Le dessin est dur, réa-lisé au lavis avec mille touches de gris. Les

personnages se fondent dans un décor expressionniste, où l’on distingue dif-fi cilement du papier déchiré, de l’encre jetée, des photos. Nécessaire. K. J.Perramus, d’Alberto Breccia et Juan Sasturain. Futuropolis, 480 pages, 45 euros.

FABLE D’UNE DICTATURE

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LES IDÉES CADEAUX DE LA RÉDACTION

J EEJ

Dans imagier, il y a image. Mais aussi magie. Cet Imagier du vivant est un livre magique aux belles et grandes di-mensions, un livre d’art où chaque planche est un tableau, le portrait d’un animal, d’un fruit, d’une fl eur. Le trait hy-perréaliste de Martin Jarrie, qui s’autorise quelques fantaisies, traque le moindre détail, de l’écorce d’un citron, de la peau ve-louté d’un abricot, des pétales d’un œillet, des fanes du radis, de la coquille de l’escargot, les plumes brillantes du coq, les graines des petits pois qu’on a

envie de croquer, de tou-cher… L’artiste joue sur des palettes de couleurs et de matières, sur des aplats mats et affi rmés. Chaque page s’ouvre sur des planches simples ou doubles. Chacune d’elle est un voyage au pays lointain des jardins po-tagers d’antan. Les fonds évoquent les murs aux peintures un brin déla-vées des vieilles maisons

et mettent en relief chaque dessin. À feuilleter en famille. M.-J. S.Imagier du vivant, de Martin Jarrie. Éditions Seuil Jeunesse, 15,50 euros. Tous âges.

PORTRAITS GRANDEUR NATURE

NOËL ARCTIQUEUne histoire pour tout-petits, pour ceux qui rêvent encore du père Noël. Si l’histoire de Pinpin le petit pingouin s’inscrit dans la tradition

des contes qui fi nissent bien, c’est la qua-lité des illustrations qu’il faut ici saluer.Le Noël de Pinpin, de He Zhihong. Éditions Seuil Jeunesse, 13,90 euros. Dès 2 ans.

HISTOIRES EN BOÎTEDans un joli coff ret, un livre-accordéon sans paroles avec des tas de petits personnages et ob-jets pour une his-toire décousue et farfelue à inventer. Et des cartes illus-trées cartonnées aux mêmes dimen-sions, où l’on re-trouve certaines

scènes du livre. Un objet pour construire, déconstruire des scènes à l’infi ni.Une folle journée, d’Anne-Hélène Dubray. L’Agrume, 18 euros. Dès 3 ans.

DES JOURS ET DES NUITS…Quand on vit la nuit, on ne connaît pas les lumières, les cou-leurs du jour. On connaît la lune et

les étoiles mais on ignore à quoi peuvent bien servir les lunettes de soleil. Une nuit, Houbi le petit hibou rencontre un jeune animal perdu. Pour le ramener chez lui, il faudra attendre le lever du soleil. Hibou découvrira alors des paysages ensoleillés et des explosions de couleurs.Houbi, de C. Verluca, J. Hirsinger et C. Collette. L’Agrume, 14,50 euros. Dès 4 ans.

CHARIVARI AU MUSÉEQu’arrive-t-il aux tableaux ? Les tournesols de Van Gogh sont fanés, les champs de l’Angélus de

Millet jonchés de détritus, les nymphéas de Monet recouverts de bouteilles en plastique, les Tahitiennes de Gauguin noyées sous la montée des eaux… En pastichant des œuvres universelles, l’auteur alerte sur l’état du monde, sans jamais culpabiliser, plutôt comme une prise de conscience.Quel tableau !, de Julien Couty. Éditions du Rouergue, 15 euros. Dès 6 ans.

J’AI FAIT UN RÊVE…Murdo le petit yéti existe bel et bien. Enfin presque. Qu’importe, il adore les histoires, et la plupart com-mencent par un « J’ai toujours

rêvé » de me cacher dans une chaussure, de manger un sandwich « à tout », de construire un pont entre le jour et la nuit… Un récit bien troussé, des dessins aux traits et aux couleurs bien trempés, Murdo a de l’imagination à revendre.Murdo, le livre des rêves impossibles, d’Alex Cousseau et Éva Offredo. Éditions Seuil Jeunesse, 14,50 euros. Dès 4 ans.

VOUS AVEZ DIT PANGOLIN…Les éditions Rue du monde inaugurent une nouvelle col-lection, « Tous les futurs sont dans la nature », avec un

titre totalement dans l’actualité : Le pan-golin n’y est pour rien. Cet ouvrage fort bien illustré raconte l’histoire de cet étrange animal aux écailles appréciées dans certains pays asiatiques et africains. Le pangolin, plus que l’éléphant, le rhino-

céros ou le tigre, est menacé tant il est l’objet d’un trafi c aux grandes ramifi ca-tions. Son seul prédateur, l’homme, avec le commerce, la déforestation… Un album truff é d’infos, comme une claque aux intox et rumeurs en tous genres, pour apprenti citoyen.Le pangolin n’y est pour rien, de Laurana Serres-Giardi et Nathalie Dieterlé. Rue du monde, 16,50 euros. Dès 9 ans.

DES CHIFFRES ET DES LETTRESUn abécédaire qui fait la ronde autour d’une tarte aux pommes que l’on brûle à la lettre B ou que l’on poivre à la lettre P. Des chiff res en vrac qui se cachent

dans les décors… Dans ces deux livres écrits à la fi n des années 1970, désormais réédités, on retrouve intact l’univers fantaisiste et poétique d’Agnès Rosenstiehl. Ses enfants respirent la joie et l’irrévérence. Il souffl e toujours un parfum de liberté chez ses héros où les fi lles mènent et impulsent toujours la cadence. Drôle d’alphabet et Chiffres en friche, d’Agnès Rosenstiehl. La Ville brûle, 18 euros. Dès 6 ans.

CONTES ÉTERNELSUn tour du monde en douze contes illustrés par de jeunes talents très doués. Des his-toires venues d’Aus-tralie, de Scandinavie,

du Tchad, d’Allemagne à raconter à voix haute, chaque soir pour s’endormir et voyager au pays des rêves.Histoires du monde entier. Flammarion Jeunesse, coll. « Père Castor », 20 euros. Dès 3 ans.

RECETTES GOURMANDESMusicien et fi n gastro-nome, Ziryâb vécut à Bagdad au XIe siècle avant de s’installer à Cordoue. On lui doit des recettes de cuisine gourmandes et cro-quantes qui mélangent

ingrédients orientaux et produits anda-lous. Des recettes à réaliser et déguster en famille.Le Petit Ziryâb, de Farouk Mardam-Bey et Julie Guillem. Actes Sud Junior, 18 euros. Dès 9 ans.

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LES IDÉES CADEAUX DE LA RÉDACTION

HOLLYWOOD EN LIBERTÉAvant que le purita-nisme ne s’abatte sur les studios, via le fa-meux code Hays, un vent de liberté et d’amoralité a souffl é

outre-Atlantique, pendant cinq ans (1929-1934) sur le cinéma américain. Ce coff ret en donne un bel aperçu, avec des titres comme Blonde Crazy, Baby Face ou la Belle de Saïgon.Coffret Forbidden Hollywood, 10 DVD. Warner, 49,99 euros.

PLEINS POUVOIRSSérie de fantasy créée par David Benioff et D. B. Weiss d’après le Trône de fer de George R. R. Martin, Game of Thrones est devenu au fi l de ses huit saisons un

phénomène mondial. Impossible à résumer brièvement, elle repose sur la menace croissante de créature mythique et la quête du trône de fer dans un continent imagi-naire. Très bien réalisée, cette série s’est donné les moyens de son ambition.

romantique, dans un Paris de rêve, porté par la délicieuse Audrey Hepburn et le ténébreux Gary Cooper. Même vos ados allergiques au noir et blanc vont succomber !Coffret Ariane, DVD + Blu-ray + livre. Carlotta, 49,99 euros.

TOUT HITCHCOCKSi vous ne savez pas quoi faire pendant vos vacances, les pistes de ski étant fermées, voici une idée : dérouler, au rythme d’un fi lm par jour, la carrière du

maître du suspense, Alfred Hitchcock, de sa de L’homme qui en savait trop (1934), jusqu’au Complot de famille, de 1976. Pas les deux meilleurs, mais au milieu, une palanquée de chefs-d’œuvre !Coffret Alfred Hitchcock, 20 DVD. Universal, 69,99 euros.

FANTASTIQUE BURTONBeetle Juice, Batman, Charlie et la chocolaterie, Pee-Wee’s Big Adven-ture, Mars Attacks, Dark Shadows ou les Noces funèbres fi gurent dans ce

coff ret de neuf fi lms de Tim Burton. Le cinéaste a réussi à séduire le grand public et les cinéphiles exigeants avec une œuvre singulière et très personnelle, retravaillant son imaginaire d’adolescent solitaire et tourmenté. Souvent drôle, incisif, il illumine la noirceur d’un monde où les monstres de l’enfance ne sont jamais très loin.Coffret Tim Burton, 9 fi lms. Warner, DVD 39,99 euros, Blu-ray 59,99 euros.

CLASSIQUE KUBRICKCinéaste minutieux, voire maniaque, Stanley Kubrick n’a pas ménagé la pa-tience de ses fans. En quarante-quatre

ans de carrière, il n’a réalisé que douze longs métrages, dont la plu-part sont devenus des classiques. Ce coff ret permet d’en (re)décou-vrir huit : Orange mé-canique, Shining, Eyes

Wide Shut, Docteur Folamour, 2001, l’Odyssée de l’espace, Lolita, Full Metal Jacket et Barry Lyndon.Coffret Stanley Kubrick. Warner, DVD 59,99 euros, Blu-ray 89,99 euros.

BALTIMORE CONFIDENTIELSouvent classée parmi les meilleures séries de l’histoire, The Wire (Sur écoute) ne faillit pas à sa réputation. Ce qui lui vaut d’être étudiée

à l’université. Avec Omar, Bubbles et tous ses personnages fracturés par un quotidien violent, la série créée par David Simon et Ed Burns livre en cinq saisons un portrait quasi documentaire de Bal-timore à travers l’éducation, ses chantiers navals, ses politiciens et sa presse.The Wire, de David Simon et Ed Burns. Warner, DVD 59,99 euros, Blu-ray 69,99 euros.

HOLLYWOOD REBELLEThèmes sombres, mais profonds, acteurs au sommet de leur art… Le cinéma américain des années 1970 connaît un renouveau spectaculaire,

illustré ici par quatre fi lms majeurs : le Lau-réat, avec Dustin Hoff man ; Serpico, avec Al Pacino ; les Trois Jours du Condor, avec Robert Redford ; Voyage au bout de l’enfer, avec Robert de Niro. Que des incontour-nables, à prix doux.Coffret Nouvel Hollywood, 4 DVD. Studio Canal, 29,99 euros.

Intégrale Game of Thrones, de David Benioff et D. B Weiss. Warner, DVD 99,99 euros, Blu-ray 119,99 euros, 4K UHD 249,99 euros.

TOUT TAVERNIERLe meilleur de la fi lmo-graphie de ce très fin connaisseur du cinéma américain, qui a donné ses plus beaux rôles à Philippe Noiret, de

l’Horloger de Saint-Paul à la Vie et rien d’autre, en passant par l’incorrect Coup de torchon. Sans Noiret, mais d’une certaine actualité, il faut revoir L.627, sur le quo-tidien d’une brigade des stups. Des fl ics humains et attachants, c’est possible…Coffret Bertrand Tavernier, 9 DVD. Studio Canal, 39,99 euros.

COMÉDIES ROMANTIQUESAvant Certains l’aiment chaud ou Irma la Douce, Billy Wilder et son scé-nariste I. A. L.Diamond tapent juste avec ce petit bijou de comédie

Grand acteur et cinéaste états-unien, Clint Eastwood est parfois assimilé à la frange la plus réactionnaire de son pays. La faute no-tamment à une lecture uni-latérale de son Inspecteur Harry. C’est un peu court pour résumer une carrière qui depuis 1958 ne cesse d’interroger l’Amérique et ses mythes, le cinéma et ses genres. Il a revigoré le western, magnifi é le mélo, tonifi é le thriller. Et si tous ses fi lms ne sont pas des chefs-d’œuvre, rares sont les acteurs et les cinéastes à pouvoir

s’enorgueillir d’un parcours aussi colossal. Il faut voir et revoir Breezy, sa vision em-pathique sur la génération hippie, son diptyque sur la bataille d’Iwo Jima, sa gé-niale prestation en soldat yankee dans les Proies, de Don Siegel. La liste est loin d’être exhaustive, contrai-rement de ce coffret qui

réunit les 63 fi lms où il est crédité comme acteur ou réalisateur. M. M.Coffret Eastwood, 66 disques Blu-ray et DVD, livret, cinq affi ches, cinq cartes. Warner, 299,99 euros.

TOTAL EASTWOOD

l’Humanité Mardi 8 décembre 2020VI

LES IDÉES CADEAUX DE LA RÉDACTION

EUMVARIÉTÉ INTERNATIONALE

ÉCLAIREUSESCe livre brocarde les sté-réotypes et rend justice à 140 héroïnes du rock, chanteuses, instrumen-tistes, auteures, composi-trices, essentiellement

d’Amérique, et aussi d’Europe. Des éclai-reuses (les blueswomen Ma Rainey et Sister Rosetta Tharpe) aux artistes actuelles, en passant par un vaste panorama d’innova-trices, PJ Harvey, Tina Turner, Nico, Nina Hagen, Catherine Ringer ou la mythique insoumise Catherine Ribeiro. Édifi ant.Girls Rock, de Sophie Rosemont,Éditions Nil, 339 pages, 20 euros.

JAZZPRÉCIEUX CHET BAKEREn 1987, le réalisateur et photographe Bertrand Fèvre fi lma Chet Baker,

qui interprétait en studio le standard I’m a Fool to Want You. Et immortalisa le trompettiste chanteur américain qui allait mourir peu après. En 2020, il narre la session dans un livre, illustré de pho-tos en noir et blanc. En bonus, deux courts métrages de Fèvre : Chet’s Ro-mance (césar du court-métrage docu-mentaire) et Chet by Claxton, qui donne la parole au fameux photographe William Claxton. Cerise sur le gâteau, un vinyle 45 tours inédit. On y entend, outre un entretien avec Chet, une prise alterna-tive du standard par le prince du cool. Une merveille multimédia parrainée

par le précieux mensuel français Jazz Magazine.My Romance with Chet, livre + DVD + vinyle 45 tours. Jazz & Cie, 30 euros.

DIBANGO SOUS HAUTE FUSIONSynthèse des volumes 1 et 2 de Négropolitaines (1989 et 1992), produits

sous la houlette de l’historique manager africain André Gnimagnon, ce CD illustre la subtilité et l’autorité du grand chef, en matière de fusion entre legs africain, jazz et autres éléments afro-américains, mijotés selon sa propre recette. Avec la connivence des plus fi ns planteurs de groove africains (Justin Bowen, les frères Sabal-Lecco, André Manga, Etienne Mbappé…), décisifs dans l’essor d’une musique africaine ré-solument moderne, le géant « afropéen » combine compositions et adaptations de standards, dont Pata Pata (popularisé par Miriam Makeba) et Indépendance Cha Cha (de Joseph Kabasele).Négropolitaines, CD. Frémeaux & Ass./Socadisc, 20 euros.

OVNI, JAZZInsolite, à la croisée du jazz, de l’improvisation et de l’opéra contem-porain (livret d’Antoine

Cegarra), « empreint de philosophie chinoise et d’inquiétudes occidentales », précise la saxophoniste, vocaliste, compositrice et leader, ce véritable ovni (pour reprendre le nom du label qui l’a produit) enrôle six têtes chercheuses de l’expérimentation – Sylvaine Hélary, Théo Ceccaldi, Lynn Cassiers… Une œuvre fascinante.La Vapeur au-dessus du riz, d’Alexandra Grimal et Antoine Cegarra, double CD. Ovni/Orkhêstra.

Pour les cinquante ans de l’album American Beauty, ce coff ret (en édition limi-tée), produit par David Le-mieux, procure en premier lieu une version remaste-risée de l’emblématique disque de rock psychédé-lique. Il comprend un généreux bonus : deux volumes du concert inédit (et recherché) que donna le groupe cali-fornien, le 18 février 1971, au Capitol Theatre de Port Chester, dans l’État de New York. The Grateful Dead intègre des éléments de jazz (volontiers mo-daux), du blues, de la country (dont son

rejeton bluegrass) et, sur-tout, le sel de l’improvisa-tion, dont témoignent, en concert, de bouillantes envolées instrumentales, déployées en particulier par Jerry Garcia, guitariste, compositeur et leader. La

mort de ce dernier, en 1995, provoqua la dissolution de la formation. Le livret de 20 pages inclut des photos et un texte en anglais du spécialiste David Browne : un travail éditorial appréciable. FA. C.American Beauty – Deluxe50th Anniversary, coffret 3 CD Deluxe. Rhino/Warner.

TOTALEMENT PSYCHÉDÉLIQUE

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Mardi 8 décembre 2020 l’Humanité VII

LES IDÉES CADEAUX DE LA RÉDACTION

Emporté dans l’espace par les cosmonautes de la sta-tion Mir, l’album live des Pink Floyd Delicate Sound of Thunder (1988), produit par le guitariste chanteur David Gilmour, s’est vendu à des millions d’exem-plaires. Remixé à l’occasion de ce cof-fret, il préserve une dimension sonore galactique et une saisissante intensité sensorielle. Le double LP originel a été minutieusement remasterisé. La cap-tation présentée dans le DVD, qui avait été eff ectuée lors de quatre soirées en août 1988 au Nassau Coliseum (État de

New York), a également fait l’objet d’une restaura-tion et a été remontée. De la belle ouvrage. Le nombre de titres en bonus varie selon les supports : cinq pour le Blu-ray et le DVD, huit pour le double CD et

neuf pour le triple vinyle. Un livret de 24 pages complète l’ensemble. L’album et le fi lm, nommés aux grammy awards, font revivre le groupe phare du rock progressif, alors au zénith de son in-ventivité. FA. C.Delicate Sound of Thunder, DVD, Blu-ray, triple vinyle ou double CD. Warner.

INTERGALACTIQUE

CHANSONGRÉCO L’ÉTERNELLEUn somptueux collier de classiques, Si tu t’imagines, les Feuilles

mortes, Chanson pour l’Auvergnat… Et des titres moins connus à (re)découvrir, tels la Rue des Blanc-Manteaux (de Sartre/Kosma), Ça va (le diable) (Brel) et Java partout (Ferré). Avec la muse mutine, on se promène à travers des auteurs et compositeurs majeurs du XXe siècle, comme Queneau, Aznavour, Sagan, et même Mauriac et Desnos.La Muse de Saint-Germain 1950-1957, coffret 2 CD. Frémeaux & Ass.

HIP-HOPUN DIAMANT DE GAËL FAYELa musique chaloupe ou se fait oppressante de gravité, selon les plages.

Le rappeur, chanteur, compositeur et auteur franco-rwandais signe l’album de la maturité. Des mots d’une beauté âpre, suff ocante, à l’instar de Seuls et vaincus, où il slame sur une implacable ode à la tolérance écrite par Christiane Taubira et convoque la voix charismatique de Mélissa Laveaux. Avec ce deuxième

disque, Gaël Faye a ciselé un diamant tranchant, tendre et irradiant.CD Lundi méchant Excuse my French/Believe.

BLACK POWERSous-titré L’avènement de la pop culture noire amé-ricaine et préfacé par Nile Rodgers, ce livre rend compte de la richesse du

mouvement Black Power, des années 1950 au Black Lives Matter. Entretiens avec l’essayiste Rashida K. Braggs et le pho-tographe Jamel Shabazz, portraits, chro-niques de disques, livres, fi lms… Sont évoquées des fi gures disparues – Nina Simone – et des voix actuelles, Kery James, Raoul Peck…Black Power, de Sophie Rosemont.GM Éditions, 192 pages, 29 euros.

INSURRECTIONL’insurgée rappeuse Casey s’allie à la guitare et à la basse de Marc Sens, aux machines de Manusound

et à la batterie de Sonny Troupé. Elle balance comme une grenade son fl ow écarlate et son verbe courroucé, sur un cocktail de hip-hop, rock et électro. Stances contre l’ordre dominant, déclaration d’amour à la diaspora, célébration des racines noires du rock, défl agration sonique pour dire le fracas du monde. Un disque foudroyant.Gangrène, Austang, CD. Aparté.

Bravo au label Aztec de présenter la fertilité artistique antillaise, à travers deux coff rets « Essen-tiels ». Chacun des 70 titres dardent notre corps et notre cœur de leurs rythmes et mé-lodies. À côté des étoiles (Ma-lavoi, Dédé Saint-Prix, Tanya Saint-Val, Admiral T, le pianiste Mario Canonge…), fl amboie la nouvelle scène – Jessye Belleval, Victor O, Valérie Louri… L’anthologie Martinique les essentiels accueille les chanteuses Marijosé Alie, Jann Beaudry, le big band créole Mizikopéyi…Dans le coff ret consacré à la Guadeloupe, mention spéciale à Fred Deshayes, fondateur et chanteur de Soft, groupe fer de lance d’un renouveau musical ca-ribéen. Biguine, pop créole, R’n’B, dance hall, chouval bwa, gwokanous enchantent. Eh bien, dansons maintenant ! FA. C.Les Essentiels Guadeloupe et Martinique, 2 coffrets Aztec Musique/Pias, chacun, 4 CD, 20 euros.

MARTINIQUE, GUADELOUPE ESSENTIELSDeux nouveaux doubles vi-nyles, publiés dans l’exem-plaire collection initiée par Radio France (« la Disco-thèque idéale »), enjambent allègrement décennies et variantes stylistiques. Le volume FIP Reggae voyage à travers la Jamaïque (les bien nommés The Pioneers, Stephen Marley, l’exaltant expérimentateur Lee « Scratch » Perry…), l’Afrique (dont le Sierra Leone’s Refugee All Star et le Ni-gérian Femi Kuti) et d’autres contrées, comme le Brésil, avec Flavia Coelho. Du côté des reines, citons Annetta Jackson, Soom T et Jah9. Le double LP FIP Blues

réunit un bouquet denotes bleues dispensées par les défricheurs du genre, Muddy Waters, Howlin’ Wolf, Taj Mahal… Il convie aussi le phénix du blues moderne Lucky Peterson (mort en mai), le fougueux Popa Chubby ou encore la magistrale Leyla McCalla et son ju-bilatoire Capitalist Bues.

L’alliance entre États-Unis et Mali est incarnée par Mighty Mo Rodgers avec Baba Sissoko, et Eric Bibb avec Habib Koité. Un régal. FA. C.FIP Reggae et FIP Blues, « la Discothèque idéale de FIP », 2 doubles LP. Wagram.

LA DISCOTHÈQUE IDÉALE DE FIP

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Howlin’ Wolf.

Jessye Belleval.

l’Humanité Mardi 8 décembre 2020VIII

LES IDÉES CADEAUX DE LA RÉDACTION

OOVet les mécaniques de jeu réglées comme du papier à musique.Ori and the Will of the Wisps. Moons Studio/Microsoft. PC, Switch, Xbox One et Series. 30 euros.

LE MARSUPIAL FOUCrash Bandicoot 3 était sorti en 1998. Il aura fallu attendre vingt-deux ans pour que débarque un

nouvel épisode canonique en forme d’hommage à la série, qui plaira à tous les âges. C’est fun, barré, coloré, pétaradant, loufoque, avec des ni-veaux aux quatre coins du globe, cinq personnages à incarner, des caisses à briser et des contre-la-montre haletants.Crash Bandicoot 4. Toys for Bob/Activision. PS4 et Xbox One. 40 euros.

sur notre planète et se retrouvent fort coincés au milieu d’un simple jardin. Leur audace, leur sens de la débrouille et leu r s p et ite s graines qui font pousser des légions

de fl eurs sur pattes à leurs ordres rendent l’épopée adorable.Pikmin 3 Deluxe. Nintendo. Switch. 60 euros.

L’ESPRIT SYLVESTREOri est une toute petite et magnifi que créature diaphane, perdue au milieu d’une forêt épineuse et endormie. Animée par l’esprit des bois,

elle va redonner vie et éclat aux futaies corrompues à travers une danse rythmée et féerique. La direction artistique de ce très beau jeu de plateforme est à tomber,

VIS MA VIE DE VIKINGQue la neige de Norvège est lourde ! Que ses eaux sont froides ! Eivor, cheff e guerrière viking, prend le cap de la douce Angleterre,

contrée fertile aux lumières chaleu-reuses. Elle y attaquera des monastères, fondera une colonie, fera tomber des rois de Mercie ou d’ailleurs, et dénichera des trésors dans les ruines romaines. L’un des tout meilleurs épisodes de la série, plein de belles rivières à remonter en drakkar.Assassin’s Creed Valhalla. Ubisoft. PC, PS4 et 5, Xbox One et Series. 60 euros.

MI-HOMME, MI-ROBOTSi vous avez devant vous une œuvre pleine de néons, d’être humains ta-toués, piercés, coif-fés à l’iroquoise et modifi és à coup de

prothèses en plastique et en métal afi n de survivre dans un monde sans conces-sion, c’est que vous êtes dans un univers cyberpunk. Entre multinationales scélérates et mafi as toutes-puissantes, entre tueurs à gages et hackers drogués, Cyberpunk 2077 passionne par son am-biance et son scénario retors.Cyberpunk 2077. CD Projekt/Bandai Namco. PC, PS4 et 5, Xbox One et Series. 70 euros.

L’ODYSSÉE MICROSCOPIQUEShigeru Miyamoto, génial inventeur de Mario et Zelda, est aussi celui de… Pikmin ! Ou l’histoire de minuscules explorateurs spatiaux qui débarquent

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« POURQUOI J’ÉCRIS » : UN TEXTE INÉDIT DE 1959

Cinquante ans après sa disparition,ELSA TRIOLET

reste effacée par la figure écrasante de

Louis Aragon. Première femme prix Goncourt,

elle est l’auteure d’une œuvre littéraire

considérable.

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UN HORS-SÉRIE EXCEPTIONNEL DE 124 PAGESELSA TRIOLET, 1896-1970À la découverte d’une célèbre inconnue. Elle fut renvoyée au rang de muse de son époux Louis Aragon. Mais qui fut l’écrivaine Elsa Triolet, née en Russie, première femme à obtenir le prix Goncourt ? Qui fut la Résistante, qui fut cette grande intellectuelle de l’après-guerre ? Cinquante ans après sa mort, l’Humanité lui rend hommage.

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SÉLECTIONS RÉALISÉES PARBEAUX LIVRES MAGALI JAUFFRET ET ALEXANDRA CHAIGNON BD LUCIE SERVIN, KAREENE JANSELME

ET MICHAËL MÉLINARD JEUNESSE MARIE-JOSÉE SIRACH DVD MICHAËL MÉLINARD ET ALEXANDRE FACHE

MUSIQUE FARA C. JEUX VIDÉO AURÉLIEN SOUCHEYRE

Le plus beau jeu du moment est aussi… l’un des plus diffi ciles jamais réalisés. Demon’s Souls a donné naissance à la série des Dark Souls, encensée par les joueurs avides de challenge. Sorti en 2009 sur PS3, il revient cette année grâce à un remake rutilant sur PS5, et s’impose comme le jeu le plus sublime de la toute nouvelle génération de consoles. Prudence toutefois ! Demon’s Souls n’est pas à mettre entre toutes les mains. Sous une lourde armure, le joueur y traverse un univers gothique d’une noirceur absolue. Il avance de donjons abattus en douves putrides, au milieu d’un bestiaire cauchemardesque. À la fois mélancolique et impressionnant grâce à une direction artistique et une technique sidérantes, ce jeu est surtout une ode à l’eff ort. On passe son temps à mourir, et à apprendre de ses échecs pour progresser, encore et toujours, à la recherche du geste parfait et de la petite lumière au bout du tunnel. A. S.Demon’s Souls. Bluepoint Games/Sony. PS5. 80 euros.

LE CHEVALIER OPINIÂTRE