Les héros en quête d'aventures

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5 10 Étude de la langue Leçon et exercices 11 1 Relevez, dans cette couverture de bande dessinée, deux éléments caractéristiques de l’aventure. 2 a. Selon vous, que regardent ces personnages ? b. Quels détails vous permettent de répondre ? 3 À quel univers renvoient les dessins symétriques qui entourent le titre de cette bande dessinée ? 4 À quelle époque situez-vous cette histoire ? Justifiez votre réponse. Rosinski et Sente, Thorgal, « Moi, Jolan », tome 30, Le Lombard, 2007. 1800 1900 Jack London 1876-1916 Robert Louis Stevenson 1850-1894 J.-M. G. Le Clézio né en 1940 Les auteurs des récits d’aventures Lire et s’exprimer 1 Le désir d’aventures Mondo et autres histoires, J.-M. G. Le Clézio 12 2 Face au danger Étude de l’image L’Île au trésor, Robert Louis Stevenson 14 3 Des rebondissements Oral palpitants L’Île au trésor, Robert Louis Stevenson 16 4 Un dénouement heureux L’Appel de la forêt, Jack London 18 Parcours d’œuvre Texte intégral intégrale Construire un feu, Jack London 20 Histoire des arts Aventuriers au cinéma 28 Zoom Le film d’aventures Bilan Le récit d’aventures 30 Propositions de lecture À l’aventure ! 31 Méthode Lire une œuvre intégrale 32 Lexique La narration 33 Écriture Imaginer des récits d’aventures 34 Évaluation L’Appel de la forêt, Jack London 37 1 10 Quelles sont les étapes du récit d’aventures ? D ES HÉROS EN QUÊTE D’AVENTURES 1. Révisions : phrase simple et phrase complexe 232 2. La phrase complexe : distinguer propositions coordonnées et propositions juxtaposées 233 3. Les conjonctions de coordination 234 13. Révisions : le nom et le groupe nominal 254 14. Révisions : les pronoms personnels, possessifs et démonstratifs 256 25. Révisions : conjuguer les temps simples de l’indicatif 288 Étude de la langue Leçon et exercices

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Étude de la langueLeçon et exercices

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1 Relevez, dans cette couverture de bande dessinée, deux éléments caractéristiques de l’aventure.

2 a. Selon vous, que regardent ces personnages ? b. Quels détails vous permettent de répondre ?

3 À quel univers renvoient les dessins symétriques qui entourent le titre de cette bande dessinée ?

4 À quelle époque situez-vous cette histoire ? Justifi ez votre réponse.

Rosinski et Sente, Thorgal, « Moi, Jolan », tome 30, Le Lombard, 2007.1800 1900

Jack London

1876-1916

Robert Louis

Stevenson1850-1894

J.-M. G.Le Clézioné en 1940

Les auteurs des récits d’aventures

Lire et s’exprimer

1 Le désir d’aventuresMondo et autres histoires,

J.-M. G. Le Clézio 12

2 Face au danger Étude de l’image

L’Île au trésor, Robert Louis Stevenson 14

3 Des rebondissements Oral

palpitantsL’Île au trésor, Robert Louis Stevenson 16

4 Un dénouement heureuxL’Appel de la forêt, Jack London 18

Parcours d’œuvre Texte intégral

intégraleConstruire un feu, Jack London 20

Histoire des artsAventuriers au cinéma 28

Zoom Le fi lm d’aventures

BilanLe récit d’aventures 30

Propositions de lecture À l’aventure ! 31

MéthodeLire une œuvre intégrale 32

LexiqueLa narration 33

ÉcritureImaginer des récits d’aventures 34

ÉvaluationL’Appel de la forêt, Jack London 37

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■ Quelles sont les étapes du récit d’aventures ?

D ES HÉROS EN QUÊTE D’AVENTURES

1. Révisions : phrase simple et phrase complexe 232

2. La phrase complexe : distinguerpropositions coordonnées et propositions juxtaposées 233

3. Les conjonctions de coordination 234

13. Révisions : le nom et le groupe nominal 254

14. Révisions : les pronoms personnels, possessifs et démonstratifs 256

25. Révisions : conjuguer les temps simples de l’indicatif 288

Étude de la langueLeçon et exercices

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Lire ets’exprimer

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13DES HÉROS EN QUÊTE D’AVENTURES

Le héros du récit d’aventures

Le récit d’aventures met souvent en scène un héros jeune, auquel le lecteur peut s’identi-fi er. Sans avoir à redouter l’inconnu ou le danger, le lecteur peut ainsi assouvir son désir de découverte à travers le roman.Dans la situation initiale, c’est-à-dire au début de ses aventures, le jeune héros éprouve un irrésistible désir d’évasion. Il s’échappe du quotidien afi n de parcourir les grands espaces.Dans cet extrait, Daniel répond à l’appel de l’inconnu ; l’émotion qu’il éprouve en décou-vrant la mer le submerge.

Je retiens

Je lis le texte

Le désir du héros

1 Comment se nomme le personnage ? Quel désir réalise-t-il dans cet extrait ?

2 Dans les lignes 5 à 18 quelles expressions sou-lignent la stupéfaction du personnage ?

3 a. Relevez dans les lignes 18 à 24 les verbes dési-gnant les actions du héros.

b. Quel trait de caractère mettent-ils en valeur ?

La description de la mer

4 a. Relevez les adjectifs de couleur des lignes 25 à 28.

b. Quelle caractéristique de la mer mettent-ils ainsi en valeur ?

5 Relevez les comparaisons des lignes 2, 33 à 35. Sur quoi insistent-elles ?

La communion avec la mer

6 À partir de la ligne 21, quels sens sont utilisés pour montrer que le héros se sent proche de la mer ? Relevez un exemple précis pour chacun.

7 a. À partir de la ligne 40, relevez les répétitions. b. Quel sentiment expriment-elles ?

J’observe la langue

1 Recopiez les phrases des lignes 33 à 36. Soulignez en rouge les verbes conjugués et reliez-les par une fl èche à leur sujet.

2 Quelle est la seule phrase simple ? À quoi la reconnaissez-vous ?

J’écris

Vous découvrez avec émotion un lieu que vous aviez toujours rêvé de visiter. Décrivez la scène au présent de l’indicatif en une dizaine de lignes, en précisant le cadre de l’action et vos sensations.

Je m’exprime à l’oral

Malgré son jeune âge, le héros décide de tout quitter pour réaliser son rêve, voir la mer. Cette initiative vous paraît-elle admirable ou déraisonnable ? Faites part de votre point de vue à vos camarades et justi-fi ez-le.

1. se mouvaient : se déplaçaient.

2. varech : algues.

3. l’asphalte : le goudron.

4. aine : partie du corps située entre le bas-ventre et le haut de la cuisse.

Photographie © Gary Buehler, Corbis.

Le désir d’aventures

Daniel, un enfant qui n’a jamais vu la mer, décide un jour de tout quitter pour s’y rendre.

Elle était là, partout, devant lui, immense, gonfl ée

comme la pente d’une montagne, brillant de sa cou-

leur bleue, profonde, toute proche avec ses vagues hautes

qui avançaient vers lui.

« La mer ! La mer ! » pensait Daniel, mais il n’osa rien dire

à voix haute. Il restait sans pouvoir bouger, les doigts un

peu écartés, et il n’arrivait pas à réaliser qu’il avait dormi

à côté d’elle. Il entendait le bruit lent des vagues qui se

mouvaient1 sur la plage. Il n’y avait plus de vent, tout

à coup, et le soleil luisait sur la mer, allumait un feu sur

chaque crête de vague. Le sable de la plage était couleur

de cendres, lisse, traversé de ruisseaux et couvert de

larges fl aques qui refl étaient le ciel.

Au fond de lui-même, Daniel a répété le beau nom plu-

sieurs fois, comme cela,

« La mer, la mer, la mer… »

la tête pleine de bruit et de vertige. Il avait envie de parler, de crier

même, mais sa gorge ne laissait pas passer sa voix. Alors il fallait qu’il

parte en criant, en jetant très loin son sac bleu qui roula dans le sable,

il fallait qu’il parte en agitant ses bras et ses jambes comme quelqu’un

qui traverse une autoroute. Il bondissait par-dessus les bandes de

varech2, il titubait dans le sable sec du haut de la plage. Il ôtait ses

chaussures et ses chaussettes, et pieds nus, il courait encore plus vite,

sans sentir les épines de chardons.

La mer était loin, à l’autre bout de la plaine de sable, elle brillait dans

la lumière, elle changeait de couleur et d’aspect, étendue bleue, puis

grise, verte, presque noire, bancs de sable ocre, ourlets blancs des

vagues. Daniel ne savait pas qu’elle était si loin. Il continuait à courir

les bras serrés contre son corps, le cœur cognant de toutes ses forces

dans sa poitrine. Maintenant il sentait le sable dur comme l’asphalte3,

humide et froid sous ses pieds. À mesure qu’il s’approchait, le bruit

des vagues grandissait, emplissait tout comme un siffl ement de vapeur.

C’était un bruit très doux et très lent, puis violent et inquiétant comme

les trains sur les ponts de fer, ou bien qui fuyait en arrière comme l’eau

des fl euves. Mais Daniel n’avait pas peur. Il continuait à courir le plus

vite qu’il pouvait, droit dans l’air froid, sans regarder ailleurs. Quand il

ne fut plus qu’à quelques mètres de la frange d’écume, il sentit l’odeur

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des profondeurs et il s’arrêta. Un point de côté brûlait son aine4, et

l’odeur puissante de l’eau salée l’empêchait de reprendre son souffl e.

Il s’assit sur le sable mouillé, et il regarda la mer monter devant lui

presque jusqu’au centre du ciel. Il avait tellement pensé à cet instant-là,

il avait tellement imaginé le jour où il la verrait enfi n […] ! Il avait telle-

ment désiré cet instant-là qu’il n’avait plus de forces, comme s’il allait

mourir, ou bien s’endormir.J.-M. G. Le Clézio, « Celui qui n’avait jamais vu la mer »,

Mondo et autres histoires, © Éditions Gallimard, 1978.

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Page 3: Les héros en quête d'aventures

14 15DES HÉROS EN QUÊTE D’AVENTURES

Le danger dans le récit d’aventures

L’aventure expose le héros à de multiples péri-péties. Au cours de ces épreuves, il devra surmonter des obstacles représentés par la nature, les animaux ou les hommes, et dominer sa peur.Jim découvre, dans ce texte, le vrai visage de John Silver, et prend conscience des dangers insoupçonnés de l’aventure.

Je retiens

Je lis le texte

Une entrevue secrète

1 À qui renvoient les pronoms personnels des lignes 1 et 2 ?

2 Indiquez le nom et la fonction de chacun des membres de cette entrevue.

Des pirates cruels

3 Que projettent de faire les pirates à Jim et ses compagnons (lignes 4 à 20) ? Selon vous, dans quel but ?

4 À quelle activité se livrent-ils pendant leur discus-sion (lignes 28 et 30) ?

5 a. Quel niveau de langue emploient-ils ? b. Relevez trois exemples pour justifi er votre

réponse.

Les émotions du héros

6 À quel danger Jim échappe-t-il de justesse (lignes 20 à 28) ?

7 a. Quel sentiment éprouve-t-il alors ? b. Justifi ez votre réponse à l’aide de deux expressions.

J’observe la langue

1 Relevez les noms et groupes nominaux désignant les pirates des lignes 10 à 15.

2 a. Lequel est employé sans déterminant ? Pourquoi ?

b. Quels adjectifs sont utilisés ?

J’écris

Jim informe ses compagnons des projets des pirates. Imaginez ce dialogue en une dizaine de lignes. Vous préciserez les sentiments et les réactions des person-nages face au danger en employant des adjectifs variés.

Je m’exprime à l’oral

Par groupe de deux, improvisez une scène dans laquelle Silver raconte à l’un des pirates qu’il s’est emparé d’un navire. Vous emploierez un vocabulaire familier mais correct.

Je lis l’image

Newell Convers Wyeth (1882-1945), Jim Hawkins, Long John Silver et son perroquet, Treasure Island by Robert Louis Stevenson, 1911.

Prisonnier des pirates

1 Comparez ce portrait de John Silver et celui de la page précédente : quels en sont les éléments communs ?

2 Par quels procédés le relief abrupt de l’île est-il mis en valeur ?

3 Quel personnage domine ? En quoi les lignes de force soulignent-elles cette hiérarchie ?

Recherche documentaire B2i

4 À l’aide des mots-clés « pirate » et « corsaire », trouvez d’autres représentations de pirates célèbres et comparez-les.

1. le cuisinier : John Silver, le chef des pirates.

2. England, Flint, Billy Bones : anciens compagnons de John Silver.

3. la dalle : le gosier (familier).

4. M. Arrow : maître d’équipage qui buvait en cachette.

bribes de conversation ayant trait au même sujet, j’entendis cette phrase

entière : « Y’en aura pas un autre qui marchera avec nous. » D’où je

conclus qu’il restait encore des hommes fi dèles à bord.Robert Louis Stevenson, L’Île au trésor, traduction Jacques Papy,

© Éditions Gallimard, 1994.Jim, un adolescent, et ses compagnons, le docteur Livesey et le chevalier Trelawney, prennent la mer pour découvrir un trésor enfoui sur une île. Une nuit, alors que Jim cherche des pommes dans un tonneau, il surprend une conversation…

Mais, dites donc, demanda Dick, quand on les aura pris par le tra-

vers, qu’est-ce qu’on va en faire ?

– Voilà un garçon qui me plaît ! s’écria le cuisinier1 d’un ton admiratif.

Ça, c’est du sérieux ! Et alors, qu’est-ce que tu en penses ? Est-ce qu’on

va les abandonner à terre ? Ça, ç’aurait été la manière d’England2. Ou

bien, est-ce qu’on va les couper en morceaux comme des cochons ? Ça,

ç’aurait été la manière de Flint ou Billy Bones2.

– Billy, c’était bien son genre, déclara Israël. « Morte la bête, mort le

venin », qu’il disait. Au bout du compte, il est mort, lui aussi, à présent ;

y doit savoir ce qu’y en est, maintenant. Et si jamais y’a un rude marin

qu’est arrivé au port, c’est bien Billy.

– Là, tu as raison, c’était un sacré marin, expéditif et effi cace. Mais,

écoutez-moi bien, vous autres : je suis très doux de mon naturel, et,

comme vous dites, j’ai de bonnes manières. Seulement, cette fois-ci,

c’est sérieux. Le devoir, c’est le devoir, camarades. Je vote la mort. […]

– John, t’es un homme ! s’exclama le patron de canot.

– Tu diras ça, Israël, quand tu m’auras vu au travail. Y’a qu’une chose

que je me réserve : je veux régler son compte à Trelawney. Celui-là, je

lui tordrai le cou et je lui arracherai sa sale tête de veau de mes propres

mains… Dick ! ajouta-t-il, en s’interrompant, lève-toi, comme un brave

garçon que tu es, et va me chercher une pomme, pour que je me rafraî-

chisse la dalle3.

Vous pouvez imaginer quelle fut ma terreur. Si j’en avais eu la force,

j’aurais sauté hors du tonneau et je me serais enfui en courant ; mais le

cœur me manquait et les jambes aussi. J’entendis Dick qui se levait ;

puis quelqu’un dut l’arrêter, et Hands s’exclama :

– Bah ! laisse donc ça, John. Tu vas pas te mettre à sucer cette eau de

cale. Vaut mieux prendre une lampée de rhum.

– Dick, déclara Silver, je te fais confi ance. Je t’avertis qu’y a une jauge

au baril. Voilà la clé ; remplis un gobelet et apporte-le ici.

Malgré ma terreur, je ne pus m’empêcher de songer que c’était sans doute

par ce moyen que M. Arrow4 se procurait l’alcool qui avait causé sa perte.

L’absence de Dick fut de courte durée, mais le patron de canot en pro-

fi ta pour parler à l’oreille du cuisinier. Je ne pus saisir que quelques

mots, et pourtant j’appris d’importantes nouvelles ; car, outre plusieurs

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Face au danger2

Long John Silver avec son perroquet sur l’épaule, illustration de Monro S. Orr, 1937.

Lire ets’exprimer

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17DES HÉROS EN QUÊTE D’AVENTURES

Le suspense dans les récits d’aventures

Dans un récit d’aventures, les péripéties donnent lieu à des scènes d’action palpitantes. Le lec-teur est alors captivé par les rebondissements qui contribuent au suspense de la scène, et maintiennent un doute sur l’issue du récit.En opposant Jim à un pirate, Stevenson présente une scène typique du récit d’aventures. Le lecteur observe avec intérêt les étapes du combat, en se demandant comment le héros va s’en sortir.

Je retiens

Je lis le texte

Duel sur un bateau

1 Relevez huit mots appartenant au champ lexical du navire.

2 a. Qui sont les deux personnages qui s’opposent ? b. Faites un relevé précis des armes.

3 Quel est le temps dominant à partir de la ligne 29 ? Pourquoi ?

Retournement de situation

4 a. De quelle infi rmité souffre le pirate ? b. Pourquoi prend-il la parole ?

5 a. De quels avantages Jim dispose-t-il (lignes 3 à 13) ?

b. Quelle erreur commet-il ?

6 Pourquoi peut-on dire qu’il y a un retournement de situation ?

7 Comment l’auteur maintient-il le suspense jusqu’à la fi n de l’extrait ?

J’observe la langue

1 Recopiez la phrase commençant par « J’aurais » (ligne 25). Combien a-t-elle de propositions ? Quelle conjonction de coordination les relie ?

2 Récrivez cette phrase en remplaçant la conjonc-tion par un adverbe de même sens.

J’écris

Imaginez en une quinzaine de lignes la suite de ce récit dans laquelle Jim tentera de redescendre du mât. Vous écrirez à la première personne et vous utiliserez l’imparfait et le passé simple. Votre récit comportera au moins deux phrases complexes.

Je m’exprime à l’oral

« Morte la bête, mort le venin », tel est le proverbe du pirate Billy Bones. Répartissez les personnages de L’Île au trésor entre vous, et inventez un proverbe pour chacun d’eux. Pour chaque personnage, faites la liste des proverbes inventés par l’ensemble de la classe et comparez-les.

– Un pas de plus, monsieur Hands, et je vous fais sauter la cervelle !... Morte la bête, mort le venin, n’est-ce pas ? ajoutai-je en ricanant. [...]

– Jim, dit-il, j’crois bien qu’on est salement engagés, toi et moi, et va fal-

loir qu’on signe un traité. J’aurais eu ta peau sans cette fi chue embardée ;

mais j’ai jamais eu d’veine dans la vie, pour sûr. À cette heure faut

qu’j’amène mon pavillon, et c’est dur, vois-tu, pour un vieux mathurin6

comme moi, de mettre les pouces devant un moussaillon de ton espèce.

Tandis que je buvais ses paroles en souriant, fi er comme un coq perché

sur un mur, il rejeta soudain sa main droite en arrière par-dessus son

épaule. Quelque chose siffl a dans l’air comme une fl èche. Je sentis un

choc, puis une douleur aiguë, et je me trouvai cloué au mât par l’épaule.

Sous l’effet de la surprise et de la souffrance (je ne saurai dire que

j’agis volontairement, et je suis sûr que je ne visai pas mon ennemi),

mes deux pistolets partirent, puis m’échappèrent des mains. Ils ne

tombèrent pas seuls. Poussant un cri étouffé, le patron de canot lâcha

les haubans, pour plonger ensuite dans l’eau, la tête la première.

Robert Louis Stevenson, L’Île au trésor, traduction Jacques Papy, © Éditions Gallimard, 1994.

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1. haubans d’artimon : cordages d’un des mâts.

2. barres de hune : barres d’une voile haute et carrée.

3. un demi-pied : environ quinze centimètres.

4. haubans : cordages.

5. force gémissements : de nombreux gémissements.

Grâce à Jim, ses compagnons échappent aux pirates. Mais ceux-ci s’emparent du navire. Jim décide alors de le récupérer et doit pour cela affronter le dernier bandit à bord.

La brusque inclinaison du navire m’interdisait de courir sur le pont. Il me fallait trouver un nouveau moyen de fuite, et cela, immédia-

tement, car mon ennemi me touchait presque. Rapide comme la pensée, je bondis dans les haubans d’artimon1, grimpai main sur main à toute allure, et ne repris haleine qu’une fois établi sur les barres de hune2.Ma promptitude me sauva : le poignard se fi cha à moins d’un demi-pied3 au-dessous de moi, tandis que j’effectuais mon ascension. Israël Hands resta sur place, la bouche ouverte, le visage tourné vers moi, parfaite statue de la surprise et de la déception.Maintenant que je disposais d’un moment de répit, j’en profi tai pour charger sans plus attendre l’amorce de mon pistolet ; puis, certain d’avoir une arme prête à servir, j’entrepris, pour plus de sûreté, de retirer la charge de l’autre et de le recharger complètement.Cette opération frappa Hands de stupeur. Il commença à comprendre que la chance tournait contre lui. Après avoir nettement hésité, il se hissa lui aussi lourdement dans les haubans4, et, le poignard entre les dents, il commença une ascension lente et pénible. Il lui fallut un temps infi ni et force gémissements5 pour traîner sa jambe blessée : j’avais paisiblement terminé tous mes préparatifs qu’il lui restait encore à parcourir plus des deux tiers du trajet. Alors, tenant un pistolet dans chaque main, je lui parlai en ces termes :

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Des rebondissements palpitants

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Chauvel, David Simon et Fred Simon, L’Île au trésor, de Robert Louis Stevenson, tome 1, © Delcourt, collection Ex-Libris, 2009

6. mathurin : matelot.

Illustration de J.-F. Dumont, dans L’Île au trésor, © Éditions Flammarion, 2004.

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19DES HÉROS EN QUÊTE D’AVENTURES

Le dénouement dans le récit d’aventures

Le mot dénouement est formé à partir du mot nœud qui désigne l’intrigue dans un récit. Ainsi, le dénouement permet de défaire le « nœud », c’est-à-dire de déterminer le sort du héros lors d’un épisode fi nal. Le plus souvent, le dénouement présente la victoire du héros, dont le comportement valeureux est récompensé.En affrontant toute une meute de loups, le héros, Buck, met un terme à ses aventures et prouve sa bravoure et sa combativité. Ayant réussi cette dernière épreuve, il est intégré dans le groupe.

Je retiens

Je m’exprime à l’oral

Buck le chien suit ses frères sauvages, les loups. Croc-Blanc, autre héros de Jack London, est un chien-loup qui décide de rester avec les hommes. Quels sont les avantages et inconvénients de chacun de ces choix ?

Pour compléter cette réfl exion, lisez avec l’aide de votre professeur la fable intitulée Le Loup et le Chien de Jean de La Fontaine (Fables, I, 5, 1668).

Je lis le texte

Buck contre les loups

1 Où et quand se passe la scène ?

2 a. Quels temps sont utilisés dans les lignes 1 à 9, puis de la ligne 9 à la fi n ?

b. Qu’apporte le changement de temps à l’en-semble de la scène ?

3 a. Complétez le tableau suivant :

Buck les loups

comparaisons (lignes 1 à 4)GN qui les désignent(lignes 1 à 18)adjectifs qui précisent leur attitude (lignes 4 à 15)champ lexical du combat (lignes 6 à 16)

b. Trouvez quatre adjectifs pouvant qualifi er ce combat.

Buck parmi les loups

4 Quel indice de temps marque un changement dans le déroulement du récit ?

5 Quels loups s’approchent de Buck (lignes 19 et 24) ? Comment réagissent-ils ?

6 Dans les lignes 22 à 28, relevez les mots apparte-nant au champ lexical de l’émotion.

7 « Buck reconnaît l’Appel » (ligne 29). Expliquez l’utilisation de la majuscule et le sens de ce mot dans ce contexte.

8 À votre avis, quels éléments dans cet extrait laissent penser qu’il s’agit du dénouement ?

J’observe la langue

1 Récrivez au futur de l’indicatif les lignes 24 à 28 (de « À son tour » à « chœur »).

2 Relevez les pronoms personnels des lignes 29 et 32 et indiquez leur fonction.

J’écris

Buck trouve une compagne parmi les loups et fonde une famille. Il apprend à l’un de ses louve-teaux à survivre dans la forêt et à en affronter les dangers. Vous imaginerez la scène en une quin-zaine de lignes. Vous emploierez le présent de l’indi-catif.

1. interdits : stupéfaits.

2. râlait : mourait.

3. la horde : le groupe.

4. son frère sauvage : Buck reconnaît ce loup qu’il a rencontré auparavant.

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Après de nombreuses aventures, Buck, un jeune chien-loup, trouve un maître aimant et chaleureux. Quand ce dernier meurt tué par des Indiens, Buck retourne dans la forêt où un jeune loup l’avait déjà conduit par le passé.

Comme un fl ot argenté, la meute des loups déboucha dans la clairière où Buck,

immobile, comme un chien de pierre, atten-dait leur venue. Son aspect était si imposant qu’ils s’arrêtèrent un instant, interdits1 ; mais un plus hardi que les autres sauta sur le chien qui lui tordit le cou, rapide comme l’éclair. Puis il reprit sa pose majestueuse, sans se

préoccuper de la bête qui râlait2 à terre. Trois autres tentent l’attaque et se retirent en désordre, la gorge ouverte d’une oreille à l’autre.Enfi n, la horde3 entière se rue sur l’ennemi. Mais la merveilleuse agilité de Buck, sa force sans pareille, lui permettent de déjouer toutes les attaques.Pour empêcher les assaillants de le prendre par-derrière, il vient s’adosser à un talus, et, protégé de trois côtés, réussit à se défendre si vaillamment que les loups découragés reculent enfi n. Les uns demeurent couchés, la langue pendante, saignant par vingt blessures ; les autres jappent, montrant leurs crocs étincelants, sans quitter de l’œil le terrible adversaire ; d’autres boivent avidement l’eau de l’étang.Tout à coup un loup grand et maigre se détache de la troupe et s’ap-proche du chien avec précaution mais en gémissant doucement. Buck reconnaît soudain son frère sauvage4, son compagnon d’une nuit et d’un jour, leurs deux museaux se touchent, et le chien sent son cœur battre d’une émotion nouvelle.À son tour, un vieux loup décharné, couvert de cicatrices, se rapproche. Buck, tout en retroussant les lèvres, lui fl aire les narines et remue dou-cement la queue. Sur quoi le vieux guerrier s’assied et, pointant son museau vers la lune, pousse un hurlement mélancolique et prolongé. Les autres le reprennent en chœur.Buck reconnaît l’Appel... il s’assied et hurle de même. Alors la meute l’entoure en le renifl ant, sans plus lui témoigner aucune hostilité.Et tout à coup, les chefs, poussant le cri de chasse, s’élancent dans la forêt ; la bande entière les suit, donnant de la voix, tandis que Buck, au côté du frère sauvage, galope, hurlant comme elle.Et ceci est la fi n de l’histoire de Buck.

Jack London, L’Appel de la forêt, traduction Mme de Galard, © Éditions Gallimard Jeunesse, 2007.

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Un dénouement heureux

hq (photo de 3 loups dont un au centre montrant ses crocs)

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Parcours d’œuvreintégrale

21DES HÉROS EN QUÊTE D’AVENTURES

1. Klondike : région du nord-ouest du Canada.

2. précepte : règle.

3. soixante degrés au-dessous de zéro : Il s’agit de moins 60 degrés Fahrenheit, ce qui correspond à environ moins 33 degrés centigrades (Celsius).

4. trente miles : un mile vaut environ 1610 mètres.

5. Tom Vincent est heureux pour lui et ses camarades.

6. Dawson : ville du Yukon, très peuplée au moment de la ruée vers l’or, en 1900.

7. qu’exhalait : qui sortait.

Le Dernier Trappeur, fi lm de Nicolas Vanier, 2004.

surprise devant l’amère rapidité avec laquelle le froid mordait. Sans

aucun doute, c’était la morsure la plus froide qu’il eût jamais

ressentie, pensa-t-il.

Il cracha sur la neige – une des blagues favorites du Grand Nord – et le

crépitement aigu de la congélation instantanée du crachat l’alarma. En

partant, le thermomètre à alcool de Calumet marquait soixante au-

dessous de zéro mais il était certain que le froid avait augmenté, plus

froid de combien, il ne pouvait pas l’imaginer.

La moitié du premier biscuit était encore intacte, mais il sentait qu’il

commençait à avoir froid – une chose plutôt inhabituelle pour lui.

Ça ne devrait pas, décida-t-il, et faisant glisser son paquetage en tra-

vers de ses épaules, il sauta sur ses pieds et courut rapidement sur la

piste.

Quelques minutes suffi rent à le réchauffer et il s’installa dans une fou-

lée vigoureuse, tout en mastiquant le biscuit. La buée qu’exhalait7 sa

poitrine croûtait ses lèvres et sa moustache de glace pendante et for-

mait des glaciers miniatures sur son menton. Alors, de nouveau la sen-

sibilité disparut de son nez et ses joues et il les frotta jusqu’à ce qu’ils

brûlent au retour du sang.

La plupart des hommes portaient des cache-nez, ses équipiers aussi,

mais il méprisait « ce truc féminin » et jusque-là n’en avait jamais

senti la nécessité. Maintenant, il en sentait la nécessité, c’est pourquoi il

se frictionnait constamment.

Néanmoins il éprouvait un frisson de joie, d’exultation. Il réalisait

quelque chose, il allait au bout de quelque chose en dominant les élé-

ments. Une fois il rit à pleine gorge d’un pur élan de vie et d’un crochet

du poing il défi a le froid. Il était son maître. Ce qu’il avait à faire, il le

faisait, en dépit de lui. Il ne pourrait pas l’arrêter. Il allait à la frontière

de Cherry Creek.

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Pour un voyage sur terre ou pour une croisière autour du monde,

un compagnon est généralement souhaitable. Au Klondike1,

comme Tom Vincent le découvrit, un tel compagnon est absolument

nécessaire. Mais il découvrit cela, non pas en suivant le précepte2, mais

à travers une amère expérience.

« Ne voyage jamais seul » est un commandement du Grand Nord. Il

l’avait entendu très souvent et il avait ri ; parce qu’il était un solide jeune

homme, fortement charpenté et fortement musclé, qui avait foi en lui-

même et dans la force de sa tête et de ses mains.

C’était un jour morne de janvier quand l’expérience lui apprit le respect

du froid, et celui de la sagesse des hommes qui s’étaient battus contre lui.

Il avait quitté Calumet Camp, sur le Yukon, un paquetage léger sur le

dos, pour grimper à Paul Creek, aux limites de Cherry Creek, là où sa

bande prospectait et chassait l’élan.

Le froid était à soixante degrés au-dessous de zéro3, et il avait trente

miles4 de pistes à abattre en solitaire, mais ça lui était égal. En fait, il

aimait tenir une allure cadencée dans un monde silencieux, son sang

chaud coulant dans ses veines, l’esprit libre et heureux. Pour lui et ses

camarades5 sur qui il allait tomber, à coup sûr, quelque part aux confi ns

de Cherry Creek6 ; et au-delà, il rentrait de Dawson avec des lettres

réconfortantes de chez eux aux États-Unis.

À sept heures, lorsqu’il tourna les talons de Calumet Camp, la nuit était

encore noire. Et quand le jour se leva, à neuf heures et demie, il avait

coupé de quatre miles à travers le plat et il était à six miles, en amont

de Paul Creek. La piste, peu fréquentée, suivait le lit de la rivière, et il

n’était guère possible de se perdre. Il s’était rendu à Dawson par la

Cherry Creek et l’Indian River, si bien que Paul Creek était un coin nou-

veau et étrange. À onze heures et demie il était à la fourche qu’on lui

avait décrite et il savait qu’il avait couvert quinze miles : la moitié

de la distance.

Il savait que par la nature des choses la piste allait devenir plus mau-

vaise à partir de là, et il pensa que, compte tenu du bon temps qu’il

avait fait, il méritait un déjeuner. Se délestant de son sac et s’asseyant

sur un arbre tombé, il ôta la moufl e de sa main droite, plongea dans

sa chemise jusqu’à la peau et pêcha une paire de biscuits en sandwich

avec des tranches de lard frit et enveloppés dans un mouchoir – la seule

manière dont ils pouvaient être emportés sans geler.

Il avait à peine mâché la première bouchée quand ses doigts engourdis

l’avertirent qu’il fallait remettre sa moufl e. C’est ce qu’il fi t, non sans

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1

Construire un feu, Jack London

Texte intégral

Page 7: Les héros en quête d'aventures

22 23DES HÉROS EN QUÊTE D’AVENTURES

À l’instant où il passa au travers, il sentit l’eau froide qui serrait ses

pieds et ses chevilles, et en une demi-douzaine de grandes enjambées

il était à la rive. Il était plutôt calme et plein de sang-froid. La chose à

faire, et la seule chose à faire, était de construire un feu. En raison

d’un autre précepte des courses dans le Grand Nord : voyage avec des

chaussettes humides jusqu’à moins vingt degrés9 au-dessous de zéro ;

après ça, fais un feu. Et il faisait trois fois plus froid que moins vingt, et

il le savait.

Il savait, de plus, qu’il devait apporter un grand

soin à l’exercice, que s’il loupait la première

tentative, le risque était plus grand de louper la

seconde. En bref, il savait qu’il ne devait pas y

avoir d’échec. L’instant d’avant un homme fort,

exultant, se vantait de sa maîtrise des éléments,

il ne se battait pas pour sa vie contre ces mêmes

éléments – telle était la différence causée par

l’injection d’un quart d’eau10 dans les calculs

d’un voyageur du Grand Nord.

Dans un bouquet de pins sur le bord de la rive,

les hautes eaux du printemps avaient déposé

beaucoup de brindilles et de petites branches.

Parfaitement séchées par le soleil d’été, elles

attendaient maintenant l’allumette.

Il est impossible de construire un feu avec de

lourdes moufl es d’Alaska aux mains, alors Vin-

cent les ôta, il rassembla un nombre suffi sant

de brindilles et en secoua la neige, s’agenouilla

pour allumer son feu. D’une poche intérieure il extirpa ses allumettes

et une bande de fi ne écorce de bouleau. Les allumettes étaient du genre

Klondike, des allumettes soufrées en fagots11 de cent.

Il nota combien ses doigts étaient engourdis lorsqu’il sépara une allu-

mette du fagot et la frotta sur son pantalon. L’écorce de bouleau, comme

le papier le plus sec, brûla avec une fl amme brillante. Elle fut soigneu-

sement alimentée avec les plus petites brindilles et les plus fi ns débris,

dorlotant la fl amme avec un soin extrême. Comme il le savait bien, il ne

fallait pas faire les choses à la hâte, et bien que ses doigts fussent main-

tenant presque raides, il ne se pressa pas.

Après la première rapide, et mordante sensation de froid, ses pieds

avaient été très douloureux, d’une douleur sourde, et s’étaient rapide-

ment engourdis. Mais le feu, bien qu’il fût encore précoce, était main-

tenant une réussite : il savait qu’une poignée de neige, frottée avec

vigueur, guérirait rapidement ses pieds.

Mais au moment où il ajoutait les premières branchettes au feu, une

chose injuste arriva. Au-dessus de sa tête, le pin portait le fardeau de

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Aussi forts qu’étaient les éléments, il était encore plus fort. Au même

moment, les animaux rampaient se cacher dans leurs trous. Mais lui il

ne se cachait pas, il était dehors, il faisait face au froid, il le combattait.

Il était un homme, un maître des choses.

Ainsi, se réjouissant fi èrement, il allait. Après une heure il suivit une

courbe, où la rivière longeait de près le fl anc de la montagne, et il ren-

contra l’un des dangers en apparence le plus insignifi ant mais le plus

redoutable des voyages dans le Grand Nord.

La rivière elle-même était en glace jusqu’à son fond de roche, mais

depuis la montagne arrivaient des écoulements de plusieurs sources.

Ces sources ne gelaient jamais et le seul effet des coups de froid les

plus sévères était de réduire leur débit. Protégée du froid par la couver-

ture de neige, l’eau de ces sources s’infi ltrait dans la rivière et formait, à

la surface de la glace, des fl aques peu profondes.

La surface de ces fl aques se couvrait d’une peau de glace qui devenait

de plus en plus épaisse, jusqu’à ce que l’eau débordât et formât ainsi

une seconde fl aque au-dessus de la première.

Ainsi, au fond il y avait la solide glace de la rivière, puis probablement

de six à huit pouces d’eau8, puis une fi ne peau de glace, puis encore de

six à huit pouces d’eau et une autre fi ne peau de glace. Et par-dessus

cette dernière peau, pour compléter le piège, il y avait un pouce de

neige fraîche.

Aux yeux de Tom Vincent, la surface vierge ne donnait aucun signal

d’un danger caché. Comme la croûte était plus épaisse sur le bord, il

était allé loin, vers le milieu, avant qu’il ne passe au travers.

En soi, c’était une mésaventure très insignifi ante – un homme ne se

noie pas dans douze pouces d’eau – mais dans ses conséquences, c’était

un accident sérieux qui lui arrivait.

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958. six à huit pouces d’eau : un pouce vaut 2,54 centimètres.

9. moins vingt degrés : environ moins 11 degrés centigrades.

10. d’un quart d’eau : environ un litre.

11. fagots : bûches de bois assemblées, et ici allumettes assemblées.

Page 8: Les héros en quête d'aventures

24 25DES HÉROS EN QUÊTE D’AVENTURES

n’étaient pas gelés, il pensait, seulement un tel camarade pour démarrer le feu qui le sauverait.Alors ses yeux tombèrent sur un autre amoncellement de brindilles et de branches laissé par les crues. S’il pouvait frotter une allumette, il pourrait encore s’en tirer. Avec ses doigts raides qu’il ne pouvait pas plier, il sortit le fagot d’allumettes, mais il lui fut impossible d’en déta-cher une.Il s’assit et attira maladroitement le fagot sur ses genoux, jusqu’à ce qu’il l’appuie sur sa paume avec les bouts soufrés sortant vers l’exté-rieur, comme sortirait la lame d’un couteau de chasse serrée dans le poing.

Mais ses doigts restaient rigides. Il ne pouvait pas serrer. Il surmonta cela en pressant le poignet de l’autre main contre ses doigts et les força ainsi à descendre sur le fagot. À maintes reprises, le tenant par les deux mains, il frotta le fagot sur sa jambe et fi nalement l’alluma. Mais la fl amme brûla la chair de sa main, et il relâcha involontairement sa prise.

Le fagot tomba dans la neige, et tandis qu’il essayait vainement de le

ramasser, il grésilla et s’éteignit.

Il courut à nouveau, cette fois méchamment effrayé. Ses pieds étaient

totalement dépourvus de sensation. Une fois il cogna ses orteils contre

une bûche enterrée, mais bien que ça le fît rouler dans la neige et lui

tordît le dos, il n’en éprouva rien.

Il se rappela qu’on lui avait parlé d’un camp de chasseurs d’élans

quelque part au-dessus de la fourche de Paul Creek. Il ne devait pas en

être loin, il pensa, et s’il pouvait le trouver il serait sauvé. Cinq minutes

plus tard il tomba dessus, isolé et déserté, avec des amas de neige souf-

fl ée à l’intérieur de l’abri en branches de pin dans lequel les chasseurs

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quatre mois de neiges, et ce fardeau

était dans un équilibre si délicat

que ses mouvements ténus12 pour

ramasser les branchettes furent suffi -

sants pour rompre l’équilibre.

La neige supportée par les branches

du sommet fut la première à tomber,

frappant et détachant la neige des

branches au-dessous. Et toute cette

neige, accumulée au gré des chutes,

tomba sur la tête et les épaules de Tom

Vincent et étouffa son feu.

Il garda quand même sa présence d’es-

prit, car il savait combien le danger

était grand. Il recommença aussitôt à

construire le feu, mais ses doigts étaient

maintenant si gourds13 qu’il ne pouvait

pas les plier, et il fut obligé de cueillir

chaque brindille et de la briser de ses deux mains entre les bouts de ses

doigts.

Lorsqu’il en fut à l’allumette, il eut de grandes diffi cultés à en séparer

une du fagot. Il réussit cependant, au prix d’un grand effort, à coincer

l’allumette entre son pouce et son index. Mais en la frottant, il la laissa

tomber dans la neige et ne put la ramasser.

Il était debout, désespéré. Il ne pouvait même pas sentir son poids sous

ses pieds bien que ses chevilles fussent très douloureuses. Enfi lant ses

moufl es, il fi t un pas de côté de telle sorte que la neige ne tombe pas sur

le feu qu’il était en train de construire et battit violemment ses mains

contre un tronc d’arbre.

Cela lui permit de séparer et frotter une seconde allumette et d’enfl am-

mer le fragment restant de l’écorce de bouleau. Mais son corps avait

maintenant commencé à se refroidir et il frissonnait tellement que

lorsqu’il essaya d’ajouter les premières branches, ses mains se heur-

tèrent et la petite fl amme fut éteinte.

Le froid l’avait battu. Ses mains ne servaient à rien. Mais il avait prévu

de jeter le fagot d’allumettes dans la poche extérieure grande ouverte

avant d’enfi ler ses moufl es par désespoir, et il reprit la piste. Cependant

on ne peut pas courir contre le froid les pieds humides par moins

soixante et même plus froid, comme il le découvrit rapidement.

Il arriva jusqu’à un coude aigu de la rivière d’où il pouvait voir jusqu’à

un mile en amont. Mais il n’y avait pas d’aide, aucun signe d’aide, seu-

lement les arbres blancs et les collines blanches, et le froid tranquille

et le silence d’airain14. Si seulement il avait un camarade dont les pieds

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12. ténus : petits.

13. gourds : engourdis.

14. le silence d’airain : le silence total.

Page 9: Les héros en quête d'aventures

26 27DES HÉROS EN QUÊTE D’AVENTURES

Pistes pour l’étude de l’œuvre intégrale

L’implacable Grand Nord

1 Montrez ce qui rend la nature particulièrement dangereuse en complétant le tableau suivant.

saisontempératuredistance à parcourirobstacles naturelssituation du personnage

Un aventurier exposé au froid

2 Relevez les informations nous renseignant sur l’identité du héros (nom, âge, apparence physique).

3 a. Faites la liste de son équipement. b. Que manque-t-il selon vous dans cet équi-

pement ?

4 a. Relevez, dans les lignes 63 à 73 puis 165 à 212, les expressions qui montrent ce que Tom ressent.

b. Que constatez-vous ? Pourquoi ?

L’épreuve

5 Quelles diffi cultés Tom rencontre-t-il pour allumer son feu ?

6 Quelle épreuve doit-il dépasser pour survivre ?

7 Qu’auriez-vous fait à sa place ? Vous y seriez-vous pris autrement ?

La leçon de la nature

8 Sort-il indemne de cette expérience ? Pourquoi ?

9 a. Quel commandement le héros avait-il négligé au début ?

b. Que lui a appris sa mésaventure ?

À partir de son site officiel (www.nicolasvanier.com), préparez à trois un exposé sur cet aven-turier moderne du Grand Nord. Vous préciserez quels voyages il a effectués, quelles découvertes il a faites et vous comparerez son expérience du

froid avec celle de Tom Vincent. L’un de vous dira l’introduc-

tion et la conclusion de l’exposé (il faut éveiller la curiosité des auditeurs, puis leur laisser une impression finale posi-

tive), un autre se chargera des décou-

vertes de Vanier (il lui faudra être précis et capti-vant), le der-nier mettra en parallèle l’ex-périence de Nicolas Vanier et celle de Tom

Vincent.

Expression orale

1 Imaginez que Tom Vincent ait prévu cette excursion en compagnie de son chien-loup. Racontez comment les deux personnages ont tra-versé cette épreuve et expliquez de quelle façon son animal de compagnie a pu lui être utile.

2 Écrivez à Jack London pour lui dire pourquoi vous avez aimé, ou non, sa nouvelle.

Expression écrite

Avez-vous bien lu ce texte ?

1 Pour quelle raison le premier feu s’éteint-il ?

2 Pourquoi Tom Vincent a-t-il du mal à séparer les allumettes du fagot ?

3 Comment parvient-il, fi nalement, à allumer le fagot ? Qu’est-ce qui réduit cet effort à néant ?

4 Pourquoi regrette-t-il de ne pas avoir de compagnon ?

5 Qu’espère-t-il trouver au-dessus de la fourche de Paul Creek ?

6 Expliquez le sens de l’expression suivante : « D’hé-roïques mesures étaient nécessaires » (ligne 232).

7 Combien de temps Tom passe-t-il à lutter pour neutraliser les effets du froid ?

8 Relevez l’indice de temps du dernier paragraphe. Quelle partie du récit le narrateur a-t-il résumée ? À votre avis, pourquoi ?

Enrichissez votre lexique

1 Trouvez trois mots de la même famille que « gourds » (ligne 157), et employez chacun d’eux dans une phrase qui illustre son sens.

2 Trouvez l’antonyme de chacun de ces mots, et uti-lisez trois d’entre eux pour décrire la personnalité de Tom Vincent. craintif ■ couard ■ déconcentré ■ impatient ■ indécis ■ modeste.

avaient dormi. Il s’écroula, sanglotant. Tout était fi ni, et dans une heure,

au mieux, à cette terrifi ante température, il serait un cadavre glacé.

Mais l’amour de la vie était fort en lui, et il sauta de nouveau sur ses

pieds. Il pensait rapidement. Qu’importe que les allumettes brûlent ses

mains ? Des mains brûlées valaient mieux que des mains mortes. Pas de

mains du tout était mieux que la mort. Il pataugea le long de la piste

jusqu’à ce qu’il tombe sur un autre dépôt de crues. Il y avait des brindilles

et des branches, des feuilles et des herbes, très sèches et attendant le feu.

De nouveau il s’assit et amena le fagot d’allumettes sur ses genoux, le

mit en place dans sa paume, avec le poignet de son autre main força les

doigts inertes15 à se poser sur le fagot et avec le poignet, les maintint là.

Au second frottement le fagot prit feu, et il sut que s’il supportait la

douleur il était sauvé. La fumée soufrée le fi t suffoquer, et la fl amme

lécha la chair de ses mains.

Au début, il ne le sentit pas, mais cela brûla rapidement à travers la sur-

face gelée. L’odeur de chair brûlée – sa chair – était forte dans ses narines.

Il se tordit de douleur, mais il tint bon. Il serra les dents et se balança

d’avant en arrière, jusqu’à ce que s’élève la claire fl amme blanche de l’al-

lumette qui brûlait et qu’il eût appliqué cette fl amme aux feuilles et aux

herbes.

Cinq minutes anxieuses s’ensuivirent, mais le feu gagnait régulièrement.

Alors il s’occupa de se sauver. D’héroïques mesures étaient nécessaires

dans cette situation extrême, et il les prit.

Frottant alternativement ses mains avec de la neige et les enfonçant dans

les fl ammes, et les frappant sans cesse contre les arbres durs, il rétablit

suffi samment la circulation pour qu’elles lui servent à nouveau. Avec son

couteau de chasse il coupa les courroies de son paquetage, déroula sa

couverture, et en sortit des chaussettes sèches et des chaussures.

Alors il découpa ses mocassins et dénuda ses pieds. Mais tandis qu’il

avait pris des libertés avec ses mains, il garda ses pieds suffi samment

éloignés du feu et les frotta avec de la neige. Il frottait jusqu’à ce que

ses mains s’engourdissent, il couvrait alors ses pieds avec la couverture,

réchauffait ses mains au feu, et recommençait à frotter.

Il travailla trois heures, jusqu’à ce que les pires effets du froid eussent

été neutralisés. Toute cette nuit-là, il resta près du feu, et il était tard, le

lendemain, lorsqu’il boita pitoyablement au camp sur la frontière de

Cherry Creek.

En un mois de temps, il fut capable d’être sur ses pieds, bien que ses

orteils fussent après ça défi nitivement très sensibles au froid. Mais les

cicatrices de ses mains, il savait qu’il les emporterait dans sa tombe. Et

– « Ne voyage jamais seul ! » – maintenant il respecte le commandement

du Grand Nord.

Jack London, Construire un feu, version de 1902, traduction Bernard Mathieu, © Hugo et compagnie, collection Hugo jeunesse, 2009.

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15. inertes : inanimés.

Nicolas Vanier.

Les dessins sont de Philippe Munch.

Page 10: Les héros en quête d'aventures

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Histoiredes arts

DOCUMENT 2Affi che du fi lm de Martin Campbell, Goldeneye, 1995, Eon productions.

2 a. Analyse de l’image• Comment l’utilisation des couleurs met-elle en avant le titre et le numéro 007 ?• « Vous connaissez le nom. Vous connaissez le numéro. » De quel nom s’agit-il ? Pourquoi n’est-il pas mentionné sur l’affi che ?• Quel est le genre de ce fi lm ? Quels détails de l’affiche permettent de l’identifier (citez-en trois) ?

b. OralS’agit-il selon vous d’un fi lm d’aventures ou pré-férez-vous un autre terme ? Discutez-en entre vous.

DOCUMENT 1Affi che du fi lm de Steven Spielberg,

Indiana Jones et le temple maudit, 1984, Paramount.

a. Analyse de l’image• Combien de fois apparaît le héros ? Précisez à quels endroits de l’affi che.• Observez les couleurs : comment le nom « Indiana Jones » est-il mis en valeur ?• Relevez trois détails de l’affi che caractéris-tiques d’un fi lm d’aventures (concernant les personnages ou les scènes du fi lm).

b. ÉcritureInventez en une quinzaine de lignes l’histoire du chapeau d’Indiana Jones : votre récit expli-quera pourquoi il ne le quitte jamais, et vous emploierez les temps du récit (imparfait et passé simple).

Aventuriers au cinéma

1

Le fi lm d’aventuresLe cinéma est aujourd’hui le lieu privilégié pour raconter des aventures : il rend le mouve-ment et l’action visibles. Les fi lms d’aventures regroupent les westerns, les fi lms d’espionnage, beaucoup de fi lms de science-fi ction et les fi lms d’action. Les fi lms d’aventures sont des fi lms d’action qui se déroulent dans un univers lointain, soit dans le temps soit dans l’espace. Les héros des fi lms d’aventures peuvent être empruntés à la littérature (James Bond), aux légendes, ou être des créations du cinéma (Indiana Jones ou Jack Sparrow).

Zoom

3 a. Recherche documentaire• Cherchez ce que signifi e « Zorro » en espagnol.• Zorro est un justicier hors la loi qui défend les pauvres : quel autre héros correspond à cette défi nition ?

b. Analyse de l’image• Quel contraste de couleurs met en valeur les deux personnages ?• Relevez deux éléments de l’affi che qui montrent qu’il s’agit d’un fi lm d’aventures.• Relevez deux éléments de l’affi che qui appartiennent à la légende du personnage.

DOCUMENT 4Affi che du fi lm de Gore Verbinski, Pirates des Caraïbes,

Le secret du coffre maudit, 2006, Walt Disney Pictures.

4

5

a. Analyse de l’image• Relevez dans cette affi che trois éléments habituels dans les récits de pirates.• Comment est construite cette affi che ?• Observez les couleurs et expliquez l’utilisation du rouge.

b. ÉcritureVous êtes la tête de mort qu’on voit rire sur l’affi che. Racontez ce qui vous fait rire dans le naufrage représenté. Votre récit comportera une dizaine de lignes et vous emploierez les temps du récit (passé simple et imparfait).

a. Comparaison des documentsComparez les documents à l’aide du tableau ci-dessous.

doc. 1 doc. 2 doc. 3 doc. 4

genre du fi lm espionnageun élément caractéristique du héros

chapeaulasso

b. OralQuelle est l’affi che qui, d’après vous, donne le plus envie d’aller au cinéma ? Discutez-en entre vous.

DOCUMENT 3Affi che du fi lm de Martin Campbell, La Légende de Zorro, 2005, Columbia.

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Page 11: Les héros en quête d'aventures

31DES HÉROS EN QUÊTE D’AVENTURES

Propositionsde lecture

1 Les classiques du récit d’aventures

Alexandre Dumas, Les Trois Mousquetaires, Le Livre de Poche jeunesse, 2006.

Vivez des aventures rythmées aux côtés des célèbres mousquetaires,

Athos, Portos, Aramis et d’Artagnan ; déjouez les stra-tagèmes de la machiavélique Milady et récupérez les diamants que la reine, épouse du roi Louis XIII, a offerts à son amant, le duc de Buckingham.

3 De jeunes aventuriers contre les pirates

Né à la fi n du XIXe siècle, Tom Sawyer est un personnage célèbre

qui vit sur les bords du Mississippi. Garnement far-ceur, il multiplie les bêtises et partage avec son ami Huckleberry Finn des aventures plus palpitantes les unes que les autres.

Le Dragon, un navire qui fait route vers les Antilles, découvre un canot de sauvetage à bord duquel se trouve un homme étrange, propriétaire d’un coffre tout aussi mystérieux. Qui est-il ? Pour quelle raison a-t-il fait naufrage ?

Iain Lawrence, Les Flibustiers, Folio junior, © Éditions Gallimard Jeunesse, 2002.

John, un adolescent intrépide, a le goût du danger. C’est pourquoi il n’hésite pas à rendre service aux

contrebandiers de son village, Moonfl eet, situé sur les côtes de l’Angleterre. Mais il ignore encore que le fan-tôme de Barbe Noire, qui hante le cimetière, menace son existence...

John Meade Falkner, Moonfl eet, Folio junior, © Éditions Gallimard Jeunesse, 2009.

Mark Twain, Les Aventures de Tom Sawyer, Folio junior, © Éditions Gallimard Jeunesse, 2008.

Diego, jeune Espagnol, entreprend un voyage qui le mènera aux portes du Nouveau Monde. Par-

venu sur une île luxuriante, il se lie avec de jeunes insulaires mais ses compatriotes espagnols volent leurs hôtes et enlèvent trois indigènes. Diego devra alors choisir son camp.

Christian de Montella, Le Diable dans l’île, Castor Poche,© Éditions Flammarion, 2000.

En Californie, au début du XIXe siècle, le célèbre cavalier masqué lutte

contre l’injustice et secourt les villageois asservis à la domination espagnole. Il déjoue les stratagèmes du capitaine Ramón, ridiculise le sergent Gonzales et séduit le cœur de la jolie Lolita.

Johnston McCulley, La Marque de Zorro, Folio junior, © Éditions Gallimard Jeunesse, 1997.

2 Les romans d’aventures historiques dans la littérature jeunesse

À l’aventure !Bilan

30

Le héros du récit d’aventures

L e récit d’aventures met souvent en scène un héros jeune, auquel le lec-

teur peut s’identifier. Les récits d’aven-tures ont une part importante dans la littérature pour la jeunesse.Les héros de ces récits ont tous en com-mun la curiosité et le courage, qui les poussent à partir à l’aventure malgré le danger. Ils défendent aussi des valeurs fortes telles que l’amitié, la générosité ou le sens de l’honneur. ■

Les différentes péripéties dans le récit d’aventures

L ’aventure va exposer le héros à de multiples épreuves (ou péripéties)

au cours desquelles il devra surmonter des obstacles représentés par la nature, les animaux ou les hommes.

La natureCertains lieux où la nature est domina-trice et hostile sont propices au récit d’aventures : désert, jungle, montagne, fonds marins, etc. Certaines époques s’y prêtent en raison des découvertes scientifiques et humaines : ruée vers l’or dans le Grand Nord par exemple.

Les animauxPlongé dans un univers qui ne lui est pas familier, le héros doit affronter des créa-tures hors du commun ou supérieures en nombre (comme une meute de loups).

Les hommesSi la nature et les animaux constituent des obstacles importants, l’homme reste le principal danger pour le héros. C’est pourquoi le récit d’aventures pré-sente souvent des scènes de lutte oppo-sant le héros valeureux à ses ennemis, parmi lesquels on trouve des person-nages fourbes et lâches, à l’opposé du héros, qui parvient à surmonter ses fai-blesses (peur, maladresse). ■

Le rôle des péripéties

L es péripéties présentent une suc- cession rythmée d’événements :

affronter des bandits, découvrir un tré-sor, sauver quelqu’un en danger, etc. Elles ont pour but :– de mettre en valeur les qualités du héros, de lui permettre de se dépasser ;– de développer les rebondissements, retournements de situation qui modi-fi ent les rapports de domination entre les personnages ;– de maintenir le suspense jusqu’au dénouement, qui présente, le plus sou-vent, la victoire du héros. ■

Le récit d’aventures

Page 12: Les héros en quête d'aventures

32

Méthode

33DES HÉROS EN QUÊTE D’AVENTURES

Lexique Lexique

1 �Savoir utiliser les mots de la narrationPlacez correctement les mots suivants dans le texte.narrateur ■ narration ■ narrer ■ narratif.Écoutez bien les enfants, je vais vous ... l’histoire de Croc-Blanc. Dans L’Île au trésor, Jim, le héros, est aussi le ... . Un récit comporte des passages descriptifs mais l’essentiel de l’histoire est formé par la ... . Un récit d’aventures suit les étapes du schéma ... .

2 �Identifi er les notions de narration

Associez les mots suivants à leur défi nition.

• adversaire • personnage qui aide le héros

• auteur • personnage principal

• allié • celui qui écrit et invente l’histoire

• héros • personnage qui constitue un obstacle

3 ��Appliquer les notions de narrationLisez cet extrait et répondez aux questions.Un soir, que le juge présidait une réunion et que ses fi ls étaient absorbés par le règlement d’un nouveau club athlétique, le traître Manoël appelle doucement Buck, qui le suit sans défi ance, convaincu qu’il s’agit d’une simple promenade à la brune1.

Jack London, L’Appel de la forêt, traduction Mme de Galard,

© Éditions Gallimard Jeunesse, 2007.

1. à la brune : le soir.

a. Relevez le mot qui précise l’opinion du narrateur sur le caractère d’un personnage.

b. Quel indice de temps signale un changement dans l’histoire ?c. À quelle étape du schéma narratif correspond cet extrait ?

4 ��Appliquer les notions de narrationLisez cet extrait et répondez aux questions.Ce fut alors que je vis le carrosse. Je mentirais si je disais que je n’attendais pas son passage dans la rue de Tolède, deux à trois fois par semaine, à peu près toujours à la même heure. Il était noir, garni de cuir et de velours rouge.

A. Perez-Reverte, Le Capitaine Alatriste, traduction J.-P. Quijano, © Éditions du Seuil, 1998.

a. Le narrateur est-il un personnage ? Justifi ez votre réponse.b. Quelle remarque adresse-t-il au lecteur ?c. Relevez une expression qui désigne une habi-tude et une expression qui désigne une action soudaine.

5 ��Manipuler les verbes d’actionRegroupez ces verbes d’action de façon à constituer des paires de synonymes.affronter ■ attraper ■ bondir ■ combattre ■ décamper ■ défi er ■ provoquer ■ saisir ■ sauter ■ s’enfuir.

6 ��ÉcritureInventez une péripétie de cinq lignes dans laquelle vous emploierez cinq verbes parmi ceux de l’exercice précédent. Votre récit commencera par :« Soudain, les pirates poussèrent un cri terrible et... »

� Dans un récit, celui qui raconte est le narrateur. Il peut formuler ou non un jugement, il peut être aussi l’un des personnages.

� L’action qui consiste à raconter une histoire, à l’écrit ou à l’oral, s’appelle la narration.

� Les étapes d’un récit sont appelées le schéma narratif. Elles comportent :– une situation initiale qui présente le lieu, l’action, les personnages ;

– un élément modifi cateur ou perturbateur, souvent indiqué par une expression comme « soudain », qui marque un changement dans la vie du héros ;

– des péripéties, qui sont des épreuves que le héros devra surmonter ;

– un élément de résolution, généralement court, qui va introduire la situation fi nale.

Leçon

La narrationLire une œuvre intégrale

1. Pour commencer� Prévoyez un calendrier pour échelonner votre lecture dans le temps.� Préparez un marque-page sur lequel vous noterez le nombre de chapitres ainsi que leur titre. Vous pouvez aussi renommer les chapitres, afi n de vérifi er votre compréhension de l’histoire.

2. Au cours de la lectureSur une fi che, relevez les éléments essentiels – lieu et époque, personnages (physique, caractère, rôle), action principale – et le paratexte – auteur, date d’écriture, genre littéraire. Faites des hypothèses sur la suite du récit, les relations entre les personnages.

3. Pour fi nirN’hésitez pas à compléter vos fi ches en faisant des retours en arrière dans le récit. Savoir lire, c’est aussi être capable de revenir sur ses hypothèses de lecture et de les corriger.

Leçon

S’entraîner

1 Pour commencerVoici les titres et résumés des trois premiers cha-pitres des Aventures de Tom Sawyer de M. Twain, 1876. Associez les titres des chapitres aux résumés.

a. Titres des chapitresLe sens des affaires ■ Mars et Vénus ■ Jeux et combats.

b. Résumés• Tom fait l’école buissonnière. Il s’enfuit et ren-contre un jeune garçon avec lequel il se bat.• Tom repeint la clôture en feignant d’y prendre plai-sir. Envieux, ses camarades lui donnent des frian-dises pour faire la corvée à sa place.• Tom attire l’attention d’une jeune fi lle par des pirouettes. À la nuit tombée, il revient la voir mais il reçoit un seau d’eau sur la tête.

2 Au cours de la lecturea. Voici les écoliers du village de Longeverne.

Il y avait là Lebrac, le chef, qu’on appelait encore le grand Braque ; […].L’aîné des Gibus, qu’on appelait par contraction Grangibus pour le distinguer du P’tit Gibus ou Tigi-bus son cadet, parla ainsi :– Voilà ! Quand nous sommes arrivés, mon frère et moi, au contour des Menelots, les Velrans se sont dres-sés tout d’un coup près de la marnière à Jean-Baptiste. Ils se sont mis à gueuler comme des veaux, à nous foutre des pierres et à nous montrer des triques.

Louis Pergaud, La Guerre des boutons, © Éditions Gallimard Jeunesse, 2008.

• Quel incident est arrivé à Grangibus ?

• Quel niveau de langue utilisent les enfants ? Rele-vez deux exemples.

b. Pergaud, Louis (1882-1915), écrivain français, qui transposa son amour de la nature et de la vie dans une œuvre réaliste et humoristique. […] Avec La Guerre des boutons (1912), il transforme l’af-frontement de deux troupes de gamins en une épo-pée burlesque et attendrissante, qui sera portée à l’écran par Yves Robert cinquante ans plus tard avec un immense succès.

« Pergaud, Louis » Encyclopédie Microsoft® Encarta® en ligne 2009

http://fr.encarta.msn.com © 1997-2009 Microsoft Corporation.

• Quel niveau de langue utilise-t-on dans cet article ? Relevez un exemple.

c. À partir de la lecture de ces deux extraits, reprodui-sez et complétez le tableau qui suit.

La Guerre des boutons

extrait recherche Internet B2i

lieu : auteur : époque : date d’écriture : personnages : genre littéraire : action principale : infl uence sur d’autres

œuvres artistiques :

S’amuserVous avez lu un livre qui vous a passionné : vous devez en faire deviner le titre, sous la forme d’une cha-rade. Par exemple, pour La Guerre des boutons : mon premier a été mondial deux fois (la guerre), mon second est caractéristique de la varicelle (des boutons).

Page 13: Les héros en quête d'aventures

34

Écriture

35DES HÉROS EN QUÊTE D’AVENTURES

9 �Le loup contre le chienRédigez le début et la suite de cet extrait :– imaginez le combat qui mène à la victoire du chien ;– inventez une suite dans laquelle le loup trouvera ou non son salut.Chaque partie devra faire environ cinq lignes. Vous emploierez l’imparfait et le passé simple et vous uti-liserez des conjonctions de coordination pour souli-gner l’enchaînement des actions.

Croc-Blanc avait cessé de lutter. De temps à autre, il avait encore un bref sursaut, mais qui ressemblait plus à un spasme d’agonie1 qu’à une tentative délibérée de reprendre le combat. L’air pénétrait de plus en plus diffi cilement dans ses poumons suppliciés, et les dents de Cherokee se rapprochaient inéluctablement de sa veine jugu-laire2. Seule l’épaisse fourrure qui emplissait sa bouche empêchait encore le chien de lui don-ner le coup de grâce, mais le bouledogue, pour peu qu’il maintienne sa prise pendant quelques minutes, n’aurait même pas besoin de l’égorger pour être assuré de la victoire.

Jack London, Croc-Blanc, traduction Noël Chasseriau, © Éditions Gallimard Jeunesse, 1998.

1. un spasme d’agonie : sursaut montrant qu’il meurt.

2. jugulaire : de la gorge.

10 ��À la belle étoileTom Sawyer et ses amis décident de s’installer sur une petite île accessible par une barque et de vivre comme de vrais pirates.Rédigez la suite de ce texte en une quinzaine de lignes en imaginant leur première nuit à la belle étoile, parta-gée entre la joie d’être libre et la peur de l’obscurité.Conservez les temps du passé et faites intervenir les trois personnages de cet extrait en leur attri-buant des réactions différentes.

Vers minuit Tom arriva avec un jambon et diverses autres provisions. Il se posta dans un fourré, sur une petite hauteur dominant le lieu du rendez-vous. Le ciel était clair ; il n’y avait pas de vent. Le large fl euve avait l’air d’un océan au repos. Tom écouta ; aucun bruit. Alors il fi t entendre un léger siffl ement. Du pied de l’escar-pement, un siffl ement lui répondit. Tom siffl a deux fois ; on lui répondit de la même façon. Quelqu’un demanda à voix basse :– Qui va là ?– Tom Sawyer, le Vengeur Noir de la Mer des Antilles. Qui êtes-vous ?– Huck Finn-les-Mains-Rouges et Joe Harper la Terreur des Mers.C’est Tom qui avait trouvé ces surnoms dans ses livres favoris.– Bien. Donnez-moi le mot de passe.

Mark Twain, Les Aventures de Tom Sawyer, traduction François de Gail, © Mercure de France.

11 ��Deux duelsD’Artagnan vient d’arriver à Paris…Complétez ce texte, en imaginant comment d’Arta-gnan se met aussi rapidement dans une situation périlleuse. Votre récit fera une quinzaine de lignes et vous détaillerez les maladresses qui amènent d’Artagnan à provoquer deux mousquetaires en duel. Vous utili-serez les temps du récit (imparfait et passé simple).

D’Artagnan, furieux, avait traversé l’antichambre en trois bonds et s’élançait sur l’escalier, dont il comptait descendre les degrés quatre à quatre, lorsque, emporté dans sa course, il alla donner tête baissée dans un mousquetaire qui sortait de chez M. de Tréville par une porte de dégage-ment, et le heurtant du front à l’épaule, lui fi t pousser un cri ou plutôt un hurlement. [...]En outre, il avait ramassé deux bons duels avec deux hommes capables de tuer chacun trois d’Artagnan, avec deux mousquetaires, enfi n, c’est-à-dire avec deux de ces êtres qu’il estimait si fort, qu’il les mettait dans sa pensée et dans son cœur au-dessus de tous les autres hommes.

Alexandre Dumas, Les Trois Mousquetaires, chapitre IV, 1844.

Écrire à partir d’une image

12 �L’attaque du tigre

Eugène Delacroix (1798-1863), Chasse au tigre, 1854, huile sur toile, 73,5 x 92,5 cm, Musée d’Orsay, Paris.

Racontez l’attaque du cavalier par un tigre en vous aidant de ce tableau.Vous préciserez le lieu de l’action, puis vous insis-terez sur la puissance et la combativité des deux adversaires. Adoptez le point de vue du cavalier et utilisez le présent de l’indicatif.

Imaginer des récits d’aventures

6 ��La découverte d’un trésorVous êtes à deux pas d’un trésor que beaucoup convoitaient avant vous. Cependant, il vous faut résoudre une énigme pour parvenir à déclencher le mécanisme qui vous permettra d’accéder à ce trésor.

Imaginez, en une quinzaine de lignes et en utilisant les temps du passé, quel stratagème a été mis en place pour protéger le trésor et décrivez avec préci-sion le contenu du coffre tant convoité.

7 ��Le château hantéTraversant les longs couloirs du manoir de son père, un jeune garçon décide de se rendre dans une par-tie interdite du château, autrefois dévastée par un incendie.

Imaginez en une quinzaine de lignes son parcours à travers ces salles inquiétantes et exprimez la peur qu’il ressent. Utilisez l’imparfait et le passé simple.

Écrire à partir d’un texte

8 �Une héroïne téméraireImaginez la suite du texte ci-dessous en dix lignes environ et en conservant l’imparfait et le passé simple. Tenez compte des sentiments qui animent le personnage et employez des verbes d’action pour décrire cette course-poursuite.

La jeune Anne de Vancy est capturée par le seigneur de Montliard qui souhaite la marier à son fi ls. Elle parvient à s’enfuir.Elle entendit bientôt l’écuyer proférer des jurons et sut que sa fuite était découverte. Elle avança plus vite pendant que les hommes battaient déjà les bords du chemin. Ils ne pouvaient manquer de voir ses traces… À quelque distance s’ouvrait la lisière d’un bois touffu, au sol trop encombré de broussailles pour qu’un cheval pût s’y ris-quer. Si elle pouvait l’atteindre avant qu’on ne la rejoigne, elle se sentait de taille à y semer un homme à pied. Soudain, un perdreau1 pris de panique lui jaillit sous le nez, signalant sa pré-sence aussi clairement qu’un appel.

Marie Amaury, Anne l’intrépide, © Castor Poche, Éditions Flammarion, 2004.

1. perdreau : oiseau que l’on chasse.

Écrire à partir du lexique

1 �La situation initialeImaginez, en une dizaine de lignes et à l’imparfait de l’indicatif, une situation initiale à partir des mots et expressions suivants :

depuis sa plus tendre enfance ■ la montagne ■ les sommets escarpés ■ contempler ■ sapins centenaires ■ famille ■ neige.

2 �L’élément modifi cateurInventez, en cinq lignes et au passé simple, un élé-ment modifi cateur pour compléter la phrase sui-vante :

Depuis que ses parents avaient déménagé pour aller vivre à la campagne, Antoine s’ennuyait terri-blement. Mais un jour…

3 ��Les péripétiesAu cœur de la jungle, vous vous apprêtez à cueillir une fl eur rare quand un monstrueux anaconda déroule ses anneaux et s’approche dangereu-sement.

Racontez cette péripétie en dix lignes et en employant les temps du récit (imparfait et passé simple). Vous soulignerez le danger que représente le reptile en le décrivant et vous utiliserez des verbes d’action afi n de donner du rythme à cet épisode.

Écrire à partir d’un thème

4 �La pendaison de Billy the KidLe shérif veut pendre Billy the Kid, le célèbre hors-la-loi. Alors que celui-ci a déjà la corde autour du cou, l’un de ses complices s’apprête à le libérer.

Racontez en dix lignes et au présent de l’indicatif cette scène d’évasion en vous mettant à la place de son complice (vous emploierez donc la première personne). Décrivez le décor, employez des verbes d’action et dites ce que vous éprouvez.

5 �L’aventure au quotidienVous prenez comme tous les jours le chemin qui vous conduit au collège. Mais quelque chose a changé : le voisin que vous croisez est un inconnu, les voi-tures sont silencieuses…

Imaginez en dix lignes la suite de ce récit, en employant la première personne et le présent de l’indicatif.

Page 14: Les héros en quête d'aventures

36 37DES HÉROS EN QUÊTE D’AVENTURES

L’Appel de la forêt

1 Quel danger affrontent les personnages ?

2 Relevez deux groupes nominaux qui soulignent la violence des fl ots.

3 Comment Hans et Peter sauvent-ils leur ami ?

4 Quelles sont les qualités de Buck ?

5 Quel rebondissement se produit ligne 13 ?

6 Relevez cinq verbes désignant les actions de Buck.

7 À quel temps sont-ils conjugués ?

8 Quelles expressions montrent la combativité de Buck ?

9 Relevez les énumérations de la dernière phrase. Que mettent-elles en valeur ?

10 À quelle étape du schéma narratif cet extrait correspond-il ? Justifi ez votre réponse.

Expression écrite : Inventez un dialogue d’une dizaine de lignes dans lequel les trois hommes célèbrent les qualités de ce chien exceptionnel, à l’aide d’adjectifs variés. Vous utiliserez le présent et le passé composé.

Questions

Le maître de Buck, John Thornton, tombe dans les rapides d’une rivière. Aussitôt, Buck se jette à l’eau et le rattrape.

Thornton] ordonna à Buck d’aller retrouver Hans et

Peter. L’intelligent animal comprit ; levant un peu sa

belle tête hors de l’eau comme pour puiser des forces

dans le regard de son maître, il se mit à nager vigoureu-

sement et, délesté cette fois d’un poids écrasant, il par-

vint enfi n à la berge. Les deux hommes, eux aussi, avaient

compris la pensée de Thornton, et, sans perdre une minute,

ils passèrent une corde autour du cou et des épaules de

Buck, en ayant toutefois soin de lui laisser la liberté de ses

mouvements, puis ils le lancèrent à l’eau.

Intrépide, le chien affronte une seconde fois le courant ; il nage avec

vigueur, dévore la distance, mais voilà que, dans sa hâte fi évreuse, il

manque le but, passe un peu trop loin du maître, le dépasse malgré lui,

et, essayant péniblement de revenir en arrière, se trouve entraîné, bal-

lotté, englouti par les eaux furieuses, disparaît de la surface. Aussitôt

Hans et Peter tirent sur la corde, le retirent à demi noyé sur la berge.

[...]

La corde est de nouveau enroulée autour de son corps, et, rendu prudent

par la précédente méprise, il sait cette fois dominer son impatience,

modérer son ardeur, viser son but et le toucher. Il coupe d’abord le

courant en travers, et arrivé au-dessus de Thornton, se laisse tomber

adroitement. Thornton le voit arriver sur lui comme la foudre et le saisit

par le cou. Tous deux sont entraînés, roulés, submergés, mais fi nale-

ment la corde a le dessus : étranglés, meurtris, mais vivants, ils sont

ramenés sur la berge.

Jack London, L’Appel de la forêt, traduction Mme de Galard, © Éditions Gallimard Jeunesse, 2007.

5

10

15

20

25

Téléfi lm canadien réalisé par Peter Svatek, L’Appel de la forêt, 1997.

13 ��Le western

Affi che du fi lm de John Ford, La Prisonnière du désert, 1956, Warner Bros.

En vous aidant de l’affi che et du titre du fi lm, imaginez en une dizaine de lignes la rencontre entre les deux principaux personnages, que vous décrirez.

Vous tiendrez compte du lieu de l’action et des péri-péties que l’on peut trouver dans un western. Vous emploierez le présent de l’indicatif.

14 ��Les trois mousquetaires

Scène du fi lm de George Sidney, Les trois mousquetaires, 1948, Metro Goldwyn Mayer.

Décrivez en une quinzaine de lignes cette scène d’affrontement qui oppose d’Artagnan (juché sur la table) et les mousquetaires aux gardes du cardinal.

Précisez le lieu de l’action, indiquez le nombre d’adversaires et les mouvements des héros. Vous emploierez le passé simple.

soulagement. Nous regardons la profondeur du trou. Nous sommes contents qu’elle s’en soit sortie sans mal.

Compétences à travailler

• Enchaîner les étapes du récitRécrivez le passage en italique en utilisant des connecteurs logiques pour souligner les diffé-rentes étapes du récit.

• Développer un récitPrécisez les mots en gras en ajoutant des expansions aux noms ou en trouvant des adverbes qui indiquent les efforts des person-nages. Développez la description du décor.

• Alterner récit et dialoguePour rendre la fi n plus vivante, écrivez les trois dernières phrases sous forme dialoguée en utilisant des phrases de type exclamatif ou inter-rogatif.

Sujet Dans une contrée sauvage, vous avancez dans un enchevêtrement de lianes et de ronces. Soudain, l’ami(e) qui vous accompagne tombe au fond d’un trou. Racontez en dix lignes com-ment vous procédez pour le (la) sauver en uti-lisant des verbes d’action et les moyens que la nature met à votre disposition. Utilisez les temps du passé.

Un extrait du devoir

Nous avançons dans la jungle. Il y a beaucoup de lianes et de ronces. Soudain Léa tombe dans un grand trou. Elle crie. Je vois qu’elle est tombée. Léa a peur et je suis inquiet pour elle. Je prends une liane et je l’accroche à un arbre. Léa attrape la liane. Elle la met autour de sa taille. Je tire fort et alors elle remonte. Elle me serre dans ses bras avec

Améliorer son expression écrite

Évaluation

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