les gens de l'oubli #35

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AGRÉÉE PAR LA FONDATION ABBÉ PIERRE N°35 / 2013 / SOMMAIRE maison dela solidarité 29 rue Edmond dar∫ois 92230 Gennevilliers T 01 47 90 49 03 F 01 47 33 60 93 [email protected] et réalité entre rêve p. 1 Edito La parole est au président p. 2/3 Séjour à Roz-sur-Couesnon p. 4 Appel au bénévolat: Mais qu'est-ce qu'on peut faire ? Retour sur les activités socio-éducatives septembre 2012 / juin 2013 Hommage à André Masoni Horaires, remerciements La Maison de la Solidarité de Gennevilliers est une structure d’accueil de jour ouverte aux personnes en situation de grande précarité, voire d’exclusion. Créée sous l’impulsion d’un collectif d’associations en 1995, aujourd’hui, en 2013, soit 18 ans plus tard, elle garde toute sa pertinence et son utilité mais ses missions ont lentement évolué au cours de ces années. En effet, sa fonction d’accueil au sens strict s’est doublée d’une fonction d’accompagnement, de suivi social, des personnes accueillies en même temps que son équipe salariée se professionnalisait. Voici donc le premier éditorial d'un " vieux " nouveau président issu d'un non moins nouveau Conseil d'Administration. Ainsi va la vie associative de la Maison de la Solidarité dont ma mémoire est nourrie des premières tentatives de projets et ce, dès la première Assemblée Générale Constitutive (en 1994). Je fus en cela initié par Pierre Andrieux qui me fit connaître un regroupement de personnalités particulière- ment disparates, combatives, munies d'une furieuse volon- té en acier trempé. Mais de ces confrontations advint ce que nous connaissons encore aujourd'hui et dont ceux, que nous nommions déjà à l'époque '' les accueillis '', qui étaient notre préoccupation d'hier, font toujours l'objet de notre atten- tion et de nos accompagnements. Laissons là ce qui pourrait paraître comme de la nostalgie car curieusement, un constat s'impose. Il apparaît une sorte de similitude de temps entre l'hier fondateur de la Maison et l'aujourd'hui qui se veut aussi un temps re-fondateur d'un autre projet. Hier, la Maison naissante entrait dans une société euro- péenne nouvelle, — marquée par la chute du mur de Berlin — signant le point d'arrêt de la pensée marxiste, laissant une place sans détours pour le libre échange. Un avènement du marché de la consommation pulsé par la dominante tech- nologique nous déportait de la production physique vers la production immatérielle de l'information. Bref un règne du tertiaire dans la société française, peu soucieuse du devenir de ceux laissés sur le bord du chemin. La croissance de la Maison de la Solidarité, tout au long de ces années, en est la preuve. LA PAROLE EST AU PRÉSIDENT… par Jean-François Burgos ÉDITORIAL par Anne Cosquer, directrice L’utilisation de supports d’ordre culturel fait partie du processus de (re)construction identitaire et de sociali- sation des personnes en souffrance, que celle-ci soit liée à une situation d’exclusion sociale ou à des troubles psychiques. En effet, toutes les activités culturelles — sorties, ateliers, visites d’expositions, théâtre, écriture, groupe de paroles,… et sportives — comme les séjours, favorisent les capacités d’action des personnes qui y participent ; parallèlement, elles sont autant de lieux d’expression sans injonction de résultat, ni impératif d’élaboration de projet ; elles créent, également, des temps collectifs où pourront s’exercer l’entraide, la solidarité, l’échange. L’ensemble fournit autant d’outils facilitant le proces- sus de (ré)insertion donc d’inscription dans la société civile, de ces personnes fragilisées par leur situation sociale dégradée. Incluse dans le réseau des " boutiques solidarité " de la Fondation Abbé Pierre, c’est-à-dire les structures d’accueil de jour bénéficiant de l’agrément de celle-ci, elle défend des valeurs humanistes dans la relation à l’Autre afin de redonner à chaque personne accueillie dignité, confiance en elle et " envie de " : envie de faire, envie de partager des actions collectives, envie de se projeter dans l’avenir. Les services de première nécessité (douche, lessive, petit-déjeuner,, consigne administrative, téléphone, fax) représentent un premier outil dans cette démarche. Mais, depuis sa création, la Maison de la Solidarité a misé sur tout ce qui se rattache aux activi- tés socioculturelles pour aider les personnes accueil- lies dans ce processus de reconstruction identitaire, qui peut demander, pour certaines, des années. Dans notre aujourd'hui, il nous faut remettre sur le métier la réflexion dans un contexte fort différent. La doctrine marxiste pourrait devenir néo et le néo-libéralisme montre bien des signes de faiblesse, le détachement de la finance de l'activité pour des entreprises planétaires est à la source de crises spéculatives transcontinentales avec des enjeux virtuels proprement colossaux. L'Europe est de moins en moins nouvelle et ne trouve pas la recette de nouveaux développements pour ces chers éco- systèmes. Toutefois, ceux qui sont au bord du chemin le sont encore, c'est là un point commun reliant les époques, assez peu flatteur pour notre pays, paré de valeurs se voulant universalisantes. Alors, au cours des réflexions que nous aurons à produire, il nous faudra revenir sur les notions de solidarité, de dignité, d'identité, d'émancipation, d'appropriation, de territoire, de culture, de production,…, pour un projet de la Maison de la Solidarité s'inscrivant dans l'histoire de notre association tout en faisant la place aux idées nouvelles pour le compte de tous les '' autrui '' que nous appelons toujours les accueillis.

description

Journal édité par la Maison de la Solidarité — Fondation Abbé Pierre. Le sujet principal de ce numéro est le séjour à Roz-sur-Couesnon.

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Page 1: les gens de l'oubli #35

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N°35 / 2013 / SOMMAIRE

maisondelasolidarité

29 rue Edmond dar∫ois92230 GennevilliersT 01 47 90 49 03F 01 47 33 60 [email protected]

et réalité

entre rêve

p. 1 Edito

La parole est au président

p. 2/3 Séjour à Roz-sur-Couesnon

p. 4 Appel au bénévolat:

Mais qu'est-ce qu'on peut faire ?

Retour sur les activités socio-éducatives

septembre 2012 / juin 2013

Hommage à André Masoni

Horaires, remerciements

La Maison de la Solidarité de Gennevilliers est une structure d’accueil de jour ouverte aux personnes en situation de grande précarité, voire d’exclusion.

Créée sous l’impulsion d’un collectif d’associations en 1995, aujourd’hui, en 2013, soit 18 ans plus tard, elle garde toute sa pertinence et son utilité mais ses missions ont lentement évolué au cours de ces années. En effet, sa fonction d’accueil au sens strict s’est doublée d’une fonction d’accompagnement, de suivi social, des personnes accueillies en même temps que son équipe salariée se professionnalisait.

Voici donc le premier éditorial d'un " vieux " nouveau président issu d'un non moins nouveau Conseil d'Administration.

Ainsi va la vie associative de la Maison de la Solidarité dont ma mémoire est nourrie des premières tentatives de projets et ce, dès la première Assemblée Générale Constitutive (en 1994). Je fus en cela initié par Pierre Andrieux qui me fit connaître un regroupement de personnalités particulière-ment disparates, combatives, munies d'une furieuse volon-té en acier trempé. Mais de ces confrontations advint ce que nous connaissons encore aujourd'hui et dont ceux, que nous nommions déjà à l'époque '' les accueillis '', qui étaient notre préoccupation d'hier, font toujours l'objet de notre atten-tion et de nos accompagnements.

Laissons là ce qui pourrait paraître comme de la nostalgie car curieusement, un constat s'impose. Il apparaît une sorte de similitude de temps entre l'hier fondateur de la Maison et l'aujourd'hui qui se veut aussi un temps re-fondateur d'un autre projet.

Hier, la Maison naissante entrait dans une société euro-péenne nouvelle, — marquée par la chute du mur de Berlin — signant le point d'arrêt de la pensée marxiste, laissant une place sans détours pour le libre échange. Un avènement du marché de la consommation pulsé par la dominante tech-nologique nous déportait de la production physique vers la production immatérielle de l'information. Bref un règne du tertiaire dans la société française, peu soucieuse du devenir de ceux laissés sur le bord du chemin. La croissance de la Maison de la Solidarité, tout au long de ces années, en est la preuve.

LA PAROLE EST AU PRÉSIDENT…par Jean-François Burgos

ÉDITORIALpar Anne Cosquer, directrice

L’utilisation de supports d’ordre culturel fait partie du processus de (re)construction identitaire et de sociali-sation des personnes en souffrance, que celle-ci soit liée à une situation d’exclusion sociale ou à des troubles psychiques. En effet, toutes les activités culturelles — sorties, ateliers, visites d’expositions, théâtre, écriture, groupe de paroles,… et sportives — comme les séjours, favorisent les capacités d’action des personnes qui y participent ; parallèlement, elles sont autant de lieux d’expression sans injonction de résultat, ni impératif d’élaboration de projet ; elles créent, également, des temps collectifs où pourront s’exercer l’entraide, la solidarité, l’échange. L’ensemble fournit autant d’outils facilitant le proces-sus de (ré)insertion donc d’inscription dans la société civile, de ces personnes fragilisées par leur situation sociale dégradée.

Incluse dans le réseau des " boutiques solidarité " de la Fondation Abbé Pierre, c’est-à-dire les structures d’accueil de jour bénéficiant de l’agrément de celle-ci, elle défend des valeurs humanistes dans la relation à l’Autre afin de redonner à chaque personne accueillie dignité, confiance en elle et " envie de " : envie de faire, envie de partager des actions collectives, envie de se projeter dans l’avenir.

Les services de première nécessité (douche, lessive, petit-déjeuner,, consigne administrative, téléphone, fax) représentent un premier outil dans cette démarche. Mais, depuis sa création, la Maison de la Solidarité a misé sur tout ce qui se rattache aux activi-tés socioculturelles pour aider les personnes accueil-lies dans ce processus de reconstruction identitaire, qui peut demander, pour certaines, des années.

Dans notre aujourd'hui, il nous faut remettre sur le métier la réflexion dans un contexte fort différent. La doctrine marxiste pourrait devenir néo et le néo-libéralisme montre bien des signes de faiblesse, le détachement de la finance de l'activité pour des entreprises planétaires est à la source de crises spéculatives transcontinentales avec des enjeux virtuels proprement colossaux. L'Europe est de moins en moins nouvelle et ne trouve pas la recette de nouveaux développements pour ces chers éco-systèmes. Toutefois, ceux qui sont au bord du chemin le sont encore, c'est là un point commun reliant les époques, assez peu flatteur pour notre pays, paré de valeurs se voulant universalisantes.

Alors, au cours des réflexions que nous aurons à produire, il nous faudra revenir sur les notions de solidarité, de dignité, d'identité, d'émancipation, d'appropriation, de territoire, de culture, de production,…, pour un projet de la Maison de la Solidarité s'inscrivant dans l'histoire de notre association tout en faisant la place aux idées nouvelles pour le compte de tous les '' autrui '' que nous appelons toujours les accueillis.

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La Maison de la Solidarité a organisé, avec l’aide de trois stagiaires, un séjour pour sept de ses accueillis.

Ce séjour s’est déroulé du 17 au 21 juin. Deux accueil-lantes accompagnaient le groupe : Michèle (bénévole) et Hachouma (salariée)  ; le groupe était constitué de sept personnes accueillies à la Maison de la Solidarité : Abdelmajid, Jacques, Ourika, Abdelilah, Anand, Rachid, Addi.

Pourquoi proposer un séjour dit " de rupture " à des personnes accueillies à la Maison de la Solidarité ?

La rupture avec le lieu de vie quotidien permet aux personnes accueillies qui y participent de s’ouvrir sur l’extérieur, de connaître " autre chose " que la rue, le squat, la  " débrouille " pour survivre. Elle peut égale-ment constituer un déclic chez certains qui vont alors avoir un autre regard sur leur situation. C’est ainsi que cinq de nos accueillis sont allés s’installer à Cherbourg, après avoir participé à un séjour dans cette ville.

Cette année, la destination était la Bretagne entre Saint-Malo et le Mont-Saint-Michel. Le groupe est parti en voiture (9 places) de Gennevilliers et a été hébergé dans un gîte situé dans la petite ville de Roz-sur-Couesnon. Pour la suite, je laisse la parole aux participant(e)s…

Bon voyage !Bon séjour !

Un séjour de rupture

à Roz-sur-Couesnon

"  Départ de la Maison de la Solidarité vers 9h30. Les vœux de " bon voyage " et de " bon séjour " nous accompagnent "

"  Le trajet s’est bien passé malgré le très vilain temps en quittant la région parisienne : grêlons, pluie très forte et enfin le retour du soleil. "

Dans la soirée, les commentaires vont bon train et les impressions sont toutes plus touchantes les unes que les autres :

Pause casse-croûte sur le chemin, en pleine campagne, sous le soleil qui est revenu.

MARDI, après un petit déjeuner préparé par Abdeli-lah, deux équipes se répartissent entre : aller chercher le pain (6 kms aller-retour  !) et préparer le déjeuner, puis cap sur Cancale… Ce n’est qu’alternance de mer et campagne… Des paysages à couper le souffle…

MERCREDI, après un petit déjeuner préparé par Jacques, direction : le Mont-Saint-Michel, aperçu la veille… Le beau temps est au rendez-vous.

Le soir, de retour au gîte, après avoir dégusté le riz cantonais préparé par Jacques et assisté à un retourne-ment d’omelette spectaculaire effectué par Abdelilah, échanges d’impression :

"  La maison est belle, la partie la plus ancienne date du XVIe siècle. Elle est située dans un village pittoresque entouré de collines et de forêts, de nombreuses vieilles demeures, bien entretenues et fleuries, en font le charme. "

"  Nous convenons d’un tour de table tous les soirs afin que chacun fasse part "  à chaud  " de ses sentiments, ses impressions, son ressenti de la journée. "

Arrivée au gîte dans l’après-midi…

"  Nous avons remarqué beaucoup de moulins à vent transformés en résidences secondaires. L’un avait encore ses ailes en bon état. "

… "  Comme si n’étions pas des immigrés  " …

"  Nous avons passé une superbe journée. Je me suis senti vraiment en famille. "

LUNDI, chargement du véhicule et départ.

" Personnellement, cette visite m’a beaucoup touché ça me rappelle mon enfance au bord de la mer, j’ai envie de voler. "

"  Je ne peux pas vous raconter avec des mots ce que j’ai vécu aujourd’hui tellement cela me fait plaisir. C’est énorme. "

" Aujourd’hui, j’ai passé une superbe journée. J’ai vu en vrai ce que je voyais en photo ou à la télévision. J’ai vu quelque chose d’extraordi-naire que je n’aurais peut-être jamais vu dans d’autres circonstances.Et encore une fois, la visite guidée que nous a faite Michèle était très instructive. C’est la première fois que je me suis vraiment senti en France. Je trouve que c’est un symbole extraordinaire. "

" Je me suis demandé comment c’était possible pour l’homme de construire de tels bâtiments. Comment ont-ils fait ? Avec quels engins ? C’est un travail de titans. Ils ont été aidés par les anges. Pour moi, c’est une construction miracle. "

" Le Mont-Saint-Michel c’est magni-fique, je n’avais jamais vu une telle beauté. C’est la première fois que je rentre dans une église, elle était gran-diose. La mer s’était retirée, on croyait qu’elle était fâchée ! "

" La montée des escaliers pour arriver à l’abbaye est rude mais la découverte du lieu en vaut largement la peine. Seul un tiers des visiteurs a le courage d’aller au bout de la visite nous apprend la guide d’un groupe voisin. Donc, nous sommes parmi les meilleurs ! "

Page 3: les gens de l'oubli #35

JEUDI, dernier jour, puisque le retour en région pari-sienne est prévu pour le lendemain. La destination : la ville de Saint-Malo, le barrage sur la Rance, puis petit tour à Dol-de-Bretagne pour finir la journée.

Journée intense avec découverte de quelques spécia-lités locales… dégustation de crêpes salées et sucrées et vision des bancs de moules et des champs d’arti-chauts...

Le soir, échanges d’impressions sur cette journée également bien remplie :

Tout le monde est bien fatigué après cette jour-née " mais la satisfaction et la joie l’emportent sur la fatigue " .

" Je suis déjà venu au Mont il y a 20 ans. J’ai été content de le revoir car c’est un grand symbole.

C’est toujours aussi incroyable de voir comment les humains ont pu faire pour construire un

tel monument. " " Aujourd’hui, j’ai passé une superbe journée. J’ai vu en vrai ce que je voyais en photo ou à la télévision. J’ai vu quelque chose d’extraordi-naire que je n’aurais peut-être jamais vu dans d’autres circonstances.Et encore une fois, la visite guidée que nous a faite Michèle était très instructive. C’est la première fois que je me suis vraiment senti en France. Je trouve que c’est un symbole extraordinaire. "

" C’était génial. J’ai adoré faire cette visite avec Mi-chèle car elle a été un super guide. Elle est attentive à ce que nous pouvons ressentir, c’est une maman pour nous. Elle a même pensé à la petite touche de fraîcheur en achetant des glaces après l’effort. "

" J’ai déjà vu le Mont-Saint-Michel en carte postale, à la télévision, mais être sur place pour de vrai, ce fut incroyable. Je ne sais pas si j’aurai encore la chance d’y revenir. C’est une merveille. J’ai vu beaucoup de choses dans ma vie, mais jamais d’aussi belles.Merci Michèle pour cette visite guidée. "

" Cette nuit nous allons peut-être rêver en couleur. "

" La montée des escaliers pour arriver à l’abbaye est rude mais la découverte du lieu en vaut largement la peine. Seul un tiers des visiteurs a le courage d’aller au bout de la visite nous apprend la guide d’un groupe voisin. Donc, nous sommes parmi les meilleurs ! "

" Nous avons passé une bonne journée. Chaque jour, nous découvrons quelque chose de nouveau. La mer, la campagne, les quartiers anciens, l’architec-ture de ce beau pays de Bretagne, c’était très instructif. Nous avons apprécié la spécialité de cette région : les crêpes. " .

" On a passé une bonne journée. Hier, j’ai découvert une princesse avec le Mont-Saint Michel et aujourd’hui j’ai fait connaissance avec ses gardes du corps : Saint-Malo qui se dresse majestueusement entourée de ses remparts. "

" En me promenant dans la ville close, sur les remparts de Saint-Malo, les rues sont toutes belles, étroites, ce qui m’a rappelé la ville de Fez au Maroc et sa vieille médina, avec les portes, comme dans les casbahs. La visite en petit train nous a permis d’entendre l’histoire de cette belle ville. "

" Pour moi, la ville de Saint-Malo est la ville de mes rêves et je suis fier de l’avoir visitée. J’ai pu me jeter à l’eau et prendre un bain à 16°. Courageux, non ?Je me suis trouvé dans mon élément car je suis un gars de la mer " .

VENDREDI, préparatifs de départ : rangement, vais-selle, nettoyage. Puis tout le groupe reprend la route en prenant " le chemin des écoliers " afin de profiter le plus longtemps possible de la campagne si belle. Une pause est prévue à Fougères qui ne durera qu’une heure tellement il fait " frais " : après un petit café pour se réchauffer, quelques-uns ont visité le jardin public établi en partie en terrasses sur l’emplacement des anciens remparts de la ville. Vue d’ensemble sur le château et la vallée. Puis petite visite à l’église Saint-Léonard, toute proche : les vitraux modernes sont magnifiques. Arrivée à Gennevilliers à 17h, non sans quelque tristesse… Mais :

Une belle expérience dont chacun en retirera beaucoup d’enseignements pour la suite…

" Vraiment, le retour est bien passé. Je veux dire merci à la Maison de la Solidarité et merci à Hachouma et Michèle elles ont bien pris soin de nous. Durant le séjour nous avons ri, nous nous sommes amusés et nous avons bien mangé. C’était une bonne se-maine et vraiment merci à vous, nous étions comme une vraie famille. "

" J’ai passé une semaine inoubliable, qui restera dans ma mémoire. "

" Dans ce voyage on a eu de la chance de passer 5 bons jours en Bretagne, surtout à Saint-Malo, ville de mes rêves. Rien à dire avec le groupe sym-pathique et mélangé, de toutes les couleurs. Et surtout avec des femmes responsables. Hachouma et Michèle, chapeau !! Pour moi, c’est un rêve… À suivre… "

" Ce voyage est le reflet de ce qui se passe à la Maison de la Solidarité. "

" Que de souvenirs pour moi. Le séjour me rappelle mon enfance, les week-ends avec les copains, les sorties improvisées… Laissez-moi un peu rêver. Le voyage en minibus m’a beaucoup plu, la vue des paysages, les pauses quand on voulait, bref, tout super. "

Page 4: les gens de l'oubli #35

Sans nul doute, un jour, avez-vous croisé une personne sans domicile, dormant dans sa voiture, dans la rue, sous un porche, sous un abribus, sur un quai de métro, dans une cabine téléphonique... sans doute vous êtes-vous dit " comment est-ce possible ? " ... Sans doute avez-vous peut-être remarqué que chacun va et vient sans un regard sur elle... Alors peut-être vous êtes- vous interrogé : " mais qu'est-ce qu'on peut faire ? "

J'ai trouvé une réponse simple : j'ai rejoint l'équipe de bénévoles de la Maison de la Solidarité, centre d'accueil de jour tenu par des salariés aux valeurs humanistes, depuis un peu plus d'un an. J'y ai découvert la chaleur humaine, l'entraide, le respect et la dignité, la richesse de chacun, malgré des chemins de vie difficiles et

douloureux. J'ai entendu des rires, vu des silences, j'ai écouté, échangé autour d'un café, de lecture, de jeux, lors de sorties ou activités socio-éducatives...

Ce public fragilisé a besoin de nous, de citoyens engagés qui donnent un peu de leur temps pour l' accueillir et l'accompagner.

Si, vous aussi, vous avez envie d'apporter votre tout petit caillou, votre sourire, votre regard sur l'Autre, participez, en tant que bénévole, à cette belle aventure qu'est la vie de la Maison de la Solidarité.

Contact Maison de la Solidarité : Tél : 01 47 90 49 03 · email : [email protected]

Mais qu'est-ce

qu'on peut faire ?par Pascale Roux

JUSQU'AUHORAIRES D’OUVERTURE

Hors période hivernale :

lundi - jeudi : 8 h - 12 h

vendredi : 8 h - 11 h

En période hivernale :

lundi - vendredi : 8 h - 11 h / 12 h - 14 h 17 h 30 - 20 h

Merci à toute l’équipe de la Maison de la Solidarité, sala-riés et bénévoles, pour leur implication dans le fonction-nement de la Maison que cette édition du journal illustre en partie.

Merci à Valérie, Lisa, Claudine et Michèle pour l’anima-tion des différents ateliers proposés par la Maison de la Solidarité.

Merci à tous nos partenaires pour leur aide précieuse et leur dévouement envers la Maison de la Solidarité et, plus particulièrement, nos partenaires financeurs : But International, IKEA France, DRIHL, Fondation Abbé Pierre, ville de Gennevilliers, Conseil Général 92 (Politique de la Ville), Fondation Julienne Dumeste, association APPOS/PMI.

REMERCIEMENTS

LES GENS DE L’OUBLI - N°35

Directeur de publication et président de l’AssociationJean-François Burgos

Comité de rédaction : Jeanine Boisard, Anne Cosquer,Olaf Mühlmann, Pascale Roux, Benjamin Steinberg, Ghislaine Valadou.

Notre joyeuse frappeuse de textes : Michèle Maffre

Notre fidèle correctrice : Jeanine Boisard

Pour toute remarque, contactez-nous au 01 47 90 49 03.

Directrice de la Maison : Anne Cosquer

Crédits photos : D.R. Maison de la Solidarité.

Conception graphique : © rübimann design www.rubimann.com

Impression : LNI

Imprimé sur papier 100% recyclé, Cyclus print 115g/m2

Merci à : Pascale, Ghislaine, Anne, Benjamin et Olaf pour l’élaboration de cette nouvelle édition de " les gens de l’oubli " .

NOS PENSÉES À ANDRÉ MASONI ET À SA FAMILLE

Militant auprès de nombreuses associations dont la Maison de la Solidarité, combattant contre les discriminations et éternel amoureux de la vie et des gens, André Masoni nous a quittés le 12 juin.

Citons-le une dernière fois :

29, rue Edmond Dar∫ois

92230 Gennevilliers

M 13 Ga∫riel-Péri

% 235 arrêt Basly

ACCÈS

%RETOUR SUR LES ACTIVITÉS SOCIO-ÉDUCATIVES SEPTEMBRE 2012/ JUIN 2013

LES ATELIERS PROPOSÉS À LA MAISON DE LA SOLIDARITÉ

par Anne Cosquer

Parmi les activités proposées par la Maison, trois ateliers ont lieu chaque semaine.

Il s’agit de : l’atelier " arts plastiques " , l’atelier " créations textiles " (réservé aux femmes)l’atelier d’aquagraphie.

ATELIERS D’AQUAGRAPHIEpar Claudine Bourdin et Michèle Joubeaux

L’aquagraphie, étymologiquement écriture d’eau, est un mot importé du Canada. C’est une peinture aléatoire réalisée sur papier type Canson très mouillé.

Les couleurs se chevauchent et s’interpénètrent. Des taches colorées posées au hasard émergent des formes qui s’offrent à une interprétation ludique.

Les taches obtenues sont questionnées à des fins poétiques en jouant sur ce que suggèrent les formes et les couleurs.

Le premier atelier d’aquagraphie a eu lieu le 18 juin 2012, ce fut une découverte pour tous les participants. Nous nous sommes amusés devant les réactions, face aux images, chacun ayant un regard différent sur ce qu’il voyait. L’écriture d’un texte, même court, en utili-sant les mots retenus…. nous a rendu sérieux. !

"  Un animal sauvage qui vient écraser la petite fleur dans le champ vert  "

"  L’ange rouge protège l’être humain du crocodile  "

"  L’homme avec la moustache a pris un pistolet pour tuer sa victime  "

"  Le singe se moque de deux girafes qui s’embrassent  " .

TELEX · ACTIVITÉS · 2012-2013 par Pascale Roux

Des balades : Montmartre, cueillette à la Croix Verte (Attain-ville) avec l'Epicerie solidaire, Vedettes du Pont-Neuf...

De l'art : musée des Années 30 à Boulogne-Billancourt, musée Guimet, exposition " Cheveux chéris " au musée du quai Branly, exposition " Paris Haute Couture " à l'Hôtel de ville de Paris...

Des spectacles et animations : Octopus de Philippe Decouflé au Théâtre national de Chaillot, représentation publique à Paris au Théâtre " Le Vent se lève " du spectacle " Les Energés " , performance créée avec une dizaine d'accueillis et " Cette Compagnie-là " en 2012...

Des journées : " Les Oubliés " (slam, musiques, repas festif) salle Robert Lavergne d'Asnières, Journée citoyenne L'Oréal (atelier de socio-esthétique, barbecue), rencontres avec les enfants d'une classe élémentaire de l'école Anatole France de Gennevilliers...

Du sport : piscine, patinoire... et sans oublier le Salon de l'agri-culture ! " J'ai confiance en vous pour porter

et défendre les valeurs humanistes que j'ai

soutenues toute ma vie... "