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8/20/2019 Les émissions d´as au type 'divvs avgvstvs pater' frappées sous Tibère : l´apport des analyses à leur datation et …

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REVUE ---------------------------------------------------NUMISMATIQUE

Dirigée parC. Morrisson, M. Amandry,

M. Bompaire, O. Picard

Secrétaires de la rédactionC. Grandjean

A. Hostein

ISSN 0484-8942

2010(166e volume)

SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE NUMISMATIQUE

Diffusion : Société d’édition « Les Belles Lettres »2010

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Publiée avec le concours de l’Institut National des Sciences Humaines et Sociales

du Centre national de la recherche Scientifique



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La Revue recherche des études de haut niveau et de première main, publication de documentsouveaux ou ouvelle iterprétatio e ocumets cous. Les articles sot reteus e foctio e leurqualité scietique et e l’itérêt u ocumet préseté. Les rubriques e la Revue sont indicatives etcorrespoet aux ivisios historiques traitioelles : umismatique celtique, recque, romaie,byzantine, médiévale, moderne et contemporaine, orientale, médailles et jetons, histoire de la numis-matique et des collections. Des notes synthétiques faisant le point sur une question ou un débat ont leurplace dans les Miscellanea (la Société française de numismatique préférant réserver la publication desarticles brefs au Bulletin de la Société française de numismatique).

Les langues admises sont, outre le français, l’allemand, l’anglais, l’espagnol et l’italien.Les mauscrits complets et coformes aux istructios aux auteurs oivet être remis au secrétariat

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numismatique se réunit, en janvier, pour adopter le budget de la Revue qui paraît dans l’année.La Revue ne rend compte que des ouvrages qui sont adressés au secrétariat avec la mention « Revue

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lecture. La publication rapide dans le bulletin bibliographique ne doit pas nuire au caractère informatifet critique des comptes rendus et il est possble de rendre compte simultanément et synthétiquement deplusieurs ouvrages.

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SOMMAIRE

HOMMAgE JEAn-nOL BARRAndOn

Biblioraphie es travaux e Jea-noël Barrao 5

Témoignages

Jean-Pierre CALLU – La aissace ’u projet, la RCP 483 (1974-1976) 23

Hélène NICOLET-PIERRE – Recherches sur la compositio métallique e quelquesséries de monnaies antiques frappées dans le monde égéen 27

Olivier PICARD – Vingt-cinq ans de recherches sur les monnaies grecques avecJea-noël Barrao 35

Françoise DUMAS – de Philippe Auuste à Charlemae. Recherches sur l’aretes moaies e compaie e Jea-noël Barrao 41

Articles

Gérard AUBIN avec la collaboration de Sylvia NIETO – Liaisons de coins et orgaulois 51

Frédérique DUYRAT, Julien OLIVIER – deux politiques e l’or. Séleucies etLagides au IIIe siècle avant J.-C. 71

Thomas FAUCHER – Gravure et composition métallique des monnaies lagides .... 95

Suzanne FREY-KUPPER, Clive STANNARD – Les imitations pseudo-Ebusus/Massaliaen Italie centrale : typologie et structure, présence dans les collections et dansles trouvailles de France 109

Jea-noël BARRANDON (†), Arnaud SUSPÈNE, Arwen GAFFIERO – Les émissionsd’as au type divvs avgvstvs pater frappées sous Tibère : l’apport des analysesà leur datation et à leur interprétation 149

Maryse BLET-LEMARQUAND, Marc BOMPAIRE, Cécile MORRISSON – Platine et plombdans les monnaies d’or mérovingiennes : nouvelles perspectives analytiques .... 175

Lucile BECK, Élise ALLOIN, Ulrich KLEIN, Thierry BOREL, Claire BERTHIER, AnneMICHELIN – Le trésor e Preuschorf (Bas-Rhi) XVIIe siècle. Premiers résul-tats d’une étude pluridisciplinaire 199



François de CALLATAŸ – Les plombs à types monétaires en Grèce ancienne : mon-

aies (ofcielles, votives ou cotrefaites), jetos, sceaux, pois, épreuves ou

fantaisies ? 219

Louis BROUSSEAU – Le monnayage des Serdaioi revisité 257

Jean HOURMOUZIADIS – ΚΟΣΩΝ gol Staters a Silver drachmae - A die Stuy 287

Aurel VÎLCU, Bogdan CONSTANTINESCU, Roxaa BUGOI, Cătălia Păuna – Someconsiderations on Dacian gold coins of Koson type in the light of compositionalanalyses 297

Giovanni GORINI – La monetazione di Ariminum 311

Pierluigi DEBERNARDI – Plated coins, false coins? 337

Shpresa GJONGECAJ – Le monnayage de Phoinikè sous l’empire romain 383

Sylviane ESTIOT – propos ’u méaillo iéit e l’usurpateur Julie (284-285 Ad) : so rèe et so moayae 397

Georges GAUTIER – Ue justicatio opportue u système tétrarchique par

l’image monétaire de diffusion courante : la série de nummi à bustes accolésémise à Trèves e 298 ap. J.-C. 419

Vincent DROST, Sylviane ESTIOT – Maxece et le portrait militaire e l’empereuren Mattiobarbulus 435

Henri POTTIER – Le moayae e la Syrie sous l’occupatio perse (610-630).Complément 447

Vincent GENEVIÈVE, Guillaume SARAH – Le trésor de deniers mérovingiens de

Roez (Aveyro). Circulatio et iffusio es moayaes ’aret as leSud de la France au milieu du VIIIe siècle 477

Jérôme JAMBU – Ue histoire e la Moaie e Cae à l’époque moere (1693-1772) 509

François THIERRY – La moaie u Xijia as eux ouvraes récets 537

Bulletin bibliographique 553

Supplément : Françoise DUMAS – Jea Lafaurie (1914-2008) 609

Index 615

Instructions aux auteurs 627

Table des matières 633

ARTICLES



RN 2010, p. 149-173

Jean-Noël BARRANDON* (†), ARNAUD SUSPÈNE*, ARWEN GAFFIERO*

Les émissions d’asau type Divvs Avgvstvs Pater frappées sous Tibère :

L’apport des analyses à leur datation et à leur interprétation.

Résumé – Des as et des dupondii de Tibère ont été soumis à une analyse par activation avec desneutrons rapides de cyclotron. Des similitudes de composition élémentaire apparaissent entre lesémissions datées et les émissions non datées. Les nouveaux résultats incitent notamment à daterl’apparition des as au type de l’autel de Providentia du tout début du principat de Tibère, ce quisouligne l’importance de l’année 15 et de l’autel de Providentia dans la consolidation du régimemis en place par Auguste.

Resumen – Los ases y dupondii de Tiberio son sometidos a un análisis de activación por mediode neutrones rápidos de ciclotrón. Similitudes en la composición elemental aparecen entre lasemisiones fechadas y no fechadas. Los nuevos resultados incitan a fechar la aparición de los asesde tipo altar de Providentia al comienzo del principado de Tiberio, lo que subraya la importancia delaño 15 y del altar de Providentia en la consolidación del régimen puesto en marcha por Augusto.

Le 23 octobre 2007, lors de la réunion mensuelle du Centre Ernest-Babelon,composante orléanaise de l’Institut de Recherches sur les Archéomatériaux(IRAMAT), J.-N. Barrandon exposa à ses collègues et à ses collaborateurs lesrésultats préliminaires de ses analyses des as de Tibère. Tous les chercheurs quiassistèrent à sa démonstration ce jour-là furent saisis par l’intérêt de ses conclusionset impressionnés par la rigueur de la méthode employée. La brutale disparitionde J.-N. Barrandon quelques mois plus tard interrompit ces recherches promet-teuses. Sur la prière du directeur de l’IRAMAT, B. Gratuze, et grâce à l’amabilitéde Mme Barrandon, qui nous a coné les données de son mari, nous avons pu

tenter de reconstituer son raisonnement. Nous nous sommes également efforcésde lui donner ses prolongements logiques, en complétant les résultats par denouvelles analyses, en procédant aux comparaisons qui nous paraissaient néces-saires et en proposant une interprétation historique. Ce n’est pas un exercice facileque de reprendre ainsi l’enquête d’un savant expérimenté, qui seul possédaitpleinement une méthode qu’il avait largement développée. Nous nous y sommescependant employés avec le plus grand soin, en témoignage de notre respect etde notre gratitude pour J.-N. Barrandon1.

1. Nous assumons l’entière responsabilité des éventuelles erreurs que contiendraient les pagesqui suivent. Notre étude nous a conduits à aller bien au-delà des conclusions de J.-N. Barrandonqui n’avaient pas encore trouvé leur forme dénitive lorsqu’il nous a présenté ses travaux ;

* Université d’Orléans / Institut de Recherche sur les ArchéoMATériaux, UMR 5060, CNRS,Centre Ernest-Babelon, 3D rue de la Férollerie, F-45 071 Orléans cedex.



JEAN-NOËL BARRANDON / ARNAUD SUSPÈNE / ARWEN GAFFIERO150

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Le monnayage à base de cuivre de Tibère est d’abord frappé à Rome. C’est unmonnayage important, massif même pour certaines émissions ( RIC , 81 notamment),

bien que la production romaine ne sufse pas à combler les besoins de l’Empire enmonnaies de métal vil2. Il se caractérise par une certaine variété iconographique,et se révèle de ce point de vue plus audacieux que le monnayage à base de cuivred’Auguste. Pour autant, les émissions tibériennes à base de cuivre constituentun corpus relativement restreint qui se répartit comme suit :1. des as en cuivre datés de 15-163, 22-234, 34-355, 35-366 et 36-377 par la puis-

sance tribunicienne de Tibère ou de son ls Drusus (gures A, C, D, E et F) ;2. des as en cuivre non-datés portant au droit le portrait d’Auguste à la couronne

radiée et la légende DIVVS AVGVSTVS PATER, que nous abrégeons DAP

(gures B, G, H et I)8

;3. des sesterces9 et des dupondii10 en orichalque (alliage de cuivre et de zincégalement appelé laiton) datés de 22-23 et 34 à 37 par la mention de lapuissance tribunicienne de Tibère ou de Drusus ;

4. des dupondii11 en orichalque non datés.

Figure A - BNCMER II 39(Photographies A-I : A. Gafero)

bien que nous ayons toujours eu pour dessein de faire aboutir ses intuitions, peut-être se serait-ilorienté dans d’autres directions. Nous remercions S. Estienne, S. Frey-Kupper, M. Amandry etA. Davesne pour leurs remarques, leurs critiques et leurs suggestions, et M. Reddé qui a bienvoulu laisser à notre disposition les monnaies d’Oedenburg aussi longtemps que nécessaire.

2. J.-B. GIARD, La pénurie de petite monnaie en Gaule au début du Haut-Empire, Journaldes Savants, 1975, p. 81-102.

3. RIC , 33-37. 4. RIC , 44-45. 5. RIC , 52-3. 6. RIC , 58-59. 7. RIC , 64-65. 8. RIC , 71-73, 80-83. 9. RIC , 42, 48-51, 54-57, 60-63, 66-69.

10. RIC , 43, 46-47.11. RIC , 74-79. Ces monnaies, qui portent également au droit le buste radié d’Auguste et

l’inscription DAP, et connaissent la variante avec le foudre et l’étoile, ont pour type de reversun temple hexastyle ( RIC , 74-76) ou bien une victoire tenant un bouclier ( RIC , 77-78), ou encoreles lettres SC dans une couronne de feuillages ( RIC , 79).



LES ÉMISSIONS D’AS AU TYPE DIVVS AVGVSTVS PATER FRAPPÉES SOUS TIBÈRE 151

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Figure B - BNCMER II 44

Figure C - BNCMER II 70

Figure D - BNCMER II 103

Figure E - BNCMER II 109

Figure F - BNCMER II 123




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Figure G - BNCMER II 132

Figure H - BNCMER II 136

Figure I - BNCMER II 141

Bien que J.-N. Barrandon se soit intéressé à l’ensemble du monnayage à basede cuivre de Tibère, son enquête portait essentiellement sur les as non-datés detype DAP. Ce sont de fait des émissions tout à fait remarquables. Elles utilisentdeux types de droit, qui ont en commun la tête d’Auguste radiée à droite ou

à gauche et la légende DIVVS AVGVSTVS PATER. L’un des deux types porteégalement un foudre dans le champ et une étoile au-dessus de la tête radiéed’Auguste12.

Au premier type de droit, présentant simplement le portrait radié d’Augusteet la mention DAP, sont associés trois types de revers :- un enclos d’autel surmontant l’inscription PROVIDENT(IA) anqué des lettres

SC, dans un grènetis ( RIC , 80 et RIC , 81, gure G) ;- un aigle sur un globe, anqué des lettres SC, dans un grènetis ( RIC , 82, gure H) ;- un foudre ailé anqué des lettres SC, dans un grènetis ( RIC , 83, gure I).

12. Pour le type au foudre et à l’étoile, RIC , 71-73 ; pour le type simple, RIC , 80 (tête à droite)et RIC , 81-83 (tête à gauche).




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Au second type de droit, où gurent en plus du portrait et de l’inscription lefoudre et l’étoile, est associé un unique type de revers :

- une gure féminine assise, tenant sceptre et patère et anquée des lettres SC( RIC , 71-73, gure B), dans un grènetis.

Les monnaies DAP ne portent pas de mention de dates mais elles ont été de touttemps attribuées à Tibère. Ce n’est pas la légende DAP qui est déterminante, caron la trouve aussi sur des monnaies plus tardives (sous les Flaviens par exemple13),mais le style, qui rappelle celui de monnaies datées à coup sûr du principat deTibère, et le témoignage des trésors et des monnaies des fouilles.

Ces émissions sont très spectaculaires : c’est la première apparition sur le

monnayage romain d’un portrait impérial orné d’une couronne à rayons14

empruntée à l’iconographie monétaire hellénistique et jusqu’alors réservée àla représentation du dieu Sol15, et qui connut ensuite un très grand succès surle numéraire impérial. Le portrait renvoie bien sûr à Auguste, rangé au rang desdieux depuis le 17 septembre 14.

Or l’image d’Auguste est une question essentielle pour Tibère. En effet,lorsque le fondateur du Principat meurt le 19 août 14, la situation institutionnellede Tibère est déjà réglée : il est en possession de tous les pouvoirs nécessairesdepuis l’année précédente16. Il lui reste à réafrmer sa position personnelledans un contexte politique délicat17, et à faire valoir ses conceptions propres de

l’exercice du pouvoir18. Cela ne peut se faire que par référence à son prédéces-seur, dont le souvenir était dans toutes les mémoires et constituait un exemplequ’Auguste lui-même avait voulu contraignant19. C’est pourquoi les funéraillesd’Auguste et son apothéose constituent l’objet principal des séances du Sénatévoquées par Tacite au premier livre des Annales. Les émissions d’as DAP ontdonc une portée presque constitutionnelle : elles contribuent à préciser l’imaged’Auguste après sa mort, c’est-à-dire à dénir l’arrière-plan dont se dégage le

13. RIC , II.12 445-469, 822-824 (cf. P. BASTIEN, Couronne radiée et buste monétaire impérial, dansS. SCHEERS (éd.), Studia Paulo Naster oblata I, Numismatica antica, Louvain, 1982, p. 263-272, p. 265).

14. P. BASTIEN, art. cit . n. 13, p. 263 ; M. BERGMANN, Die Strahlen der Herrscher. Theomorphes Herrscherbild und politische Symbolik im Hellenismus und in der römischen Kaiserzeit , Mayence,1998, p. 98-99.

15. La tête de Sol radiée se trouve sur des monnaies augustéennes d’argent frappées à Romeen 16 av. J.-C. par L. Aquillius Florus ( BNCMER, I, 169-175 = RIC , I2, 303-304). Voir aussi lesprécédents antoniens ( RRC , 533.2) et républicains ( RRC , 494.20, 494/43, 474/5, 463/4b, 437/1a,303). Cela conduit à nuancer les remarques de Bergmann sur la rareté de la thématique solaireà Rome jusqu’à la période augustéenne incluse (p. 126). La vraie nouveauté, c’est l’allusion àProvidentia, inconnue dans la numismatique républicaine et triumvirale.

16. Sur les pouvoirs de Tibère depuis 13, voir J.-L. FERRARY, À propos des pouvoirs d’Auguste,Cahiers du Centre Glotz, 12, 2001, p. 101-154.

17. Voir I. COGITORE, La légitimité dynastique d’Auguste à Néron à l’épreuve des conspirations,

Rome, 2002, p. 177-191.18. B. LEVICK, Tiberius the politician, Londres, 1976, p. 76, 78, 223.19. Voir J. SCHEID (éd.), Res gestae divi Augusti, Paris, 2007, p. LIII-LXII, notamment p. LXI.




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pouvoir de Tibère. Parvenir à dater précisément ces monnaies nous permettraitdonc de mieux comprendre la politique de Tibère sur un point essentiel : la durée

et la portée de la référence augustéenne.Certains points semblent déjà assurés. Au milieu du siècle dernier, Sutherland,

dont la démonstration20 sert de base aux datations du RIC , a relevé de grandesdifférences stylistiques entre les séries DAP, ce qui suppose plusieurs frappesdistinctes d’as non-datés, et il a au contraire relevé des ressemblances entrecertaines séries DAP et des séries datées de divers moments du principat deTibère. Ces observations incitent à répartir les as DAP sur tout le principat deTibère. Il paraît acquis aussi que les as DAP au portrait accompagné d’un foudreet surmonté d’une étoile et portant au revers une gure féminine assise21 sont

contemporains des émissions datées de 15-16 présentant le même revers etréalisées en un style comparable.Mais lorsqu’on en vient au détail, et notamment à la datation précise des trois

autres revers utilisés pour les as DAP (autel de Providentia, aigle et foudre22),il n’y a plus unanimité et les hypothèses les plus opposées ont été émises. Lessuggestions de Sutherland sont des révisions de propositions antérieures, et ellesont été elles-mêmes pour partie rejetées par J.-B. Giard23. Si l’on s’écarte duseul milieu des numismates, on trouve encore d’autres solutions, les historienstendant à regrouper toutes les émissions DAP en début de règne pour des raisonsde cohérence idéologique (l’aigle, le foudre, Providentia, Pietas / Livie paraissent

renvoyer à l’apothéose d’Auguste), sans se soucier des travaux des numismates24.Certaines positions intermédiaires mêlent raisonnements historique et numis-matique pour placer ces monnaies à divers endroits du principat de Tibère, maisde façon souvent arbitraire25.

Ces hypothèses présentent toutes une certaine légitimité : le caractère ano-nyme des as DAP ouvre de nombreuses possibilités, et l’on doit avoir conscienceque la question reste difcile à trancher. Les rapprochements stylistiques avecles séries datées réalisés par Sutherland par exemple sont certes intéressants etsouvent vraisemblables. Mais ils ont l’inconvénient de laisser penser que les as

20. C. H. V. SUTHERLAND, Divus Augustus Pater. A Study in the Aes Coinage of Tiberius, NC , 1941, p. 97-116.

21. RIC , 71. Peut-être Pietas, que l’on retrouve sur d’autres parties du monnayage et qui est unevertu prisée de Tibère (voir C. H. V. SUTHERLAND, The Gold Quinarii and earlier Aurei of Tiberius,dans Mélanges offerts à Pierre Bastien, Wetteren, 1987, p. 4-24p. 23, n. 50). L’hypothèse qu’ils’agisse d’une variation sur Livie n’est pas nécessairement à exclure, mais elle n’est appuyée suraucune source explicite.

22. RIC , 81-83.23. J.-B. GIARD, BNCMER, II , Paris, 1988.

24. M. Torelli a récemment daté tous les as DAP de cette période, où il place une sorte decélébration intensive de la consecratio d’Auguste ( LTUR, IV, 1999 p. 165).

25. Voir S. KLEIN, H.-M. VON KAENEL, The Early Roman Imperial Aes coinage: metal analysisand numismatic studies, RSN , 79, 2000, p. 53-106, notamment p. 72-74 pour un commentairecomplet de la bibliographie.




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DAP n’auraient pu être réalisés que lors des périodes de production des sériesdatées, ce qui n’est nullement prouvé. Il y a là une véritable incertitude, que

l’on ne perçoit pas clairement si l’on consulte trop rapidement les principauxcatalogues et ouvrages de référence, où le détail de l’argumentation, et les pru-dentes réserves dont les commentateurs s’entourent, sont d’ordinaires dissociésde la partie classication et datation. Le dossier des as de Tibère est donc àla fois d’une grande importance pour les premiers temps du principat de Tibère,c’est-à-dire pour les problèmes les plus cruciaux de la première successionimpériale26, et d’une non moins grande complexité.

Tel était l’état de la question lorsque J.-N. Barrandon a porté son attention surce monnayage si particulier. Fort d’une longue pratique des analyses élémentaires,

il a isolé une série de questions auxquelles il pensait pouvoir apporter un élémentde réponse, voire une conclusion dénitive :1. Peut-on dater les as DAP par analogie avec la composition élémentaire des

as datés ?2. Peut-on différencier les « imitations » provinciales des monnaies ofcielles

frappées à Rome grâce à leur composition27 ?3. Le cuivre utilisé pour fabriquer les monnaies en orichalque est-il identique

au cuivre employé pour frapper les as ?

À vrai dire, ce n’est pas par hasard que J.-N. Barrandon s’est intéressé aux

as de Tibère. Le point de départ de son travail a été la lecture d’un article déjàcité de S. Klein et H.-M. von Kaenel paru dans la Revue Suisse de Numismatique en 2000. Dans cet article, les deux savants analysent le monnayage impérialde cuivre jusqu’à Claude et s’attachent à repérer les signatures chimiques desdifférents minerais utilisés, avec pour ambition d’expliquer la pureté de plus enplus grande du cuivre composant les monnaies. Chemin faisant, ils sont aussiparvenus à des résultats annexes très intéressants. Ils ont par exemple établique la composition métallique globale des as DAP s’apparentait à celle dumonnayage de cuivre de Tibère, et se distinguait au contraire du monnayage de

26. Pour l’importance des premières années du principat de Tibère dans le processus de fondationde l’Empire, voir J.-L. FERRARY, L’ambiguïté du Principat Augustéen, dans M. CHRISTOL, D. DARDE, L’Expression du pouvoir au début de l’Empire. Autour de la Maison Carrée à Nîmes, Actes duColloque organisé à l’initiative de la Ville de Nîmes et du Musée Archéologique, (Nîmes Carré

d’Art, 20-22 octobre 2005), Paris, 2009, p. 13-17.27. Des monnaies DAP Providentia ont été pour partie frappées dans des ateliers provinciaux.

Conventionnellement appelées « imitations », ces monnaies relèveraient plutôt d’un monnayagedécentralisé. Pour des points de comparaison, voir P.-A. BESOMBES, J.-N. BARRANDON, Nouvelles propo-sitions de classement du monnayage de bronze de Claude I, RN, 2000, p. 161-188 ; P.-A. BESOMBES,

J.-N. BARRANDON, dans M. AMANDRY (éd.), TM , XXI, 2003/2004, Paris, 2004 ; pour de stimulantesanalyses sur les notions d’imitations, d’ateliers ofciels, etc., voir R. MARTINI, Emissioni tresviralidi Augustus della zecca di Roma: monete centrali, ausiliarie e barbariche dall’area della Moesia-Thracia. Note preliminari, dans XIII Congreso Internacional de Numismàtica, Madrid 2003 Actas,C. AFARO (éd.), I, Madrid, 2005, p. 715-725.




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cuivre des autres empereurs. Plus fondamentalement encore, S. Klein et H.-M. vonKaenel ont mis en évidence des relations incontestables entre le métal utilisé

pour certaines émissions d’as DAP et le métal ayant servi à réaliser des émissionsd’as datés. C’est évidemment une avancée de première importance pour la datationdes as DAP.

J.-N. Barrandon avait compris tout l’intérêt de cet article, dont il évoquales résultats le 23 octobre 2007 et que ses notes qualient de « novateur ».Mais il percevait également les limites de la méthode d’analyse qui lui semblaitmoins performante que celle qu’il avait élaborée au Centre Ernest-Babelon del’IRAMAT. Du point de vue technique, il lui paraissait donc intéressant dereprendre l’enquête sur nouveaux frais et de soumettre des monnaies de même

nature que les séries analysées par S. Klein et H.-M. von Kaenel à ses propresprocédés.J.-N. Barrandon savait pouvoir bénécier de deux facteurs favorables. Tout

d’abord, les monnaies du camp d’Aulnay comprenaient une certaine quantité d’asde Tibère. La collaboration ancienne qui unissait J.-N. Barrandon et P.-A. Besombes,chargé de l’étude de ces monnaies, assurait l’accès à un matériel immédiate-ment disponible qui viendrait compléter les séries déjà fournies du Cabinet desMédailles. D’autre part, les fouilles du camp romain d’Oedenburg avaient ellesaussi livré des as tibériens dont il était possible de tirer prot grâce à l’obligeancede M. Reddé, directeur des fouilles. J.-N. Barrandon disposait donc d’un corpus

de monnaies assez étendu pour espérer des résultats satisfaisants.La méthode utilisée par J.-N. Barrandon, et appliquée également par nos

soins à certaines monnaies d’Oedenburg qu’il n’avait pas eu le temps d’étudier,est l’analyse par activation avec des neutrons rapides de cyclotron. C’est uneméthode globale, c’est-à-dire analysant l’intégralité de la monnaie et non passeulement ses couches supercielles, qui peuvent être perturbées. C’est aussiune méthode non-destructive, ce qui autorise des analyses nombreuses. Et c’estenn une méthode particulièrement sensible, détectant un nombre importantd’éléments-traces. Par ces trois points, elle se distingue de la méthode d’analyse

par microsonde électronique (EPMA) employée par S. Klein et H.-M. von Kaenel.Cette dernière méthode nécessite un prélèvement ponctuel de matière à l’intérieurde la monnaie et ne permet pas de doser avec une précision sufsante l’or, l’arsenic,l’étain et le zinc. Or ces composants sont présents en plus ou moins grandequantité dans le minerai de cuivre et cette donnée peut avoir son importancepour distinguer des signatures propres aux monnaies selon les dates d’émissionou selon les ateliers.

L’analyse par activation avec des neutrons rapides de cyclotron a toutd’abord montré que les as datés par la mention de la puissance tribunicienneprésentaient des teneurs en éléments-traces différentes selon leur date d’émission(tableau 1). Les courbes obtenues à partir des éléments arsenic-antimoine (gure 1)et or-argent (gure 2) permettent de distinguer les émissions de 15-16, de 22-23et de 34-37.




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1

11,010,0100,01000,010000

Teneur en antimoine (%)

T e n e u r e n a r s e n i c ( % )

0,0001

,0

[34-37]

[15-16][22-23]

As [15-16] As [22-2 3] As [34- 35] As [35-36 ] As [36- 37] As fin du rè gne

Figure 1 - Évolution de la teneur en arsenic et en antimoine dans les as datés de Tibère.

Figure 2 - Évolution de la teneur en or et argent dans les as datés de Tibère.

0,001

0,01

0,1

1

10,0100,01000,010000,0

Teneur en or (%)

T e n e u r e n a r g e n t ( % )

[34-37]

[15-16]

[22-23]

As [15-16] As [22-23] As [34-35] As [35-36] As [36-37]




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Figure 3 - Évolution des teneurs en arsenic et en antimoine dans les monnaies de Tibère.

Figure 4 - Évolution des teneurs en arsenic en antimoine dans les as DAP de Tibère.

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0,1

1

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T e n

e u r e n a r s e n i c ( % )

[22-23]

[34-37]

[15-16]

DAP As [15-16] As [22-23] As [34-35] As [35-36] As [36-37] As fin du règne

0,0001

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0,01

0,1

1

0,00001 0,0001 0,001 0,01 0,1 1 10


T e n e u r e n a r s e n i c ( % )

As de [34-37]

As de [15-16]

As de [22-23]

DAP RIC 81 DAP RIC? DAP RIC 82 DAP RIC 83 DAP RIC 71




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Si les différents as de Tibère présentent une teneur en éléments-traces parti-culière selon leur date d’émission, il paraît judicieux d’employer ce critère pour

dater les as DIVVS AVGVSTVS PATER comme l’ont fait S. Klein et H.-M. vonKaenel. Lorsqu’on superpose aux résultats obtenus pour les as datés par la mentionde la puissance tribunicienne les résultats des analyses des as DAP, on observeque les as DAP se répartissent globalement dans les trois groupes correspondantaux trois périodes d’émission des as datés (gure 3).

Si nous prenons en compte les différents type d’as DAP, nous notons unedistribution particulière : en effet, les as DAP du type RIC 71 ont des teneurs enéléments-traces du même ordre de grandeur que les as datés de 15-16, tandisque les as de type RIC 82 et RIC 83 présentent des teneurs comparables à ce

qu’on observe pour les as émis de 34 à 37 (gure 4).Les as DAP de type RIC 81 ont en revanche une répartition étonnante. Leurscompositions sont diverses : certaines correspondent aux as émis en 15-16,d’autres aux as émis en 22-23 ou encore de 34 à 37 (gure 4).

Dans l’article de S. Klein et H.-M. von Kaenel, les as DAP du type RIC 71,82 et 83 sont répartis de la même façon que sur nos propres gures. Le classe-ment de S. Klein et H.-M. Von Kaenel est corroboré de façon éclatante par nosrésultats. En revanche, les as DAP du type RIC 81 étaient rangés par S. Klein etH.-M. Von Kaenel avec les as émis en 22-2328. C’est là une différence impor-tante sur laquelle nous reviendrons.

Les résultats des analyses par activation avec des neutrons rapides de cyclotronsuggèrent également d’utiliser l’association de certains éléments-traces pourdistinguer les monnaies émises à Rome des monnaies émises dans un atelierprovincial ou dans un camp militaire, comme celui d’Oedenburg. Les teneursdes éléments-traces zinc-étain paraissent en effet différentes selon que les piècesproviennent ou non de l’atelier de Rome29 (gure 5).

Les monnaies de Rome, qui se caractérisent par un style de bonne facture,ont une teneur élémentaire en zinc et en étain inférieure à 0,1% tandis que lesautres monnaies présentent des teneurs plus importantes pour au moins un des

deux éléments. Ces éléments de discrimination permettent alors de vérier siles monnaies trouvées sur le camp militaire d’Oedenburg sont émises à Rome,ou si au contraire elles ont pu être frappées dans le camp ou dans un autre atelierprovincial. Les résultats des analyses suggèrent que certaines monnaies d’Oeden-burg proviennent de Rome tandis que d’autres, plus nombreuses, auraient étéréalisées ailleurs.

28. On peut cependant remarquer que les auteurs de l’article nuancent le résultat en suggérantque certains as auraient pu être émis plus tardivement (art. cit . n. 25, p. 77).

29. La présence d’une forte proportion de zinc dans les imitations avait déjà été mise enévidence par J.-N. Barrandon dans des travaux précédents (BESOMBES-BARRANDON, RN , 2000,art. cit. n. 27 ; BESOMBES-BARRANDON, dans TM , XXI, art. cit. n. 27, p. 21).




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Figure 5 - Teneurs en zinc et étain présentes dans les as de Tibère.

0,0001

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0,01

0,1

1

10

0111,010,0100,01000,0

Teneur en étain (%)

T e n e u r e n z i n c ( % )

As de Tibère

Imitations

Figure 6 - Évolution des teneurs en antimoine et arsenicdans le monnayage à base cuivre sous Tibère.

0,0001

0,001

0,01

0,1

11,010,0100,01000,010000,0


T e n e u r e n a r s e n i c ( %

)

1

[34-37]

sesterces et dupondii

[22-23]

[15-16]

[22-23]

As [15-16] Dupondius [19-21] Dupondius [22-23] Sesterce [22-23] As [22-23] Dupondius non daté Quadrans non daté As [34-35]

As [35-36] Sesterce [34-35] Duponidius [34-37] Sesterce [35-36] Sesterce [36-37] As [36-37] As fin du règne




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Enn, l’étude des éléments-traces permet d’aborder un autre aspect du mon-nayage romain sous Tibère : la question de la matière première employée pour

la fabrication des différentes espèces à base cuivre. Les as, mais aussi lessesterces, les dupondii et les quadrantes émis sous Tibère sont en cours d’étude ausein de l’IRAMAT, ce qui nous a donné la possibilité d’effectuer des comparaisonsentre le monnayage en cuivre et le monnayage en orichalque (gure 6).

Les dupondii et sesterces émis de 34 à 37 sont semble-t-il émis à partir d’uncuivre similaire au cuivre utilisé pour les as de 34 à 37. En revanche, un résultattrès surprenant est que les teneurs en arsenic et antimoine des sesterces et desdupondii datés de 22-23 (gure 6) sont différentes des teneurs observées pourles as datés de 22-23 et correspondraient plutôt aux teneurs présentes dans les

as émis en 15-16.Cela semble impliquer que le laiton employé pour fabriquer les monnaies enorichalque de Tibère en 22-23 a été obtenu à partir d’un cuivre du même typeque le cuivre utilisé dans les as de Tibère émis en 15-16. Il est possible ou bienque le cuivre utilisé pour l’élaboration du laiton provienne au moins en partied’as émis en 15-16 refondus, ou bien que deux stocks de cuivre différents,constitués de lingots bien distincts, aient été utilisés pour la fabrication des aset pour la fabrication des monnaies en orichalque en 22-23. Cela nous donnepeut-être une indication sur l’organisation de la frappe des différentes dénomi-nations à base cuivre, qui pourraient avoir été réalisées de manière totalement

autonome, soit à l’intérieur d’un même atelier, soit même dans deux ateliersdifférents.

Si nous prenons maintenant en compte les conséquences générales desanalyses élémentaires effectuées au Centre Ernest-Babelon, on observe quela concordance des analyses de J.-N. Barrandon et de celles de S. Klein etH.-M. von Kaenel présente un grand intérêt méthodologique : les deux méthodesd’analyse se valident mutuellement. Quant aux différences ponctuelles, ellesproviennent simplement d’un plus grand degré de précision de la méthoded’analyse par activation avec des neutrons rapides de cyclotron.

Parmi les nouveaux résultats obtenus grâce à cette méthode, deux présententun intérêt numismatique ou historique certain : la mise en évidence d’un critère,la teneur en zinc et en étain, pour détecter les imitations provinciales est uneréelle avancée numismatique mais qui doit encore être vériée par des analysesplus nombreuses. Du point de vue historique, ce sont les résultats qui touchentla série RIC 81 qui sont potentiellement les plus spectaculaires et les plus ins-tructifs. Les analyses suggèrent en effet que les as DAP RIC 81, dont le reversreprésente l’autel de Providentia Augusta, ont été frappés en liaison avec les troisgrandes séries d’as datés. S. Klein et H.-M. von Kaenel en avaient eu l’intuition,en émettant l’hypothèse que des as DAP RIC 81 auraient pu être réalisés nonseulement en 22-23, mais aussi en 34-3730, ce que nos propres analyses conrment.

30. S. KLEIN, H.-M. VON KAENEL, art. cit. n. 25, p. 77.




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Mais comme leur méthode d’analyse ne permettait pas de doser l’or et le zinc,ils ne pouvaient déceler la connexion entre certains as DAP Providentia et les

émissions datées de 15-16. C’est la mise en évidence de ce lien qui pourraitavoir des conséquences historiques considérables.

Pour expliquer l’existence d’une même signature élémentaire entre les mon-naies datées de 15-16 et les as DAP RIC 81, plusieurs hypothèses sont possibles :des as de 15-16 ont peut-être été refondus pour être refrappés au type Providentialorsque celui-ci fut introduit (peut-être en 22-23 si on suit la chronologie hypo-thétique proposée par le RIC ). Mais on ne voit pas très bien pourquoi on auraitprocédé à des telles refontes : il y a du sens à sacrier des as pour faire dessesterces et des dupondii, comme cela s’est peut-être produit en 22-23, mais

sacrier des as pour en refaire immédiatement ne présente pas un bénéce évi-dent. L’opération est nécessairement lourde et coûteuse, et l’intérêt typologiqueparaît limité : dans les deux cas, ce sont des monnaies de Tibère, et le rempla-cement de la gure féminine assise par l’autel de Prouidentia n’apporte pasgrand-chose. De plus si l’on tient absolument à changer la typologie, il est plussimple de surfrapper : l’identité de poids, d’alliage et de module rend la chosefacile à pratiquer.

Une autre hypothèse est que l’on ait utilisé pour inaugurer le type Providentia le reliquat d’un stock de métal mis à la frappe en 15-16. Ce métal aurait pu êtreconservé à Rome ou bien dans les zones de production minière, où il était sans

doute préparé. Cette solution ne peut être absolument exclue, mais là encoreelle suppose que l’on distraie de l’atelier monétaire des ressources métalliquesdont on avait un besoin chronique, ce qui paraît peu vraisemblable.

Enn, une troisième solution est possible : certains as DAP au type Provi-dentia datent bien de 15-16 et ce type fut donc inauguré concurremment avecles as à la gure féminine assise au tout début du principat de Tibère31. Cettedatation contrevient en partie aux classements établis par Sutherland ; en partieseulement, car elle ne revient pas à placer tous les as DAP Providentia en 15-16 : nous avons constaté au contraire que certains sont liés par leur composition

aux émissions postérieures. D’autre part, on l’a vu, une datation haute des as DAP Providentia avait déjà été suggérée par des numismates du début duXXe siècle et elle a toujours la faveur de nombreux historiens. L’hypothèse d’unefrappe d’as DAP Providentia dès 15-16 nous paraît donc très séduisante : elleest plus simple et plus directe que les solutions concurrentes d’une refonteou de l’utilisation en 22-23 d’un stock métallique déjà employé en 15-16, et

31. SUTHERLAND, art. cit. n. 20, p. 111, note une parenté de style pour certaines monnaiesProvidentia avec des frappes de 15-16 (pl. III. 9-10). Comme il excluait toute frappe d’as DAP

RIC , 81 si tôt dans le principat de Tibère, il l’expliquait par l’intervention des mêmes graveursqu’en 15-16. Mais il est difcile de faire fond sur ses arguments pour corroborer les analyses, carles critères qu’il utilise (ajustement des coins à 12 heures et prunelles creusées) ne se retrouventpas ou bien ne peuvent être vériés (parce que les pièces sont en mauvais état) sur les as RIC , 81que les analyses conduisent à rapprocher des monnaies de 15-16.




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elle correspond mieux au contexte historique : en 22-23, années difciles pourla maison impériale encore marquée par le deuil de Drusus, il y a peu de raisons

de créer un nouveau type célébrant Providentia.Il y a surtout un argument proprement numismatique pour privilégier une

datation précoce des premiers as DAP Providentia. Un certain nombrede cités provinciales, principalement Emerita et Italica, ont également frappédes as au type de Providentia32. Le monnayage d’Emerita33 ne nous est pas d’ungrand secours car si les monnaies sont incontestablement des imitations desémissions romaines frappées sous Tibère, il n’y a aucun moyen de les dater plusprécisément. Il n’en est pas de même pour les émissions du municipe d’Italica.En effet, le monnayage tibérien d’Italica comprend deux émissions au type

de Providentia

34

. Ces émissions, sûrement datées par le droit du principat deTibère, sont elles aussi des imitations des as romains DAP Providentia. Maiscertains indices pointent clairement une date d’émission précoce, probablementtrès peu de temps après la mort d’Auguste. En effet, le droit d’une des monnaiesprésente une certaine ressemblance avec des portraits monétaires de Tibèreréalisés à Lyon en 10, comme l’avait déjà relevé F. Chaves35. D’autre part, cesmonnaies portent la mention d’une autorisation impériale attribuable à Auguste(PER(missu) DIVI AVG(usti)), et non à Tibère. C’est là un élément capital, carsur d’autres émissions tibériennes de la même cité, cette formule a été corrigéepour recouvrir une autorisation accordée cette fois par Tibère lui-même

(PERM(issu) AVG(usti))36. Autrement dit, on a l’impression que peu de tempsaprès la mort d’Auguste, la cité d’Italica s’est empressée de frapper des monnaiescélébrant Providentia et le nouveau Princeps, en vertu d’une autorisation généralede frappe remontant à Auguste. Dès que cette autorisation fut renouvelée parTibère, les autorités d’Italica en prirent acte en modiant la formule d’autorisationmentionnée sur les monnaies.

Les auteurs du Roman Provincial Coinage n’avaient naturellement pasméconnu les difcultés posées par le classement des monnaies d’Italica37. Ilsavaient même relevé une incompatibilité insurmontable de ce classement avec

la chronologie des émissions romaines de Tibère. De leur point de vue, et avecde bons arguments, les monnaies qui dans le monnayage d’Italica font suiteaux as Providentia sont antérieures à l’année 19. Cela impose naturellementune date plus haute encore pour les as Providentia d’Italica. Si les premiers asProvidentia de Rome, que les as Providentia d’Italica imitent, datent seulementde 22-23, comme le voulait Sutherland, c’est impossible et les auteurs du RPC

32. Les autres attestations de Providentia dans le monnayage provincial romain sont plustardives.

33. RPC , I, 28, 34-36, 45-46.34. RPC , I, 64-65.35. F. CHAVES, Las monedas de Italica, Séville, 19782.36. RPC , I, p. 78.37. RPC , I, p. 77-78.




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semblaient tentés pour cette raison de remettre en cause le classement desmonnaies d’Italica. C’est cette impossibilité qui disparaît si l’on admet, comme

les analyses élémentaires l’indiquent, qu’une partie des as Providentia de Romedatent bien de 15-16. Le monnayage d’Italica cesse alors d’être problématiqueet les classements réalisés par Chaves sur critères internes sont au contrairevalidés38. Cette cohérence retrouvée entre le monnayage de Rome et le monnayageprovincial nous semble une incitation décisive à retenir de préférence, parmiles trois solutions possible, l’hypothèse d’une frappe dès 15-16 de certains as DAP Providentia du monnayage de Tibère. C’est aussi dans cette hypothèseque les conséquences historiques sont les plus importantes.

En effet, de tous les revers utilisés pour les as DAP, ce sont les types repré-

sentant l’enclos de l’autel de Providentia qui ont la signication la plus riche. Cetautel est un bâtiment religieux situé au cœur de Rome et intéressant la naturemême du pouvoir impérial. Partant, il a fait l’objet d’une énorme littérature,dont l’objectif principal est de déterminer si Providentia renvoie originellementà la consecratio d’Auguste, à la répression de complots ou au problème de lasuccession impériale39. Nos connaissances sur ce monument ont beaucoupévolué ces dernières années grâce à deux découvertes épigraphiques.

En 1980, un fragment des Actes des Frères Arvales daté du principat deCaligula40 et rapportant un sacrice réalisé par les Arvales à cet autel nous aappris que le monument était consacré à Providentia Augusta (c’est-à-dire à

la Providentia d’Auguste et non d’un autre empereur) et qu’il avait été consacréun 26 juin41, jour anniversaire de l’adoption de Tibère par Auguste en 4 de notreère. L’autel n’est donc pas antérieur à l’année 4, année où le 26 juin est devenuune date importante pour la première fois.

38. Une des conséquences du réarrangement que nous proposons est que l’on peut remonterassez tôt la deuxième série de monnaies d’Italica ( RPC , 66-72), conformément aux suggestionsde leur typologie : en effet, elles imitent des as datés de 15-16 (notamment RPC , 66-67) et si,d’après les critères internes, elles doivent correspondre à une date de frappe postérieure aux

émissions d’as Providentia, l’écart chronologique peut très bien être assez réduit.39. Les travaux de J.-P. MARTIN (Providentia Deorum. Recherches sur certains aspects religieux

du pouvoir impérial romain, Rome, 1982, notamment p. 422 et ss.) ont montré qu’au cours dutemps Providentia put intervenir dans des contextes variés (voir aussi J. SCHEID, CommentariiFratrum Arvalium qui supersunt. Les copies épigraphiques des protocoles annuels de la confrériearvale (21 av.-304 ap. J.-C.), Rome, 1998, notamment doc 13, 28, 3 et 40).

40. Cf. J. SCHEID, H. BROISE, Deux nouveaux fragments des actes des frères arvales, modèledu culte public dans la Rome des empereurs, MEFRA, 92, 1980, p. 215-248 (= AE , 1983, 95) etJ. SCHEID, Romulus et ses frères. Le collège des frères arvales, modèle du culte public romain

dans la Rome des empereurs, Rome, 1990, p. 400 et ss.41. W. TRILLMICH, Münzpropaganda, dans M. HOFTER et al. (éd.), Kaiser Augustus und die

verlorene Republik, Exhibition catalogue Berlin 1988, Mayence, 1988, p. 492. Voir surtout leparallèle établi par J. Scheid entre les sacrices de 38 à l’ara Pacis et le sacrice à l’ara Proui-

dentiae : les sacrices à l’ara Pacis ont lieu le 30 janvier (date de la dedicatio) et le 4 juillet,date de la constitutio de l’autel ( Romulus et ses frères, p. 425 : « comme les rites décrits parles rubriques des 30 janvier et 4 juillet 38, le sacrice célébré devant l’autel de la Providencele 26 juin 38 ne peut rappeler que l’anniversaire de cet autel »).




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En 1996, la publication du sénatus-consulte sur Pison Père (SCCP) découverten Espagne42 nous a révélé que les sodales augustales, un collège de prêtres

d’Auguste divinisé dont le Pison mentionné par le sénatus-consulte était membre,avaient dédié une statue à Germanicus, mort en 19, auprès de cet autel, alors queGermanicus était encore vivant. Cette information établit que l’autel existaitau plus tard en 18 de notre ère, la statue de Germanicus ayant été réalisée entre14, date avant laquelle il ne peut y avoir de sodales augustales, et 18, derniermoment où Pison aurait pu être en assez bons termes avec Germanicus pour luifaire ériger une statue.

Ces informations (date de fondation de l’autel coïncidant avec le jour anni-versaire de l’adoption de Tibère et existence de l’autel au début de son principat)

ont montré que la première fonction du monument était liée au processus desuccession impériale, sans que l’on puisse savoir avec certitude si l’autel avaitété érigé dès l’adoption de Tibère et d’Agrippa Postumus en 443 ou même s’ilétait augustéen44 ou seulement tibérien.

Sur ce point, les analyses de J.-N. Barrandon amènent des éléments nouveaux.Si des monnaies au type de l’enclos de l’autel de Providentia ont été réaliséesen 15-16, comme nous l’avons proposé à partir de l’interprétation des analyses,ces émissions seraient alors nos premières attestations de l’autel et permettentde remonter encore le terminus ante quem. Elles conrment une certaine efferves-cence autour de la déesse Providentia au début du principat de Tibère, comme

le suggérait déjà l’érection, révélée par le SCCP, d’une statue de Germanicusauprès de l’autel entre 14 et 18. Le plus logique est peut-être de rapprochertoutes ces indications éparses45 et de considérer la fondation de l’autel, l’érectiond’une statue et l’émission monétaire comme des facettes d’un même événement,au minimum comme des éléments d’un même programme, dont il est possiblede placer la réalisation au tout début du principat de Tibère.

Dans cette hypothèse, c’est au moment de la transition dynastique entreAuguste et Tibère que fut édié un autel à Providentia augusta, déesse représen-tant la sagesse surnaturelle avec laquelle Auguste avait pourvu à sa succession.

Cet autel pouvait exercer pour le nouveau pouvoir la fonction centrale, tutélaire etprogrammatique que l’ Ara pacis, dont il était topographiquement le symétrique,

42. W. ECK, A. CABALLOS, F. FERNANDEZ, Das Senatus consultum de Cn. Pisone Patre, Munich,1996.

43. W. ECK ( Ibid., p. 201) a fait cependant observer qu’il est difcile de penser que la Provi-dentia augusta aurait pu être saluée en 4, soit très peu de temps après la disparition de Caius etLucius.

44. La difculté des dates augustéennes est que Tibère était souvent en campagne (voir

F. HURLET

, Les Collègues du prince sous Auguste et Tibère. De la légalité républicaine à lalégitimité dynastique, Rome, 1997, notamment p. 564-565) et qu’il paraît difcile d’envisagerune pareille cérémonie sans lui, qui en était le principal bénéciaire. Une date augustéennepossible, si l’on exclut 4, pourrait être le 26 juin 14, soit dix ans après l’adoption, et au momentoù la position institutionnelle de Tibère venait d’être consolidée.

45. C’est la position de W. ECK, op. cit . n. 42, p. 201 et de M. BERGMANN, op. cit . n. 14, p. 98 et 103.




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jouait à l’époque précédente. Fut en même temps érigée une statue de Germanicuspar les sodales augustales, là encore pour consacrer l’arrangement dynastique

voulu par le premier Princeps en 4. Rien n’oblige en effet à supposer un inter-valle entre la fondation de l’autel et l’érection de la statue : on sait que la pré-sence de statues pouvait être prévue dès la conception d’un autel46. Si le SCPP se borne à mentionner la statue sans autre précision, c’est que le scandale, qu’ilconvient de corriger en vertu des décisions du Sénat à l’encontre de Pison47, estque le nom du meurtrier de Germanicus soit présent sur la dédicace de sa statue.Enn, une émission monétaire spéciale, parallèle à d’autres émissions faisantdirectement référence à Tibère, évoquait également la Providentia d’Auguste :c’était le meilleur moyen de toucher un public large, notamment un public mili-

taire dont le soutien au nouveau pouvoir était décisif. Il est probable que cetteforte communication autour de la décision d’Auguste, ainsi sacralisée, ait aussieu pour but de valoriser la paire Tibère-Germanicus, en excluant toute référenceau troisième bénéciaire des adoptions de 4, Agrippa Postumus48.

La date clé de cet ample programme de légitimation tibérienne pourrait êtrele 26 juin 15 : c’est de ce jour précis que la création de l’autel se date le plusnaturellement49, et c’est donc aussi à cette date que l’on pourrait placer l’érectionde la statue de Germanicus par les sodales augustales et peut-être les premièresdistributions d’as DAP au type de Providentia50. Toutes ces mesures insistent

46. Ann. IV.74. L’ara Clementiae et l’ara Amicitiae devaient être anquées de statues deTibère et de Séjan.

47. Selon W. Eck, Pison a insulté à la Providentia d’Auguste en supprimant Germanicus eten nourrissant avec lui une haine privée (cf. aussi M. TORELLI, op. cit . n. 24, p. 198). Il a doncmanqué à sa qualité de sodalis augustalis. La faute est d’autant plus grave que Pison était peut-être le magister du collège, comme le laisse supposer le fait que son nom gure sur la pierre. Quoiqu’il en soit, ainsi que le remarque W. Eck, la statue de Germanicus est nécessairement en rapportavec l’autel, comme le laissait supposer sa localisation.

48. Sur l’occultation rapide d’Agrippa Postumus, voir A. SUSPÈNE, Tiberius Claudianus contreAgrippa Postumus : autour de la dédicace du temple des Castors, RPh., 75.1, 2001, p. 99-124 ;

sur son élimination en 14 et les troubles qui ont suivi, voir I. COGITORE, Mancipii unius audacia,

le faux Agrippa Postumus face au pouvoir de Tibère, REL, 68, 1990, p. 23-35.49. On ne sait pas quelle taille pouvait avoir l’autel, mais il s’agit nécessairement d’un bâtiment

d’une certaine importance dont la réalisation pouvait prendre quelque temps (W. ECK, op. cit .n. 42, p. 201). Cela peut expliquer que l’autel n’ait pas été érigé dès la n de l’année 14 ; maisla volonté d’inaugurer l’autel le jour anniversaire de l’adoption, soit le 26 juin 15, devait avoirplus de poids encore.

50. On ne peut avoir la certitude que les as DAP aient été frappés au même moment que lesséries datées : il pouvait s’agir d’un numéraire réalisé de façon plus régulière que les grandesémissions millésimées (il semble que ce soit la position de M. BERGMANN, op. cit . n. 14, p. 100par exemple). Mais la coïncidence entre les compositions métalliques des DAP et des émissions

datées incite fortement à lier les deux types de frappes. D’autre part, si les DAP Providentia sontémis pendant tout le principat de Tibère, et non lors des trois périodes de production d’as datésseulement, le début de ces frappes doit tout de même être contemporain des tout débuts du mon-nayage tibérien de bronze, soit 15-16, comme le suggère le témoignage du Senatus Consultum deCn. Pisone Patre.




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sur la continuité entre Auguste et Tibère, par le maintien d’un rythme dynastiqueinauguré en 4 de notre ère. Nous serions alors amenés à revoir marginalement

la périodisation de l’avènement de Tibère. Tandis que la recherche s’est long-temps épuisée à xer un dies imperii qu’il était vain de chercher, il est aujourd’huiétabli que l’essentiel des mesures institutionnelles et militaires avaient étéprises dès 13, et qu’elles avaient été préparées dès l’adoption de 4. Les moisd’automne et d’hiver 14, qui suivaient la mort d’Auguste, furent naturellementdécisifs. Mais l’année 15 ne doit pas non plus être négligée : elle offrait denombreuses occasions d’inscrire le principat de Tibère dans le prolongement decelui de son père, en protant des suggestions du calendrier51. La mise en placedu principat de Tibère relevait donc d’un procédé graduel, conformément à un

modèle déni par Auguste lui-même au moment de son propre avènement. Lenouveau prince, tout aussi bien que son prédécesseur, eut incontestablementsoin d’en marquer les différentes étapes avec toute la solennité nécessaire. Quedes monnaies au type de Providentia Augusta aient été émises aussi bien audébut qu’au milieu ou à la n de son principat rappelle en tout cas que l’exempleaugustéen ne fut jamais oublié.

L’analyse des as de Tibère conduite par J.-N. Barrandon possède un intérêtméthodologique indubitable. Elle conrme la pertinence de l’analyse par acti-vation avec des neutrons rapides de cyclotron. En outre, la réévaluation de la

documentation numismatique qui découle des analyses élémentaires permet denouvelles approches de questions historiques majeures, intéressant la fondationmême du Principat, bien que tous les problèmes soient loin d’être résolus. Lesas à l’autel de Providentia eux-mêmes, qui n’ont jamais fait l’objet d’une étudenumismatique complète, n’ont pas encore livré tous leurs secrets. Nous ne savonspas si nous aurons réussi à restituer parfaitement la pensée de J.-N. Barrandon.Mais malgré toutes ces difcultés, et en dépit de notre pleine conscience de noslacunes, ce fut un honneur pour nous que de contribuer à perpétuer l’activitéd’un grand savant.

51. On sait que Tibère était attentif à ces superpositions de calendrier : il a attendu le 6 mars 15,soit l’anniversaire de l’élection d’Auguste, pour devenir grand pontife. C’est probablement aussien 15 que furent dédiées les statues de la famille impériale du Circus Flaminius connues par laTabula Siarensis (cf. M. ROYO, la Domus Augusti palatine, une instance au service d’une vénérationfamiliale, dans M. CHRISTOL, D. DARDE, op. cit. n. 26, p. 23-32, p. 24).




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Tableau 1 - Données des analyses des monnaies en cuivre et en orichalque sous Tibère (en %).

as émis sous Tibère

Date

émission

Référence

monnaiesRIC Cu Zn Sn Pb

15-16 BNCMER II 39 35 99,9 0,01 0,00092 0,0019

15-16 BNCMER II 45 71 99,8 0,01 0,0008 0,002

15-16 BNCMER II 41 34 99,9 0,01 0,001 0,003

15-16 BNCMER II 40 33 99,9 0,0004 0,0005 0,0062

15-16 BNCMER II 48 71 99,9 0,005 0,0006 0,008

15-16 BNCMER II 43 37 99,9 0,01 0,0003 0,01

15-16 BNCMER II 44 71 99,9 0,01 0,001 0,01

15-16 BNCMER II 49 71 99,7 0,01 0,0007 0,01

15-16 BNCMER II 42 99,9 0,01 0,0005 0,012

15-16 BNCMER II 47 71 99,8 0,01 0,0016 0,030

15-16 BNCMER II 46 71 99,7 0,01 0,0013 0,050

22-23 BNCMER II 68 44 99,7 0,02 0,0007 0,0021

22-23 BNCMER II 78 45 99,6 0,01 0,0005 0,0072

22-23 BNCMER II 81 45 99,7 0,01 0,0006 0,01

22-23 BNCMER II 82 45 99,6 0,01 0,0003 0,01

22-23 BNCMER II 79 45 99,7 0,02 0,0007 0,014

22-23 BNCMER II 70 44 99,6 0,01 0,0016 0,017

22-23 BNCMER II 69 44 99,6 0,004 0,015 0,018

22-23 BNCMER II 80 45 99,6 0,01 0,0033 0,02

22-23 BNCMER II 71 44 99,5 0,03 0,011 0,062

22-23 BNCMER II 83 imitation? 98,7 0,01 0,65 0,1134-35 BNCMER II 89 52 99,8 0,02 0,0013 0,055

35-36 BNCMER II 110 99,7 0,006 0,0043 0,027

35-36 BNCMER II 107 65 99,7 0,01 0,0043 0,03

35-36 BNCMER II 109 58 99,7 0,01 0,001 0,03

35-36 BNCMER II 106 65 99,8 0,01 0,0017 0,06

35-36 BNCMER II 104 65 99,6 0,0004 0,0038 0,063

35-36 BNCMER II 103 65 99,4 0,0004 0,0029 0,074

35-36 BNCMER II 105 65 99,7 0,01 0,0023 0,08

36-37 BNCMER II 122 64 99,7 0,0004 0,0058 0,034

36-37 BNCMER II 173 95 99,3 0,01 0,53 0,04

36-37 BNCMER II 123 64 99,7 0,01 0,0038 0,045

DAP 00 06 00 2 IC 730 71 99,8 0,01 0,018 0,06

DAP 99.01. M 353. 71 99,9 0,017 0,0005 0,02

DAP 00 06 3401 IC 856 81 99,7 0,03 0,0035 0,07

DAP 00-06-20-01 IC 804 81 99,7 0,13 0,0021 0,05

DAP 00-06-21-01 IC 805 81 99,8 0,004 0,0042 0,04

DAP 06.12.00.145 no17 81 98,9 0,09 0,15 0,12

DAP 06.12.771.01 no12 81 99,9 0,01 0,0034 0,02

DAP 06.12.sondage19 no10 81 99,7 0,002 0,0006 0,01

DAP 00 06 1601 913 81 99,6 0,02 0,002 0,02

DAP 00 06 00 02 K 868 81 99,7 0,13 0,0047 0,02

DAP 00 06 00 02 IC 880 81 99,9 0,004 0,0022 0,02

DAP 00 06 IC 796 81 99,2 0,003 0,0021 0,01DAP 00.06.25.01 IC 838 81 99,7 0,03 0,0095 0,08

DAP 99.01.M331 81 96,4 0,15 1,12 0,60

DAP 99.01. M 339 81 99,7 0,13 0,0036 0,02




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Ni Sb Au Ag As Fe Co

0,015 0,0036 0,00005 0,015 0,001 0,11 0,003

0,014 0,0017 0,0001 0,0059 0,001 0,13 0,002

0,0035 0,0036 0,00004 0,0058 0,0009 0,09 0,0025

0,0013 0,004 0,00004 0,014 0,0008 0,07 0,004

0,0013 0,0032 0,00003 0,014 0,0008 0,08 0,001

0,0056 0,0082 0,00002 0,016 0,0007 0,07 0,002

0,004 0,003 0,0001 0,013 0,001 0,06 0,006

0,012 0,005 0,00004 0,014 0,001 0,2 0,001

0,01 0,001 0,00007 0,0036 0,0009 0,04 0,002

0,0064 0,0055 0,0001 0,015 0,001 0,13 0,001

0,013 0,0022 0,00004 0,009 0,001 0,19 0,001

0,23 0,0002 0,0012 0,014 0,0003 0,04 0,019

0,24 0,0001 0,0011 0,013 0,0006 0,1 0,0092

0,21 0,00009 0,0004 0,0099 0,0009 0,05 0,0076

0,26 0,00028 0,0012 0,0125 0,0007 0,04 0,023

0,184 0,0002 0,0012 0,012 0,0006 0,08 0,013

0,25 0,0001 0,0013 0,011 0,0003 0,07 0,017

0,22 0,0001 0,0011 0,012 0,0005 0,09 0,0082

0,28 0,00004 0,0011 0,012 0,0008 0,08 0,012

0,24 0,0004 0,001 0,015 0,0008 0,18 0,018

0,007 0,13 0,0006 0,043 0,035 0,33 0,0040,006 0,028 0,0006 0,04 0,0095 0,1 0,0015

0,0043 0,14 0,0004 0,029 0,085 0,05 0,001

0,0077 0,064 0,0005 0,041 0,02 0,12 0,002

0,011 0,016 0,0011 0,046 0,068 0,13 0,001

0,002 0,022 0,0006 0,045 0,0096 0,08 0,002

0,0089 0,053 0,0006 0,05 0,016 0,19 0,002

0,0045 0,051 0,0012 0,13 0,013 0,31 0,003

0,0021 0,031 0,0006 0,04 0,01 0,13 0,002

0,0029 0,081 0,0004 0,035 0,028 0,11 0,0005

0,0067 0,045 0,0004 0,0053 0,0053 0,04 0,001

0,0044 0,074 0,0004 0,0355 0,025 0,09 0,004

0,007 0,003 0,00005 0,012 0,0008 0,1 0,01

0,015 0,002 0,0040 0,0053 0,0013 0,064 0,0004

0,0039 0,093 0,00073 0,047 0,019 0,05 0,01

0,0075 0,009 0,0007 0,049 0,0023 0,05 0,01

0,0039 0,05 0,0006 0,048 0,02 0,01 0,01

0,016 0,14 0,00064 0,056 0,039 0,45 0,01

0,0037 0,036 0,0002 0,045 0,01 0,01 0,01

0,215 0,00003 0,0012 0,018 0,0008 0,093 0,012

0,245 0,001 0,0012 0,012 0,0005 0,14 0,01

0,0014 0,017 0,0003 0,035 0,0072 0,046 0,01

0,0009 0,046 0,00002 0,021 0,017 0,037 0,01

0,25 0,00003 0,0011 0,013 0,0005 0,11 0,0160,0067 0,077 0,00016 0,025 0,037 0,05 0,01

0,0956 1,24 0,00049 0,091 0,275 0,019 0,0003

0,0027 0,039 0,00038 0,049 0,012 0,019 0,0004




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Date

émission

Référence

monnaiesRIC Cu Zn Sn Pb

DAP 00 06 16 02. IC 353 81 99,7 0,003 0,0060 0,13

DAP 99.01. M 389 81 99,6 0,01 0,0053 0,14

DAP 99.01. K 416 81 99,6 0,01 0,01 0,16

DAP 99.01. M 326 81 99,2 0,05 0,019 0,43

DAP 06.IC 1023 81 99,7 0,062 0,0036 0,08

DAP 99.01. M 341 81 98,8 0,99 0,0048 0,05

DAP 99.01. M 319 81 99,7 0,13 0,0021 0,02

DAP 99.01. No 333 81 99,5 0,068 0,0002 0,01

DAP BK88-38 81 98,3 0,33 1,23 0,06

DAP 95-59 81 99,9 0,03 0,0008 0,01

DAP 95-79 81 99,8 0,01 0,0025 0,02DAP K92-414 81 99,0 0,1 0,8 0,02

DAP K92-463 81 99,6 0,01 0,005 0,02

DAP K92-585 81 99,7 0,07 0,0044 0,04

DAP K92-548 81 99,8 0,03 0,0033 0,04

DAP B99K58 81 99,6 0,01 0,0008 0,02

DAP 95-24 81 99,5 0,02 0,0008 0,04

DAP BK39 81 99,6 0,3 0,011 0,02

DAP B99K8 81 98,3 1,48 0,0033 0,09

DAP K92-210 81 99,8 0,02 0,0033 0,02

DAP K92-304 81 99,6 0,01 0,23 0,03

DAP K92-444 81 99,7 0,01 0,0044 0,11

DAP K92-119 81 99,4 0,28 0,021 0,2DAP K92-257 81 99,8 0,14 0,0029 0,02

DAP BNCMER II 131 81 99,5 0,0004 0,0064 0,04

DAP BNCMER II 132 81 99,6 0,0004 0,0006 0,01

DAP BNCMER II 133 81 99,6 0,005 0,0005 0,01

DAP BNCMER II 134 81 98,4 1,4 0,0043 0,06

DAP 8922 81 99,6 0,026 0,006 0,018

DAP 8912 81 98,4 0,027 0,003 0,032

DAP 8733 81 99,8 0,02 0,001 0,02

DAP 9020 81 99,8 0,0004 0,01 0,019

DAP 00 06 69 01 IC 929 82 98,8 0,34 0,021 0,03

DAP 00 06 30 01 IC 873 82 99,7 0,026 0,047 0,04DAP BNCMER II 136 82 99,8 0,005 0,0033 0,03

DAP BNCMER II 137 82 99,6 0,01 0,0061 0,06

DAP BNCMER II 138 82 99,8 0,01 0,0031 0,03

DAP BNCMER II 140 82 76,0 23,80 0,083 0,035

DAP BNCMER II 141 83 99,8 0,01 0,006 0,04

DAP BNCMER II 142 83 99,6 0,01 0,01 0,05

DAP BNCMER II 144 83 99,6 0,01 0,014 0,03

DAP K92-550 ? 99,8 0,03 0,0029 0,02

DAP K92-273 ? 99,6 0,01 0,0009 0,01

DAP K92-300 ? 99,2 0,01 0,021 0,47

DAP 00 06 00 02 IC 894 ? 99,8 0,004 0,0024 0,09

DAP ORL128 ? 99,6 0,0004 0,0007 0,02

DAP ORL148 ? 99,7 0,0004 0,0004 0,05

DAP ORL149 ? 99,8 0,0004 0,0054 0,09

non daté BNCMER II 172 - 99,6 0,036 0,1501 0,069




RN 2010, p. 149-173



0,0073 0,11 0,00001 0,033 0,027 0,018 0,0006

0,019 0,081 0,0013 0,063 0,028 0,013 0,01

0,0037 0,063 0,0006 0,06 0,057 0,008 0,01

0,02 0,19 0,0002 0,039 0,059 0,021 0,01

0,0082 0,033 0,0012 0,044 0,012 0,014 0,0004

0,0079 0,041 0,00094 0,050 0,0092 0,016 0,0004

0,0041 0,025 0,0087 0,051 0,0036 0,043 0,0004

0,25 0,002 0,00097 0,016 0,0005 0,088 0,0117

0,0032 0,028 0,0004 0,056 0,013 0,007 0,0004

0,015 0,003 0,00003 0,0008 0,0015 0,02 0,0004

0,0028 0,092 0,0002 0,036 0,012 0,01 0,00040,0037 0,043 0,0007 0,054 0,006 0,01 0,0004

0,27 0,00004 0,0011 0,013 0,0003 0,07 0,015

0,0046 0,058 0,0004 0,038 0,016 0,054 0,0004

0,012 0,041 0,0014 0,075 0,006 0,025 0,0004

0,27 0,0002 0,0011 0,01 0,001 0,085 0,027

0,24 0,001 0,0013 0,017 0,0002 0,08 0,0064

0,0015 0,037 0,0003 0,033 0,013 0,016 0,0004

0,016 0,064 0,0002 0,039 0,011 0,009 0,0004

0,0072 0,031 0,0004 0,042 0,015 0,018 0,0004

0,0067 0,033 0,0009 0,055 0,014 0,03 0,0004

0,025 0,096 0,00001 0,029 0,046 0,02 0,0004

0,0076 0,043 0,0009 0,072 0,006 0,03 0,00040,002 0,018 0,0005 0,043 0,009 0,003 0,0004

0,25 0,0003 0,0012 0,014 0,0007 0,07 0,014

0,28 0,00012 0,001 0,012 0,0003 0,07 0,015

0,26 0,0001 0,0011 0,011 0,001 0,08 0,014

0,0079 0,095 0,0006 0,046 0,012 0,01 0,0004

0,004 0,068 0,0006 0,038 0,032 0,05 0,0004

0,002 0,028 0,0003 0,039 0,0049 0,01 0,0004

0,004 0,071 0,0006 0,038 0,007 0,02 0,0004

0,006 0,1 0,00024 0,017 0,04 0,006 0,0004

0,085 0,16 0,0033 0,040 0,094 0,39 0,0015

0,036 0,012 0,00014 0,027 0,028 0,120 0,00040,0043 0,056 0,0004 0,035 0,015 0,08 0,001

0,0074 0,084 0,0006 0,043 0,028 0,12 0,0014

0,0024 0,043 0,0004 0,041 0,013 0,11 0,001

0,0005 0,035 0,0005 0,025 0,0075 0,067 nd

0,0039 0,071 0,0005 0,039 0,02 0,06 0,002

0,0053 0,068 0,0005 0,044 0,018 0,11 0,001

0,0093 0,16 0,0005 0,038 0,055 0,06 0,001

0,017 0,028 0,0004 0,039 0,008 0,036 0,0004

0,26 0,00002 0,0012 0,015 0,0003 0,048 0,022

0,0086 0,092 0,001 0,038 0,1 0,02 0,0004

0,0018 0,034 0,0004 0,053 0,0062 0,024 0,01

0,24 0,0003 0,001 0,012 0,0008 0,13 0,0004

0,22 0,001 0,0017 0,016 0,0008 0,05 0,0004

0,014 0,09 0,0007 0,054 0,034 0,05 0,0004

0,0005 0,069 0,0005 0,050 0,0099 0,067 0,0013




RN 2010, p. 149-173

quadrantes émis sous Tibère

Date

émission

Référence

monnaies RIC Cu Zn Sn Pb

? BNCMER II 35 - 85,9 12,13 1,60 0,089

? BNCMER II 36 - 83,6 10,76 3,38 0,069

dupondii émis sous Tibère

22-23 BNCMER II 58 46 78,7 20,16 0,23 0,0069

22-23 BNCMER II 60 46 77,2 22,31 0,33 0,0054

22-23 BNCMER II 61 46 74,7 24,68 0,15 0,0064

22-23 BNCMER II 63 47 76,4 23,16 0,17 0,0073

22-23 BNCMER II 64 47 76,8 22,92 0,15 0,0065

22-23 BNCMER II 74 43 75,2 24,10 0,24 0,0065

22-23 BNCMER II 75 43 78,7 20,78 0,33 0,0053

34-37 BNCMER II 125 38 74,7 24,88 0,064 0,1034-37 BNCMER II 126 38 80,4 19,02 0,10 0,066

34-37 BNCMER II 127 38 79,6 20,24 0,032 0,077

34-37 BNCMER II 128 - 78,6 21,01 0,040 0,056

34-37 BNCMER II 129 39 76,5 23,28 0,083 0,036

non daté BNCMER II 143 83 78,5 21,16 0,022 0,0090


non daté BNCMER II 148 74 ? 77,0 22,67 0,0066 0,088



sesterces émis sous Tibère

22-23 BNCMER II 50 49 80,0 19,42 0,13 0,006922-23 BNCMER II 51 49 75,7 23,85 0,16 0,0084

22-23 BNCMER II 52 48 76,1 23,63 0,07 0,0071

22-23 BNCMER II 53 48 79,0 20,53 0,11 0,0079

22-23 BNCMER II 54 48 78,8 20,68 0,17 0,0071

22-23 BNCMER II 55 51 76,4 23,23 0,02 0,0061

22-23 BNCMER II 56 51 80,7 18,80 0,20 0,0032

22-23 BNCMER II 72 42 78,7 20,83 0,11 0,0050

22-23 BNCMER II 73 42 76,5 23,12 0,19 0,014

34-35 BNCMER II 85 56 76,2 23,32 0,15 0,052

34-35 BNCMER II 86 54 74,8 24,73 0,11 0,064

34-35 BNCMER II 87 - 76,0 21,79 0,13 0,1134-35 BNCMER II 88 55 76,6 22,90 0,07 0,078

35-36 BNCMER II 90 62 76,8 22,45 0,16 0,057

35-36 BNCMER II 91 60 76,8 22,74 0,076 0,045

35-36 BNCMER II 93 63 77,2 22,20 0,016 0,067

35-36 BNCMER II 97 63 80,3 19,05 0,14 0,053

35-36 BNCMER II 99 63 76,4 23,10 0,089 0,056

35-36 BNCMER II 108 - 80,5 18,97 0,12 0,050

36-37 BNCMER II 111 68 79,4 20,14 0,043 0,065

36-37 BNCMER II 112 68 77,4 22,23 0,093 0,038

36-37 BNCMER II 116 66 77,2 22,29 0,03 0,075




quadrantes émis sous Tibère


0,0069 0,089 0,0002 0,023 0,029 0,15 nd

0,014 0,069 0,0007 0,056 0,053 0,32 0,0073

dupondii émis sous Tibère

0,0076 0,0069 0,0001 0,0053 0,0025 0,83 0,0011

0,0068 0,0054 0,0000 0,0030 0,0015 0,17 nd

0,0093 0,0064 0,0001 0,0029 0,0023 0,41 nd

0,0071 0,0073 0,00004 0,0051 0,0018 0,24 nd

0,0058 0,0065 0,00003 0,0048 0,0014 0,12 nd

0,0081 0,0065 0,0002 0,0051 0,0021 0,37 0,0007

0,0043 0,0053 0,00004 0,0034 0,0014 0,14 nd

0,0057 0,10 0,0003 0,0313 0,027 0,19 0,00310,0048 0,066 0,0007 0,0867 0,016 0,24 nd

0,0005 0,077 0,00002 0,0206 0,018 0,07 nd

0,0028 0,056 0,0003 0,0272 0,025 0,18 nd

0,0005 0,036 0,00002 0,0307 0,013 0,07 nd

0,0148 0,0090 0,0001 0,0040 0,0023 0,20 nd

0,0070 0,087 0,0003 0,0335 0,031 0,11 0,0002

0,0026 0,088 0,0003 0,0321 0,018 0,15 nd

0,0093 0,0086 0,0001 0,0038 0,0017 0,19 nd

0,0046 0,0068 0,00003 0,0036 0,0021 0,22 nd

sesterces émis sous Tibère

0,012 0,0069 0,0001 0,0032 0,0026 0,44 nd0,011 0,0084 0,0000 0,0015 0,0016 0,22 nd

0,0065 0,0071 0,0001 0,0033 0,0016 0,17 nd

0,0082 0,0079 0,00002 0,0032 0,0019 0,35 nd

0,0052 0,0071 0,00004 0,0046 0,0016 0,27 nd

0,0093 0,0061 0,0001 0,0038 0,0016 0,29 0,0001

0,0034 0,0032 0,00003 0,0026 0,0020 0,19 nd

0,0072 0,0050 0,0002 0,0361 0,0013 0,22 nd

0,0086 0,014 0,0001 0,0060 0,0016 0,17 nd

0,0082 0,052 0,0006 0,1014 0,015 0,08 nd

0,0068 0,064 0,0003 0,0362 0,016 0,19 nd

0,039 0,11 0,0004 0,0369 0,112 0,29 nd0,0057 0,078 0,0003 0,0324 0,032 0,25 nd

0,0041 0,057 0,0008 0,0277 0,0095 0,39 nd

0,0061 0,045 0,0003 0,0301 0,015 0,23 nd

0,0083 0,067 0,0004 0,0322 0,018 0,45 nd

0,0010 0,053 0,0003 0,0273 0,016 0,35 0,0025

0,0035 0,056 0,0002 0,0349 0,011 0,33 nd

0,0035 0,050 0,00003 0,0284 0,017 0,28 0,0002

0,0030 0,065 0,0003 0,0292 0,024 0,24 nd

0,0058 0,038 0,0003 0,0289 0,0084 0,17 nd

0,0053 0,075 0,0006 0,0973 0,0161 0,24 0,0037

Les émissions d´as au type 'divvs avgvstvs pater' frappées sous Tibère : l´apport des analyses...

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