LES ÉCO - VENDREDI 24 NOVEMBRE 2017 13 Focus · devra connaître une amélioration palpable grâce...

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LES ÉCO - VENDREDI 24 NOVEMBRE 2017 13 Focus Rabat-Salé-Kénitra courtise les investisseurs MRE L a première étape de la Ca- ravane des régions au-delà des frontières a tenu toutes ses promesses. Cette rencontre organisée autour du thème «Investissez dans l’ave- nir, investissez dans la région Rabat-Salé-Kénitra» a réuni ac- teurs régionaux, Marocains rési- dant en Belgique intéressés par les opportunités d’investisse- ment dans le royaume et repré- sentants du secteur privé belge. Cette fois-ci, ce sont les régions qui viennent à la rencontre des investisseurs après une première édition tenue dans les 12 régions du Maroc, comme le précise Samir Chaouki, directeur de la publication Les Inspirations ÉCO. Une initiative saluée par l’ambas- sadeur du Maroc en Belgique, Mohamed Ameur, car elle per- met de présenter le Maroc à tra- vers ses régions et de passer d’un contexte global à l’échelle régio- nale, insufflant ainsi une nouvelle dynamique économique, d’au- tant plus que le royaume est en train de se pencher sur la révision de son modèle économique. Cette démarche devrait permet- tre d’accélérer le rythme de déve- loppement sur le plan territorial. Dans ce contexte, les Marocains du monde ont un rôle majeur à jouer en la matière, selon Saïd Aboukaram, président de la Fé- dération internationale de la dias- pora marocaine. Il estime qu’il est temps pour le Maroc de bénéfi- cier de la richesse de sa commu- nauté établie à l’étranger en lui ouvrant la voie pour bénéficier de ses différentes compétences et en l’accompagnant dans la mise en œuvre de ses projets. Le financement, le nerf de la guerre Le débat a été on ne peut plus franc. Le financement figure parmi les principales questions qui taraudent les investisseurs MRE potentiels dont une bonne partie affiche le souhait de se lan- cer dans l’entrepreneuriat au Maroc. À ce titre, le directeur du marché de l’entreprise et de l’in- ternational de la Banque Popu- laire de Rabat-Kénitra, Mohamed El Haimer, se veut très rassurant. Le contexte est, en effet, «très fa- vorable» chose qui se manifeste lll l L’accès au financement, les difficultés administratives, l’orientation et l’accompagnement des investisseurs, les potentialités économiques régionales... Autant de questions débattues lors de la première étape de la Caravane des régions au-delà des frontières organisée le 21 octobre à Bruxelles par Horizon Press Group et la Fédération internationale de la diaspora marocaine (FIDM). Pari réussi pour cette première rencontre dédiée à l’investissement dans la région Rabat-Salé-Kénitra. Caravane des régions au-delà des frontières U ne étude a été menée par le mi- nistère chargé des MRE et les banques pour mieux compren- dre le comportement et les besoins de la communauté marocaine résidant à l’étranger. Il en ressort, selon Mohamed El Himer, une forte appétence des MRE pour l’investissement, mais essentielle- ment orientée vers l’immobilier et le commerce: 7 % des Marocains du monde ont déjà investi et 21% envisa- gent de le faire, essentiellement pour préparer un retour au Maroc, constituer un patrimoine pour les enfants, ou un capital pour la retraite. Les deux tiers des investisseurs concernent l’immobi- lier et seulement un tiers des créations d’entreprise (majoritairement dans le commerce). Les MRE nourrissent une attente forte en termes d’accompa- gnement. Ils aspirent à une assistance pour la réalisation des formalités admi- nistratives relatives au projet, l’aide à l’identification des opportunités d’in- vestissement au Maroc et des secteurs d’activité porteurs ainsi qu’à l’apport d’expertise pour le financement du projet. Pour rectifier le tir, une nouvelle convention a été signée en février 2013 après la formule lancée en 2009. Le MDM Invest a été réajusté en misant sur l’assouplissement des conditions d’éligibilité et d’accès au financement, l’ouverture aux projets portés par un ou des MRE avec des associés non MRE (associés marocains locaux ou asso- ciés étrangers). L’origine de l’apport en fonds propres a été étendu à plusieurs sources dont le produit des opérations de change en compte ou en cash l’an- née du projet, le transfert en devises vers un compte en dirham l’année du projet, le transfert en devises vers un compte en dirham convertible l’année précédant le projet, les ressources pré- sentes sur un compte en devises. Mais l’offre est restreinte à quatre secteurs d’activités porteurs uniquement: l’in- dustrie et services liés à l’industrie, l’hô- tellerie, l’enseignement et la santé. l MDM Invest : Conditions assouplies

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Focus

Rabat-Salé-Kénitra courtiseles investisseurs MRE

La première étape de la Ca-ravane des régions au-delàdes frontières a tenutoutes ses promesses.

Cette rencontre organisée autourdu thème «Investissez dans l’ave-nir, investissez dans la régionRabat-Salé-Kénitra» a réuni ac-teurs régionaux, Marocains rési-dant en Belgique intéressés parles opportunités d’investisse-ment dans le royaume et repré-sentants du secteur privé belge.Cette fois-ci, ce sont les régionsqui viennent à la rencontre desinvestisseurs après une premièreédition tenue dans les 12 régionsdu Maroc, comme le préciseSamir Chaouki, directeur de lapublication Les Inspirations ÉCO.Une initiative saluée par l’ambas-sadeur du Maroc en Belgique,

Mohamed Ameur, car elle per-met de présenter le Maroc à tra-vers ses régions et de passer d’uncontexte global à l’échelle régio-nale, insufflant ainsi une nouvelledynamique économique, d’au-tant plus que le royaume est entrain de se pencher sur la révisionde son modèle économique.Cette démarche devrait permet-tre d’accélérer le rythme de déve-loppement sur le plan territorial.Dans ce contexte, les Marocainsdu monde ont un rôle majeur àjouer en la matière, selon SaïdAboukaram, président de la Fé-dération internationale de la dias-pora marocaine. Il estime qu’il esttemps pour le Maroc de bénéfi-cier de la richesse de sa commu-nauté établie à l’étranger en luiouvrant la voie pour bénéficier de

ses différentes compétences eten l’accompagnant dans la miseen œuvre de ses projets.

Le financement, le nerfde la guerreLe débat a été on ne peut plusfranc. Le financement figureparmi les principales questionsqui taraudent les investisseursMRE potentiels dont une bonnepartie affiche le souhait de se lan-cer dans l’entrepreneuriat auMaroc. À ce titre, le directeur dumarché de l’entreprise et de l’in-ternational de la Banque Popu-laire de Rabat-Kénitra, MohamedEl Haimer, se veut très rassurant.Le contexte est, en effet, «très fa-vorable» chose qui se manifeste

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l L’accès au financement, les difficultés administratives, l’orientation et l’accompagnement des investisseurs, lespotentialités économiques régionales... Autant de questions débattues lors de la première étape de la Caravane desrégions au-delà des frontières organisée le 21 octobre à Bruxelles par Horizon Press Group et la Fédération internationalede la diaspora marocaine (FIDM). Pari réussi pour cette première rencontre dédiée à l’investissement dans la régionRabat-Salé-Kénitra.

Caravane des régions au-delà des frontières

Une étude a été menée par le mi-nistère chargé des MRE et lesbanques pour mieux compren-

dre le comportement et les besoins dela communauté marocaine résidant àl’étranger. Il en ressort, selon MohamedEl Himer, une forte appétence des MREpour l’investissement, mais essentielle-ment orientée vers l’immobilier et lecommerce: 7 % des Marocains dumonde ont déjà investi et 21% envisa-gent de le faire, essentiellement pourpréparer un retour au Maroc, constituerun patrimoine pour les enfants, ou uncapital pour la retraite. Les deux tiersdes investisseurs concernent l’immobi-lier et seulement un tiers des créationsd’entreprise (majoritairement dans lecommerce). Les MRE nourrissent uneattente forte en termes d’accompa-gnement. Ils aspirent à une assistancepour la réalisation des formalités admi-nistratives relatives au projet, l’aide àl’identification des opportunités d’in-vestissement au Maroc et des secteursd’activité porteurs ainsi qu’à l’apportd’expertise pour le financement duprojet. Pour rectifier le tir, une nouvelleconvention a été signée en février 2013après la formule lancée en 2009. LeMDM Invest a été réajusté en misantsur l’assouplissement des conditionsd’éligibilité et d’accès au financement,l’ouverture aux projets portés par un oudes MRE avec des associés non MRE(associés marocains locaux ou asso-ciés étrangers). L’origine de l’apport enfonds propres a été étendu à plusieurssources dont le produit des opérationsde change en compte ou en cash l’an-née du projet, le transfert en devisesvers un compte en dirham l’année duprojet, le transfert en devises vers uncompte en dirham convertible l’annéeprécédant le projet, les ressources pré-sentes sur un compte en devises. Maisl’offre est restreinte à quatre secteursd’activités porteurs uniquement: l’in-dustrie et services liés à l’industrie, l’hô-tellerie, l’enseignement et la santé. l

MDM Invest :Conditionsassouplies

entre autres à travers la soliditédu système bancaire marocain.Les pouvoirs publics ont mis enplace un cadre incitatif dédié auxMarocains du monde pour lesencourager à investir dans leurpays d’origine et contribuer, ainsi,directement au développementdu pays grâce à leur expérience,leur expertise et leur savoir-faire.C’est dans ce cadre que s’inscritle lancement en 2009 du fondsMDM Invest dont la gestion a étéconfiée à la Caisse centrale degarantie (CCG) et qui vise à pro-mouvoir les investissements desMarocains résidant à l’étranger auMaroc. En 2010, l’ensemble dusecteur bancaire a décliné l’offreet a mis en place les outils decommunication et d’informationde la clientèle. Bien que le démar-rage de ce programme n’ait pasété à la hauteur des aspirations, lesecteur bancaire s’inscrit pleine-ment dans cette vision. C’est lecas du Groupe Banque Populaire,qui offre plusieurs formules de fi-nancement pour l’ac-compagnement des in-vestisseurs MRE: desfinancements spéci-fiques pour la diasporamarocaine (Bladi In-vest), des lignes de co-financement avec despartenaires étatiques etdes crédits d’investisse-ment à moyen et longtermes... Bladi Invest, une offredédiée exclusivement aux inves-tisseurs MRE, permet de bénéfi-cier de la contribution de l’État«MDM Invest» à hauteur de 10%du montant de son projet. Il offreégalement la possibilité de s’as-socier à des Marocains ou desétrangers. Les MRE peuvent bé-néficier de plusieurs formules definancement à condition de pré-senter une étude de faisabilitéconcluante. Ils ont même la pos-sibilité de signer une conventionavec l’État si le montant d’inves-tissement dépasse les 100 MDH.

Pallier les difficultés administrativesLes investisseurs MRE redoutentles difficultés administratives.D’ailleurs, certains d’entre euxl’ont clairement souligné lors decette première étape de la Cara-vane des régions au-delà desfrontières. Ils pointent du doigt la

lenteur administrative ainsi queles difficultés linguistiques. Ils’agit, selon le président de laFIDM, d’un frein psychologiquequ’il faut dépasser par la commu-nication et la sensibilisation. Pourles accompagner, le conseil ré-gional d’investissement met enplace tout un dispositif d’orienta-tion. «Ce centre est un partenaire

incontournable pour la réussitedes projets», a tenu à préciser, àplusieurs reprises, la représentedu CRI Rabat-Salé-Kénitra (RSK),Imane Masmoudi. Cet organismedispose d’un guichet d’aide à lacréation d’entreprise regroupantsix administrations intervenantcette dernière (OMPIC, CNSS, lé-galisation, tribunal, bulletin offi-

ciel, impôt). Un formulaire uniquesimplifie la procédure y afférente.Grâce à cette démarche, la ré-gion RSK enregistre, au cours desdernières années, une forte dy-namique entrepreneuriale (plusde 85% dans le commerce et lesservices). Sur le plan des investis-sements, un guichet unique estdédié à ce volet-là. Il permet deprocurer aux investisseurs touteinformation utile pour l’investisse-ment régional dans les secteursindustriel, agro-industriel, minier,touristique, artisanal, habitat, en-seignement, formation, santé eténergie pour les projets inférieursà 200 MDH. Certaines de-mandes d’autorisation adminis-trative comme les dérogations,l’acquisition des terrains doma-niaux et les zones industriellessont aussi étudiées. Le CRI pré-pare également certains actesadministratifs nécessaires à laréalisation des projets d’investis-sement. Cette démarche permetde booster l’investissement dansla région. En 2016, le montantd’investissement agréé dans larégion RSK est de 11.485 MMDH,

générant quelque 24614 postesd’emploi stables. Les secteurs del’habitat et du tourisme arriventen pole position.

L’orientation, un élément-cléLe CRI RSK a pour mission d’en-treprendre plusieurs actions pourencourager l’investissement etassurer un environnement pro-pice aux affaires en étroite colla-boration avec les partenaires etles institutions nationales et inter-nationales concernés par cevolet. On peut citer, entre autres,la mise en place d’un nouvel outilpour promouvoir l’investisse-ment: le portail Rabat eRegula-tions. Ce système de transpa-rence facilite la démarche desinvestisseurs grâce à une infor-mation claire et précise et contri-bue à l’amélioration du climat desaffaires pour renforcer l’attracti-vité économique régionale et na-tionale. Il s’agit aussi du lance-ment du comité régional del’amélioration de l’environnementdes affaires (CREA) de Rabat-Salé-Kénitra qui vise à mener uneréflexion sur les enjeux auxquelssont confrontés les différentspartenaires régionaux pour favo-riser la mise en place de projetsd’investissement par le biais de lasimplification des procédures ad-ministratives et l’élaboration denouvelles réglementations.

Potentialités industriellesprometteusesL’appel est lancé aux investisseurs,tant les résidents au Maroc que lesnon-résidents, pour accéder à uneinformation fiable auprès du CRIet s’enquérir des atouts écono-miques de la région RSK qui recèledes potentialités industrielles àcommencer par le foncier «qui estdisponible contrairement à d’au-tres régions». L’offre en foncier

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Le CRI Rabat-Salé-Kénitra dispose d’unguichet d’aide à lacréation d’entrepriseregroupant sixadministrationsintervenant cettedernière (OMPIC,CNSS, légalisation,tribunal, bulletinofficiel, impôt).

Pourquoi investir dans la région de Rabat ?

Le conseil régional RSK et le centre régional d’investissement mettent en avant les atouts de la région. Les argumentsne manquent pas, à commencer par le chef-lieu de la région, qui est la capitale du Maroc. La région se caractérisepar une forte concentration de représentations diplomatiques, la distinction de Rabat en tant que patrimoine mon-dial de l’Humanité par l’UNESCO, la capitale déclarée ville verte avec 20 m²/hab. À cela s’ajoute l’infrastructure rou-tière et logistique (aéroport international, un axe routier important, deux gares LGV, futur port atlantique de Kénitra,bassins d’emplois qualifiés, trois universités, plusieurs établissements et instituts…). L’offre conséquente en matièred’espaces d’accueil est également un argument de taille. Il s’agit de quelque 20 zones industrielles dont deux pla-teformes industrielles intégrées et deux zones franches d’exportations. Par ailleurs, le cadre de vie est favorableavec 80 établissements touristiques classés, des infrastructures sanitaires, des parcs… D’ailleurs, des multinatio-nales ont, au cours des dernières années, fait confiance à la région qui se situe entre deux régions des plus dyna-miques du Maroc: Casablanca-Settat et Tanger-Tetouan-Al Hoceima.

Les investisseursMRE redoutentles difficultésadministratives.

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devra connaître une améliorationpalpable grâce à l’implication duconseil régional dans l’opérationde promotion et de rénovationdes zones industrielles. À titred’exemple, il est prévu de dévelop-per des mesures spécifiques d’ac-compagnement de l’Atlantic FreeZone et Technopolis. L’idée estd’offrir des services adaptés auxentreprises et à leurs employés etfaciliter les flux entre le port et l’At-lantic Free Zone. À cela s’ajoute unchantier de la plus haute impor-tance: l’appui au projet d’aména-gement et de repositionnementdu parc Aïn Johra (améliorationdes infrastructures, réalisation del’échangeur…). Le plan de dévelop-pement régional de Rabat-Salé-Kénitra, adopté en juillet 2017, pré-voit aussi l’appui à la création et laréhabilitation des zones indus-trielles et logistiques à travers la re-conversion et la densifi-cation des parcsexistant, la création denouvelles zones sur lesterritoires où l’offre estinférieure à la demande,l’accueil de nouvellesentreprises… Le défi estaussi de favoriser l’émer-gence de pôles compé-titifs et d’orienter l’efficience des in-vestissements publics. Beaucoupde chantiers sont prévus et pour-raient être soutenus par le secteurprivé. Le président de la région Ab-dessamad Sekkal compte fédérerune communauté d’acteurs pu-blics et privés autour d’objectifs ré-gionaux d’amélioration de la com-pétitivité et la création d’emplois.La concrétisation de cet objectifpasse par le soutien d’une ap-proche filière territorialisée en dé-clinant des plans d’action régio-naux annuels pour les filièreséconomiques clés: l’automobile,l’agriculture, l’artisanat, le tou-risme et les industries culturelleset créatives.

Appui à l’exportCertains MRE portent un intérêtparticulier au secteur de l’exportet entendent se lancer dans cetteaventure au Maroc. Mais, ils ontbesoin d’être informés et orientéssur l’état des lieux et les perspec-tives de développement. Au-jourd’hui, chaque région défendson territoire en se basant sur desdonnées concrètes et objectives.La région RSK a les atouts pour at-tirer les investisseurs dans ce do-

maine. Elle dispose, en effet, dedeux zones franches d’exporta-tion (Technopolis et l’Atlantic FreeZone). Un plan vise la promotiondes filières et des opérateurs ré-gionaux auprès de leurs marchéscibles à travers quelques méca-

nismes: le «Club export et inves-tissement» initié par la Confédé-ration générale des entreprisesdu Maroc (CGEM), dont la mis-sion est la formation, l’accompa-gnement des entreprises et la re-cherche de financement departenaires internationaux, leSalon de l’entreprise régionale ini-tié par la CGEM, organisé annuel-lement pour la promotion du pro-duit et service de l’entrepriserégionale ainsi que la mise enplace d’une marque territoriale.

L’économie sociale et solidaireOutre les secteurs clés de la ré-gion comme l’agro-alimentaire,l’industrie automobile, le BTP, lesmétiers de l’offshoring et la sous-traitance électronique, l’écono-mie sociale et solidaire pourraitêtre une niche prometteuse. Elledevrait connaître, dans les an-nées à venir, une nouvelle dyna-mique à travers les actions pré-vues en matière de promotiondes produits de terroir, de soutienaux coopératives agricoles et fo-restières, d’accompagnement del’agropole régional…La promo-tion du secteur passe par l’orga-

nisation des événements Marke-ting pour les produits de terroir etd’artisanat et la sensibilisation desentreprises locales à se fournirauprès des producteurs locaux. Ilfaut aussi trouver de nouveauxdébouchés commerciaux au ni-veau de la région et ailleurs. Unaxe sur lequel travaille déjà leconseil régional qui entend, avecles différents acteurs, donner uncoup de fouet au développe-ment économique, social et cul-turel de la région. Une ambitiondéclinée dans le plan de dévelop-pement régional de Rabat-Salé-Kénitra adoptée en juillet 2017. LePDR s’assigne bon nombre d’ob-jectifs ambitieux pour luttercontre les disparités sociales etspatiales, améliorer les indica-teurs du développement humainet aussi renforcer l’attractivitééconomique du territoire régio-nale et dynamiser le développe-ment de l’entrepreneuriat.

Les RH, un enjeu majeurPour gagner le pari, la promotiondes ressources humaines s’im-pose. Les besoins doivent êtreidentifiés pour répondre aux at-tentes du secteur privé. Le but estd’améliorer davantage les res-sources humaines de la région quidispose déjà d’une main-d’œuvrequalifiée dans plusieurs secteursen renforçant l’offre de formationpour les métiers régionaux en par-tenariat avec le secteur privé, par-ticulièrement les entreprises im-plantées dans la région ousouhaitant s’y installer aveccomme objectif d’assurer un tauxoptimal d’insertion profession-nelle des jeunes de la région. l

PAR JIHANE GATTIOUI

[email protected]

Le CRI et le Conseilrégional s’impliquentdans la promotionet la rénovation deszones industrielles.

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Le tourisme dans la région n’estpas encore à la hauteur des aspi-rations alors que le territoire dis-

pose d’atouts indéniables aussi biensur le plan naturel (forêts, littoral de170 km avec des plages, etc.) que cul-turel (médinas, musées, sites archéo-logiques, galeries, festivals internatio-naux…). Le président de la régionappelle les investisseurs à saisir l’op-portunité qu’offre ce secteur, «encorevierge». Nombre de projets sont ci-blés: l’aménagement de circuits tou-ristiques (Sidi Boughaba, Merja Zerga,Maamora, Krifla…), l’appui à la réalisa-tion d’un projet resort thermal àOulmes, la création d’un centre d’in-terprétation de la nature dans la forêtKrifla, la réalisation d’un centre de loi-sirs nautiques au lac de Sidi Moha-med Ben Abdellah, la réalisation d’unmusée de miel à Sidi Slimane. Il est ànoter que la région compte quelque80 établissements touristiques clas-sés. Plus de 20 projets touristiquessont en cours de réalisation avec desenseignes de prestige. Rabat est unedestination City Break, golf et l’indus-trie des réunions MICE (Meetings, In-centives, Conferencing and Exhibi-tions). La région présente uneopportunité de se positionnercomme l’une des destinations pré-vues dans les stratégies touristiquesnationales. Pour rectifier le tir, unenouvelle convention a été signée enfévrier 2013 après la formule lancéeen 2009. Le MDM Invest a été réa-justé en misant sur l’assouplissementdes conditions d’éligibilité et d’accèsau financement, l’ouverture aux pro-jets portés par un ou des MRE avecdes associés non MRE (associés ma-rocains locaux ou associés étran-gers). L’origine de l’apport en fondspropres a été étendu à plusieurssources dont le produit des opéra-tions de change en compte ou encash l’année du projet, le transfert endevises vers un compte en dirhaml’année du projet et le transfert en de-vises vers un compte en dirhamconvertible l’année précédant le pro-jet. Mais l’offre est restreinte à quatresecteurs d’activités porteurs unique-ment: l’industrie et services liés à l’in-dustrie, l’hôtellerie, l’enseignement etla santé. l

Le tourisme,un secteur viergeprometteur

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