Les Echos Régions, Les Echos, 17 Septembre 2014-1

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  • RHNE-ALPES PACA LANGUEDOC-ROUSSILLON AQUITAINE MIDI-PYRNES ALSACE LORRAINE

    FRANCHE-COMT BRETAGNE PAYS DE LA LOIRE NORD - PAS-DE-CALAIS PICARDIE LE-DE-FRANCE

    RGIONS

    La vraie carte durenouveau franais

    vent les collectivits locales. Lorsquon parcourt,comme pourront le faire tous nos abonns numri-ques, les sept tableaux ainsi dresss de cette Francevuedenbas ,quinesepaiepasdemotsmaisquiagit, ilsendgageuntonnantmessagedoptimisme,ennetterupture avec la morosit ambiante. La convictionsimposevitelalecturedecesdossiersqueleretourdela croissance, louverture la rvolutionnumrique, lertablissementdelacomptitivitdenosindustries,ceslmentsqui conditionnent le renouveaudupays, sontportedemaindsquon les examineportedevue autrement dit, quandon se penche sur lun ou lautrede nos ples rgionaux. Filires innovatrices dans lavalle du Rhne, eldoradomaritime en Bretagne, pro-messes du Grand Paris en Ile-de-France, bataille desnouveaux talents entre Marseille, Nice et Montpellier,retombes du boom aronautique dans le Sud-Ouest,ambitions europennes lEst, reconversion numri-queduNord : cest une imagedune conomie enmou-vement et en plein renouvellement que le miroir desterritoiresrenvoiecetteFrancedespeursetdesimmo-bilismesquimonopoliseledbatpublic.Raisondepluspournepasenrester l : partirdu24septembre, cha-quemercredi, unnouveau cahier des Echos , Entre-prises et Collectivits, viendra toffer notre veille desinitiatives locales, clefs de nombreuxmarchs publicspour nos entrepreneurs. Un outil de reconqute pourceuxquinont pasperduconfiance. n

    Henri [email protected]

    Pour lapremire fois dans lhistoire vieille deplusdunsicle des Echos , sept ditions diffrentes du quoti-dien sont disponibles aujourdhui sur toute la France.Chacune delles contient un cahier de seize pages sp-cialementcentrsurlesproblmatiquesconomiques,sociales, institutionnelles ou urbanistiques des dpar-tements et des rgions o ldition est disponible. LIle-de-France et Rhne-Alpes, bien sr, les deux piliers denotre conomie, mais aussi la rgion Paca, si dynami-quedmographiquement, leSud-Ouest,avecsesindus-tries davenir, lOuest, le Nord et lEst, confronts deschoix dcisifs et stimulants pour leur dveloppement,tousonttquadrillspendantplusieurssemainesparlescorrespondantsdujournaletsesspcialistesquisui-

    LemiroirdelaFrancequibouge

    DOSSIER RALIS PAR JULIE CHAUVEAU ET JEANNE MANHAUT

  • travers Cap InnovEst, le nouveaufonds damorage interrgional quiassocielAlsace,laFranche-Comtetla Bourgogne, avec une enveloppesubstantielle de 35 millions deuros. Cestouvertnosamislorrains,silslesouhaitent ,lanceJean-LinBerg,prsident dAlsace Capital. Et en casdaccord, cette structure deviendraitle premier fonds interrgionaldamorage de France. Pendantvingt ans, Jean-Lin Berg a dirig lastructureentreprisesduCrditAgri-cole deLorraine, avantdtre dbau-ch pour grer le fonds transfronta-lier Eurefi. Depuis 2012, il a mont lastructure Alsace Capital qui cha-peaute la fois le fonds damorageAlsace Cration et le fonds AlsaceCroissance, associant le CrditMutuel, le FSI, la rgion Alsace, quiest dot de 50 millions. Des outilscomplmentaires ceux dont dis-pose lInstitut lorrain de partici-pation (41 millions deuros grspour le Grand Est), avec, notam-ment, le Fonds lorrain des mat-riaux, par ailleurs trs actif enAlsace. Les chasses gardes appar-tiennent au pass C.L.

    comme Naxicap ou Siparex, lesfonds transfrontaliers commeEurefi, mais aussi des fonds rgio-naux privs, linstar de GEI (Gn-ration entrepreneurs investisseurs)en Lorraine, ou des fonds rgionauxpublic-priv comme Alsace Capitalou lInstitut lorrain de participa-tion, qui finance des projets dans lesdeuxdpartementsduRhin.Toussemobilisent pour pauler les projetsissus de cette grande rgion dontles dpenses de recherche, tantpubliquesqueprives,avoisinentles2 milliards deuros.

    Soutenir linnovationAvec un train davance, la rgionalsacienne a mme lanc, ds 2012,une structure daccompagnement,Alsace Innovation. Sur douze mois,lquipe a mis en selle 62 projets quiont bnfici de 90 financements,avec une leve de fonds globale de6,4 millions deuros. Cet automne,la structure lance sa propre plate-forme de crowdfunding pourfinancer des projets innovants.Mme dynamique dans le soutienauxprojetsencoursdeconstitution,

    liale, dont beaucoup de firmes allemandes du Mit-telstand, implantes depuis trente ou quarante ans.A tel point quelles font partie du dcor.

    Ce dcor, trs international, est aujourdhui leprincipal marqueur de lentit Alsace-Lorraine quibaignelafoisdanslconomieditedu Rhinsup-rieur avec le Bade-Wurtemberg, le Palatinat, Ble,et dans celle de la Grande Rgion avec la Wallo-nie, la Sarre et le Luxembourg. Ensemble, les deuxse rangent dans le peloton de tte des plus grosexportateurs de France. Leurs changes portaient,en 2013, sur 92 milliards deuros, sachant que leurPIB dpassait les 105 milliards, pour un total de4,2 millions dhabitants. Une taille et un poids co-nomique qui permettent lAlsace-Lorraine defaire jeu gal avec les rgions limitrophes. Mmesi, en matire de budgets publics grer et de pr-rogatives, la gouvernance politique restera lemaillon faible de ldifice. En tout cas incompara-ble la puissance de feu des Lnder allemands,dont certains avaient prfr, dans les annes 2000,nouer des partenariats stratgiques avec Rhne-Alpes ou la Catalogne, plutt quavec leurs petitsvoisins directs. En dpit des rcentes querelles declocher guides surtout par des enjeux politiciensde pouvoir , le regroupement Alsace-Lorraine,avec ou sans le Territoire de Belfort, ne fera quent-riner une ralit de fait.

    Entre universits, entre chercheurs, les collabo-rations sont quotidiennes. Les ples de comptiti-vit pousent les deux versants des Vosges, quilsagisse dHydreos (eau), de Materalia (matriaux),de Fibre GrandEst (textile et papier), de VhiculeduFuturouencoredAlsaceBioValley.Alexceptionde la Caisse dEpargne, cela fait trs longtemps queles grandes banques franaises ont fusionn leurrseauGrandEst,avecparfoisdescontourspluslar-ges encore. Mme dans la presse, les quatre quoti-diens rgionaux de lEst travaillent de concert souslgide dun actionnaire unique.

    AlsaceetLorraineforment,aujourdhui, luniquergion franaise totalement permable ses voisi-nes, avec des pistes cyclables transfrontalires,des lignes de tramway, des antennes Ple emploicommunes,descooprationssanitairesentrehpi-taux ou encore du nomadisme rsidentiel avec desmilliers de Strasbourgeois qui achtent leur loge-ment et habitent sur lautre rive du Rhin. n

    Christian Lienhardt Correspondant Strasbourg

    L aprospritdelaprs-guerrenestplusquunlointain mirage. En Alsace comme en Lor-raine, le chmage grimpe plus vite et plusfort quailleurs, avec des taux respectifs de 9 % et10,4 %. Lpoque o les deux rgions taientparmi les plus industrieuses de lHexagone estrvolue. Dautant que leur tissu conomique sestsrieusement rod sous leffet de la crise. Les dizai-nes de milliers demplois de la sidrurgie lorraine,envols, nauront t que trs faiblement compen-ss. En vingt ans, lindustrie alsacienne a perdu,pour sa part, quelque 50.000 emplois. Et les ferme-tures annonces notamment chez Steelcase Wisches(Bas-Rhin),vontencorealourdircebilan.

    Pourtant, vu de Paris, rien dalarmant. Sauf quonoublie un peu vite la dpendance des deux rgionsvis--vis de leurs voisines europennes. Un talondAchille, il est vrai, vcu ici comme une chance.En particulier par les travailleurs frontaliers, dontles revenus sont largement suprieurs ce quilstoucheraient en France : ils sont 164.000 Alsacienset Lorrains, soit prs dun actif sur dix, passer tousles jours la frontire, 49.000 vers le Bade-Wurtem-berg, le Palatinat ou la Sarre, 76.000 vers le Luxem-bourg,34.000verslaSuisseet5.000verslaBelgique.

    Un dcor trs internationalDe mme, Alsace et Lorraine se distinguent par lepoids des entreprises capitaux trangers, notam-ment allemandes, suisses et amricaines : 36 % delemploi industrielenLorraine,31 %enAlsace.Rienque dans les deux dpartements du Rhin, plus de70 % des gros projets dinvestissement ralissdepuis quatre ans lont t par des multinationales :Kuhn, Lilly, Mars, SEW-Usocome, Hager, Lieb-herr Et souvent par des groupes structure fami-

    AlsaceetLorraine:lEurorgionpourplanchedesalut

    DVELOPPEMENT//Trop frles dans le paysagedes rgions dEurope et fragilises par ladsindustrialisation, lAlsace et la Lorrainenont plus la taille critique pour esprer se ressaisir.Le feuilleton du rapprochement avec la rgionChampagne-Ardenne na pas fini de rebondir.

    N e leur dites pas quils sontfrileux ! De bpifrance aux business angels , en pas-sant par les banques commerciales,les professionnels de la finance alsa-ciensetlorrainsessaientdaccompa-gner au mieux les start-up et de tra-vailler en collaboration avec lesples de comptitivit, notammentdanslesbiotechnologies.AlsaceBio-Valleyvientdecrerunservicepourorganiserles levesdefondsdesjeu-nes pousses locales. Depuis un an,il ny a jamais eu autant de leves defonds ralises en Alsace et en Lor-raine , assure un banquier spcia-lis.Toussontsurlefront :lesappor-teurs franais de fonds propres

    Loin du crowdfun-ding , les banquierssoutiennent linnova-tion dans le Grand Est.Les leves de fondset les outils financierstransrgionauxsemultiplient.

    LEstnemanquepasdefonds

    AlsaceBioValleyavaitdjpermisunedizainedestart-updexposerauSalon Bio Chicago et de monter despartenariats daffaires.

    De fait, lcosystme de cette Bio-Valley transnationale se renforce grands pas. Avec, en soutien, lapuissance publique et des investis-seurs privs. Plus de 50 millionsdeuros ont permis ddifier, en pleinStrasbourg, un htel dentreprisesddi aux technologies de la chirur-gie du futur. Dans cette mme disci-pline o les Hpitaux universitai-res de Strasbourg ont acquis unerenomme mondiale, grce au pro-fesseur Jacques Marescaux , envi-ron 100 millions deuros sur dix ansvont encore tre mobiliss, dont 67en provenance du programme desinvestissements davenir (PIA). Et,lan prochain, moyennant un finan-cement de 28 millions deuros, lecampus dIllkirch accueillera la plusgrande usine-cole de formationaux mtiers de la production enmilieu aseptique en Europe. C.L.

    innovations technologiques issuesdelarecherchepublique.Si ladyna-miquetait jusque-lbienplusforteoutre-Rhin et en Suisse, le GrandEst franais rattrape progressive-ment son retard, notammentautour de Strasbourg.

    A ct des bataillons de cher-cheurs aligns par le CNRS, lInra etlInserm, les instituts de rechercheprolifrent, que ce soit dans la chi-rurgie mini-invasive, dans limage-rie mdicale, dans les neuroscien-ces, dans la gntique ou dans larobotique. Et pour aider ces qui-pes de recherche valoriser leursdcouvertes et nouer les partena-riats industriels ncessaires pourexploiter leurs brevets, il existedsormais Conectus Alsace, quitait, en 2012, la premire socitdacclration du transfert de tech-nologies (SATT) cre en France.Dans les trois prochaines annes,lquipe de Didier Frommweilerprvoit daccompagner une cen-taine de projets innovants et unetrentaine de start-up.

    Priorit la croissanceLa nouvelle gouvernance du plede comptitivit a choisi de mettrele cap en priorit sur la croissanceindustrielle, avec pour objectif decrer 2.000 emplois dici 2018et dlargir son primtre dinter-vention outre-Vosges. Une assis-tanceauxjeunespoussespourleverdes fonds vient dtre mise en place,tout comme a t sign un accordde coopration avec le Massa-chusetts Life Sciences Center pourcofinancer les innovations thra-peutiques de demain. Lan dernier,

    E ntre Fribourg, Heidelberg,Ble, Strasbourg ou Nancy,lesuniversitairesneconnais-sentplusdefrontires. Lescollabo-rations sur des projets et les changesdinformations font partie de leurquotidien , lche Didier Fromm-weiler, directeur gnral dAlsaceBioValley, le ple de comptitivitbas Illkirch, aux portes de Stras-bourg. Dans un rayon de 150 kilo-mtres, on recense ici plus de700 entreprises spcialises dansles sciences de la vie, regroupant50.000 salaris, 15.000 scientifi-ques, 6 prix Nobel, 100.000 tu-diants, 11 parcs technologiques etune kyrielle de plates-formes uni-versitaires. Et la plupart des majorsmondiauxsontprsentsaucurdece vivier transfrontalier au servicedelasant :Novartis,Roche,Merck,Transgene, Lilly, Sanofi Alorsque Steelcase dlocalise ses usines,que Caddie se retrouve exsangue,lcosystme des sciences de la vieacclre , sexclame un industrielalsacien. Cest vrai pour les amri-cains Merck Millipore Molsheimou encore Lilly Fegersheim, quiinvestit aujourdhui 90 millionsdeuros dans une nouvelle unit deproduction de cartouches dinsu-line. Mais aussi pour des centainesde start-up, de part et dautre desfrontires, qui se nourrissent des

    Dans un rayonde 150 kilomtres,700 entreprises spcia-lises dans les sciencesde la vie palpitent.

    BioValley, linnovationmdicalesansfrontires

    Les chiffres clefs

    50.000SALARIStravaillent aujourdhui dans les700 entreprises de BioValley.

    2.000NOUVEAUX EMPLOISLobjectif de croissancedici 2018 par la nouvellegouvernance du ple.

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    `Retrouvez les autres rgionssur lesechos.fr

    20//ALSACE-LORRAINE-FRANCHE-COMT Mercredi 17 septembre 2014Les Echos

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    LA RGIONMIDI-PYRNESEN PREMIRE LIGNE POUR LEMPLOI

    Pour accrotre lattractivit de son territoire et pour dynamiser lemploi, la RgionMidi-Pyrnes sengage et dveloppe des politiques volontaristes : contrats dappuiaux entreprises, appels projets Innovation, soutien aux Ples de comptitivit etaux clusters, plateforme web en faveur de lexport Autant de dispositifs pourplacer lemploi en 1re ligne.

    D ans le vivier des entre-prises de biotechnologiealsaciennes figurent desexperts de niveau mondial dansles dispositifs mdicaux, qui ontrussi mettre au point des orga-nes artificiels tels le larynx ou lepancras.Maisonydcouvreaussides spcialistes de la biosimula-tion qui cherchent matriser lesmcanismes biologiques de mala-dies neurologiques complexescomme lpilepsie ou lAlzheimer,pour dvelopper de nouvelles th-rapies plus efficaces.

    PROTIP MEDICAL,LE LARYNX ARTIFICIELConceptrice du premier larynxartificiel au monde, la start-upstrasbourgeoise ProTip Medicaldveloppe aussi une mthodepermettant de mieux matriserla raction immunitaire lie limplantation de biomatriaux.Ses travaux de recherche visent viter les phnomnes de rejetsdimplants artificiels du larynxou du cur. Paralllement, Pro-Tip Medical est en train dindus-trialiser la fabrication de sonlarynx artificiel, constitu dunebague trachale en titane quisintgre aux tissus de la gorge. Ces implants seront produits enAlsace,avec laidedunsous-traitantgrenoblois , indique MauriceBrenger, le prsident de la socit.

    CELLPROTHERA,LE CUR RGNRA partir dune simple injection car-diaquedecellulessouches,lasocitmulhousienne CellProthera peutrgnrer le myocarde aprs uninfarctus svre. Avec un recul deprs dune dizaine dannes, 6 des7 patients traits se portent bien,alors que la seule alternative tait latransplantation cardiaque. Un nou-vel essai clinique sur 44 patients esten cours, avec une perspective demise sur le march mondial du dis-positif ds 2017. La socit anticipedj un chiffre daffaires proche de2 milliards deuros en 2022.

    DEFYMED,LE PANCRAS NOUVEAUAprs les pompes insuline, le pan-crasbioartificiel : leschercheursdelentreprise strasbourgeoise Defy-medontmisaupointavecleurspar-tenaires de Metz et de Nancy unepoche implantable, dans laquellesont intgres des cellules suscepti-bles de scrter de linsuline demanire quasi physiologique. Si lespremires implantations de ce pan-cras, prvues pour 2015, sont unsuccs, la technique va rapidementse gnraliser pour le plus grandbnfice des quelque 25 millions dediabtiques de type 1 au monde.

    RHENOVIA,LES NEURONES SIMULSLe mulhousien Rhenovia Pharma, spcialiste de la biosimulation applique la recherche pharma-ceutique, a mis au point le premier simulateur au monde des mcanis-mes biologiques de lpilepsie. Ce simulateur informatique ouvre de vastes perspectives pour concevoir

    de nouveaux traitements antipi-leptiques, mais aussi pour la mala-diedAlzheimer.Autredbouch :lesecteurdeladfense,pouridentifierles antidotes aux armes chimiques attaquant le systme nerveux.

    ADVENCIS, LE TEST TGVLajeunestart-upalsacienneAdven-cis a dvelopp un systme demicrobiologie rapide pour dtecterdes contaminations microbiennesdans les aliments et les mdica-

    ments. Entirement automatise,cetteplate-forme,baptise Lynx ,permet dobtenir des rsultats enmoins de 48 heures, au lieu de plu-sieurs jours avec les mthodes tra-ditionnelles. Cet outil de diagnostic

    est capable de traiter simultan-ment jusqu 240 chantillons.Le passage la phase industrielleest imminent, avec pour objectif dedpasser ds 2014 les 2 millionsdeuros de chiffre daffaires. C.L.

    La chirurgie du futurest lun des axesde dveloppementles plus prometteursdu secteur de la sant.

    Desstart-upquiremodlentlecorpshumain

    gies de mobilit lectrique. Le site regroupera, au dpart, les activits de montage de motorducteurs partir des composants fabriqus dans les autres usines. Avec380 millions de chiffre daffaires en France et 80 embauches nettes ralises lan dernier, nous mainte-nons un trend de plus de 5 %, grce lexport , rsume Michel Munzen-huter, directeur gnral.

    Production en grande srieSi le site de Mommenheim permetdabsorber cette croissance, il se pr-pare dj la production en grandesrie de socles de recharge parinduction des vlos lectriques. Et,demain, de voitures lectriques. Cest une technologie unique, djutilise pour dautres applications etque nous avons adapte au march dela mobilit lectrique , expliqueMunzenhuter. Aprs plusieurs pr-sries de ces socles de chargement,qui ont la taille dune dalle de jardinde 40 40, lentreprise attend que lemarch se rveille. Nous sommesdans les starting-blocks , assure sondirigeant qui garde un il attentifsur le projet de loi concernant latransition nergtique qui devraitfavoriserlavoiturelectrique. C.L.

    A vec dj un site industriel Forbach en Lorraine,un autre Haguenau enAlsace, le fabricant de motorduc-teursetdesystmesdentranementacclre, cette fois, dans les techno-logies de mobilit lectrique. Mmeau plus fort de la crise de 2009, cetteentreprise familiale du Mittelstand na jamais cess dinvestir. Et ce mois-ci,elledmarrelepremierate-lier de sa nouvelle usine de Mom-menheim (Bas-Rhin) qui sappa-rentevisuellementungigantesquevaisseau amiral en mouvement et qui emploiera 500 personnes. Les 32.000 mtres carrs de locaux seront totalement oprationnels enmaiprochain.Symboledelarenais-sance de lindustrie, cette nouvelle unit de SEW-Usocome aura cot 42 millions deuros et sera entire-ment ddie, terme, aux technolo-

    Lallemand SEW-Usocome a choisila France pour misersur la production derecharge par inductiondes vlos et desvhicules lectriques.

    Levlolallemande

    Les EchosMercredi 17 septembre 2014 ALSACE-LORRAINE-FRANCHE-COMT//21

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  • INTERVIEW//Marie-FranceGaunard-AndersonMatrede confrencesen gographieet amnagementdu territoire luniversitde Lorraine.

    Alain BeretzPrsidentde luniversitde Strasbourget de la Ligueeuropennedes universitsde recherche.

    Ilnefautpascroirequedanslesnouvellesrgionstoutlemondedoittrepareil

    Propos recueillis parChristian Lienhardt Correspondant StrasbourgPascal Ambrosi Correspondant Nancy

    La fusion de lAlsace et de laLorraine, voire de Champagne-Ardenne comme le souhaitelamajorit de gauche, donneranaissance la premire vrita-ble eurorgion franaise.Ce concept ne risque-t-il pas denoyer les identits respectives ?Alain Beretz. Une future rgionAlsace-Lorraine serait lentit laplus qualifie pour constituer uneeurorgionenFrance.Lidentitdesdeux rgions est multiple. La ques-tion qui se pose est plutt : avons-nous envie de faire des chosesensemble ?EntrelesrgionsdelestdelaFrance, ilyaderellesaffinitsparce que nous avons tous une cul-ture hybride par lhistoire, sanspour autant tre commune. Maisne cherchons pas de prtexte pourjustifier la fusion Alsace-Lorraine.On pourrait trs bien y associer laChampagne ou le Territoire de Bel-fort. La volont de ne pas effectuerderedcoupagedesrgionsalimitles possibilits.

    Marie-France Gaunard-Ander-son.Une eurorgion, par dfinition,cest une aire de coopration trans-frontalire, telle la Grande Rgionqui inclut la Sarre, le Luxembourg,la Rhnanie-Palatinat, la Wallonieet la Lorraine ou encore Paminact alsacien. En ce sens, lAlsace-Lorraine sera demain une des com-posantes de leurorgion, englobantentre autres la Sarre, le Luxem-bourg, le Bade-Wurtemberg et largion bloise. Un ensemble com-pos de rgions aux richesses dis-parates, mais avec prs de 25 mil-lions dhabitants et un PIB globalproche de 600 milliards deuros.

    La taille est-elle suffisante ?M.-F.G.-A.Cest un faux dbat. Nosrgions actuelles nont pas plirface leurs homologues des autrespays europens o les tailles sontaussi htrognes. Une rformeterritorialenauradesensquesiellesaccompagne dune rforme fonc-tionnelle : il faut de rels pouvoirsde dcision et des moyens finan-ciers pour leur permettre dtreplus autonomes. Cest pourquoinos rgions actuelles, comme laLorraine avec son milliard deurosde budget et 2,3 millions dhabi-tants, sont aujourdhui dune extra-ordinaire faiblesse par rapport auxLnder allemands ou aux commu-nauts autonomes espagnoles, quirelvent dEtats trs dcentraliss.

    A. B. Chercher de la cohrence etde lhomognit est un leurre ;lAlsace est elle-mme htrogne,tout comme la Lorraine. Si lonvoulait tenir compte de lhistoire, ilfaudrait regrouper lAlsace et laMoselle avec aussi le Territoire deBelfort, jadis rattach lAlsace.

    Quelles sont les particularitsde cette nouvelle entit ?M.-F.G.-A.NilAlsaceni laLorraine,mme runies, ne jouent dans lamme cour conomique que nosvoisins. Le nord de la Suisse ou leBade-Wurtemberg concentrent degros centres industriels, avec depuissants ples de dcision commeBosch ou Mercedes. Or, ct fran-ais, cest le dsert. Il y a trs peude centres de dcision en Alsaceet en Lorraine. Ces vingt derniresannes,beaucoupsesontreplissurParisousurltranger.Pourrussirbtir une grande et puissante rgionAlsace-Lorraine, il faudra revoir lagographie des siges sociaux.

    A.B. Ilnefautsurtoutpasretomberdans le pige franais qui est de

    croire quune rgion est une entito tout le monde doit tre pareil,avec une capitale unique qui dcidetout. Si on calque ce schma sur lesnouvelles rgions, cest la catastro-phe assure.

    Nos universits ont longtempst pionnires dans lacoopration transfrontalire.Comment aller plus loin ?A. B. En France, luniversit est unservice public national dpendantdunEtatcentralis.Dslors,larela-tion avec la rgion est totalementdiffrente de ce quon connat cheznos voisins allemands, o cest leLand qui finance luniversit. Enmatire dautonomie des universi-ts, nous sommes les derniers de laclasse en Europe ! En dpit de cettesituation, depuis vingt-cinq ansnous avons construit luniversitdu Rhin suprieur, lEucor, quiregroupe Strasbourg, Mulhouse,Ble, Fribourg et Karlsruhe. Lestudiants bougent dun campus lautre, il y a des diplmes, des doc-toratscommuns.Maisnousdevonsaller plus loin car cela concerneencore trop peu de monde.

    Jusquo ?A. B. Dans un rayon dune heureet demie autour de Strasbourg, ily a une concentration de cerveaux,de laboratoires et dindustries tech-nologiques unique en Europe ! Ladensit de laboratoires de recher-che y frise celle de Boston, auxEtats-Unis. Cest un atout excep-tionnel quil faut mieux exploiter.Nous narrivons pas optimiser, onest cheval sur plusieurs pays. Lesobstacles sont avant tout rglemen-taires et techniques. Pour les sur-monter, faisons-le dabord partirdun noyau dur, avec les universitsde Strasbourg et de Fribourg. Onpourra ensuite multiplier les coo-prations.Etplusonauradaccords

    bilatraux, mieux on construira lagrande rgion, un peu commelInternet se construit partir demailles.

    Quen disent les pouvoirspublics ?A. B. Lorsquon a parl du projetlors dune table ronde Stras-bourg, le prsident Hollande aimmdiatement embray, surpre-nant mme son entourage. Quinzejours aprs, le Conseil des minis-tres franco-allemand en avaitvalid le principe. Dsormais, ilfaut nous donner les moyens dagiret crer une sorte de zone francheacadmique. Cela nimplique pasforcment un chque, mais uneleve des barrires administra-tives. Si demain une quipe derecherche de chez nous dcrochedes crdits de lAgence nationalede la recherche pour un projetmen avec une quipe de Fribourg,je voudrais pouvoir dpenser cetargent franais Fribourg. Et,inversement, pouvoir librementdpenser de largent allemand, enprovenance de la Deutsche For-schungsgesellschaft, Strasbourg.

    En quoi une fusionAlsace-Lorraine pourrait-elle acclrer lessorde ce territoire ?M.-F. G.-A. Grce une ouvertureinternationale plus agressive et un renforcement de nos plesuniversitaires et scientifiques,nous serons plus attractifs, ce quidevrait corriger une dmographieaujourdhui stagnante, surtoutct lorrain. Notre voisin luxem-bourgeois a fait de lconomiede la connaissance sa prioritet la coopration transfronta-lire concerne de trs nombreuxdomaines, dont lenseignementet la recherche. A cet gard, nousavons une Europe davance. Paral-

    llement, il faudra amliorer lesoutils de transfert de technologievers les PME de la rgion, limagede ce qui se fait outre-Rhin.

    A. B. Le financement des outilsde transfert de technologie oudes technoparcs ne suffit pas ; toutle monde en a, ce nest donc pastrs original. Luniversit nest pasquun fournisseur de cadres pourlindustrie locale, mais une indus-trie exportatrice de cerveaux etdinnovation. Nous sommes, Lor-raine comme Alsace, danciennesrgions industrielles. Le renouvel-lement passe par le tissu des PME,des industries technologiques et unenvironnement acadmique et uni-versitaire.

    Comment vous situez-vousdans le dbat actuelautour de la future capitalede cette grande rgion ?M.-F. G.-A. Ne nous livrons pas une nouvelle bataille du sige .Cette rgionalisation ne pourrapas se faire sans mtropolisation,avecdescapitales fortesetcohren-tes pour renforcer leur attractivit.

    A. B. Strasbourg, Mulhouse, Metzet Nancy formeront la colonnevertbrale de cette future rgion.Cesmtropolesaurontunrlestruc-turant. Et je crois quelles senten-dronttrsbien.PrenezStrasbourgetMulhouse,deuxvillesquetoutpour-rait sparer, notamment sur le planpolitique. Elles dveloppentaujourdhui des stratgies commu-nesmtropolitaines.Sitiraillementsil y a, ils viennent des dpartements,parexemple. Il faudraconstruireunvritable rseau mtropolitain con-nect sur les autres grandes villesdes bassins rhnan, mosellan et sar-rois. Ce sera un maillage identique celuidesuniversitsdanslecadreducampus europen. n

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    22//ALSACE-LORRAINE-FRANCHE-COMT Mercredi 17 septembre 2014Les Echos

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    RSERV AUX CITADINS

    DERNIRES OPPORTUNITSCen est fini de la FenschValle sidrurgique chan-teparBernardLavilliers, il

    y a quarante ans. Le dernier haut-fourneau a cess de fumer Flo-range fin 2012, aprs une longueagonie mdiatise. La Lorraine,qui enregistrait fin 2013 un tauxde chmage de 10,4 %, se rveilleavec lavolontde tourner lapageetde se projeter dans lindustrie duXXIe sicle . Elle ambitionne dedevenir une valle europenne desmatriaux, en valorisant le savoir-faire hrit de la sidrurgie et ensappuyant sur les ressources desPME, des laboratoires et des cen-tres de recherche publics ou privsimplantssursonterritoire. Ilfautnous tourner vers des secteurs fortpotentiel de dveloppement pourstopper le dcrochage industriel dela rgion et inverser la tendance ,martle Jean-Pierre Masseret,prsident du Conseil rgional deLorraine. A lautomne 2013, uncontrat a t sign avec lEtat, le pacteLorraine , dot de 300mil-lions deuros sur trois ans. Pro-blme, un an aprs sa signature,cepactepeine se concrtiser.Premier pas vers la mtamor-

    phose, le plan usine du futur men par la rgion vise identifierles entreprises qui veulent amlio-rer leur comptitivit. Installe Metz depuis le dbut de lanne,lantennelorraineduCEATech,dis-posant dun budget de 30 millionsdeuros sur trois ans, a t retenuecomme chef de file rgional dece projet. Sinspirant de la SiliconValley californienne, lobjectif de la valle lorraine est de crer uncosystme des matriaux et delnergie. Pour y parvenir, la rgiondispose de comptences scientifi-ques, notamment avec lInstitut de

    recherche technologique sur lesmatriaux (IRTM2P), en phase dedveloppement Metz, en collabo-ration avec une trentaine de grou-pes industriels tels quePSA, Safranou Renault. Lenjeu est de tester denouveaux alliages, plus lgers etplus rsistants, toutentantcono-miquement viables.Cet institut est appel porter

    le centre de recherche sur lacier,future plate-forme publique derecherchebaptise Metafensch ,consacre la sidrurgie lorraineet annonce par le prsident de laRpublique lors de son dplace-ment Florange en septembredernier. Il devrait bnficier de 2050millionsdinvestissements.

    Une recherche publiqueinterdisciplinaireAvec 3.700 enseignants-cher-cheurs, rpartis dans une soixan-taine de laboratoires de luniversitde Lorraine, des grandes coles etles organismes de recherche scien-tifique (Inra, CNRS, Institut JeanLamour), la rgion dispose djdune recherche publique interdis-ciplinaire dans les domaines lisaux matriaux. ArcelorMittal, deson ct, a cr un campus Mai-zires-ls-Metz (Moselle). Implantsur une vingtaine dhectares, ilregroupe depuis les annes 1990quatre centres de R&D ddis lemballage, lautomobile, les pro-cds et lanalyse des minerais defer ou de charbon. Dot de 65mil-lions deuros de budget annuel, lecampus emploie 530 chercheurs,ingnieurs et techniciens. Sa der-nire dcouverte, une nouvellenuance dacier appele HF 1050,permet un allgement de 10 % 20%par rapport aux autres aciers.Elle est destine principalement lindustrie automobile.Les matriaux davenir, cest

    aussi le cannabis. La socit LesChanvriers de lEst, implante Creutzwald(Moselle), travailleaveclepleFibresGrand-Est llabora-tion dunmatriau de substitutionauxproduits issusduptrole,par-

    tirde fibresdecannabissativa.Peu-geot lutilise dj pour certains l-ments de la 208. Pour dvelopperce nouveau produit, qui relance laculture du chanvre en Alsace et enLorraine, lentreprise a construit

    une unit de dfibrage qui emploieune trentainede salaris.Depuis 2013, le plede comptiti-

    vit Materalia (Lorraine - Cham-pagne-Ardenne), le pleMecatech(Belgique) et Materials Cluster

    (Luxembourg) sont runis au seindIntermatGR,programmeInterregIV-A Grande Rgion visant dve-lopper des projets de R&D trans-frontaliers et crer unmgaclus-ter europen dans le domaine des

    matriauxetdesprocds.Ilsonttrejoints par les universits de Sarre,de Lige, de Lorraine et du Luxem-bourg. Lavenir industriel lorrainscrit aujourdhui avec un grandMcommematriaux P.A.

    Lantenne lorrainedu CEA Tech pilote leplan usine du futur et dispose dun budgetde 30 millions deuros.

    Deshauts-fourneauxauxmatriauxdufutur

    Itec : unmgacentredaffairessino-europenqui se fait dsirerAIllange (Moselle), passe leffervescencede lautomnedernier au cours duquel unballet dengins de chantierapermis la viabilisation, le raccordement aux rseauxet lrectiondune cinquantainedebungalowsde la basevie , cest le retour au calme.Annoncs en fanfare enoctobre 2012, les travauxde constructiondunbtimentde 220.000m2destin abriter uneplate-formedaffairessino-europenne, porte parComexHoldings, semblentaupointmort. Ils devraient pourtant vritablementdmarrer dici la fin de cette annepourunedurede trentemois, assurent les promoteurs. Dun cot estim 150millions deuros (entirement sur financementsprivs), ce projet de showroompermanent, baptis ItecEurope, est situprs de la futureplate-formemultimodale (fluviale, ferre et autoroutire), surlaMoselle canalise grandgabarit. Ses promoteurs,qui affirment avoir dj plus de 2.500 entreprisescandidates, ont promis 3.000 emplois aux luslocaux avec des espaces dexpositions permanentes,des bureaux, des structures logistiques ainsi quedes installationshtelires et de restaurationpouraccueillir des entreprisesmanufacturires chinoisessouhaitant tablir unebase avance enEurope. P.A.

    Les EchosMercredi 17 septembre 2014 ALSACE-LORRAINE-FRANCHE-COMT//23

    kipaRectangle

  • N otre organisation territoriale a vieilli, sa rforme est deve-nue le serpent demer de la vie politique franaise. Rgionouvertesur lemonde, lAlsaceest fortedesonhistoiremaissonrayonnementest limitpar sa taille. La fusionAlsace-Lorraineestdanscecontexteunerelleopportunit.Ellepermettradecons-tituerunevritableEurorgionavecdesfrontirescommunesavecquatreautrespayseuropens.Grceses4,5millionsdhabitantset100milliardsdePIB,lagrandergionAlsace-Lorrainedeviendraunacteurdepoidsauxniveauxeuropenet international. Sescomp-tences pourront tre renforces dans le cadre de nouveaux trans-fertsde lEtatetdurenforcementdesondroit localavecunpouvoirrglementairepropre.Sonorganisationpourratresimplifieavecla suppressiondesdpartements et le renforcementdes intercom-munalits. Strasbourg,mtropole dj reconnue par la loi et plusgrandevilledecetteEurorgion,avocationendevenir lacapitale.Mais nous devrons dvelopper les synergies et complmentaritsavecMetz et Nancy, comme nous avons commenc le faire avecMulhouse dans le cadre du plemtropolitain. Une EurorgionAlsace-Lorrainequi respecte les identitsdechaque territoire, touten construisant un avenir commun, est une vritable chance. Ellepermettra de repousser les frontires du possible sur un territoireplus fort et plus comptitif au bnfice du plus grand nombre. Laversion XXL de cette fusion qui lui rajouterait la Champagne-Ar-dennenaenrevancheaucunfondementrationnel ;elleloignerait, tous les sensdu terme, lecitoyendecettenouvellecollectivit. n

    AlainFontanelPremieradjointaumairedeStrasbourg,conseillerrgionaldAlsace

    Lafusion,unechancepourlaFranceetlAlsacesouscertainesconditions

    L a mondialisation a entran unevague de dlocalisations indus-trielles. Pour recomposer notretissuentrepreneurial, nousdevons imp-rativement cibler les initiatives lesplus performantes, les plus innovantes,quelles soient le fruit de dmarches indi-viduelles ou collectives, inities par uncrateuroulancesparuneentrepriseaupass bien tabli. Ces projets sont longs mettreenuvre, trsrisquset,decefait,difficilement finanables par les tablis-sements bancaires traditionnels. Do lancessitdemettreenuvredesfinance-ments alternatifs tels que les finance-ments haut de bilan. Le cas de la start-upSir Full Services est emblmatique. Lesfondateurs ontmis au point des logicielsddis lamaintenance industrielle. Silsont financ eux-mmes la recherche, illeur fallait de nouveauxmoyens pour laphase de commercialisation. En leurapportant 500.000 euros, Alsace Cra-tion a permis de multiplier par huit lechiffre daffaires de lentreprise enunan.

    En Alsace, la passerelle entre les uni-versits et le monde des entreprisessemble se concrtiser toujours plus eninteraction et en intensit, avec des pro-jetsdeplusenplus technologiquesmaistrs en amont et loigns de laccs aumarch. Ces projets combinent intime-ment diffrentes technologies trsavances, qui dessinent lmergencede socits davantage connectes leur environnement et prsentant desmodles conomiques rvolutionnai-res. Une nouvelle race dentrepreneursest en train dapparatre, avec des ing-nieurs scientifiques qui noublient pasdtredes financiersavertis, seprojetantnaturellement lchellemondiale. n

    ValrieGeigerDirectricedAlsaceCapital

    Unenouvelleracedentrepreneursestentraindmerger

    D ans le contexte internatio-nal, revoir la taille de nosterritoires est une excel-lente chose. Le monde a changdchelle avec lavnement des TICqui a acclr le phnomne demondialisation. Dans ce nouveaumonde, il est incontournable dese projeter demble linternatio-nal sans navet toutefois sur lesdiffrencesderglesdujeuquiexis-tent entre pays. En Lorraine, nousctoyons au quotidien nos voisinsdAllemagne, de Belgique ou duLuxembourg, et savons que, pourjouer armes gales, il est urgentdgaliser les rgles en termes dedroit du travail, de fiscalitLa Lorraine est loin davoir

    achev sa mutation conomiquealorsquelledisposedesatoutsde la

    HervObedPrsidentdelILP

    Construirelemondededemain

    Dixpersonnalitsclefs

    CHRISTINEBERTRANDPrsidente MedefMeurthe-et-Moselle

    Lunionprobable de laLorraineet de lAlsace, seules rgionsfranaises tre frontaliresavec trois Etats europens,doit tre apprhende commeune formidable opportunitdouverture surunmarchdeprsde500millionsdhabitants.Nosdeux rgionsdveloppent dj desprojetsen communet tissent despartenariats fructueuxavecleurs voisins. La rationalisationdenos structures et denosmoyensdoit, lhorizondedixouvingt ans, renforcernosatoutsnaturels pourdvelop-pernotre conomie et nousposer enacteurmajeur auniveaueuropen. Cest aussiunenouveaut apprhendertant pour lesAlsaciens, dont lesdeuxdpartements ont refusla fusion lanpass, quepourlesLorrains, dont les rivalitsentreMetz etNancy et entrechaquedpartement strili-sent les dbats et les dcisionsdepuis trop longtemps. Cl

    aude

    Philipp

    ot

    DOMINIQUELUPINSKIPDG de Cristal Laser Messein, spcialistede la fabricationde cristaux artificiels

    Quatrecousinseuropensnosfrontires

    DR

    Uneformidableopportunitdouverturesurunmarchde500millionsdhabitants

    Onnepeut quencouragerles processusde fusion,pourpeuquils soient porteursde simplification et dediminutionimpratives des administrations,des interlocuteurs, des outilsmis la dispositiondes entreprises.Il est ncessaire dengager

    une communicationvalorisanteetmoderne sur les entreprises quisy dveloppent. Les eurorgionsvarient normmentdans leurformeet leurnature.Souhaitonsqu lhorizon

    2020-2030, lAlsace-Lorraine tirelemeilleurdesmodles existantpour valoriser le territoire, baisserles taxes, rduire les circuitsdedcisions bref, penserintrts communs, pour redonnercomptitivit et optimismecetteeurorgionoqualit et rigueursont tout aussi dveloppesde ce ctde la frontire quecheznos voisins allemands !

    JrmeB

    audouin

    CLINE GRISDG du groupe Gris

    Lesprojetsdefusiondoiventtreporteursdesimplificationetdediminutiondesadministrations

    MLABIO

    1969NaissanceMesnil-Saint-Denis.

    2007Diplm delENA, conseil-ler rfrendaire la Courdes comptes.

    2014Premier adjointaumaire deStrasbourg,vice-prsidentde la commu-naut urbaineet Conseillerrgional Alsace.

    1969Naissance Obernai.

    1992Diplme dexpert en manage-ment financier lESG Paris, dbutde carrire dans la banque (LCL).

    2012Cofondateur dAlsace Capital.

    MLABIO

    ErnestLa

    emmel

    Ch.H

    amm

    24//ALSACE-LORRAINE-FRANCHE-COMT Mercredi 17 septembre 2014Les Echos

  • P our donner corps cette nouvelle entit rgionale, il faudrarenforcer les partenariats scientifiques entre les rgionsactuelles, chacune ayant une vraie reconnaissance dansdes domaines trs distincts, mais complmentaires. La Lorraine esten pointe dans le dveloppement et ltude des matriaux traversle ple Materalia, alors que lAlsace sest clairement oriente versles thrapeutiques grce au ple de comptitivit Alsace-BioValley.Un dveloppement de laspect biomatriaux est ltude enLorraine depuis de nombreuses annes, mais souffre dun manquedapplication.Pour lAlsace, la recherchedebiomatriaux innovantsestun dfi quotidien. Le partenariat scientifique entre ces deux rgions nepourratrequegagnant.LepositionnementgographiqueduGrandEstau cur de lEurope est un atout : nous pourrons parler et agir dgal gal avec nos partenaires qui sont aussi nos comptiteurs, savoirlAllemagne, laSuisseet leLuxembourg.Mais,pourjouercerledepledexcellence, il faudra aussi clarifier les moyens publics octroys linnovation.Ledveloppementdenotrecomptitivitnepourrasefairequavec le soutien puissant des collectivits. Spcialis dans ledveloppement de dispositifsmdicaux bioartificiels, Defymed est unesocitalsacienne,maisquiestaussiinvolontairementunprcurseurdu nouveau dcoupage rgional. Nos chercheurs collaborent depuisplus dun an avec de nombreuses quipes en Lorraine pour lamise enplacedebancsdessaiadaptsaudispositifcombinetcomplexequestlepancras bioartificiel. De plus, grce ce partenariat, le Fonds lorraindesmatriauxest entraucapital deDefymeden2013. n

    SverineSigristPrsidentechezAlsaceBioValley

    Lepartenariatscientifiquenepourratrequegagnant

    J e suis trs attach auxMeusiens, laMeuseetlaLorraine.Maissuis-je attach lAlsace-Lorraine ? Endehors de laspect historique, cela nerecouvre aucune ralit concrte. Et pourle futur ?Jedirigeungroupeindustrielquiemploie 500 collaborateurs, dont le sigesesitueprsdeBar-le-Duc.Cegroupeatcr par une famille alsacienne installedans la Meuse aprs le trait de 1871.Nous ralisons 60 % de notre chiffredaffaires lexport et ne passons pasdemarch public. Cette fusion de lAlsaceet de la Lorraine, si elle a lieu, naura doncpas dimpact sur notre activit. La rgionLorraine nous a souvent soutenus viadiverses aides linvestissement. Etdemain,sicetterunionseproduit,queva-t-il advenir pour une PME de notre taille,serons-nous toujours audibles par lesdirigeantsdunergionregroupantplusde4 millions dhabitants ? Jen doute.Cetterecentralisationrisquedexcentreretdisoler laMeuse, qui ne reprsentera que4 % de la population, 4,5 % du corps

    lectoral et encore moins en termes dePIB. Vous imaginez le prsident de lanouvelle super-rgion venir se perdre Longeville-en-Barrois, plus de 230 kmde son assemble, pour voquer lesproblmatiques dune PME ? Et celadeviendra encore pire avec la disparitionprogramme des dpartements. Jecomprends les Meusiens qui, commemoi, redoutent cette fusion de la Lorraineetde lAlsace. n

    EtiennedeLaThbaudirePDGdugroupeOber

    Serons-noustoujoursaudiblesparlesdirigeantsdunegrandergion ? russite, notamment dans le sec-teurnumrique.Lerapprochement

    avec lAlsacepeut treuneopportu-nitpouracclreruncertainnom-bredvolutions.Et, quitte enopti-miser la taille critique, cette grandergion prendrait une dimensionsignificative en intgrant la Cham-pagne-Ardenne. Face ces volu-tions indispensables, les lus sontparfois trop immergs dans unevision trop endogne, nintgrantpas suffisamment la vitesse desmutations engendres par la glo-balisation. Cela peut conduire descraintes ou unmanque de visionet de leadership.Etant chef dentreprise, je suis

    pragmatique et connais limpor-tance davoir une vision moyen etlong termes.Nousvivonsune findecycle, une priode exceptionnellede mutations trop marque parlattentisme.Jemilitepourencoura-ger lemouvement, librer les ner-gies, laisser de la place aux jeunesen rendant possible le retour durve, socle sur lequel on peut cons-truire lemondededemain. n

    POINTDEVUE//Chefs dentreprise, chercheurs, politiques, ils confient aux Echos leur vision de lavenirde leur territoire. Des positions qui alimentent le dbat dans le contexte de la rforme de la carte des rgions.

    Monrve, cest quenouspuissionsdisposer demaindinfrastructuresroutires, ferroviaires, portuaires,aroportuaires et numriquesplusperformantes, de ressourceshumaineshautement qualifies,de grandsples dexcellenceuniversitaire, technologiqueet industrielle, ainsi quedunegouvernance rgionale toujoursplus efficace. Plus que sur sa taille,cest sur sa capacit proposerun tel projet quil faut penserlanouvelle rgion. Il convientdeprivilgier lhyperconnectivit,la technologie et surtout les entre-preneurs.Deshommeset desfemmesquil faudra accompagnerpour acclrer leursprojets,en faire aussi des ambassadeursdu territoire. Car, sans entrepre-neurs, il ny ani dveloppementconomiqueni crationdemplois.Autant dire que, endehorsdunerforme territoriale, cest une rvo-lution culturelle quil nous faut !

    La Lorraine ayant djsu grer par consensusdeux ples,Metz et Nancy,lintgration de nouveauxpartenaires ne posera pasde problme. Lemassifdes Vosges sera le pontentre les deux rgions,dj souvent lies parlhistoire et complmen-taires dans de nombreuxdomaines (matriaux,sant, eau, fibres).Le dveloppement de laLorraine est imagin selonun axe nord-sud, lAlsacepeut tre un tremplin verslAllemagne. La fusionpermettra datteindreune taille critique.Actuellement, nombrede clusters sont souventtrop petits pour une seulergion. Nous deviendronsla seule rgion bordepar quatre cousins europens. Cestimportant pour avoir unevisibilit internationale. De

    nisG

    uichot

    VINCENTFROEHLICHERDirecteur gnralde lagence dedveloppement Adira

    Cestunervolutionculturellequilnousfaut !

    Lavenir denotre grande rgiondpendrade sa capacit seprojeter et se vendresur les rseauxnumriques.Avec lirruptiondes rseauxsociaux, deTwitter et deFacebook,lemondea compltement changdeparadigme. Et nous-mmes,chezCroisiEurope, avonsmenunevritable rvolution culturelleen rajeunissant lamarqueet ennousouvrant aumonde.Encinqans, notre clientleinternationale aquadrupl.Pasdemiracle, il faut investir

    massivementdans Internetpourmondialisernos stratgies,dans lindustrie du tourismecommeailleurs. Et on saperoitquemmeavecune clientlede seniors, commechezles croisiristes, les rseauxsociaux jouent aujourdhuiun rle capital. La communicationpar lenumrique se substitueaupapier, et ce grandevitesse.

    DR

    CHRISTIANSCHMITTERDirigeant de CroisiEurope

    Saisir lachancedunumriquepourmieuxsinternationaliser

    MLABIO

    1999Doctoraten sciences,optionbiologiecellulaireet neuro-science.

    2005Directiondu labo-ratoiredu Centreeuropendtudedu diabte.

    2011Cration etpilotage dela start-upDefymed, lorigine dupancrasbioartificiel.

    2004 Rachat de lasocit Ober par lescadres dirigeants.

    2006 Introduction en BoursedOber et achat de la socitMarotte.

    2010 Cration de la socitStramiflex Tunis.

    MLABIO

    1990 Ingnieurgrands compteschez Apple France.

    1997 Cration de ProConsul-tant Information (PCI).

    2009 Prsident de lInstitutlorrain de participation (ILP).

    MLABIO

    DR

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    Les EchosMercredi 17 septembre 2014 ALSACE-LORRAINE-FRANCHE-COMT//25

  • prises ne bnficieront plus la communeou lintercommunalit, mais la mtro-pole de Paris.

    5 Quel impact aura la rformesur les ples de comptitivit ?La loi prvoit que le fonctionnement des plesde comptitivit sera financ par les rgions.Prs de 20 millions deuros vont ainsi passerdes trsoreries des Direccte (Directions rgio-nales des entreprises, de la concurrence, de laconsommation, du travail et de lemploi) cel-lesdesconseilsrgionaux.Unergionalisationdestine mieux articuler la gestion de cesples avec les stratgies des conseils rgio-naux. Dautant que, les rgions prenant delampleur, elles vont pouvoir tendre leur ter-raindaction. Certains,commelepledenutri-tion Vitagora en Bourgogne - Franche-Comt,sont trs satisfaits. Dautres le sont moins,notamment ceux dont le rayonnement estnational, qui redoutent dtre pnaliss par largionalisation.Maisquils se rassurent : les cr-dits nationaux, autour de linnovation notam-ment, perdureront , explique-t-on au minis-tre de la Dcentralisation. n

    4 Faut-il sattendre un bigbang conomique et fiscal ?La rforme doit en principe permettre lEtat de faire des conomies : suppression desdoublons (entre rgions et dpartements),rationalisation des services (entre deuxrgions, entre communes et intercommunali-ts), concentration des moyens (avec la finde la clause de comptence gnrale). Legouvernement vise entre 12 et 25 milliardsdconomies terme, ce dont doutent toutefoisnombre dexperts, commencer par les agen-ces de notation. Il jure aussi que ce big bangsera dpourvu deffet sur la feuille dimptslocaux des entreprises. Vu lobjectif dco-nomies, il y apeude chances que cela se traduisepar des hausses , estime-t-on chez MaryliseLebranchu. Ct communes et intercommu-nalits, beaucoup dlus ont promis de ne pasaugmenter la fiscalit. Ce qui changera, enrevanche, cest la destination de la feuilledimpt. En contrepartie de leur pouvoir co-nomique accru, les rgions veulent rcuprerunepartiedelacontributionsurlavaleurajou-te (CVAE) perue par les dpartements. EnIle-de-France, ds 2016, les impts des entre-

    ment soutenir les entreprises dans leurs pro-jets immobiliers, dinternationalisation oudinnovation. Lune des grandes nouveautsest la possibilit dentrer directement au capi-tal des entreprises, sans devoir en passer parun dcret en Conseil dEtat. Cette procdure,complexe, rebutait les collectivits, mme sicertaines rgions avaient fait parler delles,comme Poitou-Charentes avec Heuliez.Comme par le pass, les rgions continueronttoutefois intervenir au sein des entreprisesvia une palette de fonds dinvestissement deplus en plus varie. Car certaines se montrenttrs inventives. Ainsi, la rgion Aquitainea multipli les dispositifs : AQUI-Invest pourles entreprises innovantes, Socri pour cellessitues dans les ples de comptitivit, Icsopourlacroissanceexterneet lestransmissions,ouencoreACIpourlesentreprises matures .En Ile-de-France, le dispositif PMup, qui aideles PME changer dchelle , a dj bnfici 600 dentre elles pour des montants allantjusqu 250.000 euros. Les rgions sont gale-ment prsentes aux cts de la BPI et viennentdobtenir la gestion directe des fonds euro-pens (Feder).

    Laurence [email protected]

    1 La rforme cre-t-elleune nouvelle architecturedes pouvoirs locaux ?

    La France, qui sest longtemps enorgueillie deses 36.700 communes, ptit dsormais de sonorganisation territoriale trop lourde, trop com-plexeet tropcoteuse.Aupointquelidedall-ger le millefeuille fait dsormais consensusdans la classe politique mme si le vote de laloi a donn lieu cet t un vritable bras de ferau Snat puis lAssemble nationale. Pour dgraisser le mammouth des collectivitslocales, le gouvernement a imagin une fuse deux tages. En premier lieu, un bloc local danslequel les intercommunalits, appeles gros-sir, prendront encore plus lascendant sur lescommunes. Un mouvement dj amorc lanpass par la loi mtropoles , qui avait donnnaissance 14 capitales rgionales dotes dunstatutetdemoyenssupplmentaires.Deuximetage de la fuse : les rgions. Moins nombreu-ses elles ne sont plus que 13, contre 22 dans ladernire version du texte , elles sont dsormaispriesdeseconcentrersurdessecteursclefs.Laclause de comptence gnrale est supprime.Mais les rgions disposeront dune vritableforce de frappe dans leur secteur de prdilec-tion, lconomie. Elles prendront aussi enchargedenouveauxdomaines(routes,collges)jusqu prsent grs par les dpartements. Les-quels devraient, en contrepartie, disparatre en2020, non sans avoir eu, au pralable, le droit dedemanderchangerdergionderattachement.Le redcoupage de la carte de France a cepen-dant vir au casse-tte, tant il parat difficile desavoir quel critre privilgier : les synergies co-nomiques entre deux rgions ? Lexistencedun rseau de transports structur ? Les liensculturels et le sentiment dappartenance de lapopulation ? La prsence dune mtropole parrgion ?Lesconsidrationspolitiques ?Lesujetcristallise lespassionsparfois lesplusirration-nelles et il y a fort parier que la deuxime lec-tureauParlementprvuecetautomneaprslessnatoriales rservera son lot de surprises...

    2 O seront les nouveaux plesde dcision en rgions ?Logiquement, la France ne devrait plus comp-ter que 13 capitales rgionales, une par nouvellergion. Mais laffaire nest pas si simple, car lenouveau dcoupage prvoit, du moins dans saversion actuelle, que certaines rgions compte-rontdeuxmtropoles(ToulouseetMontpellier,par exemple) et dautres aucune (Centre). Autrepomme de discorde, le choix de la future capi-tale rgionale. Dvidence, le lieu qui concen-trera les ples de dcision, notamment cono-miques, sera plus attractif, principalementpour les entreprises un cercle vertueux. Sou-vent, cette future capitale simpose naturelle-ment par sa taille : Strasbourg prendra sansdoute le pas sur Nancy et Metz ; Lyon concen-trera les nergies, mme si Grenoble et Saint-Etienneresterontattractives.Mais,parfois,riennest acquis. Les rgions Bourgogne-Franche-Comt ont beau tre particulirement deman-deuses de cette fusion, choisir entre Dijon etBesanonsannoncecornlien.Conscientdtreen terrain sensible, le gouvernement a mis unpeudeau danssonvin. La ministredelaDcen-tralisation, Marylise Lebranchu, a ainsi voqula possibilit de crer des ples. Onpeut avoirdesplesmtropolitains, car la loinousdemandeun sige social, mais on peut dissocier le sigesocial de la capitale, a-t-elle dclar. Les rgionsne sont pas desmini-Etats-nations o la capitaleregroupe tous les services.

    3 Qui dtiendra le pouvoir co-nomique dans les territoires ?Les rgions ont obtenu gain de cause : la loi lesplace en premire ligne dans le soutien lco-nomie sur les territoires. Stratges, elles serontcharges danticiper, aux cts des entreprises,les mutations conomiques, dadopter unschma de dveloppement conomique etde grer directement des infrastructures clefs,comme lnergie, les transports ou le tourisme.Les rgions seront aussi plus oprationnelles :la loi fait delles les interlocuteurs de rf-rence des PME et ETI. Elles pourront notam-

    Bigbangterritorial :cinqquestionsautourdunerformeconteste

    COLLECTIVITSLOCALES//Les lois sur la dcentralisation redessinent la carte de France et renforcentles pouvoirs conomiques des rgions, qui pourront dsormais entrer directement au capital des entreprises.

    UnerformedlicatePolitiquement conteste, larforme territoriale na jamaisport chance aux lus qui sy sontattaqus. Dugnral deGaulle Nicolas Sarkozy, nombreux sontles lus qui ont tent, en vain, defaire voluer la carte ou lorgani-sationdes territoires. Depuisla crationdes rgions en 1963,seules trois grandes volutionsnotables ont eu lieu. En 1982, lapremire loi dite dedcentralisa-tion les a reconnues en tant quecollectivits territoriales. Puis,entre 1982 et 2004, les rgionsse sont vu successivement trans-frer denouvelles comptences :gestiondes lyces, transfertdes personnels nonenseignants,trains express rgionaux. Enfin,leur autonomie financire estofficiellement reconnuedepuis2003,mais la suppressionde lataxeprofessionnelle en 2009a, defacto, rduit leur indpendance.

    Les chiffres clefs

    28,7MILLIARDS DEUROSLemontant du budgetdes 22 rgions en 2013.

    81.700AGENTSsont employs dans la fonctionpublique territoriale rgionale.

    4,64MILLIARDS DEUROSCe que rapportent aux rgionsles impts conomiques.

    1,9MILLIARD DEUROSont t dpenss en 2012pour le dveloppementconomique des rgions.

    44//SPCIALRGIONS Mercredi 17 septembre 2014Les Echos

  • principales grandes coles des deux rgions sont runies au sein dune association. Il est indnia-ble quil y a des complmentarits entre les deux rgions , souligne Alain Bussire, 1er vice-prsident duConseil rgional dAuvergne, qui souhaite que Clermont-Ferranddevienne letroisimepleuniversi-taire interdisciplinaire de la future rgion, aux cts de Grenoble-Alpes et de Lyon-Saint-Etienne . La fusiondes deux universits, qui devrait sacheveren2017,enestlepralable.

    Une nouvelle communautduniversitsEnBourgogneetFranche-Comt,leschercheurs ont jou les pionniers. Les deux universits ont t prcur-seurs des travaux de coopration desdeux rgions. Jespre maintenantque la fusion des rgions, son tour,sera un facilitateur de la fusion desuniversits, souligne Jacques Bahi,prsidentdeluniversitdeFranche-Comt. Si on nest plus quune seulergion,onpeutenvisageruntablisse-ment fusionn lchelle des deux. Les deux universits cooprent acti-vement autour dun ple commundepuis 2007. Mais, cet t, ellesont franchi un cap supplmentaireen signant avec les grandes colesalentour (AgroSup, ESC, Ensam,ENSMM, UTBM) les statutsdune toute nouvelle communautduniversits et dtablissements(Comue), baptise universitBourgogne - Franche-Comt . Ellesera dote dune stratgie com-mune, notamment en matire derechercheetdeformation,etmutua-lisera sa signature scientifique ainsique les services aux tudiants.

    En revanche, en Bretagne etPays de la Loire, les universitairespartisans de la rforme nont paseu gain de cause. Ils font pour-tant cause commune depuis deslustres. Depuis leur cration, lesples de comptitivit Ple MerBretagne Atlantique et Valorial(agroalimentaire et nutrition)interviennent sur les deux rgions.Les 7 universits du Grand Ouest,qui ont aussi pris lhabitude detravailler en harmonie, envisagent,aveclesoutiendesdiffrentesgran-des coles, la cration dici 2016dune Comue qui fdrera les struc-tures de formation et de R&D duGrand Ouest. Il existe dj unesocit dacclration du transfertde technologies (SATT Ouest) quitraque les principaux centrespublics de R&D des deux rgions.Le Cancrople Grand Ouest vaencore plus loin dans la coordi-nation des travaux lis la sant,puisquil est actif non seulement enBretagne et dans les Pays de laLoire, mais aussi en Poitou-Cha-rentes et dans la rgion Centre. Une gigargion dont les partisansde la fusion tous crins noseraientmme pas rver. n

    Service Rgions

    Tribunes, ptitions, confrences La nouvelle carte des rgions, qui passionne tant les Franais, a mobi-lis les universitaires au-del du cnacle traditionnel des gogra-phes. Certains chercheurs ont t prompts fustiger des alliances contre nature . Dautres, plus nombreux, ont au contraire donn de la voix pour encourager des rapprochements notamment en Pays de la Loire ou en Bourgo-gne - Franche-Comt. Le chercheura, il est vrai, lhabitude de saffran-chirdesfrontiresgographiquesetadministratives quand ses projets scientifiques lexigent. Quant aux universits, aiguillonnes par le classement de Shanghai, elles ont depuis quelques annes choisi de regrouper leurs forces. Bref, on ne compte plus les cooprations interrgionales et, dune certaine manire, leschercheursontmontrla voie de la fusion.

    Cest notamment le cas, depuisdix ans, du Cancrople LyonAuvergne Rhne-Alpes (Clara), n de la volont des conseils rgionauxdimpulser la mise en rseau des quipes de chercheurs et cliniciens,et de permettre des retombes co-nomiques. La complmentaritdes quipes et spcialits est une plus-value. Avec entre 7 et 8 millions dhabitants,nousatteignonslamassecritique pour la mise en place de pro-jets denvergure. Notre rseau facilitelaccs de tous les malades linnova-tion et la taille de ce territoire permetleschangesscientifiquessansdisper-sion gographique , apprcie Vro-nique Trillet-Lenoir, professeurdoncologieauCHUdeLyonetprsi-dente du comit de direction de Clara. Alors que les deux tiers des financements proviennent des col-lectivits,laprsidenteesprequelafusion des deux rgions simplifierale montage des dossiers.

    Des complmentaritsentre rgionsCe nest pas le seul exemple de rap-prochement entre les deux rgions dans le domaine : les directions du CNRS et de lInra sont dj interr-gionales. Tout comme le numerus clausus de la premire anne des tudes de mdecine. En 2010, la fusion de lcole nationale vtri-naire de Lyon, de lcole nationale dingnieurs des travaux agricoles de Clermont-Ferrand et de lcole nationaledesservicesvtrinairesadonnnaissanceVetAgroSup.Les

    Un certain nombreduniversits et deples de recherchetravaillent dj ensem-ble, enjambant lesfrontires rgionales.

    Cooprationentrergions :leschercheursmontrentlavoie

    Les universits de Bourgogne et de Franche-Comt cooprentactivement autour dun ple commun. Photo Ludovic Godard/UFC

    Propos recueillis parLaurence Albert

    Y avait-il urgence revoir la cartede France des rgions ?Absolument pas. Surtout si lon dclare,comme la fait le chef de lEtat, que la prio-rit est de simplifier ladministration, defaire des conomies et de crer des rgions mme dtre comptitives dans la mon-dialisation conomique. Aucun de cestrois objectifs ne sera atteint par la nou-velle carte des rgions. Lexcutif a voulufaire une opration de communicationpolitique, mais il a fait des erreurs de dia-gnostic et de mthode. Pourquoi autant seprcipiter sur un sujet aussi sensible ? Ilaurait mieux valu se donner le temps de laconcertation. Mme pendant la Rvolutionfranaise, les parlementaires avaient prisplus de temps pour dessiner les dparte-ments ! Pendant six mois, les dlgationsprovinciales avaient rencontr lAssembleconstituante. Dailleurs, notre carte desdpartements reflte ce souci dquilibreentre la modernit et lhritage historiquedes provinces. Ce nest pas le cas de la nou-velle carte des rgions.

    Que lui reprochez-vous ?La carte des rgions actuelle, qui avaitt finalise en 1955, prsentait de nom-breux dfauts. Elle reprenait largement untrac de guerre imagin sous Vichy. Certai-nes rgions taient trop petites, et desensembles culturels et gographiquesntaient pas respects. Pour rformer effi-cacement les territoires, il aurait mieuxvalu agir lchelle dpartementale etorganiser des rfrendums dans les zonesde tensions (Loire-Atlantique, Charentes,Oise). Evidemment, cela aurait supposde prendre du temps et de sarmer duncertain courage politique. L, on sestcontent de faire des mgafusions rgiona-les,quidonnentnaissancedesusinesgaz(Midi-Pyrnes - Languedoc-Roussillon ouAquitaine-Poitou-Charentes).Poursortirde ce dbat strile, la seule solution estdassouplir le droit doption des dparte-mentsafinquelespopulationssexpriment.

    La France a pourtant besoinde rgions plus fortes pour rivaliseravec les pays europensOui, mais il ne faut pas confondre taille etpuissance. Les rgions franaises ne sontpas exagrment petites, compares parexemple aux Lnder allemands (22.300 m2en moyenne, contre 25.000 pour nosrgions). Ils sont plus peupls, mais lAlle-magne est naturellement plus dense que la

    France. En revanche, cest vrai, nos rgionssont des nains financiers et juridiques.Mais,danscedomaine, larformenevapasassez loin. Pourquoi ne pas avoir rgiona-lis la BPI, les antennes de Ple emploi ouencore certaines comptences en matireduniversit et dinnovation ? Si on veut des

    rgions comptitives, il faut les positionnersur lconomie de la connaissance et leurdonner plus de moyens financiers et rgle-mentaires.Ceredcoupagejacobinvacrerdes rgions gigantesques sans moyens, descolosses aux pieds dargile. Et il sera mmecontre-productif.

    INTERVIEW//Romain PasquierDirecteur de recherche au CNRS,Institut dtudes politiques de Rennes

    De quelle manire ?Ilvamettremaldessynergiesquiontpar-fois mis des annes se construire. Prenezune rgion comme Rhne-Alpes : il lui afallu du temps pour intgrer des territoiresaussidiffrentsquelaSavoieoulAin,mais,dsormais, la recette fonctionne, la rgionest extrmement dynamique. Eh bienaujourdhui, elle doit tout recommencerpour intgrer lAuvergne, qui est unergion trs rurale, trs diffrente de lamtropole lyonnaise. Cest le mariage de lacarpe et du lapin ! Les synergies mettrontdesannesserecomposer.Dailleurs,cer-tains prsidents de ces rgions trs dyna-miques nont aucune envie de ces fusions

    A contrario, on peut imaginer que celapourrait permettre de tirer daffairedes rgions en grande difficultIl faut en finir avec la fiction de lgalit ter-ritoriale. Si la Lorraine est en crise, ce nestpas le mariage avec lAlsace qui va la sau-ver. En revanche, cela risque de tirer vers lebas lAlsace, qui va devoir faire plus deprquation. Encore une fois, il auraitmieux valu crer de vraies locomotivesconomiques rgionales, avec un transfertsignificatif de comptences et de ressour-ces financires (comme la part de la TVA).Mais encore faudrait-il que les dirigeantset les administrations de lEtat centralmanifestent une vraie confiance envers leslus et les collectivits territoriales, ce quinest pas vraiment le cas.

    Est-ce une spcificit franaise ?La France na jamais vraiment voulu tran-cher en faveur de la dcentralisation.Elle a cr des collectivits locales, sansles hirarchiser. Elle a fragment les insti-tutions, laiss lEtat jouer les arbitres. Ellena jamais choisi son modle. Nombredtudes de lOCDE ou de linstitut suisseBAK Basel Economics ont pourtantmontr limpact trs positif dune dcen-tralisation-rgionalisation sur la capa-cit des pays innover, soutenir linterna-tionalisation des PME-ETI, bref, crerdes richesses. n

    Nos rgions sont des nainsfinanciers et juridiques,mais, dans ce domaine, larforme ne va pas assez loin.

    Pourquoi ne pas avoirrgionalis la BPI,les antennes de Ple emploiou certaines comptencesenmatire duniversitet dinnovation ?

    Leredcoupagecredescolossesauxpiedsdargile

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    Les EchosMercredi 17 septembre 2014 SPCIALRGIONS//45

  • RSEAUX//Trains, piscines, buvettes, bodegas, les lieux de pouvoir se multiplient partout en France. Ils restent lendroit incontournable pour faire des affaireset btir des projets. En apparence plus informels et dcontracts, ils ne souvrent que lentement la mixit sociale.

    Nouveauxlieuxdepouvoir :des clubs toujoursplusdcalsmaislentre-soirestelargle

    Paul Molga Correspondant Marseille

    M ariersansyparatresport,politique,affairesetdtente.Depuis1921, lestroisbassinsdeaudemeretdeaudouceduCercledesnageurs de Marseille (CNM) (1) rsolvent lgamment laquadrature. Lemplacement radieux du site, avec un accs exclusif 800 mtres de littoral sans autre vis--vis quun panorama sauvage deux pas du centre, a fait de ce lieu le rendez-vous choy de la bourgeoi-siemarseillaiseetdespuissantsdelaville.Prsde4.000adhrentsyontleurs entres. Les places sont chres : pour tre accept, le candidat doittre parrain par deux membres, prsenter une lettre de moralit,sacquitterdundroitdentreetdunecotisationannuellede1.300euros.En contrepartie, pour les amateurs de sport, le plaisir de barboter ctdes lignes deau o fusent les champions Olympiques Florent Manau-dou et Fabien Gilot ; pour les hommes daffaires, celui denrichir leurcarnet dadresses en dgustant une dorade face la Mditerrane. PaulLeccia, prsident du Cercle depuis 1990 (le quatrime depuis sa cra-tion), vante un lieu uniqueenEurope,quina cependantrienduncercledinfluence . Il nempche : propritaire de ses murs (7.000 m2) sur unterrain de 2,5 hectares lou la ville, il dispose dun budget de 5 millionsdeuros(dont80 %sontabondsparlesmembres)etdunecinquantainede salaris pour entretenir le rseau relationnel le plus fourni de la villeet latmosphredtenduepropiceauxconfidences.Entrepreneurs,avo-cats, lus de tous bords, leaders dopinion et autres mdecins y ont pourla plupart leur carte dadhrent, mme si beaucoup ne nagent pas. n

    LeCercledesnageursdeMarseille : fabriquechampionsetrelations

    Hubert Vialatte Correspondant Montpellier

    C hampagne foison, barque dhutres, filtrage discret opr parles agents de scurit : de casitas (espaces privatifs) en casi-tas , cest la mme impression de parenthse enchante quidomine. Les affaires, mais autrement. Une immense bodega cielouvert, avec ses 120 mtres de bars amnags dans un patio plant doli-viers et de platanes. Nich deux pas des jardins de la Fontaine, lhtelImperator (2), le fameux 4 toiles, est devenu le cur battant et chic desferias de Nmes. A la Pentecte (la plus connue) ou en septembre (celledes vendanges), jusqu 1.500 personnes sy ctoient les soirs de pointe,au rythme des svillanes et des parades questres. Alors que, au micro,un baryton entonne Carmen devant un film tauromachique, MichelCastanier, vendeur de vins et spiritueux Als, a le sourire. Lecadreestunique, la fois festif, beauetartistique.Vingt foisdans lasoire, les invitsviennent me remercier. Je nai pas pris de carte de visite et cest voulu ,glisse Salvador Nunez, directeur doprations de Vinci Autoroutes Montpellier. Mais sa liste dune cinquantaine dinvits accueillis sur lebalcon surplombant le jardin noublie personne : lus, institutions

    LImperatordeNmes :souslaferia, lesaffaires

    consulaires,agencedecommunicationinfluentedanslargion,patronsde presse, dputs du srail. Avec des scnes tonnantes, comme cesdeux lus rgionaux, adversaires dhmicycle, surpris bras dessus, brasdessous. Ne lcrivez pas, mais on se connat depuis le lyce , concdelun deux. Ou encore ce rock endiabl dans lan dernier par un coupleennemi, compos de la directrice de la Segard (amnageur du Conseilgnral du Gard, PS) et le directeur de la SAT (amnageur de lagglom-ration de Nmes, UMP). Ilsnestaientpasvusdepuisdesannes !Aprscette exprience, les liens se sont renous entre les deux institutions , sesouvient un tmoin, qui invite chaque anne environ 200 personnes.Pour lui, une feria lImperator na pas dquivalent en termes de parte-nariat et de rceptions clients. Je ledismahirarchie : vousmecoupeztous les budgets que vous voulez, mais pas celui-l , raconte SbastienPicard, directeur de ltablissement Eiffage Construction dans le Gard. Pour les locaux, lImperator est un lieu de pouvoir. Pour les Lyonnais oules Parisiens, cest plus un acclrateur de relations ,nuance Julie Rech,directrice des partenariats au Crdit Foncier. Native de Nmes, elle aconvi chez elle une centaine de clients, qui finissent tous avec lamme impression : a change des loges Roland-Garros ou Bercy ! Ct business, le directeur rgional Nord-Est a fait connaissance avec lereprsentant dune enseigne immobilire du secteur, alors en phase detest auprs du Crdit Foncier. La runion de lancement, quelques joursaprs, sest trsbienpasse. Et pour cause : la fte aidant, les deux hom-mes ont quitt Nmes en se tutoyant. Frdric Sanchez, directeur com-mercial de lImperator, poursuit :MichelCastillo, entrepreneurgardoisdu seconduvre, a invit un cadre de LouvreHotels Group. A la descenteduTGV,ctaitambiancecostume-cravate.Alafindelasoire, linvitavaitsa cravate en lair et prenait lentrepreneur par lpaule en chantant :Michel,Michel !Laglacetaitrompue,cequiafacilitparlasuite lobten-tion dun contrat. Le meilleur business est peut-tre celui ralis parlImperatorlui-mme :endixjoursetdeuxferias, ltablissementraliseun tiers de son chiffre daffaires annuel (3,4 millions deuros en 2013). n

    Christian Lienhardt Correspondant Strasbourg

    P resque instantanment, la mise en service du TGV Est, en 2007,est devenue un phnomne social, un lieu trange o circulelinformation en mme temps que les passagers. Personne neprend rellement de dcision, mais chaque dossier sensible est un moment ou un autre voqu dans les traves des premires classesdes TGV de 6 h 46 et 7 h 16 au dpart de Strasbourg. Tout commencedans le salon Grand Voyageur , autrement dit dans la salle dattentedesVIPlogedanslappartementdapparatquiavaitjadistconupourlempereurGuillaumeIer.Lespremierscontactssenouent,puis,aprsuncaf et un croissant, chacun monte dans lune des trois voitures de pre-mire classe (3), avant de faire un tour la voiture-bar. Cest devenu lerseausocial desVIPdAlsace , sourit un banquier. Certes, il y a ceux quidorment,ronflentparfois,oufontminedtreassoupis,histoiredenepasse faire dranger par tel ou tel importun. Lun des plus discrets, toujoursflanqudesoncollaborateur,estleprsidentduconseilrgionaldAlsacePhilippe Richert. Ce qui ne lempche pas, avec son collgue du conseilgnral du Bas-Rhin Guy-Dominique Kennel, dvoquer avec tel ou telpatron, tel ou tel banquier, un dossier chaud. La cession Translohr, letramway surpneus alsacien, sest enpartie ngocie dans leTGV , assureunprochedudossier.LesdboiresrptitiondeCaddie,lafermeturedeladernireusineSteelcase,ilsenparlentdepuisdesmois.Etvoquentlespossibles repreneurs, se promettent de contacter Untel ou Untel pour faireavancerledossier etsejurentdeseteniraucourant.Mieuxquuneruniondeclubdaffairesouautrecerclededirigeants, les2 h 20deTGVentre Strasbourg et Paris sont un formidable acclrateur de business. Cest dcontract, sans formalisme , affirme un abonn. Hlne Holle-derer,directricergionaledelafondationApprentisdAuteuil,reconnatvolontiersavoir puplaider sa cause auprsdunluafinde dcrocher unfinancement rgional pour un chantier de solidarit au Sngal. Mademandeparcrit stait soldeparunniet. Jamaissanscetterencontrefortuite je naurais os relancer la rgion. Anna Reda, directrice duneagence dvnementiel, a dj boucl, pour sa part, plusieurs affairesdans le train. Je viens encore de faire une offre pour un projet de80.000 euros dune socit canadienne qui cherche crer un rseau enFranceetdont jai rencontr ledirecteurEurope , dit-elle. Enfait, leTGVest devenu lamachine caf de lentreprise Alsace , rsume le dirigeantdun grand tablissement rgional. On refait le monde, on commentelactualit, on est souvent trs critique, cest notre caf du commerce nous , ajoute un chef dentreprise, ancien responsable du Medef. n

    LeTGVEst,machinecafdelentrepriseAlsace

    Dominique Charton Correspondant Reims

    L a scne a tout dune cne ! Autour dune grande table o le painsedoitdtrerompu,etnoncoup,etolevindemessenesauraittreautrechosequeduchampagne,quinze,vingt, trenteaptresde la communication directe se runissent chaque mercredi midiautour de leur matre de crmonie : Bruno Forget, commissaire gn-ral de la Foire de Chlons-en-Champagne. Chefs dentreprise, luslocaux, prfets ou directeurs de cabinet, syndicalistes, stagiaires delENA, artisans, commissaires de police, officiers de gendarmerie, gra-ds militaires, patrons de presse et journalistes parfois Le Chicken estune institution singulire, plutt masculine, discrte, voire confiden-tielle.Depuisdixans,denombreuxacteursdelasocitcivilergionale,parfois nationale, sy ctoient sans chichis et sans plan de table. LeChicken a t cr en rponse la crise engendre par la grippe aviaire de2004. Le repas, ctait poulet et crudits ! Un pied de nez au pessimismeambiant , se souvient Bruno Forget. Aujourdhui, le menu est rest le mmeet ltatdespritcultiveavecsoinlalibertdeparole, lapassiondudbat, le respect de lautre et, surtout, la convergence. Une rgle noncrite , explique le patron de la Foire pour faire comprendre le

    LeChicken :rseausocialsansInternet !

    bouillonnement de ce rendez-vous quinterrompent seulement lesvacances scolaires. Ici, cenestpasdutempsperdu.Leschangesappor-tentde lavaleurajoute. Et Bruno Forget nest pas le dernier se souve-nir que la venue de Franois Hollande, prsident de la Rpublique toutjuste lu, la Foire 2012 a t pense dans ce Chicken, incubateurdides et de projets. Le concessionnaire dune grande marque automo-bile allemande a besoin de terrain pour simplanter dans la rgion ch-lonnaise ? Un consultant cherche une nouvelle mission ? Qu cela netienne !Lesaffairespeuventserglerendeuxcoupsdefil. Cestpasunebouffe, cest autre chose ! rsume Bruno Forget. Quelque chose du retour aux fondamentaux . n

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    46//SPCIALRGIONS Mercredi 17 septembre 2014Les Echos

  • paradoxalement un cadre trs formaliste. A lpoque des restructurations dans leCholetais, on se runissait sans protocoleni contraintes dans la salle manger du sous-prfet au prtexte des grands talents de sacuisinire. Les casquettes restaient au ves-tiaire , se souvient un intervenant.

    A y bien regarder, cette soif dinformalitet de dcal traduit aussi aujourdhuides mouvements de fond de la socit. Lapression sociale est forte, et il est un peu par-tout question de mixit.

    Il y a l un vrai besoin. Nous vivons dansunesocitclateetquinestpluslisible :onnevoit plus o on va. Les gens cherchent donc comprendre ceux den face, ils sentent la nces-sit dinterragir, de se coltiner entre eux ,explique Michel Berry. Il faut une mixitpour trouver des solutions neuves, poursuitHerv Chaygneaud-Dupuy. Il est donc nces-saire de sortir de son primtre et de mlan-ger les gens, cela permet daller un cran plusloin. Comment faire autrement pour avancerdans un domaine de la modernit tel que laRSE [responsabilit sociale des entreprises,NDLR] ? Mme au Sicle, lactuelle prsi-dente est une ancienne secrtaire gnraledelaCFDT,NicoleNotat.Et lentreprise,pourquilamaximisationdesprofitsnestplustou-jours le but ultime, sintresse dsormais ausecteur associatif via les fondations. Lhori-zontalit est indite et fabuleuse , souligne leresponsable de Synergence : elle dbouchesur la fameuse srendipit le fait de fairedes trouvailles sans sy attendre. Cest delnergie qui se cre. Sans compter quellefacilite le passage de la notion traditionnellede pouvoir sur (sur les gens et sur un pri-mtre) celle du pouvoir de , beaucoupplus cratif, car il sattaque aux champs despossibles, au dveloppement des capacitsexistantes. Il y a donc des nouveaux lieux depouvoir,maisaussideslieuxdunouveaupou-voirde,etcesontlesplusintressants ,ajoutele chercheur. Une jolie alchimie qui ne peuttoutefois se dvelopper que hors process ,dans des lieux fluctuants et qui demandebeaucoup de temps

    Un fort besoin dchangeIl est un terrain qui illustre bien ce besoinde nouveaut : la vie publique. Les lieuxtraditionnels comme les partis politiques, lessyndicats et certaines institutions de lEtatsemblentsaisisdapathie.Lnergieet linnova-tionenmatiredidesysontpuises.Partisetsyndicats ne sont plus des lieux dchange et dedbats, mais des lieux dinvestiture, relve lepolitologue Pascal Perrineau, professeur Sciences po, or la nature a horreur du vide. Denouveaux lieux permettent de sortir du clivagegauche-droite,public-priv,PME-grandsgrou-pes, intellectuels-gens dans laction. Il y a unencessit inventer quelque chose dautre. Bruno Cautrs, chercheur CNRS au Cvipof,est encore plus radical. Ce qui frappe actuel-lement est leclimat dehaineet derejet lgarddes politiques. Voyez le dput Jean Lassalle.Son constat, lanne dernire, lissue deson tour de France pied, a t redoutable :Ils nous dtestent, a-t-il dit. Il y a aujourdhuiune prise de conscience de la part des politi-ques, surtout au niveau local, du gouffre quiles spare dlecteurs qui ne sont pas des ido-logues aux yeux ferms. Le souci de proximitest galement sensible au plus haut niveau :souvenez-vous de Sgolne Royal, qui a sup-prim toute estrade lors de ses meetings decampagne en 2007, ou du prsident normalde Franois Hollande en 2012. Ils ne sont pasles seuls. Tous cherchent se montrer dansde nouveaux lieux.

    Leur souci, face cette dmocratie dupublic ? Montrer quon a des rseaux et desamis ailleurs quen politique, que lon peutrayonner en dehors de son domaine et quona les pieds sur terre. Cest la dsacralisationde la roche de Solutr , estime Bruno Cautrs.Dans les territoires, ce rflexe de proximitjoueunrlefondamental :ilapporteun sangneuf dadhrents et de personnel politiquequand on a du mal trouver des candidatspour les lections, ajoute le chercheur.

    Au total, lentre-soi la franaise sembleavoir encore de beaux jours devant lui mme dans ces nouveaux lieux . EtMonique Pinon-Charlot pourra encorelongtemps qualifier de mayonnaise oligar-chique ce qui voudrait prendre des alluresde mixit. Mais le besoin dchange est l, eton y trouve dj concomitamment, dit-on, un mouvement qui ne sarrtera pas .

    (1)Sociologue,coauteuravecMichelPinonde LaViolence des riches , ditions La Dcouverte, 2013.(2) Rassemblement informel annuel denviron130 personnalits (pour lessentiel amricaines eteuropennes) de la diplomatie, des affaires, de lapolitique et des mdias.

    l, rappelle Herv Chaygneaud-Dupuy, vice-prsident stratgie et innovation lagenceSynergence.Linformalitrodedepuis long-temps par les Amricains a gagn les com-portementsduVieuxContinent.Etleschosespourraient encore bien changer, ncessitpolitique et sociale faisant loi : en fait, lesnouveaux lieux simposent.

    On connat les arguments traditionnelsen faveur des effets de la convivialit horsles murs de lentreprise ou des institutionssur la sant des affaires. Quand les cravatestombent, le stress svanouit et la disponibi-lit clt ; la parole se libre comme dansles couloirs, et on sort enfin de la vulgate ; lesdtenteurs dautorit ont accs une infor-mation moins filtre ; le confort des rseauxrassure, renforce les liens et ouvre la voieaux accords ; on y est souvent davantageen mesure de tester discrtement des parte-naires sur des stratgies ou sur leur degrdinvestissement rel dans un projet.

    Et puis, dans une poque toute voue lindividualisme, on a surtout besoinde lieux qui nengagent pas trop tout en neperdant pas son temps ! Les contacts infor-mels laissent le choix. Cest un peu comme lamachine caf : elle a une dimension rituelleessentielle, mais elle offre cette grande libertdyveniroupasetdenpartirquandonveut.Levraiplusdeceslieux :permettreauxunsetaux autres de se rencontrer sans tre en posi-tion de demandeur , souligne Michel Berry,fondateuretanimateurdelEcoledeParisdumanagement. Le constat est dailleurs vitefait : Cest l o on se dit souvent plus de cho-ses que dans les runions. Et linformel peutmme jouer au coucou en investissant

    Daniel [email protected]

    Les clubs sont ternels : il y avait lesRotary, Lions Club, Travellers Club, le Sicle,ou le plus hupp dentre eux, le Jockey ClubIl y a eu des laboratoires dides commelInstitut Montaigne ou lInstitut Diderot. Il ya maintenant les rames des TGV, les coulis-sesdesferiasdansleSud,lestribunesdessta-des de football et de rugby, celles des courtsde tennis, ou des restaurants sans chichi ri-gs en lieux de pouvoir incontournables.

    Il faut que tout change, pour que rienne change , ironise la sociologue Monique Pinon-Charlot (1), paraphrasant un prince de Lampedusa dont le nom ne rsonnait pasencore comme une catastrophe humani-taire. Et la spcialiste des puissants et des riches de tailler un costume pour lhiver leurs lieux de rencontre, quils soient anciensou nouveaux, en renvoyant lexemple des loges de lOpra de Paris au XIXe sicle ou mmeauxchassescourre : Laclassedomi-nante a toujours russi dfendre ses intrtsdans une mobilisation de tous les instants, etqui dailleurs nexiste plus dans les classes moyennes et plus pauvres. Cest grce la mdiation de cette sociabilit mondaine que ses intrts sont satisfaits. Quels que soient les chelons,lesreprsentantsdesplesdominantsse rencontrent : cest une sorte de systme de poupesrusses,depuislesvillesdeprovincejus-quau groupe Bilderberg (2) , explique-t-elle.

    Les grands clubs traditionnels et trs for-mels, dailleurs, se portent incroyablementbien et nont rien de has-been et ce qui sepasse dans le TGV renvoie ce qui se passaitdans les cabines de premire classe des avi-ons , ajoute-t-elle. Un avis partag peu ouprou par nombre de chercheurs : par-del letemps et la modernit, malgr un foisonne-ment vident des lieux de sociabilit et endpit des ressorts nouveaux qui les animent,lentre-soi reste au final une valeur dcid-ment inoxydable

    Et pourtant ! LInternet qui gomme lesdistances, galise les conditions sociales,facilite des rapprochements indits et per-mettoutunchacund oser estpasspar

    SOCIOLOGIE//Si les clubs traditionnels se portent bien, les nouveauxlieux de rencontre facilitant des rapprochements indits simposent.

    DuJockeyClublamachinecafrinvente

    RSEAUX//Trains, piscines, buvettes, bodegas, les lieux de pouvoir se multiplient partout en France. Ils restent lendroit incontournable pour faire des affaireset btir des projets. En apparence plus informels et dcontracts, ils ne souvrent que lentement la mixit sociale.

    LaurentMarcaillou Correspondant Toulouse

    F acilitateur dintgration, cest de cette manire que RenBouscatel, inamovible prsident du Stade Toulousain (4) depuisvingt ans, aime qualifier son tablissement, avant dajouter : Une nouvelle entreprise qui simplante dans la rgion sera plus viteconnuesiellevientcheznous. LeclubdespartenairesduclubpharedelaVille rose et du rugby franais runit 350 entreprises, des principauxsponsors comme Peugeot, Airbus, Groupama aux PME de la rgion,qui financent un tiers du budget (12 millions deuros sur 35 millionsdeuros). Avec les dirigeants et invits, il y a jusqu 4.000 relationspubliques les jours de match. Tout ce monde change des cartes devisite sous le pavillon du club aprs la rencontre et dans les loges, lessalons et la brasserie du stade Ernest-Wallon, o lon ne parle pas que derugby. Airbus y invite des reprsentants de compagnies ariennes etPeugeot y lance ses nouveaux modles. Des promoteurs peuvent ren-contrer le maire de Toulouse, des sous-traitants de laronautique con-versent avec des dirigeants dAirbus. Sy retrouvent des grands patrons,maispasleprsidentdAirbus,TomEnders,quinassistepasauxmatchs, ladiffrencedesesprdcesseurs.DesmembresdelafamillePeugeot,dont lentreprise est premier partenaire, viennent voir des rencontres.Les lus rgionaux et locaux sont l aussi, de toutes les tendances, carle club ne sengage pas sur ce terrain. Ren Bouscatel le sait : ancienadjoint de Philippe Douste-Blazy au Capitole puis conseiller dopposi-tion, il a mis fin ses ambitions politiques la demande du club. n

    AuStadeToulousain,lesbonnesaffairessenclenchent

    Vincent Charbonnier Correspondant Lyon

    R ive droite, rive gauche... Le Cercle de lUnion (5) et le Prisme nesontpasdummebordduRhne.Dextractionplusancienne, leCerclelyonnaisasonsigeplaceBellecourdansunappartementfeutr o se croisent ses tables des patrons de groupes patrimoniauxcommePlasticOmnium,SEBouGLEvents.LePrismeesttablidansunhtel particulier prs du parc de la Tte dor. Dans une atmosphre plusconviviale, au dire de certains de ses membres. Laurent Fiard, nouveaupatron du Medef dans le Rhne, a t parrain pour accder ce club,quelquessemainesaprssonlectionpatronale. LePrismenestpasunclub chichiteux , apprcie Stphanie Paix, prsidente du directoire de laCaissedEpargneRhne-Alpes,dontlintgrationentreRhneetSaneat facilite par son appartenance au Prisme, qui accueille chefs dentre-prise, professions librales, juristes, et banquiers. Ses 180 membres ontaccs des tables dhte animes chaque vendredi par un administra-teurduclub,desvoyages,desrencontresthmatiquessurlartcontem-porain rcemment , sur les sciences prochainement , des conf-rences avec dautres entrepreneurs, chef dorchestre, mdecin, moine bouddhiste, hommes politiques Mais on observe un principe de neu-tralit politique , assure Florence Poivey, prsidente de Union Plastic, une entreprise de plasturgie de moins de 200 salaris, et premire femme prsider le Prisme depuis trois ans. Une diversit dchanges qui permet aussi dtoffer son carnet dadresses. De fait, trois ans aprsun dpart en retraite, un patron doit quitter le club, ce qui nest pas le caslUnionquinacceptepaslesfemmes.Alimagedautreschefsdentre-prise, Alexandre Mrieux a quant lui choisi de ne pas choisir. Il adhreaux deux cercles sans tre vraiment actif ni dans lun ou dans lautre. Mais il devra choisir son camp sil veut participer aux comptitions de golf ou de tennis qui voient saffronter les deux institutions lyonnaises. n

    Auprismedelaconvivialitetdesrseauxlyonnais

    La soif dinformalit traduitaujourdhui desmouvementsde fond de la socit.

    La pression sociale est forte,et il est un peu partoutquestion demixit.

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    Les EchosMercredi 17 septembre 2014 SPCIALRGIONS//47

  • Julie [email protected]

    L an prochain, les premiers tracteursdevraient sortir de lusine du groupeKubota, en chantier Bierne, dans leNord - Pas-de-Calais. La semaine dernire,lallemand Fresenius, leader mondial desservices et produits pour le traitement delinsuffisancernale,aannoncsonintentiondinvestir 70millionsdeurosdans lacrationdune unit de production de faisceaux defibrespourdialyseurs, prs deLyon.A la clef,80 emplois de techniciens, ingnieurs et op-rateurs qualifis.Aprsplusieursannesdecriseetdedclin

    de la production industrielle, le mouvementde fermeture de sites industriels et, surtout,leffondrement des crations de nouvellesusines peuvent-ils tre enrays ? Les signauxsont encore tnus. Le cabinet Trendeosest faitunespcialit,depuis2009,derper-torier et danalyser la moindre annoncedouvertureoudefermeturedusinessurlesolfranais. Il estime quau premier semestre,87 usines de plus de 10 salaris ont t cresouagrandies demanire significative, contrerespectivement 66 et 56 au cours des deuxsemestres de lanne 2013.Encore faut-il prendre en compte les fer-

    meturesdesitesindustriels.SelonTrendeo,lesolde net se rduit, avec une perte finale de20 sites sur le premier semestre 2014 contre76 au dernier semestre 2013. Mme notedespoir en juillet : le cabinet na dtect que7 fermetures, contre 24 en juillet 2013 !Faut-il y voir un effet de la magie du dis-

    cours volontariste et des politiques menesen faveur du made in France de bpi-france ? Le gouvernement a cr www.relo-caliser.gouv.fr, un site contenant un testdautodiagnostic, qui permet aux patrons dePME dtudie