Les Deux Temoins Decembre 2013

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LES DEUX TÉMOINS BULLETIN TRIMESTRIEL DE LIAISON ET D'INFORMATION ASSOCIATION UNITÉ - FONDATEUR ABBÉ ROBERT LARGIER 127, RUE LÉON BLUM (ALLÉE 5) - 69100 VILLEURBANNE - TéL : 04 78 53 19 90 - Courriel : unitefgi.wanadoo.fr N°65 - DÉCEMBRE 2013 ISSN 1 623 -2 1 3 5 •^ Ces trois Caurs. celui de Jésus transpercé par le coup de lance en rouge, celui de Marie en bleu et celui de .loseph en blanc, sont enchâssés les uns dans les autres pour représenter l'unité d'amour de la Sainte Famille : Jésus, le Sacerdoce - Marie, la Maternité divine - Joseph, le protecteur du Sacerdoce et de la Maternité (in Saint Matthieu i , 18-25 et 2, 13-23) •î- Ces Trois Caurs sont dans un cadre carré qui symbolise l'Église sainte telle que Saint Jean la voit dans l'Apocalypse (21, 2, 10,16) : la Sainte Famille modèle de l'Église. •î* Ces Trois Cours sont inscrits sur fond jaune, la couleur de la Papauté, car l'Église du Christ repose sur Pierre - rocher, guide et pasteur - selon la volonté exprimée par Jésus-Christ (in Saint Matthieu 16, 18, in Saint Luc 22, 32 et in Saint Jean 21, 15-17). •i" Ces Trois Coeurs sont surmontés de la croix au pied de laquelle sont réunis les deux Témoins : la Sainte Vierge Marie et Saint Jean l'apôtre, la Femme qui est la Maternité divine et le Prêtre revêtu du Sacerdoce du Christ, tous deux tournés vers le Christ, tous deux unis par le Christ, tous deux envoyés en mission par le Christ (in Saint Jean 19. 25-27 et Apocalypse U , 3-12). Amst se réalise l'unité de l'esprit dans la diversité des talents. Ce bulletin est tout entier au service de la construction de l'Église comme le demande Saint Paul dans son Épître aux Éphésiens (4, 12-15) : « organisant ainsi les saints pour l'œuvre du ministère. EN VUE DE LA CONSTRUCTION DU CORPS DU CHRIST, au terme de laquelle nous devons parvenir, tous ensemble, à ne faire plus qu un dans la foi et la connaissance du Fils de Dieu, et à constituer cet Homme parfait, dans la force de l'âge, qui réalise la plénitude du Christ. Ainsi nous ne serons plus des enfants, nous ne nous laisserons plus ballotter et emporter à tout vent de la doctrine, au gré de l'imposture des hommes et de leur astuce à fourvoyer dans l'erreur. Mais, VIVANT SELON LA VÉRITÉ ET DANS LA CHARITÉ, nous grandirons de toutes manières vers Celui qui est la Tête, le Christ ». « Lorsque les anges les eurent quittés pour le ciei les bergers se dirent entre eux : "Allons donc à Bethléem et voyons ce qui est arrivé et que le Seigneur nous a fait connaître"... •t Anton Raphaël Mengs (1728-1779) L'Adoration des Bergers, \Tro, Musée du Prado à Madrid Ils vinrent donc en toute hâte et trouvèrent Marie, Joseph et le nouveau-né couché dans une crèche. Et l'ayant vuj ils firent connaître ce qui leur avait été dit de cet enfant. Et tous ceux qui les entendirent furent émerveillés de ce que leur racontaient les bergers ». In Saint Luc Z. 15-i 8
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http://unite-asso.pagesperso-orange.fr/index.htmL’association unité réunit ceux qui, à la suite de l’Abbé Largier, souffrent de la situation actuelle caractérisée par un manque d’amour généralisé et qui, tels des médecins, cherchent les moyens d’une guérison qu’ils voient dans l’unité : Une église malade dont les symptômes se découvrent dans le manque de prêtres, le manque de vocations religieuses, l’ignorance des connaissances élémentaires de la foi et l’indifférence commune quand ce n’est pas l’animosité réciproque ; Une société malade dont les symptômes se découvrent dans le triomphe de l’esprit de domination et de possession, le refus de la responsabilité, et de la fidélité c’est-à-dire de la foi, le refus de la vie c’est-à-dire de l’espérance, le refus de la gratuité c’est-à-dire de l’amour. Plus grave peut-être et qui explique la situation actuelle que reflète la phrase toujours d’actualité du Pape Saint Pie X :«De nos jours, plus que jamais, la force principale des mauvais, c'est la lâcheté et la faiblesse des bons ; et tout le nerf de Satan réside dans la mollesse des Chrétiens». Division, reniement, apostasie, danger croissant d’un nouveau totalitarisme façon Big Brother, puissance humainement colossale des ennemis du Christ, etc. Que peut faire une association si petite, sans force et sans moyens, comme la nôtre ?Ceux qui sont membres de l’association sont confiants. Ils savent que, au-delà de la maladie, le moyen de la guérison réside dans l’unité. Quel est ce lien qui nous unit ?Nous qui appartenons à des communautés si différentes ? Nous qui vivons dans des lieux si éloignés ? Ce lien, c’est Jésus-Christ. L’unité de Jésus-Christ et de l’égliseque l’Abbé Largier nous a enseignée. Un lien invisible, un lien immatériel, mais un lien bien réel qui nous unit. L’unité, ce n’est pas seulement le nom de l’association, c’est notre façon de vivre en chrétien. Nous prouvons par notre présence, même si elle est ridiculement petite, qu’il est possible de vivre dans l’unité, dans l’amour de Dieu et du prochain, à l’intérieur de l’église. ² C’est un acte que de vivre depuis sept ans ensemble dans l’unité en Dieu alors que les communautés auxquelles nous appartenons sont hostiles, il ne faut pas se le cacher. ² C’est un acte que de vivre cette unité en Dieu alors que nous sommes dispersés du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest de la France. ² C’est un acte que de vivre dans la fidélité alors que la vie associative que nous connaissons est austère : bulletins trimestriels, travaux de retranscriptions des documents de l'Abbé Largier, assemblée générale, pèlerinage, travaux de synthèse sur la reconstruction de l’église. C’est un acte d’amour, d’unité et de fidélité que nous accomplissons.Cet acte, nous l’accomplissons dans l’humilité et dans la persévérance, parce que, cet acte, nous l’accomplissons sous le seul regard de Dieu et en regardant Dieu. Cet acte d’amour, d’unité et de fidélité, nous l’accomplissons par grâce et dans la liberté :par grâce parce que nous savons que nous sommes aidés par Dieu ET dans la liberté parce que nous répondons librement à cet appel de reconstruire l’unité dans l’amour et par fidélité. L’activité n’est pas l’agitation. L’activité n’est pas l’activisme.La messe, qui paraît tellement statique, est l’Acte par excellence.Notre activité, elle se résume parfaitement dans le fait d’être tournés vers Dieu. C’est parce que nous sommes tournés vers Dieu que nous pouvons vivre² dans l’amour qui surpasse toute division,² dans l’unité qui surpasse notre dispersion,² dans la fidélité qui surpasse la tentation du confort. Du moment où nous ne serons plus tournés vers Dieu, tout volera en éclat. À l’instant même, nous nous reprocherons nos communautés réciproques, nous ne comprendrons plus les raisons qui nous ont poussés

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L E S D E U X T É M O I N S BULLETIN TRIMESTRIEL DE LIAISON ET D'INFORMATION

ASSOCIATION UNITÉ - FONDATEUR ABBÉ ROBERT LARGIER 127, RUE LÉON BLUM (ALLÉE 5) - 69100 VILLEURBANNE - TéL : 04 78 53 19 90 - Courriel : unitefgi.wanadoo.fr N ° 6 5 - D É C E M B R E 2 0 1 3 I S S N 1 623 -2 1 3 5

•^ Ces trois Caurs. celui de Jésus transpercé par le coup de lance en rouge, celui de Marie en bleu et celui de .loseph en blanc, sont e n c h â s s é s les uns dans les autres pour représenter l ' u n i t é d ' a m o u r de la Sainte F a m i l l e : J é s u s , le Sacerdoce - M a r i e , la M a t e r n i t é divine - Joseph, le protecteur du Sacerdoce et de la M a t e r n i t é (in Saint Matthieu i , 18-25 et 2, 13-23)

•î- Ces Trois Caurs sont dans un cadre carré qui symbolise l ' É g l i s e sainte telle que Saint Jean la voit dans l 'Apocalypse (21, 2, 10,16) : la Sainte Fami l l e m o d è l e de l ' É g l i s e .

•î* Ces Trois Cours sont inscrits sur fond jaune, la couleur de la Papauté , car l ' É g l i s e du C h r i s t repose sur P ierre - rocher , guide et pasteur - selon la v o l o n t é e x p r i m é e par Jésus -Chris t (in Saint Matthieu 16, 18, in Saint L u c 22, 32 et in Saint Jean 21, 15-17).

•i" Ces Trois Coeurs sont s u r m o n t é s de la croix au pied de laquelle sont r é u n i s les deux T é m o i n s : la Sainte Vierge M a r i e et Sa int J e a n l ' a p ô t r e , la Femme qui est la M a t e r n i t é divine et le P r ê t r e r e v ê t u du Sacerdoce du C h r i s t , tous deux tournés vers le Christ , tous deux unis par le Christ , tous deux e n v o y é s en mission par le Christ (in Saint Jean 19. 25-27 et Apocalypse U , 3-12).

Amst se réalise l'unité de l'esprit dans la diversité des talents.

C e bulletin est tout entier au service de la construction de l ' É g l i s e comme le demande Saint Paul dans son Épî tre aux É p h é s i e n s (4, 12-15) : « organisant ainsi les saints pour l'œuvre du ministère. EN VUE DE LA CONSTRUCTION DU CORPS DU CHRIST, au terme de laquelle nous devons parvenir, tous ensemble, à ne faire plus qu un dans la foi et la connaissance du Fils de Dieu, et à constituer cet Homme parfait, dans la force de l'âge, qui réalise la plénitude du Christ. Ainsi nous ne serons plus des enfants, nous ne nous laisserons plus ballotter et emporter à tout vent de la doctrine, au gré de l'imposture des hommes et de leur astuce à fourvoyer dans l'erreur. Mais, VIVANT SELON LA VÉRITÉ ET DANS LA CHARITÉ, nous grandirons de toutes manières vers Celui qui est la Tête, le Christ ».

« Lorsque les anges les

eurent quittés pour le ciei

les bergers se dirent entre

eux :

"Allons donc à Bethléem

et voyons ce qui est arrivé

et que le Seigneur nous a

fait connaître"... •t

Anton Raphaël Mengs (1728-1779)

L'Adoration des Bergers, \Tro,

Musée du Prado à Madrid

Ils vinrent donc en

toute hâte et trouvèrent

Marie, Joseph et le

nouveau-né couché dans

une crèche.

Et l'ayant vuj ils firent

connaître ce qui leur

avait été dit de cet

enfant.

Et tous ceux qui

les entendirent furent

émerveillés de ce que leur

racontaient les bergers ».

In Saint Luc Z. 15- i 8

Les Deux Témoins, n°6S. décembre 2013

O <liT: M o <liA L (D <E L ' A S S O C I A T I O !K V J{ I 1

« V É R I T É , U N I T É , V I E »

Marie-rHérèse JiVO!K-SOL^ETri

Le rapport moral sera divisé en deux temps.

Le premier sera consacré au travail accompli cette année et à l'aboutissement heureux d'un combat pour la vérité.

Le second apportera des pistes pour continuer le combat d'une reconstruc­tion de l'Église dans cette perspective de la vérité qui rend libre (in Saint Jean », 32).

6iotto di Bondone

Mariage de Marie et

de Joseph

L E C O M B A T P O U R L A V E R I T E : L E L I V R E D U NOTRE PERE

L'Abbé Julien Bacon, notre Prêtre, nous envoie sa bénédiction et nous encourage dans notre mis­sion. Nous le saluons ici et nous le remercions pour tout ce qu'i l accomplit pour l'Église et pour nous. Nous sommes heureux qu'i l ait participé au travail réalisé cette année par l'association UNITÉ et au bon résultat qui l'a couronné.

En effet, le livre de l 'Abbé Robert Largier sur la prière du Notre Père a enfin pu sortir, et c'est l 'Abbé Julien Bacon qui en a écrit la préface.

Une fois la maquette terminée, i l a fallu six mois d'efforts et de recherches pour trouver un éditeur

qui allie travail soigné et prix abordable. Celui que nous connaissions sur Lyon et avec lequel nous avions entretenu d'excellents rapports a malheureusement disparu. L'entreprise a été vendue à des personnes que nos sujets de prédi­lection n'intéressaient pas. La fin de l 'année 2012 et le début de l 'année 2013 ont donc fait connaître quelques péripéties aux membres de l'association qui étaient renvoyés d'imprimeries bien outillées mais plutôt tièdes du fait de la te­neur du projet à des entreprises d'impression de bonne volonté, mais dépassées par ce genre de travail. Sans résultats

La quête reprend, sur Internet cette fois. 11 se trouve que, durant nos recherches

d'imprimeries lyonnaises, un site nous avait permis de transcrire le code barre (obligatoire en quatrième de couverture) afin qu'i l soit lisible, et ceci en toute gratuité, ce qui n'était pas un cas général. Constatant que ce site proposait d'imprimer des livres, par esprit de reconnais­sance nous nous sommes adressés à lui pour me­ner à bien notre projet. Et nous n'avons eu qu 'à nous louer de cette rencontre. Clarté de la procé­dure, rapidité du devis, modicité des prix infé­rieurs à ceux qui nous avaient été proposés sur la place de Lyon, service gratuit par courriel et par téléphone pour tous les problèmes inhérents aux

Giotto di Bondone - Saint Joachim et Sainte Anne

Les Deux Témoins, n°65, décembre 2013

dernières manœuvres à opérer sur la maquette et, pour finir, livraison des livres imprimés au domicile de l'association dans les temps impartis. Le site autres-talents, puisque tel est son nom, a allié le sé­rieux à l'honnêteté ; et quand nous disposerons des fonds pour éditer un autre livre, nous saurons à qui nous adresser.

Une fois ces livres imprimés en avril 2013, com­mence le travail de diffusion et un autre problème s'est alors présenté. 11 faudrait que la publicité soit plus visible pour que nous puissions amortir le coiàt de la publication. Mais, nous sommes en bonne voie. Appel est fait à chaque membre de l'association pour faire connaître ce livre qui est devenu d'actualité depuis que la Congrégation pour le culte divin a entériné le changement de traduction de la sixième demande du Notre Père.

Car, le hasard n'existe pas. Alors que nous dési­rons éditer ce livre depuis bien des années, nous y sommes parvenus juste l'année oià la traduction du Notre Père connaît un changement officiel, annoncé le 9 novembre au cours de l'assemblée plénière des évêques à Lourdes et officialisé le 22 novembre 2013 dans la nouvelle Bible liturgique, changement que l 'Abbé Robert Largier appelait de ses vœux de­puis la malheureuse traduction de 1966.

L'Abbé Robert Largier s'est appuyé sur le travail de l'Abbé Jean Carmignac qui a fait la démonstration de l'erreur grammaticale à la source de l'erreur théo­logique de la traduction française du Notre Père, dans sa sixième demande. La phrase « ne nous laissez pas succomber à la tentation » ayant été transformée en « ne nous soumets pas à la tentation », la nouvelle traduction laissait entendre que Dieu était à la source du mal, ce qui est opposé à la notion chrétienne de Dieu qui est Amour. Avec courage, l 'Abbé Carmi­gnac s'était élevé contre cette erreur et avait produit un ouvrage savant de plusieurs centaines de pages pour étayer sa démonstration. Curé de paroisse, l'Abbé Largier, à sa façon simple et dense, avait composé un opuscule destiné aux fidèles qui se situait dans la même ligne de pensée attachée à la vérité scientifique et théologique. L'un et l'autre n'ont pas été compris, ni suivis, sinon par quelques personnes qui percevaient le non-sens de cette traduction, voire qui étaient gênées par l'idée qu'elle véhiculait.

Néanmoins, même si la traduction était devenue officielle, des instances de l'Église cherchaient à améliorer cette demande en français qui était déci­dément mauvaise. Dix-sept ans de travail ont permis

d'aboutir à une nouvelle traduction .• « Ne nous laisse pas entrer en tentation » qui, si elle n'est pas par­faite, rétablit la vérité théo-

Au premier semestre, nous sortons le livre de l 'Abbé Largier qui traite, entre autre, de cette question puisqu'il est consacré à l'ensemble du Notre Père. Au second semestre, la question vient sur la place publique et la conclusion des instances de l'Église, et notamment de la Congrégation pour le culte divin, donne raison à ceux qui avaient dé­montré l'erreur de cette traduction.

Surtout, en ce qui concerne notre association UNITÉ, pour la première fois, un des combats pour la vérité soutenu par l 'Abbé Robert Largier connaît un aboutissement heureux. Beaucoup n'ont vu l 'Abbé Largier que comme un curé de pa­roisse qui célébrait des cérémonies magnifiques dans une église toujours pleine et prodiguait les sacrements à profusion. Bien peu, la preuve en est donnée dans la petitesse de notre association, ont vu « le bon combat » (2 Timothée 4, 7) de ce prêtre par amour pour l'Église, la recherche inspi­rée par une vie offerte à Dieu d'une guérison de l'Église dans ses maux actuels : méconnaissance de la foi chrétienne, baisse dramatique des voca­tions et de la pratique religieuse, indifférence voire hostilité à l'égard des frères dans la foi ... I l souf­frait de toutes ces plaies de l'Église, de toutes ces maladies de l'Église et, pour cette raison, cet homme d'Église, amoureux de l'Église bâtie sur Pierre (in Saint Matthieu 16, 18), ne s'est battu toute sa vie que pour que l'Église recouvre sa san­té, dans les fidèles qui lui étaient confiés dans sa paroisse, mais aussi dans l'Église tout entière composée de l'ensemble des baptisés.

Savoir que, par cette convergence dans la re­cherche de la vérité, a abouti un des combats de l 'Abbé Largier dans cette prière centrale du Notre Père est d'excellent augure parce que cela signi­fie, même pour ceux qui ne le croyaient pas jusqu'alors, que les autres combats peuvent être poursuivis, avec la même persévérance, et dans la même Espérance d'une guérison de l 'Église par une coordination des moyens surnaturels qui ont été donnés par le Christ dans la Révélation qu ' i l a offerte aux hommes de bonne volonté - Révéla­tion comprise et expliquée par la Tradition de l'Église, dans ses Pères, dans ses Docteurs et dans ses saints.

Les Deta Témoins. n°65. décembre 2013

L E C O M B A T P O U R L A G U É R I S O N D E L ' É G L I S E

Qu'en est-il du combat à poursuivre pour cette guérison de l'Église ?

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Le combat est toujours "aussi âpre. Même si la forme est mouvante, le fond reste constant : Le monde a la volonté d'expulser le Christ de la terre des hommes, d'éradiquer le christianisme pour faire triompher l'esprit de domination et d'utiliser l'intelligence pour asservir l'homme.

Pour s'opposer à ces armes de mensonge et de mort, le combat ne se livre qu'avec les armes de la vérité qui rend libre (in Saint Jean 8, 32), de la jus­tice qui donne la paix et de l'intelligence qui permet d'avancer dans la connaissance de la vérité en vue de construire la Cité de Dieu.

Domination - soumission d'un côté, Vérité - Justice de l'autre.

Ce combat est très ancien. I l était déjà celui de Socrate. I l est éternel et universel.

C'est le Christ qui apporte les solutions pour le mener à bien. Encore faut-il entendre Son appel. Lui ouvrir la porte (Apocalypse 3, 20) pour réaliser cette unité parfaite que le Christ demande dans l'Apocalypse : «Moi près de lui et lui près de Moi» (ibid.)

Saint Jean dans sa première épître écrit : « Dieu est l'Amour : celui qui demeure dans l'amour, demeure en Dieu et Dieu demeure en lui » ( 1 Saint Jean 4, 16).

Si seulement les hommes entendaient ces paroles, ils découvriraient l'arme la plus efficace pour re­construire l'Église : l'arme de l'unité en Dieu. Or, cette arme est ignorée. Pourtant, c'est l'unité avec Dieu qui apporte les moyens de reconstruire l'Église.

L'UNITÉ AVEC DIEU

En ces temps de sécularisation et de matéria­lisme, la quasi-totalité des occidentaux se partagent entre deux attitudes. ^

Les premiers refusent le surnaturel dans la socié­té. Soit Dieu n'existe pas. Soit Dieu existe, mais doit rester dans une sphère privée. 11 est possible de prier chez soi, de pratiquer sa religion dans des églises. Mais, aucune référence à sa foi ne doit se manifester dans la conduite de sa vie en société.

Une coupure nette sépare dans l'être humain le croyant et le citoyen dans une sorte de schizophré­nie permanente.

Les seconds acceptent le surnaturel. Ils croient que Dieu existe et que les hommes peuvent vivre leur foi à tout moment. Cependant, ils limitent bien souvent le surnaturel à la sphère divine ne pensant pas qu'il entre dans la société des hommes.

Certains coupent les hommes de Dieu en ne croyant plus en la Présence divine dans l'Eucharistie. Jésus sauve. Mais, les hommes res­tent séparés du Christ sur terre. Ce sont ceux qui n'osent croire totalement à la Parole du Christ, ceux qui disent : « Ce langage est trop fort ! » (in Saint Jean 6, 60).

D'autres limitent la puissance de vie surnatu­relle du Christ aux religieux, laissant les autres baptisés à la seule construction de la société civile. La famille, le métier, la politique de la cité emplis­sent l'esprit des baptisés qui restent dans un do­maine terrestre, même s'ils sont très pieux et très pratiquants.

Le clergé, lui, est pris dans une hiérarchie qui contraint bien souvent les prêtres à suivre la ligne prescrite par les autorités ecclésiastiques.

Tout cela est respectable et vital, bien entendu. La hiérarchie est nécessaire et bienfaisante. La so­ciété est d'abord composée par les familles. Mais, de ce fait, le discours, y compris des catholiques, est entièrement focalisé sur les hommes. I l se ré­fère en permanence à des êtres humains, autorités ou institutions humaines. Or, l'Église, elle, est fon­dée sur le Christ. V * i ; & . *

• >***^-Dans tous les cas, une coupure s'opère incons­

ciemment, réservant les affaires humaines à la terre et la puissance de vie surnaturelle au Ciel.

Or, ce n'est pas ce que dit le Christ. Quand le futur Saint Paul persécute les chrétiens, le Christ lui apparaît en lui demandant : « Saiïl, Saiïl, pour­quoi Me persécutes-tu ? » (Actes, 9, 4). Et quand Saiil étonné lui demande : « Qui es-tu Sei­gneur ? ». Le Christ lui répond : « Je Suis Jésus que tu persécutes »(5).

Chaque baptisé, parce qu' i l est baptisé, E S T le Christ. Et parce qu ' i l est le Christ, chaque baptisé a en lui cette puissance de vie divine du Christ. Chaque chrétien est « le temple du Dieu vivant » (2 Corinthiens 7, 16), ainsi que l'écrit Saint Paul qui a bien compris la signification de la phrase du Christ. Et chaque chrétien, qui est à l'image de Dieu, est appelé à faire grandir cette image de Dieu

en lui jusqu 'à être configuré à Dieu, configuré au Christ. « Ce n 'est plus moi, mais le Christ qui vit en moi» s'écrit Saint Paul dans l'épître aux Ca­lâtes (Calâtes 2, 20).

La puissance de vie surnaturelle n'est pas con­finée au Ciel dans une Divinité coupée des hommes. Ce n'est pas la conception de la religion chrétienne. Elle est présente sur la terre dans le cœur de chaque baptisé, de chaque membre de l'Église.

Bien sûr, i l faut s'occuper tendrement de sa fa­mille. Bien sûr, i l faut être consciencieux dans son métier. Bien sûr, i l faut aimer sa patrie. Mais, rien ne s'arrête à la famille, au métier ou au pays. Tout est donné par Dieu et tout doit être offert à Dieu.

Tout ce qu'accomplit le baptisé se réalise dans un domaine naturel, mais tout est issu du domaine surnaturel.

Un des grands malheurs qui frappent notre époque, est de tout cantonner au domaine naturel et de se couper du domaine surnaturel, considéré avec méfiance ou crainte. Du coup, l'homme reste dans le quantitatif, dans la consommation, dans la quête éperdue d'une ascension dans la hiérarchie sociale. Et, finalement, dans la soumission aux idées des hommes.

11 est bon d'élever ses enfants et d'avoir un mé­tier. Mais, ce n'est pas l'essentiel. L'essentiel est de construire l'Église. Construire l'Église dans sa famille, dans son métier, dans sa patrie. Mais d'abord construire l'Église, c'est-à-dire que l'ordre des priorités doit être inversé. La priorité doit être donnée au surnaturel pour que le naturel en soit vivifié.

La première question à se poser est donc celle de savoir quelle est sa vocation, c'est-à-dire le ta­lent que Dieu a donné à l'homme pour qu' i l épa­nouisse sa personnalité jusqu 'à la configurer au Christ. Qu'est-ce que le Christ attend de moi ? Non pas qu'est-ce que mes parents attendent de moi ? Ou quel métier peut me rapporter le plus ? Mais qu'est-ce que le Christ attend de moi ? Quel est le talent que le Christ m'a donné ? Quelle est ma vocation ?

Le premier geste à accomplir consiste dans une conversion vers Dieu - regarder Dieu - pour re­trouver la confiance dans la présence de Dieu en soi et donc dans la réalité d'une puissance de vie divine qu' i l faut développer pour répondre à l'appel de Dieu.

Les Deux Témoins. n°65. décembre 2013 ^

Tout part de Dieu, tout passe par l'homme et tout va à Dieu. Saint Thomas d'Aquin l'explique clairement dans les cinq premières questions de la Somme théologique. Voilà le chemin qu'il faut re­découvrir pour reconstruire l'Église.

Le métier, bien souvent, peut être le moyen de réaliser la vocation. Un homme, qui a la vocation d'être père de famille, travaille pour nourrir sa fa­mille. Le métier devient alors le moyen d'accomplir sa vocation. Homme ou femme, l'appel à soigner, à enseigner, à construire, à tra­vailler de ses mains ou intellectuellement,... peut passer par un métier spécifique, mais dans le but d'accomplir sa vocation qui est toujours créatrice. Ainsi, la vocation religieuse pourra-t-elle s'exprimer plus librement que si l'enfant est can­tonné dans cet avenir tracé qui consiste à fonder une famille et à trouver un métier.

Personne n'est appelé à rester à un stade uni­quement naturel. Chacun est appelé à s'élever jusqu'au niveau surnaturel et dispose des moyens surnaturels et naturels pour accomplir sa vocation.

Tout être humain est à l'image de Dieu et a une vocation.

Tout baptisé est le « temple de Dieu » (1 Corin­thiens 3, 16-17).

Tout catholique dispose de cette capacité de dé­velopper la puissance divine qui est en lui pour construire l'Église autour de lui.

C'est par cette unité rétablie entre Dieu et chaque baptisé que l'Église sera reconstruite et, avec elle, la société des hommes.

Mais, pour cela, c'est la sainteté qu' i l faut re­chercher, l'union avec Dieu par l'accomplissement de sa vocation, par la réponse d'amour à l'appel d'amour de Dieu, par la soif de réaliser l'unité avec le Christ qui est l ' A m i .

L E S MOYENS DEL'UNITÉ AVEC DIEU j

Une fois comprise la primauté du surnaturel, une fois recherchée la sainteté par l'accomplissement de la vocation personnelle, comment faire pour reconstruire l'Église ?

J Les Deux Témoins. n°65. décembre 2013

La situation actuelle est connue. L'Église est ma­lade et assaillie par une multitude d'ennemis. Or, i l n'est pas rare d'entendre que bientôt Dieu inter­viendra pour rétablir la situation. Cette conception est dangereuse car elle incline à la passivité. Au fond, i l suffit de continuer ses petites pratiques reli­gieuses et terrestres et, encore une fois, de réserver à Dieu toute action de vie surnaturelle. L'esprit est très proche de celui du protestantisme qui veut que, dans le domaine surnaturel, seul Dieu soit actif et l'homme reste passif.

Ce n'est pas notre façon de concevoir la vie de l'Église dans l'association UNITÉ. De toute façon, l'avenir est à Dieu. Mieux vaut suivre Jeanne d'Arc quand elle affirme : «Au Nom Dieu, les hommes combattront et Dieu donnera la victoire ». En pre­mier se tourner vers Dieu. Mais, si les hommes ne combattent pas. Dieu ne donnera pas la victoire. Dieu n'agira pas seul, car telle est Sa volonté d'amour que les hommes soient les « coopérateurs de Dieu » (2 Corinthiens 6, 1), ce qui signifie au sens premier qu'ils agissent avec Dieu. Telle est la conséquence de la vocation. Le talent est donné par Dieu à l'homme pour qu'i l le fasse fructifier (in Saint Matthieu 25, 14-30), donc pour qu'i l agisse AVEC Dieu, qu' i l soit actif à l'image de Dieu qui est Acte.

Dieu a donné les moyens de combattre et de triompher. Et ces moyens, ces forces de vie, nous les connaissons bien à l'association UNITÉ.

JÉSUS - M A R I E .

C'est dans l'Évangile. Justement, peut-être fau­drait-il revenir à l'Évangile et à toute la Tradition de l'Église qui a développé la connaissance de ce lien privilégié du Christ et de la Vierge Marie.

Cette unité qui nous est donnée entre la Filiation divine du Christ et la Maternité divine de la Vierge Marie constitue le moyen central de la reconstruc­tion de l'Église. C'est l'arme suprême donnée aux baptisés pour reconstruire l'Église. Encore faut-il savoir l'utiliser. Encore faut-il accepter ce que Dieu a offert.

Jésus - Marie. L'adoration du Christ et la dévotion envers la

Vierge Marie sont liées. Et ce n'est pas une offense à Dieu que de relier

Marie, qui est un être humain, à Jésus qui est Dieu fait homme, puisque c'est Dieu Lui-même qui l'a voulu. « Dieu envoya Son Fils, né d'une femme » écrit Saint Paul dans l'épître aux Calâtes (Calâtes 4, 4). Dieu est passé par Marie pour Se faire homme et vivre parmi les hommes. Donc, les hommes, doivent passer par Marie pour aller vers Dieu.

Marie conduit à Jésus : « Tout ce qu'il vous di­ra, faites-le » (in Saint Jean 2, 5). Voilà la mission de Marie dans l'Église et la seule demande qu'elle nous présente. Donc, c'est en toute confiance que les baptisés peuvent aller à Marie parce qu'elle les conduira à Jésus.

Encore une fois, c'est la confiance, une confiance d'enfant qui ouvre la porte à la volonté de Dieu.

Nous avons vu que chaque baptisé a une vo­cation personnelle. Or, cette vocation s'insère dans l'œuvre de la création de Dieu qui a créé l'homme à Son image : homme et femme.

Nous ne nous arrêterons pas à l'idéologie mon­tante issue de la théorie du genre dont les tenants exploitent tout simplement la souffrance de per­sonnes s'imaginant des stéréotypes uniformisés d'hommes et de femmes, opposés à toute réalité. Ce n'est ni le lieu ni l'heure.

L'homme est créé par Dieu - homme et femme - pour être à Son image. Cela signifie qu ' i l existe un principe masculin et un principe féminin qui, par leur unité, donnent la vie. Tout, dans la nature, obéit à cette loi de l'unité dans la complémentari­té, du monde végétal en passant par les animaux jusqu 'à l'être humain. Or, cette loi qui existe dans la nature se prolonge dans la surnature, car tout est logique dans la Création de Dieu. Simplement, à l'unité naturelle qui donne la vie naturelle, se substitue l'unité surnaturelle qui donne la vie sur­naturelle.

L'unité parfaite de Dieu-Trinité se poursuit dans l'unité parfaite de Jésus et de Marie qui ouvre le chemin entre Dieu et les hommes.

Et de la même façon que la puissance de vie divine n'est pas réservée au Ciel, de la même fa­çon, cette unité de Jésus et de Marie ne reste pas confinée au Ciel après l'Assomption. Elle se

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poursuit dans l'Église et revêt chaque baptisé dont la vocation personnelle s'insère dans sa mission propre d'homme ou de femme.

Cette mission, nous en dessinerons juste quelques pistes. D'abord, un rappel.

Jésus est le Sacerdoce : tout homme appelé à être prêtre est revêtu du Sacerdoce du Christ

Marie est la Maternité divine : toute femme est revêtue de la Maternité surnaturelle.

Voilà la cellule-mère. Bien sîir, elle est complé­tée par Joseph

Saint Joseph est le protecteur de Jésus et de Ma­rie : tout homme appelé à une autre vocation que celle du sacerdoce tient la mission de Saint Joseph.

Trois missions essentielles. Trois moyens qui, une fois associés, selon le modèle de la Sainte Fa­mille, offrent les armes pour la reconstruction de l'Église.

En quoi consistent ces moyens ? Comment opé­rer le lien et la distinction entre le modèle et les membres de l'Église ?

Le prêtre est Le Christ, quelle que soit sa place dans la hiérarchie.

Tout baptisé est le Christ, certes. Mais, le prêtre, en tant que sacrement, agit dans la Personne du Christ. 11 est le pont entre Dieu et les hommes. I l est celui qui donne Dieu dans les sacrements, celui qui conduit à Dieu par les sacrements.

Ceci n 'empêche pas que tous les prêtres soient « des vases d'argile », selon la belle expression de Saint Paul (2 Corinthiens 4, 7), d'où leur responsa­bilité éminente dans l'expansion de cette puissance de vie divine.

Les femmes sont Marie dans l'Église.

Marie est LA Femme, selon ce que révèle le Christ, lors du premier miracle aux noces de Cana (in Saint Jean 2, 4) comme au moment de la Ré­demption sur la croix (in Saint Jean 19, 26).

Marie est LA Femme dans toute sa plénitude. Marie, la Sainte Vierge, est selon l'expression bien connue « comme une armée rangée en ordre de bataille». Marie est l 'armée de Dieu tout entière prête au combat.

Eh bien ! Chaque femme est un soldat dans cette armée.

Marie est unique entre toutes les femmes. Mais, la puissance de vie divine de la Maternité est partagée entre toutes les femmes.

Une armée a besoin de tous les talents com­plémentaires pour être forte et organisée.

Les religieuses forment l'élite de l'armée. Pour employer un langage imagé, les carmélites sont les commandos de Dieu, les forces spéciales.

Chaque femme est un soldat dans cette armée, selon sa compétence, selon son talent personnel. Chaque femme a une vocation personnelle, et cette vocation se déploie dans sa mission de ma­ternité surnaturelle, qu'elle suive une vocation re­ligieuse, élève ses enfants ou exerce un métier.

La dignité de la femme est très attaquée au­jourd'hui. La volonté de domination de certaines religions et idéologies appuie fortement sur la so­ciété pour développer un esprit de soumission qui conduit à l'asservissement de la femme.

Le chrétien, le baptisé, le fidèle de l'Église du Christ, lui, doit regarder chaque femme comme étant un soldat de Dieu, investie de la mission di­vine de la maternité, naturelle pour les mères de famille et surnaturelle pour toutes les femmes sans exception, mariées ou non, jeunes ou âgées. Combien de femmes souffrent de ne pas connaître cette puissance de vie surnaturelle en elles. Or, elle est vitale pour l'Église.

De même que la Vierge Marie donne naissance au Christ, de même la mission de chaque femme est de donner naissance à la Vie, au sacerdoce dans l'Église, à la vie humaine et à la vie surnatu­relle dans la société.

Sans Marie, pas de Christ. Sans la femme, pas de sacerdoce. Sans la femme, pas de création de la vie, humaine ET surnaturelle, sur terre. La femme est le gardien de la Vie, la sentinelle de la Vie.

Quand la maternité surnaturelle disparaît des esprits, la maternité naturelle sombre elle aussi. Il ne se passe pas de jour, les informations en appor­tent le témoignage, sans que des enfants soient tués par leurs parents, père ou mère du reste.

8 Les Deia Témoins. n°65. décembre 2013

avant la naissance par i'avortement, ou après par l'infanticide : pendus, étouffés, disparus, défenes-trés, noyés. . . La vie naturelle a perdu toute valeur parce que la vie surnaturelle n'est plus perçue.

La civilisation chrétienne est la seule à avoir donné à la femme une place éminente dans la socié­té, à la suite de la Révélation du Christ dans l'Evangile qui parle toujours de la femme en tant que personne autonome. Si la femme s'effondre, la société chrétienne s'effondre avec elle. Elle sera remplacée par une autre forme de société, étrangère à la Révélation du Christ.

Aujourd'hui, L A M A T E R N I T É S U R N A T U R E L L E D E L A F E M M E DOIT S E D É V O I L E R .

Le combat actuel impose que la femme reprenne conscience de sa mission dans l'Église et dans la société et que les hommes s'associent à ce même combat.

La femme est le soldat de Dieu. Chaque homme, dans la mission de Jésus ou de

Joseph, est le rempart qui protège ce soldat, comme chaque femme est le soldat qui défend ce rempart.

L'unité dans la complémentarité est aussi vitale au niveau surnaturel qu'elle l'est au niveau naturel pour protéger la Vie.

Voilà les moyens. Faire remonter au niveau de Dieu les baptisés, chacun selon son talent person­nel et sa mission dans l'Église. Comprendre que Dieu est présent parmi les hommes comme le ré­vèle le Christ qu' i l faut écouter avec confiance : « et Moi, Je suis avec vous pour toujours jusqu'à la fin du monde » (in Saint Matthieu 28, 20). Le Christ est avec chaque membre de l'Église et Sa puissance de Vie divine est en chaque membre de l'Église.

S A I N T E T É , UNITÉ, V I E

I l ne suffit pas de croire en Dieu. Mieux vaut croire ce que dit Dieu. Alors, les baptisés seront armés pour le combat qui les attend.*

Le Christ Enseignant

Catacombes Domitille

IVème siècle

.... ^

M'ESSAÇ'E (D<E !MO<ËL Œ) <E L'A(B(B'É HO (B T. L A I T. H U N N O Ë L V R A I !

Feuille paroissiale de l'église de la Sainte Trinité 25-26 décembre 1982, n° 1034.

Adoration des Mages Ce qui est curieux, et c'est là qu'on touche du doigt

le mensonge satanique, c'est que les mêmes qui entre­tiennent ces oppositions artificielles, camouflent au con­traire les incompatibilités irréductibles entre le bien et le mal, le vrai et le faux, la victime et le criminel» la véri­té et l'erreur, la justice et l'oppression : oui c'est oui, non c'est non.

Souhaitons-nous u n .

Sarcophage chrétien IVème siècle

L V R A I : ce que Dieu nous offre c'est un Sauveur et ce sauveur Jésus nous est donné pour nous libérer du péché qui nous enchaîne à toutes sortes de servitudes dont nous n'avons pas toujours conscience.

Noël c'est le don de la paix : ayons la bonne volonté d'accueillir ce cadeau divin et n'entrons pas dans le jeu in­fernal des luttes et des divisions que suscite le démon en se servant des difficultés provoquées par nos péchés.

I l est vrai qu'il n'y aura jamais assez de justice et de vé­rité dans les rapports entre les hommes. Mais ne nous donnons pas l ' i l lus ion de servir la justice et la vérité en nous laissant entraîner dans des luttes et des antagonismes qui sont au contraire sources de désordres, de malheurs, de gâchis et de haines et dont nous sommes les victimes et les dupes : dialectique qui dresse les uns contre les autres em­ployeurs et employés, médecins et malades, commerçants et clients, parents et enfants, professeurs et élèves, vieux et jeunes, hommes et femmes, prêtres et laïcs. Pape et évêques, sans parler des membres d'un même foyer ou d'une même communauté.

Le pardon, que l'on doit accorder généreusement à celui qui se repent, ne saurait devenir un prétexte pour pactiser avec le mal. Le pardon ne dispense pas de com­battre le mal partout où i l est.

Qui nous permettra de discerner la bonne route si­non le sauveur Jésus. Lui seul est le chemin de la vérité et de la vie. Lui seul est juste, et sa miséricorde n'a ja­mais été une compromission avec le mal. Dieu veuille que nous ne nous contentions pas de le fêter au­jourd'hui, mais que nous prenions les moyens de nous livrer â son influence. I l nous a parlé pour nous ensei­gner la Vérité de Dieu : c'est l'évangile. I l nous offre de partager et de soutenir notre vie : ce sont les Sacrements.

U n N O É L V R A I : rejeter nos compromissions avec le mal et nous laisser guérir de notre misère par le seul Sauveur Jésus-Christ. *

Les Deux Témoins. n°65. décembre 2013

<R^A^<PO<S^r (F I !N'A !N'C I (fi (P A H A^(D<S^'É L <É (P I T.

C O T I S A T I O N S A u cours de l'exercice 2012/2013, nous avons

enregistré, par rapport à l'année précédente, une augmentation des cotisations d'environ 30%.

Merci à tous ! Nous rappelons que la cotisation représente pour

nous le principal moyen d'assurer la vie de l'association et de couvrir les frais de fonctionne­ment. L'assemblée générale peut être l'occasion privilégiée d'y penser.

DONS Les dons ont également augmenté par rapport à

l'année précédente de 15%. Nous remercions très vivement les généreux donateurs.

• D E P E N S E S Globalement, on peut estimer que les dépenses

ont été assez bien maîtrisées puisqu'elles n'ont augmentées que de 1,5% environ.

A C T I V I T E S Les dépenses liées à l'assemblée générale pré­

cédente ont été couvertes puisque seul un déficit de 5 euros a pu être enregistré.

En ce qui concerne le livre Notre Père, on ne peut que se réjouir de cette édition puisque, à ce jour, plus d'un quart des livres a été vendu permet­tant de couvrir une bonne partie des frais de con­ception, d'impression et de publication. Néanmoins, les frais d'envoi étant compris dans le prix affiché et la publicité imposant des dépenses de timbres, la vente doit se poursuivre afin que la trésorerie de l'association puisse être réapprovisionnée et per­mettre de poursuivre la sortie d'autres livres.

Les fêtes de Noël qui approchent pourraient donner l'occasion d'offrir ce livre au prix modique à des membres de la famille ou à des amis, qui se­raient heureux de mieux connaître cette prière du Notre Père. Ce livre, qui constitue une bonne caté­chèse actualisée, représente un point significatif de l'année et qui a été apprécié dans beaucoup de mi ­lieux, et pas seulement religieux.

Le bulletin, Les Deux Témoins, est un outil pré­cieux, pour la diversité des rubriques, dont les ar­ticles de fond de l 'Abbé Julien Bacon et les textes retranscrits de l 'Abbé Robert Largier. On l'attend.

Le pèlerinage du 28 août au couvent de capu­cins Saint Antoine de Padoue de Bastia a été re­marquablement organisé par Madame GANDOLFl GOUPIL de la PIQUELIÈRE qui nous a fait connaître ce lieu de paix, de simplicité et de charité. Les conférences très riches ont fait entrer les pèlerins dans la vie de ce couvent. Son histoire a été rapportée dans le bulletin de sep­tembre dernier. Les activités expliquées par les moines, étaient malheureusement inaudibles du fait de l'éloignement du micro et donc impos­sibles à publier. Néanmoins, elles ont émerveillé les pèlerins qui ont constaté le travail de fond ef­fectué par les capucins de Bastia pour les enfants, les adultes et l'ensemble de la population qui leur est confié.

Le bureau a pensé qu'i l serait bon de faire un don aux capucins du couvent Saint Antoine de Padoue de Bastia qui ont si généreusement reçu nos pèlerins cet été et qui restent les derniers fran­ciscains présents en Corse.

De même, i l nous paraît important de penser à notre conseiller religieux, l 'Abbé Julien Bacon, qui ne peut être des nôtres physiquement parce qu'i l a des difficultés à se déplacer. Dans le bulle­tin, nous avons toujours un article enrichissant, écrit de sa main. Nous pouvons l'associer à notre action pour l'Église en lui envoyant des hono­raires de messe pour sa sœur qui a participé au pè­lerinage de Beuvry afin que, dans la communion des saints, l'unité soit manifestée entre les fidèles de l'Église, défunts ou de passage sur terre.

C O N C L U S I O N

Nous ne pouvons que nous réjouir, à notre di­mension, du bilan de cette année 2012/2013.

Grâce à la discipline de chacun et au succès de notre publication, les résultats sont encourageants. Nous invitons tous les membres de l'association à progresser dans cette voie et à continuer à s'impliquer, tant financièrement que matérielle­ment dans la mesure de leurs moyens car le travail de publication et de diffusion, doit se poursuivre.*

Nativité

Chapelle Martorana

Palerme

I Q Les Deux Témoins. n°65, décembre 2013

« LE MYSTERE DU PRÊTRE »

Abbé Jufien (BAC09{

Revenons sur ce sujet déjà abordé. Ne nous en lassons pas. Nous pénétrer de la grandeur du sa­cerdoce, de ses richesses, et de la fierté que l 'on peut avoir en proclamant :

« Je suis prêtre de Jésus-Christ »

« Q U E T E S P R Ê T R E S S E R E V Ê T E N T D E J U S T I C E ,

Q U E T E S SAINTS C R I E N T D E J O I E » (Ps. 131) .

Notre cher abbé LARGIER, sur son lit de mort, sentant venir ses derniers moments sur cette terre, avait proclamé, dans un ultime message, la réalité de la transfiguration sacerdotale.

Le prêtre : l'homme qui a reçu l'onction sa­crée pour accomplir le sacrifice qui relie le ciel à la terre, comme Jésus-Christ qui réconcilie dans l'amour le Père avec ses enfants. Le mystère du prêtre ! Ouvrons notre cœur à la grandeur de ce mystère, non pas pour le comprendre, car on ne peut jamais dominer les mystères de la Foi, mais pour le pénétrer afin de le découvrir de l'intérieur et d'en goûter les richesses.

On ne peut faire cette découverte que si l 'on regarde avec les yeux de la Foi. Mais qu'en est-il de la Foi aujourd'hui, où chacun l'accommode à sa fa­çon pour la réduire à sa propre mesure ?

L'adoration des bergers

Anonyme

Dossier d'une stalle en bois de la cathédrale de Cordoue

Détail

11 reste sans doute des hommes religieux, mais d'une religion accommodée au gré de chacun selon sa propre mesure de ses intérêts et de ses be­soins. Cela mène au doute, à l'incertitude, et favo­rise un matérialisme ambiant qui débouche prati­quement sur la désillusion et l'indifférence.

La Foi est l'adhésion à une vérité révélée, qui nous vient d'en haut, et sur laquelle on accepte de construire sa vie. Elle suppose la pauvreté du cœur, l'ouverture de l'esprit et la disponibilité pour répondre à un appel. Encore faut-il entendre la Parole de Dieu et ses appels !

« A L L E Z E N S E I G N E R T O U T E S L E S NATIONS » (in

Saint Marc 16, 15).

La Parole est la semence dont la prière assure la fécondité... Le prêtre est l'homme de la Parole et l'homme de la prière, et la grande prière c'est la Messe, c'est la Croix, c'est l'Eucharistie.

C O N T E M P L A T A T R A D E R E

C'est Saint Maxime qui dit, dans sa mystagogie :

« Le sacerdoce visible offre à Dieu, entièrement déifies, ceux qui, par Lu i , ont reçu l'initiation aux mystères ».

I l ne s'agit pas de la parole connue dans un simple exercice de mémoire, sans Ken avec ses dif­férentes manifestations dans la vie de tous les jours. Mais i l s'agit de la Parole de Dieu, longue­ment méditée. De la mémoire, elle doit passer dans l'intelligence, et embrasser le cœur... L'enseignement n'est pas un exercice de mémoire, c'est une vie qui se transmet. 11 est donc indispen­sable que le prêtre vive intensément cette Parole de Dieu, et c'est la chaleur de sa Charité qu'i l transmet ainsi.

N'ayons pas peur des mots de Saint Maxime : « .. .entièrement déifiés... ». C'est une véritable fusion avec le Christ qui nous permettra de goûter aux mystères divins.

La Messe est par excellence l'acte d'amour qui nous réconcilie avec l'Amour.

C'est à l'autel et par l'autel, que le mécréant doit être troublé, que l'indifférent doit être secoué, que le fidèle doit être transfiguré. À aucun moment de sa vie, le prêtre n'exerce à ce point sa mission sacrée.

Il est le témoin de l'Alliance nouvelle et éter­nelle qui a été scellée au Calvaire. Alliance irrévo­cable que le Seigneur a voulue pour toutes les gé­nérations de la terre, renouvelée chaque jour par le prêtre à l'autel.

Homme de la Parole, le prêtre est aussi l'homme de la Messe...

« Que regardant vos Bonnes œuvres, dit Jésus, ceux qui vous voient glorifient votre Père qui est dans les cieux » (in Saint Matthieu 5,16).

Que l'amour de Dieu soit pour chacun une cer­titude telle, que son feu l'animera après l'avoir transfiguré. Alors Dieu retrouvera Sa place dans le monde, parce qu ' i l l'aura retrouvée dans le cœur de chaque fidèle.

Alors, les sacrements, canaux par lesquels la vie de Dieu est transmise à chacun, retrouveront aussi leur sens, et la Parole de Dieu se fera entendre à nouveau dans le cœur de ceux qu' i l appelle.

Ainsi le prêtre est-il l'homme de la Parole de Dieu, L'homme des Sacrements, L'homme du mystère de la Foi, Il assure notre déification,

dans et par le Christ-Jésus.

C'est au soir du Jeudi Saint, qu'i l faut nous re­porter.

« Ceci est mon Corps », dit Jésus, en partageant le pain à ses disciples.

« Ceci est mon sang, le sang de l'Alliance nouvelle et éternelle répandu pour vous, en ré­mission des péchés » (in Saint Matthieu 26, 26, 28).

Dans ce sang, Jésus a scellé la nouvelle A l ­liance, qui sera au centre du culte chrétien.

Œuvre propre du Sacerdoce du Christ, cette Al­liance nouvelle, dit l'Apocalypse de Saint Jean, se consommera dans les noces éternelles de l'Agneau et de l'Église (Apocalypse 21, 2).

Image nuptiale qui caractérisait déjà les rapports de Dieu avec Israël. Les psaumes avaient chanté cet époux messianique (13), et honoré d'avance ses épousailles royales (44). Quant au prophète Isaïe, i l

Les Deux Témoins. n''65. décembre 2013 | |

voit le Serviteur de Yahweh, revêtu des vêtements du salut, drapé dans le manteau de justice (4L 51), comme un jeune époux.

Jésus lui-même, en Saint Matthieu, em­ploie l'expression à Son sujet : « Les compa­gnons de l'époux peuvent-ils jeûner quand l'époux est encore avec eux ? » (9, 15).

Mystère du Christ époux qui requiert la Foi au mystère de l'Incarnation, comme au mystère de la Rédemption.

Mariage mystique, que le Christ a scellé de Son sang parce qu ' i l était P R Ê T R E .

C'est du sang de Son Cœur, ouvert par la lance, qu ' i l a formé l 'Épouse nouvelle, la Sainte Église, à l'image du premier Adam, dont Dieu avait tiré la première Eve.

Le Verbe Incarné est l'Amour Incarné.

Amour, parce que don du Père, don entière­ment gratuit « pour que le monde ait la Vie, et que les hommes possèdent la Vie éternelle en de­venant fils de Dieu ».

Amour infini. Amour éternel, que Jésus révèle par Sa Parole ,par Sa Vie et par Sa Mort. C'est sur la Croix que l 'Époux divin conclut Ses noces éter­nelles. L'Église prend naissance du Cœur percé par la lance. « Elle est la Cité sainte, la Jérusalem nouvelle, descendue d'auprès de Dieu, préparée comme une fiancée, parée pour son époux » (Apocalypse 21, 2).

Mystère de Dieu, mystère d'Amour, mystère sponsal.

L'Église, Jésus l'a créée non pour en faire UN corps, mais pour en faire SON Corps, Son Corps unique dont le Pain eucharistique entretient la co­hésion. L'Église demeure dans le Christ, et le Christ demeure en Elle, et elle ne peut se dérober à Son étreinte.

« TOUT 'EST Ç li A C

12 g- Deux Témoins. n°65, décembre 2013

Comme on comprend le langage du Cantique des Cantiques :

« J'entends mon Bien Aimé. Voici qu'il arrive sautant les montagnes, Bondissant sur les collines... » (2, 8).

C'est tout le texte qu'i l faudrait citer, passages pleins de fraîcheur et de poésie, repris par les grands mystiques et chantant ce mystère sponsal du Christ et de l'Église.

... Le prêtre, qui par son ordination a été confi­guré au Christ pour l'oblation et pour le sacrifice, a été revêtu, à l'image du Christ, du caractère sacer­dotal, signe sacré, permanent, indélébile.

I l est assimilé au Christ-Prêtre. I l est l'image du Christ qui est l'image du Père ; le reflet de Celui qui est la splendeur du Père, la forme de Celui qui, par Sa forme divine, est Prêtre Unique et Éternel.

Nul ne porte en lui une ressemblance avec le Christ aussi vraie, aussi vivante. Nul ! Au point qu'on l'appelle et qu' i l EST un « autre CHRIST ».

Cette ressemblance avec le Christ n'est pas un simple placage, c'est la prolongation et l'extension de la vie même du Christ en son mystère sacerdotal Et c'est précisément ce que vous aimez retrouver en vos prêtres, vous qui avez la Foi !

Au-delà de ses faiblesses, au-delà des petits tra­vers de la vie quotidienne, des divers traits de ca­ractère, au-delà de ses erreurs et de ses échecs, i l faut retrouver l'être nouveau qui est né de la consé­cration. 11 fait corps avec le Christ. Enraciné avec Lui et en Lui, i l est entré au cœur du mystère Trini-taire, et participe à l 'Union Hypostatique.

Le mystère sacerdotal est un mystère de Vie. Le Christ vivant dans le prêtre, y vit proprement Sa vie sacerdotale, i l faut relire le chapitre 17 de l'Évangile de Jean. Le dernier mot, la dernière de­mande de cette émouvante prière sacerdotale :

« Je leur ai révélé Ton Nom pour que l'Amour dont Tu M'as aimé soit en eux et Moi aussi en eux ! » (26).

Et donc, qui voit le prêtre voit le Christ époux de l'Église, et le Prêtre devient le signe de ce mystère sponsal Par son sacerdoce, le prêtre contracte une alliance avec l'Église, et, comme le Christ et l'Église ne sont plus deux mais un seul Corps, ainsi en va-t-il du prêtre avec l'Église.

Amour gratuit. Amour désintéressé. Amour exclusif. Amour inaltérable.

Dignité sublime du prêtre à la mesure de la mis­sion qui lui est confiée : « Faire vivre l'Église et, par elle, le Christ dans l'âme des fidèles. Ouvrir leur cœur à la grâce divine par les Sacrements ». Ministre des Sacrements, le prêtre exerce surtout sa fonction sacrée dans le Culte Eucharistique. Car, tenant la place du Christ et proclamant son mystère, i l réunit les prières des fidèles au sacrifice de leur Chef et, dans le Sacrifice de la Messe représentée, applique l'Unique Sacrifice du Nouveau Testament, c'est-à-dire celui du Christ qui s'est offert une fois pour toutes au Père, comme victime immaculée.

Au centre de la vie du prêtre, i l y a la Messe, et toute son action, tout son apostolat, tout son rayon­nement viennent de là. Le prêtre est l'homme de la Messe, et par la Messe, l'homme de la prière, l'homme des Sacrements, l'homme de Dieu.

S'il est un moment où le prêtre sent qu'i l est le Christ sur la terre, c'est bien en célébrant le Saint Sacrifice de la Messe.

Moment d'extase où, malgré ses faiblesses et ses péchés, malgré ses distractions parfois, malgré le poids des jours et des peines, i l rend présent sur l'autel, le Sacrifice Rédempteur.

I l consacre l'hostie pure, l'hostie sainte, l'hostie immaculée. Cette hostie c'est le Christ, mais, fai­sant corps avec le Christ, i l est, lui aussi Hostie pure, hostie sainte, hostie immaculée... (Canon de la Messe).

Aussi, celui qui a pénétré ainsi ce mystère, peut-il s'écrier, avec le prophète :

« Dans la simplicité de mon cœur, mon Dieu, C'est joyeusement que je Vous ai tout donné »'. #

/. Opus Sacerdotale]w\\si-?iom.Q\Q, n° 239.

François Louis Carli

Sacré Coeur de Marseille

Buste

Les Deux Témoins. n°65. décembre 2013 | ^

L'ABBAYE D'HAUTECOMBE (III)

RAYONNEMENT AGRICOLE ET DÉVELOPPEMENT DURABLE

Marie-rfiérèse AVO!N'-SOL'Em

Nous continuons à explorer le travail accompli par les cisterciens de l'abbaye d'Hautecombe. Dans les bulletins pré­cédents, ce sont les raisons d'un rayonnement agricole inégalé qui ont été examinées : d'une part, l'unité et la dépen­dance (bulletin 63) qui résultent de ta vision d'une création de la nature par Dieu qui associe l'homme à l'œuvre divine, d'autre part, la suffisance et la mesure (bulletin 64) qui découlent du respect par l'homme de cette création et de sa con­fiance dans la capacité de la nature à produire du fruit. Ces raisons guident les moyens employés par les moines cister­ciens qui privilégient la création technologique afin de soulager le travail des hommes.

L E S M O Y Î Ë N S D ^ ^ ^ ^

L'unité entre Dieu et l'homme a produit l'unité de l'homme avec la nature dans le cadre concret de la polyculture. Or, les moyens employés pour mettre en œuvre cette mise en valeur des domaines cister­ciens s'intègrent dans cet esprit d'unité et de me­sure. Ils répondent à ce souci du travail bien fait, à cette recherche d'un perfectionnement continu qui produira ses fruits dans la société des hommes.

Ï R X 5 8

L E SOIN ET LA QUALITÉ DU TRAVAIL

La confiance qui se dévoile dans la volonté d'un retour aux sources, confiance en Dieu et en l'homme uni à Dieu, trouve son application dans l'Ordre cistercien dès son établissement. La con­fiance en l'homme se dévoile dans l'organisation précise et rationnelle étendue à l'ensemble des ab­bayes, afin que chaque abbaye suive le même plan d'ensemble dans une cohérence recherchée par l'Ordre, tout en laissant à chacune l'autonomie qui découle de son implantation géographique et de son finage. Cette confiance se confirme dans le domaine de la technique qui est largement favorisée par les cisterciens et ouvrira la voie vers l'avancée indus­trielle dont la société occidentale est redevable à l'Ordre. Hautecombe participe pleinement à cette confiance dans l'homme et dans la technique, qui se manifeste dans le soin apporté au travail et dans la recherche prioritaire de la qualité.

L A C O N F I A N C E E N L ' H O M M E : L ' O R G A N I S A T I O N H U M A I N E

Cette confiance se manifeste en premier par le plan d'ensemble qui a présidé à l'organisation des abbayes à l'intérieur de l'Ordre. Comme l'architecture des monastères, comme leur plan inté­

rieur dessiné sur le même modèle, l'organisation humaine et agricole des abbayes s'inscrit dans une cohérence qui témoigne d'une « volonté di­rectrice » (Charles Higounet La grange de Vaulerent, Structure et exploitation d'un terroir cistercien de la plaine de France Xl le - XlVe siècle, Paris, p. 18). L'organisation économique des abbayes manifeste la présence d'une excel­lente administration et d'une compétence réelle en matière de gestion.

D'abord, se révèle la capacité à passer d'une vie autarcique parfois misérable à un ensemble foncier couvrant plusieurs milliers d'hectares, tout en gardant la même tension vers l'absolu, sans renier sa foi ni la Règle, au profit des exi­gences matérielles. Ensuite, se distingue la puis­sance d'imagination qui a contribué à la conti­nuation du travail manuel pour tous sur des es­paces toujours plus grands, par l'essor des frères convers. Seule, elle a permis , non une renoncia­tion au travail pour les moines qui aurait repro­duit le schéma social d'une coupure entre les priants et les travailleurs, séparant ora et labora, mais une répartition du travail, proche et lointain, qui continue d'associer en tous ora et labora, se­lon une répartition fondée sur la complémentarité entre moines de chœur et frères convers, en plus de la main-d'œuvre rétribuée. Enfin, se mani­feste la vision économique qui, à partir d'un simple abri à grains, a projeté la création de la grange, à la fois réserve de denrées, établisse­ment agricole et communauté religieuse, allant même jusqu 'à posséder elle-même des dépen­dances, voire parfois un complexe sidérurgique.

Cette innovation, cette capacité, cette gestion intelligente n'ont pas pu exister et surtout être

J4 Les Deux Témoins. n°65. décembre 201S

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mises en pratique systématiquement que, parce que, à la base, une confiance dans la volonté et l'intelligence de l'homme, a guidé les cisterciens, non seulement dans les autorités de l'Ordre qui ont pu donner l'impulsion, ou dans l'Abbé qui portait la charge de l'abbaye, mais aussi dans chaque membre qui était investi d'une part de responsabilité, les moines de l'abbaye et les convers des granges. Cha­cun a participé activement à l'ensemble de l'œuvre.

Une telle réussite dans la totalité des abbayes ne découle pas uniquement d'une organisation centrali­sée, ni « ne peut être l'effet du hasard », comme l'écrit Charles Higounet {id.). Chaque abbaye a créé son propre domaine, l'a géré, l'a développé, à sa ma­nière unique. Se découvre, dans cette entreprise, une intelligence communautaire relayée par une multi­tude d'actions personnelles dénotant la confiance et dont l'efficacité tient à la cohérence due à l'unité, mais aussi à l'esprit d'entreprise qui est magnifié par la présence d'un cadre dans lequel il peut s'épanouir librement, créer, construire, perfectionner.

Quels moyens l'Ordre a-t-il employés ? D'abord, la rationalité qui commande toute cette expérience agricole. L'autonomie a laissé libres les cisterciens de déployer leurs talents. La raison, elle, commande leur action, comme le dévoile l'exemple du remem­brement des terres pour faciliter l'administration. Hautecombe y a eu recours comme bien d'autres abbayes, afin qu'un domaine, formé à partir de libé­ralités et d'acquisitions étalées dans le temps, puisse garder une logique dans sa gestion.

Ensuite, la compétence a présidé à cette organi­sation. L'exploitation temporelle des abbayes est confiée à des moines particuliers, à la fois experts et responsables. L'organisation est hiérarchique. A la tête, l 'abbé est responsable de la communauté. Sous sa responsabilité, un moine de chœur, le cel-lérier, est responsable de l'exploitation du do­maine. Sous la responsabilité du cellérier, à la tête de chaque grange et des établissements dépendants quand il en existe, un frère convers, le maître de grange, est responsable de l'exploitation de la grange. Tous les membres de cette hiérarchie char­gée de la production agricole ou industrielle se ré­unissent chaque mois pour remettre leurs comptes à l'abbé qui organise le travail. Ainsi, tout en contrô­lant la bonne marche des activités, l 'abbé est dé­chargé du travail de gestion qui repose sur le cellé­rier, véritable pilier de l'exploitation agricole dont il assume la charge.

L A C O N F I A N C E D A N S L A T E C H N I Q U E : L A V O L O N T É D E S O U L A G E R L E T R A V A I L D E L ' H O M M E

Cette confiance dans l'homme coïncide avec la confiance dans la technique. L'esclavage n'existe plus en Europe. La personne a pris une dimension nouvelle avec l'apport du christianisme pour le­quel tout baptisé est le Christ ( Actes des apôtres,9, 3-5). Aussi, la raison première de ce re­cours à la technique se découvre-t-elle dans la vo­lonté de soulager le travail de l'homme, de rem­placer l'homme, contraint d'effectuer un travail forcé et répétitif par la machine.

Les cisterciens ont pris soin des hommes par la maîtrise de la technique ; leur amour des inven­tions les a conduits à un perfectionnement continu des outils. L'invention de l'arbre à cames, notam­ment, dévoile ce souci d'une économie des forces humaines. Désormais, écraser le grain ou fouler le drap - travaux qui se réalisaient à la main ou au pied - constituent deux opérations exécutées par le moyen de l'arbre à cames qui, en soulevant puis en laissant retomber le marteau par un mouvement régulier et puissant, remplace l'homme, libre de s'adonner à d'autres occupations.

En suivant la même réflexion, les cisterciens s'emploient à aider la nature pour faciliter et déve­lopper la production. En réalité, la démarche pro­cède du même esprit, l'homme et la nature partici­pant du même univers relié par une complémenta­rité d'unité et de dépendance. Le soin apporté à la nature cultivée se vérifie dans l'amélioration de la condition d'exploitation et dans la qualité recher­chée des produits. En ce qui concerne l'amélioration des terres - melioratio terrarum -, les cisterciens utilisent les engrais comme le fu­mier des bœufs et des chevaux. Ils reprennent les techniques classiques d'amendement, comme le mamage (déjà connu des Gaulois) dont, en agri­culteurs expérimentés, ils améliorent le rapport par l'utilisation des ressources locales. Les vignes, no­tamment, sont l'objet de tous leurs soins. Ils adop­tent la fumure verte qui consiste à enfouir « dans la terre les foins et les blaches récoltés dans les marais du Portout » (Dom Romain Clair, Haute­combe, p. 67). Ils répandent les boues provenant du curage des étangs. Ils veillent à entretenir les fossés et les levées de terre pour l 'écoulement des eaux. Ils sont devenus maîtres dans le drainage ou au contraire dans la construction de canaux, pour protéger les récoltes ou pour étendre les cultures. Ils privilégient les labours profonds en utilisant la charrue à versoir. Ils veillent avec un soin tout par­ticulier à conserver dans Vager la surface des vignes et des prés afin qu'elle ne soit pas envahie par les ronces et les épines.

Les Deux Témoins, n°65. décembre 2013

Dans l'Antiquité, « dès que les chevaux se mettaient en marche, les courroies pressant la veine jugulaire et la trachée-artère, forçaient les bêtes à rejeter violem­ment la tête en arrière pour éviter la strangulation, se­lon un mouvement immortalisé par les sculptures du Par-thénon. [...] La façon correcte d'atteler un cheval con­siste à poser sur ses épaules un collier rigide ne gênant pas sa respiration. Ce type de harnais [venu d'Asie] fit son apparition en Europe au VlIIème siècle ». Jean Simpel, La révolution industrielle du Moyen Age, p. 53.

Les cisterciens participent également à l'amélioration de la condition animale en ferrant systématiquement les chevaux. De plus, la générali­sation du collier d 'épaules a libéré le cheval en lui permettant de porter des charges bien plus lourdes tout en supprimant les problèmes de circulation sanguine que provoquaient les méthodes d'attelage de l 'Antiquité. Enfin, l'invention de l'attelage en file a multiplié la puissance de traction des chevaux. Les moines d'Hautecombe emploieront cette mé­thode sur les chemins de halage pour les trains de bateaux. Le cheval est donc employé pour des acti­vités très variées. À la source, le soin pris pour son amélioration par le croisement entre les espèces a contribué à diversifier les tâches qui pouvaient leur être confiées - par un échange des chevaux entre monastères note Dom Romain Clair (ibid., p. 71).

* Tous ces travaux et ces inventions sont destinés à améliorer la qualité de la production, celle des cul­tures sur une terre globalement médiocre en Savoie, et celle de la vigne qui reste un produit recherché, aussi bien à Hautecombe que dans les pays de v i ­gnobles comme la Bourgogne. La Savoie, au climat plus froid, réussit néanmoins à produire un vin de qualité, notamment en Serrières à MoUie-Soulaz ou sur le versant du mont de la Charve à Lucey et à Jongieux. Tout ce travail sert à perfectionner, par l'intelligence de l'homme, le produit de la nature.

. . . . Et, bien sûr, pour soutenir cet immense effort technique qui prend une ampleur industrielle, une énergie propre, l'eau, est utilisée pour toutes ces opérations mécaniques. Dans la logique de l'autarcie, la distribution en eau a toujours guidé l'établissement des bâtiments. L'eau doit se trouver à proximité pour les besoins de la vie quotidienne et pour l'alimentation des moulins. Mais, les cister­ciens, dans leur volonté de perfectionnement, dé­passent cette notion d'autarcie, aménagent les sites pour finalement devenir de vrais hydrauliciens.

Hautecombe, sur son domaine, dispose de trois moulins dont un moulin blanc pour le froment et d'une scierie hydraulique alimentés par la même r i ­vière qui s 'écoule sous la grange batelière. Sont uti­lisés également bien d'autres moulins répartis entre

15 les granges, d'autres encore à Chambéry, un bat­toir à la grange de Truison, un moulin à foulon à Bourdeau pour les vêtements, entre bien d'autres exemples. En ce qui concerne la distribution de l'eau, les moines ont également fait preuve d'ingéniosité. L'abbaye dispose de deux fontaines, d'un puits, de la fontaine intermittente, d'un canal, de canalisations et de plusieurs étangs aménagés. Enfin, au bord du lac, la grange batelière confirme la capacité des cisterciens à chercher constamment à améliorer les techniques comme le manifeste sa darse qui permet aux bateaux d'entrer à l'abri pour décharger le grain. Ailleurs, dans les abbayes si­tuées près de minerais, s'ajoutent les moulins à fer, ou plus au sud les moulins à huile. ^

L'énergie hydraulique au Moyen Âge est sou­vent comparée au pétrole au XXème siècle. Rien n'est plus vrai. L'eau, en tant qu'énergie, sert aux activités courantes ; elle contribue à libérer l'homme de travaux de force ; elle devient même une énergie industrielle, d'abord avec le perfec­tionnement des moulins, puis avec les marteaux hydrauliques et les soufflets actionnés par la force de l'eau qui conduisent à l'apparition de la sidé­rurgie et, dans des fours à une température de 1200°, à couler non plus seulement du fer, mais de la fonte (Jean Gimpel, ihid., p. 40). Partout, l 'aménagement hydraulique s'adapte à l'abbaye, bassins et canaux d'irrigation, voire aqueduc à Cî-teaux, levées de terre et autres travaux pour lutter contre le Rhône toujours dangereux entrepris par Hautecombe (Dom Romain Clair, p. 68). - ^ r

« À Crteaux, la conduite de Centfont, qui alimente ^ l'abbaye depuis le début du X l I I e siècle, est un aque­duc de plusieurs kilomètres qui se modèle sur le relief et franchit un ruisseau ». Philippe Racinet, Moines et monastères en Occident au Moyen Age, p. 199.

Le foisonnement des activités, des inventions, des améliorations empêche tout dénombrement, surtout dans un cadre limité. 11 suffit de com­prendre que toutes ces techniques recherchées et mises en pratique ne constituent que le témoignage d'une volonté de mettre la machine au service de l'homme pour le libérer et lui offrir le temps de participer à l 'œuvre créatrice.* À suivre...

Adoration des Bergers

Église Saint Joseph * à Angers

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I g Les Deux Témoins, n°65, décembre 2013

COÛ^O^AISSA^CE (D<E L'A^'T

NOÉL - L ' A D O R A T I O N DES BERGERS

t.:.- .. - .."mm : .. ....".J euerrlt Honthorst, 1622

60HHB AhlHÉE Z0X4 page 1 - Joyeux Noël : « Ils vinrent en tout hâte » page 2 - Rapport moral : « Vérité, Unité, Vie » par Marie-Thérèse Avon-Soletti page 8 - Message de Noël de L'Abbé Robert Largier : « Un Noël vrai ! » page 9 - Rapport financier par André Lépine page 10 - Doctrine : « Z,e/Mjstére </«/)rc/re » par l 'Abbé Julien Bacon page 13 - Culture : « L'abbaye d'Hautecombe, rayonnement agricole - IH » par M-T Avon-Soletti page 16 - Connaissance de l'art ; «L'Adoration des Bergers »

Directeur de publ icat ion : M a r i e - T h é r è s e A V O N - S O L E T T I - Pr ix de revient de ce bul let in : 5 euros

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2 013

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l 52 pages - Prix : 9 euros

« Je ne propose pas ici une nouvelle traduction. Car une traduction, même la plus parfaite, sera toujours infirme pour traduire les mots de Dieu. Elle sera toujours à améliorer.

Je me sers pour faire avec vous cette lecture du Notre Père de l'étude qu'a réalisée l'Abbé Jean Carmignac, grâce à sa compétence dans le domaine de la Sainte Écriture, et en particulier grâce à l'étude qu'il a effectuée des manuscrits découverts à Qumran, au bord de la Mer morte.

Je propose simplement d'essayer de mieux comprendre ce que Jésus a effectivement pensé et dit. De cette façon, quelle que soit la traduction latine ou en langues vivantes que vous utilisiez, vous dépasserez les pauvres termes humains pour atteindre la Parole divine que nous n'aurons jamais fini de comprendre ».

Abbé Robert Largier

L'Abbé Robert Largier (1922-1999), membre de VOpus Sacerdotale et Curé de paroisse à Lyon pendant quarante années, a toujours été soucieux de transmettre la Parole du Christ et la Doctrine de l'Église.

Ses écrits, nombreux, sont tous orientés vers la connaissance et la compréhension de Dieu - Dieu Trinité - comme l'atteste ce texte dense et limpide sur la prière du Notre Père.

X —-P o u r c o m m a n d e r P A R C O U R R I E R , r e t o u r n e r à

A s s o c i a t i o n U N I T É - 1 2 7 , r u e L é o n B l u m - A l l é e 5 - 691 00 V i l l e u r b a n n e

• M. • Mme • Mlle

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ï Abbé Robert LARGIER

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