Les Deux Choc Pétroliers

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I. Historique des énergies renouvelables au Maroc : Si les installations centrales micro-hydraulique ont fut leur apparition au Maroc avant 1950 ce sont les deux choc pétroliers de 1973 et de 1979 qui ont marqué le décollage d’une stratégie visant le changement du modèle énergétique basé sur le pétrole, par un autre modèle fondé sur une source d’énergie durable et moins coûteuse. Cette stratégie visait à réduire la dépendance quasi totale du Royaume, dépourvu de gaz et de pétrole et important plus de 90% de son énergie, du marché pétrolier international. Parmi les principales objectif de cette stratégie : l’intensification de la recherche pétrolière pour le développement des ressources nationales, le développement les énergies renouvelables et l’étude de la possibilité du lancement de l’électronucléaire. Afin de réaliser ces objectifs, plusieurs institutions avaient été créées : Le ministère de l’Energie et des Mines en 1979. L’Office national de la recherche pétrolière en 1981 pour intensifier la recherche pétrolière. Le Centre national de l’énergie et des sciences et des techniques nucléaires en 1986 pour le lancement de l’électronucléaire. Le Centre de développement des énergies renouvelables en 1982 dont la mission essentielle était la formation des cadres pour initier la recherche dans le domaine des énergies renouvelables. L'Association Marocaine des Industries Solaires et Eoliennes (AMISOLE) créée en 1987 (elle se nommait alors AMISOL) afin de promouvoir les intérêts des industriels et des professionnels marocains opérant dans le secteur des énergies renouvelable. Le Maroc disposa dorénavant des outils fondamentaux à la réalisation d’une transition énergétique. Malheureusement, ces établissements atteints par la lourdeur et la bureaucratie administratives, n’ont pas pu aboutir aux objectifs fixés. Ainsi la recherche pétrolière piétine toujours, le nucléaire est abandonné et les énergies renouvelables demeurent des propositions de projets. Durant les années 90’ Le Centre de Développement des Énergies Renouvelables (CDER) avec l’aide de la coopération allemande (GTZ) installe de mâts de mesure sur différents régions du pays et suit les

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I. Historique des énergies renouvelables au Maroc   : Si les installations centrales micro-hydraulique ont fut leur apparition au Maroc avant 1950 ce sont les deux choc pétroliers de 1973 et de 1979 qui ont marqué le décollage d’une stratégie visant le changement du modèle énergétique basé sur le pétrole, par un autre modèle fondé sur une source d’énergie durable et moins coûteuse. Cette stratégie visait à réduire la dépendance quasi totale du Royaume, dépourvu de gaz et de pétrole et important plus de 90% de son énergie, du marché pétrolier international. Parmi les principales objectif de cette stratégie : l’intensification de la recherche pétrolière pour le développement des ressources nationales, le développement les énergies renouvelables et l’étude de la possibilité du lancement de l’électronucléaire. Afin de réaliser ces objectifs, plusieurs institutions avaient été créées :

Le ministère de l’Energie et des Mines en 1979. L’Office national de la recherche pétrolière en 1981 pour intensifier la recherche pétrolière. Le Centre national de l’énergie et des sciences et des techniques nucléaires en 1986 pour le lancement de l’électronucléaire. Le Centre de développement des énergies renouvelables en 1982 dont la mission essentielle était la formation des cadres pour initier la recherche dans le domaine des énergies renouvelables. L'Association Marocaine des Industries Solaires et Eoliennes (AMISOLE) créée en 1987 (elle se nommait alors AMISOL) afin de promouvoir les intérêts des industriels et des professionnels marocains opérant dans le secteur des énergies renouvelable. Le Maroc disposa dorénavant des outils fondamentaux à la réalisation d’une transition énergétique. Malheureusement, ces établissements atteints par la lourdeur et la bureaucratie administratives, n’ont pas pu aboutir aux objectifs fixés. Ainsi la recherche pétrolière piétine toujours, le nucléaire est abandonné et les énergies renouvelables demeurent des propositions de projets. Durant les années 90’ Le Centre de Développement des Énergies Renouvelables (CDER) avec l’aide de la coopération allemande (GTZ) installe de mâts de mesure sur différents régions du pays et suit les données sur des périodes d’au moins une année afin de mettre en évidence le gisement éolien du Maroc.Ceci permet de découvrir le site exceptionnel de Koudia El Baida la vitesse moyenne des vents atteint près de 40 km/h, l’Office National de L’électricité lance en 1994 un appel d’offres pour un parc éolien de 50 MW .Le parc A. Torres de 50,5 MW a été mis en service en août 2000 et fut le premier parc éolien du Maroc. Durant les années qui ont succédé la mise en œuvre du gisement éolien plusieurs projets de parcs ont été lancé dont notamment  : le parc éolien "Amogdoul" situé dans la région d'Essaouira et entré en opération le 13 Avril 2007 doté une capacité de 60 MW.En 2004 , dans le cadre du programme d’Electrification Rural Global( PERG) L’Office national de l’électricité mise encore une fois sur les énergies renouvelables en choisissant les techniques d’électrification

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décentralisées reposant sur l’énergie solaire , éolienne et sur des microcentrales hydroélectriques afin de permettre aux habitants certaines régions caractérisées par leur éloignement du réseau ou par la dispersion de l’habitat d’avoir accès à l’électricité L’année 2009 fut l’année far dans l’histoire des énergies renouvelables au Maroc. Une nouvelle stratégie énergétique, basée sur le développement des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique est lancée. Cette fois-ci, elle est soutenue par la volonté royale exprimée lors du Discours de SM le Roi à la nation à l’occasion de la fête du Trône- Tétouan (30/07/2010) «…il faudrait susciter une forte adhésion en faveur de la mise en œuvre de la stratégie d’efficacité énergétique, notamment à travers le développement des énergies renouvelables et propres. Pour ce faire, il importe de poursuivre l’exploitation optimale de l’énergie éolienne et de généraliser l’implantation des stations y afférentes dans toutes les régions appropriées, sur le Royaume. De même qu’il est nécessaire de donner une forte impulsion au décollage de notre grand projet de production d’énergie solaire, pour lequel nous avons institué une agence spécialisée et affecté des investissements colossaux. Nous appelons donc à l’intensification des efforts pour promouvoir des partenariats fructueux, en vue de la réalisation de ce projet pionnier, d’une envergure internationale…. Cette stratégie prévoit la réalisation avant l’an 2020 de programmes d’énergies renouvelables, qui une fois achevés, représenteront 42% de la puissance électrique installée.Ainsi une loi sur les énergies renouvelables et plusieurs institutions furent créées afin de veiller sur l’exécution de cette stratégie. Parmi ces institutions   : La Moroccan Agency for Solar Energy (MASEN), une société à capitaux publics créée en mars 2010 et chargé de la mise en œuvre du Plan Solaire. La Société d'Investissements Énergétiques du Maroc ( SIE), créée en février 2010 afin d’accompagner les initiatives privées et publiques dans la conception et le financement de projets durables de production d’énergie et d’efficacité énergétique au sein du Royaume. Egalement le Centre de développement des énergies renouvelables, prend la dénomination de «l’Agence nationale pour le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique ». Et prend en charge les missions indiqué dans l’article 3 de la loi n° 16-09 dont notamment :proposer à l’administration un plan national et des plans sectoriels et régionaux de développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique , concevoir et réaliser des programmes de développement dans les domaines des énergies renouvelables, contribuer au développement de la coopération internationale en matière d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique. Le Fond de Développement Energétique FDE dont l’objectif principal est le renforcement et la préservation des capacités de production à partir des sources énergétiques locales et renouvelables. L’Institut de Recherche en Energie Solaire et Energies Nouvelles IRESEN créé en 2011, afin de traduire la stratégie d’efficacité énergétique à travers le déploiement de la recherche et développent dans le secteur des énergies renouvelables au Maroc ,le lancement d’appels à projets

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dans différentes thématiques des énergies nouvelles, et le financement des projets les plus innovants porté par les universités et les entreprises.

La situation actuelle   :

Plus de croissance plus d’énergie   : Le connait Maroc une augmentation de la demande énergétique en moyenne de près de 7,2%, par an. Particulièrement, la demande en électricité, qui connait une hausse de 8 % par an. Cette forte demande en énergie est due principalement à la croissance de l’activité économique, à la croissance démographique ainsi qu’à la hausse du niveau de vie. Cette augmentation de la demande énergétique rentre dans un contexte mondial marqué, à la fois, par la hausse des prix du pétrole et du gaz et de la baisse des réserves des énergies fossiles. Les importations énergétiques du Maroc ont représenté 25% des importations totales en marchandises en 2014, elles sont considérées comme étant un facteur majeur qui contribue au déficit chronique de la balance commerciale marocaine, des enjeux cruciaux s’imposent en matière de réduction de la dépendance énergétique vis-à-vis de l’extérieur à travers le développement des énergies vertes.Etat de l’ensemble des gisements des énergies renouvelables au Maroc   :

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Potentiel des énergies renouvelables au Maroc   :

1. L’énergie solaire   :

A. Le potentiel : L’énergie solaire est t la source d’énergie renouvelable la plus importante au Maroc. Avec plus de 3000 h/an d'ensoleillement, soit une irradiation 20 000 MW/an. le Maroc jouit d'un gisement solaire considérable. Cette source d’énergie constitue un potentiel particulièrement important.Bilan du développement de l’énergie solaire : La centrale thermo-solaire d’Ain Beni Mathar, située à 86 km au sud de la ville d’Oujda dans l’Est du Maroc dont la réalisation avait coûté un total de 400 millions reçoit le troisième prix d’excellence de la présidence de la banque africaine de développement en 2014. La centrale opérationnelle depuis 2010 génère 20MW d’électricité solaire. La mise en service de la première phase du complexe d’énergie solaire "Noor" situé dans la commune rurale de Ghassate-Caïdat Imaghrane, Ouarzazate est prévu pour le moi aout de cette année 2015. Cette première phase dispose d’une capacité de production électrique de 500mw. 3600 villages dans le Maroc bénéficient de plaques photovoltaïques dans le cadre du PERG totalisant 6MW de production électrique.

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L’énergie éolienne   : Le potentiel : Le Maroc bénéficie d’un gisement éolien important estimé à 25000 MW avec des régions dépassant 10 mètres par seconde (10 m/s) de vitesse annuelle moyenne du vent. Dont notamment la zone Nord (Tanger à Tétouan) et la bande côtière allant de Tarfaya jusqu’à Lagouira qui présentent des sites exceptionnels avec des vents réguliers et des vitesses moyennes suffisantes pour développer des projets rentables.Le Projet Marocain Intégré de l'Energie Eolienne, s’étalant sur une période de 10 ans pour un investissement total estimé à 31,5 milliards de dirhams, permettra au Maroc d’exploiter son gisement éolien et de produire 2000 MW d’électricité éolienne à l’horizon 2020.Bilan du développement des énergies éoliennes :PROJET DE PARC EOLIEN DE TARFAYA : Développé dans le cadre de la production privée de l'électricité, permet la production d'une puissance totale de 300 MW. Equipé de 131 éoliennes, d'une puissance unitaire de 2.3 MW, ce parc éolien permet d'éviter l'émission de 790 000 tonnes de CO2 par an. Les travaux de construction du projet du parc éolien de Tarfaya ont démarré le 24 Décembre 2012, la mise en service a été

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effectuée d’une manière séquentielle, par tranche de 50 MW par mois, entre Juin et décembre 2014. Parc d’Abdelkhalek Torrés (50 MW), mis en service en 2000.Tanger 1 (140 MW) mis en service en 28 Juin 2010.Amogdoul à Essaouira (60 MW) mis en service 2007.Parcs Eoliens réalisé par des opérateurs privés dans le cadre de la Loi 13-09 sur les Energies Renouvelables :Akhfennir (région TanTan) : 200 MW, mis en service en 2013.Laâyoune : 5 MW, mis en service en 2013. El Haouma (Région de Tanger) : 50MW, mis en service en 2013.Jbel Khalladi (Région de Tanger) : 120MW, mise en service prévue en 2015.Lafarge (32 MW) à Tétouan.

L’énergie hydraulique   : Potentiel Le Maroc dispose d’un potentiel hydraulique de 3 800 MW. Le développement de ce potentiel au Maroc a été largement réalisé par l’Office national de L’électricité. La capacité installée avait atteint près de 1770 MW répartis sur 200 sites exploitables ce qui fait de l’énergie hydraulique le gisement énergétique renouvelable le plus exploité à présent dans le Maroc. En outre ce potentiel reste principalement influencé par une irrégularité annuelle et une variabilité interannuelle très marquées des précipitations et d’une disparité de

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leur distribution spatiale ce qui a lié à une chute de 89% des capacités productives de cette énergie en 2014 par rapport à 1974. Bilan du développement des énergies hydrauliques :

La Bio masse   : PotentielLe potentiel de la biomasse est estimé à 950 MW électrique. Le Maroc dispose d’un grand potentiel notamment au niveau des déchets résiduelles ménagers, agricoles, des algues., des municipalités, du secteur de l’industrie. Ce potentiel est actuellement très peu développé au Maroc .Bilan du développement des énergies biomasses :Usine bioélectrique d’Oujda, mis en service en 2012 d’une puissance actuelle de 850 KW.Usine bioélectrique de Fès mis en service en 2014, d’une puissance actuelle de 2MWGraphes synthétique   :

Part des énergies renouvelables dans les puissances installé

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La contribution des énergies renouvelables dans la consommation en énergie primaire  

35%

19%8%

21%

5%

12%

Contribution des ER dans la consommation en énergie primare en 2015

CharbonFuelGazHydrauliqueSolaireEolien