Les Culturiades 2010 - crco.org · gner la fin de l’histoire et réinventer les Mille et Unes...

18
SOMMAIRE : Les Culturiades : Une belle tradition où reconnaissance et partenariat sont à l’honneur p. 2 / Un remarquable levier de développement pour l’Outaouais p. 3 / Les Culturiades : Bien plus qu’une simple soirée p. 4 / Quand Marie est partie p. 6 / André Fairfield p. 7 / Et les lauréats sont... p. 8 / Nos partenaires et commanditaires p. 13 / Le CRCO, un ambassadeur de notre culture ! p. 14 Conseil régional de la culture de l’Outaouais Numéro 1, vol. 16, printemps 2011 Les Culturiades 2010

Transcript of Les Culturiades 2010 - crco.org · gner la fin de l’histoire et réinventer les Mille et Unes...

SOMMAIRE : Les Culturiades : Une belle tradition où reconnaissance et partenariat sont à l’honneur p. 2 / Un remarquable levier de développement pour l’Outaouais p. 3 / Les Culturiades : Bien plus qu’une simple soirée p. 4 / Quand Marie est partie p. 6 / André Fairfield p. 7 / Et les lauréats sont... p. 8 / Nos partenaires et commanditaires p. 13 / Le CRCO, un ambassadeur de notre culture ! p. 14

Con

seil

régi

onal

de

la c

ultu

re d

e l’O

utao

uais

Num

éro

1, v

ol.

16,

prin

tem

ps 2

011

Les Culturiades 2010

Le CRCO est soutenu par le ministère de la Culture et des Communications du Québec.

Secrétaire à la rédaction :Jasmine Ouellette

Équipe de production :Richard M. Bégin, Michel-Rémi Lafond et Justine Leblanc

Révision :Michel-Rémi Lafond, Marie-Pierre Labonté, Jasmine Ouellette et Justine Leblanc

Conception graphique :Christian Quesnel

Collaborateurs :Richard M. Bégin, Melvin Jomphe, Marie-Pierre Labonté, Stéphane-Albert Boulais, Louis Majeau et Pierre-Paul Provencher

ISSN 1198-3329Dépôt légal

Bibliothèque nationale du QuébecBibliothèque nationale du Canada

Éditorialest publié deux fois par année. Il est principalement distribué aux membres du Conseil régional de la culture de l’Outaouais.

Éditorial

Richard M. BéginPrésident, Conseil régional de la culture de l’Outaouais (CRCO)

Le 10 novembre dernier, se tenaient les 11es Culturiades, à la salle Jean-Despréz de la Maison du citoyen. C’est sous l’égide de la Fondation des arts, des lettres et de la culture en Outaouais (FALCO) que se déroule cet événement annuel de plus en plus important dans notre milieu. Organisme unique au Québec,

la FALCO œuvre au développement et au rayonnement de la culture en Outaouais, ainsi qu’à la reconnaissance des artistes, des organismes et des travailleurs culturels de la région. Originellement créée de façon autonome, elle est devenue avec les années en quelque sorte le « bras financier » du Conseil régional de la culture de l’Outaouais (CRCO).

Dans cette optique, la remise annuelle des prix d’excellence lors des Culturiades constitue l’événement phare de la FALCO et du CRCO et une reconnaissance im-portante des différents acteurs du milieu culturel, toutes catégories confondues, en Outaouais. En 2010, ce sont près de 20 000 $ en bourses (12 prix) qui ont été remis et, pour la seconde fois en onze ans, la FALCO offrit alors exceptionnellement un Prix Reconnaissance soulignant l’apport remarquable d’une personne ou d’un organisme au développement des arts et de la culture en Outaouais.

Le 10 novembre 2010, c’est devant une salle pratiquement comble que se sont déroulées les Culturiades, dans une atmosphère à la fois ludique et engagée où la plu-part des intervenants ont su reprendre avec imagination et détermination le thème de base du numéro spécial du Au Fait qui venait juste de paraître et qui avait pour titre « La culture, c’est du sport ! ». Or, ce numéro spécial, qui portait essentiellement sur les conclusions d’études traitant des investissements en culture par rapport aux in-vestissements en sports et loisirs à Gatineau, sans oublier de situer les investissements culturels en Outaouais par rapport au reste du Québec, ce numéro, dis-je, tendait à démontrer que, justement, les investissements en culture dans notre région laissent à désirer et que, conséquemment, se battre pour améliorer la situation, c’est du sport ! Il importe donc de réunir nos forces et énergies, et de travailler désormais ensemble à relever le défi. Ce numéro spécial du Au Fait se situe du reste dans l’esprit de cet autre numéro spécial désigné sous le nom de Cahier platine, paru pendant la cam-pagne électorale de 2009 et qui voulait inciter les candidats aux élections municipales à prendre des engagements sérieux face à la culture en Outaouais.11

En attendant, je vous souhaite une lecture agréable de ce numéro qui vous per-mettra de découvrir, si ce n’est déjà fait, certains de nos acteurs culturels, ces façon-neurs de notre identité collective, ces créateurs qui nous permettent encore d’imaginer un monde meilleur, les lauréats des Culturiades 2010.

1 On peut consulter ces deux numéros du Au Fait, magazine officiel du Conseil régional de la culture de l’Outaouais, en se rendant sur le site web du CRCO : www.crco.org (onglet « Publications »).

Les Culturiades 2010

AU FAIT / printemps 2011 / 3

Partenaire de l’émergenced’une identité régionale fortepour l’Outaouais

Depuis maintenant 11 ans, en organisant la soirée des Culturiades, la FALCO cé-lèbre la diversité, la créa-

tivité, l’originalité et le dévouement tant des artistes que des acteurs du développement culturel d’ici. Cette année encore, en remettant ses 12 prix de prestige, la FALCO est demeurée fidèle à sa mission mais plus encore, elle ajoute sa voix au développement d’une identité forte pour notre région, l’Outaouais.

Soulignons, à ce chapitre, quelques gestes notoires qui nous portent à célébrer. Sous l’égide de la Con-férence régionale des élus, la signature par la FALCO de l’Entente triennale intervenue entre le Conseil régional de la culture de l’Outaouais (CRCO), le Conseil des arts et des lettres du Québec, la Ville de Gatineau, la Table Jeunesse Outaouais, la Conférence régionale des élus de l’Outaouais (CRÉO) et le Ministère de l’Emploi et de la Solidarité Sociale dont le principal objectif est d’investir une somme de plus de 510 000 $ dans la culture est un geste d’éclat porteur d’optimisme pour notre secteur. Au-tre exemple, l’adoption d’une nouvelle image de marque, issue d’une vaste concertation régionale, viendra appuy-er notre volonté de présenter l’Outaouais comme, une ré-gion dynamique, qui bouge, dont l’ensemble des compo-santes est en mouvement vers la réalisation de tout son potentiel et sans conteste, tout son potentiel culturel.

Bien entendu, il y a encore tellement à faire et grâce à notre collaboration incessante avec notre plus grand

partenaire, le CRCO, son président, monsieur Richard Bégin et son direc-teur général, monsieur Michel-Rémi Lafond et les membres du conseil d’administration, nous veillerons as-sidument à ce que les intérêts du sect-eur culturel de la région soient enten-dus et défendus. Nous participerons, entre autres, à la mise en place des travaux sur le renouvellement de la planification stratégique régionale de la CRÉO qui débuterons sous peu et poursuivrons certainement de porter

le message de l’importance des investissements culturels tel qu’illustré dans l’édition spéciale du Au Fait « La cul-ture : c’est du sport ! ». À ce chapitre, le fondement de notre message demeure la reconnaissance du secteur culturel, à juste titre d’ailleurs, comme l’un des maillons fonda-mentaux de notre développement socio-économique et élément essentiel dans la création de milieu vie stimulant propice à la revitalisation de tout le territoire.

Beaucoup de boulot donc, au cours des prochains mois, pour les neuf personnes qui forment actuellement le conseil d’administration et pour toutes celles qui sou-tiennent leurs réflexions et actions.

En terminant, au nom de la présidente de la FALCO, madame Marielle Poirier et au nom de tous les membres du conseil d’administration, je tiens à féliciter les récipi-endaires de la XIe édition des Culturiades et les remercier profondément de leur engagement incessant à bâtir une identité régionale forte pour notre coin de pays.

Par Melvin JompheVice-président de la Fondation pour les arts, les lettres et la culture en Outaouais

La Fondation pour les arts, les lettres et la culture en Outaouais (FALCO)

4 / AU FAIT / printemps 2011

Songe de la mer au désert

Lettre à Yves Alcaidé, tendre ami, qui a accepté ma présence à ses côtés, là où les jours sont comptés, où les heures glissent le long des parois de ce sablier, là où l’attente s’inscrit dans un temps qui s’éternise,

l’espace d’une respiration.« La vie, tout bien considéré, n’est-elle rien de plus qu’un

songe, un fragile tissu de rêves, déployé avec l’aube et froissé par le crépuscule? »

Ces premiers mots de ton roman débutèrent ce long hiver, là où le froid révèle ses mystères, nous rapproche les uns des autres. Assis tous les deux, dans cette chambre de la mort, le voyage débuta. Un si long voyage qui devait éloi-gner la fin de l’histoire et réinventer les Mille et Unes Nuits. Passage d’un monde à un autre.

La promesse que tu as faite d’immortaliser les souvenirs d’un réfugié espagnol ayant fui la guerre civile de 1936 et qui a finalement trouvé asile à Oran où il est devenu ami de la famille devint ce mince fil qui joint le ciel à la terre. Un jour, Vincente t’a confié ses carnets, ses mémoires. Cet itinéraire qu’il a emprunté a tracé un chemin où chaque pas te ramenait à la vie. Vincente t’a permis de renaître par son souvenir.

À la manière de Schéhérazade, tu acceptes de revivre l’histoire de Vincente pour que sa mémoire ne se perde pas, pour que le verbe témoigne. Alors chaque soir, tu me contes son histoire, chaque nuit, tous les deux, on rêve. On rêve de l’Espagne déchirée de Franco, de l’Algérie où une guerre s’installait aussi afin de se libérer du colonialisme, de l’exode au Maroc pour certains, en Algérie pour d’autres… Tu me transportes, par la magie des phrases, des images, de la connaissance dans ce fortin où se sont joués des drames, à Sidi Ifni, à Port Étienne, dans le Sahara espagnol, les Canar-ies et j’y découvre l’amour, l’amour idéalisé, l’amour déchu. L’amour, rien que l’amour, moteur de ce tremblement hu-main.

La réécriture de ce roman t’a ramené à l’espoir. J’ai vu dans tes yeux cette flamme gourmande, ce besoin de créer, cette soif d’être vivant, d’être lu, d’Être simplement avec toute la beauté du monde dans tes mots, dans tes mains, dans ton âme. L’écriture tremplin.

Comme pour Sinbad le marin, cette île où tu as échoué au milieu du désespoir t’a redonné le goût de l’aventure. L’aventure au centre de la vie, au centre du cœur où battent les milles et unes passions, comme une mesure à ta portée. Entre

Par Marie-Pierre Labonté

« Mais l’instant fuit, et jamais les promesses ne sont tenues.

AU FAIT / printemps 2011 / 5

la fin et le début, cette brûlante déchirure qui voile l’avenir et le détachement d’un corps qui trahit. Ce corps devenu étranger, qui ne répond plus aux commandes du gouvernail.

Maître des mers en tout temps, la décision est prise. La traversée sera houleuse, les dunes sèches d’un désert seront conquises. Par vents et marées, ayant comme seul com-pagnon le sirocco qui donne soif, qui aveugle à l’occasion, tu veux posséder ces îles inexplorées où sont enfouies les richesses jalousement gardées par ce cyclope fou dévoreur de corps et d’âme.

Tranquillement, Schéhérazade renait, le temps fait son œuvre, l’histoire progresse. Le Sultan écoute, patiente. La vie est épargnée, du moins pour l’instant. Le souffle reprend, gonflant ce poumon fragile et balayant tout sur son passage. Comme une voile défiant l’horizon qui s’éloigne, le voyage reprend, la girouette se calme, tu peux enfin humer, l’air de rien, cette victoire sur la fin.

L’urgence de vivre, l’urgence de finir ce témoignage. À quoi sert cette course sinon à renaître ?

Et tu écriras :« Mais l’instant fuit, et jamais les promesses ne sont

tenues. Alors, à chaque détour de la vie, le désir d’éterniser

le moment initial se fait plus violent jusqu’à ce que la nostal-gie de l’impossible nous submerge enfin avant le renonce-ment final. Ici, toutes les conditions étaient réunies pour ne pas renoncer. »

Mais les songes, quelques fois, s’éteignent avec le cré-puscule. Le temps renonce à poursuivre sa course. Le jour ne chassera plus cette nuit noire où le froid fige à nouveau le regard vers la mer, vers l’horizon inatteignable. Le corps s’arrête aussi surpris par ce repos qui s’impose. Saint-Ex-upéry que tu admires a écrit les derniers mots que tu m’as dits :

« C’est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante. »

Et je suis rentrée. Remplie de ta douceur, de ta présence, je suis ici. Et tu m’habites. Et je vais témoigner de ton œuvre aussi longtemps qu’il me sera donné de le faire. Par ta gé-nérosité, par ta finalité, je revis.

Merci Yves.

Alors, à chaque détour de la vie, le désir d’éterniser le moment initial se fait plus violent jusqu’à ce que la nostalgie de l’impossible nous submerge enfin avant le renoncement final. »

6 / AU FAIT / printemps 2011

Yves La clarté de la rose

La première fois que j’ai pénétré dans une cathédrale, c’était à Notre-Dame de Paris. Dès le premier moment, j’ai été transporté par l’énergie des retombées d’ogive. Jamais de ma vie, je n’étais entré dans un édifice plus

vivant. J’avais l’impression que le sang coulait dans les colonnes, que j’étais dans un corps éminemment lumineux. Eh bien ! En me liant d’amitié avec Yves, j’ai eu cette même sensation. Cette douce lumière qui, tout à coup, verse sur vous son flot d’esprit.

Il suffisait de parler quelques instants avec lui pour enten-dre de belles choses. Yves était fin causeur. Fleurissait dans sa parole la clarté de la rose. Celle des cathédrales. Il dégageait une impression de bonnes manières lorsqu’on l’abordait simple-ment ; la sensation d’une sérénité. Plusieurs se sont contentés de l’aborder, et, sans doute, plusieurs d’entre eux sont restés sur le parvis. Pourtant, la porte qui donne sur la nef n’était jamais fermée.

Ont commencé alors de longues visites. Je visitais Yves, comme on visite une église. Un vaisseau. Le vaisseau de la con-naissance. Jusqu’alors, je m’étais surtout intéressé aux arts et aux lettres ; je connaissais peu les sciences. Je m’étais contenté des voussures. Voilà que les voûtes s’élevaient et j’en ressentais, en même temps qu’un bienfait, un doux vertige qui mène de la rose au choeur.

Dès lors, mon champ de vision devint plus étoilé. Il était question de mathématiques, de physique, de chimie, de préhis-toire. Je fréquentais un cerveau. Il s’appelait Yves. Et ce cerveau ressemblait à Notre-Dame de Paris. Avec lui, je déambulais le long des chapelles. L’une se nommait Leroi-Gourhan, l’autre An-dré Malraux, une troisième La Recherche. Les verrières étaient immenses, les voûtes des galaxies. L’expansion de l’univers, les photons, les bosons, les neutrinos qui nous traversent, comme la lumière de la Beauce irradie la Rose de Chartres. Puis des ogives pour nous ramener au choeur. Sur l’autel : l’atome. Je visitais cette cathédrale même quand ce n’était plus l’heure des vis-ites. Je retenais Yves ; il me parlait.

Notre amitié est née dans cette lumière de l’esprit. La cellule du bureau que nous part-agions, lui et moi, était devenue gothique.

De son intelligence, on pourrait dire qu’il avait la précision d’un Dürer et le lyrisme d’un Masaccio. Combien j’ai aimé échanger avec lui. Rarement un homme aura si bien appliqué dans la conversa-

tion l’art de se servir de la force de son interlocuteur pour mieux l’élever. Yves épousait la forme de l’autre. Par exemple, il était philosophe avec René, sensible avec Jacques, copain avec Alain, intellectuel avec Michel-Rémi, courtois avec Rolande, fraternel avec Manuel, compatriote avec Jean, poli avec Denis, lyrique avec Stéphane-Albert.

C’était l’ami qui me consolait dans mes moments de détresse, ou qui s’enflammait pendant mes envolées. Il m’a souvent com-paré à un albatros qui éprouve des difficultés au sol à cause de ses ailes trop longues. Mais quand je prenais mon envol avec lui, mon discours ne risquait jamais de se brûler les ailes. Dédale suivait Icare. Nous voyagions. Il n’y a pas d’astronautes qui aient fait autant de fois le tour du monde que nous. De Maniwaki nous passions à Alpha du Centaure, d’où nous gagnions Tizi-Ouzou ou Oran ou le désert ou le miel. Pas de sujets sur lesquels nous ne devisions, pas de drames que nous ne déconstruisions pour mieux mettre au jour les caprices de l’imaginaire. Toutes les formes de spectacle étaient au rendez-vous de nos esprits. Il possédait la science, et moi je voulais tout connaître. Pensez donc, j’avais tout près de moi mon Aristote et mon Abélard.

Yves m’a poussé à écrire. Je me souviendrai toujours de ses formules d’encouragement: « Publie, toutes activités cessantes, me disait-il, c’est l’aveu somptueux d’une tendresse torrentielle ! », ou encore : « Nihil Obstat » ; sans compter les maximes qu’il empruntait parfois à d’autres comme cette humaine pensée de Camus qu’il aimait tant, que nous pourrions tous autant que nous sommes, ici, aujourd’hui, accrocher à nos chaînes, et que je cite de mémoire : « La quête du sommet suffit à remplir de joie un coeur d’homme, aussi faut-il imaginer Sisyphe heureux. »

Yves a sculpté un portail dans ma mémoire catéchumène. S’y profile un Christ Pantocrator triomphant sur un monde de Touaregs et de pocailles ; Michel-Ange y retrouve sa mère dans une mandorle ; les travaux et les jours rythment les signes zodiacaux ; un trumeau consacre l’agneau mystique. Sur le linteau : les seins d’une nouvelle Ève céleste. C’est un héritage unique qu’il nous a laissé.

Il a maintenant terminé son enseignement ; il a fini son portail. Il abandonne le narthex et entre, en-fin, dans l’abbatiale. Tout au fond, à l’est, un déambula-

toire animé de chapiteaux aux neuf muses l’attend pour le conduire vers une lumière radieuse.

Adieu, bel ami !

Par Stéphane-Albert BoulaisChelsea, 23 octobre 2010Dans le cadre d’une cérémonie en son honneur

AU FAIT / printemps 2011 / 77 / AU FAIT / printemps 2011

Par Louis Majeau, À l’occasion d’un rassemblement d’amis et de proches, à la mémoire de notre ami bien aimé Yves Alcaidé, le samedi 23 octobre 2010

Cher Yves, tu nous manqueras...

Très cher Yves, notre pied-noir gatinois, québécois, canadien, maître en tout, tu auras marqué nos vies.Tu nous auras accompagnés pendant la plus grande partie de notre parcours jusqu’à maintenant. Pour

bon nombre d’entre nous, tu auras d’abord été « Monsieur Alcaidé », le chargé du cours de philosophie ou d’histoire de l’art, le « prof », celui qui allait nous enseigner, nous communi-quer les connaissances exigées par le programme. Un Français, manifestement « débarqué de France », vu son accent ultra poli et élégant, le mot parfaitement juste, la prononciation impec-cable. Son savoir imposant, sa manière sûre, son timbre de voix radiophonique, son allure gaillarde et robuste, l’investissent déjà d’une autorité qui porte à méprise sur son âge, malgré ses traits toujours porteurs de sa jeunesse chronologique.

« Monsieur Alcaidé » deviendra « Yves », celui qui se révé-lera à chacun, à sa façon. Le metteur en scène du théâtre du collège. Le collègue d’enseignement ou de travail. L’amoureux et l’amant d’élève séduite et consentante. Le complice spirituel, intellectuel ou artistique. L’ami de l’ami, du collègue, de l’élève, du conjoint, de l’ex. Le cousin, le frère, le fils, à Oran, à Grenoble, en Amérique. Le compagnon de la mère et père d’adoption. Le personnage unique, à l’origine de l’amitié qui finira par trouver ses assises dans la vie de chacun. Chacun découvrira l’Yves qui s’installera dans sa vie et y laissera une empreinte indélébile.

Toi, Yves, l’homme complexe, sensible, intelligent, raffiné. Toi l’érudit, homme de la Renaissance, de notre renaissance et de notre reconnaissance. Toi le curieux insatiable, gourmand de la connaissance, du monde, de ses mystères, de ses péri-péties. Toi l’avide lecteur, bibliophage gargantuesque à l’esprit universel, à la mémoire océanique. Toi le charmeur, le séduc-teur, le séduisant conducteur de la Triumph, la deux-places des amoureux des années 70. Toi le mélomane attentif et absorbé, étourdi de l’ivresse gouldienne et de la voix de Fleming. Toi le cinéphile, d’abord des Westerns exportés d’Amérique, puis des grands et des plus modestes qui ont jalonné l’histoire du grand écran, les Japonais, Bergman, Eisenstein et Woody Allen au cœur de ce panthéon. Toi le minutieux bâtisseur de bateaux et de cabanes, habile de tes mains comme de ton intelligence. Toi le conteur infatigable, dont la réserve de paroles à dire et d’histoires à raconter n’avait d’égal que le nombre d’étoiles dans l’espace galactique. Toi l’amateur de bons vins et de bonne chère, surtout en la compagnie des amis, complices et viveurs de cir-constance. Toi le poète, l’écrivain, l’auteur de nombreux textes, de Flocons errants, et d’un roman achevé, à terminer et à pub-lier. Toi l’intellectuel, le penseur, attaché aux idées, aux enjeux, aux principes, à la réflexion. Toi le professeur, le pédagogue, toujours disposé à transmettre ton immense savoir, à instru-ire, à expliquer admirablement sans ostentation. Toi l’homme réfléchi, posé, mesuré, mais affirmé. Toi, Yves, le rassembleur

d’amis extraordinaires au profil éclectique, qui t’auront aimé, soutenu et accompagné jusqu’à ton dernier jour.

Je disais « maître en tout », mais, bien sûr, nul n’est maître en tout. Tu n’auras pas su mater la vie au point qu’elle te laisse vivre en paix. La maladie que tu as si vaillamment combattue a bien fini par t’emporter. Les tourbillons et les soubresauts occasionnels dans tes affaires de cœur, en particulier les plus récents, ont failli avoir raison de toi. Le dernier deuil d’un fils ne t’a pas été épargné. Le rêve de publier un premier roman n’a pas pu se réaliser de ton vivant. Rien d’exceptionnel, toutefois, dans l’expérience de ces épreuves imparables ou de démarches laissées en plan dans une vie si accomplie.

Rien d’exceptionnel, non plus, dans la liste des failles, des tares sympathiques ou non, des défauts de tes qualités. Ceux et celles qui n’étaient pas dans ton cercle immédiat devaient s’armer de patience pour te joindre, ou rêver presque en vain que tu répondes au téléphone à la première tentative. Ton ver-be intarissable, surtout après un café bien corsé à la fin d’un souper entre amis, pouvait parfois mettre à l’épreuve les moins résistants, soucieux qu’ils étaient d’affronter une journée de travail le lendemain. Ton art et ton plaisir à conter dans l’infini détail les livres lus, les films vus, savaient délecter les lecteurs ou spectateurs par procuration, mais pouvaient parfois men-acer de ravir le plaisir de ceux qui avaient résolu de découvrir le livre ou le film par eux-mêmes. En y réfléchissant, on pour-rait sans doute allonger la liste des défauts bien humains qu’on pourrait te trouver, mais qu’on a tôt fait d’oublier devant les qualités exceptionnelles de ta personne...

À la fin de ton parcours, Yves le prof, le maître, le pédagogue par excellence, sans nécessairement avoir prémédité le geste, tu auras su nous donner une dernière leçon de combattivité, de volonté et d’instinct de survie. Malgré la condamnation sans appel qui t’interdisait tout espoir et l’injonction décrétée pour te dire « vous ne verrez pas 2010 », tu es littéralement ressus-cité des morts. Tu as su puiser l’énergie et les ressources éton-nantes pour repousser de près d’un an l’accomplissement du décret. Tu auras su nous inspirer la plus grande admiration et surtout la reconnaissance d’avoir prolongé ta présence inesti-mable auprès de nous. Mais la vie que tu aimais pourtant si fort t’a finalement déserté, à l’aube du lundi 13 septembre 2010, sans témoin, en geste de trahison dirait-on à première vue, à moins que ce soit par compassion, en voulant te soustraire au fardeau et à l’humiliation de la douleur et d’une rechute finale.

Très cher Yves, tu nous manques déjà si fort, tu nous man-queras encore, mais tu demeures en nous, étoile au scintille-ment d’éternité.

SYLVIE ROCHELEAUvioloniste

« Le vrai tombeau des morts c’est le cœur des vivants. » Jean Cocteau

Décédée le vendredi 24 octobre 2010, à l’âge de 54 ans.

PRIX D’EXCELLENCE – IVèmes JEUX DE LA FRANCOPHONIE (individu)

Régina Czapiewska (arts visuels – peinture)Née en Pologne et diplômée en architecture de l’Université

Gdansk, Régina Czapiewska a voyagé en Afrique du Nord et en Europe pour y explorer l’art et l’architecture contemporaine. En 1988, elle émigre au Canada et s’installe d’abord à Ottawa, puis, deux ans plus tard, emménage à Aylmer. Elle a exposé ses œu-vres partout à travers le monde, notamment en Pologne, au mu-sée d’Art Contemporain de la Corée du Sud, aux États-Unis et au Canada. En 1996, elle gagne le concours Loto-Québec pour l’intégration d’une œuvre d’art au Casino de Hull. En 2001, elle est invitée à la table ronde sur la sculpture contemporaine avec les artistes internationaux participant aux Jeux de la Francophonie. Parmi ses principales réalisations artistiques, Régina a exposé au Koto Cultural Center à Tokyo au Japon en 2009, à la Galerie Cal-ligrammes à Ottawa, en duo avec Deborah Arnold en 2008, puis à l’ambassade japonaise à Ottawa, en duo avec Tomoko Kodama pour célébrer 80 ans de relations diplomatiques nippo-cana-diennes en 2008.

Et les lauréats sont...PRIX D’EXCELLENCE GILLES-GAGNÉ - IVèmes JEUX DE LA FRANCOPHONIE (organisme)

Studio Premières Lignes (bande dessinée)Le Studio Premières Lignes (SPL) naît en 1999 à l’école multidisciplinaire de l’image (ÉMI) de l’Université

du Québec en Outaouais (UQO). Les artisans de SPL se consacrent à la bande dessinée d’auteur, se voulant scé-naristiquement introspective et posant une réflexion sur la condition humaine. Leur première édition, Le Scribe, paraît en avril 2000 et constitue un véritable laboratoire pour les auteurs. La collection Microcosme, quant à elle, se rapproche plus du récit graphique. L’œuvre littéraire agit ainsi à tire de point de départ auquel un autre

auteur en interprète les mots en images. Pre-mières Lignes a poursuivi son parcours avec les collections Carte blanche, 4X4, Souches et Cumulus, leur plus récente vitrine. SPL vise à nourrir et à accroître le lectorat par la décou-verte de produits diversifiés. Parmi leurs plus récentes réalisations, ils exposent à La Gallery Montréal, signent un contrat de distribution nationale avec Filosofia Distributions puis participent au Festival de la bande dessinée francophone du Québec et au Salon du livre de l’Outaouais.

Debouts : Jean-Daniel Boileau, Jean-Marc Pacelli, Marc Tessier, Michel Lévesque.

Assis : Marie-France Thibault, Christian Quesnel, Caroline Fréchette.

AU FAIT / printemps 2011 / 9

PRIX DE LA RELÈVE - CONFÉRENCE RÉGIONALE DES ÉLUS DE L’OUTAOUAIS

Éric Péladeau (auteur-illustrateur – bande dessinée) Depuis l’âge de sept ans qu’Éric Péladeau savait qu’il voulait faire de la

bande dessinée. En 2007, il publie son premier conte pour enfants, Colin, objectif ciel ! aux Éditions du Vermillon, livre qui aura pris près de dix ans à peaufiner. Son deuxième titre, créé dans le même moule, s’intitule Léo La-lune et les 5 sens, et se mérite le Prix littéraire Le Droit – catégorie jeunesse en 2008. Au même moment, Éric publie L’âge de l’innocence aux Éditions Z’Ailées, bande dessinée mettant en vedette trois petites filles d’âge présco-laire inspirées de ses nièces et de ses enfants. Il publie aussi régulièrement de l’humour pour adolescents dans la revue Safarir et des récits pour diverses publications jeunesse (Minimag, Le Samedi Magazine). Son but : faire rire, émouvoir et faire rêver le plus de gens possible.

PRIX PATRIMOINE – CÉGEP DE L’OUTAOUAIS

François Ledoux (patrimoine)François Ledoux s’occupe du développement culturel et patrimoni-

al de la MRC de la Vallée-de-la-Gatineau depuis plus de 30 ans. Asso-cié au Château Logue de Maniwaki depuis 1989, il a lutté avec beaucoup d’énergie pour la conservation du patrimoine bâti et du patrimoine im-matériel de la région. Le Centre d’interprétation du Château Logue est voué à l’interprétation de l’historique de la protection de la forêt contre le feu dont Maniwaki est l’un des maillons importants dans l’histoire du Québec. Parmi ses réalisations, il a entre autres amené au Centre d’interprétation une tour à feu qui fut entièrement restaurée. Il a aussi travaillé ardem-ment à la restauration du remorqueur Pythonga. Le Centre possède un lieu d’exposition permanente que François Ledoux a renouvelé, puis un espace pour des expositions temporaires.

PRIX VILLE DE GATINEAU - CONTRIBUTION AU DÉVELOPPEMENT CULTUREL

Estelle Desfossés (littérature) : Originaire de Lachute et résidente de l’Outaouais depuis

1977, Estelle Desfossés est une femme pour qui l’engagement et l’implication dans son milieu se situent au plan culturel, plus par-ticulièrement dans le domaine des lettres et des événements cul-turels d’envergure. Elle a participé, à titre de bénévole, à vingt-sept éditions du Salon du livre de l’Outaouais ; elle est membre du con-seil d’administration de la Corporation du Salon des Régions du livre ; elle est secrétaire-trésorière et a été présidente en 2007-2008 du conseil d’administration du prix littéraire Jacques-Poirier-Out-aouais ; elle est membre citoyenne de la Commission des arts, de la culture, des lettres et du patrimoine de la Ville de Gatineau depuis quatre ans ; elle a été responsable de la délégation de l’Outaouais à la Foire du livre de Bruxelles en 2007 ; elle a été membre représen-tant la culture au comité de mise en candidature de la Ville de Gatineau pour l’obtention des Jeux du Québec à l’été 2010 et elle est présentement membre représentant la culture au conseil d’administration de la 45e Finale des Jeux du Québec 2010 de Gatineau.

10 / AU FAIT / printemps 2011

AU FAIT / printemps 2011 / 11

PRIX À LA CRÉATION ARTISTIQUE POUR LA RÉGION DE L’OUTAOUAIS DU CONSEIL DES ARTS ET DES LETTRES DU QUÉBEC

André Duhaime (littérature)En lisant Les clochards célestes de Jack Kerouak, André Duhaime découvre

le haïku à la fin des années 1970. Il publie plusieurs recueils individuels explo-rant les différents types de poésie japonaise. Puis, ses poèmes sont ensuite pub-liés dans des revues de création littéraire, des sites Web ainsi que des manuels scolaires. Son désir de fraternité poétique l’a amené vers une grande implica-tion comme anthologiste en dirigeant la publication de plusieurs anthologies et recueils collectifs thématiques. Ses articles sont publiés dans des revues péda-gogiques, entre autres : Québec français, La Revue de l’A.Q.E.F.L.S puis Le journal de l’immersion. André Duhaime s’est aussi consacré à l’histoire de la poésie. Il rédige un premier volume historique du haïku publié dans la revue Gong (France, 2004) puis il partage le résultat de ses recherches lors d’un colloque sur Jean-Aubert à l’Université Laval en 2004. En 2008, il prononce le discours inaugural du congrès de l’Association des haïkistes français et francophones à Montréal.

PRIX RÉGIONS - LES CLD DE L’OUTAOUAIS

Marjolaine Beauchamp (slam, poésie, performance poétique, écriture)Originaire de Buckingham, Marjolaine Beauchamp est à la fois slameuse, poète et artiste de la performance scé-

nique et du conte. Elle produit des spectacles orientés vers l’alliage entre créateurs issus de divers milieux de création et joint à ceux-ci la performance poétique. Elle signe quelques conceptions d’éclairage et de mise en scène ainsi qu’un

spectacle avec son projet musical, vidéo et poétique Projet Diesel. En automne 2010, elle publie un recueil de poésie : Aux Plex-us, aux Éditions de l’Écrou de Montréal. Marjolaine débute son au sein de la Ligue de slam de l’Outaouais. En 2009, elle rem-porte le Grand Slam National de Poésie. De fil en aiguille, et forte de son talent, Mar-jolaine est amenée à représenter le Québec en France lors de la Coupe du monde de slam poésie, en juin 2010, dont elle est res-sortie vice-championne du monde, toutes langues confondues. La même année, elle conçoit un texte et offre sa performance en studio pour l’Office National du Film puis elle crée un autre œuvre pour le Salon du Livre de l’Outaouais.

PRIX ARTS DE LA SCÈNE – L’AVANT-PREMIÈRE

Théâtre Dérives Urbaines (théâtre) :Fondé en 1982, le Théâtre Dérives Urbaines a pour but de créer et

de diffuser des œuvres théâtrales originales (inédites) sur le territoire de la Ville de Gatineau, dans la région de l’Outaouais et ailleurs en tournée. Il veut aussi donner la parole aux artistes qui ont des affinités avec ses orientations artistiques. Au cours de ses années d’existence, le Théâtre Dérives Urbaines a su concilier une démarche artistique origi-nale (théâtre de création) et une production d’interventions théâtrales destinées à répondre à des objectifs spécifiques (théâtre de commande). Il a acquis une vaste expérience dans plusieurs types de productions

théâtrales : interactif, appartement, social, poétique, absurde, éclaté, etc. Nous retrouvons, parmi leurs productions les plus récentes : Gino de Luc Moquin, Portage dans le temps, La Littératie en trois temps d’André Rousseau, et Marie la nuit de Pierre Drolet.

PRIX LOISIR CULTUREL – LOISIR SPORT OUTAOUAIS

Cégep de l’Outaouais (secteur culturel Cégep en spectacle, les Fous de la rampe en théâtre et les Crinqués de l’improvisation)Le secteur culturel des activités étudiantes du Cégep de l’Outaouais

regroupe depuis plusieurs années près de 200 étudiants s’impliquant dans le théâtre, les clubs d’improvisation et Cégep en spectacle. Cégep en spectacle est un événement annuel reconnu et apprécié du public depuis près de 25 ans. En 2009, près de 37 numéros ont été audition-nés (soit 65 étudiants) et dix d’entre eux ont été retenus pour la finale locale. Près de 900 spectateurs ont assisté aux deux représentations. La troupe de théâtre Les fous de la rampe existe depuis 10 ans et re-groupe, à chaque année, entre 20 et 40 comédiens-étudiants. Suite aux auditions, 2 à 4 ateliers de formation sont organisés par les enseignants impliqués au sein de la troupe. Pour l’année 2009-2010, quatre pièces de théâtre ont été présentées : Le Psychomaton, Hôtel des deux mondes, Cabaret Neiges Noires et Jeux de massacre. Les Crinqués de l’improvisation suivent 13 ateliers de formation et présentent 25 matchs durant l’année, sans compter les tournois à l’externe auxquels ils participent.

PRIX DU JURY – TÉLÉ-QUÉBEC

Jean René : Groupe Mozaïk humaine (art urbain et événement interactif)Que ce soit par le son, l’image, la vidéo ou la photo, l’imaginaire de

Jean René nous surprend à coup sûr. Les différentes œuvres de l’artiste té-moignent d’un esprit avide ou se marient art, nouvelles technologies et in-novations. La sensualité et le corps humain sont ses sources d’inspiration. Le projet Mozaïk humaine, fondé en 2003, a pour objectif d’embellir les espaces urbains et de faire naître une collaboration entre collectifs d’artistes et groupes d’activités artistiques communautaires. L’idée derrière tout cela est la création d’œuvres d’art publiques et de murales à grande échelle. Parmi leurs projets, ceux-ci : Mozaïk H2O, Mozaïk Civilisations, puis Mo-zaïk Courbes, portant sur le thème des courbes féminines et de la beauté naturelle des rondeurs chez les femmes. Les créations de Jean René ont notamment été présentées au Musée canadien des civilisations et à la Mai-son de la culture de Gatineau.

12 / AU FAIT / printemps 2011

AU FAIT / printemps 2011 / 13

PRIX RECONNAISSANCE DE LA FALCO

8 Femmes 8 mars (8F8M)8F8M est un groupe originaire de l’Outaouais qui présente à chaque année un spectacle concept lors des activités

reliées à la journée internationale des femmes. Leur humour à la fois subtil et mordant nous amène à réfléchir. Préoccupées par la presqu’inexistante place des

femmes au sein de la vie politique et des rôles décisionnels, la banalisation de la violence et du sexe, l’écart entre les très riches et les très pauvres, la pollution, la remontée de la droite, les filles de 8F8M chantent haut et fort leur ras le bol et leur désir de remettre les pendules à l’heure.

Leurs chansons sont autant de prises de parole, de prises de position, de prises de pouvoir et de prises de becs. Au départ 8F8M est un trio composé de Louise Poirier, grande chamane du projet 8 femmes 8 mars et deux fidèles sorcières Claire Duguay et Andrée Poirier. Chaque année, elles s’entourent d’artistes au gré des rencontres et des sujets abordés.

Avec des thèmes accrocheurs et toujours de manière sensible et sensée, des artistes de disciplines et d’origines dif-férentes se rallient sur la scène afin de transmettre par la chanson, la musique, la poésie, le conte, le slam, la danse et l’humour un message de respect, de paix et d’égalité. De la première édition de 8F8M en 1996 jusqu’à la quatorzième, c’est plus d’une cinquantaine d’artistes de la scène locale qui ont collaboré à mettre en valeur la réalité des femmes dans leur quotidien, leur travail, leurs luttes, leurs amours, leurs ambitions, leurs rêves, leurs peines et leurs joies ; des artistes qui ont aidé à dénouer des tabous et des préjugés ; des artistes qui ont contribué à améliorer le sort de nombreuses femmes en Outaouais par le biais de leur talent et de leur générosité.

8F8M est un organisme à but non lucratif qui travaille dans sa communauté en tant qu’artiste, à l’amélioration de la qualité de vie des femmes et des enfants qui vivent des situations pénibles et intolérables.

14 / AU FAIT / printemps 2011

PRIX HOMMAGE – VILLE DE GATINEAU

Louise Mercier Professeur et directrice des études de premier cycle en art à l’École multidisciplinaire de l’image de l’Université du

Québec en Outaouais (ÉMI) et artiste engagée dans son milieu, Louise Mercier a exercé une influence considérable sur le développement culturel de la Ville de Gatineau et de toute la région de l’Outaouais.

Professeure depuis plus de 28 ans à l’Université du Québec en Outaouais (UQO), elle a formé toute une génération d’artistes, de graphistes et d’amoureux des arts qui ont, à leur tour, enrichi le milieu culturel d’ici. Dès 1998, elle éla-bore et implante le programme de Baccalauréat en arts et design de l’UQO, devenu depuis l’École multidisciplinaire de l’Image. Au fils des ans, ce programme est devenu l’une des signatures les plus prestigieuses de l’Université et des étudiants de toutes les régions du Québec viennent s’y former.

S’ajoute à cette feuille de route déjà bien remplie un engagement personnel pour le développement des arts dans la région. Louise a notamment été membre de nombreux conseils d’administration dont ceux du Centre d’exposition l’Imagier, des Éditions Vents d’Ouest ; sans compter sa présidence au Conseil régional de la culture de l’Outaouais et sa participation aux travaux de la Commission sur les arts et la culture de la Ville de Hull-Gatineau pendant plus de 7 ans.

Artiste, elle a présenté ses œuvres de nombreuses fois, tout en collaborant étroitement avec le ministère de la Cul-ture, des Communications et de la Condition féminine du Québec pour l’octroi de bourses et de projets d’intégration d’œuvre d’art en architecture dans la région de l’Outaouais.

AU FAIT / printemps 2011 / 15

Partenaires et commanditairesLa Fondation pour les arts, les lettres et la culture en Outaouais souhaite remercier

ses partenaires et commanditaires pour la Soirée des Culturiades 2009 :Jean-H. Guilmette

16 / AU FAIT / printemps 2011

Un rapide survol des principaux avantages dont bénéficient nos membres explique en partie le succès de notre organisme qui prend à cœur les intérêts culturels, professionnels, économiques et politiques des artistes en Outaouais.

Pourquoi devenir membre■ Pour contribuer à la dynamique culturelle et au développement de la culture en Outaouais ;■ Pour faire partie d’un réseau régional et national ;■ Pour intervenir dans un lieu d’échange audacieux et de réseautage ;■ Pour profiter de nos services-conseils : lancer ou gérer sa carrière artistique, bien cibler les appels de dossiers, compléter les demandes de soutien financier, etc.■ Pour défendre les intérêts artistiques, culturels et professionnels des artistes en Outaouais ;■ Pour accroître votre visibilité auprès des médias, du grand public et de vos pairs dans le milieu culturel régional ;■ Pour appartenir à un regroupement de membres dynamiques ;■ Pour alimenter un service spécialisé d’information (calendrier d’événements, bulletin électronique MICRO, etc.) ;■ Pour recevoir la liste des appels de dossiers en arts provenant du Québec, du Canada et d’ailleurs ;■ Pour avoir accès à l’information et au soutien pour vos projets artistiques ; et■ Pour bénéficier de tarifs préférentiels exclusifs pour les membres.

Services gratuits pour les membresLe CRCO aide ses membres :■ à lancer ou gérer leur carrière artistique ;■ à faire des demandes de soutien financier ;■ à monter des demandes de subventions ;■ à répondre aux appels de dossiers ; et■ à développer leurs compétences artistiques et professionnelles par la formation continue.

Services à tarif réduit pour les membresLe CRCO aide ses membres :■ à créer des plans de communication ;■ à entretenir des relations publiques ;■ à organiser des conférences de presse ; ■ à diffuser des communiqués ;■ De plus, le CRCO donne accès à des équipements et services de bureau tel qu’une timbreuse, un photocopieur, un télécopieur, un ordinateur, l’Internet ; et■ Le CRCO est un service d’information qui vous transmet des nouvelles provenant des associations sectorielles ou professionnelles dans le secteur d’activités des membres.

Autres avantages offerts aux membresLe CRCO vous :■ offre une vitrine personnalisées sur le site Internet www.crco.org ;■ donne de la visibilité dans son bulletin électronique le MICRO ;■ permet d’utiliser son Intranet sur le site www.crco.org ;■ invite à consulter ses banques de données ; ■ ouvre les portes de son Centre de documentation ;■ offre un abonnement annuel au magazine culturel Au Fait ;■ fait parvenir l’infolettre le MICRO ;■ envoie une invitation personnalisée aux Gala des Culturiades ; et■ offre un service de formation continue pour développer vos compétences artistiques et professionnelles.

Le CRCO, un ambassadeur de notre culture !

AU FAIT / printemps 2011 / 17

18 / AU FAIT / printemps 2011

No de convention40811557

de la Poste-publications

432boul. Alexandre-Taché

Gatineau / QuébecJ9A 1M7

Téléphone : 819-595-2601Télécopieur : 819-595-9088

Courriel : [email protected] web : www.crco.org

Le CRCO

Le CRCO

est un organisme à but non lucratifdont la mission est de conseiller, concerter, consulter et représenter le milieu des artset de la culture de l’Outaouaisafin d’assurer un développementdynamique sur l’ensembledu territoire.

Pourquoi devenir membre?• Pour connaître le milieu et vous faire connaître de lui.• Pour augmenter votre pouvoir de représentation.• Pour obtenir du soutien et de l’information.• Pour jouer un rôle dans la vie culturelle de votre région.

Le coût est de 30 $ pour un individuet 75 $ pour un organisme.Inscrivez-vous ou renouvelez votre adhésion dès aujourd’hui.Appelez au 819-595-2601.

est soutenu par le ministère de la Culture,des Communicationset de la Condition fémininedu Québec.