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UFR STAPS Nantes Athlétisme Athlétisme Analyse des épreuves Support de cours UFR STAPS Nantes Stéphane Morin Stéphane Morin 1/54

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Athlétisme

Analyse des épreuves

Support de cours

UFR STAPS Nantes

Stéphane Morin

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SOMMAIRE

- L’activité athlétique Page 3 - Les courses courtes Page 5 - Les courses longues Page 15 - Les courses d'obstacles Page 19 - Les courses de relais Page 23 - Le saut en longueur Page 26 - Le triple saut Page 30 - Le saut en hauteur Page 34 - Le saut à la perche Page 38 - Le lancer de javelot Page 42 - Le lancer de poids Page 46 - Le lancer de disque Page 50 - Bibliographie Page 54

Cadre d’analyse des activités athlétiques - Définition : logique de l’activité - Problèmes fondamentaux : contraintes et exigences - Comportements observés - Règles sociales et culturelles minimales - Connaissances techniques essentielles - Relations à construire

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L’ACTIVITE ATHLETIQUE

Qu'est ce qui mobilise à produire des performances ?

Les différents aspects de la pratique athlétique sont fédérés par le sens que le pratiquant donne à sa propre activité d'athlète.

Une intention Une contradiction Une exigence

Éprouver ses ressources et ses limites

"aller du possible au confins de l'impossible"

"élargir l'espace, raccour-cir le temps, avoir prise

sur eux" A. Blondin

Concilier vitesse et préci-sion, vitesse et anticipa-

tion

"l'intensité d'effectuation nécessaire à la réussite de l'action et le contrôle in-

dispensable de son dérou-lement"

R. Dellemmes

Produire une performance la plus grande et la moins aléatoire dans un environ-nement physique et social présentant une certaine

permanence

S'ancrer dans la signification profonde de l'activité c'est :

- confronter le système locomoteur à la pesanteur. Cette confrontation exige :

- de moduler des efforts à des intensités de réalisation de plus en plus élevées

- prendre le risque de perdre ou de conserver le contrôle de ce que l'on fait, de ce que font les autres

Ces résolutions donnent lieu à des stratégies très diverses. On peut déterminer un certain nombre de conduites athlétiques :

- conduites de modulation d'effort - conduites de confrontation avec soi même, avec les autres - conduites d'auto-évaluation, avant, pendant et après l'action

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Les éléments déterminant les choix de pratiques sont, par exemple, en course de durée :

Courir …

Pendant un temps que l'on se donne ou une dis-tance que l'on se fixe (pour durer)

Pour diminuer le temps sur une distance fixe ou augmenter la distance dans un temps donné

Pour battre un adversaire sur une distance ou un

temps donné

Jogging

Record de l'heure

1000 mètres au bac

Championnats

Jeux Olympiques Rencontres par équipes

« EPREUVE »

On pénètre dans un mi-lieu fermé et difficile. On

en ressort régénéré

« PERFORMANCE »

La poursuite et la sacri-fice. Le risque mortel af-

fronté délibérément

« COMPETITION »

La sortie de l'enfer. Ex-

ploit, fête et spectacle. Un champ clos qui devient le

centre du monde

Il faut différencier les choix tactiques pour réguler sa course en

Maintenant un rythme de course en deçà des capa-cités du moment pour te-

nir

Maintenant un rythme de course à la limite des ca-pacités du moment pour raccourcir le temps ou al-

longer la distance

Imposant un rythme de course pour mettre l'ad-versaire en situation d'in-

compatibilité entre ses possibilités du moment et

le rythme de course

« ENJEU »

« DEFI »

« DUEL »

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LES COURSES COURTES

« La longueur du pas dépend de la pose du pied à terre. Le pas est très allongé si on pose le pied par le talon, mais il y a des in-convénients sérieux à procéder de cette fa-çon. Le choc au moment du posé du pied est très considérable, et comme la jambe n’est active que quand elle a dépassé la verticale, pendant toute la phase de dérou-lement qui précède cette position, la jambe en avant ne fait que ralentir la vitesse de progression, en effectuant un travail résis-tant nuisible. »

Les sports athlétiques. Mazzuchieli

Définition : logique de l’activité

Il s'agit de projeter le corps pour parcourir un espace dans le temps le plus court possible. L'activité courses courtes consiste à utiliser la foulée de course pour réaliser la meilleure performance possible en ligne droite ou en ligne droite et en virage dans un espace délimité en confrontation indirecte (pas d'intervention sur la trajectoire de l'autre) et simultanée.

Problèmes fondamentaux : contraintes et exigences

Trois dimensions indissociables sont à prendre en compte en courses courtes : • le départ (réagir vite à un signal, se mettre en action) • l'organisation des postures favorisant la propulsion

(rapport amplitude fréquence des foulées) • la distance de la course

Le problème fondamental naît donc du paradoxe qui veut que pour produire une

performance toujours plus importante il faut augmenter l’amplitude des foulées mais qu'une longueur trop importante diminue la fréquence de ces mêmes foulées. Subor-donnée à la position de départ la performance naîtra du meilleur compromis entre amplitude et fréquence. Compromis corrélé au facteur temps.

Comportements observés Stratégie du débutant : Le débutant est essentiellement centré sur le résultat immédiat. Il cherche à gagner. Sa place est bien plus importante que son temps de course. Le débutant ren-tre dans l'activité "course courte" par la compétition et non par la performance: il se

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repère par rapport aux autres avant de construire ses propres repères par rapport à la course. Le débutant appréhende l'espace bien avant de construire le rapport es-pace-temps. (Pose du pied sur la ligne comme signal de fin de course). Dans les star-ting-blocks il se redresse verticalement puis court. La meilleure performance est ré-alisée départ debout. Stratégie de l'expert : L'expert est d'abord centré sur la performance. Le redressement progressif du grand axe du corps lui permet une production optimale de vitesse, une meilleure ges-tion du rapport amplitude/fréquence. Toute variation de l'équilibre du corps est nuisi-ble à ce rapport. L'expert sait que la meilleure performance sur une distance ou un temps donné sera réalisée grâce à une course régulière, départ en starting-blocks.

Règles sociales et culturelles minimales : • Au commandement "A vos marques" correspond l'installation effective derrière la

ligne de départ. Une position quadrupédique, avec un genou posé au sol est re-quise, les deux pieds devant être en contact avec le sol.

• A chaque commandement l'immobilité parfaite est requise pour que le comman-dement suivant soit donné.

• Au commandement "Prêt" une position quadrupédique en appui sur les deux mains et les deux pieds est obligatoire.

• Le signal de départ est un signal bref, sonore pour les coureurs, visuel pour les éventuels chronométreurs

• Le classement est déterminé par les juges selon l'ordre de passage du buste des participants

• Le chronométrage est indépendant du classement, le temps est enregistré au cen-tième de seconde près.

• Un seul faux départ est autorisé par course. Ensuite tout faux départ entraîne la disqualification du coureur.

Connaissances techniques essentielles : Le départ : • départ debout : ne pas se trouver à l'ample (pied gauche, main gauche devant). • départ starting-blocks :

- le bloc avant doit se trouver à environ deux pieds de la ligne de départ. - le bloc arrière doit se trouver à environ trois pieds ½ de la ligne de départ. - à la position "A vos marques !" les épaules se trouvent au dessus des mains. - à la position "Prêt !" le bassin s'élève légèrement au dessus des épaules et la jambe avant doit avoir une angulation d'au moins 90°. - au signal de départ il ne s'agit pas de pousser le plus fort sur les blocs mais d'enlever ses pieds le plus vite possible.

• les premières foulées doivent avoir des temps d'appuis "longs".

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• un genou qui monte trop haut induit une impulsion à dominante verticale. • lorsque l'on se rapproche de la ligne d'arrivée il faut veiller à ne pas diminuer

l'amplitude des foulées.

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La foulée : conception traditionnelle : (« La course d’endurance », G. Gacon) La foulée se décompose en quatre phases dont une concerne la suspension et les trois autres l'appui. L'appui se décompose en : - une phase d'amortissement - une phase de soutien - une phase d'impulsion Le schéma ci-dessous d'après un kinogramme de Juantorena montre la suc-cession de ces quatre phases

D'après l'analyse traditionnelle, la phase d'amortissement apparaît comme négative, donc lorsqu'il s'agit d'améliorer la foulée, la consigne technique est la dimi-nution de celle-ci au profit de la phase d'impulsion. Nous ne partageons cette orienta-tion que dans certaines limites, et nous montrerons dans le paragraphe suivant le rôle important que joue cet amortissement.

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La foulée : conception fonctionnelle : Afin de mettre en évidence les relations qui lient les facteurs à la réalisation de la foulée, nous envisagerons plusieurs exemples de simulations du fonctionnement selon A. PIRON. - Généralités sur l'impulsion : L'impulsion suppose une prise d'énergie (donc de vitesse) et un train porteur (le ou les membres inférieurs) apte à recevoir et restituer celle-ci à l'ensemble du corps. L'énergie peut être illustrée par un boulet lancé à plus ou moins grande vitesse et le train porteur à un ressort.

En ce qui concerne le placement du ressort par rapport à la verticale, deux cas sont envisageable : 1 - ressort vertical pour simuler le cas de la diminution de l'amortissement

Le boulet glisse sur la planchette et ne trouve pas d'appui pour conserver sa tra-jectoire rectiligne et de ce fait, est contraint à une trajectoire descendante.

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2 - le ressort est légèrement oblique, correspondant à une phase d'amortissement ef-fective.

Le boulet rencontrant la planchette, com-prime le ressort tout en le faisant pivoter autour de son extrémité inférieure et avan-cer

Après sa compression maximale le ressort se détend en renvoyant le boulet vers l'avant et plus ou moins vers le haut. Cette semi-rigidité du ressort peut s'illustrer par une rampe de lancement, sorte de tremplin qui détermine la trajectoire du boulet.

Le ressort ne peut déformer correctement la trajectoire du boulet que si sa force est en rapport avec la tension provoquée. Autrement dit le renvoi et l'amortissement sont liés fonctionnellement et la caractéristique principal de la méthode fonctionnelle est justement de ne pas chercher à les étudier séparément. - Les mécanismes de la foulée : rôles des membres libres lors de l'appui.

Lorsque la jambe d'appui pivote autour du pied au sol, il se crée une certaine quantité de mouvement de rotation avant qui doit être compensée pour que le corps garde son équilibre et c'est précisément le rôle de la jambe libre. En effet, selon B.J. HOPPER, la surface balayée par la jambe d'appui est égale à celle balayée par la jambe libre .

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Autrement dit, l'amplitude de la montée du genou libre est liée à la grandeur du secteur balayé par la jambe d'appui. En course il est d'autant plus grand que la vitesse est élevée.

Donc sur le plan technique demander une montée de genoux artificielle au-delà de la simple compensation fonctionnelle aura pour conséquence inévitable la rupture du bon équilibre de la foulée. Au cours de la première partie de l'appui (amortissement) les membres libres "chargent" la jambe d'appui, c'est à dire augmente sa tension (le maximum de celle-ci étant atteint au croisement des deux jambes), puis allègent la jambe d'appui dans la dernière partie, facilitant ainsi la propulsion vers l'avant.

Les bras et les épaules sont aussi des membres libres et participent à la charge et à l'allégement en fin d'impulsion, leurs rôles sont d'autant plus grands que les tensions sont élevées (lancer et sauts). - La poulaine : le cycle de jambe Si l'on trace la trajectoire du pied autour de la hanche, la hanche étant fixe et la pointe du pied servant de traceur on obtient la poulaine. Cette forme est un excel-

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lent indicateur de la technique de course. Sa trajectoire dépend de l'enchaînement de plusieurs segments et de la mobilisation de plusieurs articulations (hanches, genoux, chevilles). La poulaine est représentative du cycle complet d'un pied.

- Le cycle de jambe antérieur Dans le cycle antérieur la partie située en ar-rière de l’aplomb du bassin (en blanc) est beaucoup moins importante que pour le cycle de jambe postérieur. La prise de contact du pied avec le sol se si-tue en plante de pied et en avant de l’aplomb du bassin. La jambe d’impulsion quitte le sol par la pointe de pied avec un angle axe de cheville-axe de coxo-fémorale avec le sol proche de la verticale. Dans la phase ou la jambe quitte le sol depuis la pointe du pied jusqu’à l’horizontale, la cuisse s’engage vers l’avant.

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- Le cycle de jambe postérieur Dans le cycle postérieur la partie située en arrière de l’aplomb du bassin est beaucoup plus importante pour un cycle postérieur que pour un cycle antérieur. La prise de contact s’effectue en talon, seg-ment inférieur présentant déjà une flexion jambe-cuisse, bassin en rétroversion.

- Mouvement de la jambe libre

Cycle avant Cycle arrière

- De la vitesse à la course de durée : comparaison des foulées La nature de la spécialité pratiquée et les capacités physiques de l'athlète vont jouer un rôle déterminant qui se traduira par un "style de course" individuel. Le tableau qui suit donne quelques exemples de la spécificité des foulées en fonction de la spécialité pratiquée.

Course Angle (°) Vitesse (m/s)

Longueur(m) Hauteur (cm) Temps (sec) Fréquence

Vitesse court 7 10 2,4 7,3 0,24 4,1

Vitesse long 7 10 2,13 5,5 0,22 4,54

Demi-fond 15 6 2 14 0,33 < 3

Footing 15 3,1 3 1 6 0,44 < 3

Caractéristiques de la foulée en fonction de la spécialité athlétique (Hubiche, Pradet)

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Relations à construire : Dans un premier temps il faut répondre aux questions Pourquoi utiliser des starting-blocks ? Est ce réellement plus efficace qu'un départ debout ? Il s'agira de faire émerger la meilleure position de départ par la mise en évidence des incidences des différents placements segmentaires sur la performance. L'utilisation de différentes positions de départ, des starting-blocks permettent de hiérarchiser l'efficacité de celles-ci. Dans un deuxième temps il faut répondre aux questions Comment dois-je courir dans au début de la course ? Comment dois-je courir dans pendant la course ? Comment dois-je courir dans a la fin de la course ? Il faut mettre en évidence les conséquences des variations d'amplitude sur la production et la conservation de vi-tesse par l'utilisation de parcours en terrain varié, de parcours lattés,... L'aménagement du milieu devra alors permettre :

une matérialisation des amplitudes, des fréquences des foulées une aide à la différenciation des conséquences du départ sur la vitesse. une aide au repérage des vitesses. au débutant de se confronter à l'incertitude et à l'adversité.

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LES COURSES LONGUES

« … le travail des muscles doit être subor-donné à celui que peuvent faire les pou-mons ; il faut régler le rythme des respira-tions et des expirations sur le rythme même de l’allure. Ce travail consiste à exécuter volontairement de grandes inspirations len-tes en une ou plusieurs fois, suivant la ca-dence de la course : on évite ainsi les trou-bles de la circulation pulmonaire, qui sont la véritable cause de l’essoufflement, et l’on arrive bientôt à un régime régulier qui peut se continuer longtemps. »

Définition : logique de l’activité Il s'agit de projeter le corps pour parcourir un espace dans le temps le plus court possible ou parcourir un espace le plus grand possible en un temps déterminé. L'activité course longue consiste à utiliser la foulée de course pour obtenir la meil-leure place ou réaliser la meilleure performance sur une distance ou une durée longue dans un espace délimité , formalisé ou non , plat ou non en confrontation directe et simultanée.

Problèmes fondamentaux : contraintes et exigences Trois dimensions indissociables sont à prendre en compte en course longue :

• la distance et/ou le temps de course • l'intensité de réalisation • la manière de courir (technique, tactique)

Le problème fondamental naît donc du paradoxe qui veut que pour produire

une performance toujours plus importante il faut courir vite (grande intensité) mais qu'une intensité trop importante réduit le temps de course.

Relations à construire : Stratégie du débutant : Le débutant est essentiellement centré sur le résultat immédiat. Il cherche à gagner. Sa place est bien plus importante que son temps de course. Le débutant ren-tre dans l'activité "course longue" par la compétition et non par la performance: il se repère par rapport aux autres avant de construire ses propres repères par rapport à la course. Le débutant appréhende l'espace bien avant de construire le rapport es-

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pace-temps. Le débutant débute sa course trop vite et rencontre beaucoup de diffi-culté à maintenir son allure, voire à franchir la ligne d'arrivée. Stratégie de l'enseignant : L'expert est d'abord centré sur la performance. Il sait que la consommation d'oxygène sur une course longue est proportionnelle au carré de la vitesse de course, donc que toute variation de vitesse est très coûteuse en énergie. L'expert sait que la meilleure performance sur une distance ou un temps long donné sera réalisée grâce à une course régulière, à une intensité optimale, en veillant à avoir une locomotion la plus économique possible.

Règles sociales et culturelles minimales : • Au commandement "A vos marques" correspond l'installation effective derrière la

ligne de départ. Les deux pieds devant être derrière la ligne de départ. • Au commandement "A vos marques" l'immobilité parfaite est requise pour que le

départ soit donné. • Le signal de départ est un signal bref, sonore pour les coureurs, visuel pour les

éventuels chronométreurs • Le classement est déterminé par les juges selon l'ordre de passage du buste des

participants • Le chronométrage est indépendant du classement, le temps est enregistré au cen-

tième de seconde près. • Les athlètes ne courent pas en couloir mais en peloton.

Connaissances techniques essentielles : - La foulée :

Contrairement aux coureurs sur distances courtes les coureurs de demi-fond et de fond voient la reprise au sol davantage s'effectuer par le talon.

Ne recherchant pas la vitesse de déplacement maximale (impossibilité de tenir sur une distance prolongée), le coureur de courses longues adopte une attitude éner-gétique ment plus économique : son talon monte moins haut que celui d'un coureur sur distances courtes.

La durée de l'appui et de la suspension sont plus longues ce qui permet de mieux gérer la vitesse et d'augmenter le temps de récupération entre deux appuis.

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- La gestion de l'allure de course :

La véritable spécificité technique des courses longues apparaît plutôt au niveau de la gestion de la course. En effet l'adoption d'une allure de course régulière semble être un élément indispensable à l'utilisation la plus rationnelle des ressources de l'athlète. Cette adoption suppose une bonne connaissance des vitesses de déplace-ment et des rapports entre la durée et l'intensité de l'effort. - La course en peloton :

Le coureur n'est pas "protégé" dans un couloir et doit s'adapter à la motricité des autres concurrents. Les changements d'allure sont plus fréquents, la perception de sa propre allure moins aisée. Le bon coureur est celui qui sait s'adapter au mieux à tous ces aléas et garder la meilleure conscience de ses possibilités comme de ses limites, tout en étant capable de prendre à sa charge la tactique de course qui s'im-pose.

Relations à construire : Dans un premier temps il s'agira de faire émerger la régularité de la course et d'optimiser peu à peu son intensité, ce qui apparaît comme la meilleure démarche de la performance. Dans un deuxième temps le débutant qui maîtrise son potentiel en course peut alors retourner à la compétition. L'aménagement du milieu devra alors permettre :

- une matérialisation des espaces à parcourir et/ou du temps (objectiva-tion du résultat), - une aide à la différenciation des vitesses - une aide à la différenciation des conséquences de la modulation d'effort sur la performance - au débutant de se confronter à l'incertitude et à l'adversité ,

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LES COURSES D'OBSTACLES

« Si l’athlète est suffisamment « fendu », il sera bientôt capable de faire les fameux trois pas entre chaque haie : son entraîne-ment sera tout de suite singulièrement sim-plifié, et deviendra alors facile. Il n’aura plus alors qu’à perfectionner son saut, en s’efforçant de raser la haie le plus possi-ble »

Définition : logique de l’activité

Il s'agit de projeter le corps pour parcourir un espace dans le temps le plus court possible . L'activité courses d'obstacles consiste à courir le plus vite possible d'un point à un autre en ligne droite ou en ligne droite et en virage , en franchissant des obstacles verticaux renversables ou non placés sur le parcours à des distances égales et en situation de confrontation indirecte et simultanée.

Problèmes fondamentaux : contraintes et exigences

Trois dimensions indissociables sont à prendre en compte en courses d’obstacles : - le départ

- le franchissement de l'obstacle - la course inter-obstacles

Le problème fondamental naît donc du paradoxe qui veut que pour produire

une performance toujours plus importante il faut s’élever suffisamment pour franchir les obstacles mais qu'une élévation trop importante au dessus des obstacles aug-mente le temps de course.

Relations à construire : Stratégie du débutant : Le débutant est essentiellement centré sur le résultat immédiat. Le débutant rentre dans l'activité "course d'obstacles" avec crainte : la peur et le franchissement conditionne sa réussite. Sa course est faite de piétinements ou d'allongements des foulées , donc de perte de temps et de transformation des conditions d'impulsion. Son franchissement est trop haut ou trop long ce qui perturbe la reprise de course.

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Stratégie de l'expert : L'expert est d'abord centré sur la performance. Il sait que toute variation du centre de gravité est très coûteuse en temps. Une vitesse de réalisation rapide, une reprise dynamique et équilibrée conditionneront sa réussite. La meilleure performance sera réalisée grâce à une course régulière, sans faute de franchissement. L'expert conserve le plus possible une attitude de coureur.

Règles sociales et culturelles minimales : - cf. Courses courtes - les obstacles sont renversables, - les deux pieds doivent passés au dessus de l'obstacle, - le nombre d'appuis entre les haies n'est pas imposé, - tout obstacle renversé sans intention de la franchir entraîne la disqualification du coureur, - un obstacle renversé involontairement ne disqualifie pas le coureur.

Connaissances techniques minimales : - Le départ :

Le coureur doit avoir sa position de course le plus rapidement possible afin d'attaquer la première haie dans les meilleures conditions. Les foulées doivent être régulières (ne pas piétiner) ce qui implique de respecter un nombre d'appuis optimal. L'expert réalise huit foulées (huit appuis) entre le départ et la première haie - Le franchissement : - l'impulsion (1): Le coureur doit attaquer les haies sans ralentir. La distance d'attaque est fonc-tion de la vitesse et doit être optimale : trop longue ou trop courte elle oblige le cou-reur à sauter. Plus l'impulsion est proche de la haie plus elle est verticale et source de perte de vitesse. A l'attaque on doit observer une inclinaison avant du grand axe du corps (1-2-3). Il ne faudra pas confondre inclinaison du tronc (attitude de cassé à l'attaque, donc "recul" du bassin) et inclinaison du grand axe du corps ("avancée du bassin") à l'impulsion - la phase d'envol (2-3-4-5-6-7): Le franchissement doit être aussi horizontal que possible. La dissociation des deux jambes (jambe d'attaque et jambe d'esquive) (4-5-6) permettra une moindre élévation du centre de gravité au dessus de l'obstacle.

- la reprise (8-9-10): A la reprise derrière la haie le centre de gravité ne doit pas être en arrière de l'appui et il doit être le plus haut possible (8-9-10). - La course inter-obstacles :

Elle permet au coureur de produire ou de conserver de la vitesse. En raison de la forme du franchissement, la foulée précédant l'impulsion sera plus courte qu'une

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foulée normale. Un expert réalise trois foulées (quatre appuis) entre les haies.

Relations à construire : Dans un premier temps il s'agit de faire réaliser un grand nombre de parcours sans se centrer sur la manière de faire que ce soit par rapport au franchissement ou au nombre d'appuis. La distance entre les obstacles doit être suffisamment impor-tante pour permettre au débutant de se rééquilibrer et reprendre de la vitesse. La hauteur des obstacles doit se situer au minimum au niveau du genou. Une seule consigne : courir le plus vite possible malgré la présence d'obstacles avec son savoir faire du moment. Dans un deuxième temps il faut organiser les progrès des élèves par la mise en place d'une structure de "franchissement minimal" en réduisant les intervalles puis en augmentant la hauteur des obstacles. Remarque : La hauteur des haies sera comprise entre le genou ou le bassin du pratiquant. Une haie dont la hauteur n'est pas supérieure à la hauteur du genou ne permet pas d'entrer réellement dans l'activité courses d'obstacles, sa course n'étant pas assez perturbée. Les intervalles seront réguliers pour permettre de réelles adaptations, et volontairement grands pour permettre d'atteindre de grandes vitesses pour poser de réels problèmes de coordination. Les grands intervalles, d'un espace supérieur à dix mètres, permettent d'acquérir une vitesse relativement importante nécessaire à un franchissement mécaniquement correcte et permettent, éventuellement, de corriger les fautes issues d'un franchissement trop perturbateur . L'aménagement du milieu devra alors permettre :

- une matérialisation des trajectoires sur l'obstacle, - une aide à la différenciation des zones de propulsion et réception, - une aide au repérage du nombre de foulées, - au débutant de se confronter à l'incertitude et à l’adversité,

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LES COURSES DE RELAIS

"Je réalise l'importance qu'à pu avoir la création des relais dans le développement de notre sport : non seulement les relais ont rendu les compétitions plus passionnantes, mais ils ont considérablement renforcé l'es-prit d'émulation dans nos universités. Main-tenant quatre hommes joignent leurs efforts pour faire triompher leurs couleurs. L'effort individuel demeure, mais il est mis tout en-tier au service d'une équipe." Franck B. Ellis , inventeur des relais moder-nes, 1895.

Définition : logique de l’activité Il s'agit de projeter le corps pour faire parcourir au témoin un espace dans le temps le plus court possible. L'activité courses de relais consiste à utiliser la foulée de course de plusieurs coureurs pour réaliser la meilleure performance possible dans un espace délimité, en ligne droite et en virage, en situation de confrontation directe et simultanée.

Problèmes fondamentaux : contraintes et exigences Trois dimensions indissociables sont à prendre en compte en courses de relais :

- se mettre en action pour recevoir le témoin de son partenaire dans une zone définie. - partir vite en réagissant au moment juste à un signal provenant de l'ar-rière - de se transmettre le témoin au maximum de leur vitesse (problème lié à la manière de faire)

Le problème fondamental naît donc du paradoxe qui veut que pour produire

une performance toujours plus importante il faut augmenter la vitesse de course mais qu'une vitesse trop importante augmente les risques de mauvaise transmission. Su-bordonnée à la manière de se transmettre le témoin et à aux vitesses cumulées des coureurs la performance naîtra du meilleur compromis entre vitesses des coureurs et manière de transmettre.

Comportements observés Stratégie du débutant : Le débutant est essentiellement centré sur le témoin. Ses placements se font uniquement en fonction de celui-ci. Le relayé s'arrête avant de passer le témoin, se place mal dans son couloir, et parfois dépasse ou ne rattrape pas le relayeur, trans-

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met de main droite à main droite. Le relayeur reste statique, a son corps mal orienté ou orienté vers l'arrière. Stratégie de l'expert : L'expert est d'abord centré sur la performance. En attendant le donneur, seul son regard est orienté vers l'arrière, ses appuis et ses bras son "orientés" dans le sens de la course. La transmission du témoin se fait dans la zone, les deux athlètes en mouvement. La transmission se fait de main droite à main gauche. Le relayeur ne court pas avec le bras tendu. Le passage se fait sur le moins de foulées possibles.

Règles sociales et culturelles minimales : - La transmission du témoin doit se faire dans la zone prévue à cet effet. - Les irrégularités de transmission sont déterminées par les juges selon la position du témoin par rapport à la zone - Le chronométrage est indépendant du témoin et est fait en fonction du buste du dernier coureur. - La chute du témoin n'est pas disqualifiante si elle ne gêne pas les adversaires. - On ne peut se lancer le témoin.

Connaissances techniques essentielles : - Départ starting-blocks : cf. Courses courtes - Le donneur doit maintenir sa vitesse maximale jusqu'à la jonction. - Le receveur doit se lancer pour n'être rejoint que lorsqu'il a atteint sa vitesse maxi-male. - La transmission du témoin se fait de main droite à main gauche ou de main gauche à main droite - Chaque coureur (donneur, receveur) à une place dans le couloir pour éviter les per-cussions.

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Relations à construire : Dans un premier temps il s'agira de se transmettre le témoin sans marque matérielle ni zone de transmission. Les coureurs devront synchroniser leurs actions en n'utilisant que des repères visuels. Dans un deuxième temps il s'agira de travailler avec une zone de transmission et d'essayer de se transmettre le témoin sur le moins de foulée possible en perdant le moins de vitesse possible. L'aménagement du milieu devra alors permettre :

- une matérialisation des zones de transmission. - une aide à la différenciation des manières de transmettre sur la vitesse du témoin. - une aide au repérage des vitesses. - au débutant de se confronter à l'incertitude et à l'adversité.

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LE SAUT EN LONGUEUR

"Rien de plus simple et de plus naturel que de prendre son élan pour effacer un obstacle - ruisseau, haie, tronc d'arbre - grâce à sa vi-tesse. C'est même là l'un des gestes les plus spontanés de l'homme, l'un de ceux qui, dès son épanouissement, dans un environnement hostile, lui a permis de des déplacer, de sur-vivre, d'échapper aux bêtes sauvages ou aux autres hommes lancés à sa poursuite.." La fabuleuse histoire de l'athlétisme. Robert Parienté

Définition de l'activité : logique de l’activité

Il s'agit de projeter le corps pour franchir un espace horizontal le plus grand possible. Il consiste à franchir un espace horizontal le plus large possible en prenant appel d'un pied au terme d'une course d'élan. On a plusieurs tentatives pour agrandir cet espace. Ces taches se réalisent en interaction avec d'autres sauteurs par le mode de l'opposition successive.

Problèmes fondamentaux : contraintes et exigences Trois dimensions indissociables sont à prendre en compte au saut en longueur :

- la vitesse et la précision de la course d'élan - l'orientation vers l'avant et le haut de l'impulsion terminale - la manière d'organiser son corps pour franchir cet espace et se réceptionner Le problème fondamental naît donc du paradoxe qui veut que pour produire

une performance toujours plus importante il faut courir vite (grande intensité d'effec-tuation) mais qu'une intensité trop importante nuit à l'orientation de l'impulsion et à la manière d'organiser son corps pour franchir.

Relations à construire : Stratégie du débutant :

Le débutant focalise son attention sur l'appel (se trouver le plus proche possi-

ble de la planche) ou "l'esquive" (extension). La planche d'appel freine sa réussite. Il perçoit l'élan comme une préparation psychologique. La logique du débutant qui ren-tre dans l'activité saut en longueur est une "logique d'imitation".

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Il organise son action par rapport au mode de franchissement de l'espace hori-zontal. Stratégie de l'expert :

L'expert est d'abord centré sur la performance. Il sait que la vitesse de l'élan

est le facteur déterminant de la portée de la trajectoire, donc que toute variation de vitesse influencera la performance. La logique de l'expert en saut en longueur est une "logique de création et de restitution de vitesse". Il organise son action autour de la vitesse de l'élan et de l'orientation vers le haut et l'avant de l'impulsion en recher-chant la mobilisation du plus grand levier.

Règles sociales et culturelles minimales : - Les athlètes prennent leurs marques. Aucune marque sur la piste d'élan, mais sur le coté de la piste. - L'appel se fait à partir de la planche. Immédiatement après la ligne d'appel se trouve la plasticine (ou sable humide) afin de retenir l'empreinte du pied quand il fait une faute. - Entre chaque essai le sable est remis en état - Lorsqu'il y a plus de 8 athlètes, ils auront tous droit aux 3 premiers essais, les huit meilleurs auront droit à trois essais supplémentaires. - Un concurrent fait faute s'il laisse une marque sur la plasticine - Tous les sauts réussis sont mesurés à partir de la marque la plus proche faite par la zone de chute, par une partie quelconque du corps ou des membres, jusqu'à la ligne d'appel - Classement : l'athlète ayant fait la meilleure performance est classé premier, en cas d'ex aequo on considérera la meilleure deuxième performance, ou la troisième, etc.

Connaissances techniques essentielles : - L'élan :

Sa longueur doit amener le sauteur à une vitesse horizontale optimale, c'est à dire à une vitesse qu'il pourra maîtriser pour trouver les meilleurs placements à l'im-pulsion finale. Cette course doit être à dominante amplitude associée à une recherche de relâchement. - La liaison course impulsion (1-2):

Elle se réalise sur les deux ou trois dernières foulées et doit permettre à l'athlète de trouver l'angle d'envol optimal (20°). Pour ce faire le centre de gravité s'abaisse sur l'avant dernier appui, tandis que l'avant dernière foulée s'allonge. La dernière foulée est alors plus courte. - L'impulsion (3):

Son orientation doit être vers le haut et l'avant. Le grand axe du corps (ali-gnement pied bassin épaules) doit osciller de l'arrière vers l'avant. Les segments li-bres doivent avoir un rôle d'allégement.

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- La suspension (4-5-6-7-8) et la réception (9-10-11-12):

Elle fait apparaître deux parties l'équilibration et le ramené. Deux styles coha-bitent aujourd'hui : l'extension et le ciseau (et ses variantes).

Relations à construire :

Dans un premier temps il s'agira de faire différencier l'espace d'élan et l'espace

de saut, et de faire se succéder courir et sauter. Ces actions organisées en blocs se-ront différenciées progressivement et devront fonctionner séparément. L'étalonnage de l'élan n'est pas utile à ce stade de l'apprentissage.

Dans un deuxième temps le débutant initié qui maîtrise son potentiel peut alors

se centrer sur la manière d'organiser efficacement son corps pour franchir un espace toujours plus grand. Il s'agira également de déterminer le meilleur pied 'appel et d'optimiser la distance entre le pied d'appel et la planche par l'étalonnage de la course d'élan (au début et à quatre foulées de la plasticine)

L'aménagement du milieu devra alors permettre : - une matérialisation des espaces à parcourir (élan, zone d'impulsion) et à franchir (trajectoires) - une aide à la différenciation des modes de franchissement - au débutant de se confronter à l'incertitude et à l'adversité

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LE TRIPLE SAUT

Définition de l'activité : logique de l’activité

Il s'agit de projeter le corps pour franchir un espace horizontal le plus grand possible. Il consiste à franchir un espace horizontal le plus large possible en prenant appel d'un pied au terme d'une course d'élan et de trois impulsions successives. On a plusieurs tentatives pour agrandir cet espace. Ces taches se réalisent en interaction avec d'autres sauteurs par le mode de l'opposition successive.

Problèmes fondamentaux : contraintes et exigences Trois dimensions indissociables sont à prendre en compte au saut en triple saut :

- la vitesse et la précision de la course d'élan - l'orientation vers l'avant de l'impulsion terminale - la manière d'organiser son corps pour franchir cet espace et se réceptionner

Le problème fondamental naît donc du paradoxe qui veut que pour produire

une performance toujours plus importante il faut courir vite (grande intensité d'effec-tuation) mais qu'une intensité trop importante nuit à l'orientation de l'impulsion et à la manière d'organiser son corps pour franchir.

Relations à construire : Stratégie du débutant :

Le débutant focalise son attention sur l'appel (se trouver le plus proche possi-

ble de la planche). Les impulsions successives droite et gauche conditionnent sa réus-site. Il perçoit l'élan comme une préparation psychologique. Il organise son action par rapport au mode de franchissement de l'espace horizontal (cloche pied, foulée bon-dissante, saut). Stratégie de l'expert :

L'expert est d'abord centré sur la performance. Il organise son action autour de la vitesse de l'élan et de l'orientation vers l'avant des impulsions et des réceptions gauche et droite successives. Il sait que la vitesse de l'élan est le facteur déterminant de la portée de la trajectoire, donc que toute variation de vitesse influencera la per-formance. La logique de l'expert en triple saut est une "logique de création et de res-titution de vitesse".

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Règles sociales et culturelles minimales : - Les athlètes prennent leurs marques. Aucune marque sur la piste d'élan, mais sur le coté de la piste. - L'appel se fait à partir de la planche. Immédiatement après la ligne d'appel se trouve la plasticine (ou sable humide) afin de retenir l'empreinte du pied quand il fait une faute. - Le saut s'effectuera de telle sorte que le concurrent retombe sur le pied avec lequel il a pris son premier appel puis au second saut sur l'autre pied à partir duquel le troi-sième saut est fait. - Lorsqu'il y a plus de 8 athlètes, ils auront tous droit aux 3 premiers essais, les huit meilleurs auront droit à trois essais supplémentaires. - Un concurrent fait faute s'il laisse une marque sur la plasticine - L'athlète doit retomber dans la fosse de réception. - Un concurrent fait faute s'il touche le sol au cours d'un saut avec sa jambe libre. - Tous les sauts réussis sont mesurés à partir de la marque la plus proche faite par la zone de chute, par une partie quelconque du corps ou des membres, jusqu'à la ligne d'appel - Classement : l'athlète ayant fait la meilleure performance est classé premier, en cas d'ex aequo on considérera la meilleure deuxième performance, ou la troisième, etc.

Connaissances techniques essentielles : - L'élan :

Sa longueur doit amener le sauteur à une vitesse horizontale optimale, c'est à dire à une vitesse qu'il pourra maîtriser pour trouver les meilleurs placements à l'im-pulsion finale. Cette course doit être à dominante amplitude associée à une recherche de relâchement. - La liaison course impulsion :

Elle se réalise sur les deux ou trois dernières foulées et doit permettre à l'athlète de trouver l'angle d'envol optimal (20°). Pour ce faire le centre de gravité s'abaisse sur l'avant dernier appui, tandis que l'avant dernière foulée s'allonge. La dernière foulée est alors plus courte. Cependant l'abaissement du centre de gravité est beaucoup moins marquée qu'au saut en longueur. - Le premier saut (cloche pied):

Son orientation doit être vers l'avant. Il se caractérise par un passage rapide de l'athlète au dessus de son appui. Le soulevé général du corps est moins accentué qu'au saut en longueur. Les segments libres doivent avoir un rôle d'allégement et sont davantage dirigés vers l'avant.

Le sauteur effectue un ciseau complet de jambes afin de se réceptionner sur le même pied d'appel. A la réception le genou de la jambe libre doit se trouver au même niveau que le genou de la jambe d'appel. L'axe général du corps étant proche de la verticale.

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- Le deuxième saut (foulée bondissante): Le temps d'appui est relativement long pour permettre au bassin de passer

amplement au delà de l'appui. Cette action est amplifiée par une action des segments libres vers le haut et l'avant. L'athlète se réceptionne sur son autre pied. - Le troisième saut (saut en longueur):

Contrairement au sauteur en longueur, animé d'une vitesse d'envol moins grande, le triple sauteur peut chercher à privilégier l'élévation de centre de gravité à l'appel. L'angle d'envol sera significativement plus important qu'au saut en longueur.

Relations à construire :

Dans un premier temps il s'agira de reconnaître et enchaîner triple bond et tri-ple saut par des exercices de bi-saut, bi-bond, triple bond, triple saut. Ensuite le dé-butant devra pouvoir enchaîner trois sauts réguliers.

Dans un deuxième temps le débutant initié qui maîtrise son potentiel peut alors se centrer sur la vitesse d'exécution qui devra être proche des limites possibles. Il s'agira également de déterminer le meilleur pied d'appel et d'optimiser la distance en-tre le pied d'appel et la planche. L'aménagement du milieu devra alors permettre :

- une matérialisation des espaces à parcourir (élan, zone d'impulsion) et à franchir (trajectoires) - une aide à la différenciation des modes de franchissement - au débutant de se confronter à l'incertitude et à l'adversité

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LE SAUT EN HAUTEUR

"Face à une barre, placée sur des taquets à 2.30 m au dessus du sol, un homme de taille moyenne qui n'est pas un champion se sent soudain saisi d'effroi. Comment faire passer un corps tout entier par-dessus cette fragile latte, sans l'effleurer ? Comment arracher à la pesanteur une masse de 80 kilos et la pro-pulser verticalement par-delà l'imaginable ? Autant de questions qui demeurent sans ré-ponse, en dépit de la réalité des records contemporains." La fabuleuse histoire de l'athlétisme. Robert Parienté

Définition de l'activité : logique de l’activité

Il s'agit de projeter le corps pour franchir un espace vertical le plus grand pos-

sible. Il consiste à franchir un espace vertical le plus haut possible en prenant appel d'un pied au terme d'une course d'élan. On a plusieurs tentatives pour agrandir cet espace et cet agrandissement sont prévus à l'avance. Ces tâches se réalisent en inte-raction avec d'autres sauteurs par le mode de l'opposition successive.

Problèmes fondamentaux : contraintes et exigences Trois dimensions indissociables sont à prendre en compte au saut en hauteur :

- la forme et la vitesse de la course d'élan - l'orientation vers le haut de l'impulsion terminale - la manière d'organiser son corps pour franchir la barre et se réceptionner

Le problème fondamental n'ait donc du paradoxe qui veut que pour produire

une performance toujours plus importante il faut courir vite (grande intensité d'effec-tuation) mais qu'une intensité trop importante nuit à l'orientation de l'impulsion et à la manière d'organiser son corps pour franchir.

Relations à construire : Stratégie du débutant :

Le débutant est essentiellement centré sur le résultat immédiat. Il cherche à

franchir la barre sans la renverser. La logique du débutant qui rentre dans l'activité saut en hauteur est une "logique de franchissement". Il organise son action par rap-port au mode de franchissement de la barre.

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Stratégie de l'expert : L'expert est d'abord centré sur la performance. Il sait que la vitesse de l'élan

est le facteur déterminant de l'apogée de la trajectoire, donc que toute variation de vitesse influencera la performance. La logique de l'expert qui agit au saut en hauteur est une "logique d'élévation". Il organise son action autour de la forme et la vitesse de l'élan et l'orientation vers le haut de l'impulsion.

Dans un premier temps il s'agira de faire émerger la vitesse de l'élan et d'opti-miser peu à peu sa forme. Il s'agira également de déterminer le meilleur pied d'appel.

Dans un deuxième temps le débutant qui maîtrise son potentiel peut alors se centrer sur la manière d'organiser efficacement son corps pour franchir un espace toujours plus grand (vaincre l'appréhension de la chute sur le dos,...)

Règles sociales et culturelles minimales : - Les concurrents peuvent s'abstenir de sauter à une hauteur - Un athlète est éliminé quand il a trois échecs successifs - Les concurrents ne devront prendre appel que sur un seul pied - Un concurrent fait faute s'il fait tomber la barre de ses supports, s'il touche le sol au delà du plan des montants sans avoir préalablement franchi la barre. - Classement : l'athlète ayant fait la meilleure performance est classé premier. En cas d'ex aequo on considérera le plus petit nombre de sauts à la hauteur à laquelle se produit l'ex aequo, puis le plus petit nombre de sauts dans l'ensemble du concours

Connaissances techniques essentielles : - L'élan :

Pendant cette période le sauteur recherche une vitesse optimale en relation avec ses qualités physiques. Cette course doit être à dominante amplitude associée à une recherche de relâchement avec une augmentation progressive de la fréquence. L'élan est soit strictement rectiligne (ciseau, ventral,...) soit rectiligne puis curviligne (Fosbury) - La liaison course impulsion (1-2-3):

Elle se réalise sur les deux ou trois dernières foulées et doit permettre à l'athlète de trouver l'angle d'envol optimal (50°-60°). Pour ce faire le centre de gravi-té s'abaisse sur l'avant dernier appui, tandis que l'avant dernière foulée s'allonge. Les appuis prennent de l'avance par rapport aux épaules (inclinaison vers l'arrière du grand axe du corps). - L'impulsion (4-5) :

Son orientation doit être vers le haut . Le grand axe du corps (alignement pied bassin épaules) doit osciller de l'arrière vers le haut. Les segments libres doivent avoir un rôle d'allégement (action très rapide des segments libres vers la haut). Les épaules doivent rester perpendiculaires à la barre le plus longtemps possible.

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- La suspension (6-7-8-9-10-11), le franchissement (12-13-14), l'esquive (15-16-17) et la chute:

Dans la phase ascendante l'athlète semble prolonger le grandissement terminal de l'appel. Durant cette phase la rotation longitudinale se poursuit puis l'athlète aborde la barre de dos. Suivant le style utilisé les placements segmentaires seront différents : au Fosbury le sauteur adoptera une position très arquée puis une fois le bassin engagé rapprochera ses genoux de ses épaules (U inversé), alors qu'au ventral le sauteur se "regroupera" autour de la barre pour effectuer le franchissement. Avec l'arrivée des nouveaux matériaux de réception, la chute n'est plus considérée comme une phase importante du saut. Cependant son observation demeure riche d'ensei-gnements pour l'analyse du saut (continuité élan saut).

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Relations à construire :

Dans un premier temps il s'agira de faire émerger la vitesse de l'élan et d'opti-miser peu à peu sa forme. Il s'agira également de déterminer le meilleur pied d'appel.

Dans un deuxième temps le débutant qui maîtrise son potentiel peut alors se centrer sur la manière d'organiser efficacement son corps pour franchir un espace toujours plus grand (vaincre l'appréhension de la chute sur le dos,...) L'aménagement du milieu devra alors permettre :

- une matérialisation des espaces à parcourir (élan) et à franchir (trajectoires) - une aide à la différenciation des modes de franchissement - au débutant de se confronter à l'incertitude et à l'adversité

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LE SAUT A LA PERCHE

Définition de l'activité

Il s'agit de projeter le corps pour franchir un espace vertical le plus grand pos-sible. Il consiste à franchir un espace vertical le plus haut possible en prenant appel d'un pied au terme d'une course d'élan à l'aide d'une tige flexible. On a plusieurs ten-tatives pour agrandir cet espace et cet agrandissement sont prévus à l'avance. Ces tâches se réalisent en interaction avec d'autres sauteurs par le mode de l'opposition successive.

Problèmes fondamentaux : contraintes et exigences Trois dimensions indissociables sont à prendre en compte au saut à la perche :

- la longueur du levier (subordonnée à la vitesse de la course d'élan) - l'orientation vers le haut et l'avant de l'impulsion terminale - la manière d'organiser son corps pour aller franchir la barre, franchir et se ré-ceptionner

Le problème fondamental n'ait donc du paradoxe qui veut que pour produire

une performance toujours plus importante il faut prendre un levier de plus en plus grand (grande intensité d'effectuation) mais qu'un levier trop importante nuit à l'orientation de l'impulsion et à la manière d'organiser son corps pour franchir.

Relations à construire : Stratégie du débutant :

Le débutant est essentiellement centré sur le résultat immédiat. Il cherche à

franchir la barre sans la renverser. La logique du débutant qui rentre dans l'activité saut en hauteur est une "logique de franchissement". Il organise son action par rap-port au franchissement de la barre. Stratégie de l'expert :

L'expert est d'abord centré sur la performance. Il sait que la longueur du levier

(et par conséquent de la vitesse de l'élan) est le facteur déterminant de l'apogée de la trajectoire, donc que toute variation du levier influencera la performance. La logi-que de l'expert qui enseigne le saut à la perche est une "logique d'élévation". Il orga-nise son action autour de la longueur du levier et la vitesse de l'élan et l'orientation vers l'avant et le haut de l'impulsion terminale.

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Règles sociales et culturelles minimales :

- Les concurrents peuvent s'abstenir de sauter à une hauteur - Un athlète est éliminé quand il a trois échecs successifs - Un concurrent fait faute s'il fait tomber la barre de ses supports; s'il touche, avec son corps ou sa perche, le sol au delà du plan du fond du butoir sans avoir préala-blement franchi la barre; si au cours du saut la main inférieure est passée au-dessus de la main supérieure. - Classement : l'athlète ayant fait la meilleure performance est classé premier. En cas d'ex aequo on considérera le plus petit nombre de sauts à la hauteur à laquelle se produit l'ex aequo, puis le plus petit nombre de sauts dans l'ensemble du concours

Connaissances techniques essentielles : - L'élan :

Pendant cette période le sauteur recherche une vitesse optimale en relation avec ses qualités physiques. Cette course doit être à dominante amplitude associée à une recherche de relâchement avec une augmentation progressive de la fréquence. Le port de la perche s'effectue sur le coté opposé au pied d'appel. La prise de la per-che s'effectue pouces vers l'arrière (perche à l'horizontale), l'écart entre les mains correspond à la largeur des épaules du sauteur. - La liaison course impulsion :le présenté (1-2)

Elle se réalise sur les deux ou trois dernières foulées et doit permettre à l'athlète de trouver l'angle d'envol optimal (50°-60°). Pour ce faire le centre de gravi-té s'abaisse sur l'avant dernier appui, tandis que l'avant dernière foulée s'allonge. Du-rant cette phase particulière du saut le sauteur doit amener sa perche dans une posi-tion favorable au saut c'est à dire perche devant soi, parallèle à l'axe de déplacement embout dans le butoir main supérieure au dessus de la tête (soulèvement maximum). - L'impulsion (3-4):

Son orientation doit être vers l'avant et le haut. Tout le corps du sauteur doit participer à l'action de flexion de la perche. Les épaules doivent rester perpendiculai-res à la barre le plus longtemps possible. - Le balancé (5-6):

Le perchiste cherche à prolonger l'appel. La jambe de poussée semble traîner en arrière. Le genou de la jambe libre se trouvant approximativement à la hauteur du bassin. - Le groupé et le renversé (7):

Ils s'effectuent autour de l'axe des épaules, le sauteur demeurant éloigné de sa perche. Les genoux montent à la hauteur des mains, le sauteur se trouvant dos à la barre.

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- L'extension (8) - retournement (9) : Au moment ou la perche se détend, le sauteur accompagne ce mouvement par

une extension des jambes. Pendant ce temps il effectue un demi-tour suivant l'axe longitudinal de façon à se présenter ventre à la barre. - Le franchissement (10), l'esquive et la chute :

Le sauteur semble catapulté par la perche. Il enroule la barre en l'abordant par les pieds. Un reliquat de vitesse horizontale lui permet de dégager plus facilement le buste et les bras. Avec l'arrivée des nouveaux matériaux de réception, la chute n'est plus considérée comme une phase importante du saut.

Relations à construire :

Dans un premier temps il s'agira de faire émerger la vitesse de l'élan et d'opti-miser peu à peu la longueur du levier. Il s'agira également de déterminer le meilleur pied d'appel.

Dans un deuxième temps le débutant qui maîtrise son potentiel peut alors se centrer sur la manière d'organiser efficacement son corps pour franchir un espace toujours plus grand (vaincre l'appréhension de la chute hors du tapis,...) L'aménagement du milieu devra alors permettre :

- une matérialisation des espaces à parcourir (élan) et à franchir (trajectoires), - une aide à la différenciation des conséquences de la longueur du levier sur la performance, - une aide à la différenciation des modes de franchissement, - au débutant de se confronter à l'incertitude et à l'adversité.

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LE LANCER DE JAVELOT

Définition : logique de l’activité Il s'agit de projeter l'engin pour faire franchir un espace le plus grand possible au terme d'un élan . L'espace à franchir est illimité , le nombre d'essai pour y parve-nir est limité à l'avance . Ces tâches se réalisent en interaction avec d'autres lanceurs par le mode de l'opposition successive

Problèmes fondamentaux : contraintes et exigences Trois dimensions indissociables sont à prendre en compte au lancer de javelot :

- produire une accélération maximale sur le javelot. - projeter sous un angle favorable qui optimise les propriétés balistiques et aé-rodynamiques du javelot - déclencher le lancer après une course d'élan réduite le plus près possible d'une limite à ne pas dépasser.

Le problème fondamental naît donc du paradoxe qui veut que pour produire

une performance toujours plus importante il faut augmenter la vitesse de projection du javelot mais qu'une vitesse trop importante diminue l'angle d'envol et qu'un angle trop important diminue la vitesse de projection. Quel que soit leur niveau, les prati-quants vont se trouver face à cet ensemble d'exigences contradictoires dans une si-tuation de pratique qui sollicite une activité adaptative spécifique. A ces contradic-tions repérables correspondent des conflits entre les systèmes fonctionnels que mobi-lisent le lanceur pour produire une performance.

Comportements observés Stratégie du débutant : Le débutant est essentiellement centré sur le résultat immédiat. Il cherche à planter son javelot. Le planté du javelot à un endroit précis est plus important que la performance. Le débutant rentre dans l'activité javelot par la précision du jet et non par la performance: il se repère par rapport à l'écart entre l'objectif à atteindre et son lancer. Stratégie de l'expert :

L'expert est d'abord centré sur la performance. Pour donner un angle d'envol

qui optimise la trajectoire à une vitesse la plus élevée possible, l'expert devra modi-fier son équilibre de course, modification incompatible avec le maintien de sa vitesse. Pour faire accélérer sa main sur un axe rectiligne et obtenir le plus grand levier, il de-

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vra assujettir son système loco-propulseur à une orientation, une réorganisation coû-teuse en perte d'impulsion. Dans un premier temps il faudra explorer les différentes formes de lancer à bras cassé pour propulser l'engin le plus loin possible en privilégiant cependant la précision à la distance. Dans un deuxième temps, une fois parvenu à une structure de lancer globale minimale il faut évoluer vers une amélioration de chaque facteurs déterminants du lancer de javelot (allongement du trajet porté, reprise en double appui, rythme et vi-tesse de l'exécution) et s'orienter vers un lancer de distance proprement dit.

Règles sociales et culturelles minimales : - Le javelot sera tenu à la corde de prise - Le javelot doit être lancé par dessus l'épaule, il ne doit pas être projeté par un mou-vement rotatif. - Le lancer ne sera pas valable si le concurrent, après qu'il ait commencé à lancer, touche avec n'importe quelle partie de son corps le sol à l'extérieur de la piste d'élan y compris les lignes la délimitant. - L'essai ne sera valable que si la pointe du javelot touche le sol avant une autre par-tie quelconque du javelot à l'intérieur du secteur. - Le mesurage se fait à partir de la marque la plus proche faite par la pointe du jave-lot (point zéro) jusqu'à l'intérieur de l'arc de cercle. Tendre le ruban de telle sorte qu'il passe par le centre du secteur. La lecture se fait sur le bord intérieur de l'arc de cercle et la mesure est annoncée au centimètre pair inférieur. - Le classement : l'athlète ayant fait la meilleure performance est déclarée vainqueur. En cas d'ex aequo on considérera la meilleure seconde performance, ou la troisième, etc...

Connaissances techniques essentielles : - La course d'élan : Elle est destinée à vaincre l'inertie de départ du système lanceur - engin et à lui donner une certaine vitesse. Celle ci doit être compatible avec la maîtrise gestuelle du lanceur. Cette vitesse optimale doit être obtenue progressivement. Pendant sa course, le lanceur tient son javelot par la cordée, avec un seul de ses bars, horizonta-lement, main lanceuse au dessus de l'épaule lanceuse. - Le placement (1-2-3-4-5)): Lors de cette phase, le javelot est porté vers l'arrière. Elle consiste à amener le javelot vers l'arrière par un allongement du bras lanceur et une rotation de la ligne des épaules vers la droite. Le buste se trouve alors de profil par rapport à l'air de lan-cer, le bras lancer allongé vers l'arrière, la paume de main orienté vers le ciel, le ja-velot près du corps au dessus des épaules.

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- Le pas croisé (6-7) et le double appui (8-9-10): Le pas croisé permet une prise d'avance des appuis (inclinaison arrière du grand axe du corps) qui entraînera la réalisation efficace de la phase de double appui. Cette phase débute avec la pose du dernier appui droit et se termine au moment où le poids du corps est porté principalement sur le dernier appui gauche. - La phase finale (11-12): Pour que le jet soit réellement efficace, il faut que le tronc et les bras répon-dent aux actions de jambes des phases précédentes, sans jamais les anticiper. Le lanceur effectue un redressement du grand axe du corps vers l'avant et un "dévissage du tronc". La main lanceuse est portée le plus rapidement vers l'avant et le haut et doit passée strictement au dessus de l'épaule lanceuse (lancer en désaxé). - Le rattrapé: Une fois le lancer de l'engin termine, l'athlète doit s'arrêter afin de ne pas passer au delà des limites permises. Le tronc revenant vite vers l'avant et le bas, le lanceur stoppe son corps en ramenant rapidement son pied droit en avant. Plusieurs appuis peuvent être nécessaires.

Relations à construire : Dans un premier temps il faudra explorer les différentes formes de lancer à bras cassé pour propulser l'engin le plus loin possible en privilégiant cependant la précision à la distance. Dans un deuxième temps, une fois parvenu à une structure de lancer globale minimale il faut évoluer vers une amélioration de chaque facteurs déterminants du lancer de javelot (allongement du trajet porté, reprise en double appui, rythme et vi-tesse de l'exécution) et s'orienter vers un lancer de distance proprement dit. L'aménagement du milieu devra alors permettre :

- une matérialisation des espaces à parcourir et à franchir. - une aide à la différenciation des modes de projection sur la performance - au débutant de se confronter à l'incertitude et à l'adversité.

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LE LANCER DE POIDS

Définition : logique de l’activité Il s'agit de projeter l'engin pour faire franchir un espace le plus grand possible au terme d'un élan . L'espace à franchir est illimité , le nombre d'essai pour y parve-nir est limité à l'avance . Ces tâches se réalisent en interaction avec d'autres lanceurs par le mode de l'opposition successive

Problèmes fondamentaux : contraintes et exigences Trois dimensions indissociables sont à prendre en compte au lancer de poids :

- produire une accélération maximale sur le poids. - projeter sous un angle favorable qui optimise les propriétés balistiques du poids - déclencher le lancer après un élan réduit le plus près possible d'une limite à ne pas dépasser.

Le problème fondamental naît donc du paradoxe qui veut que pour produire

une performance toujours plus importante il faut augmenter la vitesse de projection du poids mais qu'une vitesse trop importante diminue l'angle d'envol et qu'un angle trop important diminue la vitesse de projection. Quel que soit leur niveau, les prati-quants vont se trouver face à cet ensemble d'exigences contradictoires dans une si-tuation de pratique qui sollicite une activité adaptative spécifique. A ces contradic-tions repérables correspondent des conflits entre les systèmes fonctionnels que mobi-lisent le lanceur pour produire une performance.

Comportements observés Stratégie du débutant : Le débutant est essentiellement centré sur le résultat immédiat. Il cherche à lancer son poids sans élan . L'élan lui parait être un handicap compte tenu de la masse de l'engin à propulser. Les connotations accompagnant le lancer de poids dé-valorisent cette activité aux yeux du débutant qui rentre dans l'activité. La performance dépend des ressources du lanceur. Stratégie de l'expert :

L'expert est d'abord centré sur la performance. Pour donner un angle d'envol

qui optimise la trajectoire à une vitesse la plus élevée possible, l'expert devra modi-fier son équilibre de déplacement, modification incompatible avec le maintien de sa

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vitesse. Pour faire accélérer sa main sur un axe rectiligne et obtenir le plus grand le-vier, il devra assujettir son système locopropulseur à une orientation, une réorganisa-tion coûteuse en perte d'impulsion.

Règles sociales et culturelles minimales : - Le lancer de poids s'effectue de l'intérieur du cercle en commençant le jet d'une po-sition stationnaire. - Le poids est lancé d'une seule main en avant de l'épaule. Au moment du lancer le poids doit toucher ou être très proche du menton. - Le lancer ne sera pas valable si le concurrent, après qu'il ait commencé à lancer, touche avec n'importe quelle partie de son corps le sol à l'extérieur du cercle y com-pris le dessus du butoir - L'essai ne sera valable que le poids touche le sol à l'intérieur du secteur. - En quittant le cercle, le premier contact avec le sol doit se faire en deçà de l'hémicy-cle avant. - Le mesurage se fait à partir de la marque la plus proche faite par le poids (point zé-ro) jusqu'à l'intérieur de l'arc de cercle. Tendre le ruban de telle sorte qu'il passe par le centre du secteur. La lecture se fait sur le bord intérieur du butoir et la mesure est annoncée au centimètre inférieur. - Le classement : l'athlète ayant fait la meilleure performance est déclarée vainqueur. En cas d'ex aequo on considérera la meilleure seconde performance, ou la troisième, etc...

Connaissances techniques essentielles : - La position de départ : Le lanceur est immobile et tient son poids avec un seul de ses bras. Le poids est placé sur la naissance des doigts, lesquels sont peu écartés. Le pouce soutient le poids. Le bras lanceur fait un angle de 45° avec le tronc. - La mise en action : Elle est destinée à vaincre l'inertie de départ du système lanceur - engin et à lui donner une certaine vitesse. Celle ci doit être compatible avec la maîtrise gestuelle du lanceur. Cette vitesse optimale doit être obtenue progressivement. - Le double appui : Le mise en action permet une prise d'avance des appuis (inclinaison arrière du grand axe du corps) qui entraînera la réalisation efficace de la phase de double appui. Cette phase débute avec la pose de l'appui droit au centre du cercle et se termine au moment où le poids du corps est porté principalement sur le dernier appui gauche. Lorsque l'appui droit doit revient au sol il doit se trouver à la verticale passant par le poids.

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- La phase finale : Pour que le jet soit réellement efficace, il faut que le tronc et les bras répon-dent aux actions de jambes des phases précédentes, sans jamais les anticiper. Le lanceur effectue un redressement du grand axe du corps vers l'avant et un "dévissage du tronc". La main lanceuse est portée le plus rapidement vers l'avant et le haut et doit passée strictement au dessus de l'épaule lanceuse (lancer en désaxé). - Le rattrapé: Une fois le lancer de l'engin termine, l'athlète doit s'arrêter afin de ne pas passer au delà des limites permises. Le tronc revenant vite vers le haut , le lanceur stoppe son corps en ramenant rapidement son pied droit en avant. La jambe droite et le tronc fléchissent alors, entraînant un abaissement considérable du centre de gravi-té.

Relations à construire :

Dans un premier temps il faudra explorer les différentes formes de lancer par poussée pour propulser l'engin le plus loin possible en privilégiant cependant la pré-cision à la distance. Dans un deuxième temps, une fois parvenu à une structure de lancer globale minimale il faut évoluer vers une amélioration de chaque facteurs déterminants du lancer de poids (allongement du trajet porté, reprise en double appui, rythme et vi-tesse de l'exécution) et s'orienter vers un lancer de distance proprement dit. L'aménagement du milieu devra alors permettre :

- une matérialisation des espaces à parcourir et à franchir. - une aide à la différenciation des modes de projection sur la performance - au débutant de se confronter à l'incertitude et à l'adversité.

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LE LANCER DE DISQUE

Définition : logique de l’activité Il s'agit de projeter l'engin pour faire franchir un espace le plus grand possible au terme d'un élan . L'espace à franchir est illimité, le nombre d'essai pour y parvenir est limité à l'avance . Ces tâches se réalisent en interaction avec d'autres lanceurs par le mode de l'opposition successive

Problèmes fondamentaux : contraintes et exigences Trois dimensions indissociables sont à prendre en compte au lancer de poids :

- produire une accélération maximale sur le disque. - projeter sous un angle favorable qui optimise les propriétés balistiques et aé-rodynamiques du disque. - déclencher le lancer après un élan réduit le plus près possible d'une limite à ne pas dépasser.

Le problème fondamental naît donc du paradoxe qui veut que pour produire

une performance toujours plus importante il faut augmenter la vitesse de projection du disque mais qu'une vitesse trop importante diminue l'angle d'envol et qu'un angle trop important diminue la vitesse de projection. Quel que soit leur niveau, les prati-quants vont se trouver face à cet ensemble d'exigences contradictoires dans une si-tuation de pratique qui sollicite une activité adaptative spécifique. A ces contradic-tions repérables correspondent des conflits entre les systèmes fonctionnels que mobi-lise le lanceur pour produire une performance.

Comportements observés Stratégie du débutant : Le débutant est essentiellement centré sur le résultat immédiat. Il ne connaît ni le lancer, ni l'engin. L'épreuve est dangereuse, les risques ne sont pas connus. La sécurité conditionne le réussite. Il cherche à lancer son disque sans élan . La tenue de l'engin et l'élan en rotation lui paraissent être un handicap. Stratégie de l'expert :

L'expert est d'abord centré sur la performance. Pour donner un angle d'envol

qui optimise la trajectoire à une vitesse la plus élevée possible, l'expert devra modi-fier son équilibre de déplacement, modification incompatible avec le maintien de sa vitesse. Pour faire accélérer sa main et obtenir le plus grand levier, il devra assujettir son système loco-propulseur à une orientation, une réorganisation coûteuse en perte

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d'impulsion. Le placement optimal du disque en l'air sera un pré requis indispensable à la réalisation d'une performance maximale. Dans un premier temps il faudra explorer les différentes formes de lancer en rotation ("Je vise des cibles", "Je fais des ricochets") pour propulser l'engin le plus loin possible en privilégiant cependant la précision à la distance . Le disque doit tour-ner dans le bon sens et planer. Dans un deuxième temps, une fois parvenu à une structure de lancer globale minimale il faut évoluer vers une amélioration de chaque facteurs déterminants du lancer de disque (volte, allongement du trajet porté, reprise en double appui, rythme et vitesse de l'exécution) et s'orienter vers un lancer de distance proprement dit.

Règles sociales et culturelles minimales : - Le lancer de disque s'effectue de l'intérieur du cercle en commençant le jet d'une position stationnaire. - Le lancer ne sera pas valable si le concurrent, après qu'il ait commencé à lancer, touche avec n'importe quelle partie de son corps le sol à l'extérieur du cercle y com-pris le dessus du butoir - L'essai ne sera valable que si le disque touche le sol à l'intérieur du secteur. - En quittant le cercle, le premier contact avec le sol doit se faire en deçà de l'hémicy-cle avant. - Le mesurage se fait à partir de la marque la plus proche faite par le disque (point zéro) jusqu'à l'intérieur de l'arc de cercle. Tendre le ruban de telle sorte qu'il passe par le centre du secteur. La lecture se fait sur le bord intérieur du butoir et la mesure est annoncée au centimètre inférieur. - Le classement : l'athlète ayant fait la meilleure performance est déclarée vainqueur. En cas d'ex aequo on considérera la meilleure seconde performance, ou la troisième, etc...

Connaissances techniques essentielles : - La position de départ : Le lanceur est immobile, dos à l'aire de lancer et tient son disque avec une seule main. Le disque est placé sur les dernières phalanges des doigts, lesquels sont peu écartés. Le pouce se trouve le long du disque le poids. Le bras lanceur se trouve le long du corps. - La mise en action, le pivot initial (1-2-3-4): Elle est destinée à vaincre l'inertie de départ du système lanceur - engin et à lui donner une certaine vitesse. Celle ci doit être compatible avec la maîtrise gestuelle du lanceur. Cette vitesse optimale doit être obtenue progressivement. Le mouvement du corps proprement dit commence par une orientation du pied gauche vers la zone de lancer (pied toujours en contact avec le sol). La main lanceuse et la ligne d'épaules devant toujours se trouver en arrière de la ligne de bassin. Le lanceur appuie longtemps sur son pied gauche pour aller le plus près pos-sible de l'extrémité avant du cercle (inclinaison avant du grand axe du corps).

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- Le double appui (5-6-7-8): La mise en action et le pivot permettent une prise d'avance des appuis (incli-naison arrière du grand axe du corps) qui entraînera la réalisation efficace de la phase de double appui. Cette phase débute avec la pose de l'appui droit au centre du cercle et se termine au moment où le poids du corps est porté principalement sur le dernier appui gauche. Lorsque l'appui droit doit revient au sol il doit se trouver à la verticale passant par l'épaule droite. - La phase finale (9-10-11): Pour que le jet soit réellement efficace, il faut que le tronc et les bras répon-dent aux actions de jambes des phases précédentes, sans jamais les anticiper. Le lanceur effectue un redressement du grand axe du corps vers l'avant et un "dévissage du tronc". La main lanceuse est portée le plus rapidement vers l'avant et le haut et doit passée le plus loin possible du tronc. - Le rattrapé (12): Une fois le lancer de l'engin termine, l'athlète doit s'arrêter afin de ne pas passer au delà des limites permises. Le tronc revenant vite vers le haut , le lanceur continue sa rotation afin de rester dans le cercle.

Relations à construire : Dans un premier temps il faudra explorer les différentes formes de lancer en rotation ("Je vise des cibles", "Je fais des ricochets") pour propulser l'engin le plus loin possible en privilégiant cependant la précision à la distance . Le disque doit tour-ner dans le bon sens et planer. Dans un deuxième temps, une fois parvenu à une structure de lancer globale minimale il faut évoluer vers une amélioration de chaque facteurs déterminants du lancer de disque (volte, allongement du trajet porté, reprise en double appui, rythme et vitesse de l'exécution) et s'orienter vers un lancer de distance proprement dit.

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L'aménagement du milieu devra alors permettre :

- une matérialisation des espaces à parcourir et à franchir. - une aide à la différenciation des modes de projection sur la performance - au débutant de se confronter à l'incertitude et à l'adversité.

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Bibliographie 1. Les courses, Ed. Vigot 2. Les sauts, Ed. Vigot 3. Les lancers, Ed. Vigot 4. Les fondamentaux de l’athlétisme, G. Goriot, , Ed. Vigot 5. E.P.S au collège et athlétisme, R. Dellhemes, INRP 6. 1000 exercices d’athlétisme, K. Murer, Ed. Vigot 7. L’enseignement de l’athlétisme en milieu scolaire, P. Seners, Ed. Vigot 8. L’athlétisme en EPS, P. Seners, Ed. Vigot 9. Comprendre l’athlétisme, Hubiche, Pradet, INSEP 10.Jeux et exercices d’athlétisme, Marschal, Amphora 11.Apprendre à observer, J. Piasenta, INSEP 12.L’éducation athlétique, J. Piasenta, INSEP 13.Athlédidac, R. Gendre, CDDP Corrèze 14.La course d’endurance, G. Gacon, CRDP 15.Athlétisme des 3 à 12 ans, A.M. Havage 16.Education physique et sportive, Athlétisme, Inspection Académique du Nord 17.Les activités athlétiques à l’école, G. Guyotot, Ed E. Robert 18.Tous « athlète », F.P.C. E.P.S. Ales 19.E.PS. Contenus et didactique, SNEP 20.Spirales n°1, 3, 4, 7, STAPS Lyon Grenoble 21.La fabuleuse histoire de l’athlétisme, R. Parienté, ODIL 22.Les sports athlétiques, Reichel, Mazzuchelli, EOLE, 1895 23.Techniques d’hier et d’aujourd’hui, Vigarello, Ed. Revue E.P.S. 24. Le sport, l’émotion, l’espace, B. Jeu, ,Ed. Vigot

MORIN Stéphane Enseignant EPS UFR STAPS Nantes Master STAPS Didactique DESS Informatique DU Préparation physique Football BEES 1er Athlétisme

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