Les Contes - · PDF filee 10 « léblouissement »1 devant les dimensions...

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    Les Contes

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    SOMMAIRE

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    I. MYTHES, LEGENDES, CONTES

    I.1. Le mythe identit de lhumanit (Sabina DUMITRIU)

    I.2. Deux possibles mythes de lavenir (Ioana BOCA)

    I.3. Mythe versus Conte (Anca GAVRILUTA)

    I.4. Lgende versus Conte (Andrei MALAESCU)

    I.5. Le conte identit individuelle (Georgiana MAXIM)

    II. INVARIANTS DU CONTE

    II.1. Lactant positif (Rzvan HARTON)

    II.2. Lactant ngatif (Andreea GRECU)

    II.3. Les adjuvants, les opposants et les objets magiques

    (Cosmina PROCA)

    II.4. Le symbolisme et les significations du conte (Teofana

    UNGUREANU)

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    III. LA STRUCTURE DU CONTE

    III.1. Llment dclencheur (Victoria APREUTESEI)

    III.2. La liaison entre vie et fiction les formules invariantes

    (Iustina IVANUSCA)

    III.3. Interprtation des tapes du schma narratif (Alexandra

    RUSU)

    III.4. La mtamorphose (Andra NICA)

    IV. LE CONTEUR DESTINATAIRE DU CONTE

    IV.1. Le Narrateur et le Conteur (Bianca HORBOVANU)

    IV.2. Catgories de conteurs et thtralit (Stefania ILIE)

    IV.3. Le conteur fonction fondamentale pour une communaut

    (Emanuela ISACHI)

    IV.4. Impact de lapparition des illustrations (Adara OLARESCU)

    IV.5. Lenfant conteur (Anda CONDURACHE)

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    V. LES ENFANTS DESTINATAIRES DES CONTES

    V.1. Linfluence des contes sur le monde intrieur des enfants

    (Amira BAHRIN)

    V.2. Le conte et les rapports de lenfant avec le monde extrieur

    (Florin MAZARIANU)

    V.3. Le message thrapeutique des contes de fes (Codrina

    HOLBURA)

    V.4. Les enfants et les changements de perception sur les contes

    aujourdhui (Ctlina IPATE)

    VI. LE CONTE DANS LE TEMPS

    VI.1. Charles Perrault le conte et la moralit (Matei LAZAR)

    VI.2. Les contes des Grimm et le romantisme (Ana VECHIU)

    VI.3. Le conte aujourdhui (Sorana ANTON)

    VI.4. Le conte du futur (Raluca MUNTEANU)

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    VII. LE CONTE DANS LESPACE

    VII.1. La circulation des mythes les strotypes (Ioana BITA)

    VII.2. La circulation des contes les variantes (Andreia

    COJOCARU)

    VII.3. Interprtation de linvariant et de ses variantes

    analyse applique (Mdlina ARHIP)

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    MYTHES, LEGENDES, CONTES

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    I.I. Le mythe identit de lhumanit

    I.I.1. INTRODUCTION

    Le mythe est toujours une transposition en plan imaginaire et symbolique de divers

    aspects dune ralit originaire difficilement comprhensible et, par cela, effrayante. Dans ce

    contexte, quels sont les principaux critres de diffrenciation des mythes? Quel est le rle

    fondamental du mythe dans la construction de lidentit de lhumanit?

    Le premier chapitre de la prsente argumentation synthtisera, tant que possible, la

    dfinition des mythes qui sont des narrations, le plus souvent orales, porte religieuse, et qui

    ont pour vocation de nous faire partager les origines de lunivers et le sens de la vie.

    Le deuxime chapitre fera une classification des mythes, selon les thories quon a

    consultes (Mircea Eliade et Victor Kernbach, notamment). Simplifiant au maximum, il y a trois

    grands types de mythes. Le premier, cosmogoniques, porte sur la gense de l'Univers, comme, par

    exemple, les mythes d'Uranus et de Gaa. Le deuxime type est reprsent par les mythes

    thogoniques, portant sur les lments constitutifs de cet univers et sur sa logique organisatrice,

    comme, par exemple, les mythes d'Apollon et de Diane. Finalement, le troisime type de mythes,

    anthropogoniques, porte sur l'homme, son monde intrieur et son insertion dans un monde

    extrieur dchu, comme, par exemple, les quatre mythes de Promthe, Sisyphe, Ddale et Icare

    et Narcisse.

    Enfin, si le troisime chapitre de largumentation essaie de dmontrer que le mythe cre

    l'humanit tout entire une identit qui la diffrencie des autres espces de la cration, le

    quatrime fera une analyse de ce qui est pass du mythe au conte, lments du mythe que le

    conte a adopts et adapts justement pour faire le passage vers une identit individuelle, celle de

    lhomme loign de plus en plus de la sacralit et ancr de plus en plus dans le profane.

    I.I.2. DEFINIR LES MYTHES

    Il est difficile de donner une dfinition au mythe qui soit accepte par tous les savants et

    accessible tout le monde. Pourtant, il est possible dessayer une dfinition (synthtisant une

    somme de lectures fondamentales sur ce sujet) qui recouvre la ralit de nimporte quelle socit

    archaque et traditionnelle et qui donne la mesure de sa complexit culturelle, abordable et

    interprtable de multiples perspectives.

    La dfinition quon trouve, ainsi, la plus complexe est la suivante : les mythes sont des

    narrations, le plus souvent orales, porte religieuse, qui ont pour vocation de nous faire

    partager les origines de lunivers et le sens de la vie. Ils se rapportent un temps et un espace

    originaires, ce qui fait quon ne peut pas les aborder par des dmarches habituelles, comme le

    raisonnement et ses dstructurations explicatives. Les mythes sont, ainsi, une abstraction totale,

    qui met en chec lintellect. Par consquent, la forme de raction unique par rapport eux est

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    lblouissement 1 devant les dimensions immenses du Macro et du Microcosme rvls. Les

    mythes sont, en outre, des histoires sacres, qui racontent, par des personnages surnaturels, un

    acte de cration dont lhomme nest pas capable. Ils racontent comment, grce aux faits dtres

    surnaturels, une ralit est ne2. Ils sont, donc, toujours lhistoire dun faire (facere, en latin).

    Nanmoins, la base de cet acte de cration, les mythes installent invariablement aussi un

    sacrifice (sacrum facere, en latin), par lequel le crateur, entr dans lombre de la transcendance,

    laisse sa cration la libert dtre. Par consquent, les mythes parlent de ce qui sest rellement

    pass, les personnages surnaturels sont connus pour ce quils ont rellement fait et lhomme se

    revendique deux, et de cette enfance de lhumanit, temps prestigieux des commencements .

    Les mythes sont, alors, considrs des histoires vraies , parce quils se rfrent toujours la

    ralit - le mythe cosmogonique est vrai parce que lexistence du monde y est une preuve

    claire, le mythe de lternel retour aussi, parce que rien dans la Cration ne disparat, mais se

    transforme etc. Une dernire caractristique, enfin, est que les mythes ne sont pas des uvres

    populaires. Ils ont t latout dune caste dinitis qui, au moment o leur civilisation a t mise

    en danger, ont t obligs de faire sortir la Connaissance, la Tradition de la sacralit des temples

    dinitiation3, au risque de la dgradation mme du sacr (la chute du sacr dans le profane).

    I.I.3. CLASSIFICATION DES MYTHES

    Parfois, de nos jours notamment, les gens se distancent des mythes quils ont reus et

    quils ont transmis dune poque lautre avec les diffrents moyens de linstrument pique.

    Nanmoins, quand ils crent de nouveaux mythes, ils ne nient pas les mythes anciens, mais juste

    ils en redfinissent la valeur identitaire et sociale dans un nouveau contexte. Avec toute cette

    fluidit autour de mystres difficiles sonder, les mythes restent vraiment une nigme, do aussi

    les nombreuses tentatives de les dfinir. En ce qui nous concerne, on est arriv dcouper lacte

    mythique en trois tapes cratrices: la cosmogonie cration du Macrocosme, la thogonie

    cration des principes universaux, les divinits, et lanthropogonie cration du Microcosme4.

    a. Les mythes de la cration de lUnivers du chaos dcrivent la ncessit et lactivit divine

    de slection, organisation et classification, le chaos tant figur comme un monstrueux,

    incomprhensible et crasant principe premier, un tat androgyne ou une paire de principes

    (mle et femelle), ou juste, dans beaucoup de mythes, un monstre aquatique (le monstre

    principe masculin et leau - principe fminin). Dans dautres mythes, la cration se fait prononant

    le Mot magique : un logos crateur. Il y a aussi des mythes o le monde primordial provient dun

    uf initial (lincr, la virtualit), certaines mythologies expliquant mme ainsi la forme ovode de

    lUnivers. Presque toutes les cosmogonies reposent, donc, sur une notion dexistence en soi, la

    1 Lovinescu, Vasile. Mit i uimire IN Mitul sfiat, Ed. Institutului European, Iai, 1993

    2 Eliade, Mircea. Aspecte ale mitului, Ed. Univers, Bucuresti, 1978

    3 Gunon, Ren. Symboles fondamentaux de la Science Sacre, Ed. Gallimard, Paris, 1970

    4 Cest une classification qui nous a t suggre par la lecture de Kernbach, Victor. Mituri eseniale, Ed. tiinific i

    Enciclopedic, Buc., 1978, pp.5-15, 19-21, 217-219

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    finalit de loeuvre cosmogonique tant toujours lquilibre. Dans la catgorie des mythes

    cosmogoniques, lun des plus importants et suggestifs est le mythe dUranus et de Gaa qui

    reprsentent le symbole dune prolifration qui dtruit, par son abondance, tout ce quelle

    engendre, do la cyclicit et la permanence du devenir.

    b. Les mythes de la thogonie sont directement lis aux mythes cosmogoniques, accordant

    aux dieux primordiaux une fonction causale, fonction qui a dtermin, comme un vritable facteur