Les concepts de base en psychologie analytique

Nadia CorreardPsychologue 

Pôle de psychiatrie Hospitalo‐Universitaire « Solaris »Service du Professeur AzorinHôpital Sainte Marguerite

La psychanalyseLa psychanalyse• Discipline fondée par Sigmund Freud fin 19ème S /début 20ème → terme psychanalyse 

apparaît pour la première fois en 1896

• Ce médecin neurologue viennois révolutionne la vision de l’homme en découvrant que c’est l’inconscient qui gouverne le fonctionnement de la pensée (du psychisme)

• Historique

– 1885: Freud rencontre à Paris le Professeur Charcot qui utilise l’hypnose pour soigner ses patientes hystériques 

– Découverte du rôle essentiel de la parole lors des séances d'hypnose (d'où le nom de "talking cure" donné à cette méthode)

– Cette parole "libérée" coïncide avec la levée des symptômes et s'accompagne d'une décharge émotionnelle appelée catharsis

– Freud fait alors l'hypothèse de l'existence de processus inconscients

– De retour à Vienne, il remplace l’hypnose par l’association libre qui consiste à dire toutes les pensées qui viennent à l’esprit, sans tri, sans jugement, sans discrimination

→L’association libre est la règle fondamentale de la cure psychanalytique

La thLa thééorie psychanalytique ou morie psychanalytique ou méétapsychologietapsychologie• Métapsychologie de Freud = Ensemble de théories psychologiques et 

psychopathologiques

• Ensemble de modèles pour rendre compte du fonctionnement psychique

• Prend en considération 3 points de vue

– Topique: le psychisme s’organise en territoires et en systèmes

– Dynamique: c’est l’étude des forces et des conflits psychiques

– Économique: il y a une énergie psychique quantifiable qui circule

• Ces 3 points de vue sont étroitement liés et fonctionnent ensembles

Le point de vue topique

MMéétapsychologie : point de vue topiquetapsychologie : point de vue topique

• Topique = théorie des lieux / étude de la structure mentale 

• Naissance dans un contexte scientifique (neurologie, psychophysiologie, psychopathologie)

• L’appareil psychique se compose de différents systèmes aux caractéristiques et fonctions différentes

• Systèmes disposés dans un certain ordre les uns par rapport aux autres = « lieux psychiques »

• Donc: il existe chez une même personne des territoires psychiques différents et plus ou moins indépendants les uns des autres

La première topique (1915)

• La première topique distingue trois systèmes:  Inconscient (Ics), Préconscient (Pcs) et Conscient (Cs) 

• Ils ont chacun leur fonction, leur type de processus, leur énergie d’investissement et leurs type de contenus

• Les contenus:– L’inconscient: pulsions, besoins, peurs, désirs, souvenirs honteux, pensées immorales…

– Le Préconscient: représentations qui ne sont pas présentes à la conscience mais qui peuvent le devenir

– Le Conscient: informations du monde extérieur et du monde intérieur (sensations de plaisir/déplaisir et réviviscence mnésiques)/aucune information durable ne s’inscrit dans la Cs

• Entre chaque système Freud situe des censures qui inhibent et contrôlent le passage de l’un à l’autre

• La censure– Frontière entre les différents territoires → empêche l’énergie et les représentations de circuler librement

– Censure particulièrement sévère entre Ics et Pcs → ne laisse passer les éléments Ics inacceptable à la Cs qu'après les avoir transformés ou déguisés, sinon elle les refoule

– Cette censure s'exerce également, mais avec moins de rigueur, entre le Pcs et le Cs

– La censure se relâche dans le rêve, d'où l'importance de l’analyse des rêves comme « voie royale vers l’Ics »

MMéétapsychologie: premitapsychologie: premièère topiquere topiqueCensuresInterdit aux désirs et contenus Ics d’accéder  aux systèmes Pcs et Cs→ Origine du refoulement

Passage de l’énergie

Direction progradienteIcs→Cs

Régression topiqueCs→Ics

Inconscient constitué par le refoulement

La deuxième topique (1923)

• A partir de 1920 Freud a élaboré une autre conception de la personnalité = « seconde topique »

• Cette seconde théorie fait intervenir 3 « instances »dont certaines se décomposent également en « sous‐instances »– ça 

– moi

– surmoi

– Le ça

• Instance première dans le développement de l’individu

• Pôle pulsionnel de la personnalité

• Représente le monde des instincts, des pulsions (de vie, de mort ou sexuelles), de la satisfaction des besoins quelles qu’en soient les conséquences (Raynal et Cie, 1991)

• Le ça a également pour rôle la récupération du matériel (souvenirs, émotions…) refoulé

→ refoulé = refusé par le moi sous l’influence du surmoi

• Ne connaît ni règle de temps ou d’espace, ni interdit,ni logique, ignore les jugements de valeur, le bien, le mal, la morale et ne tient pas compte de la réalité

• Correspond à l’Ics dans la première topique même s’il ne représente pas tout l’inconscient

– Le Moi

• Emerge à partir du ça grâce au contact avec la réalitéextérieure à partir d'identifications et de gratifications successives et devient autonome

• Partie la plus cs de la personnalité / en contact avec la réalité extérieure → il regroupe le Cs et le Pcs de la première topique 

• Le Moi s'efforce de faire régner l'influence du monde extérieur sur le ça

• En relation de dépendance avec les autres instances: doit composer avec les exigences pulsionnelles du ça, les contraintes de la réalité extérieure et les exigences du surmoi 

→Médiateur chargé d’assurer la stabilité et l’identité de la personne

• Trouve des solutions de compromis, visant l’abaissement des tensions crées par les conflits internes (entre ça, surmoi et réalité extérieure)

• Il est en grande partie conscient, mais une partie se trouve dans l’inconscient : ce sont les processus stratégiques de compromis appelés mécanismes de défense

–Le Surmoi

• instance qui juge et critique: rôle de juge ou de censeur à l’égard du moi et du ça

• Fonctions: conscience morale, censure et formation d’idéaux

• Il se constitue par intériorisation des exigences et des interdits parentaux

• Une fois formé, le Surmoi va remplacer les parents dans la vie sociale et rentrera continuellement en conflit avec les pulsions en entraînant la culpabilité

• Surmoi = « tu ne dois pas » (Sinon sentiment de culpabilité)

• C’est le symbole du monde de la censure

– Idéal du moi

• substructure du Surmoi (le Moi et le Ca, 1923)

• C'est un modèle auquel le sujet cherche à se conformer → résultat de l'identification aux parents idéalisés

• Cet idéal personnel se forme progressivement au cours de l'enfance par identification aux personnes proches (souvent les parents) aimées et admirées

• Substitut du narcissisme perdu de l’enfance : enfance = individu lui‐même son idéal

• Le Moi se compare et se construit par rapport à un idéal, à une référence permettant au sujet de se dépasser

• Idéal du moi = tu dois, tu devrais… (Sinon sentiment d’infériorité)

Idéal du Moi: "tu dois", "tu devrais".

Surmoi: "tu ne dois pas". Ce sont les interdits, la loi, les limites...

Moi: pôle défensif de la personnalitéconstruit avec les exigences du ça et les interdits du Surmoi face au réel.

ça: pôle pulsionnel. Besoin de satisfaire immédiatement les pulsions. Principe de plaisir.

Inconscient

Conscient

Inconscient

• Origine des instances psychiques: 2 hypothèses

– Emergence et différenciation progressive des instances à partir d’un système inconscient (hypothèse qui se fortifie dans la 2nd topique)

– L’inconscient se constitue à partir du processus de refoulement qui conduit Freud a postuler en un premier temps un refoulement originaire

Le point de vue économique

• Les processus psychiques consistent en

– la circulation le long des voies associatives (appelées aussi voies conductrices ou chaînes neuronique) et 

– la répartition d’une énergie quantifiable = énergie pulsionnelle 

• L’énergie est donc susceptible d’augmentation, de diminution, d’équivalence

• L’énergie pulsionnelle se repartie entre les divers systèmes de l’appareil psychique et au sein de chaque système

• Cette énergie psychique va se repartir et se rattacher en quantités variables à une représentation ou un groupe de représentations = Investissement

• Plus la quantité d’énergie pulsionnelle concentrée sur une représentation ou un groupe de représentations est importante plus l’excitation et la tension psychique sera importante et entrainera du déplaisir

• Principe de constance

– Tendance de l’appareil psychique à réduire toute excitation à un seuil minima 

– Permet l’autorégulation et le maintien de l’état de tension à un niveau constant

– Constance obtenue grâce à :• Décharge par l’organisme du trop de tension• Evitement de tout élément qui ferait croître la tension

Fonctionnement économique de l’Inconscient ou du ça

• Contenus régis par les mécanismes du processus primaire

• Processus primaire

→ l’énergie psychique s’écoule librement passant sans entrave (sans règles) d’une représentation à une autre

→ sert le principe de plaisir

• Principe de plaisir

– L’ensemble de l’activité psychique à pour but d’éviter le déplaisiret de procurer le plaisir

– Le déplaisir est associé à l’augmentation des quantités d’excitation et le plaisir à leur réduction 

– Le principe de plaisir vise donc la réduction des quantités d’excitation 

→ Le plaisir correspond donc à la satisfaction des désirs 

• L’Ics est soumis au principe de la décharge des quantités d’excitations 

Système Préconscient‐Conscient ou le moi

• Dispose d’une énergie librement mobile susceptible de surinvestir tel ou tel élément = mécanismes de l’attention

• Cherche à inhiber la décharge immédiate des quantités d’excitation de l’Ics en même temps qu’il consacre des quantités d’énergie à l’activité de pensée nécessaire àl’exploration du monde extérieur

• Les contenus conscient comme préconscients sont régis par le processus secondaire

• Processus secondaire

– Energie canalisée par le moi = énergie « liée »

– Sert le principe de réalité

• Principe de réalité

– principe régulateur du principe de plaisir = la recherche de la satisfaction ne s’effectue plus par les voies les plus « courtes »

– le mouvement de l’énergie vers la décharge est retardé et contrôlé par la pensée 

– puis elle s’écoule ensuite de façon contrôlée en tenant compte de la réalité extérieure et des exigences du Surmoi

Le point de vue dynamique

• Présence de forces psychiques qui s’opposent = Conflit psychique

• Le conflit psychique résulte de la présence de deux besoins de sens contraires

• Parfois il peut être cs → désir de manger un gâteau contrarié par l’interdit médical de le faire

• Parfois le conflit est inconscient → désir inavoué d’avoir une relation amoureuse avec une personne mariée

• Forces contradictoires égales → ces deux exigences créent une tension d’où naît le conflit

• Lutte active de deux groupements psychiques l’un contre l’autre 

– Inconscient (Ics) ↔ Conscient‐préconscient (Pcs‐Cs) séparés par la censure• Ics exerce action permanente pour que ses contenus accèdent à la Cs

• Force contraire s’exerce en permanence pour interdire l’accès des contenus Ics à la Cs

– Ça ↔moi/surmoi

• Confrontation du principe de plaisir avec le principe de réalité, le 2nd cherchant à assurer sa supériorité sur le 1er 

Deux conséquences

• Résolution du conflit de façon satisfaisante

→ directement parce que compatible avec la réalité extérieure et les règles

→ de manière détournée (ex: tomber amoureux d’une personne ayant les mêmes qualités que l’être inaccessible désirépréalablement = frustration évitée et angoisse atténuée ou disparue)

• Non résolution du conflit

→ éléments conflictuels envoyés dans l’inconscient = refoulement

→ le conflit n’aura d’issue que dans le compromis = seule échappatoire possible pour préserver l’équilibre psychique du sujet

Compromis

• Langage courant = compromis qualifie accord trouvé, entre deux parties initialement en conflit, après que celles‐ci aient fait des concessions réciproques

• En psychanalyse – Forme qu’emprunte le refoulé pour être admis à la Cs (le symptôme, le rêve, l’acte manqué, le lapsus ou plus généralement toute production de l’inconscient)→ les représentations refoulées sont déformées par la défense jusqu’à en être méconnaissables

– La formation de compromis permet aux pulsions de s’exprimer sous forme symbolique

• Compromis  = tient compte du conflit existant entre les motivations refoulées et les exigences du surmoi (donc de leur exigences mutuelles) dans un compromis qui permettra de préserver l’équilibre psychique de l’individu

→Ex: quand 1 désir inconscient parvient às’exprimer de façon symbolique en utilisant la voie du rêve, ce dernier représente le compromis qui permet au refoulé de se révéler au conscient mais de façon déguisée donc dans le respect des exigences conscientes

Pulsion

• Force biologique ics (charge énergétique, de motricité) = fournie à l’appareil psychique l’énergie pour son fonctionnement 

• Concept à la limite du somatique et du psychique une pulsion a trois composantes

– La source (lieu d’origine) des pulsions  = corporelle = une partie du corps (système digestif) + processus somatique qui s’y produit (la faim)

→Cette activité corporelle entraine l’activation de son représentant psychique et la genèse d’une excitation, une tension psychique qui est l’expression psychique des excitations somatiques

– le but de la pulsion: éliminer la tension psychique donc chercher le retour à l'état antérieur de quiétude

– l'objet : c'est ce par quoi le but est atteint (la nourriture)

• Donc la pulsion suscite une certaine conduiteprovoquant une décharge énergétique pour procurer le plaisir et éviter le déplaisir

• Dans la pulsion, il faut envisager l'affect et la représentation qui sont deux représentants psychiques de ce qui se passe dans le corps (au niveau somatique) àla source de la pulsion

La représentation est définie comme

• Une idée, un concept

• Ce que l'on se représente, ce qui forme le contenu concret de la pensée = reproduction d'une perception interne ou externe, passée ou actuelle

L’affect est défini comme

• une impression, un ressenti, une qualité émotionnelle

• Expression qualitative de 

– La quantité d’énergie pulsionnelle qui circule au niveau psychique

– La poussée qu’opère cette quantité d’énergie pour avoir accès à la Cs  

Angoisse

• En tant qu’êtres pulsionnels, nous portons des désirs inconscients qui ne peuvent pas toujours être satisfaits ce qui provoque une accumulation de tension 

• Cette boule d’énergie bloquée dans notre psychisme, crée un état de tension terrible qui peut ne pas trouver de voie de décharge par la satisfaction du désir ics

• Conséquence du conflit psychique, la tension va être ressentie sous forme d’angoisse

• État d’affect survenant automatiquement pouvant envahir le psychisme ou le corps

• Un compromis va être cherché par le moi

• Dans la névrose

– Elle peut être déplacée sur un autre objet = phobies

→ Ex: peur de prendre l’avion, le train, peur des araignées, des ascenseurs, peur des lieux clos (Claustrophobie) ou de la foule (Agoraphobie)

→L’évitement des situations évitera l’irruption de l’angoisse

– L’angoisse peut être libre = angoisse diffuse et non explicable = névrose d’angoisse

– L’anxieux peut aussi lutter contre l’angoisse par des mécanismes obsessionnels tels que : vérifier dix fois la fermeture de la porte, du gaz, se laver les mains sans cesse etc.

→ Ces rituels obsessionnels tentent d’apaiser l’angoisse (Troubles du comportement)

– dans l’hystérie elle se focalise sur une partie du corps

Pulsion de vie

• Tournée vers la vie, le développement, l’épanouissement personnel

• Elle est nommée Eros par opposition à Thanatos ou pulsion de mort

• Elle regroupe deux catégories de pulsions – d'autoconservation

– sexuelles

Les pulsions d’autoconservation

• Synonymes des pulsions du moi / s’opposent aux pulsions sexuelles

• Conserver l’individu dans son unité biologique (boire, manger…) et sa phylogenèse à savoir la continuité de l’espèce (instincts de reproduction)

• Ensemble des besoins liés aux fonctions corporelles nécessaires à la conservation de la vie

• Les pulsions d’autoconservation ou pulsions du moi sont régies par le principe de réalité et ne peuvent se satisfaire que d’un objet réel

Les pulsions sexuelles

• Attention! Ne se réduisent pas à l’activité sexuelle

• Dites sexuelles car liées au plaisir

• Orientées vers la recherche du plaisir, du bien‐être, du bonheur et de la jouissance

• Essentiellement dominées par le principe de plaisir

• Sous‐tendues économiquement par une énergie sexuelle: la libido

• Du point de vue dynamique elle joue un rôle dans le conflit psychique et est l’objet privilégié du refoulement

• Ces aspirations non vitales distinguent l’homme de l’animal qui n’est lui, géré dans la nature, que par ses pulsions de conservation, son instinct 

Pulsion de mort

• Tendance fondamentale de tout être vivant

• Force qui tend à rétablir un état antérieur afin de réduire complètement les tensions 

→ comme pour rejoindre un état anorganique, inanimé, proche de l’anéantissement, de l’état de mort

• Agit de manière répétitive et en deux temps– Premièrement vers soi = tendance à l’autodestruction et la souffrance

– Deuxièmement vers l’extérieur = pulsion d’agression ou de destruction quand son but est la destruction de l’objet

→ Pour l’équilibre de l’individu, elle ne doit pas prendre le dessus

Besoins

• Besoin = ensemble de tout ce qui est nécessaire à un être, que cette nécessité soit consciente ou non

• Besoin frustré

• sensation de manque, d'inconfort ou de privation 

• envie de supprimer la frustration par un comportement menant à la satisfaction du besoin et donc à un mieux‐être 

• Besoin satisfait

sentiment de bien‐être, de plaisir et de joie, accompagné d'un désir de faire durer cette satisfaction 

→ La satisfaction du besoin n'entraîne pas nécessairement la fin du désir pour l'objet qui a satisfait le manque (exemple: la nourriture pour l'obèse)

Les besoins primaires

• Besoins élémentaires / besoins physiologiques / besoins indispensables = indispensables à la survie

→ se loger, respirer, boire, manger, se protéger du froid et de la chaleur, se défendre contre les agressions...

• Quelques besoins primaires sont satisfaits par la nature, notamment celui de respirer

• La majorité d’entre eux ne le sont pas et nécessitent des actions volontaires de la part de l'individu

Les besoins secondaires

• Egalement appelés besoins matériels = besoins dont la satisfaction n'est pas vitale

• On trouve le besoin de mobilité, de se vêtir, d'aller au cinéma, de rencontrer du monde…

• Le besoin est au fondement même de l’être

→ La faim et la sexualité apparaissent comme les deux besoins fondamentaux selon Freud

• Le besoin est issu d'un état de l'organisme

→ Le corps connaît des excitations internes qui déclenchent des besoins impérieux et amènent un état de tension psychique

• Les pulsions communiquent les besoins du corps au psychisme

Besoin impérieux

Processus  somatique (faim, soif…) = excitation corporelle = source de la 

pulsion

La pulsion communique les 

besoins au psychisme

Représentant psychique = expression 

psychique des excitations somatiques

Relation entre besoin et pulsion

Pulsion fournie l’énergie àl’appareil psychique pour le faire tendre vers un but et un objet  qui permet àla pulsion d’atteindre son 

but

Réduction de la tension et sensation de plaisir

Les désirs ou désirance 

• Occupe une place importante dans l’Ics du sujet

• Le désir représente le penchant qu’éprouve l’humain envers l’objet (indépendamment du besoin) qu’il soit réel ou fantasmé

• Synonyme tantôt d’aspiration et de souhait, tantôt d’envie et de convoitise le désir exprime toujours une volonté du sujet d’être satisfait

• Le désir tend à vouloir s’exprimer pour rétablir/reproduire une situation de satisfaction initiale liée à l’expression d’un besoin

• Etroitement lié aux premières expériences de satisfaction

→ Le désir représente (sous forme de trace) le souvenir du vécu de plaisir associé à l’objet qui le procure

Les mécanismes de défense

• Processus psychologiques ics, automatiques et provisoires 

• Objectif: réduire, supprimer tous ce qui peut mettre en danger l’intégrité et la constance de l’individu

→ Ex: pallier l’angoisse générée par un souvenir trop douloureux ou par des pulsions inacceptables pour la conscience

• Le moi incarne la constance de l’individu et cherche à la maintenir donc il est l’agent des mécanismes de défense 

• Les mécanismes de défense sont utilisés 

– Dans un fonctionnement psychique normal 

– Dans les troubles psychopathologiques 

• Ils sont divers et complexes et peuvent se combiner, alterner, ou évoluer au cours de la vie et notamment au cours de la thérapie

Mécanismes de niveau adaptatif élevé

La sublimation

• Dévie les pulsions sexuelles vers un Objet socialement valorisé: activités intellectuelles, artistiques ou religieuses

→ conversion de ces pulsions dans un but non sexuel qui revalorise le sujet

L’humour

• C'est la plus élaborée des défenses

• Souligne les aspects amusants et ironiques des conflits, ce qui permet de prendre une distance par rapport aux choses

Mécanismes dits névrotiques

Le refoulement

• Action de rejeter et maintenir dans l’Ics tout ce qui est gênant ou douloureux  car inacceptable pour la Cs (en désaccord avec le surmoi) et qui risque de procurer du déplaisir par leur satisfaction 

→ Ces éléments maintenus hors du champ de la conscience grâce au refoulement constituent le refoulé

• Il agit sélectivement et intentionnellement 

→ intention de protéger

• Le refoulement n’est jamais définitif et complet

→Le refoulé gardant son potentiel dynamique cherchera à s’exprimer d’une façon ou d’une autre dans le champ de la conscience

• Le refoulé se manifestera alors de façon acceptable à la Cs dans les rêves, les lapsus, les trous de mémoire, les actes manqués… = compromis

• Le refoulement est économiquement très coûteux en énergie et le maintien du refoulé dans l’Ics demande un grand effort au moi

L'isolation 

• Isoler une pensée ou un comportement de son affect, de son contexte affectif

• La représentation est reconnue mais ne touche pas le sujet

• Très souvent l'affect est dévié sur une autre représentation anodine qui deviendra obsédante 

Le déplacement 

• Suite à l'isolation l'affect libéré peut être déplacésur une autre représentation

• l'affect associé à une représentation mentale dangereuse se détache de celle‐ci pour s'investir sur une autre représentation moins dangereuse afin de se défouler

→ Ex: le fait de s’en prendre à plus faible que soi alors qu’on a eut un échange houleux avec son supérieur

Annulation (Pensée magique)

• Moyen d’éliminer magiquement des actes, paroles ou pensées insupportables pour la Cs grâce à un comportement qui permet de les annuler

• Il peut devenir pathologique = névrose obsessionnelle

• 2 temps = 1 comportement ou une parole est suivi immédiatement d’1 autre comportement ou d’1 autre parole qui effacent psychiquement les premiers

• Ex: actes expiatoires comme les châtiments, les pratiques magiques…

La dénégation 

• Exprimer un désir, une pensée, un sentiment refoulé tout en se défendant, en niant qu'il nous appartienne

• C'est une négation de précaution qui met l'accent sur ce qui est important

→ "je vais vous dire ce que je ne suis pas" (c'est en fait ce queje suis)

• On présente son être sur le mode de n'être pas

• Il y a une certaine acceptation du refoulé mais sous la forme d’une négation

La régression

• Perte des acquisitions antérieures pour retrouver un système de relation au monde extérieur plus archaïque

• Retour à des postures proches de l’enfance pour échapper à son vrai statut

• Exemple: refuser de faire face à des responsabilités; aborder les choses avec beaucoup de légèreté

L'inhibition 

• Evitement d'une situation qui révèle en nous des pulsions pénibles

La conversion somatique

• Manifestation corporelle d'une pulsion ainsi symbolisée

• Afin d'éviter l'angoisse, en cas d'apparition à la conscience de pulsions interdites, ces dernières sont somatisées

• Certaines paralysies peuvent alors survenir sans fondement physiologiques

• Le "choix" de l'organe, faisant l'objet d'un symptôme somatique, peut être compris par l'investigation psychanalytique

• La conversion est un phénomène caractéristique de l'hystérie

La formation réactionnelle

• Manière d’agir en opposition avec ses vrais désirs 

→ Ex: manifester de la sympathie pour l’autre alors qu’on nourrit à son égard des sentiments agressifs

Mécanismes d'ordre psychotique

Le déni

• Nier une perception traumatisante de la réalité extérieure 

• Action de refuser la réalité d’une perception vécue comme dangereuse ou douloureuse pour le moi

→refus catégorique de reconnaître ce que les sens montrent

• Le patient refuse totalement la réalité: « Je ne suis pas malade ! »

• Conflit entre le moi et le monde extérieur

• Il n’y a pas de refoulement, c’est un refus pur et simple de la réalité

• Il faut respecter le déni et éviter de ramener le patient à la réalité de façon trop brutale (risque d’effondrement)

• Le déni est souvent à l’origine du mauvais suivi des prescriptions

Le clivage 

• Premier mécanisme de défense psychotique

• mécanisme de défense opérant en réaction à un conflit générant une profonde angoisse

• soit au niveau du moi (clivage du moi) soit au niveau des divers objets liés au moi (clivage de l’objet)

Clivage de l’objet

• l'objet pulsionnel n’est plus reconnu dans son intégrité

• Le clivage résulte souvent de la différenciation entre un bon objet et un mauvais objet

• 1 objet unique est différencié en fonction des actions qu'il entreprend plutôt que d'être intégré en un tout capable du bon comme du mauvais

• Exemple, pour un enfant, il y a la bonne mère, qui le nourrit et le réconforte et la mauvaise mère qui le punit et ne satisfait pas immédiatement ses besoins 

• Le fait de cliver est sécurisant dans le sens où cela laisse libre d'aimer le bon objet et de haïr le mauvais sans culpabilité

Clivage du moi

• coexistence au sein du moi de deux potentialités contradictoires

– l'une prédisposant à tenir compte de la réalité

– l'autre déniant cette réalité

• Dans la psychose = rejet de la réalité (inconciliable avec les exigences pulsionnelles) qui est remplacée par le délire constitué de représentations plus supportables 

Projection

• Attribuer à quelqu’un d’autre ses pulsions inacceptables

• Se manifeste quand l’individu n’admet pas avoir tel trait de caractère (ou telle émotion) car inacceptable pour lui → il le projette sur autrui

• Ex: trouver chez l’autre des sentiments hostiles à son égard alors qu’en réalité ces sentiments sont en nous 

→ les reconnaître entraînerait une trop grande culpabilité

• La projection est caractéristique de la paranoïa

Les mécanismes de défenses

• Offrent  une solution partielle car ne permettent pas de résoudre complètement un problème mais plutôt d’y échapper

• Ils sont imparfaits et souvent inadaptés, la partie pulsionnelle (désirante) insatisfaite (toujours grandissante) doit pouvoir se décharger = elle s’exprime alors par le symptôme

→ Le moi, dans ce cas, n’a pas trouvé meilleure issue

Les stades psychosexuels du développement de l’enfant

• Freud est le 1er à postuler l’existence d’une sexualité chez l’enfant

• Le développement psychosexuel de l’enfant passe par différents stades de la libido qui aboutissent à la sexualitévécue sur un mode génital à l’âge adulte

→ les stades prégénitaux (oral, anal, phallique) précédent l’avènement du stade génital

• Chaque stade est caractérisé par

– Une activité sexuelle particulière qui est associée à un zone érogène déterminée

– Un mode particulier de relation d’objet

• Objet =  permet à la pulsion d’atteindre son but → la décharge de l’énergie pulsionnelle et donc la suppression de l’état de tension

– L’objet peut être une personne

– L’objet = réel ou imaginaire / fantasmatique ou partiel (morceau de l’objet)

• Relation d'objet = Relation du sujet avec l'Objet vers lequel se tournent ses pulsions

• A chaque stade de développement correspond une relation Objectale différente

Stade oral

• Premier stade de l’organisation de la libido prégénitale 

• Caractérisé par l’instauration de la zone bucco‐labiale comme 1ère zone érogène = source de la pulsion sexuelle

• ProcessusL’incorporation de nourriture liquide (lait maternel ou maternisé) stimule la zone bucco‐labiale et procure un plaisir irréductible qui va au‐delà de la simple satisfaction du besoin de nourriture

• Le bébé découvre le plaisir de la succion

• Le stade oral détermine la 1ère relation d’objet = le sein puis la mère 

• Le stade oral se subdivise en trois périodes marquant chacune une étape de la relation objectale

« stade préobjectal » jusqu’à trois mois 

• Non‐différenciation entre le bébé et sa mère = Relation symbiotique (fusionnelle)

• L'Objet recherché pour assouvir les pulsions sexuelles est partiel = sein, lait

« stade de l’objet précurseur » entre trois et huit mois 

• Un Objet sommaire commence à se distinguer, à prendre du relief

→ La Mère ou toute personne qui s’occupe de l’enfant et  lui apporte plaisir et satisfaction

« stade de l’objet libidinal » entre huit et quinze mois

• Mère = reconnue comme une personne à part entière

• L'Objet est total: c'est la Mère

• Le bébé se distingue de sa mère au point de ressentir son absence

→ Un étranger est reconnu comme tel et provoque de l'angoisse

Stade anal

• Deuxième étape de l’évolution libidinale de l’enfant

• De deux ans à trois voire quatre ans

• Zone érogène (source de la pulsion) = zone anale

• Objet = selles

• But = supprimer l’état en tension (et donc recherche du plaisir) en expulsant ou gardant les selles

• Stade phallique 

• Entre trois et cinq ans environ

• Zone érogène (source des pulsions sexuelles) = zone génitale

• Objet = phallus

• Constatation par l’enfant de la différence anatomique entre les sexes– Présence d’un pénis chez le garçon– Absence de pénis chez la fille

• Cette période correspond au développement ainsi qu’au déclin du complexe d’Œdipe

• L’Œdipe existe pour le garçon comme pour la fille même si les deux le vivent différemment

Complexe d’Œdipe pour le garçon

• Le petit garçon se montre irrésistiblement attiré vers sa mère

→ il souhaite ne l’avoir que pour lui / pour son plaisir tout entier

• Rival imposant = le père qui semble bien apprécier cette mère tant désirée

• Premier temps : hostilité mêlée de crainte envers ce père qui lui « vole » sa mère

• Second temps: par amour et crainte pour le père le petit garçon va renoncer à son désir exclusif pour la mère admettant qu’elle ne peut lui appartenir

→ Préfère s’identifier à ce père désormais aimable puisque aimé par la mère

• Cet aboutissement de l’Œdipe se fait vers cinq/six ans

Complexe d’Œdipe pour la fille

• La découverte de l’absence d’un organe sexuel externe identique à celui du petit garçon détermine en elle une envie du pénis qu’elle focalise chez le père, nouvel objet d’amour

• Désir pour le père = époque où on peut souvent l’entendre clamer qu’elle veut se marier avec papa

• Souhaite pouvoir aimer librement ce père désiré, et se pare de toute sa féminité pour lui plaire, comme maman

• Mère = gênante car le père lui porte de l’amour

→ Sentiments hostiles, confusément mêlés d’amour, apparaissent à l’égard de la mère

• Peu à peu elle va renoncer à son désir car 

– Elle aime sa mère 

– La réalité du couple père/mère lui montre qu’il ne peut pas y avoir un couple père/fille

• La petite fille choisit alors de s’identifier pleinement à la mère et de cultiver cette ressemblance

• Pour résoudre l’Œdipe les parents doivent

– Se présenter à l’enfant comme un couple avant tout

– Montrer qu’en aucun cas l’enfant ne peut prendre la place de l’un des deux adultes

• Permet à l’enfant de réorienter ses désirs et de devenir lui‐même un adulte

Période de Latence (de 6 à 12 ans)

• De la fin du complexe d’Œdipe jusqu’avant l’avènement de la puberté

• Tous les acquis de la sexualité infantile des phases précédentes tombent dans le refoulement le plus total

• Désexualisation des relations objectales = les pulsions sexuelles sont considérablement réduites ou converties en tendresse

• Des mécanismes de défense importants (refoulement, formation réactionnelle, sublimation) se mettent en place pour contrôler les pulsions sexuelles

• → Ex: la sublimation = orientation des pulsions sexuelles vers d’autres buts, notamment artistiques

• La mise en place de ces mécanismes de défense permettent à l’enfant de construire 

– son moi en accédant à une plus grande autonomie

– son surmoi en intériorisant les interdits parentaux

• Stade génital 

• Au moment de la puberté

• Accès de l’adolescent à une sexualité de type adulte

• L'adolescent dirige ses pulsions vers des Objets ayant valeur de substituts Parentaux

• Les choix des partenaires se font par rapport à eux en fonction de l'image qu'il en a

La cure psychanalytique

• Le patient doit parvenir à baisser  ses défenses et faire remonter à la surface, au niveau du conscient, le refoulé

• Pour y parvenir l’analyste procède 

– A l’écoute de son patient dans un contexte de sérénité et de détente 

– Lui demande de dire tous ce à quoi il pense en évitant toute forme de censure

→Méthode par association d’idées

• Petit à petit le patient aidé par le psychanalyste parvient àfaire surgir les souvenirs refoulés et à les assumer