LES COMPAGNONS BATISSEURS...

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5 LES COMPAGNONS BATISSEURS D'ESPOIR 12 EDITO par Bernard DELMOND JOURNAL À PARUTION SEMESTRIELLE - NOVEMBRE 2016 JOURNAL À PARUTION SEMESTRIELLE - NOVEMBRE 2016 13 Notre projet, je le rappelle, est unique au Sénégal -et peut-être même en Afrique- parce qu’il associe ces deux volets complé- mentaires et indissociables que sont l’école et l’exploitation agricole. C’est l’originalité et l’intérêt de ce projet : créer en Casamance une école privée catholique, financièrement autonome grâce aux bénéfices que nous espérons retirer de l’exploitation agricole de Yakaar-Manato (en Wolof, Yakaar signifie Espoir). Mais l'originalité de ce projet fait également sa fragilité ; car si l’un des deux volets vient à donner des signes de faiblesse, c’est tout l’équilibre du modèle qui peut être remis en cause. Or, aujourd’hui, ce sont les difficultés que connaît l’exploitation agricole qui compromettent l’équilibre économique et financier de ce modèle, quand bien-même la scolarisation de 30 enfants (nous en gagnons une dizaine chaque année) constitue déjà en soi un immense motif de satisfaction. Vous comprendrez, chers amis, que nous avons plus que jamais besoin de votre soutien ! Je fais donc encore appel à votre générosité. Bien sûr, nous savons que vous êtes déjà assaillis par les sollicitations de toutes sortes, et, peut-être, connaissez- vous vous-mêmes, des difficultés financières. Mais vous avez compris, à la lecture de cette lettre, que la forte diminution des dons affecte durement notre association. Faites appel à vos familles, à vos amis et à vos relations pour les sensibiliser à notre projet. Vous nous permettrez ainsi d’augmenter le volume des dons et la liste de nos donateurs. Et si vous voulez nous donner un camion, n’hésitez pas, nous l’accepterons ! Je plaisante, bien sûr. Mais –et là, je redeviens sérieux- n’oubliez pas non plus que grâce au mécanisme du reçu fiscal, un don de 150 € ne vous coûtera en réalité que 50 € ! En espérant que vous accepterez de continuer avec nous cette belle aventure humaine, nous vous souhaitons donc de belles fêtes de Noël emplies de l'Esprit et du Sens que Jésus est venu leur donner. Nous vous remercions de tout cœur pour tout ce qui a déjà été accompli et vous souhaitons une belle et bonne année 2017 riche de votre bienveillance et de votre générosité. Consultez notre site : http://lescbe.fr/ecoles-senegal/ et envoyez vos dons à : «Les Compagnons Bâtisseurs d’Espoir» 2, route du château 33710 COMPS (chèques à l’ordre des CBE). Vous recevrez un reçu fiscal ouvrant droit à réduction d’impôts à hauteur des deux-tiers de votre don. Chers amis, Une fois n’est pas coutume : j’ai aujourd’hui deux bonnes nouvelles à vous annoncer. En premier lieu, nous finissons ce mois-ci de rembourser l’emprunt de 100.000 € qui nous avait permis de construire l’école. Emmanuel vous en parlera plus en détail, mais sachez que nous aurons dorénavant un peu plus d’argent à transmettre à l’Association Saint Benoît de Kolda (ASBK), notre association de droit sénégalais. Nous pourrons donc plus investir pour l’école. L’autre bonne nouvelle est qu’un généreux donateur nous a fait don d’un camion ! Oui, un camion, et pas un petit modèle puisqu’il s’agit d’un camion semi-remorque de 35 tonnes ! Nous avons accepté, bien sûr, qu’auriez-vous fait à notre place ? Auriez-vous refusé une offre aussi généreuse ? Aujourd’hui, sur place, le Père Olympio, le président de l’ASBK, s’occupe de faire «travailler» le camion. De fait, il a déjà commencé à remplir sa mission de véhicule de transport de fret. Ce don providentiel génère d'ores et déjà localement des revenus pour la réalisation de notre projet dans la logique d'auto-financement et de développement économique local que nous privilégions. Rassurez-vous : en créant notre école notre but n’était évidemment pas de résoudre les problèmes du Sénégal - désertification des campagnes, scolarisation des jeunes, déculturation, émigration vers la France - mais, plus modestement, de contribuer à la réalisation de ces objectifs. Conscients de l’ampleur des enjeux et de la petitesse de nos moyens, nous apportons notre pierre à ces politiques dont nous sommes solidaires. Bénévoles, avec notre projet, nous voulons donner l’exemple. Et comme le dit le prophète Samuel, «Un jour, les arbres se mettront en route».

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Madame, Monsieur, chers amis,

Ainsi que nous le pensions, cette année 2015 s’est avérée particulièrement di�cile. La raréfaction des dons a en e�et entrainé une diminution importante de nos possibi-lités d’intervention sur place. Les 5.000 € que nous avons investis au début de cette année dans l’exploitation agri-cole de Yakaar-Manato ont tout juste permis de d’acheter le �oul nécessaire au fonctionnement de la motopompe, et de maintenir en l’état le matériel existant –clôture, ré-seau d’irrigation, salaire du gardien. Pas question donc de développer les super�cies plantées pour passer de 2,5 à 10 hectares, comme nous l’espérions, ni de rémunérer cor-rectement les paysans, encore moins d’atteindre le seuil minimum de rentabilité. Dans ces conditions, non seule-ment nous ne pouvions pas attirer de nouveaux paysans coopérateurs sur l’exploitation, mais nous avions égale-ment beaucoup de mal à retenir auprès de nous ceux qui voulaient nous quitter.

L’exploitation fait peine à voir. La saison des pluies a été particulièrement abondante en précipitations et ce qui aurait dû être un bienfait, n’a fait qu’aggraver les pro-blèmes : la nature a repris tous ses droits et les herbes folles ont envahi les surfaces non encore plantées.

Pourtant, nous gardons toujours l’espoir. L’augmenta-tion régulière des e�ectifs scolarisés nous permet d’être con�ant en l’avenir. Lorsque nous aurons achevé le remboursement du prêt qui nous a servi à �nancer la construction de l’école, nous pourrons alors augmenter nos interventions sur place.

Vous comprenez, chers amis, que nous avons plus que jamais besoin de votre soutien ! Car l’exploitation agricole, dont les béné�ces sont destinés, je le rappelle, à couvrir les frais de fonctionnement de l’école, est évidemment loin d’atteindre l’objectif qui était le sien au départ. Je me permets donc de faire encore appel à votre généro-sité. Je sais que vous êtes déjà assaillis par les sollicitations de toutes sortes, et que vous-mêmes, vous connaissez les di�cultés �nancières que nous rencontrons tous en France, di�cultés que notre association ressent durement avec la forte diminution des dons.

Je vous remercie du fond du cœur pour votre �dèle sou-tien. Faites appel à vos familles, à vos amis et à vos relations pour les sensibiliser à notre projet et augmenter ainsi la liste de nos donateurs. En espérant que vous accepterez de continuer avec nous cette belle aventure humaine, je vous souhaite un très beau Noël et une excellente année 2016.

Venez visiter notre site : www.lescbe.fr/ecoles-senegalet envoyez vos dons à : « Les Compagnons Bâtisseurs d’Espoir » 2, route du château 33710 COMPS (chèques à l’ordre des CBE).

Vous recevrez un reçu �scal ouvrant droit à réduction d’impôts à hauteur des deux tiers de votre don.

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LES COMPAGNONS BATISSEURS D'ESPOIR

JOURNAL À PARUTION SEMESTRIELLE - NOVEMBRE 2015 JOURNAL À PARUTION SEMESTRIELLE - NOVEMBRE 201512

EDITOpar Bernard DELMOND

JOURNAL À PARUTION SEMESTRIELLE - NOVEMBRE 2016 JOURNAL À PARUTION SEMESTRIELLE - NOVEMBRE 201613

Notre projet, je le rappelle, est unique au Sénégal -et peut-êtremême en Afrique- parce qu’il associe ces deux volets complé-mentaires et indissociables que sont l’école et l’exploitationagricole. C’est l’originalité et l’intérêt de ce projet : créer en Casamance une école privée catholique, financièrement autonome grâce aux bénéfices que nous espérons retirer del’exploitation agricole de Yakaar-Manato (en Wolof, Yakaar signifie Espoir). Mais l'originalité de ce projet fait également safragilité ; car si l’un des deux volets vient à donner des signesde faiblesse, c’est tout l’équilibre du modèle qui peut être remisen cause. Or, aujourd’hui, ce sont les difficultés que connaîtl’exploitation agricole qui compromettent l’équilibre économiqueet financier de ce modèle, quand bien-même la scolarisationde 30 enfants (nous en gagnons une dizaine chaque année)constitue déjà en soi un immense motif de satisfaction. Vous comprendrez, chers amis, que nous avons plus que jamaisbesoin de votre soutien ! Je fais donc encore appel à votre générosité. Bien sûr, nous savons que vous êtes déjà assaillispar les sollicitations de toutes sortes, et, peut-être, connaissez-vous vous-mêmes, des difficultés financières. Mais vous avezcompris, à la lecture de cette lettre, que la forte diminution desdons affecte durement notre association. Faites appel à vos familles, à vos amis et à vos relations pour les sensibiliser à notreprojet. Vous nous permettrez ainsi d’augmenter le volume desdons et la liste de nos donateurs. Et si vous voulez nous donnerun camion, n’hésitez pas, nous l’accepterons ! Je plaisante,bien sûr. Mais –et là, je redeviens sérieux- n’oubliez pas nonplus que grâce au mécanisme du reçu fiscal, un don de 150€ne vous coûtera en réalité que 50€ ! En espérant que vous accepterez de continuer avec nous cettebelle aventure humaine, nous vous souhaitons donc de bellesfêtes de Noël emplies de l'Esprit et du Sens que Jésus est venuleur donner. Nous vous remercions de tout cœur pour tout cequi a déjà été accompli et vous souhaitons une belle et bonneannée 2017 riche de votre bienveillance et de votre générosité.Consultez notre site : http://lescbe.fr/ecoles-senegal/ et envoyezvos dons à : «Les Compagnons Bâtisseurs d’Espoir» 2, routedu château 33710 COMPS (chèques à l’ordre des CBE). Vous recevrez un reçu fiscal ouvrant droit à réduction d’impôtsà hauteur des deux-tiers de votre don.

Chers amis,

Une fois n’est pas coutume  : j’ai aujourd’hui deux bonnes nouvelles à vous annoncer. En premier lieu, nous finissons cemois-ci de rembourser l’emprunt de 100.000€ qui nous avaitpermis de construire l’école. Emmanuel vous en parlera plusen détail, mais sachez que nous aurons dorénavant un peuplus d’argent à transmettre à l’Association Saint Benoît deKolda (ASBK), notre association de droit sénégalais. Nouspourrons donc plus investir pour l’école. L’autre bonne nouvelleest qu’un généreux donateur nous a fait don d’un camion ! Oui,un camion, et pas un petit modèle puisqu’il s’agit d’un camionsemi-remorque de 35 tonnes  ! Nous avons accepté, biensûr, qu’auriez-vous fait à notre place ? Auriez-vous refusé uneoffre aussi généreuse ? Aujourd’hui, sur place, le Père Olympio,le président de l’ASBK, s’occupe de faire «travailler» le camion.De fait, il a déjà commencé à remplir sa mission de véhicule detransport de fret. Ce don providentiel génère d'ores et déjà localement des revenus pour la réalisation de notre projet dansla logique d'auto-financement et de développement économiquelocal que nous privilégions. Rassurez-vous : en créant notre école notre but n’était évidemmentpas de résoudre les problèmes du Sénégal - désertification descampagnes, scolarisation des jeunes, déculturation, émigrationvers la France - mais, plus modestement, de contribuer à laréalisation de ces objectifs. Conscients de l’ampleur des enjeuxet de la petitesse de nos moyens, nous apportons notre pierreà ces politiques dont nous sommes solidaires. Bénévoles, avecnotre projet, nous voulons donner l’exemple. Et comme le ditle prophète Samuel, «Un jour, les arbres se mettront en route».

DES NOUVELLES de L’ECOLE Saint Jean & Benoît de SEDHIOUEmmanuel Foucaultt

Nous rentrons plein d’optimisme de notre voyage en Casamance après notre visite de l’école Saint Jean et Benoît de Sédhiou le 20 octobre dernier. Les 23 élèves studieux et attentifs nous ont accueillis dans la joie et la bonne humeur sous la houlette de Paul. Certes, notre projet d’école d’inspiration bénédictine se concrétise plus lentement que nous l’avions espéré. Mais il est pro-fondément ancré dans l’attente des enseignants comme des parents qui leur ont con�és leurs enfants.

Combien d’élèves ? A la rentrée d’Octobre 2015, ce sont en e�et 23 enfants répartis en quatre niveaux CP, CE1, CE2, CM1 qui ont ef-fectué leur rentrée scolaire au sein de l’Ecole saint Jean et Benoît ; et ce chi�re pourrait encore augmenter selon la Direction diocésaine de l’enseignement Catholique (Didec). Voici les e�ectifs de la dernière rentrée scolaire : CM1 2 enfants } c’est à dire les deux enfants qui sont à l’origine de l’Ecole CE2 - 5 enfants } CE1 - 7 enfants } CP - 9 enfants } Au total : 16 garçons et 7 �lles ; 15 chrétiens, 8 musulmans.En dépit des apparences, la lenteur de l’augmentation du nombre d’élèves pourrait cependant être de bon augure. En e�et, du fait de la localisation un peu éloi-gnée du centre de Sédhiou, les enfants les plus jeunes doivent être accompagnés le matin et récupérés par les parents à la �n de la classe. Or, l’école o�rant aujourd’hui plusieurs niveaux de classes, les plus jeunes sont pris en charge par les plus âgés. Ainsi, l’ouverture du niveau de

CM2 lors de la rentrée 2016 pourrait sans doute entraî-ner un accroissement des e�ectifs des classes des plus jeunes. La photo jointe est une sorte de carte de vœux que les enfants de l’école de Sédhiou envoient à nos �dèles do-nateurs. Leur sourire est un encouragement pour nous, votre générosité est pour eux un véritable message d’es-poir.

Quel avenir pour l’école ?Des questions se posent cependant sur l’avenir de l’école. La participation des familles aux frais de sco-larité des enfants doit certes rester adaptée à la capa-cité �nancière des parents; Mais cette participation ne permet pas, dans les conditions actuelles, de couvrir le salaire d’un professeur encore moins de deux. Seul un accroissement important des e�ectifs permettrait d’y parvenir : ceci viendra sans doute progressivement mais, pour l’instant, c’est la Didec de Kolda qui assure le salaire de Paul, directeur de l’Ecole.

Il nous faut donc envisager des solutions alternatives car, à ce jour, ni la contribution des familles ni la situa-tion �nancière de l’exploitation agricole ne permettent de faire vivre l’école. De concert avec le Père Olympio qui y serait très favorable, nous ré�échissons actuellement à la possibilité de créer un collège à Sédhiou. Une telle ini-tiative viendrait compléter l’o�re scolaire catholique sur la ville, comblerait donc un vide pédagogique et serait �nancièrement viable. Il reste un problème de taille : le �nancement d’un tel projet.

L’état des lieux financiers de notre Projetpar Emmanuel FOUCAULT Président et Trésorier.

Comme Bernard le mentionnait dans son éditorial l’emprunt de100.000 €, contracté il y a 5 ans afin de mettre sur pied lespremiers bâtiments de notre Ecole a été soldé au 1° novembredernier. C’est une bonne nouvelle ! Merci à tous et à chacund’entre vous de votre soutien.Dans mon point de situation de la fin 2015 (cf. Lettre d’Info del’Avent) j’avais pu vous présenter l’évolution de nos financesdepuis cinq ans permettant d’envisager un tel résultat. C’estaujourd’hui chose faite. Grâce à votre soutien indéfectible,malgré la conjoncture, nous sommes parvenus à réaliser cechallenge. Ainsi les comptes de l’exercice 2016 font apparaître que la va-leur des dons reçus au cours de l’année s’élève à la sommed’environ 10.000€. En outre comme précisé dans l’editorial deBernard un généreux donateur a fait don d’un Semi remorque

de 35 Tonnes à l’ASBK d’une valeur de 26.000 €.Au bilan de l’exercice 2016 l’extinction du crédit contracté nouspermettra de disposer d’une capacité d'investissement de10.000 € pour l’exercice 2017. Comme le soulignait Bernard, «La maison sort peu à peu deterre». S’il dispose des premiers éléments pour acquérir sonautonomie, tel ce camion, il nous faut accompagner son développement pour qu’il porte ses fruits. C’est notre prochainchallenge pour les cinq années à venir .Sans votre participation et sans vos dons (totalement engagésdans des réalisations concrètes au sein de l’Ecole et ou de l’exploitation agricole) nous ne pourrons pas relever ce défi ! Permettez moi de vous inviter à faire part de ce projet Educatif inovant et singulier aupres de vos amis etconnaissances pour le soutenir.

Le mot du secrétaire généralpar Frédéric Munoz, secrétaire.

Lors de notre assemblée générale du 03 juillet 2016, nousavons élu un nouveau président en la personne d'EmmanuelFoucault. Le général Didier Tauzin a, en effet, souhaité prendreses distances avec l'association, compte tenu de son engage-ment politique. Son épouse Brigitte reste bien, quant à elle,membre active. L'esprit qu'il a insufflé dans ce projet demeureet Emmanuel Foucault, notre nouveau président a toute notreconfiance pour poursuivre cette belle aventure, et nous savonsque Didier est de tout coeur avec nous. Je parlais, il y aquelques jours, avec deux soeurs sénégalaises, d'une congré-gation enseignante. Comme les parents d'élèves de notreécole, tous ne cessent de nous répéter d'une part leur gratitude

poignante pour ce projet qui permet à leurs enfants l'accès àun enseignement de qualité dans ce secteur très pauvre.D''autre part, ils nous enjoignent de persévérer sans faille, dansla réalisation de ce projet. Combien d'écoles sont nées au Sé-négal qui ont vu s'agréger autour d'elles un nouveau villagedans une logique d'aménagement territorial parfois surpre-nante. Combien d'exploitations agricoles ont mis des annéesà croître pour porter du fruit. Au moment où prend fin l'année de la Miséricorde voulue parle pape François, nous tenions à vous remercier de prendre aumot son appel à mettre un terme à la mondialisation de l'indif-férence.Notre persévérance, depuis 4 ans pour l'école, depuis 7 anspour ce magnifique projet, commence à payer. Alors que desbouleversements géopolitiques sont à l’œuvre chaque joursous nos yeux, que les mouvements migratoires s'amplifient,plus que jamais une action de notre part s'impose pour tendrela main à nos frères dans le besoin. Favoriser une vraie toléranceentre chrétiens et musulmans dans une Afrique tentée par lefondamentalisme islamique, fournir (grâce à un enseignementcatholique dont l'excellence est reconnue par tous) une éducationspirituelle, scolaire et professionnelle, aider au maintien despopulations africaines dans le milieu géographique et culturelqui est le leur. C'est aussi notre responsabilité, à notre modestemesure, comme vous l'écrivait Bernard. En cette période d'Avent, nous pouvons dire comme Isaïe : «lepeuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grandelumière», car l'Amour sera toujours plus fort que la haine, l'Espérance que le désespoir, la Volonté que l'indifférence. Aussi avec vous, nous demandons au Seigneur de nous aiderà réaliser sa volonté.Réunion d'échange avec les parents d'élèves de l'école Saint-Jean-Saint Benoit (octobre 2016)

Le mot du Trésorier :

Voici un bilan succinct de la situation �nancière de notre association compte tenu de l’avancement de notre pro-jet et de mes préoccupations actuelles (voir diagramme ci-dessous). Notre projet est de longue haleine ; vos dons, ainsi que l’emprunt que nous avons souscrit en �n 2011, nous ont permis de réaliser les premiers éléments de l’Ecole et ceux de l’exploitation agricole. En outre, malgré une conjoncture économique défavorable et en dépit de la diminution du nombre des donateurs, votre générosité nous a jusqu’à présent permis d’assu-rer le remboursement de nos annuités d’emprunt. En revanche, on voit sur le diagramme que la quête aux

subventions s’est avérée plus di�cile, même si nous ne nous laissons pas décourager. Le resserrement de notre budget global a pour e�et de diminuer nos versements à l’ASBK et, par voie de conséquence, nos investisse-ments en Casamance. Or, il faut maintenant pérenniser nos premiers acquis par un certain nombre d’investisse-ments d’équipement, ponctuels mais indispensables.

C’est vrai pour l’école, mais plus encore pour l’exploita-tion agricole dont le fonctionnement doit, à terme, ga-rantir l’autonomie �nancière de l’ensemble.

Répartition par grandes masses du budget des CBE (en €)L’ASBK (Association Saint Benoît de KOLDA) est le partenaire sénégalais des CBE

Quelques rappels historiques et géographique.par Bernard Delmond

Un peu d’histoire de la CasamanceLa Casamance a été «découverte» en 1445 par les navigateursportugais -peut être Alvaro Fernandez ou plus probablementDinis Dias- qui lui donnèrent son nom : Casa-mansa, la «maisondu Roi», plus exactement «des» rois Baïnouks, Flups ou Diolas.Partiellement colonisée par les portugais au XVIIIème siècle, cen’est qu’en 1866 que la Casamance a été officiellementrétrocédée par traité à la France, puis rattachée au Sénégal.C’est une date tardive dans l’histoire de la colonisation duSénégal, quand on sait que la ville de Saint Louis, elle, estdevenue française sous le règne de Louis XIII. Les habitantsde cette commune de plein exercice, comme d’ailleurs ceux de Dakar, Rufisque et Gorée,  sont même devenus citoyensfrançais dès 1830 ! Pourtant, les français s’étaient installés surl’île de Karabane en 1836, avec l’autorisation du roi de Cagnout,puis, en 1837, à Diembering et à Sédhiou qui deviendra brièvement la première capitale de la Casamance. Rattachée officiellement au Sénégal par l’administration colonialepour des raisons pratiques, la Casamance présente cependantd’importantes particularités historiques, ethniques, géographiqueset culturelles par rapport au reste du Sénégal.

Le particularisme géographique de la Casamance : «un monde à part»Encadrée par ses deux voisines indépendantes, la Gambieau nord et la Guinée Bissau au sud, mais peuplée des mêmesethnies, la Casamance est une province à part du reste du Sénégal. Epousant le cours de son fleuve éponyme, elle estaussi différente des paysages sahéliens du Nord du pays quel’eau l’est du feu  ! Cette région de forêt-galerie s’étend sur30.000 km2 depuis les plages ensoleillées de l’Atlantiquejusqu’au parc du Niokolo Koba à 300 km de là. Dans son décorde palétuviers, avec ses entrelacs de bras de mer, de canauxet de marécages, sa capitale régionale, Ziguinchor, le Cap Skiring et son Club Méditérranée, ses féticheurs et ses rebellesindépendantistes, la Basse Casamance chevauche l’embouchuredu fleuve tout en regardant la mer. Ce pays de cocagne est lapatrie des Diolas : la région la plus touristique aussi, la plusmystérieuse enfin, celle des cérémonies d’initiation, des devinset des «bois sacrés». Dans  ses «Antimémoires», Malraux s’est enthousiasmé pource charmant décor tropical et pour ses habitants. Il alla jusqu’àcomparer à Jeanne d’Arc la jeune prophétesse Aline Sitoé Diattalevant l’étendard de la révolte contre les français, et la devineresseSybeth à une pythie antique ou à une reine mérovingienne.Le particularisme des peuples de la Casamance, Diolasmajoritaires, mais aussi Baïnouks, Mankagnes et Mandjaks,Balantes, puis musulmans Mandingues et Peuls venus de l’Est,ne date pas d’hier. Accueillants mais fiers, ils ont toujours voulu

défendre leurs coutumes et leur indépendance. Peut-on comparerles peuples de la Casamance, que l’on a parfois surnommés«les bretons du Sénégal», aux irréductibles villages gaulois bienconnus des français ? Toujours est-il que l’histoire de ces deuxderniers siècles est jalonnée de révoltes contre l’administration,la collecte de l’impôt et l’enrôlement dans l’armée française de1914. Aujourd’hui, les Diolas sont révoltés par la surexploitationdes richesses naturelles de leur pays. Ils ont en outre l’impres-sion d’être dépossédés de leurs terres par les «gens du Nord» :de fait, chassés par la sécheresse des années 1970 et attiréspar cette riche région agricole, ces paysans Toucouleurs, com-merçants Wolofs, pécheurs Lébous ou fonctionnaires dakaroisne parlent pas leurs langues, et ne respectent ni l’animisme niles coutumes traditionnelles auxquelles les Diolas sont très attachés.Si l’on remonte le fleuve Casamance vers l’Est, ce que faitd’ailleurs l’océan lui-même puisque le mascaret remontejusqu’à Sédhiou, on arrive dans cette ancienne capitale colonialeau charme un peu décrépi, où le futur gouverneur du Sénégal,Emile Pinet-Laprade, construisit sa résidence. C’est dans cechef-lieu de la Moyenne Casamance que nous avons construitnotre école.

L’inauguration de notre école en Casamance, 4 ans déjà !C’est en 2009 qu’une équipe de 9 bénévoles chrétiens, dontplusieurs retraités, s’est lancée dans cette grande aventure :créer une école d’inspiration bénédictine en Casamance. Leurassociation française «Les Compagnons Bâtisseurs d’Espoir»(CBE) et son relais local, l’association «Saint Benoît de Kolda»(ASBK) ont donc réussi cette première étape puisque, le 10 novembre 2012, étaient inaugurées les deux premières classesde notre école «Saints Jean et Benoît» de Sédhiou (Sénégal). Ce jour-là, cette capitale régionale a vécu une cérémonie inhabituelle  : l’évêque de Kolda, le Père abbé de l’Abbaye de Keur-Moussa, le Père Olympio, directeur diocésain de

Photo de classe avec une partie de nos élèves (octobre 2016)

Nom:..............................................................................Adresse:...................................................................................................................................................................CP:....................Ville:...............................................

2, route du château - 33710 COMPS

L’école Saints Jean et Benoit vous souhaite un joyeux Noel et une bonne année 2016

l’Enseignement catholique de Casamance et président de notreassociation sénégalaise, l’ASBK, enfin cinq des membres denotre association française, les CBE, étaient là. La cérémonie d’inauguration s’est déroulée dans la cour de l’école,sur le terrain de Badandang-Mancagne dans les faubourgs deSédhiou, que l’ASBK avait acheté un an auparavant grâceaux fonds que notre association des CBE lui avait transmis ;C’est là, entre les premiers bâtiments de l’école et le vergerplanté d’une centaine d’anacardiers, qu’étaient réunis françaiset sénégalais, prêtres et laïcs, professeurs et élèves pour participerà cette petite fête. On a donc coupé le ruban, béni l’école, prononcéforce discours, avant de trinquer sobrement. Les villageoisétaient fiers et heureux, leur chef en profitait pour nous réclamerl’eau et l’électricité en plus des murs, y compris l’imam qui, enthousiaste, nous bénissait lui-aussi en nous remerciant derepousser toujours plus loin les limites de l’ignorance. L’inspecteurd’académie, lui-même musulman après avoir reconnu la carencede l’Etat sénégalais en matière d’enseignement, s’est empresséd’applaudir notre action. Vous le savez, les cinq bénévoles français qui avaient fait ledéplacement ne représentaient pas seulement l’associationdes CBE : leur présence témoignait aussi au nom des centainesde donateurs français -Vous- qui, depuis 7 ans, ont inlassablementsoutenu notre œuvre éducative en participant à son financement.Vous n’avez pas hésité à nous faire confiance et ce succès estaussi le vôtre. Soyez-en remerciés.  Notre école fait l’objet du soutien des Pouvoirs Publics sénégalaisau plus haut niveau et du Ministère de l’Éducation Nationale,dont elle respecte les normes et les programmes. L’école estbien entendu ouverte aux enfants de toutes confessions, chrétiens,musulmans et animistes, et de tous milieux sociaux grâce à la

quasi-gratuité de la scolarité. Au lendemain de sa cinquièmerentrée des classes, l’école se porte plutôt bien, même si lenombre d’élèves ne progresse que lentement, et même si sanécessaire transformation en collège pose un problème financierredoutable.

Pour que l’école de Sédhiou acquière, à terme, son autonomiefinancière et cesse de dépendre des donateurs, il fallait lui procurerune source de revenus suffisante, pérenne et indépendante.C’est pourquoi, dès le début, les CBE se sont employés à créerl’exploitation agricole de Manato qui, sur 30 hectares de terresarables et sur les bords de la rivière Kayanga, emploiera à terme130 personnes. Avant de servir à payer les instituteurs de Sédhiou,Manato contribuera donc au développement économique dela région.

Le père Olympio et Emmanuel Foucault (octobre 2016)