LES CLEFS SECRÈTES · 2016. 6. 7. · l'abbé Tritheim (1466-1515), l'illustre auteur de la...

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5 e Année. 91 25 Mars 1887. ABONNEMENTS; France un an, 8 fr,.5G c six mois 5 i '/ Bnimipostale, ua aa 10 fr . /' / _. ., sîxmois 6 . j/ ^%mn 4QC i/ BOREAUX : Ru^ Terme, 14. Le J abonnent se pai«nfc d'avance . Portraits graphologiques Grand format 10 fr. EXPERTISE ENVOYER MANDATS ET quelques lignes d'écriture à étudier II sera rendu compte de tout 0 uvrage dont on enverra deux exemplaires. On l'annoncera s'il ,,'y en a qu'un. DIRECTRICE : M me Louis MOND, Chevalier de l'Ordre royal de Mélusine et noble patricienne delà ville de Rosarno (Italie), membre de l'Institut médical électro-magnétique de Toulouse, titulaire de son grand prix du novateur et grande dignitaire du prix Saint-Louis des Commandeurs du Midi (Toulouse), membre de l'école Dantesquede Naplesetde plusieurs autres Sociétés savantes, lauréat des expositions de Paris et de Lyon, etc. On s'abonne au bureau du journal, rue Terme, 14, à Lyon, par bon ou mandat de poste, et chez tous les libraires de France. Il sera envoyé un numéro spécimen à toute personne dont la lettre de demande contiendra 0 fr, 40 cent, en timbres-poste. INSERTIONS : Dans le courant du Journal, 1 fr. la ligne. A la page d'annonces, O fr. SîO la ligne. Les manuscrits non insérés ne seront pas rendus et il ne sera répondu qu'aux lettres qui con- tiendront un timbre de retour. SOMMAIIIE Avis important. Essais de sciences maudites. Suicide par envoûtement Les signes des temps. L'esprit des légendes. Songes et Rêves. Chez le voisin. Ribliographie. Correspondance. Feuilleton. AVIS IMPORTANT Nous rappelons a, nos lecteurs que nous tenons à leur disposition, et sans augmentation de prix, soit des collec- tions complètes du Magicien, soit celles d'une année seulement. Certains numéros commencent à s'épuiser et il nous sera impossible de les rééditer à nouveau. Avis en est donné. ' Feuilleton du Magicien. N" 19 LES CLEFS SECRÈTES DU MAGNÉTISME PAR M me Louis MOND Parce qu'il n'est pas de principe sans ses deux faces et que si la chance était sur tous, l'équilibre réglemen- taire ne serait pas puisque dans le monde tout s'équilibre par affirmation et négation. - Mais alors c'est une injustice, puisque les uns ont tout et les autres rien ? ar Non, c'est une égalité, car ce que nous avons en plus ici nous l'avons en moins là-bas ; la balance qui. nous tient en suspend, ne pouvant qu'être juste et en s'équili- brant toujours. Quand nous échouons, c'est que nous nous servons mal de nos facultés, voilà tout.

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5e Année. — N° 91 25 Mars 1887.

ABONNEMENTS;

France un an, 8 fr,.5Gc

six mois 5 i '/Bnimipostale, ua aa 10 fr . /' /

_. ., sîxmois 6 . j/

^%mn 4QCi/

BOREAUX :

Ru^ Terme, 14.

LeJ abonnent

se pai«nfc

d'avance .

Portraits graphologiques

Grand format 10 fr.

EXPERTISE

ENVOYER MANDATSET

quelques lignes d'écritureà étudier

II sera rendu compte de tout

0uvrage dont on enverra deuxexemplaires. On l'annoncera s'il,,'y en a qu'un.

DIRECTRICE : Mme Louis MOND,Chevalier de l'Ordre royal de Mélusine et noble patricienne delà ville de Rosarno (Italie),

membre de l'Institut médical électro-magnétique de Toulouse, titulaire de son grand prixdu novateur et grande dignitaire du prix Saint-Louis des Commandeurs du Midi (Toulouse),membre de l'école Dantesquede Naplesetde plusieurs autres Sociétés savantes, lauréat desexpositions de Paris et de Lyon, etc.

On s'abonne au bureau du journal, rue Terme, 14, à Lyon,par bon ou mandat de poste, et chez tous les libraires de France.

Il sera envoyé un numéro spécimen à toute personne dont lalettre de demande contiendra 0 fr, 40 cent, en timbres-poste.

INSERTIONS :

Dans le courant du Journal,1 fr. la ligne.

A la page d'annonces,O fr. SîO la ligne.

Les manuscrits non insérés neseront pas rendus et il ne serarépondu qu'aux lettres qui con-tiendront un timbre de retour.

SOMMAIIIE

Avis important.Essais de sciences maudites.Suicide par envoûtementLes signes des temps.L'esprit des légendes.Songes et Rêves.Chez le voisin.Ribliographie.Correspondance.

Feuilleton.

AVIS IMPORTANTNous rappelons a, nos lecteurs que nous tenons à leur

disposition, et sans augmentation de prix, soit des collec-tions complètes du Magicien, soit celles d'une annéeseulement. Certains numéros commencent à s'épuiser etil nous sera impossible de les rééditer à nouveau. Avis enest donné. ' •

Feuilleton du Magicien. N" 19

LES CLEFS SECRÈTESDU

MAGNÉTISME

PAR Mme Louis MOND

— Parce qu'il n'est pas de principe sans ses deux faceset que si la chance était sur tous, l'équilibre réglemen-taire ne serait pas puisque dans le monde tout s'équilibrepar affirmation et négation.

—- Mais alors c'est une injustice, puisque les uns onttout et les autres rien ?ar

— Non, c'est une égalité, car ce que nous avons enplus ici nous l'avons en moins là-bas ; la balance qui. noustient en suspend, ne pouvant qu'être juste et en s'équili-brant toujours. Quand nous échouons, c'est que nousnous servons mal de nos facultés, voilà tout.

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ESSAIS DE SCIENCES MAUDITESfar Stanislas de Guaita

Mais la primitive synthèse est une et cohésive à ce point,que tous ces savants,quelles que soient leurs préférences,se réclamant des mèmesaxiomes, raménenttoutaux mêmesprincipes; et, pour pénétrer les mystères de la sciencequ'ils ont spécialement élue, ils doivent dresser d'abordl'échelle analogique des correspondances dans les troismondes, et rebâtir intégralement ainsi, — tout au moinsdurant leur période d'apprentissage, - l'édifice herméti-que des anciens maîtres.

Signalons en quelques traits les plus célèbres initiés dumoyen âge et des temps modernes.

Sous Pépin le Bref, c'est le kabbaliste Zédéchias, à lapuissance fascinatrice de qui les hommes de cette époqueattribuent les phénomènes dont ils sont terrifiés, disentlys chroniques. « L'air est plein de figures humaines; leciel reflète des palais, des jardins, des flots agités, desvaisseaux les voiles au vent, des armées rangées en ba-taille. L'atmosphère ressemble à un grand rêve. On croitdistinguer dans l'air des sorciers répandant àpleines mainsles poudres malfaisantes et les poisons (l). » — Ceux quiont lu l'abbé de Villars savent que penser de cette orgied'étranges visions , photographiées dans la lumière dusoleil : à la suite de quelles perturbations fluidiques cesmirages se succèdent- ils. tour à tour éblouissants et terri-bles, pareils aux reflets coloriés d'une immense lanternemagique?... Toujours est-il qu'Hermès a écrit cet axiome :— « Quœ superius, sicut et quœ inferius. » Il est dans l'or-

dre que le ciel d'une épo iue troublée reflète l'incohérencedes choses terrestres.

Au siècle de saint Louis, c'est le rabbin Jéchielé, élec-tricien remarquable et doublement détesté des sots pourson génie et son crédit surprenant auprès du roi de France.Le soir — quand la lampe mystérieuse du mage rayonne àsa fenêtre, comme une étoile de première grandeur (1) —si ses ennemis, qu'enhardit la curiosité, assiègent tumul-tueusement sa porte, il touche un clou planté dans le murde son cabinet : une vive étincelle en jaillit, crépitante etbleuâtre, — et malheur au pauvre indiscret qui secoue ence moment le marteau du seuil ! Il se replie en hurlantsur lui-même, terrassé d'une force inconnue ; la foudrecircule en ses veines; ilsemble que, subitement crevassé,le sol l'engloutisse à mi-corps... sitôt rétabli sur ses pieds,peut-être s'enfuit-il à toutes jambes, sans demander à laterre par quel miracle elle l'a vomi.

Le roi des magiciens de la légende, qui résolut, dit-on,le problème de l'ahdroïde. est contemporain de Jéchielé :c'est ce fameux Aibert-le- Grand (1195-1280), sous le nomde qui circulent encore dans nos campagnes des recueilsd'innomables inepties (2). - Toujours, vers la mêmeépoque, paraît un génie universel, le moine RaymondLulle de Palma (1235-1315). Elève en alchimie d'Arnaudde Villeneuve — héritier lui-même de la tradition arabequi remonte à Geber, \emagister magistrorum (viue siècle),Lulle a lumineusement développé, dans ses écrits (SonLignum vitœ surtout et son codicille), cette belle théorie her-métique dont, un siôclepius tard, les principesdevaientêtreengangués dans l'inextricable fatras symbolique de deuxadeptes allemands : le comte Bernard le Trévisan et lemoine Basile Valentin (I39't). VArbor scientiœ et VArsMagna, où Raymond Lulle condense toutes les connais-

(1). Eliphas, Histoire delà Magie.

(1) L'on s'expliquait d'aulant moins l'éblouissant éclat de cette lampe,qu'on l'avait vue s'allumer spontanément, et qu'on la savait dépourvued'huile et de mèche.

(2) Le Grande le Petit Albert, notamment.

— Revenons alors à nos courants.

— Dévier' ces derniers c'est en changer le cours et leporter d'un point sur un autre : on a créé un courant et onle crée d'autant plus fort et puissant que la volonté qui lemotive est. d'autant plus forte elle-même. Ce courant estd'amitié, et la personne sur laquelle porte cette dernièreen est indigne ; on le sent, elle ne peut rendre l'affectionqu'on lui donne, mais comme son indifférence n'a paséteint la soif de tendresse affectueuse qui avait portévers elle, et que ce qu'elle n'a pu donner un autrepeut l'avoir, on transporte sur la tête de cet autre lecourant créé à l'intention de la première. Dans ce cas-là,le courant est, non pas changé, mais simplement trans-porté d'un point sur un autre. Vous en voulez à quelqu'unparce que vous croyez qu'il vous a nui pour une raisonou une autre ; on vous prouve que ce n'est pas lui, maisson voisin, et, dés lors, c'est à ce dernier que vous envoulez : courant dévié, puisque vous lui donnez un autrecours. Il en est de même de tout mouvement et je vaismaintenant vous apprendre à les endiguer.

— Je vois ça d'ici : endiguer un courant, c'est le circons-crire et tenir en main, le régler dans sa marche et dansson mouvement; c'est l'arrêtera pour le laisser se repren-

dre, le laisser reprendre pour l'arrêter à nouveau; en unmot, c'est en être maître et le régulariser à sa guise ; c'estl'empêcher d'être force dévastatrice, ou mouvement sansvaleur; et toujours en combinant dans le sens.

— L'arrêter c'est le retenir et mettre en panne ; c'est lelaisser se renforcer sur lui-même, en l'attaquant sur unpoint donné pour le reprendre après;, c'est l'empêcherd'aller plus vite que le mouvement voulu; c'est mettreune sourdine à son activité trop grande. Un bâton dans sesroues, un frein dans son mouvement. Comme toujours,nous avons l'acte instinctif et l'acte raisonné, le premierforce qui entraîne, le second force qui porte.

— Qu'est-ce que reprendre un courant ?

— C'est continuer celui d'un autre, ou réveiller le coursde l'un des siens, c'est le poursuivre après sa reprise.

— Que vous seriez bon de me donner toute une sériede vos derniers mouvements?

— Rien de plus facile: réduire un courant, c'est lediminuer et l'éteindre en ses effets, c'est faire un courantpersonnel d'un courant général, etc., — Y activer c'est lui.'

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sances de son temps ramenées aux principes de l'Esoté-risme, l'attestent d'ailleurs grand maître kabbaliste, théo-logien et philosophe.

Le spagyrisme de Nicolas Flamel (mort en 1418) seréclame sans doute du système Iullien, mais remonte enplus droite ligne à l'enseignement d'Abraham le Juif, dontEliphas a traduit l'œuvre (Ascii Mézareph), à la suite desa Clef des grands Mystères. Flamel est avec Lulle. Paracelse.Khunrath, Lascaris et quelques autres, un des réalisateursabsolus de la science, à qui l'on ne saurait contester —sans invalider tous les critériums de la certitude histori-que — des transmutations effectives et l'art réel de laprojection philosophale.

Nous retournons à la Kabbale proprement dite avecl'abbé Tritheim (1466-1515), l'illustre auteur de la Stéga-nographie et du Traité de causen secondes, qui fut le maîtreet le protecteur de 1' « Archisorcier », Corneille Agripa(1465-1535). — Agrippa! Cet intrépide aventurier quiscandalisa son siècle, et, traînant après lui l'odeur dufagot, n'y échappa que pour passer sous les verrous lesdeux tiers de son existence! Ce savant écervelé quijamais n'atteignit à la paix de la Totale Connaissanceet renia, dans son livre : de Vanitate Scientiarum , cettegrande confidente à laquelle il n'avait su faire dire sondernier mot !...

Paracelse (1493-Î541) peut compter parmi ces omnis-cients à qui la clef de tous les arcanes échoit en partage,et qui marchent dans la vie, escortés par toutes les gloiresdans un feu roulant de prodiges : quand ils meurent —jeunes comme tous ceux qui sont aimés des dieux — lepeuple qu'ils émerveillaient ne croit pas à leur mort, ets'attend à les voir surgir tout à l'heure, disant : me voilà !— Mais les générations se succèdent, les événements seprécipitent, et la tradition du demi-dieu s'éteint chez leshommes prompts à l'oubli. Trois siècles ont coulé : quipense à Paracelse ? Le seul Micheiet lui a rendu justice...

Quand le magnétisme, un jour mieux connu dans sonessence, aura révélé au monde la Médecine sympathiqueles esprits familiarisés avec l'œuvre du maître s'étonnerontdu discrédit où tomba la mémoire d'un si miraculeuxadepte. Au lecteur attentif, sa Philosophie occulte dévoi-lera les derniers secrets de la Magie scientifique ; sonSentier Chymique dont Sendivogius a fait circuler unecopie sous le manteau (1), paraîtra le plus pur chef-d'œu-vre hermétique des temps modermes. Sa thérapeutiqueenfin (qui est l'art d'équilibrer les émissions fluidiques ensympathie avec l'influx astral, ou do centupler l'efficacitécurative du magnétisme humain, en réglant son usagesuivant les lois invariables du magnétisme universel), sathérapeutique sera comprise et l'on verra pâlir l'auréolede Mesmer. Que n'a-t-onpas surfait lamédecine occulte dece vulgarisateur — toute d'indécision et de tâtonnements—sans songer que J.-B. Van Helmont (pour ne citer quecelui-là), publiait dès 1621 son savant traité de Magneticâvulnerum curationel — Mais Colomb a-t-il donné son nomà l'Amérique, ou si c'est Vespuce ? N'en est-il pas toujoursainsi ? (à suivre).

(1) Le manuscrit original est à la Bibliothèque du Vatican.

Suicide par Envoûtement

Nous empruntons la lettre suivante à la Revue des HautesEtudes du mois de janvier dernier pour en tirer une con-clusion à l'usage de nos lecteurs:

9 novembre 1886.

« Cher Monsieur Caillé,

« Un grand malheur vient de frapper la famille ; mon

donner double force et l'accentuer dans l'ardeur de sonaction, — le maintenir c'est l'empêcher de se perdre oude se couper, c'est le balancer pour l'empêcher de donnerà droite ou à gauche, — le détourner c'est le dévier, — lediviser c'est lui donner deux forces ou le faire porter surdeux points différents, c'est le mettre en faisceau ou lefaire rayonner autour de son point central, — le fixer c'estl'attacher à un. point quelconque; savoir fixer les cou-rants est une des grandes forces du magnétisme, —dénouer un courant c'est le débarrasser de ses entraves ;on peut les dénouer à soi ou aux autres, volontairementou involontairement, — le rompre c'est le couper et mettreà néant, - s'en débarrasser c'est s'en décharger — lechanger c'est le tourner d'un sens dans un autre, c'est lefaire passif d'actif qu'il était, de mauvais le faire bon etvice versa, dans les deux cas, c'est le changer de principe,de mouvement, etc. Je crois vous en avoir dit assez pourque vous puissiez marcher de vous-même et rappelez-vous ceci : c'est que les mots ont la même portée dans lesens caché que dans le sens ouvert, le tout est de les bientraduire.

CHAPITRE XXI

Quelques observations

— Pardon! si je vous conteste, mais êtes-vous bien sûrde tout ce que vous venez d'avancer.

— Si bien, que je n'ai même pas l'ombre d'un doute àcet égard.

— Où avez-vous puisé cette certitude?

— Dans la sûreté de mes observations. Pour bien entre-prendre ce que j'avance et entrer pleinement dans l'espritdu magnétisme occulte, celui dont nous nous occuponsen cet instant, il faut se débarrasser du vieil homme etrompre avec les idées fausses du jour, il faut vouloir cequi est et non ce que l'on veut par soi-même, ramenantla divinité à son niveau propre.

— Ici je vous arrête, car, sans morale ni religion lasociété ne peut tenir.

— Qui vous dit que je veux supprimer l'une ou l'autrepuisque j'en fais la base de ce que j'enseigne et que ce quej'enseigne sont les principes de la plus pure morale, de lareligion la plus élevée ; morale et religion qui sont uned'un bout de l'univers à l'autre, seul moyen vrai pour quetous les peuples puissent s'entendre dans un même langage.

— Je vous comprends, votre divinité c'est le principeuniversel, celui que personne ne peut nier, votre religion

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beau-frère vient de se suicider, sans motif, laissant incon-solables sa veuve et sa fille.

« Comment expliquer qu'un sous-officier du génie, qu'unsurveillant des travaux de notre manufacture d'armes, quia si souvent affronté la mort si glorieuse du devoir, ait étése jeter dans la Vienne?... 11 faut vous dire qu'en 1859mon beau-pére s'était jeté et noyé au même endroit.

« C'étaient, l'un un pharmacien qui manipulait tousles poisons; l'autre, un honnête et brave chef qui avaitautant d'armes qu'il voulait à sa disposition. Tous deuxont été se jeter à l'eau après être partis de leur domiciledepuis plusieurs jours, avoir marché jour et nuit... êtrerepartis... être montés sur les hauteurs pour revenir dansla plaine... être venus se mettre en face de l'eau pour luitourner aussitôt le dos... après avoir fait en un mot toutleur possible pour mourir autrement et pour arriverfatalement à se précipiter dans la rivière.

« Veuillez, je vous prie, cher Monsieur Caillé, étudieret faire étudier cette force physico-psychique qui poussefatalement les plus doux et les plus honnêtes à se suiciderpar des voies et moyens contraires à leurs idées de fonc-tions sociales et à leur volonté... Voilà un pharmacien quine peut s'empoisonner et un brave soldat qui ne peut semeitre une balle dans la tête, comme on voit des marinset des bateliers se pendre au lieu de se jeter à l'eau.

« Mon malheureux beau-frère ne pouvait sans frémirvoir une rivière; il en était de même de mon beau-père.Ils ne pouvaient, malgré le besoin et l'utilité, prendre debains, pas même dans ces sortes d'établissements hygiéni-ques. Ils s'éloignaient tous les deux le plus qu'ils pou-vaient de la Vienne, puis ils s'en rapprochaient fatalement,s'enfuyaient épouvantés, y revenaient, et, finalement, s'yprécipitèrent.

« Vous, Messieurs, vous connaissez peut-être cette force

dont il est impossible de se délivrer. Mon beau-père etmon beau-frère l'ont combattue des jours et des années;ils n'ont pu éviter le scandale et il a fatalement fallu quecette eau qu'ils détestaient leur servit de cercueil. C'étaientdeux braves cœurs, capables de mourir esclaves et victi-mes du devoir... Glorieux martyrs, reposez en paix!... «

Nous ne suivrons ni le scripteur, ni M. Caillé dans leursdéfinitions personnelles , chacun voit les choses à sonpoint de vue et celui de ces Messieurs n'est pas le nôtre;ils ont de l'occultisme mitigé par le spiritisme et le théo-sophisme ; nous faisons, nous, de l'occultisme pur basé surles rites de l'Occident, lesquels nous tenons pour pluslogiques et rationnels que ceux de l'Orient, quoique lefond de la science soit le même ici comme là. Ce quidistingue de l'une à l'autre branche, c'est que l'enseigne-ment de celle de l'Occident porte sur la synthèse pendantque celui de la branche d'Orient porte sur l'analyse, lapremière condensant, la seconde diffusant.

Voici comment nous expliquons le fait : par une ten-dance native et un double envoûtement — envoûtementnaturel, envoûtement personnel; disons suggestion pourceux qui ne seraient pas au courant de nos études, quoi-que le mot porte à faux, puisqu'il n'y a pas de suggestion.

L'idée du suicide est une idée fixe et toute idée fixe estun envoûtement partiel, un attrait fluidique qui entraînel'homme où elle porte; car, envoûtements et suggestionsne sont que des entraînements fluidiques, naturels oucréés; naturels quand ils se créent d'eux-mêmes, crééslorsque c'est l'homme qui les veut.

Une idée fixe est le commencement de la folie et lors-qu'elle tient le cerveau d'un homme, il n'y a plus pourlui, ni logique, ni raisonnement facile, elle tue la volontéet l'annihile à son profit, mais non sans lutte, comme onle voit ici. puisque le père, comme le fils, ont usé cequ'ils avaient d'énergie pour résister à la puissance qui

c'est l'initiative aux grands mystères de la nature, toutrelevantd'elleetdelui ; vous admettezlemerveilleuxet nonle surnaturel, ce qui fait deux. Je suis de votre avis et, laquestion tranchée, revenons à nos courants.

— Ces derniers sont les mêmes quand ils vont del'homme à l'animal, et vice versa, que lorsqu'ils vont del'homme à l'homme, sauf les modifications amenées parla différence des espèces. Ainsi, chez les plantes et chezles minéraux c'est la partie fixe de la lumière astrale quiagit tout spécialement pendant que chez l'homme et chezles animaux c'est, la partie volatile dont l'action se faitsentir, agissant sur les nerfs qui sont les cordes de l'en-tendement instructif; et, ce qui est à remarquer, c'estqu'à mesure que la lumière astrale passe d'un corps à unautre, d'un règne à un autre, elle se modifie dans le sensdu mouvement qu'elle opère. Ainsi, chez l'homme et lesanimaux elle est magnétisme, parfum chez les plantes,électricité chez les minéraux. Les dompteurs d'animauxn'ont pas d'autres principes que le magnétisme et leurcravache leur serait sans secours, ni effet, si la fixité deleur regard n'était là pour maintenir l'animal en respect touten confirmant l'autorité de leur action. Dans le regard est-ce que j'appelle l'étincelle de la volonté; ce qui fait quevouloir avec les yeux est le suprême de l'acte de volition.

De là, le rôle que ce dernier joue dans les trois quarts dessentiments; on hait avec les yeux, on tient avec lesyeux, etc. La peur qu'une bête féroce inspire est un cou-rant de force qui aspire la faiblesse des gens. Le vertigequi attire au fond de l'abîme est un courant de vide quiappelle le plein. L'ombre du mancenillier est un courantde mort appelant nos courants de vie. Un malheur quiexcite la pitié est un courant de souffrance qui appelle lacompassion, et de tout en établissant ainsi sur nos deuxpôles. Bien comprendre ce que je viens de vous indiqueret en bien saisir le sens est un des grands mouvements dela science magnétique ; avec lui on peut tout. — On peuttout, mais à la condition de vouloir, car, dans la volontéseule se trouve l'autorité du fait et celle de la parole. Jedois vous le dire encore, afin que vous puissiez asseoir lavôtre bien solidement ; en fait de magnétisme, la volontéd'affirmation a plus d'empire que celle de négation ; mais,quand l'effort de ce dernier se produit, elle a plus de forceque la précédente.

CHAPITRE XXII

Ce qu'on appelle la destinée

— Voudriez-vous bien me dire ce que c'est que ladestinée?

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les emportait ; mais inconscients de cette force et sanspoint d'appui pour se retenir, ils n'ont pu que succomberà son entraînement néfaste, c'est logique et c'était forcé,puisque le poids, le plus fort emporte toujours le plusfaible. Voilàen quoi l'occultisme, telque nous l'enseignons,est utile, puisqu'il peut s'adapter aux mouvements dechaquejour.

D'un autre côté, il y a des idées fixes qu'on apporte ennaissant et celle du suicide est du nombre ; des idées fixesqui restent latentes en nous jusqu'à l'heure où elles ren-contrent le courant qui doit les réveiller. Le signe dusuicide se montre dans la main où nous l'avons trouvé unnombre indéfini de fois, et, s'il s'y trouve joint à un signede mort violente, les deux sont inévitables et fatalementforcés ; comme nous avons pu le voiretl'indiquer/W avancechez des gens de notre entourage.

Maintenant, le genre du suicide dépend du tempéra-ment et des influences sous lesquelles l'homme est né. Lalune dominant sur l'eau, ceux qui sont nés sous soninfluence se jettent à l'eau quand ils se suicident,comme ceux qui sont nés sous celle de Saturnese pendent généralement, sous celle de Vénus ons'asphyxie, sous celle de Mercure on s'empoisonne, spusMars on a les armes à feu, et Jupiter ne se suicide guère,s'aimant trop personnellement pour se détruire. Les genssolaires cèdent moins à la tentation que les autres étantgénéralement d'intelligence plus haute et plus forte quele commun des hommes.

Or donc, tout ce qui est attrait dans la vie est courantqui envoûte, puisqu'il attire et retient; et tout ce quirentre dans les facultés de l'homme d'abord, dans cellesde la planète, après, est attrait qui attire et va jusqu'àl'envoûtement, si nous y cédons trop. Par elle-même, l'eauest un mirage qui attire aussi bien que le vide; et c'estparce qu'elle était doublement attirante pour eux quenos malheureux, qu'elle fascinait, la fuyait et redoutait

tout à la fois ; car ce qui nous effraie est courant d'envoû-tement tout aussi bien que ce qui nous attire ; les deuxeffets étant les deux faces du mouvement.

De cet attrait enivrant, de cette crainte et frayeur, nepouvaient-ils donc s'arracher et l'homme est-il doncl'esclave des éléments qui l'entourent?

Oui, s'il ne les dompte pas.

Si ceux dont nous parlons l'avaient su, il leur eût suffide vouloir avec énergie pour s'arrachera l'état; mais ilsignoraient, et l'effort est quelquefois bien difficile !

Quelqu'un qui les eût jetés à l'eau et repêchés immé-diatement eût pu les guérir complètement, la force d'en-voûtement ne pouvant qu'être vaincue par l'initiativehardie de qui se sentait assez fort pour dompter cellequi les attirait en la défiant jusque dans ses profondeurs,sans compter que l'horreur du gouffre devait leur passeren y tombant pour en ressortir aussitôt ; mais là encoreil eût fallu savoir et personne ne savait.

De ce qui vient d'être dit, voici la conclusion pratique.

Les forces fluidiques sont celles de la matière toujoursoccupée à se réabsorber elle-même pour se renouvelersans cesse dans son travail de chaque jour, lequel ellepoursuit sans trêve 'ni repos. Ces forces sont aveugles etsans autre intelligence que celle de se suffire à elles-mêmes, ce qui les rend dangereuses pour qui ne sait pasles dompter et asservir ; mais qu'on les enchaîne et sou-mette, qu'on les bride et qu'on en fasse ses esclaves aulieu de rester le leur, elles deviendront force entre lesmains qui les auront assujetties en leur donnant non-seulement empire sur elles, mais sur tous les êtres de lacréation; puissance qui relève du magnétisme pour nepas dire de la magie. Nous recommandons l'étude à noslecteurs comme devant leur être utile en certains cas

L. MOND.

— Disons d'abord qu'il y a la destinée et les destinées.

— Quelle différence faites-vous?

— La destinée est le mouvement d'ensemble et lesdestinées ne sont que les mouvements personnels, mou-vement d'ensemble et mouvements personnels des cou-rants qui composent la vie de tous et de chacun. Ladestinée du monde est le mouvement des courantsgénéraux; la destinée des peuples, celui des courants quisont leurs ; de même pour les hommes et les choses. Prisedans sa grande acception, la destinée est une pour tous ;on sait plus ou moins bien la prendre en son mouvement,tout est là en fait d'heur et de malheur.

— Un exemple, je vous prie?

— La destinée, prise en général, ressembleà un immensebâtiment qui serait percé de portes tout autour, lesquelless'ouvrent seules et se ferment de même, par mouvementet mécanisme à double face. En s'ouvrant, les unes fermentles autres et les autres, en se fermant, ouvrent les unes.Mettons que c'est un jeu de bascule où nos deux pôlesjouent l'office de poids prépondérant; car ces portes nesont autres que les mouvements de nos courants, les uns

actifs, les autres passifs, comme vous le savez ; les uns etles autres s'alternant par mouvements contraires. Autourdu bâtiment sont les mondes supérieurs, dedans le mondeinférieur, et la vie y va d'un point à l'autre telle qu'elleest dans l'espace. Elle y part d'ici pour arriver là; et de làpour arriver ici ; et nous supposons que la population duglobe entier s'y presse dans les deux sens. Ceux qui sonten dehors sont les actifs du mouvement, ceux qui sont àl'intérieur les passifs; et, pendant que les uns cherchentà entrer, les autres cherchent à sortir; les premiers commenaissance, les seconds comme mort; ceux-là commeavènement, ceux-ci comme déchéance, etc: mais tousallant sans s'arrêter ni revenir sur leurs pas.

(à suivre) .

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714 LE MAGICIEN

Les Signes des temps

La guerre

L'aurons-nous, ne l'aurons-nous pas? Tel est la préoccu-pation dû jour.

Les uns en tiennent pour le oui, les autres pour le non;mais d'opinion bien nette, personne n'en a, et cependanttout porte à y croire, toui l'a fait pressentir, tout l'affirmeautour de nous ; mais l'esprit des gens balance entre lepour et le contre de sa raison d'être sans pouvoir s'appuyerd'un point fixe et rationnel.

Les uns la voient et la désirent parce qu'elle entre dansleur plan d'avenir, soit d'une façon, soit de l'autre; lesautres la repoussent et la craignent, parce qu'elle touche-rait à leur tranquillité du jour et dérangerait leur viedouce et b!en organisée dans la quiétude de soi ; quantaux masses, cette partie de la société qui ne raisonne quepar le jugement des autres, comme toujours elles selaissent emporter par les fluctuations de l'heure et dumoment. Tel est, en cet instant, l'état général de l'Europeentière.

Pour nous, lecteurs, qui marchons sous la bannière désgrandes lois de la nature, de telles appréciations ne peu-vent faire règle et nous voyons tout autrement. Ce qu'ilnous faut, à vous comme à nous, c'est chercher dans nosprincipes ce que peut être la situation vraie de l'heureprésente afin d'en tirer la prévision logique et certaine del'avenir; ce que nos dogmes et principes ne peuvent quenous donner du moment que nous les questionnerons.

Avant d'entrer dans notre étude des raisons d'être quipeuvent, oui ou non, motiver la guerre en perspective,nous allons insérer une prophétie que nous possédonsdepuis longtemps déjà et à laquelle était depuis 1700 dansles mains de la famille qui nous la remise, car elle seracomme un appoint à ce que nous allons dire. Nousreprendrons après. La voici :

— Quand les femmes s'habilleront comme des arlequins(ce qui est un peu la mode du jour);

— Quand les hommes porteront la barbe comme lescapucins (ce qui est la généralité du moment);

— Quand les chars sans chevaux dévoreront la distance(les chemins de fer) ;

— Quand on se parlera d'un bout du monde à l'autre(les téléphones et télégraphes électriques) ;

— Quand la France sera divisée en trois (les républi-cains, les orléanistes et les bonapartistes);

— Mars parlera de guerre ;

— Juin la préparera ;

— Juillet la déclarera ;

— Août remplira de larmes les yeux des veuves et desmères ;

- Septembre continuera les hostilités ;

— En octobre, le sang coulera jusqu'au genoux danstrois grandes villes de Russie ;

— Novembre, bonne nouvelle; un homme blanc gou-vernera,

En terminant, nous en donnerons une autre qui estdans le même esprit.

Revenons à notre étude.

La guerre se trouve- t-elle au nombre des pronostics indi-qués dans nos articles précédents? Oui ! Nous disons mêmeoui qu'elle a été annoncée d'une manière très explicative,puisqu'en remontant de quelques numéros on peut enretrouver l'indication précise dans les emprunts que nousavons faits à la Revue des Hautes-Etudes, laquelle les aelle-même empruntés aux textes sacrés où se trouventinscrites les grandes visions des prophètes.

La guerre est donc au nombre des afflictions qui nousmenacent et que l'Europe entière doit supporter avecnous ; car nous l'avons dit, et nous lé répétons, ce n'estpas une simple révolution comme celle de b9 qui se pré-pare, mais une de ces transformations monstres qui, sansmiséricorde, mettent bas tout ce qui est, pour le remplacerpar des dogmes et des principes nouveaux. C'est un vieuxmonde, nous pourrions presque dire une humanité éteinte,qui tombe en sa décrépitude pour céder la place à unmonde nouveau, à une humanité jeune, qui arrive touteluxuriante d'avenir; c'est une ère nouvelle qui s'ouvre,une ère sans ressemblance avec celle qui s'en va.

Si donc, la guerre est inscrite dans les signes des temps,c'est qu'elle doit être, ayant été décrétée par la main quiconduit tout, et, dés lors, il faut qu'elle soit puisqu'on nepeut en rappeler de telles sentences: nous l'avons ditdans nos instructions premières, toute cause détachée enhaut doit produire ses effets en bas ; et toute cause dont l'effetpeut se prédire à l'avance est détachée en haut.

Mais rien de ce que nous en avions dit jusqu'à présentn'en avait indiqué l'époque: elle devait être, la sentenceen était rendue ; elle devait être aujourd'hui, demain ouaprès, mais son heure, restait dans le vague, n'étant pasindiquée ; et c'est elle qu'il nous faut chercher dans lessignes de l'heure et du moment pour savoir cequ'il en serade la guerre pendante; car ces derniers sont là, le pres-sant à l'envie et nous montrant au grand jour leurs facesinquiètes et menaçantes.

(à suivre)

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LE MAGICIEN 715

L'ESPRIT DES LÉGENDES

« Nous avons, autre part, écrit plus au long cette légende,la voici dans toute sa simplicité et telle que nous la trou-vons dans les Evangiles de la Sainte-Enfance :

La sainte famille du Sauveur, proscrite par Hérode,rencontra deux voleurs dans le désert. Ces voleurs se nom-maient selon les uns, Titus et Dumachus ; selon d'autres,Dismas et Gestas, et nous avons suivi l'usage des Hébreuxen les appelant, dans notre légende, Johanam et Oreb,c'est-à-dire le miséricordieux et l'homme de sang.

«

L'un, c'était Oreb, voulut égorger ta sainte famille.

Mais Johanam s'y opposa, et, servant lui-même de guideaux trois voyageurs, il leur donna l'hospitalité dans sacaverne.

Or, Dieu se souvint de la miséricorde et de l'hospitalitédu voleur: Jésus, sur la croix, lui pardonna tous sespéchés et lui promit de lui donner à son tour, le jourmême, l'hospitalité dans le ciel.

Ainsi les Pharisiens devaient, un jour, crucifier troismalfaiteurs, et, parmi ces trois devait se trouver le Justepar excellence et le.coupable repentant.

Afin qu'on sache que la justice des hommes ne seraqu'un fléau tant qu'elle frappera pour punir et non pourguérir ; que tout pécheur qui coopère à un arrêt de mort,accepte peut-être la responsabilité du déicide.

Vous tous donc, qui êtes sans doute exempts de péché,puisque vous osez jeter la première pierre au coupable,souvenez-vous des trois malfaiteurs et prenez garde defrapper au milieu et à droite quand vous voulez frapper àgauche. »

Notre opinion est celle d'Eliphas Lévi : « Tant qu'oncondamnera pour punir et non pour guérir, la justicehumaine restera en dehors de son devoir qui est dedéfendre la société sans attenter au droit des gens. »

En tout principe, il y a fauteurs et fauteurs, et i'on nesait généralement pas distinguer entre les deux.

Jésus, entre les deux larrons, représente la justicedivine, autrement dit le principe de justice tel qu'il estéquilibré dans l'harmonie universelle : à celui qui serépent, le pardon et la réhabilitation dans l'avenir; à celuiqui persiste dans sa faute, le châtiment et l'expiation ma-térielle; nous disons matérielle, parce que la mort étantl'expiation suprême, nul ne peut savoir ce qui est aprèselle, les dernières pensées de l'homme ne pouvant êtrejugéesquc par Dieu lui-même. On a beau le faire confesser,lui administrer tous les sacrements du monde, lui fairerétracter ceci ou cela, abjurer tel culte ou embrasser telautre, il est toujours une penséequi lui reste libre endehorsde celles qui lui sont imposées etlaquellerend, sans valeurdigne, tout ce qui n'est pas d'elle et vient des autres; une

pensée qui le condamne ou l'absout suivant l'esprit danslequel elle se produit. Qui peut prouver le contraire ?

Rendre la justice n'est pas, selon nous, jeter la premièrepierre à ceux qui tombent sous ses coups et nous regret-tons de trouver une telle appréciation sous la plumed'homme pour les ouvrages desquels nous professons la plusgrande estime, raisons pour laquelle nous ne les nommonspas, mais un devoir que tout homme intègre doit rempliren laissant sa personnalité à la porte du tribunal ; ce quin'est généralement pas, vu les jugements qui se rendentchaquejour.

Tout pécheur qui condamns sans se repentir se con-damne lui-même, tout coupable qui accuse sans recon-naître ses fautes s'accuse lui-même, non point vis-à-visdes hommes, mais dans le mouvement universel del'humanité; condamnation et accusation qui peuvent lepoursuivre jusqu'au-delà des siècles, puisque tout acteconsenti peut atteindre à son but un jour ou l'autre.

Mais, nous l'avons dit, il est une loi, de celles dites éter-nelles, qui veut que tout ce qui est sorti de l'équilibre yrentre, et la justice humaine en relève. Pour qu'elle restedans son mandat, il faut que ceux qui la rendent cessentd'être hommes pour devenir juges. En dehors de cela riend'équitables n'est possible et l'œuvre de justice n'est plusque de nom ; ce qui voue les sociétés aux cataclysmessociaux et religieux et les mènent aux révolutions forcées.Soyons justes et, quel que soit, pour nous, le poids de ladestinée, nous resterons heureux dans la quiétude denotre conscience.

L. MOND.

SONGES et REVES

Chasse. — Y tuer beaucoup de gibier, bénéfice.

Chat. — Trahison , perfidie — furieux ou se battrecontre lui, on sera attaqué par des malfaiteurs.

Chat-kuant. — enterrement, vaine frayeur.

Château. — Le voir, bon signe — l'habiter, espérance.

Chauve-souris. — Affliction.

Chemin. — Etroit, gène et tromperie — boueux, peineet embarras — de fer, expédition d'affaires.

Cheminée. — En feu, trahison.

Chêne. —- Epais et touffus, richesse et longue vie.

Chenilles. — Ennemis caches.

Chevaux. — (Voir plus haut.)

Cheveux. — En état, délivrance. — les perdre, perted'amis — brûlés, procès - les voir tomber, infortune.

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716 LE MAGICIEN

Chèvre. — Inconstance,

Chien. — Fidélité — courant ou aboyant, se tenir surses gardes — après soi, médisance et calomnies — en-ragé, craintes fondées — en chaleur, amour déshonnète— s'ils se battent, se défier de ses ennemis.

Chouettes. — Signe de mort.

Ciel. — Y monter, grand honneur — serein, paix ducœur — semé d'étoiles, découverte de la vérité.

Cigognes. — Deux à deux, mariage.

Cimetière. — Perte d'amis. I

Cloches. — Les entendre, accident sinistre — les son-ner, appel aux autres.

Colombes. — Plaisir et amour pur.

Colonne. — Qui tombe, signe de ruine, chute, etc.

Comète. — Peine et discorde — si elle tombe, guerreou disette.

Concert. — Pour un malade, retour à la santé.

Coq. — L'entendre chanter, bonnes nouvelles.

Corbeau. — Danger de mort, mauvaise nouvelle.

Cornes. — A soi, orgueil et présomption — aux autres,danger dans ses biens.

Couronne. — en or, honneur et dignité — en argent,santé — de fleurs, plaisirs sans remords.

Crapaud. — Misère.

Criminels. — Mort de connaissances.

Cygne. — Elévation et richesse — ménage brouillé.

Cyprès. — Infirmités, grandes pertes dans les familles,affliction.

Daims. — Les tuer, victoire sur ses ennemis.

Dartres. — En être couvert, grandes richesses.

Dés. — En jouer, héritage venant de parents.

Déluge. — Perte de récolte.

Démangeaison. — Par les poux, or et argent.

Déménagement. •- Mauvaise nouvelle.

Dents. — (Voir plus haut.)

Deuil. — Peine et tourment.

Diable. — Mauvais conseils.

Dieu (en présence de). — Joie-et consolation. -

Dindons. — Sottises et folies.

Dispute. — Jalousie.

Doigts. — Se les brûler, envie — couper, dommage ettristesse — plus de cinq, nouvelle alliance, bonheur, héri-tage.

Drapeau. — S'il flotte, honneur — s'il tombe, craintesfondées.

Duel. — Brouille, discorde, rivalité. (A suivre.)

CHEZ LE VOISIN

13e Concours ouvert par la Société des Chevaliers-Sauveteursdes Alpes-Maritimes

SUJET PROPOSÉ

La SuperstitionDe la Superstition en général, de son effet sur les masses et les actes

journaliers, des moyens de la combattre et de la détruire.

Les manuscrits en prose ne devront pas avoir plus de 20 pages et25 lignes à la page. Ceux en vers de 8 à 10 pages.

La clôture est fixée irrévocablement au 30 septembre 1887.

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Le Gérant : i. GALLET

Lyon. — Imp. J. Gallet, me de la Poulaillene, 2.