LES CINQ LANGAGES DE L’AMOUR - Alpabem...Magazine trimestriel de l’ALPABEM Été 2019 , volume 5...

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Magazine trimestriel de l’ALPABEM Été 2019 , volume 5 - numéro 4 - Dépôt légal 0840-5530 LES CINQ LANGAGES DE L’AMOUR 14 20 Plainte dans le réseau de la santé Je suis heureux d’être content 24 Les besoins relationnels P.22

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Magazine trimestriel de l’ALPABEM Été 2019 , volume 5 ­ numéro 4 ­ Dépôt légal 0840­5530

LES CINQ LANGAGES DE L’AMOUR

14 20Plainte dans le réseau de la santé

Je suis heureux d’être content 24 Les besoins

relationnels

P.22

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En cas d’urgence, contactez la division urgence sociale : 450­662­4595 du lundi au vendredi de 8 h à 17 h 30. Après les

heures d’ouverture, composez le 911.

L’ALPABEM sera fermée : • Dès midi les vendredis du 5 juillet au 30 août inclusivement.

• Du 5 au 16 août (vacances estivales)

• Le vendredi 21 juin, le lundi 24 juin, le vendredi 28 juin et le lundi 1 juillet pour la Fête Nationale du Québec et la Fête du Canada.

FERMETURE DES BUREAUX

APPELEZ INFO­SANTÉ Ligne info­social (option 2) 24 H par jour, 7 jours sur 7

À LAVAL 7 jours ­ 8h à 18h www.211laval.ca

Le jeudi 23 mai dernier avait lieu la première soirée “Hommage aux bénévoles de l’ALPABEM”. Près de 20 personnes (sur 50 bénévoles) se sont présentées afin de découvrir qui recevrait une plaque de reconnaissance. Six prix étaient présentés (Bénévole dans l’ombre, Première implication, Engagement et assiduité, Implication excep­tionnelle, la Relève et le prix Fernande Thouin). Une soirée chaleureuse pour des personnes de coeur. Un événe­ment qui deviendra assurément une tradition. Encore une fois, merci à tous et à toutes pour votre généreuse implication.

Louise & Luc bénévoles dans l’ombre

Danielle, Bénévole engagementPrès de 20 personnes (sur 50 bénévoles) se sont présentées afin de découvrir qui recevrait une plaque de reconnaissance.

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FORMATION ENTRAIDE RÉPIT

O X Y G È N ESOMMAIREA U M EN U D A N S C ET T E É D I T I O N

6 Mille mercis

Quand j’ai vu ma face sur la

revue Oxygène, j’ai été très sur­pris. J’ai pensé que c’était une plaisanterie. Par la suite, j’ai

pensé qu’il y avait un article sou­lignant mes 15 ans...

12 Danser le tango...

Pouvant parfois réagir de façon intense et ex-plosive, ce peut être un défi de maintenir une relation...

8 Quand on ne sait

plus...

La démence est un trouble de santé mentale qui ne cadre pas dans le mandat de l’ALPABEM. Pourtant, il n’est pas rare d’être sollici-tés par des gens qui récla-ment du soutien en lien avec la réalité...

18 Faire face à ses

peurs

Qui ne s’est jamais dit : « Je vais le faire » ou même « Je vais

juste attendre le bon moment ».

CONSEIL  D’ADMINISTRATION 2018­2019 Présidente Francine ROBILLARD Vice­présidente Diane VILLENEUVE Trésorier Yves THERRIEN Secrétaire Camille HÉBERT Administratrice Joelle CORIOLAN Administrateur Gilles ROUSSEAU Administrateur Carl VALADE

L’ÉQUIPE Directeur général Patrice MACHABÉE Conseiller clinique Yves LARDON (T.S)

Adjointe administrative Marie­Claude PROULX Intervenants Audrey FORTIN

Annik LEFEBVRE Jorge MONTERROSO Stéfanny TRUDEAU

Consultants externes Danielle ASSELIN (pair aidant)

Catherine BASTIEN (psychoéducatrice) Lynda NADEAU (pair aidant) Karine POISSON (T.S)

RÉDACTEUR EN CHEF Patrice MACHABÉE ÉQUIPE DE RÉDACTION Audrey FORTIN Annik LEFEBVRE Patrice MACHABÉE Myriame MALLAIS Jorge MONTERROSO Marie­Claude PROULX Francine ROBILLARD Stéfanny TRUDEAU MEMBRES HONORAIRES Suzanne BÉCHARD Jean­Guy BLANCHETTE Pierre CHAMBERLAND Arnold DRAPEAU Pierre COUSINEAU Suzanne DE LA DURANTAYE Hélène FRÉCHETTE Robert GIROUARD Gloria HENRIQUEZ Flore LAFRENIÈRE Daniel MAJOR Catherine LAZURE Jean­Marc LÉGARÉ Armand LEMIEUX Denyse PAQUET Gilles PERREAULT Lise PERREAULT Fernando SEGUEL Georges ST­ARNAUD Monique STEVENSON Fernande THOUIN Claudette WOLFF *En gras sont les membres honoraires décédés INFOGRAPHIE ET MISE EN PAGE Alexandre Mc GRATH CORRECTION Camille HÉBERT Diane PLOUFFE IMPRESSION ALPABEM Oxygène, familles et santé mentale Volume 5, numéro 4, été 2019 Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada ISBN 0840­5530

Hommage 02 À livres ouverts 10 Groupe du lundi 11

16 Gare à la

surprotection Il était une fois, un homme qui marchait en forêt. Fasciné par la nature, il amena avec lui sa toute nou-velle caméra.

26 La mélodie du

bonheur

Avoir des réactions émotives en écoutant de la musique... c’est

normal ?

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LE MOT DU DIRECTEUR

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Ici, soyons clair, je ne prétends pas du tout être un Jean­Pierre Ferland qui a bâti toute sa discographie en hommage aux femmes qu'il a aimées ou plus près de moi, un Jorge Monterroso, qui est le seul hétérosexuel que je connais qui peut appeler une femme "sa pitoune" sans recevoir une claque au visage ! Non, disons que je suis un genre d’irréductible macho, un des derniers de mon espèce qui fait encore (dans un contexte personnel je vous rassure) parfois des jokes de Mononcle. Enfant, mon histoire favo­rite était celle de BarbeBleue... Malgré le fait que j'ai étudié et travaillé presqu’exclusivement avec des femmes (salutations à mes collègues qui doivent rouler les yeux en ce mo­ment), disons que je ne suis pas la première personne à qui l’on penserait pour devenir porte­parole du mouvement #metoo! Nonobstant ce profil très peu flatteur à mon égard, il reste que les femmes ont été très déterminantes dans ma vie. Ma grand­mère maternelle, dans un premier temps, m'a transmis les valeurs que je partage aujourd'hui avec mes enfants, a été la personne la plus significative de ma vie. L'accueil était sa valeur la plus importante et il n'y a aucune coïncidence pourquoi c'est aussi "LA"

valeur que je défends sans compromis à l'ALPABEM. Il y a Betty, qui est en quelque sorte ma mère adoptive et qui m'a transmis le goût de fonder ma propre famille, une option qui n'était pas du tout envisageable avec le parcours atypique que j'ai connu. Il y a évidemment Josée, ma conjointe et mère de mes trois beaux enfants, qui a été la première femme avec qui j'ai eu peur que mes paroles ou mes actions puissent avoir des consé­quences. Il y aussi Élisa, ma grande fille âgée de 13 ans aujourd'hui, qui me remplit de fierté depuis son premier souffle. De surcroît, une autre femme a beau­coup influencé ma vie, et celle­là vous la connaissez. Regardez sur la page suivante, c'est la présidente de l'ALPABEM, Madame Francine Robillard. 11 ans de collaboration, entre la direction et la présidence d'une orga­nisation, c'est tout un exploit. Les bé­néfices pour l'organisme, vous les connaissez, les résultats sont impressionnants. Toutefois, Francine est pour moi beau­coup plus que la présidente de

l'ALPABEM. Elle a été évidemment une collègue de travail avec qui j’ai affronté vents et marées, mais elle a aussi été d'un soutien et d'une écoute indispensables, comme le ferait une amie. Elle a été bienveillante et chaleureuse avec moi, comme une mère le ferait. Offrant aussi tendresse et accueil à mes enfants, telle une grand­maman le ferait. Francine est la personne la plus humble que je connaisse et lorsque nous côtoyons une personne aussi souvent, inévita­blement nous nous en inspirons. Par son exemple j’apprends et surtout elle influence mon parcours de façon positive. Je sais que je suis devenu une meilleure version de moi­même en côtoyant la présidente de l'ALPABEM. Je vais m'ennuyer d'être à ses côtés dans ce magazine. Heureusement, Francine quitte seule­ment la présidence, le plus important, c'est qu'elle restera sur le C.A. et dans l'entourage de l'ALPABEM. Lorsque je suis arrivé à la direction, on m'avait résumé mon rôle par cette jolie phrase: " Le défi d'un directeur c'est d'apprendre à briller dans l'ombre de son président". Francine, merci d'avoir eu une si grande ombre, car jamais je n'ai autant brillé dans ma vie qu'en ta présence. Je t’embrasse. XXX

Patrice Machabée Directeur général

Les femmes de ma vie

Nous souhaitons à tous les pères de l’ALPABEM une belle fête des pères le dimanche 16 juin prochain !!

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LE MOT DE LA PRÉSIDENTE

Francine Robillard Présidente

Bonjour précieux lecteurs, Oh que je me sens nostalgique et fébrile à la fois !

Je pourrais écrire « tourner la page », « boucler la boucle » ou autre chose. Je choisis plutôt « mesurer le sablier » et j’explique : j’y ai déposé beaucoup d’amour, de tendresse et d’énergie et quand je retourne le sablier je peux cueillir l’amour, la tendresse et l’énergie qu’il me renvoie. C’est exactement donner d’une main et recevoir de l’autre. Tout ce qui a été versé me revient, surtout quand vous me dites que vous appréciez. Et ce qui est magnifique, c’est que je peux retourner le sablier à volonté. « Des paroles bienveillantes peu­vent être brèves et faciles à dire, mais elles résonnent à l’infini. » (Mère Teresa)

J’en avais fait l’annonce l’an dernier et je me suis ravisée quand le projet d’acquisition de notre chez nous est devenu réalité. Le temps de confier mes responsabilités à une autre personne est maintenant arrivé. Je quitterai la fonction de Présidente de l’ALPABEM après 11 ans. Tou­tefois, je ne serai pas loin.

Lors de mon arrivée, j’étais contente et naïve. Je me revois pré­parer mon texte de mise en candi­dature sur ma table de cuisine; c’était le début d’une super aven­ture. Aujourd’hui, je suis assise à la même table de cuisine pour écrire ce texte et c’est différent, car je sais qu’il y a un point à la fin de la ligne. Je laisse la main et je la remplace

par une aile. Comme la fée Clo­chette, je serai dans le coin, pas loin. Dans un esprit de continuité, je m’assoirai sur un siège d’admi­nistrateur pour quelque temps en­core.

Oui j’ai donné, mais j’ai reçu au centuple et c’est réconfortant de pouvoir prendre du recul et se dire « j’ai fait une différence ». Pour moi, l’enjeu était facile parce que j’ai été appuyée par mes collègues du CA et par la direction. Et, que dire des fous rires, du plaisir d’échanger, de lever la main, de regarder quelqu’un en coin et d’arriver à proposer ce qui conviendrait le mieux aux familles.

Aux membres lecteurs, merci de m’avoir fait confiance, de m’avoir encouragée et soutenue. Parfois je doutais et vos petits mots de gentil­lesse lors des activités de répit ont fait que j’ai su que j’étais à la bonne place, que c’était une bonne idée. Peu d’entre vous le savent (sauf Patrice), mais j’ai assez souvent un côté insécure.

Être bénévole est une belle et grande chose. Sait­on que le béné­volat apporte énormément, comme se réaliser, savoir que pour quelques instants on a fait une dif­férence dans le quotidien de quelqu’un ? Le salaire du bénévole se trouve dans les yeux de la per­sonne qui reçoit, dont on attrape l’étincelle dans le regard. C’est la récompense que j’en ai retirée.

Patrice, quelle expédition fantas­tique, enrichissante et agréable ! Tu m’as fait grandir, par tes silences, tes sourires, tes commentaires, tes points d’interrogation, tes « hum, pas certain » et tes « tu penses ? ».

Enfin, j’aimerais saisir l’occasion pour partager les petits bonheurs de grandes amitiés. Je ne vous nomme pas, mais vous vous recon­naîtrez. On a pu se confier, rire ou pleurer selon les jours. Ventiler, marcher ou vouloir se sauver en courant. Participer à des ateliers d’art, prendre l’apéro sur un banc de parc, apprendre, comprendre, recevoir confidences et frustrations, écouter une chorale à la messe de minuit. Toujours sans filtre, sans peur du jugement, dans le plaisir, le respect et l’espoir. Encore ce mot « espoir ».

Je ne serai jamais bien loin. Je marcherai le cœur de l’ALPABEM dans une main et du chocolat dans l’autre.

Le sablier

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Quand j’ai vu ma face sur la revue Oxygène, j’ai été très surpris. J’ai pensé que c’était une

plaisanterie. Par la suite, j’ai pensé qu’il y avait un article soulignant mes 15 ans à l’ALPABEM. Mais il y avait plus que ça !!! La revue au complet parlait de moi. WOW. Quel hommage !

À la lecture de chacun de vos té­moignages, j’ai vécu l’immense joie de me sentir apprécié de vous tous. Merci encore une fois. C’est « toute une surprise » qui m’atten­dait après la relâche : « Avoir un exemplaire de la revue Oxygène dédié à moi. » Je n’aurais jamais deviné. Je n’avais même pas un petit soupçon. Rien.

Merci tout particulièrement à Patrice, car je crois qu’il a été à la tête de cet heureux complot. Merci également à Francine Robillard, présidente du CA, et aux mem­bres qui le composent, car j’ima­gine qu’ils ont tous accepté que la

revue soit éditée au complet en mon nom. Merci aussi à mes collègues de travail. Vous avez bien réussi. C’était un bon coup. Je suis très touché par votre geste et vos propos. Merci à vous tous et aux parents participants d’avoir pris le temps d’écrire à mon sujet.

Ce fut tellement une surprise que j’ai été fort étonné de constater que même ma chère épouse, Josée, et mon fils adoré ont participé à ce coup. J’ai vu des photos passer à la maison, mais je ne me suis jamais posé de ques­tions là­dessus. Je comprends maintenant la discrétion de tout un

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MERCI

À tout un chacun MILLE MERCIS

Par Jorge Monterroso, intervenant

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chacun. Vous m’avez royalement eu !!! C’est très apprécié. Je n’en reviens tout simplement pas. Il fallait vraiment être très naïf ou vivre dans la lune pour ne pas m’apercevoir que tout le monde avait participé à ce complot. Je n’ai rien remarqué. Les gens qui me connaissent diraient que ce n’est pas étonnant, car je suis sou­vent dans la lune. Mais ça là …

J’imagine que vous savez que nous avons tous un besoin profon­dément ancré de nous sentir im­portants, chéris et honorés. Pour ma part, ce besoin est amplement comblé avec cet énorme cadeau. Merci pour cette reconnaissance, c’est un honneur autant dans ma vie personnelle que profession­nelle.

Pour moi, tous ces aveux sont la preuve que vous avez une haute estime de moi et que vous n’êtes pas indifférents à l’accompagne­ment que vous me permettez de faire avec vous.

J’ai eu le privilège de rencontrer un bon nombre de familles tou­chées par la maladie mentale. Croyez­moi, c’est un énorme privi­lège et j’ai énormément apprécié que vous me permettiez d’entrer dans votre intimité.

Peu de choses donnent plus d’énergie à l’être humain que le désir de faire une différence dans la vie des autres. Tout cela m’amène à vivre un immense sen­timent de profonde satisfaction.

J’éprouve, sans conteste, une grande joie et permettez­moi de vous dire que, presque chaque

jour, j’entends des témoignages de reconnaissance qui me vont droit au cœur. Merci beaucoup.

À un moment donné, j’ai entendu les animateurs de radio NRJ lan­cer une invitation aux auditeurs afin qu’ils partagent un de leurs moments de gloire. Il y en a plu­sieurs qui l’ont fait. À ce moment­là, je me suis interrogé pour savoir si j’avais vécu des moments pa­reils et la réponse a vite été : « Non et je ne pense pas en vivre». Je ne suis pas quelqu’un qui fait des remous et qui se fait remarquer. Je préfère au contraire passer inaperçu. Je l’avoue !!!

Maintenant, je pourrais appeler et raconter mon moment de gloire grâce à vous tous. Je ne pensais pas que ça m’arriverait un jour et voilà, ça y est ! C’est arrivé. Cette expérience a été du pur bonheur. Mille mercis ! Merci de tout cœur !

Merci aux fondateurs de l’Associa­tion sans qui je n’aurais jamais eu la chance de me réaliser comme personne et de m’enrichir d’un savoir­faire inestimable. C’est grâce à vous si je suis devenu la personne que je suis ; grâce à la confiance que vous m’avez accor­dée ; grâce à vous tous si je reçois aujourd’hui cette avalanche de bonheur.

Ce que j’arrive à faire c’est en grande partie grâce à l’ALPABEM.

Mais savez­vous ce qui me fait le plus plaisir dans toute cette his­toire ? Vos témoignages me confirment que ce que je fais comme travail vous permet de mieux vivre votre vie et que mes

interventions font une différence dans votre vie. Je peux mainte­nant dire que je n’ai pas vécu pour rien. Je peux mourir en paix avec la plus grande satisfaction.

Merci pour tout, tout, tout. Peut­être que je ne mérite pas autant d’éloges, mais je peux vous assu­rer que je me sens encouragé à continuer à mettre plus de cœur et de diligence à faire mon travail avec beaucoup plus de plaisir. Merci !!!

Merci beaucoup pour tout. Je commence à croire que c’est la plus belle année de ma vie. Merci beaucoup. C’est tout un hommage et je suis sûr que je n’ai pas fini d’en entendre parler.

Merci de tout cœur !

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La démence est un trouble de santé mentale qui ne cadre pas dans le mandat de l’ALPABEM. Pourtant, il n’est pas rare d’être

sollicités par des gens qui réclament du soutien en lien avec la réalité qu’ils vivent avec leur proche qui en est atteint. Voici un petit tour d’horizon que je vous pro­pose afin de mieux connaître cette problé­matique.

Qu’est­ce que la démence?

Identifiée comme un trouble cognitif ma­jeur, la démence consiste en un déclin graduel des facultés mentales. Elle n’est pas une maladie en soi, mais plutôt un terme qui rassemble l’apparition simulta­née de problèmes qui affectent la mé­moire, l’orientation, le comportement, les humeurs, le langage et le potentiel intel­lectuel. Elle entraîne une réduc­tion de la capacité de l’individu à s’oc­cuper de lui­même de façon au­tonome, ce qui

compromet, avec le temps, son indépen­dance de façon significative. La démence diffère de la schizophrénie, de la psy­chose et du délire; elle n’est pas un pro­cessus normal du vieillissement ou exclusivement réservée aux personnes âgées et elle ne constitue pas un pro­blème temporaire à minimiser.

Les causes associées aux démences

Bien souvent, la démence est la consé­quence d’une maladie qui affecte le cer­veau et elle peut se développer sur une longue période de temps avant d’être diagnostiquée. Selon le contexte, elle peut prendre différentes formes. Celle­ci peut se développer à travers les maladies telles que l’Alzheimer, le Parkinson et celle d’Huntington. Elle peut être due à

une infection chronique du VIH, découler de traumatismes crâniens ou découler d’une exposition à des substances toxiques comme l’abus d’alcool ou de sol­vants. Puis, il existe les démences vascu­laires comme la démence de corps de Lewy et la démence fronto­temporale.

Symptômes et conséquences

Puisque les fonctions mentales essen­tielles deviennent sérieusement affectées, les impacts de la démence ont pour effet de rendre la vie au quotidien difficile, tant sur le plan intellectuel que social. Les dif­férentes sphères cognitives touchées sont : la mémoire, la capacité à se concentrer et à rester attentif, la commu­nication et le langage, les fonctions cog­

nitives (ex. : planification, or­ganisation, abs­traction), la

perception vi­suelle (fonctions

visuo­motrices), le raison­nement et le jugement, et même les aptitudes

sociales.

Ainsi, la démence peut provo­quer un état de désorganisation, nuire au

fonctionnement et transformer la person­nalité. Elle peut s’accompagner d’anxiété, de symptômes dépressifs, de délires, d’hallucinations visuelles, de perturbation du sommeil, d’un sentiment de perte de contrôle de sa vie ou de dignité, de confu­sion, de suspicion, de colère et parfois en­

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DÉMENCE VS DÉLIRE

Quand on ne sait plus OÙ DONNER DE LA TÊTE

Par Annik Lefebvre, intervenante

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gendrer des crises de violence.

Distinguer délire et démence

Tout comme la démence, le délire consti­tue un état de confusion marqué par une diminution de la capacité à comprendre et interagir avec l’environnement. Cet état survient lorsque le cerveau ne fonctionne pas adéquatement. À la démence peu­vent s’ajouter des épisodes de délire et même si leurs symptômes sont similaires, ce sont deux états de confusion à distin­guer.

Durée et réversibilité

La plupart du temps, la démence apparaît graduellement, progresse lentement et découle de maladies chroniques pour les­quelles il n’y a pas de traitement capable de renverser le déclin. Pour sa part, le dé­lire n’est pas une maladie chronique. Ha­bituellement, il s’agit d’un dysfonctionnement mental temporaire de courte durée (quelques heures à quelques semaines, parfois plus) qui oc­casionne une perturbation aigüe du rai­sonnement. Il est réversible et se traite généralement avec succès.

Manifestations

La démence s’installe progressivement au fil des années et il est difficile de dé­terminer le moment précis de son appari­tion. Le délire, lui, survient subitement, en quelques heures ou quelques jours et il est plus facile de cibler quand l’état de confusion s’est déclenché.

Causes

Les causes de la démence sont encore nébuleuses, mais celle­ci n’est pas cau­sée par des facteurs précipitants. Son dé­veloppement s’échelonne sur plusieurs années et est souvent la conséquence d’une maladie qui affecte le cerveau. À l’inverse, plusieurs facteurs de risques sont associés au délire, notamment les troubles de la vision et de l’audition, la présence de nombreuses maladies chro­niques, la déshydratation et la démence. Alors, c’est seulement lorsqu’il est déclen­ché par des facteurs précipitants que le délire apparaît. Parmi ceux­ci figurent une

maladie, une mauvaise chute, une hospi­talisation et toutes situations pouvant cau­ser un stress important.

Traitements

Dans les cas de démence, il n’y a pas de traitement qui permet de retrouver les fa­cultés cognitives perdues. Le traitement vise donc à atténuer les symptômes, la détérioration progressive des fonctions mentales ainsi que les atteintes sur le fonctionnement. Quant au délire, il se traite souvent avec succès. En identifiant les déclencheurs, en éliminant les fac­teurs de stress et avec l’aide de la médi­cation, il est possible de retrouver notre état et nos facultés mentales d’avant. Ainsi, une investigation médicale pour connaître les causes des états de confu­sion est importante, puisque le traitement sera différent s’il s’agit d’un délire ou d’une démence.

Quoi faire quand un proche souffre de démence?

Malgré sa condition, cette personne de­vrait continuer d’être considérée comme à part entière. Il est important de rester calme et rassurant, de reconnaître sa dé­tresse et de lui offrir de l’aide, et ce, même si elle devient méfiante. Il vaut mieux lui parler lentement, s’assurer que le mes­sage est clair et simple et lui rappeler où elle se trouve et qui vous êtes. Il est pré­férable d’éviter de la contredire ou de la contrarier, de ne pas lui reprocher ses pertes de mémoire et, lors d’une crise, at­tendre que la tension diminue pour inter­venir.

Pour réduire les frustrations, plusieurs ac­tions peuvent être envisagées. Par exem­ple, il est possible d’aider subtilement la personne dans l’exécution de ses tâches plus difficiles et de vérifier qu’elle a ses lu­nettes et ses prothèses auditives. Un bon éclairage est à favoriser, afin de limiter les confusions liées aux ombrages. À l’op­posé, afin de favoriser un bon sommeil, les bruits et certains éclairages sont à ré­duire pour éliminer les sources de distrac­tions. Des objets tels qu’une horloge ou un calendrier permettent de se situer dans le temps. Puis, toutes les stratégies visant à aider au quotidien le fonctionne­ment et à diminuer l’anxiété sont les bien­

venues. Enfin, il est envisageable de faire appel à un ergothérapeute pour sécuriser l’environnement de vie. Mais surtout, il est impératif de prendre soin de soi en tant que proche aidant et de ne pas hésiter à demander de l’aide au besoin.

En conclusion, la démence consiste en un ensemble de symptômes associés à une maladie du cerveau qui entraîne un déclin graduel des facultés mentales et de la ca­pacité de s’occuper de soi­même de façon autonome. Tout comme le délire, la démence a des répercussions impor­tantes sur le fonctionnement du cerveau, provoquant un état de confusion, ainsi que la diminution de la capacité à com­prendre et à interagir avec l’environne­ment. Bien qu’ils présentent des similitudes, la démence et le délire se dis­tinguent par les causes, les consé­quences et les traitements, d’où l’importance d’une évaluation médicale pour déterminer les meilleurs soins à pré­coniser pour soutenir l’individu qui en souffre et son entourage.

Références

https://www.eugeria.ca/blog/la-demence-et-le-de-lirium-quelles-sont-les-differences

h t t p s : / / w w w . c i u s s s -capitalenationale.gouv.qc.ca/sites/default/files/guide-notions-bases-maladies-mentales.pdf

https://ampq.org/info-maladie/la-demence/

https://www.eugeria.ca/blog/la-demence-et-le-de-lirium-quelles-sont-les-differences

https://www.partena-ziekenfonds.be/fr/conseil-sante/conseil/qu-est-ce-que-la-demence

http://www.virtualhospice.ca/Html2PdfHandler.ash x ? v l i n k = f r _ C A - A r t i c l e -Symptoms%20_%20Health%20Concerns-Confu-sion

http://fr.horizonnb.ca/%C3%A9tablissements-et-s e r v i c e s / s e r v i c e s / s o u t i e n - e t -th%C3%A9rapie/r%C3%A9seau-sant%C3%A9-et-vieillissement/ressources-d'information-en-sant%C3%A9/d%C3%A9lire.aspx

h t tps : / /www.a lz .o rg / f r /ques t -ce-que- la -demence.asp

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Animé par M. Yves Lardon, travailleur social au Centre le Florès et conseiller clinique de l’ALPABEM, ce groupe s’adresse aux parents et amis de personnes atteintes de maladies mentales. Venez échanger et surtout prendre du temps pour vous lors de ces soirées dont vous êtes l’acteur principal.

GROUPE D’ENTRAIDELes lundis de 19 h à 21 h, dans les bureaux de l’ALPABEM juin (3,10,17) juillet (8,22)

* Veuillez prendre note qu’il est obligatoire d’avoir rencontré un intervenant avant de participer à ce groupe

LES AVANTAGES D’ÊTRE MEMBRE DE L’ALPABEM

· Accéder à la vidéothèque de conférences sur Internet · Recevoir par la poste la revue Oxygène et de l’information

concernant nos activités · Profiter de tarifs spéciaux sur plusieurs activités · Participer aux événements réservés aux membres

COÛT DE LA COTISATION 25$ Membre régulier 30$ Membre sympathisant 60$ Membre corporatif (OBNL) 120$ Membre corporatif (entreprises, CISSS, etc.)

POUR PLUS D’INFORMATION, COMMUNIQUER AVEC L’ALPABEM AU 450­688­0541

Renouvellement de votre membership

Nous tenons à vous rappeler que les adhésions en tant que membre pour l’année 2018­2019 ont pris fin le 31 mars der­nier. Votre cotisation annuelle est valide du 1er avril au 31 mars de chaque année. Renouvellement par : • Internet au www.alpabem.qc.ca • Par chèque à l’attention de l’ALPABEM • En personne à nos bureaux durant les heures d’ouverture

L’ALPABEM tient à remercier particulièrement Madame Diane Plouffe et Monsieur Camille Hébert pour leur implication bénévole dans la correc­tion des textes de notre magazine Oxygène.

MERCI !

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Pouvant parfois réagir de façon intense et explosive, ce peut être un défi de maintenir une relation

amoureuse stable et à long terme avec une personne ayant un trouble de la personnalité limite (TPL). De plus, avoir une telle personnalité peut attirer d’autres individus ayant des comportements similaires, me­nant parfois à des relations mal­saines où certaines formes de violence priment sur la bonne communication. Toutefois, il est important de souligner que l’amour n’est pas moins possible chez les personnes ayant un TPL : l’amour est accessible à tous et n’est pas une question de santé mentale.

Comme l’a souligné avec brio Caro­line Lafond lors de sa conférence à l’ALPABEM en février dernier, être en relation de couple avec une per­sonne ayant un TPL, s’appa­rente à danser un tango avec quelqu’un qui a des pieds hypersensibles. Les mouvements de cha­cun des partenaires ont un impact sur l’autre et sur l’en­semble de la

danse. Ainsi, le seul lieu où nous avons du pouvoir est sur nos ac­tions. En effet, nous ne pouvons dé­cider quel sera le prochain mouvement de notre partenaire, mais pouvons contrôler ce que nous allons faire. En ce sens, Caroline Lafond propose 4 moyens pour fa­

v o r i s e r

l’harmonie dans une relation avec un partenaire atteint d’un trouble de santé mentale, que voici :

Désamorcer

Pour commencer, l’outil le plus puis­sant est de désamorcer les situa­tions. Toutefois, quand la situation

nous submerge et que les com­portements de l’autre viennent

nous faire vivre des émotions intenses et

difficiles à contrôler, quoi faire? Madame La­

fond soulève l’importance de s’abriter d’un imper­

méable psychologique, c’est­à­dire de tenter de ne pas se laisser affecter par les

comportements de l’autre et agir selon un comporte­ment qui aura pour effet de calmer la situation. Alors, comment dés­amorcer certaines si­tuations? Tout d’abord, il est primordial de vali­der les émotions vé­cues par l’autre, en lui reflétant que l’on com­prend qu’elle puisse

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TPL

Danser le tango avec un patenaire AUX PIEDS HYPERSENSIBLES

Par Myriame Mallais, stagiaire

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vivre telle ou telle émotion. Toute­fois, il faut nuancer : comprendre l’émotion vécue ne veut pas dire va­lider les agissements qui dépassent nos limites, comme par exemple, des comportements violents. Es­sayez de garder en tête que la per­sonne vit une émotion intense, difficilement contrôlable et que la première étape pour établir une communication avec l’autre est de lui faire sentir qu’elle est entendue et comprise. Pensez­y, quel soula­gement cela peut être, alors que l’on vit une émotion intense, d’être com­pris, sans se faire dire que notre émotion est inadéquate ou quelle émotion l’on devrait ressentir à la place.

Au contraire, si l’émotion est invali­dée, la personne redoublera d’ef­forts pour nous faire comprendre que ce qu’elle ressent est important en augmentant en intensité.

S’outiller

Le deuxième moyen consiste à s’outiller en tant que couple pour être mieux préparé aux situations conflictuelles. Une procédure très spécifique en cas de conflit peut être établie à deux. Vous pouvez vous munir d’un mot spécifique ( « time out », « pause ») et lorsque prononcé, annonce l’arrêt tempo­raire de la communication dans le but de se calmer et de réfléchir cha­cun de son côté. Cela évitera prin­cipalement que la situation escalade et que vous vous disiez des choses qui dépassent votre pensée. Pour diminuer l’anxiété, il est possible de déterminer à l’avance le meilleur moment pour en reparler, soit dans 10 minutes, dans une heure ou même le lendemain matin.

Responsabiliser

Le troisième outil proposé est de responsabiliser son partenaire amoureux. Cessez de vouloir proté­ger l’autre à tout prix. Ce dernier est responsable de ses actes et c’est en se rendant compte et en expérimen­tant les conséquences de ses actes qu’il sera à même d’avoir des prises de conscience. Tenter de protéger l’autre crée, dans le couple, un rap­port de pouvoir, semblable à celui d’un parent avec son enfant.

Croyez­vous que cela est viable à long terme? Non, puisque cela mène à de la frustration et l’impres­sion d’être invalidé. Dans le couple, vous devriez vous sentir égalitaire et non dans un rapport de pouvoir. Ce qui veut dire d’être bienveillant et offrir du soutien à son partenaire, sans toutefois prendre sa vie en charge.

Encourager

Le quatrième outil est d’encourager la personne en lui faisant sentir que ses efforts sont perçus, reconnus et appréciés. Retenez que ce n’est pas tous les efforts qui résultent en une réussite immédiate. Il est pos­sible que la personne tente de met­tre un changement en place, mais éprouve de la difficulté à tout chan­ger du jour au lendemain. Recon­naissez aussi que cela en demande beaucoup et mérite d’être souligné.

Aussi, lorsque vous désirez parta­ger votre appréciation, il est préfé­rable d’y aller avec un renforcement positif au lieu de négatif. Ainsi, au lieu de dire « Je n’aime pas quand tu cris. », dites plutôt « J’ai vraiment apprécié que tu t’efforces de me parler calmement l’autre jour même si tu étais très irritée. »

Lorsqu’on est en amour avec une personne ayant un TPL, on peut rencontrer de nombreux défis, mais, comme dans toutes relations amou­reuses, c’est l’amour qui est central et nous motive à travailler sur nous. Pour finir, voici en rafale, quelques précieux conseils offerts par Caro­line Lafond lors de son passage à l’ALPABEM pour les personnes qui sont en relation amoureuse avec une personne ayant un TPL.

D’abord, il faut savoir bien s’entou­rer (de ressources, d’amis et de sa famille), oser demander de l’aide, passer à l’action (même si on peut se sentir coupable et honteux), prendre soin de soi, se ressourcer et si jamais on décide de quitter la relation, se préparer en fonction de nos besoins.

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Il n’est jamais agréable de se plaindre de quelque chose ou de quelqu’un. Exprimer son mé­contentement ou son insatisfac­

tion est trop souvent mal perçu. Pourtant, se plaindre peut faire toute la différence, particulièrement lorsqu’on le fait au bon endroit, avec la bonne personne et de la bonne manière. En matière de santé, la loi vous permet de mettre en lumière vos insatisfactions de manière constructive et de devenir vecteur de changement.

Le Régime d’examen des plaintes

Le réseau de la santé au Québec s’est muni, dans les années 90, d’un système pour permettre aux usagers insatisfaits des services reçus de se faire entendre. Ce sys­tème porte le nom de Régime d’examen des plaintes. Ce régime est basé sur la bonne foi des parties et l’objectif premier n’est pas d’ob­tenir une compensation financière, mais plutôt d’améliorer la qualité des soins et des services offerts en santé et services sociaux.

Déposer une plainte n’est pas un acte à connotation négative. Au contraire, c’est un geste constructif qui permet aux établissements de s’ajuster et de corriger des situa­tions qui, peut­être, n’auraient ja­mais été connues autrement.

Si personne ne le dit, personne ne le sait, si personne ne le sait, il ne peut pas y avoir des ajustements ou des améliorations !

Pourquoi porter plainte ?

Un usager peut porter plainte pour plusieurs raisons, en voici quelques­unes :

• Pour faire respecter ses droits ;

• Pour dénoncer une situation qu’il juge inacceptable ;

• Pour que certains problèmes soient identifiés et corrigés ;

• Pour recevoir des services adaptés à ses besoins.

Porter plainte ; une méthode qui donne des résultats ?

Plusieurs facteurs viennent influen­cer la satisfaction des usagers suite à leur démarche de plainte. Les at­tentes de ceux­ci, suite au dépôt de la plainte, constituent l’élément ma­jeur de leur perception quant à l’ef­ficacité du régime. Les limites qui balisent les recommandations des commissaires aux plaintes et à la qualité des services peuvent parfois être source de frustration pour les usagers. Par exemple, il est impos­sible pour un commissaire de congédier un employé. Il est égale­ment impossible d’obtenir, par le biais d’une plainte, une compensa­tion monétaire puisque ce n’est pas un recours judiciarisé.

Il arrive souvent qu’une plainte concerne des soins et des services qui ont déjà été donnés. Les recom­mandations du commissaire n’au­ront alors que peu ou pas d’impact direct sur ce qu’a vécu l’usager. Par contre, ce qu’il faut retenir c’est qu’une multitude de mesures cor­rectives sont mises en place régu­lièrement et rapidement à la suite d’un dépôt d’une plainte. Un autre usager, dans des circonstances identiques, pourra ainsi bénéficier

ASSISTANCE

Plaintes dans LE RÉSEAU DE LA SANTÉ Par Clara Rocha, conseillère chez CAAP-Laval

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des améliorations aux pratiques dans l’établissement.

Exemples de recommandations

Pour mieux comprendre le concept des recommandations émises par les commissaires aux plaintes et à la qualité des services, à la suite d’un dépôt d’une plainte, en voici quelques exemples :

­À la suite d’une enquête concer­nant le manque de confidentia­lité lors de l’annonce d’un diagnostic pour les usagers hos­pitalisés, il a été recommandé de tenir, si possible, la visite médi­cale liée à l’annonce du diagnos­tic ou à la discussion du niveau de soins dans une pièce privée.

­Après avoir reçu une plainte à propos d’un congé donné à un usager identifié P­38 par une in­firmière, et, ce sans examen mé­dical, il a été recommandé de procéder à la révision des modes de communication entre les intervenants impliqués et de s’assurer de l’application de la procédure en vigueur par le per­sonnel.

Les établissements concernés

Ce n’est pas tous les établisse­ments de santé qui peuvent faire l’objet d’une plainte dans le cadre du Régime d’examen des plaintes. L’utilisation de la carte d’assurance maladie n’est pas non plus une ga­rantie que l’établissement doit se soumettre à ce type de processus.

Les plaintes peuvent être formulées à l’égard des installations qui sont sous la juridiction des centres inté­grés de santé et des services so­ciaux (CISSS) et centres intégrés universitaires de santé et de ser­vices sociaux (CIUSSS), comme par exemple, les hôpitaux, Ur­gences­santé, les ressources de type familial, les ressources inter­médiaires, etc.

Le CAAP : un organisme pour vous aider

Faire une plainte demande courage et conviction. Clarifier la situation, rédiger la plainte, mettre des mots sur les attentes peut être, pour plu­sieurs, des étapes très fastidieuses, ardues et émotives.

Afin de faciliter cette démarche, il existe des Centres d’assistance et d’accompagnement aux plaintes dans chaque région du Québec qui sont mandatés pour assister et ac­compagner les usagers qui désirent porter plainte. Un CAAP est un or­ganisme communautaire, indépen­dant du réseau, qui a un préjugé favorable à l’usager. Il ne traite pas les plaintes. Les services sont basés sur l’écoute et le soutien, la préparation des documents (la ré­daction de la plainte) et le suivi du dossier. En plus d’informer l’usager sur les différentes étapes et limites du Régime d’examens des plaintes, il conseille l’usager sur les autres possibilités qui lui sont offertes en fonction de ses attentes.

Référence :

http://www.lavalensante.com/fileadmin/in-ternet/cisss_laval/Documentation/Rap-port_qualite_plaintes/ASSNAT_-_Rapport_annuel_Laval_-_Plaintes_2017-2018.pdf

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Il était une fois, un homme qui marchait en forêt. Fasciné par la nature, il amena avec lui sa toute nouvelle caméra.

Sa principale intention : capter la beauté dans son état naturel. Il prit donc quelques clichés d’oi­seaux, de fleurs et même celui d’une coccinelle. S’étant appro­ché tout près d’un arbre, il posa son regard intrigué sur un petit point blanc. Émerveillé, il s’aper­çut que c’était un cocon. Un tout petit papillon se débattait à l’inté­rieur. Pendant un instant, il re­garda l’insecte tenter de s’extirper de son enveloppe. Quand il crut enfin que le papillon arrivait à ses fins, il fut surpris de le voir abandonner.

À bout de forces, le petit insecte semblait avoir tout donné. L’homme qui voulait photogra­phier le premier envol du papillon se voyait déçu. Il ne comprenait pas ce qu’il venait de se passer. Puis, tout à coup, il eut une idée.

Afin de faciliter la tâche de l’in­secte, il prit son canif et fit une petite incision dans le cocon. Im­patient, il attendit que le papillon déploie enfin ses ailes, mais rien ne fut. Attristé, il vit plutôt le corps frêle de l’insecte. Incapable de supporter son poids, il lui était impossible de voler de ses pro­pres ailes. L’homme comprit alors l’erreur qu’il venait de faire. Impuissant devant le sort du pa­pillon, il retourna la mine basse

à sa maison.

Comprendre la surprotection

Vous êtes­vous reconnu dans cette histoire ou avez­vous re­connu un membre de votre en­tourage ? Il nous arrive souvent de poser ce genre de gestes. Pourtant emprunte d’amour, de gentillesse et de bienveillance, cette attitude freine plutôt le dé­veloppement de l’être cher que

SURPROTECTION

L’histoire du papillon GARE À LA SURPROTECTION

Par Audrey Fortin, intervenante

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nous voulions aider au départ. Malgré nos bonnes intentions, nous empêchons la personne de déployer son plein potentiel et de prendre le chemin vers sa propre liberté. C’est ce que nous appe­lons la surprotection.

Cela part généralement d’une pensée « S’il n’était pas capa­ble… » Alors, nous nous laissons envahir par l’inquiétude « Qu’est­ce qu’il va lui arriver s’il vit un autre échec, une autre rechute? » Pour lui enlever un poids sur ses épaules, mais surtout pour nous rassurer, c’est plus fort que nous, nous finissons par faire les choses à la place de l’autre. Conséquemment, il peut inter­préter que nous ne lui faisons pas confiance et peut même se sentir inapte et n’osera pas agir. Alors, commence ainsi le cercle vicieux de la co­dépendance. Chaque parole ou action vien­nent renforcer l’opinion et les sentiments des deux parties.

Nous sommes tous perdants

S’il est plutôt facile de voir les ré­percussions de cette surprotec­tion pour la personne aidée, c’est­à­dire des pensées néga­tives à son égard et une déres­ponsabilisation de sa part, qu’en est­il pour l’aidant ? Le fait de vouloir aider l’autre et de finir par faire les choses à sa place peut amener l’aidant à être perçu comme un agresseur.

L’aidant peut entendre des phrases telles que : «Laisse­moi faire», «Tu m’étouffes», «Arrête

de me dire quoi faire», «Tu vois bien que tu veux plus que lui». À l’inverse, l’aidant pourrait aussi devenir à son tour la victime en recevant ces propos : «C’est de ta faute tout ce qui arrive», «Si tu n’en avais pas fait autant pour lui, vous n'en seriez pas rendu là». Frustration, déception, tris­tesse, culpabilité, colère, impuis­sance, épuisement peuvent envahir l’aidant. Dans tous les cas, le contrecoup de l’aide de­vient aussi lourd à porter que les craintes initiales.

Le positif de changer

Tout changement dans notre façon de penser ou de faire les choses crée au départ un incon­fort. Toutefois, à la longue, les deux parties peuvent en tirer avantage. En respectant le rythme et les choix de notre proche, ce dernier peut dévelop­per son autonomie, son sens des responsabilités, son sentiment de compétence ainsi que sa confiance et son estime person­nel. En nous abstenant d’agir à la place de l’autre ou en évitant de lui donner des conseils, nous brisons alors le cycle de la co­dé­pendance.

Comment pouvons­nous alors l’aider? Tout simplement en étant présent, en l’encourageant, en l’aidant à rester motivé et en le soutenant. L’information est très importante, mais n’est rien com­parativement à l’expérience. Il est donc nécessaire d’accepter que notre proche fasse «des mauvais choix », afin qu’il puisse

en tirer lui­même ses conclu­sions et puisse ainsi en tirer une leçon. Rappelons­nous que nos «standards» ne sont pas néces­sairement les leurs, d’où l’impor­tance d’accepter nos différences.

La morale de l’histoire

Faire confiance reste la plus belle façon dont nous pouvons appuyer les autres. Chacun pourra reprendre du pouvoir sur sa propre vie, retrouver un senti­ment de sécurité réciproque et qui sait un soupçon d’espoir pourra renaître. Après tout, nul ne se connait mieux que soi­même…

Références :

Formation ARSA - Apprendre à se rapprocher sans agressivité, ALPABEM

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COURAGE

Qui ne s’est jamais dit : « Je vais le faire » ou même « Je vais juste attendre le bon mo­

ment ». Vous savez de quoi je parle? Le moment où nous de­vons faire un choix difficile qui nous hante, mais qu’une force quelconque nous empêche de foncer.

Dans les derniers mois de 2018, je me suis souvent entendu dire ces phrases, les répétant à ou­trance, à moi­même ainsi qu’à mon entourage. Malgré mon désir de changer les choses, je me sentais incapable de prendre une décision.

À vrai dire, j’étais paralysée par la peur. J’avais peur, oui, mais de quoi au juste? La peur de sauter dans le vide, de prendre la mau­vaise décision, de me tromper. La peur de blesser, de déplaire. La peur perdre ce qui semblait être si cher à mes yeux. Cette peur était accompagnée d’un im­mense sentiment de culpabilité. Comment pourrais­je prendre

une décision qui changerait tout? Comment se pouvait­il que j’abandonne ce que j’avais tant désiré? Le train de la peur et de culpabilité se rendait quotidien­nement à la gare du doute…

Mon bouclier était la rationalisa­tion. Toutes les excuses étaient bonnes pour calmer ma peur et ma culpabilité; « Bon, c’est une année chargée, je suis occupée

au travail, ce n’est pas si pire que ça, je ne vis quand même pas l’enfer, je ne suis pas malheu­reuse en tout temps »… Vous voyez le genre? Pourtant, dans tous mes moments libres, mon esprit jonglait avec cette déci­sion, en fantasmant sur mon bien­être futur et en rêvant à ma liberté.

Tant bien que mal, malgré moi, je

Faire face À SES PEURS

Par Stéfanny Trudeau, intervenante

« Derrière toute peur, il y a un désir » — Jacques Salomé

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combattais toute possibilité que foncer et prendre la décision puisse s’avérer positif. La peur avait cet effet sur moi, elle me paralysait au point où je ne fai­sais que contempler l’incertitude. En fait, ma peur était encore plus grande lorsque je revenais à la réalité, elle me remettait en question… et si c’était un coup de tête ? Ce sentiment était en­vahissant.

Une citation est venue ébranler mon statu quo : « Pour se mettre en marche, il suffit d’avoir 5 % des réponses à ses questions; les 95 % restants viennent le long du chemin. Ceux qui veulent 100 % des réponses avant de partir restent sur place ». Je dois avouer que je me plaisais à dire que j’allais faire le saut lorsque tout serait réglé et que j’aurais réponse à tous mes questionne­ments… laissez­moi maintenant en rire! J’aime bien dire que tout arrive à point.

Et puis, un jour, mon corps et mon cœur m’ont crié, à travers des maux physiques et psycho­logiques, de faire le saut. Go! Saute! Vas­y! Le rationnel a pris le bord pour laisser place au res­senti. Ma zone de confort était devenue inconfortable. Je n’arri­vais plus à rester dans le statu quo. À trop tolérer, je m’étais éteinte.

Pour ma part, affronter mes peurs m’a fait sortir de ma zone de confort, même si l’incertitude reste tout de même présente. Sortir de cette zone, c’est épeu­

rant puisqu’on ne sait pas ni où, ni quand, ni dans quelles cir­constances elle reviendra. Plu­sieurs mois ont passé depuis que j’ai affronté cette peur qui me paralysait. Lorsque j’entends mes proches me dire qu’ils re­trouvent celle qu’ils ont toujours connue, je ne peux m’empêcher de m’en vouloir d’avoir toléré trop longtemps cette peur. Et pour être honnête avec vous, depuis que j’ai fait le saut, jamais je ne me suis sentie aussi sereine, libre, confiante et heureuse.

Je réalise qu’après tout, je me suis choisie. Mon corps et mon cœur m’ont crié de le faire, oui. J’ai pris mon courage à deux mains et j’ai foncé. Et derrière ces gestes, il y avait un profond désir de me choisir et de me don­ner une place prioritaire dans ma vie. J’ai choisi de revivre.

Lorsque je vous rencontre, vous écoute et vous entends, j’ai une meilleure compréhension de votre peur, j’ai vécu la même émotion envahissante. Mon rôle auprès de vous m’amène à être neutre et à vous suivre dans votre propre cheminement. Par contre, je ne peux maintenant m’empêcher d’avoir un sourire en coin en vous entendant dire; « Je vais juste attendre le bon moment ».

Puisque je sais que lorsque vous serez prêts, réellement prêts, vous aussi allez sauter à pieds joints dans le changement. Bien que l’on sente et perçoive qu’une personne semble malheureuse,

c’est seulement elle qui est maî­tresse de sa vie, même si nous l’encourageons à agir. À mes yeux, respecter le rythme de chacun face à toutes décisions est certainement la forme de soutien la plus aidante.

Voilà mon parcours! La victoire, le courage, la joie, la fierté et l’amour de soi qui en découlent me sont nettement plus jouissifs et agréables que de tolérer cette peur paralysante. Je vous sou­haite sincèrement que vous trou­viez le courage d’affronter vos peurs, quelles qu’elles soient!

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Avez­vous déjà entendu cela à la radio ? Je vous avoue que je suis un admirateur de Radio Énergie. J’aime beaucoup rire et il y a des

émissions qui nous rendent plus agréables l’allée au travail et le retour à la maison malgré le trafic. L’émission que j’écoute le matin c’est « Le boost » et en fin de jour­née c’est « Ça rentre au poste ». Une émission animée par une brochette de joyeux lurons. Je les écoute souvent. Par­fois, il y a des capsules où l’on permet aux auditeurs d’exprimer pourquoi ils sont heu­reux d’être contents. On entend parfois des gens qui se disent heureux, car ils par­tent en voyage, ils attendent un enfant, ils ont eu une promotion au travail, etc. C’est vraiment le fun d’entendre une variété de raisons pour lesquelles on peut se sentir heureux d’être content.

Cela m’a donné l’idée de partager avec vous pourquoi je suis heureux d’être content et pourquoi je me sens si « gâté pourri », comme dit la chanson.

En fait, je profite de cette tribune pour vous parler de quelque chose de très important pour moi, qui est d’apprécier les petites choses de la vie. Je me sens vraiment comblé lorsque je prends le temps d’ap­précier un lever de lune, un coucher de so­leil ou tout simplement de voir la neige tomber. Je sais que je suis de passage sur cette terre et que je partirai sans rien dans les poches au moment qui m’est réservé pour partir. Donc, quoi de mieux que de s’arrêter et apprécier le merveilleux spec­tacle qui s’offre à nous qui sommes encore vivants. Je m’extasie devant Mère Nature.

Chaque fois je m’étonne de la beauté de la Terre et de l’univers. C’est merveilleux !

Avez­vous déjà visité les chutes du Nia­gara. Quelle merveille de la nature ! Majes­tueuses, de toute beauté !

Tout ça, ce sont de grandes choses devant lesquelles nous ne pouvons rester indiffé­rents. Mais il y a aussi des petites choses que nous ignorons et devant lesquelles nous demeurons presque insensibles, comme le fait de jouir de la vue, d’entendre le chant d’un oiseau ou tout simplement d’apprécier le silence. Également le privi­lège de pouvoir sentir le parfum d’une fleur, sentir le soleil chauffer ma peau, tou­cher l’eau fraîche d’un lac ou d’un ruis­seau, etc. Vous êtes­vous déjà arrêté pour apprécier tous ces merveilleux plaisirs de la vie ?

Lorsque je vous ai dit que je suis gâté pourri et heureux d’être content, cela a sur­tout rapport avec mon travail. Avez­vous déjà entendu que le secret d’une vie longue et heureuse c’est d’aimer son tra­vail ? Oui, j’adore ce que je fais. Me sentir utile me remplit d’une satisfaction extraor­dinaire. Toutefois, ce n’est pas de mon tra­vail comme tel dont je veux vous parler, mais plutôt des gens exceptionnels avec qui je travaille et que j’apprécie beaucoup.

Il faut souligner que ce n’est pas simple­ment parce que je suis entouré de « belles pitounes ». Oui elles sont belles, mais il n’y a pas juste leur beauté physique. Pour moi elles sont divines. Chacune a, comme on dit, ses « particularités bien particulières ».

Je commence par Annik, mon « crocodile organisé ». Elle possède une expérience non négligeable au niveau de l’interven­tion. Ses études sont venues confirmer ses talents pour s’organiser et pour orga­niser les autres. J’apprends beaucoup à ses côtés, pas uniquement parce qu’elle m’organise, mais aussi parce que l’organi­sation n’a jamais été ma tasse de thé. J’ai été témoin depuis son arrivée à l’ALPA­BEM de son désir de bien faire son travail.

Au début, j’ai pensé que c’était l’anxiété du débutant pour faire ses preuves afin de passer sa période de probation. Mais je me suis trompé à son égard. Son désir de bien faire n’a jamais diminué depuis. L’heure du dîner arrive et elle reste encore 15 minutes à s’affairer sur ses dossiers. Impossible de la distraire ou de lui faire abandonner sa tâche. Même si elle pense qu’elle est facilement distraite, je sais que lorsqu’elle met le focus sur un aspect de son travail, elle se donne à mille pour cent. Du travail acharné et bien fait. Elle ne tourne pas les coins ronds comme on dit. Ce n’est pas adorable ça ? Je comprends pourquoi ses clients l’adorent ! Je l’adore moi aussi, mais je me garde une petite gêne pour le lui dire. Quelqu’un pourrait être jaloux quelque part !!!

Son souci du travail bien fait et ses multi­ples expériences dans la vie sont venus enrichir la formation TPL offerte par l’AL­PABEM. Ceux qui ont eu la chance de sui­vre cette formation avec elle ou qui ont bénéficié de son accompagnement ont pu profiter d’un savoir­faire exceptionnel. Je me souviens que personne ne l’a coachée

BONHEUR

Je suis heureux D’ÊTRE CONTENT Par Jorge Monterroso, intervenant

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pour donner la formation TPL. Elle s’est débrouillée toute seule en regardant les vi­déos. Elle a travaillé d’arrache­pied. Elle a fait un travail remarquable. Et c’est ce qu’elle fait dans tout ce qu’elle entreprend. Elle est une battante qui n’a pas froid aux yeux.

Patrice doit être bien confortable et fier d’avoir une employée exemplaire comme Annik, mon « crocodile organisé ».

Une autre personne qui représente pour moi la tendresse à deux pattes c’est Sté­fanny, ma « loutre enjouée ». Quel bon­heur de côtoyer quelqu’un d’aussi sensible et enjoué ! Avec elle, j’admets que je suis dépendant des « pitounes ». Lorsqu’elle n’est pas au travail, l’ambiance n’est pas la même. Il manque quelque chose, car sa personnalité remplit le bureau d’une joie que je n’arrive pas encore à m’expliquer. Par ailleurs, je me surprends parfois à me laisser aller et à raconter des confidences à Stéfanny. Parler avec elle est facile, ça va de soi. Elle est très accueillante de na­ture. C’est une personne avec qui on se sent bien. Avez­vous déjà entendu dire : « Quand j’ai rencontré cette personne, c’était comme rencontrer une amie de longue date avec qui j’avais plusieurs affi­nités. » Je considère ma « loutre enjouée » comme un imam à qui on ne peut pas offrir de résistance et auprès de qui on veut toujours rester collé. Une des premières choses qui m’a impressionné chez elle c’est sa mémoire. Je suis aba­sourdi de constater tout ce dont elle peut se rappeler. Je crois qu’elle est comme une éponge lorsqu’on lui raconte quelque chose. Parfois on ne parle même pas avec elle, mais elle entend des choses et elle va se les rappeler. C’est vraiment étonnant. Je me demande comment elle fait pour emmagasiner autant d’information. « Stu­péfiante Stéfanny ». Un autre aspect sur­prenant est son sens de l’observation. Attention aux mots que vous répétez dans une conversation. Elle va tout de suite s’en rendre compte.

Je suis toujours étonné lorsque je vois Marie­Claude, notre adjointe à la direction, aller lui demander des trucs sur notre base de données. Je vois aussi la camaraderie qu’elle a réussi à développer avec Patrice, notre directeur. Sans compter la belle com­plicité qu’elle a développée avec Audrey,

notre autre intervenante. Pour en finir avec notre « loutre enjouée », c’est quelqu’un qui en donne plus que le client en de­mande. Elle brille par son efficacité. Gare à elle, car vous ne pourrez sûrement pas résister à ses charmes multiples.

Maintenant, je vais vous parler d’Audrey, notre « baleine authentique ». J’ai déjà en­tendu dire qu’elle est une vieille personne emprisonnée dans un corps de jeune fille. Tout ça pour dire qu’elle fait preuve d’une grande sagesse malgré son jeune âge. Elle est la « nounou » de l’ALPABEM. Comme preuve, depuis son arrivée toutes les plantes se portent mieux. Un petit détail qui montre la grandeur d’âme d’Audrey. Je crois qu’elle ne pouvait pas être mieux pla­cée qu’auprès des jeunes et d’être la res­ponsable du programme « Anna et la mer ». Mais ce n’est pas tout. Elle est respon­sable du programme PIAP­ARSA et la plu­part des parents qui ont suivi son enseignement ont été agréablement sur­pris par son professionnalisme. Elle as­sume ses responsabilités haut la main. Elle m’étonne aussi par son implication au­près des jeunes dans les dossiers « As­tu mon numéro » et « Mon ado au secondaire ». Certains pourraient dire qu’elle est bien à sa place, mais je crois qu’elle a su se tail­ler une place grâce à ses qualités person­nelles et professionnelles qui en font une personne exceptionnelle.

La dernière des « pitounes », dernière ar­rivée et celle que je connais le moins, c’est Marie­Claude, notre « dauphin pur ». Le dauphin est réputé pour sa sympathie, sa beauté et sa grâce à se déplacer dans l’eau. Un maître nageur. Le totem de Marie­Claude dit pas mal de choses sur elle. Adjointe à la direction est un job ingrat et en même temps une position clé, car elle est à la fois du côté du boss et du côté des employés. Elle est la voix de l’ALPA­BEM : belle, douce et accueillante. Elle est la première personne à qui vous avez af­faire lorsque vous contactez l’ALPABEM. Elle représente l’accueil, une des valeurs de l’ALPABEM. Dès son arrivée à l’ALPA­BEM, elle a démontré qu’elle est une bête de travail. Elle travaille avec cœur. Elle ne compte pas les heures pour s’acquitter de ses responsabilités, car l’important est de livrer la marchandise. Nous sommes choyés qu’elle fasse partie de notre équipe. Plus je la connais, plus elle m’étonne, et je sais que je n’ai pas fini

d’être étonné.

Comme vous pouvez le constater, je suis entouré de perles rares, d’où le titre de mon article « Je suis heureux d’être content. » Je profite de cette tribune pour le souligner. Je suis heureux d’être content de me retrouver si bien entouré. J’en pro­fite aussi pour faire un clin d’œil à toutes celles qui ont travaillé à l’ALPABEM par le passé. J’ai eu la chance de rencontrer des personnes vraiment merveilleuses.

En principe, je devrais aussi prendre le temps de vous parler de Patrice, notre directeur surnommé « renard innovateur ». Si nous sommes arrivés à bon port c’est grâce à lui. Pour le moment, nous avons peut­être jeté l’ancre au 645 boulevard des Laurentides, mais l’aventure ne s’arrêtera sûrement pas là. Nous avons encore beaucoup de milles à naviguer et, si Dieu le veut, j’espère être de l’équipage pour encore bien longtemps. Permettez­moi d’arrêter ici, car notre « renard innovateur » pourrait être le sujet d’un article au com­plet, dont il sera peut­être question un peu plus tard.

À Annik, Stéfanny et Audrey, je dis merci de faire partie de la famille d’intervenant(e)s de l’ALPABEM. Je suis très heureux d’être content de constater que quotidiennement vous faites des ef­forts pour réussir l’accompagnement des familles touchées par la maladie mentale. Merci de continuer avec nous et d’avoir à cœur le bien­être des familles de Laval. J’admire vos efforts, votre dévouement et le professionnalisme de vos interventions. Vous aidez au rayonnement de l’ALPA­BEM. Merci de tout cœur.

Nous avons vraiment une équipe du ton­nerre. Je me sens extrêmement privilégié d’être entouré d’une équipe aussi dyna­mique et engagée. Lorsqu’on met la main à la pâte, ça y va aux toasts !!! J’imagine que notre « renard innovateur » est aux anges, sans toutefois diminuer les respon­sabilités auxquelles il fait face à la barre de l’ALPABEM. Avec un tel équipage à bord du navire ALPABEM, le Pirate de Laval et les tritons ont intérêt à bien se tenir.

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Dans nos relations interper­sonnelles, qu’elles soient d’ordre familial, amou­reux, amical ou profes­

sionnel, le sentiment d’amour prend différentes formes. En effet, selon le « best­seller » de Gary Chapman « Les cinq langages de l’amour » nous aurions une tendance à appré­cier davantage certains gestes plu­tôt que d’autres. Parmi ceux­ci nous

retrouvons les pa­roles valori­

s a n t e s , les

moments de qualité, les cadeaux, les services rendus et les touchers physiques. En prenant le temps d’identifier ce que nous aimons le plus, nous pouvons ainsi clarifier nos attentes affectives avec notre entourage, et par le fait même, mieux leur communiquer.

1­ Les paroles valorisantes

Les paroles valorisantes sont celles qui font du bien. Ce sont des affir­mations positives à la fois simples et directes.

Nous pouvons penser aux encoura­gements, aux compliments, aux fé­licitations, aux mots tendres et aimables. Ces paroles doivent être sincères, puisque nous disons à l’autre à quel point nous l’estimons. Cela lui permettra parfois de « boos­ter » sa confiance et de devenir une meilleure personne. Dans tous les cas, c’est agréable à entendre : « Tu es belle », « Tu m’as manqué », « Je t’aime », « Je suis fier de toi », « Tu m’impressionnes », « Je sais

que tu es capable », « Ne lâche pas »…

Pour sa­voir si les

paroles valorisantes nous sont importantes,

nous pouvons nous demander si nous aimons recevoir des compli­ments en public et/ou en privé; si

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Amour

Cinq langages DE L’AMOUR

Par Audrey Fortin, intervenante

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nous avons besoin d’encourage­ment pour mener nos projets à terme; s’il nous est essentiel de sa­voir que les autres ont confiance en nous et dans ce que nous entrepre­nons.

2­ Les moments de qualité

Les moments de qualité sont ceux où toute notre attention est accor­dée à l’autre. Ce sont des moments passés ensemble où nous en profi­tons pour briser la routine : aller au cinéma, souper en tête à tête, mar­cher dans la nature, pratiquer un sport ensemble ou tout simplement se parler et s’écouter. C’est le temps de serrer nos téléphones cellulaires et toutes autres distractions. Ce n’est pas simplement être dans la même pièce, mais plutôt être pré­sent l’un à l’autre.

Pour évaluer si les moments de qualité nous sont prioritaires, de­mandons­nous si nous apprécions partager des moments avec les au­tres et qu’ils nous accordent leur at­tention totale; si nous aimons discuter, faire des activités et nous rappeler nos souvenirs communs et nos moments de complicité.

3­ Les cadeaux

Les cadeaux sont pour certaines personnes le symbole même de l’amour. Ils peuvent être achetés, trouvés ou fabriqués. La valeur a peu d’importance, c’est l’intention qui compte. Nous pouvons penser à l’achat de fleurs, de bijoux, à la ré­daction d’une lettre d’amour ou à l’envoi d’un message texte qui dit à l’autre que nous pensons à lui. Lorsque j’étais jeune, à chaque fête des Mères, ma sœur et moi allions cueillir des tulipes dans le jardin de notre voisine, avec son consente­

ment évidemment, et nous lui pré­parions un petit déjeuner au lit. J’aime penser que depuis que nous avons quitté la maison familiale, ma mère s’ennuie de cette tradition.

Est­ce que les cadeaux vous sont essentiels? Est­ce qu’apercevant un objet reçu en cadeau vous aimez vous remémorer que nous vous avons consacré du temps pour vous faire plaisir et nous avons pensé à vous? Appréciez­vous lire les mots qu’ils vous ont écrits?

4­ Les services rendus

Les services rendus sont une forme d’aide qui fait plaisir à l’autre et qui lui permet de se décharger d’une contrainte. Ils demandent générale­ment réflexion, organisation, temps, énergie et ne sont pas toujours agréables à accomplir; préparer le repas, sortir les poubelles, passer l’aspirateur, aller chercher les en­fants à la garderie, faire les commis­sions, repeindre la chambre en sont de bons exemples. Les services rendus sont souvent plus fréquents en début de relation. Si avec les an­nées ils deviennent en voie de dis­parition, cela peut être décevant pour les personnes qui les appré­cient grandement.

Pour déterminer si les services ren­dus sont de grande valeur à nos yeux, observons si nous appré­cions être déchargé de tâches quo­tidiennes, que l’autre prenne en charge les obligations familiales et si nous aimons que les autres contribuent à l’organisation dans nos projets communs.

5­ Les touchers physiques

Les touchers physiques sont le

moyen de communication du corps par excellence. Pour les personnes plus tactiles, c’est souvent leur lan­gage de l’amour. Pour eux, les gestes comptent davantage que les paroles. Comme nous tenir la main, nous échanger des baisers, nous toucher affectueusement et tendre­ment, nous masser délicatement, nous blottir l’un contre l’autre en écoutant la télévision et avoir des relations sexuelles.

Est­ce que les touchers et les contacts physiques vous sont fon­damentaux? Est­ce que vous êtes très réceptif et très sensible par la démonstration de l’amour des au­tres sous forme de gestes sensuels, doux, remplis de délicatesse et de tendresse à votre égard?

C’est l’heure de faire le test !

Personnellement, j’ai fait l’exercice de les classer par ordre décroissant de mes préférences et je pourrais presque dire que ma vie a changé! Il est aussi intéressant de se prêter au jeu avec notre entourage. Ainsi, en sachant ce qui leur fait le plus plaisir nous pouvons concentrer notre temps et notre énergie à dé­montrer notre amour de la façon qui leur importe le plus. Tenterez­vous l’expérience à votre tour?

Références :

http://www.enneagramme.com/Articles/2015/IFE_1511_a1.pdf

https://drive.google.com/file/d/1zkQY53hAxWcxdDRH7AqqV5f83sCznLUd/view

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C’est par pur hasard, en faisant de la recherche pour mes articles, que je suis tombée sur ce sujet

qui a piqué ma curiosité : les be­soins relationnels. Déjà emballée par les talents de communicateur de Jacques Salomé, il ne m’en fal­lait pas plus pour avoir envie d’en apprendre davantage sur ce thème qu’il a développé.

Pour Jacques Salomé, différencier les besoins des désirs constitue une démarche fondamentale pour prendre soin de notre estime de soi et améliorer la qualité de nos rela­tions. Souvent maltraités et ou­bliés, lorsque ceux­ci ne sont pas répondus, nous pouvons vivre de la frustration, ainsi qu’un besoin d’agir pour les revendiquer et y ré­pondre. Le risque est de voir des conflits apparaitre et, puisque la violence est une forme de langage, que celle­ci s’installe.

Étant la source de l’estime de soi, il est tout aussi vital de répondre aux besoins relationnels qu’aux be­soins vitaux et de survie. Malheu­reusement, méconnus, ils sont

généralement englobés par le be­soin d’être aimé. Cela dit, il est vrai qu’ils sont liés à la capacité à s’ai­mer, donc à celle d’aimer en retour, mais ils représentent plus que cela. Répondre à ces besoins, c’est se donner les moyens de faire perdu­rer dans le temps les relations que nous entretenons. En ce sens, un couple devrait répondre aux be­soins relationnels de chacun pour pouvoir s’épanouir.

Jacques Salomé identifie sept be­soins relationnels : le besoin de se dire, d’être entendu, d’être re­connu, d’être valorisé, d’intimité, d’influencer et de créer, puis de rêver.

Besoin de se dire

Il signifie de pouvoir s’exprimer avec ses mots à soi (non pas ceux qui nous sont imposés) sur ce que nous ressentons, nos émotions ou les idées qui traversent notre es­prit.

Besoin d’être entendu

Ce besoin se résume par l’expres­sion populaire « être sur la même longueur d’onde ». Il véhicule l’im­pression d’être compris dans le re­gistre que nous utilisons, à travers nos mots, nos idées, nos émotions à nous. C’est constater que la per­sonne qui écoute perçoit ce qui est important pour nous et saisit le sens que cela prend pour nous, sans entretenir l’attente qu’elle par­tage nécessairement le même sen­timent que nous. Concrètement, pour reprendre un exemple de Sa­lomé, nous risquons de ne pas nous sentir entendus si nous di­sons avoir froid et qu’on nous ré­plique que pourtant, le thermostat indique 28°C. Nous sommes le ou la seul/e à pouvoir verbaliser ce que nous éprouvons avec jus­tesse. Ce besoin implique que ce que nous disons ne tombe pas dans le vide, ne se perd pas, n’est pas nié, déformé ou récupéré et que ça se rend bien au destinataire choisi.

RELATIONS

Les besoins relationnels SELON JACQUES SALOMÉ

Par Annik Lefebvre, intervenante

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Besoin d’être reconnu

Nous avons besoin d’être recon­nus dans ce que nous sommes et non pas dans ce que l’on souhaite ou imagine être. La même chose, nous avons besoin d’être reconnu dans comment nous nous sentons et non pas comment l’autre pense ou voudrait que nous nous sen­tions. Plutôt que d’être réduit à une étiquette qui nous est imposée, il importe de percevoir que nous pouvons nous épanouir personnel­lement en étant nous­mêmes, que nous sommes aimés et acceptés pour ce que nous sommes et que nous pouvons rester authentiques, sans masques pour plaire à tout un chacun.

Aussi, notre identité ne se résume pas à ce que nous savons faire ou à nos accomplissements. Nous sommes bien plus que cela et c’est pour ce que nous sommes que nous avons besoin d’être recon­nus.

Besoin d’être valorisé

En ce sens, le besoin suivant est lié à la conscience que nous avons une valeur pour ce que nous sommes et pas seulement pour ce que nous faisons ou pas. C’est être valorisé pour nos réussites, plutôt que jugé par les échecs qui ont marqué notre parcours. Être valo­risé, indique que nous avons une place dans notre famille, auprès de nos amis, dans notre couple, à l’école, dans notre milieu de travail, dans la société, que l'on compte sur nous et que nous sommes im­portants pour les personnes signi­ficatives qui nous entourent. Répondre à ce besoin nourrit l’es­

time de soi et la confiance en soi. À l’inverse, trop de dévalorisation entraine le développement de rela­tions malsaines et toxiques.

Besoin d’intimité

En tant qu’individu, nous avons be­soin de notre jardin secret, de temps pour soi, mais surtout qu’on ne fasse pas intrusion dans cet es­pace qui nous est réservé. Avant d’être en couple ou en lien avec d’autres, nous sommes d’abord un individu avec des besoins qui nous sont propres. En ce sens, s’il n’y a pas d’intimité personnelle possible parce que nous faisons tout avec l’autre, tôt ou tard, faute de respec­ter ce besoin, la relation sera mise en péril. Cependant, revendiquer ce besoin nécessite d’être capable de s’affirmer tout en prenant le risque de déplaire ou de ne pas avoir l’approbation de l’autre.

Besoin d’influencer et de créer

Ici, il est question d’accepter de pouvoir exercer une influence sur l’autre, mais également que celui­ci puisse nous influencer, et ce, de manière à ce qu’il y ait alternance et que ce ne soit pas toujours le même qui décide. Pouvoir influen­cer et créer répond au besoin de ne pas toujours être dépendant et que nous tenons un rôle significatif auprès de l’autre ou dans la so­ciété.

Besoin de rêver

Ce besoin représente la première étape pour construire un projet per­sonnel ou professionnel. Il permet de traverser les difficultés en entre­tenant l’espoir que demain sera

meilleur et qu’après­demain sera meilleur que demain.

En conclusion, les liens que nous entretenons répondent à un grand besoin généralisé d’être aimé. Ce­pendant, celui­ci englobe plusieurs besoins relationnels souvent négli­gés et oubliés. Jacques Salomé en identifie sept : le besoin de se dire, d’être entendu, d’être reconnu, d’être valorisé, d’intimité, d’influen­cer et de créer, puis de rêver. Pour lui, il est tout aussi essentiel de ré­pondre aux besoins vitaux et de survie qu’aux besoins relationnels, puisqu’ils nourrissent la vie en nous,

c’est­à­dire notre estime de soi. En somme, cet homme nous donne la clé pour pouvoir s’épanouir et enri­chir nos relations interperson­nelles, un trésor à ne pas négliger!

Références

h t t p : / / u n i o n - a v s - t u n . o v e r -blog.com/2015/09/les-cinq-besoins-rela-tionnels-d-apres-jacques-salome.html

http://www.kinesiologie-marseille.com/les-besoins-relationnels-jacques-salome/

https://www.youtube.com/watch?v=U8SjxwxtEX8

https://www.youtube.com/watch?v=bTTHTD7BFdg

https://www.youtube.com/watch?v=LUlngMx9mJg

https://lespraticiens.be/video/5-grands-be-soins-relationnels/

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Vous arrive­t­il d’avoir des frissons, d’être ému ou d’avoir la gorge nouée en écoutant une chanson ?

De vous sentir exalté lors d’un concert ? D’écouter certaines chan­sons spécifiques pour changer votre humeur ? Si oui, sachez que vous faites partie d’un groupe de per­sonnes qui, selon la science, ont un cerveau unique !

Les recherches de Matthew Sachs l’ont mené à découvrir que les gens qui ont des réactions émotives et/ou physiques en écoutant de la mu­sique renferment une structure par­ticulière dans leur cerveau. En effet, ces personnes ont un vo­lume plus dense de fibres reliant le cortex auditif aux zones traitant les émotions. Cette densité au ni­veau des fibres signi­fie que les deux zones c o m m u n i ­q u e n t mieux.

M a t t h e w

Sachs estime que ces personnes sont généralement plus aptes à as­socier un son (ou un souvenir audi­tif) à leur ressenti et conséquemment, ont une vie émo­tionnelle plus riche dans l’ensemble. Ces personnes pourraient même ressentir leurs émotions à un niveau plus intense que les gens qui n’ont pas cette connexion émotive à la musique.

Une fonction thérapeutique

La musique peut être utilisée de façon thérapeutique via la musico­thérapie. Cette forme de thérapie utilise la musique afin de soutenir le développement, la santé et le bien­être sur les plans de la communica­tion, cognitif, musical, physique, social et spirituel. D’ailleurs, la mu­sicothérapie est utilisée avec des in­dividus de tous âges dans divers milieux auprès de clientèles variées.

Suivant ce principe, les résultats de l’étude de Sachs fournis­

sent une preuve supplé­mentaire que la musique peut constituer une partie importante de notre bien­être mental en aidant à réguler l’humeur. Par sa

recherche, il a été démon­tré que la musique peut an­

nuler l'impact négatif du sentiment de t r i s t e s s e , p u i s q u ’ e l l e

permet de res­

MUSIQUE

La mélodie DU BONHEUR

Par Stéfanny Trudeau, intervenante

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sentir l’émotion de façon sécuritaire.

Il est donc possible de soulever l’hy­pothèse que la musique pourrait éventuellement être utilisée auprès des personnes souffrant de dépres­sion. Sachs considère qu’en explo­rant les émotions tout en écoutant de la musique, ce pourrait être bé­néfique, puisque cette combinaison ciblerait le symptôme de la perte de plaisir. Une autre étude a d’ailleurs révélé que la musique pouvait être cruciale pour aider à la gestion émo­tionnelle (Bang & Olufsen).

Les frissons

Le neuroscientifique Jaak Pank­sepp a découvert qu’un air mélan­colique active un mécanisme ancestral provoquant une sensation de froid, de frissons. Cette réaction de détresse était ressentie par nos ancêtres lorsqu’ils étaient séparés de leur famille. Donc, lorsqu’une ballade nous rend mélancoliques ou nostalgiques, ce mécanisme s’ac­tive, nous faisant frissonner. Pank­sepp a aussi découvert que ce type de musique provoque plus souvent des frissons que la musique ryth­mée. Fascinant, non ?

Ce qui est intéressant dans la théo­rie de Panksepp, c’est que les fris­sons provoqués par la musique triste ne chagrinent pas la plupart des gens. Étonnement, l'expérience est extrêmement positive, puisqu’aucun danger n’est associé à ces frissons. Celle­ci évoque en réalité des émotions positives et la tristesse vécue à travers la musique est plus agréable que celle vécue autrement.

Momentum

La musique, étant imprévisible, ta­quine le cerveau en maintenant ses déclencheurs dopaminergiques en suspens. Les niveaux de dopamine peuvent atteindre leur apogée quelques secondes avant le mo­ment où tout bascule dans une chanson. Ceci est causé par le fait que le cerveau est aux aguets et tente de prédire en permanence ce qui va se passer par la suite. Et c’est là que les frissons surviennent, lorsque vous entendez enfin cet ac­cord tant attendu !

Le striatum soupire d’une satisfac­tion imbibée de dopamine et — BAM — vous en avez des frissons ! Plus l'accumulation de dopamine est importante, plus intense est le frisson. Ainsi, lorsque vos attentes musicales sont satisfaites, le tout s’active. Pour ma part, lorsque la percussion embarque dans la chan­son « In the air tonight » de Phil Col­lins, j’ai des frissons assurés !

Oreille musicale

Si vous ressentez une connexion émotionnelle avec la musique, votre corps s’emballe en écoutant votre liste de lecture préférée. Votre fré­quence cardiaque augmente, vos pupilles se dilatent, votre tempéra­ture corporelle augmente, votre sang se redirige vers vos jambes et votre cervelet devient plus actif. À ce moment, votre cerveau déborde de dopamine et votre dos… de fris­sons !

La recherche de Sachs démontre que la musique stimule une an­cienne voie de récompense dans le cerveau, encourageant la dopamine à envahir le striatum, une partie du cerveau antérieur activée par la dé­pendance, la récompense et la mo­

tivation. Semble­t­il que la musique affecterait le cerveau de la même manière que le sexe, le jeu et les drogues.

À chacun sa mélodie du bonheur

Les frissons peuvent être ressenti en écoutant n’importe quel genre musical, qu’il s’agisse de Mozart, de Madonna, de rock’n’roll ou de disco. C’est l’arrangement de la chanson et non le style qui compte, puisque les sensations physiques se produi­sent le plus souvent lorsque quelque chose d'inattendu se pro­duit: un nouvel instrument s’ajoute à la mélodie, le rythme se modifie, le volume diminue soudainement, etc. Tout est question d’élément de sur­prise.

La musique est le point commun de toutes cultures, elle est utilisée à toutes les sauces, les mariages, les célébrations, les naissances, les fu­nérailles, nommez­en ! La musique rassemble, divertie et fait vivre toutes sortes d’émotions. Sur ce, je vais écouter ma compilation préfé­rée. Et vous, quelle chanson vous fait le plus vibrer?

Références

https://www.someecards.com/news/news-story/people-who-get-goosebumps-while-listening-to-music-might-have-seriously-interesting-brains/

ht tps: / /www.independent.co.uk/ l i fe-style/music-give-chills-spine-brain-special-research-university-southern-california-a8043416.html

http://mentalfloss.com/article/51745/why-does-music-give-us-chills

Association Canadienne des musicothéra-peutes https://www.musictherapy.ca/fr/a-propos-de-l-amc-et-de-la-musicotherapie/a-propos-de-la-musicotherapie/?

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