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    Janvier 2012

    Les Championsde la distribution 2012A la conqute de nouveauxmarchs

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    3/56Les Champions de la distribution 2012 1

    Editorial 3

    Les perspectives de lconomie mondiale 5

    Situation conomique des distributeurs 5

    Europe occidentale 5

    Chine 6

    Etats-Unis 6

    Japon 7

    Inde 8

    Brsil 8

    Russie 8

    Les grandes tendances mondiales de la distribution en 2012 9

    Le cross-canal 9

    Tlphone portable 9

    De lanalyse des donnes la personnalisation 10

    Quid du magasin traditionnel ? 10 A la conqute de nouveaux marchs 10

    - Brsil 11

    - Mexique 13

    - Arique du Sud 15

    - Algrie 17

    - Inde 18

    - Russie 21

    - Vitnam 23

    - Chine 25

    Les Champions mondiaux de la distribution 32

    Les aits marquants 32

    - La distribution reprend des couleurs en 2010 tandis que lconomie

    mondiale ait un retour ragile 32

    - Walgreens rejoint le peloton des 10 premiers parmi les Champions

    mondiaux 40

    Analyse gographique des Champions mondiaux de la distribution 41

    - La part de lEurope et des Etats-Unis dans les 250 Champions

    mondiaux diminue 41

    - Les 10 premiers distributeurs par zone gographique 43

    - La France et l'Allemagne, les plus actives sur le march mondial ;

    le Japon, le moins acti 44- Les 250 Champions mondiaux renorcent leur prsence sur les

    marchs trangers 45

    Sommaire

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    Analyse des Champions mondiaux de la d istribution par secteur de

    produits 46

    Les distributeurs spcialiss gagnent du terrain mesure que

    lconomie mondiale merge de la rcession 46

    Les distributeurs darticles de mode misent sur la consommation

    mondiale 47

    Les 10 premiers distributeurs par secteur de produits 48

    Nouveaux venus au classement des 250 Champions mondiaux 49

    Les 50 premiers distributeurs par leur taux de croissance stimuls

    par une croissance organique acclre et par des acquisitions 50

    Mthodologie de ltude et sources des inormations 53

    Rsultats nanciers des Champions 53

    2

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    Editorial

    Comme chaque dbut danne, en automobilistes aviss, il nous aut

    regarder devant nous - tout prs et un peu plus loin - tout en noubliant

    pas de jeter un il sur notre rtroviseur...

    Les grands enseignements des chires 2010 des 250 principaux

    distributeurs mondiaux sont plutt positis et nous avons pu observer :

    - un retour la croissance acclre du chire daaires et de la

    rentabilit, notamment dans le textile et le luxe ;

    - une reprise des investissements et la constitution de stocks pour

    alimenter la croissance ;

    - la poursuite de linternationalisation, notamment en provenance des

    Amricains, avec 40 groupes qui saventurent pour la premire ois

    hors de leurs rontires.

    Autre grande tendance, la taille nest plus synonyme davantage

    concurrentiel systmatique, avec des perormances de croissance et

    de rentabilit en dehors du Top 10 trs encourageantes. De mme, le

    classement nest pas g avec 14 entrants - gnralement passs par

    de la croissance externe -, larrive de Walgreens dans le Top 10, ainsi

    que la monte progressive des champions des pays mergents.

    Mais les choses ont volu rapidement et en ce dbut danne 2012,

    nous sommes conronts une crise de conance des investisseurs et

    des consommateurs qui nincite gure loptimisme. Selon les zones

    gographiques, les problmes des pays peuvent tre lis leur niveau

    de dette - ou celui de leurs habitants -, linfation ou au chmage,

    ces eets pouvant se cumuler. A cela sajoute une orte volatilit des

    matires premires et des changes tout au long de lanne 2011, qui

    rend encore plus alatoire tout exercice de prvision. Aprs un premier

    semestre 2011 de hausse continue des prix de nombreuses matires

    premires et de la main-duvre, le deuxime semestre a t beaucoup

    plus contrast. Plus que jamais, un pilotage vue des oprations

    simposera aux distributeurs, un il braqu sur les cots et lautre sur

    le chire daaires. La logique de court terme et de matrise du point

    mort sera certainement la rgle.

    A ce titre, 2012 sera ortement concurrentielle pour les distributeurs despays occidentaux, le prix tant plus que jamais un levier ort pour attirer

    un client peu enclin dpenser et avide de services quil obtiendra par

    le cross-canal.

    Ct pays mergents, lhistoire sera trs dirente et il nous a paru

    intressant de aire cette anne un ocus particulier sur quelques

    grandes zones de croissance, dans des pays de tailles varies (de la

    Chine au Vitnam) et sur dirents continents (Arique du Sud et

    Algrie en Arique, Brsil et Mexique en Amrique du Sud, Russie en

    Europe, Chine, Vitnam et Inde en Asie). Ces pays prsentent des prols

    trs divers de par les traditions commerciales - poids de linormel

    notamment - ou par les rglementations, mais ont vu se dvelopper des

    champions locaux ou internationaux : Grupo Pao de Aucar, Walmart

    de Mxico, Shoprite, Pantaloon Retail, Magnit ou encore Bailian

    Group. Si chacun a son histoire, on retrouve chez tous ces groupes

    limportance dtre parmi les premiers simplanter pour choisir lesbons emplacements et capter la part de march, ainsi que ladaptation

    des ormats de vente aux besoins des populations locales, notamment

    des classes moyennes mergentes.

    Ces pays, sils prsentent de grandes perspectives de croissance, ne

    sont pas ncessairement des ruits mrs qui attendent dtre cueillis.

    Les ds relever ne manquent pas, tant en termes de talents trouver

    et conserver, tout comme de logistique implanter malgr labsence

    dinrastructures. De mme, ces nouveaux consommateurs, par

    exemple chinois, ne sont pas moins exigeants sur le plan de la qualit,

    des prix, des services et mme du dveloppement durable que leurs

    homologues occidentaux.

    Souhaitant que cette tude vous soit utile, nous sommes votre

    disposition pour partager toute inormation complmentaire qui vous

    serait ncessaire.

    Antoine de Riedmatten Stphane Rimbeu

    Associ Associ

    Consumer Business Distribution et Produits

    de consommation

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    Les perspectives de leconomie mondiale

    Situation conomique des distributeurs

    Lconomie mondiale est en dclration et de nombreux grands

    marchs du monde connatront sans doute en 2012 une croissanceinrieure celle de 2011.

    En Europe, la crise de leuro a paralys les marchs du crdit. An de

    restaurer la conance des investisseurs, les gouvernements europens

    rduisent leurs dpenses et augmentent les impts, avec pour corollaire

    un aaiblissement des conomies qui entame un peu plus la conance.

    Pendant ce temps, la Banque centrale europenne conduit une

    politique montaire relativement neutre visant juguler linfation. A la

    date o nous crivons, le risque dune dsintgration de la zone euro

    demeure, ce qui entranerait une crise conomique encore plus grave.

    Aux Etats-Unis, la croissance donne des signes dacclration.

    Pourtant, lchec du gouvernement trouver un accord sur la voie delorthodoxie budgtaire a eu un eet dvastateur sur la conance des

    investisseurs, qui pnalise les cours de bourse et les crations demplois.

    Lconomie amricaine pourrait connatre une croissance en 2012, mais

    elle sera sans doute insusante pour permettre une diminution sensible

    du chmage.

    La deuxime conomie mondiale, la Chine, voit sa croissance ralentie

    sous leet conjugu dun resserrement de la politique montaire et de

    la croissance molle en Europe et aux tats-Unis. De plus, les autres pays

    BRIC sont eux aussi conronts une croissance plus aible rsultant

    des eets dcals dun durcissement de la politique montaire et de la

    aible croissance mondiale.

    Ce nest quau Japon que les prvisionnistes anticipent une croissance

    suprieure celle de 2011 en raison dune anne tragique aprs la

    catastrophe cause par le sisme et le tsunami, mais aussi parce que

    les dpenses de reconstruction doperont temporairement lconomie

    japonaise.

    Pourtant, cet environnement dprim nest pas sans orir quelques

    lueurs despoir aux distributeurs. Tout dabord, le ralentissement de

    la croissance mondiale continuera de peser sur les prix des matires

    premires, ce qui aura des eets positis sur les cots des distributeurs.

    Dans lintervalle, on observe une acclration de linfation des prix

    la consommation dans plusieurs pays notamment en Europe

    occidentale, au Japon et sur de nombreux grands marchs mergents.

    Associ la stagnation des prix des matires premires, ce phnomne

    laisse entrevoir une possibilit de rtablissement des marges

    bnciaires, mme dans le contexte dune croissance molle du chire

    daaires.

    La deuxime lueur despoir a trait la part disproportionne que

    sarrogent les populations relativement aises dans la croissance du

    revenu des consommateurs sur de nombreux marchs en dclration,

    et plus particulirement aux tats-Unis et en Chine. Lenvironnement

    nest donc pas si davorable pour les distributeurs ciblant cette

    catgorie aise. Quant ceux qui sadressent aux autres catgories,la capacit proposer des prix bas des consommateurs incertains

    constituera plus que jamais un net avantage concurrentiel.

    Enn, cest surtout le long terme qui autorise loptimisme.

    Lenvironnement conomique sera dicile en 2012, mais les

    perspectives de lconomie mondiale restent positives long terme.

    La croissance mondiale devrait tre orte dans les dix ans venir, lesgrands marchs mergents hormis la Chine tant particulirement

    dynamiques. Bien entendu, lconomie chinoise progressera, mais elle

    est aux prises avec des tendances dmographiques et structurelles

    davorables. Dautres marchs mergents tels lInde, le Brsil, la

    Turquie, lIndonsie, la rgion andine en Amrique du Sud, ainsi quune

    grande partie de lArique subsaharienne orent un potentiel de

    croissance plus vigoureuse et de nouvelles opportunits pour les grands

    distributeurs mondiaux.

    Voyons maintenant les perspectives des principaux marchs de

    distribution du monde.

    Europe occidentale

    Il est dicile dtablir une euille de route prcise ace une situation

    qui change quotidiennement.

    Trois scnarios sont possibles. Dans le premier, lEurope accepte

    dentreprendre une intgration politique renorce pour viter la

    dsintgration. Ce projet pourrait impliquer que la Banque centrale

    europenne soutienne les dbiteurs souverains, crant une union

    budgtaire avec dimportants transerts de ressources des nations les

    plus riches vers les plus pauvres. La zone euro aurait ainsi les moyens

    de russir et terme de prosprer. Le problme est que dans cescnario, les pays devraient renoncer leur souverainet et respecter les

    conditions xes, impopulaires auprs de leur lectorat.

    Le deuxime scnario est lchec de la zone euro. Cest une possibilit,

    mais une dsintgration aurait des cots catastrophiques court

    terme. On peut penser qu long terme, certains pays en dicult sen

    sortiraient mieux sils quittaient la zone euro, mais la transition serait

    extrmement douloureuse pour une grande partie de lEurope. Les pays

    mditerranens auraient des problmes daccs aux marchs mondiaux

    du crdit, tandis que les conomies du nord verraient leur monnaie

    sapprcier rapidement, ce qui nuirait leurs exportations.

    Le troisime scnario : lEurope russit maintenir lunit de la

    zone euro mais sans parvenir prendre toutes les mesures qui

    garantiraient son succs. Ce scnario entranerait sans doute une

    longue priode de croissance molle, de turbulences politiques et de

    crises priodiques. Pour les distributeurs, il impliquerait une contraction

    budgtaire, en partie sous orme daugmentation de la scalit, et

    des dicults daccs au crdit. Les dpenses de consommation ne

    progresseraient que trs peu, voire pas du tout. Les consommateurs

    seraient extrmement sensibles aux prix et peu conants dans lavenir.

    Il sensuivrait une pre lutte pour les parts de march, mais les

    distributeurs en bonne sant nancire auraient aussi de bonnes raisons

    dacclrer la mondialisation pour exploiter des gisements de croissance

    hors dEurope.

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    Chine

    La croissance de lconomie chinoise est en dclration, sous leet

    conjugu dun resserrement de la politique montaire en 2011 et dunralentissement de la croissance des exportations. Cette situation ayant

    amen la banque centrale chinoise mettre n sa politique montaire

    restrictive, lconomie chinoise enregistrera un ralentissement en

    2012, mais celui-ci ne sera pas ncessairement brutal. Cela tant, il

    aut remarquer quun haut dirigeant chinois a rcemment prdit une

    croissance inrieure 9 % en 2012. Si cest le cas, ce serait la premire

    ois depuis 2001 que la croissance serait inrieure 10%. Des donnes

    indiquent que les entreprises les plus touches sont les petites et

    moyennes entreprises prives (surtout celles qui exportent) et non les

    grandes entreprises publiques, qui ont encore accs au crdit des

    conditions avorables.

    Les dirigeants chinois se sont plaints de la orte expansion de la

    dette publique amricaine, craignant une dprciation des rserves

    massives en devises dtenues par la Chine. On a touteois prt moins

    dattention la orte augmentation de la dette globale en Chine,

    mais elle a presque tripl en cinq ans. Il a t rcemment dclar

    que la dette des collectivits locales est la version [chinoise] de la

    crise amricaine des subprimes . La dette mise par les collectivits

    locales pour nancer les inrastructures, qui slve 1 700 milliards

    de dollars, est un sujet de proccupation depuis quelque temps dj,

    mais jusquici, les dirigeants ont minimis le danger. On craint que

    de multiples dauts sans sauvetage de lEtat ne portent atteinte la

    situation nancire des banques chinoises. Comment en est-on arriv

    l ?

    Lorsque la crise conomique mondiale a dbut en 2008 et que les

    exportations chinoises ont plong, le gouvernement a mis en place

    un vaste plan de stimulation conomique pour soutenir la demande

    intrieure et compenser la baisse des exportations, dont un des

    volets consistait consentir des crdits aux collectivits locales an

    de dvelopper les inrastructures. Cette politique est bien parvenue

    soutenir la croissance et prvenir une rcession gnralise, mais il

    savre que de nombreux investissements des collectivits locales nont

    pas gnr de rendements susants et le gouvernement chinois estime

    qu peine plus dun quart sont assez rentables pour couvrir le service

    de la dette.

    Le problme ne sarrte pas aux emprunts des collectivits locales.

    Lors de la crise mondiale, le gouvernement a inject des capitaux dans

    les banques publiques pour leur permettre de prter aux entreprises

    publiques. Cet eort a stimul les investissements mais l encore, un

    grand nombre dentre eux ne produisent pas de retour susant. De ce

    ait, la ormation brute de capital xe a bondi pour rler les 50 % du

    PIB lan dernier tandis que la consommation tait ramene 35 % du

    PIB environ. Avec le ralentissement de lconomie, les dbiteurs chinois

    risquent davoir de plus grandes dicults assurer le service de leurs

    dettes.

    Y a-t-il un risque de crise nancire en Chine ? Oui et non. Le risqueexiste quun nouveau cycle de dauts compromette la solvabilit

    du systme bancaire public chinois, cependant il est probable que le

    gouvernement organiserait le sauvetage de ces banques, empchant

    ainsi une propagation de la crise nancire.

    Il existe nanmoins un autre risque en Chine : si lEtat devait se porter

    au secours dtablissements nanciers en dicult, il ne cautionnerait

    sans doute plus les prts aux projets mal conus et linvestissementplongerait. Celui-ci tant aujourdhui proche de 50 % du PIB, cette

    chute pourrait avoir de graves consquences pour le PIB si elle ntait

    pas compense par ailleurs. Do pourrait venir cette compensation ?

    Probablement pas des exportations. La Chine comptera plutt sur une

    hausse de la consommation, mais comme celle-ci ne reprsente que

    35 % du PIB, il audrait quelle augmente trs rapidement pour viter

    un important ralentissement de lconomie.

    Les perspectives de la consommation prsentent nanmoins des

    signes positis. En premier lieu, les salaires augmentent, et avec eux le

    revenu rel disponible. Cette volution rsulte dune pnurie de main-duvre, car les tendances dmographiques reinent la croissance de

    la population active et les migrations internes ralentissent. De plus, les

    provinces et les collectivits locales augmentent le salaire minimum.

    Ensuite, le gouvernement compte imposer aux entreprises publiques

    daugmenter les dividendes verss leurs actionnaires (principalement

    lEtat). Cet argent pourrait servir stimuler la consommation globale.

    Dautre part, linfation leve pourrait inciter les consommateurs

    dpenser davantage. Enn, le gouvernement laisse la monnaie

    sapprcier progressivement, ce qui diminue le prix des importations et

    stimule la consommation.

    Dun autre ct, la dmographie est le principal acteur davorable

    pour la consommation. En raison de leet dcal de la politique de

    lenant unique, la population active devrait connatre une croissance

    beaucoup plus lente dans les dix ans venir quau cours de la dernire

    dcennie. De ce ait, la population qui consomme le plus grandira

    peine tandis que la population ge augmentera rapidement.

    Enn, le dsquilibre de lconomie chinoise entrane un net

    creusement des ingalits de revenus. Bien que ces derniers aient

    augment dans lensemble, le pouvoir dachat de ceux qui touchent les

    revenus les plus aibles na pas vraiment progress, dautant que le prix

    des logements est mont en fche.

    Il est permis de penser que dans les dix ans venir, la croissancede lconomie chinoise sera moins vive que par le pass. Une

    augmentation de la part de la consommation dans le PIB est probable

    mais il nest pas certain quelle soit susante pour quon assiste une

    vritable explosion de la consommation.

    Etats-Unis

    A la date o nous crivons, lconomie amricaine donne des signes

    de vigueur relative. Croissance il y a, mais sans comparaison avec celle

    qui a suivi les rcessions antrieures o le logement avait apport une

    contribution tangible la reprise ; elle est au contraire assez anmique.

    Les perturbations persistantes du march du logement contribuent enpartie au manque de vigueur des marchs du crdit, les prts bancaires

    reculant continuellement depuis le dbut de la crise conomique en

    2008. De plus, les dicults de la zone euro pourraient avoir des

    rpercussions ngatives sur lactivit du crdit aux Etats-Unis.

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    Pourtant, les consommateurs amricains continuent dpenser.

    Cest un ait quelque peu surprenant si on considre les infuences

    nastes auxquelles ils sont exposs. Le chmage avoisine 9 %, un

    taux inconortablement lev, le revenu rel disponible a commenc rgresser au cours de lanne coule et diverses mesures de la

    conance des consommateurs ont rcemment rl leurs plus bas

    niveaux historiques. A cela plusieurs explications : dune part, les

    consommateurs ont rembours une grande partie de leurs dettes.

    Les paiements aects au service de la dette en pourcentage du

    revenu sont leur plus bas niveau depuis 1993 et la trsorerie des

    consommateurs est donc en meilleure posture. De plus, la rcente

    expansion de la consommation sest aite aux dpens de lpargne. Le

    taux dpargne a recul, ce qui est signe dune plus grande conance

    des consommateurs quoi quils dclarent aux instituts de sondage.

    Enn, il existe probablement une considrable demande non exprime

    aprs une longue priode de vaches maigres.

    Les consommateurs se sentent peut-tre un peu plus conants parce

    que lconomie ache des signes de vigueur retrouve mme si cette

    vigueur est trs mesure. Dailleurs, la croissance tait si anmique

    au premier semestre 2011 que de nombreux experts ont craint une

    nouvelle rcession. Aujourdhui, la croissance sest acclre et ces

    craintes sattnuent quelque peu. Lactivit industrielle augmente

    modrment, en particulier la production de biens dquipement. En

    ait, linvestissement des entreprises, surtout en matriel et logiciels, a

    t trs vigoureux au deuxime semestre 2011.

    De plus, les exportations sont dynamiques. Bien que le ralentissement

    de lconomie mondiale ait un peu rein leur expansion, celle-ci reste

    orte et contribue de manire importante la croissance globale du

    PIB, cela en raison de la relative aiblesse du dollar et de limpact de dix

    annes de gains de productivit tangibles dans le secteur manuacturier.

    Enn, la croissance rcente est presque entirement imputable

    laugmentation de la demande de biens et services. Il ny a gure eu de

    constitution de stocks et ceux-ci restent historiquement bas. Cest une

    bonne nouvelle car cela signie que laugmentation de la production

    est entirement due la croissance de la demande. Cest aussi de bon

    augure pour lavenir car pour rpondre de nouvelles augmentations de

    la demande, il audra produire davantage et non prlever sur les stocks.

    Limpact de la politique conomique est contrast. La politique

    montaire demeure avorable la croissance. Bien que la Rserve

    drale ait mis un terme l assouplissement quantitati , sa

    politique vise rduire les taux dintrt long terme et, par l,

    stimuler la demande de crdit. Sil est encore trop tt pour juger

    de lecacit de cette politique, la contraction des prts bancaires

    diminue et la disposition des consommateurs contracter de nouvelles

    dettes sest accrue. La Fed sest dclare ouverte un nouveau

    cycle dassouplissement quantitati si lconomie devait gnrer une

    croissance dcevante.

    En revanche, la politique budgtaire est une tout autre aaire. En 2011,le Prsident amricain et le Congrs ne sont pas parvenus sentendre

    sur les mesures prendre pour rgler les problmes budgtaires

    long terme, ce qui a conduit une dgradation de la note de crdit,

    la premire de lhistoire du pays. Bien que cette nouvelle nait pas

    mu le march obligataire, elle a probablement nui la conance

    des entreprises et il est certain quelle a pes sur les cours de bourse.

    Cependant, si le Congrs ne bouge pas, le dcit budgtaire reculera

    considrablement, car la loi prvoit une trs orte augmentation desimpts n 2012, qui gnrera prs de 3 000 milliards de dollars de

    recettes sur dix ans. De plus, les budgets uturs intgrent dj 2 200

    milliards de dollars de rduction des dpenses. La vraie question pour le

    Congrs est de savoir comment liminer ces augmentations dimpts et

    trouver des rductions compensatoires dans les uturs budgets.

    Pour les distributeurs, lenvironnement conomique amricain est

    mitig. On peut raisonnablement penser que dans lanne qui vient,

    la croissance de la consommation sera positive mais modeste, que

    linfation sera aible, que les consommateurs resteront relativement

    sensibles aux prix et que les prix des matires premires seront

    dprims. On peut aussi raisonnablement supposer que dans lamesure o il y a des gains de revenus, les mnages hauts revenus

    sen arrogeront une part disproportionne. La croissance de la

    consommation sera donc deux vitesses.

    Japon

    Le Japon a terriblement souert en 2011 la suite du tremblement

    de terre et du tsunami qui ont rapp le pays. Hormis le lourd bilan

    humain, ces vnements ont eu un cot conomique. La orte chute

    de la production dlectricit et les dommages aux inrastructures de

    transport se sont solds par un net recul de la production industrielle.

    Consquence : une chute du PIB japonais, mais aussi des rpercussionsmondiales car une grande partie des chanes dapprovisionnement du

    secteur mondial de lautomobile et de llectronique dpend du Japon.

    Les perspectives sont touteois meilleures pour 2012. La production

    industrielle sest redresse et lconomie a enregistr une orte

    croissance au troisime trimestre 2011 due en particulier la reprise

    des exportations. En outre, le Parlement a allou lquivalent de 240

    milliards de dollars la reconstruction, dont une part importante sera

    dpense dans les 18 mois qui viennent, ce qui devrait st imuler la

    croissance en 2012.

    Nanmoins, le Japon est conront des infuences ngatives. Il est

    probable, en eet, que la reconstruction sera nance en partie par

    une augmentation des impts rappant les consommateurs et cela

    psera probablement sur la distribution. Ensuite, lconomie japonaise

    demeure trs dpendante des exportations. Pourtant, le yen est un

    plus haut niveau historique et aucune dprciation nest anticipe. Par

    ailleurs, le ralentissement de lconomie mondiale devrait reiner la

    croissance des exportations.

    Enn, bien que la Banque centrale du Japon ait adopt une politique

    montaire plus volontariste, cela pourrait savrer insusant. Lobjecti

    de cette politique est daccrotre linfation, de rduire les taux dintrt

    rels et de stimuler la dpense et lactivit sur le march du crdit.

    Pourtant, la date o nous crivons, linfation reste trs aible, laconsommation est anmique et le march du crdit est peu acti. Sans

    politique plus volontariste, lconomie japonaise connatra sans doute

    une croissance aible aprs leort de reconstruction.

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    Inde

    A court terme, les perspectives sont peu souriantes. Lconomie

    indienne a maniestement amorc un ralentissement aprs une priodede resserrement de la politique montaire pour lutter contre linfation.

    Le problme est que cette politique a ralenti la croissance sans rduire

    linfation. Aujourdhui, les dirigeants politiques sont conronts au

    casse-tte dune croissance molle double dune infation persistante.

    Cela dit, lInde est relativement protge des problmes de lconomie

    mondiale. Les changes avec lextrieur reprsentent une part modeste

    de son PIB et le secteur nancier nest pas trs expos aux dicults

    des marchs europens du crdit. Ainsi, mme si la situation se dgrade

    en Europe, cela naura probablement pas de rpercussions davorables

    pour lInde.

    A plus long terme, les perspectives du pays sont positives. Lapopulation est jeune, ce qui est de bon augure pour la croissance et la

    consommation. La politique conomique a soutenu la croissance par

    la drgulation. De plus, les marchs de capitaux indiens ont orient

    le crdit vers les entrepreneurs, contribuant ainsi la croissance. Il y a

    nanmoins des obstacles, notamment un degr lev de protection du

    commerce, une rglementation continue du march du travail et des

    incertitudes quant aux politiques utures.

    Brsil

    Comme dans une grande partie du monde mergent, les dirigeants du

    Brsil ont rapidement rorient leur action, de la matrise de linfation la croissance. Au premier semestre 2011, la orte croissance et

    linfation trop leve pour tre conortable ont conduit la Banque

    centrale relever les taux dintrt. Consquence, la monnaie sest

    ortement apprcie et les exportations ont perdu en comptitivit. Au

    deuxime semestre, ace la dclration de la demande intrieure

    et au recul des exportations d au ralentissement mondial, la Banque

    centrale a rorient sa politique et baiss les taux dintrt.

    La croissance de lconomie brsilienne devrait tre modeste en 2012

    et linfation devrait reculer. Paradoxalement, la consommation a bien

    rsist au ralentissement conomique, notamment grce lexpansion

    continue du crdit la consommation. Quoique positive pour laconsommation, celle-ci nest pas sans risque pour lconomie et surtout

    pour le systme bancaire.

    A plus long terme, les perspectives de lconomie et de la

    consommation sont excellentes. Avec une population jeune, des

    politiques conomiques avorables et dimportants investissements

    directs trangers, la croissance devrait tre orte. De plus, les produits

    manuacturs reprsentent environ la moiti des exportations

    brsiliennes. Ce net progrs par rapport au pass le Brsil tait avant

    tout exportateur de matires premires laisse entrevoir un avenir

    moins volatil. Lamlioration de la rpartition des revenus et la rapide

    monte en puissance de la classe moyenne sont, elles aussi, de bon

    augure pour une croissance continue de la distribution.

    Russie

    Grce la vigueur des prix des matires premires, la Russie connatdepuis quelque temps une croissance assez dynamique. De plus,

    le secteur des matires premires donne des signes de plus grande

    ouverture aux investissements trangers, qui pourrait permettre une

    augmentation de la production de matires premires. Cependant, la

    dpendance persistante de la Russie l gard des matires premires

    la rend vulnrable aux fuctuations de prix. Le pays est en outre trs

    dpendant de lEurope occidentale et une aggravation de la crise

    europenne aurait de ortes rpercussions davorables.

    Tant que lconomie crot, le secteur de la distribution en Russie

    bncie de bonnes perspectives, au moins dans les grandes villes qui

    concentrent une part disproportionne du pouvoir dachat. Cela tant,

    les perspectives ne sont pas si souriantes, compte tenu de la diminutionet du vieillissement de la population. Et lchec de la diversication de

    lconomie, trop concentre sur les matires premires, met le secteur

    de la distribution la merci de orces chappant au contrle des

    autorits russes.

  • 7/30/2019 Les champions de la Grande Distribution

    11/56Les Champions de la distribution 2012 9

    Le cross-canal

    Les distributeurs empruntent dirents canaux pour pntrer de

    nouveaux marchs, dvelopps et en dveloppement. Il est possible par

    exemple douvrir un magasin en ligne ltranger pour tester le march

    avant de sengager physiquement. Si la plupart des distributeurs sont

    prsents sur de multiples canaux (magasins, catalogues, Internet,

    centres dappels, rseaux sociaux, crans dachage numriques,

    tlphone portable), peu dentre eux matrisent lusage que ont les

    consommateurs de ces dirents canaux (obtention de remises sur les

    mdias sociaux, essai des produits en magasin, puis achat en ligne),

    et ils sont encore moins nombreux stre dots dune stratgie

    cross-canal intgre, cohrente et complte, alors que celle-ci sera plus

    importante que jamais.

    En eet, les consommateurs daujourdhui sont plus avertis et prennent

    de plus en plus le contrle de leur exprience dachat ; ils reprent etmettent prot de nombreuses sources dinormations et de multiples

    canaux pour optimiser les dirents lments de leur parcours dachat.

    Prs de la moiti des interviews de lenqute sur les achats de Nol en

    Europe ralise par Deloitte n 2011 envisageaient de recourir dune

    manire ou dune autre plusieurs canaux pour eectuer leurs achats

    par exemple en visualisant ou en recherchant des produits par le biais

    dun canal pour les acheter via un autre.

    Les clients jonglant dun canal lautre, les distributeurs devront assurer

    leur intgration transparente, couvrant laccs lore, linormation

    des clients et linormation sur les commandes. On peut penser que,

    dans les prochaines annes, les consommateurs voudront se servir duntlphone portable pour obtenir des inormations en temps rel sur les

    stocks des magasins les plus proches ou pour commander un produit

    dans un magasin et se le aire livrer domicile. Face ces volutions,

    les distributeurs vont sans doute mettre en place des solutions cross-

    canal innovantes ou poursuivre leur dveloppement en 2012.

    Les distributeurs devront bien apprhender le parcours dachat et

    la aon dont les consommateurs passent dun canal lautre, du

    tlphone portable au rseau social, dInternet aux magasins. Ils

    devront imprativement comprendre comment les consommateurs

    eectuent le processus de prachat, achat et post-achat an de reprer

    les opportunits qui accroissent leurs bnces et prsentent un intrt

    pour leurs clients. Ainsi, la plupart des grands distributeurs prsents

    sur les marchs dvelopps tels les Etats-Unis et le Royaume-Uni

    ne travaillent plus en mode silo ; ils se sont transorms en

    showrooms exposant leurs marques et leurs produits, qui stimulent

    les ventes de tous les canaux et sont dsormais des destinations

    invitant les consommateurs aire plus que regarder et eectuer destransactions. Pour permettre des expriences multicanal intgres,

    transparentes et cohrentes de ce type, de nombreux distributeurs

    devront rvaluer leur activit et transormer proondment leur

    organisation dans toutes les onctions.

    Tlphone portable

    A en croire la rapidit incroyable laquelle sest vendu liPhone

    4S un million dunits en 24 heures1, quatre millions au cours du

    week-end de lancement2 et de lmergence des smartphones comme

    la plate-orme technologique de consommation dominante, on ne

    peut voquer le cross-canal sans aborder le tlphone portable. Deplus, comme une part importante de la population des utilisateurs de

    portables na pas encore atteint lge de aire des achats, il est prvoir

    que le portable et les capacits et opportunits quil prsente eront

    partie des enjeux des distributeurs en 2012.

    Les consommateurs de portables ne sont plus seulement des acheteurs

    prcoces : ce sont des gens ordinaires, qui reprsentent un large

    ventail de segments de consommation. Pour les distributeurs qui

    veulent rester en phase avec cet environnement de consommation

    connect, la capacit enrichir lexprience du consommateur

    travers le tlphone portable sera un acteur de succs. Certes, les

    lancements de solutions pour portables axes sur lexprience prachat

    se multiplient, mais de nombreux distributeurs sengagent sans avoirbien dni leur stratgie et peu dentre eux ont lanc une exprience

    cross-canal intgre. Or, les distributeurs qui se dmarqueront de

    la concurrence seront ceux qui pourront proposer leurs clients

    une exprience intgre dmontrant une bonne comprhension

    des prrences et des comportements des consommateurs dans

    lensemble du processus dachat.

    Dans la course au lancement dapplications pour portables - (les

    app ) - les distributeurs ne doivent pas ngliger trois acteurs

    importants :

    Convivialit et exprience utilisateur, notamment les points

    dintgration entre le portable et les autres canaux. Mieux vaut

    navoir aucune app que procurer une mauvaise exprience client.

    Scurit et condentialit. Une violation de la scurit ou de

    la condentialit lie au portable pourrait gravement nuire la

    Les grandes tendances mondiales de la distributionen 2012

    La tendance majeure sera, sans surprise, la recherche de croissance parla conqute de nouveaux marchs.Cependant, afn de prserver ou de conorter leurs parts de march surles marchs dvelopps, les distributeurs seorceront aussi dinnoveren matire de stratgie cross-canal, dapplications pour tlphonesportables et danalyse des donnes.

    1 Communiqu de presse dApple, 10 octobre 20112 Communiqu de presse dApple, 17 octobre 2011

  • 7/30/2019 Les champions de la Grande Distribution

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    rputation dun distributeur et reiner ladoption de capacits

    mobiles.

    Accs des employs et des partenaires commerciaux. Les vendeurs

    doivent pouvoir accder aux mmes inormations que lesconsommateurs super-utilisateurs connects qui poussent la porte.

    Procurer une visibilit en temps rel sur le lieu et la date de livraison

    peut terme galement bncier aux consommateurs.

    De lanalyse des donnes la personnalisation

    Lanalyse des donnes et la personnalisation resteront dterminantes

    pour la russite des distributeurs en 2012 et aprs. De ait, la

    personnalisation est aujourdhui la norme pour un nombre croissant de

    consommateurs. Au vu de tous les nouveaux canaux de communication

    entre les distributeurs et les consommateurs, du point de vente

    au portable en passant par les sites des mdias sociaux, le volumede donnes que lon peut recueillir sur les consommateurs et leurs

    comportements dachat ne cesse daugmenter. Les moyens danalyse

    de donnes du secteur et ses capacits laborer des campagnes

    marketing et des expriences clients personnalises sont en plein essor.

    Cela dit, les distributeurs devront savoir analyser au mieux toutes ces

    donnes riches dinormations et en tirer des clairages de valeur sur les

    dsirs et besoins des consommateurs.

    Quid du magasin traditionnel ?

    Si la technologie transorme radicalement les modes dachat, le

    magasin physique reste au cur de la distribution. Mais il nest plus ladestination dachat nale ; il devient de plus en plus un lment dune

    exprience client plus vaste, plus connecte. Cette volution imposera

    aux distributeurs dinnover et de repenser leurs modles oprationnels

    selon des schmas quils nauraient jamais imagins il y a seulement

    cinq ans.

    A la conqute de nouveaux marchs

    La mondialisation nest pas une nouveaut pour les distributeurs. En

    2012, les distributeurs poursuivront leurs eorts pour pntrer de

    nouveaux marchs comme lAsie-Pacique, lArique et lAmrique du

    Sud, o la croissance reste plus orte, et ils chercheront y amliorerleurs perormances oprationnelles an de prenniser leur croissance.

    Le prsent rapport brosse un large panorama des perspectives et

    des opportunits que prsentent sept grands marchs mergents :

    lArique du Sud, lAlgrie, le Brsil, lInde, le Mexique, la Russie, et

    le Vitnam. Apparemment disparate, cette liste de pays sarticule

    autour dun point commun : pratiquement tous ces pays intressent

    les plus grands groupes mondiaux du secteur de la distribution.

    Dans certains de ces pays, le secteur de la distribution a dj attir

    dimportants capitaux trangers (Brsil, Mexique), tandis que dans

    dautres, les choses srieuses commencent peine (Inde, Vitnam).

    Certains restent dsesprment pauvres (Inde et Vitnam), tandis que

    dautres pourraient sinscrire dans une catgorie de revenus moyens

    laune des pays mergents (Russie et Mexique). Certains accueillent

    bras ouverts les investisseurs trangers dans la distribution (Brsil,

    Mexique et Russie), tandis que dautres se montrent plus hsitants

    (Inde). Et pourtant, chacun de ces pays est susceptible de jouer, dici

    quelques annes, un rle important dans lextension du mouvement de

    mondialisation de la distribution.

    En y regardant de plus prs, les groupes de distribution tudis dans

    ce rapport ont certains thmes en commun, certaines stratgies qui

    les unissent dans leur progression, malgr un contexte de turbulences

    conomiques et de dicults oprationnelles sans prcdent. Sils

    ne connaissent actuellement pas tous une croissance rapide de leur

    chire daaires, ils continuent de dendre bec et ongles leurs parts

    de march malgr une concurrence accrue. Avant de nous pencher

    sur quelques-uns de ces grands marchs et dtudier quelques cas

    particuliers, il nous parat utile de nous arrter sur certains points

    communs stratgiques et oprationnels qui relient bon nombre des

    groupes de distribution les plus prospres.

    Prime au premier arriv : plusieurs des distributeurs de notre tude

    bncient de cet avantage. Plus gnralement, les distributeurs

    concerns sont ceux qui se sont lancs les premiers dans certains

    canaux de distribution, dans lapplication de meilleures pratiques ou de

    techniques de marketing par lesquels ils se dmarquent trs nettement.

    Quil sagisse de lirruption audacieuse de Pantaloon dans un ventail

    assez disparate dactivits de dtail partout en Inde, ou des eorts de

    Saigon Co-op pour sassurer une position dominante dans le secteur

    naissant de la distribution au Vitnam, il ne ait aucun doute que, par

    leurs qualits dinnovation, de clairvoyance et daudace commerciale,

    certains distributeurs se sont montrs impressionnants dendre leur

    territoire dans les marchs mergents.

    Servir des populations mal desservies : quil sagisse de Big C,

    orant laccs des inrastructures modernes aux consommateurs

    vitnamiens, de Magnit, ouvrant des magasins dans des sites loigns

    sous la supervision dautres distributeurs, ou de Carreour implantant

    la ormule de lhypermarch, lide de ournir des consommateurs

    auparavant limits des canaux commerciaux inormels ou

    indpendants une exprience de shopping abordable sest rvle

    ecace. Dans bien des pays mergents (et mme dans certains pays

    dits dvelopps), sous leet dune combinaison de divers acteurs

    socioconomiques, une part non ngligeable de la population a t

    prive daccs des inrastructures modernes et conomiques de

    commerce de dtail : servir les populations jusquici mal desserviesconstitue donc une ormidable opportunit.

    Formules discount : plusieurs distributeurs, notamment Walmart

    au Mexique, se sont ortement dvelopps grce une stratgie

    ciblant une clientle aibles revenus. Ces ormules ont dmontr

    toute leur pertinence et ont particulirement bien russi au cours des

    rcentes annes dincertitude conomique et de rcession. Elles vont

    trs probablement sinscrire dans la dure, et leur pertinence restera

    assure, mme aprs le ralentissement conomique actuel. Bien loin

    de se limiter un rfexe en priode trouble, la recherche du meilleur

    rapport qualit-prix reste lune des caractristiques intrinsques du

    monde de la distribution.

    Marques de distributeur : si les distributeurs tentent de maximiser

    la ois la satisaction de la clientle et leur propre rentabilit, ce nest

    pas seulement en inventant des ormules de magasins sur mesure. Les

  • 7/30/2019 Les champions de la Grande Distribution

    13/56Les Champions de la distribution 2012 11

    porteeuilles de marques de distributeur deviennent de plus en plus

    sophistiqus, ce qui permet de nombreux distributeurs des marchs

    mergents - ou dvelopps - daccrotre la pntration de marques

    prives, marge leve, tout en renorant la crdibilit de leur

    enseigne. Bien entendu, les acteurs des segments non alimentaires

    tels que le bricolage et llectricit, allchs par de tels avantages

    stratgiques, tentent de sinspirer des succs de leurs collgues de

    lalimentaire et slancent dans un mouvement de dveloppement de

    leur image dentreprise.

    Diversit des ormats : exploiter un modle multiormat permet de

    cibler des clientles diversies, de rpondre des besoins distincts

    et de vendre direntes catgories de produits. Bien entendu, tous

    ces ormats naboutiront pas au succs long terme. Cette stratgie

    consistant exploiter plusieurs ormules dist inctes permet cependant

    aux distributeurs de toucher une large palette de clients - et lesprotge, dans une certaine mesure, si certains segments rencontrent

    des dicults particulires.

    Brsil

    Le Brsil est dj un point de chute majeur pour les grands distributeurs

    trangers.

    Les distributeurs ranais Carreour et Casino, tout comme Walmart,

    sont dj prsents au Brsil depuis plusieurs annes. Dautres groupes

    de distribution non alimentaire tels que Leroy-Merlin, C&A, Zara et

    H&M y sont galement actis. Le Brsil compte en outre plusieurs

    distributeurs locaux extrmement sophistiqus. Par comparaison dautres marchs mergents, le secteur de la distribution y est donc

    relativement dvelopp et consolid.

    Le Brsil est un pays attrayant plus dun gard. En termes de

    population, il occupe le cinquime rang mondial, avec 190 millions

    dhabitants. Le PIB par habitant atteint environ le double de celui

    de la Chine. Lconomie brsilienne reprsente donc environ 30 %

    de lconomie chinoise, et pratiquement 60 % de celle de l Inde. La

    distribution des revenus au Brsil est lgrement asymtrique, ce qui

    signie que les 20 % de mnages les plus ortuns connaissent un

    niveau de vie proche de celui de la France. Ce sont donc prs de 40

    millions de Brsiliens qui connaissent un niveau de vie comparable celui des pays dvelopps. A lui seul, ce march a donc de quoi sduire

    bien des distributeurs.

    Malheureusement, lhistoire conomique rcente de ce pays nest pas

    sans accroc. Entre les annes 60 et 90, il a souert de taux d infation

    levs, et mme dpisodes dhyperinfation dus un usage abusi de

    la planche billets pour couvrir son dcit budgtaire. Trop autarcique,

    la politique conomique dcourageait le commerce international et

    les investissements trangers. Do des dsquilibres conomiques,

    une croissance trop lente et un dcit dinvestissements. Ce dcit

    sexpliquait partiellement par le cot excessi des capitaux et par les

    incertitudes lies linfation. Ds la moiti des annes 90, le Brsil se

    dotait dune nouvelle devise (le real), adoptait une politique budgtaire

    plus rigoureuse, libralisait son conomie, les prix et le commerce,

    et appliquait une politique montariste combattant linfation. Cette

    orientation de politique conomique a survcu larrive au pouvoir

    dun nouveau parti en 2002. Rsultat : une quinzaine dannes de

    croissance ininterrompue et dinfation rduite. Mme cette anne,

    dans un contexte de rcession, le dcit budgtaire ne dpasse pas 3 %

    du PIB, soit bien moins quaux Etats-Unis. Graduellement, la crdibilit

    de la politique conomique allant croissant, le cot du capital sest

    rduit, stimulant encore plus les investissements. Enn, en tant dsignpour accueillir les Jeux Olympiques de 2016, le Brsil a dclench une

    euphorie auprs des acteurs conomiques du monde entier, et attire

    dj un important fux dinvestissements trangers. Cette situation a

    malheureusement caus une apprciation de la monnaie brsilienne

    qui pnalise les exportations. Cela tant, une monnaie orte a un eet

    dfationiste, laisse la voie ouverte une politique montaire plus

    volontariste et rduit le cot des importations, ce qui avorise son

    tour le secteur de la distribution.

    Au Brsil, tout nest pas parait, loin de l. Une importante range de la

    population vit dans la pauvret et est expose la criminalit. Celle-ci

    savre en eet plus leve que dans bon nombre dautres grands pays

    mergents. Les Etats de la dration brsilienne continuent de trop

    dpenser sous orme de subventions au dtriment dinvestissements en

    inrastructures. Enn, le pays reste trs dpendant de ses exportations

    de produits de base, et donc de la volatilit des prix de ces produits. Il

    est touteois sur le point daccrotre encore sa production de produits

    Le paysage de la d istribution au Brsil

    Le secteur brsilien du commerce dalimentation estparticulirement internationalis. Quatre des cinq premiers

    groupes de distribution alimentaire ont partie de groupes

    internationaux, mme si l un dentre eux, Po de Acar,

    dont Casino dtient 46 %, est dabord un oprateur local.

    En dcembre 2009, Po de Acar annonait son intention

    daccrotre sa part de march en prenant une participation

    de contrle dans une coentreprise avec Casas Bahia, le leader

    du march de llectronique grand public. Lapprobation

    ormelle de la transaction sest conrme au printemps 2010,

    aisant de Po de Acar la cinquime plus grosse entreprise

    du Brsil. Aujourdhui, Walmart travaille galement son

    expansion, aprs avoir gard prol bas depuis son arrive surle march, en 1994, jusquen 2004, date laquelle Walmart

    a acquis les actis brsiliens dAhold, avant de sadjuger,

    un an plus tard, lactivit de Modelo Continente. Fin 2009,

    Walmart conrmait que le Brsil gurait au premier rang de

    ses priorits dinvestissement. Le groupe Carreour bncie

    dune orte prsence nationale depuis lacquisition dAtacado

    en 2007. Malgr une tendance trs marque la consolidation

    ces dernires annes, avec plusieurs usions et acquisitions

    de trs haut vol, le march brsilien reste trs ragment :

    aucun oprateur ne dtient plus de 10 % du march. Autant

    dire que le potentiel de concentration nest pas puis. Les

    grandes enseignes se lancent actuellement dans des stratgies

    multiormat, regroupant hypermarchs, supermarchs de

    quartier, magasins de vente au rabais et commerces de

    proximit. Le hard discount a t introduit ds 2000. Dans

    le secteur non alimentaire, aute de rsistance, les groupes

    internationaux ont su capter une part du march domestique

    des quipements mnagers et du divertissement domicile.

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    8 ou 9 % par an.

    Pour le PDG du groupe, Abilio Diniz, les investissements prvus

    soulignent la conance de la socit et de ses actionnaires dans le Brsil

    et dans son excellent potentiel de croissance. Nous vivons une priode

    passionnante, et nous nous attendons une activit conomique

    encore plus orte pour les annes venir. Nous comptons poursuivre

    sur notre lance et acclrer encore notre rythme de croissance

    interne, toer nos direntes ormules et les adapter leurs dirents

    marchs et prols de consommateurs, tout en aisant progresser les

    ventes dans nos magasins existants , a-t-il ajout. Le march brsilien

    de la distribution alimentaire est en voie de consolidation rapide. Les

    chanes de supermarchs et dhypermarchs tentent de sapproprier

    les meilleurs sites, de raliser des conomies dchelle et de renorcer

    leur poids auprs de leurs ournisseurs. Le march de la d istribution

    alimentaire est encore relativement ragment au Brsil, et le potentielde concentration reste donc important.

    Malgr cette concentration assez limite, la concurrence y est

    relativement leve. Aprs avoir gard le prol bas depuis son entre

    sur le march en 1994, Walmart acclre son expansion depuis

    quelques annes. En octobre 2009, le groupe amricain conrmait la

    place de choix quoccupe le Brsil dans ses priorits dinvestissement.

    De son ct, avec l acquisition dAtacado en avril 2007, Carreour a

    consolid sa place parmi les plus importants distributeurs du Brsil.

    Devant une telle concurrence sur le march alimentaire, il nest gure

    surprenant que GPA soit tent de simplanter demble sur le march

    du non-alimentaire et du commerce en ligne, et de conorter sa primeau premier arriv dans le commerce de proximit.

    Mexique

    Aprs avoir souert dune proonde rcession, lconomie mexicaine

    sest rtablie et semble bien partie dans le sens dune croissance

    modeste, mais rgulire. Les politiques conomiques y ont atteint

    un degr de stabilit susceptible de rassurer le monde des aaires.

    Deuxime pays dAmrique latine par la population (aprs le Brsil),

    dot du deuxime revenu par habitant de la rgion (aprs le Chili ),

    le Mexique est un march particulirement attrayant. Il nest gure

    surprenant que le plus important distributeur mondial y ait massivementinvesti, au point de devenir le premier groupe de distribution du pays.

    Devant ce paysage concurrentiel intimidant, doubl d'autres risques

    et problmes, plusieurs grands distributeurs ont choisi de sabstenir.

    Devant le retour de la prosprit et de la stabilit au Mexique, cette

    situation pourrait changer.

    Le contexte conomique samliore. Bon gr mal gr, lconomie

    mexicaine est ortement lie celle des Etats-Unis. Lentre en rcession

    des Etats-Unis et lasschement des marchs internationaux du crdit

    ont lourdement pes sur le Mexique : chute des exportations, uite

    de capitaux et orte dprciation de la monnaie - entranant une

    orte hausse de linfation. En 2009, le PIB reculait de 6,8 % et les

    dpenses de consommation, de 6,7 %. Aprs sa dcision dassouplir

    sa politique montaire, le gouvernement mexicain obtenait des acilits

    de crdit auprs du FMI et de la Rserve drale amricaine. Cela

    tant, la reprise conomique sexplique surtout par le redressement de

    lconomie amricaine et des marchs mondiaux du crdit. La uite des

    capitaux sest tarie. La monnaie sest stabilise, rduisant linfation,

    et les exportations commencent reprendre. Tant que le contexte

    conomique extrieur reste avorable, le Mexique devrait se maintenirsur la voie dune croissance modre. Aprs llection prsidentielle

    de 2012, les observateurs sattendent voir maintenue la politique

    conomique actuelle, quel que soit le vainqueur.

    Le Mexique soure nanmoins de problmes structurels. Tout dabord,

    sa production ptrolire recule, aute dinvestissements adquats. Le

    Mexique perd lentement son statut de grand exportateur de ptrole.

    Deuximement, la guerre dclare par le gouvernement contre les

    barons de la drogue sest traduite par une considrable augmentation

    des actes de violence proximit de la rontire amricaine. Cette

    violence gangrne la conance amricaine dans la stabilit du Mexique,

    et aura probablement dcourag plus dun investisseur. Troisimement,le Mexique compte traditionnellement sur dimportants versements de

    onds par sa diaspora vivant aux Etats-Unis. De nombreux Amricano-

    Mexicains travaillaient pour le secteur amricain de la construction,

    actuellement en crise. Ces fux nanciers se sont ortement rduits, et

    ne se reconstitueront pas avant longtemps. Enn, comme lconomie

    amricaine tourne le dos la croissance base sur la consommation, les

    exportations mexicaines vers les Etats-Unis risquent de samenuiser.

    Le Mexique devra diversier ses exportations vers dautres pays et

    compter davantage sur la demande locale. Avant la crise conomique,

    la consommation mexicaine progressait trs correctement. Plus

    lconomie progressait, plus la population pouvait quitter son tat de

    pauvret pour accder la classe moyenne. Du coup, les dpenses

    discrtionnaires augmentaient, particulirement dans les magasins

    de dtail modernes. Maintenant que se prole un redressement

    conomique, cette croissance devrait revenir rapidement. La population

    est relativement jeune et en augmentation, ce qui permet desprer une

    Le paysage de la d istribution au Mexique

    Traditionnellement, les grands distributeurs mexicains deproduits alimentaires ont un ancrage rgional. Larrive de

    Walmart a orc les oprateurs locaux sortir de leurs es

    et se aire concurrence. Walmart de Mxico (Walmex)

    est dsormais la orce dominante du secteur mexicain

    de la distribution, structure en une gamme compose

    de dirents concepts : hypermarchs, discount, clubs-

    entrepts et supermarchs, mais aussi restaurants et magasins

    dhabillement. En termes de chire d'aaires, Walmex dpasse

    dj, de loin, les trois distributeurs locaux cumuls. La stratgie

    dexpansion agressive dveloppe ces dernires annes par

    le groupe, couple une politique de prix bas, lui a permis

    de pntrer proondment le march mexicain. Loin derrire,

    la deuxime place, gure le plus grand oprateur local,

    Soriana. Ctait, parmi les grands groupes locaux, le plus ax

    sur lexploitation dhypermarchs. Depuis quelques annes,

    cependant, Soriana teste direntes ormules commerciales

    pour accrotre ses parts de march, do une d iversication

    vers les clubs-entrepts, les supermarchs et les commerces de

    proximit. Le troisime groupe, OXXO, exploite prs de 8 000

    commerces de proximit au Mexique.

  • 7/30/2019 Les champions de la Grande Distribution

    16/5614

    orte croissance des dpenses discrtionnaires, particulirement dans

    les domaines lis la mode et lamlioration du cadre de vie. Dun

    autre ct, le taux de ertilit mexicain recule, et lmigration vers les

    Etats-Unis ralentit encore la croissance de la population mexicaine.

    La distribution moderne prend des parts de march sur le secteur

    inormel , ce qui signie que les principaux distributeurs mexicains

    ont connu une croissance suprieure celle des dpenses de

    consommation. Ce processus se dveloppe dans les grandes villes, mais

    commence se maniester galement dans des rgions secondaires,

    surtout ds que linrastructure de transport samliore. Au Mexique,

    le concept le plus populaire est celui de lhypermarch. Plusieurs

    groupes exploitent ces temples du tout-en-un , mais le march reste

    domin par Walmart de Mxico. Son succs et sa croissance rapide

    ont contraint lensemble du secteur se restructurer. Les distributeurs

    de produits alimentaires, groupes amiliaux lchelle rgionale, onttravers une phase dexpansion et de consolidation an de pouvoir

    combattre armes plus gales. Rsultat : un secteur constitu dune

    poigne doprateurs nationaux, oprant chacun divers concepts, ainsi

    que quelques partenariats avec des distributeurs trangers.

    En outre, le Mexique peut compter sur le succs du segment des

    grands magasins situs dans de grands centres commerciaux haut de

    gamme . Certains grands oprateurs spcialiss se sont dj implants

    dans ces centres commerciaux et sur des emplacements de choix des

    meilleures rues commerantes. Comme lindique la distribution quelque

    peu asymtrique des revenus, le commerce haut de gamme est bien

    implant au Mexique. La tranche de 20 % des mnages les plus aiss

    dtient 55 % des revenus, contre 46 % aux Etats-Unis.

    Grce au rgime avorable garanti aux investisseurs trangers du secteur,

    les distributeurs trangers du segment non alimentaire vont se multiplier

    au Mexique au ur et mesure que le pays deviendra plus prospre.

    Ils pourront tirer parti de la croissance du revenu discrtionnaire de la

    population. Jusquici, la plupart de ces investissements proviennent

    des Etats-Unis. Les oprateurs europens ont une grande exprience,

    sagissant de simplanter dans de nombreux pays. Les grandes

    dicults quils rencontrent pour crotre sur leurs marchs nationaux ne

    manqueront pas de les inciter sintresser au Mexique.

    Walmart

    Prsentation

    En 1991, Walmart et Cira sassociaient pour crer un Sams Club

    Mexico City. Ctait le premier march de la d ivision internationale de

    Walmart. En 1997, Walmart sadjugeait une participation majoritaire

    dans Cira, avant de changer sa dnomination sociale en Walmart

    de Mxico (Walmex) en 2000. En novembre 2006, Walmart de

    Mxico recevait du ministre mexicain des Finances lagrment qui

    lui permettait de crer et dexploiter une banque. Le groupe mne

    dsormais plusieurs activits de ront : les clubs-entrepts Sams Club

    ; les hypermarchs Walmart Supercenters ; les hypermarchs, super-

    marchs et discompteurs Bodega Aurrer , Mi Bodega Aurrer etBodega Aurrer Express ; les supermarchs Superama ; les magasins

    dhabillement Suburbia ; ainsi que les restaurants Vips et Portons. Ct

    nouveaux magasins, le groupe ocalise sa croissance sur la ormule

    Bodega Aurrer, mme si dautres domaines tels que la banque et

    Walmart Centroamerica revtent

    galement une grande impor-

    tance stratgique. Walmart

    de Mxico avait annoncun plan dinvestissements

    sans prcdent pour 2010,

    prvoyant 300 nouvelles

    implantations, concrtis par

    louverture de 297 units. 2010

    sest rvl tre une anne

    historique. En vrier, lentreprise

    est devenue internationale

    grce lacquisition de Walmart

    Centroamrica. Au 3e trimestre

    2011, le chire daaires

    enregistre une croissance de11%. Le programme douverture pour 2011, annonc en dbut

    danne, prvoit 365 nouveaux points de vente au Mexique.

    Croissance

    Au sein de Walmart International, Walmart de Mxico est, de loin,

    lentit qui connat la croissance la plus rapide : son chire d'aaires

    a pratiquement doubl en cinq ans. Sur la mme priode, son rsultat

    dexploitation en monnaie locale a progress de 77 %. Dj leader sur

    le march mexicain, Walmart ne se montre gure enclin y temprer

    ses ambitions de croissance. En 2000, le groupe tait implant dans

    1 seul Etat et couvrait 42 villes avec 480 units. En 2010, il est implant

    dans 6 Etats, couvrant 384 villes avec 2279 units. Compte tenu des

    dicults conomiques qui rappent le Mexique, le ormat qui a connu

    les meilleurs rsultats ut Bodega Aurrer (ormule qui a su le mieux

    rpondre aux besoins des consommateurs bas revenus), avec 220

    nouveaux magasins rpartis sur ses trois enseignes : Bodega Aurrer, Mi

    Bodega Aurrer et Bodega Aurrer Express. Le concept Bodega Aurrer

    a dailleurs t rpliqu au Brsil (Todo Dia), en Argentine (Changomas)

    et galement en Chine avec louverture du premier point de vente

    discount Zhangshu.

    Facteurs de succs

    Stratgie multiformat Grce un portefeuille de magasins qui

    couvre tout le spectre, depuis les supermarchs haut de gamme

    Superama jusquaux discounters Bodega Aurrer, aux prix ultra-serrs,Walmart se montre trs attrayant, et de plus en plus accessible, pour

    les consommateurs bas revenus.

    Pouvoir dachat Intgr lempire Walmart et dtenant plusieurs

    enseignes communes avec la maison mre Walmart U.S. - Walmart

    de Mxico sest assur une infuence dominante sur les prix dans de

    nombreuses catgories de produits.

    Efcacit Walmart de Mxico sinspire galement des meilleures

    pratiques de sa socit mre, tant en termes oprationnels que

    logistiques. Elle peut donc aire progresser son chire d'aaires plus

    vite que ses charges, au prot dune excellente rentabilit.

    Commerce de proximit Grce la progression rapide des formules

    bases sur des petites suraces commerciales de proximit proposantdes produits bas prix (Mi Bodega Aurrer et Bodega Aurrer

    Express), Walmart est en mesure de desservir des localits plus petites

    qui, auparavant, navaient dautres recours que les commerants

    indpendants et le canal inormel, plus onreux. En poussant de plus

    Prsentation succincte

    Sige

    Mexico City Anne de fondation

    1991 (coentreprise avec Cira)

    Principaux formats exploits

    Hypermarchs et SupermarchsCash & carry (libre-service de gros)Magasin dlectromnager

    Magasins (2010)

    2 279

    Chiffre d'affaires net (2010)

    24 381 millions USD

    Prsence internationale

    Walmart de Mxico opre dans6 pays

  • 7/30/2019 Les champions de la Grande Distribution

    17/56Les Champions de la distribution 2012 15

    en plus loin ses concepts, lentreprise reste dle son ambition de

    mieux servir les mal desservis .

    Priorits stratgiques

    Comme indiqu plus haut, le groupe veut asseoir sa croissance locale

    sur lexpansion de son trio de concepts Bodega Aurrer et sur

    le dveloppement de services bancaires. Le groupe veut galement

    investir dans lexpansion de Walmart Centroamrica, le principal

    distributeur de la zone avec 519 magasins rpartis entre le Guatemala,

    le Salvador, le Honduras, le Nicaragua et le Costa Rica. Lacquisition

    dune entreprise pesant 3,3 milliards USD ouvre Walmart de Mxico

    dextraordinaires opportunits de croissance, de mme que lajout

    de cinq nouveaux marchs augmente le nombre de villes conqurir

    (sans prsence Walmart) de 110 310, le nombre de nouveaux clients

    potentiels dici 15 ans de 20 33 millions, et le potentiel de march de

    197 milliards USD 241 milliards USD.

    Arique du Sud

    Le succs de la Coupe du monde de ootball 2010 ut une sorte de r ite

    de passage pour lArique du Sud, qui sest arme cette occasion

    comme un vritable poids lourd rgional. Aprs la n de lapartheid,

    cette nation proondment perturbe a dmenti bien des scnarios

    pessimistes et enregistr des succs tant conomiques que politiques.

    Devenue le pays le plus riche du continent, lArique du Sud a rejoint

    les BRIC. Cependant, elle reste en proie de srieux problmes : les

    considrables ingalits de revenus, essentiellement entre Noirs et

    Blancs, une criminalit leve, de trs nombreux cas de sida, et un trslourd endettement souverain. LArique du Sud nen prsente pas moins

    un grand intrt pour les grands groupes de distribution mondiaux,

    avec larrive de Walmart.

    Une croissance conomique modre a avoris la progression

    constante d'une classe moyenne noire, dote d'un pouvoir d'achat

    discrtionnaire non ngligeable. La richesse du pays en ressources

    naturelles augure bien de sa croissance uture, vu la orte demande de

    matires premires en provenance de grands marchs mergents tels

    que la Chine.

    Situation conomique actuelle

    Lconomie sud-aricaine sest bien redresse. La croissance du PIB a

    bnci dune sensible progression de la demande de mtaux et deminerais en provenance des conomies asiatiques, au premier rang

    desquelles la Chine.

    Tandis que le monde entier sourait de la crise nancire, la Coupe du

    monde de ootball a t pour l'Arique du Sud un puissant stimulant

    conomique. Daprs les estimations, elle aurait accru de 0,5 % le

    PIB du pays en 2010, mais surtout, les secteurs du tourisme et de la

    distribution en auraient amplement tir prot, enregistrant une orte

    progression de leur activit pendant la comptition.

    Le dcit budgtaire de lEtat sud-aricain est mont plus de 7 %

    du PIB suite aux dpenses de relance de ces dernires annes. Certes,

    le gouvernement devrait satteler rduire ce dcit, mais lemploi

    pourrait en ptir. De mme, le dveloppement des inrastructurespourrait accuser un ralentissement puisque lessentiel de ces travaux

    mane traditionnellement des pouvoirs publics. Or, des inrastructures

    inadaptes, en particulier dans la production dlectricit, aecteront

    l'conomie, tandis que les daillances du rseau de transport risquent

    daggraver les goulets dtranglement logistiques pour les distributeurs

    et les petites entreprises.

    Le march de consommation de lArique du Sud

    Avec prs de 50 millions dhabitants, lArique du Sud est un march

    non ngligeable. Son revenu par habitant, comparable celui de la

    Turquie, en ait un pays mergent relativement riche. En outre, ces

    dernires annes, les dpenses de consommation y ont augment

    plus rapidement que le PIB. Cependant, cause de son hritage de

    discrimination raciale, il occupe une mauvaise place au classement

    selon lindice Gini, qui mesure les ingalits de revenus. En Arique

    du Sud, seul un petit nombre de personnes achent un train de

    vie similaire celui de lEurope occidentale. Une large range de la

    population vit encore dans des conditions similaires celles des pays

    les plus pauvres du monde. Bien quune classe moyenne se dveloppe

    parmi la population noire, elle reste minoritaire.

    Il sensuit que le niveau de revenu moyen peut tre trompeur. LArique

    du Sud a une population relativement jeune (plus de 60 % ont entre

    15 et 60 ans). Le taux de chmage y est galement trs lev, aux

    alentours de 25 %, en raison dun dcalage entre lore et la demande

    de comptences. En outre, les grves et les mouvements sociaux sont

    rquents. Le gouvernement a limmense tche de crer de lemploi

    pour absorber la main-duvre jeune du pays, aute de quoi de

    nouveaux troubles sociaux sont prvoir. Sur le plan positi, les progrs

    de linstruction ont permis un dveloppement de la classe moyenne

    noire, situation qui devrait perdurer au cours des annes venir.

    Aprs lamlioration des comptences de la main-duvre, les salaires

    pourraient tre rviss la hausse, augmentant le revenu disponible

    et le pouvoir d'achat des populations. Dans le secteur des services, en

    particulier les tlcommunications, lemploi pourrait proter de la pose

    de nouveaux cbles sous-marins en bre optique l'anne prochaine.

    On constate une corrlation historique partielle entre les dpenses

    de la population dArique du Sud et la disponibilit du crdit. La

    reprise conomique rcente a t alimente par la dette, les autorits

    montaires ayant abaiss les taux d'intrt plusieurs reprises depuis

    deux ans pour stimuler l'conomie. Cependant, alors que l'endettement

    des mnages est dj relativement lev, les consommateurs se

    montrent rticents contracter des crdits excessis, susceptibles de

    peser sur leurs dpenses de consommation lavenir.

    La distribution en Arique du Sud

    Jusqu lannonce rcente de WalMart, aucun groupe de distribution

    international ntait prsent dans le pays. Le secteur de la distribution

    est domin par des acteurs nationaux, qui voient aujourdhui un

    potentiel considrable dans les zones rurales et ouvrent des magasins

    bas prix qui visent les consommateurs aibles revenus.

    Le segment des supermarchs, qui reprsente lessentiel du secteur

    de la distribution en Arique du Sud, continue de crotre grce des

    investissements substantiels. En revanche, le modle de l'hypermarch

    reste sous-dvelopp et ce ormat de magasin ne sadresse aujourdhui

    quaux consommateurs relativement aiss. La monte de la classemoyenne noire pourrait apporter un nouveau segment de clientle

    aux hypermarchs, qui mettraient en avant laspect pratique pour les

    consommateurs presss.

  • 7/30/2019 Les champions de la Grande Distribution

    18/5616

    Shoprite

    Prsentation

    Shoprite est le premier distributeur en Arique du Sud, mais

    galement dans dautres zones tendues de l'Arique subsaharienne.

    La socit opre dans 16 pays, tels que la Namibie, le Botswana et

    le Mozambique ; malgr les troubles politiques au Zimbabwe, il y a

    poursuivi ses oprations.

    Sur son premier march d'origine, qui reprsente encore plus de 90 %

    de son chire d'aaires total, le ormat qui ralise le plus de ventes

    est sa chane de supermarchs ponyme, Shoprite. Citons parmi les

    autres enseignes importantes, les hypermarchs Checkers Hyper, les

    supermarchs Checkers, les magasins bas prix Usave, en plein essor,

    et les magasins d'ameublement OK Furniture.

    Au total, ce distributeur diversi exploite plus de 14 enseignes,

    dans des segments allant de la restauration rapide aux magasins

    d'lectronique en passant par le libre-service de gros.

    Croissance

    Alors que de nombreux distributeurs avaient vu la rcession de

    2008-2009 comme une menace, Shoprite a su aire preuve de

    ractivit. Le groupe a largement prot dune stratgie visant les

    groupes bas et moyens revenus, travers une combinaison d'ores

    cibles sur certains produits, de gammes largies sous sa marque

    distributeur et de campagnes de

    marketing oensives. Il a ainsi

    gagn des parts de march,

    tout en enregistrant une hausse

    de son chire daaires etde ses bnces suprieure

    la moyenne du march de la

    distribution et trs au-dessus

    de linfation. Dans la mme

    optique, Shoprite a continu

    dtendre son rseau de

    magasins en Arique du Sud, en

    mettant laccent sur lenseigne

    bas prix Usave, dont le nombre

    de magasins est pass de

    seulement 68 en 2005 presque

    200 n 2009. En mars 2011, legroupe a conclu une entente

    avec Metcash (Pty) Ltd selon laquelle la ranchise Metcash serait

    vendue Shoprite Checkers. La division ranchise Metcash comprend

    des accords avec des ranchiss oprant sous les noms de magasins

    denseigne tels que welcomes, Seven Eleven et les supermarchs

    discount Prix Club. Les magasins sont situs dans les 9 provinces

    d'Arique du Sud. La vente, soumise l'approbation de lAutorit

    de la concurrence, verra l'intgration des ranchiss Metcash dans la

    division Shoprite ranchise.

    Facteurs de succs

    Une stratgie multiformat Le portefeuille diversi de magasins

    de toutes tailles de Shoprite, qui visent des segments de clientle

    dirents, lui permet d'tre rquent par un grand nombre de

    consommateurs. Cette approche lui permet en outre de s'adapter

    aux direntes conditions conomiques. Ainsi, sa division distribution

    alimentaire a t un gage de stabilit pendant la rcente rcession.

    Prsentation succincte

    Sige

    Brackenell

    Anne de fondation

    1979

    Principaux formats exploits

    HypermarchsGrands supermarchsSupermarchsMagasins bas prixMagasins dameublement

    Magasins (2010)

    1 525

    Chiffre d'affaires net (2010)

    8 008 millions USD (est.)

    Prsence internationale

    16

    Le paysage de la d istribution en Arique du Sud

    Par rapport au reste du continent, l'Arique du Sud dispose

    d'un march de la distribution mature et dvelopp,

    entirement entre les mains de distributeurs nationaux

    (situation appele changer avec larrive de Walmart). Le

    commerce traditionnel continue doccuper une large part du

    secteur dans le pays, mme si les magasins dalimentation

    modernes se sont rapidement dvelopps et ont conquis

    une part plus importante des marchs de dtail et de gros.

    Les cinq principaux acteurs du march Shoprite, Pick'n

    Pay, SPAR, Massmart et Metcash concentrent la majorit

    de la distribution moderne d'Arique du Sud. Du ait

    d'une consolidation constante du march, le nombre de

    spazzas (petits magasins amiliaux traditionnels) continue

    de reculer, une tendance qui sest encore acclre pendantla rcession de 2008-2009. Tous les grands distributeurs

    dArique du Sud possdent plusieurs ormats et exploitent

    un porteeuille dhypermarchs, de supermarchs grands et

    petits, de magasins de proximit, de libres-services de gros

    et de points de vente non alimentaires dans tout le pays.

    Certains recourent galement la ormule de la ranchise pour

    dvelopper leur rseau, notamment en raison du programme

    Black Empowerment initi par le gouvernement pour

    subventionner les entreprises qui mettent en place des

    dispositis de promotion de la population noire. Pick'n Pay

    sest rvle la plus active dans ce programme ces dernires

    annes. Pickn Pay et Shoprite visent tous deux le grandpublic, mme si le second y est dj plus prsent, sachant

    que son enseigne principale s'adresse aux consommateurs

    aibles revenus, qui reprsentent toujours le premier segment

    du march en Arique du Sud. En ait, Shoprite a activement

    tendu sa couverture des populations bas revenus pendant

    la dernire rcession, en consacrant la majeure partie de ses

    investissements son enseigne orte croissance Usave,

    qui reste la seule chane nationale de magasins alimentaires

    bas prix dArique. En Arique du Sud, deux grossistes

    occupent de solides positions de march, savoir Massmart

    et Metcash. Massmart est essentiellement prsent dans le

    commerce de gros (CBW Wholesalers, Jumbo) et dans les

    magasins populaires (Game), tandis que Metcash est presque

    exclusivement un grossiste (Metro Group, Trade Centre) et

    distributeur de produits dpicerie. Le march est en train de

    vivre un grand bouleversement avec larrive de Walmart, dont

    lacquisition de 51% de Massmart a t accepte par lautorit

    de la concurrence le 31 mai 2011. Walmart International

    apportera Massmart une stabilit nancire et un soutien

    accru pour renorcer sa prsence en Arique. La nouvelle entit

    Walmart/Massmart entend ouvrir un nombre important de

    magasins, permettant de crer des milliers demplois. Walmart

    apportera galement ses comptences dans certains domaines

    tels que les systmes dinormation, les achats et la chane

    dapprovisionnement. Malgr les particularits propres aumarch dArique du Sud, Walmart est susceptible dapporter

    de nombreux progrs dans la gestion et la logistique. Ces gains

    de productivit dgageront sans doute des conomies dont

    protera le client sous la orme de baisses de prix.

  • 7/30/2019 Les champions de la Grande Distribution

    19/56Les Champions de la distribution 2012 17

    Une ractivit aux tendances de march Grce la diversit de son

    porteeuille denseignes, Shoprite sest rvl le plus racti du secteur

    lorsque les conditions conomiques se sont dgrades en 2008-2009.

    Le distributeur a alors su rapidement se rediriger vers les magasins bas prix et dvelopper sa gamme de produits bon march vendus

    sous sa marque, une stratgie qui lui a permis d'enregistrer une solide

    croissance malgr la conjoncture.

    Un dveloppement international Shoprite a su rapidement saisir

    loccasion de se dvelopper dans toute lArique, pour conqurir

    une position de premier plan sur le continent. Le groupe est ainsi

    en mesure de proter des possibilits de croissance utures, tout en

    rduisant sa dpendance son march dorigine, o la concurrence

    est voue saccentuer au cours des annes venir.

    Une amlioration de sa chane dapprovisionnement

    Shoprite a compris que les investissements dans une chane

    d'approvisionnement eciente taient la cl du succs dans ladistribution. En consquence, il sest tourn vers le systme des ples

    de distribution centraliss. Le passage progressi de la livraison directe

    une distribution de plus en plus centralise a conr au groupe un

    avantage concurrentiel notable. En particulier, Shoprite a annonc

    avoir gagn des parts de march grce une disponibilit de ses

    produits en rayon suprieure la moyenne. La socit envisage

    prsent de aire passer presque 90 % de son fux de produits par ses

    centrales de distribution, avec une implication croissante des petits

    ournisseurs et des producteurs rgionaux.

    Priorits stratgiques

    En aot 2011, Whitey Basson, CEO de Shoprite, dclarait vouloir :

    continuer louverture de magasins : 106 nouveaux magasins prvus

    dici juin 2012 dont 74 supermarchs, permettant de crer 8 000

    9 000 nouveaux emplois ;

    maintenir leur position de leadership sur les bas prix, leur permettant

    dtre rquent par 63,5% des consommateurs sud-aricains ;

    poursuivre lactivit fonde sur plusieurs marques permettant de se

    battre sur de multiples ronts ;

    accrotre lexpansion gographique, en Afrique et voire au-del du

    continent aricain.

    Whitey Basson a t lu, en octobre 2011, Business Leader o the

    year en Arique du Sud lors de lvnement du Sunday Times

    Business Times annual Top 100 companies Award .

    Algrie

    Contexte

    Respectivement 14e et 5e pays du monde par l'importance de ses

    rserves ptrolires et gazires, lAlgrie a une conomie ortement

    dpendante du secteur des hydrocarbures. Prs de 60 % des recettes

    de l'Etat proviennent du secteur ptrolier.

    Le secteur des hydrocarbures reprsente environ 30 % du PIB algrien

    et les produits ptroliers, plus de 95 % des exportations. Au vu des

    prix relativement levs du ptrole, on pourrait donc sattendre

    ce que lconomie algrienne soit trs perormante. Or, lAlgrie

    est loin davoir pleinement ralis son potentiel de croissance. Une

    diversication conomique limite, couple linterventionnisme et

    la rglementation des pouvoirs publics ont asphyxi les investissements

    dans le secteur priv. Tandis que lEtat tentait de diversier les activits

    du pays hors du secteur ptrolier, lenvironnement rglementaire adcourag linvestissement direct, aussi bien algrien qutranger. Du

    coup, la croissance conomique est reste au mieux modeste. La

    croissance du PIB na pas dpass 3,3 % en 2010, et la ourchette

    attendue pour les annes 2011 2015 oscille entre 3 et 3,5 %.

    Dun autre ct, le secteur des hydrocarbures devrait continuer

    de soutenir la croissance du PIB au cours des prochaines annes,

    paralllement une hausse des dpenses publiques. Laugmentation

    des eectis de la onction publique, une revalorisation des traitements

    des onctionnaires et des projets d'inrastructure de trs grande

    ampleur devraient contribuer accrotre les niveaux de revenus moyens.

    Les dpenses de consommation relles devraient donc progresserlgrement au cours des annes venir.

    LAlgrie est extrmement dpendante des importations pour rpondre

    ses besoins de produits alimentaires. De plus, lEtat a entretenu

    de nombreux monopoles sur le march de l'import. Laugmentation

    des prix des produits alimentaires a engendr une orte infation.

    Lexposition de lAlgrie linfation importe, en particulier sur les

    produits alimentaires, devrait persister dans lavenir proche. En 2010, le

    pays comptait plus de 36 millions dhabitants et le taux de croissance

    de sa population est estim 1,5 % par an. Prs de 70 % de la

    population a entre 15 et 64 ans, prs de 25 % a en dessous de 14 ans

    et moins de 6 % a plus de 65 ans, ce qui dnote un aible taux de

    dpendance en Algrie. Cette situation dmographique devrait savrer

    avorable en termes de potentiel de croissance et de dveloppement du

    march de consommation. Dun autre ct, la concentration excessive

    sur les hydrocarbures risque de se traduire par un grand nombre de

    jeunes adultes sans emploi. Dailleurs, le taux de chmage est dj

    lev, dans un contexte de orte infation. Une telle combinaison risque

    son tour dalimenter des troubles sociaux.

  • 7/30/2019 Les champions de la Grande Distribution

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    Inde

    LInde est souvent compare la Chine. Cest en eet le seul autre

    pays au monde compter plus dun milliard dhabitants. En croissancerapide, il attire lattention du monde international des aaires. LInde,

    comme la Chine, simpose de plus en plus vigoureusement sur la scne

    mondiale. Et pourtant, les similitudes sarrtent l. Lconomie de lInde,

    sa structure dmographique et son secteur de la d istribution sont trs

    dirents de ceux de la Chine. LInde est bien plus pauvre : le revenu

    par habitant, mesur par rrence au pouvoir dachat de la monnaie,

    atteint environ 55 % de celui de la Chine.

    Cela refte notamment le retard de lInde, qui ne sest engag dans les

    rormes conomiques que prs de15 ans aprs la Chine.

    Ces rormes, et notamment un dbut de dmantlement du

    considrable contrle de lEtat sur lconomie, ont entran une

    acclration de la croissance conomique qui se poursuit ce jour. Etpourtant, bien des rormes seront encore ncessaires pour soutenir

    une croissance rapide sans alimenter linfation. Ainsi, mme si les

    investissements trangers sont accueillis bien plus avorablement que

    par le pass, ils restent strictement cantonns certains secteurs, dont

    la grande distribution. LInde reste un pays relativement protectionniste,

    avec des barrires commerciales nettement plus leves que celles

    de la Chine. En Inde, les investissements en inrastructures restent

    trs bas. Cela sexplique par le ait que les ressources publiques sont

    consacres par prrence des subventions. Enn, lInde nest pas

    un march unique. Chaque Etat peut (et ils ne sen privent pas) limiter

    les mouvements de marchandises, ce qui est source dextraordinaires

    ineciences.

    Mais si la situation semble si dicile, pourquoi lInde va-t-elle si bien ?

    La rponse est quil y a pas mal de choses qui, paradoxalement,

    onctionnent trs bien ! Le secteur nancier indien, essentiellement

    entre les mains dinvestisseurs privs, se montre relativement ecace

    lorsquil sagit de transormer lpargne nationale en investissements

    rentables, en particulier au prot des nombreux entrepreneurs indiens.

    LInde arrive donc crer davantage de croissance conomique, pour

    chaque dollar investi, que ne le ait la Chine. Autre acteur positi :

    outre leur excellente matrise de la langue anglaise, les diplms des

    universits, trs nombreux, ont su exporter massivement leurs services

    auprs dentreprises occidentales. Enn, lInde a la chance de disposer

    dune population jeune, un acteur galement important pour la

    croissance conomique.

    Le consommateur indien

    LInde est essentiellement un pays rural : peine un tiers de sa

    population vit dans les zones urbaines. Et pourtant, le pays compte de

    nombreuses grandes villes o se concentrent des consommateurs de

    la classe moyenne. LInde est galement un pays trs jeune, o un tiers

    de la population na pas encore atteint lge de 15 ans. Le nombre de

    nouveaux mnages et de amilles jeunes progresse donc rapidement.

    Conort par lmergence dune classe moyenne, ce phnomne

    annonce dexcellentes perspectives de dveloppement pour un secteur

    moderne de la grande distribution.Dj, la classe moyenne se montre impatiente dadopter les

    comportements dachat modernes. Les taux dpargne dans ce groupe

    diminuent au gr de laugmentation de son dsir de satisaction

    matrielle. Cest particulirement vrai maintenant que laccs aux

    Le paysage de la distribution en Algrie

    Les ventes de dtail ont ortement progress en 2010.

    Cette tendance devrait se poursuivre jusquen 2016 du ait

    de la hausse des revenus, de la croissance de la population

    et d'une infation signicative. La distribution de produits

    non alimentaires reste moins dveloppe que le commerce

    de bouche. Cependant, la croissance des dpenses de

    consommation non alimentaire dpasse celle des produits

    alimentaires en 2010. En 2011, elle s'tablit 15 %, contre

    13 % un rythme nanmoins trs satisaisant pour

    l'alimentaire. Le secteur de la distribution algrien est domin

    par un commerce inormel et indpendant. La concentration de

    ce march est donc limite. Certains distributeurs ont touteois

    mis en place des plans de croissance ambitieux, ce qui laisse

    supposer que le secteur sera moins ragment dans quelquesannes. Plusieurs acteurs incitent loptimisme quant au

    potentiel des distributeurs modernes en Algrie : une

    population jeune, des revenus en hausse et les avantages de la

    hausse des prix ptroliers. Dun autre ct, dans un contexte

    relativement protectionniste, les prix des importations resteront

    levs, ce qui limite le pouvoir dachat des consommateurs.

    La orte dpendance de lAlgrie aux produits alimentaires

    imports, dont les prix sont la hausse lchelle mondiale,

    naugure pas avorablement de lvolution du pouvoir

    dachat. Rares sont les acteurs de