Les Champignons et l’Homme - biomycologie.com€¦ · La classification des champignons est...

88
14/02/2009 Genève novembre 2007 1 Les Moisissures Origine, Épidémiologie, Biologie et conséquences Dominique Chabasse Service de Parasitologie-Mycologie CHU Angers UPRES-EA 3142

Transcript of Les Champignons et l’Homme - biomycologie.com€¦ · La classification des champignons est...

14/02/2009 Genève novembre 2007 1

Les Moisissures

Origine, Épidémiologie, Biologie et

conséquences

Dominique Chabasse

Service de Parasitologie-Mycologie CHU Angers

UPRES-EA 3142

14/02/2009 Genève novembre 2007 2

Grande diversité des champignons

au sein du vivant

14/02/2009 Genève novembre 2007 3

Imaginez la vie sans pain, ni vin, ni bière, ni

fromages ( Roquefort ,Bleu d’Auvergne,….. )

Imaginez une pizza sans champignons !

Sans champignons que deviendraient les

matières végétales et animales mortes dans la

nature ?

Sans champignon il n’y aurait pas eu de forêts !

Les champignons sont indispensables à la vie!!

14/02/2009 Genève novembre 2007 4

Mais les champignons sont aussi nuisibles

Ils sont à l’origine de véritables famines

Ils peuvent détruire des édifices

Ils provoquent des maladies chez les plantes

et les animaux dont l’homme appelées

:MYCOSES , MYCOTOXICOSES et

ALLERGIES

14/02/2009 Genève novembre 2007 5

La science qui étudie l’impact

des champignons chez l’homme est la

MYCOLOGIE MEDICALE

Champignons = fungus = « fongi »

=Mycétes = Mycoses Mycologie

14/02/2009 Genève novembre 2007 6

Les moisissures d’intérêt

médical

Moisissures = Champignons filamenteux

microscopiques ( possédant un mycélium ou

hyphes ) = hyphomycètes clairs ou foncés

Quelques 100.000 espèces

A la fois bénéfiques et maléfiques pour l’homme

( et l’animal).

Peu sont pathogènes pour l’homme sain,en

revanche beaucoup sont impliqués dans des

phénomènes d’Hypersensibilité ou de mycotoxicité.

14/02/2009 Genève novembre 2007 7

PLAN

Qu’est-ce qu’un champignon

Place parmi le vivant

Classification: Ascomycètes, Basidiomycètes,

Zygomycètes, Chytridiomycètes, Deutéromycètes

Structure , dispersion, facteurs de développement

Relations avec le vivant :Saprophytisme,

parasitisme

Conséquences chez l’homme: effets bénéfiques et

maléfiques (mycoses , mycotoxicoses et allergies)

14/02/2009 Genève novembre 2007 8

Champignon ou mycéte au

sein du monde du vivant

• Eucaryote

• Hétérotrophe

• Absorption

• Bio dégradeur

• Pas une plante,

• Pas un animal,

un règne à part !!!

14/02/2009 Genève novembre 2007 9

14/02/2009 Genève novembre 2007 10

Classification

MacromycètesAscomycètes

Basidiomycètes

Zygomycètes

Chytridiomycètes

DeutéromycètesMicromycètes

14/02/2009 Genève novembre 2007 11

Stramenopiles

ou ChromistaPLANTES

Algues vertes

CHAMPIGNONS

ANIMAUX

Eubactéries Archéobactéries

Procaryotes

Protozoaires

Algues rouges

Myxomycètes

Eucaryotes

Arbre du vivant

14/02/2009 Genève novembre 2007 12

La classification des champignons

est basée sur les spores sexuées

Zygomycètes

Ascomycètes

Basidiomycètes

Chytridiomycètes

14/02/2009 Genève novembre 2007 13

Les Ascomycètes

• Saprophytes

• Parasites ++

• Reproduction sexuée:

ascocarpe, asques,

ascospores

• Nombreux pathogènes

dont Pneumocystis jiroveci

14/02/2009 Genève novembre 2007 14

Les Basidiomycètes

• Saprophytes ++

(végétaux)

• Parasites +/-

• Reproduction

sexuée: carpophore

(+/-) basides,

basidiospores

• Cryptococcus

neoformans

(Filobasidiella)

14/02/2009 Genève novembre 2007 15

• Saprophytes ++

(végétaux)

• Parasites nématodes,

insectes,

opportunistes

• Reproduction

sexuée:

Zygospores

Entomophtorales

(parasites)

Mucorales

(opportunistes)

Les

Zygomycètes

14/02/2009 Genève novembre 2007 16

Les Chytridiomycétes• Saprophytes ++

(végétaux

aquatiques,spore uni

flagellée)

• Parasites des algues

et végétaux

• Symbiote chez

ruminants

(Neocalimastix)

• Reproduction

asexuée

14/02/2009 Genève novembre 2007 17

Les Deutéromycètes

• Moisissures,

saprophytes ++ (sol,

murs, végétaux)

• Parasites

opportunistes

• Reproduction asexuée:

seule connue ( Fungi

imperfecti)

Nombreuses espèces

14/02/2009 Genève novembre 2007 18

Structure-organisation

Macromycètes ou

Micromycètes,

l’organisation est la

même

14/02/2009 Genève novembre 2007 19

Structure-dispersion-

facteurs de

développement

14/02/2009 Genève novembre 2007 20

Thalle végétatifThalle ou mycélium végétatif ( absorption)

Dans la nature ou en

culture : croissance

centrifuge: « roue de

sorcières »idem boîte

de Pétri

Absorption grâce à un

potentiel enzymatique

considérable ( hydrolyse de

macromolécules) cellulose,

lignine, assimilation de

l’azote

14/02/2009 Genève novembre 2007 21

14/02/2009 Genève novembre 2007 22

14/02/2009 Genève novembre 2007 23

Thalle reproducteur

Nombre considérable de spores dispersées

14/02/2009 Genève novembre 2007 24

Dispersion des spores

14/02/2009 Genève novembre 2007 25

Dispersion des spores

14/02/2009 Genève novembre 2007 26

Colonisation de nouveaux

substrats

14/02/2009 Genève novembre 2007 27

Facteurs de développement et

conséquences

Température

Humidité

Nutrition (substrat), production

enzymatique +++

Facteurs biologiques intrinsèques

Production de mycotoxines

14/02/2009 Genève novembre 2007 28

Facteur température

– Les plus nombreux poussent entre 15-30°C, optimum: 20-25°C

– Cryophiles (résistance au froid ) :Cladosporium herbarum) 6°C,sur viande réfrigérée, certains Penicilliumet autres Cladosporium -20°C ( poisson congelé)

– Thermophiles Aspergilus flavus flore dominante des tunnels de pâtes alimentaires (35°C), parmi les espèces très thermophiles ( 50°C) Byssochlamys nivea, Absidia ramona, Mucor pusillus, Aspergillus fumigatus

– Thermotolérantes :A. niger ( 15-50 C°)

– Mésophiles ( 10-40°C ) Penicillium chrysogenum, A.versicolor

14/02/2009 Genève novembre 2007 29

Facteur humidité

• L’hygrométrie influe le développement des moisissures (humidité relative de l’air et le taux d’eau disponible dans le substrat– Espèces xérophiles (germination possible avec une teneur

en eau < à 80 % (Aspergillus repens, glaucus, versicolor, flavus, nidulans)

– Espèces mésophiles ( 80-90 %): Penicillium cyclopium, P.expansum, Alternaria tenuissima, Cladosporium cladosporioides

– Espèces hygrophiles (> à 90 %) Epicoccum nigrum, Fusarium spp, Stachybotrys nombreux Mucorales

Beaucoup de produits pauvres en eau non altérables par les bactéries le sont en revanche par certaines moisissures

14/02/2009 Genève novembre 2007 30

Facteurs nutritionnels

• Ph entre 3 et 8 ( bactéries entre 7et 8), en raison de la tolérance à l’acidité , fruits,viandes, légumes plus affectés

• Teneur en 02, résistance à l’hypoxie ( B.nivea)

• Type de substrat– Exemple Penicillium roqueforti inoffensif sur le

Roquefort, toxique sur milieu gélosé en boite de Petri

– Exemple Aspergillus flavus peu de sécrétion d’aflatoxine sur des produits d’origine animale (salami,jambon) ou issu de végétaux (thé, condiments, mais plus toxique sur certaines plantes ( arachide, riz, blé..)

14/02/2009 Genève novembre 2007 31

Facteur nutritionnels (suite)

La capacité enzymatique: enzymes cellulolytiques

• Paille :Stachybotrys chartarum

• Pomme : Penicillium expansum

• Citron :P.digitatum

• Pomme de terre :Phytophtora infestans

• Banane:Trachychysphaera

14/02/2009 Genève novembre 2007 32

Facteurs biologiques

intrinsèques

• Vitesse de croissance mycélienne, intensité

de la sporulation: Rhizopus nigricans

• Compétitivité entre espèces , la vitesse de

xxx frein au développement de bactéries,

acariens , Trichoderma viride est souvent

seul exclusif d’une contamination

• Génétique, variabilité entre les souches

14/02/2009 Genève novembre 2007 33

Moisissures au sein du vivant

Interrelations

Mutualisme

Symbiose

Saprophytisme

Parasitisme

Commensalisme

Mycètes

14/02/2009 Genève novembre 2007 34

Moisissures parasites

« Interaction plus ou moins durable avec

le vivant »

Chez les plantes très répandu du fait d’une co-

évolution ancienne (SILURIEN)

Chez les mammifères dont l’homme le

parasitisme est plus récent (- 50 M d’années )

14/02/2009 Genève novembre 2007 35

Le parasitisme sur les végétaux :

destruction

Chez les

végétaux,des

dégâts

considérables:

famines !!

Charbons,

mildious,

agents des

« rouilles, etc

14/02/2009 Genève novembre 2007 36

14/02/2009 Genève novembre 2007 37

14/02/2009 Genève novembre 2007 38

14/02/2009 Genève novembre 2007 39

Production aussi de

mycotoxines

le risque est réel dans les chaînes

alimentaires humaine et animale

Rapport de l’AFSSA ( 2006)

14/02/2009 Genève novembre 2007 40

Le parasitisme fongique

prédateur: insectes, nématodes

14/02/2009 Genève novembre 2007 41

Parasitisme chez les animaux

de rentes ou d’élevageExemple: T.

verrucosum

Pertes

économiques

« dartres »

dépréciation

du cuir

Un Vaccin !!

14/02/2009 Genève novembre 2007 42

Parasitisme chez les animaux

sources de contamination humaines

fréquentes

14/02/2009 Genève novembre 2007 43

Multiples facettes des mycoses

cutanéo-muqueuses chez l’homme

14/02/2009 Genève novembre 2007 44

Chez l’homme le parasitisme des

moisissures est surtout opportuniste

Le Champignon, la

« moisissure »

profitent d’une

opportunité pour

s’implanter chez

l’homme

Exemple

l’aspergillose

invasive

14/02/2009 Genève novembre 2007 45

14/02/2009 Genève novembre 2007 46

14/02/2009 Genève novembre 2007 47

14/02/2009 Genève novembre 2007 48

Les Mycoses opportunistes,

en pratique

Les Mucorales (Mucormycoses)

Les Aspergillus (Aspergilloses)

Les autres hyalohyphomycètes agents

des hyalohyphomycoses

Les dématiés (phaéohyphomycètes) ou

agents des phaeohyphomycoses

14/02/2009 Genève novembre 2007 49

Moisissures saprophytes

Mutualisme

Symbiose

Saprophytisme

Parasitisme

Commensalisme

Mycètes

14/02/2009 Genève novembre 2007 50

l’immense majorité des

moisissures vivent en saprophyteDégradation ,

décomposition

de la matière

organique,

recyclage des

nutriments,

équilibre des

écosystèmes

Spéciation :

espèces

cellulolytiques,

kératinolytiques

14/02/2009 Genève novembre 2007 51

Moisissures saprophytes utiles

:recyclage des nutriments

Dégradation ,

Décomposition

Substrats variés

Spéciation cellulolytiques,

lignolytiques…….)

Ils possèdent une grande

variété d’enzymes +++

14/02/2009 Genève novembre 2007 52

14/02/2009 Genève novembre 2007 53

Conséquences chez l’homme

du saprophytisme

Asthme, hypersensibilités

Type I et type III (alvéolites extrinsèques)

14/02/2009 Genève novembre 2007 54

Champignons saprophytes,

participent aux « délices culinaires

«

14/02/2009 Genève novembre 2007 55

14/02/2009 Genève novembre 2007 56

14/02/2009 Genève novembre 2007 57

14/02/2009 Genève novembre 2007 58

14/02/2009 Genève novembre 2007 59

Moisissures saprophytes ,utiles !Pâtes à pain (levure)

Fabrication des

fromages (affinage)

:Bleu d’Auvergne, Brie ,

Camembert, Roquefort..)

Fabrication du Vin :

fermentation « levures

et pourriture noble »

Fabrication

d’antibiotiques

14/02/2009 Genève novembre 2007 60

14/02/2009 Genève novembre 2007 61

14/02/2009 Genève novembre 2007 62

14/02/2009 Genève novembre 2007 63

14/02/2009 Genève novembre 2007 64

14/02/2009 Genève novembre 2007 65

Champignons inutiles

« Intoxication alimentaire » Intoxication

phalloïdienne

pouvant être

mortelle

Amanite

phalloïde:

Amanita virosa

« l’ange de la

mort »!!

14/02/2009 Genève novembre 2007 66

Entre le saprophytisme et le

parasitisme la frontière est étroite !

Exemple :les

Mérules

due à Gyrophyma

lacrymans,

redoutable parasite

du bois

de planchers et

toitures

14/02/2009 Genève novembre 2007 67

14/02/2009 Genève novembre 2007 68

14/02/2009 Genève novembre 2007 69

BoisRedoutable Mérule,

se nourrit du bois

et le détruit

Gyrophyma

(Sepula) lacrymans

Puissant

cellulolytique

destructeur

Destruction de

la flotte de

Nelson

14/02/2009 Genève novembre 2007 70

14/02/2009 Genève novembre 2007 71

14/02/2009 Genève novembre 2007 72

14/02/2009 Genève novembre 2007 73

14/02/2009 Genève novembre 2007 74

Moisissures saprophytes inutilesla contamination

-alimentaire

(industrielles)

-intra domiciliaire

14/02/2009 Genève novembre 2007 75

14/02/2009 Genève novembre 2007 76

14/02/2009 Genève novembre 2007 77

Moisissures saprophytes nuisibles

dans l’habitat humain

la colonisation et

dégradation intra

domiciliaire sur

les murs, dans

les zones

humides

14/02/2009 Genève novembre 2007 78

14/02/2009 Genève novembre 2007 79

Risque d’allergies

Plusieurs dizaines

d’espèces de

moisissures

intradomiciliaires

dont :

Stachybothrys

Cladosporium

Alternaria

14/02/2009 Genève novembre 2007 80

14/02/2009 Genève novembre 2007 81

Allergie fongique de type I

Symptomatologie non spécifique ,

coryza spasmodique, rhinite, rhino- sinusite,

asthme, conjonctivite..

Rechercher la corrélation entre :

Symptômes et calendrier fongique « flore externe »

Symptômes et colonisation fongique « flore intra muros «

Diagnostic par les Tests cutanés, dosages des IgE

spécifiques, et recherche d’un foyer fongique à domicile

14/02/2009 Genève novembre 2007 82

Pneumopathie par

hypersensibilité semi retardée

Maladie du poumon du fermier : nombreux antigènes

d’origine fongique

Principales moisissures :Aspergillus fumigatus, A.

flavus, A.niger, Penicillium sp, Absidia sp, Wallenia sebi

Mais aussi : Poumon des Fromagers ,des

boulangers, des champignonistes, des travailleurs du

bois, des ouvriers du papier , et

Des brosseurs de saucissons !!!!…

14/02/2009 Genève novembre 2007 83

Le champignon toxique non allergique

Conséquences

Pneumopathie fébrile

Syndrome toxique ,lié à l’inhalation massive

de poussières organiques (Organic-Dust-Toxic-

Syndrome) ,observé en milieu professionnel : agricole

ou industriel

Cause :Inhalation

massive de

poussières

Implication probable

des mycotoxines fongiques

(Alternaria , Aspergillus ,..)

14/02/2009 Genève novembre 2007 84

Syndrome de l’habitat

insalubre (Sick –building

syndrome)

Tout local insalubre, pièce ,chambre,..humides , et

mal aérées ,dommages liés à l’eau (fuites,

infiltration…) . Dépistage :odeur de moisissures

(composés volatiles: aldéhydes, cétones,alcool , ..)

Symptômes non spécifiques: toux, céphalée,

asthénie, irritation oculaire, etc..

En cause souvent: Stachybotrys chartarum

(S.atra)

14/02/2009 Genève novembre 2007 85

Exemple :un cas

• Mme L. 29 ans enseignante sans antécédents

• Symptômes :rhinite ,épistaxis, ,asthénie ,fièvre, toux d’évolution chronique ..mais pas de « terrain allergique »

• Classe « annexe « ayant subit des dégâts des eaux

• Symptômes disparaissent pendant les congés et reprennent avec la reprise scolaire

• Guérison totale avec le changement de classe

• Pas de confirmation biologique

14/02/2009 Genève novembre 2007 86

Prévention de l’habitat

• Lutter contre l’humidité (20 à 66 % des

maisons posent des problèmes de

contamination fongique liée à une

humidité excessive )

• Éliminer toute source de matière

organique (poussières, débris ,vieux

vêtements ,matelas, tissus divers ,

papiers, etc

14/02/2009 Genève novembre 2007 87

En résumé dans l’habitatLes Champignons microscopiques ,en particulier les

moisissures ne peuvent être éliminées de notre

environnement

Ces moisissures doivent être limité dans leur

développement (tarir la source!!: rendre salubre l’habitat ,

éliminer les sources de matiéres organiques)

Car ces moisissures peuvent être redoutables chez l’ID

Chez le sujet atopique elles peuvent être à l’origine

d’allergies

Chez le sujet non atopique elles peuvent provoquer des

syndromes divers (Sd des bâtiments malsains) qui

disparaissent dés l’éloignement de la source émettrice

14/02/2009 Genève novembre 2007 88

Merci de votre attention!!