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LES CÉGEPS ET LEUR MILIEU : DÉFIS, ATTENTES ET BESOINS DES PARTENAIRES S’EXPRIMENT

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LES CÉGEPSET LEUR MILIEU :DÉFIS, ATTENTES ET BESOINS

DES PARTENAIRES S ’EXPRIMENT

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LES CÉGEPSET LEUR MILIEU :DÉFIS, ATTENTES ET BESOINS

DES PARTENAIRES S ’EXPRIMENT

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Recherche et rédactionMarianne St-OngeViviane Fiedos

Traitement statistique des donnéesJulien Rondeau

Révision linguistiqueRolande LeBlanc Vadeboncœur avec la collaborationde Stéphanie Ménard

Conception graphiqueTatou communication visuelle

Illustration de la couvertureLaurie CollardDiplômée en arts plastiquesCégep de Chicoutimi

Dépôt légalBibliothèque nationale du QuébecBibliothèque nationale du CanadaQuatrième trimestre 2008ISBN 978-2-89100-144-1

Fédération des cégeps500, boul. Crémazie EstMontréal (Québec) H2P 1E7Téléphone : 514 381-8631Télécopieur : 514 381-2263© Fédération des cégeps

Cette publication peut être consultée sur le siteInternet de la Fédération des cégeps à l’adressesuivante : www.fedecegeps.qc.ca

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La réflexion sur les attentes et les besoins de la sociétéquébécoise à l’égard de l’enseignement collégial a été menée par un comité composé des personnessuivantes :

Denyse Blanchet (coprésidente)Directrice généraleCollège Montmorency

Robert Ducharme (coprésident)Directeur des étudesCégep de Saint-Jérôme

Martine BlacheDirectrice de la formation aux entreprisesCégep du Vieux Montréal

Lyne BoileauDirectrice des étudesCollège Ahuntsic

Roger SylvestreDirecteur généralCégep de Saint-Hyacinthe

Viviane FiedosDirectrice des affaires éducatives et de la rechercheFédération des cégeps

Marianne St-OngeConseillère en recherche et développementFédération des cégeps

Collaboration spéciale : Michel VenneFondateur et directeurInstitut du Nouveau Monde

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À l’occasion des 40 ans du réseau collégial public, la Fédération des cégeps a entrepris une réflexion surla façon dont l’enseignement collégial pourrait appuyer davantage le développement socioéconomiquedu Québec et la prospérité de ses citoyens. En tant qu’acteurs de la société québécoise, les collèges sontà même de constater que plusieurs changements en modifient le portrait actuel. Ces transformations,qui touchent les plans autant économique que social, auront et ont déjà des répercussions importantes.Soucieux d’évoluer et d’innover tout en soutenant la vitalité socioéconomique du Québec et de favorisertoujours plus la réussite de leurs étudiants et de leurs étudiantes, les collèges ont donc abordé cetteréflexion dans un esprit d’ouverture.

La démarche entreprise a d’abord débuté par la consultation des principaux acteurs sociaux etéconomiques du Québec afin de mieux cerner et comprendre leurs besoins actuels et futurs, ainsi queleurs attentes à l’égard des cégeps. Ce sont ensuite les organismes du réseau collégial, c’est-à-dire desreprésentants du personnel des cégeps, des étudiants et des parents, qui ont été consultés sur lesmêmes préoccupations. Deux rencontres ont eu lieu au printemps 2008. Animées par M. Michel Venne,fondateur et directeur de l’Institut du Nouveau Monde, elles ont permis à nos partenaires de partageravec nous les défis auxquels le Québec fait face sur les plans économique, démographique,sociopolitique, écologique et technologique, et mis en lumière la contribution que les collèges devraientapporter pour les relever. Cette opération constitue la première étape d’une démarche qui devrait nousamener ensuite à rechercher des solutions concrètes et durables, avec la collaboration de nospartenaires, aux problématiques rencontrées.

Mais, avant de livrer ces résultats, un bref portrait de l’état actuel du réseau collégial s’impose. Nousprésentons d’abord un bref historique de l’évolution du réseau depuis sa dernière grande réforme, en1993. Ensuite, la situation évolutive et actuelle des collèges est présentée selon différentes thématiques,soit l’évolution des populations étudiantes, la qualité de la formation, l’accessibilité, la réussite et ladiplomation, la formation continue, la recherche, le financement, les ressources humaines et l’innovationdans les collèges.

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INTRODUCTION

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L’ÉTAT DU RÉSEAU COLLÉGIAL PUBLIC

• HISTORIQUEEn 1993, le Renouveau de l’enseignementcollégial a transformé plusieurs aspects de la viedes collèges, dont la gestion des programmes, lecontenu et la configuration de la formationgénérale ainsi que les conditions d’admission. Lesdifférents progrès qu’il a permis aux cégeps defaire se sont successivement mis en place entre1993 et 1997. Par exemple, les exigences desprogrammes préuniversitaires ont été revues deconcert avec les universités afin que les deuxannées du diplôme d’études collégiales (DEC) etles trois années du baccalauréat soient conçuesen continuité. Les programmes techniques sontmaintenant révisés et élaborés conjointementavec le marché du travail. L’approche-programmea été mise de l’avant dans tous les programmescollégiaux, favorisant ainsi la concertation desactions de tout le personnel enseignant d’unmême programme. La formation générale a étéenrichie et les mesures d’aide à la réussite etl’encadrement des étudiants ont eux aussi étérenforcés.

Le Renouveau a par ailleurs été l’occasion pour les collèges d’améliorer leurs pratiquesd’évaluation, puisqu’ils se sont dotés depolitiques d’évaluation des apprentissages et desprogrammes, ainsi que de politiques de gestiondes ressources humaines. Il a aussi mené à lacréation d’un organisme externe d’évaluation, laCommission d’évaluation de l’enseignementcollégial, destiné à témoigner de la qualité del’enseignement collégial.

Il importe de rappeler que tous ces changementsont été menés de front dans un contexte de réduction des ressources financières, legouvernement d’alors ayant fixé le « déficit zéro»comme cible à atteindre.

Au début des années 2000, le ministère de l’Éducation du Québec (MEQ) a appuyéfinancièrement l’instauration des plans deréussite, une initiative venant du réseaucollégial1. Avec ces plans, les cégeps souhaitaientaméliorer la réussite et la diplomation desétudiants en déterminant des objectifs adaptés àchacun d’eux.

En 2003, la Fédération des cégeps a publié le Plande développement du réseau collégial public,résultat d’une réflexion de fond sur les enjeuxd’avenir pour les collèges et les priorités d’actionà suivre pour les prochaines années. Plusieurspistes se situant dans la continuité deschangements amorcés dans le cadre de laréforme de 1993 et témoignant bien de la volontéd’agir du milieu ont alors été proposées. Cespistes visaient essentiellement à synchroniserl’évolution des collèges avec les nouveauxbesoins et exigences de la société québécoise, àmaintenir l’accessibilité à l’enseignementcollégial partout au Québec et à répondre aux défis engendrés par les changementsdémographiques. Pour faire face à toutes cespréoccupations et pour pouvoir apporter auréseau tous les changements nécessaires, lescollèges avaient proposé plusieurs modificationsappelant une plus grande souplesse et davantaged’autonomie à différents égards. Ils souhaitaientnotamment pouvoir assouplir et diversifier laformation technique, en offrant par exemple desprogrammes à durées variables. Les collègesvoulaient que cette souplesse s’étende égalementà l’organisation scolaire et qu’ils aient lapossibilité de revoir leur calendrier et ledécoupage de l’année. Les autres modificationsproposées visaient également à ajuster l’offre deservice à la population étudiante devenant plusdiversifiée, à améliorer l’accès à la formationcontinue et à développer la recherche au collégial.

PARTIE

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En 2004, le MEQ a tenu le Forum sur l’avenir del’enseignement collégial dont l’objectif principalétait de susciter un débat de fond sur la place etle rôle de l’enseignement collégial dans lastratégie québécoise de l’éducation2. À cetteoccasion, la Fédération des cégeps a proposé des orientations concernant notamment ladécentralisation de la gestion des programmesvers les établissements de façon à ce qu’ilspuissent élaborer leurs propres programmes,émettre leurs diplômes, fixer les conditionsparticulières d’admission, jouir d’une certainelatitude dans l’organisation scolaire et déterminerle nombre d’unités et la durée des programmes.La Fédération des cégeps suggérait la créationd’un organisme de régulation qui aurait lemandat de définir un nouvel encadrementgénéral commun pour les conditions d’admissionet d’obtention du diplôme. La formation généraleofferte dans les collèges y était égalementabordée. On soulignait non seulementl’importance de son maintien tant dans le secteurpréuniversitaire que dans le secteur technique,mais également l’actualisation de ses finalités.

À l’issue de ce forum, le MEQ a proposé « septzones d’évolution possibles » pour le réseaucollégial, dont l’autonomie des collèges, la diversification des profils institutionnels, la gestion des parcours étudiants, l’évolution de la formation générale, les modes degouvernance, les dispositifs de liaison entre lesordres d’enseignement et l’engagement dans le développement de toutes les régions. Legouvernement n’a pas donné suite à cespropositions, optant plutôt pour une adaptationdu Règlement sur le régime des étudescollégiales (RREC). Plusieurs modifications sontentrées en vigueur cet automne, commel’admission conditionnelle, qui permet d’éviter àcertains élèves du secondaire de retarder d’unesession, voire d’un an, leur entrée au collège.Parmi ces modifications se trouve également laquestion de l’admission sur la base d’uneformation jugée suffisante en vue de pouvoirrecevoir des étudiants et des étudiantes qui n’ontni diplôme d’études secondaires (DES) ni diplômed’études professionnelles (DEP), mais qui ont acquisdes expériences scolaires ou professionnelles quiseraient suffisantes pour leur admission au DEC.En ce qui concerne l’organisation scolaire, lescollèges peuvent maintenant aménager un peudifféremment leur calendrier scolaire selon lesexigences de certains programmes. Le « DEC sans

mention de programme » et le « diplôme despécialisation d’études techniques », lequelpermet aux étudiants titulaires d’un DECtechnique de poursuivre une formation pluspoussée que celle acquise durant le DEC de base,font également partie des modifications.

Ces changements contribueront à favoriserl’accessibilité aux études collégiales et audiplôme. Toutefois, comme on le verra plus loin,d’autres modifications pourraient offrir àl’enseignement collégial la possibilité de soutenirencore plus le développement du Québec.

• L’ÉTAT ACTUEL DU RÉSEAU COLLÉGIAL

Les cégeps ont su, au fil des années, constituerun réseau dynamique et évolutif. Les différentséléments suivants exposent le cheminement descollèges ainsi que l’état actuel des choses au seindu réseau.

UNE POPULATION ÉTUDIANTE PLUSDIVERSIFIÉE

La présence de nouvelles populations étudiantesreprésente un défi pour les collèges. Ces derniersaccueillent, entre autres, un nombre croissantd’étudiants étrangers. En seulement cinq ans,l’augmentation de ce nombre a été remarquable :il est passé de 517 en 2000 à 2095 en 2006. Lesétudiants et les étudiantes autochtones, enhausse de 35 % en six ans, représententégalement une clientèle dont les collèges doiventse soucier, de même que les étudiants issus del’immigration. Davantage d’étudiants ayant unhandicap fréquentent désormais les collèges quidevront tenir compte de leurs besoinsparticuliers. Par ailleurs, les cégeps accueillentdes étudiants qui font face à de nouvellesréalités, telles que les troubles d’apprentissage,les troubles de santé mentale et la détressepsychologique. Les collèges doivent leur offrir lesservices et le soutien nécessaires pour lesaccompagner au moment de leur passage aucollégial.

Parmi les caractéristiques des effectifs, il est ànoter que les garçons sont moins nombreux dansles collèges par rapport aux filles. En effet, en1996, les filles représentaient 54,6 % de l’effectiftotal, alors que cette proportion montait à 57,5 %en 2007.

1 L’ÉTAT DU RÉSEAU COLLÉGIAL PUBLIC

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Par ailleurs, depuis 2004, on dénombre plusd’étudiants inscrits au secteur préuniversitairequ’il y en a d’inscrits au secteur technique. En2006, 74 077 étudiants étaient inscrits aupréuniversitaire et 67 587 s’engageaient dansune formation technique. Par ailleurs, la sessiond’accueil et d’intégration est de plus en plusfréquentée : le nombre d’étudiants qui y est inscritest passé de 5036 en 2000 à 8429 en 2007.

UNE FORMATION DE QUALITÉ

Comme en témoigne la relance effectuée auprèsdes employeurs par le ministère de l’Éducation,du Loisir et du Sport (MELS), les diplômés de laformation technique sont appréciés dans leurmilieu de travail autant à l’égard du niveau decompétence acquis durant leur formationcollégiale qu’à l’égard de leur rendement autravail. En effet, en 2002, les employeurs étaientsatisfaits à 95,7 % du niveau de compétence desdiplômés de la formation technique et, la mêmeannée, 94,3 % des employeurs étaient égalementsatisfaits du rendement de leurs recrues, un anaprès les avoir engagées. Fait à retenir, ces tauxde satisfaction sont en constante croissancedepuis les 12 dernières années.

En outre, les diplômés des collèges jouissent d’unexcellent taux de placement sur le marché dutravail, variant de 87,1 % pour les attestationsd’études collégiales (AEC) à 93,6 % pour les DECtechniques, en 2007, ce dernier taux étantsupérieur à celui des DEP et des baccalauréats.

tTAUX DE PLACEMENT

En plus de ces résultats, les évaluations menéespar la Commission d’évaluation de l’enseignementcollégial témoignent elles aussi de la qualité de laformation dispensée dans les cégeps. Autant lerapport synthèse sur les politiques institutionnellesd’évaluation des apprentissages que l’évaluationde l’application des politiques institutionnelles

d’évaluation des programmes d’études et quel’évaluation des plans de réussite ont témoignéfavorablement de la qualité de la formation aucollégial.

L’ACCESSIBILITÉ AUX ÉTUDES COLLÉGIALES

Depuis 1998, la proportion d’élèves passantdirectement du secondaire aux études collégialesest restée relativement stable et se situe autourde 58 %. Il est à noter que les élèves québécois sedirigent directement aux études supérieures enplus grand nombre que ne le font les Ontariens etles Albertains, qui, respectivement, montraienten 2006 un taux de passage direct de 52 % et de39,5 %3.

TAUX DE PASSAGE (%) DES ÉLÈVES DE 5e SECONDAIRE AU COLLÉGIAL AU QUÉBEC4

RÉSEAU PUBLIC

Source : MELS, Système SIPEEC, printemps 2006, 2007.

Quant au taux général d’accès des jeunes auxétudes collégiales, il a augmenté de quelquespoints de pourcentage au début des années2000. Toutefois, à partir de 2003, nous pouvonsconstater que cette tendance s’inverse et que,pour l’année 2006, parmi les jeunes âgés entre15 et 24 ans, 50,9 % avaient accédé à l’enseignementcollégial.

TAUX D’ACCÈS (%) AUX ÉTUDES COLLÉGIALES AU QUÉBEC

Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active Tableau 282-0004, 2007.

1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

58,6

Cohorte

58,557,7 57,9 58,1

57,2

58,6 58,7

DIPLÔME D’ÉTUDES PROFESSIONNELLES : 86,2 %

ATTESTATION D’ÉTUDES COLLÉGIALES : 87,1 %

DIPLÔME D’ÉTUDES COLLÉGIALES TECHNIQUE : 93,6 %

BACCALAURÉAT : 92,3 %

2001 2002 2003 2004 2005 2006

52,0

55,2

57,856,5

53,9

50,9

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1L’ÉTAT DU RÉSEAU COLLÉGIAL PUBLIC

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EFFECTIFS RÉELS ET PRÉVUS DE L’ENSEIGNEMENT ORDINAIRE À L’AUTOMNE APRÈS LE 20 SEPTEMBRE DANS LE RÉSEAU COLLÉGIAL PUBLIC

Sources : MELS, Banque d’information collégiale (BIC), juin 2008. MELS, Système SIPEEC, printemps 2007.

*Donnée préliminaire sujette à changement.

Cette diminution des effectifs laisse présager une augmentation du nombre d’autorisations deprogrammes en difficulté. Pour l’année scolaire 2006-2007, 37 % des autorisations de programmes sesituaient sous le seuil de viabilité, c’est-à-dire que moins de 60 étudiants y étaient inscrits.

LA RÉUSSITE ET LA DIPLOMATION

Les premiers plans de réussite des collèges ont été implantés en 2000-2001. Depuis, lesétablissements les ont constamment réajustés afin que les mesures destinées à encadrer les étudiantset les étudiantes soient toujours plus efficaces. Depuis juillet 2004, le plan de réussite doit êtreintégré au plan stratégique de chaque collège, dont il constitue dans bien des cas une des orientationscentrales. À l’occasion de l’évaluation qu’elle en a faite entre 2002 et 2004, la Commissiond’évaluation de l’enseignement collégial a constaté que la mise en œuvre des plans de réussite dans

1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007* 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

161 836

158 230

157 339

Effectifs réels

Effectifs prévus

155 048

150 896

149 149

148 715

147 809

147 229

146 605149 066

155 454

155 567

159 732

159 669158 200

154 379

149 858

144 619

138 083

132 133

Le taux d’accès aux études collégiales représenteun défi de société important, d’autant plus queles collèges se buttent à d’importantes diminutionsd’effectifs. Les effectifs totaux ont en effet connuun déclin notoire entre 1996 et 2005. Même sil’on constate, depuis 2006, que la populationétudiante a recommencé à augmenter, lestendances démographiques actuelles indiquentqu’elle diminuera à nouveau à partir de 2010.Plus précisément, les effectifs à l’enseignementordinaire à temps plein diminueront de 18,6 %entre 2009 et 2016. Pourtant, selon les perspectives2007-2016 du marché du travail d’Emploi-Québec,ce sont les emplois professionnels et techniques quiconnaîtront le rythme de progression le plus fort.Plus précisément, 80 % de ces emplois demanderontune formation technique de niveau collégial.

LE TAUX D’ACCÈS AUX ÉTUDES COLLÉGIALES

AU QUÉBEC EST LARGEMENT PLUS ÉLEVÉ

QUE CELUI DE L’ONTARIO ET DE L’ALBERTA,

RESPECTIVEMENT DE 39,6 % ET 34 % POUR

L’ANNÉE 2006, ET CE, TOUT EN INCLUANT POUR

CES DEUX AUTRES PROVINCES LES ÉTUDIANTS

QUI FRÉQUENTENT L’UNIVERSITÉ.

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l’ensemble du réseau avait donné des « résultats prometteurs ». Ces plans sont aujourd’hui beaucoupplus systémiques, c’est-à-dire soutenus par toutes les directions et tout le personnel du collège, et lesmesures mises en place, beaucoup mieux ciblées. La plupart des collèges travaillent actuellement àl’élaboration ou à l’implantation de leur troisième plan.

Parallèlement, des travaux conjoints MELS-Fédération des cégeps-Association des collèges privés duQuébec ont été entrepris l’an dernier pour mieux cerner les enjeux « réseau » sur lesquels des actionsconjointes pourraient être menées dans le but de renforcer celles de chaque établissement. Ellesdevraient être mieux définies au cours de l’automne et inciter différents partenaires – de l’éducationet du monde du travail entre autres – à travailler avec les collèges pour faciliter la transitionsecondaire-collégial, augmenter le nombre de diplômés en formation technique et valoriser le DEC,notamment.

Concrètement, le taux global de réussite des cours indique une amélioration depuis 1993.

TAUX (%) GLOBAL DE RÉUSSITEDES COURS SELON LE SECTEUR D’ÉTUDES À LA SESSION D’AUTOMNE

Source : MELS, Système SIGDEC, 2007.

Cohorte

1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

84,3

81,8

80,479,9

81,1

83,784,2

84,585,0 85,0 85,1 85,1

85,4

84,7

85,4

83,9

83,383,8

85,5

86,286,6

87,4

86,5

87,487,8

88,187,8

88,3

Préuniversitaire

Technique

Comparativement aux autres provinces canadiennes,les cégeps du Québec obtiennent un meilleur tauxde diplomation. En effet, le taux de diplomationpour l’enseignement ordinaire au collégial,incluant les étudiants et les étudiantes dessecteurs technique et préuniversitaire, était de68,1 % pour la cohorte ayant commencé sesétudes en 2001. En Ontario, le taux de diplomationle plus récent correspond à 63,3 %5, et celui del’Alberta se chiffre à 55 %6.

TAUX DE DIPLOMATION (%) 2 ANS APRÈS LA DURÉE PRÉVUE AU QUÉBEC

Source : MELS, Système CHESCO, novembre 2007.

2002 2003 2004 2005 2006

66,366,6

67,0

68,2

69,4

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LA FORMATION CONTINUE

Dans le contexte actuel, le niveau de formation initiale de la population étant en hausse, l’éducationpostsecondaire devra de plus en plus développer et assurer la formation continue. Les collèges aurontainsi un rôle fondamental à jouer à cet égard. En effet, en 2007, la population active du Québec s’élèveà 4 millions de personnes, dont la moitié a déjà une formation postsecondaire et représente uneclientèle potentielle pour la formation continue. Quatre publics sont plus particulièrement ciblés : lapopulation adulte déjà en emploi en quête de perfectionnement, la population immigrante qualifiéenouvellement arrivée, les diplômés de la formation technique qui seront continuellement appelés àmettre à jour leur savoir et leurs compétences, et la population plus âgée, toujours au travail ouretraitée.

Toutefois, les données actuelles indiquent plutôt que le nombre d’adultes inscrits à la formationcontinue à temps partiel a été en baisse constante depuis le début des années 1990, et que le nombred’adultes inscrits à temps plein stagne. Au total, 22 429 adultes étaient inscrits à la formationcontinue en 2006.

EFFECTIFS EN FORMATION CONTINUE À L’AUTOMNE DANS LE RÉSEAU COLLÉGIAL PUBLIC SELON LE RÉGIME D’ÉTUDES APRÈS LE 20 SEPTEMBRE

Source : MELS, BIC, juin 2007. * Données préliminaires sujettes à changement.

Depuis 1994, les collèges développent leurs propres attestations d’études collégiales (AEC) et offrentainsi une réponse rapide et adaptée aux besoins de formation initiale, mais aussi de perfectionnementet de recyclage des adultes. Ils sont également en mesure de répondre rapidement aux besoinsémergents identifiés de concert avec le marché du travail.

Toutefois, certaines contraintes ont empêché les collèges de développer suffisamment le secteur dela formation continue et de répondre pleinement aux besoins des adultes et des entreprises. Un deces obstacles relève des règles de financement et d’organisation actuelles qui limitent les collègesdans le développement de la formation à temps partiel et qui restreignent considérablement lespossibilités pour les étudiants de s’inscrire à des cours « hors programme ». Les difficultés sontégalement relatives au fait que les collèges disposent d’un budget fixe pour dispenser les AEC. Cettesituation fait en sorte que, une fois les sommes prévues pour une AEC épuisées, les collèges doiventen suspendre l’accès jusqu’au versement de la prochaine enveloppe. Conséquemment, de nombreuxadultes doivent s’inscrire sur des listes d’attente et patienter avant de pouvoir entamer leur AEC.

1 L’ÉTAT DU RÉSEAU COLLÉGIAL PUBLIC

12 LES CÉGEPS ET LEUR MILIEU : DÉFIS, ATTENTES ET BESOINSDES PARTENAIRES S’EXPRIMENT

-81 %

1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006*

60 585

8 073 9 381 10 008 11 407 10 72710 97412 922

10 776 11 845 12 321

12 326 11 565 11 426 11 288 10 933

56 093

40 471

47 529

34 705

31 24328 820

25 21123 515

20 27617 647

15 602 14 49811 806 11 496

Temps plein

Temps partiel

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LA RECHERCHE

La recherche fait partie de la réalité collégialedepuis la création des cégeps, il y a 40 ans. Legouvernement l’a d’ailleurs reconnu, en 1993,alors qu’il a modifié la Loi sur les collègesd’enseignement général et professionnel pourl’inclure dans la mission éducative des collèges.

D’abord, la recherche technologique, qui favorisele transfert et l’innovation dans la plupart dessecteurs prioritaires de haute technologie, faitdes cégeps le lieu par excellence de la rechercheet de la technologie au Québec. Le réseau collégialcompte à ce jour 40 centres collégiaux de transfertde technologie (CCTT) au sein de 13 régionsdifférentes et actifs dans plus de 20 secteursindustriels. Les CCTT contribuent au développementde leurs régions respectives en offrant desservices d’aide technique, de recherche, deformation et d’information aux entreprises deleur milieu. Avec la Stratégie québécoise de larecherche et de l’innovation, le nombre de CCTTdevrait atteindre 45 d’ici quelques années.

Ensuite, la recherche en éducation porte surdivers éléments relatifs à la réalité dans lescégeps, par exemple les pratiques pédagogiqueset didactiques, la pensée critique, l’apprentissagechez les élèves immigrés récemment, ou encorel’accessibilité des élèves souffrant d’incapacitésphysiques.

Enfin, la recherche au collégial peut aussi êtredisciplinaire et prendre la forme de projets dansde nombreuses sphères de l’activité scientifique.Ainsi, les collèges peuvent mener des recherchessur les matériaux, l’environnement, les techniquesde l’information et de la communication, les artset la littérature, etc.

LE FINANCEMENT

Le réseau collégial public souffre toujours d’undéficit de financement à propos de l’enseignementrégulier. En septembre 2007, encore près de lamoitié des collèges avait déposé des prévisionsbudgétaires déficitaires pour l’année scolaire2007-2008. Cette année, le gouvernementprovincial a annoncé, dans le cadre de sonbudget 2008-2009, le transfert de 187 millionsde dollars provenant des fonds fédéraux enéducation supérieure. Les cégeps ont reçu la partde cette somme qui devait leur revenir, soit 40 %,c’est-à-dire 70,3 millions de dollars7.

Cela ne représente toutefois que le quart de lasomme dont ils auraient besoin pour redresser leursituation de sous-financement, soit 305 millionsde dollars.

Les cégeps investiront ces 70,3 millions d’aborddans des projets qui soutiennent quatre enjeuxprioritaires, déterminés en concertation avec leMELS : contribuer activement au développementde l’économie du Québec et de ses régions,adapter et renforcer les services destinés à lapopulation étudiante, assurer le renouvellementmassif du personnel enseignant et accentuer sonrôle de première ligne auprès de la populationétudiante, et enfin exploiter le plein potentiel derecherche, de transfert et d’innovation du collège.Ensuite, deux enveloppes spéciales ont étéréservées pour des projets touchant la mobilitéinternationale des étudiants et du personnelenseignant et pour des collaborations entre lescollèges et les universités.

La dépendance financière des collèges enversl’État est particulière au réseau. Ainsi, en 2005,87 % du budget total des cégeps provenait du gouvernement du Québec, dont plus des trois-quarts sont consacrés aux salaires desdivers groupes de personnel.

LES RESSOURCES HUMAINES

Les collèges font face à un phénomène importantde renouvellement de leur personnel, qui affichedes moyennes d’âge de plus en plus élevées,comme en témoigne le tableau suivant.

ÂGE MOYEN DU PERSONNEL DES COLLÈGES SELON LA CATÉGORIE D’EMPLOI EN 1988-1989 ET EN 2005-2006

Catégories Nond’emploi Permanents permanents

1988-1989 2005-2006 2005-2006

Personnel enseignant 43 51,1 40,2

Personnel cadre 45 51,5 47,7

Personnel degérance 43 49,6 36,9

Personnel professionnel non enseignant 43 49,2 37,1

Personnel de soutien 40 48,6 27,6

Source : MELS, Système d’information sur les personnels des organismes collégiaux (SPOC), 1990, 2007.

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Par ailleurs, la répartition des individus selonl’âge dans les différentes catégories d’emploiindique que c’est en ce qui concerne les cadres etle personnel enseignant que l’importance durenouvellement se fera le plus sentir.

RÉPARTITION (%) DES INDIVIDUS SELON L’ÂGEPERSONNEL ENSEIGNANT (2006-2007)

RÉPARTITION (%) DES INDIVIDUS SELON L’ÂGEPERSONNEL CADRE (2006-2007)

Source : MELS, Système SPOC, 2008.

UN RÉSEAU INNOVANT

Enfin, les cégeps ont toujours été soucieux de s’adapter à plusieurs des changementsprécédemment évoqués et ont su faire preuved’innovation pour y arriver. En 2006, la Fédérationdes cégeps a publié un rapport intituléL’innovation dans les cégeps du point de vue desacteurs qui présentait un portrait des pratiquesinnovantes dans une trentaine de collèges.L’étude a démontré que les collèges répondentaux besoins de la population étudiante et audéveloppement régional par une grande diversitéd’innovations. Ces innovations allaient de la misesur pied de nouveaux modèles d’offre deformation en passant par de nouvelles approchesdans l’enseignement et la mise en place denouvelles structures pour favoriser l’intégrationdes apprentissages. Les collèges ont égalementsu innover en matière d’environnement éducatifen développant et en améliorant les services auxétudiants comme les services de santé et lesservices psychosociaux, des activités et desinstallations socioculturelles, sportives etcommunautaires.

L’étude illustre également la contribution descollèges au développement de leur région,notamment par le développement des services auxentreprises. La création de centres de recherche,le partage d’équipements, de technologies et delaboratoires avec des entrepreneurs et des PME,le transfert d’expertise, la formation et lesservices conseils aux entreprises en sont de bonsexemples.

Les collèges ont en outre innové en matièred’ouverture sur le monde, en internationalisantcertains programmes, en favorisant la mobilité deleurs étudiants, en mettant sur pied des projetsde coopération internationale et en recrutant desétudiants étrangers.

1 L’ÉTAT DU RÉSEAU COLLÉGIAL PUBLIC

14 LES CÉGEPS ET LEUR MILIEU : DÉFIS, ATTENTES ET BESOINSDES PARTENAIRES S’EXPRIMENT

LA PROPORTION DES EMPLOYÉS ÂGÉS

DE 50 ANS ET PLUS EST BEAUCOUP PLUS ÉLEVÉE

CHEZ LE PERSONNEL CADRE (59 %)

ET LE PERSONNEL ENSEIGNANT (37,1 %)

QUE CHEZ LES PROFESSIONNELS (35,1 %)

ET LES EMPLOYÉS DE SOUTIEN (25,1 %).

1,3

9,8

29,9

34,0

16,8

8,2

< 30 30-39 40-49 50-55 56-59 60 et +

< 30 30-39 40-49 50-55 56-59 60 et +

9,4

25,727,8

17,9

11,18,1

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LES NOUVEAUX DÉFISSOCIOÉCONOMIQUES DANS UNE PERSPECTIVE MONDIALE

D’abord, la mondialisation. Même si on laconsidère souvent comme un phénomènerelativement nouveau, l’ouverture des frontièresn’est pas caractéristique d’aujourd’hui, puisque levolume des échanges internationaux a bien peu changé entre 1913 et 2002, passant de 21 % à 29 %. La mondialisation actuelle est plutôtcaractérisée par une organisation et des liensdifférents entre les entreprises, par un recoursaccru à la sous-traitance ou encore par ladélocalisation des emplois. Elle a de nombreuxeffets socioéconomiques dont, notamment, laspécialisation des emplois, la tertiarisation desservices pour les pays du Nord, la financiarisationet l’interdépendance des économies. Et elleprovoque des réactions diverses, comme leprotectionnisme pour certains pays, le réveil desnationalismes et des identités pour d’autres, ouencore une conscience planétaire des migrationsinternationales ou de la crise écologique, parexemple.

En deuxième lieu, mentionnons les migrationsinternationales qui font également partie ducontexte mondial actuel. L’Institut du NouveauMonde (INM) nous rappelle en effet qu’il y a plusde 200 millions de migrants dans le monde, le

tiers se déplaçant entre les pays du Sud, un autretiers allant du Sud vers le Nord. Cette situationcrée de nombreuses ouvertures économiques,particulièrement en ce qui a trait aux transferts,aux marchés, aux nouveaux foyers d’innovationet à la main-d’œuvre qualifiée. Elle comportetoutefois certaines menaces, comme l’exode descerveaux et la criminalité. Et elle pose le défi dela gestion de la diversité et de l’intégration ainsique celui du multilinguisme.

Ensuite, les sociétés occidentales, caractériséespar l’allongement de la vie, la faible natalité et lacohabitation de plusieurs générations, font parailleurs face au vieillissement de leur population.Cette situation entraîne une diminution de lapopulation active qui implique qu’on doive luttercontre des pénuries de main-d’œuvre, relever ledéfi du financement des services publics, commela santé, et revoir la gestion du marché du travail.Cette situation invite également à adapter lesservices publics et les infrastructures, ou encoreà repenser l’éducation et le soutien au revenupour les travailleurs qui devront de plus en plusse recycler par la formation continue. Finalement,le vieillissement des populations exige égalementde penser des solutions pour développer laconciliation travail-famille chez les plus jeunes.

Dans un autre ordre d’idées, plusieurs enjeuxsont liés à la crise écologique : changementsclimatiques, biodiversité, exploitation des ressourcesnaturelles, production et consommation d’énergie.Y faire face engendre certainement des coûtsélevés à court terme, mais aussi, si l’on saitréconcilier l’économie et l’environnement, unpotentiel d’innovation et d’ouvertures économiques.

POUR SUSCITER LE DÉBAT

ET MIEUX SITUER NOS PARTICIPANTS

DANS LE CONTEXTE

INTERNATIONAL ACTUEL,

L’INSTITUT DU NOUVEAU MONDE (INM)

A PRÉSENTÉ À NOS PARTENAIRES

SA VISION DES PRINCIPAUX CHANGEMENTS

SOCIOÉCONOMIQUES ACTUELS.

15

2PARTIE

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La révolution technologique représente, parailleurs, un moteur de croissance important, demême qu’un secteur d’innovation. Elle ouvre denombreuses possibilités favorisant l’efficacité, laqualité de vie ou encore le développementdurable, mais contient également des menaces,comme la hausse des coûts de la santé,l’individualisation et la fragmentation des publics.

Sur le plan sociopolitique, enfin, on remarque unecertaine désaffection du politique, caractériséepar la remise en question du rôle de l’État et lacrise de l’État providence. La croissance desinégalités sociales témoigne quant à elle de ladévitalisation des communautés. L’insécurité et laviolence augmentent tout comme l’individualismequi peut se traduire par une déloyauté relativementaux emplois, à la famille et à l’engagement social,la relativisation du travail, la diversification desmodes de vie et la rupture du lien social.

Pour faire face à ces changements, l’INM entrevoitquatre grandes catégories d’exigences. Toutd’abord, par l’éducation, la formation et la veille,il faut savoir et comprendre. Il faut ensuite inventer,par la recherche et l’innovation technologique etsociale. Il est également essentiel de fabriquer etde mettre en marché, par l’entreprenariat etl’exportation. Enfin, l’INM souligne qu’il fautconcevoir, adopter et mettre en œuvre despolitiques publiques, avant de conclure qu’ilserait aussi souhaitable de s’appuyer sur sonhéritage et sa culture, de cultiver les liens avec sacommunauté et d’agir de manière responsable.

2 LES NOUVEAUX DÉFIS SOCIOÉCONOMIQUES DANS UNE PERSPECTIVE MONDIALE

16 LES CÉGEPS ET LEUR MILIEU : DÉFIS, ATTENTES ET BESOINSDES PARTENAIRES S’EXPRIMENT

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Pour préparer les participants aux discussions,nous leur avons préalablement soumis les quatrequestions suivantes :

• Quels sont, selon vous, dans les différentssecteurs d’activité socioéconomiques, lesdéfis que le Québec devra relever au cours desprochaines années?

• Plus particulièrement, quels sont les défis liés aux compétences et aux qualificationsrequises de la main-d’œuvre québécoise?

• Parmi ces défis, lesquels revêtent un caractèreurgent et prioritaire?

• Comment, selon vous, les cégeps peuvent-ilscontribuer à relever ces défis?

Puis, nous leur avons proposé cinq catégoriesgénérales à l’intérieur desquelles ils pourraientindiquer, d’une part, les défis auxquels le Québecfait face et, d’autre part, la façon dont le réseaucollégial pourrait contribuer à les relever. C’est doncpar rapport à l’économie, à la démographie, aucontexte sociopolitique, à la technologie et à l’écologieque nous avons invité nos partenaires à s’exprimer.

• LES DÉFISPOUR LES PARTENAIRES ÉCONOMIQUES ET SOCIAUX

Nous avons eu l’occasion de réunir une grandediversité de partenaires dans le cadre de cesrencontres. Les partenaires économiques etsociaux ayant répondu à l’appel provenaientautant du monde des affaires que du milieu rural,des groupes de jeunes, du monde social, dumilieu syndical et des comités sectoriels. Cettediversité nous a non seulement permis derecueillir un éventail d’opinions variées, maiségalement de constater que plusieurs points deconvergence sont partagés par nos partenaires, si

différents leurs milieux d’appartenance soient-ils.À l’occasion de cette rencontre, nous avons aussiinvité des partenaires observateurs. Ainsi, desreprésentants du ministère de l’Éducation, du Loisiret du Sport, d’Emploi-Québec, de la Fédération des commissions scolaires du Québec, de laCommission d’évaluation de l’enseignementcollégial et du Conseil supérieur de l’éducationont assisté à ces échanges. Voici donc ce que cespartenaires ont identifié comme défis dans lescinq catégories proposées.

PARTENAIRES ÉCONOMIQUES ET SOCIAUX PRÉSENTS

• Association québécoise d’établissements de santé et de services sociaux (AQESSS)

• Centrale des syndicats du Québec (CSQ)• Comité aviseur pour les jeunes (CAJ)• Comité d’adaptation de la main-d’œuvre

pour personnes handicapées• Comité d’adaptation de la main-d’œuvre

pour personnes immigrantes• Comité sectoriel de main-d’œuvre

du commerce de détail• Comité sectoriel de main-d’œuvre en tourisme• Comité sectoriel de main-d’œuvre de l’économie

sociale et de l’action communautaire • Comité sectoriel de main-d’œuvre

des industries de la transformation du bois• Comité sectoriel de main-d’œuvre des industries

des portes et fenêtres, du meuble et des armoires de cuisine

• Commission des partenaires du marché du travail (CPMT)

• Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CRÉPUQ)

• Confédération des syndicats nationaux (CSN)• Conseil du patronat du Québec (CPQ)• Conseil interprofessionnel du Québec (CIQ)• Conseil québécois du commerce de détail (CQCD)• Fédération des chambres de commerce

du Québec (FCCQ)• Fédération étudiante universitaire

du Québec (FEUQ)• Fédération des travailleurs du Québec (FTQ)• Force Jeunesse• Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ)• Ordre des conseillers en ressources

humaines agréés (CRHA)• Solidarité rurale• Table de concertation des forums jeunesse

régionaux du Québec (TCFJRQ)

LE PORTRAIT DU RÉSEAU COLLÉGIAL

ET LES DÉFIS SOCIOÉCONOMIQUES

AINSI TRACÉS, NOUS POUVONS ABORDER

UN ASPECT PLUS PROSPECTIF

DE LA DÉMARCHE, CELUI QUI NOUS

A PERMIS DE RECUEILLIR, DIRECTEMENT

DES MILIEUX, LES DÉFIS QUE LA SOCIÉTÉ

DOIT ET DEVRA RELEVER ET LES ATTENTES

QU’ONT NOS DIFFÉRENTS PARTENAIRES

À L’ÉGARD DE NOTRE RÉSEAU.

PARTIE

17

3 LES ATTENTES ET LES BESOINS DE LA SOCIÉTÉ QUÉBÉCOISE À L’ÉGARD DE L’ENSEIGNEMENTCOLLÉGIAL

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ÉCONOMIE

Un des premiers défis liés à l’économie consiste àdiminuer l’écart entre les exigences du marché dutravail et les compétences actuelles de la main-d’œuvre et donc de déterminer des stratégiesvisant à fournir les compétences manquantes et àreconnaître celles déjà acquises. Certainsparticipants du monde du travail ont égalementmentionné le défi de développer la flexibilité de la main-d’œuvre, sa polyvalence et sescompétences en vue de son adaptation auxmarchés changeants, propos nuancé par lesjeunes selon qui cette flexibilité devrait êtreaccompagnée de la sécurité d’emploi pour la main-d’œuvre, notion qu’ils qualifient de « flexisécurité ». Tous insistent sur l’importancede développer la recherche et le développement,ce qui passe notamment par davantage departenariats entreprises/monde de l’éducation.

Les représentants du milieu rural insistent sur lefait que l’éducation n’a pas pour unique rôle derépondre aux besoins de main-d’œuvre, maisqu’elle doit aussi préparer les citoyens, lesentreprises et la société à développer denouvelles compétences, à saisir les occasionsfavorables qu’offrent la mondialisation, lesnouvelles préoccupations écologiques et lessecteurs en émergence dans la perspective de latransformation et de la reconversion économique.Les partenaires du milieu syndical suggèrent queles entreprises soient plus encadrées sur lesplans économique, social, écologique et desrelations du travail; le milieu des affaires préfèrela notion d’incitatifs à ces différents égards. Pourd’autres, la qualité des environnements de travailest également jugée importante pour rendre lesemplois plus attrayants et ainsi éviter que lesemployés migrent vers d’autres secteurs plusattirants.

Pour les groupes de jeunes et les groupessociaux, un autre des défis de la sociétéquébécoise est de créer plus de richesse et demieux la redistribuer à la population, tout enprenant en compte les effets environnementauxde l’activité économique. La nécessité devaloriser l’éducation au sein de notre société etde lutter contre le décrochage scolaire estpartagée par tous les participants.

DÉMOGRAPHIE

Un des premiers éléments soulignés par lesmilieux du travail, social et syndical est decommencer par conscientiser la population à lacrise démographique actuelle afin que l’on puisse y apporter des réponses collectives etconstructives, et de bien déterminer les causesde la pénurie de main-d’œuvre. Dans ce contexte,les participants ont souligné l’importance defavoriser le dialogue et la transmission desconnaissances entre les générations, tout enreconnaissant et en assurant l’apport de chacune.

En ce qui concerne l’immigration, les participantsqui travaillent auprès des nouveaux arrivantssoulignent le défi de les accueillir et de lesreconnaître en favorisant davantage leur accès àdes outils de reconnaissance des acquis et à desformations adaptées à leurs besoins.

Par ailleurs, la crise démographique amène lesentreprises à faire de plus en plus appel à denouvelles catégories de main-d’œuvre, parexemple les personnes ayant un handicap. Il leurfaut donc de plus en plus adapter la gestion deleurs ressources humaines à ces nouvellesréalités. Pour les partenaires syndicaux et dumonde rural, il faut miser sur l’occupation duterritoire et sur la diversité des régions engarantissant une formation de base et uneformation continue partout.

CONTEXTE SOCIOPOLITIQUE

Pour les jeunes et le monde syndical, l’exercice dela citoyenneté et la quête d’un projet politiquecommun pour contrer l’éclatement de la sociétéet le désintéressement de la chose publique sontau cœur des défis sociopolitiques. Les groupes dejeunes insistent sur le fait que les nouvellesdonnes du marché du travail augmentent laprécarisation des emplois, ce qui fait de lasécurité d’emploi, comme de la conciliationtravail-famille, un défi de taille. Pour tous lespartenaires, la lutte contre le décrochage scolaireà tous les niveaux d’enseignement est un défimajeur, de même que l’acquisition par tous lescitoyens des compétences de base nécessairespour fonctionner dans la société et sur le marchédu travail actuel. L’idée que les établissementsscolaires doivent rationaliser leur offre deformation est évoquée, ainsi que celle dedévelopper une vision plus claire de l’éducationpostsecondaire, par exemple en tenant des étatsgénéraux sur le développement de l’éducationsupérieure.

3 LES ATTENTES ET LES BESOINS DE LA SOCIÉTÉQUÉBÉCOISE À L’ÉGARD DE L’ENSEIGNEMENT COLLÉGIAL

18 LES CÉGEPS ET LEUR MILIEU : DÉFIS, ATTENTES ET BESOINSDES PARTENAIRES S’EXPRIMENT

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19

TECHNOLOGIE

Deux défis sont évoqués : d’abord, celui d’utiliserles outils technologiques à leur plein potentielpar la formation et le recyclage pour augmenterla productivité et, ensuite, celui de promouvoir larecherche et le développement afin que leQuébec devienne un leader en matièred’innovation et de technologie.

ÉCOLOGIE

Ici, enfin, un premier défi est de développer des « niches d’écoconception » qui permettraient decréer des produits rentables ayant le moins deconséquences écologiques possible. Un deuxièmeconsiste à bien comprendre et documenter lesproblématiques liées à l’environnement et àl’écologie, qui ne sont pas toujours présentéescorrectement dans les médias ni bien comprisespar la population.

POUR LES ORGANISMES DU RÉSEAUCOLLÉGIAL

Les partenaires du réseau invités provenaient desdifférents syndicats (personnel de soutien,personnel enseignant), des regroupementsétudiants, des cadres des collèges et desreprésentants de parents. Cette rencontre a elleaussi été l’occasion de recueillir de précieuxcommentaires.

ÉCONOMIE

Le premier défi évoqué par les partenaires duréseau consiste à développer une économieprospère qui permettrait en même temps dediminuer les inégalités et les écarts entre lescitoyens. La réponse aux besoins de main-d’œuvre doit donc se faire en préservant ladimension citoyenne. Selon les fédérationssyndicales, le développement économique doitêtre au service de la population, et non l’inverse,ce qui invite à remettre en cause certainsparadigmes économiques et à retenir d’autrescritères que la performance économique pourfaire des choix, en matière d’éducationnotamment, par exemple des préoccupationsécologiques. La mobilité de la main-d’œuvrecomme solution aux pénuries a également étéévoquée, tout comme l’importance pour lesentreprises de reconnaître les acquis et lescompétences des employés. Pour soutenir lamobilité des jeunes, la formation continue toutau long de la vie prend beaucoup d’importancealors qu’ils auront à changer d’emploi plusieursfois dans leur vie. Il est donc primordial que laformation continue soit facilement disponible.Finalement, nos partenaires sont préoccupés parla valorisation du diplôme d’études collégiales etsouhaiteraient qu’il soit véritablement uneexigence dans tous les secteurs qui en font leniveau minimum de formation.

ORGANISMES DU RÉSEAU COLLÉGIAL

• Association des cadres des collèges du Québec (ACCQ)

• Association québécoise de pédagogie collégiale (AQPC)

• Fédération autonome du collégial (FAC)

• Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ)

• Fédération des associations de parents des collèges du Québec

• Fédération des employées et employés de services publics (FEESP)

• Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC)

• Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC)

• Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ)

• Syndicat des professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ)

• Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP)

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DÉMOGRAPHIE

Le défi démographique invite à redoublerd’efforts pour contrer l’exclusion de certainespopulations, notamment les immigrants, dontl’intégration devrait faire l’objet d’actions concrètesde tous les partenaires. Les représentants desétudiants insistent sur l’importance de favoriserune plus grande participation citoyenne de la partdes jeunes, de moins en moins nombreux dans lasociété, sur le plan autant social, communautaire,économique que politique, et de valoriser cetengagement. Il en va de même, selon d’autrespartenaires, pour les aînés, appelés à occuperdavantage de place dans ce contextedémographique. La question des liensintergénérationnels est donc, pour tous,essentielle. Soutenir et accentuer l’occupation duterritoire dans toutes les régions, notammentpour contrer l’exode des jeunes, les convaincrede rester ou de revenir dans leur milieu, sontégalement extrêmement importants.

CONTEXTE SOCIOPOLITIQUE

Les participants rappellent que l’éducation nedevrait pas être réduite à une question d’emploini être entrevue sous un angle exclusivementéconomique, mais au contraire devraitdévelopper une formation citoyenne, ce quiconstitue un élément central de la démocratie. Unautre défi sociopolitique consiste à trouver unéquilibre entre les régions et les grands centresurbains et à abandonner l’idée de la concurrencepour miser davantage sur des concepts centréssur la coopération.

TECHNOLOGIE

Plutôt que d’accentuer la spécialisation de laformation et de se concentrer sur descompétences trop spécialisées qui évoluent sanscesse, l’éducation doit rester axée sur lescompétences fondamentales qui permettront aux jeunes de s’adapter rapidement auxchangements. Il faut éviter la « surspécialisation».La technologie, qui peut être une des causes desproblèmes écologiques, mais qui comporteégalement plusieurs des solutions, doit rester unoutil au service du développement de la société.À l’égard de l’insertion professionnelle et de laformation technologique, on suggère de revoir le partage des responsabilités entre lesétablissements de formation et les entreprises,ces dernières devant laisser aux jeunes le tempsde se familiariser avec leurs particularités, aupoint de vue technologique entre autres. Onsuggère également d’accentuer le rôle desentreprises dans la formation continue afinqu’elles favorisent la performance des employéssur le plan technologique.

ÉCOLOGIE

Le premier défi est de faire davantage d’éducationà l’environnement au sein de la société afin quechaque citoyen ait conscience de son « empreinteécologique » et décide d’agir. Tous les participantss’entendent sur le fait qu’il faut prendre un virageécologique beaucoup plus marqué et que leQuébec de demain devrait être 100 % vert. On va même jusqu’à suggérer la création d’unprogramme technique sur le sujet. Pour ce faire,il faut agir pour que la production économiquesoit responsable et l’exploitation des ressourceséquitable, ce qui passe par un « mariage » plusétroit entre la technologie et l’écologie.

3 LES ATTENTES ET LES BESOINS DE LA SOCIÉTÉQUÉBÉCOISE À L’ÉGARD DE L’ENSEIGNEMENT COLLÉGIAL

20 LES CÉGEPS ET LEUR MILIEU : DÉFIS, ATTENTES ET BESOINSDES PARTENAIRES S’EXPRIMENT

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• L’APPORT DU RÉSEAU COLLÉGIAL PUBLIC

Comment le réseau collégial public peut-ilcontribuer à relever tous ces défis? Quelleévolution et quels changements sont souhaitablespour qu’il puisse mieux servir la société québécoise?

POUR LES PARTENAIRES ÉCONOMIQUES ET SOCIAUX

EN RÉPONDANT MIEUX AUX BESOINS

DE FORMATION DES JEUNES ET DES ADULTES

Plusieurs participants ont souligné que laformation à temps partiel doit être plusaccessible, et qu’il faut interpeller le gouvernementquant à son financement. Les représentants desjeunes souhaitent que le réseau développedavantage de programmes d’alternance travail-études, et insistent sur la nécessité d’assurer unemeilleure continuité entre les diplômes desdifférents ordres d’enseignement afin d’éviter lescloisonnements.

Dans le but de favoriser le dialogue et latransmission des connaissances entre lesgénérations, les jeunes suggèrent de continuer àdévelopper les stages, de favoriser les initiativesde mentorat et d’intégrer davantage les jeunesaux mécanismes et aux structures démocratiques.

Quant à lui, le monde des affaires suggère, pourpermettre aux enseignants de se rapprocher de laréalité du travail, de mieux les accompagner dansleurs efforts de perfectionnement et de leur offrirplus de stages en entreprise.

Un des moyens de favoriser l’intégrationprofessionnelle des immigrants consiste àfavoriser l’adaptation et la création d’outils dereconnaissance des acquis et de développerl’offre de formation manquante de niveaucollégial, ce qui devrait amener les collèges àrenforcer leurs partenariats avec les comitéssectoriels et les ordres professionnels. À l’intérieurdu réseau plus spécifiquement, le milieu syndicalsuggère de trouver de meilleurs mécanismes dereconnaissance des compétences des programmesd’un collège à l’autre.

Pour relever les défis technologiques, nospartenaires économiques suggèrent de tenircompte des besoins de formation des adultes enmatière de technologies. On propose même decréer des centres d’expertise qui donneraient aux étudiants et aux étudiantes l’occasiond’apprendre avec des équipements de pointe.Pour certains, toutefois, les entreprises attendenttrop du système d’éducation, qui ne peut pasconstamment moderniser ses équipements, et ilfaudrait pouvoir faire de la formation dans lesentreprises qui possèdent déjà ces technologies.

EN AYANT PLUS DE FLEXIBILITÉ

Selon plusieurs partenaires présents, introduireplus de flexibilité dans le réseau collégial sembleêtre une nécessité, et ce, à plusieurs égards. Uneorganisation scolaire plus souple permettrait, parexemple, l’expansion des sessions d’été et unnombre accru de cours du soir pour accueillir lamain-d’œuvre en emploi. L’organisation desprogrammes doit elle aussi être assouplie pourpermettre de faire varier la durée des DECtechniques, par exemple, dont certains sont trèschargés, ce qui favoriserait la réussite scolaire.Pour mieux répondre aux besoins des adultes « tout au long de la vie », les collèges auraientintérêt à offrir des modules de formation dedifférents formats qui pourraient varier selon lesbesoins des individus et qui viendraient s’ajouterà l’offre actuelle des AEC. De nouvelles AEC,destinées à la main-d’œuvre déjà en emploi quidoit développer de nouvelles qualifications,devraient aussi être développées. Finalement,nos partenaires croient que le réseaubénéficierait également d’une flexibilité accruerelativement aux lieux de formation. Les collègespourraient par exemple se doter d’« équipesvolantes » qui se déplaceraient dans lesentreprises ou d’autres milieux en vue d’y faire dela reconnaissance des acquis ou d’offrir laformation manquante.

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EN SOUTENANT ENCORE PLUS

LE DÉVELOPPEMENT RÉGIONAL

Pour les employeurs, si l’offre de services descollèges était regroupée et si des pôlesd’expertise étaient créés, les entreprises s’yretrouveraient mieux parmi la grande variété desprogrammes existants et cela éviterait trop decompétition entre les collèges. Certainsemployeurs croient que le milieu de l’éducationne répond pas assez rapidement aux besoins dumarché du travail et proposent d’accentuer laconcertation entre les entreprises en région, lesécoles secondaires et les collèges pour améliorerce temps de réaction.

Du côté syndical, on souhaite que desmécanismes de reconnaissance des acquis soientaccessibles dans toutes les régions du Québec.Toujours en ce qui concerne les régions, le milieurural appelle les cégeps à appuyer l’innovationsur l’ensemble du territoire, notamment dans lespetites communautés, en proposant dessolutions et des réponses rapides à leurs besoins,au-delà des normes nationales édictées par leMELS. Les régions, rapporte-t-on, doivent pouvoiranticiper les besoins et prévoir les reconversionsnécessaires en fonction de leurs caractéristiques.Les jeunes rappellent toutefois qu’il faut resterprudent avec l’anticipation, puisqu’elle peutdiriger les étudiants et les étudiantes verscertains domaines qui ne leur offriront finalementpas autant d’emplois que prévu. Ils craignentégalement les effets négatifs des baissesd’effectifs scolaires anticipées pour lesprochaines années et suggèrent de déterminer unseuil minimal de financement des collèges, quelque soit leur nombre d’étudiants.

EN AUGMENTANT LA RÉUSSITE ET LA DIPLOMATION

La réussite scolaire est une préoccupationpartagée par tous les participants. Selon le milieudes affaires, il doit y avoir plus de diplomation auniveau collégial, notamment dans le secteurtechnique en raison de la demande grandissantepour la main-d’œuvre spécialisée, et les efforts àpoursuivre en ce sens devraient être faits enconcertation avec tous les acteurs concernés.

Les représentants des jeunes souhaitent uneamélioration du régime d’aide financière quioffrirait aux étudiants la possibilité de travaillerun nombre d’heures raisonnable durant lasession, sans que cela nuise à leurs études. Ilsdemandent aussi aux collèges d’offrir desservices qui tiennent compte de la conciliationtravail-famille et de la conciliation travail-études.Tous suggèrent de renforcer les ententes entre lescollèges et les milieux de travail pour favoriser unmeilleur équilibre entre emploi rémunéré etétudes, et éviter en particulier, pendant lespériodes d’examen, les heures de travail troplongues.

Le milieu syndical suggère, quant à lui, derenforcer le travail de concertation collèges-commissions scolaires, par l’entremise des tablesinterordres, afin d’augmenter le nombre dediplômés au secondaire et d’élargir ainsi le bassinde recrutement au collégial, ce qui devrait êtrepropice à l’augmentation du nombre de diplômésà ce niveau.

L’idée de sonder les jeunes sur les raisons qui lesamènent à quitter les bancs d’école et sur lesincitatifs qui les aideraient à rester aux études estégalement évoquée.

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EN VALORISANT ET EN FAISANT

LA PROMOTION DES ÉTUDES

La crise démographique oblige certains secteursd’activité économique à faire des effortssupplémentaires pour attirer des employés etpour les garder. Selon les représentants desemployeurs, les collèges sont soumis à la mêmeproblématique, celle d’attirer les étudiants et deles garder aux études. Ils suggèrent dedévelopper, en concertation avec les entreprises,des stratégies pour faire connaître les secteursd’activité moins bien connus et ceux qui offrentdes conditions de travail intéressantes. Le milieusocial ajoute sa voix à celle des jeunes poursouligner l’importance de mieux promouvoirauprès des jeunes les programmes et les secteursqui présentent de bonnes perspectives d’emploi,mais qui sont parfois mal connus ou mal perçus,en les informant mieux sur les possibilitésd’emploi et l’évolution des carrières. Selon unreprésentant des milieux sociaux, pour pouvoirintéresser les jeunes aux formations techniqueset professionnelles, il faudrait développer desstratégies adaptées à leurs attentes et à leursvaleurs.

Par ailleurs, les représentants du monde desaffaires indiquent que les acteurs du niveausecondaire devraient davantage diriger les élèvesvers les formations techniques et professionnellesplutôt que vers l’université, les pénuries de main-d’œuvre actuelles et prévisibles touchantessentiellement ces deux catégories de diplômés.

EN FAISANT LA PROMOTION DE L’ENVIRONNEMENT

En ce qui concerne l’écologie, les groupes dejeunes proposent d’étendre les certificationsvertes dans les collèges afin qu’ils puissent servird’exemples d’organisations responsables pourl’ensemble de la société.

POUR LES ORGANISMES DU RÉSEAU COLLÉGIAL

EN DÉVELOPPANT DAVANTAGE LE SECTEUR

DE LA FORMATION CONTINUE

Plusieurs participants considèrent que la réponseaux besoins pressants ou pointus de main-d’œuvre dans les entreprises passe par ledéveloppement de la formation continue, qui doitêtre mieux financée et beaucoup plus accessibleà temps partiel, ou donner aux adultes lapossibilité de suivre un DEC à temps plein.Certains suggèrent de favoriser les liens entre laformation régulière et la formation continue enmatière de gestion des programmes etd’embauche notamment.

Ils insistent par ailleurs sur la nécessité de mieuxfaire connaître les services offerts et les outilsdéveloppés en matière de reconnaissance desacquis et des compétences par le MELS et lescollèges de manière à rendre la formationcontinue plus accessible à la population engénéral et aux immigrants. Il faut aller plus loinpour la formation manquante aux immigrants etaux étudiants adultes, en concevant des modulesde formation, par exemple, ou d’autres outilsadaptés aux besoins. La capacité des collèges debien « capter la demande » de la population et dumonde du travail en matière de formationcontinue, pour pouvoir bien y répondre, estégalement à développer.

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EN FAVORISANT L’INTÉGRATION DE TOUS LES ÉTUDIANTS

Intégrer de nouvelles populations étudiantes,c’est mettre en place des moyens, des attitudes etdes approches permettant de mieux connaîtreces étudiants, peu importe leurs difficultésd’apprentissage. Les services d’accueil et deréférence qui leur sont offerts doivent êtredavantage développés et plus facilementaccessibles afin que ceux et celles qui ont besoind’accompagnement puissent y avoir accès sansêtre stigmatisés. Pour ce qui est des clientèlesimmigrantes en particulier, les participantssuggèrent un renforcement des politiquesinterculturelles dans les collèges pour faire ensorte que l’ensemble du personnel y contribue etque cette volonté soit partagée parl’établissement tout entier. On propose aussid’intégrer à la formation générale davantage denotions liées à la citoyenneté dans le but dedévelopper une plus grande ouverture à l’égarddes minorités et de sensibiliser les étudiants aufait qu’ils agissent au sein d’une collectivité.

EN DONNANT UNE FORMATION LARGE,

QUI PERMET D’ÉVOLUER

Dans l’ensemble, les participants estiment qu’ilest difficile de trouver l’équilibre entre lescompétences technologiques et les compétencesfondamentales : même quand les employeurssouhaitent que les diplômés aient desconnaissances très pointues, il est impossibled’apprendre à utiliser tous les logiciels, cetapprentissage ne devant pas au contraire prendretrop d’importance dans les programmes. Seloneux, l’enseignement supérieur doit donner unevision large des fonctions de travail et seconcentrer sur une formation qui permette auxétudiants de s’adapter rapidement à l’évolutiontechnologique.

Par ailleurs, pour que le réseau puisse contribuerà diminuer les inégalités sociales, on suggère dedévelopper chez les jeunes du collégial uneculture générale, d’avoir le souci de la mixité, etde favoriser et de reconnaître la participationétudiante.

Il faut également accorder beaucoup d’importanceà la maîtrise de la langue, autant pour l’ensembledes étudiants que comme mécanisme d’intégrationpour les immigrants. À la fin du collégial, lesétudiants et les étudiantes devraient avoir lapleine maîtrise d’une deuxième langue et

commencer à s’en approprier une troisième. Pource qui est du français, ils devraient avoir dépasséle niveau de la maîtrise de la langue et accéder à une culture plus étendue.

EN CONTINUANT DE SOUTENIR LA RÉUSSITE SCOLAIRE

Pour certains participants, la réussite passe parl’égalité des chances devant les études, qu’ilsconsidèrent comme la mission première descégeps. Il faut donc viser tout à la foisl’accessibilité, la réussite, la qualification et ladiplomation. Pour ce faire, il faut offrir auxétudiants des parcours et des mesuresd’encadrement qui favorisent cette égalité, desservices psychosociaux et un suivi individualiséplus accessibles, et adapter l’offre de formationen fonction des besoins des étudiants. Cela,d’autant plus que la réforme du secondaire et lesnouvelles conditions d’admission au collégialamènent des étudiants et des étudiantes auxprofils scolaires plus variés.

Par ailleurs, pour favoriser la réussite desétudiants, on suggère de conclure avec lesentreprises des ententes qui consisteraient à nepas engager les étudiants avant qu’ils n’aientobtenu leur diplôme.

EN VALORISANT LE DEC ET LES ÉTUDES TECHNIQUES

Enfin, l’ensemble des partenaires considèreessentiel de valoriser le rôle des techniciens etdes technologues, notamment dans lestechniques humaines et dans le secteur de lasanté. La société a un grand besoin de cesressources, qui ne sont pas toujours reconnues àleur juste valeur, et le réseau collégial doit êtreproactif pour en faire la promotion auprès de sespartenaires.

EN RENFORÇANT LA FORMATION SCIENTIFIQUE

Pour les participants, il est essentiel, d’une part,de mieux documenter la désaffection des jeunespour les sciences et les techniques, et, d’autrepart, de renforcer la formation scientifique dansles programmes collégiaux. Plusieurs considèrent,également, qu’un plus grand nombre de centrescollégiaux de transfert de technologie (CCTT)devraient être développés au sein du réseaupublic et qu’il faudrait établir davantage de liensentre ces centres et les programmes offerts dansles collèges auxquels ils sont rattachés.

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EN MAINTENANT UNE VISION D’ENSEMBLE DU RÉSEAU

Plusieurs participants du monde syndical croientqu’il serait favorable de renforcer une visiond’ensemble du réseau collégial. Pour assurer leuravenir face à la crise démographique, les régionsdoivent travailler en réseau et collaborer entreelles, qu’il s’agisse de mobilité étudiante oud’échange par rapport aux programmes. Pourcontrer l’exode des jeunes, il faut ciblerdavantage l’offre de formation et développer descréneaux particuliers, des pôles d’attraction, demanière à concevoir l’offre des programmes surune base régionale plutôt que par collège. Onsuggère également de développer des ententesavec les universités afin que les collèges puissentoffrir en région des composantes de la formationuniversitaire là où il n’y a pas d’université.

Les collèges font partie de leur communautélocale et ils représentent des partenairesimportants dans les régions. Ils doivent accroîtrela solidarité, favoriser l’émergence de projets quiallient la technologie et l’écologie, et développerdavantage la recherche et le développement.

À l’instar de certains partenaires externes, despartenaires internes croient que le mode actuelde financement du réseau collégial en fonction dunombre d’étudiants devrait être changé en raisonde la crise démographique qui affectera leseffectifs étudiants dans certaines régions plusque dans d’autres.

EN DEVENANT DES EXEMPLES

EN MATIÈRE D’ENVIRONNEMENT

Les participants s’entendent pour dire que lescollèges devraient devenir des leaders en ce quiconcerne les initiatives environnementales, etmême, en s’appuyant sur leurs politiques et leursplans d’action internes, des modèles deresponsabilité environnementale.

Certains considèrent que la responsabilitépolitique de faire changer les choses à cet égardincombe au MELS, qui devrait revisiter certainsprogrammes dans le but d’y intégrer un voletécologique et de favoriser l’acquisition decompétences en développement durable. Lescollèges devraient eux-mêmes devenir des « niches d’écoconception » en développant larecherche environnementale.

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CONCLUSION ET SUITES

Les rencontres que nous avons organisées ont donné lieu à des échanges de points de vue des plusriches avec nos différents partenaires et nous ont permis de mieux comprendre les défis qui seprésentent dans chaque milieu. Nous tenons à remercier chaleureusement toutes les personnes qui ontaccepté notre invitation et qui se sont jointes à nous pour partager leurs préoccupations et leurs idées.

Afin de demeurer dans une position d’ouverture et d’éviter les interprétations, nous n’avons pas voulunous prêter à un exercice de synthèse à l’issue de ces consultations. Nous sommes néanmoins à mêmede constater qu’il est important, pour nos partenaires, que le système collégial évolue et qu’ilsconsidèrent que le statu quo n’est pas une solution appropriée. Le défi est de taille, mais en envisageantdes moyens et des réponses qui mobilisent nos différents partenaires, nous serons beaucoup plus enmesure de le relever.

Il nous apparaît essentiel que ces rencontres, qui constituaient la première étape de notre démarche,soient suivies d’autres échanges d’idées qui nous donneront l’occasion, dans un deuxième temps,d’envisager ensemble des solutions concrètes aux défis et aux attentes qui nous ont été exprimés. Les collèges, forts d’une expérience de constante adaptation à leur milieu et à des réalités toujourschangeantes, sauront envisager des solutions qui devront elles-mêmes être évolutives afin de servirencore mieux le développement de la société québécoise.

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1 Dans un rapport publié en 1999, la Fédération descégeps a proposé la formule des plans de réussitepour les collèges. L’idée a été reprise en 2000 par leministère de l’Éducation à l’occasion du Sommet duQuébec et de la jeunesse et retenue par les deuxautres réseaux d’enseignement. Par la suite, leministère a demandé aux collèges de se fixer descibles à atteindre.

2 Ministère de l’Éducation, Forum sur l’avenir del’enseignement collégial, Document de consultation,Québec, 2004.

3 Afin d’avoir des données comparables, le taux depassage pour les finissants du secondaire del’Ontario doit prendre en compte autant les étudiantsqui se dirigent vers les collèges que ceux qui vont àl’université.

En Alberta, le taux de passage au niveau postsecondairese calcule en fonction de la cohorte de la 10e année(il est à noter que certains de ces élèves n’auront pasterminé leurs études secondaires après la duréeprévue et qu’ils ne sont pas considérés dans cecalcul) et il comprend tous les types de programmes.

4 Le taux de passage direct des études secondaires auxétudes collégiales représente la proportion d’élèvesde cinquième secondaire qui s’inscrit dans le réseaucollégial public à l’enseignement ordinaire à tempsplein l’année suivant leur diplomation.

5 Le calcul des taux de diplomation pour le Québec etl’Ontario sont légèrement différents mais comparables.Le taux de diplomation en Ontario est calculé troisans après la durée prévue pour les programmes detrois ans, deux ans après la durée prévue pour lesprogrammes de deux ans et un an après la duréeprévue pour les programmes de un an, alors qu’auQuébec, il se calcule deux ans après la durée prévue,peu importe s’il s’agit d’un DEC, d’une AEC ou d’unDEP.

6 Le taux de diplomation en Alberta est calculé troisans après la durée prévue, alors qu’on attendseulement deux ans au Québec. Le taux albertaintient compte des collèges et des instituts techniques.Cependant, les données présentées par legouvernement de l’Alberta traitent seulement desétudiants inscrits dans un même collège; si unétudiant change d’établissement, il est alorsconsidéré comme un non-finissant. L’Albertaimplante présentement l’« Alberta Student Number »,semblable au code permanent au Québec, quipermettra de suivre les étudiants dans leurcheminement scolaire peu importe qu’ils changentd’établissement ou non.

7 De façon plus précise, la part des transferts fédérauxoctroyée aux collèges publics et privés, soit 40 %,représente 74,8 millions de dollars. Les 70,3 millionsreprésentent le montant reçu par le réseau collégialpublic.

NOTES EXPLICATIVES

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