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HABITAT ESPÈCE SITES GESTION LES CAHIERS TECHNIQUES RHÔNE-ALPES HABITATS ESPÈCES SITES GESTION LES CAHIERS TECHNIQUES RHÔNE-ALPES

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H A B I T A T

E S P È C E

S I T E S

G E S T I O N

LES

CAH

IERS

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H A B I T A T S

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HABI

TATS

Q u ’ e s t - c e Q u ’ u n e r i v i è r e v i v e

à s a b l e s e t g a l e t s ?

A l’aval des cours d’eau de tête de bassin, la pente et la vitesse diminuent, le débit et la largeur augmentent. Les fonds de galets et de graviers succèdent aux blocs des cours supérieurs. Les milieux de type torrentiel sont en régression tandis que dominent radiers* et plats* et que des surcreu-sements (méandres, obstacles) conduisent à des mouilles*, sur fonds de galets, graviers et sables. L’ensoleillement et le substrat limitent le dévelop- pement des mousses aux zones amé- nagées à fond s t a b i l i s é

(canaux de dérivation, piles de ponts,…) et aux secteurs ombragés. En revanche l’ensoleillement dans les zones plus calmes favorise les plantes à fleurs héliophiles* qui apparaissent le long des rives.Ce type de cours d’eau est caractérisé par des températures n’excédant en général pas 25°C en été. Les eaux sont vives et fraîches, bien oxygénées. La relation avec la nappe fait que certaines zones sont ré-alimentées avec des eaux plus fraîches et limpides de très bonne qualité qui permettent aux espèces exigentes de passer les périodes estivales dif-ficiles. On parle d’adoux dans le bassin de la Durance ou de freydières dans la Drôme.Cette partie intermédiaire du réseau hydrographique constitue la "zone de transfert" (zonation de Schumm, 1977) de l’eau et des matériaux vers les plaines fluviales. Au fur et à mesure que la pente et la vitesse diminuent, les processus de sédimentation deviennent prépondérants par rapport à l’érosion. Elle correspond également à la zone à Ombre de la zona-tion piscicole de Huet (1954) et à la zone inférieure des cours d’eau montagnards et colinéens (l’hyporhithron) de

la zonation de Illies et Botosaneanu (1963).

NB : lorsque les eaux sont plus chaudes, notre sec-teur d’étude s’étendra à la zone à Barbeau (riviè-

res lentes à moyennement courantes); si elles sont plus froides en raison des usages

hydroélectriques par exemple, il pren-

dra en compte la zone à Truite (rivières lentes

à moyennement courantes).

L e s r i v i è r e s v i v e s à s a b L e s e t g a L e t s

La rivière vive dans

son bassin versant

La zonation piscicole de Huet (1954) est basée sur la relation entre la pente, la largeur du lit et les popula-tions piscicoles des eaux courantes (au sens "non sta-gnantes"). On reconnaît 4 zones aux eaux de plus en plus lentes et chaudes : zone à Truite, zone à Ombre, zone à Barbeau et zone à Brème.

La zonation de Illies et Botosaneanu (1963) est fondée sur les facteurs morphodynamiques, la tempé-rature et les peuplements d’invertébrés benthiques. Trois zones sont ainsi définies (le crenon, le rhitron et le potamon), correspondant respectivement aux sec-teurs de sources, au cours supérieur (plutôt rapide) et au cours inférieur (plutôt lent).

*Radier : écoulement de surface turbulent et rapide sur des secteurs de faible profondeur (<40 cm) marqués par une granulométrie caillouteuse. Ces zones constituent des frayères potentielles pour les salmonidés, entre autres.* Plat : écoulement de surface sur des secteurs moyennement profonds (<75 cm). Les zones de plat peuvent être d’écoulement rapide (lotique) ou lent (lentique).* Mouille : fosse naturelle (>75 cm) pouvant servir d’abri à la faune aquatique.*Héliophile : espèce végétale qui aime l’exposition au soleil.

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Le Buëch, dans les Hautes-Alpes.

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Les cours d’eau constituent des systèmes continus, dans lesquels les conditions changent de façon progressive de la source à l’estuaire. Certains auteurs préfèrent parler de continuum d’habitats et de communautés plutôt que de zones distinctes parfois difficiles à délimiter.Les rivières à eaux vives à sables et galets présentent une grande diversité de milieux aussi bien longitudinale que transversale. Cette variété est liée au remaniement naturel par les crues, à une pente peu importante et une grande largeur du cours d’eau où apparaissent des zones de dépôt de sédiments et d’érosion.

En zoomant à l’échelle de perception de l’individu (poisson, plante, macroinvertébré…), on observe une succession de différents types de milieux (micro-habitats) dont la diversité permet l’ajustement permanent de l’équilibre dynamique des rivières et une biodiversité riche : bancs de galets, saulaies soumises aux crues, zones d’eau courante en radier, zones d’accumulation de sédiments, zones d’érosion avec micro-falaises, etc.

Cette variété naturelle de milieux se traduit par une grande diversité d’espèces. La fixation et l’homogénéisation des milieux par les activités humaines se sont accompagnées de la disparition de certaines espèces caractéristiques ou de l’adaptation d’espèces plus tolérantes, qui ont pu trouver leur place dans cette nouvelle mosaïque d’habitats.

M o d i f i c a t i o n s d e s h a b i t a t s d u e s a u x

a c t i v i t é s h u M a i n e s

l’exploitation des matériaux

L’exploitation des matériaux de la rivière, et les inter-ventions dans le cours d’eau depuis plusieurs décen-nies, nous amènent aujourd’hui à des dysfonctionnements parfois irréversibles : enfoncement (ou incision) du lit de nom-breux cours d’eau à fonds mobiles, généralement dû à une sur-exploitation des alluvions ; déstabilisation d’ouvrages d’art (ponts, digues…) ; modification des peuplements végétaux riverains par suite de l’enfoncement de la nappe alluviale ; destruction d’habitats et banalisation des milieux.

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Connexion aval d'une freydière : la rivière Drôme à Grâne.

La rivière vive et ses milieux annexes : un ensemble fonctionnel

1 forêts riveraines de bois tendre2 îlot3 petits chenaux de tressage

4 bras alimenté par la nappe5 bancs de galets plus ou moins colonisés par la végétation

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6 nappe phréatique7 talus d'érosion naturelle

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Les granulats sont principalement utilisés pour fabriquer des bétons hydrauliques, des produits hydrocarbonés et des réseaux divers. La production nationale de granulats était de 367 millions de tonnes en 1994 dont environ la moitié d’origine alluvionnaire. Il est à noter que la part des matériaux alluvionnaires diminue progressivement puis-qu’elle était de 67,7 % en 1975. Cette diminution résulte de la prise en compte progressive d’une politique de meilleure gestion de la ressource en liaison avec l’évolution réglementaire.

Les matériaux extraits alimentent également l’industrie (en particulier la cimenterie) et la construction. La contribution du bassin Rhône-Méditerranée & Corse à la fourniture de granulats alluvionnaires représente environ le quart de la production nationale. Les départements du Rhône, de l’Ain, de l’Isère, de la Drôme et de la Haute-Savoie font partie des 7 départements français aux plus fortes productions annuelles.

Impact potentiel des extractions de matériaux :Dans le lit mineur

érosion régressive du lit du cours d’eau, appro-fondissement du lit de la rivière provoquant le déchaussement de ponts et d’ouvrages, modification du tracé du lit de la rivière, des-truction de frayères…

Dans le lit majeur

impact sur les écoulements souterrains, par-fois baisse significative de productivité des captages d’eau potable, modification de la trajectoire d’écoulement de nappe alluviale, impacts sur les écoulements de rivière en période de crue (réduction des surfaces inondées, création d’obstacles à l’écoulement des crues, modification du sens d’écoulement des eaux, capture du lit mineur), impacts sur les échan-ges nappe-rivière (difficilement quantifiable), dysfonctionnement hydrologique des zones humides latérales en relation directe avec le cours d’eau, diminution sensible des populations de poissons, destruction physique des zones d’habitat, de reproduction ou d’alimentation de nombreuses espèces, réchauffement des eaux, colonisation par des espèces exogènes…

NB : ces différents effets doivent être nuancés en fonction du lieu d’implantation de la gravière dans la plaine alluviale.

les prélèvements d’eau

Les prélèvements d’eau croissants ont aussi eu des réper-cutions dommageables : modification des milieux en lit mineur et majeur en raison de l’abaissement de la nappe ; réchauffement de l’eau, voir assèchement de certains secteurs, entraînant une augmentation de l’impact de la pollution.

Les tentatives de contenir et de maîtriser les cours d’eau et leurs crues par des travaux de recalibrage, d'endiguement, d'enrochement, ou de rectification ont, elles aussi, modifié et perturbé les processus naturels d’ajustement des rivières et le fonctionnement des éco-systèmes associés : accentuation du creusement du lit et accélération des vitesses d’écoulement.

seuils et barragesPour remédier aux problèmes d’érosion, de déstabilisation des berges et des fondations d’ouvrages, engendrés par les extractions de granulats en lit mineur, de nombreux seuils de stabilisation ont été dressés dans la rivière.L’utilisation de l’eau pour la production d’électricité, l’irriga-tion, l’industrie ou d’autres usages, s’est traduite également au cours des siècles par la construction de nombreux barrages plus ou moins hauts, destinés à dériver une partie du débit de la rivière.

Suite à la loi Saumade, l’arrêté du 22 septembre 1994 prévoit que :

les extractions en lit mineur de cours d’eau sont interdites (sauf cas particuliers) ;

les extractions en nappe alluviale dans le lit majeur ne doivent pas faire obstacle à l’écoulement des eaux superficielles ;

des mesures tendant au maintien de l’hydraulique et des caractéristiques écologiques du milieu sont pres-crites pour les exploitations en nappe phréatique. Le pompage de la nappe phréatique pour le décapage, l’exploitation et la remise en état des gisements de matériaux alluvionnaires est interdit.

La carrière de Priay dans l'Ain.

L’Ardèche au barrage de Samzon.

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L’existence de ces obstacles sur un cours d’eau réduit la connectivité longitudinale des milieux aquatiques.

Lorsqu’ils sont infranchissables par les poissons toute l’année ou pendant certaines périodes de l’année, ils limitent la libre circulation des populations piscicoles, et par voie de conséquence, empêchent une partie de la population de retouver des habitats favorables pour la reproduction ou l’alimentation et diminuent le brassage génétique. Ces contraintes contribuent à la régression voire à l’extinction de certaines espèces, les poissons migrateurs amphibiotiques* étant les plus touchés.

Les seuils et barrages bloquent le transit des matériaux de la rivière dans la retenue située en amont immédiat. Le transport solide nécessaire au bon équilibre de la rivière n’est plus assuré et les secteurs aval sont privés des substrats (galets, cailloux, graviers) nécessaires à la reproduction de certaines espèces piscicoles.

La portion de rivière située en aval du barrage et qui n’a pas son débit naturel s’appelle le "tronçon court-circuité" (TCC). Elle présente un fonctionnement artificialisé et a perdu sa dynamique hydrolo-gique et de transport solide. Le débit réservé est le débit mini-mum légal qui transite dans le TCC .

Le code rural français qui a rendu obligatoire un débit minimum dans les tronçons court-circuités, a apporté une amélioration nette des habitats concernés.

Par contre, ce débit est encore parfois insuffisant (lorsqu'il est de 1/40ème du débit moyen) et la nouvelle loi sur l’eau et les milieux aquatiques (LEMA) du 30/12/2006 permettra de faire passer tous les débits réservés au 1/10ème du débit moyen.

Cette loi prévoit aussi dans son article 6 une modulation possible pendant l’année du débit minimum, à condition de ne jamais descendre au-dessous de la moitié du 10ème du module, et de respecter la valeur du 10ème du module en moyenne sur l’année.

Un appauvrissement des habitats s’observe également dans la retenue d’eau créée en amont des barrages où un milieu profond et calme, se rapprochant du plan d’eau, apparaît au détriment des habitats diversifiés présents à l’origine. Dans ces retenues, lorsque le taux de renouvelle-ment de l’eau est faible, la qualité de l’eau se trouve égale-ment amoindrie, avec des impacts sur le cours d'eau en aval en particulier son réchauffement.

evolution historique des usages et de la relation entre l’homme et la rivière

Au fil du temps, les relations entre l'homme et la rivière ont façonné l’aspect et le fonctionnement de nos cours d’eau.

Dès l’antiquité, les fleuves et rivières constituaient des voies de communication privilégiées et des ressources vivrières importantes (bois de chauffage, osier, source de nourriture et d'énergie), poussant les hommes à coloniser leurs abords.

Au XIXème siècle, cet aspect "vivrier" céda la place aux enjeux socio-économiques de l’industrie et des réseaux de communication. L’Homme chercha alors à domesti-quer et exploiter intensivement les cours d’eau par le détournement, l’endiguement, les prélèvements d’eau et de matériaux.

Les trois quarts du XXème siècle furent marqués par des aménagements lourds des cours d’eau, notamment pour l’hydroélectricité, des extractions massives de granulats, des recalibrages et des curages. C’est une époque où la rivière est considérée comme un fournisseur de matériaux, d’eau et d’énergie.

Ce n’est que depuis la fin du XXème siècle, avec la loi sur l’eau de 1992, que la rivière est prise en compte en tant qu’écosystème à part entière, avec une gestion globale de la ressource en eau et des milieux aquatiques.

Aujourd’hui, la LEMA traduit une volonté nouvelle de déve-lopper l’hydroélectricité pour la promotion des énergies renouvelables, tout en fixant un objectif d’atteinte du bon état écologique des masses d’eau en 2015 comme le pré-conise la directive européenne cadre sur l’eau. On se trouve face à deux intérêts écologiques difficilement conciliables.

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La Durance en aval du barrage

de l’Escale (à droite) et en

amont (en bas).

* voir la partie espèces.

La Drôme vue du ciel au niveau de la réserve naturelle des Ramières.

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Z o o M s u r . . .

l'ombre commun

De robe très variable selon les milieux, le corps de l’Ombre commun est fusi-

forme. Les interlignes d’écailles sont souli-gnées de gris et même d’orange sur l’Ain, et dessinent des rayures longitudinales généra-

lement accompagnées d’une à plusieurs dizaines

de gros points noirs sur les flancs et parfois les côtés de

la tête.

L’Ombre commun recherche surtout les zones d’eau courante moyennement profondes avec une préférence pour les eaux fraîches, pures et bien oxygé-nées, et des fonds de graviers ou de sable.Il se nourrit d’insectes et de crustacés capturés sur les graviers du fond ou en dérive dans le courant. Sans être vraiment grégaires, les individus se rassemblent dans les sites favorables. Le frai débute quand l’eau atteint 9°C, soit le plus souvent en mars. Les frayères se situent souvent dans les petits affluents, avec 20 à 30 cm d’eau sur les hauts fonds de graviers en tête de radier, là où le courant s’accélère avant de basculer dans la pente. A l’amont de la zone qui porte son nom, l’Ombre est en relation de compé-tition-prédation avec la Truite, à l’aval avec le Barbeau qui lui dispute la faune du fond et s’attaque à ses œufs.

L’espèce est caractéristique des rivières larges et rapides, et donc très menacée par les aménagements (dragages, endi-guements, barrages,…), les variations de niveaux (surtout au stade alevin) et la pollution en général. Elle est de plus très exposée à la pression de pêche en raison, entre autres, d’une taille légale de capture actuellement insuffisante (30 cm). Les caractéristiques génétiques des populations indigènes des bassins de la Loire, du Rhin et du Rhône dif-fèrent suffisamment les unes des autres pour que des ale-vinages en provenance de populations allochtones soient à proscrire. L’espèce est considérée comme vulnérable.

l’apron du rhône

L’Apron est un poisson endémique du bassin versant du Rhône : son aire de distribution se limite au Rhône et à ses affluents.Ce poisson est typiquement benthique et ne se déplace que très rarement en pleine eau. C’est une espèce noc-turne avec un comportement territorial marqué. La taille de l’Apron adulte varie entre 13 et 20 cm, son corps allongé est le plus souvent brun-jaunâtre mais sa coloration peut tirer sur le gris. Les flancs sont traversés par 3 ou 4 bandes noirâtres qui descendent obliquement. L’Apron se nourrit essentiellement de larves d’insectes (trichoptères, éphémé-

roptères et diptères). La période de reproduction se situe de février à avril, dans des eaux fraîches (11 à 14 degrés selon les rivières et les années). La frayère est installée sur un radier, sur la partie la plus profonde (20 à 30 cm).Il vit dans des portions de rivières au fond mixte de galets et graviers, avec parfois des blocs épars. Les secteurs à aprons présentent généralement une alternance de zones peu profondes à fort courant (radiers) qu’ils rejoignent pour se nourrir et se reproduire et de zones plus calmes (mouilles, profonds).

L’espèce a fortement régressé depuis le début du siècle, n’étant plus présente que sur 13% du linéaire occupé initialement : en 1900, l’Apron colonisait encore 2 200 km de cours d’eau alors que dans les années 80, seulement 380 km étaient encore peuplés, et moins de 300 km en 2007 d’après les prospections menées par l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (ONEMA).La disparition de ses habitats par colmatage du fond des cours d’eau, l'ennoiement de linéaires importants dans des retenues, les travaux de curage et de recalibrage en lit mineur, les pollutions accidentelles et l’accroissement des prélèvements en eau, le tout agravé par une fragmenta-tion des milieux causée par des barrages infranchissables, auraient été à l’origine de la très forte régression de l’espèce.

Gravement menacé d’extinction, ce poisson est protégé à l’échelle nationale et européenne. Il est inscrit aux annexes II et IV de la directive Habitats.

L’Apron est la première espèce piscicole d’eau douce en France à avoir fait l’objet, depuis les années 1980, de tant d’attention et d’inquiétudes de la part de la communauté scientifique. Un bilan a été dressé en 1984 par Boutitie sur sa répartition et sa biologie. Un premier programme européen, piloté par Réserves naturelles de France de 1998 à 2001, a permis de compléter les connaissances sur ce poisson (présence, habitat, dynamique de population, génétique, capacités de franchissement, régime alimen-taire), de faire des préconisations aux gestionnaires de rivières et de bâtir une stratégie de conservation de l’espèce. La mise en œuvre de cette stratégie a été ren-

Les espèces ES

PÈCE

S

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due possible par un second programme européen coordonné par le Conservatoire Rhône-Alpes des espaces naturels (CREN) de 2004 à 2009.

L’Apron étant une espèce particulièrement inféodée à la nature du milieu, l’amélioration de ses habitats est bénéfique au fonctionnement global de la rivière et à l’ensemble des espèces présentes.L’existence d’une population d’aprons, qui assure d’année en année le renouvellement de ses effectifs, est signe d’une rivière en bonne santé.

u n e g r a n d e r i c h e s s e p i s c i c o l e

On trouve dans ce type de rivière, une faune piscicole mixte typique de la zone à ombre, dominée par l’Ombre et certains cyprinidés d’eaux vives : le Hotu, la Loche franche, le Chevaine...Occasionnellement dans les rivières plus fraîches (Verdon, Albarine), la truite se plaît encore bien dans ces eaux, avec chabots et vairons.Dans les eaux plus chaudes comme certains secteurs de l’Ardèche, de la Cèze ou de la Loue, les espèces de la zone à barbeau apparaissent comme, le Barbeau, la Vandoise, le Goujon, ainsi que l’Épinoche.

Le ToxostomeSuite aux aménagements et à l’invasion du Hotu, le Toxostome (annexe II de la directive Habitats) a presque disparu de l’axe Rhône-Saône et ne subsiste plus que dans

certains affluents.

Les rivières à eaux cou-rantes hébergent également deux autres espèces d’accompagnement reconnues d’intérêt communau-taire : le Chabot commun et le Blageon dans les rivières du Sud de la France.

L’Alose feinte L’Alose feinte est un poisson marin, pélagique, qui ne regagne les

fleuves que pour se reproduire. Son aire de répartition s’est fortement rétrécie et l’espèce figure aux annexes II et V de la directive Habitats. Les aloses feintes adultes se rassemblent généralement en mai-juin à l’embouchure des fleuves côtiers pour entamer leur migration. La reproduction a lieu en juin-juillet, quand la température de l’eau est supérieure à 17°C, dans des zones de cou-rant de pus

de 80 cm de profondeur sur fonds de galets et graviers non colmatés. Lorsque toutes ces conditions ne sont pas rencontrées, l’alose peut se reproduire sur des frayères de substitution, souvent situées au pied des seuils.

a u t r e s e s p è c e s a n i M a l e s

la loutre d’europeLa présence de végétation sur les berges des cours d'eau est très importante pour la loutre. Bien qu'elle ne s'en nour-risse pas, elle a besoin de cette végétation pour s'abriter. Le statut de la loutre est précaire. Les principales causes du déclin de l’espèce seraient la contamination des poissons, première source de nourriture de l’espèce mais aussi la prédation humaine et l'écrasement. La Loutre est un indica-teur biologique de la santé de ces milieux.Elle est de retour en Rhône-Alpes depuis le bassin de la Loire sur le secteur drômois, sur l'Ardèche et sur l’Ain, grâce aux réductions de l’emploi de certains produits toxiques, à l’arrêt du braconnage et à la protection de l’espèce en général.

le castor d'europeLe Castor est un animal ni totalement aquatique ni tota-lement terrestre. Il cherche sa nourriture sur les berges. Il suffit que l’homme ait su garder une bande boisée non

la libre-circulation des poissons migrateurs

Pour certaines espèces piscicoles, la migration consti-tue une phase essentielle et indispensable de leur vie. Ils exigent des milieux différents pour le déroulement des phases principales de leur cycle biologique. Ils se déplacent pour rejoindre leurs zones de grossissement ou de reproduction. Aussi, la possibilité de circuler d’un milieu à l’autre est un impératif pour la pérennité de l’espèce. On distingue :

les migrateurs amphibiotiques ou grands migra-teurs (aloses, lamproies, anguilles, truites de mer, esturgeons, saumons) qui doivent passer de milieux d’eau douce à des milieux d’eau salée au cours de leur cycle biologique ;

les migrateurs holobiotiques (brochets, truites, barbeaux, gardons, ablettes, aprons…) qui réalisent leur cycle biologique entièrement en eau douce. Pour ces derniers, l’activité migratoire est plus ou moins importante et plus ou moins cruciale pour assu-rer la survie de l’espèce.

En forte régression depuis la deuxième moitié du XXème siècle, les grands migrateurs du bassin du Rhône et des fleuves côtiers méditerranéens font l’objet depuis 1993 d’un programme d’action national. En plus de présenter un intérêt socio-économique, ces espèces sont des indicateurs privilégiés de la qualité biologique et physique des cours d’eau.

Notons qu’à des degrés divers toutes les espèces de poissons ont besoin de se déplacer dans la rivière pour assurer les différentes phases de leur cycle de vie (reproduction, croissance, abri,…).

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Le Chabot commun.

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entrete-nue d’au minimum 2 à 3 m le long d’un cours d’eau pour qu'il y trouve son compte. Aujourd’hui, le castor s’observe sur l’ensemble du fleuve Rhône et sur la plupart de ses affluents (Ardèche, Drôme, Isère, Ain,...). Par sa présence, il entretient la végétation et les berges. Il crée ainsi une multitude de micro-habitats favorables à de nombreuses espèces.

les insectes

Les larves des insectes aquatiques ont généralement un long développe-ment au fond de la rivière. Les gran-des libellules vivent plusieurs années dans la rivière avant de former un adulte volant. Les Ephémères, les Trichoptères et les Plécoptères sont considérés comme de bons indicateurs de la qualité de l'eau. Certains inverté-brés comme les mollusques sont très sensibles au colmatage du fond par des particules fines. Ils ont besoin d'une bonne circulation de l'oxygène dissous dans les sédiments du fond de la rivière. Certaines libellules, comme les Calopteryx vivent dans les rivières courantes. Ils ont besoin de milieux riches en plantes aquatiques ou en

racines le long des berges. Les Gomphes vulgaires et les Gomphes à pinces se cachent dans les sédiments grossiers et peuvent s'enfouir profondément en cas de crues. Les Aeschne paisibles vivent près des berges y compris dans les cours d'eau torrentueux. Certaines espèces rares ont une grande valeur patrimoniale comme la Cordulie splendide.

les oiseaux

Espèce des bancs de galets des lits des grands cours d’eau, le petit Gravelot a également su s’adapter aux activités humaines qui ont profondément modifié son milieu de prédilection. Les premiers retours d’Afrique sont signalés aux environs de la mi-mars. Les parades nuptiales commencent dès la première moitié d’avril et les premiers départs ont lieu dès le début août, mais des petits gravelots peuvent être observés jusqu’aux environs du 20 septem-bre, parfois plus tard.

Migrateur partiel, le Chevalier guignette est caractéristique des rivières assez larges parsemées de gra-vières et bordées d’une ripisylve plus ou moins dense. Il se nourrit au bord de l’eau à la recherche de larves d’insectes, en hochant perpétuellement la queue.

Martin pêcheur, Hirondelle de rivage et Guêpier d’Europe, sont trois oiseaux emblématiques

que l’on va trouver parmi les méandres de la riviè-re et surtout dans les zones de talus

d’érosion favorables à la nidifica-tion. Espèces liées au caractère dynamique des cours d’eau, ils ont parfois été contraints de

trouver des milieux de substitution.

Le Héron bihoreau et l'Aigrette garzette affectionnent particulièrement les boisements alluviaux. Le Héron bihoreau installe ses colonies dans les fourrés et pêche surtout dans les annexes hydrauliques.

l a v é g é t a t i o n

la ripisylve

Au sens large, la ripisylve est l’ensemble de la végétation des berges. Elle est soumise aux crues fréquentes. Elle est directement impliquée dans la structure, le métabo-lisme, la productivité et l’évolution des écosystèmes d’eau courante à travers différentes fonctions telles que : l’apport de nutriments et débris organiques, la limitation par ombrage du développement de la végétation aqua-tique et de l’augmentation de la température de l’eau, l’interception et la filtration des polluants, la stabilisation des berges, la rétention de matériaux fins, le ralentissement des écoulements, le rôle de support biologique et d’abri.La saulaie est la ripisylve à l’état naturel la plus fréquente le long des rivières dont les chenaux froment une tresse.Le maintien d’un espace disponible le long du cours d’eau pour l’installation de ces peuplements végétaux est important. Il permet l’étalement des crues et leur ralen-tissement et abrite de fortes densités et variétés de faune en lien direct avec la multitude de niches écologiques et l’abondance de nourriture.

la végétation aquatique

Le courant vif limite le développement de la végétation aquatique. Elle se concentre dans les bras morts alimentés par la nappe. Certaines espèces sont d'excellents indica-teurs de qualité de l'eau comme le Potamot coloré sur les cours d'eau calcaire ou le Potamot à feuille de renouée pour les cours d'eau acides.

Le Gomphe à pinces (en haut) et la Gomphe vulgaire (à gauche).

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Photo : P. Dubois

Photo : Medialog

Le Héron bihoreau.

Le Potamot coloré dans une des freydières de la rivière Drôme.La présence du petit Gravelot

est conditionnée par une rivière au

lit suffisamment large et riche en

dépôts de galets.

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u n e r é f l e x i o n p r é a l a b l e

Rappelons qu'un fonctionnement peu perturbé ne nécessite pas d'intervenir. Ceci devient envisa-geable et doit être correctement étudié lorsqu'un dysfonctionnement est survenu.

Compte tenu des enjeux parfois complexes liés à ce type de milieux naturels, un minimum de méthode est nécessaire avant de programmer toute intervention.Tout d'abord, les usages socio-économiques importants entraînent, sur les rivières plus qu'ailleurs, le besoin de s'inscrire dans une démarche concertée qui associe tous les acteurs de l’eau. Ensuite, une cohérence est à rechercher au niveau de l'échelle de travail. Souvent la logique du bassin versant sera la plus pertinente car elle correspond à une inter-activité forte entre les composantes du milieu aqua-tique. Sous cette logique d'échelle de travail, c'est tout l'hydrosystème qui doit être considéré, c'est-à-dire le lit mineur de la rivière ainsi que tous les milieux annexes

(bras secondaires, forêt alluviale, bancs de galets, nappe alluviale...) fondamentaux dans la survie de l'écosystème.En matière de cadres administratifs, c'est probable-ment sur ce type de milieux que les outils sont les plus spécifiques, reprenant d'ailleurs cette logique de bassin versant. Ce sont avant tout des outils de planification : schéma d’aménagement et de gestion des eaux, contrat de milieux, plan de prévision des risques, schéma d’assai-nissement… et ils conditionnent largement l'attribution d'aides financières. Ils sont encadrés à l’échelle des grands bassins hydrogra-phiques français par les Schémas directeurs d’aménage-ment et de gestion des eaux (SDAGE).

Les SAGE et les contrats de milieux s’exercent à une échelle qui, dans les bassins Rhône-Méditerranée et Corse, est net-tement plus petite qu’un département. A titre d’exemple, le bassin versant de la Drôme, objet d'un SAGE et d'un contrat de rivière, représente une superficie de 2 700 km2, soit envi-ron 30% de la surface du département.Enfin, l'aspect législatif est riche et doit forcément être étudié avant de programmer des travaux de gestion en rivière.Ce type de réflexion préalable ne s'applique pas seulement aux rivières vives mais à l'ensemble des milieux aquatiques.

se baser sur un bon diagnostic préalable

La mise en place d'outils de gestion commence nécessaire-ment par un diagnostic qui dresse un état des lieux général. Il doit porter sur l'état de la ressource en eau, la dynamique fluviale et les crues, la qualité des eaux souterraines et superficielles, le patrimoine biologique et paysager, les usages liés à l'eau (prélèvement pour l'irrigation, l'eau pota-ble, les loisirs...), le contexte institutionnel et réglementaire. L'appréciation hiérarchisée et cartographiée des enjeux en découlera et permettra de définir les premières orienta-tions puis la procédure à mettre en place.

L a p r é s e r vat i O N d e s r i v i è r e s

GEST

ION

concertation mais encore...Une opération qui touche le cours d’eau (nettoyage de rivière et de ses rives, renforcement de la berge, exploi-tation de la ripisylve…) doit tenir compte des usages locaux et ceux-ci sont parfois nombreux !Pour ce faire, le meilleur moyen est d'associer à la démarche les représentants locaux et départemen-taux de la pêche, mais il faut penser aux associations de sports d'eau vive, aux randonneurs et gestionnaires des chemins qui longent la rivière, aux exploitants agricoles des parcelles riveraines... La liste peu parfois être longue !

DiagnosticAppréciation

des enjeuxPremières

orientationsDéfinition dela procédure

Sur le lit mineur, les

bras annexes, la

nappe alluviale,...

Quels usages ? Quels

rejets et prélèvements ?

Quelle demande ?

Quel niveau

d’engagement par

les acteurs locaux ?

Périmètre,

portage, durée,

organisation

La Drôme à Eurre.

Quelle procédure mettre en

oeuvre ?

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d e s s o l u t i o n s p r o p o s é e s e n r h ô n e - a l p e s

Au regard des divers contrats de rivières actuellement mis en oeuvre sur la région Rhône-Alpes, une sélection a été

faite sur ceux d'entre eux s'appliquant à des rivières vives à sables et galets afin de faire ressortir les problématiques majeures rencontrées. Le tableau suivant synthétise ces principales difficultés ainsi que des exemples de solutions mises en oeuvre. Pour tout complément d'information sur l'un de ces contrats, les coordonnées figurent en page 19.

il existe des solutions...

Encore faut-il que les problèmes

soient compris et que leurs causes

soient identifiées ! Dans la suite de ce chapitre, nous nous

plaçons dans une logique d'amé-

lioration ou de maintien des milieux naturels, en cohérence avec les usages liés à l'eau. Plusieurs pistes sont à explorer, chacune correspondant à des problématiques spécifiques. Nous avons identifié cinq grands types de travaux sachant que ceux-ci se recoupent ou se complètent : travail sur le profil des cours d'eau, sur les sédiments, sur la qualité et la quantité de la ressource en eau, sur le décloisonnement, sur l'amélioration des habitats en berges et sur la limitation des impacts d'activités de loisirs. Enfin l'évaluation des opé-rations était un complément indispensable à aborder.

Problématiques Exemples de solution Contrats de rivière

Maintien de la quantité de res-source en eau

lâchers d’eau par arrêtés préfectoraux BVA

gel des surfaces irriguées D

maintenir des débits minimum en période de reproduction de l’Ombre (01/12 - 31/05) BVA

autorisation de prélèvements par arrêtés préfectoraux D

Gestion du risque

d’inondations

action sur les zones d’expansion des crues (intégration dans les documents d’urbanisme, gestion foncière, PPRI) BVA, AC

appui aux collectivités pour des bonnes pratiques de gestion des eaux pluviales (zones humides à protéger, limiter l’imperméabilisation des sols,...)

GU

maintien des capacités de ralentissement des écoulements du cours d’eau (entretien de ripisylve, maintenir voire restaurer des espaces de débordement fonctionnel)

A, GU

entretien, protection et/ou réhabilitation des berges D, G, AZ

étude des enjeux d’une digue par rapport aux coûts de réparation/renforcement D

Maintien de la biodiversité et

restauration des milieux naturels

dégradés

restauration/réhabilitation du cours d’eau et de ses milieux annexes GU, G, AZ

inventaire des prairies humides AZ

lutte contre la renouée du Japon AZ

actions de préservation d’espèces BVA

proposition d’arrêté préfectoral de protection de biotope BVA, D

seuils piscicoles (ou «rustiques») D

décloisonnement des cours d’eau au niveau des barrages (franchissement piscicole) AC, GU

Préservation de la qualité de la

ressource en eau

augmenter les performances des stations d’épuration, schéma directeur d’assainissement, travaux sur le réseau des eaux usées, compostage des boues

AC, E, D, GU, G, AZ

maintenir une ripisylve de qualité GU, G, AZ

suivi de la qualité des eaux G, AZ

aides incitatives des contrats départementaux de réduction des pollutions viti-vinicoles AZ

sensibilisation auprès des entreprises pour réduire les risques de pollutions accidentelles AZ

traiter les pollutions (domestiques, industrielles et agricoles) A, GU, G

Gestion des modifications

morphodynami-ques

tranchées de redynamisation de matériaux D

remise en mouvement de matériaux bloqués dans les petits affluents par déboisement / dessouchage D

construire un profil de référence du cours d’eau, suivre l’évolution du lit A

gérer les bancs, remobilisation ou apport de matériaux A

Surfréquentation schéma de cohérence des activités sportives et de loisirs AC

éducation à l’environnement et sensibilisation du «grand public» BVA, AC, D, GU, G

problématiques rencontrées et exemples de solutions proposées

BVA (basse vallée de l'Ain), AC (Ardèche claire), E (Eyrieux clair), D (rivière Drôme), A (Arve et ses abords), GU (Guiers et affluents), G (Pays du Gier), AZ (Plaine des Chères et de l'Azergues).

Gier

ArveAin

Eyrieux

Guiers

Ardèche

Drôme

Azergues

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t r a v a i l l e r s u r l e s p r o f i l s d ’ u n c o u r s d ’ e a u

Cette approche peut apporter des solutions aussi bien pour une problématique de restauration de milieux natu-rels dégradés et de maintien de la biodiversité, que pour la gestion du risque d’inondations ou encore les problèmes de modifications de la dynamique du cours d’eau.

le programme life pour la vallée du drugeon

La vallée du Drugeon occupe une large cuvette qui débou-che sur la ville de Pontarlier, dans le massif du Jura. Au début des années 1970, la rivière transformée en un canal rectiligne avait été raccourcie de 30%, alors que seulement 200 hectares avaient finalement été gagnés par l’agri-culture. Dans le cadre d'un programme Life nature, des opérations de réhabilitation ont permis de réaliser des aménagements resserrant le lit du cours d’eau à faible débit et à créer un habitat favorable au développement de la vie aquatique. Les berges ont été profilées afin de permettre l’évacuation des eaux lors des phénomènes de crue. Déjà, une remontée de près d’un mètre de la nappe phréatique est observée dans certains secteurs. En période de crue, le Drugeon recommence par endroits à sortir de son lit pour nourrir les prairies. Le programme jugé exemplaire, fait l’objet, depuis 1999, d’une poursuite au travers des finan-cements annuels mis en oeuvre.Contact : G. Magnon (Syndicat intercommunal du plateau de Frasne).

l'acquisition de zones d'érosion des berges dans la basse vallée de l'ain

Le statut foncier des ter-rains bordant la rivière est généralement une entrave au maintien d'une dynamique forte du cours d'eau. Pour pallier à ce risque de perte de terres par des propriétaires fonciers, la logique mise en place dans la basse vallée de l'Ain a été d'acheter les parcelles sur lesquelles une étude conduite par l'Ecole normale supérieure de Lyon montrait la plus forte probabilité d'érosion par la rivière dans les 30 prochai-nes années. Un investissement certes à moyen terme mais important dans le maintien de la dynamique fluviale !

Contact : E. Favre ou F. Salmon (CREN Rhône-Alpes).

t r a v a i l l e r s u r l e s s é d i M e n t s

Les actions que l’on peut mener sur les sédiments que transporte la rivière reposent sur deux problématiques :

d'une part, la raréfaction de la recharge en sédiments* causée par exemple par le blocage de ces derniers dans les grandes retenues, par l’affaiblissement des débits de la rivière à cause de prélèvements excessifs, ou par les extrac-tions de matériaux qui étaient pratiquées en lit mineur.Ce déficit de sédiments entraîne l’incision du lit et la baisse du niveau de la nappe, d'où un problème de ressource en eau. Il s'en suit également une régression de milieux naturels annexes importants pour la faune aquatique ;

d'autre part, l’homogénéisation des sédiments avec, dans les cas extrêmes, un phénomène de pavage* ou de colma-tage* du fond du cours d’eau.

Lorsqu'il n'est plus possible d'agir sur les causes de ces dysfonctionnements, il reste des solutions palliatives pour agir sur les effets engendrés : procéder à des recharges en sédiments ou à des chasses de décolmatage, suivant un protocole élaboré en concertation avec les différents acteurs et les scientifiques.

Quant aux vidanges obligatoires des grands barrages, qui envoient dans les parties aval des particules très fines risquent de colmater les fonds, elles doivent être program-mées sur les périodes de l’année les moins sensibles pour l’écosystème aquatique.

des essais de chasse de décolmatage sur la durance

Dans la moyenne Durance, entre Serre-Ponçon et Sisteron, la qualité de l’habitat aquatique est aujourd’hui compro-mise du fait d’un colmatage généralisé de la Durance. En cause, la faiblesse des débits qui y transitent. Dans le cadre

Pour son nouveau contrat de rivière, « Ardèche et affluents d’amont » veut aller plus loin que les plans de prévention du risque inondation (PPRI). En initiant une politique publique de gestion foncière des zones d’ex-pansion des crues (ZEC), le territoire vise à assurer une gestion pérenne de ce tronçon de rivière.

Plusieurs études ont

montré que les embâcles constituaient

des lieux de refuge impor-

tants pour des espèces aqua-

tiques précieu-ses. Ici dans les ramières de la

Drôme.

*Le pavage est dû à un déficit de sédiments dans la rivière et un faible débit. Il se traduit par la constitution d’une couche homogène de matériaux grossiers sur le fond du cours d’eau, cimentés par des sédiments fins. Ces sédiments ne peuvent plus être mobilisés par le cours d’eau.*Le colmatage correspond à un dépôt de sédiments fins organiques et minéraux sur le fond du cours d’eau. Les habitats du fond du lit, , les échanges d’eau, de matière et d’oxygène entre la surface et le fond sont modifiés. A long terme, le colmatage affecte les peuplements d’invertébrés benthiques et toute la chaîne alimentaire.*La recharge sédimentaire correspond aux apports en sédiments dans le cours d’eau.

La rivière d'Ain.

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du contrat de rivière, des essais de lâchers d’eau (pilotés par le SMAVD et EDF) ont été effectués en 2007 aux barrages d’Espinasses et de la Saulce avec des débits de plusieurs dizaines de m3/s. Le but de cette opération expérimentale est le nettoyage superficiel des sédiments fins du fond du lit (toutefois inefficaces sur les colmatages infiltrés plus en profondeur) grâce à la reprise des dépôts de sables et de limons par des lâchers d’eau claire, et la limitation du déve-loppement des végétaux.L’opération consiste à appliquer un débit de l’ordre de 80 m3/s (avec une montée par paliers), pendant une dizaine d’heures, plusieurs fois dans l’année, en aval des retenues.Les périodes sont choisies en fonction des développe-ments végétaux, des usages et des cycles biologiques des espèces piscicoles cibles : Truite et Ombre, pour le tronçon court-circuité d’Espinasses, Apron, Truite et Ombre, pour celui de la Saulce.Contact : A. Heilles (Syndicat mixte d'aménagement de la Durance)

la recharge sédimentaire sur la rivière d’ain

Dans le cadre du programme Life rivière d’Ain, une rechar-ge du lit en sédiments a été tentée afin de réduire le déficit sédimentaire important de la basse vallée de l’Ain (évalué à 15 000 m3/an). Ce déficit est dû au blocage en amont par des barrages réservoirs et aux extractions anciennes. Il est à l’origine d’une incision marquée du lit et d’une stabilisation progressive des bancs de galets limitant les possibilités de régénération des peuplements pionniers de saules. Ainsi, 47 000 m3 de graviers, issus de travaux de restaura-tion de bras morts, ont été déposés sur des bancs de conve-xité proches puis étalés à l’aide d’un bulldozer. Le travail cherche à imiter le plus possible la morphologie du banc (respect des pentes initiales, convexité). L’exhaussement du banc est de l’ordre de 0,5 m de manière à ne pas créer de "point dur" risquant de dévier les courants de crue. Les sites de dépôt choisis ne présentent pas d’enjeux (infrastructure, etc..) en rive opposée. Un suivi scientifique permet d’éva-luer les résultats.

Les matériaux ont rapidement été remobilisés : si la dis-tance de migration est faible (de l’ordre de 50 m la première année), les graviers se répartissent sur toute la largeur du lit et le comblement de fosse d’érosion est constaté. Le bilan positif de ces premières expériences conduit à leur renouvellement prochain dans le cadre de la restauration d’autres lônes, et à la recherche d’autres sources d’appro-visionnement potentielles à moyen terme. Les opérateurs ont toutefois le souci de ne pas favoriser une artificialisa-tion du lit par la multiplication de pistes d’accès et d’éviter des transports à longue distance, peu favorables à l’envi-ronnement d’un point de vue plus globale.

le cas de la rivière drôme

Située sur le piémont préalpin et soumise à des crues vio-lentes, la Drôme est l'une des dernières rivières d'Europe sans barrage. Cependant, l'incision touche quasiment tout le linéaire et peut atteindre 5 m sur certains secteurs. La majorité des affluents est également touchée. Cette évolu-tion se traduit par :

une instabilité chronique des ouvrages d’art ; l’enfoncement de la nappe phréatique impliquant une

diminution importante de la ressource en eau ; l'appauvrissement et la transformation des forêts riveraines.

L’enfoncement accéléré de la Drôme est le résultat de facteurs combinés : les extractions massives de graviers, près de 7,5 millions de m3 en 40 ans, et les endiguements engendrant une accélération des vitesses d’écoulement par rétrécissement de la largeur du lit. Les conséquences de ces pratiques ont été aggravées par la réduction de l’érosion dans les montagnes. La reconquête forestière des pentes a cicatrisé de façon durable les anciennes griffures, ce qui explique une diminution importante de la recharge en graviers depuis les versants. C’est à ce dernier phéno-mène que s’est intéressé le programme Life environnement "eau et forêt" (sites du torrent de la Béoux et des ravines d'Ausson).

comment résoudre des situations dramatiques comme celle de l’arve ?

L’Arve a subi des extractions massives. Entre 1950 et 1983 10 à 15 millions de m3 ont été extraits. Le cours d’eau a par ailleurs été endigué sur les ¾ de son linéaire. Les conséquences sont nombreuses : diminution de la pente motrice, diminution de la capacité de transport, diminu-tion des apports, enfoncement généralisé, morphologie du cours d’eau modifiée et problème d’affluents perchés. La largeur moyenne de l’Arve dans le bassin de Cluses est passé de 300 à 500 m en 1936 à 120 m en 1970 puis à 50 m en 1984.

La Drôme en crue au saut de la Drôme (à gauche) et aux ramiè-res (en bas).

Travaux de remobilisation

sur la rivière d'Ain.

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Une étude à été engagée en 2000 dans le cadre du contrat de rivière. Elle a permis de déterminer l’état "naturel" du cours d’eau à partir du profil de 1912-1913 et de définir un certain nombre de recommandations de gestion. Appuyées d’un suivi géomorphologique et d’un suivi hydrométrique, les interventions suivantes ont été enga-gées : remobilisation de bancs ; aménagement et gestion de plages de dépôts ; aménagement et gestion de confluences ; curages mécaniques ; recharge de matériaux.La période d’intervention d’octobre-novembre correspon-dait à des débits faibles et des risques de crues et de neige limités. La période de pêche se terminait alors que le frai n'avait pas débuté. L'évaluation et le suivi nécessaires de ces interventions, dont les effets sont encore inconnus, sont en cours (voir dernière partie).

t r a v a i l l e r s u r l a Q u a n t i t é e t l a Q u a l i t é

d e l a r e s s o u r c e e n e a u

Le régime hydrologique du cours d’eau a un impact sur la nature et l’importance des habitats disponibles pour la faune et la flore des milieux aquatiques, aussi bien dans le lit mineur que dans les milieux annexes.Le maintien d’un débit suffisant, venant alimenter la nappe alluviale du cours d’eau (peu chargée en nitrates grâce au pouvoir auto-épurateur du milieu), est également primor-dial pour la fourniture en eau potable.On a pu constater que la surexploitation de la ressource en eau par des prélèvements excessifs entraîne parfois l’assèchement artificiel de certains secteurs. C’est le cas de la Drôme qui s’assèche en moyenne une année sur quatre dans sa basse vallée en aval de Livron.

La quantité et la qualité de l’eau des rivières sont intime-ment liées. En effet, les conséquences de la pollution de l’eau sur le milieu naturel sont amplifiées quand les débits sont faibles, du fait de la concentration des substances et de la hausse des températures de l’eau. Pour répondre à la problématique du maintien de la qualité et de la quantité d'eau, un éventail de mesures est généra-lement pris :

la mise en place d’un suivi de la qualité de l’eau et des milieux par divers réseaux de mesures com-plémentaires (surveillance par l’Agence de l’eau, réseaux départementaux, contrats de rivière, réseau d’observation des crises d’assecs par l’ONEMA…) ;

application de la réglementaion sur les normes de rejets et d’intrants agricoles ou sur les débits réservés ;

maintien de débits minimum dans le cours d’eau en limitant les prélèvements (gels de surfaces irri-guées, pratiques de cultures peu consommatrices d’eau…), ou bien en renforçant les débits (soutiens d’étiage) ;

optimisation des systèmes d’épuration : sta-tions d’épurations (biologiques ou procédés végétaux), procédés intégrés au milieu naturel (maintien de bandes enherbées entre les cultures et la rivière…).

comment évaluer la qualité du milieu aquatique ? Les méthodes actuelles ne sont pas encore adaptées à l’évaluation de l’atteinte du bon état écologique imposée par la directive cadre sur l’eau et sont en cours d’évolution. De plus, l’utilisation d'indices par la simple lecture d’une note d'appréciation possède ses limites, notamment pour décrire les rivières profondes. L’étude de la structure des peuplements est alors utile pour l’interprétation de la note.

La qualité biologique permet de caractériser les perturbations engendrées sur les milieux naturels. Des indices biologiques utilisant différents types d’organis-mes sont utilisés : l’indice biologique global normalisé (IBGN) pour les macroinvertébrés, les indices diato-miques (IBD et IPS), les indices oligochètes (IOBS et IOBL), l’indice macrophytique (IBMR), l’indice poisson (IPR),…Chaque indice ne reflétant que certaines composantes de la qualité du milieu, ils doivent être utilisés conjoin-tement pour qualifier le milieu de manière globale.

La qualité physico-chimique permet de décrire les causes de pollutions grâce à la mesure des teneurs en certaines substances (composés de l’azote et du phos-phore, pH, température, oxygène dissous, matière organique, micropolluants organiques et minéraux, pesticides…).

La qualité physique permet de décrire l’habitat (hau-teur d’eau, vitesses, granulométrie du fond, colmatage minéral ou organique, proliférations végétales…).

Tous les contrats de rivière tra-

vaillent au per-fectionnement de leur réseau d’équipement

d’assainissement collectif. Ici une station d'épura-tion sur le Gier.

Aménagement réalisé à la confluence d’Argentière pour améliorer le transit des matériaux entre l’affluent et l’Arve.

Une zone de respiration

de l’Arve.

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Des mesures incitatives sont également mises en place par l’Etat, avec le soutien des collectivités territoriales et des fonds européens, comme les mesures agri-environne-mentales (MAE), la modernisation des bâtiments d’élevage (PMBE), le plan végétal environnemental…

comment évaluer l’impact d’un agent polluant sur l’écosystème ?

C’est l’objet de l’écotoxicologie, qui va caractériser le ris-que que présente une substance en fonction de sa toxi-cité intrinsèque et de la probabilité d’exposition à cette substance. L’évaluation de la toxicité intrinsèque d’une substance est obtenue par des tests en laboratoire sur plu-sieurs organismes de la chaîne trophique (bactéries, algues, crustacés, poissons…). L’exposition à une substance est la combinaison de la concentration en polluant et de la durée. La biodégradabilité du polluant est un facteur régissant ce degré d’exposition. La lourdeur, le haut degré de complexi-té des études de toxicité et leur délai de réalisation peuvent amener à préférer le principe de précaution.

diminution des sources de pollution sur le guiers

L’origine de la pollution agricole sur le Guiers est liée avant tout à l’élevage et aux cultures. Dans le contrat de rivière, une opération coordonnée contribuant à l’amélioration de la qualité des eaux et basée sur une démarche volontaire des éleveurs a été mise en place. Après un diagnostic des exploitations d’élevage, ils se sont mobilisés et ont engagé des travaux afin de réduire les pollutions à la source (amé-liorer les pratiques d’épandage, mettre aux normes les bâtiments d’élevage et de stockage…).

La densité d'industries est globalement faible dans le bassin du Guiers. Cependant, quelques établissements consomment beaucoup d’eau (papeteries, teintureries, fabrications de peintures…). Les types de pollutions sont variés. Les plus grosses industries du bassin versant se sont engagées dans le contrat de rivière à améliorer leur traitement par la mise en place de procédés de fabrication moins polluants ainsi que par la mise aux normes d’unités de traitement. Malgré des aides peu importantes (30% en moyenne), les industriels ont déjà beaucoup investi pour améliorer leurs systèmes de dépollution.

gel des surfaces irriguées sur la rivière drôme

Les prélèvements agricoles pénalisaient beaucoup les débits de la Drôme aval. Depuis 1996, le niveau des sur-faces irriguées par les eaux superficielles de la Drôme est maintenu (2960 ha) respectant ainsi le gel des surfaces ordonné par le SAGE. Cependant la répartition spatiale de ces surfaces est différente : effort des structures d’irrigation collectives à l’aval mais augmentation des surfaces gérées par des irrigants individuels dans le centre du bassin. Au final, on observe une forte baisse des prélèvements en cours d’eau mais une hausse des surfaces irriguées totales en raison de l’augmentation de l’irrigation individuelle, des apports extérieurs (canal de la Bourne, pompage trans-portant l'eau de l'Isère jusqu'à Crest) et du recours en eaux souterraines (prélèvements en nappe, en particulier dans les alluvions de la Drôme).

Le barrage hydroélectrique d’Allement en amont de la basse vallée de l’Ain crée des problèmes de débit en période de reproduction de l’Ombre commun. Depuis une dizaine d’année, une "convention frayères" a été mise en place entre EDF et la Fédération de pêche de l’Ain. Au lieu de descendre à un débit réservé de 12 m3/s (ce qui pose problème par rapport aux frayères : disparition d’alevins…), le débit est maintenu à un minimum de 28 m3/s du 01/12 au 31/05 (période de reproduction de l’Ombre). Aujourd’hui l’ensemble des acteurs est satisfait et les problèmes constatés dans les frayères à ombres ont diminué.

etude écotoxicologique sur l’apron Faute de pouvoir disposer d’embryons d’aprons (issus d’élevage) en nombre suffisant, cette étude n’a pas évalué le degré de toxicité de certaines substances vis-à-vis de l’espèce, mais a principalement traité de l’exposition des populations d’aprons connues aux substances toxiques. Il en ressort une grande variabilité géographique de la qualité physico-chimique et biologique de l’eau sur les sites à aprons. Les substances toxiques présentes et nécessitant d’être suivies à long terme ont été iden-tifiées : des métaux (cadmium, mercure, chrome, zinc, plomb, nickel, arsenic), des micropolluants organiques (toluène et HAP), des pesticides (atrazine, terbuthyla-zine, lindane).

L'étude a montré aussi le besoin d’intensifier et de compléter les réseaux de mesures des subs-

tances toxiques dans les rivières, ainsi que les suivis thermiques, pour permettre une description statistique de la qualité des

sites à aprons.

La Drôme à sec à Livron-sur-Drôme.

Le Guiers.

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t r a v a i l l e r s u r l e d é c l o i s o n n e M e n t

Aux ouvrages modestes (seuils, diguettes…) construits depuis le Moyen Age pour développer les petites industries artisanales le long des cours d’eau (moulins, tanneries…), vont s’ajouter de plus gros aménagements dès le XIXème siècle avec l’essor industriel, et une montée en puissance au XXème siècle pour la production d’électricité, l’irrigation des terres agricoles, la régulation des crues, la navigation, les loisirs.

En France, 250 ouvrages ont été édifiés entre 1955 et 1985, ce qui représente en moyenne environ 8 barrages construits chaque année en 30 ans. Et depuis 1985, 78 grands barrages ont été bâtis sur le territoire national, soit une moyenne d’environ 4 ouvrages par an (FNE 2006, d’après l’IFEN).Les circulaires prises en application de la directive cadre sur l’eau (2000/60/DCE du 23 octobre 2000), notamment celle du 28 juillet relative à la définition du "bon état" des masses d’eau, précisent qu'il est indispensable d’assurer la continuité écologique, au sens de la libre circulation des espèces biologiques, dont les poissons migrateurs (mais pas uniquement), et le bon déroulement du transport naturel des sédiments.

La solution la plus efficace pour répondre aux divers problèmes que posent les barrages est la suppres-sion de l’obstacle, elle doit systématiquement être examinée. Lorsqu’elle n’est pas envisageable pour des raisons socio-économiques ou techniques (cas des seuils de stabilisation, dont la suppression peut entraîner des phénomènes d’érosion régressive), on se limitera à res-taurer la libre circulation piscicole. Dans ce cas, l’idéal est qu’un seuil soit rendu franchissable dès sa conception. Si un tel ouvrage ne peut pas être réalisé, un dispositif de franchissement piscicole devra être aménagé. Cette réflexion préalable peut aboutir soit à l’abandon d’un projet de réalisation d’un nouveau seuil ou à la destruction d’un seuil existant, soit à la poursuite du projet de réfection d’un seuil existant ou de construction d’un nouveau seuil franchissable.

l'effacement de barrages dans le bassin de la loireSitué sur l’Allier, le barrage de Saint Etienne le Vigan stérilisait depuis un siècle une trentaine d’hectares des meilleures frayères à saumons du bassin de la Loire. C’est à l’automne 1997 que la retenue a été vidée, profitant d’une crue de 80 m3/s qui permettait de diluer les sédiments accumulés dans la retenue et de minimiser l’impact sur les écosystèmes en aval du barrage. La décision de démanteler ce barrage a été prise dans le cadre du Plan Loire grandeur nature, tout comme celui du barrage de Maisons rouges sur la Vienne. L’effacement du barrage de Poutès sur l’Allier permettrait de faire disparaître l’obstacle majeur au programme de sauvegarde du saumon du bassin de la Loire.

Seuilfranchissable

après un simpleaménagement ?

Seuil existant ?

Ce même objectifpourrait-il être

atteint sans seuilet à coût

équivalent pourla collectivité ?

Sa fonction d'origine est-elle

toujours d'actualité ?

Ce nouveau seuilest-il justifié ?

Tenir une réflexion surle choix de dispositif

de franchissement

Ce seuil présente-t-ilune nouvelle

fonction ?

NON OUI

OUI OUINON NON

OUI

NON

Projet de construction

à abandonner

OUI NON

Constructiond'un dispositif defranchissement

spécifique

Aménagementdu seuil

OUI NON

Seuil àdétruire

diagramme décisionnel (d'après le guide technique sdage n°4)

La passe à poisson en bois du seuil

de l’Argentière sur le Lignon a été

construite avec deux autres passes dans le

cadre du contrat de rivière. L'objectif de

ce dispositif est bien la sauvegarde et la libre-circulation de

l'Ombre commun. Un suivi assidu permettra

d'apprécier la colo-nisation de l'espèce

sur les 6 km de cours d'eau fraîche ainsi

retrouvés.

La Loue au seuil de Lombard.

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La possibilité de détruire des ouvrages qui n’ont aucu-ne rentabilité technique et qui sont parfois dangereux doit être une solution à envisager. Pour un barrage peu rentable, les collectivités doivent bien peser l’in-térêt socio-économique, touristique et la sécurité du public par rapport aux coûts de maintenance.

Une passe à poissons aménagée sur un seuil ou un barrage doit permettre le franchissement de l’obstacle par la tota-lité des espèces piscicoles présentes, y compris pour une seule phase de développement (reproduction, nutrition, repos…). Son dimensionnement doit alors être calé en fonction de l’espèce ayant les moins bonnes capacités de franchissement (quand ça passe pour elle, ça passe pour les autres !).Pour exemple, les passes à poissons prévues au program-me Life nature sur l'Apron du Rhône ont été dimensionnées pour être fonctionnelles pour ce poisson et donc à l’ensem-ble des espèces présentes. Une adaptation a été nécessaire pour que ces dispositifs fonctionnent aussi pour l’alose, en prévoyant dans les passes à bassins sur l’Ardèche des dou-bles échancrures assez larges (20 et 35 cm) et dans la passe rustique de la Drôme une profondeur suffisante (20 cm). Tout ce qui a été réalisé dans le cadre de ce programme sur

le décloisonnement est profita-ble pour l’ensemble du cortège piscicole et participe à l’amé-lioration du fonctionnement général de la rivière.

une étude menée pour l'apron, utile aussi pour les autres espèces

Avant la construction des passes à poissons prévue au second programme Life sur l'Apron du Rhône, une étude a défini des dimensions de passes à poissons adaptées à l’Apron et plus généralement aux espèces de fonds, de petite taille. Les dispositifs proposés tiennent compte des contraintes liées aux multiples sites à équiper avec des passes à bassins successifs, des passes "rustiques" en enro-chement avec des rangées de plots régulièrement espacés ou bien à plots dispersés.

Des essais effectués à l’Institut de mécanique des fluides de Toulouse ont précisé les gammes de valeurs de différents paramètres sensibles pour le poisson (vitesses, énergie cinétique turbulente). Des tests sur des aprons vivants issus d’élevage ont également été réalisés au fluvarium de la Gare des Ramières de la Drôme, pour différentes configura-tions de passes "rustiques" et de passes à bassins avec une pente maximale de 5%. Le comportement des aprons a été observé à l’aide de matériel vidéo : ils ont franchi toutes les configurations testées.

Ces tests ont montré qu'il est indispensable :

d'assurer une rugosité de fond (galets de 10 à 15 cm) ;

de réduire au maximum les zones de recirculation ;

de maintenir une puissance volumique maximale de 150 W/m3 et des chutes inter-bassin de 15 cm dans les passes à bassins. Les fentes doivent descendre jusqu’au fond ;

de garantir la continuité du fond à l’entrée de la passe entre le radier et le lit du cours d’eau.

Cette étude n’apporte cependant pas de réponse sur le comportement de l’espèce en migration pour lequel il est encore nécessaire d’acquérir des connaissances.Contact : M. Langon (CREN)

les passes à poissons sur l’ardèche prévues dans le nouveau contrat de rivière

Le contrat de rivière Ardèche et affluents d’amont, signé le 5 novembre 2007, prévoit dans ses opérations phares la restauration de la libre circulation des poissons du Rhône à Aubenas, avec la réalisation de passes à poissons sur huit seuils. Cinq de ces aménagements seront adaptés à l’Apron, parmi lesquels les trois les plus en aval prendront également en compte la présence de l’alose.

l’effacement du barrage de Maisons rouges En 1924, le barrage de Maisons Rouges a été construit sur la Vienne à l’aval immédiat de la confluence avec la Creuse. En 1998, en lien avec sa vétusté, l'arasement a été préféré à la restauration, pour favoriser le retour des poissons migrateurs. Les effets bénéfiques de cette des-truction se sont faits ressentir sur l’ensemble de la faune aquatique. La retenue d’eau était au préalable estimée à 8 km sur la Creuse et 7 km sur la Vienne. La destruc-tion du barrage a complètement revitalisé ce double linéaire. Dix radiers et des îlots sont réapparus des deux côtés. 900 000 m² étaient accumulés dans la retenue et, deux ans après l’arasement, le dé-stockage a concerné 400 000 m² qui transitent en direction de la Loire à la vitesse moyenne de 2.8 km/an. L'effet "retenue" avait quasiment stérilisé la zone de confluence.

En restaurant une libre circulation, l’arasement du barrage de Maisons Rouges a rapporté un fonctionne-ment beaucoup plus naturel des deux rivières sur un linéaire de 15 km et favorisé les espèces rhéophiles et migratrices. L’avenir devrait voir s’affirmer la tendance à la remontée des effectifs de la faune.

Cette expérience permet de relativiser l’intérêt des pas-ses à poissons qui ne permettent finalement qu’à quel-ques éléments de la faune piscicole de remonter dans un milieu qui souvent n’est plus propice ou alors sur de très courtes distances.

Montage du fluvarium de la Gare des ramières.

L'ancienne passe à poissons de Livron sur la Drôme sera remplacée par une passe rustique adaptée aux espèces présentes dont l'Apron et l'Alose.

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l i M i t e r l ’ h o M o g é n é i s a t i o n d e s

h a b i t a t s e n b e r g e s

la stabilisation des berges par technique végétale

Pour protéger certaines berges où sont présents des enjeux socio-économiques, la stabilisation végétale des berges apparaît parfois comme une alternative en matière de lutte contre l’érosion.Cette technique est à privilégier par rapport aux métho-des mécaniques (enrochements, reprofilage, apports de terre…) qui ne seront envisagées qu’en dernier recours. En effet, ces dernières sont plus coûteuses et ne préservent pas le faciès naturel du cours d’eau. Elles ont cependant un temps de réponse plus rapide.Les techniques végétales permettent de restaurer les berges en rétablissant une végétation rivulaire fonctionnelle ; elles limitent le développement excessif d’algues et de plantes aquatiques du fait d'un éclairement excessif du lit ; elles apportent un intérêt paysager et limitent l’apparition d’espèces invasives. On distingue : la renaturalisation des berges (bouturage, plantation et enherbement) et, pour des problèmes d’érosion impor-tants, le génie végétal (fascine, tressage, peigne,…) pour lequel un diagnostic préalable est nécessaire avant le choix de la technique la mieux adaptée.

la gestion des espèces invasives

La capacité de plantes invasives à passer d'un état sporadi-que à un état créant une situation de fort déséquilibre de l'écosystème est accrue en bord de cours d'eau pour des espèces dont la prolifération est favorisée par le transport aquatique (graine, rhizome cassés...). C'est tout particulière-ment le cas des renouées du Japon.

Faut-il intervenir ?La première réflexion doit porter sur l'intérêt ou non d'intervenir. Cartographier au préalable la répartition de l'espèce, comprendre son fonctionnement habituel et sa dynamique sur le site en question guideront la réponse à la question. L'évocation des coûts et l'efficacité médiocre des moyens de lutte confirmeront souvent l'enjeu de la non-intervention.

Question outils de gestion efficaces, la Compagnie nationale du Rhône teste depuis 2003 plusieurs méthodes en berges contre le faux-indigo et dans le lit du Rhône contre la jussie ; la réserve naturelle des Ramières du val de Drôme a mis en place un pâturage des ambroisies par les moutons. Les divers essais de fauches répétées des renouées sont peu concluants. Outre la sensibilisation toujours nécessaire et une extrême vigilance face aux apports de terre sur les berges, deux stratégies d'interven-tion peuvent être explorées :

le confinement par arrachage précoce en aval : les massifs à l'amont ne sont pas touchés ; seuls les nouveaux rhizomes en cours d'installation sont détecta-bles et arrachables lors d'un passage printanier. Si cette technique n'est pas lourde, il ne faut toutefois pas man-quer la période de début de végétation, environ en mai (technique développée par le bureau Concept cours d'eau, en Savoie) ;

le broyage des rhizomes en mélange au gra-nulat à partir d'un tracteur-chargeur équipé d'un godet cribleur-malaxeur. Les parties végétales ressortent déchiquetées et l'immersion complète du banc de galet durant l'hiver permet l'attaque de nématodes et de cham-pignons jusqu'à destruction complète. Le résultat est donc efficace en zone inondée et en présence d'ilots de renouée à détruire. Toutefois, le coût d'intervention est élevé (22€HT/m3 dans le cas de la rivière d'Ain).

Les plantes herbacées, arbustives et arborescentes participent à la stabilisation des berges mais ce sont les arbustes qui jouent le rôle le plus efficace :

ils ont un enracinement profond ; ils sont moins hauts et moins susceptibles d’être renversés par le vent ;

ils sont plus denses (nombre de tiges plus élevé) et ralentissent plus le ruissellement.

exemple de restauration de ripisylve :berges de la déôme, syndicat des 3 rivières

Travaux Quantité Coûts

Tressage en branches (saules buissonnants) 3m x 40m 6000 € HT

Boutures 40m² 480 € HT

Végétalisation entre les arbres 40ml et 4 boutu-res de saules /ml

320 € HT

Apport de terre et extraction 16m3 d'apport 640 € HT

Ensemencement 40m² 40 € HT

Feuillus (arbres et arbustes) 60 jeunes plants 240 € HT

Renaturalisation des berges de la Déôme.

Pâturage des ambroisies dans la réserve naturelle des Ramières à Allex.

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l i M i t e r l ’ i M p a c t d e s l o i s i r s

Randonnée pédestre sur les berges, canoë, canyoning, randonnée aquatique... Les sports d’eau vive sont en plein essor alors que leurs impacts sur les milieux et peuplements aquatiques sont encore peu connus mais ne peuvent être considérés, a priori, comme négligeables.

Ces activités peuvent toucher le milieu physique, les berges et les fonds, par piétinement, ou raclage des embarcations, à l’occasion des opérations d’embar-quement-débarquement, des échouages, chavira-ges ou passages dans des courants de profondeur insuffisante.

evaluation en paca

L'Agence de l'eau RM&C tente d'évaluer en région PACA l'impact des activités sportives et de loisirs sur les cours d'eau afin d’être en mesure d’intégrer au mieux les activités sportives et de loisirs liées aux milieux aquatiques, dans les documents de planification (SDAGE, SAGE, Contrat de rivière…).

un schéma de cohérence des activités sportives et de loisirs sur l’ardèche

L’objectif de ce schéma est de permettre au Syndicat Ardèche claire d’organiser et de rendre cohérentes les acti-vités sportives et de loisirs sur la rivière. Il s’agit de limiter leur impact sur les milieux et les espèces grâce à une hiérar-chisation des besoins prenant en compte la sensibilité des milieux. Ce schéma s'articule notamment avec le plan de gestion de la réserve naturelle des gorges de l’Ardèche.

l e s u i v i e t l ’ é v a l u a t i o n d e s a c t i o n s d e g e s t i o n

Dès que des opérations de gestion sont pratiquées sur la rivière, leurs effets doivent être mesurés de la façon la plus simple possible, et sur une période suffisamment longue. Ce suivi ciblé peut également être intégré à un outil plus large qui est celui de l’observatoire de la rivière. Dans les deux cas, le gestionnaire doit donc programmer un délai pour la préparation et la réalisation, des moyens humains ainsi qu’une enveloppe financière suffisante et prévoir au préalable la réalisation d'un état initial.

des observatoires

L’observatoire (d’une rivière ou d’une espèce cible) est l’outil permettant la mise en place d’une gestion à long terme. Si on ne s’en donne pas les moyens, son utilisation peut présenter des difficultés liées au besoin fort de cen-tralisation des données, à la nécessité de piloter un groupe de travail et de rendre accessibles les données sur Internet et aux moyens financiers pas toujours faciles à obtenir. L’observatoire de la rivière consiste en un suivi de ses diffé-rentes composantes (géomorphologie, hydrologie, climat, faune, flore, habitats, espaces de liberté…) et en la création d’une base de données géoréférencée.

Les premières opérations de l’observatoire de la rivière Drôme ont été lancées dans le cadre du deuxième contrat de rivière avec de nombreuses études et l’implantation de stations hydrométriques, de piézomètres et d’une station météorologique.

L’observatoire sur l'Apron, créé dans le cadre du programme Life nature, assure une veille des popu-lations et de la qualité des sites encore occupés. Il doit permettre d’informer les gestionnaires de cours d’eau concernés par sa présence, et aussi d’apprécier à long terme l’impact des opérations de gestion menées pour cette espèce, comme la construction de passes à poissons ou les opérations pilotes de réintroduction.

suivi de l’évolution du lit de l’arve par rapport à un profil de référence

Le plan de gestion de l’Arve se base sur deux suivis majeurs : géomorphologique et hydrométrique.

Le suivi géomorphologique partira de "l’état initial" du cours d’eau avec une base de données topographiques à haute précision (télémétrie) de plus de 100 km (7000 ha) et la pose de repères. Ensuite des suivis topographiques auront lieu tous les 5 ans et l’actualisation télémétrique se fera tous les 10 ans. Un suivi visuel et annuel de l’étiage et des crues significatives permettra de compléter.

Le suivi hydrométrique vise à améliorer les connaissances sur le régime hydraulique de l’Arve. Le recueil des données est possible grâce à une convention entre EDF et la DIREN. Une station complémentaire sera peut-être installée sur le Borne (affluent de l’Arve).

suivi et évaluation des essais de chasse de décolma-tage sur la durance

Les suivis réalisés dans le cadre du contrat de rivière sont destinés à caractériser l’impact de ces chasses en terme de colmatage superficiel du fond du lit, de topographie du lit, et d’impact sur les invertébrés benthiques et les poissons.Ils sont prévus avant les chasses (état initial), juste après les chasses et 4 mois après, afin de suivre un éventuel re-colmatage, sur des stations d’observations qui auront été identifiées préalablement.Les relevés suivants sont effectués :

mesures topographiques géoréférencées ; observations du colmatage et mesure des débits ; identification et dénombrement des invertébrés

benthiques, accompagnés d’une description d’habitat ; suivis piscicoles.

Lors de la baignade, éviter de construire des petits barrages

avec les cailloux car cela fait dis-paraître des zones d'eau rapides

et peu profondes indispensa-bles pour certains poissons.

Pêche électrique ciblée sur l'Apron dans la Loue.

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R é f é R E N C E S u T I l E S

AERM&C, 2007Evaluation de l’impact des activités sportives et de loisirs sur les cours d’eau de la région PACA (cahier des charges).

AMOROS C. ET PETTS G.E., 1993Hydrosystèmes fluviaux. Edition Masson. 274 p.

ANGELIER E., 2000Ecologie des eaux courantes. Ted & Doc, Paris. 199 p.

BARIL D., 2000Milieu aquatique. Etat initial et prévision d'impact dans les documents d’incidences. Collection mise au point. CSP. 316 p.

Cahier d’habitats Natura 2000Connaissance et gestion des habitats et des espèces d’in-térêt communautaire. Tome 7 – Espèces animales. La docu-mentation française, Paris. 353 p.

COCHET G., 2006L’effacement du barrage de Maisons Rouges et la faune aqua-tique. Recherches naturalistes en Région Centre n°15 : 3-10

Conseil général des ponts et chaussées, 1995Le développement des sports et loisirs d’eau vive en France. Impact sur le milieu aquatique et conflits d’usage. n°91-267.

DIREN RA, AERM&C, AELB, Région RA, 2005Pour conduire la démarche stratégique préalable. Guide méthodologique. 6 p.

DIREN Languedoc-Roussillon, 2001Gestion équilibrée de l’eau et gestion de l’espace. Guide juridique

et pratique pour les interventions publiques sur terrains privés (cours d’eau non-domaniaux et eaux souterraines). 255 p.

KEITH P., ALLARDI J. et MOUTOU B., 1992Livre rouge des espèces menacées de poissons d’eau douce de France et bilan des introductions. MNHN, CSP, CEMAGREF, Ministère de l’environnement. 110 p.

RNF, 2001Guide de Gestion pour la conservation de l’Apron du Rhône. 80 p.

SMAVD, 2007Observatoire de la Durance. Suivi d’essai de chasses de décolma-tage du lit de la Durance entre Espinasses et Sisteron. CCTP. 8 p.

TACHET H., 2006Invertébrés d’eau douce : systématique, biologie, écologie. CNRS Edition. 577 p.

Pour aller plus loinGuides techniques SDAGE 1996-2009 de l'AERM&CSAGE, contrats de rivières et sites internet des syndicats de gestion de rivière Dossiers du réseau Eau de France nature environnementFiches techniques du programme de gestion intégrée de la Haine méridionale : www.gihm.org Projet de SDAGE Rhône Méditerranée 2009-2015 www.rhone-mediterranee.eaufrance.fr Directive cadre sur l’eau (Directive 2000/60/CE du Parlement européen et du Conseil du 23/10/2000)Loi sur l’eau et les milieux aquatiques du 30/12/2006Volet zones humides de la loi de développement des territoires ruraux du 23/02/2005

ardèche et affluents d'amontSyndicat Ardèche [email protected]

arveSyndicat mixte d'aménagement de l'Arve et de ses [email protected]

azerguesSyndicat Mixte pour le Réaménagement de la Plaine des Chères et de l’[email protected]

basse vallée de l’ainSyndicat basse vallée de l’[email protected]

drôme haut-roubionSyndicat mixte de la rivière Drômewww.valdedrome.com

eyrieuxSyndicat intercommunal Eyrieux [email protected]

gierSyndicat intercommunal du Pays du [email protected]

guiers et affluentsSyndicat interdépartemental d'aménagement du Guiers et de ses [email protected]

Les priNcipaux cONtr ats de rivières vives de rhôNe-aLpesSI

TES

L'Eyrieux en crue.

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« Les cahiers techNiQues » est une collection du réseau des acteurs d’espaces naturels de Rhône-Alpes.

Chaque numéro est le fruit d'une collaboration entre plusieurs spécialistes du sujet. Animation et coordination : Pascal Faverot

« Les rivières vives à sabLes et gaLets »est réalisé par : Marion Langon et Marjorine Frappé

dans le cadre d'un comité de rédaction associant : Pascal Roche (ONEMA), Jean-Michel Faton (RN Ramières-CCVD), David Marailhac (DIREN) et Pascal Faverot (CREN).

Ont contribué à la réalisation de ce document : C. Thicoipe (SBVA), J. Nivoud (SMRD), AS. Charpentier (Ardèche claire), V. Charvillat (Eyrieux clair), C. Villatte (SIAGA), M. Vassor (SM3A),

S. Plenet (Syndicat 3 rivières), X. de Villèle (SYMILAV), N. Roset (ONEMA), V. Archaimbault (CEMAGREF), E. Parent (AERM&C).

Crédits photographiques : CREN, ONEMA, M. Béjean, JM. Faton, G. Cochet, S. Vincent, C. Peuget, P. Dubois, C. Thibaut, Syndicat 3 rivières, SYMILAV.

Dessins : Jean Grosson

ISSN 1276-681X ISBN 2-908010-51-8

Dépôt légal : février 2008

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Maison forte 2, rue des Vallières - 69 390 VourlesTél. 04 72 31 84 50 - Fax 04 72 31 84 [email protected]

Ce document a été réalisé en lien étroit avec le pro-gramme Life Apron II :