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Manuscrit déposé le 14/05/01 Ann. Méd. Vét., 2001, 145, 190-201 FORMATION CONTINUE - ARTICLE DE SYNTHESE Les besoins du chat à différents stades physiologiques - Les aliments du cycle de la vie - I. Le chat à l’entretien JEUSETTE I., TONGLET C., DEFAUWV., ISTASSE L., DIEZ M. Service de Nutrition des animaux domestiques, B43, Faculté de Médecine vétérinaire, Université de Liège Sart Tilman B-4000 Liège Correspondance : Isabelle Jeusette [email protected] RESUME : Cet article est le premier d’une synthèse en 2 parties traitant de l’alimentation du chat à diffé- rentes étapes du cycle de la vie et des aliments industriels haut de gamme. Cette première revue pré- sente de façon détaillée les besoins en énergie et en nutriments du chat à l’entretien, les ingrédients utili- sés en petfood et les facteurs d’appétence. Enfin, l’étude de la composition de divers aliments industriels permet de comparer les produits offerts sur le marché aux besoins définis par les nutritionnistes. 190 INTRODUCTION Il est aujourd'hui reconnu qu'une ali- mentation adaptée améliore la santé, la longévité et la qualité de vie de l'animal (Kirk et al., 2000). Les besoins nutritionnels du chat évoluent au cours de son existence. Plusieurs stades physiologiques sont ainsi défi- nis, parmi lesquels la croissance, l'en- tretien et le vieillissement (Figure 1). D'autre part, le mode de vie de nos félins domestiques a changé au cours de ces dernières années, tant au niveau de l'environnement que de l'alimentation au sens large. L'incidence de pathologies comme l'obésité, l'insuffisance rénale chro- nique (IRC) ou les urolithiases a aug- menté. L'obésité touche environ 25 % des individus (Scarlett et al., 1994) et de nombreux animaux âgés – 31 % des plus de 15 ans – souffrent d'IRC. Les pathologies du tractus urinaire inférieur (Feline lower urinary tract disease – FLUTD) sont plus rares – 6 à 10 % d'incidence –, mais leur taux important de récidive – 30 à 50 % des cas – justifie l'attention des nutrition- nistes. Ces 2 dernières pathologies ont précédemment fait l’objet de syn- thèses (Jeusette et al., 2000a; 2000b). De plus, le chat est une espèce qui suscite un grand intérêt et les connais- sances épidémiologiques évoluent. Par conséquent, leur alimentation devient de mieux en mieux adaptée à leurs besoins et également de plus en plus sophistiquée. Actuellement, la plupart des chats reçoivent des aliments industriels. Ils peuvent être classés en 3 catégories : les aliments communs, les aliments du cycle de la vie ou physiologiques, et les aliments à objectifs ou diété- tiques, destinés à soutenir le traite- ment de certaines pathologies (Tableau I). Cette synthèse en 2 parties s’intéres- se à l’alimentation du chat à divers stades physiologiques. Dans la première partie, une vaste revue de la littérature présente les valeurs de référence pour les besoins du chat à l’entretien. La seconde partie s’intéresse au chat présentant de l’embonpoint, au chaton et au chat âgé. Il peut paraître paradoxal d’in- clure le chat présentant de l’embon- point dans cette revue qui s’intéresse aux conditions physiologiques. Ce choix est néanmoins justifié du point de vue de l’étude des aliments. En effet, les gammes physiologiques ou " cycle de la vie " comprennent de nombreux produits pour prévenir l’excès pondéral chez les chats inac- tifs. Les recommandations de l'AAFCO (Association of American Feed Control Officials, 1998) et du NRC (National Research Council, USA, 1986) sont également prises en consi- Croissance Adulte Senior Sevrage: 8 semaines 10 12 mois 9 10 ans Figure 1 : Etapes de la vie du chat

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Manuscrit déposé le 14/05/01 Ann. Méd. Vét., 2001, 145, 190-201

FORMATION CONTINUE - ARTICLE DE SYNTHESE

Les besoins du chat à différents stades physiologiques - Les aliments du cycle de la vie - I. Le chat à l’entretien

JEUSETTE I., TONGLET C., DEFAUW V., ISTASSE L., DIEZ M.

Service de Nutrition des animaux domestiques, B43, Faculté de Médecine vétérinaire, Université de Liège Sart Tilman B-4000 Liège

Correspondance :Isabelle [email protected]

RESUME : Cet article est le premier d’une synthèse en 2 parties traitant de l’alimentation du chat à diffé-rentes étapes du cycle de la vie et des aliments industriels haut de gamme. Cette première revue pré-sente de façon détaillée les besoins en énergie et en nutriments du chat à l’entretien, les ingrédients utili-sés en petfood et les facteurs d’appétence. Enfin, l’étude de la composition de divers aliments industrielspermet de comparer les produits offerts sur le marché aux besoins définis par les nutritionnistes.

190

INTRODUCTION

Il est aujourd'hui reconnu qu'une ali-mentation adaptée améliore la santé,la longévité et la qualité de vie del'animal (Kirk et al., 2000). Lesbesoins nutritionnels du chat évoluentau cours de son existence. Plusieursstades physiologiques sont ainsi défi-nis, parmi lesquels la croissance, l'en-tretien et le vieillissement (Figure 1).

D'autre part, le mode de vie de nosfélins domestiques a changé au coursde ces dernières années, tant auniveau de l'environnement que del'alimentation au sens large.L'incidence de pathologies commel'obésité, l'insuffisance rénale chro-nique (IRC) ou les urolithiases a aug-menté. L'obésité touche environ 25% des individus (Scarlett et al., 1994)

et de nombreux animaux âgés – 31 %des plus de 15 ans – souffrent d'IRC.Les pathologies du tractus urinaireinférieur (Feline lower urinary tractdisease – FLUTD) sont plus rares – 6à 10 % d'incidence –, mais leur tauximportant de récidive – 30 à 50 % descas – justifie l'attention des nutrition-nistes. Ces 2 dernières pathologiesont précédemment fait l’objet de syn-thèses (Jeusette et al., 2000a; 2000b).De plus, le chat est une espèce quisuscite un grand intérêt et les connais-sances épidémiologiques évoluent.Par conséquent, leur alimentationdevient de mieux en mieux adaptée àleurs besoins et également de plus enplus sophistiquée.

Actuellement, la plupart des chatsreçoivent des aliments industriels. Ilspeuvent être classés en 3 catégories :

les aliments communs, les alimentsdu cycle de la vie ou physiologiques,et les aliments à objectifs ou diété-tiques, destinés à soutenir le traite-ment de certaines pathologies(Tableau I).

Cette synthèse en 2 parties s’intéres-se à l’alimentation du chat à diversstades physiologiques.

Dans la première partie, une vasterevue de la littérature présente lesvaleurs de référence pour les besoinsdu chat à l’entretien. La secondepartie s’intéresse au chat présentantde l’embonpoint, au chaton et au chatâgé. Il peut paraître paradoxal d’in-clure le chat présentant de l’embon-point dans cette revue qui s’intéresseaux conditions physiologiques. Cechoix est néanmoins justifié du pointde vue de l’étude des aliments. Eneffet, les gammes physiologiques ou "cycle de la vie " comprennent denombreux produits pour prévenirl’excès pondéral chez les chats inac-tifs.

Les recommandations de l'AAFCO(Association of American FeedControl Officials, 1998) et du NRC(National Research Council, USA,1986) sont également prises en consi-

Croissance Adulte Senior

Sevrage:

8 semaines

10 � 12

mois

9 � 10

ans

Figure 1 : Etapes de la vie du chat

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dération. Ces deux organismes édi-tent des estimations de besoins mini-maux pour le chat à l'entretien et lechaton en croissance. Certaines don-nées publiées par l'AAFCO et le NRCsemblent plus ou moins proches desbesoins optimums selon le nutriment.

Les différents facteurs d'appétenceutilisés dans l'industrie sont égale-ment présentés. Le but de cette pre-mière synthèse est de mettre en évi-dence les points clés à respecter lorsde la formulation d'un aliment haut degamme. Ensuite, la comparaison, tantau niveau de la composition que desingrédients utilisés, des différents ali-ments industriels haut de gammepour chat existant sur le marchéconfronte de manière objective lathéorie à la pratique.

LE CHAT A L’ENTRETIEN

Le chat domestique (Felis catus),mammifère carnivore de l'ordre desfissipèdes et de la famille des félidés,occupe une place importante commeanimal de compagnie. La Belgiquecompte en effet 1,56 millions dechiens et 1,78 millions de chat, ce quiengendre une dépense annuelle de 20milliards de francs belges pour lanourriture, les accessoires et les soinsde santé (Colin, 2000). Le chat est unprédateur dont le comportement ali-mentaire en milieu naturel est lié à lachasse. L'activité de prédation repré-sente alors deux tiers de son temps.

C'est sans doute pourquoi, lorsqu'unaliment est proposé ad libitum, ileffectue de nombreux petits repas – 8à 16, durant 1 à 2 minutes – répartisde façon aléatoire sur l'ensemble dunycthémère. De ses ancêtres, chas-seurs solitaires, le chat a hérité del'habitude de se nourrir seul, aucalme, à l'abri de toute compétition.L'offrande de proies à son maîtretémoigne d'une relation affectivepoussée, de type maternel (Nguyen etal., 1996a). Il a gardé de son originedésertique une relative efficacité enmatière d'économie d'eau (Nguyen etal., 1990). Il émet ainsi une urineplus concentrée que celle de l'hommeou du chien. Par ailleurs, il est répu-té boire peu : ses besoins sont estimésà 2 ml/g de matière sèche (MS) ingé-rée (Finke et Lutschaunig, 1995;Nguyen et al., 1996a).

Le chat est considéré comme adulte àpartir de 10 à 12 mois. Le poids cor-porel (PC) moyen varie de 2,5 à 6,5

kg selon les races (Earle, 1993).

Energie

L'énergie fournie par un alimentdépend non seulement de sa composi-tion chimique mais aussi de la digestibilité de ses composants.Différentes notions entrent dans ladéfinition du terme "énergie" (Figure2). L'énergie brute (EB) est la quan-tité de chaleur libérée lors de la com-bustion totale de l'aliment. Elle estdéterminée dans une bombe calori-métrique. L'énergie digestible (ED)est l'énergie disponible après le passa-ge de l'aliment dans le tube digestif;elle est le résultat de la différenceentre l'EB et l'énergie perdue dans lesmatières fécales. L'énergie métaboli-sable (EM) est celle réellement dispo-nible pour l'organisme; elle est égaleà l'ED moins l'énergie perdue par lesurines et le gaz produit dans le tractusdigestif. Les pertes d'énergie uri-naires sont estimées par le contenu enprotéines brutes digestibles de l'ali-ment multiplié par 0,9. Les pertesgazeuses sont négligeables (Earle,1993). Trois équations sont utiliséespour déterminer la valeur énergétiquedes aliments pour chat (Tableau II).

Le besoin énergétique journalier(DER - Daily Energy Requirement)d'un animal dépend de plusieurs facteurs :

1. Besoin énergétique au repos(RER- Resting Energy Requi-rement) : il s'agit de la dépense enénergie d'un animal pour maintenirses fonctions physiologiques nor-males, au repos, dans un milieuthermiquement neutre, en phasepostprandiale, tenant compte del'énergie dépensée pour récupérerdes activités précédentes. Cesfonctions sont essentiellement

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Aliments communs - Aliments complets ou complémentaires- Secs (croquettes, flocons), humides (barquettes, conserves)

ou semi-humides- Pour chat adulte- De marques ou génériques

Aliments du cycle de la vieou physiologiques

- Aliments complets et équilibrés pour les différentes étapes ducycle de la vie

- Secs ou humides- Cycle de la vie : croissance, entretien, gestation, lactation,

senior, tendance à l'embonpoint, individus sensibles- Distribués dans les circuits spécialisés ou, plus rarement, en

grandes surfacesAliments à objectifs oudiététiques

- Aliments complets et adaptés pour les pathologies sous-mentionnées

- Secs ou humides- Objectifs : malabsorption, maldigestion, insuffisance

hépatique, accumulation hépatique de cuivre, insuffisancepancréatique, néoplasme, IRC, dissolution et prévention descalculs de struvite, prévention des calculs d'urate, d'oxalate,de cystine, obésité, hyperlipémies, diabète, insuffisancecardiaque chronique, intolérances alimentaires,convalescence

- pharmaciesDistribués dans les cliniques, les cabinet vétérinaires et les

Tableau I : Caractéristiques et types d'aliments industriels pour le chat.

Energie bruteEnergie perdue dans les matières fécales

Energie digestible

Energie perdue dans les urines

Energie perdue dans le gaz produit dansle tractus digestif

Energie métabolisable

Figure 2 : Définition de l'énergie

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liées au tissu maigre. Chez l'hom-me, le RER représente 60 à 80 %des besoins journaliers (Flynn etal., 1996; Kirk et al., 2000).

2. Besoin énergétique d'exercice(EER- Exercice Energy Requi-rement) : sa contribution au DERdépend du poids de l'animal et dutemps et de l'intensité de l'exercicemusculaire.

3. Effet thermique de la nourriture(TEF- Thermic Effect of Food) :c'est l'énergie nécessaire pour ladigestion et l'absorption des ali-ments. Il représente 10 % desdépenses.

4. Thermogenèse d'adaptation (AT-Adaptative Thermogenesis) : ils'agit des besoins négligeablesnécessaires à la thermorégulation.

Différentes équations sont proposéespour estimer les besoins énergétiquesde maintenance de l'animal (MER –Maintenance Energy Requirement)(Tableau III).

1. La première équation est cou-ramment utilisée chez le chat(Earle, 1993; Flynn et al., 1996;Kirk et al., 2000). Le facteur decorrection doit tenir compte desdifférents points qui influencentles besoins individuels en énergie :taille – les petits chats consom-ment plus d'énergie par kg de PC–, composition corporelle, degréd'exercice, état physiologique,température, génétique, race – lesAbyssins ont des besoins énergé-tiques plus élevés que les autresraces – (Earle, 1993; Finke etLutschaunig, 1995; Flynn et al.,1996; Kirk et al., 2000). Ainsi, lesbesoins individuels de deux chatspeuvent varier de 50 % dans desconditions semblables.

Le RER est égal à 70 x PC 0.75(Kirk et al., 2000) ou 30 x PC + 70(Flynn et al., 1996).

Pour le chat à l'entretien entier, lesvaleurs conseillées pour le facteurde correction varient de 1,4 à 1,6 etpour le chat stérilisé de 1,2 à 1,4(Earle, 1993; Kirk et al., 2000).Kirk et collaborateurs (2000)recommandent chez les chatssédentaires, inactifs ou âgés unfacteur de 0,8 à 1,2, ce qui corres-pond approximativement à 39 à 66kcal/kg PC/j. Le PC est expriméen kilos. Un chat actif peut avoirdes besoins de 10 à 15 % supé-rieur. Chez l'Abyssin, les valeurs

recommandées sont de 79kcal/kg/j ou 1,6 x RER, ce quireprésente un surplus de 30 % parrapport à la moyenne des autreschats (Finke et Lutschaunig, 1995;Bradshaw et al., 1996; Kirk et al.,2000). Ces différentes valeurssont résumées dans la figure 3 et letableau IV.

2. La deuxième équation utilise lasurface corporelle (BSA – bodysurface area) : MER = 500 x BSA.Selon Flynn et collaborateurs(1996), cette équation surestimeles besoins.

3. La troisième équation dérive del'association entre le PC, l'ED etl'EM :

MER = 0,92 x ED - 2,0 où ED =136 x PC 0.404

Ce qui permet de déduire : MER =125 x PC 0.404 - 2,0,

Ce qui donne, après approximationlinéaire : MER = 20 x PC + 135.

Cette dernière équation est plusproche des besoins des femellesentières observés par Flynn et col-laborateurs (1996) mais surestimetoujours les besoins des femellesstérilisées.

Pour des chats adultes de 2,5 à 6,5 kg,le MER est de 70 à 90 kcal/kg PCselon le NRC (1986). Ces chiffresseraient trop élevés pour des chatsinactifs dont les besoins se limite-raient à 39 à 66 kcal/kg PC (Earle,1993).

Kirk et collaborateurs (2000) recom-mandent un apport de 60 à 80kcal/kg/j ce qui correspond à 1,2 à 1,6X RER où le RER en kcal est égal à70 x PC 0.75. A l'heure actuelle, denombreux chats sont stérilisés. Cettechirurgie de convenance influence lesbesoins en énergie. Ce point estdéveloppé dans le second article.

En conclusion, les équations desti-nées à estimer les besoins énergé-

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Aliment sec (PB x 5,65 + MG x 9,4 + ENN x 4,15) x 0,99 -126 2

Aliment humide (PB x 3,9 + MG x 7,7 + ENN x 3,0) - 5Aliment semi-humide (PB x 3,7 + MG x 8,8 + ENN x 3,3)1EM, 2 PB = protéine brute, MG = matière grasse, ENN = extractif non azoté.

Tableau II : Calcul de la densité énergétique des aliments pour le chat, en kcal1/kg d’aliment (Earle, 1993)

Equation 1 MER = Facteur de correction x RER

RER = 70 x PC 0,75 ou 30 x PC + 70 1

Equation 2 MER = 500 x BSA1

Equation 3 MER = 20 x PC + 1351

1 PC : Poids Corporel; BSA : Body Surface Area

Tableau III : Equations pour estimer les besoins énergétiques de maintenance en kcal

0

50

100

150

200

1 2 3 4 5 6 7 8

1 : chaton de 10 semaines en croissance2 : chat de 10 mois en croissance3 : chat entier à l’entretien4 : chat stérilisé à l’entretien5 : chat de race Abyssin à l’entretien6 : chat sédentaire à l’entretien7 : chat obèse à l’entretien8 : chat senior à l’entretien

Figure 3 : Besoins énergétiques du chat à différentsstades physiologiques (en kcal/kg PC)

Facteurs de correction

Chat entier 1,4 à 1,6Chat stérilisé 1,2 à 1,4Chat sédentaire 0,8 à 1,2Chat obèse 0,8Abyssin 1,6

Tableau IV : Les facteurs de correction

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tiques du chat sont nombreuses etcompliquées. En effet, l'équationidéale n'existe pas en raison de ladiversité rencontrée : mâle ou femel-le, stérilisés ou non, et exerçant desniveaux d'activité variables. L'idéalest de contrôler régulièrement lepoids du chat et d'adapter la ration sinécessaire (Earle, 1993).

La densité énergétique recommandéed'un aliment pour chat adulte est de4000 à 5000 kcal d'EM par kg d'aliment.

Protéines et acides aminés

La fonction principale des protéinesalimentaires est de fournir les acidesaminés nécessaires à l'animal pour lasynthèse de ses propres protéines.Ces dernières assurent une multitudede fonctions dans l'organisme : com-posants tissulaires, enzymes, hor-mones ou facteurs immunitaires. Ilexiste 2 types d'acides aminés : essen-tiels et non essentiels. Les acidesaminés essentiels sont ceux qui doi-vent être obligatoirement fournis parl'alimentation. La protéine idéale doitapporter tous les acides aminés essen-tiels et non essentiels. Comme celle-ci n'existe pas, il est indispensable dediversifier les sources ou d'ajouter lesacides aminés limitants.

Les besoins protéiques du chat à l'en-tretien sont élevés. En effet, quel quesoit le niveau des apports alimen-taires, les pertes d'azote sont impor-tantes et quasi-constantes en raisond’une incapacité à moduler l'activitéde certaines transaminases et de cer-taines enzymes associées au catabo-lisme des acides aminés et au cycle del'urée (Nguyen et Dumon, 1990;Finke et Lutschaunig, 1995; Nguyenet al., 1996b).

Selon le National Research Council(1986), les besoins minimaux en pro-téines du chat adulte sont de 14 % dela MS ou 12 % de l'EM. En pratique,il importe de prévoir une marge desécurité; c'est pourquoi l'AAFCO(1998) recommande un apport mini-mum de 26 % de la MS ou 65 à 100gde protéines par 1000 kcal EM pourun aliment de densité énergétique de4000 kcal. Si l'aliment a une densitéénergétique supérieure à 4500

kcal/kg, un facteur de correction doitêtre utilisé. Le chat adulte s'adaptetrès difficilement à des apports margi-naux en protéines. Par contre, unexcès de protéines est rapidementcatabolisé permettant ainsi de fournirune source d'énergie et de maintenirla glycémie. Cependant, l'excèsd'énergie est stocké sous forme degraisse et un apport protéique tropélevé pourrait, selon certains auteurs,aggraver une protéinurie ou permettrela progression de maladies rénalessubcliniques (Kirk et al., 2000). Ilapparaît dès lors inutile de distribuerles protéines en quantité excessive.La teneur idéale serait de 30 à 45 %MS (Kirk et al., 2000). D'autresauteurs préconisent une teneur légè-rement plus faible : 28 à 36 % MS(Kantorosinski et Morrison, 1987).Les protéines d'origine animaleseront préférées car leur profil enacides aminés correspond mieux auxbesoins du chat (Kirk et al., 2000).

Le chat est très sensible à une caren-ce en arginine. En effet, il est inca-pable de synthétiser suffisammentd'ornithine ou de citrulline pour laconversion en arginine, nécessaire aucycle de l'urée. Après un repas, lecatabolisme hépatique des protéinesest très élevé et entraîne une produc-tion importante d'ammoniac. Enabsence d'arginine, le cycle de l'uréene peut s'effectuer. La manifestationclinique peut survenir après un seulrepas carencé suite à une élévation del'ammoniémie induisant des vomisse-ments et des troubles nerveux.L'animal peut mourir endéans 2 à 5heures (Nguyen et Dumon, 1990;Finke et Lutschaunig, 1995; Nguyenet al., 1996a; Kirk et al., 2000). Unapport insuffisant d'arginine pourraitprovoquer une excrétion d'ammoniacpar le rein et ainsi contribuer à la pré-cipitation de cristaux de struvites(Nguyen et Dumon, 1990; Lowe etMarkwell, 1995).

La synthèse de la félinine, acideaminé soufré excrété dans l'urine lorsdu marquage urinaire, exige unequantité importante de méthionine etde cystéine, ce qui expliquerait enpartie les besoins élevés du chat ences acides aminés (Nguyen et al.,1996a). Méthionine et cystéine sontégalement importantes pour le chaton

en croissance et pour la synthèse despoils. La méthionine est un acideaminé limitant dans de nombreuxingrédients. Des déficiences nutri-tionnelles peuvent apparaître avecdes rations ménagères ou des produitsà base de végétaux. Les signes cli-niques d'une carence sont les suivants: croissance ralentie et dermatitecroûteuse au niveau du nez et de labouche. L'ajout de méthionine peutse faire sous forme de DL- méthioni-ne (Kirk et al., 2000).

La taurine, un autre acide aminé sou-fré, est également un élément impor-tant pour 2 raisons :

- la capacité de biosynthèse est limi-tée car les enzymes de conversion dela méthionine et de la cystéine sontpeu actives;

- elle est essentielle pour le métabo-lisme des sels biliaires (Markwell etEarle, 1995). Deux acides aminéspeuvent se conjuguer aux selsbiliaires : la taurine et la glycine.Cependant, chez le chat, la conjugai-son avec la glycine est impossible.Les sels biliaires libérés dans l'intes-tin sont réabsorbés dans le jéjunum etl'iléon et retournent au foie. Les bac-téries anaérobies présentes dansl'iléon et le côlon peuvent inter-rompre le cycle, en déconjuguant lessels biliaires. La taurine ainsi libéréeest réabsorbée ou dégradée par lesbactéries. Par conséquent, les fac-teurs qui augmentent la sécrétionbiliaire ou qui augmentent la dégra-dation bactérienne de la taurine sontresponsables d'une diminution de lataurine dans l'organisme (Nguyen etDumon, 1990; Markwell et Earle,1995; Kirk et al., 2000).

Chez le chat adulte, la carence sur-vient lorsque l'apport alimentaire entaurine est nul et que l'apport enacides aminés soufrés – méthionine etcystéine – est faible. La taurine estnécessaire pour la vision, la contracti-bilité cardiaque, les fonctions motri-ce, neurologique, reproductrice etplaquettaire, l'immunité et l'audition(Backus et al., 1998). Elle est néces-saire pour le développement fœtalnormal et elle peut agir comme anti-oxydant, osmolyte et neuromodula-teur (Backus et al., 1998; Kirk et al.,2000). Les troubles associés à un

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déficit en taurine sont les suivants :dégénérescence centrale de la rétine,cardiomyopathie dilatée, dépressionde la croissance du chaton né de mèrecarencée, mortalité embryonnaire etfœtale, accidents thrombo-embo-liques (Nguyen et Dumon, 1990). Lebesoin en taurine est influencé par lasource de protéines, le processus defabrication de l'aliment, le contenu enacides aminés soufrés et la teneur enfibres alimentaires (Kirk et al., 2000).De même, une quantité accrue de pro-téines ou l'apport de protéines demoindre qualité dans le régime aug-mentent les besoins en taurine(Markwell et Earle, 1995; Backus etal., 1998). Le besoin en taurine duchat adulte est de 10 mg/kg PC/j.L'AAFCO (1998) recommande desapports de 1000 mg/kg pour les ali-ments secs et de 2000 mg/kg à 2500mg/kg pour les aliments humides(Kirk et al., 2000). Ces quantités sontnécessaires pour tenir compte de ladestruction thermique induite par lesprocessus de fabrication industriels.La carence en taurine chez l'adulte estexceptionnelle; elle n'apparaît qu'encas de déficit alimentaire associé à unapport marginal en acides aminéssoufrés.

Lipides et acides gras essentiels

Le chat utilise les matières grasses(MG) alimentaires comme sourcesd'énergie et d'acides gras essentiels(AGE). Les lipides sont égalementnécessaires pour faciliter l'absorptiondes vitamines liposolubles – vita-mines A, D, E, K – (Kirk et al., 2000).Un besoin minimum en MG n'a pasété établi chez le chat. Des teneurs de5 % de la MS ont été distribuées chezdes chats hyperlipémiques sans indui-re de symptômes de carence (Kirk etal., 2000). Le contenu en MG recom-mandé est de 9 à 30 % MS (Kirk etal., 2000). Les MG augmentent l'ap-pétence de la ration. Les fabricantsen vaporisent 4 % MS en surface dela croquette pour ces raisons. Leschats préfèrent une teneur de 20 à 30% versus 10 ou 50 % (Kantorosinskiet Morrison, 1987; Kirk et al., 2000).

Deux types d'acides gras (AG) sontconsidérés comme essentiels : lesoméga 3 et les oméga 6 (Figure 4).

Les AG de la série oméga 6 sont issusde l'acide linoléique (C18:2) et ceuxde la série oméga 3 de l'acide alphali-nolénique (C18:3). L'acide lino-léique et l'acide alpha- linoléniquesont essentiels pour la structure et lefonctionnement de la membrane cel-lulaire. Les fonctions importantes dela membrane sont la croissance, letransport des lipides et le maintien dela perméabilité de l'épiderme. Ils sontindispensables pour une peau et unpelage sains (Kirk et al., 2000).

Parmi les oméga 6, deux composéssont particulièrement importants :l'acide dihomogammalinolénique(C20:3) – à l'origine des prostaglan-dines de type 1 principalement dotéesde propriétés anti-inflammatoires – etl'acide arachidonique (C20:4) quidonne naissance à diverses cytokines

pro-inflammatoires et à effets immu-nodépresseurs : prostaglandines detype 2, thromboxanes, acideshydroxyéicosatétranoiques et leuko-triènes. Ces cytokines, qui renforcentle risque de dermatoses, sont collecti-vement regroupées sous le terme"éicosanoïdes" (Remillard, 1998).L'acide arachidonique est un consti-tuant des tissus animaux. Le chat,contrairement au chien, est incapablede le synthétiser en quantité suffisan-te à partir de l'acide linoléique(C18:2n6) (Nguyen et Dumon, 1990;Kirk et al., 2000). Un déficit en acidearachidonique entraîne un manqued'agrégation plaquettaire, des lésionsinflammatoires de la peau et unediminution de la fonction reproductri-ce chez la femelle. Les mâles, quantà eux, sont capables de convertir l'aci-de linoléique en acide arachidonique,

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SERIE n-6 (ω6) SERIE n-3 (ω3)Acide cis-linoléique

C 18:2

Acide α-linolénique

C 18:3

Delta-6-

désaturase

Acide γ -linolénique

C 18 :3 C 18:4

Elongase

Acide Di-homo-γ-

linolénique

C 20 : 3

C 20:4

1e Série PGs 1

Delta-5-

désaturase

Acide arachidonique

C 20 : 4

Acide

eicosapentaénoique

C 20 : 5

2e Série PGs 3 e Série PGs

leukotriènes leukotriènes

1 PGs : prostaglandineIssu de Lloyd, 1989

Figure 4 : Acides gras essentiels et voies métaboliques

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ce qui permet le maintien de la sper-matogenèse (Nguyen et Dumon,1990; Kirk et al., 2000).

Les AG de la série oméga 3 sont issusde l'acide alpha- linolénique(C18:3). Ils sont essentiels pour ledéveloppement nerveux chez le nou-veau-né. A l'origine des prostaglan-dines de type 3, ils modulent le systè-me immunitaire et l'inflammation.Leur rôle dans l'augmentation destemps de saignement et la diminutionde la fonction plaquettaire est contro-versé (Bright et al., 1994; Kirk et al.,2000).

Les prostaglandines de type 1 et 3sont des agents majeurs de la protec-tion cutanée grâce à leur action anti-inflammatoire et anti-allergique(Wolter, 1995). Un rapport adéquat entre oméga 6 etoméga 3 est capital, sachant qu'il y acompétition métabolique entre les 2séries qui ont recours aux mêmesenzymes. Les signes cliniques d'unecarence en AGE sont les suivants :peau squameuse, hyperkératose etperte de poils. D’autres symptômespeuvent également survenir suite àune dégénérescence graisseuse dufoie, des reins et des surrénales(Nguyen et Dumon, 1990; Kirk et al.,2000).

La quantité recommandée d'acidelinoléique est de 0,5 % dans l'alimentet celle d'acide arachidonique de 0,02% et respectivement de 5 % et de 0.04% dans l'énergie, lorsque ces deuxAG sont présents (Kirk et al., 2000).Selon Wolter (1995), les besoins enacide arachidonique sont de 1 % de laMS ou de 2 % de l'énergie ou de 0,2g/kg PC. Selon plusieurs auteurs,l'apport d'acide linoléique doit être de1 à 2 % de l'énergie et de celui d'aci-de arachidonique de 0,3 à 0,5 %(Nguyen et Dumon, 1990; Nguyen etal., 1996a).

Les chats sont particulièrement sen-sibles à l'oxydation des lipides. Descas de panstéatose féline ont été rap-portés avec une alimentation riche enAG polyinsaturés associée à un tauxinsuffisant d'antioxydant (Kantoro-sinski et Morrison, 1987).

La source de lipides a aussi sonimportance; les graisses animales et

particulièrement celles de poulet oude dinde sont préférées aux graissesvégétales (Kantorosinski et Morrison,1987). Les huiles de maïs, de tourne-sol ou de pépin de raisin représententune source d'acide linoléique (Wolter,1995).

Un excès de MG peut s'avérer nocif.En effet, les lipides sont 2,5 fois pluscaloriques que les protéines ou leshydrates de carbone et contribuentpar conséquent de façon importante àla densité énergétique de l'aliment.Lorsqu'un chat se nourrit avec un ali-ment très riche en MG, de manière àcouvrir exactement ses besoins calo-riques, un risque de malnutrition exis-te : carence en protéines, oligo-élé-ments et vitamines. Inversement, unapport en énergie trop élevé prédispo-se à l'obésité.

Hydrates de carbone

Le chat est adapté à des régimes à trèsfaible teneur en hydrates de carbone.En effet, la constante dégradation desprotéines fournit les acides aminés,entre autres pour la néoglucogenèse.Celle-ci est maximale durant la phased'absorption. Chez le chat, les acidesaminés stimulent la sécrétion d'insuli-ne. La néoglucogenèse est donc pri-mordiale pour maintenir la glycémiealors que l'insulinémie est élevée etque l'apport en sucres par le régimeest faible. Les hydrates de carbonereprésentent cependant une fractionsignificative des aliments industriels(Nguyen et al., 1996a ; Kirk et al.,2000). L'amidon constitue la princi-pale source d'hydrates de carbonedans les aliments industriels. Il estprésent dans les céréales telles que leblé, le maïs, l'avoine ou le riz. Ladigestion de l'amidon est le résultatde l'activité de l'amylase pancréa-tique. Lorsqu'une fraction échappe àl'hydrolyse enzymatique, l'amidonpeut provoquer un appel d'eau dansl'intestin et par conséquent une diar-rhée osmotique. La digestibilitéapparente de l'amidon est de 88 à 95% (Nguyen et al., 1996a; Kirk et al.,2000). Elle est augmentée par unbroyage fin ou par le traitement à lachaleur des céréales. L'hexokinase etla glucokinase interviennent dansl'oxydation du glucose. La faible

activité de ces 2 enzymes hépatiqueslimite la capacité du chat à métaboli-ser de grandes quantités d'hydrates decarbone simples. Une teneur de 45 %MS d’extractif non azoté (ENN)semble être un maximum (Wolter,1992).

Le lait en petite quantité est bien tolé-ré par la plupart des chats adultes enbonne santé. Cependant, l'activité dela lactase intestinale diminue après lesevrage. Le lactose non digéré estfermenté et peut induire des diarrhéesosmotiques (Kirk et al., 2000).

Fibres

Une faible quantité de fibres améliorela qualité des matières fécales et lefonctionnement du gros intestin. Unapport de moins de 5 % MS estrecommandé chez le chat adulte sain.Un supplément de fibres peut dimi-nuer la fréquence des égagropiles(Kirk et al., 2000).

Minéraux et vitamines

Le NRC (1986) suggère que lesapports en minéraux et vitamines doi-vent être augmentés par rapport auxbesoins pour contrer une éventuellediminution de la biodisponibilité fai-sant suite aux manipulations techno-logiques ou à un contenu élevé endérivés végétaux, sources de fibres oude phytates. Il faut également tenircompte des interrelations entre lesdifférents minéraux.

Minéraux

Les déficiences en calcium et enphosphore sont rares chez les chatsnourris avec des régimes commer-ciaux. Les déséquilibres apparaissentlorsque les chats reçoivent exclusive-ment de la viande, riche en phospho-re et pauvre en calcium. Les besoinsminimaux du chat adulte sont de 500à 600 mg/1000 kcal ou 0,25 % MS encalcium et 550 mg/1000 kcal ou 0,27% MS en phosphore, pour un ali-ment à 4500 kcal/kg (Kirk et al.,2000). L'AAFCO (1998), par mesurede précaution, double ces quantités.Les besoins d'un chat adulte sont cou-verts par 200 à 400 mg de calcium parjour avec un rapport calcium-phos-

195

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phore de 0,9:1 à 1,1:1. Pour un chatadulte sain, la quantité de calciumrecommandée est de 0,5 à 1,0 % MSet celle de phosphore de 0,5 à 0,8 %MS (Kirk et al., 2000). Il faut particulièrement veiller à évi-ter les excès de phosphore. Le rap-port calcium/phosphore doit êtrecompris entre 0,9 et 1,5. Un rapportproche de 1 améliore la disponibilitédu phosphore. Celle-ci diminue de41 % pour un rapport de 2.

Selon le NRC (1986), les besoinsminimaux en iode, cuivre et fer doi-vent être multiplié par 1,3 et ceux dezinc et de manganèse par 1,5 pourtenir compte de la diminution de bio-disponibilité dans les aliments.L'apport en iode doit être de 0,45 mgpar jour. La teneur en zinc d'un ali-ment doit être supérieure à 100 mg/kgMS (Kantorosinski et Morrison,1987; Wolter, 1995).

Les besoins minimaux en magné-sium d'un chat adulte sont de 41mg/1000 kcal ou 0,016 % MS. Uneconcentration inférieure à 200mg/1000 kcal ou 0,10 % MS en asso-ciation avec des ingrédients acidi-fiants prévient le risque de FLUTD.Un apport minimum de 0,4 g/kg d'ali-ment ou 0.04 % MS est recommandé(Martin et al., 1996; Nguyen et al.,1996b; AAFCO, 1998; Kirk et al.,2000). Toutefois, une quantité de0,19 g pourrait suffire. L'existenced'une relation entre carence enmagnésium et cardiomyopathie n'estpas confirmée (Freeman et al., 1997).

Les besoins en potassium varientavec la concentration en protéine etl'effet sur le pH urinaire de l'aliment.Des régimes riches en protéinesinduisent une excrétion supérieure desulfate, ce qui entraîne une perte plusélevée de potassium par les reins(Baker et Czarnecki-Maulden, 1991).La teneur idéale en potassium est de0,6 à 1 % MS. Elle ne doit jamaisêtre inférieure à 0,5 % MS (Nguyenet al., 1996b; Schaer, 1998; Kirk etal., 2000). L'hypokaliémie est définiepar une concentration plasmatique depotassium inférieure à 3,5 mmol/L.Les conséquences liées à une hypoka-liémie sont multiples. On peut citerune intolérance au glucose, un iléusparalytique et une atonie gastrique,

une incapacité à concentrer les urines,les pathologies rénales et cardiaques.Le syndrome de polymyopathiehypokaliémique est également décrit(Dow et al., 1987; Schaer, 1998). Lescauses les plus fréquemment citéeschez le chat sont la déficience ali-mentaire, l'hypokaliémie de dilutionsuite à une fluidothérapie déficienteen potassium, l'alcalose métabolique,une perte excessive par le tractusdigestif ou surtout les reins (Schaer,1998).

Dans les années 80, des carences ali-mentaires ont été décrites chez lesanimaux recevant des aliments conte-nant 0,34 ± 0,06 % de potassium dansla MS, combinés avec des acidifiantsurinaires. En effet, les acidifiantsdiminuent la biodisponibilité dupotassium (Schaer, 1998).

Selon Kirk et collaborateurs (2000),les besoins minimaux en sodium sontde l'ordre de 9,2 mg/kg PC/j ou envi-ron 0,08 % MS. Des études à courtterme ont montré que le chat toléraitde grandes variations dans les apportsen sodium : de 0,04 à 2,0 % MS. Desrégimes contenant 4 % ou plus deNaCl dans la MS augmente la prised'eau et l'excrétion urinaire. Lesodium augmente également l'excré-tion urinaire de calcium (Kirk et al.,2000). Des apports de 0,2 à 0,5 %MS sont conseillés. Un excès desodium doit être évité en raison deson rôle dans l'hypertension.L'hypertension chez le chat est obser-vée en cas d'IRC, d'hyperthyroïdisme,de maladie cardiaque et peut-être encas d'obésité (Kirk et al., 2000).

La concentration en chlore recom-mandée par le NRC est de 0,19 %MS, ce qui pourrait être suffisant,mais un apport à 0,3 % MS est préfé-rable pour éviter les carences.

Vitamines

Le chat nécessite de grandes quanti-tés de vitamines du groupe B dansson alimentation. Ce groupe estreprésenté par les vitamines suivantes: B1 (thiamine), B2 (riboflavine), B3(niacine), B5 (acide pantothénique) etB6 (pyridoxine). Ses besoins enpyridoxine (B6), par exemple, sontquatre fois supérieurs à ceux du

chien. La pyridoxine fournit le grou-pement prosthétique des transami-nases, très actives chez le chat(Kantorosinski et Morrison, 1987;Kirk et al., 2000). Lors de la fabrication d'aliments pourchat, une attention particulière doitêtre portée à la thiamine (B1) carcelle-ci est facilement détruite par lesmanipulations industrielles. Lessymptômes d'une déficience en thia-mine chez le chat sont les suivants :ataxie, tremblements d'origine céré-belleuse, perte de la capacité à sesituer dans l'espace, épilepsie(Kantorosinski et Morrison, 1987). En général, les besoins en niacine(B3) sont couverts par ingestion denicotinamide et d'acide nicotinique etpar synthèse endogène à partir dutryptophane. Le tryptophane inter-vient dans 2 voies métaboliques diffé-rentes, l'une à l'origine de le niacine etl'autre à l'origine du glutarate. Chezle chat, la voie du glutarate est beau-coup plus active (Nguyen et Dumon,1990). C'est pourquoi ses besoinssont 4 fois plus élevés que ceux duchien par exemple (Kirk et al., 2000).Ils sont normalement couverts par lesprotéines animales (Nguyen etDumon, 1990).

La biotine (vitamine H) doit êtrefournie à raison de 0,1mg/kg MS.

L'AAFCO recommande un apportminimum en vitamine A de 5720UI/kg MS. En effet, les chats sontincapables de transformer le béta-carotène (Kantorosinski et Morrison,1987). Le chat peut cependant absor-ber une quantité significative de béta-carotène alimentaire. Des effets posi-tifs sont alors observés au niveau dessystèmes immunitaire et reproduc-teur. Le béta-carotène joue le rôled'anti-oxydant. De plus, il pourraitexercer un effet régulateur endocri-nien (Chew et al., 2000). Le foieconstitue une bonne source de vitami-ne A. Celle-ci peut toutefois s'avérertoxique. Distribuée en quantité exces-sive, elle entraîne des déminéralisa-tions du squelette : spondylose hyper-trophiante des vertèbres cervicales etexostoses. En tant que vitamine lipo-soluble, elle ne peut être excrétée etest par conséquent stockée, principa-lement dans le foie et les reins

196

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(Kantorosinski et Morrison,1987;Nguyen et Dumon, 1990; Wills,1992). Le pourcentage de perte dansun aliment de type sec serait de 20 à35 % (Heanes, 1990). La vitamine E, également liposo-luble, protège les lipides de la per-oxydation (Kantorosinski etMorrison, 1987). Des régimes richesen AG polyinsaturés peuvent multi-plier par 3 ou 4 les besoins en vitami-ne E. Les sources d'AG polyinsatu-rés sont, par exemple, les supplé-ments alimentaires à base de poisson– thon rouge – et les huiles de poisson(Kantorosinski et Morrison, 1987).Wolter (1995) recommande un apportd'au moins 30 mg/kg de MS plus 0,6à 0,8 mg/g d'AG polyinsaturés. Les chats ont également besoin d'unesource alimentaire de vitamine D carils ne disposent pas de suffisammentde 7-déhydrocholestérol au niveau dela peau pour la synthèse de cette vita-mine. Cependant, les carences sontrares car la vitamine D est stockée enquantité importante dans le foie et laproduction cutanée est relativementfaible. De plus, des voies alternativesde synthèse de 7-déhydrocholestérolexistent (Kirk et al., 2000).

pH urinaire

Le pH urinaire de chats se nourrissantde rats et de souris est de 6,2 à 6,4;ces valeurs servent de référence pourle chat adulte sain (Kirk et al., 2000).

INGREDIENTS

Les ingrédients utilisés dans les ali-ments industriels sont présentés dansle tableau V. Le chat est un carnivo-re strict, ce qui signifie que son régi-me doit comporter une proportionélevée –au moins 19 % chez le chaton– de denrées d'origine animales, sour-ce de protéines, d'acides aminés,d'acides gras et de micronutrimentsdont l'apport exogène est impératif(Nguyen et Dumon, 1990). Les prin-cipales sources de protéines etd'acides aminés sont la viande, lepoisson et leurs co-produits sousforme ou non de farines, ainsi que lapoudre d'œuf. La viande de volaille –poulet ou dinde et co-produits, farine– est systématiquement utilisée. Lesautres sources fréquemment incorpo-

rées sont le capelan et sous-produits,les farines de poisson, le bœuf, le foiede bœuf et de volaille, la poudred'œuf ou plus rarement le lait.L'agneau, le lapin ou le thon peuventégalement être ajoutés en fonction del'arôme souhaité. Enfin, certainsfabricants utilisent des protéinesvégétales, comme le soja ou le glutende maïs. Pour obtenir un profil enacides aminés parfaitement adaptéaux besoins du chat, de la taurine etde la lysine sont incorporées. Lechoix des ingrédients est important enraison de l'influence de ces dernierssur le pH urinaire. Les protéines ani-males et le gluten de maïs favorisentune urine acide. La DL-méthionineest également utilisée dans ce but.Les apports en acides gras sont assu-rés par les graisses animales – volaillepar exemple ou plus rarement sain-doux bien que cette source soit forte-ment appréciée par le chat – et végé-tales telles que l'huile de bourracheou de soja. Les huiles de poisson sontégalement utilisées. Pour des raisonséconomiques et technologiques, unaliment industriel contient une frac-tion significative d'hydrates de carbo-ne : maïs et riz, le plus souvent, sontincorporés. La principale source defibres est la betterave, principalementsous forme de pulpes. Les fibres demaïs, les écales de soja, la celluloseen poudre, les fructo-oligosaccha-rides et les coques d'arachides sontégalement utilisés. Enfin, pour assu-rer un apport adéquat en vitamines,minéraux et oligoéléments, la levurede bière et des complexes minéro-vitaminés sont ajoutés.

FACTEURS D’APPETENCE

Les chats sont très sensibles à laforme physique, à l'odeur, au goût età la texture des aliments. Ils appré-cient les produits d'origine animalecomme les MG, les hydrolysats pro-téiques, les extraits de viande et cer-tains acides aminés abondants dansles muscles (alanine, proline, lysine,histidine). L'huile de noix de cocohydrogénée est rejetée à l'inverse desgraisses de bœuf, de poulet ou dedinde (Kantorosinski et Morrison,1987). Le saindoux est préféré aubeurre ou à la graisse de volaille

(Levesque, 1997). Les goûts sucréset les flaveurs des produits végétaux,acide glutamique et AG à chaînemoyenne par exemple, ne sont pasrecherchés. Les facteurs d'appétenceajoutés dans les aliments industriels(tableau V) sont les suivants : hydro-lysats de volaille à base de poulet oude dinde, sucre et sel. Les chatsapprécient également une certaineacidité de l’aliment.La "mémoire" gustative de l'animalest aussi très importante. Il n'est pastoujours aisé de modifier l'alimenta-tion à long terme. Par contre, à courtterme, le chat présente parfois uncomportement néophilique. Le chat préfère consommer un ali-ment à température corporelle(38,5°), ce qui augmente la flaveur; iln'apprécie pas les températuresextrêmes (Nguyen et al., 1996a; Kirket al., 2000). Le chat est également influencé par lemoment et l'environnement quientoure la prise alimentaire : heure,emplacement, bruit et intensité lumi-neuse.

FRIANDISES

Les chats reçoivent deux types decompléments : les déchets de tables etles produits commerciaux. La distri-bution de ces suppléments augmenteles interactions sociales avec l'animalmais un excès peut induire un désé-quilibre alimentaire en raison desteneurs en énergie souvent élevées etde leur formulation non adaptée auxbesoins de l'animal. Un maximum de10 % des ingestions journalières sousforme de friandise est toléré (Kirk etal., 2000).

ALIMENTS TOXIQUES

L'intoxication la plus connue chez lechat est celle à la vitamine A, déjàcitée précédemment. Des cas d'em-poisonnement à l'oignon ont égale-ment été décrits : il y a alors augmen-tation du nombre de corps de Heintzdans les globules rouges et éventuel-lement anémie hémolytique et hémo-globinurie (Wills, 1992). L'acidebenzoïque, un conservateur alimen-taire, est également nocif pour le chatqui ne peut le détoxifier rapidement.Le propylène glycol, un autre conser-

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Tableau V : Liste des ingrédients utilisés dans les aliments industriels pour le chat à l'entretien

vateur utilisé dans certains alimentssemi-humides, diminue le temps desurvie des érythrocytes (Wills, 1992).

Les aliments industriels pour lechat à l'entretien

Les aliments industriels pour le chat à

l'entretien sont présentés dans lestableaux VI et VII. Les teneurs enprotéines sont optimales pour tous lesaliments. Elles s'étendent de 32,4 à35,9 % MS et même à 37 % MS dansles aliments pour chats stérilisés. Lesapports en taurine sont respectés, àl’exception d’un aliment.

La teneur en lipides n'est pas toujoursoptimale pour assurer une bonneappétence de la ration. Celle-ci estmaximale à 20-30 % MS. On peutainsi distinguer 3 types d'aliments enfonction de la teneur en lipides expri-mée dans la MS : les produits à plusde 20 %, de 14 à 20 % ou à moins de

1fait référence à une source de protéines, 2d'hydrates de carbone, 3de LIPIDES, 4de minéraux et vitamines, 5de fibres

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Tableau VI : Aliments industriels pour le chat adulte à l'entretien : analyse dans la matière sèche

Tableau VII : Aliments industriels pour le chat adulte à l'entretien : analyse dans l'energie métabolisable (par 1000 kcal)

1valeur maximale

1valeur maximale

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12 %. Les aliments à faible teneurlipidique présentent une densité calo-rique moindre : certains fabricantsont mis au point ces produits afin decontrer la tendance à l'embonpointdont souffrent de nombreux animauxde compagnie. En effet, le manqued'exercice et la stérilisation entraînentune diminution des besoins énergé-tiques. Les besoins en AGE (acidesarachidonique et linoléique) sont cou-verts.

Les apports en calcium et en phos-phore sont parfois un peu élevés maisles rapports phospho-calciques sonttoujours corrects. Une densité énér-gétique supérieure à 4000 kcal pour-rait justifier une teneur plus impor-tante en minéraux, ce qui n'est pas lecas ici.

Les apports potassiques sont souventfaibles (inférieurs ou égaux à 0,6 %de la MS). Manifestement, un fabri-cant a recours au sel comme facteurd'appétence vu le taux élevé desodium incorporé. En cas de transi-tion brutale d’un aliment humide versun aliment sec, le chat ne compensepas l'augmentation de MS par uneconsommation accrue d'eau. Les ali-ments secs à plus haute teneursodique sont alors conseillés. Eneffet, un apport plus élevé de chloru-re de sodium peut accroître la prisehydrique (Nguyen et al., 1996a).

Dans un des produits, l'apport en zincest proche des normes minimalesconseillées. Les apports en iode,cuivre et fer sont au minimum 1,8fois supérieurs aux normes AAFCO(1998) à l'exception d'un cas pour lecuivre qui est à peine supérieur à cesnormes. Les apports en vitamines dugroupe B sont au minimum 2,4 foissupérieurs aux normes AAFCO.L'apport en vitamine H est correct.Les taux de vitamine K3 et de taurinesont très proches des recommanda-tions de l'AAFCO.

En conclusion, les aliments de type "premium " présentés dans lestableaux correspondent assez bienaux besoins précédemment définistout en présentant des différencessensibles de composition nutrition-nelle.

SUMMARY

This paper is the first of a reviewin 2 parts dealing with the catnutrition at different stages of thecycle of life and premium com-mercial products. The paper pre-sents the energy and nutrientsrequirements of adult cat at main-tenance, the ingredients com-monly used in petfood and theflavouring agents. Finally, thestudy of the composition of varied

commercial cat foods allows acomparison between the pro-ducts and the requirements defi-ned by nutritionnists.

Addendum : Liste des aliments présentés dans les tableaux V, VI et VII

AdulteHill's FM Hill's Science Plan Feline MaintenanceIams P Iams Cat Food riche en pouletIams A Iams Cat Food riche en agneauRC Fit 32 Royal Canin Feline Nutrition Fit 32RC S 33 Royal Canin Feline Nutrition Sensible 33RC H&S Royal Canin Feline Nutrition Hair and Skin 33RC SYA Royal Canin Veterinary Cat Sterilized/ Castrated Cat Young

AdultRC SMA Royal Canin Veterinary Cat Sterilized/ Castrated Cat Mature

AdultBayer FXD Bayer Specific FXDProplan Purina Proplan Cat Adult FormulaAdvance Whiskas Advance Adult

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