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« Les talents d’écriture de Bergren se dévoilent dans ce roman historique passionnant — je l’ai adoré ! »
— Liz Curtis Higgs
1Les aurores boréaLes
La série Les aurores BoréaLes
« Lisa Tawn Bergren a un style direct, évocateur, qui rend ses personnages des plus vivants. ils entrent littéralement dans votre cœur. »
— Francine rivers, auteure de Redeeming Love
« Lisa Tawn Bergren entremêle habilement les destins de ces immigrants appelés à vivre bonheurs et malheurs dans leur pays d’adoption. Les
personnages nous prennent au cœur et continuent d’occuper nos pensées, même une fois le livre refermé. »
— The Literary Times
iLs se sonT emBarqués pour L’amérique à La recherche de La LiBerTé eT de La prospériTé
Laissant derrière eux leur foyer en norvège, elsa et peder ramstad décident d’aller faire leur vie dans un pays jeune en compagnie de leurs amis proches, dont Kaatje Janssen, une femme qui cherche
un nouveau départ pour son couple et l’enfant qui grandit en elle ; Tora, la sœur d’elsa, une jeune diablesse rusée qui sait ce qu’elle veut — et exactement comment l’obtenir ; et Karl martensen, un homme déchiré entre son amitié pour peder et un amour secret et interdit pour elsa, un homme tourmenté par des émotions qui menacent de les détruire.
des douces collines de Bergen, en norvège, à la côte rocheuse de camden, dans le maine ; et dans les vagues géantes et menaçantes de la haute mer — vivez une saga épique de persévérance et de passion, de foi et de fidélité.
Lisa Tawn Bergren a écrit plus de 30 livres, dont Breathe et The Begotten. La femme du capitaine est le premier tome de la série Les aurores boréales, que suivront À bon port et Le soleil de minuit. malgré son amour des lacs et des océans, elle et son mari, Tim, gardent les pieds bien sur terre au colorado avec leurs enfants (mais la vie à cet endroit comporte quand même d’autres avantages). Visitez son site Web au www.LisaTawnBergren.com (en anglais seulement).
24,9
5 $ C
AD
ISBN 978-2-89752-086-1TOME 2
CVT_T1.indd 1 2014-07-31 16:11
Critiques élogieuses pour
La femme du capitaine de lisa tawn Bergren
premier tome de la série les aurores Boréales
« lisa tawn Bergren a un style direct, évocateur, qui rend ses personnages
des plus vivants. ils entrent littéralement dans votre cœur. »
— Francine rivers, auteure
« quel récit d’aventure incroyable ! même avec une toile de fond aussi
vaste, l’auteure de La femme du capitaine réussit à braquer sa lorgnette sur
des personnages auxquels vous vous attacherez profondément, de la pre-
mière à la dernière page, alors qu’ils luttent contre les tentations de l’esprit
et de la chair que nous connaissons tous trop bien. les talents d’écriture
de Bergren se dévoilent dans ce roman historique passionnant — je l’ai
adoré ! »
— liz Curtis Higgs, auteure
« mon coup de cœur du mois. 4½ étoiles ! lisa tawn Bergren est une écri-
vaine de fiction historique de rare talent. dans un style exquis, elle plonge
ses lecteurs choyés dans ce monde d’émotions puissantes que vivent ses
riches personnages. ne manquez pas le prochain tome de cette trilogie
enlevante. »
— Romantic times
« lisa tawn Bergren entremêle habilement les destins de ces immigrants
appelés à vivre bonheurs et malheurs dans leur pays d’adoption. les per-
sonnages nous prennent au cœur et continuent d’occuper nos pensées,
même une fois le livre refermé. La femme du capitaine est un récit qui fera
tanguer l’imagination du lecteur ! une saga triomphale ! »
— the Literary times
Critiques élogieuses pour
À bon poRt de lisa tawn Bergren
deuxième tome de la série les aurores Boréales
« le deuxième roman historique de la trilogie les aurores boréales devrait
remporter à tout le moins autant de succès que le précédent, La femme du
capitaine. Bergren réussit ce tour de force en nous faisant suivre cette fois-ci
ses émigrants norvégiens dans la vallée skagit du territoire de washington
vers la fin des années 1880. Bergren plante le décor pour une conclusion
qui sera attendue avec impatience par les lecteurs, jusqu’à la publication du
dernier roman de la série, Le soleil de minuit. »
— marketplace
« 4½ étoiles ! la saga des compatriotes de Bergen (ces personnages qui ont
quitté la norvège pour l’amérique dans le premier tome) se poursuit dans
ce roman rempli d’action, qui les fera déménager de la côte est au terri-
toire de washington, au grand plaisir des lecteurs qui en auront le souffle
coupé — et qui devront attendre avec impatience la parution du troisième
tome de la série. »
— Romantic times
« idylles, aventures et personnages multidimensionnels foisonnent dans
cette lecture divertissante. »
— booklist
« Ce roman très bien écrit vous transportera dans des endroits où vous
n’êtes jamais allé. les douleurs et les joies de ces femmes vous empê-
cheront d’interrompre votre lecture et vous laisseront dans l’expectative
jusqu’à ce que vous puissiez mettre la main sur le troisième tome de la
série. »
— Rendezvous
les aurores boréales
lisa tawn bergren
traduit de l’anglais par catherine vallières
les aurores boréales
Copyright © 1998 lisa tawn Bergrentitre original anglais : the Captain's BrideCopyright © 2014 éditions ada inc. pour la traduction françaiseCette publication est publiée en accord avec waterBrook press.tous droits réservés. aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permis-sion écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
éditeur : François doucettraduction : Catherine Vallièresrévision linguistique : Féminin plurielCorrection d’épreuves : nancy Coulombe, Fannie legault poissonmontage de la couverture : matthieu Fortinmise en pages : sylvie ValoisisBn livre : 978-2-89752-086-1isBn pdF : 978-2-89752-087-8isBn epub : 978-2-89752-088-5première impression : 2014dépôt légal : 2014Bibliothèque et archives nationales du québecBibliothèque nationale du Canada
éditions ada inc.1385, boul. lionel-BouletVarennes, québec, Canada, J3x 1p7téléphone : 450-929-0296télécopieur : [email protected]
diffusionCanada : éditions ada inc.France : d.g. diffusion Z.i. des Bogues 31750 escalquens — France téléphone : 05.61.00.09.99suisse : transat — 23.42.77.40Belgique : d.g. diffusion — 05.61.00.09.99
imprimé au Canada
participation de la sodeC.nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FlC) pour nos activités d’édition.gouvernement du québec — programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — gestion sodeC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et archives nationales du québec et Bibliothèque et archives Canada
Bergren, lisa tawn [Captain's Bride. Français] la femme du capitaine (les aurores boréales ; 1) traduction de : Captain's Bride. isBn 978-2-89752-086-1 i. Vallières, Catherine, 1985- . ii. titre. iii. titre : Captain's Bride. Français.ps3552.e71938C3714 2014 813'.54 C2014-941423-4
pour dan, Cara et madison grace Berggren
avec amour
Juin – septemBre 1880
De nouveaux horizons
Elsa anders savait qu’elle se souviendrait des moindres
détails de cet instant, même une fois devenue vieille et
courbée. l’odeur de la mer et des trèfles sauvages, la vue des sept
sommets aux alentours, la sensation du vent froid cinglant de la
mer du nord qui lui laisserait les joues gercées et rosies jusqu’au
lendemain matin. À cette hauteur, le froid lui faisait couler le
nez. elle voulut sortir son mouchoir, mais comme d’habitude,
son père devança ses intentions et lui offrit plutôt le sien. elle le
prit avec gratitude, se rendant compte au fond d’elle-même qu’il
ne lui tendrait peut-être plus jamais rien d’autre par la suite. Car
elle partait. très loin et pour toujours, lui semblait-il.
papa était singulièrement silencieux, ce soir-là, songeait elsa.
il appréhendait sans l’ombre d’un doute ce moment qu’elle-
même redoutait, celui des adieux. dans deux jours, elle allait
épouser son peder bien-aimé. son cœur se mit à palpiter à cette
seule pensée, et sa respiration devint encore plus difficile.
« peder, ah peder. »
son chéri, qui rentrait finalement chez lui pour qu’elle
devienne sienne ! son cœur se gonfla de fierté. peder se tenait
Chapitre 1
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Lisa Tawn bergren
si dignement à la barre du Herald, à son entrée dans le port la
semaine précédente ! C’était un homme dans toute sa virilité.
Bien qu’elsa fût déjà de haute stature, il la dépassait de plusieurs
centimètres. ses longs cheveux bruns légèrement ondulés, par-
courus de mèches blondies par le soleil comme c’est souvent le
cas chez les marins, lui donnaient un air désinvolte. il s’était
absenté durant un an. son visage avait mûri. les rides de ses
yeux s’étaient creusées, et sa peau était maintenant d’une belle
couleur bronzée. Comment une telle joie pouvait-elle être accom-
pagnée d’une telle douleur ? Comment pourrait-elle, auprès de
lui, quitter toute sa famille et le seul chez-soi qu’elle ait jamais
connu durant les vingt années de sa vie ?
elsa regarda vers l’ouest, puis vers l’est, implorant dieu en
silence.
« s’il te plaît, père, dis-moi que j’ai pris la bonne décision,
dis-moi que c’est bien. »
C’était une nuit sans lune, mais elsa n’avait pas besoin
de lumière. elle connaissait le paysage par cœur. un million
d’étoiles scintillaient bien au-dessus des montagnes qui surplom-
baient Bergen ainsi que la côte sombre et sinueuse de Byfjorden.
en contournant l’affleurement d’un rocher, elle put apercevoir en
contrebas la vieille ville de Bergen, ses lumières chaleureuses qui
vacillaient doucement. la ville avait déjà été le plus gros port
commercial de la norvège, surpassant même Copenhague au
moyen Âge. depuis quelques années, ses activités avaient ralenti,
il y avait eu un déplacement du trafic maritime, et Bergen en était
réduite à trouver sa voie dans une nouvelle ère.
silencieusement, elsa et son père atteignirent leur lieu de
destination, une grosse pierre plate sur laquelle ils s’assirent
avant de lever les yeux au ciel. les deux s’étaient déjà dépla-
cés un nombre incalculable de fois à cet endroit, qu’elsa avait
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la femme du capitaine
surnommé « notre rocher » alors qu’elle était une enfant. son
père, un homme mince de qui elsa avait hérité l’ossature, prit la
douce main de sa fille dans sa propre main flétrie, déformée par
l’arthrite. elsa songea que si elle avait pu voyager dans le temps
quarante ans en arrière, leurs doigts auraient été presque iden-
tiques : longs et minces, mais solides. parfaits pour une carrière
de charpentier de marine, l’emploi que son père avait occupé
durant des décennies, à imaginer, à concevoir et à construire des
bateaux. le désir qu’elle avait de faire ses propres plans — ou
quoi que ce soit d’autre, en fait — la saisit alors qu’elle obser-
vait les étoiles. mais son destin en avait décidé autrement. elle
allait devenir madame peder ramstad, et c’est sous ce titre
qu’elle allait s’épanouir. pourtant, les bateaux dans le port l’in-
terpellaient. plusieurs vaisseaux majestueux y étaient ancrés, et
elsa les voyait en imagination, braves et redoutables, fendre les
pires vagues de cyclone…
son père s’éclaircit la gorge comme s’il allait parler, ce qui
eut pour effet de ramener elsa à la réalité du moment. Comment
pouvait-elle quitter son cher vieux père ? son cœur menaçait de se
briser à cette idée. mais pourquoi ses parents ne pouvaient-ils pas
les accompagner en amérique ? pourquoi, pour aimer quelqu’un
d’autre, devait-elle quitter les personnes qu’elle aimait ?
elsa l’entendit inspirer, puis, après un moment, soupirer
profondément. Vieux concepteur de bateau qui avait épousé
sa gratia bien-aimée des années après la plupart des couples,
amund anders avait fondé sa famille à un âge tardif. en quelque
sorte, elsa savait intuitivement que c’était donc plus difficile
pour lui de laisser aller un membre de sa progéniture. et elle
allait partir. son cœur se remit à battre trois fois plus fort en y
pensant. elle serait mariée dans deux jours. et le jour d’après,
peder et elle s’embarqueraient pour l’amérique.
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Lisa Tawn bergren
son père essaya une autre fois de lui faire entendre raison.
— elsa, ma douce, de nombreux dangers t’attendent. es-tu
certaine d’emprunter le bon chemin ?
— aussi certaine que je puisse l’être, papa. Je sais que j’aime
peder de tout mon cœur.
amund se racla la gorge, puis resta silencieux un moment. il
ajouta ensuite :
— l’amour constitue certes un noble sentiment dans le cœur
de la jeunesse. mais ce n’est pas toujours la meilleure boussole
pour ce qui est de trouver le cap. Cette…, continua-t-il en cher-
chant le mot juste, fièvre de l’immigration, c’est comme la petite
vérole. elle menace Bergen à la manière des vilaines cloques que
dépose cette maladie sur la peau.
— ou peut-être s’agit-il simplement de la fièvre scarlatine,
répondit elsa avec précaution, qui fait apprécier différemment
la vie lorsqu’on en guérit.
il hocha la tête, savourant la plaisanterie de sa fille. elsa savait
que leurs joutes verbales manqueraient à son père. sa sœur aînée,
Carina, semblait nullement capable de la moindre réflexion, tan-
dis que sa sœur cadette, tora, était toujours trop occupée pour
prendre le temps de profiter des plaisirs d’une conversation et
d’une discussion.
— papa, reprit-elle en observant de nouveau le ciel, je dois
savoir : avez-vous des griefs contre peder ?
— si j’ai des griefs, se moqua-t-il. Je n’aime vraiment pas qu’il
m’enlève ma fille chérie. Je n’aime vraiment pas m’imaginer que
tu ne seras pas à mes côtés pour prendre soin de moi dans ma
vieillesse. mais pour ce qui est de ce garçon comme tel ? Je n’ai
aucun grief contre lui. Ce garçon… cet homme est pour moi un
fils, dit amund en se tournant vers elsa pour lui prendre la joue
dans sa main. Je suis si heureux pour toi, elsa. Je suis content
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la femme du capitaine
que tu aies trouvé ton bien-aimé, comme moi j’ai jadis trouvé ta
mère. mais permets-moi d’avoir de la peine. Je te promets que le
jour de ton mariage, je célébrerai votre union et cesserai d’être
triste. mais ce soir, laisse s’il te plaît un vieil homme éprouver
un peu de chagrin.
une grosse boule se forma dans la gorge d’elsa, et des larmes
lui montèrent aux yeux. Comment savoir si elle prenait la bonne
décision ? Connaissait-elle vraiment encore peder ? enfants, ils
étaient inséparables, mais il avait tout de même passé les dix der-
nières années en mer. pourtant, quand il était rentré, tous les
vieux sentiments étaient remontés à la surface, avec cette fois-ci
quelque chose de plus. leur amour, construit sur une amitié
de toujours, était empreint d’une maturité et d’une solidité qui
s’étaient davantage développées au cours des trois dernières
années à la faveur des lettres qu’ils s’échangeaient régulièrement.
oui, peder était l’homme de sa vie, son bien-aimé.
— Vous n’avez pas repensé à l’idée de nous accompagner,
dit-elle prudemment.
— non. tu connais mes sentiments, ma fille. C’est ici, à
Bergen, que je suis né. C’est ici que je vais mourir. ta mère, tes
sœurs et moi sommes là où nous devons être. toi, ma douce, tu
as été appelée à suivre un chemin différent.
elsa connaissait la réponse de son père par cœur. il l’avait for-
mulée trois années auparavant lorsque leur pasteur, Konur lien,
avait proposé pour la première fois de partir en grand groupe
vers la « nouvelle terre promise », comme il disait. ensemble,
ils seraient plus forts, ils connaîtraient le succès. il avait agité
une lettre de peder, dans laquelle celui-ci promettait de les
emmener en amérique. leur date de départ avait été prévue
pour juin 1880. l’arrivée de cette lettre avait jeté l’émoi dans
toute la ville, en raison non seulement de la proposition qu’elle
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Lisa Tawn bergren
renfermait, mais aussi de l’audace pure et simple que manifestait
ce commandant en second désireux de devenir capitaine.
les gens s’étaient mis à affubler peder ramstad du surnom
de « prétentieux futur capitaine ». elsa l’avait défendu, le nez en
l’air comme pour leur signifier qu’ils ne savaient pas de qui ils
parlaient, mais elle s’inquiétait secrètement qu’ils aient raison.
qu’était devenu peder ? et ses mots tendres, écrits d’une calli-
graphie assurée, masculine, témoignaient-ils d’une fantaisie pas-
sagère ou d’un amour bien enraciné ? graduellement, elsa avait
puisé de la force dans sa confiance en l’homme qui trouvait le
moyen de rentrer chez lui pour venir la visiter au moins une
fois par année. tout de même, elle avait attendu et s’était posé
des questions durant des années en observant la mer, espérant
chaque jour, en dépit de tout, que peder rentrerait pour de bon
ou qu’il l’emmènerait avec lui la prochaine fois qu’il partirait.
— quels sont tes souhaits pour l’avenir, mon enfant ? lui
demanda son père, interrompant ainsi ses rêveries.
— mon avenir ? dit-elle, prenant une pause pour réfléchir
avant de répondre. un mariage heureux avec peder, beaucoup
d’enfants, un bon chez-soi.
« et peut-être une carrière, comme charpentière de marine
ou artiste », songea-t-elle silencieusement, incapable cependant
de le dire de vive voix.
la carrière d’une femme n’était jamais sujet de conversation
chez les anders. elle soupira. peut-être ne serait-ce pas bien vu
non plus dans la maison de peder.
— Ce sont de nobles aspirations, acquiesça-t-il. tu vas nous
rendre fiers, ta mère et moi.
ses inhabituels compliments firent encore une fois monter les
larmes aux yeux d’elsa. elle le regarda de côté et essaya de devi-
ner ses sentiments à son expression, mais il faisait trop sombre.
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la femme du capitaine
soudainement, une lumière verte rayonna à l’horizon, éclairant
toute la chaîne de montagnes.
— papa, regardez !
d’autres lumières jaillirent, laissant échapper vers le sud, en
direction d’amund et d’elsa, des rayons entrecoupés de vagues
de rouge et de violet, rappelant à cette dernière l’irisation de
l’intérieur d’un coquillage. Ce mouvement de va-et-vient lumi-
neux avait l’aspect d’une petite vague qui peine à gravir le sable
d’une plage dans un mouvement de flux et de reflux.
— ah oui ! cria son père qui, bondissant sur ses pieds, entre-
prit de se livrer à une petite gigue. Ça ne pouvait mieux tomber
que ce soir. te souviens-tu de ce que je te racontais quand tu
étais petite ?
elsa se mit debout à côté de lui et plaça son bras autour de la
taille de son père.
— oui. Vous disiez que ces lumières représentaient un mes-
sage chuchoté par dieu à mon endroit.
— oui, acquiesça-t-il en hochant la tête. elles sont un aperçu
de la splendeur du paradis.
il était maintenant davantage visible, dans cette douce lumière
nordique. des larmes scintillantes coulaient sur chacune de ses
joues usées, et lorsqu’elle les vit, elsa sentit sa gorge se serrer
d’émotion.
ils restèrent debout en silence un moment à observer le
fjord qui réfléchissait, en des teintes surnaturelles, les aurores
boréales.
— Je vais toujours chérir ces souvenirs, ma fille. merci de
remplir de joie la vie d’un vieil homme.
— oh, papa…
— souviens-toi de ton vieux père lorsque tu reverras ces
lumières, d’accord, elsa ?
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Lisa Tawn bergren
— À condition que vous vous souveniez vous aussi de moi.
il se tourna vers elle.
— elsa, je ne passerai jamais une journée sans penser à toi.
Je vais quotidiennement prier pour toi et les tiens, tout comme
ta maman.
— et je ferai de même pour vous.
le père et la fille s’enlacèrent tandis que là-haut, très haut dans
le ciel, les aurores boréales continuaient à danser au-dessus d’eux.
Kaatje Janssen souriait en pensant à ses amis chers qui se
mariaient le lendemain, aux belles aurores boréales dont elle
avait été témoin la veille avec son mari, elle et lui étendus sous le
ciel d’une nuit printanière, et au sermon que le pasteur lien pro-
noncerait le matin même. Ce serait son dernier sermon à Bergen.
après avoir terminé ses tâches dans la cuisine, au moment de
se préparer en vue de la messe à l’église, elle caressa ce léger
renflement sous son tablier. son ventre durcissait et ses hanches
élargissaient de jour en jour. la veille, elle aurait juré que son
mari découvrirait finalement de ses chaudes mains amoureuses
le précieux secret qu’elle portait en elle.
elle n’avait pas manqué de prier le père céleste pour que soren
soit enchanté d’apprendre la nouvelle ! peut-être était-ce exac-
tement ce dont ils avaient besoin pour solidifier leur mariage.
soren cesserait peut-être alors de faire les yeux doux auprès des
premières filles venues. elle avait fini la vaisselle du petit déjeu-
ner et essuyé ses mains sur son tablier, souriant encore tandis
que ses doigts effleuraient son ventre. C’est aujourd’hui qu’elle
allait informer son mari. si elle attendait qu’ils soient à bord du
bateau, il serait peut-être fâché.
Lisa Tawn BergrenLisa
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n B
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E« Les talents d’écriture de Bergren se dévoilent dans ce roman
historique passionnant — je l’ai adoré ! »
— Liz Curtis Higgs
1Les aurores boréaLes
La série Les aurores BoréaLes
« Lisa Tawn Bergren a un style direct, évocateur, qui rend ses personnages des plus vivants. ils entrent littéralement dans votre cœur. »
— Francine rivers, auteure de Redeeming Love
« Lisa Tawn Bergren entremêle habilement les destins de ces immigrants appelés à vivre bonheurs et malheurs dans leur pays d’adoption. Les
personnages nous prennent au cœur et continuent d’occuper nos pensées, même une fois le livre refermé. »
— The Literary Times
iLs se sonT emBarqués pour L’amérique à La recherche de La LiBerTé eT de La prospériTé
Laissant derrière eux leur foyer en norvège, elsa et peder ramstad décident d’aller faire leur vie dans un pays jeune en compagnie de leurs amis proches, dont Kaatje Janssen, une femme qui cherche
un nouveau départ pour son couple et l’enfant qui grandit en elle ; Tora, la sœur d’elsa, une jeune diablesse rusée qui sait ce qu’elle veut — et exactement comment l’obtenir ; et Karl martensen, un homme déchiré entre son amitié pour peder et un amour secret et interdit pour elsa, un homme tourmenté par des émotions qui menacent de les détruire.
des douces collines de Bergen, en norvège, à la côte rocheuse de camden, dans le maine ; et dans les vagues géantes et menaçantes de la haute mer — vivez une saga épique de persévérance et de passion, de foi et de fidélité.
Lisa Tawn Bergren a écrit plus de 30 livres, dont Breathe et The Begotten. La femme du capitaine est le premier tome de la série Les aurores boréales, que suivront À bon port et Le soleil de minuit. malgré son amour des lacs et des océans, elle et son mari, Tim, gardent les pieds bien sur terre au colorado avec leurs enfants (mais la vie à cet endroit comporte quand même d’autres avantages). Visitez son site Web au www.LisaTawnBergren.com (en anglais seulement).
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