Les ateliers d Elsa - mediatheque-mauguio-carnon.com · pinceau blanc gommé toutes les...

78
Les ateliers d’Elsa organisés par la Bibliothèque de l’Ancre de CARNON et animés par Elsa, écrivain public

Transcript of Les ateliers d Elsa - mediatheque-mauguio-carnon.com · pinceau blanc gommé toutes les...

Les ateliers d’Elsa

organ isés par

la Bibliothèque de l’Ancre de CARNON

et animés par Elsa, écrivain public

2

Carnon le 6 mai 2008

Quand nous avons envisagé à la bi bliothèque de l’ANCRE de mettre en place des ateliers d’écri tures, nous étions loin d’ imaginer l’engouement extraordinaire qu’ ils susci teraient. Nous savions bien sûr que ceux-ci correspondaient à une attente chez nos lecteurs, mai s nous ne pensions pas refuser du monde pour cette première édi tion. Le succès de ces rencontres doi t beaucoup à l’animatrice que nous avons choisie. Elsa Schellhase fai t preuve d’un enthousiasme communicatif et d’une compétence qui ont emporté l’adhésion de nos lecteurs et au-delà. Le présent recueil propose un choix de textes et donne un aperçu du travail accompli durant ces quelques semaines. Souteni r l’expression écri te, sous toutes ses formes, est une de nos raisons d’être, alors pour les frustrés et les retardataires prenez d’ores et déjà date : début 2009 les ateliers reprennent !

Philippe Monsarrat Directeur de la bibliothèque de l’ANCRE

4

5

Edito Réunir des amoureux des mots pour écrire, juste pour le plaisir… C’est le pari qu’a fait, tout début 2008, l’équipe de la bibliothèque de l’ancre de Carnon. Pour cela, ils ont choisi de programmer une série de 5 ateliers d’écriture et de faire appel à moi, écrivain public grand-mottoise, pour les animer. Et c’est ainsi que depuis, en moyenne une fois par mois, une quinzaine de passionnés ne manquerait pour rien au monde le rendez-vous qui leur est fixé. Envie d’écrire et de partager une même passion, moment d’échange, bonheur de se retrouver et de créer ensemble des textes touchants, pleins de tendresse, vrais et spontanés, sans jugement… L’atelier d’écriture ? C’est un peu de tout ça, et souvent plus encore : des fous rires et beaucoup d’émotion ! Elsa Schellhase

6

7

Le Credo de l’apprenti écrivain…

…Moi j'ai traversé toute la pièce Pour atteindre mon petit bureau,

Equipé de ma main droite, une feuille et un stylo, Je me prends pour un poète, p't'être un vrai, p't'être un naze,

Je suis parmi tant d'autres un simple chercheur de phrases. Je retourne toutes les phrases en secouant mon esprit, Je traque la moindre rime et j'en rêve même la nuit,

Je soulève chaque syllabe pour voir ce qu'il y a en dessous, Il m'arrive même de chercher jusqu'à m'en rendre saoul…

Chercheur de phrases, Grand Corps Malade

8

9

¯ ¯ ¯

¯ C’est l’hiver !

Atelier d’écriture

Vendredi 18 Janvier 2008

¯ ¯ ¯ ¯ ¯ ¯

10

11

C’est l’hiver ! Il est plus facile de faire face à l'hiver Plutôt que ces grandes chaleurs, en y voyant son contraire Et tous les inconvénients de ces jours d'été Qu'il n'est pas rare d'entendre en info télévisée Puis les enfants reprennent l'école, cartables et cahiers Echarpes, gants et bonnets Eh là ! La neige tombe ; les entendez-vous crier ? Batailles de boules ou construction d'un bonhomme Ils ne réfléchissent pas, ils y vont ! On irai t volontiers les accompagner tant leur enthousiasme est bon. Tandis que les adultes doivent s'armer de leur meilleur équipement pour affronter les joies et le plaisi r des sports d'hiver. Ah ! Quel bonheur de respirer l'air sain des montagnes et le soi r se retrouver en famille autour d'un feu de cheminée pour raconter le meilleur de sa journée et laisser son rire s'évader. Un souvenir de plus à retranscrire Avec une belle peau dorée que l'on peut voir sans même l'écri re Christelle

12

Décision L'exubérance de l'automne s'en est allée. De la terrasse du chalet il regarde l'hiver. La nature en sommeil se dilue dans le froid. Les ani maux se terrent. L'ai r glacial pétrifie le temps. Il a trois jours pour décider lequel de ses troi s collaborateurs doit partir. La si tuati on péricli te, il lui faut agir. Il est venu au chalet prendre sa décision. Là, à l'abri de tout et de tous, avec la seule compagnie de ce froi d si bérien comme guide du choix. Il a besoin de cette nature gelée, pétrifiée, glacée qui rend tout plus cruel. Partout le silence. Il écoute. Rien. Pas un brui t. Il ferme les yeux. Qui ? Il souri t. L'hiver vient de lui souffler la réponse. Il sai t qui doit partir : Lui. Car au fond, il n'aime pas l'hiver, il n'ai me pas le froi d, il n'aime pas l'austérité, il n'ai me pas son agence. Il aime la chaleur, le soleil, la mer, le plaisir dans le travail . Il partira. Merci l'hiver ! Viviane

13

Neige

Neige vierge

lisse et dure

fermeture

informe

aphone

anonyme

Profondeur se réveille

profondeur se révèle

rêve neuf se faufile

face li sse se craquelle

réfléchi t le ciel gris adouci

Volutes-voiles au loin farandolent

toutes chargées de senteurs marron

Trace-fleur d'une patte

sillage hardi d'une aile

Lourdes béances fraîchement nées racontent...

Boules – bataille explosent en cris-couleur

Bouquet de joie

Bouquet final.

Dréa

14

Petits matins froids… Dehors c’est encore la nui t ; se traîner jusqu’au métro, pieds glacés et nez qui coule. Autour de moi : visages fermés et regards tristes …… c’est l’hiver. Les SDF, sur leur carton, ne pensent pas au ski, sur les pentes enneigées, mai s pour sûr, ils accepteraient sûrement un bon vin chaud et sucré. Il a neigé sur Paris et les chaussures font « flac, flac », sur cette neige grise ; seuls les arbres restent blancs, éti ncelants même, lorsqu’ ils accrochent un rai de lumière, bien rare …. Métro, boulot et puis retour chez soi, pas envie de traîner, trop frigorifié ; du coup les terrasses de café sont vides et la ville semble endormie. Et pourtant, là, juste à côté de chez moi, l’école. Des rires des cris, ce sont les enfants qui se lancent des boules et font des bonhommes de neige. Bonnet rouge, écharpe orange, de la couleur, de la vie ! Les peti tes mains ne sentent pas le froi d, les yeux pétillent… Que du bonheur ! La marmaille ne veut pas rentrer au chaud, peur que demain la neige ait fondue. Les gamins ai ment toutes les saisons car ils ne pensent qu’à jouer et se faire plaisi r et, en les regardant, je me surprends, durant quelques minutes, à ai mer l’hiver. Michelle

15

L'Hiver. Cette nui t, il a neigé.

Par la fenêtre de ma chambre à coucher,

Le jardin semblai t métamorphosé.

C'est à peine si je reconnai ssais ce tableau Ordinairement si familier.

Tout me paraissai t si propre si li sse…

C'étai t comme si quelqu'un était venu pour tout nettoyer et avai t d'un coup de

pinceau blanc gommé toutes les différences entre les éléments, le ciel ne se

disti nguai t plus de la terre, les arbres se confondaient dans la lumière.

Tout parai ssai t plus calme et la nature immobile et froide rayonnait pourtant

enveloppée dans son grand manteau blanc.

Flora

16

Hiver

Après un automne flamboyant l’hiver se présente : humi de et frais au début, puis, crescendo, le vent, le froid, la neige. Les jours raccourcissent, le soleil devient paresseux, les corps se couvrent, les arbres se dépouillent.

Heureusement, Noël arrive. La famille se retrouve chaudement, tendrement.

La maison décorée réjouit l’assemblée. Le repas soigné, recherché, réchauffe peti ts et grands. C’est la trêve des soucis, des ennuis : il fai t bon !

Puis reviennent les mois froids, oubliés. La neige aérienne, vaporeuse, recouvre tout. Les animaux hi bernent, nous essayons de les imi ter. Le silence s’ installe, provoque la médi tati on, en vue de se régénérer. Heureux qui possède une cheminée dont les flammes écarlates égayent les soirées glacées, avec l’odeur des châtaignes grillées.

En attendant le réveil du printemps, les bourgeons, les rayons de soleil bénéfiques, les longues journées pour rêvasser, glissons-nous sous les couettes moelleuses.

Jeanine

17

Le silence de la vierge glacée Pourquoi hi bernes-tu près du feu de cheminée tu restes là muette à mettre à nu

tes pensées près des grani tes verts ta méditation saturnienne semble couri r en

rond sans jamais être mienne comme la tortue sous-terre cherche la chaleur du

jour pour trouver le sommeil caché de la lumière viens jouer au froid nous allons

faire un tour la famille est dans la neige elle skie et se régénère.

Pierre- François

18

Neige blanche L’hiver ne m’ inspire pas

Il glace en moi tous mes espoirs

Il fabrique et concrétise tous mes désespoirs

L’hiver est là j’entends venir ses pas.

Derrière la fenêtre cristallisée j’attends

J’attends de voir s’ il porte son grand manteau blanc

Ses bottes de sept lieux et son chapeau de laine

En attendant je bois du thé et li s Verlaine.

Et puis te voilà qui arrive avec ta mine triste

J’esquisse un sourire, je te prends dans mes bras

Je suis ta blanche neige qui danse dans tes bras

Neige blanche que tu es blanche et triste à la fois.

Fabienne

19

L'hiver

L'hiver est là et voilà que je réalise que le temps fai t son oeuvre:je vieillis,

encore un hiver, mais tant pis si je vieillis tellement vite que me voilà à la place

de maman qui di sait: "j'aime les hivers de plus en plus". Voilà pourquoi: 17h et ma

nichée est à la maison; ils sont tous réunis autour du feu de bois, des tartines au

chocolat plein les mains, des histoires plein la tête qu'ils se racontent. Tous, nous

sommes tous là et nous sommes bien.

Même le chat aime l'hiver, la chaleur de l'âtre, les nuits si longues de sommeil, le

temps qui s'arrête et la famille regroupée.

Pourvu qu'il y en ait beaucoup d'autres comme celui -ci: froid, ensoleillé, heureux.

Marie Thérèse

20

Hiver

Les sanglots longs des violons…

Pause … prolongement.

Horizon gri sé, mer et ciel confondus.

Mais où sont les ciels incendiaires ?

Hélios, lui-même assoupi et morose

Arrive en catimini,

Apparaît en retard,

Se cache on ne sai t où.

La terre dort,

Les oignons restent ensevelis ;

Les aiguilles de pin larmoient.

Le vent tempétueux ralenti t les pas,

Courbe les nuques,

Affole les oi seaux.

Lieu de prédilection,

La cheminée tiédit les mains,

Esquisse un sourire sur mon âme saturnienne :

Serpent lové, calfeutré, en hibernation…

Il secrète son énergie future.

Eliane

21

THE WIND SOUFFLE

sur

les événements, l'histoire; la guerre, les nuages, la poussière, les

cendres.

Joue avec le SOLEIL

le vent Solaire.

Passeurs d'images, passeurs d'Arc-en-ciel, passeurs d'Aurores

où êtes-vous?

Dans le Temps.

The Moon raconte moi l'histoire avec the SUN.

Il était une fois... Un grand Souffle, une grande LUMIERE.

Des éclairs Big Bang plus d'obscurité.

Point Zéro.

Quel Heure est-il?

PASCAL

22

23

La vie s’éveille…

Atelier d’écriture Vendredi 2 février 2008

24

25

Aujourd'hui

vendredi 8 février 2008

Atelier d'écriture avec la journaliste Elsa SCHELLHASE

Lieu M édiathèque de CARNON.

Le Mot clé du texte le « Printemps » Prin « premier » dans le Temps, la f lèche du Temps et c'est gratui t; ça c'est de

l'Amour. Mystère sans Mystère Mystère.

Le printemps se prépare Dame Nature. Vitesse de Li bération.

8 (Dans l'arbre de vie « Mercure » = la « Communication ». Régénération, équili bre

cosmique). +

les autres jours bien sûr Le bien dans l'être être bien le bien être.

8 Mouvement en lemniscate (à l'horizontale) symbole en MATH de l'infini. En PHIL

symbole de L'éterni té. Des battements de cœur. Un bi en précieux.

La constante de la lemniscate. L'écoulement du Temps. Lumière Blanche

tu es mes O rigines, la Chaleur, la Paix, la Force, Le Voyage.

La Puissance dans l'eau, la Terre, le Vent, le Feu. L'Acti on.

Le Royaume de l'Amour. Des Roses, des Tulipes, des Pensées. Les plantes je vous parle!

Sans oublier la plus petite et la plus grande des choses qui fleuri t. Des Parfums, des Couleurs un monde Merveilleux.

Le Travail de la LUMIERE. La Nature s'ouvre au SOLEIL. Le Printemps Arrive.

La Beauté. Des FLEURS.

PaScal

26

A NOEMIE… Coup de foudre… le soleil ! Tu es née non pas au printemps mais au début de l’hiver et pourtant, tu es notre soleil, notre lumi ère. Après des journées douloureuses qui avaient mis en berne ton attente, tu as montré le bout de ton peti t nez et nous avons oublié le temps difficile que nous venions de vivre. Le printemps après l’hiver, la naissance après la mort, une âme chasse une autre âme nous a-t-on dit ; cette âme partie, nous ne l’avons pas oubliée pour autant mai s ton arrivée a éclairé à nouveau nos journées, a embelli nos rêves. Je ne t’ai pas porté hui t mois comme ta maman, ta maman qui est ma fille mais dès que tes parents nous ont annoncé ta venue, avec ton grand-père nous avons partagé au centuple tes évoluti ons, les techniques modernes d’échographie en 3D le permettant. Tu es notre fleur de ce printemps 2008, la plus belle de notre jardin. Quant au lendemain d’un jour de neige, tu as craqué la coque de l’œuf dans lequel tu te trouvais, avec ton papy, nous nous sommes précipi tés à la materni té et là, nous t’avons découverte. Tu avais ¾ d’heure, tu étai s accrochée au sein de ta maman, jolie comme un cœur, peti t animal qui venai t de naî tre. Tu étai s déjà pleine de vigueur, tu étais la vie Nous t’avons regardé, nous t’avons photographié avec notre cœur pour ne rien oublier de la magie de cet instant. Il y a eu un coup de foudre, le soleil, la lumière, tes grands yeux… Nous t’avons aimé au plus profond de notre être. Aujourd’hui, en te regardant t’ épanouir chaque jour un peu plus , nous allons avec toi vers l’été , la mer, la plage , les jeux, la chaleur enfin la vie…. Tu m’as permis de renouer le cercle matriarcal, je ne recherche plus mes origines. Comptine… Qui c’est la plus jolie, c’est Noémie ! Qui c’est la plus chipie, c’est Noémie ! Qui c’est ma peti te chérie, c’est Noémi e ! Mais qui est cette Noémie ? C’est ma peti te fille chérie ! Thérèse

27

Période de transition On qui tte les bonnets Mais on attend encore un peu pour les chapeaux Les rayons ne sont pas assez forts pour nous éblouir Mais suffisamment pour nous adouci r et nous fai re sortir Profi tons des odeurs printanières Et s'habiller plus légère Où il n'est pas encore utile de se protéger la peau Mais il faudra attendre encore un peu pour se mettre à l'eau... Le printemps vient, le printemps vient, Et subi tement le courage nous revient La bonne humeur que nous donne le soleil Nettoyage Propreté Vidons les corbeilles !

Christelle

28

Naissance

Tout fluide et doux

Son étouffé

Odeur feutrée

Flou entouré

Insipide milieu

La vie nouvelle ouvre ses portes

Le flou se fond et di sparaî t

Formes contours s'i mposent

Tiédeur lai teuse enveloppée

De ses senteurs

Et bientôt contact ami s'écoule en profondeur

Tiède et odorant

Motrici té

Eveillant des muscles ignorés.

Dréa

29

CRAC, WIZZ, PAM Je me retourne, et voila que je découvre Sous la neige fondue Tout un monde naissant. CRAC, Je me surprends à observer Toutes ces roses Que l'hiver prépare en secret. WIZZ, Les fleurs commencent à ouvrir leur cœur Et moi j'attends Inlassablement Le retour d'un amant. PAM, Tous ces brui ts qui crépitent en moi Me redonnent le sourire. Je pousse mes espoi rs Vers un ciel bleu et dégagé. Je suis le vent qui poursui t son chemin Sans entrave ni obstacle. Légère je me laisse porter Jusque dans le ventre chaud D'un printemps parfumé. Fabienne

30

Les violettes Du monde, ce matin sur le port Et un vent d'EST. Du brui t, aussi, avec les livreurs Et les arti sans venus appareiller. Le touriste est encore rare, C'est la saison qui débute. Sur un banc, face aux bateaux , Un gros en short et en baskets. Il a sans doute abusé... …du couscous de maman ! D'ailleurs il garde sur les genoux Un sac de toile empli de plusieurs pains. A côté, un maigre Aussi bronzé que le gros. Dans un pantalon de toile Sans pli. Les mains dans les poches Et la baguette sous le bras. Ce di sant, le gros se lève. Enfin, « bonjour bonjour les hirondelles... » Le maigre va chanter sa chanson de Trenet Et saluer enfin les violettes Qu'il ramènera avec le pain. Pierre-François

31

Le Printemps

Le printemps, c'est pour moi, le premier âge de la vie.

C'est le temps des découvertes et des premières

expériences.

C'est aussi le soleil qui pointe le bout de son nez et

réchauffe la nature encore toute engourdie.

C'est ce premier bai ser dont la fraîcheur nous a à jamai s

marqué.

Le printemps, c'est dans la vie d'un homme, le temps de l'espoi r et de la

jeunesse, le temps avant la maturi té propre à l'été, mais c'est aussi du temps à

jamais perdu et qui pourtant cherche sans cesse à se renouveler.

Flora

32

Naissances multiples L’Ange de la terre, encore engourdi s’éveille Lentement il défroisse ses ailes engoncées Délicatement il caresse des graines enfouies La coque gonfle se fendille La carapace vernie se di ssout L’ébauche enfle déploie son centre Enfante une tige une feuille Miniature, frêle, transluci de Une racine s’enfonce, s’accroche, se fixe L’Ange de l’eau fluide et clair Ruisselle, se multi plie En de fins réseaux liquides Bruissants, suintants, nourrissants Il cajole chaque plante L’humi difie, l’entoure, l’encourage à percer la surface L’Ange de l’air est là Immense et généreux Enveloppant ti ède à souhai t Il aspire la ti ge, l’éti re La pousse à s ‘enrouler s’étirer Il étale sa palette multicolore Choi sissez parez-vous Colorez-vous L’Ange du feu D’abord ti mide et tiède Etend ses ailes ruti lantes Curieux s’ insinue tous Azi muts envahissant et bi enfaisant Il intensifie les palettes colorées Catalyse la croissance Agi te sa baguette Magique sur la vie de la terre Eliane

33

Nouvelle vie ! La tortue, peti t à petit émerge de terre,

Lentement, elle n’est pas encore sûre ….

Les oiseaux piaillent, virevoltent,

Le bec chargé de brindilles.

Il est temps de préparer le ni d.

La sève monte, les arbres bourgeonnent.

Les pelouses se couvrent de jaune, de blanc, de rouge, de bleu.

Les peti tes f leurs des champs dont la couleur réveillent nos sens.

Les femmes tombent les manteaux,

Pour laisser le soleil chauffer timi dement leur peau.

On ressort les sandales et les petites robes légères.

On commence à penser grillades, baignades, vacances….

Eh oui, c’est le printemps !

Michelle

34

L’écrevisse

Elle avance à reculons. Parfois c’est bon.

Re culer pour mieux avancer, Re culer pour oublier

un présent au goût de fiel semé d’éclairs de miel.

Du haut de ses douze ans elle ne voyait que le ciel , mais déjà naissaient des

amants.

Elle ne le savait pas.

La petite fi lle inaccessi ble Des rêves des grands étaient la ci ble.

Sur le chemin du catéchisme, Ses yeux bleu de mer

déclenchaient des séismes Les regards ne la troublaient pas,

Elle ne le savait pas.

Jour après jour,

elle grimpa son olympe. Deux pas en avant ,

un pas en arrière. Elle vi t dans les regards

que la vie n’était pas si simple. Plus tard, elle l’apprit par hasard .

Elle ne s’y attendait pas.

L’un des grands raconta.

A travers ses rides , i l s’ i llumina On lui rendi t

le temps d’ un instant , la petite fille de douze ans

Ce jour-là , ce fut encore le printemps.

Elle ne s’y attendait pas.

M arie Eglantine

35

36

37

Amour, amitié…

Atelier d’écriture

Vendredi 7 mars 2008

38

39

Nous deux

Alliances épousées

Ramules déflorées

Amour dévoilé

Verdeurs vagabondes

Vigueurs fécondes

Dans nos jardins attendris

Aux désirs attiédis

Dans nos jours avancés

Amour puis amitié

Naîtront d’autres nuits étoilées

Liliane

40

Amitiés Dans le rétroviseur, je vois Groupe d'ados bien soudé, Etudes loisirs tout partagé. Et de ce groupe, se détache et s'approche L'Amie choisie L'amie avec laquelle on refait le monde inlassablement L'amie avec laquelle on creuse l'origine et le devenir de l'Homme. L'amie que l'on écoute et qui vous écoute L'amie que l'on entend et qui vous entend. Celle avec qui l'on est bien Celle que l'on aime retrouver Pas celle que l'on veut absolument suivre A chacun sa "personnali té" Mais celle qui sai t partager et vos joies immenses et vos drames profonds Celle qui accepte et partage et vos i mpulsions et votre "fantasque"… Dans le rétroviseur, j'ai vu l'Amie que j'avais choisie Puis la route se déroule et la fourche se présente L'Une à droite L'Autre à gauche Puis le temps se déroule Et modèle à droi te Et modèle à gauche Hasard croise les chemins ; dans le Présent, Passé renaî t : A modelages différents réactions différentes L'arbre de la Vie a-t-il été greffé d'amertume et d'envie, de relativi té et d'acceptation ?

Décepti on partagée au Présent de la Vie…

Dréa

41

Aimer ou Vivre

Le mug de thé fumant à la main, Nathalie regarde sans les voir les montagnes qui sur le ciel sombre dessinent des silhouettes étranges. Aujourd'hui est un jour particulier. Il y a ainsi dans la vie des jours plus importants que les autres, des jours qui se singularisent par des événements exceptionnels, des jours uniques qui laissent dans la mémoire un souvenir impérissable. Aujourd'hui était un de ces jours . Franck n'est plus là. Depuis quinze ans, elle vivai t avec Franck, l'homme de sa vie, l'amour de ses jours et de ses nuits, quinze ans de partage, de complicité. Toujours à ses côtés i l la soutenai t dans ses projets, accompagnai t ses passions. Ils avaient si llonné le monde, franchi les océans, traversé les grands déserts de la planète. Avec Franck à ses côtés elle n'avai t peur de rien : elle possédait le monde. Ce soir, i ls devaient partir au Congo, construire loin de Kinshasa des puits pour les populations déshéritées. Elle s'était battue pour trouver les financements. Elle avai t réussi, i ls partaient ensemble accompagnés de deux techniciens. Seulement en rentrant ce mi di pour mettre au point les derniers préparatifs elle avai t trouvé un mot sur la table du salon. Franck avait écri t : « Nathalie je te qui tte. Depuis quinze ans tu m'entraînes dans ta vie, je participe à tes projets, je suis toujours à tes côtés. Mais toi , Nathalie, as-tu jamais participé à mes projets ? À mes passions ? Souviens-toi , tu trouves que le modélisme est trop statique et de peu d'intérêt, que construire des maquettes ne rime à rien. Je t'ai aimé Nathalie, mais aujourd'hui je n'en peux plus de partir toujours plus loin. Je suis celui que tu uti lises. J'espérai fonder une famille, mais tu n'as pas le temps. Alors je pars dans cette maison provençale où tu te sentais toujours à l'étroi t. Pour moi elle est le port d'attache que je n'ai plus envie de quitter. Je pars pour vivre Nathalie, tu ne m'as jamais aimé. » Elle a posé d'un geste rageur la feui lle d'adieu. Passé l'instant de colère, elle a réfléchi sur les mots écrits. C'est vrai , elle a toujours remis à plus tard d'avoir des enfants. Elle a le temps, elle veut profi ter, vivre une vie exceptionnelle. As-t-il raison en disant qu'elle ne l'aime pas ? Elle préfère ne pas y penser. Par contre elle sai t que lui l'aime vraiment. Elle a rangé le mot dans un livre. Rien ne sera plus parei l. Mais la vie continue. Elle pose le mug sur la table du salon, ouvre son portable et appelle un taxi pour l'accompagner à l'aéroport. Franck lui manquera , mais elle ne peut pas arrêter ainsi sa vie. Elle a besoin d'espace, de défis, de projets... Viviane -

42

Sur l’amour et l’amitié Est-ce que j’ai aimé, ai me, aimerai ? Je regarde ma vie et réfléchis au futur.

Amours d’enfance ?

Je ne m’en souviens pas, plutôt des ami tiés qui existent encore.

Amours d’adolescence ?

Je les revis parfois en rêve, rencontres trop brèves près de la maison familiale,

premières fêtes où nous hési tions à aller plus loin

Amours d’adulte ?

Je les ressens compliquées, l’ image que j’ai de la femme s’est forgée au gré d’expériences plus ou moins réussies quand le hasard joue un rôle primordial.

J’ai rêvé d’amour passion, puis de senti ments partagés où deux complices essaient de construire une vie intéressante, et ensuite…

Est-ce que j’aime encore ? Sans doute, mai s différemment d’avant.

J’espère vivre encore quelques aventures entre la passion et la tendresse.

JGZ Jacques

43

De l’amitié

L'amiti é c'est tout d'abord la tranquillité à trouver quelqu'un à qui se confier Mais aussi une attirance psychologique nécessaire et surtout une affini té profonde Il est possi ble que nous ayons besoin d'un souti en afin d'échanger nos di scours et d'évoluer dans la vie de chaque jour Aimer, toujours aimer sans compter Donner : sans retour, Et si tu as fai m Voilà : " Prends mon pain" Qu'il est bon d'avoir besoin de sa présence, De son odeur, de ses mains, d'entendre sa voix et de senti r son Karma. Sachant que le plus difficile reste à venir, les malheurs, les douleurs, les souffrances quelles qu’elles soient, sont elles aussi à partager Les peines n'en sont que plus douloureuses Restant d'avantage touchée qu'à sa propre expérience Nous n'achèterons pas le même bracelet Mais saches qu'à la vie à la mort Nous serons liées Et saches bien aussi que dans l'au-delà Je te retrouverai Christelle

44

Sujet: amour - amitié -- Bonsoi r mesdames et messieurs, et bienvenue à notre 4ème soi rée "Nouvelles avancées techniques en Ressources Humaines". Pour mémoire, lors des trois sessions précédentes de notre cycle "Formati on continue 2008", nous avons trai té le 3 janvier du "Challenge Bolkenstein: contraintes et opportuni tés", pui s le 24 "Marketing et RH: rapports contre-nature ?" et il y a trois semaines nous avons abordé "La nouvelle ouverture des frontières de la malléabili té chez les jeunes recrues". Ce soir nous accueillons un invité de distinction, Professeur Gaston Slebbeog, chercheur en psychobiologie appliquée, qui vient nous parler un peu des nombreuses découvertes récentes dans le domaine du fonctionnement du cerceau humain, de la biochimie du comportement et des émotions, et des perspectives d'applications concrètes en matière de gestion de nos pôles de profi ts .Professeur Gaston Slebbeog ... -- Messieurs-dames, bonsoir. Nous avons un vaste sujet à voir ce soir, et il nous sera possi ble que de survoler un peu rapidement la multi tude de nouvelles scientifiques qui nous arrive tous les jours. En effet, grâce à nos nouveaux outils d'investigation, en parti culier l'i magerie foncti onnelle du cerveau en temps réel, la biochi mie des neurorécepteurs et phéromones ainsi que les derniers modèles de si mulation que nous offre le génie informatique. Pour ne pas sombrer dans les détails techniques, et pour ne pas se perdre dans le théorique, nous commencerons par un mini-exposé récapi tulatif de nos connai ssances actuelles sur la psychopharmacologie comportementale de la formati on du couple... waclav jagiella

45

Je vous aime ! DATE Vendredi 7 – 03 – 2008 7 La clé pouvoir de réalisation. Ouvre la porte. Expérience Numérique. Pourquoi écrire ? Blablabla... Ecrire pour comprendre. Trouver le sens. Le goût à la vie. La li berté. Il était une fois... TOUT dans mon Numéro i dentifiant 7043500D de L'ANPE. La lecture est un rêve libre. (GN)OSE G 7 septième lettre de l'alphabet. G ( symbole de giga un milliard de fois). N 14 quatorzième lettre de l'alphabet = 5. N en math symbole de l'ensemble des entiers Naturels L'AFPA. N en Phys symbole du Neutron. N = symbole du Nombre d'Avogadro. N ° pour numéro. N en Chim symbole de l'Azote ( nitrogène) Salpêtre tu es SEL de Pierre. Pas de Statue de SEL NATRON mais la robe du Temps. OSE Atelier écriture Carnon. Les 2 M ots du jour. « Amour » « Amiti é ». Au Feu. N'attends RIEN. Donne. Aime. Ouvre ton coeur et la vie apparaît. Je vous Aime.

PASCAL

46

Amour, Amitié

Avant, c’était M aman Amour viscéral Papa régnait Impérial, bienveillant Puis les amies admirées et délaissées Amours adolescentes Platoniques, fantasmées. Age adulte Dure réalité Fui te pour que tu t’accroches Abandon de soi pour fusionner Chute dans l’égoïsme Fui te dans la matérialité Pause - enfants voulus Ancrage sur l’éternité Abandon des i llusions Ai-je aimé l’autre ? Me suis- je aimée ? Comment ? pourquoi ? Vaines interrogations La vérité est un pays sans chemin Quoi qu’ i l en soit J’aime la vie, le soleil et la mer L’amour priorité absolue de la jeunesse devient dérisoire Quand le temps passe Amour grenade, douceur du temps qui passe Amour tolérance, douceur du regard Sur l’entourage tourmenté Amour explosion de joie Devant la beauté de la terre et du ciel Amour compassion pour nos frères maltraités Amour de l’ humain - à manipuler avec précaution - Pour parodi er Gainsbourg L’amitié à ceci de supérieur Sur l’amour c’est que ça dure plus longtemps Mais la durée est-elle un critère d’ intensité ? Définition : ami tié = je te veux du bi en Je ne pourrais pas souffrir à ta place Cependant je serai là Pour donner des fleurs à ton âme. Eliane

47

Si tu ne m’aimes plus, je t’aime!

Un jour d’été sur un port je t’ai rencontré : j’avais passé l’âge des bluettes et des romances, une vie remplie en amour et en désillusions : tu étais plus jeune que moi, tu m’as raconté ta vie, je n’ai pas pu te raconter la mi enne : trop longue et trop compliquée. Sa différence d’âge n’a pas été un gros problème : j’étais pleine de passion et de vitali té, et c’est cela qui t’a attiré … on te sentait blessé, un peu guindé, avec un côté « vieille France » qui faisai t ri re mes amies… Deux ou trois jour après notre rencontre, tu m’as di t « veux tu faire un bout de chemin avec moi ? » « Ce bout de chemin » a duré troi s ans : j’ai connu avec toi tous les senti ments du monde : l’amour , l’amitié, le senti ment maternel, la tendresse d’une sœur pour son jeune frère :

« quand l’amour s’en est allé, il n’est plus question d’ami tié, il y a, bien sûr, les souvenirs, mai s eux aussi, vont se ternir,

car les souvenirs sont volages quand l’amour a tourné la page ! Tu ai mais mon côté bohème Si tu ne m’aimes plus, je t’ai me ; Ne crains rien, je ne dirai pas : Si je t’ai me, prends garde à toi ! »

Danièle

48

Amour Nous sommes deux un jour, amoureux, profi tant de la vie ; les sorties, les vacances, les nui ts blanches, le boulot, la vie quoi ….. Sans avoir à nous soucier que de nous même ! Et puis voilà, bien égoïstement il faut bien le reconnaître, nous décidons de donner la vie et de faire de notre couple une famille, afin de concréti ser notre amour. Un enfant, ce petit bout sur lequel on s’extasie, c’est toujours le plus beau, même avant qu’il soi t là, on l’aime déjà. Au fur et à mesure qu’ il grandi t notre amour doi t s’accommoder. Les premiers pas… et la peur s’insinue, attention aux chutes, aux maladies…. Côte à côte nous suivons son évolution, il y a bien des divergences, quelques disputes, mais l’amour est le plus fort et nous faisons front à deux. Et puis c’est l’entrée à l’école et voilà que déjà il nous échappe, nous ne sommes plus les seuls dans sa vie. Et malgré cet amour incondi tionnel il faut quelquefois sévir, faire respecter des règles, mettre des interdi ts ; bien sur cela provoque des conflits et notre amour subi des blessures mais il faut s’armer de courage, nous avons des responsabili tés. Et pui s le temps passe et arrive l’adolescence, là c’est le charivari, le cœur, l’âme, tout va être bousculé ; c’est l’heure de la rébellion. Tout ça est bi en normal, (nous sommes tous passés par là),il faut qu’ il trouve sa place d’adulte, il se cherche, il affirme sa personnali té, il remet en cause tout ce qui vous est cher, votre amour de parent en prend un sacré coup, il faut tenir bon… la tempête va passer, toujours être présent, à l’écoute , mai s ne jamais perdre le cap, s’accrocher à la barre. Et notre amour, à nous les parents doi t se renforcer pour se serrer les coudes et faire front à toutes les provocations et lui montrer que nous sommes unis. Et puis un jour, l’orage est passé, nous regardons cet adulte (qui restera toujours notre peti t) et notre amour pour lui ne fai t que se renforcer et le notre aussi puisque nous avons surmonté les difficultés ensemble. Un jour, pourtant il s’en va, prend sa vie en main. Notre cœur saigne un peu mais il est temps pour lui de suivre son chemin et quoi qu’ il fasse de sa vie nous serons toujours là pour lui car c’est lui qui donne un sens à notre vie puisqu’ il symboli se la concréti sation de notre amour Michelle

49

50

51

Où dorment les papillons…

Atelier d’écriture Vendredi 28 mars 2008

52

53

Où dorment les papillons ? Les grands sapins penchent leurs branches et les peupliers, au vent léger, offrent leur chant doré. Des fi les de fourmis, déjà s'activent autour de leur fourmilière ; les oiseaux, heureux, quittent leur ni d ; insectes, papi llons évei llent ce nouveau jour. Un groupe d'enfants d'âges divers observe alentour… « Les oiseaux se sont révei llés les premiers en chantant... - Non , c'est le coq qui chante le premier et révei lle les autres. - Il révei lle même les fourmis et les papi llons ? - Les fourmis et les papi llons… et les papi llons ? Mais où dorment les papi llons ? - Pas loin ; dans la forêt ou les jardins voisins. Parce que les papi llons ne sont pas résistants comme les oiseaux migrateurs ! D'abord i ls sont nés dans une chrysali de ; c'est fragi le un papillon et ça ne vit pas longtemps. - Celui-là, i l a dû dormir dans une grosse tulipe ; i l avait assez de place, ses ai les ne sont même pas fripées, et quand la corolle s'est ouverte i l s'en est allé. - Oui , ça ne peut pas être enfermé un papi llon ; dès qu'on le touche ses belles couleurs s'en vont tristement… le papi llon est blessé …même qu'on ne peut pas le soigner ; si on le tient, il vibre et ne peut plus battre des ailes…alors, i l meurt en si lence. - Mais une tulipe a une ou deux couleurs ; le papi llon mille couleurs, mi lle couleurs qui bri llent avec des reflets comme de la nacre. - Alors i l a dû dormir sur des écai lles de poisson. J'ai vu des poissons avec des couleurs magiques. - Pas possi ble, les poissons vivent dans l'eau et les papi llons dans l 'air. Les poissons peuvent se parler, les papi llons sont si lencieux ; les poissons sentent fort et les papi llons sentent le pétale, l'étamine et l 'herbe fraîche. Les poissons dansent des ballets aquatiques ; les papillons tracent dans l'air de folles arabesques inattendues. Ils volent en toute liberté, légers, légers, sans chorégraphie imposée, sans leurs parents, en toute li berté, quoi ! - Pour eux le Paradis Bleu ! - Bleu ou jaune. Moi, je pense qu'i ls dorment sur un tournesol ; dès que le tournesol voi t le soleil "MERCI POUR LA NUIT" et i ls s'envolent sans bruit, un battement d'ai les et "ADIEU" - Mais où irait-i l chercher ses couleurs ? Moi, je vous dis qu'i l dort sur les plumes de la queue d'un paon : couleur et taille de la queue, légèreté de la plume, œuvre d'art du papillon ! - Heureusement qu'i l n'a pas le cri du paon, le papillon ! - Non, ce n'est pas ça ! Moi, je sais : pas le solei l trop chaud ; pas la lune, trop de gens dans la lune, et puis elle change toujours de forme, et puis elle éclaire trop la nui t. Non. - Alors ? - Alors ? - Alors… la nuit a des étoi les, des étoi les qui bri llent en tremblant dans le noir, qui distri buent leur vif éclat, qui éclairent juste ce qu'i l faut et qui , au matin, s'en vont discrètement éparpi llant sur la Terre ensommeillée, une plui e multicolore de papi llons, une pluie d'artistes éphémères, que la pluie doucement promène…

DREA

54

Le papillon Insecte magique

D'une beauté féerique

Se métamorphosant d'une forme à l'autre

On ne l'entend pas arriver

Le papillon est léger

Mais fragile aussi

Il se pose puis s'envole avec grâce et

élégance

Tel un tableau de maître

Orné de dessins et de couleurs rayonnantes, resplendissantes

Reproduites à l'identique avec minutie et précision extrême

Sa durée de vie est bien trop courte à mon avis pour se permettre

de prendre de longs répits

Il doit s'accorder quelques petites siestes brèves

Dans un domaine qui est le sien la nature, en rabattant ses ailes pour

se confondre avec les arbres et les fleurs afin de ne pas se faire

reconnaître de ses prédateurs.

Christelle

55

Où dorment les papillons ? Le soleil rouge plongeai t doucement dans la mer. Le ciel pourpre éclairai t de mille feux le rivage. Une légère brise ondulai t les arbres. Martial regardai t sans se lasser ces couchers de soleil qui le faisaient rêver. De temps à autre un oiseau fuyait pour se mettre à l'abri de l'obscurité naissante. Alors comme presque chaque soir, le front collé à la vitre de sa chambre Martial se demandait : mai s où dorment les papillons ? Grand-père Zen, lui avait di t un jour que le battement d'aile d'un papillon ici dans ce coin paisi ble pouvai t provoquer d'inimaginables dégâts de l'autre côté de la planète. Est-ce possi ble ? Un papillon aurai t-il autant de pouvoi r ? Martial adorai t grand-père Zen. Il l'avait baptisé ainsi ,car ce savant grand-père qui avait passé de nombreuses années au pays du soleil levant, répondai t toujours à ses questions, mai s chaque réponse appelait une nouvelle question, et ainsi, chemin fai sant, Martial apprenai t le monde et ses étrangetés. Aujourd'hui grand père Zen avai t tiré sa révérence et pour une foi s laissé la question sans réponse. Après l'enterrement Martial avait trouvé une lettre dans laquelle grand-père Zen avai t écri t sur une feuille ornée d'un magnifique et mystérieux papillon doré : " Les papillons dorment-il v rai ment?" Ce message le laissait perplexe, il ne comprenai t pas. Martial avai t refermé la lettre et l'avait rangée précieusement. Et régulièrement, il posai t à la nui t sa question : mais ou dorment les papillons ? Ce soir, il n'y a pas de soleil pourpre, l'orage gronde, les nuages deviennent de plus en plus menaçants, le vent décoiffe les arbres, les oi seaux se cachent. Le spectacle sur la mer devient effrayant. Martial n'a pas vrai ment peur, juste un peu, car il sai t que l'orage est parfoi s porteur de catastrophe. Il se précipite alors sur la lettre de grand-père Zen, s'assoi t par terre sous la fenêtre, le dos au mur, et dans le brui t du vent et du

56

tonnerre contemple l'insoli te papillon doré et relie pour la énième fois la phrase écri te à l'encre de Chine : "Les papillons dorment-ils vraiment ?" Ohhhh ! S'écrit Marti al, le papillon bouge. Il écarquille les yeux et voi t les ailes du papillon prendre vie. Le silence s'installe dans la chambre. Le papillon grandi t. Sur ses ailes Martial commence à discerner des images, des mots : il retient son souffle. Le papillon s'ani me. Il ne sai t pas d'où vient le murmure qu'il entend: "Regarde et voi t ." Martial, observe le papillon doré et se voi t plus grand, plus vieux, il se voi t plus peti t. Il a peur, se met à trembler. Chuttt di t le papillon, calme-toi. Tu voulai s une réponse à ta question. La reine du royaume des papillons t'a entendu et je viens t'apporter sa réponse. Martial se calme, le papillon est un ami, la peur le quitte instantanément, alors il entend le message : "La Reine du Royaume des Papillons t'accueille parmi nous. Nous, le peuple des papillons, sommes des signes envoyés aux habitants de la Terre, pour en apprendre les mystères. Mais seuls, ceux et celles qui savent lire les signes sur les ailes des papillons acquièrent cette haute connai ssance. Martial, notre reine a décidé de te transmettre ce don. Quand tu seras tri ste, quand tu ne sauras plus quel chemin suivre, regarde sur les ailes des papillons, et tu sauras. Ce don t'apportera la connaissance, tu pourras aider tes compagnons, et tu l'utiliseras toujours selon le code d'honneur du royaume des Papillons." Les années ont passé, et dans ce village au bord de la mer, on vient de loin consulter un étrange vieillard qui répond aux questions qu'on lui pose en regardant les ailes des papillons. A ceux qui, arrogants, ironisent sur ce savoir, il leur pose seulement cette question : "Savez-vous où dorment les papillons ?" Viviane

57

Où dorment les papillons ?

Questi on que je ne me suis jamais posée.

Vont-ils au royaume des fées, des elfes, des gobelins, des sirènes ou des sorciers ? Ou tout simplement ai dent-ils la nui t Peter Pan à s’envoler à la recherche de son bonheur ?

J’ai toujours aimé ce personnage, sa facilité à survoler les i mmeubles, les mers, les forêts et tout cela me faisai t oublier la confusion dans mon espri t.

Je vois les papillons comme des princes du soleil allant rendre visi te et raconter le monde de la lumière au peuple de l’ombre.

J’ai eu un fils gravement malade mentalement sans espoir de guérison totale.

J’ai tout essayé, tout enduré, tout crié et c’est alors que par un pur hasard en passant devant une vi trine où étaient exposés des dreulhes, des elfes, des sorcières, etc… je décidais d’offrir à mon fils un de ces êtres surnaturels qui paraî t-il ont le pouvoir de prendre le souci des humain (j’avais moi-même beaucoup reçu étant enfant.).

L’acceptation de ce peti t génie par un grand garçon ne fut pas facile. Je lui expliquais qu’ il pourrai t tout lui dire, lui expliquer ses angoi sses, se reposer sur lui et faire angoisse.

Pourquoi pas puisque plus rien n’agissait et que seule l’espérance vivait encore.

Le temps passa, le peti t dreulhe se trouvai t toujours sur le bureau malgré bien des déménagements.

Je n’en parlais plus, cela me gênai t. Les médecins se succédaient.

Actuellement, il a di sparu, mon fils va bien et ironie du sort, collecti onne les papillons.

Je croi s sincèrement que cet être de l’ombre l’a beaucoup porté.

Maryse

58

Texte Alphanumérique Vendredi 28-03-2008 28 = 10 Tout est arrangé par le Nombre. Et si , les mathématiques étaient au-dessus du Bien et du Mal. Sans drogue ( l 'opium, le hashisch, la majiruana, la cocaïne, l'héroïne).

Sans médicaments. Sans cigarettes. Sans alcool ou sans abus d'alcool.

Sans compact, sans régle. Sans Droite sans Gauche (sans parti politique). Sans refuge, sans mélange.

Mais une supersymétrie pour l'Arbre de la Vie. L'ARBRE DE LA VIE

avec toute sa philosophie. Sa géométrie. La lumière intérieure de l'Univers.

Le dedans et l'endroi t de la substance cosmogonique. Le 10 est la réalisation de tous les autres Nombres. Nombres premiers de (1 à 9) le carré Magique KC15.

Du Zéro (0) du chaos sort la vie le 1. Les deux donnent le 10. Dix Doigts.

L'ARBRE DE LA VIE = 10

la plénitude le projet de vie l'union la force. Décrypte Crypte

(id)enti té.id abrév de i dem "le même""la même chose". I = en chimie symbole de l'iode du grec iodé (violet)

D = symbole du deutérium (eau lourde) être dans le POINT (l'éternité l'infi ni)

est une sortie de secours. Caché au coeur des pierres, des plantes, des métaux tous les éléments de la Nature pour

ne pas rester comme un pharaon dans sa tombe. Notre Solei l est une Boule d'Amour.

Harmonie Monde Carré du Coeur Triangle du Coeur. La durée le si lence la vitesse l'immobilité l'accélération

l'intensi té c'est une ELLIPSE.

The M oon raconte moi l'histoire avec the SUN Pose the WIND. Où dors-tu? Papi llon?

Je dors dans un FIL de SOIE. Révei lle-toi !

J'aime voler Papillon comme toi. PASCAL

59

Aston et le papillon jaune « Bonjour, je suis Aston le chien fou. Je ne peux pas m’empêcher de courir après tout ce qui vole, bien sûr, les mouches en premier. Ouf, il commence enfin à faire beau, à moi le jardin, il y a des fleurs partout, de toutes les couleurs et …. Surprise des fleurs qui volent. Quand je veux les attraper, tout le monde se met à crier après moi : : « mais non , c’est un papillon, laisse-le, c’est beau, c’est doux, silencieux, en couleur comme une fleur » Oh, une fleur toute jaune qui vole, elle va dans les iris, hum, bleu et jaune, que c’est beau… » Dans ma petite tête de chiot, je réfléchis « Comment ça vit cette bête là, moi, je suis à la maison , gâté, soigné, câliné, peut-être que le carré d’iris, c’est sa maison ? Je vais lui demander…. - Eh oui, je dors dans les fleurs, c’est elles qui me rendent si beau et sais-tu que leur parfum me donne des pouvoirs magiques ? Toi, dis moi que voudrais-tu ? - Vrai, tu es comme une fée , ta baguette magique ce sont les iris ? - Si tu veux oui, alors que souhaites-tu ? - A la maison , mes maîtres me parlent souvent d’un chien qu’ils avaient avant moi, Fizzy Contini, drôle de nom pour un chien ! Il paraît qu’il s’amuse toujours dans une pinède à la Grande Motte, ce n’est pas loin d’ici , tu m’emmènes le rencontrer ? - D’accord, rendez-vous la nuit prochaine, mais maintenant laisse-moi aller dormir, j’ai envie de mettre un peu de bleu sur mes ailes ! » Thérèse

60

J ’imagine Papillon vert, papillon vole, papillon d’or

Tu erres dans les ai rs sans savoir où tu vas

Je t’ai observé peti t papillon,

Dis-moi où tu dors

Papillon d’or ?

J’ imagine que ta tanière est verte,

Qu’elle ressemble à une carapace de tortue

Le soir quand vient la nuit,

Et qu’il n’y a plus de brui t,

Tes ami es les fées jouent avec la pluie

Elles dansent sur ta maison toute tordue

T’éclaboussent de rire avec des notes de musique

Papillon d’or dis-moi où tu dors ?

J’ imagine que ta maison est en carton,

Qu’elle est belle et qu’elle sent bon

Papillon porte bonheur, ta maison est en papier

Papier mâché, papier collé,

Tu portes ta maison sur le dos,

Comme on porte un sac à dos

Papillon vole, papillon vert, papillon d’or

Vas-tu me dire où tu dors ?

Dans les bras d’une rose, ce mati n je t’ai surpris

Tu chantonnais le cœur léger,

« Je vois la vie en rose… ».

Fabienne

61

Ou vont mourir les papillons ?

Il y a bien longtemps, j’avais fait la connaissance de Jean-Christophe que nous avions les uns et les autres baptisé du prénom de « Pipo ». C’était un charmant bambin de six ans . De son imagination exubérante, i l se réfugiait dans un univers fantastique, qui lui faisait prendre les fictions pour la réalité.

Son grand secret c’était de s’ isoler dans les W.C de sa maison. C’est là qu’ i l engageait des soli loques entre un certain grand Delafon et ses fantasmes. La marque reconnue et incontestée en matière de « petit coin » le servait bien. Jacob confi dent muet et commode ne contestait jamais ces dires…

A l’ inverse de son père qui lui répétait si souvent : » ce que tu me racontes-là Jean-Christophe, c’est du « Pipeau ». Tant est si bien qu’en fin de compte le nom Pipeau c’était transformé en Pipo ! Ce surnom lui collait si bien à la peau qu’on en avait oublié son vrai prénom ! Souvent Pipo posait moult questions, à sa mère laquelle restait interdite et si lencieuse, ne sachant que lui répondre ? Notamment au sujet de la mort, des papi llons, où ? Quand ? comment ?

Cette question n’avait jamais trouvé de réponse. Malgré tout sa mère pensait que toutes ses carabistoui lles imaginaires conduiraient plus tard à n’en pas douter son rejeton vers des contrées pittoresques et des mondes bien particuliers.

Elle ne pensait pas si bien dire … En effet plusieurs années plus tard, j’ai croisé Pipo- Jean Christophe, sur le quai

d’une gare. Il avait beaucoup grandi , mûri . De sa haute stature dégingandée d’adolescent i l en

avait gardé un visage étroit aux yeux bleus globuleux qui … sa figure. L’allure générale le faisait ressembler à un lépidoptère.

Il revenait d’un grand voyage où ses pleins d’étoi les et de chimères l’avaient accompagnés vers des contrées encore peu connues.. Depuis les forêts gigantesques d’Amazonie ou d’Asie, i l était parti à la recherche de papi llons… Sous les hautes… secrètes et souvent impénétrables i l avait surpris sous la canopée les guirlandes d’orchi dées odorantes et mystérieuses.

Pour lui , les papi llons ne mouraient. Ils continuaient leur mutation originelle en se métamorphosant en grappes multicolores.

Par la suite, Pipo cheminant par monts et par vaux s ‘était rendu au Tibet. Dans un ashram tibétain, dont i l était revenu enchanté, i l y avait enfin trouvé la preuve de ses interrogations enfantines. Tout ce qu’ il y avait appris correspondait parfaitement au monde féerique qu’il habi tait depuis toujours. Rêves ou réalités, peu lui importait.

Les moines du Tibet lui avait confirmé dans leurs savoirs immuables que le mot « surnaturel » s’ inscrivait tout au long d’une grande chaîne de vie.

Tous les mai llons qui formaient cette chaîne prouvaient que chaque être chaque chose ne sont qu’amour, renaissance, mort et vie et qu’i l n’y avait pas de place pour ceux qui doutaient de tout cela. Li lou

62

Ou dorment les papillons ? Sa belle rose est souvent i mportunée par les papillons : Ils la hèlent, la harcèlent, se lovent sur elle dés que le soleil est à son zéni th. Alors la belle rose s’est posée la question : ils disparaissent la nui t, ils vont dormir comme moi, Mais ou dorment les papillons ? Si bon génie du jardin est venu à son secours : belle rose, dés que tombe la nui t, lorsque les cigales entonnent leur ode à la nature, les papillons s’éparpillent dans une sorte de sauve-qui-peut général : ils s’évadent de leur abri odorant, ils dansent une folle farandole, vont, viennent, virevoltent puis… plus rien ! Nul brui t, nul battement d’ailes : où sont-i ls di t belle rose ? Ils sont partout répondi t le génie, mais ils sont un peu ivres : ivres d’odeur et de saveur. Ce qu’ ils ont honoré le jour, ils le vénèrent la nui t. Ils se posent délicatement à tes pieds, ferment leurs ailes et entrent dans leur médi tation de papillons. Le jardin est paisible, les fleurs sont odorantes, la sérénité tombe sur cet enchantement ! Et eux les peti ts dieux volants, attendent le jour aux pieds des f leurs. Sur les branches d’arbre balancées par le vent léger, ils écoutent, immobiles, ils savourent la douceur de la nui t… Est c’est ainsi jusqu’à l’aube, Ils reprennent alors leur ronde de beauté Ils viennent saluer, l’un après l’autre toutes les fleurs et les ai dent pudiquement à défroisser leurs pétales chiffonnées ! Voilà tu l’as bien compris, jolie rose, Il n’y a pas de secrets, Les papillons ne dorment pas, ils veillent ! Danièle

63

64

65

Partir…

Atelier d’écriture Vendredi 11 avril 2008

66

67

Partir Jour clair, nui t sombre Jour éclair, nuit de l'ombre Hibernati on Réveil Eclatement Maturi té Engourdissement Mort Réveil Eclatement Maturi té Agonie Attendu sans surprise Obligation, insti tution Famille, tradi tion Présent insipide Terne reflet Avenir proposé, imposé Dans la sécuri té Eternel recommencement… P A R T I R… Vers la jeunesse Vers l'insolite. Traditions autres, Gens d'ailleurs Découverte-surprise Ciel démesuré Concevoir et bâtir Construire et se construire Tout au fil du voyage Du voyage d'i mprévu Qui propose …qui impose Force courage et soli darité Parti r ! mai s quand ? Embarquement i mmédiat. Embarquement immédiat………. . DREA

68

Avalanche

Dans son igloo de fortune i l attendait.

Parce qu'i ls voulaient vivre des sensations fortes, un groupe de skieurs téméraires avaient inconsciemment déclenché l'avalanche.

Quand Tristan avait vu l'onde blanche dévaler la montagne et engloutir le groupe, son instinct de survie l'avai t condui t à se protéger dans cet igloo de fortune. Il savai t qu'en bas dans la vallée, l 'équipe des sauveteurs se mettrait en marche.

Arriveraient-i ls à temps ? Peut-être oui , peut-être non. Muni de sa balise et du sifflet à ultra son i l essaierait de tenir le plus longtemps possible.

Après la catastrophe, tassé sur lui-même au milieu de nulle part, i l fut surpris que sa première pensée soit celle de son éventuelle mort prochaine. La mort i l la connaissai t bi en. Elle l'accompagnait depuis longtemps. Depuis qu'à dix ans où un jour à nul autre parei l, i l avait appris cruellement que rien ne dure dans la vie, quand ses parents n'étaient pas revenus de leur voyage au Mexique. L'avion s'était écrasé en pleine montagne. Bilan : aucun survivant. Il devait accompagner ses parents pour ce voyage magnifique, mais la varicelle, a priori inci dent banal, l'avait dispensé du voyage au pays des Aztèques et fait dériver vers une autre vie.

A dix ans i l avait tout perdu et compris que plus rien ne serai t parei l. Il a quitté la maison de ses parents au bord de la mer , la mer qu'i l aimait tant. Il étai t seul , perdu et dû suivre dans ses montagnes l'oncle Jean, le frère de sa mère, qui désormais était sa seule famille.

Le temps faisait son oeuvre et cicatrisait ses chagrins. Aujourd'hui quelques remords le visitaient parfois quand i l pensai t à ses parents. Sa vie auprès de Jean étai t riche et vivante. La montagne qui avai t tué ses parents, était devenue son bonheur, la vie sur ces hauteurs le comblai t et oncle Jean , lui qui n'avait pas d'enfant, lui avai t ouvert sa maison, mais aussi son cœur.

Parfois, i l se reprochait d'être aussi heureux sur ces hauts sommets, mais très vite ce remord s'enfuyait laissant place à la joie et au bonheur d'être vivant.

Puis i l y avait eu Marie. M arie et ses yeux myosotis. Mari e si fragi le et si forte. Marie son amour d'adolescent. Mais Marie fut une étoi le filante sur cette planète.

Ce fut un grand chagrin, une grande colère. Pourquoi Marie ? Pourquoi elle? Qu'avai t-elle fait pour vivre aussi peu? 16 ans ce n'est pas un âge pour mourir.

Alors Oncle Jean patiemment, pour soigner cet indici ble chagrin, avait longtemps expliqué que la mort est indissociable de la vie. C'est vrai , c'est injuste, c'est tragique, mais Marie devait avoir autre chose à faire, dans un ailleurs dont nous avons oubli é l'existence, en venant vivre sur cette terre.

69

A nouveau sa vie changeait. La phi losophi e de Jean opérai t comme un baume . Comprendre la tragique destinée humaine n'était pas une consolation d'avoir perdu Marie. Il savait bien que tôt ou tard ce serait son tour et que personne n'échappait à sa funeste destinée, mais la cicatrice de M arie restait sensible.

La mort de Marie, l'avait transformé, durci. Il avait fi ni par sécher ses larmes. Il conservait l 'image lumineuse de Marie, s'était jeté dans les études, les défis de la montagne, i l avait alors décidé d'être guide de haute montagne.

Tristan avait ainsi parcouru tous les plus hauts sommets de la planète, participé à de multiples expéditions faisant la fi erté d'oncle Jean, qui à son tour, un matin de printemps avait soufflé la bougie.

La mort de Jean le laissa réellement orphelin, mais ce qu'i l lui avait appris, lui avait offert vivrait à jamais en lui , et parfois en randonnée sur les hauts sommets enneigés, i l lui semblait sentir sa présence à ses côtés. Il fermait les yeux, écoutant les bruits de la montagne, i l avait alors dix ans et i l marchait derrière oncle Jean quand i l lui faisai t découvrir les sentiers secrets de la Montagne.

Jean disait aussi : " quand tu nais au monde tu viens avec ton corps, mais quand tu quittes ce monde tu laisses tout, même ton corps. Alors le bagage du retour doi t être ai lleurs, peut-être dans ton cœ ur, peut-être dans ton esprit. Alors n'oublie pas de vivre."

Dans son igloo de fortune le souvenir de Jean le remplit d'émotion, mais au fur et à mesure que passaient les demi-heures, les mots perdaient de leur force et malgré ses vêtements chauds, et son désir de rester éveillé, petit à peti t le froi d l'envahissait, l'air se raréfi ait.

Ici, mourir ne doi t pas être di ffi ci le se dit-i l, tu te laisses aller doucement. Le froid t'endort.

Alors qu'il glissait doucement dans le brouillard, l'image de Nadège éclaira son esprit. Elle faisait parti de l 'équipe des sauveteurs en montagne. Ils vivaient ensemble depuis cinq ans. Il prit soudain conscience qu'i l ne lui avait jamais dit combien il tenait à elle. Ensemble ils avaient parcouru ces montagnes vivant parfois des tragédies : Paul , Armand et d'autres , des amis qui étaient morts en recherchant des irresponsables se croyant invinci bles. M ais ensemble avec l'équipe, i ls avaient aussi sauvé de nombreuses vies. Ils aimai ent la montagne, elle était leur vie.

Il se souvint aussi d'une grande discussion qui avai t duré toute une nuit, quand Jean avait dit : Imagine qu'un jour personne ne meure. Que serait notre vie ? Pire que l'enfer.... Pendant des heures i ls avaient échafaudé mille réponses à cette terri fiante idée... Il sourit.

Sa conscience s'effritait, il se sentait dériver vers les rivages de la mort. Avant de sombrer il souffla une dernière fois de toutes ses forces restantes dans le sifflet à ultra son. Il s'enfonçait doucement, quant au loin, i l entendi t l'aboi ement étouffé de Rex, le chien des sauveteurs en montagne.

Avant de perdre conscience, une pensée vint l 'habi ter : ce soir i l dirait à Nadège : je t'aime. Viviane

70

Partir …

(Mon défunt avait 26 ans, au cœur de la nuit en un superbe vol plané de moto i l y a 9 ans environ... Son frère m'a donné de lui une K7 No women no cry de Bob Marley et un CD de Téléphone dont je me suis permise d'y prendre quelques paroles tout en faisant relation avec la communication).

Mission terminée Prête pour le nouvel envol Hep, Hep, Hep, pas si vite, j'ai le droit à un appel...

Le voici :

J'avais un ami, mais i l est parti Ce sens à ma vie, i l n'est plus en vie Il m'a tout donné et s'est effacé Sans me déranger et je crois que j'ai pleuré, j'ai pleuré...

Dans le fond ce n'est pas vraiment bon D'avoir envie de tout cassé J'voudrai bien essayer J'voudrai bien continuer, continuer...

Un moment, un instant, j'ai cru oublier En parlant en pensant par télépathie Je t'ai appelé jusqu'à même pousser un cri !

Quelques mots perdus dans la nuit Quelques mots qui traînent à minuit Quelques mots qui cognent au cœur de la nuit Mais la nuit ne peut pas entendre Non la nuit ne peut pas comprendre Et c'est à croire que la nuit n'a pas de cœur, non pas de cœur...

J'avais donc cet ami, et maintenant c'est fini Un sens à ma vie Mais je n'ai plus envie

Et j'ai tout donné, j'ai tout dépensé Pour se souvenir de ce rêve évei llé, évei llé...

Attends, ne raccroches pas Tout en comprenant que le vent soit ton aliment Et que je dois te laisser travai ller la journée

Je me laisserai toujours guider par cet odeur Que je connais désormais SANS EN AVOIR PEUR

Avec bien sûr au préalable mes précautions Qui sont mes codes secrets et que tu connais Pour l'exclusivité et l'intimité

Acceptes-le, ce monde aujourd'hui demande d'être sécurisé Maintenant tu peux raccrocher Eh ! je vais enfin pouvoir le mettre ce pétard de point sur le mot fin. Christelle

71

Partir

Partir : le rêve de ma vie. Combien de fois l’ai-je vécu et qu’en est-il advenu ? Je ne supporte ni la routine, ni l’à peu près et je sais que tout changement est

synonyme de succès.

- Premier départ : une naissance Oui à la vie, oui aux plaisirs, oui aux déplaisirs, oui à l’amour des siens. Je n’ai pas été déçue et je ne l’ai pas vu

- Deuxième départ : 21 ans, via Montpellier Etudes, flirts, amours, efforts Personne pour m’aider Les parents c’étaient pas mal On pouvai t respirer

- Troisième départ : 21 ans se sont écoulés

Je ne pouvais plus rester Je qui tte le foyer conjugal Il fallai t trop lutter L’avenir m’attirai t avec toujours plus d’attrai t Qu’allait-il m’arriver ?

- 21 ans depuis ont passé Toujours envie de parti r, de renouveau Où fera-t-il plus beau ?

Je ne vais certainement pas tarder. J’attends un appel, un coup de pied. Mais je sais que ce sera le dernier. Et pourquoi pas le meilleur ? Quelqu’un serait-il déci dé cette foi s-ci à ne pas me laisser parti r seule ?

J’attends, mais pitié, pas trop longtemps. Car j’ai maintenant trois fois 21 ans. Maryse

72

Partir

Week-end copains, on rit, on mange, on boi t, on est heureux. Chacun fai t ce qu’il veut, seul ou avec d’autres. Deux parmi nous décident d’aller peindre au pied de la Sainte Victoire. « Viens » me disent-ils « Moi, mais je ne sai s rien faire » « Viens » A la Sainte Victoire, je ne résiste pas, je pars. Lieu magique, des ondes de sérénité, la beauté à l’état pur, on est déjà loin du quoti dien… Qui me rattrape pourtant avec un carton toilé, un pinceau et des couleurs. Pourquoi pas ? Se lâcher sur une toile blanche, laisser li bre cours à son imagination, laisser partir son espri t dans un autre monde, s’échapper, pour où ? Je ne le sais pas encore Une toile blanche, une composition, un paysage, un modèle, tout ce qui est autour disparaît, l’œil du peintre dimensionne, i magine, colore, une musique se fai t entendre dans sa tête et son tableau se construi t. Plus rien ne compte, il faut avancer avant que la lumière ne change. Tout lui apparti ent, il en fait ce qu’ il veut. La main ne tremble pas, n’hési te pas, la palette se couvre de couleurs d’un autre univers. Les formes se déforment, les émotions transparaissent, une histoire s’écri t. Le tableau se termine, le voyage aussi, les bruits du monde se font à nouveau entendre. Retour à la réali té, bonheur de montrer aux siens le souvenir d’un voyage, allez, j’ose le di re, ini tiatique. Sensation de bien-être comme au sorti r de l’eau, corps détendu, esprit libéré, nettoyé ? Peindre, c’est parti r mais pour mieux revenir ! Thérèse

73

« Partir, c’est mourir un peu » Partir, c’est mourir un peu, C’est même mourir beaucoup : Pour moi, i l n’y a qu’un vrai départ, Une vraie rupture : c’est la mort, Le reste n’est que paroles !

J’ai pourtant connu tant de départs, Tant de séparations que tout se broui lle dans ma tête lorsque je les évoque…

Exi l, départ du pays de mes racines, Famille éclatée, anéantie, amis oubliés… Et i l faut repartir à zéro, il faut remonter la pente ; J’entends encore la voix de mon père « rien n’est irréparable, sauf la mort , alors puisque nous sommes tous en vie… »

Et puis, la vie, justement passe : Nous avançons dans l’engrenage des jours, Et les départs, voulus ou irréversi bles, s’ajoutent inexorablement. Arrive aussi le temps des regrets, des ruptures, Il faut faire son deui l, dit-on « en psychothérapi e » Après une séparation, une rupture ou la mort !

C’est donc bien que seul la mort est importante et que, Finalement à mon sens, tout départ n’ est qu’une seul mort en parenthèse !

Pour être franche, je dirais que parfois, je fais un rêve étrange : Je pars. Ou ? je ne sais pas, Dans un pays qui n’existe pas, Mais peu importe le pays !

Le but est de tout laisser derrière soi , La famille, la quoti dien, les amours brisés, Les amours inconstants, pour retrouver enfin la seule li berté, Celle de la solitude choisie !

Bien sur, c’est un rêve, mais pour certains le pas est vite franchi : La « tentation de l’ inconnu » doit trotter dans la tête de bien des hommes : Se li bérer volontairement du monde avant d’y être contraint pour le dernier voyage, Celui dont on ne choisit ni le jour ni l’heure !

Pouvoir dire j’abandonne tout parce que je suis la plus forte c’est penser : Là ou je serai , personne ne pourra me retrouver … Et surtout pas la mort !

Danièle

74

Partir, c’est mourir un peu

Le moment est arrivé. C’est pour ça que j’ai passé treize ans de ma vie à essayer de faire de mon mi eux à l’école et au lycée afin de réussir aux examens et d’avoir la possi bilité d’être reçu à l’universi té. Alors j’ai renoncé aux bêti ses de certains de mes copains qui ont choi si de passer leurs soirées à s’enivrer dans les pubs et les boîtes de nuit. J’ai suivi les conseils des profs et

j’ai passé mes soirées à bosser, à apprendre d’ interminables listes de verbes français irréguliers et de formules d’algèbre. Enfin j’ai réussi : il valai t la peine. Les résultats des “A Levels” sont bons et je pars de la maison familiale dans le Sud de l’Angleterre pour devenir étudiant à l’Universi té de Leeds dans le Nord. Tout le monde me félici te. J’ai tout ce que j’ai voulu, alors pourquoi cette tristesse? Pourquoi ce nœud au niveau de l’estomac? Pourquoi cette sensation que quelque chose en moi est en train de mouri r au moment où je monte dans l’autobus pour parti r du lieu de ma naissance?

Dix-hui t ans passés au sein de la famille – ce n’est pas rien. J’ai toujours su que, quoi que soi t le problème, maman, papa et Chri stopher, mon frère aîné étaient là derrière moi. Ils me souti endraient en cas de difficulté. A parti r de ce moment il va falloir que je me débrouille tout seul. Oui, je ferai d’autres connaissances. J’aurai sans doute de nouveaux copains, mai s la confiance absolue que j’ai toujours eue jusqu’ ici que quelqu’un d’autre me sauverait de mes propres bêti ses est partie définitivement. Cette confiance est morte à jamais.

Et la maison familiale avec son panorama sur la Manche et au lointain la silhouette de la côte française – tout cela va me manquer. A Leeds il n’y aura pas de vue sur la mer. Je n’aurai plus ma peti te chambre dont j’ai choisi les meubles et le papier peint moi-même. Peut-être que la chambre d’étudiant à Leeds ne sera pas du tout à mon goût et que je vais m’y senti r comme un étranger. Je sai s que je rentrerai ici pour les vacances, mais cela sera en tant que visi teur. Cette mai son familiale ne m’apparti endra plus comme avant, et la chambre n’aura plus l’âme que j’ai créée moi-même. Cette âme sera morte dorénavant

Oui, en quittant cette ville du Sud, c’est toutE mon enfance que je lai sse derrière moi, mais l’homme qui en a évolué existe bel et bien dans cette gare d’autobus d’où il faut que je parte en quelques minutes. Cet homme va montrer qu’ il a bien choisi de parti r en faculté. Il va conti nuer à lutter, pour prouver que ses origines méridionales subsisteront autant qu’ il restera en vie.

Brenda

Jeter sa montre

Larguer les amarres, Se scalper de son cerveau d’Europe.

Quitter le vieux continent ses Cathédrales sombres

ses Arcs de triomphe l’Assemblée Nationale et ses

pompes. Renoncer à ce vieux cinéma.

Abandonner le made in Chi na. Réussir à jeter sa montre

Lassé de lutter contre. Pas faci le de jeter ses ustensiles

Pas faci le d’ oublier la vi lle Diffici le de faire le vide.

Hisser la voi le

Tisser une nouvelle toi le Plus de drapeau.

Il ne s’est pas retourné

Il n’a pas fermé sa porte à clé La vague l’a entraîné.

Il est l’onde incertaine Il est la brise et la bise

La lame, l’écume , l’aqui lon. Le voi là ivre

Sa tête est vi de.

Il a lâché la barre Sa voi le a cessé de claquer.

L’eau dans son miroir déforme son visage

où gronde encore l’orage. Il est tout nu.

Il se penche. Le voi là à genoux

s’abreuvant aux embruns. Le bois de la proue est doux. Ses yeux pleins de tendresse

Embrassent l’horizon , mais , déjà ,ses pieds cherchent une terre.

Où sont « les Iles sous le Vent » ?

Marie Eglantine

76

Partir c'est mourir un peu Si partir c'est mourir un peu Le jour où tu es parti Tu as emporté un peu de ma vie Si partir c'est mourir un peu Tu m'as laissé seule avec mon chagrin Ma colère et ma haine sans autre fin Si partir c'est mourir un peu Alors je meurs un peu plus chaque jour Dans l'espoir de te rejoindre à mon tour Et, je te demande pardon De ne pas seulement penser à toi Comme unique source de vie, source de joie Toi fruit de mon sang et de ma chair Toi dont la vie m'est toujours chère Et, qui en si peu de temps m'a tant donné Alors, puisque partir c'est mourir un peu Et que la mort fait partie de la vie Je te dédie ce poème, à toi mon fils Elie. Flora

Textes de :

Danièle, Flora, Christelle, Fabienne, Jacques, Pierre François, Waslav, Eliane, Liliane (Lilou), Viviane, Thérèse, Marie, Suzy, Maryse, Brenda, MT Sokol, Jeanine,...

Réalisés dans le cadre d’ateliers d ’écriture organisés par la Bibliothèque de l’Ancre de CARNON

04 67 68 00 28 [email protected]

www.mediathèque-mauguio-carnon.com

ÙÙÙÙÙ

Animation des ateliers et création du recueil de textes

Elsa SCHELLHASE, écrivain public Cabinet Point-Virgule 73, allée des M icocouliers

34280 LA GRANDE MOTTE

06 09 61 50 29 / 04 67 29 94 70