Les artistes français en 1800

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._ ." NA-A-F 1'1?-1.- / '7 il s) ARTISTES FRANÇAIS EN ISOO . Pilce communiqu ée par M. Fillon. Cette note curieuse de l'expert Lebrun est autographe j mals 'ion orthographe est telle qu'elle rendrait fastidieuse la lecture : il n'y a pas là du reste, comme pour les temps anciens, uuc raison de fidél ité absolue. Celui à qui il j'a fait copier, pour la remettre JU prince Lucien, en a évidemment corrige les Iautes ; je l'imprime sans rien changer au texte, mais comme Je copiste a dO la trans- etire pour qu'elle pût être présentée. Pièce SUT les artistes remise par M. Le Brun à Lucien Bonaparte. Note remise le 2 vendémiaire an 9 (mercredi 24 septembre 1800). Citoyen, J 'ni l'honneur de vous faire parvenir la note des dix plus habiies peintres, sculpteurs et architectes. Je ne puis vous dissimuler que cette marque de confiance dans mon jugement me montre la difficulté de la mission dont je m'étais chargé. Aussi me suis-je dit ; ( C'est à la balance de la Postérité qu'il faut les faire peser. )1 Je crus même devoir les classer graduellement, car il s'offre de la différence d'une manière sensible entre les cinq premiers et les cinq derniers. Il eüt peut -être été essentiel de savoir encore à quoy ils seraient employés, afin de les placer plus directement au genre de leurs talents et aux études particulières qu'ils ont faites. La

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._ ."NA-A-F 1'1?-1.-(~. / '7 il s)

ARTISTES FRANÇAIS EN ISOO .

Pilcecommuniquée par M. Fillon.

Cette note cur ieuse de l'expert Lebrun est autographe j mals'ion orthographe est telle qu'elle rendrait fastidieuse la lecture :il n'y a pas là du reste, comme pour les temps anciens, uuc raisonde fidél ité absolue. Celui à qui il j'a fait copier, pour la remettreJ U prince Lucien, en a évidemment corrige les Iautes ; je l'imprimesans rien changer au texte, mais comme Je copiste a dO la t rans­etir e pour qu'elle pût êtr e présentée.

Pièce SUT les artistes remise par M. Le Brunà Lucien Bonaparte.

Note remise le 2 vendémiaire an 9(mercredi 24 septembre 1800).

Citoyen,J'ni l'honneur de vous faire parvenir la note des dix plus

habiies peintres, sculpteurs et architectes. Je ne puis vousdissimuler que cette marque de confiance dans mon jugementme montre la difficulté de la mission dont je m'étais chargé.Aussi me suis-je dit ; ( C'est à la balance de la Postéritéqu'il faut les faire peser. )1 Je crus même devoir les classergraduellement, car il s'offre de la différence d'une manièresensible entre les cinq premiers et les cinq derniers. Il eütpeut-être été essentiel de savoir encore à quoy ils seraientemployés, afin de les placer plus directement au genre deleurs talents et aux études particulières qu'ils ont faites. La

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412 ARTISTES FRANÇAi\; EN ISOO.

Peinture est plus abondante et présente plus de grandstalents que les deux autr es arts ; aussi ses genres de gloiresont plus variés.

PEIN TRES D'HISTOIRE.

J . David. Connu par huit à dix tableaux.2. Menageai. Par sa mort de Méléagre, de Léonard de

Vinci, sa Suzanne, sa Polixène. Douze à quinze ouvragescapitaux Pont classé au rang des plus grands peintres et l'ont

appelé à la place de Directeur à l'Académie de France à

Rome. Les envieux de ses rares talents lui ont fait craindresa rent rée en France. C'est au Ministre de l'intérieur à lerap peler et à lui commander des travaux dignes de sa patrieet de sa gloire. Il est propre à faire aussi des plafonds.

~ . Gérard. Par son Bélisaire, sa Psyché, plusieurs compo­

sitions et plusieurs tableaux du plus grand mérite.4- Vincent. Son Président Molé, sa Piscine, son Cinna, son

Guillaume Tell, et autres ouvrages distingués.

S. Girodet. Par deux tableaux; l'un en petit , médecinrefusant des présents, son Endimion, et plusieurs compositions

d'un style pur.6. Prud'hon. Par son tableau de la Sagesse montrant à la

Vérité la lumière qui éclaire la France, nombre de compo­sitions pleines de génie, tenant de la grâce du Corrége et du

Parmesan. Aussi propre à faire des plafonds , talent qui n'est

pas propre à tous les art istes.7. Regnault. Par l'Éducation d'Achille, une Descente de

croix, Hercule et Alceste , et nombre d'autres ouvrages .8. Carle Vernet. Par son triomphe de Paul Émile , sa

Course de chars , le Combat d'un cavalier et d'un lion;talent rare pour les chevaux et propre à faire passer à lapostérité plusieurs actions extraordinaires à la gloire de laRépublique.

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ARTISTES FRANÇAIS EN 18 0 0 . 433

9. Meyilicr . Par plusieurs ouvrages et par son tableau,maintenant exposé au Salon, représentant les adieux d'Eu­charisà Télémaque, le meilleur du Salon .

10 . Lethiire. Par son Philoctète et plusieurs belles com­positions.

Cen'est pas sans regretter que je cite ici plusieurs talentsd'un grand espoir:

Fabre, élève de David, qui a fait une mort de Caïn, uneSuzanne, etc. j artiste des plus habiles, aussi errant de laFrance, qu'il faut rappeler.

Guerin, qui a fait le plus beau tableau du dernier Salon;savoir s'il soutient ses débuts.

Gauffier. Le sacrifi ce de Gédéon ; artiste errant, qui seraprochain de Lesueur et Lairesse; digne d'être rappelé.

PEIN TRES DE PORTRAIT S.

M'Il'" Le Brun, Greuze, Droling, Ansiau, Barbier de NÎmes.

P EINT RES DE P AYSAGES ET G ENRE.

Dematne, Taunay , tous deux propres à faire des sujets dela Révolution.

Hue, paysages et marine.Ommegantk, peintre de paysages et animaux, à Anvers.Bertin, Valenciennes, peintres de paysages.Sablet, peintres de genre~ costumes.Swebac Des Fontaines, des batailles en petit.Vandael, peintre de fleurs, l'un des plus grands peintres

qui existent en ce genre.

M INIATURE.

Isabey , AugusIin, Slcardi, maître d'Isabey, Gav :

SCULPTURE.

1. Moine. Cassini; et du génie.

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4 34 ARTISTES FRANÇAI S EN 1800.

2. Giraud. Son morceau de réception.3. lumen . La Fontaine; ses figures de Rambouillet.4. Chaudet. Cyparis, et du génie.S. Foucou. Son Duguesclin et autres.6 . Dejoux.. Sa Renommée du Panthéon, et autres bas-

reliefs.7, Stouf· Son S' François de Paule.S. Bacary. Psyché et l'Amour.9. Pajou. Pascal, Bossuet, etc.1Q. Ramey ou Lemot,

Différence marquée à moitié liste.

ARCHITECTURE.

1. Gondoin . L'école de chirurgie.2. Raymond. Sa place du Perrou ; ses plans pour l'arrivée

derrière la maison de Lebrun; ses Prisons pour Toulouse el

ses études de spectacles. Le style du grand génie, puisé dansles modèles antiques, conceptions sages, une pratique dans laconstruction, qui offre des détails précieux et le plus habiledu monde pour la charpente.

3. Chalgrin, L'église Saint-Louis du Roule. Des fêtes

publiques, etc. Dugénie; style sage; bon constructeur.4. Paris. Artiste rempli de goût; style soigné; chargé de

plusieurs fêtes publiques.5. Moreau, architecte et peintre. Ingénieux et d'un bon

style; des plans qui offrent de belles pensées.6. Peyre. Talent sage; a fait des monuments en Alle­

magne.7. Le Doux. Homme de génie ; imagination ardente; peu

soigné, a beaucoup construit.S. Cellericr, Un génie exercé; du goût dans les intérieurs;

il a beaucoup construit.9. Percier et Fontaine, Artistes que l'amitié Il réunis. Ces

,.',

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ARTISTES FRANÇAIS EN 180 0 . 4 1~

deux artistes ont des conceptions charmantes; habiles dansles détails; des talents dans les décorations intér ieures et dansles meubles.

l a . Vaudoyer. Des compositions heure uses , des planssimples et a fait de très-bonnes études.

Thil'dult. Des idées neuves .Je désire, Citoyen, que ces hommes célèbres soient à

même de justifier par des travaux le tri but de gloire et decélébrité que leur talent leur assure et dont la Nation s'enor­gueillira .

Salut et considération.L E B RUN.

Commissaire expert du Musée central des Arts.

Au mémoire est joint un feuillet d'une autre écr iture aussicorrecte 'lue celle de Le Brun est ignorante. C' est évidemment un;J.11li 'lUI :l fourni celte note, excellente comme on va voir:

Architectes Français,

1 . Gondoin , architecte, de l' Institut National de France,

membre de la ci- devant Académie d'architecture. Artiste quia un coup d' œil tr ès-délicat et juste , qui a le goût du grand ;

du génie; bon style d'architecture puisé dans les modèles del'antiquité; une conception sage et facile; une pratique dansla construction qui offre des déta ils intéressants et pr écis:

sage dans les idées, comme Palladio l' était dans les siennes.2. Chalgrin, architecte, de l'Institut National de Fra nce ,

membre de la cy-devant Académie d'architectu re . Artistesage qui a du génie et de la capacit é, qui joint à une exé­

cution soignée des détails heureu x, puisés dans ~eux transmis

par les anciens; il a un bon sty le d'architecture; il entend

parfaitement la construction; il a de la facilité pour l'exé­cution des fêtes publiques; il Y réussit parce qu'il a infinimentde goût; grand dans ses projets .

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4~ 6 ARTISTES FRANÇ AIS EN 18 0 0 .

". Paris , architecte, de l' Institut National, ci-devantMembre de l'Académie d'architecture. Artiste qui a infinimentde goût , un style soigné et pur, une exécution et des détailsrecherchés 1 des plans heureux qui respirent le goüt deJ'antiquité qu'il a su bien voir dans ses études; ses conceptionssont variées; il a été chargé de plusieurs fêtes qui ont eu dessuccès.

4. Moreau, architecte et peintre. Artiste sage, ingénieux;du goût et de la précision dans ses détails; un bon style,puisé dans l'étude profonde de l'antiquité; des plans quioffrent de belles pensées.

i . Peyre, architecte, de J'Institut National, membre de laci- devant Académie d'architecture. Artiste sage, qui a dugoüt , de la précision, qui a eu des succès mérités dans l'exé­cution de plusieurs monuments en Allemagne élevés sur sesdessins ; on remarque dans ses plans des détails heureux.

6. Ledoux, architecte , membre de la ci-devant Académied'a rchitecture . Homme de génie, une imagination ardente etpittoresque, une conception forte; l'exécution de ses projetspourrait être plus soignée ; c'est l'architecte qui a le plus

construit.ï. Cdlerier, architecte. Artiste habile , génie exercé , de la

facilité, et du goût pour décorer les intérieurs ; des planspittoresques, avec des formes heureuses et variées, une exé­

cution soignée. Il a beaucoup construit.8. Percieret Fontaine, architectes) que l'amitié a unis. Ces

deux artistes, qui habitent ensemble, ont des conceptionscharmantes; habiles dans les détails de leur art , qu'ils ontpuisé dans l'antiquit é;' leurs productions sont extrêmementsoignées; ils ont beaucoup de succès dans la décoration desintérieurs et dans les dessins des meubles.

9. Vaudoyer, architecte. Artiste habile dans la théorie etdans la pratique de son art ; ses conceptions sont heureuses;

..

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A. de M.

ARTISTES f RANÇAIS ë N 18 0 0. 4lï

ses plans sont simples, d'une exécution facile; il a tait defort bonnes études d'après les modèles qui nous restent del'antiquité.

l a. Poyet, architecte, membre de la ci-devant Académied'architecture . Imagination ardente 1 qui lui fait produire deseffets singuliers. Il a beaucoup bâti sans précision, il a faitparfois des choses ingénieuses, mais d'une exécution peusoignée; son génie le porte à accueillir les objets extraor­dinaires, mais ses conceptions ne sont pas sans unité.

Sur cette note, qu'on voit maintenant être évidemment l'originedu r ésumé de Le Brun, Je n- 10 est effacé, et à partir Je Chalgrinchaque numéro a été surchargé par Le Brun, de sorte que 2 estdevenu J et ainsi de suite. Enfin Le Brun a mis en marge2 . Raymond. On a vu que dans sa note c'est l'article le plusétendu. De ceci il résulte bien sûrement que c'est Raymond, qui nes'est pas nommé lui-même et qui a mis dans son jugement desautres autant de bienveillance que de goû t, qui est J'auteur de lanote demandée et employée par Le Brun. L'écriture est certai­nement la même que celle, dans les mêmespapiers de Le Brun, d'unmémoire anonyme infiniment détaillé et compétent sur la comparai­son de la charpente du dôme de la Sa/litt à Venise et de celle du dômedes Invalides. En même temps on a vu queLe Brun, pour lequel ilatravail!é,puisqu'il est cité commeayant fa it l'arrivéederrière sa maisonde la rue du Gros-Chenet, le donne comme « le plus habile du momiepour la charpente. JI En combinant ces divers éléments J il ne meparait pas douteux que l'auteur de cette curieuse note et dumémoire sur les charpentes des dômes de la Sa/ute et des Invalides(mémoire des plus remarquables et que nous aurions im primé sinous n'avions constaté qu'il avait été déjà publié dans les Mémoiresde l'Académie) ne soit "architecte Raymond. Dans ce mémoire ildit avoir été à Venise en 1774.

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NOTICES SUR LES ARTISTES

CANDIDAT S A LA CLASSE

DES BEAUX-ARTS DE L'INSTITUT

(. 3 FRUCTIDOR AN VIII ).

La Convention na tionale, ap rès avoir impitoyablement pros­cr it les Acad ém ies de l'ancien régim e, qui cess èren t d 'existe rle 8 30 'O. t 1793, re vint plus ta rd à.des con ceptio ns moins étroiteset, pa r l'articl e 2gB de la Con stitution de l'an III, décida lacréat ion d'u n . Institut na tiona l, chargé de recueill ir les décan.vert es et de perfectionner les arts et les sciences Il . La loi surl' ins tru ction pu blique, du 3 brumaire an IV, que rend it laConven tion à la veille de sa séparation , organisa l'I nsti tu tnational et fixa à trois le no m bre de ses cl asses. Dans ce tteorganlsetlon, une modeste place était réservé e aux ar tiste s,groupés sous la monarchie en Académie de peinture et scul p­ture et Académie d'a rchi tec tu re, et qu i, confondu s avec les lit­térateurs et le s archéologu es, formèrent la troisièm e cl~sse

sous la dén omination de littérature et beaux-arts ; les qua tredernières sections de cette classe furent réservées aux pein tr es,scu lp teu rs, a rchitectes et musiciens; ceux qui furent appelésà fai re partie de ces sections appartenaient pour la plupa rt

au x anciennes Académies. Ce tte organisation, ass u rémen t for tdéfe ctue use , pu isqu 'ell e n' a ccordait aux le ttres, à l'érudition etaux arts qu'une place très limitée, subsista jusqu'à la fin duDire ctoire . Comme l'on sait, ce fut un arrêté consulai re du3 pluv iôse an XI (23 janvier (803) qu i éta blit un nouve aurégime et qui reconstitua, sa ns toutefois leur rendre leurs no ms,les an cie nnes Acad ém ies. Une classe spéci ale, la qu a tri èmeclasse, fut att ribuée aux beaux -arts et devait comprend re cinqsect ions, savoir: la pei n tu re, la scu lptu re, l'a rchitectu re, la

xar ts'ra s CANDIDATS A LA CLASSE DES BEA UX·ART S . 245gravure, comp l ète~n ent oublié e dan s l'organisation de '795., e tla mua iqu e, à l'exclusi?? tou tefo is de la déclam ation par su itede l'éliminetl on comprè~e de l'élémen t dramatiq ue. Seulem ent,l'arrêt é du 3 pluviôse n'attribua poin t à toutes les sections lemê me nom bre de me mbres, mais proportionna ce nombœ àl'i mportance qu 'on do~nait à chacune d'elles j c'est ainsi qu ela section de peint ure devait se composer de dix m em bres,celles de sculptu re et d'a rchitectu re de six membres chaque,celle de gra vure de trois me mb res et celle de m usique, ouplutôt de 'composition musicale, de tro is m embres également.Un arrê té du 8 pluviôse an XI (28 jan vier 1& 3), qu i fixa lacom position de chacune des cla sses de l'In stitut, fai t connaît reles noms des m em bres qui formè rent la classe des beau x-arts .On 'n 'y trouve qu e hu it no ms de peintres au lieu de di x, etenco re le hui tièm e membre d''; la 'section de peintu re, Vis~

conti, fut a jou té après cou p, six noms de scu lpte u rs , six d'a r­chitectes, trois de grave urs et cinq de m usiciens au lieu de trois,parce qu e provisoi rement furent ma in tenus deux a rtistesodra ­ma tique s, M. de Franqueville , dans son h istori qu e de l'I ns­ti tu t l , d it que cette liste rep roduisit exacteme n t celle desmembres des qu atre section s <le 'l'~ncie'nn e tr oisième classe.Si cerre assertion es t exacte ~pou r les peintres, sauf pour lesdeux dernlers nom s de la lis te, si elle l'est a uss i... pour lesscu lpteurs, il n 'en est pas de m ême pour les architecte s , on neretrou ve plus que tr ois des noms pr imitifs, ceux lIIfe Gondoin,de Peyre et de Raymonâ ; aux noms de Wailly , Boullée et Pârisfu rent substitués ceu x de Dufaurny, Chalgrin et H eurtie r,

Le pr emier Consul pri t un in térê t tou t particulier à la r éer- (ganisa tion de l'In st itut et de manda à Chaptal, minis tre del'Intéri eur , un rappor t, qui fut présenté le 17 n ivôse an XI et

qui est annexé au projet d'arrêté soumis au Conseil d'État! 1, ,lequel fut 'discuté le 30 niv ôse.imals ce que l'on ignore, c'es tque l pr ès de de ux années auparavant, la question éta it déjà àl'étu de ; on voit , en ce qu i concerne les beaux-arts, qu e l'a r rêtédu 3 pluviôse an XI fut précédé d'un trava il pré pa ratoi re, faità la demande du premier Consu l dans les bureaux du m inis-

1. Comte de Franqueville, L e prem ier si ècle de l'Inst itu t deFrance, t. l , p. 59.

2 . Arch . na t . AF IV 83, n- 473.

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NOTICES SUR LES ARTISTES

CANDIDAT S A LA CLASSE

DES BEAUX-ARTS DE L'INSTITUT

(. 3 FRUCTIDOR AN VIII ).

La Convention na tionale, ap rès avoir impitoyablement pros­cr it les Acad ém ies de l'ancien régim e, qui cess èren t d 'existe rle 8 30 'O. t 1793, re vint plus ta rd à.des con ceptio ns moins étroiteset, pa r l'articl e 2gB de la Con stitution de l'an III, décida lacréat ion d'u n . Institut na tiona l, chargé de recueill ir les décan.vert es et de perfectionner les arts et les sciences Il . La loi surl' ins tru ction pu blique, du 3 brumaire an IV, que rend it laConven tion à la veille de sa séparation , organisa l'I nsti tu tnational et fixa à trois le no m bre de ses cl asses. Dans ce tteorganlsetlon, une modeste place était réservé e aux ar tiste s,groupés sous la monarchie en Académie de peinture et scul p­ture et Académie d'a rchi tec tu re, et qu i, confondu s avec les lit­térateurs et le s archéologu es, formèrent la troisièm e cl~sse

sous la dén omination de littérature et beaux-arts ; les qua tredernières sections de cette classe furent réservées aux pein tr es,scu lp teu rs, a rchitectes et musiciens; ceux qui furent appelésà fai re partie de ces sections appartenaient pour la plupa rt

au x anciennes Académies. Ce tte organisation, ass u rémen t for tdéfe ctue use , pu isqu 'ell e n' a ccordait aux le ttres, à l'érudition etaux arts qu'une place très limitée, subsista jusqu'à la fin duDire ctoire . Comme l'on sait, ce fut un arrêté consulai re du3 pluv iôse an XI (23 janvier (803) qu i éta blit un nouve aurégime et qui reconstitua, sa ns toutefois leur rendre leurs no ms,les an cie nnes Acad ém ies. Une classe spéci ale, la qu a tri èmeclasse, fut att ribuée aux beaux -arts et devait comprend re cinqsect ions, savoir: la pei n tu re, la scu lptu re, l'a rchitectu re, la

xar ts'ra s CANDIDATS A LA CLASSE DES BEA UX·ART S . 245gravure, comp l ète~n ent oublié e dan s l'organisation de '795., e tla mua iqu e, à l'exclusi?? tou tefo is de la déclam ation par su itede l'éliminetl on comprè~e de l'élémen t dramatiq ue. Seulem ent,l'arrêt é du 3 pluviôse n'attribua poin t à toutes les sections lemê me nom bre de me mbres, mais proportionna ce nombœ àl'i mportance qu 'on do~nait à chacune d'elles j c'est ainsi qu ela section de peint ure devait se composer de dix m em bres,celles de sculptu re et d'a rchitectu re de six membres chaque,celle de gra vure de trois me mb res et celle de m usique, ouplutôt de 'composition musicale, de tro is m embres également.Un arrê té du 8 pluviôse an XI (28 jan vier 1& 3), qu i fixa lacom position de chacune des cla sses de l'In stitut, fai t connaît reles noms des m em bres qui formè rent la classe des beau x-arts .On 'n 'y trouve qu e hu it no ms de peintres au lieu de di x, etenco re le hui tièm e membre d''; la 'section de peintu re, Vis~

conti, fut a jou té après cou p, six noms de scu lpte u rs , six d'a r­chitectes, trois de grave urs et cinq de m usiciens au lieu de trois,parce qu e provisoi rement furent ma in tenus deux a rtistesodra ­ma tique s, M. de Franqueville , dans son h istori qu e de l'I ns­ti tu t l , d it que cette liste rep roduisit exacteme n t celle desmembres des qu atre section s <le 'l'~ncie'nn e tr oisième classe.Si cerre assertion es t exacte ~pou r les peintres, sauf pour lesdeux dernlers nom s de la lis te, si elle l'est a uss i... pour lesscu lpteurs, il n 'en est pas de m ême pour les architecte s , on neretrou ve plus que tr ois des noms pr imitifs, ceux lIIfe Gondoin,de Peyre et de Raymonâ ; aux noms de Wailly , Boullée et Pârisfu rent substitués ceu x de Dufaurny, Chalgrin et H eurtie r,

Le pr emier Consul pri t un in térê t tou t particulier à la r éer- (ganisa tion de l'In st itut et de manda à Chaptal, minis tre del'Intéri eur , un rappor t, qui fut présenté le 17 n ivôse an XI et

qui est annexé au projet d'arrêté soumis au Conseil d'État! 1, ,lequel fut 'discuté le 30 niv ôse.imals ce que l'on ignore, c'es tque l pr ès de de ux années auparavant, la question éta it déjà àl'étu de ; on voit , en ce qu i concerne les beaux-arts, qu e l'a r rêtédu 3 pluviôse an XI fut précédé d'un trava il pré pa ratoi re, faità la demande du premier Consu l dans les bureaux du m inis-

1. Comte de Franqueville, L e prem ier si ècle de l'Inst itu t deFrance, t. l , p. 59.

2 . Arch . na t . AF IV 83, n- 473.

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ARTISTES CANDIDATS A LA CLASSE

" tère de l'Int ér ieu r et qui servit ce rta inement de base pourl' ét ablissement de la liste ar rêtée le 8 pluviôse an XI. A la datedu 23 fructidor an VIII , Bonaparte, dési reux de se rend recompte pa r lui-même du mérite des artistes qu 'on jugera itdignes de prendre place pa rmi les membres de la futu re classedes beaux-a rts , adressait à son frè re Lucien, ministre de l'In­té rieu r, la lettre su ivante:

DES BE AUX- ARTS DE L'INSTITUT .

. NOTICES

SUR

PLUSIEURS ARTIS TES CÉ LÈBRE S.

247

Au MINISTRE DE L'INTÉRIE un.

Paris, le 23 fructidor, an 8de la République .

Je vous prie, citoyen ministre, de me rem ettre laliste de nos dix meilleurs peintres, de no s dix meil­leurs scu lpteurs, de no s dix me illeurs compositeu rsde musique , de nos dix meilleurs artistes mu sici ens,autres que ceux qui jouent su r nos th éâtres , de no sdix meilleu rs architectes, ainsi que les noms desart istes dans d'autres genres don t les talents méritentde fixer I'at tention pub lique.

Je vous sa lue .S ign é : BONAPARTE.

Archives nation ale s, F17 1232.

La lettre porte dans le haut le cachet du minis tre de Flnt ë­rieur, avec la date du 24 fructido r.

C'est à la suite de cette invitation du prem ier Consul qu e 'fu t ré dig ée la notice q ui suit, remise au sec rétai re général duministère de l' In térieur, F élix Desportes. Quoique l'auteur nese soit pas fait connaître, comme à la fin d'une note complé­mentai re , dont nous donnons plus loi n le texte, se tr ouventmarquées les initiales A. D., il est permis de croire que lanotice en question est due à Amaury Duval, littérateur et éru­dit bien con nu, qui rem pli t sous le Directoire et le Consu la tle s fonctions de chef du bure au des beaux-ans au mini stèrede l' Intérieu r et qui était pa r conséq~ent qualifié pour do nne rune appréciation motivée su r le mérite des candidats suscep­t ibl es de former la classe des beaux-arts .

P E INTRES.

1. Vien ' . - C'est le père de la nou velle école domle chef est David . Vien s'ape rçut le premier qu'il fal­lait abandonner la route que suivaient les Boucher,les Vanlo o, etc., .et n'étudier que la nature, les ancienset les grands maltres des diverses écoles d'Italie.

Plusieurs de ses tableaux sont encore très estimés;il faut -pou rtant convenir qu 'il a été su rpass é par ungrand no mbre de ses élèves ; mais il a fa it une utilerévolut ion dans les a rts.

Vien est un excell en t des sinateur. Quoique très âgé,et depuis mêm e qu'il est membre du Sénat, il a dessin épo ur les graveurs des su jets très agréables.

2 . David' . - Il est presque inu tile de rappeler ses

1. Vien (Joseph-Marie), pei ntre et graveu r, né à Montpel­lie r, le 18 juin ' 1716, mo rt à Pari s, le 27 mars IBog. z .lève deGiral et de Na toire, grand prix de Rome en 1743, il entra en1754 à l'Académie royale de pein ture, compta parmi ses élèvesDavid, Girodet, Girardct et Gros, dirigea l'Académie de Franceà Rom e de 1775 à 1781, devint premier peintre du R oi en t789'fut nom mé sénateur après le 18 brumaire et comte de l'Em.pir e le '26 avril 1808, élu le 12 décembre 1795 membre de laclasse de li ttérature et beaux-arts de l'Inst itu t et appelé le'28 janvier 1803, à fai re pa rtie de la classe des beaux-arts . '

2 . David (Jaeq ues-~~uis), pein!re, né à Paris, le 30 ao ût 1748,~ort à Bruxelles, ou Il éta l ~ exi l é comm e conve ntionnel régi.ctde, le 29 décembre 18:15. É lève de Vien, 2* prix de Rome en)771, membre de l'Académie royale de peinture en 1783nommé par arrêté du 20 novembre 1795 membre de la cl assede littératu re et beaux-arts de l'Institut, il fit partie le prem ierde la classe des beau x-arts en vertu d'arrêté du 28' jan vie r r803.

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ARTISTES CANDIDATS A LA CLASSE

" tère de l'Int ér ieu r et qui servit ce rta inement de base pourl' ét ablissement de la liste ar rêtée le 8 pluviôse an XI. A la datedu 23 fructidor an VIII , Bonaparte, dési reux de se rend recompte pa r lui-même du mérite des artistes qu 'on jugera itdignes de prendre place pa rmi les membres de la futu re classedes beaux-a rts , adressait à son frè re Lucien, ministre de l'In­té rieu r, la lettre su ivante:

DES BE AUX- ARTS DE L'INSTITUT .

. NOTICES

SUR

PLUSIEURS ARTIS TES CÉ LÈBRE S.

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Au MINISTRE DE L'INTÉRIE un.

Paris, le 23 fructidor, an 8de la République .

Je vous prie, citoyen ministre, de me rem ettre laliste de nos dix meilleurs peintres, de no s dix meil­leurs scu lpteurs, de no s dix me illeurs compositeu rsde musique , de nos dix meilleurs artistes mu sici ens,autres que ceux qui jouent su r nos th éâtres , de no sdix meilleu rs architectes, ainsi que les noms desart istes dans d'autres genres don t les talents méritentde fixer I'at tention pub lique.

Je vous sa lue .S ign é : BONAPARTE.

Archives nation ale s, F17 1232.

La lettre porte dans le haut le cachet du minis tre de Flnt ë­rieur, avec la date du 24 fructido r.

C'est à la suite de cette invitation du prem ier Consul qu e 'fu t ré dig ée la notice q ui suit, remise au sec rétai re général duministère de l' In térieur, F élix Desportes. Quoique l'auteur nese soit pas fait connaître, comme à la fin d'une note complé­mentai re , dont nous donnons plus loi n le texte, se tr ouventmarquées les initiales A. D., il est permis de croire que lanotice en question est due à Amaury Duval, littérateur et éru­dit bien con nu, qui rem pli t sous le Directoire et le Consu la tle s fonctions de chef du bure au des beaux-ans au mini stèrede l' Intérieu r et qui était pa r conséq~ent qualifié pour do nne rune appréciation motivée su r le mérite des candidats suscep­t ibl es de former la classe des beaux-arts .

P E INTRES.

1. Vien ' . - C'est le père de la nou velle école domle chef est David . Vien s'ape rçut le premier qu'il fal­lait abandonner la route que suivaient les Boucher,les Vanlo o, etc., .et n'étudier que la nature, les ancienset les grands maltres des diverses écoles d'Italie.

Plusieurs de ses tableaux sont encore très estimés;il faut -pou rtant convenir qu 'il a été su rpass é par ungrand no mbre de ses élèves ; mais il a fa it une utilerévolut ion dans les a rts.

Vien est un excell en t des sinateur. Quoique très âgé,et depuis mêm e qu'il est membre du Sénat, il a dessin épo ur les graveurs des su jets très agréables.

2 . David' . - Il est presque inu tile de rappeler ses

1. Vien (Joseph-Marie), pei ntre et graveu r, né à Montpel­lie r, le 18 juin ' 1716, mo rt à Pari s, le 27 mars IBog. z .lève deGiral et de Na toire, grand prix de Ro me en 1743, il entra en1754 à l'Académie royale de pein ture, compta parmi ses élèvesDavid, Girodet, Girardct et Gros, dirigea l'Académie de Franceà Rom e de 1775 à 1781, devint premier peintre du R oi en t789'fut nom mé sénateur après le 18 brumaire et comte de l'Em.pir e le '26 avril 1808, élu le 12 décembre 1795 membre de laclasse de li ttérature et beaux-arts de l'Inst itu t et appelé le'28 janvier 1803, à fai re pa rtie de la classe des beaux-arts . '

2 . David (Jaeq ues-~~uis), pein!re, né à Paris, le 30 ao ût 1748,~ort à Bruxelles, ou Il éta l ~ exi l é comm e conve ntionnel régi.ctde, le 29 décembre 18:15. É lève de Vien, 2* prix de Rome en)771, membre de l'Académie royale de peinture en 1783nommé par arrêté du 20 novembre 1795 membre de la cl assede littératu re et beaux-arts de l'Institut, il fit partie le prem ierde la classe des beau x-arts en vertu d'arrêté du 28' jan vie r r803.

Page 12: Les artistes français en 1800

248 ARTISTES CANDIDAT S A LA CLAS SE

titres à la céléb r ité . Il a fait B élisaire, les H ora ces et,dern ièrement les S abines. Il t ravaille lentementefface , refait, n'est p resque jamais content de so ~ouvrage; au ssi ne produit-il rien que d'ad~ira ble!

O n ne cit e de lui que peu de tab leaux ; mais il n'y apas un peint re en Eu rope cap ab le de faire même le~lus médiocre. La plupart des jeunes gens qui se di s­tm~ent dans .la peinture sont ses élèves. Si les pro­

ductions de l'Ecole fran çaise sont aujourd'hu i d'u nton vigou reux , et dans le s tyle de l'antique, c'est à lu iqu'il faut principalement en re ndre grâce s. Il a per­fectio nné ce que Vien n'avait qu 'ébauché,

3. Regnault ' . - Après David, il est notre meilleurmaître . Sa man ièr e est différe nte de celle de David :il y a moi ns de vigueur dans ses ta bleaux, mais de la 'grâce, de l'h,armonie, une grande suavité de pin ceau .

4, Vincent~ . - Moin s de tale nt que les deux pre­miers dans la pratiqu e , dans le mécanisme de l'art ,m ais de l'esprit dans ses compo sitions. C'est le plus

t , Reg nault (Jean-Baptistes, peintre d'histoire, né à Pari s, le[9 octobre 1754, mort da ns la m ême ville, le 12 nove m br e1829. El ève de Bardon, gr and pr ix de Rome en 1776, il devintmembre de l'Académie royale de peintu re en 1783, pr ofesseu rà l'Ecole des beaux-a rts de Paris , en [796, et cheva lie r det'E mpire , le 15 jan~ie.r IBog, fu t élu le 25 d écem bre 1795 membrede la, cla sse ~e h.tterature et beaux -arts de J'Ins titut et pa rarr êt é du 28 janvier 1803 nommé m embre de la classe desbeaux-arts.

2 . Vi ncent (Frallçois-A nd"e), pein tre d'histoi re ct gr aveu r~é , à Paris, le ,30 d écembre 1746, y mourul ' le 3 août 18to:Eleve de son pere Elie et de Vien, grand prix de Rom e en17~~ fut reçu à l'Académie royal e de pein ture Je 27 av r il 1-82adl OIfi.t à p rofesseur le 24 se ptembre t785, professeu r le 3r n':al'~1792 , elu le 12 décembre 1795 membre de la classe de Htt éra­tu r~ et .be llux-arts de l'Institut, e t (u t nommé pa r a rr êté du28 Janvier t803 m : m.br e d.e la cl asse des beaux-arts, qu i lu i~on fia pour son Dictionnair e la rédacti on des art icles rela tifsa la pein tu re.

DE S BE AUX-ARTS DE L'INSTITUT. 249

instru it des peintres ; il ra isonne parfaitemen t surson art et est très bon à consulter su r les moyens del'e ncourager.

5. Greute t. - Le pe int re de l'expression; ses petitesfigu res, quoique chiffo nnées , quo iqu'e lles rappellentl'ancienne école, so nt remarquables par leur expres­sio n juste et ani mée . Quoique vieux , il a vouluparaltr e cette année au Salon. Il n'est plus guel' ombre de lu i-m êm e. Comme il est d 'u ne vanitéexcessive , les journali stes ont pris plaisir à faire deses ouv rages une cri tique amè re, et même exagérée.Si sa cou leur est fausse, le sentiment qu 'il veut retra­cer est tou jou rs ju ste. Les peintres d'h istoire ne veul entpa s l'admettre parmi eux, pa rce qu'il ne retrace quedes mœurs domestiques. Leur prétenti on est tout àfai t r idic ule.

6. G érard>. - Lui et les deux au tre s dom les nom svont suivre sont tr ès jeunes. Il s sont élèves de David,mais depuis quelqu es années il s vo lent de leurs propresailes. L'ann ée derniè re, Géra rd exposa un tableauqu i att ira tou t P aris : c'é tait Psyché et · l'A mour.

1 . Greu.fe (J ean-Baptiste), peint re et graveur, né à Tou rn us,le :ZI août 1725, mo rt à Paris, le 21 m ars 1806. ag réé à l'Aca­dé mi e le 28 ju in [755 ; il n'y fut reçu en 1769 que commepeintre de genre; il exposa au Salon de1800 plusieurs tableaux,notamment le Départ pour la chasse, la Peur de l'orage, leS ommeil, "Innocence te,.an l deux pigeons, qui pa ssèren t corn­pl ète rnent in aperçus ,

a. Gérard (F rançois-Pascal-S imoll), peintre d'histoire, né àRome, le l imai 1770, mo rt à Paris , le Il janv ie r 1837' D'abordélève du scu lp teu r Pajou, puis de Brenet et de David, il obtin ten I ] Sg u n secon d p rix de Rome, son tableau de B élisaireaveugle fut exposé en 1793; il se voua entièrement au po rtraitet fut sous la Restaura tion le port ra itis te officiel de la familleroya le, p remier peint re du Roi en 1817, il reçut le ti tre deba ron le 5 se ptembre 181g, Gerard n'en tra à l'Académie desbeaux-a rt s qu'e n r812.

Page 13: Les artistes français en 1800

248 ARTISTES CANDIDAT S A LA CLAS SE

titres à la céléb r ité . Il a fait B élisaire, les H ora ces et,dern ièrement les S abines. Il t ravaille lentementefface , refait, n'est p resque jamais content de so ~ouvrage; au ssi ne produit-il rien que d'ad~ira ble!

O n ne cit e de lui que peu de tab leaux ; mais il n'y apas un peint re en Eu rope cap ab le de faire même le~lus médiocre. La plupart des jeunes gens qui se di s­tm~ent dans .la peinture sont ses élèves. Si les pro­

ductions de l'Ecole fran çaise sont aujourd'hu i d'u nton vigou reux , et dans le s tyle de l'antique, c'est à lu iqu'il faut principalement en re ndre grâce s. Il a per­fectio nné ce que Vien n'avait qu 'ébauché,

3. Regnault ' . - Après David, il est notre meilleurmaître . Sa man ièr e est différe nte de celle de David :il y a moi ns de vigueur dans ses ta bleaux, mais de la 'grâce, de l'h,armonie, une grande suavité de pin ceau .

4, Vincent~ . - Moin s de tale nt que les deux pre­miers dans la pratiqu e , dans le mécanisme de l'art ,m ais de l'esprit dans ses compo sitions. C'est le plus

t , Reg nault (Jean-Baptistes, peintre d'histoire, né à Pari s, le[9 octobre 1754, mort da ns la m ême ville, le 12 nove m br e1829. El ève de Bardon, gr and pr ix de Rome en 1776, il devintmembre de l'Académie royale de peintu re en 1783, pr ofesseu rà l'Ecole des beaux-a rts de Paris , en [796, et cheva lie r det'E mpire , le 15 jan~ie.r IBog, fu t élu le 25 d écem bre 1795 membrede la, cla sse ~e h.tterature et beaux -arts de J'Ins titut et pa rarr êt é du 28 janvier 1803 nommé m embre de la classe desbeaux-arts.

2 . Vi ncent (Frallçois-A nd"e), pein tre d'histoi re ct gr aveu r~é , à Paris, le ,30 d écembre 1746, y mourul ' le 3 août 18to:Eleve de son pere Elie et de Vien, grand prix de Rom e en17~~ fut reçu à l'Académie royal e de pein ture Je 27 av r il 1-82adl OIfi.t à p rofesseur le 24 se ptembre t785, professeu r le 3r n':al'~1792 , elu le 12 décembre 1795 membre de la classe de Htt éra­tu r~ et .be llux-arts de l'Institut, e t (u t nommé pa r a rr êté du28 Janvier t803 m : m.br e d.e la cl asse des beaux-arts, qu i lu i~on fia pour son Dictionnair e la rédacti on des art icles rela tifsa la pein tu re.

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instru it des peintres ; il ra isonne parfaitemen t surson art et est très bon à consulter su r les moyens del'e ncourager.

5. Greute t. - Le pe int re de l'expression; ses petitesfigu res, quoique chiffo nnées , quo iqu'e lles rappellentl'ancienne école, so nt remarquables par leur expres­sio n juste et ani mée . Quoique vieux , il a vouluparaltr e cette année au Salon. Il n'est plus guel' ombre de lu i-m êm e. Comme il est d 'u ne vanitéexcessive , les journali stes ont pris plaisir à faire deses ouv rages une cri tique amè re, et même exagérée.Si sa cou leur est fausse, le sentiment qu 'il veut retra­cer est to u jou rs ju ste. Les peintres d'h istoire ne veul entpa s l'admettre parmi eux, pa rce qu'il ne retrace quedes mœurs domestiques. Leur prétenti on est tout àfai t r idic ule.

6. G érard>. - Lui et les deux au tre s dom les nom svont suivre sont tr ès jeunes. Il s sont élèves de David,mais depuis quelqu es années il s vo lent de leurs propresailes. L'ann ée derniè re, Géra rd exposa un tableauqu i att ira tou t P aris : c'é tait Psyché et · l'A mour.

1 . Greu.fe (J ean-Baptiste), peint re et graveur, né à Tou rn us,le :ZI août 1725, mo rt à Paris, le 21 m ars 1806. ag réé à l'Aca­dé mi e le 28 ju in [755 ; il n'y fut reçu en 1769 que commepeintre de genre; il exposa au Salon de1800 plusieurs tableaux,notamment le Départ pour la chasse, la Peur de l'orage, leS ommeil, "Innocence te,.an l deux pigeons, qui pa ssèren t corn­pl ète rnent in aperçus ,

a. Gérard (F rançois-Pascal-S imoll), peintre d'histoire, né àRome, le l imai 1770, mo rt à Paris , le Il janv ie r 1837' D'abordélève du scu lp teu r Pajou, puis de Brenet et de David, il obtin ten I ] Sg u n secon d p rix de Rome, son tableau de B élisaireaveugle fut exposé en 1793; il se voua entièrement au po rtraitet fut sous la Restaura tion le port ra itis te officiel de la familleroya le, p remier peint re du Roi en 1817, il reçut le ti tre deba ron le 5 se ptembre 181g, Gerard n'en tra à l'Académie desbeaux-a rt s qu'e n r812.

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~ . Giro~e!-T~'ioson (Anne-Lo~is Girodet de Rou ssy. dit),peintre d histoire et de portraits, né à Mont argis, le 5 sep­tembre 1767, mor t à Par is, .le 9 décembre 1824. Grand prix deRome ~n ,1789; s~n pr emier envoi de Rome en 1793 fut leSom merl d E ndymion (au Louvre). Son H ippccrate refusant lespr~sen~s d'A J·taxe'·c~s, peint en 1792, se tro uve à l'É cole demedecID: ; le ,m~decm dont il est qu estion , Trloson, médecindes armees, et art non pas son on cle m ais son père adoptifG · aet tv l ' ' 1 •zro e n en t:a à A.c~d émi e des beaux-arts que Je 20 mai 1815.

2. Henne quin (P hrhppe-A uguste), pei ntre et gra veur né àLy on e~ 1763, m ort p rofe sseur de dessin à Leuze, prè s deTou~na~, I.e 12 mai. 1833: El ève de Taraval, Gois, Brenet etDaVId, I ~ eta it ~el1~lOnnalre de l'Académie de France à Romelor.s de 1a ~sasstnat de Bassville et dut s'enfu ir revin t à LpUIS à Paris, peignit d'ab ord la Fë âëra tion du' 14 juillet ~~~ 'son ta~leau all égor ique .le T riomphe du peuple frança is 'ou l~Jour nee ,du 1 0 aout, qUI figu ra au Salon de 1799 et se trouveau ~usee de Rouen. Son ta bl eau d'Oreste poursuivi par lesfu ries est au Louvre.

3. Giordano (L uca), pein tre italien , né à Nap les en 1632, mon

L'année précédente, il avait fait un ta bleau qui futen.core plus ad miré :-c'é tait B élisaire aveugle pon antlui-m ême son guide qui venait d 'ê tre mo rdu par unserp ent.

7· Gi~odet f. - Il Ya un e grande émulation, pourne pas dire de la jalous ie, ent re le précédent et celui-ci.Chacu n a so n genre de talent ; et tou s deux sont pla­

cés par Je public à peu près au même rang. Le pin­

ceau de Girodet est suave et brillant; celui de sonrival est plus vigoureux.

On cite de Girodet son Endymion, grand tablea utrès estimé, et son Hypocrate refusant les présentsdes Perses (sic) ; tableau bien composé, bien pein t, quePan a vu au Salon il y a tro is an s. C 'était un tri but dereconnaissance que l'artiste offrait à un médecin , sononcle, po ur les bien faits qu'il en avait reçus .

8. H ennequin >, - Il peint avec vigueur et avec lap romptitude de Luc Giordano», Il n'est pas si correct

250 ARTIST E S CANDIDAT~ A L A CLASSE DE S BE AUX-ARTS DE L'INSTITUT . 251

que les deux autres jeunes artis tes don t on vient depa rler, mais il a peut..être plus de génie qu' eux . C'estla fougue, la fu ria francese. Les sujets qu'il cho isitso nt presq-ue toujours terribles et sanglants. L'annéede rnière, il avait exposé un e Allégorie du 10 août ,grande machine dans laquelle, au mili eu de grandsdéfauts, on découvrait des parties sublime s, ce qui lu imérita le grand prix . Il a quelque chose du style etde l'exagération de Michel-Ange; comme lui, il n'estpas coloriste.

Il vient d' exposer cette année un autre grand tableau,les Fureurs d'Ore ste, on y trou ve réunis et son talentet ses défauts. Il a "ex écu t é ce tableau en quelquesmois. Peut-être David l'aura it mi eux fait , mais il lu ieut fallu pour cela plusieu rs années.

9. H ue ' . - Le successeur de Vernet, il marche su rses traces, mais non passibus œquis. Cependant, au cu nautre ne pourrait, en ce m oment, lui disputer avecjustice le titre de peintre des ports de France dont iljouit par un décret de l'Assemblée const itua nte. Ilpeint aussi bien que Vernet les eaux de la mer , maisno n le ciel et les nuages.

10. T'aunay:", - Excellent paysagiste. Il anime

dans cette ville en q o5, célèb re par sa fécondité et la rapiditéavec laquelle il exécuta de nombreuses copies de tableaux degrands maîtres.

1. Hue (J ean-F rançois), peint re de paysage et de marine, néà Salnt-Amould-en-Yvelineç le r" décembre 1751, mor t à Paris,le 26 décembre 1823. Elève de J oseph Vernet, agréé à l' êcad é­mie de peinture 1e 25 novem bre 1780, reçu académicien le30 novembre 1782; il fut chargé de continuer la collection desports de France. .

2. Taunay (N icolas-A ntoine), peintre paysag ist e, fils de HenriTaunay, pein tre ém ailleu r à la m an u factu re de Sèvr es, né àParis, le 1 J févr ier 1755, y mourut le 20 mars 1830. Él ève deLépicié, fut nommé par d'AngiviUer pensionnaire de l'Académ ie

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~ . Giro~e!-T~'ioson (Anne-Lo~is Girodet de Rou ssy. dit),peintre d histoire et de portraits, né à Mont argis, le 5 sep­tembre 1767, mor t à Par is, .le 9 décembre 1824. Grand prix deRome ~n ,1789; s~n pr emier envoi de Rome en 1793 fut leSom merl d E ndymion (au Louvre). Son H ippccrate refusant lespr~sen~s d'A J·taxe'·c~s, peint en 1792, se tro uve à l'É cole demedecID: ; le ,m~decm dont il est qu estion , Trloson, médecindes armees, et art non pas son on cle m ais son père adoptifG · aet tv l ' ' 1 •zro e n en t:a à A.c~d émi e des beaux-arts que Je 20 mai 1815.

2. Henne quin (P hrhppe-A uguste), pei ntre et gra veur né àLy on e~ 1763, m ort p rofe sseur de dessin à Leuze, prè s deTou~na~, I.e 12 mai. 1833: El ève de Taraval, Gois, Brenet etDaVId, I ~ eta it ~el1~lOnnalre de l'Académie de France à Romelor.s de 1a ~sasstnat de Bassville et dut s'enfu ir revin t à LpUIS à Paris, peignit d'ab ord la Fë âëra tion du' 14 juillet ~~~ 'son ta~leau all égor ique .le T riomphe du peuple frança is 'ou l~Jour nee ,du 1 0 aout, qUI figu ra au Salon de 1799 et se trouveau ~usee de Rouen. Son ta bl eau d'Oreste poursuivi par lesfu ries est au Louvre.

3. Giordano (L uca), pein tre italien , né à Nap les en 1632, mon

L'année précédente, il avait fait un ta bleau qui futen.core plus ad miré :-c'é tait B élisaire aveugle pon antlui-m ême son guide qui venait d 'ê tre mo rdu par unserp ent.

7· Gi~odet f. - Il Ya un e grande émulation, pourne pas dire de la jalous ie, ent re le précédent et celui-ci.Chacu n a so n genre de talent ; et tou s deux sont pla­

cés par Je public à peu près au même rang. Le pin­

ceau de Girodet est suave et brillant; celui de sonrival est plus vigoureux.

On cite de Girodet son Endymion, grand tablea utrès estimé, et son Hypocrate refusant les présentsdes Perses (sic) ; tableau bien composé, bien pein t, quePan a vu au Salon il y a tro is an s. C 'était un tri but dereconnaissance que l'artiste offrait à un médecin , sononcle, po ur les bien faits qu'il en avait reçus .

8. H ennequin >, - Il peint avec vigueur et avec lap romptitude de Luc Giordano», Il n'est pas si correct

250 ARTIST E S CANDIDAT~ A L A CLASSE DE S BE AUX-ARTS DE L'INSTITUT . 251

que les deux autres jeunes artis tes don t on vient depa rler, mais il a peut..être plus de génie qu' eux . C'estla fougue, la fu ria francese. Les sujets qu'il cho isitso nt presq-ue toujours terribles et sanglants. L'annéede rnière, il avait exposé un e Allégorie du 10 août ,grande machine dans laquelle, au mili eu de grandsdéfauts, on découvrait des parties sublime s, ce qui lu imérita le grand prix . Il a quelque chose du style etde l'exagération de Michel-Ange; comme lui, il n'estpas coloriste.

Il vient d' exposer cette année un autre grand tableau,les Fureurs d'Ore ste, on y trou ve réunis et son talentet ses défauts. Il a "ex écu t é ce tableau en quelquesmois. Peut-être David l'aura it mi eux fait , mais il lu ieut fallu pour cela plusieu rs années.

9. H ue ' . - Le successeur de Vernet, il marche su rses traces, mais non passibus œquis. Cependant, au cu nautre ne pourrait, en ce m oment, lui disputer avecjustice le titre de peintre des ports de France dont iljouit par un décret de l'Assemblée const itua nte. Ilpeint aussi bien que Vernet les eaux de la mer , maisno n le ciel et les nuages.

10. T'aunay:", - Excellent paysagiste. Il anime

dans cette ville en q o5, célèb re par sa fécondité et la rapiditéavec laquelle il exécuta de nombreuses copies de tableaux degrands maîtres.

1. Hue (J ean-F rançois), peint re de paysage et de marine, néà Salnt-Amould-en-Yvelineç le r" décembre 1751, mor t à Paris,le 26 décembre 1823. Elève de J oseph Vernet, agréé à l' êcad é­mie de peinture 1e 25 novem bre 1780, reçu académicien le30 novembre 1782; il fut chargé de continuer la collection desports de France. .

2. Taunay (N icolas-A ntoine), peintre paysag ist e, fils de HenriTaunay, pein tre ém ailleu r à la m an u factu re de Sèvr es, né àParis, le 1 J févr ier 1755, y mourut le 20 mars 1830. Él ève deLépicié, fut nommé par d'AngiviUer pensionnaire de l'Académ ie

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tout~s ses compositions par de pe tites figu res quiparaissent remuer, agi r . On cite de lui plusieurstableaux qu i So nt des chefs-d 'œu vre da ns-leur genre,entre au tres celu i où l'on voit un hôpital militai re danslequ el on transporte de s blessés , et celui où un cour­rie r, po rteu r de bonnes no uvelles , trave rse un vil­lage, etc.

Parmi les peintres que j'on n 'a pu placer au rangdes dix premiers, on distingu e :

Guérin' , célèbre par son tableau de Marcus Sextus,qui fut ad miré au Salon de l'année dernière.

Garnier ", dont on connah Dédale et I care et legrand tablea u de la Consternation de la famille dePriam, actuellement exposé.

T apina-Lebrun' , peint re , dont le genre a quelque

de France à Rome, ag réé à l'Académi e de peintu re le 31 jui l­let 1784, ne devint pa s me m bre de J'Académ ie ; élu le r5 dé­cembre 1795 membre de la cl asse de littérature et beaux-a rtsde I'Instiru r et nommé par ar rê té du :lB janvier l Bo3 membrede la cla sse des beaux -ar ts. Ta unay expo sa au Salon de l793un tableau représentant l 'E nlèvement des blessés aprës unebataille et à ce lui de q gB fin extérieur d'h ôpiuü milita ire .

1. Guér in [Pierre- N arcisseï; pein tr e, né à Paris, le 13 ma rs1774, mort à. Rome, le 16 juillet 1833. Eleve de B renet , puisde Regnault, il remporta en 1773 l'un des trois grands prix deRome mis au concours. Son ta bleau du R etour de .I.W a l'CJlS

Sextus, ex posé au Sa lon de l'an VIII, où il obt int un grandsuc cès, se tro uve au Musée du Louvre. Nommé académicienen 1815, il fut directe ur de l'Académie de France à Romedu ra n t six années et reçu t en 1829 le titre de baron .

'2 . ~arnier (É tienne-Barthélemy ), pei ntre , n é à Paris, le24 aout 1739, y m ourut le 16 novembre 1849. Eleve de Dura­n::au, de D~yell e t de Vie'~ , 2- g rand prix de Rom e en 1787,1 grand prrx en 1788, dev int m emb re de l'In stitut en 1816.Son .tab leau de Dédal e . et Ica re fu t exposé au Salon de 1793,celu i de la Cons ternation de la fam ill e de Priam ap rès lamort d 'He ctor à celu i de 1800.

3. Top in~-Lebrun (F ,·ançois· Jean-Baptiste ), peint re d'histoire,né à Marseille en 1769, ex écu t é à Paris le 30 janvier J801 comme

rapport avec celu i d'Hennequin. On se rappelle avecintérêt son grand tableau de la Mort de Caïus Grac­chtt,S.

Me,xnier t , l'é ga l des Gérard et des Girodet . Il vientd'exposer dernièr ement un tableau de T élémaquedans l'île de Calypso. C'est un chef-d'œuvre.

Vernet 2 , un des meilleurs dessinateurs. On ne sau­rait mieux peindre les chevaux, les mi litaires, lescourses, etc ., il soutie ndra la gra nde réputation queson père s'ét ait acquise dans un au tre genre .

Bon nemaison", qui s'est fait cormaltre dep uis long­temps par la suavité de son pinceau et ses co mp osi­tio ns spiri tuelles. Le tableau de celt e femme autre fo isriche assi se près d'une borne, et pour laquelle sonfils de mande l'aumôn e, est un exemple et une preu ve

de son genre de talent.

253DES ' B E AU X- AR T S DE L ' INSTITUT.

impliqué da ns la ,conspirat ion du re octobre I~ co nt re ~c

pr emier Co nsul. El ève J e David , fu t me m br e du Ju ry du Tri­bu na l révolu tionnaire. Son tabl eau de la Mort de Caïus Grac­chus , exposé au Salon de '798, se trou ve au Musée de Mar-se ille." ,

1. M ey nier (Cha"les), peintre d'histoire, né à Pa n s, le25 novem bre 1768, .mort dans la même ville du cholé ra , le6 septembre J832. Elève de Vùtcen.t, fI obtint .en q8g le grandpri x de Rome avec Giroâet , entra a 1Acad émi e des beaux-a rtsen 1815; son tablea u de T élémaqu e quittant fi le de Calypsofigu ra a u Salon de 1800.

2 . Vernet [Antoine-Charles-Horace, dit Carle), rroisième fifsdu peintre de marine Jo seph Veniel, peintre de bata ille s, néà Bordeaux , le 14 août 1158, mort à Pa ris, le 17 novembre1835. Élève de L épici é, grand pri x de Rome en 178J, agr éé àl' Acad émie de pei nture Je 24 août 1789, fut blessé sur la placedu Carro usel dans la jou rnée du la août 1792, devint en r806pein tre d u d ép ôt de la Gu erre. .

3. Bonnemaison (le chevalier Feree! de), pein tre' et li tho­graphe, mo r t à Paris en 1827, exposa au Sal on de 1800 un eVieille fe mme el UPI enfant demandant l'aumône; ses lit hog ra ­phies exposées aux Salons de J824 et 1827 lui val u rent unem édaille de J O classe.

AR TISTES CANDIDATS A LA CL ASSE252

Page 17: Les artistes français en 1800

tout~s ses compositions par de pe tites figu res quiparaissent remuer, agi r . On cite de lui plusieurstableaux qu i So nt des chefs-d 'œu vre da ns-leur genre,entre au tres celu i où l'on voit un hôpital militai re danslequ el on transporte de s blessés , et celui où un cour­rie r, po rteu r de bonnes no uvelles , trave rse un vil­lage, etc.

Parmi les peintres que j'on n 'a pu placer au rangdes dix premiers, on distingu e :

Guérin' , célèbre par son tableau de Marcus Sextus,qui fut ad miré au Salon de l'année dernière.

Garnier ", dont on connah Dédale et I care et legrand tablea u de la Consternation de la famille dePriam, actuellement exposé.

T apina-Lebrun' , peint re , dont le genre a quelque

de France à Rome, ag réé à l'Académi e de peintu re le 31 jui l­let 1784, ne devint pa s me m bre de J'Académ ie ; élu le r5 dé­cembre 1795 membre de la cl asse de littérature et beaux-a rtsde I'Instiru r et nommé par ar rê té du :lB janvier l Bo3 membrede la cla sse des beaux -ar ts. Ta unay expo sa au Salon de l793un tableau représentant l 'E nlèvement des blessés aprës unebataille et à ce lui de q gB fin extérieur d'h ôpiuü milita ire .

1. Guér in [Pierre- N arcisseï; pein tr e, né à Paris, le 13 ma rs1774, mort à. Rome, le 16 juillet 1833. Eleve de B renet , puisde Regnault, il remporta en 1773 l'un des trois grands prix deRome mis au concours. Son ta bleau du R etour de .I.W a l'CJlS

Sextus, ex posé au Sa lon de l'an VIII, où il obt int un grandsuc cès, se tro uve au Musée du Louvre. Nommé académicienen 1815, il fut directe ur de l'Académie de France à Romedu ra n t six années et reçu t en 1829 le titre de baron .

'2 . ~arnier (É tienne-Barthélemy ), pei ntre , n é à Paris, le24 aout 1739, y m ourut le 16 novembre 1849. Eleve de Dura­n::au, de D~yell e t de Vie'~ , 2- g rand prix de Rom e en 1787,1 grand prrx en 1788, dev int m emb re de l'In stitut en 1816.Son .tab leau de Dédal e . et Ica re fu t exposé au Salon de 1793,celu i de la Cons ternation de la fam ill e de Priam ap rès lamort d 'He ctor à celu i de 1800.

3. Top in~-Lebrun (F ,·ançois· Jean-Baptiste ), peint re d'histoire,né à Marseille en 1769, ex écu t é à Paris le 30 janvier J801 comme

rapport avec celu i d'Hennequin. On se rappelle avecintérêt son grand tableau de la Mort de Caïus Grac­chtt,S.

Me,xnier t , l'é ga l des Gérard et des Girodet . Il vientd'exposer dernièr ement un tableau de T élémaquedans l'île de Calypso. C'est un chef-d'œuvre.

Vernet 2 , un des meilleurs dessinateurs. On ne sau­rait mieux peindre les chevaux, les mi litaires, lescourses, etc ., il soutie ndra la gra nde réputation queson père s'ét ait acquise dans un au tre genre .

Bon nemaison", qui s'est fait cormaltre dep uis long­temps par la suavité de son pinceau et ses co mp osi­tio ns spiri tuelles. Le tableau de celt e femme autre fo isriche assi se près d'une borne, et pour laquelle sonfils de mande l'aumôn e, est un exemple et une preu ve

de son genre de talent.

253DES ' B E AU X- AR T S DE L ' INSTITUT.

impliqué da ns la ,conspirat ion du re octobre I~ co nt re ~c

pr emier Co nsul. El ève J e David , fu t me m br e du Ju ry du Tri­bu na l révolu tionnaire. Son tabl eau de la Mort de Caïus Grac­chus , exposé au Salon de '798, se trou ve au Musée de Mar-se ille." ,

1. M ey nier (Cha"les), peintre d'histoire, né à Pa n s, le25 novem bre 1768, .mort dans la même ville du cholé ra , le6 septembre J832. Elève de Vùtcen.t, fI obtint .en q8g le grandpri x de Rome avec Giroâet , entra a 1Acad émi e des beaux-a rtsen 1815; son tablea u de T élémaqu e quittant fi le de Calypsofigu ra a u Salon de 1800.

2 . Vernet [Antoine-Charles-Horace, dit Carle), rroisième fifsdu peintre de marine Jo seph Veniel, peintre de bata ille s, néà Bordeaux , le 14 août 1158, mort à Pa ris, le 17 novembre1835. Élève de L épici é, grand pri x de Rome en 178J, agr éé àl' Acad émie de pei nture Je 24 août 1789, fut blessé sur la placedu Carro usel dans la jou rnée du la août 1792, devint en r806pein tre d u d ép ôt de la Gu erre. .

3. Bonnemaison (le chevalier Feree! de), pein tre' et li tho­graphe, mo r t à Paris en 1827, exposa au Sal on de 1800 un eVieille fe mme el UPI enfant demandant l'aumône; ses lit hog ra ­phies exposées aux Salons de J824 et 1827 lui val u rent unem édaille de J O classe.

AR TISTES CANDIDATS A LA CL ASSE252

Page 18: Les artistes français en 1800

so n ne n e rend m ieux le site, les costumes d 'Italie . Ila un faire à lu i, auque l il faut s'habitu er, parce qu eles ombres trop noires de ses figures choque nt aupremier co up d'œil; mais , dans les autres parti es deses tableaux, il est frappant de vérité et , pour ains idire, de naï veté .

Demarnev ; S webach des Fontaines >, tous deux seplaisent singulièrement à auimer leurs paysages pardes scènes familières, des marches de tr oupes, etc .T ous deux pei gn ent ave c esprit et sentiment.

B idault"; Valenciennes" , Vanderburch 5, C ésarVanloo 6 sont à peu près au mê me ran g et no s meil­leu rs paysagistes . Le secon d a de plus le ta lent

1. Demarne (J ean-Louis). dit Demarn ette, pe intre d e paysa ges,né à Bruxelles, le 7 mars 1744, m ort à Paris , le 24 ma rs 1829.:Élève de Br iard , ag réé à l'Académie le 29 mars 1783, n'est pasdevenu acadé m icie n.

2 . S weback, d it Fon taine ( Jacques~François-José), pè~e ,

pei n tre de paysages, né à Metz, le 19 ma rs 176g, mort à Paris,le JO décem br e 1823. Él ève de Duplessis, exposa de 1791 à 1824des paysages et des ta ble au x mili ta ires . . .

3. Bi dault (Jean -Joseph-Xavier ), pein tr e de paysa ges, ne aCarpentras , Je I l av r il 1758, mo r t à Mon t mo rency , le 20 octob~e1846, dev int mem bre d e l'Académi e des beaux-ar ts le 20 avn.l1823 (fau teu il de Vi ncent et de Prud hons. II .exposa de ,1791 ~

1844 des paysages tan t de France que d'Itali e, une nonce Iu ia été consa crée par M. de Gaull e.

4. Val enciennes (P ierre-H enrù , p~in tre . et écriv:aiJ.1' n é àTou lo use, le 6 dé cem bre 1750, mçrt ~ Parts, le 16 février 1819.Élève de Doyen, il fut agréé à l'Académie le 31 mars 1787 ~t

reçu académicien le 28 juillet 1787, il exposa des vues d'Itaheet paysages de J787 à 1814. La pr emière édition de ses É lé­ments de perspect ive pra tique, à l'usage des artistes, pa rut enJ800, 1 vot .dn-a-, avec 36 planches, la seconde éd ition en 18 20 .

5. Vanderburcb (Jacques-A ndré-É douardJ, pein tre paysagiste,né à Mon tpellie r, le 1 0

• décembre 1756, mor t à Paris en ao ût1803, à la So rbonne, exposa à pa rti r de 1791 de nombreuxtable aux rep résentant des sit es de Fran ce et d 'Ita lie.

6. Van loo (J ules-César-Denis), fils de Carle Vanloo. peintrepaysa gist e, né à Paris en 1743, mort dans ce tte vill e, le 10

• juil­le t 18::1. Élève de son pè re, agréé et reçu académicien le

ART ISTES CANDID AT S A LA CL ASSE

Serangeli l, Romain, qui marche de près sur lestraces de Gérard. On connalt sa Charité maternelle,son Eu rydice, etc.

Prudhonè, bon dessinateur. Son tableau de laVérité qui descend sur la terre méri ta , l'année der­nièr e, un des premiers prix.~ Lethi ères ê, une gra nde correcti on, mai s un peu de

sécheresse et de froideu r. On cite son tableau de Phi­

loctète, exposé l'année dernière.

DA NS LE S PAYSAGISTES .

Robert' est célèbre par ses ta bleaux de ruines.Sablet ' peint à la fois le genre et le paysage. P er-

1. Serangeli (Gioachino), peintre, élève de David, exposa auSalon de 1796 Orphée et Eurydice.

2 . Prudhon (P ierre), pe intre, né à Cluny, le 4 avri l 1758,mo rt à P aris, le 16 févrie r 1823. Élève de Devosge, pa rti t pourRome en 1786, rev int à Pa ris en 1789, entra à l' Aca démie d esbeaux-arts en 1816. Son tableau la Sagesse et la Vérit é descen­dant sur la terre fu t exposé au Salon de 1799.

3. Lethi ére (Guilla ume Guillon, dit), peintre d' h is toi re, né àSainte-Anne (Guade loupe}, le 16 janvier 1760, mo rt à Paris, le2J avril 1832. :Élève de Doy en, second grand prix de Rome en1784. Li é avec Luc ien Bonaparte , il fut nommé, en 18u, direc­teur de l'Académie de Franc e à R ome, qu'il dirige a jusqu'e n18r5; cette m êm e année, il ent ra à l'Académie des beaux- arts.Son tableau de Philoctète dans l'ile d éserte de L emncs futexposé au Sa lon de J7gB.

4. R obert (H ubert), peintre et graveur, n é à Paris en J733,mort le 15 avril IBoS. Elève de Paul Panini, il parcourut l'Ira­lie de 1753 à l765, reçu académ icien le 26 jui llet 1766, fu tnomm é de ssinateu r des ja rdins du Roi, puis garde de s tableauxdu Muséu m, em prison né sous la T erreur, il redevint sou s leDirectoir e co nse rvateu r du Musée du Louvre.

5. S ablet . Deu x peint res de ce nom, frères , l 'un Jacques­Henri, l 'autre Jean-François, nés tou s deux à Mor ges, enSu isse, séjou rnè ren t en Itali e et exposèren t des scènes ita­tie nnes. Il s' agit proba blement du premi er , qui fu t élève deVien, au teu r d'Un tableau rep résentant l'Intérieur de la salledes Cinq- Cents à Sa int- Cloud dans la soirée du r8 brumaire.

UES BEAUX- ARTS DE L'INSTITUT . 255

Page 19: Les artistes français en 1800

so n ne n e rend m ieux le site, les costumes d 'Italie . Ila un faire à lu i, auque l il faut s'habitu er, parce qu eles ombres trop noires de ses figures choque nt aupremier co up d'œil; mais , dans les autres parti es deses tableaux, il est frappant de vérité et , pour ains idire, de naï veté .

Demarnev ; S webach des Fontaines >, tous deux seplaisent singulièrement à auimer leurs paysages pardes scènes familières, des marches de tr oupes, etc .T ous deux pei gn ent ave c esprit et sentiment.

B idault"; Valenciennes" , Vanderburch 5, C ésarVanloo 6 sont à peu près au mê me ran g et no s meil­leu rs paysagistes . Le secon d a de plus le ta lent

1. Demarne (J ean-Louis). dit Demarn ette, pe intre d e paysa ges,né à Bruxelles, le 7 mars 1744, m ort à Paris , le 24 ma rs 1829.:Élève de Br iard , ag réé à l'Académie le 29 mars 1783, n'est pasdevenu acadé m icie n.

2 . S weback, d it Fon taine ( Jacques~François-José), pè~e ,

pei n tre de paysages, né à Metz, le 19 ma rs 176g, mort à Paris,le JO décem br e 1823. Él ève de Duplessis, exposa de 1791 à 1824des paysages et des ta ble au x mili ta ires . . .

3. Bi dault (Jean -Joseph-Xavier ), pein tr e de paysa ges, ne aCarpentras , Je I l av r il 1758, mo r t à Mon t mo rency , le 20 octob~e1846, dev int mem bre d e l'Académi e des beaux-ar ts le 20 avn.l1823 (fau teu il de Vi ncent et de Prud hons. II .exposa de ,1791 ~

1844 des paysages tan t de France que d'Itali e, une nonce Iu ia été consa crée par M. de Gaull e.

4. Val enciennes (P ierre-H enrù , p~in tre . et écriv:aiJ.1' n é àTou lo use, le 6 dé cem bre 1750, mçrt ~ Parts, le 16 février 1819.Élève de Doyen, il fut agréé à l'Académie le 31 mars 1787 ~t

reçu académicien le 28 juillet 1787, il exposa des vues d'Itaheet paysages de J787 à 1814. La pr emière édition de ses É lé­ments de perspect ive pra tique, à l'usage des artistes, pa rut enJ800, 1 vot .dn-a-, avec 36 planches, la seconde éd ition en 18 20 .

5. Vanderburcb (Jacques-A ndré-É douardJ, pein tre paysagiste,né à Mon tpellie r, le 1 0

• décembre 1756, mor t à Paris en ao ût1803, à la So rbonne, exposa à pa rti r de 1791 de nombreuxtable aux rep résentant des sit es de Fran ce et d 'Ita lie.

6. Van loo (J ules-César-Denis), fils de Carle Vanloo. peintrepaysa gist e, né à Paris en 1743, mort dans ce tte vill e, le 10

• juil­le t 18::1. Élève de son pè re, agréé et reçu académicien le

ART ISTES CANDID AT S A LA CL ASSE

Serangeli l, Romain, qui marche de près sur lestraces de Gérard. On connalt sa Charité maternelle,son Eu rydice, etc.

Prudhonè, bon dessinateur. Son tableau de laVérité qui descend sur la terre méri ta , l'année der­nièr e, un des premiers prix.~ Lethi ères ê, une gra nde correcti on, mai s un peu de

sécheresse et de froideu r. On cite son tableau de Phi­

loctète, exposé l'année dernière.

DA NS LE S PAYSAGISTES .

Robert' est célèbre par ses ta bleaux de ruines.Sablet ' peint à la fois le genre et le paysage. P er-

1. Serangeli (Gioachino), peintre, élève de David, exposa auSalon de 1796 Orphée et Eurydice.

2 . Prudhon (P ierre), pe intre, né à Cluny, le 4 avri l 1758,mo rt à P aris, le 16 févrie r 1823. Élève de Devosge, pa rti t pourRome en 1786, rev int à Pa ris en 1789, entra à l' Aca démie d esbeaux-arts en 1816. Son tableau la Sagesse et la Vérit é descen­dant sur la terre fu t exposé au Salon de 1799.

3. Lethi ére (Guilla ume Guillon, dit), peintre d' h is toi re, né àSainte-Anne (Guade loupe}, le 16 janvier 1760, mo rt à Paris, le2J avril 1832. :Élève de Doy en, second grand prix de Rome en1784. Li é avec Luc ien Bonaparte , il fut nommé, en 18u, direc­teur de l'Académie de Franc e à R ome, qu'il dirige a jusqu'e n18r5; cette m êm e année, il ent ra à l'Académie des beaux- arts.Son tableau de Philoctète dans l'ile d éserte de L emncs futexposé au Sa lon de J7gB.

4. R obert (H ubert), peintre et graveur, n é à Paris en J733,mort le 15 avril IBoS. Elève de Paul Panini, il parcourut l'Ira­lie de 1753 à l765, reçu académ icien le 26 jui llet 1766, fu tnomm é de ssinateu r des ja rdins du Roi, puis garde de s tableauxdu Muséu m, em prison né sous la T erreur, il redevint sou s leDirectoir e co nse rvateu r du Musée du Louvre.

5. S ablet . Deu x peint res de ce nom, frères , l 'un Jacques­Henri, l 'autre Jean-François, nés tou s deux à Mor ges, enSu isse, séjou rnè ren t en Itali e et exposèren t des scènes ita­tie nnes. Il s' agit proba blement du premi er , qui fu t élève deVien, au teu r d'Un tableau rep résentant l'Intérieur de la salledes Cinq- Cents à Sa int- Cloud dans la soirée du r8 brumaire.

UES BEAUX- ARTS DE L'INSTITUT . 255

Page 20: Les artistes français en 1800

256 AR TI S TE S ' CANDIDATS A LA CLASSE

d'écrire : il vient de publier un Traité de perspect ivequi sera très utile au x peintres.

Parmi les peintres de genre, on distingue :~andon f , littér ateu r et poète médiocre, ma is bon

~eJ.ntre . Ses tableaux so nt préci eux par la grâce et lehm. On se souviendra longtemps avec plaisir de cecharmant tab leau où deux enfants à genoux deva n tleur mère lui de ma ndaien t grâce d 'avoir, en jouant,étouffé un serin. - .

Boil lv", il excelle à rendre la physionom ie, lacharge des hommes célèbres. Il exposa l'année der­nière le tabl eau de l'intérieur de son atelier dans,leq uel il avait placé to us les pei ntres, sculpteu rs eracteurs de ses amis. Il s éta ient frappa nts de ressem­blance. Cette année, ses ta bleaux, dans lesquels' ils'est avisé de peindre des glaces cassées, et qu' ilappelle trompe-l'œil, attirent encore la foule. L'iJlu­sion est en effet complète ; mais on sait qu e ce n'estpas là Je difficil e de l'art.

Grobonê , Pei ntre de Lyon , qui s'es t fait connaît re

30 octob!e 178,,", ad joint à recteur le 30 jan vie r 1790, il exposade J785 a 1817 de nombreuses vues, su rtou t d'Italie.

I. .L andon (Chades- Paul), pein tre et écriv ain , né à Nonant(Orn e), en 1790, mo rt fi Paris, le 5 m ars J826. Élève de Vincentct R egu ,:ult , gran d pri x de Rom e en 1792, devint con serva teurd e la p~mttlre au Louvre le J•• aoû t 18J6 et peint re du du c deBer ry , 11 exposa de 1791 à 1812 des po rtraits et tab leaux degenre, le tableau qui es t ici men tio nné doit être celui qu i figu raau Salon de 1796, le Bonheur d 'une mère. Il publia de nom ­breux ouvrages SU r les bea ux- ar ts.

2 . Boilly (Lo uis -Léopold ), pein tre et dessinat eu r né à LaBassée, le 3 juill et 1761, m ort à Paris , le 5 jan vi er 1845, es ttrès co nnu pour ses ta bleaux de scèn es de mœ u rs, su rtou t dela ru~, et ~es po rtraits ; celu i q u i est s igna lé ici do it être l aRe union d artistes dans l'atelier d'Isa bey , où se trouve ntnomb: e de po r traits exécu tés d'après na ture, ce tab leau futex pose au Sa lon de 1798. Le ta bleau intitu lé Un trompe-l'œilse tr ouve au Musée d'Avign on .

3. Graben (M iche!), peintre et graveur, né à Lyon en 1770,

DE S BEAUX - ARTS DE L' INS TlT UT . 257

il Y a quelques an nées par un paysage qne l'on ne sclassait po int de regard er, par ce qu 'il ne ra ppelaitaucun maît re, au cune école.

Drëling.' peint dan s le genre des Fl aman ds, el pl u.sieurs de ses tabl eau x pourraient sou tenir la co mpa­raison avec .ceux de cette école qu i ont de la rép u­ta tion .

Sa uvag es n'a po in t d'égal dan s l'art de pei ndre desbas-reliefs.

Isabey 3 est au ssi le premier pour les dessins à l'es­tompe et au poi nti llé, genre qu 'il a mis à la mod e etdont on abuse. Dans la miniatu re, il est encore auprem ier rang.

S icardi s et surtout Augustin" viennent immédia ­tem ent après lui.

m ort da ns la mê me ville, le 2 sep tembre 1853. Élève de Pru­dhon pour la peint u re et de J .•J . de Boissieu pou r la gravu re.Il ex posa au Sa lon de 1796 un paysa ge et à celui de 1800 u nau tre paysa ge rep résenta n t î'Intérie ur d'une g roll e.

1. Drolling (M a"tin), pein tre d'i ntér ieur s dans le ge nre desmaîtres holl a ndai s , tels que Gérard Dove, M etsu, né à Ober­ber ghe im (Alsa ce), le '9 sep temb re 1752, m ort à Pa ris , leIO avril 1827. Son Intérieur de cuisine, l'un de ses chefs­d'œuvre , es t au Mus ée du Louvre.

2. S auvage (Piat-J oseph), peintre de gris ailles , né à Tourn ai(Belgique), le 19 janvie r 1747, mort dans cette ville le IO ju in1818. Agréé à l'Ac ad émie royal e de peinture le 28 ju illet 178r,reç u académi cien le 29 m ars 1783, il exposa en effet, de 1774à 1778, tant à l'Académie de Saint-Luc qu'à j'Académie royalede peinture, de nombreux tableaux consacrés à la représenta­tio n de ba s-reliefs, im itant le marbre, le bronze.

3. /sa~ey (J ean.B aptiste), peintre de portraits et dessin ateu r,~é à Nancy, le Il avril 1767, mo rt à Paris, le 28 av ril- 1855.Él ève de Giravdet, de Claudot, du miniaturiste Dumont et deL ouis David , il fu t en gran de faveur sous l'Em pire , où il devin tpein tre et dessin ateu r du cabin et de l'Empereu r.

4· S icard , di t S icardy (Louis), peintre m inia tu ris te, né âAvignon, mor t à Paris, le 18 juill et r825, fut pei ntre deLoui s XVI, Il exposa aux Salons de 1791 à 1819 des por traitset minia tu res.

5. Augustin (J eall-BaptisJe-Jacques), pein tre miniatu rist e,

Page 21: Les artistes français en 1800

256 AR TI S TE S ' CANDIDATS A LA CLASSE

d'écrire : il vient de publier un Traité de perspect ivequi sera très utile au x peintres.

Parmi les peintres de genre, on distingue :~andon f , littér ateu r et poète médiocre, ma is bon

~eJ.ntre . Ses tableaux so nt préci eux par la grâce et lehm. On se souviendra longtemps avec plaisir de cecharmant tab leau où deux enfants à genoux deva n tleur mère lui de ma ndaien t grâce d 'avoir, en jouant,étouffé un serin. - .

Boil lv", il excelle à rendre la physionom ie, lacharge des hommes célèbres. Il exposa l'année der­nière le tabl eau de l'intérieur de son atelier dans,leq uel il avait placé to us les pei ntres, sculpteu rs eracteurs de ses amis. Il s éta ient frappa nts de ressem­blance. Cette année, ses ta bleaux, dans lesquels' ils'est avisé de peindre des glaces cassées, et qu' ilappelle trompe-l'œil, attirent encore la foule. L'iJlu­sion est en effet complète ; mais on sait qu e ce n'estpas là Je difficil e de l'art.

Grobonê , Pei ntre de Lyon , qui s'es t fait connaît re

30 octob!e 178,,", ad joint à recteur le 30 jan vie r 1790, il exposade J785 a 1817 de nombreuses vues, su rtou t d'Italie.

I. .L andon (Chades- Paul), pein tre et écriv ain , né à Nonant(Orn e), en 1790, mo rt fi Paris, le 5 m ars J826. Élève de Vincentct R egu ,:ult , gran d pri x de Rom e en 1792, devint con serva teurd e la p~mttlre au Louvre le J•• aoû t 18J6 et peint re du du c deBer ry , 11 exposa de 1791 à 1812 des po rtraits et tab leaux degenre, le tableau qui es t ici men tio nné doit être celui qu i figu raau Salon de 1796, le Bonheur d 'une mère. Il publia de nom ­breux ouvrages SU r les bea ux- ar ts.

2 . Boilly (Lo uis -Léopold ), pein tre et dessinat eu r né à LaBassée, le 3 juill et 1761, m ort à Paris , le 5 jan vi er 1845, es ttrès co nnu pour ses ta bleaux de scèn es de mœ u rs, su rtou t dela ru~, et ~es po rtraits ; celu i q u i est s igna lé ici do it être l aRe union d artistes dans l'atelier d'Isa bey , où se trouve ntnomb: e de po r traits exécu tés d'après na ture, ce tab leau futex pose au Sa lon de 1798. Le ta bleau intitu lé Un trompe-l'œilse tr ouve au Musée d'Avign on .

3. Graben (M iche!), peintre et graveur, né à Lyon en 1770,

DE S BEAUX - ARTS DE L' INS TlT UT . 257

il Y a quelques an nées par un paysage qne l'on ne sclassait po int de regard er, par ce qu 'il ne ra ppelaitaucun maît re, au cune école.

Drëling.' peint dan s le genre des Fl aman ds, el pl u.sieurs de ses tabl eau x pourraient sou tenir la co mpa­raison avec .ceux de cette école qu i ont de la rép u­ta tion .

Sa uvag es n'a po in t d'égal dan s l'art de pei ndre desbas-reliefs.

Isabey 3 est au ssi le premier pour les dessins à l'es­tompe et au poi nti llé, genre qu 'il a mis à la mod e etdont on abuse. Dans la miniatu re, il est encore auprem ier rang.

S icardi s et surtout Augustin" viennent immédia ­tem ent après lui.

m ort da ns la mê me ville, le 2 sep tembre 1853. Élève de Pru­dhon pour la peint u re et de J .•J . de Boissieu pou r la gravu re.Il ex posa au Sa lon de 1796 un paysa ge et à celui de 1800 u nau tre paysa ge rep résenta n t î'Intérie ur d'une g roll e.

1. Drolling (M a"tin), pein tre d'i ntér ieur s dans le ge nre desmaîtres holl a ndai s , tels que Gérard Dove, M etsu, né à Ober­ber ghe im (Alsa ce), le '9 sep temb re 1752, m ort à Pa ris , leIO avril 1827. Son Intérieur de cuisine, l'un de ses chefs­d'œuvre , es t au Mus ée du Louvre.

2. S auvage (Piat-J oseph), peintre de gris ailles , né à Tourn ai(Belgique), le 19 janvie r 1747, mort dans cette ville le IO ju in1818. Agréé à l'Ac ad émie royal e de peinture le 28 ju illet 178r,reç u académi cien le 29 m ars 1783, il exposa en effet, de 1774à 1778, tant à l'Académie de Saint-Luc qu'à j'Académie royalede peinture, de nombreux tableaux consacrés à la représenta­tio n de ba s-reliefs, im itant le marbre, le bronze.

3. /sa~ey (J ean.B aptiste), peintre de portraits et dessin ateu r,~é à Nancy, le Il avril 1767, mo rt à Paris, le 28 av ril- 1855.Él ève de Giravdet, de Claudot, du miniaturiste Dumont et deL ouis David , il fu t en gran de faveur sous l'Em pire , où il devin tpein tre et dessin ateu r du cabin et de l'Empereu r.

4· S icard , di t S icardy (Louis), peintre m inia tu ris te, né âAvignon, mor t à Paris, le 18 juill et r825, fut pei ntre deLoui s XVI, Il exposa aux Salons de 1791 à 1819 des por traitset minia tu res.

5. Augustin (J eall-BaptisJe-Jacques), pein tre miniatu rist e,