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our cette deuxième édition du Prix Russophonie, le jury a examinéquarante et un ouvrages parus entre le 1er octobre 2006 et le 30 septembre 2007, soit neuf de plus que l'année précédente qui pourtant couvrait une période plus longue (avril 2005 à septembre 2006.)

Dix sept romans, six volumes de nouvelles ou de contes et trois de récits (povesti),sept livres d'écriture personnelle ou autobiographique (lettres, carnets, mémoires),trois recueils poétiques, trois pièces de théâtre, deux essais enfin.

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P

65Prix Russophonie

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Les ouvrages qui

66 Prix Russophonie

Barzou ABDOURAZZOQOV« Huit monologues de femmes »Traduit par Stéphane DUDOIGNONEditions ZulmaAu Tadjikistan huit femmes racontent tour à tour,avec beaucoup de verve et d'humour leur vie, la violence sociale, le machisme ordinaire, la pertedes repères dans une culture à la fois musulmane,persane et russe.

Anna AKHMATOVA« Requiem, Poème sans héros et autres poèmes »Traduit par Jean-Louis BACKESEditions GallimardCette anthologie aborde l'œuvre dans son entier.Elle puise dans les premiers livres, donne in extensoRequiem et le Poème sans héros, puis reprend à son compte un plan ébauché par la poétesse pour son fantomatique Septième livre qui auraitfait suite aux 6 ouvrages précédemment parus. C'est tout le parcours d'Anna Akhmatova qui est

ici restitué, c'est un demi-siècle de combat solitaire, acharné, douloureux,sans faiblesse, qui se révèle page à page. Une poésie fragile et souverainequi, confrontée aux risques les plus grands, ne renonce jamais, et célèbreavec une rare intensité les pouvoirs d'une parole irréductible.

Anna AKHMATOVA« Le roseau »Traduit par Christian MOUZEEditions Harpo &Un titre pascalien pour un désespoir non perdu.Anna Akhmatova, partie prenante de son peupleet de sa langue, déterminée à écrire pour elle-même,pour tous et pour tout. Le Roseau, donné ici pourla première fois dans son intégralité en traduction

française, se termine par le Requiem, un chant des morts au sillage de vie : « Que le pigeon de l’in pace roucoule au loinEt que les lents bateaux glissent sur la Neva ».

Natalia ALEXANDROVA« Emmuré vivant »Traduit par Valérie DARIOTEditions Fleuve NoirUn coup de fil réveille Natacha en pleine nuit.Roman, son fiancé, vient d'avoir un accident dela route. Il est à l'hôpital, dans le coma. Natachale veille jusqu’au jour où, sortant du coma, il se met à communiquer en morse. Elle découvre que les bandages, dissimulent sans doute un tout autre individu.

Derrière le pseudonyme de Natalia Alexandrova se cache un coupled’écrivains, Natalia et Alexander Tankov auteurs d’une soixantaine de romans, polars et thrillers parfois adaptés en séries télé.

Alexandre BELIAEV« La tête du professeur Dowell »Traduit par Aselle AMANALIEVA-LARVETEditions l’Asiathèque –Langues et MondesDans l’étrange laboratoire du Pr. Kern à Paris,Marie Laurane veille sur la tête du Pr. Dowell,célèbre scientifique pour ses recherches sur la revivification de têtes animales séparées deleur corps. Douée de raison, de parole, capabled’éprouver des sentiments, la tête du professeurest bientôt rejointe par deux autres « spécimens »

car le but du Pr. Kern est la greffe d’une tête sur un corps étranger, commeune vie ainsi rendue à deux êtres distincts désormais réunis en un seul.Les réflexions soulevées par ce livre font plus que jamais partie de nospréoccupations, la vie, la mort et, surtout, la frontière fragile qui lessépare. Adapté au théâtre et au cinéma, cet ouvrage de science-fictionà visée philosophique n’a jamais cessé de passionner plusieurs générationsde russophones.

(Barzou

Abdourazzoqov)

De

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67Prix Russophonie

Yakov BRAUN« Le gambit du diable et autres nouvelles »Traduit par Galia ACKERMANEditions du Cherche MidiUne ville, probablement Kiev ou Odessa, où laguerre civile bat son plein, elle est occupée successivement par des Rouges, des Blancs, des bandes diverses. La mort plane, la populationjuive est victime de pogroms. Un vieux juif, horlogeret joueur d’échecs passionné, va tous les soirsdans un café où rabbi Pinkhos, maître hors pairn’a jamais perdu une seule partie d’échecs en

dix-huit ans. Un soir, il quitte le domicile, malgré les supplications de sa femme et de sa fille, qui craignent un nouveau pogrom…Par son rythme saccadé, ses multiples allitérations, ses épithètes imagées,son vocabulaire riche et varié parsemé de mots yiddish et de termesdu jeu d’échecs, Le Gambit du diable est un véritable joyau littéraire.Réflexion philosophique, fantaisie, fascination pour la révolution de 1917, amour pour les échecs, cette nouvelle comblera de bonheurtous les amateurs de littérature tout comme Les vieux, texte bouleversant quicombine des éléments de folklore juif avec un drame de portée universelle.

Mikhail CHICHKINE« Le cheveu de Vénus »Traduit par Laure TROUBETZKOYEditions FayardLe héros sert d'interprète au chef du service depolice qui interroge de jeunes demandeurs d'asilepolitique. Tous racontent des atrocités subies,entendues, inventées - quelle différence ?L'humanité est un mélange de cruauté et d'affa-bulations nourries par cette cruauté. Ces protocolespoliciers ont une répétitivité tragique, leitmotiv

d'un livre où viennent s'entremêler d'autres discours, comme le journalintime d'une future cantatrice dont le fiancé part à la Première Guerremondiale, ou encore des épîtres envoyées par le narrateur à " Nabuchodonosor ", roi d'une île qui est tout son empire, précipité de tous les absolutismes impériaux de l'Antiquité et de tous les sévicesde toujours. Un éternel questionnement semble hanter les entrelacsdu livre, comme dans une comptine d'enfant : Pourquoi ? - Parce que !

Mikhail CHICHKINE« La Suisse russe »Traduit par Marilyne FELLOUSEditions FayardLa promenade littéraire et historique deMikhaïl Chichkine nous balade du XVIIIe sièclejusqu'à aujourd'hui et abonde en citationsinattendues de visiteurs russes de laConfédération : nobles, comme les fils ducomte Stroganov ou révolutionnaires en exil :Lénine, Bakounine, Netchaïev, cynique « inventeur de la terreur de masse », Herzen,

naturalisé dans le canton de Fribourg, et encore Stravinsky, Nijinskiqui meurt fou, Nabokov et Soljénitsyne qui ratent leur rendez-vous un jour de 1974 au Montreux Palace.Le sujet est immense, tant est grande la place que la Suisse a tenue dansl'éducation, les rêves de la Russie et dans la vie même de ses artistes.Cet ouvrage foisonnant, amusant, autant qu'instructif, en dit beaucoupplus qu'il n'y paraît tant sur la Russie que sur la Suisse, et pose unequestion russe par excellence et récurrente dans l'œuvre de MikhaïlChichkine : pourquoi le Russe se fuit-il si souvent lui-même ?

Natalia CHMELKOVA« Dans le ventre de ma belle-mère »Traduit par Christine ZEYTOUNIAN-BELOÜS et Anne-Marie TATSIS-BOTTONEditions Anatolia« Ce livre parle de cinq représentants remarquablesde l’art et de la littérature non officiels en Russiedans les années soixante, l’écrivain Venedikt Erofeïev,le poète Leonid Goubanov, le peintre et poèteEvgueni Kropivnitski, les peintres Anatoli Zverev

et Vladimir Yakovlev… Ces artistes étaient incomparables, uniques, j’en étais tellement consciente que j’ai souvent noté leurs opinions sur l’art. »

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68 Prix Russophonie

Père Paul FLORENSKY« Souvenirs d’une enfance au Caucase »Traduit par Françoise LHOESTL’Âge d’Homme EditionsDe 1916 à 1925, dans les années de froid et de misère, le père Paul Florensky rédige pour sa femme et ses cinq enfants ses souvenirs d'uneépoque disparue. À de rares moments de liberté,la nuit, dans son isba, à deux pas du cœur spirituelde la Russie, il écrit pour transmettre ce qu'il a

vécu et ce qu'il sait de ses ancêtres.Aîné de sept enfants, Pavlik s'éveille à la vie dans la nature luxuriantedu Caucase, au bord de la mer Noire. « Mes parents voulaient reconstituerle paradis dans la famille, et en particulier, maintenir leurs enfantsdans ce jardin d'Éden originel » écrit-il. Très tôt il fera des expériencesscientifiques, puis ce sera l’effondrement de toutes ses certitudes et, vers 17 ans, la découverte de la foi qui le conduira au sacerdoce et au martyr.

Nikolaï GOGOL« Les nouvelles de Pétersbourg »Traduit par André MARKOWICZEditions Actes Sud, collection BabelAu lieu d’utiliser un texte mutilé par la censuredu XIXe siècle, André Markowicz est revenu à la version proposée par l’édition académique de l’URSS, la plus complète et la plus fiable. Ce volume reprend scrupuleusement l’ordre deprésentation des récits tel qu’établi par Gogol lui-même dans l’édition de ses œuvres et,

aux nouvelles strictement dites « de Pétersbourg » a été ajoutée leur étonnante conclusion, Rome, fragment de roman qui en renversela perspective.

Evgueni GRICHKOVETS« La chemise »Traduit par Joëlle ROCHE-PARFENOVEditions Actes SudLe monologue haletant du jeune narrateur nousentraîne dans une expédition dans la jungle desvilles et à la fois dans une sorte de quête du Graal.Ce roman vaut par le rendu palpable de l'énergieque dégage la ville, par la description du mal devivre de son héros qui oscille entre « l’homme detrop » thème cher à la littérature russe et l'amoureuxplatonique façon Alexandre Blok. Une façon de

retrouver sous la couche de vernis de la modernité quelque chose de la « russité »...

Venedikt EROFEÏEV« Carnets d’un psychopathe »Traduit par Odile MELNIK-ARDINEditions Anatolia En 1956, Erofeïev, jeune étudiant âgé de dix-huit ans, arrive à Moscou pour étudier. Il com-mence un journal dans lequel il déverse, sansaucune retenue, toutes ses émotions. Ondétecte déjà dans Carnets d’un psychopathecette liberté sulfureuse, ce monologue torrentielet exalté, quasi halluciné, qui habitera plus tardMoscou-sur-vodka. Peu avant sa mort, à la fin

des années quatre-vingt, Erofeïev déclarait dans un entretien : « Celam'étonnerait que quelqu'un se lance dans la publication des Carnetsd'un psychopathe. Je n'imagine personne prendre un tel risque parceque dans ce livre il y a tant de... je ne parle pas des obscénités, maisdes tournures pour le moins... inattendues. Les obscénités, on s'y estfait... mais l'inventivité dans le domaine lexical, ils ne l'admettrontjamais ».

Sergueï EISENSTEIN« Dickens & Griffith »Traduit par Marina BERGERStalker Editeur« En Amérique j’ai été fasciné par trois person-nes : Griffith, Chaplin, Flaherty. Voilà troisnoms que tous nous chérissons depuis nos pre-miers pas dans la carrière cinématographique.Je les ai rencontrés tous les trois. L’un en pas-sant. Les deux autres beaucoup plus souvent.Mais les souvenirs que tous les trois m’ont lais-

sés sont inextricablement liés au thème de l’intelligentsia artistiquedans les pays capitalistes.»

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69Prix Russophonie

Vassili GROSSMAN« Carnets de guerre : de Moscou à Berlin 1941-1945 »Traduit par Catherine ASTROFF et Jacques GUIODEditions Calmann-LévyCes Carnets de guerre sont le matériau brutqui inspira la trame de Vie et destin.Correspondant spécial pour le journal del'Armée rouge, « Krasnaïa Zvezda », Grossmansuivit sur le front les forces soviétiques, del'opération Barbarossa à la bataille de Berlinen avril et mai 1945, via Stalingrad, Koursk,

l'Ukraine, Treblinka et Varsovie, consignant ce qu'il appelle « la véritéimpitoyable de la guerre » dans des carnets dont la découverte luiaurait été fatale. L'historien britannique Antony Beevor présente cetexte brut. Plus qu'un roman qui masque la crudité des faits historiquespar la fiction, plus qu'un témoignage dont le contenu aurait subi lesdistorsions du souvenir, plus qu'un ouvrage d'historien, plus qu'uncompte-rendu militaire lissé par la censure, ces Carnets de guerrenous laissent entrevoir le chaos dans un style poignant et limpide. Le témoignage plein de lucidité et d'humanité d’un grand prosateur.

Valentin KATAÏEV« Kubik »Traduit par Henri ABRILEditions CircéKubik, le cube dans ses nombreuses acceptionsen russe, les trois dimensions de l'espace et dutemps, la fragmentation détaillée et transcendantede la mémoire cubiste, mais aussi un canicheparisien trop gâté, ultime avatar du barbet deFaust... « Non pas un roman ou une nouvelle, ni un essai ni un journal de voyage, mais simplementun solo pour basson et orchestre » : l'auteur

définit ainsi lui-même ce texte constamment à la recherche d'un « effet de présence » presque magique, né du son originel, du mot-Psyché.Kubik est un des récits clés de la nouvelle prose « mauviste » parlaquelle Valentin Kataïev (1897-1986) tenta de rompre, à partir desannées 1960, avec le réalisme socialiste toujours ambiant. Arthur Millerparlait plus simplement, à propos de cette œuvre, de la « quête lyriqued'une enfance, d'une innocence perdue », qui va entraîner deux Russesexilés à travers l'Europe, de Paris à Odessa, en passant par l'Allemagne,la Roumanie et la Bulgarie, l'évocation de Luther et Goethe, Tolstoï,Bounine et Mandelstam...

Nikolaï KHALEZINE et le collectif du Théâtre Libre de Minsk« Génération jeans »Traduit par Alexis VADROT et Youri VAVOKHINEEditions L’espace d’un instantConstruit comme une ode à des générationsd’individus qui luttent pour les libertés dansleur pays, Génération jeans décortique, afinde les rendre impuissantes, les peurs qu’a fait

naître chez son auteur le régime biélorussien, en nous contant sonexpérience de détenu politique et sa résistance quotidienne contre lepouvoir d’Aliaksandr Loukachenko. Ce récit est suivi de Nous. Bellywoodde Pavel Priajko, Pavel Rassolko et Constantin Stechik et de Elles en ont rêvé… de Natalia Kaliada, tous membres du collectif du TLM.Le Théâtre Libre de Minsk est un collectif de comédiens et de dramaturgescréé en 2005 en marge de l’esthétique officielle imposée par le régimed’Aliaksandr Loukachenko en Biélorussie. Sans moyens et sans salle, le Théâtre Libre de Minsk a créé plusieurs spectacles dans la quasi-clandestinité. Découvert pour la première fois en France en mai 2006à la Maison d’Europe et d’Orient, en ouverture du festival duPrintemps de Paris 2006, le Théâtre Libre de Minsk a reçu le 10 décembre, le prix des Droits de l’Homme de la République Française.

Mark KHARITONOV« Amores novi »Traduit par Régis GAYRAUDEditions FayardLes trois parties qui composent Amores noviabordent les thèmes intimement liés à la trameimaginaire du monde de Mark Kharitonov :Éclairs d'un orage nocturne met en scène unejeune fille qui fait part, mais de façon très obscure, de son effarouchement devant le secret

de la vie. Révolte est une sorte d'introspection spéculaire où le narrateurse demande pourquoi il dit « je », et pourquoi au masculin et pas auféminin. Dans Grains de sable entre les pages, Kharitonov recourt à latechnique des segments de textes reliés par un contrepoint de thèmes.L'écriture de Kharitonov prolonge en version moderne, avec un lyrismeétouffé, la poésie érotique antique.

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70 Prix Russophonie

Alexandra MARININA« L'illusion du péché »Traduit par Galia ACKERMAN et Paul LORAINSeuil EditionsKatia Aniskovets est un jour retrouvée assassinéedans son appartement. Cambriolage qui a maltourné ? L'hypothèse est envisagée, mais rienn'ayant disparu du domicile de la vieille dame,l'enquête s'annonce difficile pour Nastia Kamenskaïade la Criminelle de Moscou. Mais, peu à peu, il apparaît que la victime protégeait les secretsd'alcôve de personnalités haut placées.

Plus inquiétant, elle aurait eu des liens avec une Galina Terekhina quia jeté ses enfants par la fenêtre du neuvième étage avant de sauter.Tous ont survécu, mais sont restés invalides. Plus étrange encore, ondécouvre la présence d'un mystérieux médecin qui veille sur Galina etses enfants et d'un certain Ajax, auquel s'intéresse le contre-espionnage.

Iouri MAMLEIEV« Le monde et le rire »Traduit par Anne COLDEFY-FAUCARDEditions du Serpent à PlumesTroisième volet de la trilogie commencée avec Chatouny et Les couloirs du temps, Le monde et le rire en est sans doute le livre le plus désespéré de Iouri Mamleïev. Comme toujourschez l’écrivain, les personnages – des Moscovitesd’aujourd’hui – sont dans l’errance, en quête

d’eux-mêmes, de l’essence de la Russie et de l’éternité. Plus encoreque dans les volets précédents, ils se risquent à jeter un coup d’œil de l’autre côté du miroir, vers l’au-delà.Plus que jamais peut-être, Iouri Mamleïev pousse les situations de sonroman jusqu’à l’absurde, un de ses personnages finit par se retrouver,au sens propre, prisonnier de ce miroir dans lequel il a trop voulu regarder.

Sergueï LOUKIANENKO et VladimirVASSILIEV« Day watch : Les sentinelles du jour »Traduit par Christine ZEYTOUNIAN-BELOÜSEditions Albin MichelQuand l’ombre s’étend sur la ville, les chasseursde la nuit passent à l’action. Depuis des siècles, ils combattent la puissance des Mages blancs.Parce qu’ils savent que l’équilibre doit être maintenu. Parce qu’ils savent que, sur terre,

l’Obscurité est aussi importante que la Lumière...Avec ce deuxième volet de NighWatch, la série culte russe desSentinelles, vous allez enfin comprendre pourquoi le combat entre le Bien et le Mal est si complexe. DayWatch : un monde hanté qui s’enracine à jamais au plus profond de votre imaginaire.

Sergueï LOUKIANENKO« Night watch : Les sentinelles de la nuit »Traduit par Christine ZEYTOUNIAN-BELOÜSEditions Albin MichelDepuis plus de 1 000 ans, défenseurs du Bienou forces du Mal, les Autres vivent parmi nousdans une trêve fragile. Aujourd’hui, cette trêveest menacée. Le Bien va combattre le Mal, sentinelles de la Nuit contre sentinelles du Jour.

Vladislav KRAPIVINE« Le pigeonnier de Villenoix »Traduit par François DOILLON et Tatiana PALMAEditions DelahayeAu début du 3ème siècle de l’ère cosmique Yar Rodine, cosmonaute chevronné est enlevépar un jeune garçon de 11 ans. Il se retrouve surune planète qui rappelle en tous points la terre.Elle est soumise par des êtres néfastes qui selivrent à des expériences dévastatrices. Souventcomparé à Tolkien, Krapivine dans sa trilogie

fantastique met en scène des enfants qui luttent contre les forces dumal avec beaucoup plus d’ingéniosité et de courage que les adultes.

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71Prix Russophonie

Nicolas OSTROVSKI« L’Orage »Traduit par Françoise FLAMANTEditions Folio ThéâtreLe drame de l’Orage est en lui-même banal : une jeune femme mal mariée, Katerina, bien quehantée par la conscience du péché et par la peurde l’enfer, trahit son décevant époux Tikhon à lapremière occasion pour un Boris de passage quin’a guère plus d’étoffe. Incapable d’assumer le

poids de sa propre duplicité ni la cruauté de son entourage, elle finitpar se donner la mort. Le titre de l’œuvre, l’Orage, laisse penserqu’Ostrovski sollicite ce que le phénomène évoque, la colère divine. Le drame concernerait en fait toute la Russie et son issue serait fatale.

Ludmila OULITSKAÏA« Mensonges de femmes »Traduit par Sophie BENECH’Editions GallimardRoman ou recueil de nouvelles avec un thèmeet un personnage récurrents ? La premièrenouvelle donne le ton du livre, Génia envacances en Crimée, est bouleversée par lerécit d’une femme et découvre un peu plustard que l’histoire de ses quatre enfantsqu’elle disait avoir perdus en bas âge étaitune invention pure et simple. Dans la nouvelle

Diana, Génia n’arrive pas à oublier le chagrin ressenti face à un malheuraussi terrible, même imaginaire, ni à trouver de réponse à la questiondu pourquoi de ce mensonge. Dans les cinq autres nouvelles ou chapitresdu livre, elle croise d’autres menteuses : la petite Nadia s’invente unfrère aîné (Grand frère), Lialia se créé une liaison imaginaire avec unpeintre célèbre (Fin de l’histoire), et Anna se prétend poète, sansjamais révéler à sa jeune amie Macha qu’elle n’a fait que lui réciterdes poèmes d’autres grands écrivains (Un phénomène de la nature).Car le mensonge au féminin, d’après Ludmila Oulitskaïa, est le plussouvent dépourvu de toute finalité - contrairement aux mensongesmasculins, plus stratégiques, plus pragmatiques - mais révèle surtoutle sens tragique de toute condition humaine.

Ludmila OULITSKAÏA« Contes russes pour enfants »Traduit par Sophie BENECH’Editions Gallimard JeunesseLudmila Oulitskaïa nous emmène dans unmonde poétique et enchanteur, où une souriss’imagine pouvoir tendre des pièges et trouvele chemin du bonheur. Un monde où les plantes sont savantes, les animaux secourables.

Yevguiéni PETROV« Mon ami Ilf et autres œuvres »Traduit par Alain PRECHACEditions Paragon/VS« Rappelez-vous tous ces jours, sans enoublier un seul. Les jours où soufflait un ventdu nord glacial et où les routes étaient verglacées : les roues des voitures patinaientet les hommes devaient quand même, malgréle vent dément, pousser les pièces jusqu'ausommet des collines. Les jours où le soleilbrillait et où régnait un silence étonnant :

la neige tombée pendant la nuit dissimulait les traces du combat de laveille et le thermomètre indiquait quarante degrés au-dessous de zéro.Les jours de blizzard, lorsque des vagues de mousseline blanche traversaient toute la largeur de la chaussée, tandis que des hommesen combinaisons blanches, le fusil-mitrailleur accroché au cou etdétournant leurs visages du vent, s’enfonçaient dans la neige jusqu'à la taille pour contourner un point fortifié allemand ».

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72 Prix Russophonie

Ivan VIRIPAEV« Genèse n° 2 »Traduit par Tania MOGUILEVSKAIA et Gilles MORELEditions les Solitaires IntempestifsAntonina Velikanova est internée dans un hôpitalpsychiatrique des environs de Moscou. Un jour,elle se surprend à comprendre d’une manièretotalement neuve la phrase de Shakespeare : « le monde entier est une scène, et les gens sontdes acteurs ». Elle entre alors en contact avec

l’un des auteurs dramatiques les plus en vue de Moscou, Ivan Viripaev,pour lui soumettre une pièce qu’elle a écrite, où Dieu, alias son médecin,et la femme de Loth, Antonina Velikanova elle-même, s’entretiennentdes grandes questions fondamentales : la réalité de la... réalité, celle de Dieu, la mort...

Marina TSVETAÏEVA« Octobre en wagon »Traduit par Anne-Marie TATSIS-BOTTONEditions Anatolia1919 en pleine Révolution d’octobre, MarinaTsvétaïéva prend le train pour rejoindre sa famillerestée à Moscou, c’est ce voyage qu’elle décritdans Octobre en wagon : « un livre de vie, frémissantde vérité, ce qui signifie que du point de vue de la politique (c'est-à-dire du point de vue dumensonge), il est condamné à l’avance. On y

trouve des tchékistes adorables et des officiers blancs sans reproche,les premiers n’y verront que les derniers et inversement », dit-elle.

Lydia TCHOUKOVSKAÏA« Sophia Pétrovna »Traduit par Sophie BENECH’Editions InterférencesCe récit paru en français en 1975 aux éditionsCalmann-Lévy, introuvable depuis des annéesnous est restitué par les éditions Interférencesdans une traduction de Sophie Benech’.Sophia Pétrovna est un des premiers textes sur laTerreur et les répressions staliniennes qui raconte,dans un style sobre et pudique, la vie quotidienne

d’une Soviétique ordinaire brusquement confrontée à l’arrestation deson fils et sa descente progressive dans ce qu’Oleg Volkov a appelé « les ténèbres », cette longue nuit dans laquelle ont été plongés tantde Russes au cours du XXe siècle.À côté des récits sur les camps soviétiques comme ceux de Chalamov,à côté des études historiques, ce texte simple et poignant, éclaire l’autre côté des barbelés, le monde de ceux et surtout de celles quiattendaient désespérément des nouvelles de leurs proches arrêtés et condamnés sans raison ni explication.

Vladimir SOROKINE« Le lard bleu »Traduit par Bernard KREISEEditions de l’OlivierLe “lard bleu” est une matière utilisée commesource d'énergie ou comme drogue, dont personnene connaît le secret de fabrication, à part quelquesscientifiques russes, retirés en 2068 dans uncentre de recherches en Sibérie. Ces chercheursont mis au point un système de clonage,réservé à sept célébrités de la littérature

- Tolstoï, Tchekhov, Nabokov, Pasternak, Dostoïevski, Akhmatova et Platonov - et de production de « lard bleu » à partir de leur corps.Au cours d'un cocktail, la précieuse substance est volée puis transportéegrâce à une machine à remonter le temps à Moscou en 1954. Staline,Khrouchtchev, Hitler deviennent alors les protagonistes d'une extravaganteintrigue érotico-politique. Roman «carnavalesque», ce livre a valu àson auteur d'être poursuivi en justice pour pornographie. Au-delà despolémiques qu'il continue de provoquer, Le lard bleu est un des nombreuxsignes du réveil de l'imaginaire russe, après plus d'un demi-siècle destalinisme. Vladimir Sorokine y règle ses comptes avec la « grande »littérature russe - à moins qu'il ne règle son compte à la littératureelle-même, avec une sorte de jubilation froide.

Alexandre RADICHTCHEV« Voyage de Pétersbourg à Moscou »Traduit par Bernard KREISEEditions Rivages Poche/Petite BibliothèqueC'est le premier livre révolutionnaire publié en Russie. Son auteur, grand aristocrate, fitses études à Leipzig où il lut les auteurs desLumières. Catherine II qui soutenait lesEncyclopédistes, à commencer par Voltaire,changea radicalement son point de vue aprèsla Révolution de 1789. Radichtchev, lui, avaitgardé les idéaux de Rousseau et c'est sous leregard des philosophes français qu'il écrivit

ce livre qui est un hymne à la liberté et à la justice sociale. Ce récit de voyage, dans lequel l'auteur décrit simplement ce qu'ilvoit, de Saint-Pétersbourg à Moscou, est d'une force étonnante.Catherine Il fut outrée, Radichtchev condamné à mort et sa peinecommuée en exil en Sibérie. Le livre demeura interdit jusqu'à la fin du XIXe siècle, bien que son auteur ait été gracié par Alexandre 1er.

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participé...(Fin)

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73Prix Russophonie

Mikhaïl YASNOV« Quand toutou se carapate »Traduit par Jean-Luc MOREAU et Aurélien LEMONIEREditions Gauthier-LanguereauSur de courts poèmes pleins d'humour et de tendresse, SachaPoliakova nous offre des pop upssurprenants, pleins de couleurs,de poésie... et parfois de bruits !Pour redécouvrir le plaisir de lasurprise, en édition bilingue.

Léonid YOUZEFOVITCH« Le prince des vents - Une enquête d'Ivan D. Poutiline »Traduit par Valérie DARIOTEditions Noir sur BlancEn 1870, Naïdan-van, prince mongol qui vientde se convertir au christianisme, arrive à Saint-Pétersbourg en compagnie de l'ambassadeurde Chine. Lors de cette visite officielle, le princeest assassiné, victime d'un règlement de comptes mystérieux. À peu de temps d'intervalle,l'écrivain Kamenski, auteur de romans populaires,trouve la mort dans des circonstances similaires.

L'écrivain Ivan Tourgueniev est considéré comme suspect. Le célèbrepolicier pétersbourgeois, Ivan Poutiline, malin, roublard, intuitif et non dénué d'humour, mène l'enquête…

Vladimir ZAGREBA« Chameau volant »Traduit par Annie SYLVESTRE-ROMAEditions GutenbergTout commence par un fax reçu par VladimirAlexeïevitch, l’auteur-narrateur. Puis le temps,les lieux, la réalité des souvenirs et la fictions’entremêlent, comme projetés dans le texte,n’obéissant qu’à la seule cohérence de l’activitéde la pensée. Le moindre « éclat », parfois unseul mot, ressuscite tout un monde de souvenirs

superposés comme des sédiments sur plusieurs couches spatio-temporelles,appelés à témoigner. Certains trouveront un parfum joycien à la"technique narrative" du Chameau volant - jeux de mots, mots-valises,citations, néologismes, typographie créative. Mais le monde et lamusique de Zagreba sont tout autre ; ce n'est plus Homère qui erredans Dublin mais les ressuscités du stalinisme explorant les paradisperdus des exils.

Maximilian VOLOCHINE« Saint Séraphim »Traduit par Catherine BREMEAUEditions Petite Biliothèque slave – Sophia –L’Âge d’HommeSaint Séraphim est le résultat d'une rencontreétonnante : d'une part un poète russe renommé,brillant représentant du « Siècle d'argent », del'autre un des saints russes les plus célèbres enRussie et dans le monde, le « pauvre » Séraphim.Tout dans la vie les séparait. D’un côté un poète,artiste avec une culture encyclopédique qui

maîtrise plusieurs langues. De l’autre, Saint Séraphim qui n’a reçuaucune instruction systématique et a vécu une vie d'isolement.Qu'avaient-il en commun, sinon « la haute aspiration des pensées » ?

(Vladimir

Zagréba)

à

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REGLEMENT DU PRIX RUSSOPHONIE

Le Prix RUSSOPHONIE a été créé pour encourager et faireconnaître la traduction d’ouvrages littéraires du russe enfrançais. Il vise à faire connaître et promouvoir la culturelittéraire du monde russophone dans l’espace francophone.Il est, en ce sens, une contribution à l’édificationconcrète d’une culture européenne dans toute sa diversité linguistique.

1. Les membres du jury constitué par les fondateurs du Prix examinent la candidature d’ouvrages de genresdivers, prose, poésie, théâtre, anthologies de plusieursauteurs, recueil de récits, traductions d’oeuvres classiquesou contemporaines. Les ouvrages présentés doivent être des traductions nouvelles et non des rééditions de traductionsdéjà publiées. Les brochures ou journaux dans lesquels figurentdes traductions ne sont pas prises en compte.

2. Les ouvrages pris en compte doivent être des traductionsd’œuvres originellement écrites en russe, quels que soit lanationalité de leur auteur, le lieu d’édition et de publication.

3. Les ouvrages publiés pendant la période sous concours,texte original en russe et texte traduit en 6 exemplairesdoivent être soumis au jury par les éditeurs avant la datelimite décidée chaque année*.

4. Le jury sélectionne cinq ouvrages dont les auteurs, les traducteurs et les éditeurs seront présentés dans une publication consacrée au Prix réalisée par l’AssociationFrance – Oural. Tous les ouvrages reçus par le jury dans les délais y seront mentionnés. Le lauréat sera choisi parmices cinq ouvrages et désigné lors de la remise du prix.

5. Un traducteur peut présenter plusieurs ouvrages, seul un ouvrage pourra être retenu dans la sélection.

Dans le cas où plusieurs traducteurs auraient participé à la traduction d’un ouvrage, le prix sera remis à ces traducteurs collectivement.

Le lauréat et son éditeur se verront remettre une récompense par la Fondation Eltsine.

* Le jury recevra cette année les ouvrages publiés ente le 1er octobre 2007 et le 30 septembre 2008 (date de dépôt légal). Les ouvrages devront parvenirà L’association France-Oural avant le 1er octobre 2008.

74 Prix Russophonie

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