LES AMES DU 21EME SIECLE

Léa L’azou

Cycle supérieur de photographiePromotion 2013

École de Condé

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S O MM A I

R E

INTRODUCTION................................................................................................................................................................11

I - LE COLLODION HUMIDE........................................................................................................................................15

1 . Qu’est-ce que le collodion ?...............................................................................................................17

2 . Son utilisation au 19ème siècle..........................................................................................................22

3 . Son utilisation aujourd’hui......................................................................................................................26

4 . Pourquoi utiliser un procédé de 1850 à l’époque de la photographie numérique ?..............................................................................28

II - LES AMES PHOTOGRAPHIEES..........................................................................................................................33

1 . Le choix des modèles..............................................................................................................................35

2 . L’échange humain........................................................................................................................................37

3 . La force invisible.........................................................................................................................................38

CONCLUSION....................................................................................................................................................................43

Annexes...............................................................................................................................................................................47

Bibliographie - Sitographie........................................................................................................................................65

Remerciements................................................................................................................................................................73

" LA PHOTO-PORTRAIT EST UN CHAMP

CLOS DE FORCES. QUATRE IMAGINAIRES

S’Y CROISENT, S’Y AFFRONTENT, S’Y

DEFORMENT. DEVANT L’OBJECTIF, JE

SUIS A LA FOIS CELUI QUE JE ME CROIS,

CELUI QUE JE VOUDRAIS QU’ON ME

CROIE, CELUI QUE LE PHOTOGRAPHE

ME CROIT, ET CELUI DONT IL SE

SERT POUR EXHIBER SON ART. "

ROLAND BARTHES

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I N T R OD U CT I O N

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Ce projet consiste à réaliser une série constituée de portraits de personnes vivant à mon époque. J’ai choisi, pour le mettre en œuvre, d’utiliser une technique ancienne -le collodion humide- dans le but de transmettre une image concrète et véridique de ces personnes, dénuée de toute retouche, que l’on peut tenir entre nos mains et surtout, transmettre aux générations futures.

Cette volonté est née d’une fascination pour les vieilles images et plus particulièrement pour les portraits de personnes d’un autre siècle. Lorsque je feuillette un vieil album de famille, je suis très émue de voir ces images d’hommes et de femmes que je n’ai pas connues et dont j’ai pu entendre parler. Ces images permettent de réaliser l’existence de ces personnes et de concrétiser l’idée abstraite qu’ils ont réellement vécu avant moi, simplement dans un contexte temporel différent. La réalisation de cette série est donc ma manière de laisser un témoignage et de prouver aux générations futures qu’il ne reste pas que le souvenir de ces personnes, mais une preuve physique, sous leurs yeux.

Mais je ne veux pas seulement donner des preuves physiques de l’existence de ces gens, je voudrais que cette série montre ce qui fait l’authenticité de ces personnes : l’essence de l’Homme, son âme. Les portraits doivent donc montrer la sincérité et la véracité de ces personnes et pour cela, leur image doit être forte. J’ai choisi un systématisme dans le cadrage et la lumière, de manière à ne pas faire de différences entre ces âmes et de les mettre sur un pied d’égalité. Ces personnes sont issues de différents ‘’niveaux’’ de mon cercle relationnel : d’abord mes proches -ma famille et mes amis-, puis un cercle un peu plus éloigné constitué de connaissances -des gens que j’ai déjà rencontré mais qui ne font pas partie de mon cercle intime- et pour finir, les amis

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de mes amis ou les amis de mes connaissances -qui sont des personnes que je rencontre pour la première fois-.

Une des données importantes et qui a convaincu la majorité des gens de participer à mon projet est l’utilisation du collodion humide. Le collodion humide est un procédé photographique inventé en 1851 qui fut considéré comme révolutionnaire à l’époque où la photographie, jeune d’une vingtaine d’année, avait encore du chemin à faire, techniquement parlant. La prise de vue doit se faire à l’aide d’une chambre photographique -directement inspirée de la camera obscura1 de Léonard de Vinci- et le support servant à capturer l’image est une plaque de verre -ou d’aluminium– que l’on enduit d’une couche de collodion salé puis sensibilisée par un bain de nitrate d’argent, la rendant ainsi sensible à la lumière. C’est une technique peu connue des personnes étrangères à l’histoire de la photographie et cela attise leur curiosité, les poussant ainsi à venir se faire photographier et prendre part à la cérémonie qui entoure le procédé.

Il y a par ailleurs de plus en plus de photographes contemporains qui font le choix de travailler à l’aide des techniques anciennes ou simplement de la photographie argentique, tel que Sally Mann2, Sarah Moon3 ou Paolo Roversi4 pour ne citer que les plus connus. A l’heure de la photographie numérique, ce choix peut laisser penser qu’il n’est qu’un acte de nostalgie ou une manière de se démarquer aisément d’un photographe ‘’classique’’ ; mais face à des images numériques toujours plus nombreuses, ne serait-ce pas simplement une autre manière de travailler, une approche différente de la photographie ou encore un simple retour aux sources ?

1. La camera obscura est un instrument optique objectif qui permet d’obtenir une projection de la lumière sur une surface plane, c’est-à-dire d’obtenir une vue en deux dimensions très proche de la vision humaine. Elle servait aux peintres avant que la découverte des procédés de fixation de l’image conduise à l’invention de la photographie.

2. Née en 1951 en Virginie (USA). Sally Mann est une photographe américaine connue pour son travail très controversé « Immediate Family » où elle réinvente la photo de famille.

3. (1941 - ) Photographe de mode française. Elle travaille essentiellement avec du Polaroïd grand format pour de grand couturiers et des magazines de mode.

4. Photographe né en 1947 en Italie. Comme Sarah Moon il travaille en tant que photographe de mode grâce au Polaroïd.

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Audrey, 2012

I . LECOLLODION

H U M I D E

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Ce procédé photographique fait suite aux recherches de Nicéphore Nièpce5 qui a mis au point un procédé de prise de vue à base d’albumine6. Cette technique est très peu sensible et difficile à mettre en œuvre ; c’est pourquoi l’apparition du collodion humide bouleverse la photographie vers 1850.

C’est la découverte de la nitrocellulose7 en 1846 par Schönbein8 qui ouvre de nouvelles portes à la photographie. La nitrocellulose, une fois dissoute dans un mélange d’alcool et d’éther, forme un mucilage9 qui a la propriété de se solidifier à l’air libre, grâce à l’évaporation des solvants. Cela permet de créer une fine pellicule solide sur une surface lisse.

Le principe de la photographie au collodion humide est donc le suivant. Sur une plaque de verre transparent, on coule une couche de collodion10 préalablement salé aux bromures et aux iodures11. La plaque est ensuite plongée 3 minutes dans un bain de nitrate d’argent12 qui la

5. (1765 – 1833) Inventeur français, il est le premier à avoir fixé une image sur un support physique. Il est donc l’inventeur de la photographie.

6. C’est une protéine présente dans le sang et soluble dans l’eau. Généralement, elle est extraite des œufs et du lait.

7. Aussi appelée nitrate de cellulose, ce produit chimique, explosif, est un dérivé de la cellulose.

8. (1799 – 1868) Chimiste allemand et découvreur de la nitrocellulose.

9. Substances végétale qui gonfle au contact de l’eau en prenant une consistance visqueuse, parfois collante, semblable à la gélatine animale.

10. Mélange de nitrocellulose, d’alcool et d’éther, conservé sous forme liquide.

11. Dans le cas présent, on parle de bromures et de iodures de potassium (il est également possible d’utiliser des bromures et iodures de cadmium ou d’ammonium). Ce sont des sels que l’on ajoute au collodion afin qu’il devienne sensible à la lumière après son immersion dans le bain de nitrate d’argent.

12. Le nitrate et les halogénures d’argents noircissent après une exposition à la lumière. Il est utilisé pour tous les procédés de photographie argentique

1. QU’EST-CE QUE LE COLLODION ?`

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rend sensible à la lumière (et plus particulièrement aux UV). Une fois la plaque sensibilisée, la couche de collodion qui était transparente devient blanchâtre. Elle doit alors être protégée de la lumière pour ne pas être voilée et placée dans un châssis pour réaliser la prise de vue avec une chambre photographique13. Après l’exposition de la plaque dans l’appareil, celle-ci doit être immédiatement développée avec une solution de sulfate de fer pendant 15 à 20 secondes, puis rincée à l’eau pour ne pas sur-développer l’image. Pour finir, comme tout procédé argentique, la plaque est plongée dans un bain de fixation14. La couche de collodion redevient alors transparente et laisse apparaître un négatif argenté. Toutes ces opérations doivent être faites tant que la couche de collodion est humide. Si la plaque vient à sécher pendant le processus, elle devient inutilisable, d’où son appellation de collodion humide.

Outre le caractère artisanal du procédé, le collodion humide présente des caractéristiques techniques qui lui sont propres.

Sa sensibilité est de 1 à 2 ISO15, ce qui le rend bien moins sensible et plus lent qu’une pellicule argentique sur celluloïd16 mais bien plus efficace que les procédés qui l’ont précédé. Avant lui, le temps de pose d’une image se comptait en minutes, voire en heure alors que le collodion permet des temps de pose d’une à dix secondes. Cette avancée technique permettra la réalisation de portraits, ce qui pouvait s’avérer délicat quelques années plus tôt.

La finesse de son grain surpasse tout les autres procédés. Largement supérieur à une pellicule

13. La chambre est un appareil photographique grand format. Elle est identique à la camera obscura des peintres, dotée d’un objectif.

14. Plus souvent appelé fixateur, ce bain est utilisé à la fin de tout procédé photographique. Il permet de dissoudre les reste d’halogénures d’argent contenu dans l’émulsion et de la rendre insensible à la lumière.

15. C’est l’échelle de mesure qui permet d’évaluer la sensibilité d’une surface sensible. La sensibilité minimum d’un film ou d’un capteur est de 100 ISO.

16. Le celluloïd est une matière plastique. Elle a longtemps été utilisé pour les pellicules argentiques, aussi bien pour la photographie que le cinéma.

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17. Le bitume est une matière organique naturelle. Elle se présente souvent sous la forme d’une pâte visqueuse noire.

18. L’appareil photo réflex : Le terme réflex implique que l’image que l’on voit dans le viseur est à l’endroit grâce à un système de miroir. Avec un appareil photo sans miroir, l’image est inversée.

dite classique, il permet d’obtenir une très large nuances de gris ainsi que des détails d’une finesse incomparable.

Il a également la particularité d’être orthochromatique. Cela signifie qu’il ne perçoit pas les couleurs de la même façon que les autres procédés ou que l’oeil humain. Celui-ci est très peu sensible à la couleur rouge, qui sera alors retranscrite comme du noir et inversement, il sera très sensible au bleu, qu’il montrera comme du blanc. La luminosité des couleurs ne sera donc pas rendue de la même façon et ce, de manière plutôt hasardeuse.

Pour finir, une de ses particularité, et non des moindres, est liée à l’utilisation de plaques de verre transparent comme support du collodion. La pratique du collodion humide sur plaque de verre permet d’obtenir une plaque pouvant être utilisée en tant que positif et négatif : lorsque l’on place une plaque au collodion humide sur un fond blanc, l’argent, plus foncé, laisse apparaître un négatif ; sur un fond noir, l’argent qui reflète la lumière donne une image positive. La plaque peut alors servir de négatif pour réaliser des agrandissements argentiques ou être noirci pour en faire une pièce unique. Traditionnellement, l’arrière des plaques étaient noircies avec du bitume de Judée17 et sont alors appelées ambrotypes.

Seulement, la réalisation de photographie au collodion humide nécessite un matériel volumineux et spécifique à sa pratique, ainsi qu’une connaissance précise de la chimie.

Tout d’abord, l’utilisation d’une chambre photographique demande une connaissance de l’objet en lui même. Elle implique un temps de préparation et de la réalisation de l’image relativement important comparé à un appareil photo réflex18. Faire une photographie à la chambre implique une démarche différente et donc des images différentes.

En ce qui concerne les préparations chimiques, certaines étapes demande à être faites à la

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lumière inactinique19. Cela oblige à avoir une chambre noire20 à proximité du lieu de prise de vue puisque la plaque doit restée humide de la fabrication à la finalisation de l’image. C’est également la raison pour laquelle le temps de réalisation d’une image est d’une vingtaine de minutes. Pour chaque image, il est nécessaire de répéter tous les gestes de préparation et donc, d’être à proximité des chimies et d’un point d’eau -les plaques devant être abondamment rincées avant d’être sèches, pour une meilleure conservation-.

Toutes ces spécificités font du collodion humide un procédé « lourd » comparé aux techniques actuelles. A l’époque, il n’a été utilisé qu’une trentaine d’années seulement, en raison des avancés techniques de la photographie comme par exemple : l’apparition du gélatino bromure d’argent. C’est une technique plus stable, plus rapide et moins contraignante. On utilise alors des plaques sèches qui peuvent être faites à l’avance et le temps de pose baisse à 1/100 de seconde. Puis l’invention du film celluloïd permet à Georges Eastman21 de créer et d’industrialiser la pellicule argentique souple en 1888, entraînant inévitablement la démocratisation de la photographie.

19. La lumière inactinique est la lumière rouge du laboratoire photo. Sa couleur permet de travailler à sa lumière sans voilé les émulsions photosensibles.

20. C’est un espace éclairé à la lumière inactinique qui permet de manipuler des surfaces photosensibles sans risquer de les voiler.

21. (1854 – 1932) Eastman a perfectionné la fabrication des plaques photographiques, ce qui lui a permis de les industrialiser. Il est le créateur de la société Eastman Kodak.

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Le paternité du collodion est encore disputée. En 1851, Frederik Scott Archer22 édite un texte à ce sujet alors que Gustave Le Gray23 affirme l’avoir mis au point un an plus tôt. Quoi qu’il en soit, le collodion humide à été utilisé par plusieurs photographes clefs de l’histoire de la photographie.

En France, Félix Tournachon24 - plus connu sous le nom de Nadar - utilise ce procédé pour réaliser la quasi totalité de son travail de portraitiste. Louis Bertillon met au point le bertillonnage25 et réalise ses prises de vue à l’aide du collodion. En 1854, Eugène Disderi26 ouvre le plus grand studio photo de l’époque à Paris. Il lance la mode des photos carte-de-visite grâce à un appareil photo multi-objectifs, qui permet de réaliser plusieurs prises de vues sur la même plaque et réduit considérablement le coût d’une photographie. En Angleterre, Lewis Caroll27 photographie beaucoup de petites filles, en lien avec son livre Alice aux Pays des Merveilles.

Outre-atlantique, le collodion humide et son court temps de pose permettent à Eadward

22. (1820 – 1910) Caricaturiste, aéronaute et photographe français. Il est très connu pour son travail de portraitiste et est plus connu sous le nom de Nadar.

23. Aussi appelé anthropométrie judiciaire, cette technique criminologique est mise au point par Alphonse Bertillon en 1879. Cette technique est basée sur l’analyse biométrique des criminels grâce à des photographies de face et de profil. Ce système a été utilisé jusqu’en 1970 puis remplacé par l’analyse des empreintes digitales.

24. (1819 – 1889) Photographe français et inventeur de la photo-carte de visite en 1854.

25. (1832 – 1898) Romancier, photographe et mathématicien britannique.

26. (1830 – 1904) Photographe britannique connu pour ses photographies de décomposition du mouvement. Inventeur du zoopraxiscope (premier dispositif permettant l’animation de courte séquence grâce à un disque sur lequel les différentes images donnent une impression de mouvement) et précurseur du cinéma.

27. (1823 – 1896) Ce photographe américain est connu pour avoir photographié la guerre de Sécession et être le photographe quasi officiel d’Abraham Lincoln.

2. SON UTILISATION AU 19EME SIECLE.

23Fanny, 2013

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28. (1830 – 1904) Photographe britannique connu pour ses photographies de décomposition du mouvement. Inventeur du zoopraxiscope (premier dispositif permettant l’animation de courte séquence grâce à un disque sur lequel les différentes images donnent une impression de mouvement) et précurseur du cinéma.

29. (1823 – 1896) Ce photographe américain est connu pour avoir photographié la guerre de Sécession et être le photographe quasi officiel d’Abraham Lincoln.

30. (1821 – 1882) Photographe américain, connu au même titre que Brady pour avoir photographié la guerre de Sécession et Abraham Lincoln.

31. (1819 – 1869) Photographe anglais, commissionné par le gouvernement Britannique pour couvrir la guerre de Crimée.

32. Le photographic van est le laboratoire itinérant de John Coffer. Il lui permet d’utiliser le collodion humide partout en extérieur.

Muybridge28 de résoudre la polémique concernant le galop du cheval. En disposant 12 appareils photographiques le long d’une piste, celui ci capture chaque étape du mouvement qu’il est impossible de visualiser à l’oeil nu. Ces décompositions sont également considérées comme précurseur du cinéma et de l’image en mouvement. Mais le collodion humide n’a pas eu qu’une répercussion scientifique. De 1861 à 1865, Mathew Brady29 et Alexander Gardner30 documentent la guerre de Sécession. Ce sont les premières images photographiques montrant un évènement historique après les images de Roger Fenton31 pendant la guerre de Crimée en 1854. Alors que Fenton se contentait de faire des images de l’après bataille, Brady et Gardner montrent l’horreur de la guerre pour de vrai.

De nos jours, les Américains ont une importante tradition de reconstitution des batailles de la guerre de Sécession et c’est le rôle du photographe lors de ces événements qui a permis de conserver et de transmettre la technique du collodion humide, à l’image de John Coffer. C’est en 1978 que ce photographe américain aménage son photographic van32 et parcours le pays de long en large pendant 7 ans. Il est considéré comme le « pape » de cette technique grâce à ses images reconstituant des scènes typiques de cette guerre. Puis vers 1996, après avoir visité plus de 36 Etats différents, Coffer met en place des workshops d’initiation au collodion, appelé

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« Camp tintype », considéré comme la méthode d’apprentissage la plus célèbre et la plus ancienne à travers le monde. Grâce à lui et à l’émergence d’internet - qui permet une diffusion plus large et plus rapide du procédé -, de nombreux photographes s’initient à cette technique et l’applique à d’autres domaines de la photographie tels que la photographie plasticienne ou encore la photographie de mode.

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Aujourd’hui, la photographe contemporaine la plus célèbre pour l’utilisation du collodion est Sally Mann. Elle réalise ses premières séries à la chambre grand format et aux plans films, puis, vers le milieu des années 90, elle se tourne vers le collodion humide et réalise sa série Southern Landscapes (publiée dans le livre Still Time en 1994). Depuis, l’ensemble de ses images, - aussi bien ses paysages que ses portraits -, semblent figés dans le temps, à la fois paisibles et angoissantes.

Il est également nécessaire de citer le travail de Mark Sink33. D’abord connu pour ses images des personnalités du monde artistique new yorkais des années 80 -telles que Andy Warhol, Keith Haring, Grace Jones, etc.- puis par son utilisation des toy cameras. C’est son héritage familiale qui le mène au collodion humide. Son arrière grand-père, James L. Breese, ayant vécu vers 1890 était lui même photographe et utilisateur du collodion ; c’est donc en faisant des recherches sur celui-ci que Mark Sink découvre le procédé et décide de le mettre en pratique. Depuis, Mark et sa femme Kristen sont connus pour leurs photographies de nus, de mode, de portraits et sont représentés dans plusieurs galeries à travers le monde.

Du côté de l’Europe, on doit la diffusion de cette technique à Quinn Jacobson34, lui aussi photographe Américain. A l’origine photographe dans l’armée puis photographe de guerre, c’est en étudiant l’histoire de la photographie qu’il tombe sous le charme de cette technique et surtout des images qui en résultent. Expatrié en Allemagne pendant quelques années, il est le collodioniste le plus actif en Europe et participe largement à sa diffusion sur le continent grâce à l’organisation de workshops.

33. (1958 - ) Photographe américain mais également galeriste, commissaire d’exposition, professeur et créateur du Month of Photography de Denver (CO).

34. (1964 - ) Né aux États Unis puis expatrié en Allemagne pendant plusieurs années, il a largement participé au retour et à la diffusion de la technique du collodion humide en Europe.

3. SON UTILISATION AUJOURD’HUI.`

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En France, cette technique est encore rare mais on trouve de plus en plus de collodionistes français tels qu’Isa Marcelli, Eric Antoine, Julien Félix, Jacques Cousin, Jean Baptiste Sénégas...

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35. Le collodion humide est un procédé très instable. Même avec beaucoup d’expérience, il n’est pas rare d’avoir des tâches ou des traces involontaires sur les plaques. Elles participent beaucoup au charme de la technique.

Nous vivons aujourd’hui à l’ère du numérique, il est donc légitime de se demander pourquoi des photographes contemporains choisissent de travailler avec ce procédé contraignant et encombrant. Peut être d’abord pour des raisons purement esthétiques ; il est vrai que la finesse du grain, la brillance de l’argent, les mystérieuses traces de chimie35 confèrent aux plaques un rendu unique et inégalable par tout autre procédé. Le procédé procure une atmosphère particulière que le numérique n’a et n’aura jamais.

D’un point de vue bien plus pratique, l’utilisation du collodion implique de réaliser soi-même les produits chimiques. La photographie argentique est devenue rare, par conséquent, la production de films s’est fortement réduite, entraînant la hausse des prix et quelques difficultés à trouver des revendeurs. Le collodion permet donc de réduire les coûts à long terme et d’être indépendant de l’industrie photographique mais je pense surtout que c’est une réaction à la photographie numérique. La photographie n’a jamais été aussi accessible qu’aujourd’hui. Chacun d’entre nous qui possède un téléphone portable possède un appareil photo. L’émergence des réseaux sociaux et d’internet en ont plébiscité l’utilisation. Nous vivons dans un monde où l’image sous toutes ses formes est d’une grande importance : image publique, image privée, témoignage d’événements... Depuis toujours, le monde a besoin de preuve par l’image, seulement, la photographie numérique a favorisé la retouche et le montage et il est donc légitime de se poser la question quand à la véracité des images numériques. Face à ça, utiliser le collodion pour cette série est une manière de dire « Je n’ai pas triché. Je vous montre qui est réellement cette personne ».

Contrairement au numérique qui permet de réaliser beaucoup de photos en très peu de temps, le collodion demande de la patience. Toutes les étapes techniques de réalisation de la plaque

4. POURQUOI UTILISER UN PROCEDE DE 1850 A L’EPOQUE DE LA

PHOTOGRAPHIE NUMERIQUE ?

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et de la prise de vue obligent de son prendre son temps et de faire attention à chaque gestes. Cette lenteur favorise la concentration, chaque image est d’autant plus réfléchie que si on la rate il faut recommencer depuis le début. Cela demande bien plus de rigueur et de réflexion, mais empêche la spontanéité que permet la photographie numérique.

On peut aussi reprocher le côté abstrait de l’image numérique, dans le sens physique. Depuis son apparition et l’utilisation quotidienne des ordinateurs et des smartphones, il n’y plus de tirages. Les images sont stockées sur les disques durs, partagées sur les réseaux sociaux, oubliées ou même perdues après une panne informatique. On ne tient plus une photographie entre ses mains comme on le faisait il y a encore 20 ans ; les photographies au collodion sont des objets, elles sont concrètes, palpables et se conservent très bien dans le temps, comme le prouvent les plaques d’époques que l’on peut encore voir aujourd’hui.

La plupart de ces remarques s’appliquent également à la photographie argentique dite ‘’classique’’ et aux procédés alternatifs : sténopé36, le polaroid, tirages aux charbons, cyanotype37, etc... Ce sont ces raisons qui m’ont poussées à utiliser le collodion pour mon projet, elles renforcent ma démarche et lui donnent plus de sens.

36. Le sténopé est l’appareil photographique le plus basique qui existe. Il s’agit d’une boite noire dont l’objectif est un trou d’épingle. Il s’agit très exactement du principe de la camera obscura dans lequel on place une pellicule ou du papier photosensible. Cet appareil est réputé pour avoir des temps de pose relativement long.

37. C’est une technique ancienne de tirage par contact qui donne des tirages de couleur bleue cyan, d’où son nom.

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James - Sandra - Guillaume - Marion - Alban - Lili-Rose, 2012 - 2013

II . LESA M E SP H O T OGRAPHIEES

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Ce projet est né d’une volonté de transmettre l’images des personnes de mon siècle, les portraits sont le témoignage de leur existence. Il y a plusieurs centaines d’années, seules les personnes importantes étaient portraiturées à cause du coup élevé d’un portrait pictural. Avec l’arrivée de la photographie, le portrait s’est démocratisé et a perdu de sa sacralité. Mes portraits mettent donc les modèles sur un piédestal tout en mettant chaque personnes au même niveau d’importance d’un point de vue humain.

N’ayant pas de critères physiques mais humains, je n’ai pas fait de casting à proprement dit. J’ai exposé mon projet sur différents réseaux sociaux et le ‘’choix’’ des modèles s’est basé sur du volontariat. Chaque personne a été photographié parce qu’elle était sensible à ma démarche intellectuelle et technique, chacune d’entre elle est venu jusqu’à mon studio pour m’offrir quelques heures de leur temps et me permettre de mener à bien mon projet. Ainsi, chaque séance de prise de vue est un véritable échange entre le modèle et le photographe et dans une société comme la notre, consumériste, individualiste et régie par le profit, cette démarche est singulière et fait naître des moments privilégiés.

1. LE CHOIX DES MODELES

36Josette, 2013

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Une séance de portrait au collodion dure au minimum deux heures. Cela permet au modèle de s’imprégner de l’ambiance, de l’environnement du studio avant la prise de vue et de se sentir à l’aise face à l’appareil photo. Chaque plaque devant être préparée immédiatement avant la prise de vue, le modèle assiste à toutes les étapes de création de l’objet : du moment où je verse le collodion sur la plaque de métal, jusqu’au moment où celle-ci est plongée dans le fixateur pour révéler l’image finale. Entre temps, la personne a posé devant l’objectif, immobile et concentrée pendant plus d’une minute afin de ne pas bouger entre la mise au point et la prise de vue.

C’est au moment de la prise de vue que le modèle tient le rôle le plus important. Je le pousse à s’impliquer, à me prouver qu’il met toute son âme dans l’image en regardant droit dans l’objectif. Le portrait qui en résulte doit être la preuve de son investissement. A ce moment précis, mon travail est de mettre en confiance cette personne, de la rassurer et la guider vers l’image qui sera, pour moi, le reflet de son âme et de sa personnalité. Je dois lui faire comprendre que sans elle, mon projet ne pourrai pas aboutir. Cette série n’est pas une collection de modèles, elle témoigne de l’importance de chaque personne en tant qu’individu mais aussi en tant qu’être humain parmi des millions d’autres.

Les séances de portraits au collodion ont souvent un caractère très intime. Ce sont de véritables cérémonies, rythmées par les manipulations techniques qui offrent des moments d’attente favorisant l’échange et la discussion. A l’image des modèles, chaque séance, chaque plaque, chaque échange est unique.

2. L’ECHANGE HUMAIN`

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L’utilisation d’une chambre grand format associée à une courte profondeur de champs38

et au collodion humide permet d’obtenir une brillance et une netteté du regard. Le spectateur est donc invité au dedans et à sentir ce que chaque modèle est au plus profond de lui. Il est important que ces portraits ne soient pas qu’un témoignage d’une personne physique mais d’une âme singulière, une illustration de la phrase de Georges Rodenbach39 : « Les yeux sont les fenêtres de l’âme ».

Cette idée est abordée par Maurice Merleau-Ponty40 dans le Visible et l’Invisible où il fait la distinction entre ces deux notions. D’après lui, le visible n’est que la surface des choses alors que l’invisible est ce qu’il y a en profondeur. L’invisible n’est pas le contraire du visible, il est simplement enfoui dans le visible et touche aux émotions, aux ressentis. Dans mon cas, le visible n’est que l’image physique de la personne et je cherche à montrer l’invisible à travers les yeux de chacun. J’utilise le visible pour capter l’invisible : l’âme humaine.

C’est également un sujet important de Roland Barthes41 dans la Chambre Claire, lorsqu’il parle d’essence de la photographie. Peu après le décès de sa mère, Barthes se plonge dans des photos de famille la représentant physiquement, mais il est frappé de ne pas retrouver « l’air » de sa mère. Ces images ne sont donc que des représentations mensongères de ce qu’à été sa mère : « Je l’aurais reconnue parmi des milliers d’autres femmes, et pourtant je ne la « retrouvais » pas.

38. La profondeur de champ détermine la zone nette d’une photographie. Elle dépend de plusieurs paramètres tels que l’ouverture du diaphragme, le temps de pose et la dimension de la surface sensible. Plus la profondeur de champ est grande et plus l’image sera nette.

39. (1855 – 1898) Poète et romancier Belge, auteur de Bruges-la-morte dont est tiré la phrase « Les yeux sont les fenêtres de l’âme ».

40. (1908 – 1961) Philosophe français, auteur de Le Visible et l’invisible, L’Oeil et l’esprit, etc.

41. (1915 – 1980) Critique littéraire et sémiologue français, auteur de La Chambre Claire, Note sur la photographie.

3. LA FORCE INVISIBLE

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42. (1892 – 1940) Philosophe allemand, historien de l’art, critique littéraire, critique d’art et traducteur de Proust, Balzac, Beaudelaire, etc. Auteur de La petite histoire de la photographie et de L’oeuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique, considéré comme des références en matière de philosophie de l’art et de la photographie.

Je la reconnaissais différentiellement, non essentiellement (…) je me débattais au milieu d’images partiellement vraies, et donc totalement fausses. » Il trouve finalement une photographie de sa mère à l’âge de 5 ans : c’est la seule photographie qui montre l’essence de cette femme et donc toute son âme : « la Photographie du Jardin d’Hiver, elle, était bien essentielle, elle accomplissait pour moi, utopiquement, la science impossible de l’être unique. » Cependant, cette expérience photographique peut être considérée comme bien trop subjective compte tenu du contexte très personnel de l’histoire, cet homme nous parle de sa mère récemment décédée, ce qui implique une énorme part d’émotions qu’une personne extérieure n’aurait pas face à cette photographie du Jardin d’Hiver.

C’est pourquoi il est important que chaque portrait de ma série dégage quelque chose de fort, même pour des personnes totalement étrangère au modèle. L’âme n’est pas visible, elle doit alors être ressentie par le spectateur. Cette force invisible peut être comparée, à la notion d’aura d’une œuvre d’art qu’aborde Walter Benjamin42. Il définit l’aura comme « un tissage étrange d’espace et de temps : l’unique apparition d’un lointain, si proche soit-elle. » L’aura est donc liée à l’unicité d’une image, c’est ce qui la rend authentique. Son pire ennemi est alors sa reproductibilité car l’oeuvre perd alors son unicité, son authenticité et par définition, son aura. Il y a donc un parallèle à faire avec l’utilisation d’un procédé ancien à l’heure de la photographie numérique. Le collodion humide permet la réalisation d’images uniques, non reproductibles qui donneraient aux images cette force indescriptible que Benjamin appelle l’aura, et que l’utilisation du numérique ne pourra probablement jamais rendre si bien.

C O NC L US I O N

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Après avoir réalisé une trentaine de portraits, j’ai constaté que les différentes personnes photographiées n’étaient pas suffisamment représentative de la population actuelle. Me contentant au départ de photographier les personnes qui venaient vers moi, j’ai constaté que ces personnes étaient toutes trop proches de ma génération mais aussi de ma catégorie sociale. Ainsi, j’ai dû refuser de photographier certaines personnes pour aller chercher des catégories d’âge et d’horizons plus éloignée du mien. Malgré mon envie que cette série soit dans la ligné du travail d’August Sander43 et de ses Hommes du 20ème siècle, elle n’est pas suffisamment représentative et je crois qu’il me faudra plusieurs années pour y parvenir. J’ai également pris conscience que même avec beaucoup de volonté, une photographie ne peut pas être totalement objective car malgré le caractère purement mécanique de la photographie, - dont parle André Bazin44 dans Ontologie de l’image photographique en disant que « Pour la première fois [comparée à la peinture], une image du monde extérieur se forme automatiquement sans intervention créatrice de l’homme, selon un déterminisme rigoureux » - le simple choix du sujet, du cadrage, de la lumière ou encore de l’appareil servant à réaliser l’image influe sur le résultat et donne un caractère subjectif à toute image créée. Cette subjectivité est d’autant plus inévitable que nous sommes inconsciemment influencé par les images qui nous entoure, comme l’écrit

43. (1876 – 1964) Photographe allemand, portraitiste de la République de Weimar et auteur de la célèbre série des Hommes du 20ème siècle.

44. (1918 – 1958) Critique français de cinéma, il est l’un des fondateurs des Cahiers du Cinéma et a beaucoup influencé la critique du cinéma français et plus particulièrement sur les réalisateurs de la Nouvelle Vague tels que Truffaut, Godard, Chabrol, etc.

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Susan Sontag45 dans Sur la photographie en citant Paul Strand46 : « (…) les façons de faire d’autrui peuvent être insidieuses, (…) si vous les laissez s’interposer entre vous et votre propre vision ». Au-delà de ça, la relation que j’établis avec le modèle en tant qu’être humain, influe également sur l’image finale car elle participe à l’implication et à l’installation du modèle dans l’image, en le mettant plus ou moins à l’aise face à l’objectif de mon appareil.

Cette série n’est donc pas seulement le témoignage de l’existence de ces personnes mais surtout le témoignage d’une rencontre entre deux personnes - le modèle et le photographe - et m’amène à réfléchir sur les relations humaines de notre époque, face à l’utilisation d’internet et des réseaux sociaux pour communiquer, rendant ainsi cet échange d’autant plus précieux et important. C’était une expérience humaine extrêmement enrichissante.

Cet aspect contemporain touche également à la technique photographique elle-même car l’utilisation d’une technique ancienne est pour moi une manière de remettre en question la valeur et l’authenticité de la photographie numérique. A cause de la facilité de retouche et de modification d’une image, on peut douter de la véracité de celle-ci et des informations qu’elle transmet. En tant que photographe, l’utilisation du collodion humide est une manière de ralentir le processus de réflexion entourant la création d’une image, afin de mieux le contrôler mais également de prendre conscience du pouvoir et de la valeur morale que peut avoir une simple photographie.

45. (1933 – 2004) Essayiste et romancière américaine. En 1977, elle écrit Sur la photographie et recevra de nombreuses distinctions pour son travail d’auteur.

46. (1890 – 1976) Photographe américain. Il est considéré comme moderniste, dans la lignée d’Alfred Stieglitz et Edward Weston.

45Thimothée, 2012

46

47

N O T E SV I S UE L L E S

©Alexander Gardner ©Lewis Carroll ©Mathew Brady

©Frank A. Rinehart ©Félix Nadar ©August Sander

©Mark Sink ©Sarah Moon ©Isa Marcelli

©Paolo Roversi ©Sally Mann ©Cathleen Naundorf

M E SR E C E T T E S

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100 MILLILITRESDE COLLODION OFFICINAL

100 MILLILITRES D’ETHANOL

2 GRAMMESDE IODURE DE POTASSIUM

1,2 GRAMMESDE BROMURE DE POTASSIUM

3,5 GRAMMESD’EAU DEMINERALISEE` ` `

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- Prendre un flacon de verre et verser les sels (bromures et iodures).- Ajouter l’eau. Les sels doivent être totalement dissous.- Ajouter l’éthanol, puis le collodion. - Agiter en prenant soin de ‘’dégazer’’.

Le liquide obtenu est trouble et jaunit assez rapidement.

Attention de ne pas laisser les flacons débouchés trop longtemps au risque que l’éther contenu dans le collodion officinal ne s’évapore.

Laisser le liquide décanter au moins 24h et le transvaser délicatement dans un autre flacon de façon à ne pas remettre en suspension les particules non dissoutes.

LE COLLODION

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100 MILLILITRESD’EAU DEMINERALISEE

9 GRAMMESDE NITRATE D’ARGENT

10 GOUTTESD’ACIDE ACETIQUE

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57

La solution doit être protégée de la lumière et donc stockée dans un flacon de verre brun ou une bouteille en plastique noire.

Les récipients utilisés doivent être extrêmement propres, rincés à l’eau déminéralisée et essuyés à l’essuie-tout. Le bain d’argent ne doit surtout pas être en contact avec du métal au risque d’être pollué.

Il est conseillé de filtré la solution avant et après chaque utilisation.

Quand la solution est neuve, il est recommandé d’y plonger une plaque recouverte de collodion toute une nuit ou de verser quelques gouttes de collodion dans le bain, d’agiter et de filtrer.

Lorsque le bain semble poser problème, on transvase la solution dans un récipient transparent et on l’expose au soleil (sunning) pendant quelques heures, sans couvercle afin de permettre l’évaporation de l’alcool et de l’éther provenant des plaques immergées. Une fois la solution grisâtre, on la filtre dans du coton et on ajuste l’acidité avec quelques gouttes d’acide avant de la réutiliser.

LE BAIN D’ARGENT`

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200 MILLILITRESD’EAU DEMINERALISEE

8 GRAMMESDE SULFATE DE FER

17 MILLILITRESD’ETHANOL

12 MILLILITRESD’ACIDE ACETIQUE

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59

La solution doit être filtrée avant utilisation.

Il est conseillé de laisser le révélateur vieillir un peu ou d’y mélanger un peu d’ancienne solution.

Une fois la plaque révélée et abondamment rincée, elle peut être exposée à la lumière du jour sans risque d’être voilée.

LE REVELATEUR

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THIOSULFATE DE SODIUM OU

HYPOSULFITE DE SOUDE OU

THIOSULFATE D’AMMONIUM OU

FERROCYANURE DE POTASSIUM

EAU

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61

Il est également possible d’utiliser le Rapid Fixer de la marque Ilford.

Le fixateur se fait à une concentration de 1+4 ou 1+6.

Il suffit de plonger la plaque dans le fixateur jusqu’à ce que la couche de collodion redevienne totalement transparente.

Il ne faut pas sur-fixer la plaque, au risque de perdre des détails dans les ombres.

Une fois la plaque fixée, il faut la rincer à l’eau pendant une trentaine de minutes puis la sécher et la vernir si besoin.

LE FIXATEUR

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250 MILLILITRESD’ALCOOL

30 GRAMMESDE GOMME SANDARAQUE

20 MILLILITRESD’HUILE DE LAVANDE

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Il est nécessaire de chauffer la plaque avant l’appliquer le vernis.

Le vernis à tendance à foncer l’argent de la plaque. Cela peut être utile pour rattraper des plaques surexposées mais le vernis atténue la brillance de l’argent.

LE VERNIS TRADITIONNEL

BIBLIOG R AP H I E

67

ROLAND BARTHES,La Chambre Claire, Note sur la photographie,

Édition de l’étoile, Gallimard, Le Seuil,1980

WALTER BENJAMIN,La petite histoire de la photographie,

Édition Allia,2012

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S I T OG R AP H I E

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EXPOS IT IONS .BNF .FR’PORTRA ITS’ARRET’1’ INDEX .HTM

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R EM E R C IE M E N T S

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Maëlle Chassard, David Jourget, Alice Béchade, Xavier Vauvelle, Joël Nepper, Pauline Content, Nicolas Mirabel, Henri Gaud, Maya Jeanne Briastre, Ana Tornel, Julie Brianti, Delphine Liagre, Solen Le Forestier, Pascal Nicot, Lionel Turban, Olivier Clerc, Jean Marc Scialom, Jean Baptiste Senegas, Christophe Frot, Léo Bruyat, Cedric Richer, Patrick Poirier, Loïc Meunier, Marianne Fournigault, Théo Savarino, Olivier Bourgoin, Brice Guillaume, Lucie Daniel, Rita Scaglia, Pierre Le Gallo, Audrey Dufour, Stéphanie Cabdevilla, Hugo Barthelemy, Corine Dieppois, Hélène Gauthier, Diamantino Quintas, Jacques Cousin, Claude Combacau, Julie Doreau, Léa Rolet et Stéphane Alcaraz

MERCI A MES PROFESSEURS

MERCI AUX MODELES

MERCI A MES PARENTS ET

A MA PETITE SOEUR

MERCI A TOUS CEUX QUE J’OUBLIE

MERCI AUX PERSONNES QUI ONT FINANCE

LE PROJET SUR KISS KISS BANK BANK

Ingr id Gantner, Didier Arnould, Mathieu Paul Gabr iel , Thierr y Beghin, Rémy Pandikian, Jérémie Bennequin, Nastassja de Mourzitch, Cather ine Rebois, Bruno Laprade , Jules Gouguet, Er ic Delamarre et Théo Delhaste

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