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Les actes qui expulsent son auteur de la Religion.

Basé sur les cours et les livres du Sheikh Abdul Mun'im Mustapha Halîmah Abu Basîr

.

Qu'Allah le préserve et le protège

1

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Sommaire :

-Définition de l'Îmân... Et clarification qu'il est croyance, paroles et actes. P.3

-Clarification sur le fait que l'Îmân augmente et diminue. P.7

-Tout Mu'min (croyant) est un Muslim, mais tout Muslim n'est pas Mu'min. P.10

-Le jugement de Kufr et de Îmân se base sur l'apparent et non sur le caché. P.10

-La récompense du Jour du Jugement est établie en conformité à l'Islam réel de la personne. P.14

-La relation entre l'intérieur et l'extérieur et leur impact l'un sur l'autre. P.16

-Le Takfîr général n'implique pas forcément le Takfîr spécifique. P.18

-Tout acte qui conditionne l'Îman s’il est délaissé est du Kufr. P.18

-Le premier acte: Juger par autre que ce qu'Allah a révélé. P.19

-Le premier type: Le jugement par autre que ce qu'Allah a révélé qui est du Kufr Asghar. P.19

-Le deuxième type: Le jugement par autre que ce qu'Allah a révélé qui est du Kufr Akbar. P.23

-Le troisième type: Qui n'est ni du Kufr Asghar ni du Kufr Akbar. P.27

-Le second acte: Remplacer la Sharî'a par une autre shari'a. P.28

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Première introduction

Définition de l'Îmân... Et clarification qu'il est croyance, paroles et actes.

Il n'y a pas de divergence d'opinion entre les Ulamâ' pour dire que tu dois croire [en Allah] pour avoir l'Îmân. Il y a beaucoup de versets dans le Qur'ân qui parle des Munâfiqîn (hypocrites) et que leur place dans le feu de l'enfer est au plus bas des niveaux car ils ne croient pas dans leurs cœurs malgré qu'ils montrent l'Islam en apparence dans leurs paroles et leurs actes. Allah azza wa jal dit:

{Quand les hypocrites viennent à toi, ils disent: «Nous attestons que tu es certes le Messager d’Allah» Allah sait que tu es vraiment Son messager; et Allah atteste que les hypocrites sont assurément des menteurs. Ils prennent leurs serments pour bouclier et obstruent le chemin d’Allah. Quelles mauvaises choses que ce qu’ils faisaient! C’est parce qu’en vérité ils ont cru, puis rejeté la foi. Leurs cœurs donc, ont été scellés, de sorte qu’ils ne comprennent rien.} [Al-Munâfiqûn:1-3]

L'Imam Al Qurtubi et d'autres ont dit: « Ils viennent avec des paroles de croyant mais n'ont pas cette croyance dans leurs cœurs. »

Un autre point intéressant que nous pouvons prendre en compte dans ce verset est qu'Allah affirme leurs Îmân en prenant en compte ce qu'ils disaient {C’est parce qu’en vérité ils ont cru} et ensuite, ils nient leur Îmân {puis rejeté la foi} à cause de leurs Kufr dans la croyance. Donc cela peut aussi être utilisé comme preuve que la parole fait partie de l'Îmân mais ce point sera traité dans le prochain point. Et Allah dit aussi:

{Ils sont indécis (entre les croyants et les mécréants,) n’appartenant ni aux uns ni aux autres. Or, quiconque Allah égare, jamais tu ne trouveras de chemin pour lui.} [An-Nisâ';143]

Un autre récit qui prouve que la croyance fait partie de l'Îmân est la parole du Messager d'Allah 'alayhi as Salat was Salam: « Les actions ne valent que par les intentions et chacun n'a pour lui que ce qu'il a eu réellement l'intention de faire. »

Il est aussi rapporté dans le Sahih Al-Bukharî que le Messager d'Allah ('alayhi as Salat was Salam) a dit: « Celui qui dit la Shahâda sincèrement dans son cœur, Allah lui interdit le feu de l'enfer. »

Il y a plusieurs preuves qui indiquent que la croyance entre dans la définition de l'Îmân, et cela fait l'unanimité de tous, même des Murji'a. Toutefois, parmi les Murji'a, il y a les Qaramiyya qui ont divergé sur ce point et ont dit que l'on devient Musulman juste en prononçant la Shahâda, sans prendre en compte le Kufr dans la croyance. Ce Madh'hab est rejeté par tous les angles que ce soit par la raison ou les Textes. Malheureusement à notre époque nous ne trouvons aucun groupe s'affiliant aux Qaramiyyah mais néanmoins certains tiennent sur cette croyance et peu importe quel Kufr ou Shirk certains pourraient avoir (dans leurs croyances ndt) ou montrer ouvertement des croyances de Kufr et de Shirk, le fait qu'ils ont dit la Shahâda alors l'Îmân leur est confirmé par ces gens, ils sont donc sur le Manhaj et la Croyance des Qaramiyya dans leurs paroles et leurs actes mais ne s’en réclament pas explicitement en tant que tel, comme nous le savons nous-mêmes et nous pouvons dépeindre cette croyance qui prévaut aujourd'hui et ce danger a besoin d'être contré et nous devons mettre en garde contre cela.

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Les paroles font parties de l'Îmân.

La parole ici est l'attestation par la langue de la Shahâda, Lâ-ilâha-Ilallâh-Muhammadu-Rasûlullah. Et nous savons que nous devons prononcer la Shahâdah pour entrer en Islâm et si nous ne le faisons pas, nous ne pouvons pas rentrer en Islâm. Il y a un autre élément (en dehors de la prononciation de la Shahâdah) qui peut être une preuve de l'Islâm d'une personne, c'est la Salat. Si l'on voit une personne prier, nous attestons de son Islâm même si l'on ne sait pas si elle a prononcé la Shahâda ou que l'on ne l'a jamais entendu la dire. Comme l'a dit le Messager d'Allah 'alayhi as Salat was Salam: « Quiconque prie notre prière, fait face à notre Qibla et mange ce que nous sacrifions, il est un Muslim. » [Bukhari et Muslim]. Et aussi en récitant la Salat, tu prononces la Shahâda, cette dernière étant inclut dans la Salat.

Une autre preuve que la parole fait partie de l'Îmân est l'invitation du Messager d'Allah 'alayhi as Salat was Salam à son oncle Abu Tâlib comme il est mentionné dans le Sahîh Muslim et d'autres recueils. Quand Abu Tâlib était sur son lit de mort, le Prophète 'alayhi as Salat was Salam est venu à lui alors qu'Abu Jahl était assis à côté de lui (Abu Tâlib). Le Messager d'Allah 'alayhi as Salat was Salam a dit: « Ô mon oncle ! Dis : Nul n'a le droit d'être adoré si ce n'est Allah, et je témoignerais en ta faveur le Jour du Jugement », Abu Jahl et 'Abdullah ibn Umaya ont dit: « Ô Abu Tâlib ! Va tu quitter la religion de 'Abdul Muttalib? ». Et ils continuèrent de lui dire de rester comme tel et sa dernière parole avant de mourir fut: « Je suis sur la religion de 'Abdul Muttalib. » Et au Prophète 'alahi as Salat was Salam de dire: « Je continuerais de demander à Allah le pardon pour toi à moins qu'Il me l'interdise. » Allah azza wa jal a ensuite révélé un verset l'interdisant:

{Il n’appartient pas au Prophète et aux croyants d’implorer le pardon en faveur des associateurs, fussent-ils des parents alors qu’il leur est apparu clairement que ce sont les gens de l’Enfer.} [At-Tawba:113]

Et Allah soubhana wa ta'ala a révélé à Son Messager salaAllahu 'alayhi was Salam:

{Tu [Muḥammad] ne diriges pas celui que tu aimes: mais c’est Allah qui guide qui Il veut.} [Al-Qasas:56]

Abu Tâlib n'a jamais rejeté le Messager d'Allah salaAllahu 'alayhi was Salam dans son cœur et croyait en lui (et en sa Prophétie ndt) et l'a aidé dans sa Da'wa à Makkah (La Mecque) et malgré qu'il ait montré sa croyance et la façon dont il traitait le Messager d'Allah salaAllahu 'alayhi was Salam, il n'a jamais prononcé la Shahâda et Allah n'a pas confirmé son Îmân.

Une autre preuve que la parole fait partie de l'Îmân est le Hadîth du Messager d'Allah salaAllahu 'alayhi was Salam: « Il m'a était ordonné de combattre les gens jusqu'à qu'ils disent Lâ-Ilâha-Ilallâh et que Muhammad est Son Messager, d'accomplir la Salât, de payer la Zakât et si ils font tout cela, leur sang et leur bien seront protégé par la Had de l'Islâm. »

L'Imâm An-Nawawi a dit concernant ce Hadîth dans son Sharh 1/212:

« En cela il y a une condition de l'Îmân qui est de dire les Shahadatayn tout en y croyant, et croire en tout ce dont avec quoi le Messager d'Allah salaAllahu 'alayhi was Salam est venu. »

Sheikh Al-Islam Ibn Taymiyya dit dans ses Fatâwa 7/609:

« Quiconque ne prononce pas la Shahâda en ayant la capacité (Qudrah) de le faire est un Kâfir et cela par consensus des Musulmans, quiconque ne la prononce pas, il n'est pas Musulman, c'est un

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Kâfir intérieurement et extérieurement selon le consensus de tous les Ulamâ' des Salaf et la majorité des savants du passé. »

Et les preuves appuyant cela sont exposées dans notre livre « Les conditions de Lâ-Ilâha-Ilallâh », […]

Les actes font partis de l'Îmân.

C'est un point très important qui est débattu contre les Murji'a et donc un point de désaccord avec nos opposants qui est de savoir si effectivement les actes font partis de l'Îmân ou non. Nous disons que les preuves parlent des actes des membres qui sont nommés « Îmân », en effet Allah dit:

{Et ce n’est pas Allah qui vous fera perdre [la récompense de] votre foi (vos prières en direction de Jérusalem), car Allah, certes est Compatissant et Miséricordieux pour les hommes.} [Al-Baqara:143]

Ici Allah azza wa jal a mentionné le terme « Îmân » ( Aيع DضFيDل F Hٱل Aان Aا ك Aم AوP Qم FكAن Uـ AيمDإ ) en visant la Salat qui est bien sûr un acte.

L'Imâm Al-Qurtubî dit dans son Tafsîr 2/157 concernant ce verset en citant l'Imâm Mâlik:

« A chaque fois que je me remémore ce verset, cette parole des Murji'a me revient en tête: « En effet, la Salat ne fait pas partie de l'Îmân.»

Dans le Hadith rapporté par Abu Hurayra, le Messager d'Allah salaAllahu 'alayhi was Salam a était questionné comme suit: « Quel est le meilleur des actes ? ». Le Messager d'Allah 'alayhi as Salat was Salam a répondu: « De croire en Allah et Son Messager. » Ici le Messager d'Allah salaAllahu 'alayhi was Salam définit l'Îmân comme le meilleur des actes.

Il est rapporté par Abu Hurayra que le Messager d'Allah salaAllahu 'alayhi was Salam a dit:

« La foi comporte plus de soixante ou plus de soixante-dix branches (degrés), dont la plus élevée est l'affirmation qu'il n'y a de divinité vrai digne d'être adoré qu'Allah, et la moindre c'est d'enlever les saletés du chemin et la pudeur est l'une des branches de la foi » [Rapporté par Muslim dans son Sahîh hafith n°152]

Dans ce Hadîth tu peux voir qu'enlever les saletés du chemin est nommé « Îmân » sachant que cela est un acte.

Dans un Hadîth du Messager d'Allah 'alayhi as Salat was Salam où il rencontre une délégation de la tribu de Qays, il salaAllahu 'alayhi was Salam a dit: « Je vous ordonne d'avoir Foi (Îmân) en Allah ». Puis il continue et dit: « Savez-vous qu'est-ce qu'avoir Foi (Îmân) en Allah ? ». Ils lui répondirent: « Allah et Son Messager savent mieux », alors il salaAllahu 'alayhi was Salam répondit: « Attester qu'il n'y a nul autre divinité digne d'être adoré si ce n'est Allah et que Muhammad est Son Messager, d'accomplir la Salat, donner la Zakât, jeûner le mois de Ramadân et de donner un cinquième du butin. » [Bukhari et Muslim].

Encore une fois le Messager d'Allah 'alayhi as Salat was Salam explique l'Îmân en mentionnant certains actes cités dans ce Hadith.

Le Messager d'Allah 'alayhi as Salat was Salam a dit: « Par Allah, n'est pas croyant celui dont ses voisins craignent son mal. » [Al-Bukharî] Dans ce Hadîth, le Messager d'Allah salaAllahu 'alayhi

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was Salam a rejeté l'Îmân d'une telle personne à cause du mal qu'elle cause à ses voisins et ceci relève des actes.

L'Imâm Al-Bukharî mentionne dans son Sahîh (concernant l'Îmân) que: « Il est paroles et actes. »

Quelqu'un pourrait nous dire que l'Îmâm n'a pas mentionné la croyance, nous lui dirons:

Quand il mentionne Qawul il vise les paroles de la langue ainsi que celle du cœur. Quand il dit Amal il vise les actes du cœur et des membres.

Ibn Rajab dit dans Kitâb al-Qayim 'Jâm'i Ulûm':

« Les Salaf avait l'habitude d'attaquer et rejeter ceux qui retiraient les actes de l'Îmân. Et parmi ceux qui les ont rejeté et les ont classé comme étant des innovateurs il y a; Sa'îd Ibn Jubayr, Maymûn Ibn Muhrân, Qatâda, Ayûb Sakhtayânî, Ibrahîm al-Nakh'eî, Zuhrî Ibn Abî Kathîr ainsi que d'autres (parmi les Tâbi'în). »

Concernant ceux qui excluent les actes de l'Îmân : Ath-Thawrî a dit:

« Cela est une pensée nouvelle et inventée, nos prédécesseurs n'étaient pas sur cela (cette croyance ndt). »

Al-Awzâ'eî a dit:

« Les prédécesseurs (Salaf) ont conclu qu'il n'y a pas de différence entre l'Îmân et les actes »

L'Imâm Shâfi'î dit dans son livre Kitâb ul-Umm:

« Et il y avait Consensus des Compagnons et des Tâbi'în et de ceux qui sont venus après eux et de ceux que nous avons pu rencontrer qui disaient: la foi est paroles, actes, et intentions, et l’un de ces trois ne se désolidarise de l’autre. »

Ibn Rajab dit dans son livre Fath Bârî Sharh Sahîh Bukhârî 5/1:

« La majorité des Ulamâ' disent: il (l'Îmân ndt) est paroles et actes, et il y a Ijmâ' des Salaf et des Ulamâ' d'Ahlul-Hadîth, Ash-Shafi'î rapporte le 'Ijmâ' des Sahaba et des Tâbi'în sur cela et Abu Thawr rapporte aussi le Ijmâ'. »

Tout cela nous suffit à être d'accord sur le fait que les actes font partis de l'Îmân à partir du Qur'ân, de la Sunnah et du consensus des Salaf et des Sahâba.

Il y a plusieurs classifications différentes ou formulations et définitions que nous pouvons trouver dans les livres des gens de science concernant Al-Îmân et certains d'entre eux peuvent être déficients dans certains domaines. Certains savants disent que l'Îmân est une conviction du cœur (Tasdîq ul-Qalb), parole de la langue (Qawl bi-Lisân) et les actes qui sont des conditions de l'Îmân (Amalu bil-Arkân). Même si cette définition est presque correcte, elle est tout de même déficiente dans une certaine compréhension. En Arabe il y a une différence, le Tasdîq (conviction) et l'I’tiqâd (croyance). Comme nous l'avons déjà mentionné, l'une des parties de l'Îmân est la croyance du cœur qui englobe tous les actes du cœur et pas seulement le Tasdîq qui est la simple conviction, mais il englobe plutôt la conviction, la certitude, l'amour, la crainte, la haine ect et non le simple Tasdîq seul. Il en est de même pour les actes qui sont une partie de l'Îmân, nous disons que tous les actes en font partis, et pas seulement l'Arkân qui vise les 5 piliers.

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Les preuves, très claires et explicites, indiquent que le Messager d'Allah salaAllahu 'alayhi was Salam a explicité l'Îmân en mentionnant les actes (comme faisant partis de ce dernier ndt), en fait les paroles sont intercalées c'est à dire que les actes sont l'Îmân et l'Îman est « les actes ». Après cela comment les gens peuvent venir nous affirmer que les actes ne font pas partis de la Foi quand le Messager d'Allah 'alayhi as Salat was Salam dit le contraire. Il y a plusieurs preuves qui parlent de ce sujet et indiquent que toutes obéissances à Allah et Son Messager font parties de l'Îmân. De la même façon, les Ulamâ' parmi les Salaf ont toujours mentionné qu'il y a un consensus pour dire que l'Îmân est paroles et actes.

Avec cette compréhension nous pouvons aussi nous rendre compte que la façon dont l'Îmân est définie par la croyance, les paroles et les actes, alors Al-Kufr intervient aussi par la croyance, les paroles et les actes en conformité avec la définition de la Foi. Contrairement à ceux qui confirme la définition correcte de l'Îmân mais quand il s'agit du Kufr, ils le restreignent à la seule croyance, se contredisant complètement eux-mêmes, et cela est le problème que nous rencontrons avec les « Salafiyûn » d'aujourd'hui. Quand ils parlent de la définition de la Foi ils la définissent avec la compréhension et les preuves d'Ahls-Sunnah et quand ils parlent de la définition du Kufr, ils ramènent la compréhension et les preuves des Murji'a et de Jahm Ibn Safwân et ses semblables.

Nous disons que les actes font partis de la Foi, si nous délaissons n'importe quel acte cela veut-il dire que nous n'avons plus d'Îmân ? Est-ce que tout acte est une condition de l'Îmân ou non? Il y a trois opinions sur le sujet.

Les Khawârij et les extrémistes: Ils disent que chaque acte relève de l'Îmân et que donc si tu tombes dans les Kabâ'ir et les péchés majeurs, tu as renié l'Îmân.

Les Murji'a: Ils croient que tu peux faire tout ce que tu veux et ton Îmân ne sera jamais affecté. Les moins égarés parmi les Murji'a diront qu'en faisant des actes tu compléteras ta Foi mais que toutefois, n'accomplir aucun acte n'entachera pas ta Foi.

Ces deux avis sont incorrects et Ahlus-Sunnah est entre les deux.

Ahlus-Sunnah: Il y a certains actes qui, si tu les fais, annulera ta Foi et il y a d'autres actes qui compléteront ta Foi et en les accomplissant tu augmenteras ton Îmân et si tu les délaisses ton Îmân diminuera mais n'annulera pas ta Foi comme le dise les Khawârij. Il y a aussi des actes comme la Salat qui, si tu ne les accomplis pas, annuleront ton Îmân.

Seconde introduction

Clarification sur le fait que l'Îmân augmente et diminue.

Nous disons; l'Îmân est croyance, paroles et actes, il augmente dans l'obéissance à Allah azza wa jal et diminue dans la désobéissance au Seigneur des mondes.

L'acte diffère parmi les gens par rapport à la quantité d'actes qu'ils accomplissent et qu'ils délaissent. Les gens qui œuvrent dans l'obéissance verront leur Îmân s'accroître et ceux qui œuvrent dans la désobéissance verront leur Îmân décroître.

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Personne ne peut venir et dire qu'il accomplit tous les actes qu'Allah azza wa jal ordonne car nul ne peut le faire. Plus tu œuvreras dans l'obéissance à Allah plus ta Foi augmentera et il y a beaucoup de Textes qui prouvent ce point.

{C’est Lui qui a fait descendre la quiétude dans les cœurs des croyants afin qu’ils ajoutent une foi à leur foi. A Allah appartiennent les armées des cieux et de la terre; et Allah est Omniscient et Sage} [Al-Fath:4]

{…Nous avons fortifié leurs cœurs} [Al-Kahf:14]

{Et quand une Sourate est révélée, il en est parmi eux qui dit: «Quel est celui d’entre vous dont elle fait croître la foi?» Quant aux croyants, elle fait certes croître leur foi, et ils s’en réjouissent.} [At-Tawba:124]

A chaque fois qu'une Sûrate a était révélée les Musulmans y croyaient et la suivaient et en cela leurs Îmân augmentaient.

Dans un Hadîth Sahîh, le Messager d'Allah 'alayhi as Salat was Salam a dit: « Le fornicateur n’est pas croyant au moment où il fornique, celui qui boit l’alcool n’est pas croyant au moment où il boit, celui qui vole n’est pas croyant au moment où il vole » [Bukhârî et Muslim] Et nous voyons à partir de ce Hadîth comment les péchés affectent, diminue et nuit à l'Îmân.

L'Imâm Al-Bukhârî dit dans son Sahîh: « L'Îmân est paroles et actes, il augmente et diminue. »

Ibn Rajab dit dans son livre Fath Bârî Sharh Sahîh Al-Bukhârî 1/8:

« L'augmentation et la diminution de l'Îmân est l'avis de la majorité des savants. Et cette avis a était rapporté par un groupe de Sahâba comme Abi Dardâ'a, Abi Hurayra, Ibn Abbâs et d'autres Sahâba. »

A une occasion, Abi Dhar Al-Ghafârî a dit:

« Ô Messager d'Allah, comment as-tu su que tu es devenu Prophète après avoir était choisi par Allah? Le Messager d'Allah salaAllahu 'alayhi was Salam a répondu: Ô Abâ Dhar, deux anges sont venu à moi quand j'étais dans le désert de Makkah et l'un d'eux est descendu sur terre, et l'autre ange est resté entre le ciel et la terre. L'un des deux anges a dit à l'autre: Est-ce lui? L'autre ange répondit: Oui. L'ange dit alors à l'autre: Jaugeons-le par rapport à un autre homme. Ils l'ont donc jauger contre un autre homme et le Messager d'Allah l'emporta. Ils l'ont donc jaugé contre 10 hommes et le Messager d'Allah l'emporta sur eux. Puis ils l'ont jaugé contre 100 hommes et le Messager d'Allah l'emporta encore […]. L'ange dit alors: Si nous avions ramené toute la Ummah pour le jauger contre eux le Messager d'Allah l'aurait emporté. » [Dhârimî et Al-Silsilah Sahîha n°2531]

Ce qu'ils jaugeaient ici entre le Messager d'Allah 'alayhi as Salat was Salam et les autres hommes étaient l'Îmân et ce récit est une réfutation à ceux qui disent que l'Îmân de toute personne est égale alors que ce récit montre que ce n'est pas le cas.

L'Îmân est affectée par deux choses, la première est le type de péché qui est commis et le second est la taille du péché lui-même. Nul doute que le Shirk est le plus grand des péchés qu'une personne puisse faire, et quel est donc son effet sur l'Îmân ? Il annule complètement l'Îmân et détruit toutes les bonnes actions accomplit par le passé.

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Un autre point à mentionner est que la répétition des péchés a un plus grand effet sur l'Îmân que de faire ce péché une seule fois. Celui qui boit une fois de l'alcool, cet acte affectera son Îmân, mais celui qui est alcoolique aura de plus grands dommages sur son Îmân. Tout comme celui qui ne juge pas avec ce qu'Allah azza wa jal a révélé une seule fois est sur un tout autre niveau que celui qui juge continuellement par autre que ce qu'Allah a révélé.

Sheikh Nasirudîn Al-Albâni croyait que peu importe que le gouverneur juge avec le Kufr une fois ou 10 fois ou 100 fois ou un million de fois, cela ne voudra pas dire qu'il a mécru à moins qu'il rejette le hukm d'Allah dans son cœur. Nous disons: si tu as comme croyance que l'Îmân augmente et diminue alors il y a une différence évidente entre celui qui juge avec le Kufr une fois et celui qui le fais mille fois, et il n'y a aucune comparaison possible entre les deux.

Le Messager d'Allah salaAllahu 'alayhi was Salam a dit: « Celui qui meurt en étant alcoolique rencontrera Allah comme si il adorait une idole. » [Rapporté par Ahmad et d'autres, Al-Silsila Sahîha n°677].

Et le Messager d'Allah 'alayhi as Salat was Salam a dit: « L'alcoolique n'entrera pas au Jannah. » [Ibn Hibân et Al-Silsilah Sahîha n°678].

Donc tu peux voir dans ces Hadîth que le Messager d'Allah salaAllahu 'alayhi was Salam a fait une distinction entre ces deux points, c'est à dire celui qui boit de l'alcool et l'alcoolique. De ces Hadîth, quelqu'un pourrait demander: s’il n'entrera pas au Jannah et meurt comme s’il commettait du Shirk, cela veut-il dire qu'il a mécru est qu'il est un Kâfir ?

Nous répondons: il y a deux explications à cela et la première est qu'il l'a rendu licite Istihlâl (i.e sa consommation d'alcool ndt). Il aime et déteste en fonction de l'alcool comme ceux qui le font pour la drogue ou la bagarre et commettent des agressions pour cela. S’il atteint ce niveau où il fait n'importe quoi pour le bénéfice de l'alcool, alors nous prenons le Hadîth dans son sens apparent et qu'il est en effet comme un adorateur d'idole. La seconde explication est pour ceux qui n'ont pas atteint ce niveau d'addiction et dont ce n'est pas le but principal de leur vie, en donnant un tel avertissement le but est de montrer la sévérité du mal que cela cause et de prévenir les gens de ce danger.

Le résumé de ce que nous avons exposé est que la personne qui passe sa vie entière dans le péché de manière continue est différente de celui qui commet des péchés qu'à certaines occasions.

Si l'Îmân augmente et diminue, cela s'applique-t-il aussi aux Messagers d'Allah et au Prophète Muhammad 'alayhim as Salam ? Nous disons: le principe veut que cela s'applique à tous. Les Messagers et Prophètes ont un niveau différent d'Îmân, tout comme les Anges ont aussi leurs propres niveaux. Et les meilleurs des Prophètes sont Adam, Nuh, Ibrâhîm, Isa et Muhammad 'alayhim as Salam. Les meilleurs d'entre eux sont Ibrâhîm et Muhammad 'alayhim as Salam, et le meilleur des deux est Muhammad 'alayhi as Salat was Salam, et ceci est la position sur laquelle s'accorde Ahlus-Sunna wal-Jamâ'a. Malgré toutes ces différences, le Messager d'Allah nous a ordonné de ne pas parler de cette manière, de dire qu'untel est meilleur qu'untel. Il y a une différence entre parler de leurs bontés en général et avoir des préférences individuellement. Il est rapporté, et nous avons été autorisé à dire que Muhammad est le meilleur, salaAllahu 'alayhi was Salam.

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Troisième introduction

Tout Mu'min (croyant) est un Muslim, mais tout Muslim n'est pas Mu'min.

Il n'y a pas de divergences d'opinions sur le fait que tout vrai croyant est Muslim. En effet le Messager d'Allah 'alayhi as Salat was Salam a dit dans un Hadîth rapporté par Bukhârî et d'autres: « A l'intérieur de ton corps il y a un organe qui si il devient bon alors tout le corps devient bon. S’il devient mauvais alors tout le corps devient mauvais, et cet organe est le cœur. »

Ibn Hajar dit ans son Fath 1/128:

« Cela est spécifique au Qalb (cœur) car il est l'Amir (leader) du corps. Avec la rectification de l'Amir, la masse se rectifie. Et si (l'Amir) est remplie de fasâd (mal), (la masse) devient mauvaise. »

La raison pour laquelle nous ne disons pas que tout Muslim est un Mu'min, est que quand quelqu'un peut faire tous les actes que l'Islâm ordonne mais qu'en réalité il mécroit comme les Munâfiqîn qui montre (extérieurement) qu'il est un Muslim, il est en réalité un mécréant. Nous disons qu'ils cachent leurs Kufr mais cela ne veut pas dire qu'il ne montre pas leurs Kufr, car les actes sont un reflet de la croyance. Leurs Kufr peuvent apparaître à ceux qui sont en accord avec eux sur cela et à ceux qui leurs sont proches. Personne ne peut vivre toute une vie dans le mensonge et elle montrera son Kufr peu importe ce qu'elle fait pour le cacher aux autres et montrer son Islâm. Comme pour le Kâfir, il montre le Kufr extérieurement qui est le reflet de son état intérieur.

Quatrième introduction

Le jugement de Kufr et de Îmân se base sur l'apparent et non sur le caché.

Si quelqu'un nous montre l'Islâm et qu'il est un Musulman (en apparence ndt) alors nous jugerons sur cela, si une personne nous montre le Kufr et fait des actes de Kufr alors nous le jugerons sur cela. Les jugements et statuts Légaux se basent sur les actes et les paroles apparentes, qu'ils soient des actes de Foi ou des actes de Kufr. Quiconque fait des actes de Kufr ou de Shirk et dont les entraves au Takfîr sont absentes, nous le déclarons mécréant. La preuve de cela est le Hadîth du Messager d'Allah salaAllahu 'alayhi was Salam que nous avons déjà cité:

«Il m'a était ordonné de combattre les gens jusqu'à qu'ils disent Lâ-Ilâha-Ilallâh et que Muhammad est Son Messager, d'accomplir la Salât, de payer la Zakât et s’ils font tout cela, leurs sangs et leurs biens seront protégé par la Had de l'Islâm. »

Comme tu peux le voir dans ce Hadîth, leurs sangs et leurs biens sont protégés par les actes apparents tels que la prononciation de la Shahâda, accomplir la Salât et s'acquitter de la Zakât.

Sheikh Al-Islâm Ibn Taymiya commente ce Hadîth dans son livre As-Sârim-ul-Maslûl:

« Le sens de ce Hadîth est qu'il nous a était ordonné d'accepter leur Islâm apparent et laisser l'intérieur à Allah azza wa jal. Et le Messager d'Allah salaAllahu 'alayhi was Salam n'a jamais

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appliqué les Hudûd sur base de son propre savoir ou par les dires d'une personne ou par Wahi (révélation), ni sur des preuves ou des témoins excepté sur des preuves claires et tranchantes ou des confessions de la personne concernée. »

Et c'est ainsi que la réalité (i.e les faits, des preuves ndt) est établit pour ceux qui sont sujets aux Hudûd sans aucune ambiguïté ni aucun doute, alors qu'en est-il pour le Kufr et l'apostasie d'une personne qui est encore plus important et plus grave ? Peut-on déclarer une telle chose sur base d'une ambiguïté? De plus, nous devons être juste dans la manière d'établir des faits certains. Il n'est pas autorisé d'établir de tels faits sur base d'un doute.

Nous vivons dans une époque ou deux extrêmes se sont propagés, les premiers sont ceux qui sont extrémistes dans le Takfîr, qui jugent et statuent du Kufr des gens très vite et souvent sur de simple doute sans vérifier si les empêchements sont absents ou si la personne a des ambiguïtés, ils ont en cela certains attributs des Khawârij du passé. Les seconds extrêmes sont ceux, même si une personne tombe dans le Kufr ou le Shirk clair et sans ambiguïté, ils ne statueront jamais du Kufr d'une telle personne malgré le Kufr ou le Shirk claire ainsi que l'absence d'empêchement au Takfîr. Ils disent des paroles comme « as-tu vu ce qu'il a dans le cœur ? » sachant que seul Allah peut le voir. Ces deux extrêmes sont sur un Manhaj incorrect et erroné. Le Manhaj correct d'Ahlus-Sunnah est de juger les gens sur des fait apparents clairs et sans ambiguïté et non sur des éléments douteux concernant l'apparent et le caché. Comme l'a dit le Messager d'Allah 'alayhi as Salat was Salam: « Quiconque prie notre prière, et fait face à notre Qibla, et mange ce que nous sacrifions, il est Musulman et il est sous la protection d'Allah et de Son Messager. » [Bukhârî] Nous pouvons donc voir comment le Messager d'Allah salaAllahu 'alayhi was Salam jugeait les gens sur leurs apparences comme il est indiqué dans ce Hadîth, en se basant sur la Salat, manger la viande sacrifié au nom d'Allah, et se diriger vers la Qibla.

Une autre preuve sur laquelle nous nous basons pour juger les gens sur l'apparence et non sur ce qui est caché est le Hadîth d'Usâma Ibn Zayd.

Usâma Ibn Zayd rapporte: « Le Messager d'Allah, qu'Allah le bénisse et le salut, nous envoya à al-Huraqa, une sous tribu de Juhayna, et nous arrivâmes parmi ces gens au petit matin. Un homme parmi les Ansâr et moi-même avions pris le dessus sur l'un de leurs hommes. Quand je me dirigeai vers lui, il dit « Il n'y a nul autre divinité si ce n'est Allah ». L'Ansâri s'écarta de lui, mais moi je l'ai frappé avec mon épée jusqu'à que je le tue. Quand nous sommes rentré à Madina (Médine), cet incident arriva aux oreilles du Prophète salaAllahu 'alayhi was Salam et il dit « Ô Usâma, as-tu tué un homme après qu'il ait dit qu'il n'y a nul autre divinité si ce n'est Allah ? » j'ai répondu « Ô Messager d'Allah, il a fait ça seulement pour sauver sa vie. » Et il me dit « L'as-tu tué après qu'il ait dit qu'il n'y a nul autre divinité si ce n'est Allah ? » Il continua et répéta cela jusqu'à que je souhaitais ne pas avoir été Musulman ce jour-là. » [Bukhârî et Muslim].

Dans une autre variante : « lors d’une bataille, Usâma Ibn Zayd trancha la tête à un ennemi qui à la vue du sabre a dit : « La ilaha illa Allah » - Le Prophète Muhammad, sallallahou ‘alayhi wa sallam, a dit à Usâma Ibn Zayd : « L’as-tu tué alors qu’il a dit la ilaha illa Allah ? » - Usâma Ibn Zayd, qu’Allah soit satisfait de lui, dit : « Mais, ô Messager d’Allah, il ne l’a dit que par peur du sabre ! » - Le Prophète Muhammad, sallallahou ‘alayhi wa sallam, lui dit alors : « As-tu ouvert son cœur pour savoir s’il croyait ou non ? » [Bukhârî et Muslim.]

Ici nous pouvons voir qu'il y avait une doute sur l'homme tué par Usâma et ce que ce sur quoi Usâma s'est basé relève du caché et de l'intérieur et non sur la certitude de ses paroles apparentes (celle de l'homme tué ndt) et qu'il (Usâma) fut blâmé par le Messager d'Allah salaAllahu 'alayhi was Salam pour cela. Les Murji'a quant à eux ont compris ce récit d'une toute autre façon qui est bien entendu incorrecte et à l'opposé de ce qui est réellement visé par le récit. Ils comprennent qu'avant

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que tu établisses un jugement, tu dois vérifier et « ouvrir » le cœur de la personne, et c'est pour cela que quand nous donnons le statut de Taghût ou de Kâfir à quelqu'un, ils demandent si nous avons ouvert son cœur. Quand le Messager d'Allah salaAllahu 'alayhi was Salam a dit « As-tu ouvert son cœur pour savoir s’il croyait ou non? », ceci est une preuve d'un principe bien connu qui est que nous jugeons les personnes sur ce qui est apparent et que nous laissons ce qui est caché à Allah soubhana wa ta'ala, car nul ne connais le contenu des cœurs si ce n'est Allah azza wa jal.

L’Imam An-Nawawi, rahimahoullah, a dit en commentaire de ce Hadith dans son Sharh 2/107:

« Lorsque le Prophète Muhammad, salaAllahu 'alayhi was Salam, a dit: « As-tu ouvert son cœur ? » - ceci est une preuve du principe bien connu dans le droit et les fondements; les verdicts sont donnés en fonctions des apparences, et c’est Allah qui se charge des secrets »

Abu Sa'îd al-Khudrî rapporte ce qui suit, cité dans le Sahîh Muslim:

« Alors un homme avec les yeux enfoncés, les pommettes hautes et élevées, un front saillant, la barbe épaisse et le crâne rasé se redressa et dit « Muhammad! Craint Allah. » Le Prophète (salut et bénédictions d’Allah sur lui) s'est tourné vers lui et a répondu : « Malheur à toi. Ne suis-je pas la personne qui craint Allah le plus? » L'homme s’en alla alors et Khalid Ibn al-Walid (qu’Allah soit satisfait de lui) se précipita et dit : «Ô Messager d'Allah, puis-je lui trancher la tête? » Mais le Prophète (salut et bénédictions d’Allah sur lui) dit : « Peut-être observe-t-il la prière. » Khalid (qu’Allah soit satisfait de lui) dit alors : « Peut-être est-ce un homme qui observe les prières et dit avec sa langue ce qui n'est pas dans son cœur. » Le Prophète (salut et bénédictions d’Allah sur lui) répondit : « Je n'ai pas été ordonné de percer le cœur des gens ou de fendre leurs ventres. » Alors il jeta un coup d’œil sur l'homme qui s’en allait et dit: « Il surgira de la progéniture de cet homme un peuple qui récitera le Qur'an, mais qui n’ira pas au-delà de leurs gorges; ils traverseront la religion comme une flèche traverse sa cible. Et je crois qu'il (Le Prophète) a aussi dit: « Si je les trouve, je les tuerais certainement comme furent tué le peuple de Thamûd. »

Encore une fois ce Hadîth nous fait bénéficier de plusieurs indications claires liés à notre sujet qui est de juger sur ce qui est apparent et de ne pas obliger ou ordonner d'ouvrir les cœurs des gens comme nous l'entendons de nos jours.

On pourrait nous dire, d'un côté, il est dit que cette homme priait et de l'autre, qu'il a insulté le Messager d'Allah 'alayhi as Salat was Salam, alors comment concilier les deux?

L'expression « Craint Allah » ne doit jamais être dites au Messager d'Allah 'alayhi as Salat was Salam, mais nous pouvons la dire à toutes autres personnes. Regarde comment le Messager d'Allah salaAllahu 'alayhi was Salam a enseigné aux Sahâba ainsi qu'à nous comment traité cette affaire en relation avec notre sujet. Le Messager d'Allah 'alayhi as Salat was Salam a répondu à Khâlid en disant « Peut-être observe-t-il la prière. ». Note comment sa Salât l'a protégé et intercédé en sa faveur et l'effet bénéfique qu'elle a quand tu tombes dans l'erreur. Khâlid Ibn Al-Walîd s'est trompé en faisant la même erreur qu'Usâma Ibn Zayd en établissement un jugement sur un élément qui n'est pas clair en opposition a une parole apparente «Peut-être est-ce un homme qui observe les prières et dit avec sa langue ce qui n'est pas dans son cœur. » Nous disons, comment Khâlid aurait pu savoir ce qu'il y avait dans son cœur ? Le Prophète salaAllahu 'alayhi was Salam répondit : «Je n'ai pas été ordonné de percer le cœur des gens ou de fendre leurs ventres. » Il n'y a aucun doute sur le fait que parler au Messager d'Allah 'alayhi as Salat was Salam comme il l'a fait (en lui disant « Crains Allah ») est grave et est une chose très sérieuse, toutefois, l'expression utilisé n'est pas du Kufr mais en même temps il l'a dit au Prophète 'alayhi as Salat was Salam d'une mauvaise façon qui n'est pas permise. D'un côté, il y a sa Salât qui montre son Islâm apparent, et de l'autre côté il y une expression qui est douteuse, contrairement à sa Salât qui est un fait clair et établit. Et donc chaque chose qui est un Kufr douteux (une chose dont on n’est pas sûr qu'elle soit du Kufr ndt) d'un côté ne

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peut annuler ou couvrir ce qui démontre clairement l'Islâm. Les choses douteuses ne peuvent pas annuler les choses certaines, le faible ne prend pas le dessus sur le fort.

Une autre question pourrait survenir, qui est que le Messager d'Allah 'alayhi as Salat was Salam a mentionné dans le Hadîth que s’il trouve ce type de personne il les tuerait comme le peuple de Thamûd, pourtant la Salât l'a protégé donc pourquoi ne serait-ce le cas pour ceux qui viendront après?

Nous disons: Le Messager d'Allah salaAllahu 'alayhi was Salam enseignait au gens que le jugement se base sur l'apparent et nous ne jugeons pas sur ce qui pourrait se passer dans le futur. Le Messager d'Allah 'alayhi as Salat was Salam savait par Wahî (Révélation) qui étaient les Munâfiqîn, pourtant il ne les a pas exécuté. La Salât d'une personne le protège, mais ceux qui sont mentionnés par le Messager d'Allah salaAllahu 'alayhi was Salam et qui viendront après feront des choses qui causeront des troubles et ils seront combattus. Même Ali Ibn Abi Tâlib a combattu les Khawârij, mais seulement car ces derniers ont lancé les hostilités. Le récit cité ici montre qu'ils sèmeront des troubles qui leurs vaudra d'être combattus et tués.

Une autre preuve est l'histoire des prisonniers de Badr, quand le Messager d'Allah salaAllahu 'alayhi was Salam parlait à Abbâs Ibn Mutalib qui était dans le camp des Quraish et qui fut capturé et cela était la réalité. Le Messager d'Allah 'alayhi as Salat was Salam est venu à lui et dit: « Ô Abbâs tu es aisé... paie donc ta propre rançon ainsi que celle des autres. » Abbâs répondit : « Je suis Musulman, comment peux-tu me demander de payer une rançon; les Quraish m'ont forcé à venir combattre contre vous. » Le Prophète salaAllahu 'alayhi was Salam lui a alors dit: « Allah sait mieux à propos de ton Islâm, mais ce qui apparaît dans cette affaire est que tu nous combattais, alors paie ta rançon. »

Nous pouvons déduire de ce Hadîth que tout Musulman qui se tient du côté des Kufâr qui sont en guerre contre les Musulmans doit être traité comme l'un d'entre eux (les Kufâr). Abbâs était l'oncle du Prophète salaAllahu 'alayhi was Salam et cela ne lui a était d'aucun bénéfice et il a était traité de la même façon que le reste des prisonniers. Un autre point est qu'Abbâs n'avait aucune excuse du point de vue Islamique pour ne pas avoir fait la Hijra qu'Allah azza wa jal avait ordonné alors qu'il avait la possibilité de le faire.

Il est rapporté dans le Sahîh Al-Bukhârî que Umar Ibn al-Khatâb a dit:

« Il y avait des gens qui étaient jugés à l’époque du Prophète Muhammad, salaAllahu ‘alayhi wa Salam, par la Révélation, mais maintenant il n’y a plus de Révélation. Nous vous jugeons aujourd’hui de ce qu’il nous apparaît de vos actes. Quiconque nous montre le bien nous le rapprocherons et nous lui accorderons la sécurité, et ce qu’il dissimule dans son for-intérieur n’est pas notre préoccupation. Il rendra des comptes à Allah sur ce qu’il dissimule. Quiconque nous montre une mauvaise apparence, nous ne lui accorderons pas la sécurité et il ne sera pas cru, même s'il déclare que son for-intérieur est bon. »

Qu'est-ce que Umar visait par cette parole? Il visait le fait que dans certaines situations l'Islâm intérieure de certaines personnes avaient étaient confirmé par Wahî (Révélation) d'Allah azza wa jal, malgré le fait que le Kufr chez eux était apparent, un exemple de cela est l'incident de Hâtib Ibn Abi Balta. Le pardon est une bonne chose et tu dois le donner à ceux qui le méritent. Par rapport à cela, le Messager d'Allah 'alayhi as Salat was Salam a utilisé le Wahî d'Allah soubhana wa ta'ala. Cela fait partie de la grandeur du caractère du Prophète salaAllahu 'alayhi was Salam que la Révélation soit utilisé pour certifier l'Islâm qui est caché/intérieur et d'un autre côté, la punition pour des personnes qui serait jugé Musulmane en apparence malgré qu'il était connu du Prophète 'alayhi as Salat was Salam grâce au Wahî qu'ils étaient remplis de Nifâq et de Kufr à l'intérieur.

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L'Imâm At-Tahâwi dit dans son texte Aqîda At-Tahâwiya:

« Et nous n'accusons aucun d'entre eux de Kufr (mécréance), de Shirk (donner des associés à Allah) ou de Nifâq, tant qu'ils ne l'ont pas ouvertement montré. Et nous laissons leurs secrets à Allah. »

Donc si nous voulons donner le statut de Kâfir à quelqu'un nous devons nous baser sur une mécréance claire venant de lui et non sur un élément douteux. Il y a des gens qui font des actes qui ne sont pas du Kufr claire et à cause de ça il en découle que nous ne pouvons pas appliquer le Takfîr sur cette base et ce sujet requiert un examen approfondi (de la situation et des preuves ndt) et de suivre les règles et les principes du Takfîr.

Faire l'Istihlâl (rendre une chose Harâm en une chose Halâl) et vice versa est connue pour être du Kufr clair. Toutefois, un savant peut tomber dans ce qui ressemble à un Istihlâl en faisant un Ijtihâd. Nous savons qu'Ibn Hazm a utilisé les instruments de musique, pourquoi a-t-il fait ça ? L'a-t-il fait en rejetant ce qu'Allah a ordonné en s'opposant au jugement d'Allah et de Son Messager salaAllahu 'alayhi was Salam ? Ou est-ce que les preuves relatives au sujet dont il a pris connaissance n'ont pas atteintes le niveau d'authenticité qu'il l'aurait fait accepter d'interdire ces instruments ? Nous savons que selon lui, les Hadîths n'étaient pas authentique pour conclure de l'interdiction à ce sujet. En apparence il semble avoir fait un Istihlâl dont nous savons que c'est du Kufr clair mais nous voyons ici sur base de cette examen qu'il s'agit de quelque chose de différent.

Et ce Manhaj est celui qui est ordonné par Allah azza wa jal comme nous l'avons mentionné dans une leçon précédente sur les conditions de la Shahâda, qui est de confirmer l'Islâm de ceux qui disent te « As-Salâm 'Alaykum » en temps de guerre alors que cette situation (le temps de guerre) est confuse pour savoir si ces gens sont Musulman ou non. Mais si un homme combat au côté des Kufâr contre les Musulmans, est-ce notre rôle de vérifier si il est Musulman ou non ? Nous disons: non, il n'y a pas de vérification à effectuer puisque l'acte qui est accompli est du Kufr clair dans tous les cas de figure et n'entre pas dans ce qui est douteux, mais si la situation fait qu'il y a un doute sur le fait de savoir de quel côté il combat alors c'est dans ce genre de cas que l'examen est requis.

Cinquième introduction

La récompense du Jour du Jugement est établie en conformité à l'Islam réel de la personne.

Pendant la vie sur terre d'une personne nous disons qu'il est Musulman (Al-Islâm al-Hukmî) mais cela ne veut pas forcément dire qu'il atteindra le succès dans l'au-delà. L'Islâm qui bénéficie à une personne dans l'au-delà n'est pas simplement le fait d'être jugé Musulman ici-bas mais plutôt l'Islâm réel, intérieur et extérieur, et Allah azza wa jal se basera sur cela. Néanmoins, dans la vie d'ici-bas, nous nous basons seulement sur ce qui est apparent chez les gens. Donc une personne ne peut jamais vraiment être protégé du feu de l'enfer excepté si il pratique l'Islâm dans son intégralité, intérieurement et extérieurement, en conformité avec la Shari'a d'Allah. Un des principes d'Ahlus-Sunna est que nous n'affirmons pour aucun Musulman qu'il sera définitivement en enfer ou au paradis, car les choses cachées ne sont connues que d'Allah.

Une problématique qui pourrais survenir est que nous pouvons être d'accord sur le fait que nous ne

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pouvons affirmer qu'un Muslim est au Janna ou au Jahanam mais agissons-nous de la même façon pour un Kâfir? Il y a beaucoup d’erreurs commises dans ce sujet car ils utilisent des principes qui s’appliquent seulement sur les Musulmans mais ils les appliquent sur les Kufâr. Ils disent que quand un Musulmans meurt, on ne peut pas savoir s’il sera au Janna ou au Jahanam et il en est de même pour le Kafîr quand il meurt.

Nous disons: les jugements sur le Muslim et le Kâfir sont différents comme Allah azza wa jal l'a clairement établi dans le Qur'ân, que le Kâfir qui meurt sur le Kufr ira en enfer. Donc quand nous disons qu'ils sont au feu nous disons simplement ce qu'Allah a affirmé à leur propos.

Comme le Messager d'Allah salaAllahu 'alayhi was Salam a dit à ce Bédouin qui l'a questionné sur son père: « Chaque fois que tu passes devant sa tombe, témoigne qu'il est un Kâfir et qu'il est dans le feu. » Le Bédouin dit alors: « Le Messager d'Allah m'a confié avec difficulté, que chaque fois que nous passons devant la tombe d'un Kâfir il faut donc témoigner qu'il est au feu. »

Mais est-ce licite de témoigner qu'un Kafîr sera au feu avant que ce dernier meurt?

Nous disons: non, car nous ne savons pas dans quel état il va mourir, ce qui nous empêche d'affirmer une telle chose. Combien de fois avons-nous vu des Kufâr qui combattaient l'Islâm faire Tawba d'un repentir accepté par Allah azza wa jal. Donc nous basons nos jugements sur la façon dont ils finissent leur vie et nous ne sommes pas autorisés à dire qu'un Kafîr sera au feu de manière certaine durant sa vie à moins qu'il meure sur le Kufr.

Comment savons-nous qu'un Kâfir meurt sur le Kufr?

Nous disons: nous devons examiner la situation des personnes et les preuves qui y sont liés et qui montrerons si ces personnes sont mortes Kâfir ou pas. Une personne qui a était mécréante toute sa vie et qui n'a jamais eu rien à voir avec l'Islâm et dont personne n'a jamais vu cette personne qu'en tant que Kâfir, alors nous disons qu'une tel personne sera au feu.

Une autre question qui pourrait se poser est qu'il est possible que tu ne connaisses pas la situation d'une personne. Peut-être s'est-il repenti à Allah azza wa jal intérieurement sans que nous le sachions car il craignait de déclarer son Islâm pour différentes raisons, parfois les nouveau convertis cache leur reconversion par crainte ect.

Nous disons: nous nous devons de suivre les principes de la Shari'a et le juger sur ce qui est apparent et il n'y a aucun mal à ne pas savoir qu'il a fait Tawba et son affaire retournera à Allah azza wa jal et Il soubhana wa ta'ala le jugera sur ce qu'il est vraiment. Le fait de le déclarer Kâfir et dans le feu sur base de l'apparence ne veut pas forcément dire que ce sera le cas dans l'au-delà, cela revient à Allah de lui donner son statut dans l'au-delà mais nous sommes autorisés à le juger Kâfir sans avoir eu l'information qu'il était Musulman. D'un côté nous avons les principes de la Shari'a et des Textes que nous appliquons et d'un autre, si une erreur est commise il n'y a pas de problème tant que nous adhérons aux règles de la Shari'a et cela n'aura aucun effet ni aucune conséquence dans l'au-delà.

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Sixième introduction

La relation entre l'intérieure et l'extérieure et leur impact l'un sur l'autre.

Les preuves du Qur'ân et de la Sunna montre qu'il y a un lien entre ce que tu fais extérieurement et ce que tu crois intérieurement que ce soit de manière positive ou négative, les deux ont un effet l'un sur l'autre. Allah azza wa jal dit :

{N’as-tu pas vu comment Allah propose en parabole une bonne parole pareille à un bel arbre dont la racine est ferme et la ramure s’élançant dans le ciel? Il donne à tout instant ses fruits, par la grâce de son Seigneur. Allah propose des paraboles à l’intention des gens afin qu’ils s’exhortent.} [Ibrahim:24-25]

La bonne parole ici est la Shahâda, c'est à dire une base ferme ou une racine. Le Tawhîd est l’élément qui est ferme dans les cœurs des croyants et non quelque chose de léger qui est juste dit sur la langue. Comme cet arbre dont le caché/l'intérieur que nous ne pouvons pas voir, qui sont les racines, et ce qui est apparent/extérieur que nous pouvons voir qui sont les branches, le Tawhîd aussi s'affirme par ce qu'il y a dans le cœur et par ce que font les membres.

Les scientifiques ont établi que plus l'arbre est grand plus ses racines sont fermes et profondes. Et cela est similaire au Tawhîd dans la manifestation de ses branches, plus tu adore Allah azza wa jal extérieurement plus cela démontre la fermeté intérieure dans le Tawhîd. Si l'arbre mesure 10 mètres de haut il aura une fermeté équivalente dans ses racines qui sera sa base. Il en est de même avec le Tawhîd – ce que fait une personne comme actes liés au Tawhîd, il aura le Tawhîd intérieur approprié qui est la base de ses actes. Et donc plus la quantité d'actes apparent sera conséquente, plus cela aura un effet positif sur le cœur. De même, plus tu as Îmân et un Tawhîd ferme intérieurement, plus il se reflétera sur tes actes extérieur.

La fermeté des racines aura un effet sur l'apparence de l'arbre. Si les racines, les branches, se nourrissent de rayon de soleil, d'oxygène, d'eau et d'autres bonnes choses, meilleures seront les racines et les branches. Cela est aussi vrai pour le Tawhîd et l'Îmân, plus tu bénéficieras du Tawhîd dans ton cœur, plus tu en récolteras les fruits extérieurs. Et plus tu feras d'actes liés au Tawhîd, plus tu en verras les résultats sur ton cœur. Chacun d'eux a un effet sur l'autre. Si le cœur meurt, le reste du corps meurt aussi, et si le cœur est plein de vie, il revivifie le corps. Tout cela a était mentionné en comparaison de l'arbre.

Ce qui distingue cet arbre qu'Allah azza wa jal a mentionné est qu'il apporte tout le temps des fruits contrairement aux arbres qui sont soumis aux saisons (c'est à dire dont l'arbre ne donne des fruits qu'à certaines saisons). Et il en découle que si le Tawhîd dans le cœur est ferme, le bénéfice sur l'apparent sera continuelle. Il y a certains actes d'adoration qui, s’ils sont accomplis, t'apporteront une récompense temporaire, comme le Hajj, mais les effets sur la fermeté de ton Tawhîd intérieur seront là pour toujours et tu en bénéficieras continuellement comme si c'était un contrôleur de tes paroles, de ton comportement et de tes actes, et cela est présent tout le temps et nous ne pouvons le quitté ne serait-ce qu'une seconde.

Une autre preuve qui atteste de ce principe est mentionné dans le Hadîth du Messager d'Allah salaAllahu 'alayhi was Salam quand il a dit: « A l'intérieur de ton corps il y a un organe qui si il devient bon alors tout le corps devient bon. S’il devient mauvais alors tout le corps devient

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mauvais, et cet organe est le cœur. » [Bukhârî].

Le Messager d'Allah 'alayhi as Salat was Salam a aussi dit: «Si le croyant vient à commettre un péché, une tâche noire vient se placer sur son cœur. S'il se repent, cesse de désobéir et implore le pardon d'Allah, la tâche disparaît de son cœur. Et s'il persiste dans son péché, elle augmente de volume jusqu'à ce qu'elle couvre totalement son cœur. Et ceci est ce qui couvre le cœur (Rân) comme Allah exalté l'a mentionné dans Son Livre: {Non, mais ce qu'ils ont accompli couvre leurs cœurs (ar-Rân).} [Les Fraudeurs, V. 14] » [Rapporté par At-Tirmidhî n°2654].

De là nous pouvons comprendre comment les actes que l'ont fait ont un effet sur nos cœurs. Nous ne pouvons imaginer quelqu'un qui agit mal et dont le cœur est pur. Si l'apparent est mauvais alors l'intérieure en est de même.

Dans un autre Hadîth le Messager d'Allah salaAllahu 'alayhi was Salam a dit: « Le cœur sera exposé aux fitan (troubles) encore et encore. Le cœur qui est influencé par la fitna aura une trace noire qui apparaîtra. Et si le cœur fuit la fitna il aura une trace blanche, jusqu'à que le cœur soit sur une des deux situations, l'une sera que le cœur entier soit pure et blanc et ne sera affecté par aucune fitna. L'autre situation est la noirceur qui ne connaîtra aucun bien et ne rejettera jamais le mal et suivra ses passions. » [Muslim, Kitâb ul-Îmân n°144].

Ce Hadîth nous montre un exemple du ar-Rân mentionné dans le Hadîth et le Verset précédemment cité, quand et comment le cœur se recouvre complètement de noirceur et de péché, et son incapacité à accepter le bien et à rejeter le mal.

Le Messager d'Allah 'alayhi as Salat was Salam a dit: « Le fornicateur n’est pas croyant au moment où il fornique, celui qui boit l’alcool n’est pas croyant au moment où il boit, celui qui vole n’est pas croyant au moment où il vole » [Bukhârî et Muslim].

Nous comprenons de ce Hadîth qu'accomplir de tels actes n'est pas du Kufr et ne cause pas l'apostasie, néanmoins il a un effet indéniable sur l'Îmân de son auteur. En ce qui concerne ce qui est rapporté par Ikrima dans le Sahîh Al-Bukhârî qu'Ibn Abbâs a été questionné sur la façon dont l'Îmân disparaît dans cette situation, et Ibn Abbâs a montré ses deux doigts serré pour ensuite les desserré en disant « comme cela...et si il fait Tawba, » il resserra ses deux doigts. Ibn Abbâs a aussi dit: «L'Îmân disparaît avec le Zinâ, et quand il (le Zinâ) s'arrête il (l'Îmân) revient.».

Nous déduisons de ce principe beaucoup de chose bénéfique. L'apparent ne peux bouger ou agir sans que le cœur aille dans le même sens. Nous ne pouvons imaginer quelqu'un qui tomberait dans le péché et le Kufr et que dans le même temps son cœur soit toujours ferme dans la Foi. Si quelqu'un fait beaucoup de bonnes œuvres, son cœur va dans la même direction. Et nous pouvons utiliser ce principe contre les Murji'a qui disent qu'une personne peut faire beaucoup de Kufr mais toujours avoir la Foi dans son cœur, ils brisent le lien entre l'extérieure et l'intérieure et l'effet qu'ils ont l'un sur l'autre.

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Septième introduction

Le Takfîr général n'implique pas forcément le Takfîr spécifique.

Le Takfîr général n'entraîne pas forcément le Takfîr spécifique. Le Takfîr peut être appliqué dans la généralité mais pas toujours dans une situation spécifique qui requiert l’application des règles de ce dernier (le Takfîr). C'est un principe très important appuyé par plusieurs preuves. Cela veut dire que si une personne tombe dans le Kufr elle n'est pas automatiquement Kâfir. Et nous devons être capable de distinguer les paroles générales des Ulamâ quand ils stipulent dans la généralité que tel acte ou parole est du Kufr et que si tu fais cet acte ou prononces cette parole tu deviens un Kâfir, et quand ils (les Ulamâ) appliquent le Takfîr dans une situation spécifique. Malheureusement, si tu dis à une personne que tel chose est un acte de Kufr il va penser que tu fais le Takfîr dans tous les cas alors que ce n'est pas la réalité des faits. Car d'abord tout empêchement doit être absent et il faut aussi établir les preuves claires de ce Kufr avant de prononcer le Takfîr.

Les savants ont parlé de ces empêchements et c'est un sujet large […] (Ici le Sheikh résume les empêchements du Takfîr, pour en savoir plus sur le sujet cliquez ICI, et ensuite résume ce qu'est l'établissement de la preuve, pour en savoir plus sur le sujet cliquez ICI ndt).

Huitième introduction

Tout acte qui conditionne l'Îman s’il est délaissé est du Kufr. Tout acte qui est du Kufr, faire son opposé est une condition de validité de l'Îmân.

Un exemple du premier principe mentionné (c'est à dire « Tout acte qui conditionne l'Îman s’il est délaissé est du Kufr. ») est la Salât qui est acte qui conditionne l'Îmân et l'abandonner est du Kufr. Un autre exemple est d'être jugé par la Shari'a est d'en être satisfait. Ne pas rechercher le jugement d'Allah pour se référer aux lois humaines est du Kufr. Tout comme déclarer le fait de mécroire au Tâghût est une condition de validité de l'Îmân et ne pas le faire est du Kufr. Donc l'abandon de tout acte qui est une condition de validité de l'Îmân est du Kufr.

En ce qui concerne le second principe (c'est à dire « Tout acte qui est du Kufr, faire son opposé est une condition de validité de l'Îmân. »), imposer de revenir aux lois humaines et gouverner avec ces dernière est du Kufr...et s'en détourner est une condition de l'Îmân. Se moquer et insulter le Qur'ân ou Allah azza wa jal ou Son Messager salaAllahu 'alayhi was Salam est du Kufr et s'en détourner et s'abstenir de le faire est une condition de validité de l'Îmân. Donc tout acte qui est Kufr, s'en abstenir et s'en détourner est une condition de validité de l'Îmân.

Une personne pourrait demander si c'est le cas pour tout acte qui est du Kufr et que nous devons l'abandonner et faire l'opposé pour valider l'Îmân, cela n'entraine-t-il pas le fait qu'il y a pas plus de condition de la Shahâda que ce que l'on a déjà mentionné? Nous disons: ce n'est pas tout acte qui est une condition en lui-même mais plutôt la totalité des actes qui relèvent de la condition de validité du Tawhîd.

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Le premier acte

Le premier acte: Juger par autre que ce qu'Allah a révélé.

Un des actes qui expulse son auteur de l'Islâm et de juger par autre que ce qu'Allah azza wa jal a révélé. En disant cela, voulons-nous dire que tout type de jugement par autre que la Shari'a expulse de l'Islâm ou est-ce plus détaillé? Les gens se sont divisés à ce sujet:

1.Tout type de jugement par autre que ce qu'Allah a révélé expulse de l'Islâm. Ceci est la compréhension des Khawârij et des extrémistes.

2.Tout type de jugement par autre que ce qu'Allah a révélé n'est pas du Kufr et ceci est l'avis des Murji'a d'aujourd'hui (en faites ces derniers conditionnent le Kufr d'un tel a un Kufr intérieur, Juhûd, Istihlâl Qalbi ect mais l'acte lui-même n'est pas du Kufr pour eux)

3.La voie du juste milieu qui est entre ces deux voies précédemment cité, la voie d'Ahlus-Sunnah dans le jugement par autre que ce qu'Allah a révélé est qu'il peut être du Kufr Akbar qui expulse de la Religion et il peut être du Kufr Asghar qui n'expulse pas de la Religion.

Ce sujet est important, il fait l'objet de beaucoup de débats et de désaccords parmi les étudiants en science ainsi que les savants, et surtout, comment l'appliquer à notre réalité. Il y a plusieurs détails que nous expliquerons comme suit.

Le premier type : Le jugement par autre que ce qu'Allah a révélé qui est du Kufr Asghar.

Il juge généralement avec ce qu'Allah a révélé mais ne le fait pas une fois ou quelque rare fois et cela à cause de ses désirs ou besoins et il veut l'éviter. Mais pendant qu'il agit ainsi il sait que ce qu'il fait est mauvais et que c'est un péché. Il ne dit pas que ce qu'il fait est autorisé, il le fait sachant très bien que c'est Harâm et il ne renie pas ce qu'Allah azza jal dit dans Sa Parole, et il n'embellit pas le Harâm qu'il commet, ni ne rejette le Hukm d'Allah. Sa situation est donc comme la personne qui tombe dans le péché. Comme quelqu'un qui fait Zina ou vole et reconnais que ce qu'il fait est Harâm. Contrairement à une personne qui vole et croit que c'est autorisé et ne voit pas de problème à faire cela, l'embellit et elle se fiche de ce que la Shari'a stipule ect cela n'est pas du Kufr Asghar mais Akbar. Celui qui a ces attributs (c'est à dire les premiers cités et non pas celui se fiche de la Shari'a) cela relève du Kufr Asghar ou Kufr dûna Kufr et c'est ce qui est cité d'Ibn Abbâs dans les Riwâya qui suivent.

Il est rapporté par Hâkim dans son Mustadrak avec une chaîne de transmission Sahîh qu'Ibn Abbâs a dit: « Ce n'est pas le Kufr auquel vous pensez ; Ce n'est pas le Kufr qui expulse de la Milla, {Et ceux qui ne jugent pas d’après ce qu’Allah a fait descendre, les voilà les mécréants} Kufr dunâ Kufr. »

{Et ceux qui ne jugent pas d’après ce qu’Allah a fait descendre, les voilà les mécréants} C'est du Kufr mais pas le Kufr en Allah, Ses anges et Ses Prophètes. »

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L'Imâm At-Tabari cite dans son Tafsir qu'Atâ' Ibn Abî Rabâ rapporte qu'il a dit: « {Et ceux qui ne jugent pas d’après ce qu’Allah a fait descendre, les voilà les mécréants} C'est du Kufr moindre que le Kufr, le Fisq moindre que le Fisq, le Dhulm moindre que le Dhulm. »

De Tâwus: « {Et ceux qui ne jugent pas d’après ce qu’Allah a fait descendre, les voilà les mécréants} » Il dit: « Ce n'est pas du Kufr qui expulse de la Milla »

Ces récits d'Ibn Abbâs nous montrent qu'en ce qui concerne ce sujet il y a des situations ou le Kufr n'est pas le Grand Kufr qui expulse de la Milla mais plutôt du Kufr moindre. Ce qui nous aide à comprendre ces textes est l'explication des savants qui sont venu après.

Ibn Qayyim l'a commenté dans Badâ'a at-Tafsir 2/112:

« Juger par autre que ce qu'Allah a révélé peut prendre deux formes de Kufr, Asghar ou Akbar, cela dépend de la situation du juge/gouverneur. Si la personne qui fait cela croit en l'obligation de juger avec la Shari'a dans une situation, et qu'il l'a délaissé cela le fait tombé dans le péché. Si en tant que pécheur il reconnaît être dans le péché qu'il devrait être punit pour cela et demander le pardon pour ce qu'il a fait, cela est du Kufr Asghar. S’il croit qu'il n'est pas obligatoire de suivre Allah et suit ses propres choix dans un cas et sait qu'Allah est Al-Hâkim. S’il tombe dans cette description dans une situation cela est du Kufr Akbar. »

Comme tu peux le voir dans cette parole le Kufr Asghar se réfère à la situation ou le juge/gouverneur juge généralement avec ce qu'Allah a révélé et ne le fait pas dans un cas précis. Les Ulamâ' du passé n'aurait jamais pu imaginer qu'une personne qui juge par le Kufr dans toute situation puisse être Musulmane. On peut aussi voir que le Kufr Asghar ne se réfère pas au cas général mais à une situation spécifique avec certaines conditions mentionnées plus haut. De là nous pouvons nous rendre compte que la personne qui donne un jugement non Islamique en sachant que la Loi d'Allah azza wa jal est meilleur que le jugement qu'il a donné...Il aime la Loi d'Allah et la suit et la préfère à son propre jugement mais est tombé dans le péché en suivant ses passions. Ce sont les détails donné par Ibn Qayyim concernant le juge qui tombe dans le Kufr Asghar...y a-t-il une comparaison possible avec cette description, aux gouverneurs de nos jours?

Ibn Abî al-Izz al-Hanafî dit dans son commentaire de la Tahâwiya:

« Juger par autre que ce qu'Allah azza wa jal a révélé peut être du Kufr qui expulse de la Milla. Il peut être un péché grave ou moindre. Il peut être une forme de Kufr moindre et cela dépend de la situation du juge. S’il croit qu'appliquer le Hukm d'Allah n'est pas obligatoire pour lui et fait ce qu'il veut...ou ne donne aucune importance au Hukm d'Allah...alors c'est du Kufr Akbar. Mais si il croit qu'il suit le Hukm d'Allah dans une situation spécifique et l'a délaissé et sait qu'il devrait être puni pour cela, alors c'est un pécheur, dans ce cas c'est du Kufr Asghar. »

On peut voir que les deux explications d'Ibn Qayyim et Ibn Abî Izz sont similaires dans leur sens et nous clarifie les attributs du Kufr Asghar et à quel type de juge ou gouverneur ils s'appliquent.

Sheikh Muhammad Ibn Ibrâhîm dit dans sa Risâlat ul-Qayima Tahkîm al-Qawânîn :

« Puis il y a le deuxième type: celui de la mécréance qui n'excommunie pas le juge qui ne juge pas selon ce qu'Allah a fait descendre. Nous avons déjà noté plus haut qu'Ibn ‘Abbas a fait allusion à ce type de mécréance dans l'explication du verset: {Et ceux qui ne jugent pas d'après ce qu'Allah a fait descendre, les voilà les mécréants}, il l'a nommée: « une mécréance moindre que la mécréance » et aussi: « Ce n'est pas le genre de mécréance que vous désignez ». Ce type s'applique

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sur un juge qui a été poussé par un désir personnel ou la passion à juger dans une affaire particulière par ce qui est contraire de ce qu'Allah a fait descendre, tout en ayant la conviction que le jugement d'Allah et de Son Envoyé est le plus juste, et en avouant qu'il a mal agit et qu'il a dévié du droit chemin. »

Encore une fois cela est similaire à ce que disent Ibn Qayyim et Ibn Abî Izz. Il y a plusieurs explications des savants que nous pourrions citer mais nous en avons assez pour comprendre à qui cela s'applique et ou s'applique le Tafsîr d'Ibn Abbâs.

De plus quand nous lisons les paroles des Salafs et nous devons regarder qu'elle était la réalité de leur situation. Les paroles d'Ibn Abbâs ont tellement étaient cités en dehors de leur contexte que certains les appliquent à un contexte complètement différent. Et ils attribuent à Ibn Abbâs ce qu'il n'a jamais eu l'intention de dire dans d’autres circonstances et ont falsifié sa compréhension considérablement.

La première chose que nous devons comprendre est que les paroles d'Ibn Abbâs visaient les croyants à l'époque de Banu Umayyah qui étaient des gouverneurs de son époque qui n'ont pas mécru. La preuve de cela et la réfutation de ceux qui l'utilise dans le mauvais contexte est la suivante.

Cité dans les Sunan d'Abî Dawûd n°3053, il est rapporté qu'Ibn Abbâs lui-même a dit concernant le verset {Et ceux qui ne jugent pas d’après ce qu’Allah a fait descendre, les voilà les Kâfirûn} jusqu'à {Dhâlimûn}: « Ces trois versets furent révélé pour les Juifs, et spécialement pour Banî Quradha et Banî Nadhir. »

Nous comprenons que quand ces versets ont étaient révélés pour les Juifs qui sont des Kufar, et que donc le Kufr voulu ici est le Kufr Akbar, on ne peut pas dire que ce qu'Allah azza wa jal visait initialement ici dans ces versets est le Kufr Asghar alors qu'ils ont été révélé pour les Juifs.

Et ce que dira Ibn Abbâs pour d'autres cas: « Ce n'est pas le Kufr auquel vous pensez », Ibn Abbâs a était questionné concernant les gouverneurs de son époque qui avaient fait quelques erreurs dans lesquels ils n'étaient pas en conformité à la Shari'a d'Allah, mais généralement ils jugeaient avec la Shari'a. C'est ce qui a causé le verdict de Kufr Asghar.

De même, Ibn Abbâs essayait de contrer la compréhension erroné des Khawârij […] Dans ces circonstances il a répondu comme il l'a fait, en donnant le Hukm de Kufr Asghar; et non celui auquel ils pensaient. Ce qui nous aide à comprendre cela est la parole d'Ibn Abbâs « ce n'est pas le Kufr auquel vous pensez ». Il se référait donc à ce que les gens lui avaient demandé et n'a pas donné une réponse spécifique et ce n'est donc pas une parole générale. Ils questionnaient donc Ibn Abbâs et voulaient une explication pour concilier la parole d'Allah {Et ceux qui ne jugent pas d’après ce qu’Allah a fait descendre, les voilà les Kâfirûn} et ce que faisaient les gouverneurs à cette époque c'est à dire s'opposer à la Shari'a dans certains cas occasionnel. Car les Khawârij, eux, faisaient le Takfîr des meilleurs des Musulmans sur base de ce verset. Et par rapport à cette situation et ces circonstances, Ibn Abbâs leur a répondu comme nous l'avons vu. Si nous trouvons les mêmes circonstances auquel Ibn Abbâs a fait face nous n'aurions aucun problème à statuer du Kufr dunâ Kufr sur ces gouverneurs. Il n'est pas autorisé de prendre les paroles d'Ibn Abbâs et les appliquer sur ces gouverneurs qui combattent l'Islâm par tous les angles, nos circonstances et notre situation sont complètement différentes de celle d'Ibn Abbâs. Et les paroles d'Ibn Abbâs ne s'explique pas d'elle-même mais sont soutenues par la Sunnah du Messager d'Allah salaAllahu 'alayhi was Salam qui montre aussi le même sens.

Le Messager d'Allah 'alayhi as Salat was Salam a dit: « Les liens de l'Islâm seront défait un par un,

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à chaque fois qu'un lien sera défait ils s'accrocheront à ceux qui restent avec plus de fermeté, le premier lien à être défait sera le jugement d'Allah, et le dernier sera la Salât. » [Rapporté par Ibn Hibân, Ahmad et d'autres, Sahîh At-Targhîb 571].

Quand le Messager d'Allah salaAllahu 'alayhi was Salam dit, le lien de al-Hukm, cela veut dire que le système de gouvernance changera de la Shûra à la passation de pouvoir héréditaire. Ces Hadîth montre que malgré que le lien du jugement soit défait, et que le pouvoir se passe de manière héréditaire, ils (les gouverneurs) restent Musulmans, car il reste plusieurs liens à défaire jusqu'au dernier qui sera la Salât, la plus importante. Ce qui prouve cela de manière plus clair est le Hadîth suivant.

Le Messager d'Allah salaAllahu 'alayhi was Salam a dit: « Le premier à changer ma Sunna sera des Banî Umaya. » [Silsilah Sahîha 1749]. Le changement mentionné ici est la Sunnah pour la passation de pouvoir par l'hérédité plutôt que par la Shûra.

Malgré le fait que ce Hadîth parle du délaissement de la Sunnah, et dont les Ulamâ' se sont accordés pour dire qu'il s'agit de Muâwiya, aucun savant n'a fait son Takfîr à cause de ce changement de système de passation de pouvoir qui n'est pas du Kufr. Nous ne pouvons même pas appliquer le Kufr dûna Kufr sur Muâwiya ou son fils car ils ont fait un Ijtihâd [...]. Nous comprenons que la raison pour laquelle il a donné le pouvoir à son fils pour le bénéfice de la Umma et pour maintenir l'unité et la sécurité. Et nous savons que le Messager d'Allah salaAllahu 'alayhi was Salam a dit: « Si le Hâkim (gouverneur) fait un Ijtihâd et se trompe, il aura une récompense, et si il ne se trompe pas, il aura deux récompenses. »

Un autre point à mentionner est que nous ne devons pas dire que les Sahabâh ont fait du Kufr dûna Kufr (qu'ils aient fait ou non ndt) car le Messager d'Allah salaAllahu 'alayhi was Salam a dit: « Si vous entendez parler de mes Sahâba alors retenez vos langues. »

Vous pourriez peut être dire quelque chose à leur propos ou les insulter sans en avoir l'intention, mais vous devez parler en bien d'eux ou garder le silence. N'essayez pas de devenir un juge pour eux, quel type de juge véridique êtes-vous pour affirmer pouvoir les juger?! Comment peux-tu t'autoproclamer juge face à ces géants de la Umma qui ont fait notre histoire et qui ont établi la Religion d'Allah azza wa jal.

Il y a plus de preuves en relation à ça concernant Al-Hujâj, dans les Sunan d'Abî Dawûd qui tient d'Âsim qui a entendu Al-Hujâj qui était sur le Minbar dire: « Crains Allah autant que tu le peux, écoute et obéis à ton Amîr Abdul-Malik, si j'ordonnais au gens de quitter la Mosquée par cette porte et qu'ils prenaient une autre porte, leur sang deviendrait licite pour moi. Si j'éliminais une tribu en représailles, Allah me l'a rendu licite. » Al-Hujâj a dit concernant Abdullah Ibn Mas3ûd (qui l'a contesté): « Ô toi qui me blesse et qui affirme que sa récitation vient d'Allah, ta récitation vient de la crasse de la poésie d'un Arabe ignorant et non de ce qu'Allah a révélé à son Messager. »

Nous savons que le Messager d'Allah 'alayhi as Salat was Salam a dit: « Si quelqu'un souhaite se remémorer sa récitation du Qur'ân de la façon qu'Allah l'a révélé qu'il écoute alors Abdullah» [Rapporté par Ahmad et d'autres, Sahîh al-Jâm'i Saghîr 5961]

On voit bien ici le rejet du Dîn d'Al-Hujâj... malgré cela certains Ulama' de son époque se sont abstenu de faire son Takfîr et ont expliqué les excuses dont il jouissait et on dit qu'il s'était rendu coupable de Kufr dûna Kufr. Celui qui donne certaines Fatâwa sans science, nous ne disons pas de lui que c'est un Kâfir. Celui qui a une Fatwa d'une autre personne qui a de la science mais qui s'est trompé, dans un tel cas le péché va à celui qui lui a donné la Fatwâ, cela est ce qui est rapporté du Messager d'Allah 'alayhi as Salat was Salam qui monte que celui qui donne des Fatâwa sans science

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est dans le péché mais ne tombe pas dans le Kufr.

Question: Concernant les gouverneurs d'aujourd'hui... peut-on appliquer sur eux les paroles d'Ibn Abbâs concernant le Kufr dûna Kufr? Nous répondons: Cette question a déjà sa réponse dans les explications que nous avons précédemment exposées qui présente les textes et donc nous devrions plutôt questionner les Murji'a de notre époque... Est-ce que les gouverneurs d'aujourd'hui sont au même niveau que les gouverneurs du temps d'Ibn Abbâs dont il a statué de leur Kufr Asghar? Et pouvons-nous utiliser les mêmes paroles qu'Ibn Abbâs qui s'applique à des gouverneurs ayant certains attributs aux gouverneurs d'aujourd'hui?

Question: Est-il correct de dire que celui juge par autre que la Shari'a à cause de ses passions est seulement coupable de Kufr dûna Kufr. Alors que dans le même temps la Hawâ (passion) est décrite comme un Taghût qui est adoré en dehors d'Allah, comment cela pourrait-il être du Kufr dûna Kufr?

Nous répondons: Il y a deux types de suivit des passions, un qui est du Kufr Akbar et un autre qui est du Kufr Asghar. Le premier qui expulse de la Religion est le suivi dans le Kufr. Qui fait de ses passions un critère pour décider ce qui est bien et mal, c'est à dire qu'il fait de sa passion le seigneur qui juge de tout. C'est ce qu'Allah soubhana wa ta'ala vise quand Il azza wa jal dit: {Ne vois-tu pas celui qui a fait de sa passion sa divinité? Est-ce à toi d’être un garant pour lui?} [Al-Furqân:43] Au lieu de prendre Allah comme juge et décideur ultime dans les jugements, il prend sa Hawâ comme juge et décideur ultime dans les jugements, et cette personne rentre dans la description qui est du Kufr Akbar.

Le second type de suivi des passions qui te pousse à faire des actes qui sont des péchés et du Fisq sans être du Kufr Akbar, c'est à dire boire de l'alcool, voler ect cela rentre dans le Kufr Asghar. Comme Allah azza wa jal dit {Ne suivez donc pas les passions, afin de ne pas dévier de la justice.} [An-Nisâ':135]. Et Allah soubhana wa ta'ala dit aussi: {Et pour celui qui aura redouté de comparaître devant son Seigneur, et préservé son âme de la passion, le Paradis sera alors son refuge.} [An-Naziât:40-41].

Le deuxième type : Le jugement par autre que ce qu'Allah a révélé qui est du Kufr Akbar.

Juger par autre que ce qu'Allah a révélé dans le cas qui expulse de l'Islâm a plusieurs attributs qui sont les suivants:

Premier attribut

Il ne juge avec rien de ce qu'Allah a révélé en connaissance de cause. Une personne qui est Musulmane voudrait au moins suivre certains aspects de la Shari'a sans aucun doute, mais dans ce cas il ne suit absolument rien de ce qu'Allah a révélé. Quiconque quitte et abandonne complètement toute la Shari'a ne peut être Musulman en aucun cas.

Un des signes de l'amour envers Allah soubhana wa ta'ala et Son Messager salaAllahu 'alayhi was Salam est de suivre le Dîn. Plus tu obéis au Messager d'Allah 'alayhi as Salat was Salam plus tu (montres que tu) l'aimes. Il n'y a aucun savant digne de ce nom qui appliquerait les paroles d'Ibn Abbâs dans cette situation ou le gouverneur/juge juge tout le temps avec le Kufr ! Allah azza wa jal dit :

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{Dis (Ô Muhammad à l'humanité): «Si vous aimez vraiment Allah, suivez-moi (c'est à dire accepter le Monothéisme Islamique, suivez le Qur'ân et la Sunnah), Allah vous aimera alors et vous pardonnera vos péchés. Allah est Pardonneur et Miséricordieux.} [Al-Imrân:31].

L'Imâm Ibn Kathîr dit dans son Tafsîr 1/366 concernant ce verset:

« Tu peux utiliser cet ayah pour juger toute personne qui affirme aimer Allah azza wa jal mais qui ne suit pas la voie du Messager d'Allah salaAllahu 'alayhi was Salam. Donc quiconque affirme aimer Allah soubhana wa ta'ala mais ne suit pas la voie de Son Messager 'alayhi as Salat was Salam est un menteur et sa prétention est fausse jusqu'à ce qu'il suive la Shari'a du Messager d'Allah salaAllahu 'alayhi was Salam et son Dîn dans tout ce qu'il a dit et fait. »

Sheikh ul-Islâm Ibn Taymiya a dit dans ses Fatâwa 8/360:

« Quiconque affirme aimer Allah azza wa jal mais ne suit pas le Messager salaAllahu 'alayhi was Salam est un menteur. Son amour n'est pas pour Allah seul, plutôt son amour est voué au Shirk, car il associe à Allah d'autres divinités, en effet il suit sa propre Hawâ. Comme les Juifs et les Chrétiens qui disent aimer Allah mais qui si ils étaient vraiment sincère dans leur déclaration ils auraient suivi le Messager d'Allah 'alayhi as Salat was Salam. Une fois que tu aimes ce qu'Allah déteste, alors tu aimes le Shirk. »

L'Imâm Ibn Qayyim a dit dans al-Madârij 1/99:

« Si leur amour était véridique, alors ils auraient suivi les ordres d'Allah azza wa jal et se serait détourné de ce dont Allah leur a interdit de faire. La réalisation de l'amour passe par le suivi de ce qu'Allah t'a ordonné et l'abandon de ce qu'Allah a interdit. Du moment où ils suivent les ordres d'Allah alors tu peux voir leur amour de façon clair. Le suivi du Messager d'Allah salaAllahu 'alayhi was Salam est un signe de ton amour et un témoin pour ceux qui disent aimer le Messager d'Allah 'alayhi as Salat was Salam. Et Allah dit {Si vous aimez vraiment Allah, suivez-moi}. Allah a fait du suivi du Prophète salaAllahu 'alayhi was Salam une condition de l'amour envers Lui azza wa jal et une condition pour Lui de t'aimer... Il est impossible de confirmer leur amour pour Allah ou l'amour d'Allah pour eux excepté par le suivi du Messager d'Allah 'alayhi as Salat was Salam. »

Le second attribut

Celui qui juge avec une partie de la Shari'a mais la partie qui la contredit touche au Tawhîd. Celui qui ne juge pas avec le Tawhîd et qui juge avec le Shirk, comment l'expliquer? Il met en place des lois qui acceptent et autorisent la pratique et la propagation du Shirk; il applique des lois qui autorisent les gens à adorer des idoles ou des morts (tombes) ect.

Sheikh Muhammad Ibn Abdel-Wahab a dit:

« Il n'y a aucun désaccord entre les Musulmans de la Ummah pour dire que le Tawhid s’affirme par le coeur - qui est la connaissance, par la langue - qui est la déclaration verbale et par l'action - qui met en oeuvre ce qu'Allah ordonne et interdit. Ainsi, si une de ces choses est violée, la personne ne peut être considérée comme Musulmane. Et si l'individu reconnaît le Tawhid mais ne le met pas en oeuvre, il est un Kafir (incrédule) obstiné, comme Iblis (Shaytan) et Pharaon, et s'il pratique le Tawhid sans y croire, il est un pur Munafiq (hypocrite), ce qui est encore pire qu’un Kafir. » [Kashf al-Shubuhât, p.179].

Sheikh Sulaymân Al-Sheikh dit dans son livre Tawhîd ul-Khalâq p.41:

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« Si nous comprenons le sens de ce verset à savoir, diriger/gouverner par autre-chose que ce qu'Allah azza wa jal a révélé si c'est en rapport avec les bases du Tawhid et de l'abandon du Shirk (association) ou si c'est en rapport avec les branches (du Tawhid) et on ne l'a pas déclaré, et l'a en revanche rejeté dans le cœur, alors c'est de la mécréance dépouillée de toute croyance.»

Donc nous voyons que les savants ont fait une distinction entre juger par autre que ce qu'Allah a révélé dans le Tawhîd et ce qu'Il a révélé dans les branches de la Shari'a.

Le troisième attribut

Le juge/gouverneur qui juge par autre que ce qu'Allah a révélé par rejet (Jahûdan) et par Istihâl. Pour ce cas il n'y a pas de divergence entre les gens de science pour statuer du Kufr Akbar de son auteur.

Une personne peut tomber dans le Juhad dans 4 situations. Des fois il apparaît dans le cœur. Ou cela peut être un rejet par la langue. Il peut aussi se traduire par l'acte et pour finir les 3 en même temps.

1, Le rejet par le cœur. La preuve pour ce type de Juhud est la description des hypocrites qui rejettent ce qu'Allah a révélé dans leurs cœurs mais qui montre l'Islâm dans leurs paroles et leurs actes. Il n'y a aucun doute qu'ils sont des Kufâr et ils seront au plus bas niveau de l'enfer. Et Allah azza wa jal dit {Les hypocrites seront, certes, au plus bas fond du Feu, et tu ne leur trouveras jamais de secoureur} [An-Nisâ':145].

2, Le rejet par la langue. L'explication pour cela se trouve dans le cas des Juifs. Ce qui est apparent chez eux est qu’ils montrent le rejet de L'Islâm et des versets du Qur'ân mais leur cœur sait qu'Il est la vérité. A cause de leur rejet par la langue, Allah a statué de leur Kufr. Allah dit:

{Ceux à qui Nous avons donné le Livre, le reconnaissent comme ils reconnaissent leurs enfants. Or une partie d’entre eux cache la vérité, alors qu’ils la savent!} [Al-Baqara:146].

{Ils les nièrent injustement et orgueilleusement, tandis qu’en eux-mêmes ils y croyaient avec certitude. Regarde donc ce qu’il est advenu des corrupteurs.} [An-Naml:14].

3, Le rejet par l'acte. Ces actes peuvent être une représentation plus correcte de ce qu'il y a dans le cœur que ne peuvent l'être les paroles. Par exemple, quand tu vois quelqu'un faire des Sujûd pour une idole, l'apparent témoigne pour lui. Et Allah azza wa jal a dit:

{Il n’appartient pas aux associateurs de peupler les mosquées d’Allah, vu qu’ils témoignent contre eux-mêmes de leur mécréance. Voilà ceux dont les œuvres sont vaines; et dans le Feu ils demeureront éternellement.} [At-Tawba:17].

Les savants ont commenté leur façon de témoigner contre eux même de leur Kufr sans avoir à l'expliquer par des paroles. Cela montre que dans leur situation ils ont montré le Kufr et ils n'avaient pas besoin de dire quoique ce soit pour le prouver.

L'Imâm Ibn Kathîr dit dans son Tafsîr concernant ce verset: « Les idolâtres font cela alors qu'ils témoignent contre eux même de leur mécréance par leurs paroles et leurs actes. »

L'Imâm Baghawi dit dans son Tafsîr en citant Al-Hasan al Basri qui a dit: « Ils n'ont jamais dit qu'ils étaient des Kufâr malgré que leurs paroles témoignent de cela. » Dhahâk rapporte qu'Ibn abbâs a dit: «Le témoignage contre eux même de leur Kufr était leurs Sujûd pour les idoles. »

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[…]

4, Le rejet dans tous les aspects de ce qu'Allah a révélé intérieurement et extérieurement, par le cœur, la langue et l'acte. Il n'y a aucun doute qu'une telle personne n'est pas croyante. Il y a une parole parmi les gens de science qui affirme que nous devons comprendre correctement et qui est mentionné dans Aqida At-Tahâwiya et dans d'autres ouvrages qui est: « Un serviteur ne sort pas de l'Islâm excepté par le rejet de ce qui a fait de lui un Muslim à la base. » Nous disons: Le Juhud dans cette parole peut être n'importe lequel des 4 types précités, de plus, une personne peut tomber dans le Kufr par d'autre voie que le Juhud.

Le quatrième attribut.

Le gouverneur qui ne juge pas avec l'Islâm à cause de sa haine envers cette dernière, même si c'est dans un seul cas, cela est assez pour en faire un mécréant. Et Allah soubhana wa ta'ala dit:

{Et quant à ceux qui ont mécru, il y aura un malheur pour eux, et Il rendra leurs œuvres vaines. C’est parce qu’ils ont de la répulsion pour ce qu’Allah a fait descendre. Il a rendu donc vaines leurs œuvres.} [Muhammad:8-9].

Tu peux donc voir leur mécréance et la vanité de leurs actes – et les actes ne deviennent pas vain a part avec le Kufr et le Shirk – cela à cause de leur haine pour ce qu'Allah azza wa jal a révélé à Ses Messagers 'alayhim as Salam comme Religion ainsi que les Jugements et la Shari'a qui en découle. Allah soubhana wa ta'ala a dit:

{et ils crieront: «Ô Mālik! Que ton Seigneur nous achève!» Il dira: «En vérité, vous êtes pour y demeurer [éternellement]»! «Certes, Nous vous avions apporté la Vérité; mais la plupart d’entre vous détestaient la Vérité».} [Az-Zukhruf:77-78].

La raison pour laquelle ils se retrouvent éternellement en enfer est qu'ils avaient de la haine pour la vérité qui est venu à eux. Allah dit:

{Ceux qui sont revenus sur leurs pas après que le droit chemin leur a été clairement exposé, le Diable les a séduits et trompés. C’est parce qu’ils ont dit à ceux qui ont de la répulsion pour la révélation d’Allah: «Nous allons vous obéir dans certaines choses». Allah cependant connaît ce qu’ils cachent.} [Muhammad:25-26].

Nous disons: ceux qui ont tourné leurs dos et mécru après que la vérité et la guidée leur a été éclairé l'ont fait car ils ont dit à ceux qui déteste ce que Allah a révélé qu'ils obéiront que dans certains cas. Alors que dire de ceux qui obéissent à ceux qui détestent ce qu'Allah a révélé dans tous les aspects...? Il n'y a aucun doute sur le fait qu'ils sont dans le Kufr et qu'ils ont apostasié de l'Islâm et nous cherchons refuge auprès d'Allah contre cela.

Le cinquième attribut.

Le juge qui préfère la loi humaine aux Lois d'Allah azza wa jal, bien qu'il ne les rejette pas ou ne les déteste pas tout en les connaissant. Toutefois il préfère, ou les lois humaines, ou les mets au même niveau que la Loi Divine, due au fait qu'ils les considèrent plus profitable pour les gens ou pour plus appropriés aux besoins de l’époque que les Lois d’ Allah. Il n'y a pas de doute que cela est du Kufr Akbar qui expulse son auteur de l'Islâm, comme l'a expliqué Sheikh Muhammad Ibn Ibrahim Al-Sheikh dans sa Risâla Tahkîm Al-Qawânîn.

{Il n’y a rien qui Lui ressemble; et c’est Lui l’Audient, le Clairvoyant.} [Ash-Shûra:11].

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Ce verset rejette tout type de similitude entre ce que nous avons ici-bas et ce qu'Allah azza wa jal possède. Il n'y a donc rien qui ne soit semblable à Allah dans la création, que ce soit dans Ses Attributs, Ses Paroles, Ses Jugements, Ses Caractéristiques ou Ses Actes.

Nous savons que si une similitude est faite avec Allah soubhana wa ta'ala dans Ses Noms et Ses Attributs, cela est alors complètement rejeté et réfuté et il en est de même si quelqu'un met au même niveau les Paroles d'Allah et celle des hommes. Quand une constitution humaine est appliqué et préféré à la Loi d'Allah qui est mise de côté et gardé sous silence, bien que nous savons que rien n'est semblable à la Shari'a d'Allah, et de la même façon, cela est du Kufr d'établir des similitudes dans Ses Noms et Ses Attributs tout comme dans Ses Jugements. Allah azza wa jal a dit:

{Est-ce donc le jugement du temps de l’Ignorance qu’ils cherchent? Qu’y a-t-il de meilleur qu’Allah, en matière de jugement pour des gens qui ont une foi ferme?} [Al-Mâ'ida:50].

Le troisième type : Qui n'est ni du Kufr Asghar ni du Kufr Akbar.

Il y a un troisième type de jugement par autre que ce qu'Allah a révélé dont celui qui s'en rend coupable ne tombe ni dans le Kufr Akbar ni le Kufr Asghar. Celui qui juge par autre que ce qu'Allah a révélé dans tous les cas mais dans un jugement il fait un Ijtihâd erroné. Nous disons que cela n'est ni du Kufr Akbar ni du Kufr Asghar mais plutôt il sera récompensé pour ce type d'Ijtihâd comme mentionné dans le Hadîth Sahîh « Quand le juge fait un Ijtihâd qui est correct il a deux récompenses. Quand il fait un Ijtihâd incorrect, il n'en a qu'une seule. » [Bukhârî et Muslim]

Pour ce cas, il doit respecter certaines caractéristiques qui sont les suivantes. La première description est que dans tous les cas il essaye de juger avec ce qu'Allah a révélé et recherche toujours la vérité. La seconde description est que leur Ijtihâd est effectué quand il ne trouve pas de Texte. S’il y a un Texte alors il n'y a pas d'Ijtihâd possible et cette description ne s'applique donc pas. Son Ijtihâd ne le mène pas à s'opposer à la Shari'a. Il revient au Haqq quand il réalise qu'il est allé à l'encontre de la révélation et ne s'entête pas dans l'erreur. Ceci étant dit, il doit avoir les caractéristiques d'une personne qui peut faire un Ijtihâd c'est à dire une personne ayant la science nécessaire pour cela. A partir de ces descriptions, la personne qui tombe dans la troisième catégorie est récompensé et ne se rend coupable ni de Kufr Akbar ni de Kufr Asghar.

Récapitulatif

Juger par le Kufr peut rentrer dans trois situations, le premier étant le Kufr Asghar, Kufr dûna Kufr ect. Le second étant le Kufr Akbar et celui qui s'en rend coupable est un Kâfir. Le troisième étant le Hâkim qui a le niveau de Mujtahid et fait un Ijtihâd erroné. Quiconque veut parler de ce sujet doit comprendre toutes ces divisions et leurs descriptions afin des appliquer correctement.

Ces gens qui sont en désaccord avec nous n'ont pas de problème avec ces divisions et leurs descriptions, mais leur problème est de les appliquer dans la réalité. Ils les mélanges (les descriptions ndt) et les prennent en dehors de leurs contextes, en les plaçant et les appliquant là où ils ne doivent pas l'être. Ceux qui sont en désaccord avec nous sur cette problématique sont de trois types.

Le premier type: ils connaissent ces divisions et les Textes de la Shari'a mais ils ne comprennent pas la réalité à laquelle ils s'appliquent et donc sont incapable d'appliquer les Textes correctement.

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Le Second type: sont ceux qui comprennent pleinement la réalité de ces systèmes et du jugement par le Kufr mieux que quiconque, mais ils ne comprennent pas les Textes et les Règles de la Shari'a qui s'y rattache.

Le troisième type: sont les plus malsain d'entre eux, ils comprennent les Textes et les Règles de la Shari'a et connaissent la réalité des situations sur lesquels ils s'appliquent mais ils cachent la vérité au gens et cette façon de faire est un type de dissimulation. Ils sont dans une situation dangereuse et en rendront compte le Jour du Jugement.

Le second acte : Remplacer la Sharî'a par une autre shari'a.

Ce cas s'additionne au jugement par autre que ce qu'Allah a révélé qui est de délaisser la Shari'a et de gouverner avec une autre shari'a. Quiconque remplace la Shari'a d'Allah avec une autre shari'a a en même temps jugé par autre que ce qu'Allah a révélé. Le simple fait de juger par autre que ce qu'Allah a révélé n'implique pas qu'il ait remplacé la Shari'a d'Allah, par contre celui qui a remplacer la Shari'a d'Allah a forcément jugé par autre que ce qu'Allah a révélé. Nous parlons du cas de celui qui sait ce qu'est la Shari'a d'Allah et la remplace en connaissance de cause par une autre shari'a et l'applique sur le peuple, il ne fait aucun doute que cela est du Kufr, qu'il ait fait l'Istihlâl ou non est sans importance car l'acte en lui-même est du Kufr. Nous avons précédemment mentionné que juger par autre que ce qu'Allah a révélé peut être du Kufr Akbar ou Asghar, toutefois en ce qui concerne le remplacement de la Shari'a il n'y a pas de tel division est cela est considéré comme du Kufr Akbar dans tous les cas. Le remplacement ne peut pas apparaître sans qu'il y ait une préférence au préalable, toute personne qui remplace la Shari'a d'Allah indique qu'elle a une préférence (pour l'autre shari'a ndt) et nous savons que cela est du Kufr Akbar et Allah azza wa jal dit : {Est-ce donc le jugement du temps de l’Ignorance qu’ils cherchent? Qu’y a-t-il de meilleur qu’Allah, en matière de jugement pour des gens qui ont une foi ferme?} [Al-Maî'da:50]. Tout jugement qui contredit la Shari'a d'Allah azza wa jal, sans prendre en compte d’où il vient ou qui l'a fait, est un jugement de l'ignorance (Jahiliyyah).

L'Imâm Ibn Kathir dit dans son Tafsîr 2/70 concernant ce verset:

« Allah le Très Haut dénigre ceux qui sortent de la loi d'Allah comportant tout le bien et interdisant tout le mal, et se dirigent vers une autre loi composée d'opinions, de passions et de termes forgés par les hommes sans se baser sur la loi d'Allah (Shari'ah). Et cela est identique aux gens de la Djâhiliyah qui gouvernaient selon des lois ignorantes et égarées.

Et c'est identique à ce par quoi les Tatars gouvernent, issu de Gengis Khan, qui leur a forgé le Yâsiq, qui correspond à un livre de lois composé de différentes législations juives, chrétiennes et musulmanes, et où se trouvent beaucoup de lois qu'il a tout simplement tirées de sa pensée et de ses passions. Ce livre est devenu une législation suivie par ses descendants, qu'ils mettent en avant par rapport au jugement par le Coran et la Sounnah.

Or quiconque fait cela est devenu mécréant , et il est obligatoire de le combattre jusqu'à ce qu'il revienne à la loi d'Allah et de Son Envoyé , et qu'il ne gouverne que par cela, dans tous les domaines. Il, dit : {Est-ce donc le Houkm du temps de l'Ignorance qu'ils cherchent ?} Autrement dit, ils cherchent et désirent se tourner loin du Houkm d'Allah. {Qu'y a-t-il de meilleur qu'Allah, en matière de Houkm pour des gens qui ont une foi ferme ?} »

L'imâm Ibn Kathîr dit dans Bidâya wal-Nihâya 13/128:

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«Celui qui délaisse la loi claire descendue sur Mohammed fils de 'Abd Allah le sceau des prophètes et cherche le jugement auprès d'autres lois parmi les législations abrogées, abjure sa foi, Alors que dire de celui qui cherche le jugement dans le yäsiq (loi de Gengis Khan) et la rend prioritaire? Celui qui fait cela est un mécréant et ceci à l’unanimité des musulmans, Allah azza wa jal dit: {Est-ce donc le jugement du temps de l’Ignorance qu’ils cherchent? Qu’y a-t-il de meilleur qu’Allah, en matière de jugement pour des gens qui ont une foi ferme?}»

Sheikh Ahmad Shâkir a commenté la parole de l'Imâm Ibn Kathîr et a dit:

« Est-il permis dans le Dîn d'Allah azza wa jal de gouverner les Musulmans dans leurs pays avec les lois des idolâtres européen...? Non, ce sont des lois à rejeter qui sont issues de leurs passions et de leurs opinions établies dans leurs parlements qu'ils changent selon leurs désirs, sans prendre en compte le fait qu'elles contredisent la Shari'a d'Allah. Le sujet de ces lois forgées est clair comme la clarté du soleil. C’est du Kufr clair et il n’y a rien de caché concernant cela, il n’y a d’excuse pour personne qui s’affilie à l’Islam, quel qu’il soit, pour agir selon (ces lois), pour s’y soumettre ou pour les approuver. Donc chaque personne devrait prendre garde et toute personne n’est responsable que d’elle-même. » [Umdat at-Tafsîr 4/174]

Sheikh Hâmid al-Faqhî dit dans Hâshiyata A'lâ Fath al-Majîd page 396 commentant ce qu'expose l'Imâm Ibn Kathîr concernant al-Yâsiq:

« Et ce qui est similaire à cela et qui est encore pire, ce sont ceux qui prennent la loi française et les imposent et juge entre les gens avec dans les cas lié au sang, à l'honneur et aux biens, et les préfèrent en les privilégiant au Savoir et à la Clarté du Livre d'Allah et de la Sunnah de Son Messager salaAllahu 'alayhi was Salam, aucun doute qu'il est un Kâfir apostat si il insiste sur cette voie et ne retourne pas au Jugement d'Allah azza wa jal. Tous les noms Musulmans qu'il se donne ne lui seront d'aucun bénéfice, ni ses actes comme la Salât, le Siyâm, le Hajj ect. »

Parmi les preuve de la mécréance des gouverneurs qui remplace la Shari'a d'Allah il y a ces 3 versets de la sourate Al-Mâ'ida : {Et ceux qui ne jugent pas d’après ce qu’Allah a fait descendre, les voilà les mécréants (kâfirûn).} et {Et ceux qui ne jugent pas d’après ce qu’Allah a fait descendre, ceux-là sont des injustes (Dhâlimûn).} et {Ceux qui ne jugent pas d’après ce qu’Allah a fait descendre, ceux-là sont les pervers (fâsiqûn).}. Nous disons que ces 3 versets sont descendus sur les Juifs qui ont abandonné les Jugements d'Allah pour les remplacer par les leurs, comme mentionné dans As'Silsila Sahîha du Sehikh Al-Albânî 6/2552 comme suit:

Ibn Abbâs a dit: « Allah les a révélé sur deux groupes des juifs dont l’un avait dominé l'autre au point qu'ils ont se consenti et conventionner mutuellement que pour chaque personne que la tribu victorieuse (Al-‘Aziza) avait tué de la tribu vaincue (Ad-Dhalila) alors la rançon était de 50 wasq (unité de poids), et que pour chaque personne que la tribu vaincue avait tué des victorieux alors la rançon était de 100 wasq et ils sont restés dans cet état jusqu’à ce que le prophète (salallahu ‘alayhi wa sallam) arriva à Médine. Ensuite, les deux tribus ont été vaincues et ce jour-là ils ne l'ont pas combattu à cause du traité de paix. Puis, la tribu vaincue a tué une personne de la tribu victorieuse et la tribu victorieuse a envoyé quelqu'un exigeant 100 wasq. Donc la tribu vaincue a dit: « Est-il possible que ces deux personnes aient la même religion, la même généalogie, la même ville et que la rançon pour certains d'entre eux soit la moitié de celle des autres? Nous vous donnions cette rançon en raison de votre injustice envers nous et maintenant que Muhammad (salallahu ‘alayhi wa sallam) est venu, nous ne vous donnerons pas cela. » Ainsi une guerre a presque commencée entre eux et ensuite ils ont consenti à ce que le messager d'Allah (salallahu ‘alayhi wa sallam) juge entre eux. Alors la tribu victorieuse a dit: « Par Allah, Muhammad ne vous donnera pas deux fois la somme de ce que nous leur avons donné car ils (la tribu vaincue) ont dit vrai, ils ne nous ont donné cette rançon que comme une injustice de notre part et en raison de notre

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pouvoir sur eux. Envoyez secrètement quelqu'un à Muhammad qui puisse vous informer de son avis, s'il vous donne ce que vous voulez, consentez à le faire arbitrer et s'il ne le fait pas, alors garde et ne consentez pas à le faire arbitrer. » Donc, ils ont envoyé certaines personnes parmi les hypocrites à Muhammad (salallahu ‘alayhi wa sallam). Quand le messager d'Allah est venu, Allah l'a informé de leur affaire et de ce qu'ils désiraient et Il, Azza wa Jall, a révélé :((Ô Messager ! Que ne t’affligent point ceux qui concourent en mécréance)) jusqu’à ((ceux-là sont les pervers)) Alors il (ibn ‘Abbas) a dit: « Par Allah ils ont été révélés en ce qui concerne ces deux (tribus Juives) et c’est eux qu'Allah, Azza wa Jall a désigné (dans ces versets) [sourate Al-Mai’da: 41-47] » Rapporté par Ahmad (1/246), At-Tabarânî dans Al-Mu'jam al-Kabîr' (3/95/1)

Points à retenir de ce Hadîth:

1, Ces 3 versets visent un acte qui est du Kufr et du Fisq Akbar, car ils ont étaient révélé sur les Juifs qui sont mécréants à la base.

2, Les Juifs méritaient ce jugement à cause de leur souhait d'échanger le jugement du Prophète salaAllahu 'alayhi was Salam avec le jugement qu'ils avaient avant. La raison de leur mécréance était de remplacer la Shari'a d'Allah avec leur propre shari'a.

3, Quand les Juifs ont délaissé le Jugement d'Allah pour le leur, ils savaient ce qu'ils faisaient et savaient aussi qu'ils agissaient de manière oppressive dans cet échange. Ils savaient qu'ils étaient dans l'erreur mais l'ont quand même fait. Et leur Takfîr s'est basé sur cela, quel que soit ce qu'ils croyaient dans leurs cœurs. Et cela est dû à leur échange du Jugement d'Allah avec leur propre jugement.

4, Dans leur remplacement ils cherchaient à ce que les deux parties s'accordent sur un jugement afin de mettre en place cette loi et l'appliquer, bien qu'il fût connu par les deux parties que ce jugement ne venait pas d'Allah comme l'ont dit les plus faibles: « Nous vous donnions cette rançon en raison de votre injustice envers nous ». Bien qu'ils n'y croyaient pas dans leur cœur et étaient contre cette loi de Kufr, les 3 versets de la sourate Al-Mâ'ida sont descendu sur eux pour statuer du Kufr Akbar de ce qu'ils ont fait.

5, Tout juge ou gouverneur de nos pays qui tombe dans cette même erreur et ont la même description, on leur applique le même Jugement que celui des Juifs. Bien que ces versets sont descendus sur les Juifs, ils sont généraux et s'appliquent sur quiconque agit de la même façon. Ce n'est pas juste pour nous de faire de deux poids deux mesures, si les Juifs qui remplacent la Shari'a deviennent des Kufâr pour cela alors il en est de même pour les Musulmans qui remplace la Shari'a, le Jugement s'applique aux deux.

Abî Bukhtarî a dit: « Une homme a questionné Huthayfa à propos de ces versets » il lui demanda : « Furent-ils révélé pour les Banî Isrâ'îl ? » Huthayfa répondis : « Oui, ils ont étaient révélé sur vos frères parmi les Banû Isrâ'îl. Quel bon frère pour vous que ces Banû Isrâ'îl. Si tout ce qui est agréable (c-a-d les éloges) est pour vous, tous ce qui est amère (c-a-d les condamnations verbale) est pour eux. Et certes, vous suivrez leur chemin pas à pas. »

Ibn Mas3ûd et Al-Hasan Al-Basrî ont dit: « Ces versets sont généraux et s'appliquent sur quiconque ne juge pas par ce qu'Allah a révélé, qu'ils soit Musulman, Juif ou mécréant. »

Ath-Thawri, Mansûr et Ibrâhîm ont dit: « Ces versets ont été révélé sur les Banî Isrâ'îl, et Allah est heureux de ces versets pour cette Ummah.»

Ibn Jarîr at-Tabarî cite un récit où Hasan dit: « Ils étaient révélés pour les Juifs, et ils nous

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concernent aussi. »

6, Ils ne sont pas devenus mécréants pour cause d'Istihlâl, ils n'ont jamais affirmé que cette loi vienne d'Allah et le Hadîth n'indique pas cela non plus. Plutôt, il indique qu'ils sont devenus mécréants à cause de leur remplacement du Jugement d'Allah par ce qu'ils avaient eux-mêmes mis en place malgré le fait qu'ils savaient qu'il était interdit d'agir de la sorte.

Certains savants contemporains ont dit qu'il devient mécréant si le gouverneur dit que sa propre shari'a (avec laquelle il remplace la Shari'a d'Allah) vient d'Allah. Pour ces savants le gouverneur qui gouverne avec le Kufr ne peut devenir mécréant que si il attribut ses lois de Kufr à Allah. De tels propos s'opposent à la raison et plus encore au Livre d'Allah et la Sunna de Son Messager 'alayhi as Salat was Salam d'après les preuves que nous avons déjà mentionné.

Le Hadîth a était authentifié par le Sheikh Al-Albânî et est cité sans sa Silsila, mais comment a-t-il compris le Hadîth et quel était son commentaire de ce dernier? Nous sommes forcés de parler de la compréhension du Sheikh due au fait qu'il est devenu une référence qui est suivi parmi les Musulmans et est devenu une « école » à lui seul avec les conséquences néfaste qui en découlent, pas à cause d'une supposé arrogance de notre part ni d'une volonté de parler en mal sur le Sheikh. Nous l'avons mentionné et nous pouvons donc distinguer le vrai du faux et élucider la problématique en tout justice et pour faire prévaloir la vérité, et cela nous est plus cher que l'amour en Allah que nous avons pour leur science.

Sheikh Al-Albânî commente donc dans sa Silsila et dit:

« Quand tu vois que les 3 versets {Et ceux qui ne jugent pas d’après ce qu’Allah a fait descendre, les voilà les mécréants (kâfirûn).} et {Et ceux qui ne jugent pas d’après ce qu’Allah a fait descendre, ceux-là sont des injustes (Dhâlimûn).} et {Ceux qui ne jugent pas d’après ce qu’Allah a fait descendre, ceux-là sont les pervers (fâsiqûn).} ont été révélés en ce qui concerne les Juifs et leur parole sur son jugement: « s'il vous donne ce que vous voulez alors consentez à le faire arbitrer, mais s’il ne le fait pas, alors garde et ne consentez pas à le faire arbitrer » - cette parole que le Qur'ân montre comme étant antérieure à ces versets:

« Ils disent : “Si vous avez reçu ceci, acceptez-le et si vous ne l’avez pas reçu, soyez méfiants” »- lorsque vous comprenez cela, il n'est pas permis de prendre ces versets pour désigner certains dirigeants et juges musulmans qui gouvernent par autre que ce qu’Allah a révélé dans les lois du monde.

Je dis : Il n'est pas permis de les déclarer Kâfir pour cela et de les sortir de la religion, quand ils croient en Allah et en Son messager 'alayhi as Salat was Salam, bien qu'ils pêchent en régnant par autre que ce qu'Allah a révélé - ceci n'est pas permis. Car, bien qu'ils ressemblent aux Juifs du point de vue de leur jugement (par autre que ce qu'Allah révélé), ils diffèrent d’eux car ils ont foi et certitude en Allah, contrairement aux Juifs, car ils ont rejeté le Messager salaAllahu 'alayhi was Salam, comme il est indiqué dans leur déclaration précédente: « Mais s'il ne le fait pas, alors garde et ne consentez pas à le faire arbitrer. »

Et la raison derrière cela est que le Kufr est de deux types : Kufr dans la croyance et Kufr dans l'action.

Le Kufr dans la croyance est lié au cœur et le Kufr dans l'action est lié aux membres.

Donc, celui dont les actions sont un Kufr en raison de leur contradiction de la Shari'a et que ce Kufr suit ce qui est établi dans son cœur, c'est-à-dire un Kufr dans la croyance, alors c'est le Kufr

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qu'Allah ne pardonnera pas et cette personne résidera dans le Feu pour toujours. » Fin de citation de la parole du Sheikh.

Notre commentaire sur la compréhension du Sheikh est la suivante :

Comment pourrions-nous concilier ce que mentionne Sheikh Al-Albânî « ils diffèrent d’eux car ils ont foi et certitude en Allah, contrairement aux Juifs » et ce que nous avons établi de ce qu'est la Aqîda d'Ahlus-Sunna wal-Jamâ'a que l'Îmân est croyance, paroles et actes, tout comme le Kufr peut survenir dans la croyance, les paroles et les actes comme nous l'avons expliqué dans la première introduction...? Bien que le Sheikh confirme le Kufr qu'est le remplacement de la Shari'a alors que pour lui les gouverneurs qui agissent ainsi ne font pas de Kufr selon lui car ils croient en Allah dans leurs cœurs en opposition aux Juifs. Sheikh Al-Albânî a restreint le jugement par le Kufr à la seule conviction intérieure. Et ceci est la croyance de Jahm Ibn Safwan, que l'Îmân et le Kufr surviennent uniquement dans le cœur et non dans les paroles ou les actes, et les Ulamâ' l'ont rejeté pour cela.

Nous demandons aussi, comment pouvons-nous connaître la conviction ou le reniement du cœur du gouverneur et comment pouvons-nous établir cela? Nous disons que le Seul qui connaît les cœurs est Allah azza wa jal. Si l'acte n'est pas une preuve de ce que la personne croit dans son cœur alors comment pouvons-nous établir ce qu'il y a dans le cœur? Encore une fois, ce que dit le Sheikh va à l'encontre des preuves et des principes de base que nous avons mentionné dans les 4 premières introductions, qui est « le jugement du Kufr est de l'Îmân se base sur l'apparent et non sur ce qui est caché ».

La parole du Sheikh montre aussi une incompréhension dans la division du Kufr dans la croyance et du Kufr par l'acte, et selon lui, la mécréance ne survient que dans le Kufr Itiqâdî et qu'il n'y a pas de Kufr Akbar par l'acte. Il y a beaucoup d'autres paroles du Sheikh qui montre qu'il a limité le Kufr à ce qu'il y a dans le cœur uniquement.

Sheikh Al-Albânî a aussi mentionné le Kufr des Juifs est due à leur reniement «car ils ont rejeté le Messager salaAllahu 'alayhi was Salam, comme il est indiqué dans leur déclaration précédente: « Mais s'il ne le fait pas, alors garde et ne consentez pas à le faire arbitrer » » Nous demandons ou est la preuve dans le Hadîth qui montre leur reniement par le cœur ? Il ne prouve ni la haine ni le reniement ni même un élément quelconque lié à la leur croyance comme le Sheikh le prétend. Le Hadîth stipule que si le jugement n'est pas celui qu'ils attendent alors ils ne demanderont pas l'arbitrage du Messager d'Allah salaAllahu 'alayhi was Salam. En plus de cela ce qui est mentionné dans le Hadîth est que ce qu'ils faisaient, étaient oppressant et faux, comme nous l'avons fait remarquer dans les 4 points bénéfiques tirés du Hadîth. Malgré tout cela, Sheikh Al-Albânî tire une conclusion à l'opposé de ce qu'indique le Hadîth et impose sa compréhension du Kufr qui est en totale opposition à ce que le texte établi. De plus, nous avons exposé dans la partie concernée « les paroles font partit de l'Îmân », comme mentionnée dans la sourate Al-Baqara et d'autres, que les Juifs croyaient dans leurs cœurs à la véracité de l'Islâm et de la Prophétie de Muhammad 'alayhi as Salat was Salam et le savaient grâce à leur Livre, malgré cela leur mécréance n'était pas due à cela mais à leur reniement extérieur de ce qu'ils croyaient être la vérité dans leurs cœurs. Et donc, le commentaire de Sheikh Al-Albânî concernant les Juifs, qu'ils ont été déclarés mécréants à cause de leur reniement intérieur de la vérité, et c'est une preuve de plus que le Sheikh n'a pas concilié son commentaire au texte du Hadîth (il est évident que les deux se contredisent ndt).

Nous demandons aussi à ceux qui suivent cette compréhension comment il concilie cette compréhension avec le principe que l'extérieur est affecté par l'intérieur et que l'intérieur est affecté par l'extérieur comme l'avons clairement démontré avec le Livre d'Allah et la Sunnah de Son Messager salaAllahu 'alayhi was Salam dans les 6 premières introductions. Comment pouvez-vous être dans une telle contradiction? Comment l'apparent peut-il être rempli de Kufr Akbar, de Zandaqa

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Page 33: Les actes qui expulsent son auteur de la Religion.ddata.over-blog.com/.../65/05/Les...de-la-Religion.pdf · Abu Tâlib n'a jamais rejeté le Messager d'Allah salaAllahu 'alayhi was

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et que l'intérieur est plein d'Îmân ? Ahlus-Sunnah croit que si l'apparent montre le Kufr clair... cela est un reflet de ce qui est à l'intérieur qui est dans le même état.

La réalité de nos jours prouve que les gouverneurs sont tombés dans ce qui est pire que ce pourquoi les Juifs fussent déclarés mécréants. Les Juifs étaient coupables de préférer mettre en place une loi de Kufr alors que les gouverneurs d'aujourd'hui préfèrent remplacer tous les Jugements d'Allah. Ils combattent, font des arrestations, torturent et tuent les Musulmans qui s'opposent à leur Kufr et veulent la Shari'a. Avons-nous déjà entendu n'importe quel Juif ayant été arrêté et combattu par un autre Juif car il voulait être gouverné par la Torâh? Les Juifs n'emprisonnent pas les Rabbins qui veulent les lois de la Torâh, mais les leaders du monde Musulman emprisonnent les savants qui veulent être gouvernés par la Sharia.

[Fin du commentaire des paroles de Sheikh Al-Albânî.]

Pour conclure, voici quelques paroles et explications des gens de science à ce sujet en rajout à ce que nous avons déjà mentionné comme preuve du Livre d'Allah et de Sunnah de Son Messager salaAllahu 'alayhi was Salam concernant le remplacement de la Shari'a:

Ibn Jarîr dit dans son Tafsîr 4/592 concernant le verset: {les voilà les mécréants (kâfirûn)}

« Ce sont ceux qui ne juge pas avec ce qu'Allah a révélé dans Son Livre mais l'échange et le remplace avec une autre loi et cache le vérité qu'Allah a révélé. »

Jasâs dit dans Ahkâm Fî Tafsîr à propos du verset {Non!... Par ton Seigneur! Ils ne seront pas croyants aussi longtemps qu’ils ne t’auront demandé de juger de leurs disputes...} « Dans ce verset il y a une preuve que celui qui rejette quoique ce soit de ce qu'Allah azza wa jal et Son Messager salaAllahu 'alayhi was Salam ont ordonné, aura quitté l'Islâm, peu importe si son rejet vient d'un doute ou d'une non acceptation ou d'un refus de se soumettre. »

Sheikh ul-Islâm Ibn Taymiya dit dans ses Fatâwa 7/70:

« Ceux qui ont pris leurs rabbins et leurs moines comme seigneurs en leurs obéissant quand ils ont permis ce qu’Allah avait interdit et interdit ce qu’Allah avait permis sont de deux types: Ceux qui savaient qu’ils (les rabbins et les moines) avaient remplacé la religion d’Allah, ils les ont donc suivi dans cela, et ils ont accepté leur permission de ce qu’Allah a interdit et leur interdiction de ce qu’Allah a permis, suivant leurs leaders même s’ils savaient qu’ils allaient à l’encontre de la Religion des Messagers. Ceci est du Kufr, et Allah et Son Messager l’ont décrit comme étant du Shirk »

Et le Sheikh dit dans ses Fatâwa 28/524:

« Il est fondamentalement connu dans la Religion des musulmans, et il y a unanimité pour tous les musulmans, que quiconque permet de suivre une autre religion que l’Islam, ou une autre loi que celle de Muhammad salaAllahu 'alayhi was Salam, [alors] il est mécréant. Sa mécréance est la même que celui qui croit en une partie du Coran et mécroit en une autre »

Février 2006.

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