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1 LES 5 & 6 NOVEMBRE 2019 PARIS « Objectif 360 » Compte-rendu des journées 360

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LES 5 & 6 NOVEMBRE 2019PARIS

« Objectif 360 »Compte-rendu des journées 360

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Les 5 et 6 novembre 2019, les Journées e-Santé 360 ont réuni cette année encore plus de 500 participants. Un beau succès réitéré pour cet événement aujourd’hui incontournable pour tous les acteurs de la transformation numérique de notre système de santé qui permet de donner la parole à toutes celles et ceux qui agissent pour rendre cette transformation très concrète sur nos territoires.

Cette nouvelle édition intervenait au cœur d’une actualité riche pour le secteur de la e-Santé avec en particulier le déploiement des premiers éléments de la feuille de route « accélérer le virage numérique en santé » du plan #MaSanté2022.

Dominique Pon, responsable stratégique à la transformation numérique de la santé, est d’ailleurs revenu sur ce programme quelques semaines après avoir débuté son tour de France de la e-Santé et a pu préciser la manière dont celui-ci s’articulera avec les initiatives territoriales déjà lancées.

Dans la ligne de la nouvelle stratégie nationale, l’édition 2019 avait pour thème central « Objectif Parcours 360 ». L’occasion de dresser, au travers d’interventions et tables rondes un panorama représentatif des initiatives et programmes (nationaux, régionaux ou locaux) qui mettent le numérique au service d’une vision décloisonnée et globale des parcours patients.

Cette thématique est aussi au cœur des travaux de Etienne Minvielle qui nous a fait le plaisir d’ouvrir cette nouvelle édition quelques mois après la publication de son dernier livre « Le patient et le système – Approches innovantes du parcours de santé ».

Les participants ont également pu découvrir en avant-première les tous premiers résultats de l’Observatoire e-Santé réalisé par IDC France dont la synthèse sera publié début 2020.

Enfin, comme en 2018, la journée du 5 novembre s’est conclue par une carte blanche donnée à la communauté du Patient Numérique qui a permis de comprendre comment nos voisins européens, belges et luxembourgeois, s’emparent du numérique pour moderniser la prise en charge des patients. Un pas de côté toujours riche en enseignements et là-aussi s’appuyant sur des retours d’expérience très concrets.

Nous sommes heureux de partager aujourd’hui le compte-rendu de ces journées.

Bonne lecture et rendez-vous en 2020 !

un temps fort du secteur

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SOMMAIRE

• Quelle place pour le numérique dans les approches innovantes du parcours de santé ? P.4

• Stratégie Ma santé 2022 et virage numérique : articuler initiatives territoriales et programmes nationaux P.5

• Prédice et son impact sur la transformation du système de santé dans les Hauts-de-France P.6

• Table ronde : Quelles solutions numériques pour consolider le lien ville hôpital ? P.7

• Quelles tendances pour le marché de la e-santé ? P.8

• Table ronde Télémédecine : quels modèles, quelles perspectives à l’heure de la prise en charge par la Sécurité Sociale ? P.9

• Maincare Solutions : de l’hôpital digital à la e-Santé P.10

• Une approche de la transformation digitale : l’exemple des Hôpitaux Robert Schuman P.12

• La vision d’un DG d’établissement sur la e-santé : « subir… ou accompagner » P.13

• Table ronde : Le numérique en santé : approche disruptive versus approche incrémentale P.14

• La journée des utilisateurs Maincare Solutions P.15

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Temps forts - Mardi 5 novembre

Invité à traiter de l’impact du numérique sur les organisations, les parcours et, finalement, la transformation du système de soins dans son ensemble, Étienne Minvielle veut prendre du recul pour mieux « distinguer la lame de fond de l’écume ». Ce qui explique sans doute qu’il commence son intervention en rappelant que les bascules d’innovation, en santé, ne sont pas aussi rapides qu’on veut le croire, même si on a le sentiment - depuis l’entrée en force du smartphone dans nos vies - que tout va très vite.

Les tendances lourdes sont déjà bien visibles, qui accréditent l’idée que le numérique a effectivement un véritable impact sur l’offre de soins. Les relations entre professionnels et la relation patients - professionnels sont améliorées par le développement de services à distance, à l’instar de la transmission de photos de plaies pour mobiliser l’expertise en faveur de patients isolés, ou du développement des dossiers informatisés de santé, dont certains sont désormais accessibles au patient lui-même.

L’externalisation de l’offre de soins des établissements vers un domicile de plus en plus équipé

Étienne Minvielle souligne l’émergence de la domo médecine qui annonce une évolution à fort impact potentiel : celle de « l’externalisation » de l’offre de soins des établissements vers un domicile de plus en plus équipé en technologies de santé, avec ces capteurs qui se répandent de la chambre au salon en passant par la salle de bains.

L’IA n’est pas en reste, qui apporte d’ores et déjà aide à la décision et aide au diagnostic, ajoute l’enseignant - chercheur.

Malgré leurs promesses, les solutions de e-santé sont pourtant difficiles à mobiliser au service de parcours personnalisés et coordonnés sans agir sur d’autres dimensions essentielles, insiste Étienne Minvielle qui a fait de cette analyse le cœur de son ouvrage « Le patient et le système » . Télémédecine, DMP ou IA, les technologies doivent être mises en interaction avec l’évolution des métiers et des modes d’organisation (infirmières de pratique avancée par exemple), mais aussi avec la démarche du patient lui-même (son éducation thérapeutique, son engagement vers plus d’autonomie), sans oublier la cohérence avec le mode de paiement adéquat.

Où sont les risques ?

En d’autres termes, certes « la technologie peut être mise au service d’une innovation organisationnelle du parcours », mais « n’en sous-estimez pas les difficultés », relève le chercheur qui renforce sa démonstration en rappelant où sont les risques : du défaut d’interopérabilité aux jeux de pouvoir, de l’impréparation des professionnels à l’infobésité.

Pas étonnant dès lors que les processus d’implantation du numérique en santé se révèlent longs et que les gains espérés ne soient pas toujours au rendez-vous ! On observe même des effets inattendus - et contre productifs  -, à l’instar du développement des scribes, aux États-Unis, qui assistent les médecins dans une charge de saisie de données dans les dossiers électroniques… qui a augmenté proportionnellement avec les investissements consentis pour les informatiser !

En guise de conclusion, Étienne Minvielle invite le public à se saisir de quelques pistes de réflexion : autour des inégalités, territoriales notamment, de l’équilibre gain de temps/intensification du travail, du développement des compétences humaines, du manque de transparence des systèmes autonomes, …

Quelle place pour le numérique dans les approches innovantes du parcours de santé ?

Étienne Minvielle, Directeur de recherche CNRS, Professeur à Polytechnique et chargé de mission parcours innovants à

Gustave Roussy

La conférence d’ouverture des Journées était confiée au Pr Étienne Minvielle, connu pour son analyse des leviers conduisant à des organisations plus performantes en santé. Directeur de recherche CNRS et professeur à l’École Polytechnique (i3-Centre de Recherche en Gestion), responsable d’une mission sur les parcours innovants à la direction générale de l’Institut Gustave Roussy , il est particulièrement bien placé pour explorer des angles de vue complémentaires et en proposer une synthèse.

(1) CAPRI : Cancérologie Parcours de soins Région Ile-de-France(2) Editions Seli Arslan, 2018

Et tout cela ne peut se mettre en musique que si les professionnels ont aussi une appétence pour le management des parcours. Vous pouvez avoir les meilleurs outils du monde, si les professionnels sont en résistance face à la coordination, le système ne fonctionnera pas ».

avertit Étienne Minvielle

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Missionné en 2018 (1) pour concevoir le « virage numérique » du plan Ma santé 2022, Dominique Pon, en assure maintenant (2) la responsabilité stratégique auprès de la ministre de la Santé et pilote la mise en œuvre de la feuille de route présentée le 25 avril 2019. Face aux managers hospitaliers rassemblés pour les Journées e-santé 360, il a rappelé avec force et enthousiasme sa vision de l’urbanisation des systèmes d’information en santé de même que les engagements pris par les pouvoirs publics pour mettre de l’ordre dans ce qu’il appelle volontiers « le bazar ».

Stratégie Ma santé 2022 et virage numérique : articuler initiatives territoriales et programmes nationauxDominique Pon, Responsable de la Délégation Numérique en Santé

auprès de la Ministre de la Santé, Directeur Général de la Clinique

Pasteur de Toulouse

Temps forts - Mardi 5 novembre

(1) Avec Annelore Coury, directrice déléguée à la gestion et à l’organisation des soins à la Caisse nationale d’assurance maladie(2) Avec Laura Létourneau(3)https://esante.gouv.fr/MaSante2022/tourdefrance-esante

La pédagogie de Dominique Pon - déployée au fil des étapes du Tour de France de l’e-santé qui le conduit dans 17 régions entre septembre 2019 et février 2020 (3) - repose sur un simple schéma. Il symbolise une maison qui abrite des services pour les professionnels et des services pour les citoyens, bâtie sur des fondations, les référentiels et services socles. « Ce n’est pas glamour, mais il n’y a pas le choix   : on est obligés de commencer par les fondations, comme pour bâtir une maison », lance le directeur général de la clinique Pasteur de Toulouse avant de poursuivre dans l’analogie avec les règles d’urbanisme. « Les pouvoirs publics doivent arrêter de faire des buildings plein champ, et se contenter de faire les couches basses. Ils édictent le code d’urbanisme, délivrent les permis de construire, supervisent la construction des routes, des ponts, du tout à l’égout, de l’électricité… mais ils ne font pas les maisons individuelles » (…) « c’est l’écosystème qui doit créer sur les territoires les outils métier ».

Or « dans la e-santé, depuis 20 ans, c’est l’inverse ! » regrette-t-il.

« Critiquez, mais participez »

Premier engagement : l’identifiant national de santé. Dominique Pon est confiant :

De même, pour ce qui concerne l’identification des acteurs de santé, il assure se concentrer sur le sujet et note avec satisfaction l’arrivée des premières API pour intégrer ProSantéConnect, et de la carte eCPS.

Il fait preuve d’une détermination aussi vive en évoquant le sujet des terminologies de santé ou du ROR (Répertoire Opérationnel des Ressources) pour lequel il veut voir une trajectoire posée avant la fin de l’année.

C’est une doctrine technique complète qui va décrire cette maison, soumise à concertation jusqu’à la fin de l’année. « Critiquez, mais participez », demande Dominique Pon. D’autant plus, qu’une fois publiée, il avertit : « on bosse au moins pendant un an sur cette vision. Et il faudra que tout le monde s’aligne ». Il rappelle d’ailleurs qu’il y aura des outils de mesures de la conformité.

Le DMP : un repository

Attendu au sujet de l’articulation, dans les outils socles, entre le national et le territorial, il explique qu’elle se situe, à ses yeux, au niveau des workflows, précisant par exemple que « MSSanté, espace de confiance de messagerie sécurisée, doit être partout, y compris dans le secteur médicosocial ». Quant au DMP, il expose sa vision d’un « repository », une « brique technique APIsée, qui stocke des données de synthèse médicale, accessible depuis l’ensemble des outils de workflow, des outils citoyens jusqu’aux professionnels ».

En invitant l’ensemble des acteurs à avancer avec humilité et pragmatisme, étape par étape, « comme pour une marche en montagne », il continue à désigner au bout du chemin « une e-santé humaniste » pour laquelle on se sera mis d’accord « sur des valeurs communes et sur une vision commune ».

Nous allons enfin parler du même citoyen quand nous échangeons les données de santé. Le décret est publié, le téléservice de l’assurance maladie est prêt, on passe à la Cnil pour les référentiels, les services de vérification seront prêts à partir du 1er trimestre 2020 ».

Dominique Pon

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Prédice et son impact sur la transformation du système de santé dans les Hauts-de-FranceGwen Marqué, Directeur adjoint de la stratégie et des territoires à l’Agence Régionale de

Santé des Hauts-de-France

Temps forts - Mardi 5 novembre

Directeur adjoint de la stratégie et des territoires à l’Agence régionale de santé des Hauts-de-France, Gwen Marqué pilote le programme Prédice. Il a exposé, devant le public des Journées e-santé 360, com-ment l’ARS a créé les conditions permettant aux acteurs des territoires de coconstruire cet ensemble de services numériques cadré par le projet régional de santé.

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Création de la plateforme de marque Prédice, une première étape signée Digital InitiativeDigital Initiative, l’agence de communication intégrée à Maincare Solutions, réalise la plateforme de marque, les supports de communication et les portails Prédice grand public / usagers et professionnels. Le projet débute avec la plateforme de marque, organisée autour de 5 étapes : définition des valeurs, naming, logotype, charte graphique et déclinaison des supports associés.

>> Pour en savoir plus sur Digital Initiative : www.digital-initiative.com

Prédice : l’accompagnement 360 d’Azélio Conseil Dans le cadre du programme Prédice, l’ARS Hauts-de-France et le GIP Sant& Numérique bénéficie d’un solide accompagnement d’Azelio Conseil. De l’organisation de la convergence organisationnelle au développement des usages en passant par la stratégie de communication, cet accompagnement large couvre toutes les dimensions de la mise en oeuvre du programme.

>> Pour en savoir plus sur Azélio Conseil : www.azelio.fr

Prédice, l’un des plus ambitieux programmes de transformation numérique actuellement mené en France, est structuré autour de trois piliers : la mise en relation, la coordination et la télémédecine. Sa conception remonte à mi-2017, mais les premières réalisations concrètes ont été matérialisées par le lancement du service de téléconsultations en juin 2019. La philosophie globale de Prédice fait l’objet d’une courte vidéo diffusée en introduction de l’exposé de Gwen Marqué (1) .

Le directeur adjoint de la stratégie et des territoires observe que Prédice est arrivé au bon moment : il note à la fois la volonté, dans la région, de traiter collectivement les sujets, notamment les parcours, et l’existence d’un vivier de projets innovants autour desquels la mobilisation a pris forme.

La totalité des acteurs ayant répondu présent, y compris dans le champ du médico-social insiste Gwen Marqué, l’ARS a pris soin de travailler dans « une logique d’assemblage entre échanges individuels et collectifs ».

De même, la gouvernance choisie est assez simple, avec un comité de coordination opérationnel et 13 groupes de

travail, de manière à assurer la stabilité du projet mais aussi la réactivité nécessaire.

Un programme ouvert

Cadré par un PRS (projet régional de santé) qui positionne en priorités la lutte contre les inégalités sociales et territoriales, de même que la prévention, « en donnant des outils à l’usager », le programme Prédice reste néanmoins ouvert assure Gwen Marqué. Il s’est par exemple adapté à la feuille de route nationale en faisant de l’ENS (Espace Numérique de Santé) le point d’entrée des services pour les citoyens… quitte à réorienter son schéma d’origine.

Preuve de cette ouverture : « on aura gagné quand on verra émerger, dans tous les territoires, des initiatives qui n’étaient pas prévues au départ », prévoit le responsable stratégie.

D’ici là les premières échéances clés sont prévues pour le premier trimestre 2020 avec le développement du partage et de l’échange d’informations via le portail professionnel et le lancement du service de rendez-vous en ligne, côté grand public.

(1) https://youtu.be/esAYov6nckI

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Table ronde : Quelles solutions numériques pour consolider le lien ville hôpital ?Philippe Paranque, Responsable de SOS Médecins 91 et concepteur de la plateforme de coordination Entr’Actes

Vincent Capelle, Infirmier chargé du développement de la solution | Entr’Actes

Omar Mrani, Directeur Général Adjoint en charge de l’innovation et de la stratégie | Maincare Solutions

Généraliste, fondateur de SOS Médecins en Essonne, le Dr Philippe Paranque a une longue expérience des défis liés à la permanence des soins. Voyant de plus en plus de patients, souvent âgés, sans médecin traitant – ou disponible – « poussés » vers les urgences, il a proposé, dès 2015, une solution permettant de mobiliser facilement les professionnels sur le territoire.

Entr’Actes offre deux fonctions principales : « l’adressage, c’est à dire un professionnel qui en sollicite d’autres, au sein de l’équipe de soins habituelle de préférence, pour assurer la continuité d’une prise en charge », explique le médecin ; « et un dossier partagé, puisqu’à partir du moment ou deux professionnels se sont retrouvés autour d’un adressage, ils commencent à partager un dossier dynamique sur l’application ».

Précision de taille : l’application a été développée pour un usage en mobilité, ce qui a sans doute facilité son adoption.

« La coordination n’est pas si naturelle »

Assez rapidement, les premiers établissements ont rejoint cette dynamique voyant bien que la plateforme offrait une chance de mettre en place le fameux lien ville hôpital qui fait encore défaut sur nombre de territoires. « Nous en sommes aujourd’hui à un flux de 40 à 50 cas par jour en Essonne », précise Philippe Paranque. Entr’Actes a aussi franchi les frontières du département et se déploie par exemple dans le Grand Est « où l’équipe de régulation libérale organisée autour d’un 116 117 utilise Entractes pour faire de l’adressage », se félicite-t-il.

C’est avec la plus grande satisfaction que Vincent Capelle, infirmier en oncologie, responsable à l’époque de parcours complexes en chimiothérapie, a vu le directeur de son établissement choisir l’outil. Depuis, il a rejoint l’équipe d’Entr’Actes pour en assurer la formation et le déploiement. Bien que son rôle soit facilité du fait qu’il connaît parfaitement l’activité des professionnels auxquels il s’adresse, et malgré ses promesses de simplification et de gain de temps, il doit se montrer convaincant. «  La coordination n’est pas si naturelle. On ne connaît pas

forcément, quand on travaille en établissement, tout le potentiel et la force que représentent les professionnels de ville », remarque-t-il.

« Certains freins culturels subsistent », ajoute Philippe Paranque. « Ce n’est pas toujours facile pour une infirmière de solliciter un docteur ».

Des besoins de communication asynchrone

Pour Omar Mrani, « intégrer une solution comme Entr’Actes dans notre patrimoine applicatif va nous permettre de décloisonner les parcours en ville, et c’est déjà important ».

« Avec l’écosystème de projets Maincare, on est capables de donner une véritable vision numérique du lien ville hôpital », ajoute Philippe Paranque.

Les partenaires en sont en tout cas convaincus : le succès de l’application est assuré, non seulement parce qu’il s’utilise en mobilité, mais surtout parce qu’il répond aux besoins de communication asynchrone. « Plus personne ne répond au téléphone ! Et ce n’est d’ailleurs pas nécessaire quand on a simplement besoin, dans les 3 heures, de prévoir une prise en charge dans les 48 heures », argumente le médecin.

>> Pour en savoir plus : https://www.youtube.com/watch?v=GmbEbQMUfU4

Grâce à son partenariat avec Entr’Actes, Maincare Solutions élargit le potentiel la plateforme de coordination des soins pri-maires et des parcours ville – hôpital. Le Dr Philippe Paranque, concepteur d’Entr’Actes, Vincent Capelle, infirmier chargé du déploiement de la solution auprès des établissements, et Omar Mrani, directeur général adjoint en charge de la stratégie chez Maincare, ont présenté, en table ronde, les atouts de cette coopération.

Temps forts - Mardi 5 novembre

Philippe ParanqueResponsable de SOS Médecins 91

Concepteur de la plateforme de coordination Entr’Actes

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Quelles tendances pour le marché de la e-santé ?

Temps forts - Mardi 5 novembre

Thierry Hamelin, directeur des Études, a présenté le 5 novembre les principaux résultats de la dernière enquête de l’Observatoire Santé IDC (1). Il annonce une accélération des investissements hospitaliers, notamment pour les nouveaux projets IT.

Les résultats les plus récents de l’Observatoire Santé d’IDC montrent que la moitié des établissements de soins est engagée dans une augmentation de dépenses IT consacrées aux nouveaux projets. « C’est un élément majeur », souligne Thierry Hamelin, directeur des Études, qui note à ce propos « un effet de rattrapage des établissements publics versus le secteur privé ».

L’accélération des investissements se porte en priorité sur la gestion des identités et des référentiels, suivie des solutions de télémédecine et des portails pour les patients, de même que sur les portails pour les professionnels et le DPI.

Dans les établissements publics, c’est le DPI et la sécurité / les référentiels qui devraient générer les plus fortes dépenses. Mais l’effort consacré aux outils décisionnels, afin d’analyser les données issues des SI administratif et de soins, n’est pas négligé dans la mesure où seul un établissement sur dix déclare n’avoir pris aucune initiative en la matière.

Les domaines les plus propices à l’externalisation sont différents selon que l’on questionne les établissements publics (qui placent le PMSI, la GEF et la télémédecine en tête) ou le privé (qui cite plutôt le DPI et la messagerie sécurisée).

Encourageant : pour huit établissements de soins sur dix, le plan Ma santé 2022 est vu comme un accélérateur des initiatives numériques.

Moins prometteur en revanche (sans être étonnant) : les deux tiers des établissements rattachés à un GHT considèrent la convergence des SIH au 1er janvier 2021 comme compromise, du fait notamment d’un manque de moyens financiers et de problèmes d’organisation et de gouvernance.

(1) L’enquête a été menée par téléphone entre octobre et novembre 2019 auprès de 101 établissements de soins, dont 60% du secteur public, et 40% qui comptent 210 à 500 Lits.

L’Observatoire e-Santé 2019* d’IDC France

QUELQUES DONNÉES CLEFS :

*L’Observatoire e-Santé 2019 réalisé par IDC repose sur une enquête menée en France, entre septembre et octobre 2019, auprès de 150 établissements de soins.

des établissements interrogés ont un projet de convergence autour du DPI

79%

des établissements vont consacrer

de leurs dépenses IT à de nouveaux projets en 2020

40%+ de 35 %

2/3

des établissements ont augmenté leur dépenses IT

en 2019

44%

des établissements vont investir dans les portails de services numériques à

destination des professionnels de santé et des patients

73%des établissements publics considèrent

#MASANTÉ2022 comme un accélérateur pour les

initiatives numériques

envisagent de s’appuyer sur les initiatives régionales pour leur projet de gestion du parcours de santé et de

coordination entre professionnels de santé

8 GHT SUR 10 >> Retrouvez la synthèse de l’Observatoire IDC sur : www.maincare.com

Thierry Hamelin, Directeur des Études |

IDC France

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Table ronde Télémédecine : quels modèles, quelles perspectives à l’heure de la prise en charge par la Sécurité Sociale ?

Précurseur, avec le Réseau des urgences neurologiques de Franche-Comté et la téléexpertise en AVC , au début des années 2000, le Pr Thierry Moulin tient à définir la télémédecine

On est bien loin de la dimension technologique que certains seraient prêts à mettre en avant. Il faut dire que Thierry Moulin a démarré avec « un téléphone, une ligne à 128 k, une caméra branchée dessus et un fax », comme il aime à le rappeler pour mieux insister sur ce qui est important à ses yeux : « la gradation de l’offre de soins ».

Devenu entre temps président de la Société française de télémédecine (2015-2018 ) et, aujourd’hui, doyen de la faculté de médecine de Besançon, le responsable du service de neurologie de l’hôpital Jean Minjoz (Besançon), ne cache pas son inquiétude face à l’évolution actuelle de la téléconsultation. Désormais remboursée par l’assurance maladie , elle se traduit par un formidable appel d’air à la création de plateformes commerciales, ce qui fait craindre à Thierry Moulin des risques accrus de « marchandisation du soin ».

La téléconsultation renforce les liens

Responsable de l’expérimentation « Téléconsultation en EHPAD » pour l’Agence régionale de santé des Hauts-de-France, le Dr Philippe Tréhou a observé la même tendance :

il note que tous ses confrères sont actuellement la cible de vastes campagnes marketing cherchant à les attirer vers telle ou telle solution de téléconsultation. D’où sa satisfaction du choix de l’ARS en faveur d’une plateforme de services numériques en santé, Prédice . Elle garantit l’interopérabilité, la facilité à « travailler ensemble sur un même territoire » et, surtout, « que l’on ne se retrouve pas avec 10 logiciels sur l’ordinateur selon que l’on travaille avec un Ehpad ici ou là, avec l’hôpital x ou y … », apprécie le médecin généraliste.

Installé à Guise, à la frontière belge, depuis 32 ans, il est venu à la télémédecine pour assurer la prise en charge des résidents d’une maison de retraite dans un petit village situé à 30 mn de route. L’expérimentation régionale a démarré avec une vingtaine d’EHPAD, en juin 2019, et prépare le projet d’en équiper 600, à terme, pour la téléconsultation. Philippe Tréhou n’y voit que des avantages et se montre rassurant :

Une notion également primordiale pour Thierry Moulin qui ajoute que la télémédecine favorise la transmission de compétences entre les différents acteurs impliqués, urgentistes, radiologues et neurologues dans le cas du téléAVC par exemple.

>> Pour en savoir plus : https://youtu.be/GxaVQF1MIYs | https://youtu.be/5xHonVl1D-o

Téléconsultations remboursées, développement de la téléexpertise, arrivée du télésoin… la télémédecine gagne du terrain. Elle doit cependant continuer à convaincre, tant les médecins que les régulateurs et financeurs, et se garder de produire des effets pervers. Retours d’expérience avec le Pr Thierry Moulin et le Dr Philippe Tréhou.

Temps forts - Mardi 5 novembre

La téléconsultation est simplement un outil. Il ne déshumanise pas l’exercice de la médecine. Au contraire, la téléconsultation renforce les liens entre le médecin traitant et les soignants qui sont présents. »

Philippe Tréhou

La télémédecine est un modèle organisationnel avec des compétences au sein de filières de soins territoriales, compétences qui doivent entrer dans un processus qualité, c’est-à-dire tout ce qui permet de mieux travailler les uns avec les autres, et plus vite »

Thierry Moulin

Pr Thierry Moulin, Neurologue et doyen de la faculté de

médecine, past-président de la SFT | CHU de BesançonDr Philippe Tréhou, Médecin Généraliste | MSP de Guise

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Maincare Solutions : de l’hôpital digital à la e-Santé Christophe Boutin, Président | Maincare Solutions

« Il reste beaucoup à faire dans les établissements » pour ce qui concerne la modernisation administrative, note Christophe Boutin qui donne l’exemple de ces files d’attente au bureau des entrées qui caractérisent encore trop souvent le monde hospitalier. Rassurant, il constate que les projets sont nombreux, qui visent à améliorer la pré admission et, de manière plus générale, la prise en charge. Il cite à cet égard les exemples du CHU de Caen et du centre hospitalier du Mans. L’AP-HP également, où l’outil de gestion administrative de Maincare est déjà déployé sur une quinzaine de sites. Il souligne aussi le lancement d’un ambitieux programme de 24 mois, portant sur la gestion économique, logistique et financière (incluant des outils de pilotage et d’achat), auquel 70 établissements (de l’association SynergiH) s’apprêtent à participer. Jusque là oubliés, les RH connaissent actuellement une vraie dynamique de modernisation, indique le président de Maincare Solutions dont la nouvelle plateforme, IdéoRH, a été ouverte ces dernières semaines au CHU de Nantes.

Plus de 35 projets de GHT lancés autour d’IdéoLink

Deuxième grand axe, le DPI territorial constitue «  l’émergence d’une nouvelle génération de SI de prise en charge du patient », domaine sur lequel se positionne la plateforme de production de soins Maincare IC (dont la version 9 a été annoncée fin mai).

Il observe par ailleurs « un vrai décollage des solutions

d’accélération de la production documentaire ». La solution Anticyclone, qui a rejoint le groupe en début d’année, est utilisée par plus d’une centaine d’établissements et 25 000 professionnels au quotidien ; elle sera encore plus intégrée à Maincare IC dans les deux ans qui viennent. Christophe Boutin profite d’ailleurs de cet exemple de la reconnaissance vocale avec Anticyclone pour souligner l’intérêt de la stratégie de Maincare qui consiste à travailler avec des partenaires très spécialisés sur leurs thématiques.

Observant que les projets de DPI sont lourds et démarrent le plus souvent par une phase de référentiels et services numériques de territoire, le président de Maincare se félicite de compter aujourd’hui plus de 35 projets de GHT lancés autour d’IdéoLink, « excellente étape pour mettre les professionnels de santé en mode collaboratif ».

Retenu par le Resah dans le cadre du programme national e-Parcours

Attentif à apporter des réponses face aux difficultés d’exercice quotidien des professionnels, Maincare a choisi de développer un Hub de rendez-vous en ligne, de manière à unifier les agendas utilisés sur un territoire.

Christophe Boutin cite également l’exemple d’une approche originale - parce que globale - face au désengorgement des urgences : l’éditeur propose en effet un double accompagnement, conseils métiers et outil, matérialisé par exemple au CHU de Poitiers par le « cockpit » M-Visibilité d’optimisation de la gestion des lits.

Du côté des programmes régionaux, « un monde en pleine ébullition », il note l’émergence d’une nouvelle génération de projets, initiés par les établissements eux-mêmes, comme en témoigne le CHU de Nice, coordonnateur de huit parcours. La plateforme IdéoPHM répond à tous les besoins, tous les usages, en matière de gestion populationnelle, qu’il s’agisse de prévention, de suivi de malades chroniques ou d’équiper des services de coordination tels que les MAIA et PTA.

En formant un consortium capable d’opérer des plateformes complètes avec Atos, Entr’Actes et deux partenaires de la médecine de ville (Cegedim et Compugroup), Maincare a d’ailleurs été retenu par le Resah dans le cadre du programme national e-Parcours.

« Le plan d’action 2020 de Maincare Solutions repose sur quatre axes de travail principaux », expose Christophe Boutin, son président : « une modernisation sur le volet administratif, la mise en place d’une nouvelle génération de DPI – territoriaux - , l’arrivée des programmes populationnels (de prévention, de parcours) et de la téléméde-cine, l’alignement de Maincare dans un contexte d’émergence d’une doctrine nationale ».

Temps forts - Mardi 5 novembre

Maincare IC est une plateforme unique en France car c’est beaucoup plus qu’un DPI. On y retrouve les processus d’admission des patients, la gestion des dossiers administratifs, des mouvement et des lits, de même que les services numériques de territoire, comme la prise de rendez-vous, le suivi clinique des parcours… Les spécialités médicales sont aussi retravaillées comme le circuit de chirurgie, complètement remanié et aujourd’hui beaucoup plus ergonomique ».

Christophe Boutin

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Adoptée par la MGEN (pour le programme Vivoptim), la plateforme IdéoPHM connaît une nouvelle étape avec son élargissement à l’échelle du groupe Vyv et devient « multi acteurs, multi mutuelles et multi programmes de prévention ».

L’adéquation de la feuille de route de Maincare avec la doctrine nationale

Estimant que les solutions Maincare doivent produire environ 25% de la data hospitalière, un volume dont on ne fait aujourd’hui « pas grand chose », Christophe Boutin promet de « donner [à nos clients] une plateforme complète leur permettant de gérer la data ». Les premiers projets de traitement analytique sont en tout cas lancés, par exemple avec OIIS (Océan Indien Innovation Santé) à La Réunion.

La roadmap de Maincare est également très soutenue côté télémédecine, d’autant plus que la plateforme Covalia, déjà utilisée par une dizaine de régions pour une soixantaine de workflows différents, est « boostée par son passage en version web » et va offrir un réseau national de collaboration qui favorise la mise en contact des utilisateurs.

Christophe Boutin conclut la présentation du plan d’action de Maincare en soulignant l’adéquation de sa feuille de route avec la doctrine nationale sur des points essentiels tels que le ROR, l’INS, le DMP, la MSSanté… « La plateforme IdéoPHM est naturellement prête pour la convergence », rappelle Christophe Boutin.

Le tout dernier mot du président porte sur la montée en compétence des équipes, avec l’annonce de l’ouverture d’IdéoAcademy : après avoir formé, en interne, plus de 500 personnes, cet outil d’accompagnement de la transition numérique va désormais être accessible par tous les partenaires et clients de Maincare.

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Une approche de la transformation digitale : l’exemple des Hôpitaux Robert SchumanDamien Dietrich, Chief Officer | Hôpitaux Robert Schuman (Luxembourg)

Il y a dix-huit mois, le Dr Damien Dietrich prenait la responsabilité de la transformation digitale des Hôpitaux Robert Schuman, au Luxembourg. Le Chief Medical Officer a exposé, en introduction à la session « Carte blanche au Patient numérique », quelle est sa mission et comment il la conduit.

Il a naturellement commencé par mettre en forme une stratégie de transformation digitale qui réponde aux objectifs du plan stratégique global du plus grand hôpital luxembourgeois.

Il s’agit, en synthèse, « d’utiliser les outils numériques pour optimiser l’expérience du patient et répondre aux défis de santé publique ». Une vision qui s’expose, certes, en trois lignes mais passe en fait par la construction d’un projet ambitieux, basé sur neuf programmes.

Trop de temps passé sur les ordinateurs !

Damien Dietrich liste les principaux axes de cette stratégie

Si ce projet comporte bien sûr une forte composante technologique, Damien Dietrich précise qu’il repose également sur des entretiens recueillis auprès des personnels et des patients. Il en ressort que les patients souhaitent véritablement être acteurs de leurs soins et que les soignants considèrent qu’ils passent beaucoup trop de temps sur leurs ordinateurs (jusqu’à 30 / 40% !).

Comment utiliser le digital face à ce constat ? Le Chief Medical Officer évoque les exemples d’applis mobiles fluidifiant le parcours de soins avant, pendant et après l’hospitalisation, de même que les technologies d’IA pour l’aide à la décision des professionnels.

Tester l’efficacité des solutions

Mais il tient à mettre un bémol sur ces promesses en soulignant que « l’on est assez mauvais à tester l’efficacité de ces solutions » et que l’on ne sait pas encore quelle place leur donner dans le système de soins. « Si l’on prend l’exemple de la radiologie, décrit-il, va-t-on revalider un algorithme développé à Stanford pour pouvoir l’utiliser au Luxembourg ? Une fois validé, comment être sûr qu’il le reste au fil du temps ? Et comment continuer à le réentraîner ? »

« De gros challenges en perspective », prévient Damien Dietrich. Auxquels s’ajoutent des obstacles liés au financement, à l’interopérabilité, au déficit en compétences et au besoin d’infrastructures…

Des freins que les Hôpitaux Robert Schuman s’apprêtent tout de même à surmonter avec le support de l’incubateur eHealth national, d’une agence Luxinnovation qui anime « un riche écosystème d’innovation » et « d’une stratégie nationale eHealth en cours d’élaboration ».

Le plus grand hôpital luxembourgeois s’est lancé dans l’élaboration et la mise en place d’une stratégie de transformation qui mobiliser les solutions numériques, la collecte des données massives et les technologies d’intelligence artificielle. Moteur de ce projet, le Dr Damien Dietrich en expose les mécanismes.

Fournir des applications cliniques soutenant les processus métiers, réactives et faciles à utiliser ; mettre en place les processus permettant la génération d’un datawarehouse fiable réactif et complet ; donner du sens à nos données ; replacer le patient au centre la prise en charge, comme partenaire de son réseau de soins ; aller vers une gestion centralisée, prédictive et en temps réel des ressources hospitalières  ; optimiser l’expérience du patient lors de son passage à l’hôpital en favorisant le virage vers l’ambulatoire »

Damien Dietrich

Carte Blanche au

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La vision d’un DG d’établissement sur la e-santé : « subir… ou accompagner »Pascal Mertens, Associé | Change 2 Win et Ancien Directeur Général | CHR Sambre et Meuse

En Belgique, le monde hospitalier est confronté à des difficultés similaires à celles que peuvent rencontrer les établissement français, notamment sur le plan de la soutenabilité financière et de l’organisation territoriale (en pleine transformation chez nos voisins aussi !). D’où l’intérêt de l’éclairage apporté par l’économiste et directeur d’hôpital Pascal Mertens en introduction à la session « Carte blanche au Patient numérique ».

Une opportunité face aux défis

Son approche de la e-santé, Pascal Mertens la résume en deux verbes : « subir… ou accompagner ».

« La e-santé peut constituer une opportunité pour un directeur général », assure-t-il, dans le sens où elle l’aide à affronter les principaux défis que représentent la réorganisation du paysage, la réforme du financement, l’évolution des prises en charge, la transformation des métiers, le big data et l’IA. Elle contribue en effet à améliorer l’efficience, par la création de valeur due au temps gagné dans l’exécution des tâches administratives par exemple.

Mobiliser

« Oui mais… », Pascal Mertens souligne aussi qu’il faut convaincre tous les acteurs de l’intérêt de cette transformation si l’on veut réunir les conditions nécessaires à l’efficience. « A commencer par les citoyens patients, nous dit-il. Ils sont de plus en plus informés, exigeants, mais aussi inégaux face à l’accès à la technologie, et majoritairement non éduqués à l’usage et aux enjeux. Et puis, sont-ils prêts à partager leurs données ? », s’interroge-t-il.

Il passe ensuite en revue l’attitude des autres acteurs. Les

prestataires de soins, « allergiques aux changements » se révèlent parfois « initiateurs de réussites, comme le Réseau Santé Wallon ».

L’autorité : « dispersée », « elle exerce souvent tardivement sa mission de régulation » et pâtit de moyens limités, mais elle présente « des capacités fédératrices ».

Le marché et l’industrie offrent au contraire « la capacité de mobiliser des moyens financiers importants, ainsi que des moyens humains », atouts contrebalancés aux yeux du DG par « une inventivité sans limite » qui en devient par conséquent illisible !

Les hôpitaux et les réseaux de santé souffrent pour leur part de « processus décisionnels lents, de priorités multiples, de moyens financiers limités, de compétences internes insuffisantes », déplore Pascal Mertens. Avec toutefois une note positive puisqu’il observe que ces acteurs prennent justement conscience des opportunités et font preuve « d’initiatives de plus en plus nombreuses ».

Il lui parait clair, en tout cas, que la e-santé est une composante du nouvel équilibre recherché par le monde hospitalier et qu’elle sera mise à profit pour peu que l’intérêt du patient et la volonté d’efficience ne soient pas négligés.

Fort de son expérience de direction générale au sein de trois établissements belges aux caractéristiques très différentes, Pascal Mertens est convaincu que la e-santé peut aider le monde hospitalier à trouver un nouvel équilibre au sein d’une nouvelle orga-nisation des soins… sous réserve de réunir plusieurs conditions. Son analyse.

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L’e-Santé facilite la précision des activités cliniques tandis que la télémédecine apporte des solutions complémentaires aux parcours de soins hospitaliers »

Pascal Mertens

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Table ronde : Le numérique en santé : approche disruptive versus approche incrémentalePascal Mertens, Associé | Change 2 Win et Ancien Directeur Général | CHR Sambre et Meuse

Damien Dietrich, Chief Officer | Hôpitaux Robert Schuman (Luxembourg)

Benoît Dehon, CIO | Clinique Saint-Pierre Ottignies à Louvain

Mickaël Taine, DSIO | GHT Aude-Pyrénées et Directeur de la Communication | CH de Perpignan

« La structuration des coûts d’un patient est une variable du système de santé qui évolue fortement », selon Thierry Vermeeren, Directeur scientifique de la communauté Patient numérique, qui regroupe 65 hôpitaux de Belgique, Luxembourg et France. « Le coût lié à l’innovation, à l’acquisition de technologies, atteindra environ 40% demain », précise-t-il en introduction au débat « innovation disruptive ou incrémentale ».

Investir dans l’innovation

Pour Mickaël Taine, l’action des pouvoirs publics peut faire changer la donne : « on était très concentrés, jusqu’à présent, dans nos hôpitaux, sur les sujets d’interopérabilité et de référentiels, de maintenance de nos système. »

Interpellé à propos du « jeu d’acteurs », Pascal Mertens relève que la collaboration interprofessionnelle est bloquée tant que le budget de l’assurance maladie est géré par discipline : « les médecins se le disputent avec les pharmaciens, qui convoitent celui des dentistes, etc. Ce qui ne facilite pas les échanges ! » Mais il observe que « la notion de réseau intégré, en train de se développer » est de nature à faciliter la réconciliation au niveau territorial.

Des dossiers patients pour une prévention efficace

« Comment déplacer les moyens vers la prévention, qui reste le parent pauvre des actions », demande ensuite Thierry Vermeeren. Pour Pascal Mertens, les start-up constituent de bons moteurs pour le changement. Damien Dietrich souligne que l’on a « vraiment besoin des dossiers patients pour faire de la prévention efficace. (…) Partagés ou territoriaux, ils ont un rôle majeur à jouer, en connectant différentes sources

de données et en utilisant des algorithmes pour détecter des maladies ».

Benoit Dehon insiste aussi sur le fait que l’on a « besoin de données pour faire de la prévention, du calcul de risques. Les utilisateurs de dispositifs vont nous les apporter. Captons-les !  », encourage-t-il, avant de rappeler « qu’une partie de la médecine va être déplacée vers le domicile ».

Besoin d’évangélistes, de leadership

Thierry Vermeeren a également orienté le débat sur le sujet des nouveaux métiers et besoins en compétences.

Pascal Mertens pense que l’on « se trompe parfois sur le choix des compétences dont on a besoin ».

Tous les débatteurs partagent ce point de vue. Comme Damien Dietrich, qui ajoute :

Enfin, pour Benoit Dehon, le terme d’évangéliste est bien adapté dans la mesure où rien n’est plus efficace que ce qui est expliqué par un pair.

A la suite de leurs interventions, Pascal Mertens et Damien Dietrich ont été rejoints par Benoît Dehon, CIO de la Clinique Saint-Pierre Ottignies, à Louvain, et Mickaël Taine, DSIO du GHT Aude-Pyrénées et directeur de la Communication du CH de Perpi-gnan, pour un débat animé par le Dr Thierry Vermeeren, Directeur scientifique de la communauté Patient numérique.

Temps forts - Mardi 5 novembre

Vouloir accélérer l’approche e-santé grâce au renfort de compétences IT est une erreur. On a besoin d’évangélistes, utilisateurs des solutions et précurseurs de leur usage dans l’hôpital. Il est donc plus important de rechercher des profils de personnalités, du leadership, que des compétences strictement IT. Or les RH n’y sont pas encore habituées. »

Pascal Mertens

Il faut des profils d’interface, capables de comprendre les deux mondes ». Sans oublier, « pour le virage ambulatoire, des coordinateurs de parcours de soins », mais aussi « la redéfinition des rôles de chacun au sein des professions de médecins et infirmiers »

Damien Dietrich

La possibilité de « compter sur les référentiels nationaux » permettra « de réinvestir du temps et de l’argent dans l’innovation », « de commencer à faire vraiment du numérique et du service à nos patients et professionnels »

Mickaël Taine

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Cette année encore, Maincare Solutions donnait rendez-vous à ses clients pour une seconde journée au programme particulièrement riche.

En effet, plus d’une vingtaine de présentations et ateliers leur était proposée tout au long de cette journée avec des thématiques variées couvrant l’ensemble des enjeux stratégiques de transformation des S.I. de santé : accélération de la dynamique GHT et déploiement de services numériques sur les territoires, gestion des parcours patients, définition de sa politique d’identitovigilance, digitalisation des processus administratifs et RH ou encore exploitation de l’IA dans le cadre du codage des séjours pour ne citer que quelques exemples.

L’un des temps forts de cette journée a été la présentation des dernières évolutions et perspectives de la plateforme territoriale de production de soins Maincare IC. Présentation que les clients ont pu approfondir au travers de trois ateliers dédiés à la solution et de deux parcours de démonstration.

Un autre temps fort de cette seconde journée a été la présentation de l’alignement de la stratégie de Maincare Solutions avec la feuille de route national du numérique en santé.

La journée des utilisateurs Maincare Solutions

Temps forts - Mercredi 6 novembre

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Pour plus d’informations, rendez-vous sur

www.lesjournees-esante360.com

Les journées e-santé 360, un événement

Contact presse

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