Les 12-25, la CST et les Nouveaux Médias

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AUDENCIA-MAI 2013 Etude des pratiques numériques des 12-25 ans, de l’univers de la vulgarisation scientifique et de la question du transmédia Etude réalisée dans le cadre du projet La Grande Hypothèse, documentaire transmédia dédié aux jeunes et à la science 07/05/2013 Tiphaine Boulangé Mathilde Carbonel Claire-Alix Gomez Olivier Papon

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Etude réalisé par les Etudiants d'Audencia pour La Grande Hypothèse

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  • A U D E N C I A - M A I 2 0 1 3

    Etude des pratiques numriques des 12-25 ans,

    de lunivers de la vulgarisation scientifique

    et de la question du transmdia

    Etude ralise dans le cadre du projet La Grande Hypothse, documentaire transmdia ddi aux jeunes et la science

    07/05/2013

    Tiphaine Boulang

    Mathilde Carbonel

    Claire-Alix Gomez

    Olivier Papon

  • La Grande Hypothse Audencia Mai 2013

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    I. Sommaire

    I. INTRODUCTION ............................................................................. 3 A. Dfinition ............................................................................................................... 3 B. Prsentation du projet ............................................................................................. 3 C. Prsentation des parties prenantes........................................................................... 4 D. Problmatique ........................................................................................................ 5

    II. Le cur de cible : les 12-25 ans ......................................................... 6

    III. La segmentation de la cible .............................................................11 A. Les collgiens (12-15 ans) ........................................................................................ 11 B. Les lycens (15-18 ans) ........................................................................................... 14 C. Les tudiants (18-25 ans) : les expriments ............................................................. 17

    IV. LES SCIENCES .............................................................................. 21 A. Science et socit................................................................................................... 21

    1. Du point de vue des scientifiques ..................................................................................... 21 2. Le public et la science ...................................................................................................... 23

    B. Supports de la vulgarisation scientifique .................................................................. 24 1. Expositions ..................................................................................................................... 24 2. Cafs scientifiques ...........................................................................................................25 3. Blogs scientifiques .......................................................................................................... 26 4. Fte de la science ............................................................................................................. 27 5. Science la radio ............................................................................................................ 28 6. Science la tl .............................................................................................................. 29 7. Les revues de vulgarisation .............................................................................................. 32 8. Les formes rcentes de manifestations scientifiques ....................................................... 33

    V. LE TRANSMEDIA............................................................................ 35 A. Forum Blanc 2013 ................................................................................................... 35 B. La viralit sur internet ............................................................................................ 37 C. Facebook VS Twitter .............................................................................................. 38

    VI. CONCLUSION ............................................................................... 40

    V. ANNEXES ..................................................................................... 42

    VI. BIBLIOGRAPHIE ............................................................................ 48

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    I. INTRODUCTION

    A. Dfinition

    Cette tude a t ralise entre mars et avril 2013 par des tudiants dAudencia

    Nantes cole de Management en partenariat avec ONHK productions et le Quartier de la

    cration. Elle est intervenue en phase de cration et de rdaction du projet La Grande

    Hypothse ; elle porte sur son public potentiel et sur sa forme. Ses conclusions et recherches

    ont permis daffiner certains aspects de ce projet et de le faire voluer.

    B. Prsentation du projet

    La Grande Hypothse est un documentaire transmdia permettant au public de

    simmerger dans la dmarche scientifique travers une exprience mlant des vidos

    courtes, des documents scientifiques et des interactions sur diffrents mdias, en particulier

    les rseaux sociaux.

    Elle comporte une approche participative, car le public sera lui-mme acteur du projet en

    tant invit rflchir ce quest la dmarche scientifique. Le webdocumentaire sera

    enrichi en temps rel semaine aprs semaine et squenc en diffrentes phases appels

    modules .

    Les enjeux du projet sont multiples :

    - Impliquer le public dans une approche plus vivante de la science ;

    - Les encourager faire leur propre exprience de la dmarche scientifique ;

    - Proposer une exprience participative et transgnrationnelle ;

    - Partager des valeurs universelles (la confiance, l'galit, l'accs la connaissance,

    l'coute, la rflexion) ;

    - Permettre de rencontrer le monde de la recherche et dchanger avec les

    scientifiques ;

    - Expliquer les enjeux de la science dans notre vie quotidienne.

    La Grande Hypothse sinscrit dans le territoire nantais en rassemblant des acteurs

    (scientifiques et chercheurs) et institutions scientifiques de la mtropole (Musum dHistoire

    naturel, Laboratoire de Mathmatiques, Laboratoire de plantologie, etc.). Nantes sera le

    terrain de jeu gographique et virtuel de cette premire exprience qui pourra tre

    reproduite dans dautres villes.

    Depuis la fin de lanne 2012 le projet La Grande Hypothse est en phase dlaboration et

    plusieurs versions du projet se sont succdes suite de nombreuses rflexions. La version

    produite en avril 2013 est quasi dfinitive.

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    C. Prsentation des parties prenantes

    OHNK production

    Cr en 2008 OHNK production vise produire des projets innovant pour internet,

    le cinma et la tlvisions autour des thmatiques suivantes : science, culture, et socit.

    OHNK permet de rassembler diffrents acteurs (institutions culturelles et scientifiques,

    entreprises, mdias) pour coproduire ces contenus cratifs accessibles tous.

    Son rle en tant que producteur dlgu de la Grande Hypothse est de :

    Valoriser les apports de chacun des partenaires.

    Assurer la gestion du projet et den garantir la bonne fin.

    Faire valoir son expertise dans la production de contenus lis aux thmatiques de

    science culture et socit.

    Trouver un second cercle de partenaire pour le financement du projet.

    Le producteur et ralisateur Thierry Bonhk est responsable de cette socit de production et du projet La Grande Hypothse.

    SAMOA Quartier de la cration

    Le cluster Quartier de la Cration, cr officiellement en janvier 2012, a pour mission

    dtre le relais et la vitrine des savoirs-faire rgionaux dans les domaines de la mdiation

    culturelle, scientifique et technique. En favorisant la cration de nouvelles passerelles, en

    facilitant les rencontres entre professionnels de la mdiation, industries cratives et

    scientifiques, le cluster entend mettre toutes ses comptences et son rseau au service

    dune dynamique mtropolitaine et rgionale trs prometteuse. Ses missions, en lien direct

    avec le projet de La Grande Hypothse, sont les suivantes :

    Organiser des ponts avec lenseignement suprieur et la recherche

    Accompagner les projets

    Favoriser la ralisation de projets collaboratifs

    Marieke Zeegers, charge de mdiation scientifique et technique, est responsable du suivi

    du projet La Grande Hypothse pour le Quartier de la cration.

    Audencia Nantes cole de Management

    Quatre tudiants de 3e anne en spcialisation Management des Institutions

    culturelles et des Industries multimdia ont apport leur aide La Grande Hypothse en

    produisant cette tude. Ceci sest fait dans le cadre dun projet tutor o les tudiants

    sont impliqus par petit groupe dans des projets cratifs et culturels mens par des

    professionnels et en lien avec la ville de Nantes.

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    D. Problmatique

    Au cours de cette phase dlaboration du projet, la tranche des 12-25 ans sest rapidement impose comme public cible. En effet, La Grande Hypothse a une dimension intrinsquement didactique et se tourne naturellement vers les plus jeunes. Sa vocation pdagogique rpond ainsi plusieurs enjeux.

    Aujourdhui on observe une relle dsaffection dans les filires scientifiques. La Grande Hypothse intervient donc un ge o les questions dorientation sont fondamentales et permet aux jeunes de mieux apprhender le monde scientifique, et sa dmarche. Elle permettra ainsi de valoriser les filires scientifique et pourquoi pas de susciter des vocations.

    La culture et la recherche scientifiques touchent de prs des enjeux de socit : les dernires avances (cellules souches, nanotechnologies, etc.) posent de nombreuses questions philosophiques et thiques, qui nous concernent tous. Dans cette optique, La Grande Hypothse a pour objectif de sensibiliser les plus jeunes pour leur faire comprendre le vrai rle que la science et la recherche jouent dans la socit daujourdhui.

    lre du numrique, les jeunes semblent ne connatre que la culture Wikipdia qui consiste en un traitement passif de linformation sans aucune analyse. La Grande Hypothse sera aussi loccasion de les sensibiliser lesprit critique et la construction dun savoir rationnel autour de la dmarche scientifique.

    Nous tudierons donc ici en particulier le public des 12 25 ans, puis de manire plus gnrale les manifestations de la science ainsi que leur public, et enfin la forme du transmdia. En perspective du projet La Grande Hypothse, les questions principales de cette tude sont par consquent les suivantes :

    LES JEUNES

    LA SCIENCE

    LE TRANSMDIA

    Quels sont les loisirs des 12-25 ? Quelle place occupe le

    numrique dans leur quotidien ? En quoi le projet La

    Grande Hypothse correspond-t-il leur profil ?

    Quels publics pour la science aujourdhui ? Quelle forme de mdiatisation ? Quel rapport entretiennent les scientifiques avec

    le grand public ?

    Quels sont les facteurs cls de succs du transmdia ? Comment

    se construit un phnomne viral sur Internet ?

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    II. Le cur de cible : les 12-25 ans

    Pour commencer notre tude nous avons souhait faire un bilan comparatif des loisirs des

    12-25 ans et de leur quipement numrique. Il est difficile de trouver pour chaque rubrique

    des donnes compltes sur chaque tranche d'ge, le tableau ci-dessous est par consquent

    une compilation de diffrentes donnes statistiques que nous avons tentes d'harmoniser

    de manire rationnelle. Il vise donc plutt montrer de grandes tendances et permet de

    donner une vision globale de la tranche d'ge.

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    De prime abord, les 12-25 ans semblent donc tre la cible la plus adapte pour La Grande

    Hypothse pour deux principales raisons : les jeunes ont une connaissance et une matrise

    approfondie dInternet et de ses outils, et ont un temps libre important. En dcrivant les

    spcificits de cette tranche dge, cette partie montrera en quoi les 12-25 ans doivent faire

    lobjet dune attention toute particulire.

    Les jeunes : des utilisateurs aguerris dInternet

    Les jeunes sont les principaux utilisateurs dInternet et des nouveaux crans. Ceci ne

    surprend pas parce que les jeunes sont en quelque sorte par nature ports semparer

    des innovations technologiques

    Les 12-24 ans utilisent les nouveaux crans en moyenne 21 heures par semaine1. Au

    contraire, la dure moyenne passe devant un cran de tlvision a tendance diminuer

    chez les jeunes. Cette tendance est une opportunit pour les projets transmedias comme La

    Grande Hypothse, dont la visibilit et laudience se fait principalement via Internet.

    La dure moyenne dutilisation des nouveaux crans dpend galement du niveau dtudes.

    Ainsi, en moyenne, plus un Franais a un niveau dducation lev, plus il est mme davoir

    un usage intense dInternet. Ainsi, le ciblage daudience de La Grande Hypothse peut tre

    double. En ciblant les jeunes qui souhaitent faire ou font des tudes suprieurs, La Grande

    Hypothse a plus de chance davoir une audience importante, grce lutilisation

    dveloppe dInternet de cette cible et son intrt potentiel pour le webdocumentaire (par

    exemple, les lycens issus de la filire scientifique). Et en ciblant des collgiens et des

    lycens qui ne souhaitent pas effectuer des tudes longues, La Grande Hypothse sinscrirait

    1 Source : Les pratiques culturelles des Franais lre du numrique, 2008, DEPS, Ministre de la Culture et de la

    Communication.

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    dans un but pdagogique dans la dmarche scientifique en elle-mme, mais aussi dans

    lutilisation des outils dInternet.

    Une pratique dInternet lie la communication et au divertissement

    La recherche est la premire activit des jeunes et de l'ensemble de la population

    internaute. Les jeunes entre 11 et 24 ans sont cependant plus nombreux que la moyenne

    des internautes chercher sur la Toile. Ainsi 95,7 % des jeunes ont utilis les moteurs de

    recherche au cours du deuxime trimestre 2010, contre 93,5 % de l'ensemble de la

    population internaute. Internet reprsente pour les jeunes une plate-forme o lon peut

    tout trouver. De plus, ils associent Internet une notion de gratuit2.

    La deuxime activit la plus pratique sur Internet par les moins de 25 ans est l'e-mail.

    La vido arrive en troisime position, avec 80 % d'utilisateurs parmi les jeunes, loin devant

    les 54 % d'utilisateurs sur la totalit des internautes. C'est une activit en forte progression.

    Ainsi, en proposant de nombreux contenus sous forme de vidos courtes, La Grande

    Hypothse rpond aux attentes de sa cible. 59 % des jeunes entre 12 et 17 ans et 50 % des

    18-24 ans visionnent des vidos en streaming3.

    Ce tableau daudience montre que les jeunes frquentent essentiellement les sites lis au

    divertissement. La Grande Hypothse doit donc avoir une approche ludique afin dattirer au

    mieux la cible des 12-25 ans.

    2 Source : Jamila Yahia-Messaoud, directrice du ple Comportement Mdias et Ad'Hoc au sein de Mdiamtrie, 2010

    3 Source : Article Les usages internet des jeunes, 2010, Journaldunet.com

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    Un usage vari des smartphones

    Prs de 60 % des jeunes de 15 24 ans qui utilisent un mobile sont quips dun

    smartphone4. Plus des trois quarts des 15-24 ans se rendent sur les rseaux sociaux depuis

    leur mobile, quand dans lensemble de la population quipe, cette pratique concerne

    moins dune personne sur deux. La Grande Hypothse tant accessible sur smartphone, elle

    offre une opportunit de visibilit supplmentaire pour le cur de cible.

    Chez les 11/24 ans, 40 % se connectent Internet via un smartphone, 4 % se connectent via

    une tablette5. Lusage dinternet sur les smartphones par les jeunes est trs vari. Prs dun

    jeune sur deux (47%) regarde des vidos sur son smartphone6. Cest 20 points de plus que

    lensemble des quips. Prs de deux jeunes sur trois ont tlcharg des applications, les

    applications de jeux et de divertissement tant celles que lon trouve le plus dans les

    smartphones des 15-24 ans. De fait, plus de 60%, ils ont jou des jeux tlchargs, au

    cours du dernier mois, contre moins de 50 % pour lensemble quips. Moins attendu, les

    jeunes utilisent leur smartphone pour sinformer. 56% dclarent avoir au cours du dernier

    mois consult des articles de presse ou dactualit. Cest plus que lensemble des quips :

    moins dun sur deux consulte ces sites et applications. Tous ces usages correspondent aux

    fonctionnalits offertes par le webdocumentaire La Grande Hypothse : naviguer, se

    distraire, sinformer.

    4 Source : Article sur Audencielemag.com, 2012

    5 Source : Pratiques numriques mdiatiques des jeunes, Michel Guillou, 2012

    6 Source : Article sur Audencielemag.com, 2012

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    III. La segmentation de la cible

    A. Les collgiens (12-15 ans)

    Les pradolescents : des mordus de tlvision et de jeux vidos la recherche de

    socialisation

    Dans les loisirs prfrs des adolescents de 12 15 ans, les jeux vido occupent une place

    relativement importante. Parmi les joueurs, 30% jouent en ligne. Dautre part, il ressort de la

    pratique de jeux vido en ligne un fort dsir de rencontrer dautres personnes autour dun

    intrt commun. Ils sont dailleurs 24% estimer stre fait des amis en ligne travers les

    jeux vido. Au del du ct ludique des jeux, on retrouve donc un aspect communautaire

    important pour ces jeunes. Pouvoir rencontrer des gens autour dun centre dintrt

    commun et nouer des liens semblent tre une motivation supplmentaire pour jouer en

    ligne.

    Nanmoins, parmi leurs loisirs, la tlvision semble tre, en termes de temps, le loisir qui les

    occupe le plus puisquils passent en moyenne 3 heures et demi par jour devant un poste de

    tlvision.

    Des jeunes accros aux SMS et aux jeux de mobiles

    91% des 12-15 ans possdent un tlphone portable dont 53% disposent dun tlphone

    standard et non dun smartphone7. Pour ces jeunes, lusage de leur tlphone semble tre

    plus important que celui dInternet ou de la tlvision. En effet, leur tlphone et surtout les

    SMS, paraissent tre leur moyen de communication privilgi. Ils auraient, en second lieu,

    plus tendance appeler (9%) qu utiliser Facebook (4%) pour communiquer8.

    7 http://www.journaldunet.com/ebusiness/le-net/jeunes-internet-et-le- mobile/activites-mobiles-frequentes.shtml

    8 Idem

    La Grande Hypothse permettrait ainsi ces jeunes de retrouver le plaisir de jouer en ligne tout en

    tant en lien avec dautres internautes et ainsi pouvoir dbattre entre eux autour des questions et

    thmes poss. Il serait dailleurs intressant de travailler les graphismes du site de La Grande

    Hypothse afin de rappeler lunivers des jeux vido.

    Le projet de La Grande Hypothse a donc toutes les raisons de dsirer dvelopper une diffusion

    tlvisuelle puisque ce canal est le plus utilis parmi les 12-15 ans.

    De plus, le principe du projet permettrait de faire de ces pradolescents des tlspectateurs actifs

    et non plus passifs, ce qui pourrait dvelopper une motivation supplmentaire de la part des

    jeunes mais aussi des parents.

  • La Grande Hypothse Audencia Mai 2013

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    Dautre part, aprs lutilisation des SMS, les applications de jeux arrivent en deuxime

    position dans les utilits du tlphone portable. 83% des jeunes de 12 15 ans possdant

    un smartphone disposent dau moins un jeu tlcharg sur leur tlphone, viennent ensuite

    les rseaux sociaux (63%) et les applications musicales (53%)9. Prs de la moiti de ces

    jeunes tlchargent des applications uniquement gratuites (47%) et 10% disent dpenser

    moins de un euro par application et autant de 1 2 euros. Dans 62% des cas, ce sont les

    parents qui paient pour ces applications10.

    Internet : entre usages communicationnels et ludiques

    Internet a envahi la sphre de loisirs des pradolescents puisque 40% y consacrent plus de 5

    heures hebdomadaires devant le travail scolaire (32%) et les activits sportives (23%)11. Ils

    sont 95% avoir une connexion Internet et 55% y vont tous les jours.

    On peut nanmoins distinguer deux principaux types dusages sur Internet : les usages

    communicationnels et les usages ludiques. En effet, on retrouve chez les premiers toutes les

    pratiques de rseaux sociaux et de chat dont le but est avant tout de communiquer alors

    que chez les seconds, centrs autours de la pratique de jeux en ligne, le but est de se

    divertir. A noter que ces deux types dusage semblent sopposer : ceux qui jouent nutilisent

    presque pas les messageries instantanes et inversement.

    9 http://www.journaldunet.com/ebusiness/le-net/jeunes-internet-et-le-mobile/applications-mobile.shtml

    10 Idem

    11 http://www.cidem.org/documents/barometre/sondage_cred_sdf/enquete1.pdf

    Le projet de La Grande Hypothse ne doit donc pas ngliger cette pratique chez les 12-15 ans.

    Loutil SMS semble tre indispensable pour communiquer avec cette cible. Il serait donc

    intressant de mettre en place un systme dalertes SMS afin de prvenir, par exemple, de la mise

    en ligne de nouvelles vidos ou darticles ou bien de la diffusion imminente de lmission la

    tlvision.

    En lien avec leur got pour les jeux vido, les applications de jeux sur tlphone ont un franc

    succs auprs des pradolescents que La Grande Hypothse doit prendre en compte. Il serait

    intressant de prvoir une application pour le projet afin de pouvoir conqurir cette cible plus

    facilement. Plus lapplication sera attractive plus le bouche oreille fonctionnera et plus le projet

    pourra tre connu par ce biais. Ainsi, grce limplication des parents dans le paiement des

    applications, La Grande Hypothse pourra ventuellement investir dans la cration dune

    application payante mais labore, rappelant encore une fois lunivers des jeux vido afin de

    plaire cette tranche dge.

  • La Grande Hypothse Audencia Mai 2013

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    Dans tous les cas, les pratiques dites exploratives dInternet (surfer sur le net) sont

    encore rares cet ge l notamment du fait dun contrle parentale et dune matrise du

    web encore fragile. Internet nest donc pas vu comme un moteur de recherche ou une

    source dinformation mais avant tout comme un moyen de communiquer ou de jouer.

    Dautre part, les usagers communicationnels (o lon retrouve une majorit de filles) et les

    plus ludiques (o lon retrouve une majorit de garons) ne sont pas aborder de la mme

    manire. Les ludiques ont tendance galement utiliser les applications de jeux mobile,

    cest donc essentiellement par ce biais que nous pourrions les sduire. En ce qui concerne

    les communicationnels, il semble intressant dans un premier temps dapprofondir leur

    profil.

    Une majorit dusagers communicationnels, frus de Facebook et de Chat

    Ce profil correspond aux utilisateurs de rseaux sociaux et de chat. Lusage

    communicationnel est le plus rpandu chez cette tranche dge. En effet, 80% des 12-15 ans

    dclarent avoir un compte Facebook (Barometre Calysto)12, le rseau social le plus utilis

    chez les 12-15 ans. En comparaison, Twitter ne compte quenviron 10% dabonns13. Pour

    ces jeunes, le plus grand avantage de Facebook est de communiquer (88%) devant le fait de

    retrouver des amis (82%) et de sinformer (41%). On retrouve ce dsir de communiquer dans

    la pratique du chat, trs courante chez cette tranche dge. 78% des collgiens ont dailleurs

    aussi recours MSN Messenger en parallle de Facebook.

    Le chat et les rseaux sociaux contribuent ladhsion des pradolescents une

    communaut de pairs et permettent de valider leur sentiment daffiliation cette

    communaut. Bien plus quun loisir, Internet participe pour ces jeunes leur processus de

    socialisation et de construction identitaire.

    12

    http://www.generationnumerique.com/wp-content/uploads/2012/02/Barometre-Calysto-F%C3%A9vrier-2012-BD.pdf 13

    http://www.journaldunet.com/ebusiness/le-net/jeunes-internet-et-le-mobile/facebook.shtml

    Il est donc important que la Grande Hypothse prenne en compte cet aspect l. Dune part ces

    jeunes ne vont pas aller chercher par eux mme des informations sur le web, le projet doit

    donc dans un premier temps amener linformation eux, par les canaux de diffusions les plus

    utiliss par ces jeunes (on la vu prcdemment, il sagit notamment de la tlvision et du

    tlphone portable) puis, par la suite, pourquoi pas les initier au processus de recherche sur

    Internet.

  • La Grande Hypothse Audencia Mai 2013

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    B. Les lycens (15-18 ans)

    Le lycen : la grande adolescence et lge de raison

    Les annes lyce , entre 15 et 18 ans, marquent un ge de transition qui approfondit la

    construction de soi et laffirmation de son identit entames au collge. Les loisirs se

    modifient, avec un basculement du loisir passif des loisirs plus actifs : la tlvision, si elle

    demeure toujours trs regarde cet ge, baisse en audience au profit notamment de

    lusage de lordinateur et de lcoute musicale.

    Cest ainsi lge de raison o la construction identitaire de ladolescent passe par le

    dveloppement de son opinion et de son sens critique. En tmoigne la structuration des

    gots musicaux qui sopre cette priode : le jeune se fait de plus en plus expert dans les

    genres qui lintressent et ne se cantonne plus quelques groupes/artistes clbres comme

    cest souvent le cas au collge. Lcoute musicale est ainsi un loisir emblmatique des

    annes lyce , dautant plus que les gots musicaux sont souvent indexs sur des univers

    comportementaux, vestimentaires, et des communauts dintrt fortement productrices

    daffiliations identitaires.

    Le lycen a aussi un regard plus averti que le collgien, comme le montre bien lexemple de

    Facebook. En effet, si les 15-18 ans utilisent autant voir plus le rseau social (la tendance des

    inscrits est la hausse), ils en font une utilisation bien plus raisonne : ils paramtrent leur

    compte pour protger leur vie prive, ils postent moins de contenus personnels (textes,

    photos). Leur vision de Facebook est dsormais plus dsenchante : 21 % seulement le

    jugent gnial, ils ne sont plus que 10 % affirmer ne pas pouvoir sen passer. La majorit

    Ainsi, La Grande Hypothse pourra toucher un nombre non ngligeable de ces jeunes en tant

    prsent sur Facebook. Il est essentiel de crer une identit forte sur ce rseau social en insistant

    sur laspect communautaire du projet. Il sagit de rassembler les jeunes autour dun projet

    commun et les amener dbattre autour de thmes diffrents. Si laspect ducatif peut en

    rebuter certains, il est important de mettre en avant laspect rseau du webdocumentaire et la

    possibilit de rencontrer dautres personnes. Il sagit de les amener liker la page de La

    Grande Hypothse qui, par effet boule de neige, entrainera un bouche oreille non ngligeable.

    En effet, ces usagers communicationnels donnant beaucoup dimportance laspect

    communautaire de Facebook, sont des frus de like . Plus leurs contacts aime une page,

    plus ils vont tre susceptibles de laimer galement et de la partager.

  • La Grande Hypothse Audencia Mai 2013

    15

    considre dsormais le rseau social comme sans plus ou futile 14. La pratique ne

    faiblit pas, mais cest bien la vision des lycens qui a chang.

    Concernant la question du numrique qui nous intresse particulirement, on observe une

    intensification des pratiques numriques. Ils sont en effet plus nombreux encore au lyce

    puisque plus dun jeune sur trois possde un ordinateur. Et si 14,5 % des enfants de 11 ans

    dclarent se servir de lordinateur tous les jours, ils sont 69 % six ans plus tard en faire un

    usage quotidien15.

    Nous avons relev diffrents points cls qui, sils peuvent galement concerner les ges

    prcdents ou suivants, sont particulirement vrais pour les 15-18 ans.

    Une autonomisation qui permet une transmission inter gnrationnelle

    Les lycens sont dsormais des utilisateurs aguerris des multiples usages de lordinateur. Ils

    matrisent tous de nombreuses comptences : en 2004, 99% savaient surfer, 84% savaient

    tlcharger, 83% savaient installer des logiciels16, et lon imagine des pourcentages plus

    levs et des comptences plus larges en 2013. Ces acquis leur donnent une plus grande

    autonomie dans les activits informatiques, quils pratiquent de plus en plus seuls, dautant

    quils sont plus nombreux avoir leur propre ordinateur. Ils sont ainsi plus autonomes vis--

    vis de leurs parents, et lon observe mme souvent une inversion dans la relation

    dapprentissage : le jeune est plus expert que ses parents et ses grands-parents, et devient

    mme rfrent sur les questions informatiques. Les rles s'inversent et le sentiment de

    comptence change significativement de camp : les jeunes sont non seulement la pointe

    en termes dusage, mais ils peuvent devenir des mdiateurs et des prescripteurs pour guider

    leurs ans dans le choix dquipement, ou pour les initier aux potentialits des diffrents

    outils 17.

    Internet, la nouvelle encyclopdie interactive du savoir

    Laccroissement de la pression scolaire favorise lintensification des recherches sur internet :

    56 % en dbut de collge, 79 % au lyce18. Internet apparat donc comme la nouvelle

    14

    Facebook et ses pratiques en collges et lyce , Enqute de lacadmie de Dijon sur 1400 lycens et 4000 collgiens, avril 2012. 15

    Lenfance des loisirs - lments de synthse, Sylvie Octobre et Nathalie Berthomier, novembre 2011. 16

    Linternet des 10-20 ans - Une ressource pour une communication autonome, Olivier Martin, 2004. 17

    Culture numrique et usages des TIC, CREDOC , 2012. 18

    Lenfance des loisirs - lments de synthse , Culture tudes, Sylvie Octobre et Nathalie Berthomier, juin 2011.

    Les nouvelles technologies contribuent donc faire voluer les relations inter gnrationnelles, ce

    qui rejoint lun des axes de La Grande Hypothse. En effet, le projet joue galement sur ce ct

    intergnrationnel et change de comptences en faisant participer des personnes dges varis et

    en mettant en valeur les apports de chacun.

  • La Grande Hypothse Audencia Mai 2013

    16

    encyclopdie interactive du savoir. Lordinateur joue de la porosit des registres, ducatif et

    ludique : la fois appareil de la modernit, mode daccs au savoir et outil de travail

    scolaire. La part de ceux qui utilisent lordinateur pour faire leurs devoirs augmente avec

    lge et est donc plus importante au lyce quau collge.

    Internet est ainsi indniablement synonyme de puits de connaissances et une porte sur

    toute forme de savoir, qui permet une ouverture culturelle au sens trs large. Mais bien que

    le lycen ait un regard plus critique et soit de plus en plus autonome dans ses recherches, il y

    a dans cette pratique un risque de la solution de facilit li une rception passive des

    informations sans aucune remise en cause. Cest le danger du suivi aveugle de lencyclopdie

    collaborative en ligne Wikipdia et de la culture du copier/coller , qui ngligent une

    rflexion pourtant ncessaire lapprentissage de nouvelles connaissances.

    Un dveloppement de la polyvalence et du multi cran

    Les jeunes sont de plus en plus quips en appareils numriques et deviennent de plus en

    plus polyvalent, une tendance forte au lyce. Le taux daccs (individuel et collectif

    cumules) oscille entre 80 et 90% pour lensemble des appareils suivants : ordinateur au

    domicile connect internet, tlphone mobile, console de jeu, appareil photo numrique,

    lecteur mp319. Le foyer est ainsi surquip : 87% des foyers o vivent les jeunes possdent

    1,8 ordinateur portable en moyenne. En moyenne, 5,9 crans (hors tlvision : ordinateur

    portable ou fixe, Smartphone, tablettes, ...) quipent les foyers o une personne de 15-24

    ans est prsente, soit 10% de plus que lensemble de la population20.

    Les crans se multiplient, investissent durablement le quotidien des jeunes, et font merger

    des consommations culturelles simultanes (sur plusieurs crans en mme temps). On

    constate par exemple le dveloppement de la tlvision sociale : 1 adolescent sur 2 discute

    19

    tude TNS SOFRES sur 900 adolescents utilisateurs de smartphones gs de 11 17 ans dans 3 pays (France, Royaume-Uni et Espagne), aot 2012. 20

    quipement et pratiques numriques des jeunes de 15 24 ans, tude Mdiamtrie sur 1500 individus, mars 2012.

    Il semble donc que le lycen ait besoin dtre form bien utiliser internet dans ses recherches et

    comprendre lintrt dune recherche dinformation active et rflchie. La Grande Hypothse

    rpond parfaitement ce besoin tout en offrant un cadre ludique et innovant (le transmdia) plus

    impactant quune simple consigne scolaire. En effet, le projet permet de montrer lintrt du

    processus dexprience et de la dmarche scientifique, qui souligne laspect fondamental du

    questionnement dans la construction dun savoir. La Grande Hypothse favorise ainsi la

    dimension active de la recherche dinformations et ne peut tre que profitable la tranche dge

    des lycens.

  • La Grande Hypothse Audencia Mai 2013

    17

    de ce qu'il est en train de regarder la tlvision simultanment sur des rseaux sociaux

    avec ses proches21.

    Cette tendance de convergence des usages favorise une polyvalence accrue des temps

    culturels : les adolescents sont de plus en plus multi-tches sur leur ordinateur et leur

    polyactivit ne peut se rduire la simple notion de zapping . Ainsi, 17 ans, 58,5 % des

    grands adolescents dclarent avoir plus de cinq usages diffrents de lordinateur, alors quils

    ntaient que 11,5 % 11 ans22.

    C. Les tudiants (18-25 ans) : les expriments

    Note prliminaire : Cette analyse sintresse aux pratiques des 18-25 ans. Nous nous

    focaliserons sur les tudiants, qui sont une cible plus pertinente au regard de la vocation du

    projet que les jeunes travailleurs.

    La quasi-totalit des 20-24 ans ont utilis Internet au cours du dernier mois, dont 60% tous

    les jours ou presque23. Cette utilisation est permise par une facilit daccs un Internet :

    98% des tudiants dclarent disposer dun accs Internet, et 68 % des tudiants ont un

    accs hors lieu denseignement24. Internet reste une pratique privilgie par les tudiants

    domicile.

    21

    tude TNS SOFRES sur 900 adolescents utilisateurs de smartphones gs de 11 17 ans dans 3 pays (France, Royaume-Uni et Espagne), aot 2012. 22

    Lenfance des loisirs - lments de synthse, Sylvie Octobre et Nathalie Berthomier, novembre 2011. 23

    Source : Les pratiques culturelles des Franais lre du numrique, 2008, DEPS, Ministre de la Culture et de la Communication. 24

    Source : Septimes rencontres FORMIST, 2007.

    Le format web documentaire et transmdia correspond donc bien aux nouvelles habitudes

    numriques. Le principe de dmultiplier les contenus et de les proposer sur diffrents

    mdias/crans permettra de capter plus facilement lattention de cette nouvelle gnration de

    lycens.

    Cette utilisation de plus en plus intense dInternet par les tudiants ( la diffrence de la

    tlvision et de la radio) constitue une opportunit pour les projets du type de La Grande

    Hypothse, dont le canal de visionnage principal se fera via le web. En proposant un format de

    diffusion encore nouveau et innovant, La Grande Hypothse sinscrit dans une tendance

    profonde qui est en train de rvolutionner les pratiques audiovisuelles.

  • La Grande Hypothse Audencia Mai 2013

    18

    Un usage tabli dans les sphres estudiantines : rechercher linformation et

    communiquer

    Internet est trs utilis par les tudiants pour des tches acadmiques et pour des

    recherches dinformations. 45 % des tudiants utilisent internet cette fin de manire

    hebdomadaire.25 Les questions de La Grande Hypothse pouvant toucher des thmes inclus

    dans le cursus acadmique dtudiants de certaines filires, il est trs probable quils soient

    intresss par les enjeux soulevs par le webdocumentaire.

    Internet est galement fortement utilis pour communiquer. Internet est un outil

    dinteraction sociale. Nous dtaillerons cet aspect dans la partie sur les rseaux sociaux, qui

    sont aujourdhui le moyen de communication le plus utilis pour communiquer sur Internet.

    Le loisir est une motivation importante dutilisation dInternet pour les tudiants. Lusage

    dInternet est fortement li au divertissement pour les moins de 25 ans26. Ils sont

    consommateurs plus que les autres gnrations de vidos et de musique. Par son ct

    divertissant, La Grande Hypothse pourra sduire les tudiants en qute de divertissement

    sur le web.

    La recherche de loisirs via Internet peut galement concerner des sorties extrieures,

    notamment sportives et culturelles. Les tudiants sont des adeptes de lecture, de musique,

    de cinma, et des concerts. Ils utilisent Internet comme source dinformation pour leurs

    sorties. La consultation dInternet est devenue un mode dinformation privilgi pour

    lensemble des sorties culturelles. Les loisirs comme les sorties avec les amis augmentent

    avec le nombre dheures passes sur Internet27. Un partenariat avec Universcience pourrait

    donc tre bnfique pour La Grande Hypothse.

    Les rseaux sociaux : des outils dans la construction de soi

    Les rseaux sociaux occupent une place de plus en plus importante au sein des pratiques

    lies lusage dInternet. 95 % des tudiants possdent un compte Facebook et 86 % sy

    connectent quotidiennement. Twitter reste moins gnralis : 18 % des tudiants ont un

    compte et 7 % sy connectent tous les jours28. Intgrer le projet La Grande Hypothse sur les

    25

    Source : Les tudiants internautes, 2005, Magali Moisy et Brigitte Albero. 26

    Source : Etude Mdiamtrie Observatoire des usages dinternet, 2011. 27

    Source : Communiqu sur les loisirs des jeunes lre du numrique, 2011, CESER Ile-de-France. 28

    Source : Rseaux sociaux et recrutement, tude ralis par Jobteaser, 2011

    Mais si 30 % des tudiants pratiquent peu dactivits culturelles, cest selon eux par manque de

    temps et parce que cela revient trop cher. En proposant des vidos de courte dure et des

    contenus gratuits, La Grande Hypothse permet aux tudiants davoir un accs gratuit des

    contenus scientifiques et culturels de qualit.

  • La Grande Hypothse Audencia Mai 2013

    19

    rseaux sociaux permettra de toucher massivement les tudiants. Lenjeu consiste donc les

    faire liker la page Facebook du documentaire transmdia ou les faire suivre le compte

    Twitter.

    Facebook est surtout utilis pour ses fonctions communicationnelles et informationnelles.

    Mais il ne faut pas ngliger chez les tudiants le ct divertissement 29.

    Les jeux sont les applications les plus utilises sur Facebook par les tudiants. Mais les jeux

    sont aussi des applications communicationnelles et dchange dinformations dans le cadre

    des rseaux sociaux. De nombreux jeux permettent de dcouvrir les activits, les gots, et

    les sensibilits de chacun.

    29

    Source : Emergence et appropriation des dispositifs socio-techniques : le cas de Facebook, 2008, Lionel Barbe et Eric Delcroix

    Intgrer La Grande Hypothse sur Facebook permettra aux participants tudiants de partager

    leurs dcouvertes et de gnrer ainsi une plus grande visibilit ce documentaire transmdia.

    La Grande Hypothse rpond deux de ces trois usages principaux. Ce webdocumentaire

    constitue une faon originale et interactive de sinformer sur des enjeux scientifiques concrets.

    Par son interface et son but, il se rattache galement au ct divertissant recherch par les

    tudiants.

  • La Grande Hypothse Audencia Mai 2013

    20

    Enfin, dernier point ne pas ngliger, 53 % des tudiants possdent un compte sur un

    rseau social professionnel (Viadeo, LinkedIn, )30. Les tudiants sont surtout inscrits sur ces

    rseaux pour soigner leur image, dans le but dtre rfrenc professionnellement sur le

    web.

    30

    Source : Etude Jobteaser

    La recherche dun emploi et la construction dun rseau professionnel tant une proccupation

    centrale pour les tudiants, La Grande Hypothse doit proposer la possibilit de discuter avec

    les scientifiques et les chercheurs qui travaillent sur le projet.

  • La Grande Hypothse Audencia Mai 2013

    21

    IV. LES SCIENCES

    La Grande Hypothse traite de la dmarche scientifique et tentera de familiariser le

    public avec celle-ci, dans une approche la fois ludique et fidle aux exigences des domaines

    abords. Afin de comprendre lenvironnement dans lequel sinscrira le projet, il est

    intressant dtudier la perception des sciences au sein de la socit et dapprhender les

    diffrentes formes de vulgarisation dj existantes. Cette recherche permettra de donner

    une vue densemble du contexte dans lequel voluera le projet. Dfinir les caractristiques

    de ce contexte pourrait mener prciser le positionnement du projet en termes dobjectifs,

    de contenus et pourrait complter lapproche des publics dj explore plus haut.

    A. Science et socit

    1. Du point de vue des scientifiques

    La premire dimension tudie ici dcrit la faon dont les scientifiques pense la science

    dans une perspective socitale : leur faon de concevoir la porte publique de leurs travaux,

    les dmarches engages de vulgarisation ou non et pour quelles raisons.

    Certaines caractristiques de la communication scientifique envers la socit ont t

    schmatises par des scientifiques et auteurs.

    Michel Callon, par exemple, a tabli trois modles co-existants dfinissant la relation entre

    scientifiques et profanes/socit31 :

    Modle de linstruction publique (combler dficit de connaissance des profanes) -

    sparation

    Modle du dbat public (prendre en compte les proccupations du public) proximit

    Coproduction des savoirs (participation active des profanes llaboration des savoirs

    qui les concernent) apprentissage collectif crois

    De plus, nous avons trouv la notion dengagement , c'est--dire dimplication de la part

    des scientifiques envers les citoyens, dtaille selon diffrentes modalits32 :

    Information (vulgarisation par confrences, articles)

    Dialogue (cafs scientifiques, boutiques des sciences)

    Dcision (confrences de consensus)

    Intgration de la socit dans la recherche (collectifs de patients)

    31

    Crettaz von Rotten F., Moeschler O., Les relations entre les scientifiques et la socit, PUF Sociologie Vol.1, 2010, pp 45-60 32

    Crettaz von Rotten F., Moeschler O., Les relations entre les scientifiques et la socit, PUF Sociologie Vol.1, 2010, pp 45-60

  • La Grande Hypothse Audencia Mai 2013

    22

    Par ailleurs, une tude du CNRS sur lactivit de vulgarisation33 montre que :

    La majorit des chercheurs ne vulgarise pas (5% des chercheurs produisent la moiti des

    objets de vulgarisation)

    Il y a une grande htrognit des pratiques aux niveaux : individuel, des disciplines (les

    sciences humaines sont beaucoup plus reprsentes que les sciences dures), des

    laboratoires et des rgions

    Le nombre dactions est cependant en augmentation

    Les moyens de communication les moins utiliss dans ces dmarches sont : les sites web

    de vulgarisation, les livres/Cdrom/logiciels, et les interventions en milieu associatif.

    Enfin, nous pouvons identifier deux passages dans ltude34 qui expliquent la dconnexion

    des milieux scientifiques de la socit dune part, et dautre part, les retombes dont

    pourraient bnficier ces milieux sil y avait plus de confrontations entre nophytes et

    spcialistes.

    Passage 1 : Pour Sheila Jasanoff, prsidente de l'association des Etudes Sociales de la

    Science, ce sont les scientifiques qui doivent voluer, plutt que le public. Elle crit34 que le

    dfi pour la science est de reconnecter son savoir avec ceux de la grande majorit, qui

    mnent des vies parallles sur la mme plante et qui vivent, leur manire, les mmes

    ralits. Pour elle, "le public comprend dj la science, ses faons, qui sont invisibles pour

    beaucoup de chercheurs. Le public peroit ainsi les aspects historiques, institutionnels,

    politiques, utopiques, imaginaires ou pratiques de la science".

    Passage 2 : Jurdant part de la rponse d'un physicien franais trs impliqu dans la

    vulgarisation, Michel Crozon, la question sur ses raisons de vulgariser : 'Je vulgarise pour

    mieux comprendre ce que je fais'. Alors que Crozon pensait probablement seulement

    l'aspect disciplinaire, technique, Jurdant tend la comprhension aux aspects sociaux et

    33

    Jensen P., Croissant Y., Activit de vulgarisation chez les chercheurs du CNRS : un tat des lieux, Journal of Science Communication, SISSA International School for Advanced Studies, 2007 34

    S. Jasanoff, Reconstructing the Past, Constructing the Present:: Can Science Studies and the History of Science Live Happily Ever After?, Social Studies of Science 30 (2000) 621.

    Le projet La Grande Hypothse recouperait le modle du dbat public et de la coproduction du

    savoir ; et travers les diffrents supports mis disposition sous le format transmdia, nous

    pourrions dire que, potentiellement, il recoupe toutes les modalits ; ce qui en fait un objet de

    communication trs intressant et complet.

    Sur ce dernier point, La Grande Hypothse pallierait donc le manque dutilisation des nouveaux

    mdias dans la vulgarisation scientifique. De plus, mettre en uvre un projet transmdia

    induirait un renouvellement des pratiques qui pourrait inspirer des initiatives originales et

    cratives dans les changes entre scientifiques et socit.

  • La Grande Hypothse Audencia Mai 2013

    23

    pistmologiques. La vulgarisation pourrait alors combler le manque de rflexivit des

    sciences 'dures', et serait inhrente la pratique 'technicienne' de ces sciences. On peut en

    effet partager l'ide que, grce une pratique soutenue de vulgarisation, au sens de

    dialogue et confrontation avec le public, la rflexivit deviendra l'exprience ordinaire des

    chercheurs en sciences dures, qui pourront intgrer la culture commune. Nos statistiques

    montrent qu'on en est encore loin...

    2. Le public et la science35

    La seconde dimension observe dans ce rapport entre socit et scientifiques est la

    manire dont le public peroit la science, quel regard il porte sur elle. Les informations

    rassembles sur la question grce une enqute du CNRS mene sur le public nous

    permettent de souligner quelques lments que nous pouvons envisager sous deux angles :

    le rapport la science selon les types de population et, les ides et attentes face au monde

    scientifique.

    Selon les types de populations

    Ce qui distingue les catgories socioprofessionnelles est surtout la capacit de mise

    distance de lobjet science comme catgorie de rflexion part entire .

    Les catgories les plus dfavorises ont tendance se concentrer sur un domaine

    scientifique particulier (recherche mdicale par exemple) et en rechercher les aspects

    pratiques et les bnfices qui en dcoulent immdiatement. En revanche, les catgories les

    plus leves semblent considrer la dmarche scientifique de manire rationnelle et la

    recontextualiser dans un environnement social et politique, et plutt dans une perspective

    polmique.

    Notons que les jeunes se caractrisent par davantage de curiosit et douverture quand ils

    abordent les causes, les consquences, les interdpendances dun phnomne au sein de la

    dmarche scientifique.

    Ides et attentes face au monde scientifique

    Les auteurs signalent que le monde scientifique apparat comme flou et ses parties

    prenantes comme indistinctes pour la majorit de la population. Par ailleurs, il semblerait

    35

    De Cheveign S., Une grande enqute du cnrs sur les attentes du public vis--vis de la science, CNRS Info n381, fvrier 2000, pp. 3-10

    Lun des objectifs de La Grand Hypothse est de renouer le dialogue entre les praticiens de la

    science et le public. Nous constatons alors que lun des enjeux du projet est de susciter

    limplication des scientifiques qui doivent tmoigner une volont de partage de leurs

    connaissances.

  • La Grande Hypothse Audencia Mai 2013

    24

    que trs peu de grandes figures actuelles seraient connues comme des reprsentants de la

    recherche scientifique au sein du grand public, ce monde nest que peu incarn pour ce

    dernier. Enfin, on ne distinguerait pas de principes fdrateurs rgissant la sphre

    scientifique.

    Les principaux centres dintrt pour le domaine scientifique se dfinissent par la recherche

    du bnfice immdiat pour soi et son environnement. Les matires qui ont le plus de

    succs sont essentiellement la mdecine ou la biologie, les sciences qui touchent la

    prservation de la plante et lastronomie.

    Les attentes du public envers le monde scientifique recoupent des exigences de rigueur de

    transparence pour permettre la comprhension des diffrentes interventions scientifiques,

    notamment dans les matires cites plus haut. Le public favorise des approches ludiques et

    lmotion dans la sensibilisation la science ; cependant, ceci ne doit pas mener des

    rductions trop simplistes et des raccourcis. La socit a dvelopp une certaine mfiance

    lgard des projets scientifiques et elle demande un contrle et une rgulation efficaces de

    ceux-ci.

    B. Supports de la vulgarisation scientifique

    Le but de cette partie est dessayer de prsenter un panel plus ou moins complet des

    diffrents supports de la vulgarisation scientifique et de leur audience . A partir de ces

    donnes, nous pourrons avoir une ide des publics de la vulgarisation scientifique actuelle ;

    et nous proposerons des pistes possibles pour le projet concernant son contenu, ses

    partenariats potentiels et ses moyens de diffusion et de communication ventuels.

    (Mapping synthse des diffrents supports et manifestations Cf Annexe 6)

    1. Expositions

    Concernant le public des parcs caractre scientifique (Futuroscope, Cit des Sciences et de

    lindustrie)36, nous pouvons noter que :

    46% des personnes de 15 ans et plus ont visit au moins une fois dans leur vie un de ces

    parcs

    36

    Ministre de la Culture et de la communication DEPS. Muses. Chiffres cls 2012, Statistiques de la Culture, 2012, pp. 35, 41, 43-44

    Si lobjectif de La Grande Hypothse est de donner une vision plus proche de la ralit

    scientifique actuelle, il semblerait que dmystifier le monde scientifique et ramener la science

    dans toutes ses dimensions au sein des proccupations des citoyens soient des aspects

    dvelopper.

  • La Grande Hypothse Audencia Mai 2013

    25

    Ce public nest cependant pas rgulier, puisque sur la mme population, seulement 8%

    les ont visits au cours des 12 derniers mois. Donc il y a une dperdition assez

    importante, et proportionnellement plus marque par rapport aux autres domaines

    (peinture, sculpture, photo, muse) (Cf Annexe 2)

    La tranche dge qui va le plus dans ces parcs sont les 15-34 ans.

    Le niveau dtude est globalement lev :

    83% des Bac+4 et plus, et 68% des Bac+2/3 ont visit ces structures au moins une fois

    dans leur vie

    contre 42% des CAP et BEP

    Universcience (Paris) concentre environ 80% des visiteurs de ce type de parcs, et nous

    observons par ailleurs que les habitants de Paris intra muros sont 30% tre alls dans

    un parc scientifique au cours des 12 derniers mois contre 15% pour la rgion parisienne

    et 6% 7% pour le reste du territoire. Parmi les facteurs qui pourraient expliquer ce

    dcalage, il y a peut tre leffort de dplacement. Ainsi, proposer une exprience dans le

    monde scientifique sur internet annulerait le cot de cet effort, sachant par ailleurs

    quau premier trimestre 2012, 73,6%37 des foyers franais ont accs internet

    domicile quelque soit le moyen (ordinateur, tlphone mobile ou autre).

    Notons enfin quUniverscience accueille environ 3,3 millions de visiteurs par an depuis 200937.

    2. Cafs scientifiques

    Lchantillon de ltude sur laquelle nous nous basons ici est restreint (215 personnes) mais

    nous pouvons tirer quelques grandes ides sur le public des cafs scientifiques38 :

    Le public est pour sa majorit li de prs ou de loin la science

    Les tranches dges les plus reprsentes sont les : 20-24 ans et les 45-59 ans

    Les types de population les plus reprsentes sont les tudiants, les enseignants et les

    cadres souvent ces populations font partie des milieux scientifiques ou sont des

    amateurs initis

    Pour une part importante du public, il sagit dune frquentation rgulire

    37

    Alliga Media, Chaire Economie numrique de Paris Dauphine, Baromtrie de lconomie numrique, 2me

    dition, 1er

    trimestre 2012, pp. 5-6 38

    Boubaaya G., Buchs M., Dalenon D., Reuiller G., Observation du mode de fonctionnement des Cafs scientifiques en rgion Rhne-Alpes, DESS Communication Scientifique et Technique, 2003

    Universcience tant le principal acteur dans ce domaine, il tait effectivement intressant pour

    le projet de solliciter cette structure, et ce, plusieurs niveaux : en termes de moyens (apport),

    daudience potentielle (visiteurs nombreux de ltablissement) et de communication (institution

    faisant autorit).

  • La Grande Hypothse Audencia Mai 2013

    26

    La plupart du temps, les personnes qui se sont rendues aux cafs ont t mises au

    courant par lintermdiaire de connaissances (phnomne de bouche oreille) ; et elles

    vont occasionnellement dans dautres manifestations scientifiques.

    Notons aussi que pour toucher un public plus jeune, des cafs des sciences spcifiques pour

    les lycens ont t mis en place.

    De plus, nous pouvons identifier des rseaux de cafs scientifiques comme le rseau des

    bars des sciences franciliens.

    Co

    nte

    nu

    s

    Etudier la programmation des cafs scientifiques peut tre intressant en termes de

    contenus, dans le sens o certains sujets traits par les intervenants et au travers des dbats

    pourraient servir alimenter le site du projet sous forme de vidos par exemple.

    Se pencher sur lorganisation des cafs permettrait aussi didentifier les scientifiques qui font

    des dmarches de vulgarisation et qui seraient plus susceptibles de participer un projet

    comme La Grande Hypothse.

    Pa

    rten

    ari

    ats

    Si nous rflchissons en termes dapports mutuels, nous pourrions imaginer des accords entre

    OHNK et les cafs scientifiques dots dun site ou dune page internet, comme le rseau

    francilien. Dune part, OHNK assurerait une animation du site voire une amlioration de celui-

    ci ; en effet, le site du rseau francilien est trs peu interactif et manque dattractivit.

    Dautre part, le rseau assurerait la diffusion du projet sur leur site.

    Dif

    fusi

    on

    La remarque prcdente peut cependant tre remise en cause dans le sens o la cible vise

    par le projet ne recoupe pas forcment la population adepte des cafs scientifiques. En effet,

    la cible du projet est a priori plus jeune et moins avertie. De plus, selon certains tmoignages

    directs, le format du caf des sciences semblerait sessouffler un peu.

    Pour autant, une des voies possibles est de faire du projet un sujet dintervention et de dbat,

    lors de rencontres axes sur le numrique par exemple. Ainsi, lattention de cette sphre plus

    initie ne se porterait pas forcment sur le contenu mme du projet mais sur son format

    novateur encore peu rpandu, particulirement dans le domaine des sciences.

    3. Blogs scientifiques

    Afin dtudier ce type de blogs, nous nous sommes intresss aux sites39 (cf Annexe 3) qui

    rencontreraient le plus de succs en France sur les rseaux Facebook avec le nombre de

    like et Twitter avec le nombre dabonns.

    39

    Ebuzzing, Top Blogs Sciences Mars 2013, http://labs.ebuzzing.fr/top-blogs/sciences, consult le 24/03/2013

    A partir de lidentification de rseaux de cafs ou bars des sciences, nous pouvons imaginer

    plusieurs scnarios en rapport avec le projet :

  • La Grande Hypothse Audencia Mai 2013

    27

    Quelques lments que nous pouvons noter :

    Mme si le succs sur Facebook et Twitter est limit (quelques milliers de like ou

    dabonns), nous constatons que presque systmatiquement, il y a un nombre suprieur

    dabonns Twitter que de like FB. Il semblerait donc que le rseau Twitter soit plus

    adapt au format du blog scientifique.

    La tranche dges qui ressort sur Facebook est celle des 25-34 ans

    Un phnomne de toile/de rseau se dgage des blogs et de leur prsence sur les rseaux

    sociaux : les diffrents blogs vont se liker et vont liker dautres pages en rapport

    avec la science

    Point sur lexprience BlogOscience40

    Unisciel a lanc un concours o des tudiants devaient crer un blog rpondant une

    question du public ; le meilleur blog devait tre lu par vote du public. 26 blogs ont t

    crs. On a observ 24 000 vues au total pour 879 votes (taux de participation - nombre

    de vues sur nombre de votes - : 3,7%)

    4. Fte de la science

    Selon le dossier de presse de ldition 2012 de la Fte de la Science, la frquentation globale

    de lvnement slve 1,5 millions de visiteurs.

    40

    Blogosciences, Concours Blogosciences : Les gagnants, http://www.unisciel.fr/concours-blogosciences-les-gagnants/, consult le 23/03/2013

    Parmi les rseaux de blogs scientifiques, il serait peut tre intressant de dmarcher les plus actifs

    et ceux qui sont le plus relays, afin quils puissent diffuser le projet dans leur zone dinfluence et

    toucher une grande partie de la communaut des blogueurs scientifiques et de leurs lecteurs.

    Sur le site Ebuzzing, le premier blog scientifique est Passeur de sciences

    (http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/) qui est relay par le Monde.fr.

    En passant par ce blogueur, nous pouvons envisager deux voies de diffusion potentielles : celle du

    blog qui pourrait transmettre des informations sur La Grande Hypothse, et si le projet fonctionne,

    convaincre Le Monde de lintgrer son site gnral par cet intermdiaire.

    Ce qui parat intressant dans la Fte de la science est la dimension rgionale. En effet, ce sont les

    rgions qui organisent cet vnement sur leur territoire. De plus, au sein de lorganisation, des

    porteurs de projets sont sollicits. (http://www.fetedelascience.fr/pid25790/vous-avez-projet-

    demarche-suivre.html).

    Nous pourrions envisager dans cette perspective une coopration entre le Quartier de la Cration,

    OHNK, un laboratoire de la rgion et une entreprise locale pour dvelopper un outil interactif

    mettant en avant le projet durant cette manifestation. Cependant, cette proposition est intressante

    si le concept dvelopp peut tre rutilis ou diffus par dautres moyens ensuite ou si cette

    initiative permet dobtenir un soutien de la Rgion au projet, car cette dmarche demanderait un

    investissement sensiblement trop important au regard de limpact seul de la manifestation.

  • La Grande Hypothse Audencia Mai 2013

    28

    5. Science la radio

    Les trois radios sur lesquelles nous nous sommes penchs sont Radio Prun, France Culture et

    France Inter. Nous avons essay de dterminer leur audience et les formats de leurs

    missions scientifiques.

    Radio Prun

    Etant donn le peu dinformations disponibles sur cette radio locale en termes daudience,

    nous avons jug de son impact public travers sa prsence sur les rseaux sociaux Facebook

    (FB) et Twitter, et la prsence de son mission scientifique le Labo des savoirs.

    Like FB Tranche dges FB* Abonns Twitter

    Radio Prun 8136 25-34 ans 2260

    Le Labo des savoirs 475 25-34 ans 440

    *La tranche dge FB est reprsentative des utilisateurs de FB qui ont lik la page, mais pas de lensemble des

    auditeurs dont une part na pas ncessairement lik la page ou na tout simplement pas de page FB.

    Nous voyons une importante dperdition entre FB et Twitter pour Radio Prun et une grande

    dperdition entre Radio Prun et le Labo des savoirs sur les deux rseaux ; par contre un

    nombre quasi identique sur les deux rseaux pour le Labo des savoirs.

    France Culture

    Pour France Culture, il y a 1M dauditeurs chaque jour et 6 missions scientifiques sur la

    semaine.41 Nous navons pas trouv de chiffres daudience par missions scientifiques. Sur

    les rseaux sociaux, France Culture a des pages consacres, ce qui nest pas le cas de ses

    missions sur les sciences, excepte Science Publique ayant une page FB avec 99 likes (nous

    nous demandons si cette page est officielle). Ainsi, nous ne pouvons rellement juger de la

    porte de ces missions.

    France Inter

    Concernant France Inter, il y a 5,8M dauditeurs quotidiens et au moins 5 missions

    scientifiques par semaine. Prenons lexemple de Tte au Carr qui runit environ 450 000

    auditeurs par mission.42 Par contre, comme France Culture, il ny a pas de pages spcifiques

    sur les rseaux sociaux pour les missions.

    Le format adopt est le plus souvent le dbat ou lentretien. De plus, les radios comme

    France Inter ou France Culture ne sont pas prises par la frange la plus jeune de la

    population, les auditeurs sont en majorit des adultes.

    41

    Leballeux A., France Culture conforte son audience et progresse fortement sur les podcasts et les rseaux sociaux, http://www.franceculture.fr/blog-au-fil-des-ondes-2013-01-15-france-culture-conforte-son-audience-et-progresse-fortement-sur-les, consult le 23/03/2013 42

    Radio actu, France Inter - Meilleur rsultat d'audience depuis 9 ans (audio), http://www.radioactu.com/actualites-radio/140549/france-inter-meilleur-resultat-d-audience-depuis-9-ans-audio/, consult le 23/03/2013

  • La Grande Hypothse Audencia Mai 2013

    29

    Cependant, si nous nous intressons aux pages FB de France Culture et de France Inter, nous

    obtenons les donnes suivantes :

    Likes FB Tranche dge FB la plus populaire*

    France Culture 317 292 18-24 ans

    France Inter 170 381 25-34 ans

    *La tranche dge FB est reprsentative des utilisateurs de FB qui ont lik la page, mais pas de lensemble des

    auditeurs dont une part na pas ncessairement lik la page ou na tout simplement pas de page FB.

    Au regard du nombre relativement important de likes comparativement dautres pages

    que nous avons pu tudier, nous pouvons supposer que lcoute de ces radios par de jeunes

    adultes (dont des tudiants) est non ngligeable, mme si elle nest pas majoritaire.

    6. Science la tl

    Sur ce volet, deux types de produits audiovisuels sont tudis. Tout dabord, le cas des

    missions de vulgarisation scientifique est dtaill au travers de quatre exemples : On nest

    pas que des Cobayes (OPC), E=M6, Cest pas sorcier (CPS) et Incroyables expriences. Ensuite,

    nous nous attachons au phnomne de la srie scientifique avec le concept Cop & Lab qui

    connat un large succs. Le but est de dcrypter les codes de la reprsentation du monde

    scientifique qui est vhicule dans ces sries. Ceci nous permettra notamment

    dapprhender ce quattend le spectateur de ces dernires et lcart construit entre la fiction

    et la ralit de la science.

    On nest pas que des cobayes

    Concept43 : les trois prsentateurs sont considrs comme des testeurs qui mnent des

    expriences parfois spectaculaires afin de prouver ou dsavouer scientifiquement des

    croyances communment admises.

    Lmission rassemble environ 460 000 spectateurs.44

    43

    Site France 5, Concept prsentation de lmission, http://www.france5.fr/emissions/on-n-est-pas-que-des-cobayes, consult le 02/05/2013 44

    Grondin A., Avec On n'est pas que des cobayes, France 5 rpond aux questions les plus farfelues, http://www.20minutes.fr/television/1008089-on-cobayes-france-5-repond-questions-plus-farfelues, consult le 24/03/2013

    Ces radios ont, semble-t-il, russi dvelopper un format dmission scientifiques qui reste

    accessible et intresse sans que le divertissement en soit une composante principale, tendance

    adopte plutt en tlvision. Ce support peut donc tre intressant en termes de contenus pour

    La Grande Hypothse, soit pour sen inspirer, soit pour penser des partenariats ventuels sur

    une base dchange entre contenus et diffusion.

  • La Grande Hypothse Audencia Mai 2013

    30

    Nous avons relev deux citations du producteur qui dfinissent certaines caractristiques du

    public de OPC45 :

    On constate que le bouche oreille est trs important, notamment dans les cours de

    rcr, et 2P2L on se dit quon va dans la bonne direction et que cest bien un programme

    familial sans que ladulte ne soit infantilis.

    de grosses performances sur des 6 14 ans et 15 25 aussi

    E=M6

    Concept46 : Pour apprendre de manire ludique, lmission, prsente par le fameux Mac

    Lesggy, propose une srie de reportages trs accessibles expliquant des phnomnes

    surprenants, certaines avances techniques et la nature dvnements qui nous sont

    familiers.

    Lmission rassemble environ 3M de spectateurs.47

    Elle existe depuis 20 ans, c'est--dire quelle reprsente lun des plus vieux concepts du

    paysage audiovisuel franais ; et elle prsente toujours du succs en audimat.48

    Cest pas Sorcier

    Concept49 : Anime par trois prsentateurs, Fred, Jamy et Sabine , lmission fait le lien

    entre un site scientifique souvent insolite ou spectaculaire explor par Fred ou Sabine qui

    pose des questions, et, un camion laboratoire avec Jamy qui rpond celles-ci.

    Lmission rassemble entre 350 000 et 400 000 spectateurs.50

    CPS existe depuis 1994 (19 ans)51 ; comme E=M6, ce concept a perdur dans le temps.

    Mme si lmission a risqu rcemment dtre arrte, elle nen reste pas moins lune des

    rfrences sur la vulgarisation scientifique la tlvision.

    Incroyables expriences

    Concept : Anime par Jamy, cette mission confrontait deux quipes devant rpondre une

    question qui avait pour point de dpart une exprience dj effectue ou effectuer par

    Jamy, dont les rsultats taient souvent tonnants. Ces questions traitaient de phnomnes

    le plus souvent familiers.

    Lmission52 est apparue en 2008 et sest arrte en 2012.

    45

    Matt E., Jrme Caza, producteur de on nest pas que des cobayes sur France 5 Interview, http://www.mediaunautreregard.com/2012/05/23/jerome-caza-producteur-de-on-n-est-pas-que-des-cobayes-sur-france-5-2p2l-interview/, consult le 24/03/2013 46

    Site M6, Le concept : E=M6, http://www.m6.fr/emission-e_m6/concept.html, consult le 02/05/2013 47

    Le blog TV news, Meilleure audience de lanne pour le magazine E=M6, http://www.leblogtvnews.com/article-meilleure-audience-de-l-annee-pour-le-magazine-e-m6-116292288.html, consult le 23/03/2013 48

    Wikipedia, E=M6, http://fr.wikipedia.org/wiki/E%3DM6, consult le 23/03/2013 49

    Trombetta P., Cest pas sorcier, http://www.tv5.org/TV5Site/enseigner-apprendre-francais/fiche-54-C_est_pas_sorcier.htm, consult le 02/05/2013 50

    Ferard E., Que va devenir Cest pas sorcier ?, http://www.maxisciences.com/c-est-pas-sorcier/que-va-devenir-c-039-est-pas-sorcier-les-confidences-de-jamy_art27940.html, consult le 02/05/2013 51

    Wikipedia, Cest pas sorcier, http://fr.wikipedia.org/wiki/C'est_pas_sorcier, consult le 02/05/2013 52

    Wikipedia, Incroyables Expriences, http://fr.wikipedia.org/wiki/Incroyables_Exp%C3%A9riences, consult le 23/03/2013

  • La Grande Hypothse Audencia Mai 2013

    31

    Elle rassemblait environ 700 000 spectateurs par mission quotidienne. Lmission

    quotidienne a t maintenue sur France 2 en 2009 avec en parallle des prime times, puis il

    y a eu basculement sur France 3 en 2010 avec les prime times seulement. Elle comptait

    autour de 2M de spectateurs en prime time.

    Ce que nous pouvons conclure sur ces exemples :

    Il sagit souvent de formats familiaux

    Ce sont des programmes axs sur des expriences et/ou rpondant des questions

    proches du quotidien et/ou farfelues avec une forte dimension ludique voire

    spectaculaire parfois

    Point sur les sries scientifiques Cop & Lab

    Les sries tlvises scientifiques ont un trs grand succs, le genre le plus pris et le plus

    reprsent est le Cop & Lab , savoir un mlange denqute policire et de science.

    Ainsi, le rapprochement des dmarches policire et scientifique semblerait une des cls de

    succs.

    Il est intressant de se pencher sur la reprsentation de la science dans ces sries, tant

    donn les performances quelles obtiennent en termes daudimat. En effet, Les Experts par

    exemple a rassembl prs de 5,3 millions de spectateurs sur TF1 le samedi

    05/01/201353 (rappelons que cest la 10me saison).

    Quelques caractristiques de la reprsentation de la science et des scientifiques dans ces

    sries54 :

    Les scientifiques sont le plus souvent des personnages en bouse blanche, et le laboratoire

    prsente un microscope porte de main. Il sagit dune reprsentation standardise

    identifiable par tous.

    La science est complique voire incomprhensible. Le jargon scientifique na pas vocation

    tre compris mais doit donner une impression de srieux et rend crdible le discours

    auprs du spectateur mme si en ralit, il peut tre compltement faux. De plus, quand

    un personnage utilise une machine technique, il est rarement expliqu comment elle

    fonctionne, cest presque magique.

    53

    Premire, Audiences TV : TF1 petit leader avec Les Experts Miami, France 3 et France 2 devancent M6, http://tele.premiere.fr/News-Tele/Audiences-TV-TF1-petit-leader-avec-Les-Experts-Miami-France-3-et-France-2-devancent-M6-3622320, consult le 02/04/2013 54

    Nguyen C., Chouteau M., Triquet E., Bruguiere C., La perspective narrative dans les sries Cop and Lab . Quelles contributions aux reprsentations du monde scientifique et technique ?, Universit du Havre, 2011

    Ces missions mettent en avant des personnes connues de tous, notamment Mac Lesggy et

    Jamy Gourmaud ; la question dun parrain de ce type pouvait se poser pour La Grande

    Hypothse, une telle figure pourrait servir la communication autour du projet.

  • La Grande Hypothse Audencia Mai 2013

    32

    La science a valeur de vrit. La science arrive toujours la conclusion de lenqute et les

    autres moyens mis en uvre ne font que confirmer ce qua dj trouv la science, il ny a

    pas dautres alternatives possibles.

    La technique est infaillible. Jamais une machine ne tombe en panne ou fait une erreur

    dans les rsultats ; de plus, tout laboratoire est quip des dernires technologies les plus

    performantes.

    La science et la technique sont immdiates. On obtient le rsultat dune exprience la

    seconde suivant la mise en uvre de celle-ci ; et la rflexion qui sengage aprs cette

    exprience est formule et valide dans le mme temps.

    Leffet recherch est de donner une dimension spectaculaire la science qui impressionne le

    spectateur.

    7. Les revues de vulgarisation

    Parmi les titres rpertoris (cf Annexe 4), trois dentre eux se distinguent :

    Science et vie (SV)/Science et vie junior (SVJ) : 450 000 exemplaires vendus en moyenne

    par mois en cumul sur les deux revues en 201255. SVJ est prsente sur FB avec une page

    officielle, mais ce nest pas le cas de SV. En tout cas, il ny a pas lair davoir de page

    officielle mais plutt des pages cres par des internautes particuliers, ce qui supposerait

    que ces derniers auraient souhait en voir une tablie officiellement. On note par ailleurs

    que la tranche dge vise par SVJ est celle des 13-18 ans et la tranche dges qui ressort

    le plus sur FB est celle des 18-34 ans, comme si la cible du lectorat papier se trouvait

    dplace quand on passe sur ce rseau social. Enfin, on constate que les deux titres sur

    Twitter ont trs peu dabonns au regard du nombre dexemplaires vendus.

    Sciences et avenir : 260 000 exemplaires en moyenne vendus par mois en 201256. La

    revue a une prsence marque sur FB, ce qui nest pas le cas sur Twitter.

    Pour la science : 27 000 exemplaires en moyenne vendus par mois en 2012 alors que la

    revue est assez prsente sur FB et Twitter.

    55

    OJD, Science et vie Science et vie Junior, http://www.ojd.com/adherent/4731, consult le 24/03/2013 56

    OJD, Sciences et avenir, http://www.ojd.com/adherent/4731, consult le 24/03/2013

    Cette description de limage de la science au sein des sries scientifiques pose la question de la direction du projet, notamment sur le plan artistique. Lintention est soit de reprendre une partie des codes comme la blouse blanche pour une identification immdiate du spectateur, et essayer de garantir son attention en utilisant certains leviers du divertissement comme le spectaculaire, soit de les dconstruire et aller leur encontre afin de renouveler la reprsentation des scientifiques et de leur univers.

    Nous remarquons que le positionnement de Science et Vie sur les rseaux sociaux nest pas

    optimal. Il y a dune part une multiplication des pages Science et Vie non officielles laquelle

    sajoute une performance trs faible sur des rseaux comme Twitter. Il semblerait quil y ait un

    rel manque de ce point de vue, et ngocier un partenariat avec la revue sur cette base peut

    savrer bnfique pour le magazine et pour le projet.

  • La Grande Hypothse Audencia Mai 2013

    33

    8. Les formes rcentes de manifestations scientifiques

    Plus rcemment, de nouvelles formes de manifestations scientifiques se sont mises en place.

    Nous proposons une description de celles-ci ; cependant nous navons pas trouv

    dinformations chiffres sur ltendue de leur application et de leur succs en termes de

    public en France.

    Les nouveaux formats de prsentation orale des sciences

    Il sagit de redynamiser limage des confrences scientifiques et dadopter des formats plus

    contemporains auxquels serait plus rceptif le public actuel.

    Science Slam

    Cette forme de prsentation orale a eu un certain succs en Allemagne et est repris peu

    peu en France. Des personnes doivent prsenter un sujet scientifique (problme, thorie,

    hypothse) en quelques minutes (10 minutes en gnral), et aprs la prestation, le public

    dsigne le vainqueur.

    Ces comptitions en France peuvent tre organises par des rseaux tudiants comme lvnement Slam ta science par lUniversit de Poitiers, ou Slam Science 2013 par Dealers de Science, association dtudiants en science de luniversit de Bordeaux.

    Pecha Kucha57

    Pecha Kucha est une onomatope japonaise quivalente blabla en franais. Ce

    terme dsigne ici un format de prsentation orale dont le cadre est dfini strictement : 20

    diapositives et 20 secondes par diapositive, soit une prsentation de 6 minutes 40. Le plus

    souvent, des soires Pecha Kucha sont organises avec une dizaine de prsentations

    prvues. Les soires Pecha Kucha taient au dpart organises dans les milieux de

    larchitecture et du design, mais elles sappliquent aussi aujourdhui aux milieux

    scientifiques, par exemple avec la Nuit des Chercheurs Mulhouse en en 2012.

    Lapplication pratique et la mouvance du Do it Yourself

    Il sagit dorienter lapproche de la science sur la pratique afin de rendre plus concrte

    lapprhension, la comprhension de celle-ci et de la ramener dans un univers proche du

    quotidien. Ces manifestations sont orientes notamment sur les technologies.

    Fab Lab

    Le terme Fab Lab vient de la contraction de Fabrication Laboratory , cest un concept

    invent aux Etats Unis. Les Fab Labs sont rgis par des principes de collaboration et

    douverture. Ce sont des ateliers o se trouvent des machines de fabrication numriques qui

    permettent de produire une trs grande varit dobjets sans que ce ne soit trs

    57

    Wikipedia, Pecha Kucha, http://fr.wikipedia.org/wiki/Pecha_Kucha, consult le 04/05/2013

  • La Grande Hypothse Audencia Mai 2013

    34

    compliqu.58 Les notions de crativit et de rseau sont trs prsentes ; en effet les Fab Labs

    sont organiss et changent sur leurs diffrentes oprations. Il existe une vingtaine de Fab

    Labs en France, celui de Nantes est le Fab Lab PiNG ; il propose des formations, des ateliers,

    des rencontres etc.59

    Maker Fair60

    Cest un mouvement n aux Etats Unis, la volont de ce mouvement est retransformer les

    objets du quotidien pour les rparer ou pour en faire des objets uniques ; et les objectifs

    peuvent tre de lutter contre lobsolescence programme, de crer de nouvelles

    technologies utiles au quotidien que les grandes entreprises nont pas dvelopp. Ce

    mouvement est fond sur la technologie, le partage et lOpen Source.

    En France, sorganisent des manifestations sinspirant de ce mouvement mme sil nest pas

    prsent en tant que tel sur le territoire. Une confrence au Lieu Unique Nantes sest

    dailleurs droule en mars dernier sur ce thme61.

    Le principe dOpensource, et de partage autour dun intrt commun dans les sciences et

    technologies

    Hackerspace

    Un hackerspace est un lieu o des personnes ayant un intrt commun se retrouvent,

    comme une sorte de laboratoire de ressources et de partage du savoir.

    Nous pouvons prendre pour exemple lassociation La Paillasse Nantes, qui est un

    hackerspace runissant une communaut intresse par la biologie et les biotechnologies.

    58

    Wikipedia, Fab Lab, http://fr.wikipedia.org/wiki/Fab_lab#France, consult le 04/05/2013 59

    PiNG, Projet associatif, http://www.pingbase.net/wordpressfr/ping/projet-associatif, consult le 04/05/2013 60

    La canine numrique rennaise Bertier Luyt, Le maker movement bientt en France ?, http://www.lemag-numerique-rennais.com/2012/09/le-maker-movement-bientot-en-france-1398, consult le 04/05/2013 61

    Ouest France, Bidouilleurs et autres makers : la rvolution DIY , http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Bidouilleurs-et-autres-makers-la-revolution-DIY-Conference_44109-ild-20130305-3661117-150_actuLocale.Htm, consult le 04/05/2013

    Ces pratiques plus ou moins mergentes montrent un certain bouillonnement ou renouvellement

    des approches qui peut soprer autour des sciences et des technologies ; cependant, elles

    semblent tre circonscrites en termes de diffusion des cercles plutt restreints. Pour le projet de

    La Grande Hypothse, ces pratiques peuvent tre intressantes en termes de contenus dans le

    sens o elles ne sont pas encore largement rpandues en France et donc apportent une fracheur

    certaine dans les informations dispenses sur la science. Concernant la diffusion mme, nous

    voyons quidentifier et toucher les communauts locales intresses par les sciences demanderait

    un travail de grande ampleur sil veut tre ralis au niveau national. Pour autant, travailler avec

    des rseaux plus structurs nationalement comme les Fab Labs peut se rvler productif, et le

    projet se rattachant la rgion nantaise, une attention particulire peut tre consacre aux

    interventions dans ce primtre.

  • La Grande Hypothse Audencia Mai 2013

    35

    V. LE TRANSMEDIA

    Le dernier aspect essentiel du projet La Grande Hypothse est sa dimension transmdia. Afin

    de cerner un peu les enjeux dun tel format et de pouvoir alimenter quelques rflexions

    autour du projet, nous avons voulu prsenter trois points qui permettent de dessiner un

    cadre daction. Ceux-ci concernent le transmdia directement avec les lments glans dans

    la synthse du Forum Blanc 2013 ; puis ils sattachent la viralit sur internet dont nous

    avons voulu dcoder quelques principes ; et enfin ils abordent les rseaux sociaux Facebook

    et Twitter qui constitueraient un relais important du projet sur internet.

    A. Forum Blanc 201362

    Le Forum Blanc est un vnement de deux jours et demi qui rassemble au Grand Bornand

    des professionnels de la diffusion des nouveaux supports et nouveaux medias. En 2013, Une

    large partie du forum tait consacre au transmdia ; nous avons slectionn quelques

    points de synthse qui nous semblaient pertinents dans la perspective du projet La Grande

    Hypothse.

    La qualit de linterface

    La premire condition pour quun objet transmdia ou quun webdocumentaire plaise au

    public est la qualit de linterface. Lutilisateur ne doit pas tre perdu dans le cheminement

    du contenu. Le produit doit de plus avoir un bon quilibre entre sollicitation de lutilisateur

    et une lecture type documentaire plus classique qui demande seulement lattention passive

    de ce dernier. Ainsi, il faut prsenter peu de chemins de lecture et rduire le nombre de

    cliques. Par ailleurs, souvent laspect gameplay est assez pris sur les formats

    transmdia.

    Concernant le tlchargement dapplications

    Upian a constat pour Alma, une enfant de la violence, seulement 3 000 tlchargements

    pour tablette en comparaison des 400 000 visiteurs du site (0,75%) ; le tlchargement

    signifie cependant un investissement important de la personne dans le projet. Par ailleurs, il

    62

    Druelle A., Forum Blanc 2013 : Quelques facteurs cls de succs dans le Transmedia, Cap digital Les tendances du Forum Blanc 2013, Janvier 2013

    La Grande Hypothse mettant en jeu trois segments dutilisateurs diffrents et des contenus

    varis, lun des enjeux majeurs semble tre la simplicit de linterface et la facilit de prise

    en main par lutilisateur.

  • La Grande Hypothse Audencia Mai 2013

    36

    est indiqu quune application gratuite avec certains contenus payants rapportait plus

    quune application payante au dpart.

    Des diffuseurs importants

    Il est soulign que des partenaires avec un champ daction significatif sont ncessaires au

    succs dun projet transmdia.

    Crowd funding

    Au sein du Crowd funding, des modles varis ont t mis en place et ce mode de

    financement reste encore assez alatoire.

    NB : Sur le site internet de Cap Digital, il y a de nombreux comptes rendus sur des

    interventions traitant du transmdia (la production, les modes de financement ) grce

    leur Think Transmedia. (http://www.capdigital.com/strategies/transmedia/)

    Il est possible que des ides de partenariats mergent de ces documents et du site en

    gnral.

    Lun des champs quinvestirait La Grande Hypothse est le dveloppement dune application. De

    ce fait, pour rduire les barrires lentre sur le tlchargement de cette application, il faut

    maintenir la gratuit au dpart et demander une contribution ensuite sur certains contenus

    tlcharger.

    Il semblerait que La Grande Hypothse ne puisse se passer de diffuseurs comme Arte, France TV

    ou les grands sites de presse comme Le Monde.fr pour se garantir une bonne visibilit. Sinon, il

    sagit de rinventer un modle ou de compter sur le succs dune configuration unique.

    Malgr les rserves quil est possible dmettre lgard de ce mode de financement, le mettre en

    place pour un projet comme La Grande Hypothse peut tre appropri. Ce projet semble avoir pour

    ambition de gnrer une implication particulire des utilisateurs, et le crowd funding, au-del de

    runir de largent, permettrait de crer une communaut runie autour du projet avant mme que

    celui-ci ne soit diffus ; et une fois le projet lanc, ces personnes pourraient le faire vivre rapidement

    et tre dautant plus impliques si elles ont particip la production.

  • La Grande Hypothse Audencia Mai 2013

    37

    B. La viralit sur internet63

    Le succs sur internet se mesure au nombre de visites, de cliques et de personnes qui elles

    mmes diffusent spontanment linformation. Se pencher sur les phnomnes de viralit et

    arriver en dgager quelques principes pourraient aider au succs de La Grande Hypothse.

    Les diffrents mouvements de contagion

    La contagion peut merger de la combinaison de deux effets contraires : dune part, les

    internautes vont aller voir ce qui a dj t vu de nombreuses fois, et dautre part, les

    internautes vont se tourner vers ce quil y a de nouveau.

    Dans les mouvements de contagion, le phnomne des big stories a t constat : il

    sagit dune histoire relaye par une grande majorit de sites gratuits et cela cre une

    attention particulirement accrue sur lhistoire en question.