LEPORTRAIT 24HEURES MERCREDI3OCTOBRE2007 … · 2008. 8. 8. · LEPORTRAIT 24HEURES MÉTÉO IETEATA...

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A travers l’art, Bernard Fibicher rencontre les gens FRANÇOISE JAUNIN Q uand on lui demande de parler de lui, Bernard Fibicher, directeur du Musée cantonal des beaux-arts (MCBA), ne parle que de l’art et des artistes. Pas d’autre passion ou hobby: les trains électriques, le jodle ou la peinture sur soie? Si, bien sûr! Il y a d’abord – étonnant contrepoint à sa prédilection pour les œuvres d’art plutôt méditatives – la musique rock des années 1960 et 70, qu’il prolonge par une écoute assidue des nouvelles tendances. Et la cuisine. Faire le marché, dénicher les meilleurs produits, les apprêter, faire la part belle aussi à l’expérimentation et à la combi- naison des saveurs: quand son agenda le lui permet, il adore. Le sport? Aucun intérêt. Les voyages? Enormément, mais pour le travail, pas pour le tourisme. «L’art est un moyen merveilleux pour rencontrer les gens.» Ses grandes expositions d’arts africain, chinois ou indien parlent pour lui: il a le goût des arts d’ailleurs. Non pas tant par fascination exotique que parce qu’il y sent une nécessité existentielle. «J’aime que l’art parle des problématiques de vie. En Occi- dent, il a trop souvent une dimension forma- liste et auto satisfaite qui me dérange.» Homme de défis et de grands projets qui a arpenté la planète en tous sens en quête de ces arts lointains, ne se serait-il pas plutôt vu poursuivre sa carrière à l’étranger? «Je ne cache pas que cela m’a titillé et qu’avec ma femme nous en avons parlé. Mais nos filles sont encore aux études et nos parents sont toujours là. Notre place est ici.» Et ici, c’est désormais Lausanne. Mais vivre ici ou là, il l’avoue sans ambages, est pour lui parfaitement secondaire. Ce qui est important, c’est d’habiter là où l’on travaille, d’être là physiquement, de s’impliquer dans le tissu local. Au-delà du défi du futur musée de Bellerive, qui le passionne, Lausanne l’intéresse. «C’est la seule ville que je con- naisse où le lac est toujours présent. Grâce à la pente, même si on ne le voit pas, on le sent, il y a des trouées, une lumière qui signale sa présence. On peut toujours s’orienter. Un peu comme la tour Eiffel à Paris. Et surtout, je ressens ici un dyna- misme contagieux. Avec Zurich, Lausanne me semble être actuellement la seule ville de Suisse où se manifeste un véritable élan vers une modernité incluant des préoccupations écologiques. Il y a là un formidable potentiel d’extension, le sentiment que plein de choses sont possibles. Le Musée des beaux-arts en fait partie.» Dans les institutions où il a travaillé – Musée des beaux-arts de Sion, Kunsthaus de Zurich, Kunsthalle de Berne et Kunstmu- seum de Berne –, il a longtemps choisi de travailler à temps partiel. Histoire de pou- voir mener des projets indépendants (une exposition à Tübingen pour Pro Helvetia, la triple exposition de sculpture du 700e de la Confédération à Bienne et Saint-Imier, un séjour chinois dans le cadre d’un échange culturel sino-suisse…) Et histoire aussi de prendre une part active, aux côtés de son épouse orthophoniste, à l’éducation de ses filles. L’aînée est actuellement en deuxième année d’architecture à l’EPFZ et la cadette passera son bac l’été prochain. Jusqu’à cette échéance, il vit la semaine dans son pied-à- terre lausannois et rejoint sa famille à Bienne le week-end. Dès l’été 2008, les Fibicher s’installeront complètement à Lau- sanne. Tout au long de la récente Nuit des musées, de 14 h à 1 h du matin, le directeur du MCBA n’a pas quitté son poste de l’Espace Arlaud. Muni de lunettes permet- tant de donner à voir l’état des recherches sur les façades, la «peau» et la couleur du musée de Bellerive (recherches menées de concert par les architectes, l’artiste Carmen Perrin et lui-même), il a inlassablement expliqué, montré, répondu aux questions. «Je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il y a eu un déficit de communication autour du nouveau musée. Quand on se met à expliquer clairement et concrètement les choses, les gens sont tout étonnés et avouent qu’au fond, il a l’air très bien, ce musée. Je suis convaincu que le vent est en train de tourner». £ IMPLIQUÉ Vivre ici ou là, il l’avoue, est pour lui parfaitement secondaire. Ce qui est important, c’est d’habiter là où l’on travaille, d’être là physiquement, de s’impliquer dans le tissu local. LAUSANNE, LE 27 SEPTEMBRE 2007, PHOTO FLORIAN CELLA 1957 Naissance à Sion. Tchèque naturalisé suisse, son père professeur lui transmet l’amour de la lecture. 1980 Séjour de 6 mois à Londres au cours de ses études de lettres à Berne. Révélation: le musée de Sir John Soanes, un éclectique et formidable «cabinet de curiosités». 1986 Signe l’exposition Repères en Valais: de Vouvry à Viège, 58 artistes sur 100 km au fil du Rhône. 1991 Commissaire de l’exposition de sculpture suisse à Bienne pour le 700e de la Confédération. 1999 Après Accra (Ghana), présente à Berne South meets West avec 15 artistes africains. 2005 Au Kunstmuseum de Berne, son exposition Mahjong d’art contemporain chinois attire plus de 40 000 visiteurs. «Avec Zurich, Lausanne est la seule ville de Suisse où se manifeste un élan vers une modernité incluant des préoccupations écologiques» 19

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44 MERCREDI 3 OCTOBRE 200724 HEURESLE PORTRAIT

MÉTÉO VINCENT DEVANTAY

Le Sentier

LausanneVevey

Vallorbe

Yverdon-les-Bains

Bulle

Grand Saint-Bernard

Fribourg

Neuchâtel

MoudonEchallens

Morges

Bière

Sainte-Croix

La Chaux-de-Fonds

Bienne

AigleVillars

Sion

Thonon

Genève

Payerne

Morat

Montreux

Nyon

Dans le monde aujourd’hui Amsterdam Athènes Bangkok Barcelone Berlin Bruxelles Florence Le Caire Lisbonne Londres Los Angeles Miami Milan

Montréal Moscou New York Nice Paris Rio de Janeiro Rome Stockholm Sydney Tokyo Tunis Venise Vienne

En Suisse aujourd’hui

Château-d’OEx

Martigny° Après-midi ° Matin

Jura, 1000 m

Plateau, Léman

Préalpes, Alpes

MÉTÉONEWS

Lausanne

Neuchâtel

Delémont

Berne

BâleSchaffhouse

Zurich Saint-Gall

Lucerne

Coire

LuganoGenève

Sion

Températures maximales Lausanne: comparatif 2005 à 2007

Source: MeteoSuisse

25°

30°

20°

15°

10°

me 26 je 27 ve 28 sa 29 di 30 lu 1er ma 2

2006200620052005

20072007

Une perturbation modérément active abordera nos régions en fin de journée ce mercredi. Nous profiterons avant cela d’un temps bien ensoleillé ce matin après dissipation des brouillards parfois denses sur le Plateau et l’ouest du bassin lémanique. Le ciel se couvrira ensuite

dans l’après-midi et des cumulus gonfleront en montagne. Des averses localement orageuses suivront dans la soirée et se généraliseront la nuit prochaine. Il fera à nouveau très doux en montagne avec par exemple 21 degrés à la Vallée de Joux!

Demain Temps nuageux à très nuageux jeudi avec des averses, plus fréquentes en matinée et le long du Jura.

Puis... Changeant vendredi. Averses éparses pas exclues. Passage à un temps bien ensoleillé et doux après dissipation des stratus parfois tenaces sur le Plateau le week-end.

Soleil Lever Coucher Lacs °C Vent moyen/rafales Niveau

Léman SO 5/15 km/h 372.20 m

Neuchâtel SO 5/15 km/h 429.25 m

Joux 18° SO 10/25 km/h 1004.30 m

276e jour de l’année. Gérard Ephéméride: mercredi 3.10

Evolution pour les jours prochains (% de fiabilité)

Dégradation en soirée

Lune Lever Coucher

(80%) (70%) (65%) (65%) (60%) Jeudi Vendredi Samedi Dimanche Lundi10° 16° 9° 17° 9° 18° 9° 18° 9° 17°

14° 19° 12° 20° 11° 20° 10° 20° 10° 20°

11° 15° 10° 16° 10° 17° 10° 17° 10° 16°

17°

16°

07h34 19h10

23h52 15h49

22°11°

21°11°

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21°13°

22°13°

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22°11°

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22°11°

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24°11°

10°4°

22°

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12°

21°12°

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A travers l’art,Bernard Fibicherrencontreles gensFRANÇOISE JAUNIN

Q uand on lui demande de parler delui, Bernard Fibicher, directeur duMusée cantonal des beaux-arts(MCBA), ne parle que de l’art et des

artistes. Pas d’autre passion ou hobby: lestrains électriques, le jodle ou la peinture sursoie? Si, bien sûr! Il y a d’abord – étonnantcontrepoint à sa prédilection pour les œuvresd’art plutôt méditatives – la musique rockdes années 1960 et 70, qu’il prolonge par uneécoute assidue des nouvelles tendances. Et lacuisine. Faire le marché, dénicher lesmeilleurs produits, les apprêter, faire la partbelle aussi à l’expérimentation et à la combi-naison des saveurs: quand son agenda le luipermet, il adore. Le sport? Aucun intérêt. Lesvoyages? Enormément, mais pour le travail,pas pour le tourisme. «L’art est un moyenmerveilleux pour rencontrer les gens.»

Ses grandes expositions d’arts africain,chinois ou indien parlent pour lui: il a legoût des arts d’ailleurs. Non pas tant parfascination exotique que parce qu’il y sentune nécessité existentielle. «J’aime que l’artparle des problématiques de vie. En Occi-dent, il a trop souvent une dimension forma-liste et auto satisfaite qui me dérange.»Homme de défis et de grands projets qui aarpenté la planète en tous sens en quête deces arts lointains, ne se serait-il pas plutôt vupoursuivre sa carrière à l’étranger? «Je necache pas que cela m’a titillé et qu’avec mafemme nous en avons parlé. Mais nos fillessont encore aux études et nos parents sonttoujours là. Notre place est ici.»

Et ici, c’est désormais Lausanne. Maisvivre ici ou là, il l’avoue sans ambages, estpour lui parfaitement secondaire. Ce qui estimportant, c’est d’habiter là où l’on travaille,

d’être là physiquement, de s’impliquer dansle tissu local. Au-delà du défi du futur muséede Bellerive, qui le passionne, Lausannel’intéresse. «C’est la seule ville que je con-naisse où le lac est toujours présent. Grâce àla pente, même si on ne le voit pas, on lesent, il y a des trouées, une lumière quisignale sa présence. On peut toujourss’orienter. Un peu comme la tour Eiffel àParis. Et surtout, je ressens ici un dyna-misme contagieux. Avec Zurich, Lausanneme semble être actuellement la seule ville deSuisse où se manifeste un véritable élan versune modernité incluant des préoccupationsécologiques. Il y a là un formidable potentield’extension, le sentiment que plein de chosessont possibles. Le Musée des beaux-arts enfait partie.»

Dans les institutions où il a travaillé –Musée des beaux-arts de Sion, Kunsthaus deZurich, Kunsthalle de Berne et Kunstmu-seum de Berne –, il a longtemps choisi detravailler à temps partiel. Histoire de pou-voir mener des projets indépendants (uneexposition à Tübingen pour Pro Helvetia, latriple exposition de sculpture du 700e de laConfédération à Bienne et Saint-Imier, unséjour chinois dans le cadre d’un échangeculturel sino-suisse…) Et histoire aussi de

prendre une part active, aux côtés de sonépouse orthophoniste, à l’éducation de sesfilles. L’aînée est actuellement en deuxièmeannée d’architecture à l’EPFZ et la cadettepassera son bac l’été prochain. Jusqu’à cetteéchéance, il vit la semaine dans son pied-à-terre lausannois et rejoint sa famille àBienne le week-end. Dès l’été 2008, lesFibicher s’installeront complètement à Lau-sanne.

Tout au long de la récente Nuit desmusées, de 14 h à 1 h du matin, le directeurdu MCBA n’a pas quitté son poste del’Espace Arlaud. Muni de lunettes permet-

tant de donner à voir l’état des recherchessur les façades, la «peau» et la couleur dumusée de Bellerive (recherches menées deconcert par les architectes, l’artiste CarmenPerrin et lui-même), il a inlassablementexpliqué, montré, répondu aux questions.«Je ne peux pas m’empêcher de penser qu’ily a eu un déficit de communication autourdu nouveau musée. Quand on se met àexpliquer clairement et concrètement leschoses, les gens sont tout étonnés et avouentqu’au fond, il a l’air très bien, ce musée. Jesuis convaincu que le vent est en train detourner».£

IMPLIQUÉ Vivre ici oulà, il l’avoue, est pourlui parfaitementsecondaire. Ce qui estimportant, c’estd’habiter là oùl’on travaille, d’être làphysiquement,de s’impliquer dansle tissu local.LAUSANNE,LE 27 SEPTEMBRE2007,PHOTOFLORIAN CELLA

1957Naissance à Sion.Tchèque naturalisésuisse, son pèreprofesseur luitransmet l’amourde la lecture.

1980Séjour de 6 moisà Londres au coursde ses études delettres à Berne.Révélation: le muséede Sir John Soanes,un éclectique etformidable «cabinetde curiosités».

1986Signe l’expositionRepères en Valais: deVouvry à Viège, 58artistes sur 100 kmau fil du Rhône.

1991Commissairede l’exposition desculpture suisse àBienne pour le 700ede la Confédération.

1999Après Accra (Ghana),présente à BerneSouth meets Westavec 15 artistesafricains.

2005Au Kunstmuseum deBerne, son expositionMahjong d’artcontemporain chinoisattire plus de 40 000visiteurs.

«Avec Zurich, Lausanneest la seule ville de Suisse

où se manifeste un élan versune modernité incluant des

préoccupations écologiques»

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24 Heures, 03.10.07