leonarD bernsTein L’enFant et Les...

14
Renseignements 03 83 85 30 60 www.opera-national-lorraine.fr prix de vente : 2 eurOs à L’Opéra natiOnaL de LOrraine La viLLe mOrte Erich Wolfgang Korngold DirecTion musicale Daniel Klajner mise en scène Philipp Himmelmann 9 mai 2010 à 15  h 12, 14 mai 2010  à 20  h 16 mai 2010 à 15  h 18 mai 2010 à 20  h Conférence André Tubeuf 11 mai 2010 à 18  h 30 (entrée LiBre) Récital « Une heure avec… » Thomas Oliemans 15 mai 2010 à 18  h 30 cOncert cOmmenté L’histoire des castrats connTre-Ténor Max-Emanuel Cencic 28 mars 2010 à 15  h cOncerts apéritiF 20 mars 2010 à 11  h 24 avriL 2010 à 11 h Les rencOntres de des’Lices d’Opéra au Conservatoire régional du Grand Nancy Découverte du travail de l’orchestre des élèves du Conservatoire sous la baguette de Jean-Philippe Navarre. Lundi 3 mai 2010  à 19  h renseignemenTs [email protected] ou sur le site www.deslicesdopera.fr au centre sOciO- cuLtureL de puLnOy cOncert FamiLLe Igor Stravinski L’Oiseau de Feu, suite (version de 1945) coméDien Sébastien Dutrieux DirecTion Quentin Clare 3  avriL 2010 à 11  h à La saLLe pOireL Orchestre symphonique et lyrique de Nancy rOBert schumann Concerto pour piano en la mineur, opus 54 dmitri chOstaKOvitch Symphonie n°5, opus 47 Piano Bruno Leonardo Gelber DirecTion Tito Muñoz 8, 9 avriL 2010 à 20  h 30 saisOn 2009-2010 DirecTeur Laurent Spielmann DirecTeur musical Paolo Olmi nOs prOchains rendeZ-vOus trOuBLe in tahiti leonarD bernsTein L’enFant et Les sOrtiLèges maurice ravel

Transcript of leonarD bernsTein L’enFant et Les...

Renseignements 03 83 85 30 60www.opera­national­lorraine.fr

prix de vente : 2 eurOs

à L’Opéra natiOnaL de LOrraine

La viLLe mOrteErich Wolfgang KorngoldDirecTion musicale

Daniel Klajnermise en scène

Philipp Himmelmann9 mai 2010 à 15 h12, 14 mai 2010 à 20 h16 mai 2010 à 15 h18 mai 2010 à 20 h

Conférence André Tubeuf11 mai 2010 à 18 h 30 (entrée LiBre)

Récital « Une heure avec… »Thomas Oliemans15 mai 2010 à 18 h 30

cOncert cOmmentéL’histoire des castratsconnTre-Ténor

Max­Emanuel Cencic28 mars 2010 à 15 h

cOncerts apéritiF20 mars 2010 à 11 h24 avriL 2010 à 11 h

Les rencOntres de des’Lices d’Opéra au Conservatoire régional du Grand NancyDécouverte du travail de l’orchestre des élèves du Conservatoire sous la baguette de Jean-Philippe Navarre.Lundi 3 mai 2010 à 19 h

renseignemenTs

[email protected] ou sur le site www.deslicesdopera.fr

au centre sOciO-cuLtureL de puLnOy

cOncert FamiLLeIgor Stravinski L’Oiseau de Feu, suite(version de 1945)

coméDien

Sébastien DutrieuxDirecTion

Quentin Clare3 avriL 2010 à 11 h

à La saLLe pOireL

Orchestre symphonique et lyrique de Nancy

rOBert schumann Concerto pour piano en la mineur, opus 54

dmitri chOstaKOvitch Symphonie n°5, opus 47

Piano

Bruno Leonardo GelberDirecTion

Tito Muñoz8, 9 avriL 2010 à 20 h 30

saisOn 2009-2010

DirecTeur

Laurent SpielmannDirecTeur musical

Paolo Olmi

nOs prOchains rendeZ-vOus trOuBLe in tahitileonarD bernsTein

L’enFant et Les sOrtiLègesmaurice ravel

2 ( Trouble in TahiTi – l’enfanT eT les sorTilèges Trouble in TahiTi – l’enfanT eT les sorTilèges ) 3

Opéra en 7 scènes

Livret du cOmpOsiteur

créé Le 12 juin 1952 à La Brandeis university de WaLtham (massachusetts)

Fantaisie Lyrique en deux parties

Livret de cOLette

créée Le 21 mars 1925 à L’Opéra de mOnte-carLO

Dinah

Aurore Ugolinsam

Jean TeitgenTrio

Diana Axentii (mezzo-soprano)François Piolino (ténor)Marc Mauillon (baryton)Danseurs

Veronica Endo, Jérémie Duval

l’enfanT

Amaya Dominguezmaman, la Tasse chinoise

Aurore Ugolinla bergère, la chaTTe, la libellule, l’écureuil, un PâTre

Diana Axentiila Princesse, le feu, le rossignol

Mélanie Boisvertla chauve-souris, la choueTTe, une PasTourelle

Natacha Kowalskile fauTeuil, un arbre

Wenwei Zhangl’horloge comToise, le chaT

Marc Mauillon

la Théière, le PeTiT vieillarD, la raineTTe

François Piolinole banc

Jeanne Fourcadele canaPé

Léna Samb, Margot Martinle Pouf

Aïtana Artzerla chaise De Paille

Louis Fourcadeles chiffres, les PasToures, les PâTres, les raineTTes, les arbres, les bêTes

Chœur des enfants du CNRRles auTres bêTes

Patricia Garnier, Elisabeth Lanore, Bertrand Cardiet, Christophe SanierDanseurs

Veronica Endo, Jérémie Duval

Récital« Une heure avec… »Wenwei Zhang24 mars 2010 à 18 h 30

Ouvrage chanté en angLais, surtitré

durée de L’Ouvrage : 1 h

Ouvrage chanté en Français, surtitré

durée de L’Ouvrage : 45 mn

DirecTion musicale

Jonathan Schiffmanmise en scène

Benoît BénichouchorégraPhie

Florence Blanco Scherb

Chœur de l’Opéra national de Lorraine

Orchestre symphonique et lyrique de Nancy

Chœur des enfants du Conservatoire régional du Grand Nancy préparé par Margheritte Adamczewski, Christine Bohlinger, Vincent Tricarri, Geoffroy Vançon

nOuveLLes prOductiOns

trOuBLe in tahitileonarD bernsTein

L’enFant et Les sOrtiLègesmaurice ravel

19 mars 2010 à 20 h21 mars 2010 à 15 h23, 25, 26 mars 2010 à 20 h

Décors

Amélie Kiritze ToporcosTumes

Bruno Fatalotlumières

Thomas Costerg, Baltika lumino dyna­mique

viDéo

Ishrann Silgidjian

4 ( Trouble in TahiTi – l’enfanT eT les sorTilèges Trouble in TahiTi – l’enfanT eT les sorTilèges ) 5

qualités d’une grande œuvre. Une œuvre dans laquelle Bernstein, au même titre que d’autres artistes de l’époque tels que Pol-lock, Rothko, Hopper, mais aussi Salinger ou Kerouac, nous donne une vision plus qu’inquiétante de cette Amérique triom-phante. Une Amérique qui s’enferme dans la culture d’un individualisme qui n’aura pour seule issue que le conformisme. Dans le paysage culturel de l’Amérique de ces années-là, avec une telle œuvre, Berns-tein peut s’enorgueillir d’avoir participé à cette prise de conscience des dangers de la société « moderne » tout en élaborant une forme artistique accessible au plus grand nombre.

Avec Ravel, nous sommes toujours dans une réutilisation de formes tantôt contem-poraines, tantôt historiques, une même fonction de l’orchestre mis au service d’un sens aigu de la dramaturgie.

Ici, même si chaque scène est musica-lement très « typée » il s’agit toujours de

Bernstein/raveL : deux rêves de nOtre temps JonaThan schiffman

Pour Bernstein, Gershwin reste le mo-dèle à suivre, celui qui, en fusionnant

formes classiques et jazz, a réussi à ouvrir la voie à un véritable opéra américain. Dans Trouble, Bernstein va même plus loin. La fusion est ici encore plus extrême. Si on y rencontre, pleinement assumées, toutes les caractéristiques de la forme opératique et tout le poids que doit avoir un vérita-ble opéra, la matière constitutive change cependant.

La vocalité lyrique classique et son support musical habituel se fondent avec le blues, le jazz, la musique publicitaire radiophonique et, loin d’apparaître comme des touches de légèreté dans le discours dramaturgique, ces « emprunts » plutôt surprenants acquièrent eux aussi un poids qui va nourrir un véritable réqui-sitoire politique et moral contre la société américaine de ces premières années de l’après-guerre.

Tout en pratiquant une écriture d’une extrême finesse, Bernstein s’empare du langage parlé le plus simple, de situations qui respirent la banalité du quotidien pour en extraire de la poésie et de l’émotion.

Quant à la composition de l’orchestre, elle nous rappelle l’influence du répertoire de Broadway sur le compositeur. Les chan-sons se fondent aux scènes de couple, plus opératiques, et parfois on serait tenté de penser à un Offenbach américain tant ces osmoses sont réussies, tant la continuité dramatique et le rythme de l’œuvre s’en trouvent renforcés.

Resté dans l’ombre de West Side Story ou de Candide, et malgré son effectif ré-duit et son petit nombre de personnages, Trouble n’en possède pas moins toutes les

mettre en évidence une situation oniri-que. Le rêve de l’enfant, le rêve de Dinah et, dans les deux cas, des situations plus que des histoires, des « hors temps » à va-leur symbolique qui permettent de poser un regard à la fois critique et constructif sur le monde sans jamais tomber dans le moralisme.

Et si dans L’Enfant, Ravel s’attelle une fois de plus à cet exercice virtuose de l’ins-trumentation qui laisse admiratif encore aujourd’hui autant les compositeurs que les auditeurs, Bernstein, avec des moyens cer-tes plus modestes, réussit lui aussi à créer des palettes sonores très recherchées.

Deux langues, deux mondes, deux mo-ments du xxe siècle et une même tentative de rapprochement. Un tempo de Gymnopé-die à la Satie et un raffinement qui rappelle souvent la musique française chez l’un, des emprunts au jazz dans une « valse américaine » chez l’autre.Propos recueillis par Carmelo Agnello

Bernstein en 1956 The New York Public Library for the Performing Arts. Friedman-Abeles, Billy Rose Theatre Collection. Astor, Lenox, and Tilden Foundations

Ravel vers 1930

6 ( Trouble in TahiTi – l’enfanT eT les sorTilèges Trouble in TahiTi – l’enfanT eT les sorTilèges ) 7

et abstraites qui renforceront la dimension irréelle des moments vécus par l’enfant.

L’esthétique générale de l’image doit beaucoup à la ville américaine des an-nées cinquante, qu’elle soit photographiée ou peinte ; je pense surtout à quelqu’un comme Edward Hopper, à l’empreinte graphique et lumineuse dans le paysage ur-bain de la publicité, rappelée régulièrement dans Trouble in Tahiti par le chœur.Propos recueillis par Carmelo Agnello

échOs de La mise en scène : Le mOnde et L’enFantbenoÎT bénichou

L’œuvre de Ravel, sans pour autant per-dre sa dimension onirique, prend ainsi une dimension différente. Les aspirations et les angoisses de l’enfant qui affronte la réalité du monde trouvent leurs justifi cations dans un contexte psychologique et social qui nous ramène à nos propres interrogations contemporaines.

Dans ce parcours initiatique de l’enfant, j’ai pensé que les objets pouvaient être rem-placés par une série de personnages parmi les plus familiers – autant de démons qui hantent sa vie quotidienne et nourrissent ses angoisses.

Dans un décor unique mais évolutif, la lumière va baliser l’espace au sol en dessi-nant un quadrillage projeté en vidéo que l’on pourra interpréter dans la première partie (sol noir et traits blancs) comme la marque de l’espace urbain et dans la seconde partie (sol blanc et traits noirs) comme un échiquier sur lequel l’enfant voit évoluer chaque personnage du rêve et essaie désespérément de se trouver une place tout en évitant la mise en échec… Le sol servira par ailleurs d’espace de projec-tion et recevra une série d’images colorées

Le projet portait au départ simplement sur L’Enfant et les Sortilèges de Ravel,

un opéra que je connaissais bien, d’une part à cause d’un goût personnel pour les ouvrages à destination des enfants, ensuite pour y avoir chanté moi-même le rôle de l’Arithmétique. Le spectacle ne durant que quarante-cinq minutes, très vite s’est posée la question d’un couplage avec une autre œuvre. Notre choix s’est porté sur Trouble in Tahiti, un opéra de Bernstein trop peu joué selon moi, qui dresse un portrait sans com-plaisance de la classe moyenne des États-Unis au début des années cinquante.

D’emblée, il m’est apparu évident qu’il ne fallait pas faire de cette soirée deux parties séparées et, en écoutant la musique, j’avais l’intuition qu’une unité pouvait être trouvée entre les deux ouvrages. L’enfant, seulement évoqué dans Trouble in Tahiti, allait servir de fi l conducteur et réaliser cette unité.

Il s’agit donc presque d’une pièce en deux actes qui commence par un portrait de famille et qui, dans un second temps, présente les effets de ce monde sur l’enfant qui tente de s’y frayer un chemin et d’y trouver sa place.

Croquis de décors d’Amélie Kiritze Topor

Croquis de costume de Bruno Fatalot

8 ( Trouble in TahiTi – l’enfanT eT les sorTilèges Trouble in TahiTi – l’enfanT eT les sorTilèges ) 9

en 1979. Il était à l’aise dans tous les ré-pertoires, avec une préférence nette pour Gustav Mahler.

En tant que compositeur, on lui doit entre autres de la musique religieuse, de la musique instrumentale, trois sympho-nies, deux opéras, mais ce qui caractérise principalement Bernstein, c’est son aisance à passer d’un style à l’autre : du jazz (West Side Story, Wonderful Town), au blues-gos-pel (Mass), en passant par certaines pointes de dodécaphonisme (dans ses premières œuvres reniées par la suite). Par ailleurs, ses œuvres symphoniques sont formées à partir de réflexions spirituelles, sur la religion entre autres, et proposent une utilisation d’un matériau étroitement lié à la culture américaine.

Rêvant de fonder une esthétique mu-sicale proprement américaine, Bernstein aurait fait volontiers siennes ces remarques de Ravel qui terminent une conférence donnée le 7 avril 1928, lors de son séjour aux États-Unis :« Pour conclure, je dirai que même si la musique nègre n’est pas purement améri-caine d’origine, je crois néanmoins qu’elle pourrait devenir un facteur décisif dans la fondation d’une école américaine de musique. De toute façon, je souhaite que cette musique nationale américaine puisse contenir beaucoup des rythmes riches et variés de votre jazz, beaucoup de l’émouvante expressivité de votre blues, et beaucoup de cet esprit, de ce sentiment caractéristique de vos mélodies et de vos

chansons populaires, que votre musique nationale puisse donc dériver de votre hé-ritage musical et contribuer à son tour à la naissance d’un ample patrimoine. »

L’histOire

Une banlieue des États-Unis, on y perçoit le désenchantement d’un jeune couple Dinah et Sam. Le mari est davantage intéressé par sa carrière et ses hobbies que par sa famille. Un tournoi de handball empêche Sam d’assister à une pièce de théâtre que présente son fils à l’école.

On suit le couple depuis l’intimité de la maison, le matin au petit-déjeuner jusqu’au soir.

Nous aurons ainsi droit en alternance aux scènes de bureau où Sam s’entretient avec ses clients ou avec sa secrétaire, à la séance chez le psychiatre pour Dinah qui raconte son dernier rêve.

trOuBLe in tahiti, LeOnard Bernstein

de New York dès 1943, avant de revenir à Tanglewood afin de diriger et d’enseigner à partir de 1951. De 1958 à 1973, il présente les Young People’s Concerts à la télévision, émissions au cours desquelles il démontre toutes ses qualités de pédagogue auprès des enfants à qui il donne la possibilité de découvrir la musique classique de manière ludique. De 1958 à 1969, il occupe la fonc-tion de directeur musical de l’Orchestre philharmonique de New York et acquiert une réputation internationale, d’une part comme chef d’orchestre, et d’autre part comme compositeur, notamment avec la comédie musicale West Side Story (1957). Il a dirigé les plus grandes formations telles que : l’Orchestre philharmonique d’Israël, l’Orchestre philharmonique de Vienne (où il eut du mal à faire accepter la musique de Mahler), l’Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam, l’Orchestre symphonique de Londres, l’Orchestre symphonique de la radio bavaroise et l’Orchestre national de France. Il n’eut qu’une seule collabora-tion avec l’Orchestre philharmonique de Berlin, dont témoigne l’enregistrement live très réussi de la 9e symphonie de Mahler

LeOnard Bernstein (1918-1990)

Après de brillantes études à l’université de Harvard, au Curtis Institute puis au Berkshire Music Center de Tanglewood, il rencontre les chefs d’orchestre Fritz Reiner, Dimitri Mitropoulos, puis Serge Kousse-vitzky dont il devient l’assistant en 1940 à Tanglewood. Il est ensuite nommé chef assistant de l’Orchestre philharmonique

Leonard Bernstein au piano, annotant des parti-tions (1955)Bibliothèque du Congrès des États-Unis, Al Ravenna, photographe du World Telegram staff

Stephen Sondheim, Arthur Laurents, Hal Prince, Robert Griffith (assis), Leonard Bernstein et Jerome Robbins sur le plateau de West Side Story, 1957 Friedman-Abeles Collection, The New York Public Library for the Performing Arts

10 ( Trouble in TahiTi – l’enfanT eT les sorTilèges Trouble in TahiTi – l’enfanT eT les sorTilèges ) 11

« scène primitive », de retour aux sources du mal, où l’on mesure les conséquences du comportement du « couple moderne » sur l’enfant.

Junior approche maintenant la quaran-taine. Homosexuel, psychotique, bègue, il arrive en retard aux obsèques de sa mère. Il retrouve son père Sam après vingt ans ainsi que sa sœur Dede, à qui le lient des sentiments incestueux, et son mari Fran-çois, un canadien francophone dont il a été l’amant. Malgré tout, la réconciliation avec le père a quand même lieu.

Bernstein continue inlassablement son réquisitoire contre la société moderne, une société qui n’est plus désormais seulement la société américaine mais la société occi-dentale dans son ensemble.

L’opéra sera créé à l’Opéra de Houston en 1983, à la Scala de Milan en 1984, à l’Opéra de Vienne en 1986 mais toujours à condition que Bernstein la dirige. Son talent et sa renommée de chef d’orchestre servant de caution à une œuvre qui ne connaîtra jamais de réel succès.

iL était une FOis L’amérique : L’envers du décOr

Loin de répondre aux appels de la société de consommation, nombre d’artistes et d’intellectuels s’insurgent contre une uni-formisation de l’individu qu’ils théorisent et associent à un asservissement de l’hu-manité tout entière.

Ces mêmes analyses alimenteront, quel-ques années plus tard, sous fond de guerre du Vietnam, la vague de contestation qui déferlera sur tout le monde occidental. Sans porter sa vision du monde sur le plan de la contestation politique ou même de la po-

lémique, dans Trouble, Bernstein réussit à cerner point par point tous les éléments qui caractérisent cette mutation dans laquelle s’engage la société moderne. Cet engage-ment dans la vie politique et sociale de son pays sera une préoccupation majeure de l’artiste tout au long de sa vie.

Acheter/exister« Plus l’administration de la société ré-pressive devient rationnelle, productive, technique et totale, plus les individus ont du mal à imaginer les moyens qui leur per-mettraient de briser leur servitude et d’ob-tenir leur liberté… Les contrôles sociaux y font naître le besoin irrésistible de produire et de consommer le superflu, le besoin d’un travail abrutissant qui n’est plus nécessaire, le besoin de formes de loisir qui flattent et prolongent cet abrutissement… Cette civilisation produit, elle est efficace, elle

trOuBLe… suite

En 1952, au Mexique, en pleine lune de miel avec sa femme Felicia, et entre deux comédies musicales ayant elles aussi pour thème la ville On the Town (1944) et Won-derful Town (1953), Bernstein écrit cet opéra de chambre à cinq voix où s’affrontent, toujours dans un cadre urbain, les valeurs traditionnelles du couple, de la famille, et les nouvelles valeurs de la société de consommation. Musicalement inspirée de la chanson populaire, de la musique publicitaire, la pièce, avec ses expressions et ses situations trop quotidiennes, semble légère et prend parfois même des accents comiques.

Cette plongée dans une journée de la vie morose d’une famille de la classe moyenne américaine voit mis à mal tous les stéréotypes de l’idéal américain des an-nées cinquante. L’occasion pour Bernstein d’entrer dans le concert de la contestation de l’Amérique d’après-guerre en même temps qu’il règle des comptes avec ses propres parents.

En 1980, poursuivant toujours le projet d’écrire un grand opéra américain, Berns-tein transpose Trouble in Tahiti dans une œuvre plus vaste composée sur un livret de Stephen Wadsworth et qu’il intitulera A quiet Place. Le titre reprend une expres-sion de Dinah que l’on trouve dans Trouble dans son long solo élégiaque, lorsqu’elle si-gnifie l’aspiration du couple à une autre vie, lorsque les souvenirs du passé ne font que ressortir les incohérences du présent.

A quiet Place commence par la scène des funérailles de Dinah auxquelles assiste toute la famille y compris Junior, l’enfant qui est désormais adulte et le protago-niste de l’œuvre. Trouble in Tahiti est alors vécu comme un flash-back, une sorte de

À l’heure du repas, les deux personnages feignent d’avoir à faire chacun de son côté et finissent par se retrouver seuls. Puis on suit Sam, heureux d’avoir remporté son tournoi de handball, et Dinah dans un ma-gasin de chapeaux. Mais il est temps d’aller servir le dîner, Sam va bientôt rentrer.

Après le repas, elle tricote, il lit son jour-nal : le bonheur !

Aucun des deux n’est allé voir la pièce à l’école… et maintenant, si on allait au cinéma ?… On joue un nouveau film in-titulé Trouble in Tahiti, qui promet des émotions fortes !

En parallèle, tout au long de la pièce, un chœur de trois personnages ponctue régulièrement l’action de commentaires élogieux sur la vie de couple et les bienfaits de la consommation.

Bernstein et Felicia partent pour leur lune de miel, 9 septem-bre 1951 Bibliothèque du Congrès des États-Unis

Publicité Buick, 1957

Betty Comden, Rosalind Russell, Adolph Green, Leonard Bernstein (au piano) et deux hommes non identifiés pendant les répé-titions de Wonderful Town, 1952 Vandamm theatrical photographs, 1900-1957

Publicité Top Value Stamps, 1959

12 ( Trouble in TahiTi – l’enfanT eT les sorTilèges Trouble in TahiTi – l’enfanT eT les sorTilèges ) 13

Scène de la vie ordinaire« Le métro, le soir à l’heure de pointe. Les gens que je regarde montrent des visages et des silhouettes fatigués, je vois de la haine et du mécontentement. Je sens qu’à tout moment quelqu’un pourrait sortir un couteau – comme ça. Ils lisent, ou plutôt ils sont absorbés par leur journal, leur magazine ou leur livre de poche. Et pour-tant deux heures après, les mêmes gens désodorisés, lavés, habillés ou déshabillés, peuvent être heureux, tendres, sourire réellement et oublier (ou se rappeler). Mais chez eux, ils seront seuls ou en famille ou ensemble avec des amis, et pour la plupart ce sera terrible. »Herbert Marcuse, L’homme unidimensionnel, Paris, Éd. de Minuit, 1964, p. 252.

est capable d’accroître et de généraliser le confort, de faire du superflu un besoin, de rendre la destruction constructive… Les gens se reconnaissent dans leurs mar-chandises, ils trouvent leur âme dans leur automobile, leur chaîne haute-fidélité, leur maison à deux niveaux, leur équipement de cuisine… Le refus intellectuel et émotion-nel du conformisme paraît être un signe de névrose et d’impuissance… La dimension “intérieure” de l’esprit qui pourrait pro-voquer une opposition au statu quo s’est restreinte. La perte de cette dimension où la pensée négative trouvait sa force – la force critique de la Raison – est la contre-partie idéologique du processus matériel au moyen duquel la société industrielle fait taire et réconcilie les oppositions… Si les individus se retrouvent dans les objets qui modèlent leur vie, ce n’est pas parce qu’ils font la loi des choses, mais parce qu’ils l’acceptent – non comme une loi physique mais en tant que loi de leur société. »Herbert Marcuse, L’homme unidimensionnel, Paris, Éd. de Minuit, 1964, p. 32-36.

Du Bonheur…« La libre satisfaction des besoins instinc-tuels de l’homme est incompatible avec la société civilisée. La renonciation et le report de la satisfaction sont les conditions mêmes du progrès. “Le bonheur, dit Freud, n’est pas une valeur culturelle.” Le bonheur doit être subordonné à la discipline du travail en tant qu’occupation à plein-temps, à la discipline de la reproduction monogame et aux lois de l’ordre social. Le sacrifice sys-tématique de la libido, son détournement rigoureusement imposé vers des activités et des manifestations socialement utiles est la civilisation. »Herbert Marcuse, Eros et civilisation, Paris, Éd. de Minuit, 1963, p. 16.

L’enFant et Les sOrtiLèges,maurice raveL

maurice raveL (1875-1937)

Né d’un père suisse savoyard et d’une mère basque, il entre au conservatoire de Paris en 1889 et sera l’élève de Gabriel Fauré. Ses compositeurs de prédilection seront Mozart, Chabrier, Satie, Debussy ainsi que les compositeurs du Groupe des cinq. Ses préférences en matière de littérature iront vers Mallarmé, Baudelaire et Poe.

Il commence à composer en 1894 et, en 1899, produit sa première œuvre de renom, La Pavane pour une infante défunte. Les nombreux échecs qu’il essuiera en voulant obtenir le Prix de Rome ne l’empêchent pas de continuer une brillante carrière de compositeur avec Jeux d’eau en 1901. L’in-fluence de Liszt est perceptible et d’autres traits distinctifs se dessinent peu à peu, comme le choix de sonorités hispaniques et orientales, l’exotisme et le fantastique.

Son œuvre se caractérise aussi par un raffinement mélodique que renforce un génie de l’orchestration, même si le piano reste son instrument favori.

De 1901 à 1908, il enchaîne ces chefs-d’œuvre que sont le Quatuor à cordes (1902), Shéhérazade (1904), Histoires naturelles (1906), la Rhapsodie espagnole, Ma Mère L’Oye et Gaspard de la Nuit (1908). En 1911, il écrit son premier opéra, L’Heure espagnole, ainsi que Daphnis et Chloé, une « symphonie chorégraphique » qui mar-que sa première collaboration avec Serge Diaghilev et les Ballets russes.

L’homme s’engage dans une défense et une promotion de la musique de son temps et refuse tout nationalisme musical.

Ravel avec Nijinsky dans son apparte- ment de l’avenue Carnot, 1914 (photo Alfredo Casella) BNF, Paris

14 ( Trouble in TahiTi – l’enfanT eT les sorTilèges Trouble in TahiTi – l’enfanT eT les sorTilèges ) 15

de se lamenter. Apparaît alors la princesse de son livre de contes de fées qui annonce à l’enfant qu’elle doit le quitter. À sa suite, arrive un vieux petit gnome qui le harcèle d’additions ânonnées. Vient ensuite le célèbre duo des chats.

L’enfant sort dans le jardin où il est ac-cueilli par un ironique concert d’insectes, d’oiseaux et de grenouilles. Mais voici que l’arbre se plaint des sévices que lui a fait subir le petit garçon et tous, chauve-souris, écureuil compris, de dénoncer sa méchan-ceté et de se jeter sur lui, de le tirer. Dans la mêlée, un écureuil se blesse à la stupéfaction générale ; l’enfant arrache alors un ruban de son cou afin de panser la blessure.

Mais l’enfant se blesse à son tour et les animaux vont imiter la voix du petit garçon pour appeler « maman » qui va soigner et consoler son jeune fils pendant que les ani-maux vont chanter la bonté de l’enfant.

L’œuvre

GenèseL’œuvre est née au départ sous forme de trame destinée à être chorégraphiée et que Colette entend dédier à sa fille d’où le titre : « Divertissement pour ma fille ».

Près de dix ans se sont écoulés depuis la première rencontre entre Colette et Ravel et la création de l’œuvre. L’inspiration ne vient au compositeur que quelques mois avant la création.

De la trame initiale, Ravel fait une sorte d’« éducation sentimentale » en miniature, une première leçon de responsabilité et de liberté. La féerie n’est pas en reste, le chant se déploie sous toutes ses formes et l’orchestre, toujours virtuose, a tendance à rester au second plan.

Cette « fantaisie lyrique » fut créée le 21 mars 1925 à l’Opéra de Monte-Carlo dans une chorégraphie de Balanchine et dirigée par le jeune Vittorio de Sabata alors âgé de trente-trois ans, puis tout de suite reprise à l’Opéra-Comique à Paris, à Bruxelles, Prague, Leipzig, Vienne, San Francisco…

Mots d’auteur« Plus que jamais je suis pour la mélodie ; oui, la mélodie, le bel canto, les vocali-ses, la virtuosité vocale, c’est chez moi un parti pris. Si dans L’Heure espagnole, l’action théâtrale par elle-même exigeait que la musique ne fût que le commen-taire de chaque mot et de chaque geste, ici, tout au contraire, la fantaisie lyrique nécessitait de la mélodie, rien que de la

En 1921, il se retire à Montfort-l’Amaury où il réorchestre les Tableaux d’une Exposi-tion de Moussorgski (1922), et écrit enfin son deuxième opéra L’Enfant et les Sortilè-ges, œuvre qui lui avait été commandée en 1919 par Jacques Rouché, alors directeur de l’Opéra de Paris.

En 1928, une longue tournée aux États-Unis et au Canada en tant que chef d’or-chestre et pianiste le met en contact avec le jazz et tous les compositeurs américains. La même année il honore la commande de son amie Ida Rubinstein et écrit son œuvre la plus célèbre : le Boléro. En 1929, il écrit le Concerto pour la main gauche et le Concerto en sol. Les dernières années de sa vie sont marquées par la maladie et par la perte progressive de ses capacités motrices.

L’histOire

Un petit garçon ne veut pas faire ses de-voirs. Sa mère, pour le punir de sa paresse, le met au pain sec et au thé sans sucre. C’est alors que l’enfant coléreux casse la théière, se sert de la queue de l’écureuil dans sa cage comme d’une cible à fléchettes (la fléchette n’étant autre que son stylo à plume), martyrise le chat (qui se cache sous le fauteuil), renverse la bouilloire dans l’âtre de la cheminée, lacère la tenture (en se servant du tisonnier comme d’une épée), et se suspend au balancier de l’horloge.

Dans la pièce sens dessus dessous, le vieux fauteuil et la chaise se mettent à danser une sarabande, refusant ainsi que l’enfant terrible s’asseye. Et la théière (parlant anglais) accompagnée de la tasse de thé (se souvenant qu’elle fut d’origine chinoise) d’entamer un fox-trot. Et le feu de bondir. Et les pâtres de la tenture déchirée

Ainsi, il se range aux côtés de Stravinski lorsqu’il doit défendre son Sacre du Prin-temps, mais aussi de Bartók, Kodaly ou de Schoenberg, plutôt mal vus pour leurs origines étrangères.

En 1917, il compose Le Tombeau de Cou-perin en hommage à tous les morts de la guerre et, après 1918, sa musique se fait plus dépouillée et s’ouvre aux influences et aux techniques importées d’Amérique du Nord. Comme pour de nombreux ar-tistes de cette époque, le traumatisme de la guerre ne peut s’effacer et prendra une tournure toute particulière dans La Valse (1920), vue comme un tourbillon fantasti-que et fatal qui symbolise l’anéantissement de la civilisation. C’est la seconde collabo-ration avec Diaghilev.

Couverture lithogra-phiée d’André Hellé pour l’édition originale, Durand, 1925BNF, Paris

À Vienne, entre deux libellules de L’Enfant, costumes d’Eugène Steinhof, mars 1929BNF, Paris

16 ( Trouble in TahiTi – l’enfanT eT les sorTilèges Trouble in TahiTi – l’enfanT eT les sorTilèges ) 17

Les années ont passé« Les années lui avaient ôté, avec la che-mise à jabot plissé et les favoris, sa morgue d’homme de petite taille. Cheveux blancs et cheveux noirs, mêlés, le coiffaient d’une sorte de plumage et il croisait, en parlant, ses mains délicates de rongeur, effleurait toutes choses de son regard d’écureuil. »

L’œuvre« La partition de L’Enfant et les Sortilèges est maintenant célèbre. Comment dire mon émotion aux premiers bondissements des premiers tambourins qui accompagnent le cortège des pastoureaux, l’éclat lunaire du jardin, le vol des libellules et de chauve-sou-ris… “N’est-ce pas amusant ?” disait Ravel. Cependant, un nœud de larmes me serrait la gorge : les bêtes avec le chuchotement pressé, syllabé, à peine, se penchaient sur l’enfant, réconciliées… Je n’avais pas prévu qu’une vague orchestrale, constellée de rossignols et de lucioles, soulèverait si haut mon œuvre modeste. »

mélodie. D’ailleurs, sans le moindre sys-tème d’école. La partition de L’Enfant et les Sortilèges est un mélange très fondu de tous les styles, de toutes les époques, de Bach jusqu’à… Ravel… ! Cela va de l’opéra à l’opérette américaine, en passant par le jazz-band. L’avant-dernière scène, pour ne citer qu’un détail, est une combinaison voulue de chœur antique et de music-hall. La fantaisie du poème n’eût servi à rien si elle n’eût été soutenue, voire accentuée, par la fantaisie de la musique… »Le Gaulois, 20 mars 1925.

raveL… parOLes d’écrivain

Dans son Journal à rebours, publié en 1941, Colette fait plusieurs fois allusion au com-positeur et à cette œuvre qui les a liés pendant quelques années.

Première rencontre« C’est dans ce lieu sonore [le salon de Mme de Saint-Marceaux] mais sensible au recueillement, jaloux de ses prérogati-ves mais capable de mansuétude, que je rencontrai pour la première fois Maurice Ravel. Il était jeune, en deçà de l’âge où vient la simplicité. Jules Renard, en 1907, note que Ravel est “noir, riche et fin”. Des favoris – oui, des favoris ! – de volumineux cheveux outraient le contraste entre sa tête importante et son corps menu. Il aimait les cravates marquantes, le linge à jabot. Recherchant l’attention, il craignait la cri-tique ; celle d’Henri Gauthier-Villars lui était cruelle. Peut-être secrètement timide, Ravel gardait un air distant, un ton sec […]. Voilà tout ce que je sus de Maurice Ravel pendant bien des années. »

cOnFessiOns

« Comme il a trompé son monde ! Il passe encore pour un révolutionnaire et nous savons bien pourtant que c’est le plus authentique continuateur de Rameau ou de Couperin. Il passe ainsi pour un mer-veilleux indifférent, pour un magicien des sons qui ne fait ses tours que pour étonner un public ravi : or, cet illusionniste est le plus sensible et le plus émouvant des musiciens. »Tristan Klingsor, Maurice Ravel par quelques-uns de ses familiers, Paris, Le Tambourinaire, 1939

« Je ne suis pas un compositeur mo-derne au sens strict du mot. Ma musique est en évolution, non en révolution. Si j’ai toujours accueilli les nouvelles idées dans la musique, je n’ai jamais tenté de rejeter dans le discrédit les lois de l’harmonie ou de la composition. Bien au contraire, j’ai toujours largement cherché l’inspira-tion chez les maîtres. Je n’ai jamais cessé d’étudier Mozart. Dans toute la mesure du possible, j’ai construit ma musique sur la tradition, elle y prend racine. Je n’ai jamais été esclave de tel ou tel style de composition. Je n’ai jamais, dans ma musique, suivi d’orientation particulière. J’ai toujours pensé qu’un compositeur doit traduire ce qu’il éprouve comme il l’éprouve : sans prêter attention à ce qui peut être la tendance du moment. Toute grande musique doit venir du cœur. La musique qui n’est qu’affaire de technique ou d’intelligence ne vaut pas le papier pour l’écrire. C’est l’argument que j’ai toujours utilisé à l’encontre de la musique dite mo-derne des jeunes compositeurs rebelles. Elle vient de leurs têtes, pas de leurs cœurs. Ils commencent par édifier des théories

compliquées, puis ils écrivent une musi-que qui doit confirmer leurs théories. Ils inventent des raisons logiques pourquoi la musique de notre époque doit être sèche et hachée, mathématique, intellectuelle, et comme l’expression de l’âge des machines. Qui pourrait composer de la musique à partir de syllogismes ou de formules de mathématiques ? Qui s’y risque perd la qualité distinctive de la musique en tant qu’expression des sentiments humains. La musique doit toujours être marquée d’abord par l’émotion et n’être intellectuelle qu’après. Je conviens de ce que le style radical des jeunes compositeurs exerce une certaine fascination, qu’il y a aussi, chez eux, de la puissance et une part considéra-ble d’originalité, mais je ne trouve ni cœur, ni sentiment. C’est pourquoi, à ce point de vue du moins, ces expérimentations constituent un échec de l’Art, même si l’on peut dire beaucoup en leur faveur. Je ne comprends pas ce qu’entendent exprimer les compositeurs qui veulent me faire croire que la musique doit être laide parce qu’elle est l’expression d’une époque de laideur. Pourquoi la laideur de l’époque doit-elle être exprimée ? Et que reste-t-il d’une musique lorsqu’elle a perdu sa beauté ? La théorie c’est bien joli mais un compositeur n’écrit pas de musique d’après les théories. Il doit créer la beauté qui sort de son cœur. Il doit intensément éprouver ce qu’il compose. »M. Ravel, interview avec David Ewen

Colette par René Carrère, vers 1920Musée Colette, Saint-Sauveur-en-Puisaye

18 ( Trouble in TahiTi – l’enfanT eT les sorTilèges Trouble in TahiTi – l’enfanT eT les sorTilèges ) 19

BiOgraphies

jorité des œuvres de Rossini : Demetrio (Demetrio e Polibio), Belfiore (Il Viaggio a Reims), Alberto (L’Occasione fa il ladro), Lindoro (L’Italiana in Algeri), La Messa di Gloria, La Petite Messe solennelle… Il a chanté sous la direction de Kurt Masur, Jean-Christophe Spinosi, Jan Willem de Vriend, Christophe Rousset, à la Cité de la musique et au Théâtre des Champs-Ély-sées à Paris, à l’Opéra de Nice, au Festival Rossini de Pesaro, au Festival Tivoli de Copenhague, avec le National ReisO-pera… Benoît Bénichou porte aujourd’hui son intérêt sur le travail de metteur en scène et réalise aussi bien des spectacles pour enfants que des œuvres du réper-toire du théâtre classique ou romantique. Il est stagiaire à l’Opéra national de Paris sur la production de L’Italiana in Algeri (G. Rossini) mise en scène par Andrei Serban ainsi qu’à l’Opéra national de Bordeaux (La Cenerentola), puis à l’Opéra de Monte Carlo aux côtés de Laurence Dale (Ariadne auf Naxos de Strauss). Il est assistant aux côtés de Mariame Clément, Carlos Wagner, Jean-Louis Mar-tinoty, pour l’Opéra national de Lorraine, les Opéras de Nantes-Angers, l’Opéra national du Rhin, le Théâtre de Caen, l’Opéra de Toulon pour Die Florentinische Tragödie de Zemlinsky, La Belle Hélène, Pirame et Thisbé de Rebel et Francoeur, Andrea Chenier, Midsummer Night’s Dream, Los Sobrinos del Capitan Grant, Rigoletto, Werther… Il a assuré les reprises de La Belle Hélène de Mariame Clément à l’Opéra de Nantes-Angers, puis de Rigoletto (également mis en scène par Mariame Clément) au Théâtre de Caen. Il est demi-finaliste du concours de mise en scène de l’Opéra d’État de Prague (Alcina de Haendel). Il a mis en espace Carmen puis récemment Die Fledermaus

à l’Amphithéâtre de la Sorbonne à Paris. Parmi ses projets, El Retablo de Maese Pedro de De Falla pour le Théâtre de Caen et L’Opera Seria de Gassmann pour le New European Opera (NEO).

Florence Blanco Scherb,chorégraphieÀ l’âge de qua-tre ans, Florence Scherb débute aux côtés de Régine Crespin, Maréchale

du Chevalier à la rose, sur la scène de l’Opéra de Nice. Elle commence à cinq ans des études de danse et intègre le Conservatoire national de Région de Nice dans la classe de Madame J. Monin. Elle étudie avec les plus grands professeurs : Rafael Reyes du Ballet national de Cuba, J.C. Giorgini du Ballet de Nancy, au centre Rosella Hightower de Cannes, et pour le jazz Matt Mattox et Serge Alzetta. Elle intègre les Ballets de l’Opéra de Nice et dès dix-huit ans crée sa propre école de danse. Elle mène alors de front une carrière de danseuse, chorégraphe et professeur. Elle est première dan-seuse et chorégraphe de la Compagnie lyrique et chorégraphique de France, elle signe de nombreux spectacles en France, en Suisse et en Belgique pour le Théâtre royal de Mons, Martigny, les Théâtres de Vincennes, Malakoff, Neuilly, le Cirque d’Hiver d’Amiens, le Kursaal de Besançon, le Sébastopol de Lille, le Théâtre de la Mer à Cannes, l’Opéra de Vichy… Elle chorégraphie différents ballets classiques comme Casse-Noisette, La Bayadère, de nombreux spectacles pour la RAI, et danse aux côtés de Prince dans le film Under the Cherry moon. Elle crée plusieurs centres de danse et dirige aujourd’hui le Centre chorégraphique de Fabron à Nice. Florence Scherb assiste régulièrement Benoît Bénichou et réalise ses chorégraphies comme à Paris, à l’am-phithéâtre de la Sorbonne pour Carmen et Die Fledermaus ainsi qu’en 2008 à l’Opéra de Nantes-Angers pour la reprise de La Belle Hélène d’Offenbach mise en scène par Mariame Clément.

Amélie Kiritze Topor,décorsAprès une école de graphisme, Amélie Kiritzé-Topor étudie la scénographie à l’ENSATT (1999-

2001), années durant lesquelles elle travaille avec Hélène Vincent au Nouveau Théâtre d’Angers, Richard Dubelsky au Théâtre des Amandiers de Nanterre, et crée pour Brigitte Jaques la scénographie de La Bonne Âme du Setchouan (Brecht) en collaboration avec Perrine Leclere. Dans un travail de recherche axé sur le rapport lieu/objet/langage, elle élabore des espaces singuliers dans des lieux non théâtraux pour Sylvie Mongin-Algan (Thrène de Kermann, abri antiatomique), pour Éric Massé (Les Bonnes de Genêt, appartement et théâtre) et pour Laurent Madiot (Ciao beauté, spectacle musical). Elle conçoit par la suite la scénographie d’un opéra pour Stephen Taylor (Don Pas-quale de Donizetti) au festival des Nuits Romantiques du Bourget, et assiste le scénographe Rudy Sabounghi sur les spectacles mis en scène par Thierry de Peretti, Jean-Claude Berutti (Théâtre de la Ville, Théâtre du Vieux Colombier) et Dagmar Pischel (Tosca, Opéra de Rouen). Elle collabore aussi à la création d’un défilé de mode « hors norme » pour la collection Travelling Light de Gilles Rozier. En tant que peintre, elle réalise les décors de compagnies de danse comme la Cie Pernette et Rachid Ouramdam, mais aussi pour le Théâtre du Centaure, les 26000 Couverts… Poursuivant sa réflexion sur la notion d’objet, elle crée à l’Atria de Belfort le concept graphique et spatial de l’exposition Cap Environnement 2007, en collaboration avec Cléo Laigret. Elle participe aussi à l’organisation du montage et à la mise en place des objets de l’extension du Mémorial de Caen. À Enghien-les-Bains, elle collabore aux espaces d’exposition pour le FRAC Ile-de-France, le collectif Tendance Flou, les designers Domeau et Pérès, et à Beaubourg pour l’agence d’architecture Morphosis… Dans le même temps, elle

Jonathan Schiffman,direction musicaleJonathan Schiff-man, jeune chef New Yorkais, a été récemment nommé nouveau directeur

artistique et chef principal de l’Orchestre lyrique de Région Avignon-Provence. Né en 1977, il commence l’étude du violon-celle à l’âge de cinq ans, puis le piano et la composition. Étudiant à l’université de Yale, il est nommé directeur musical du Yale Bach Society Orchestra, puis est admis à la Juilliard School dans la classe de direction du légendaire Otto-Werner Mueller. Il fait parallèlement ses débuts de chef à la tête de plusieurs orchestres américains dont le National Symphony Orchestra. En 2003, il s’installe à Paris grâce à une bourse Fulbright pour étudier la composition avec Narcis Bonet. De plus, il est nommé chef assistant de l’Orchestre national de France et du Budapest Festival Orchestra. Sa car-rière internationale débute en 2004, lorsqu’il remporte le premier prix du concours international Antonio Pedrotti. La critique italienne salue « son incontes-table musicalité ainsi que sa technique impeccable ». Il est alors nommé chef

principal de l’Orchestre symphonique New Amsterdam à New York, et il dirige de nombreux grands orchestres italiens dont l’Orchestre de la Toscane, l’Orches-tre de Rome et du Latium, l’Orchestre symphonique Sicilien, l’Orchestre Haydn de Bolzano et Trento, et l’Orchestre I Pomeriggi Musicali de Milan. Plus ré-cemment, il remplace Kurt Masur à la tête de l’Orchestre national de France au Théâtre des Champs-Élysées, et il est invité à diriger l’Orchestre du Festival de Bratislava en Slovaquie et le Daejeon Philharmonique en Corée du Sud. En 2007, il dirige de nouveau l’Orchestre national de Lorraine, l’Orchestre national des Pays de la Loire, et des productions lyriques avec le Kammeroper de Munich en Allemagne. À l’Opéra d’Avignon, Jo-nathan Schiffman dirigera au cours des prochaines saisons les représentations de La Clémence de Titus, Les Contes d’Hof-fmann, Les Capulets et les Montaigus et Wozzeck. En tant que chef d’orchestre et compositeur, il s’efforce de promouvoir activement la musique contemporaine. En 2005, il préside le concours de com-position Robert Black. De plus, il dirige plusieurs créations contemporaines dont les œuvres de Wolfgang Rihm, Fausto Romitelli, Claudio Ambrossini, Zoltán Jeney, la dernière œuvre de Stravinsky

intitulée Quatre Préludes et Fugues, ainsi que ses propres œuvres composées à la demande de l’Orchestre symphonique New Amsterdam.

Benoît Bénichou,mise en scèneOriginaire de Nice, Benoît Bénichou entreprend dès l’âge de six ans des études de musique :

il étudie le piano, l’analyse et l’écriture au Conservatoire de Nice et en classe de musicologie. Il nourrit un grand intérêt pour les différentes professions atte-nant à la scène lyrique et a développé, à trente-deux ans, une expérience origi-nale et diversifiée de la scène, en ayant abordé aussi bien le travail de metteur en scène, de chanteur, que celui de pianiste accompagnateur auprès de nombreux chanteurs. Il est aujourd’hui président de la Société Rossini de Paris. Il débute dans le chœur d’enfants de l’Opéra de Nice et poursuit ses études de chant à Paris. Il est lauréat de concours internationaux et a interprété le rôle-titre de Barbe-Bleue (J. Offenbach) ainsi que Pâris (La Belle Hélène), Ritornello dans L’Opera Seria (F.L. Gassmann). Il chante en grande ma-

20 ( Trouble in TahiTi – l’enfanT eT les sorTilèges Trouble in TahiTi – l’enfanT eT les sorTilèges ) 21

participe à la création de la ligne graphi-que de la revue Le Canard en Plastic. Au cinéma, elle participe au décor de L’autre, réalisé par Pierre Trividic et Patrick-Mario Bernard avec Dominique Blanc (sortie en février 2009) et au téléfilm réalisé par Jean Daniel Verhaeghe, Un long chemin, relatant la vie de R. Badinter (diffusé sur France 2 début 2009). Actuellement, ses expériences se tournent plus par-ticulièrement vers la scène lyrique. Elle conçoit des scénographies d’opéra pour Vincent Vittoz : La Petite Renarde rusée de Janacèk, avec la création de marionnet-tes-objets (au CNSM de Paris, à Rouen, Liège et Reims), La Servante maîtresse de Pergolèse (à Arras), et Lundi, Monsieur vous serez riche de Duhamel (à Metz), et pour Marion Wasserman : Fidelio de Beethoven (à Limoges et Tours).

Bruno Fatalot,costumesIl commence sa car-rière de costumier à l’Opéra de Nancy, aux côtés de Rosalie Varda (Orphée aux Enfers, King Priam,

Lady Macbeth…) et se perfectionne à Paris dans les ateliers de Gérard Audier où il rencontre Jacques Schmidt avec qui il travaille sur le Hamlet créé par Chéreau au festival d’Avignon. Suivront D’Artagnan, Sophonisbe à Chaillot et Roméo et Juliette à Nice. Depuis 1990, il travaille comme costumier ou assistant en France et à l’étranger, essentiellement pour Antoine Bourseiller, Jean-Claude Auvray, Karine Saporta, Robert Fortune, Christian Gangneron et Alain Garichot, Catherine de Witt, Mihail Marmarinos, Yannis Kokkos et Francesca Zambello, notamment sur Les Pêcheurs de Perles et La Vie parisienne (Opéra Comique), Mireille (Opéra d’Avignon), Le Rêve d’Esther (Opéra de Rouen), Macbeth (Opéra de Montpellier), Carmen (Arè-nes de Vérone), Pelléas et Mélisande (Lausanne), Orphée aux Enfers et Car-men (Klagenfurt), Aida, Elektra, Otello, Rigoletto, Dom Juan, La Force du Destin (Chorégies d’Orange). Il assiste Claude

Masson depuis longtemps, notamment pour Le Tsarévitch, Le Turc en Italie, The Rake’s Progress, Don Giovanni, La Fille de Madame Angot, La Fille du Régiment (Metz), Goldoni et ses Musiciens (Bas-tille), Liberté à Brème et La Jeune Fille Violaine (La Huchette), Dialogues des Carmélites (Garnier), Castor et Pollus, Orfeo (La Ferme du Buisson), Eugène Onéguine (Opéra de Nancy). Il a super-visé la fabrication des costumes de La Chauve-souris (Leiser/Caurier, costumes d’Agostino Calvaca pour l’Arcal) et de La Comtesse d’Escarbagnas et Le Mariage forcé (Théâtre des deux rives, de Witt-Trembleau). Il est également assistant de Lili Kendaka à Épidaure pour Electre et à l’Opéra de Lyon pour Le Chapeau de Paille d’Italie. Il signe la création des costumes des Fiançailles au Couvent (Opéra de Nancy), Quatre jours à Paris (Opéra d’Avignon), Parade, Le Carnaval des Animaux et Pierre et le Loup (Opéra de Metz), L’Arme à Cœur (Arcal) et, en collaboration avec Claude Masson, Lucia di Lammermoor (Chorégies d’Orange), Andromaque pour la Compagnie de la Vache Syndiquée et La Crise est finie, au Théâtre du Tambour Royal, Turan-dot (Brecht), Faits divers (Nantes). Il a également signé les costumes du film de F. Prenant (Paris, mon petit corps est bien las de ce grand monde, Ognon Pictures, actuellement en montage). En préparation : Britannicus (Théâtre des deux Rives, Bézu), La Traviata (Chorégies d’Orange, R. Fortune) en collaboration avec Claude Masson.

Thomas Costerg,lumièresSorti de l’école du TNS section régie en 1999, Thomas Costerg multiplie les collaborations

avec différentes compagnies comme l’Ensemble Reflex et Georges Aperghis (théâtre musical) pour Veillés, Le Petit Chaperon rouge à la Philharmonie de Cologne, À deux pas, Birds… la compagnie Xici et Guillaume Delaveau (Théâtre)

pour Peer Gynt, Philoctète, La vie est un songe, Iphigénie suite et fin au CDN de Toulouse. La compagnie Théâtre écarlate/L’atelier du plateau, Paris 19e, pour les Rencontres circassiennes et plusieurs pièces de théâtre. D’une étroite entente avec le metteur en scène Romain Bonnin sur plusieurs pièces de théâtre musical (dont Le Barbier de Séville au Théâtre du Jeu de paume à Aix-en-Pro-vence et Don Quichotte d’après Orson Welles), Baltika luminodynamique naît de sa collaboration avec Ishrann Silgi-djian et Romain Bonnin sur Amphitryon de Molière au CDN de Nice. Il travaille par ailleurs régulièrement pour le salon de la littérature jeunesse de Montreuil, ainsi qu’avec le Théâtre du Fracas et son metteur en scène Côme de Bellescize.

Ishrann Silgidjian,vidéoAu contact d’univers artistiques riches et variés depuis sa plus tendre enfance (arts plastiques,

musique, danse, cinéma…), Ishrann Silgidjian découvre et pratique, au cours de son adolescence, différentes dis-ciplines en lien avec la scène comme la musique improvisée ou le VJing. En 2002 il crée la Compagnie Pendule avec Aurore Gruel et Jean Didion au sein de laquelle se développe un travail de mé-lange et de croisement de disciplines : musique, image, danse. Attiré depuis longtemps par le cinéma, il réalise quel-ques courts-métrages expérimentaux et oriente ses recherches autour de la question du film de danse (An Tasten, Derrière elle), avant de se consacrer plus particulièrement au travail de l’image en tant que chef opérateur. À 24 ans, il a déjà signé la photographie d’une dizaine de courts-métrages (Edelweiss, Le Velche, Les Monologues…) et de plusieurs clips. D’autre part, il mène à bien divers pro-jets vidéo pour la scène : Récital Piano/Images, Bal Dérivé (Cie Pendule), A 2 Pas (Ensemble Réflex, théâtre musical). Il crée également la lumière pour différents

spectacles de danse (Cie Camille Dantou, Cie l’Improvisible). Sa rencontre avec Romain Bonin et Thomas Costerg sur le spectacle Amphytrion de Molière au CDN de Nice aboutit à l’élaboration du concept « Baltika luminodynamique ».

Aurore Ugolin,mezzo-sopranoDinah (Trouble…), Maman, la Tasse chinoise (L’Enfant…)Aurore Ugolin dé-bute très tôt l’ap-

prentissage de la musique par l’étude de la clarinette. Après l’obtention d’une licence de musicologie en 1997, elle part étudier le chant, le piano, la diction lyri-que anglaise et allemande aux États-Unis (Montclair State University). À son re-tour, en septembre 2000, elle est admise au Conservatoire national supérieur de musique de Paris en chant, y obtient son diplôme en 2004, puis intègre le cycle de perfectionnement. Dès sa sortie du Conservatoire elle interprète les rôles de Mercedes dans Carmen de Bizet, Didon dans Didon et Énée de Purcell sous la direction d’Attilio Cremonesi et dans une mise en scène de Sasha Waltz au Staasoper de Berlin, au Grand Théâ-tre du Luxembourg, ainsi qu’à l’Opéra Comédie de Montpellier. Ce spectacle est retransmis sur Arte et diffusé en vidéo par Arthaus Muzik qui reçoit en 2009 le prestigieux prix de la critique du meilleur enregistrement en Allemagne. Elle interprète le rôle de Zulma dans L’Italienne à Alger de Rossini et est la doublure d’Isabella (direction d’Alain Altinoglu, mise en scène d’Emmanuelle Cordoliani) ; elle est un satyre dans Le Cyclope de Betsy Jolas. En 2005, elle chante à nouveau Didon au Staatsoper de Berlin et Mercedes au Corum de Montpellier sous la direction de Fried-mann Layer et dans une mise en scène de Jean Paul Scarpitta. En concert, elle chante sous la direction de Kurt Masur dans La Passion selon saint Matthieu à la Cité de la musique et à Radio France. Elle fait partie avec l’altiste Tristan Dely et le

pianiste Olivier Yvrard du trio Schnee-weiss, qui aborde entre autres les œuvres de Loeffler, Bridge et Brahms. En 2005, elle interprète le rôle principal de l’opéra de Jean-Luc Trulès, Maraina ; elle est Carmen, Rosine du Barbier de Séville en 2006, et reprend tout au long de l’année le rôle de Didon dans la production citée plus haut en Italie, en Allemagne et en Hollande. Après avoir chanté le rôle du Tambour dans Der Kaiser von Atlantis d'Ullmann à Caen et au Luxembourg, elle reprend cette saison le rôle-titre de Didon à Berlin avant de chanter la partie de mezzo-soprano dans Hydro-gen Jukebox de Philip Glass en tournée avec Angers-Nantes Opéra. Parmi ses projets, citons Lucienne dans Die Tote Stadt, Maraina de Jean-Luc Trulès au Théâtre Sylvia Montfort, Chin du même compositeur au Théâtre Vollard…

Jean Teitgen,basseSam (Trouble…)Après avoir obtenu une maîtrise de Sciences économi-ques à l’université de Rouen, Jean

Teitgen entre au CNSM de Paris où il obtient un prix de chant et un diplôme de formation supérieure, puis y effectue un cycle de perfectionnement qu’il termine en 2003. Il interprète les rôles de Bartolo et Antonio dans Le Nozze di Figaro de Mozart à l’abbaye de Royaumont dans la mise en scène d’André Engel et sous la direction de Serge Zapolski. Il incarne le Superintendant Budd dans Albert Herring de Britten à l’Opéra de Rennes sous la baguette d’Olivier Reboul et la mise en scène de Lukas Hemleb, puis les rôles de Bob et Max dans Faisons un Opéra de Britten à l’Opéra Comique. Il chante le Requiem de Mozart à l’église Saint Eustache à Paris, ainsi qu’à la Sorbonne et à la Cathédrale de Blois. En tournée, notamment au Capitole de Toulouse et à l’Opéra de Versailles, il chante le rôle de Draco le Géant dans Cadmus et Hermione de Lully, œuvre dirigée par Christophe Rousset et mise

en scène par Ludovic Lagarde. Il incarne en tournée les rôles de Raimondo dans Lucia di Lammermoor de Donizetti et du Prince Gremin dans Eugène Onéguine avec la compagnie Opéra Nomade, est comédien et chanteur dans la pièce de théâtre Od ombra od omo mise en scène par Lukas Hemleb au Théâtre national de Strasbourg, puis celui d’Osmin dans Zaïde de Mozart à l’Opéra de Montpel-lier, opéra mis en scène par Emmanuelle Cordoliani. Il chante ensuite Basilio du Barbier de Séville au festival de Loches, le Père de Berlioz dans Les Orages désirés de Gérard Condé avec l’Orchestre philhar-monique de Radio France, et le Sprecher dans Die Zauberflöte en tournée avec l’Orchestre national d’Ile-de-France et à l’Opéra de Dijon, Colline dans La Bo-hème de Puccini au Théâtre de Tarascon, puis en tournée dans les châteaux en France durant l’été 2004, l’Oncle Chang dans Le Pays du Sourire de Franz Lehar à Longjumeau et à Massy, Mark dans Un Renard à l’Opéra, opéra d’Isabelle Alboulker créé pour le Grand Théâtre de Limoges… Plus récemment, il a chanté La Clémence de Titus au Théâtre de Metz, La Flûte enchantée (Sprecher) et Lucia di Lammermoor (Raimondo) à Dijon, I Puritani (Sir Lord Walton) à l’Opéra d’Avignon aux côtés de Inva Mula et Joseph Calleja, Tosca de Puccini à l’Opéra de Rouen et au Luxembourg, Le Viol de Lucrèce (Collatinus) au Grand Théâtre de Tours, Fidelio (Don Fernando) à l’Opéra d’Avignon, Nabucco (le Grand Prêtre) à l’Opéra de Toulon, Pirame et Thisbe de Rebel et Francœur à l’Opéra de Nantes, Jules César (Curio) et Un Ballo in Maschera (Sam) à l’Opéra de Marseille, dans Pel-léas et Mélisande (le Médecin) et Rake’s progress à la Monnaie de Bruxelles, Thaïs (Palemon) et Così fan tutte (Alfonso) à Saint-Étienne, Aida (Ramphis) à Nice, Simon Boccanegra (Pietro) à l’Opéra de Genève. En concert, il a chanté la 14e Symphonie de Chostakovitch avec l’Orchestre de Poitou-Charentes et le Stabat Mater de Dvorák à Tours. Parmi ses futurs engagements : Fortunio à l’Opéra Comique, Aïda à Avignon, Le Viol de Lucrèce et Falstaff à Nantes, Fasolt

22 ( Trouble in TahiTi – l’enfanT eT les sorTilèges Trouble in TahiTi – l’enfanT eT les sorTilèges ) 23

dans Das Rheingold à Dublin, Rigoletto à Saint-Étienne, L’Amour des trois Oranges à Genève… À Nancy, on a déjà a pu l’entendre dans Rigoletto (Sparafucile), Vénus et Adonis de Desmarest, Wozzeck (un apprenti), Les Noces de Stravinsky, Le Roi Candaules de Zemlinsky, Midsummer Night’s Dream (Quince) et Pelléas et Mélisande (Arkel).

Diana Axentii,mezzo sopranoTrio (Trouble…), la Bergère, la Chatte, la Libellule, l’Écureuil, un Pâtre (L’Enfant…)

Née à Nisporeni en Moldavie, Diana Axentii commence sa formation musicale par l’étude du violon. Elle obtient plusieurs prix, notamment aux concours Stefan Neaga et Barbu Lautarul. C’est alors qu’elle décide de se consacrer au chant avec Jana Vdovicenco à l’université des Beaux-arts de Moldavie. En 2002, elle choisit de vivre en France et poursuit ses études au Conserva-toire national supérieur de musique de Lyon dans la classe d’Isabelle Germain. Elle obtient à l’unanimité du jury son premier prix de chant. En 2004, elle est lauréate du concours international Reine Elisabeth (Bruxelles). Elle remporte également plusieurs prix dans différents concours internationaux : le prix spécial au concours international de chant Mont-serrat Caballé (Andore), le prix des Amis du festival d’Aix-en-Provence à l’occasion de l’académie d’été (master class de Margreet Honig et Gwyneth Jones), le prix spécial de l’académie au concours international de musique de Verbier (master class de Gundula Janowitz et Thomas Quasthoff). En 2004, elle chante le rôle de Speranza dans l’Orfeo de Monteverdi avec l’Atelier lyrique de l’Opéra de Lyon et participe ensuite à la production de l’Académie du festival d’Aix-en-Provence de Didon et Énée de Purcell. Dans le cadre de l’Atelier d’art lyrique de l’Opéra national de Paris, elle chante Les Aveugles, création de Xavier Dayer, sous la direction de Guillaume

Tourniaire au Théâtre Gérard Philippe de Saint-Denis. On a ensuite pu l’entendre dans Julietta de Martinu et Ariane et Barbe-Bleue (Sélysette) à l’Opéra de Paris et en tournée au Japon, Martha dans Frühlingserwachen, une création de Benoît Mernier à Bruxelles et à Stras-bourg, Maria Stuarda (Anna Kennedy) à l’Opéra royal de Wallonie et Norma à Avignon. Plus récemment elle a inter-prété Clotilde (Norma) à Monte Carlo et le Garçon de cuisine (Rusalka) à Glynde-bourne. En concert, on a pu l’entendre dans un concert Berlioz/Gluck sous la direction de Sylvian Cambreling au Palais Garnier, dans un concert « Vienne au temps de Lehàr » à l’Opéra Comique, dans le Requiem de Mozart à Antibes, ainsi que dans Les Nuits d’Été de Berlioz au Palais Garnier. Parmi ses projets, Ariane et Barbe-Bleue au Concertgebouw d’Amsterdam, Manon à Saint-Étienne, Cendrillon à Marseille, Ariadne auf Naxos et La Donna del Lago à l’Opéra de Paris, Carmen à Bordeaux… On a pu l’entendre à Nancy dans Une Tragédie florentine (Bianca), Andrea Chenier (Bersi), Les Noces de Figaro (Cherubino).

François Piolino,ténorTrio (Trouble…), la Théière, le petit Vieillard, la Rainette (L’Enfant…)

Après des études de chant au Conser-vatoire de Lausanne et à la Guildhall School de Londres, François Piolino obtient un premier prix au CNSM de Paris. Il travaille depuis plusieurs années avec le ténor Guy Flechter. À Londres, il rencontre William Christie, qui l’invite à rejoindre les Arts Florissants : on a pu l’entendre dans Didon et Énée de Purcell (le Marin et l’Esprit) au festival d’Aix-en-Provence, dans des œuvres de M.A. Charpentier, telles que le Te Deum, Médée (un Corynthien et la Jalousie) à l’Opéra Comique ou La Descente d’Or-phée aux Enfers (Tantale) à la Scala de Mi-lan ou au Teatro Colón de Buenos Aires.

Avec Jean-Claude Malgoire, il participe à la trilogie des opéras de Monteverdi, au Théâtre des Champs-Élysées, il est Orphée et Apollon dans L’Orfeo, Télé-maque et Jupiter dans Le Retour d’Ulysse et Lucano dans Le Couronnement de Poppée. Marc Minkowski lui demande d’incarner Mercure dans Orphée aux Enfers d’Offenbach (dans une mise en scène de Laurent Pelly) à l’Opéra national de Lyon, Lucano du Couronnement de Poppée aux Wiener Festwochen et au festival d’Aix-en-Provence (mise en scène de Klaus Michael Gruber) et Don Basilio des Noces de Figaro à Baden-Baden (mise en scène de Sir Richard Eyre). À l’Opéra national de Paris, on a pu l’entendre dans Pulcinella de Stravinsky, Hippolyte et Aricie (Tisiphone), Les Indes galan-tes de Rameau (Don Carlos, direction William Christie), Les Noces de Figaro (Don Curzio) dans la mise en scène de Giorgio Strehler, La Flûte enchantée (Monostatos) mise en scène par Robert Wilson et très récemment dans Wozzeck (der Narr). Au Théâtre du Châtelet, il chante le Requiem de Mozart sous la baguette de Jean-Claude Malgoire ; il est Scaramuccio dans Ariane à Naxos (mise en scène de Günther Krämmer), Schmidt dans Werther, Manto dans Les Paladins de J.-P. Rameau (direction William Christie, mise en scène de José Montalvo), production qui est reprise à Tokyo, et dans Pâdmavâti de Roussel. Il participe également à la création de Peter Pan de Stéphane Burgan. L’Opéra national de Lyon l’engage pour de nom-breuses productions : Orphée aux Enfers d’Offenbach (Mercure), La Traviata de Verdi (Gastone), La Flûte enchantée de Mozart (Monostatos, rôle qu’il chante également aux festivals d’Aix-en-Pro-vence, d’Edimbourg et de Gstaad), La Dame de Pique de Tchaïkovski (Tche-kalinski). À Saint-Étienne, il est Beppe/Arlecchino dans I Pagliacci de Leon-cavallo, à Liège il chante les Quatre valets des Contes d’Hoffmann et Sebas dans Le Roi Candaule de Zemlinsky ; à Marseille, Valzacchi du Chevalier à la Rose et Loustot dans Véronique, à l’Opéra de Montpellier, au Staatsoper

de Berlin puis à Hambourg, il incarne le Remendado dans Carmen. Il a également chanté dans La Flûte enchantée à Tokyo, L’Étoile de Chabrier à l’Opéra Comique et à Nîmes, Der Vampyr de Marschner (George) à l’Opéra de Rennes, Salomé (3e Juif) au Grand Théâtre de Genève, Werther de Massenet (Schmidt) et Falstaff (Dr. Cajus) à Strasbourg. Au Staatsoper de Berlin, il incarne Goro dans Madama Butterfly et Remendado dans Carmen. Outre William Christie et Mark Minkowski, François Piolino a chanté sous la baguette d’Yvan Fischer, Philippe Jordan, Sebastian Lang-Lessing, David Stern, Michel Plasson, Bernhard Kontarsky, etc.… Il donne également des concerts d’oratorio (Cantates de Bach, Évangélistes des Passions), de musique de chambre (Spanische Liebes Lieder de Schumann ou Liebeslieder Walzer de Brahms) et des récitals, notamment à l’Opéra de Lyon ou de Paris : lieder et mélodies de Beethoven, Schubert, Schumann, Gounod ou Bizet, ou en-core un programme entièrement dédié à la musique de Noël. Il participe à de nombreux enregistrement, notamment avec les Arts Florissants : La Descente d’Orphée aux Enfers, des motets de Mon-donville et de Rameau, Médée de Char-pentier, Hippolyte et Aricie de Rameau, ou le Lamento di Giasone de Sigismondo d’India et des Motets en dialogue de Dumont ; pour la télévision et les DVD, il enregistre Marianne d’Édouard Lacamp (création mondiale à l’Esplanade de Saint-Étienne), Le Couronnement de Pop-pée (festival d’Aix-en-Provence), Les Indes galantes (Opéra de Paris) et Les Paladins de Rameau (Théâtre du Châtelet). Parmi ses projets, notons Billy Budd et Ariadne auf Naxos à l’Opéra national de Paris, Manon (Guillot) à Saint-Étienne, Eugène Onéguine (M. Triquet) à l’Opéra de Lille, Caen et Glyndebourne, La Vie parisienne à Montpellier, Le Nozze di Figaro (Basilio) à Las Palmas, Madama Butterfly à Di-jon, L’Enlèvement au Sérail (Pedrillo) en concert au Théâtre des Champs-Élysées. À Nancy, on a pu l’entendre dans les rôles de Valzacchi dans Le Chevalier à la Rose, Monostatos dans La Flûte enchantée,

Sébas dans Le Roi Candaule, Loustot dans Véronique et Flute dans Le Songe d’une nuit d’été.

Marc Mauillon,barytonTrio (Trouble…), l’Horloge comtoise, le Chat (L’Enfant…)Marc Mauillon par-court avec bonheur l’éventail des styles

et des époques. Même s’il est particuliè-rement à l’aise dans le baroque (depuis le Jardin des Voix), il retrouve régulière-ment William Christie : Le Jugement de Salomon chez EMI, Armide au Théâtre des Champs-Élysées, Didon et Énée aux Wiener Fest wochen, à l’Opéra Comique, au DNO, au Barbican de Londres ; King Arthur dirigé par Hervé Niquet et mis en scène par Shirley et Dino. Il est présent dans d’autres répertoires : chez Mozart, il a été Papageno (La Flûte enchantée) et Guglielmo (Così fan tutte) ; en opéra contemporain, on a pu l’entendre dans Le Balcon (Eötvös) ou Roméo et Juliette de Dusapin à l’Opéra Comique. Il a égale-ment abordé l’opérette, avec Offenbach (La Vie parisienne) ou Rosenthal (Rayon des soieries). Parmi les autres rôles qu’il a tenus sur scène, on retiendra le Mari (Les Mamelles de Tirésias), Pelléas au Festival de Meije, ou son rôle dans la création à Besançon de La Valse perdue d’Offen-bach. En concert, Marc Mauillon fait montre du même éclectisme, avec une tendresse particulière pour les musiques anciennes : il travaille régulièrement avec Jordi Savall, les ensembles Alla Francesca et Doulce Mémoire, et a enregistré des œuvres de Guillaume de Machaut, pour la première fois dans leur intégralité, chez Eloquencia : L’Amoureus Tourment (Dia-pason d’or et R10 Classica Répertoire) et Le Remède de Fortune (Diapason d’or de l’année et Choc du Monde de la musi-que), tous deux salués par le public et la critique. Parmi ses projets cette saison, notons la reprise du rôle de Guglielmo dans Così fan tutte et le Combatimento de Monterverdi en enregistrement et concert avec le Poème Harmonique. Il

est également avec les Arts Florissants à Metz, Versailles, au Barbican et à la salle Pleyel pour un programme de grands motets français, après avoir été le Spirit de Didon et Énée au DNO d’Amsterdam et au Barbican ; il est enfin en tournée en Europe et Amérique du Nord sous la direction de Jordi Savall.

Amaya Domínguez,mezzo-sopranoL’Enfant (L’Enfant…)Prix des jeunes ta-lents de Strasbourg en 2002 et lauréate

en 2005 du Festival musical d’automne de jeunes interprètes, elle est diplômée du CNSM de Paris en 2007. Très tôt remarquée, Amaya Domínguez a tenu en 1999 le rôle de l’Esprit à l’Opéra du Rhin dans Curlew River de Britten. Elle a poursuivi ses interprétations en tant que soliste dans Pierrot lunaire de Schönberg (création en Lettonie), Didon et Énée de Purcell, Vénus et Adonis de Blow, Bastien et Bastienne de Mozart, Le Couronnement de Poppée de Monteverdi (Ottavia) sous la direction d’Éric Tappy. Ce dernier l’a invitée en 2006 au festival de l’Estrée de Ropraz (Suisse) pour y interpréter Idamante dans Idoménée et Sesto dans La Clémence de Titus de Mozart. En 2007, William Christie l’invite à participer, dans le cadre du Jardin des Voix, à la tournée internationale des Arts Florissants dans les salles les plus prestigieuses telles que le Barbican de Londres, le Grand auditorium de Madrid, l’Alte Oper de Francfort ou le Lincoln Center de New York. La même année, elle fait ses débuts au festival international d’art lyrique d’Aix-en-Provence où elle chante un programme d’œuvres de Monteverdi. Toujours à Aix-en-Provence, elle chante la Seconde sorcière dans Didon et Énée, un rôle qu’elle reprendra à l’Opéra de Lille. Récemment, elle a interprété le rôle de Juliette 2 dans le Roméo et Juliette de Dusapin à l’Opéra Comique, celui de Dorabella dans Così fan tutte en tournée dans toute la France et repris cette saison

24 ( Trouble in TahiTi – l’enfanT eT les sorTilèges Trouble in TahiTi – l’enfanT eT les sorTilèges ) 25

et a chanté dans La Clementina à Bilbao. On a aussi pu l’entendre dans La Pasto-rale de Pesson au Théâtre du Châtelet. Elle retrouvera prochainement le festival d’Aix-en-Provence avec le rôle de Martha dans Un retour, création mondiale de O. Strasnoy sur un livret d’A. Manguel. Amateur de musique de chambre, Amaya Domìnguez forme notamment un duo avec le pianiste Martin Surot, avec qui on peut l’entendre régulièrement en récital. Elle a été amenée à se produire dans plusieurs pays européens : au Danemark autour de compositeurs du xxe siècle, en Espagne et en France pour des pro-grammes de musiques espagnole et française. Elle a récemment été invitée à chanter à l’auditorium de Saragosse avec l’ensemble Enigma. Sa curiosité et son ouverture d’esprit la mènent à découvrir la musique séfarade pour laquelle elle se passionne. Elle forme alors un ensemble (chant et guitares) avec lequel elle donne régulièrement des concerts en France.

Mélanie Boisvert,sopranoLa Princesse, le Feu, le Rossignol (L’Enfant…)Titulaire du di-plôme d’artiste

(interprétation et piano) du Conser-vatoire de musique de Toronto, Mélanie Boisvert poursuit en 1998 ses études en chant au Conservatoire de Cologne auprès de Barbara Schlick et Klesie Kelly. La jeune soprano canadienne est lauréate du concours international de Montréal des Jeunesses musicales en 2002 et finaliste du concours de piano-chant Nadia et Lili Boulanger 2003 à Paris. Elle fait ses débuts en Allemagne en avril 2000 dans le rôle de l’Amour dans Orphée et Eurydice de Gluck au Stadttheater de Solingen. S’enchaînent alors d’autres rôles lyri-ques tels que Lakmé pour le Schiller Theater de Wuppertal (en concert), Wendy (Peter Pan de Bernstein) avec le Junges Orchester Wuppertal, Zerbi-

netta (Ariadne auf Naxos) à Cologne et Oriana, Amadigi di Gaula de Haendel pour le Neue Opernbühne Berlin. En concert, elle aborde un large répertoire qui va de La Création de Haydn aux Carmina Burana de Carl Orff. Mélanie Boisvert fait ses débuts en France en 2002 dans le rôle d’Olympia dans Les Contes d’Hoff mann à l’Opéra national du Rhin, où elle remporte un grand succès. Elle est ensuite invitée comme soliste au festival de musique sacrée de Nice (2003 et 2004), à l’Opéra de Rennes et au Grand Théâtre de Reims où elle interprète Cunégonde (Candide) et Miss Ellen (Lakmé), à l’Opéra de Fribourg en Suisse pour La Pietra del Paragone de Rossini (Donna Fulvia) et donne un concert avec l’Orches-tre symphonique de Montréal. Elle a récemment interprété Olympia des Contes d’Hoffmann à l’Opéra Lyra d’Ottawa, à l’Opéra de Québec, et à l’Opéra d’Avignon, la Reine de la Nuit au Volksoper de Vienne, au Teatro Carlo Felice de Gênes et au Grand Théâtre de Tours, Rosalba dans Das Theatra-lische Abenteuer à l’Opéra de Rouen, Fiakermilli dans Arabella à l’Opéra royal de Wallonie, Le Rossignol (rôle-titre) et Nannetta dans Falstaff à l’Opéra du Rhin, Adèle dans La Chauve-souris à l’Opéra d’Avignon et à l’Opéra de Bordeaux, Cunégonde dans Candide à l’Opéra de Rouen, Titania dans Midsum-mer Night’s Dream à l’Opéra de Nice ou encore Il Mondo della Luna à Rennes, Nantes, Angers et Luxembourg, Pauline dans La Vie parisienne à l’Opéra de Massy. On l’a également entendue dans une série de concerts autour de Bizet à l’Opéra de Rennes. À Nancy, elle vient de chanter La Vie parisienne (Gabrielle, la Gantière).

Natacha Kowalski,sopranoLa Chauve-Souris, la Chouette, une Pastourelle (L’Enfant…)Née en 1983, la so-

prano belge Natacha Kowalski intègre à l’âge de dix ans la Maîtrise de l’Opéra royal de Wallonie à Liège. En 1996, elle entreprend des études de chant avec A. Frantz, puis au Conservatoire de Bruxelles dans la classe de M. Vanaud. Elle se perfectionne aujourd’hui auprès de M. Mesplé. Dès 1995, l’Opéra royal de Wallonie la fidélise en l’engageant dans de nombreuses productions dans lesquelles elle incarne le Pâtre (Tosca), le Premier Génie (Die Zauberflöte), le Berger Andreloup (Mireille), l’Oiseau de la Forêt (Siegfried), Karolka ( Jenufa) ainsi que le rôle-titre de Max et les Maximons-tres en novembre 2005. Elle retourne à Liège en décembre 2006 pour le rôle de Cupidon dans Orphée aux Enfers après avoir interprété Flaminia dans Il Mondo della Luna au Théâtre Toursky et au Théâ-tre de Tarascon. Elle chante en concert le Stabat Mater de Pergolèse au festival de Durbuy, la Paukenmesse de Haydn à Mons et Solveig de Peer Gynt avec l’Or-chestre philharmonique de Liège sous la direction de P. Baton. Natacha Kowalski est lauréate du concours international de chant de Verviers en 2003, où elle remporte le prix de la vocation belge et le prix de l’ORW, ce qui lui vaut d’être engagée pour des récitals à Bruxelles, Paris et Berlin. Après avoir interprété la Fée (Cendrillon) à Maastricht en jan-vier 2008, elle chante en 2009 Clorinda (La Cenerentola) ainsi qu’un récital de musique française à l’Opéra national de Lorraine, puis Macha (La Dame de Pique) à Monte-Carlo. Par la suite elle interprètera La Flûte enchantée (Papa-gena) à Bordeaux.

Wenwei Zhang,basseLe Fauteuil, un Arbre (L’Enfant…)Wenwei Zhang est né à Dailan (Chine) en 1979. Il débute ses études musica-

les à l’âge de treize ans. Il entre ensuite au Centre d’opéra théâtre et danse de Liao Ning. En 2001, il intègre la classe de chant du professeur Yan Yang avec lequel

il prépare son diplôme de bachelier en chant. En 2004, il obtient le Golden Price en catégorie bel canto au concours annuel pour jeunes chanteurs organisé par la télévision. Après avoir obtenu la deuxième place aux présélections chinoises, il représente sa région au concours international Neue Stimmen in Gütersloh (Allemagne) où il reçoit une mention d’honneur. La même année, il remporte la médaille d’argent au 5e con-cours international de chant Jin Zhong Jiang. En 2006, on lui attribue la médaille d’argent aux présélections chinoises représentant sa région, au 2e concours international de chant d’Autriche où il ob-tient une mention d’honneur. La même année, il obtient la médaille d’argent au concours pour jeunes chanteurs de la télévision nationale CCTV. En 2007, il prépare en Avignon le rôle de Zuniga dans Carmen avec Michel Plasson et Nadine Duffaut et chante ensuite ce rôle au Grand Théâtre de Shangaï. Il est admis au CNIPAL à Marseille, où il est pensionnaire pendant les saisons 2007-2008 et 2008-2009. En novembre 2007, il chante à Nice et Marseille le Requiem de Mozart (sous la direction de Philippe Bender). En décembre, il chante dans Faisons ensemble un beau voyage à l’Opéra de Marseille, à l’Opéra d’Avignon ainsi qu’à l’Opéra de Toulon. En juillet 2008, il donne un récital dans le cadre du festival de Radio France et de Mont-pellier. Au cours de la saison 2008-2009, il chante Il Medico dans Macbeth à Nice. Il obtient un succès public et critique au festival de Montpellier avec son interp-rétation du rôle d’Orosmano dans Zaïra de Bellini. Wenwei Zhang a remporté le 3e prix du concours Operalia/Domingo 2009. Pour la saison 2009-2010, il est membre de l’Opéra de Francfort. Parmi ses projets, les rôles de Lord Rochefort dans Anna Bolena à Francfort, Ferrando dans Il Trovatore à Bordeaux, et Basilio dans Il Barbiere di Siviglia à Nantes. À l’Opéra national de Lorraine, il a chanté les rôles de Roucher dans André Chénier et a participé à la création mondiale de Divorzio all’italiana de Battistelli.

Jérémie Duval,danseurNé en 1979 à Nancy, Jérémie Duval dé-couvre sa passion pour les arts du cirque dès son plus jeune âge. Il

apprend différentes techniques avec de petites compagnies de la région et découvre rapidement le besoin de se perfectionner. Sa rencontre avec Arcadii Poupone, jongleur ukrainien, détermine son choix pour la jonglerie, et il se pré-sente en 1995 à l’audition de l’École supérieure des arts du cirque où il est reçu. De 1996 à 1999, il y suit une forma-tion en acrobatie, danse, jeu d’acteur et jonglerie dans l’esprit de polyvalence du Nouveau cirque. Il suit en 2002 un stage de perfectionnement aux techniques du jonglage à l’école de cirque de Kiev en Ukraine. En janvier 2003 Jérémie Duval crée l’association Extenses’Arts, lieu de rencontre pour création et diffusion de spectacles, qui a pour objet de favoriser et de promouvoir l’expression artistique sous diverses formes. En février 2003, il poursuit une formation aux rôles d’action et de comédien cascadeur à l’école Hardi d’Asnières. Il participe ensuite à une nouvelle création artistique, Absolite, en janvier 2004 (Cie Jim&Slim) dont la 1re représentation sera donnée au festival d’Avignon en juillet. Il intègre ensuite une comédie musicale avec l’orches-tre Sun Set sur le thème de Broadway, puis il est engagé par l’Opéra national de Lorraine à Nancy pour une tournée en 2006-2007 de L’Elisir d’amore de Donizetti (mise en scène Omar Porras). En mai 2008, il suit une formation k4 artificier auprès de l’organisme Lacroix Ruggiéri à St-Fay-de-Peyrolières, et re-çoit en décembre 2008 l’agrément de l’inspection académique pour intervenir dans le domaine du cirque. À Nancy, il a participé la saison dernière à la zarzuela Les Neveux du Capitaine Grant de Cabal-lero, et cette saison il était Alfonse dans La Vie parisienne d’Offenbach (mises en scène C. Wagner).

Veronica Endo,danseuseC'est une artiste pé-ruvienne installée à Paris depuis l’année 2000 ; comédienne, danseuse, chorégra-phe. Depuis ses dé-

buts au Pérou dans le monde de la danse classique, Veronica s’est confrontée aux répertoires néo-classique, moderne et contemporain au sein de compagnies in-ternationales prestigieuses. Aujourd’hui, la question de la place du corps et plus précisément du mouvement au théâtre est au cœur de son travail, ce qui l’amène à collaborer avec des artistes d’hori-zons très différents comme le théâtre, la musique, le cirque et la vidéo dans la recherche notamment de l’utilisation créative des nouvelles technologies ap-pliquées à la danse. Auprès du metteur en scène Omar Porras, elle effectue un travail du masque et joue dans plusieurs de ses créations. Avec Pedro et le Com-mandeur, pièce du répertoire, elle intègre la troupe de la Compagnie française pendant deux saisons. Par ailleurs, elle a travaillé avec Gilbert Deflo dans le montage de L’Orfeo de Monteverdi en tant qu’assistante chorégraphique pour le festival d’Edinburgh 2007. Avec un parcours aussi métissé que ses origi-nes, elle aborde ces divers arts avec un même désir de partage et d’interaction avec l’autre. Elle accompagne le travail de divers artistes de cirque mettant en piste des numéros et des spectacles notamment avec la compagnie Remue-ménage et l’École Fratellini.

26 ( Trouble in TahiTi – l’enfanT eT les sorTilèges Trouble in TahiTi – l’enfanT eT les sorTilèges ) 27

cOmmunicatiOn et reLatiOns puBLiquesresPonsable

Marie SauvannetcommunicaTion, DéveloPPemenT Du Public

Chloé KobutarelaTions avec le Public

Bernard CugnotlocaTionnaire

Sylvie Vouillemin

service pédagOgiqueresPonsable, DramaTurge

Carmelo Agnellochargée De mission éDucaTion naTionale

Marie­Renée LegéevisiTes

Françoise Samson

centre de FOrmatiOn des apprentisDirecTeur

Jérôme KaczaaPPrenTie

Marie Schaaff

DirecTeur

Laurent Spielmann conseiller arTisTique

Valérie ChevalieraDminisTraTeur

Claudie AntoineDirecTeur musical

Paolo Olmi

persOnneL administratiFchargée De la gesTion aDminisTraTive eT financière

Monique Thomaschargée De la gesTion Du Personnel

Evelyne HazotteassisTanTes

Michelle BuysAlbertine Brumentchef comPTable

Vincent Gentilerégisseurs comPTables

Dominique ClaudePhilippe HiltresPonsable De l’accueil eT Des bars

Fabienne WiemertresPonsable Du Personnel De salle

Albertine Brumentaccueil

Lionel BahuaudPascal KasidisChristiane Roux

persOnneL artistiqueDirecTeur De scène

Odile Befverégie

Véronique Kespichef Des chœurs

Merion Powellrégisseur Des chœurs

Fabienne WiemertPianisTes chefs De chanT

Solange FoberThierry GarinVincent RoyerarTisTes Des chœurssoPrani

Dania Di NovaAnne­Marie DunatPatricia GarnierJoanna HindeInna JeskovaLine RagotBarbara WysokinskaSoon Cheon YualTi

Valérie BarbierMarie­Louise EgurrolaElisabeth LanoreDenise Marion

Julie StancerAnja StegmeierLucy StrevensTénors

Bertrand CardietXiao Lun ChenJean Marc DuvalNicholas JohnsonIll Yu LeeRonald LyndakerTadeusz Szczeblewskibasses

Alain BlennerBenjamin ColinPascal DesauxMarko GeminiMichaël KraftDavid RichardsChristophe SagnierXavier Szymczak

persOnneL techniqueDirecTeur Technique

Serge Gachetrégisseur Technique

Bernard PicardsecréTaire Technique

Michèle Gentile

resPonsable consTrucTion Décors

Daniel FourtouassisTanT Décors

Sébastien CarlierresPonsable De l’aTelier Décors De la ville De nancy

Patrick LataillegesTionnaire sTock Décors

Jean­Marie BallèvreaTelier De Décors De la ville De nancy

Florent JaninNicolas JolyBénédicte KraemerJean­René LegrandJean­Louis PaviaTifanie Putzl’ensemble Des équiPes Des aTeliers menuiserie, serrurerie eT PeinTure-TaPisserie De la ville De nancy

chef machinisTe

Bernard Augustesous-chefs machinisTes

Daniel BouillonJean­Luc DidierDaniel PoirsonmachinisTes

Jean AdolpheOlivier BeguinTony CharrièrePhilippe KéravecBruno LataillePascal LeclairFrédéric LéonardSébastien PierreÉric Venck

chef élecTricien

Pierre Guérinsous-chefs élecTriciens

Michel EckertJean­Claude JacquesélecTriciens

Laurent GaliayDaniel HamangAlexis KochSébastien Kochchef accessoirisTe

David JolyaccessoirisTes

Jean­Claude CherrierOdyl Gabbayrégisseur son

Bruno Malléachef habilleuse

Asseya Merabethabilleuses

Corinne AubryClaudine Ballèvrecoiffeur

Marc Lossonmaquilleuse

Nathalie Leblancchef De l’aTelier couTure

Danièle DidierlaurentaDJoinTe chef D’aTelier

Nelli VermelcouTurières

Sandrine ArbonaClaudine BlanchetSandrine FousseClémentine GaulierMarie MassonSabrina PoirrierconTrôleur De Travaux eT sécuriTé incenDie

Bernard HeurauxagenTs De sécuriTé incenDie

Vincent JouxThierry SchneiderPhilippe ValérioFranck Rivet (apprenti)Personnel D’enTreTien

Olivier AbdallahMarie Louise ColinStéphanie Parobecki

Orchestre symphOnique et Lyrique de nancyrégisseur général

Christian FerezDirecTeur Technique

Pierre­Jean Bahuaudgarçons D’orchesTre

Sylvain LéonardHervé LaurentbiblioThécaire

Marko Melesviolons

Laurent Causse, supersolisteElena FrikhaMaria SkriabinaAnne­Marie StaubCatherine Delon­PierreElisabeth LeroyPhilippe Houillon Jacques DeshayesBenoît FroissartSonia GasmiPhilippe GirodonMisa HasegawaMarie LambertAnne­Laure MartinJeanne MaurinBertrand MenutGeneviève MonségurMarie­Christine MuhlmeyerFranck NatanEmmanuel SamsonLionel TrémureaualTi

Paul FentonPatricia MidouxJeana BramantDominique GuimasDaniel JegouBéatrice LeeCatherine Mirgain

violoncelles

Pierre FourcadeJean de SpenglerChristine BiancoPierre CordierLaurent BoulardSylviane CrepeyFrançois OechslinconTrebasses

Hélène Van AckerSophie LaurensPauline DepassioHervé BarroisVassili TouliankineflûTes

Gaspar HoyosJocelyne CroissantOlivier SauvagehauTbois

Pierre ColombainAurélien Pouzet­RobertJean­Philippe BiancoclarineTTes

Philippe MoinetNoémie LapierreYannick Herpinbassons

Sylvie VilledaryNicolas TacchiSerge de Goloubinowcors

Marc LoviconiPierre RiffaultFranck LeroyEric TardieuTromPeTTes

Jean BollingerFrançois LachauxFabrice WigishoffTrombones

Jean­Louis BrutoLionel LutzPhilippe MarcuzharPe

Irène TrémureauTimbales

Marcel ArtzerPercussions

Richard­Paul Morellini

L’équipe de L’Opéra et de L’Orchestre