L’environnement social et culturel des élèves des Classes ...

L’environnement social et cultureldes élèves des Classes à Horaires Aménagés

Musicalesdu Conservatoire National de Région de Lyon

Année scolaire 2001-2002

Rapport rédigé par Jean-Claude LARTIGOT

Enquête conçue et réaliséepar Jean-Claude LARTIGOT et Xavier PERROT

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Cette étude a été financée par le Ministère de l’Éducation Nationale, de la Recherche et de la Technologie, dans le cadre de l'Action Concertée Incitative Cognitique - thème "Art et Cognition" - projet N° A 62 : "Interactions entre l'apprentissage musical et certaines variables perceptivo-cognitives, émotionnelles et psychosocioculturelles".

Responsables scientifiques de l’étude :Christophe MICHEYL et Xavier PERROT

Nous tenons à remercier :

- Les responsables des établissements scolaires concernés :conservatoire national de région de musique, collège et lycée Jean Moulin, collège et lycée Saint Exupéry, en particulier Madame SOETAERT et Messieurs CLÉMENT, PACOT et DUBOIS.

- Antoine HENNION et le Centre de Sociologie de l’Innovation :pour les références à leurs travaux et particulièrement à l’étude“Les conservatoires et leurs élèves” (Antoine HENNION, Françoise MARTINAT, Jean-Pierre VIGNOLLE, La Documentation Française, 1983)



Sommaire

1. Méthode utilisée - Population page 4

2. Variables étudiéespage 4

3. Résultatsa. Répartition des questionnaires traités page 5b. Synthèse des résultatspage 6c. Résultats détaillés :§ L’âge page 8§ L’origine géographiquepage 9§ Répartition des sexes page 10§ L’origine sociale des élèves page 11§ La pratique musicale des parents page 16 § L’âge des débutspage 19§ Le rôle des parents dans le choix d’apprendre la musique page 19§ Pourquoi la musique ? page 20§ L’entrée en CHAM page 22§ Et avant le CNR ? page 23§ Le nombre d’années de solfège page 24§ Le niveau de solfège page 25§ Le niveau instrumental page 26 § L’instrument :

• Quel instrument ? page 27 • Un autre instrument plus tard ? page 28• Le choix de l’instrument page 29• Instrument et origine sociale page 30• Instrument et sexe des élèves page 32

§ Les activités musicales• Le temps de travail page 33• Les activités d’ensemble :

Au CNR (ou dans une école de musique) page 34Quelles pratiques d’ensemble ? page 35Le niveau page 35 Satisfaits ? page 36

La pratique d’ensemble en dehors de l’école de musique page 36 La musique en famille page 37

§ La part du conservatoire page 38§ Les opinions musicales des élèves page 39§ L’écoute de la musique

• Quelles habitudes d’écoute ? page 40• Qu’écoutent-ils ?

La radio page 42Les disques page 43Les musiques préférées des élèves page 43



Les musiques préférées des parents page 44§ Les autres pratiques culturelles extra-scolaires des élèves page 46



L’environnement social et culturel des élèves des classes à horaires aménagés musicales

du Conservatoire National de Région de Lyon

Année scolaire 2001-2002

1. Méthode utilisée - Population.Nous avons réalisé une enquête sociologique, consistant en un questionnaire sur

l’environnement sociofamilial et culturel et sur la pratique musicale des élèves musiciens et des élèves témoins non-musiciens.

Ces questionnaires ont été réalisés à partir du matériel d’enquête utilisé par le Centre de sociologie de l’innovation de l’Ecole des Mines en 1983.

Ce questionnaire écrit a été proposé aux élèves des différentes classes impliquées dans le projet. Il a été administré collectivement, en présence des enquêteurs, auprès :• des classes à horaires aménagés musicales du collège Jean Moulin et du collège Saint

Exupéry ;• des classes de la filière CHAM F11 du lycée Saint Exupéry (classes de seconde,

première et terminale F11) ;• d’un échantillon témoin d’élèves suivant un cursus traditionnel non CHAM, au collège

Jean Moulin (1 classe de sixième, 1 classe de cinquième, 1 classe de quatrième et 1 classe de troisième) et au lycée Saint Exupéry (2 classes de seconde indifférenciée, 1 classe de première S et 1 classe de terminale S) ;

• d’anciens élèves des classes à horaires aménagés musicales poursuivant leurs études enlycée dans des filières non CHAM (seconde indifférenciée, premières G, L, S, ES, terminale économique et sociale).

Les données relatives à ces questionnaires ont fait l’objet d’un traitement statistique. Les résultats bruts et les tris croisés ont été analysés et mis en perspective avec les différentes enquêtes nationales disponibles (pratiques culturelles des Français ; les conservatoires et leurs élèves).

2. Variables étudiées.Plusieurs variables ont été définies et étudiées. Il s’agit de :

• l’environnement musical de l’élève : (i) la pratique musicale dans la famille, (ii) les habitudes d’écoute, (iii) les musiques préférées, (iv) les liens entre les musiques pratiquées, les musiques écoutées et la maîtrise du contexte sonore quotidien ;

• les pratiques culturelles des élèves et de leur famille ;• l’influence de l’origine sociale sur le choix d’entreprendre et de poursuivre avec

persévérance des études musicales ;• la caractérisation des cursus-type et les stratégies sociales à l’œuvre dans ces cursus-

type, plus particulièrement en ce qui concerne l’âge des débuts, le rôle des parents, le choix de l’instrument, l’entrée en CHAM, les niveaux en solfège et en pratique instrumentale, les activités musicales (temps de travail sur l’instrument, les activités d’ensemble au conservatoire et en dehors du conservatoire)



• la part de la reproduction des pratiques musicales du milieu des musiciens professionnels ;

• l’influence des études musicales en CHAM sur les intentions de départ.

3. Résultats. Dans la suite de ce document, quand il sera fait mention de “CHAM” ou de

“CNR”, il faudra comprendre CHAM ou CNR de Lyon.

a. Répartition des questionnaires traités.Sur l’ensemble des classes, le nombre de questionnaires administrés et dépouillés se

répartit comme suit :• classes à horaires aménagés musicales du collège Jean Moulin : 89 (dont 46 élèves

maîtrisiens et 43 instrumentistes) ;• classes de la filière CHAM F11 du lycée Saint-Exupéry : 31 ;• classes témoins du collège Jean Moulin : 60 et du lycée Saint-Exupéry : 70 ;• anciens CHAM actuellement scolarisés au lycée Jean Moulin : 16, au lycée Saint

Exupéry : 9 et au collège Jean Moulin : 1

Effectifs des Classes à Horaires Aménagés Musique (CHAM) et de la filière F11 des établissements secondaires de Lyon au cours de l’année scolaire 2001/2002

Collège Jean MoulinElèves maîtrisiens Elèves maîtrisiens Elèves

instrumentistes Elèves instrumentistes Total TotalEffectif Réponses Effectif Réponses EffectifRéponses

6ème 19 16 10 09 29 255ème 9 9 13 13 22 224ème 7 6 13 12 20 183ème 15 15 09 09 24 24Total 50 46 45 43 95 89

Collège St ExupéryElèves instrumentistes Elèves instrumentistesEffectif Réponses

6ème 42 125ème 43 144ème 36 053ème 50 05Total 171 36

Lycée St ExupéryElèves instrumentistes Elèves instrumentistesEffectif Réponses

2nde 14 101ère 18 08



Terminale 21 13Total 53 31

Le taux de réponses pour les élèves du collège Jean Moulin (89 réponses sur 95 élèves inscrits) est très important. De même, le taux de réponses pour le lycée St Exupéry (31 réponses pour 53 élèves inscrits) garantit la représentativité des réponses. Par contre, le taux de réponses pour le collège St Exupéry (36 sur 171 c’est-à-dire 1 pour 4,7) est très faible et pose des problèmes pour la validation des résultats. Nous nous abstiendrons donc d’interpréter des résultats concernant cette population d’élèves du collège St Exupéry.

b. Synthèse des résultats.

Les populations étudiées, scolarisées en CHAM collège et lycée se caractérisent principalement par :- des origines géographiques qui se situent majoritairement en dehors des secteurs

desservis par ces établissements ;- une majorité de filles ;- des origines sociales dominées par une forte présence quantitative d’enfants

originaires de milieux aisés sur le plan économique et dont les pratiques professionnelles font appel à des contenus culturels de haut niveau ;

- l’existence de pratiques musicales dans la famille de l’élève et particulièrement de la part des parents : près de la moitié des élèves avaient un père ou une mère qui pratiquait la musique au moment de leur inscription en CHAM ;

- une part très importante d’enfants de musiciens professionnels, trouvant dans les CHAM à la fois une niche où leur poids social est très fortement sur-représenté et où les usages en vigueur correspondent à l’idée qu’ils se font des conditions à réunir pour pérenniser la pratique de haut niveau de la musique ;

- des débuts musicaux précoces (en moyenne avant 6 ans), décidés - ou fortement orientés - par les parents ;

- une inscription en CHAM dès l’école primaire (pour 2 élèves sur 3) ;- un apprentissage de la musique qui a débuté avant l’inscription au CNR (cours privés,

autres écoles de musique) ;- des ambitions initiales tournées majoritairement vers une activité de loisir qui

évoluent de façon significative vers des ambitions professionnalisantes ;- une progression scolaire réussie en solfège et en pratique instrumentale ;

La population des CHAM se présente de façon majoritaire comme des élèves orientés précocement vers l’apprentissage de la musique et vivant dans des milieux aisés économiquement. Pour bon nombre d’entre eux, la musique est tout autant une pratique familiale (celle des parents mais aussi celle des élèves avec d’autres membres de leur famille) qu’une pratique scolaire : plus de 40% des élèves déclarent avoir appris la musique en partie ou complètement en dehors du conservatoire. Les pratiques musicales des élèves se répartissent entre un temps de travail individuel important sur l’instrument (en moyenne 1h30 par jour), les activités d’ensemble (90% des élèves ont une pratique d’ensemble dans l’école de musique) et une pratique en famille (75% des élèves déclarent qu’il leur arrive de jouer de la musique avec d’autres membres



de leur famille). Par contre, moins de 30% des élèves ont une pratique musicale en dehors de l’école et de la famille. L’influence familiale sur cette attention particulière portée au « musical » et, au-delà, au « culturel » agit suivant des logiques complexes, parmi lesquelles on peut noter la structuration progressive par les élèves, au fur et à mesure de leur évolution dans l’adolescence, d’une identité socio-musicale dans laquelle s’affirment des goûts et des habitudes d’écoute plus ou moins en rupture avec celles de la famille, mais aussi avec celles de l’école et, singulièrement, de l’école de musique. Ainsi, à titre d’exemples :- à une écoute familiale cultivée et sélective s’oppose facilement une écoute

individualisée des musiques médiatisées en bruit de fond ; - à un enseignement individualisé de l’instrument, à un cursus progressif de solfège, à

une performance technique qui sert le plus souvent de référence, les élèves opposent majoritairement une conception musicale collective, anti-intellectuelle, sensible et cultivée ;

- le choix de l’instrument - qui s’est effectué très précocement, au début des études musicales ou lors de l’entrée en CHAM - est fortement dépendant de l’origine sociale des élèves : ainsi, les instruments les plus appris sont le piano et le violon et les instruments très présents dans les musiques les plus écoutées par les élèves ne sont pas représentés (batterie, claviers électroniques, guitares électriques,…).

Gros consommateurs de musiques enregistrées (radios, disques), les élèves des CHAM privilégient l’écoute en continu à l’écoute sélective de la musique. Ils écoutent majoritairement les radios qui diffusent les musiques actuelles : les collégiens préfèrent les variétés internationales. Les élèves décrivent leurs parents comme pratiquant une écoute sélective, n’écoutant pas la musique en faisant autre chose et écoutant majoritairement de la musique classique instrumentale.

Les élèves des CHAM assistent plus souvent que les autres collégiens et lycéens à des spectacles musicaux et à des représentations théâtrales. Par contre, ils sortent moins souvent au cinéma que leurs collègues des autres filières d’études.

A l’entrée au lycée, le choix de la filière F11 marque une forte baisse des effectifs des CHAM et une réorientation importante des élèves : moins de 13% des collégiens CHAM poursuivent leur scolarité en F11 bien que ¾ des collégiens CHAM qui ne s’inscrivent pas en F11 poursuivent leurs études au CNR.Près d’1 lycéen F11 sur 2 a donc commencé les CHAM avec l’entrée en seconde. Cette nouvelle population se caractérise par une accentuation des déterminismes sociaux et culturels notés pour l’ensemble de la population CHAM :- un fort pourcentage d’enfants de musiciens professionnels (23%) ;- des ambitions pré-professionnelles pour tous ; - des habitudes d’écoute faisant une part plus importante à l’écoute sélective ;- des goûts marqués positivement pour la musique classique instrumentale.

Le choix de la filière CHAM correspond à différentes logiques :



- le choix par les parents d’une éducation artistique correspondant à la conception culturelle du milieu d’origine ;

- la poursuite intensive au niveau des études secondaires supérieures d’un apprentissage de la pratique instrumentale commencée ailleurs (souvent dans des structures de banlieue ou dans d’autres départements) ;

- une structure privilégiée pour les professionnels de la musique, permettant de se « reproduire » dans un cadre facilitant ;

- la possibilité pour des élèves originaires de catégories sociales élevées et géographiquement excentrées d’être scolarisés dans un établissement du centre ville.



c résultats détaillés :

• L’âge :L’âge, dans les cursus d’enseignement général, est fortement corrélé avec les niveaux scolaires ; le graphique ci-après indique les âges de la population des élèves des CHAM et F11 qui ont répondu au questionnaire.On constate que les effectifs diminuent de moitié par tranche d’âges à partir de 15 ans, ce qui correspond à l’entrée au lycée et au choix de la filière F11. Etant donné que l’effectif des collégiens est sous estimé, du fait du peu de réponses des collégiens de St Exupéry, la proportion dans laquelle les effectifs par tranche d’âge diminuent après 15 ans est en réalité de l’ordre du tiers (1 élève par tranche d’âge de plus de 15 ans pour 3 élèves par tranche d’âge avant 15 ans).

âge des élèves CHAM interrogés

3

24

29

32

27

13

6 6

11

32

0

5

10

15

20

25

30

35

10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

âges

nom

bre

d'él

èves



• L’origine géographique :

Sur les 89 élèves CHAM du collège Jean Moulin qui ont répondu à notre questionnaire :- 73% ont leur domicile à Lyon mais seulement 42,7% dans les 5ème et 9ème,

arrondissements qui correspondent aux limites du secteur géographique de ce collège ;

- 24,8% ont leur domicile dans une autre commune du Rhône ;- 1 élève habite dans l’Ain ;- 1 élève habite hors région Rhône-Alpes.

Sur les 60 élèves témoins du collège Jean Moulin, 93,3% ont leur domicile à Lyon et parmi eux 91,6% dans les 5ème et 9ème, arrondissements qui correspondent aux limites du secteur géographique de ce collège. Les autres élèves ont leur domicile familial dans une autre commune du Rhône.

Sur les 36 élèves CHAM du collège St Exupéry qui ont répondu à notre questionnaire : - 44,4% ont leur domicile à Lyon mais seulement 16,7% dans le 4ème

arrondissement qui correspond aux limites du secteur géographique de ce collège ;- 55,6% ont leur domicile dans une autre commune du Rhône dont 5,6% à Caluire,

commune faisant partie du secteur géographique de ce collège.

Le secteur géographique dans lesquels devraient être principalement domiciliés les élèves du Lycée St Exupéry regroupe le 4ème arrondissement de Lyon et Caluire. Sur les 31 élèves de la filière F11 qui ont répondu à notre questionnaire :

- 22,5% ont leur domicile à Lyon et seulement 3,2% dans le 4ème arrondissement ; - 41,7% ont leur domicile dans une autre commune du Rhône dont aucun à Caluire

;- 32,1% des élèves habitent dans un autre département de la Région Rhône Alpes ;- 1 élève habite hors Région Rhône-Alpes.

Il n’y a donc que 3,2% des élèves de F11 qui ont leur domicile dans les limites du secteur géographique de ce lycée. Le contraste est frappant avec les lycéens témoins puisque sur les 70 élèves témoins du Lycée St Exupéry qui ont répondu au questionnaire :

- 42,9% ont leur domicile à Lyon et parmi eux 38,6% dans les 4ème arrondissement ;- 57,1% ont leur domicile dans une autre commune du Rhône dont 44,3% à Caluire.

Ce sont donc 82,9% des élèves témoins qui ont leur domicile dans les limites du secteur géographique de ce lycée.

Ces répartitions des origines géographiques montrent que, contrairement aux autres classes, les CHAM sont constitués d’élèves qui proviennent principalement d’autres secteurs géographiques que ceux qui sont desservis par les établissements. Si un peu plus de la moitié des élèves sont hors secteur au Collège Jean Moulin, à l’entrée au lycée, avec le choix de la filière F11, ce phénomène s’amplifie jusqu’à réduire à la portion congrue les élèves originaires du secteur d’implantation du lycée. Le choix de mener des études musicales sur le temps scolaire s’accompagne d’une extraction des élèves de leur quartier ou de leur commune d’origine, pour les scolariser dans quelques établissements du centre ville. Il est impossible de préciser si ce phénomène correspond à une stratégie - consciente ou non - des familles pour avoir accès à des établissements de renom, ou pour éviter la scolarisation de leurs enfants dans des établissements de banlieue. Cela n’a



d’ailleurs pas grande importance : comme on le verra dans la suite de cette étude, cette dynamique géographique est un des aspects d’un mouvement social d’ensemble qui tend à ce que des acteurs, positionnés dans des couches bien précises de la population, investissent cet outil de formation pourtant ouvert à toutes les catégories de population.

• Répartition des sexes :

Les CHAM, une population majoritairement féminine : plus de 2 filles pour 1 garçon.50 garçons (32 %) 106 filles (68%)Notons que - les proportions identiques se retrouvent pour le sous-ensemble de l’effectif F11 du

lycée (32 % de garçons et 68 % de filles) ; - la féminisation est un peu plus grande chez les élèves maîtrisiens (28 % de garçons et

72 % de filles) et s’accentue même pour l’échantillon d’anciens CHAM (21 % de garçons et 79 % de filles) ;

- les classes témoins du Collège Jean Moulin sont également majoritairement féminines mais dans de moindres proportions: 43 % de garçons et 57 % de filles ;

- par contre, les classes témoins du Lycée St Exupéry sont majoritairement composées de garçons : 51 % de garçons pour 49 % de filles.

La part de filles fortement majoritaire des effectifs CHAM est donc bien une particularité de cette population scolaire.

Les filles ont des débuts très légèrement plus précoces pour débuter l’apprentissage de la musique que les garçons ; par contre, commençant plus tard, les garçons sont en avance sur les filles pour déclarer que l’apprentissage de la musique leur plaît.



• L’origine sociale des élèves :

CSP des parents Elèves CHAM (%) Anciens CHAM (%)1 agriculteurs 0,3 02 artisans, commerçants, chefs d'entreprise 12,7 19,63 cadres supérieurs 7,8 15,74 professions libérales 11,7 2

5 professeurs et professions littéraires et scientifiques 23,4 23,5

6 artistes (information , arts et spectacle) 15,6 5,9

7 technicien, cadre moyen 7,5 11,88 instituteurs 4,2 5,99 employés 9,1

7,810 contremaîtres, ouvriers 1,9 5,911 retraités et autres 5,8

2,0Total réponses 100,0 100,0

catégories socio-professionnelles des parents des élèves des CHAM

0,3%

12,7%

7,8%

11,7%

23,4%

15,6%

7,5%

4,2%

9,1%

1,9%

5,8%

0,0%

5,0%

10,0%

15,0%

20,0%

25,0%

1

catégories socio-professionnelles

nom

bre

de p

aren

ts

agriculteurs

artisans, commerçants, chef d'entreprise

cadres supérieurs

professions libérales

professeurs et professessions littéraires etscientifiquesartistes (information, art et spectacle)

techniciens, cadres moyens

instituteurs

employés

contremaîtres, ouvriers

retaités et autres

Le relevé des catégories socio-professionnelles d’origine des élèves de CHAM fait apparaître : - une forte présence des enfants dont les parents



• exercent une profession artistique,• sont professeurs ou exercent une profession littéraire ou scientifique ;

- une faible représentation des enfants d’ouvriers et d’agriculteurs.

Par comparaison, dans notre échantillon d’élèves ayant fait une partie de leur scolarité en CHAM (secondaire et/ou primaire) et ayant abandonné les Horaires Aménagés à l’entrée du secondaire supérieur, les seules catégories socio-professionnelles (csp) proportionnellement moins représentées sont les professions libérales et les artistes. Ce sont donc des enfants originaires de ces deux catégories socio-professionnelles qui sur-investissent le plus les filières CHAM F11 après l’entrée au lycée.

On voit ici apparaître une micro société particulière, dominée quantitativement par les enfants originaires de milieux aisés sur le plan économique et dont les pratiques professionnelles s’appuient sur des contenus culturels de haut niveau.

Pour quantifier les distorsions sociales et économiques que le filtre de l’inscription en CHAM met en évidence, on peut comparer cette population à deux autres :

1. Les populations témoins (collège et lycée) :

Le collège Jean Moulin

CSP CHAM collège CHAM collègetémoins collège témoins collègeNombre Pourcentage Nombre Pourcentage

1 agriculteurs 0 0% 0 0%2 artisans, commerçants, chefs d'entreprise 19 11% 18 16%3 cadres supérieurs 18 10% 5 4%4 professions libérales 19 11% 11 10%5 professeurs et professions littéraires et scientifiques 44 25% 16 14%6 artistes (information, arts et spectacle) 28 16% 3 3%7 techniciens, cadres moyens 13 7% 19 17%8 instituteurs 10 6% 3 3%9 employés 15 9% 19 17%10 contremaîtres, ouvriers 1 1% 7 6%11 retraités et autres 8 5% 14 12%Total 175 100% 115 100%



CSP des parent d'élèves du collège Jean Moulin (CHAM et élèves témoins)

0%

5%

10%

15%

20%

25%

30%

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

Catégories socio-professionnelles

nom

bre

d'in

divi

dus

CSP des parents d'élèves CHAM CSP des parents d'élèves témoins

Comparativement aux élèves des mêmes âges scolarisés dans le même établissement, les élèves CHAM du Collège Jean Moulin sont proportionnellement :- plus nombreux à être originaires d’une famille où l’un des parents est

• cadre supérieur ( + de 2 fois plus souvent),• professeur ou exerçant une profession littéraire ou scientifique, • artiste (5 fois plus souvent),• instituteur (2 fois plus souvent) ;

- moins nombreux à être originaires d’une famille où l’un des parents est • cadre moyen (+ de 2 fois moins souvent),• employé (près de 2 fois moins souvent),• ouvrier (6 fois moins souvent).

Le Lycée St Exupéry :

CSP des parents lycée CHAM CHAM % témoins témoins %

nombre nombre1 agriculteurs 1 1,6% 0 0,0%2 artisans, commerçants, chefs d'entreprise 8 13,1% 16 11,5%3 cadres supérieurs 2 3,3% 17 12,2%4 professions libérales 7 11,5% 9 6,5%5 professeurs et professions littéraires et scientifiques 8 13,1% 18 12,9%6 artistes (information , arts et spectacles) 14 23,0% 1 0,7%7 techniciens, cadres moyens 6 9,8% 31 22,3%8 instituteurs 1 1,6% 6 4,3%9 employés 6 9,8% 25 18,0%10 contremaîtres, ouvriers 3 4,9% 3 2,2%



11 retraités et autres 5 8,2% 13 9,4%Total 61 100% 139 100,0%

CSP des parents d'élèves du lycée St Exupéry (CHAM et élèves témoins)

0,0%

5,0%

10,0%

15,0%

20,0%

25,0%

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11catégories socio-professionnelles

nom

bre

de p

aren

ts

parents d'élèves des CHAM parents des élèves des classes témoins

La comparaison entre les populations CHAM F11 et témoins du lycée St Exupéry fait apparaître des rapports très différents de ceux que nous avons constatés en comparant les deux populations du collège Jean Moulin ; ces différences relèvent, d’une part, des caractéristiques sociales des populations desservies par ces deux établissements (proportion plus importante de parents cadres supérieurs, moins de parents exerçant une profession libérale ou ouvriers à St Exupéry qu’à Jean Moulin) mais aussi du choix de la filière F11 qui caractérise la présence en CHAM au lycée : on trouve ainsi une très forte proportion d’élèves ayant des parents qui exercent une profession artistique (23%), ce qui amplifie la disproportion relevée dans la population des CHAM Jean Moulin.

2. La population active de Lyon : si, parmi les élèves des CHAM, on isole les enfants dont les parents sont domiciliés à Lyon, on peut comparer cette population avec la population active de Lyon, réparties en 7 catégories professionnelles.

Catégories socio-professionnelles Parents des élèves CHAM de Lyon Population active de Lyon *

1 Agriculteurs exploitants 0,00% 0,01%2 Artisans, commerçants et chefs d'entreprise 13,87% 4,10%3 Cadres et professions intellectuelles supérieures 58,38% 17,13%4 Professions intermédiaires 11,56% 20,64%5 Employés 9,83% 19,63%



6 Ouvriers 1,16% 10,30%7 Retraités et autres 5,20% 28,18%

* Source : Recensement de la population 1999, exploitation complémentaire (Lieu de résidence) - Copyright INSEE 1999

CSP des parents des CHAM de Lyon / population active de Lyon

1 2 3 4 5 6 7

Catégories socio-professionnelles

pour

cent

age

d'in

divi

dus

parents d'élèves des CHAM de Lyon population active de Lyon

La population des élèves de CHAM se caractérise par :- une forte sur-représentation (un peu plus de trois fois plus) des enfants originaires

d’une famille où l’un des parents est :• artisan, commerçant ou chef d’entreprise,• cadre supérieur ;

- une sous représentation (un peu moins de deux fois moins) des enfants originaires d’une famille où l’un des parents est :

• cadre moyen,• employé ;

- Une très forte sous-représentation (près de 9 fois moins) des enfants de familles où l’un des parents est ouvrier.

- L’inscription en CHAM agit donc comme un filtre social, sélectionnant positivement les enfants de cadres supérieurs, d’artisans, de commerçants et de chefs d’entreprise, de professeurs et d’instituteurs et permettant aux enfants d’artistes de s’isoler à l’intérieur du système scolaire.



• La pratique musicale des parents :

La pratique de la musique en professionnel ou en amateur par les parents est un facteur déterminant de la présence d’un élève dans la filière CHAM.

Pratique musicale des parents des élèves des Classes à Horaires aménagés musique

Père ou mère musiciens professionnels 21,2 %Père ou mère musiciens amateurs 22,4 %

C’est-à-dire que 43,6 % des élèves scolarisés en CHAM au collège ou au lycée avait un père ou une mère qui pratiquait la musique au moment de leur inscription dans cette filière.

Pour évaluer l’effet de sur représentation d’enfants originaires de familles où l’on pratique la musique, rappelons :- que la proportion d’instrumentistes amateurs en activité dans la population française

âgée de 15 ans et plus est de 17 % (instrumentistes et chanteurs). On sait aussi que cette proportion décroît rapidement avec l’âge ;

- que les artistes et professeurs de musique représentent 0,3% de la population active.

Cette présence globale de musiciens en activité parmi les parents des élèves de CHAM comporte quelques variations importantes en fonction des différentes catégories d’élèves scolarisés en CHAM.

Collèges instrumentistes Collège maîtrisiens Lycée instrumentistesParents musiciens professionnels 16,5 % 23,9 % 29 %Parents musiciens amateurs 17,7 % 28,3 % 25,8 %

Les élèves instrumentistes des deux collèges ont moins souvent que la moyenne des parents musiciens pratiquants alors qu’à âges équivalents plus d’un élève maîtrisien sur deux provient d’une famille où l’un des parents pratique la musique en professionnel ou en amateur. Il faut noter la part importante de parents pratiquants amateurs pour les élèves maîtrisiens. 54,4 % des lycéens ont des parents pratiquant la musique, la part de parents professionnels devenant prépondérante ; la pratique musicale d’un des parents devient un facteur déterminant pour choisir de poursuivre ses études secondaires dans la filière F11.

Les comparaisons avec les populations témoins confirment la forte influence de la pratique musicale des parents sur l’orientation vers les CHAM.

Collège témoins Lycée témoins Anciens CHAMParents musiciens professionnels 3,3 % 0 7,1%Parents musiciens amateurs 6,7 % 15,7 % 28,6 %

La part plus importante de parents musiciens amateurs pour les lycéens témoins peut



s’expliquer à partir de différents facteurs sociologiques sur lesquels nous n’avons pas d’informations dans notre enquête : différences entre les populations desservies par le collège et le lycée Jean Moulin et les collège et le lycée St Exupéry, sélection sociale provenant de la progression du collège vers le lycée,…La comparaison avec les anciens CHAM est révélatrice de la poussée exercée par la provenance d’une famille où l’on pratique la musique en professionnel : si les parents musiciens amateurs sont un peu plus nombreux chez les anciens CHAM, les parents musiciens professionnels y sont beaucoup moins représentés. La pratique parentale est donc un facteur d’orientation vers les CHAM et, parmi les enfants de pratiquants, ceux qui font le choix de quitter la filière CHAM à la faveur de l’orientation et du passage du collège au lycée sont davantage des enfants d’amateurs, la pratique professionnelle de la musique par les parents continuant à s’exercer en direction d’un maintien en CHAM et d’un choix de la filière F11.

Pratique musicale dans la famille et origine sociale :Les enfants d’artistes scolarisés dans les CHAM ont pour près de 90% d’entre eux un père ou une mère qui pratique la musique en professionnel (pour 81,3% d’entre eux) ou en amateur (pour 6,3% d’entre eux).Les enfants de contremaîtres ou d’ouvriers ont très souvent un père ou une mère qui pratique la musique en amateur ; mais il faut rappeler que les enfants qui ont un de leur parent ouvrier ou contremaître sont peu nombreux (6) : les enfants d’ouvriers sont sous représentés dans les CHAM par rapport à la place des ouvriers dans la population active ; bien plus, il semble donc que leur présence en CHAM soit davantage due à une orientation motivée par la pratique musicale des parents que par la CSP d’origine.Les enfants qui ont des parents :- techniciens, cadres moyens,- instituteurs,- employés,se situent dans la moyenne (43,6%) quant à la part de parents des élèves de CHAM ayant une pratique musicale.Par contre, les enfants qui ont des parents :- artisans, commerçants, chefs d’entreprise,- cadres supérieurs,- professions libérales,- professeurs et professions littéraires ou scientifiques,se situent en dessous de la moyenne (43,6%) quant à la part de parents des élèves de CHAM ayant une pratique musicale.

Pratique musicale des parents : professionnels ou amateurs Père et mère s’intéressent peu à la musique

CSP des parentsartistes (information, arts, spectacle) 89,6% 0%contremaîtres, ouvriers 83,4% 0%Instituteurs 46,2% 0%techniciens , cadres moyens 43,5% 0%Employés 42,9% 0%professeurs et professions littéraires ou scientifiques 37,5%



5,6%artisans, commerçants, chefs d’entreprise 30,8%

5,1%professions libérales 30,6% 2,8%cadres supérieurs 29,2% 16,7%

Le croisement entre la CSP d’origine des élèves et la pratique musicale des parents permet ainsi de caractériser dans quel sens jouent ces deux déterminismes :- Pour les catégories les plus aisées (artisans, commerçants, chefs d’entreprise, cadres

supérieurs, professions libérales, professeurs et professions littéraires ou scientifiques), les CHAM sont un moyen d’isoler leurs enfants dans un contexte social réorienté à leur profit, avec une sur représentation de leur poids sociologique ;

- Pour les catégories moyennes (techniciens, cadres moyens, instituteurs, employés) l’inscription de leur enfant en CHAM est davantage déterminée comme un prolongement de leur propre pratique de la musique ;

- Restent deux catégories, déterminées avant tout par la pratique musicale des parents : les ouvriers, en nombre limité et les enfants d’artistes, ces derniers trouvant dans les CHAM à la fois une niche où leur poids sociologique est très fortement sur représenté ainsi qu’une possibilité de privilégier la pérennisation de la pratique de la musique à travers les générations.



• L’âge des débuts :

Des apprentis musiciens précoces.Pour les élèves de CHAM, l’âge moyen de début de l’apprentissage de la musique est d’un peu moins de 6 ans pour l’ensemble des 156 élèves qui ont répondu au questionnaire. Plus de 31 % des élèves scolarisés en CHAM ont commencé leurs études musicales avant la fin de leur cinquième année, plus de 67 % avant la fin de leur sixième année.Tous les élèves avaient commencé avant 9 ans.Ce qui permet de mieux comprendre la part très importante que prend l’avis des parents dans cette décision.

âge de début de l'apprentissage de la musique

9,08,0

7,06,0

5,04,0

3,02,0

âge de début de l'apprentissage de la musique

Fréq

uenc

e

60

50

40

30

20

10

0

Sigma = 1,40 Moyenne = 5,9N = 156,00

• Le rôle des parents dans le choix d’apprendre la musique :

Pour les élèves inscrits en CHAM, les parents jouent un rôle très important dans la décision d’apprendre la musique :- pour 29,7 % des élèves, la décision initiale est prise par les parents sans que cela soit

un choix de l’enfant ;- pour plus des 2/3 des élèves (68,4 %), c’est une décision prise par eux-mêmes avec

les parents favorables.Ainsi, pour la quasi totalité (152 élèves sur 156 réponses) des élèves inscrits en CHAM (collège et lycée), la décision d’apprendre la musique appartient aux parents ou ne se réalise qu’avec des parents favorables.

Il est facile de confirmer cette interprétation en notant l’écart important qui existe entre les débuts musicaux des élèves et l’âge où ils déclarent que “la musique leur a vraiment plu” situé aux alentours de 8 ans en moyenne. Il est clair que la plupart des enfants ont d’abord fait de la musique comme on le leur demandait avant de songer à l’aimer.



• Pourquoi la musique ?

Orientés vers l’apprentissage de la musique par leurs parents, qu’en attendent ces élèves ? Pour saisir cette évolution, nous leur avons demandé quelles étaient leurs intentions au moment de leurs débuts, et ce qu’elles sont devenues maintenant.

Le tableau qui suit montre d’abord que, pour la grande majorité des élèves inscrits aujourd’hui en CHAM, la musique était au départ un loisir. Mais une forte minorité (plus de 30% des élèves) avait envie d’en faire son métier dès le début.La comparaison avec les projets actuels des mêmes élèves montre un glissement au fil des études vers une professionnalisation : 44,9% des élèves a aujourd’hui un projet professionnel (+ 13,4%) c’est-à-dire qu’ils affirment avoir des ambitions professionnelles qu’ils n’avaient pas en commençant à apprendre la musique.Au contraire, la part de ceux qui avaient comme projet d’en faire un passe-temps personnel ou une pratique amateur baisse (- 8,9%) ; à noter qu’il subsiste une part non anecdotique d’élèves qui n’espèrent pas continuer à pratiquer la musique, même si cette part se réduit de moitié entre le début des études et le moment de l’enquête.

ambitions initiales (collégiens et lycéens) projets actuels (collégiens et lycéens) projets actuels des lycéens CHAMgrand artiste, soliste 10,3 7,1 6,5professionnel 21,2 37,8 93,5loisir, pratique amateur 59,6 50,7 0rien 9 4,5 0

Si l’on isole les collégiens CHAM, on obtient des évolutions identiques à celles des chiffres concernant la totalité des effectifs CHAM, dans des proportions adoucies (+ 4,8% de projets professionnels et - 4% de pratique amateur et loisir)

ambitions initiales des collégiens projets actuels des collégiensgrand artiste, soliste 10,4 7,2professionnel 7 16 24loisir, pratique amateur 8 67,2 63,2rien 9 6,4 5,6

Les proportions sont bien différentes si l’on isole la population des 31 lycéens inscrits en CHAM F11 au Lycée St Exupéry : alors qu’ils se souviennent de projets initiaux davantage marqués par des ambitions initiales professionnelles (9,7% des lycéens CHAM pensaient dès le début de leurs études devenir un jour grand artiste et 41,9% faire de la musique son métier), plus aucun ne décline un projet amateur ou de loisir individuel au moment de l’enquête.Le maintien dans les CHAM après la fin du collège va donc de pair avec l’affirmation d’ambitions professionnalisantes (2 lycéens espèrent devenir soliste, 19 exercer le métier de musicien d’orchestre, 7 celui de professeur de musique et 3 exercer un autre métier proche de la musique).



Evolution des ambitions initiales des élèves

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

grand artiste, soliste professionnel loisir, pratique amateur rien

% d

'élè

ves

ambitions initialesprojets actuels (collégiens et lycéens)projets actuels des lycéens CHAM



• L’entrée en CHAM :

2 élèves sur 3 se sont inscrits en CHAM dès l’école primaire (105 élèves sur les 156 qui ont rempli le questionnaire) ; mais cette proportion décroît au lycée : 78,4% des collègiens ont commencé les CHAM en primaire contre seulement 22,5% des lycéens.

début en CHAM collégiens lycéensà partir de l'école primaire 98 7à partir du collège 27 9à partir du lycée 15

125 31

moment de l'inscription en CHAM

0

20

40

60

80

100

120

à partir del'école

primaire

à partir ducollège

à partir dulycée

nom

bres

d'é

lève

s

lycéenscollégiens

L’inscription en CHAM se fait en trois vagues successives : jusqu’à la fin du collège , les élèves ont commencé majoritairement à l’école primaire (plus de 3 élèves sur 4) mais avec le passage au lycée et le choix de la filière F11, une toute autre répartition s’opère dans un effectif total en forte réduction : près d’un lycéen sur 2 a commencé les CHAM avec l’entrée en seconde.

Au regard de l’apprentissage de la musique, que deviennent ceux qui abandonnent les CHAM à la fin de la troisième ? Près des ¾ de notre échantillon d’anciens CHAM a poursuivi ses études au CNR. Si 25,9% arrêtent leurs études au CNR en quittant les CHAM, ils sont moins nombreux à avoir arrêté de pratiquer la musique (un peu plus de 10%) en quittant les CHAM.

Pourquoi quitter les CHAM ? Pour 33,3% des anciens CHAM en raison d’une autre orientation de leur cursus d’études générales ;Pour 27,8% parce qu’ils ont atteint le niveau maximum au CNR ;Pour 11,1% parce qu’ils avaient des difficultés musicales personnelles ;Pour 3,6% parce qu’ils étaient insatisfaits de l’enseignement.



• Et avant le CNR ?

Près des ¾ des élèves CHAM (73,5%) ont commencé l’apprentissage de la musique avant leur entrée au CNR. Plus de la moitié (54,8%) avait déjà suivi un enseignement musical spécialisé durant 1 à 5 ans avant l’inscription au CNR et un peu moins d’1/5 (18,7%) durant 6 à 10 ans.Cet apprentissage pré-CNR s’est déroulé :

- en école de musique pour 37,4% ;- en cours privé pour 21,9% ;- en école de musique et en cours privé pour 14,2%.

Globalement, 26,5% des élèves ont commencé l’apprentissage de la musique au CNR. Mais ce pourcentage tombe à 19,6% pour les élèves maîtrisiens (uniquement collégiens) et à 12,9% pour les lycéens CHAM F11 qui sont donc plus nombreux que les collégiens CHAM instrumentistes à avoir commencé l’apprentissage de la musique au CNR.

L’ apprentissage de la musique avant le CNR Nombre d’élèves Pourcentage Pas d’apprentissage de la musique avant le CNR 41 26,5 apprentissage d'1 à 5 ans d'un instrument dans une école de musique 45 29,0 apprentissage de 6 à 10 ans d'un instrument dans une école de musique 13 8,4 apprentissage d'1 à 5 ans d'un instrument en cours privé 29 18,7 apprentissage de 6 à 10 ans d'un instrument en cours privé 5 3,2 apprentissage d'1 à 5 ans d'un instrument dans une école de musique et/ou un cours privé 11 7,1 apprentissage de 6 à 10 ans d'un instrument dans une école de musique et/ou un cours privé 11 7,1 Total 155 100,0



• Le nombre d’années de solfège :

Les résultats du tableau ci-dessous concernent la totalité des années d’apprentissage du solfège, indépendamment de la scolarité en CHAM et même de l’inscription au CNR ou dans une école de musique.Dans la grosse majorité des cas, le nombre d’années évolue de façon croissante avec l’âge, ce qui est assez logique, étant donné que 2/3 de ces élèves ont commencé l’apprentissage avant la fin de leur sixième année. On trouve malgré tout en nombre très réduit, quelques élèves âgés (de 17 à 20 ans) qui ont commencé l’apprentissage du solfège de façon tardive. nombre d'années de solfège Totalâges 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

1 2 2 2 1 1 3 2 1 1 1 5 4 1 1 1 3 5 6 9 2 2 1 20 6 3 10 9 11 2 1 36 7 1 5 13 9 2 2 1 1 34 8 3 4 6 3 4 4 1 25 9 1 1 1 5 7 1 1 17 10 1 2 2 1 1 7 11 1 1 2 1 5 12 1 1Total 3 24 29 32 27 13 6 6 11 3 2 156

âge

222018161412108

nom

bre

d'an

nées

de

solfè

ge

14

12

10

8

6

4

2

0

classe

sixième

cinquième

quatrième

troisième

seconde

1ère

terminale



• Le niveau de solfège :

La scolarité en CHAM représente une structure qui tend à unifier les cursus d’apprentissage de la musique. On retrouve, par exemple ici, par classe de la 6ème à la 4ème, des niveaux plus fréquents autour desquels se dispersent, mais pas trop, un éventail de niveaux restreint (nombre en gras). A partir de la 3ème, les niveaux se dispersent sur plusieurs niveaux, tout en progressant vers le diplôme de fin d’études année après année. Les élèves des CHAM - tout au moins ceux qui restent en CHAM au lycée - parviennent globalement à la fin de leur cursus de solfège.

niveau de solfège 6ème 5ème 4ème 3ème 2nde 1ère terminale Total

Orientation 2 2 1er cycle 1ère année 1 2 3 1er cycle 2ème année 3 1 4 1er cycle 3ème année 1 1 1er cycle 4ème année 1 1 2ème cycle 1ère année 25 4 29 2ème cycle 2ème année 3 28 1 32 2ème cycle 3ème année 1 3 17 11 1 33 3ème cycle 1ère année 7 3 10 3ème cycle 2ème année 5 3 4 3 15Diplôme de fin d'études 1 5 4 4 9 23Total 36 36 21 29 10 8 13 153



• Le niveau instrumental :

La même remarque peut être effectuée pour le niveau instrumental, à la différence près que, compte tenu du fait que certains élèves maîtrisiens sont dans leurs premières années d’apprentissage de l’instrument, le niveau dans le cursus instrumental reste plus homogène pour chacune des classes.Ici aussi, ceux qui restent dans les CHAM jusqu’à la terminale terminent leur cursus instrumental au CNR.

niveau instrumental 6ème 5ème 4ème 3ème 2nde 1ère terminale TotalOrientation 1 1 2 1er cycle 1ère année 1 1 2 1er cycle 2ème année 3 1 4 1er cycle 3ème année 6 3 9 2ème cycle 1ère année 17 4 3 24 2ème cycle 2ème année 4 24 2 3 33 2ème cycle 3ème année 1 1 12 8 22 2ème cycle 4ème année 2 12 14 3ème cycle probatoire 8 8 4 20 3ème cycle probatoire supérieur 8 8Perfectionnement 2 1 3Total 33 33 21 23 10 8 13 141



• L’instrument :

Ø Quel instrument ?

Il faut rappeler que parmi les 89 élèves CHAM du collège Jean Moulin qui ont répondu à notre questionnaire, 46 sont maîtrisiens et ne sont donc pas tenus de suivre un apprentissage instrumental. Ils ne sont pourtant que 6 à ne pas apprendre un instrument de musique. Ce qui signifie que bon nombre de ces élèves maîtrisiens ont commencé parallèlement l’apprentissage d’un instrument soit au CNR soit dans une école de musique ou un cours privé. Pour près du tiers d’entre eux, cet instrument est le piano.

Le piano est l’instrument le plus appris (25,5% des élèves) ; les cuivres (trompette, trombone, cor) sont les instruments de l’orchestre les moins appris (4,7%) surtout en comparaison des cordes (30% des élèves dont plus de 16 % pour le violon). Les CHAM se présentent donc comme un vivier dans lequel se reproduit un apprentissage prépondérant des claviers et des cordes au détriment des autres instruments acoustiques.

Il faut également noter que les instruments tels que batterie, claviers électroniques, guitares électriques, très présents dans les musiques les plus écoutées par les élèves (voir plus loin, pages 41/42) sont absents de cette répartition.

Les élèves apprennent ou pratiquent parfois plusieurs instruments : 20 élèves en pratiquent deux, 6 en pratiquent trois et 1 en pratique quatre.Si on prend en compte les divers instruments pratiqués, cela ne change pas fondamentalement les parts respectives de chacun d’entre eux, en dehors de l’augmentation du nombre de pianistes, le piano étant souvent choisi comme second instrument.

Pour certains de ceux qui avaient déjà une pratique instrumentale, l’entrée en CHAM est l’occasion d’une redistribution des choix instrumentaux. 14% des élèves abandonnent leur instrument pour en choisir un autre : abandon d’un instrument non enseigné au CNR (par exemple, l’accordéon), ou d’un instrument pour lequel le niveau exigé au CNR est plus important ou démarche volontaire pour effectuer un nouveau choix instrumental … ? Quelques-uns (5 élèves dont 4 pianistes) continuent un apprentissage instrumental commencé avant les CHAM mais en second instrument, sans doute dans une autre structure que dans le CNR. Les réponses à nos questionnaires ne nous renseignent pas sur ces motivations ni sur les stratégies que les familles et l’institution mettent en œuvre à cette occasion.



instrument principal Fréquence Pourcentage violon 25 16,3 alto 9 5,9 violoncelle 8 5,2 harpe 4 2,6 Cordes : 30,0%

flûte traversière 17 11,1 flûte à bec 3 2,0 hautbois 3 2,0 basson 1 0,7 Bois : 16%

clarinette 11 7,2saxophone 5 3,3 trompette 3 2,0 trombone 3 2,0 cor 1 0,7 Vents : 15%

piano 39 25,5clavecin 5 3,3 Claviers : 29 %

contrebasse 4 2,6 guitare 2 1,3 batterie 1 0,7 percussions 2 1,3 Percussions africaines 1 0,7 Section rythmique : 7%

pas d'instrument 6 3,9 Pas d’instrument : 4% Total 153 100,0

Ø Un autre instrument plus tard ?

25 élèves (7 élèves de sixième, 9 élèves de cinquième, 2 élèves de quatrième, 2 élèves de troisième, 2 de seconde, 1 de première et 2 de terminale) souhaitent apprendre un autre instrument plus tard . Même s’il est plus fréquemment exprimé en début de cursus (6ème, 5ème) ce souhait persiste chez certains élèves plus âgés. Le choix se porte, par ordre décroissant sur :

- le saxophone (6 élèves), - l’alto (5 élèves) - le piano (4 élèves)- la harpe (3 élèves)- la guitare, la flûte traversière (chacun 2 élèves)- les percussions, le violon, le violoncelle (chacun 1 élève).

Même si ces 25 élèves ne représentent qu’un échantillon réduit (malgré tout 18% des élèves CHAM ayant répondu à notre questionnaire), il est intéressant de noter que la liste



des “instruments souhaités plus tard” bouleverse la fréquence des instruments les plus appris, installant en tête le saxophone (instrument très présent dans les pratiques sociales des musiques) et l’alto : deux instruments qui n’ont pas fait l’objet d’un choix très important au moment des premiers apprentissages.

Par ailleurs, 2 instrumentistes (piano et trombone) souhaitent ne pas apprendre d’instrument plus tard tandis que 2 élèves maîtrisiens n’apprenant pas d’instrument, maintiennent ne pas souhaiter en apprendre plus tard.

Ø Le choix de l’instrument :

C’est l’intérêt personnel de l’élève pour cet instrument qui est évoqué par près de 60% des élèves pour justifier leur choix. Mais près de 26% reconnaissent que ce sont leurs parents qui ont choisi. Enfin, 11 élèves (7,1%) évoquent les suggestions faites par une école de musique : ce sont des élèves qui, pour 8 d’entre eux n’ont pas de parents qui pratiquent la musique.Il semble que les raisons pratiques rentrent peu en ligne de compte quand les élèves sont à la recherche du souvenir des raisons de leur choix.



Ø Instrument et origine sociale :

Le choix de l’instrument appris principalement est fortement marqué par l’origine sociale des enfants.Les élèves originaires de familles où l’un des parents (au moins) :- est professeur ou exerce une profession littéraire ou scientifique (341),- ou exerce une activité artistique professionnelle (350),- ou est commerçant, artisan, chef d’entreprise (200),ont choisi principalement d’apprendre une corde ou un clavier.

Les enfants originaires de familles où l’un des parents est cadre supérieur (300) se répartissent entre les bois, les cordes et les claviers, avec une prépondérance des bois. Ceux qui sont originaires de familles où l’un des parents exerce une profession libérale (310) se répartissent entre les vents, les cordes et les claviers.

Les enfants d’instituteurs, d’employés et d’ouvriers ne sont pas en nombre suffisant pour que les résultats soient significatifs (toutefois, aucun ne fait des cordes).

répartition des instruments en fonction des csp d'origine les plus représentées

0

5

10

15

20

25

30

35

40

commerçants, artisans,chefs d'entreprise

cadres supérieurs professions libérales professeurs,professions littéraires et

scientifiques

artistes cadres moyens

csp des parents

nom

bre

d'él

èves

cordes bois vents claviers section rythmique maîtriens sans instrument

Les instruments ont ainsi un profil sociologique bien marqué :Les cordes et les claviers représentent chacun près d’1/3 de l’effectif des élèves et sont fortement appris par les enfants de :- professeurs et de personnes exerçant une profession littéraire ou scientifique (441), - artistes (350),- commerçants, artisans, chefs d’entreprises (200).Les bois (16% de l’effectif) sont appris par les enfants de toutes les catégories socio



professionnelles fortement représentées :- commerçants, artisans et chefs d’entreprise (200),- cadres supérieurs (300), - artistes (350)- cadres moyens (400),sauf par les enfants de professeurs ou de personnes exerçant une profession littéraire ou scientifique (341).Les enfants d’instituteurs (421), d’employés (441) et d’ouvriers (600) (en sous représentation et trop peu nombreux pour valider un traitement statistique) sont absents des cordes et des bois.

Vivier dans lequel se reproduit un apprentissage prépondérant des claviers et des cordes au détriment des autres instruments acoustiques, les CHAM garantissent également aux catégories socio-professionnelles plus aisées et ayant accès à un niveau de culture supérieure de faire se retrouver leurs enfants entre eux, dans un monde à part, loin des débats sociaux et culturels de la société contemporaine.

Catégories socio-professionnelles 100 200 300 310 341 350 400 421 441 600 700 Total%

Cordes 0 8 3 5 15 11 2 0 0 0 2 4630%

Bois 0 4 7 2 1 5 5 0 0 0 0 2416%

Vents 1 3 2 6 3 6 0 0 1 1 0 2315%

Claviers 0 9 4 5 12 10 2 1 0 1 0 4429%

Section rythmique 0 2 1 0 2 2 2 0 0 1 0 107%

Maîtrisiens sans instrument 0 3 1 1 0 1 0 0 0 0 0 64%

Total 1 29 18 19 33 35 11 1 1 3 2 153100%

% 1% 19% 12% 12% 22% 23% 7% 1% 1% 2% 1%100%



profil sociologique des familles d'instruments

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

50

Cordes Bois Vents Claviers Sectionrythmique

Maîtrisienssans

instrument

familles d'instruments

nom

bre

d'él

èves cadres moyens

artistesprofesseurs, professions littéraires et scientifiquesprofessions libéralescadres supérieurscommerçants, artisans, chefs d'entreprise



Ø Instrument et sexe des élèves :

Ce sont les filles qui apprennent le plus les cordes : plus de trois filles pour un garçon apprennent le violon, l’alto, le violoncelle ou la harpe, la proportion de féminisation étant la plus importante pour le violoncelle (7 filles pour un garçon) et la harpe (4 filles pour 0 garçon). La part de féminisation est également beaucoup plus forte que la moyenne pour les bois (21 filles pour 4 garçons), les claviers (32 filles pour 13 garçons), Mais ce sont les garçons qui sont les plus nombreux pour tous les vents (près d’un pour deux) et surtout la section rythmique (aucune fille ne fait de percussions).

sexe total Total par groupes d’instrumentsMasculin Féminin

Violon 7 18 25Alto 2 7 9Violoncelle 1 7 8Harpe 4 4 Cordes : 10 garçons et 36 fillesFlûte traversière 2 15 17Flûte à bec 3 3Hautbois 2 3Basson 2 1 1 Bois : 24 garçons et 21 fillesClarinette 6 5 11Saxophone 4 1 5Trompette 2 1 3Trombone 2 1 3Cor 1 1 Vents : 15 garçons et 8 filles Piano 11 28 39Clavecin 1 4 5 Claviers : 13 garçons et 32 fillesContrebasse 2 2 4Guitare 1 1 2percussions 4 4 Section rythmique : 7 garçons et 3

fillesMaîtrisiens sans instrument 1 5 6 Sans instrument : 1 garçon et 5

filles



• Les activités musicales :

Ø Le temps de travail :Nous avons demandé aux élèves le temps qu’ils consacrent au travail de l’instrument au conservatoire et à la maison. Plus de 60% des élèves interrogés déclarent travailler plus d’1 heure par jour. Aux extrêmes, une petite minorité déclare travailler plus de 4 heures par jour (2 élèves) ou moins d’1/4 heure par jour (5 élèves), la moyenne se situant entre 1 heure et 1 heure 30 mn par jour.Ces chiffres n’ont guère de valeur absolue puisque la réponse de chaque élève engage leur obéissance aux exigences des professeurs. Même si la réalité est sans doute quelque peu enjolivée par ces déclarations d’élèves, il n’y a pas de raison de mettre en doute la fiabilité des remarques que l’on peut formuler à partir des variations relatives des divers groupes d’élèves.Le temps de travail dépend évidemment du niveau des élèves : à partir de la deuxième année du 1er cycle, année après année, le pourcentage d’élèves qui travaillent moins d’une heure/jour baisse ; dès le début du 3ème cycle, tous les élèves déclarent travailler plus d’une heure/jour.

évolution du temps de travail

0

20

40

60

80

100

120

1er cy

cle 1

1er cy

cle 2

1er cy

cle 3

2ème cy

cle 1

2ème c

ycle

2

2ème c

ycle

3

2ème c

ycle

4

3ème c

. prob

.

3ème c

. sup.

perfe

ctionn

ement

niveaux

% d

'élè

ves

moins d'une heureplus d'une heureplus de 2 heures

Le temps de travail varie selon les instruments, comme le montre le tableau suivant :

Moins d’1 heure Au moins 1 heure Plus de 2 heures

Violon 44% 56% 32%Alto 44,4% 44,4% 11,1%



Violoncelle 100% 37,5%Harpe 50% 50%Flûte traversière 29,4% 70,6% 41,2%Flûte à bec 66,6% 33,3%Hautbois Pas assez nombreux pour valider 33,3%Basson Pas assez nombreux pour validerClarinette 50% 50% 30%Saxophone 80% 20% 20%Trompette 66,6% 33 ,3%Trombone 33,3% 66,6% 33,3%Cor Pas assez nombreux pour validerPiano 25,6% 74,3% 20,5%Clavecin 40% 60% 20%Contrebasse Pas assez nombreux pour validerGuitare Pas assez nombreux pour validerPercussions Pas assez nombreux pour valider

Le temps de travail varie aussi selon l’origine sociale des élèves.Les enfants d’artistes, de professeurs ou de personnes exerçant une profession littéraire ou scientifique, de cadres moyens travaillent davantage leur instrument que la moyenne des élèves : - 90,9% des enfants de cadres moyens travaillent plus d’une heure par jour ; 66,8% des

enfants de professeurs et 65,7% des enfants d’artistes travaillent également plus d’une heure par jour ;

- 34,3% des enfants d’artistes travaillent plus de deux heures par jour.Alors que :- seulement 31,6% des enfants de parents exerçant une profession libérale, 53% des

enfants de cadres supérieurs, 58% des enfants de commerçants, artisans et patrons travaillent plus d’1 heure par jour,

- 15,8% des enfants de parents exerçant une profession libérale, 17,7% des enfants de cadres supérieurs, 22,5% des enfants de commerçants, artisans et patrons travaillent plus de 2 heures par jour,

Les filles travaillent plus que les garçons : 64,8% des filles travaillent plus d’une heure par jour contre 54% des garçons ; 28,6% des filles travaillent plus de 2 heures par jour contre 20% des garçons.

Ø Les activités d’ensemble :

Au CNR (ou dans une école de musique) :46 des élèves qui ont répondu au questionnaire sont maîtrisiens : ils ont donc une activité d’ensemble vocal. Sur ces 46, 3 déclarent pratiquer parallèlement la musique de chambre et 3 l’orchestre.Près de 90% des élèves non maîtrisiens pratiquent la musique dans un ensemble au sein d’une activité proposée par une école de musique.



- 41,7% des pianistes ont une pratique de musique de chambre, 20,8% participent à un ensemble vocal et 16,7% à un orchestre mais les pianistes sont les plus nombreux à ne pas avoir d’activités d’ensemble dans l’école (20,8% des pianistes). Les clavecinistes ont tous une pratique d’ensemble (musique de chambre ou ensemble vocal).

- 10% des violonistes n’ont pas de pratique d’ensemble dans l’école de musique mais toutes les autres cordes en ont une ; 80% des cordes ont une pratique d’orchestre mais seulement 5,5% une pratique de la musique de chambre dans l’école de musique.

- 60% des bois et 82% des vents ont une pratique d’orchestre ; 15% des bois ont une pratique de la musique de chambre dans l’école de musique mais seulement un seul vent

- Toute la section rythmique (près de 90%) a une pratique d’ensemble dans l’école.

Quelles pratiques d’ensemble ?

Nombre d’élèves concernés Pourcentage d’élèves concernésHarmonie 3 2,7Musique de chambre 19 17,3Orchestre 62 56,4Jazz 1 0,9Ensemble vocal 13 11,8Pas de pratique d’ensemble 12 10,9Total 110 100,0

Pour plus d’un élève sur deux, la pratique la plus fréquente est l’orchestre, moins d’un sur cinq étant concerné par la musique de chambre. Pour ces élèves, la pratique du jazz reste quasiment inexistante et la pratique en harmonie très faible, dans le cadre des activités proposées par les écoles de musique.

Le niveau :La pratique d’ensemble est également dépendante du niveau de l’élève dans son apprentissage de l’instrument : pas de pratique d’ensemble déclarée par les élèves avant la deuxième année du 1er cycle (et seulement pour 1 élève !). Pourtant, même dans les hauts niveaux (jusqu’à la 1ère année du 3ème cycle), certains élèves - certes en nombre réduit - n’ont pas de pratique d’ensemble à l’école de musique. La part globale de deuxième cycle sans pratique d’ensemble s’élève ainsi à plus de 15%.

Nombre d’élèves non maîtrisiens avec pratique d’ensembleNombre d’élèves non maîtrisiens sans pratique d’ensemble

1er cycle 2ème année 11er cycle 3ème année 2 12ème cycle 1ère année 16 32ème cycle 2ème année 26 12ème cycle 3ème année 16 2



2ème cycle 4ème année 7 43ème cycle probatoire 19 13ème cycle supérieur 8Perfectionnement 3

Au vu des ces chiffres on se rend compte que le cursus des études proposé dans les écoles de musique subordonne la pratique collective de la musique au niveau instrumental et que celui-ci reste le symbole de la véritable progression de l’élève.

Satisfaits ?En ce qui concerne les élèves qui ont une activité d’ensemble dans l’école de musique (maîtrisiens et instrumentistes), 61% déclarent “aimer beaucoup ces activités” et seulement 9% disent “ne pas aimer du tout” ou “moyennement” ces activités.

La pratique d’ensemble en dehors de l’école de musique :Moins de 30% (43 sur 155) des élèves CHAM déclarent avoir une activité d’ensemble en dehors de l’école de musique. La pratique de la musique reste donc pour une grosse majorité d’entre eux une pratique scolaire, c’est-à-dire qu’elle n’est pas relayée en dehors de la scolarité musicale. En ce qui concerne les élèves originaires de CSP suffisamment représentées, les enfants d’artistes (qui s’investissent dans toutes les pratiques d’ensemble sauf le rock) et ceux de cadres moyens (qui s’investissent particulièrement dans les harmonies) participent plus que la moyenne à des activités d’ensemble hors du conservatoire.

Il faut noter que des pratiques socialisées alternatives à la culture classico-romantique font - timidement - leur apparition dans ces pratiques hors les murs (colonnes rock et autres dans le tableau ci-dessous).

Pas de pratique hors du CNR Harmonie Musique de chambre OrchestreEnsemble vocal Jazz Rock Autres

commerçants, artisans, chefs d'entreprise 77,4% 6,5% 6,5%6,5% 3,2%

cadres supérieurs 88,2% 11,8%

professions libérales 83,3% 11,1% 5,6%

professeurs, professions littéraires et scientifiques 81,8% 3% 3%6,1% 6,1%

Artistes 61,1% 2,8% 11,1% 8,3% 11,1% 2,8% 2,8%

cadres moyens 45,5% 27,3 9,1% 18,2%

Les instrumentistes qui ont le plus d’activité d’ensemble hors conservatoire sont :- les trombonistes (deux sur trois), - les contrebassistes, les guitaristes et les violoncellistes (un sur deux),



- les altistes et les bois (sauf flûte à bec).Les instrumentistes qui ont le moins d’activité d’ensemble hors conservatoire sont les harpistes, les clavecinistes, les violonistes, les vents (sauf les trombonistes).

L’âge des débuts a aussi une influence paradoxale : plus les élèves ont commencé tard et plus ils ont une pratique d’ensemble hors conservatoire !

La musique en famille :75% des élèves scolarisés en CHAM déclarent qu’il leur arrive de jouer de la musique avec d’autres membres de leur famille. La quasi totalité (97,2%) des enfants d’artistes professionnels sont dans ce cas mais aussi :

- 77,1% d’élèves dont l’un des parents est musicien amateur,- 81,3% des élèves originaires d’une famille où d’autres membres que les parents

font de la musique. A l’inverse, la pratique en famille est plus rare si le père ou la mère s’intéresse peu à la musique. Mais cette pratique familiale des élèves CHAM demeure présente à un niveau de fréquence élevé (1/3 des 6 élèves CHAM qui sont dans ce cas), comparativement aux populations témoins :

- 13 collégiens témoins sur 60 apprennent à jouer d’un instrument de musique, 8 d’entre eux déclarent qu’il leur arrive de jouer de la musique avec d’autres membres de leur famille,

- 14 lycéens témoins sur 69 apprennent à jouer d’un instrument de musique, 10 d’entre eux déclarent qu’il leur arrive de jouer de la musique avec d’autres membres de leur famille ;

mais dans le cas des collégiens témoins comme dans celui des lycéens témoins aucun n’apprend ni ne joue avec un membre de sa famille dans le cas où le père ou la mère s’intéresse peu à la musique.

Dans le cas des élèves des CHAM, la demande familiale scolaire se médiatise fortement par des activités musicales familiales ; par contre ces activités n’émargent que rarement dans un milieu social extérieur à la famille et à l’école de musique.

Les enfants de techniciens et cadres moyens sont les moins nombreux (45,5%) à pratiquer la musique avec un des membres de leur famille ; par contre, on sait qu’ils sont fortement investis dans la pratique d’ensemble hors écoles de musique (harmonies)

Les instruments qui se pratiquent plus que la moyenne avec un autre membre de la famille, sont (par ordre décroissant de fréquence) :

- Les vents - Les bois- Les cordes (sauf le violon)

Les instruments qui se pratiquent moins que la moyenne avec un autre membre de la famille, sont (même si la fréquence de la pratique reste très élevée):

- La section rythmique



- Les claviers (“seulement” 66% !)



• La part du conservatoire :

J’ai appris la musique… Nombre d’élèves PourcentageSurtout au conservatoire 93 59,6%Surtout hors du conservatoire 14 9%Moitié moitié 49 31,4%Total 156 100%

Près de 60% des élèves pensent avoir appris la musique surtout au conservatoire, mais ce chiffre cache de profondes disparités en fonction de la pratique musicale de la famille : ce sont les élèves originaires de familles où le père ou la mère s’intéresse peu à la musique qui estiment avoir le plus appris la musique en dehors du conservatoire (33,3%), révélant ainsi l’importance d’une première médiation extra-familiale aussi bien qu’extra-conservatoire qui les a orientés vers les CHAM et le CNR.Les enfants d’amateurs sont également nombreux (20%) à être redevables d’une influence prépondérante extérieure au conservatoire, même si, dans leur cas, cette influence est sans doute médiatisée davantage par la famille.A l’opposé, en quelque sorte, les enfants de musiciens professionnels estiment le plus avoir appris la musique moitié au conservatoire, moitié hors conservatoire (45,5%), l’apprentissage avec l’un des parents amorçant ou complétant le travail de l’institution pédagogique.



• Les opinions musicales des élèves :

Les questionnaires cherchaient à repérer chez les élèves l’expression d’opinions musicales typiques, relevées à partir de réponses données à une batterie de 3 questions portant sur les conceptions de la musique en général, saisies à travers les positions prises sur des oppositions caractéristiques : activité collective/activité individuelle, primauté du comprendre/primauté du sentir, importance de la technique/importance de la culture.

Une majorité dépassant les ¾ des élèves conçoit la musique comme un plaisir essentiellement collectif, contre une minorité plus individualiste (21,2%) ; Une écrasante majorité (81,4%) des élèves pense que la musique se sent plus qu’elle ne se comprend, par opposition à une petite minorité qui insiste sur l’importance de la compréhension des règles.Une majorité des 2/3 se retrouve dans la conception “cultivée”, qui cherche davantage l’épanouissement de la sensibilité personnelle et y voit l’un des éléments de la culture générale, par opposition à une conception plus “technique” de l’apprentissage de la musique.Cette répartition des avis se maintient du collège au lycée avec de petits infléchissements des réponses : par rapport aux collégiens, les réponses des lycéens vont vers plus de plaisir collectif (jouer avec les autres), davantage d’importance à la compréhension des règles pour aimer la musique et un peu plus de méfiance vis à vis de la primauté de la technique.

Globalement, une conception majoritaire chez les élèves se dégage assez nettement des trois items : elle serait collective, anti-intellectuelle, sensible et cultivée par opposition à une conception individuelle, basée sur la compréhension et la primauté de la technique.



• L’écoute de la musique :

Ø Quelles habitudes d’écoute ?

Presque tous les élèves possèdent un équipement pour écouter personnellement de la musique (2 élèves sur 156 déclarent ne pas en posséder) ; Plus de la moitié des élèves (54,4 %) possèdent au moins deux appareils de diffusion.

Près des ¾ (73,7%) disposent chez eux d’une pièce pour écouter ou faire de la musique ; ce qui s’accentue avec l’âge, les collégiens CHAM n’étant que 72% alors que ce sont plus de 80% des lycéens CHAM F11 qui en disposent.Comparativement, les populations témoins disposent moins souvent de cette commodité : (68,3% des collégiens témoins et 76,8% des lycéens témoins)

Le mode d’écoute de la musique enregistrée (radio, disque ou cassette) le plus répandu chez les élèves CHAM est l’écoute en continu (68,4%) mais il semble que ce type d’écoute décroisse avec l’âge, l’avancée dans les études et, peut-être, la progression dans les études musicales spécialisées puisque seulement 48,3% des lycéens CHAM F11 font état de ce type d’écoute contre 73,2% des collégiens CHAM.Symétriquement, l’écoute sélective de la musique (musique choisie pour être écoutée sans être accompagnée par une autre activité) est fortement minoritaire (21,7% des élèves CHAM) et semble croître avec la progression des études, même si ce mode d’écoute reste minoritaire dans la population des élèves (16,3% des collégiens CHAM contre 44,8% des lycéens CHAM F11).Comparativement, les collégiens et les lycéens témoins écoutent plus souvent la musique en continu (75% pour les collégiens et 84,2% pour les lycéens) que leurs homologues des CHAM et cette pratique ne décline pas avec la progression des études.Symétriquement, l’écoute sélective est moins répandue chez les collégiens et les lycéens témoins que chez leurs homologues CHAM et, de plus, elle décroît avec l’âge et la progression des études (13,3% des collégiens et 7,1% des lycéens)

Elèves CHAM Collégiens CHAM Lycéens CHAM Collégiens témoins Lycéens témoins

Ecoute en continu 22 68,4% 73,2% 48,3% 75% 84,2%Ecoute sélective 23 21,7% 16,3% 44,8% 13,3% 7,1%

Si le mode d’écoute de la musique par les élèves est de façon dominante l’écoute en continu des médias et des enregistrements, il en va tout autrement pour l’écoute de la musique dans la famille des élèves CHAM : l’écoute en continu est un mode d’écoute fortement minoritaire chez les parents des élèves CHAM (31,6%), l’écoute sélective étant fortement majoritaire (60,5% des parents d’élèves CHAM). Mais, comme précédemment, l’on constate que l’écoute en continu est bien plus importante chez les parents d’élèves de collégiens CHAM que chez les parents d’élèves des lycéens CHAM F11 (33,9% contre 22,6%) alors que l’écoute sélective est bien moins importante chez les parents d’élèves de collégiens CHAM que chez les parents d’élèves des lycéens CHAM F11 (56,2% contre 77,4%). Par comparaison, dans les familles des élèves témoins, la proportion d’écoute familiale de



la musique en continu y est plus importante et elle augmente avec l’âge et le niveau des élèves interrogés ; l’écoute sélective connaissant l’évolution inverse : - 45,6% des parents de collégiens témoins écoutent la musique en continu, contre

57,2% des parents de lycéens ; - 49,2% des parents de collégiens témoins ont une écoute sélective de la musique,

contre 35,7% des parents de lycéens.

Parents d’élèves CHAM Parents des collégiens CHAMParents des lycéens CHAM Parents des collégiens témoinsParents des lycéens témoins

Ecoute en continu 31,6% 33,9% 22,6% 45,6% 57,2%Ecoute sélective 60,5% 56,2% 77,4% 49,2% 35,7%

Cette caractérisation de l’écoute des parents par leurs enfants rend surtout compte de l’importance que prend leur propre type d’écoute dans la perception que les enfants ont du type d’écoute dans la famille : les écoutes familiales évoluent inversement chez les élèves CHAM et non CHAM, mais connaissent la même évolution que le type d’écoute individuelle des élèves.

Cette habitude d’écoute familiale est corrélée avec les différences de catégories socio-professionnelles d’origine des élèves CHAM.Le croisement entre les habitudes d’écoute familiales et les catégories socio-professionnelles des parents d’élèves des CHAM fait apparaître : - un groupe de CSP où l’écoute sélective de la musique est davantage représentée que

la moyenne (60,5%) : les techniciens et cadres moyens (69,5%), les cadres supérieurs (72,7%) et les artistes (83,4%) qui pratiquent très peu l’écoute en continu (10,5%)

- un groupe de CSP où l’écoute continue de la musique est davantage représentée que la moyenne (31,6%) : les professions libérales (38,8%), les artisans et commerçants (48,6%), les instituteurs (50%) et les employés (67,9%)

- les contremaîtres et ouvriers pour lesquels l’écoute sélective de la musique (50%) est moins représentée que la moyenne (60,5%), sans que cela n’entraîne une forte représentation de l’écoute en continu (33,3%)

techniciens et cadres moyens cadres supérieurs ArtistesMoyenne parents d’élèves CHAM professions libéralesartisans et commerçants Instituteurs employés

Ecoute en continu 26 30,4% 22,7% 10,5% 31,6% 38,8% 48,6%50% 67,9%

Ecoute sélective27 69,5% 72,7% 83,4% 60,5% 50% 43,2%58,3% 28,5%



Ø Qu’écoutent-ils ?

La radio :Classes et établissements confondus, plus de la moitié des élèves CHAM (51,6%) écoutent la radio tous les jours, près de 20% déclarant toutefois ne l’écouter que rarement.L’écoute très importante de la radio est constante de la 6ème à la terminale, du collège au lycée ; les élèves maîtrisiens sont proportionnellement plus nombreux à la fois à écouter tous les jours (55,6% des élèves) et rarement (26,7%). Les lycéens CHAM F11 sont toutefois un peu moins nombreux à l’écouter tous les jours (41,9%), ce qui est peut-être compensé par une écoute plus régulière des disques (voir plus loin).Par comparaison, les élèves témoins sont plus nombreux à écouter la radio tous les jours et, contrairement aux élèves CHAM, ils l’écoutent de plus en plus régulièrement avec la progression dans l’âge et les études :- 60,3% des collégiens témoins écoutent la radio tous les jours ; ils ne sont que 15,5% à

déclarer l’écouter rarement- 77,1% des lycéens témoins écoutent la radio tous les jours ; ils sont, contrairement

aux élèves CHAM, proportionnellement un peu moins nombreux à l’écouter rarement (14,3%) que les collégiens.

Quelles stations ? Ce sont les radios musicales qui arrivent largement en tête avec un fort avantage aux radios diffusant des musiques actuelles (dérivés du rock, rap, techno,…) et aux radios diffusant essentiellement des variétés. Nrj, skyrock et fun sont près de 2 fois plus souvent cités que france musiques ou radio classique. Fréquence jazz est un peu plus souvent cité que france musiques ou radio classique.L’écoute des radios généralistes est fortement minoritaire

Stations de radio % d’élèves CHAM qui écoutent % d’élèves CHAM lycéens qui écoutent % d’élèves CHAM collégiens qui écoutentnrj 14,4 5,3 17,7skyrock 12,9 7,4 15fun 12,4 7,4 14,2fréquence jazz 8,0 12,8 6,3scoop 7,8 3,2 9,4france musiques 6,9 14,9 3,9radio classique 6,3 11,7 4,3espace 4,6 1,1 5,9nostalgie 3,4 4,3 3,1mouv 2,9 4,3 2,4rtl 2,6 3,2 2,4europe 2,6 2,1 2,8chérie 2,6 4,3 2france inter 2,3 0 3,1lyon sport 2,0 1,1 2,4rire et chanson 2,0 4,3 1,2

autres radios citées par les élèves CHAM :



- rfm : 5 fois, - couleur : 4 fois, - france culture, france info, rmc : 3 fois, - radio canut, sud radio, fip, radio bleu : 1 fois.La comparaison entre les populations CHAM lycéenne et collégienne montre là aussi une forte évolution des habitudes d’écoute entre les 11/15 ans et les 15/20 ans puisque si les radios spécialisées dans les musiques actuelles ont les faveurs des collégiens (nrj 17,7%, skyrock 15%, fun 14,2%, scoop 9,4%), ce sont les radios davantage spécialisées dans la diffusion du répertoire classico-romantique et jazz qui ont celles des lycéens F11 (france musiques 14,9%, fréquence jazz 12,8% et radio classique 11,7%)Cette évolution est particulière aux élèves CHAM. En effet, l’analyse des réponses des groupes témoins montre que :- les collégiens plébiscitent également nrj (21,7% des réponses), scoop et skyrock

(20,3%), fun (10,9%) mais n’écoutent pas les radios davantage spécialisées dans la diffusion du répertoire classico-romantique et jazz (france musiques, fréquence jazz et radio classique ne sont pas cités) ;

- les lycéens • maintiennent leur choix vers des stations spécialisées dans les musiques

actuelles et les variétés internationales ; • leur panel de stations citées s’élargit ; • france musiques, fréquence jazz et radio classique sont très peu cités (1,5%

des réponses pour les trois stations)

Les disques :Plus de la moitié (52,6%) des élèves CHAM écoutent des disques tous les jours. Les élèves qui en écoutent rarement sont très rares (1,3%) et uniquement collégiens.L’écoute de disques augmente avec le passage du collège au lycée (71% des lycéens en écoutent tous les jours contre seulement 48% des collégiens).L’écoute de disques ne connaît pas de variations importantes entre les élèves CHAM et les élèves témoins qui connaissent les mêmes évolutions (écoute tous les jours plus importante pour les lycéens que pour les collégiens)

Les musiques préférées des élèves :

genres de musique CHAM collégiens CHAM lycéens CHAM collégiens témoins lycéens témoins anciens CHAMclassique instrumentale 29,6 18,4 46,8 4,6 4,3 25,5musique ancienne 1,9 2 1,6 0,9 0,7 0opéra 4,9 5,1 4,8 0 1,4 0jazz 15,4 17,3 12,9 0,9 3,5 5,9musiques traditionnelles 2,5 4,1 0 0,9 4,3 3,9chanson française 9,9 8,2 11,3 27,8 20,6 17,6variétés internationales 22,2 24,5 19,4 16,7 20,6 17,6rap, techno 12,3 18,4 3,2 38,9 29,8 27,5autres (*) 1,2 2 0 9,3 14,9 2



(*) Les genres de musiques cités dans la rubrique “autres” émargent principalement à différents courants des musiques actuelles, comme : country, dance, électronique, funk, groave, heavy metal, hardrock, hardcore, hip hop, pop, punk, raga, raï, raggae, rock, rythme and blues, salsa, ska, soul, trash, zouk,

Les musiques classiques instrumentales arrivent en tête des réponses des élèves CHAM. Mais il faut différencier les réponses des collégiens CHAM qui préfèrent les variétés internationales (24,5% des réponses) de celles des lycéens F11 qui plébiscitent les musiques classiques instrumentales (46,8% des réponses)Le contraste est frappant avec les populations témoins qui plébiscitent le rap et la techno (38,9% des collégiens témoins et 29,8% des lycéens témoins), la chanson française (27,8% des collégiens témoins et 20,6% des lycéens témoins), les variétés internationales (16,7% des collégiens témoins et 20,6% des lycéens témoins) et les autres musiques actuelles (9,3% des collégiens témoins et 14,9% des lycéens témoins)

Les élèves des CHAM se différencient des autres élèves par des goûts privilégiés pour les musiques classiques qui s’affirment au fil de la progression de la scolarité ; le passage au lycée et le choix de la filière F11 enracine (ou provoque ?) cette orientation. Leur goût musical pour le jazz (15,4% des réponses des élèves CHAM) est également bien plus important que celui des populations témoins qui sont quant à elles davantage intéressées par les musiques actuelles, la chanson et les variétés internationales.

Les musiques préférées des parents :

genres de musique CHAM collégiens CHAM Lycéens CHAMcollégiens témoins lycéens témoins anciens CHAM

classique instrumentale 31,8 30 39,3 15,9 16,4 29,6musique ancienne 5,2 5,7 3,3 4,7 0 1,9Opéra 9,3 9,9 6,6 0,9 2,1 5,6Jazz 16,7 17,1 14,8 5,6 13,6 11,1musiques traditionnelles 4,6 4,9 3,3 9,3 7,1 5,6chanson française 19,4 18,6 23 35,5 37,9 31,5variétés internationales 10,5 10,6 9,8 16,8 15,7 13rap, techno 1,9 2,3 0 6,5 3,6 1,9Autre 0,6 0,8 0 4,7 3,6 0

Du point de vue de leurs enfants, les parents des élèves scolarisés en CHAM écoutent majoritairement de la musique classique instrumentale, les parents des lycéens ayant un goût plus prononcé pour ces musiques que les parents des collégiens.Le contraste est frappant avec les parents des élèves collégiens et lycéens témoins : leurs enfants disent qu’ils préfèrent la chanson française, les variétés internationales se trouvant à peu près à égalité avec les musiques classiques instrumentales. Le contraste se poursuit entre les parents d’élèves CHAM et les parents témoins pour le jazz et l’opéra. La perception des goûts musicaux des parents par leurs enfants renvoie à une rupture de génération importante pour le rap, la techno et les autres musiques actuelles. Mais, alors que cette rupture apparaît comme évidente pour les élèves des classes témoins (rap, techno et autres : 48,2% des réponses des collégiens témoins contre 11,2% des réponses pour les musiques des parents et 44,7% des lycéens témoins contre 7,2% des réponses



pour les musiques des parents) ainsi que, dans une moindre mesure, pour les collégiens CHAM (rap, techno et autres : 20,4% des réponses des collégiens CHAM contre 3,1% des réponses pour les musiques des parents), elle ne se retrouve plus pour les lycéens CHAM (rap, techno et autres : 3,2% des réponses des lycéens CHAM F11 contre 0% des réponses pour les musiques de leurs parents)

L’inscription en CHAM au collège - qui, pour une proportion très importante d’élèves (98 sur les 125 collégiens CHAM ayant répondu au questionnaire) fait suite à une première scolarité CHAM en primaire - s’accompagne de goûts musicaux moins dissonants entre les parents et les enfants que dans les populations de collégiens témoins. Quand on met enparallèle les goûts musicaux déclinés par les élèves et leur perception des goûts musicaux de leurs parents, on constate que le rétrécissement de l’effectif des CHAM qui s’opère entre le collège et le lycée s’accompagne d’une mise en conformité des goûts musicaux des élèves avec ceux de leurs parents. Il serait sans doute plus juste de dire qu’un des opérateurs du maintien dans la filière CHAM après la fin du collège est la conformité des goûts musicaux entre les parents et les enfants.Il faudrait alors s’interroger sur l’opérateur qui permet de réaliser une telle mise en conformité. Même si les données en notre possession ne nous permettent pas de le montrer, il faudrait sans doute rechercher les déterminismes qui conditionnent l’amoindrissement progressif de la base de recrutement de ces élèves : une sélection opérant sur un croisement entre les catégories socio-professionnelles d’origine des élèves et l’intensité de la pratique musicale dans la famille.Il faut sans doute constater que cette sélection par la position sociale d’origine, croisée avec la pratique musicale de la famille est un des filtres déterminants de l’arrivée, de la progression et du maintien dans la filière CHAM.



• Les autres pratiques culturelles extra-scolaires des élèves :

Des sorties plus intensives que la moyenne pour la musique et le théâtre.

Globalement, les élèves des CHAM :

- assistent fréquemment à des spectacles musicaux : 80,8% déclarent y assister “plusieurs fois par an”, dont 19,9% “une ou plusieurs fois par mois“. Cette pratique augmente en fréquence avec l’âge et le niveau instrumental :

o les collégiens CHAM sont 77,2% à y assister plusieurs fois par an dont 8,9% à y assister une ou plusieurs fois par mois ;

o les lycéens CHAM F11 sont 100 % à y assister plusieurs fois par an dont 63,5% à y assister une ou plusieurs fois par mois ;

Cette fréquentation des spectacles musicaux est plus importante chez les élèves CHAM que chez les collégiens et lycéens témoins :

o les collégiens témoins ne sont que 39% à y assister plusieurs fois par an dont 15,3% à y assister une ou plusieurs fois par mois ; de plus 10,2% des collégiens témoins déclarent n’avoir jamais assisté à des spectacles musicaux ;

o les lycéens témoins sont 37,1% à y assister plusieurs fois par an dont 5,7% à y assister une ou plusieurs fois par mois.

De plus, pour les populations témoins, la fréquence des spectacles musicaux diminue avec l’âge et la progression dans les études générales.

- vont au cinéma plus souvent que la moyenne des Français de leur âge : 29% des lycéens CHAM F11 vont au moins une ou deux fois par mois au cinéma alors que les 15-19 ans sont 24% dans ce cas . Mais les sorties au cinéma des élèves CHAM décroissent avec l’âge et le niveau instrumental puisque les collégiens CHAM sont plus nombreux (46,4%) que les lycéens CHAM F11 à aller au moins une ou deux fois par mois au cinéma.Les collégiens et lycéens CHAM vont moins souvent au cinéma que les populations témoins de collège et lycée : 49,2% des collégiens témoins et 67,1% des lycéens témoins vont au moins une fois par mois au cinéma.De plus, pour les populations témoins, la fréquence des sorties au cinéma augmente avec l’âge et la progression dans les études générales.

- assistent à des représentations théâtrales plus souvent que la moyenne des Français de leur âge : 64,6% des lycéens CHAM vont au moins une fois par an au théâtre alors que les 15-19 ans sont 27% dans ce cas . Les sorties au théâtre augmentent avec l’âge et le niveau instrumental puisque les collégiens CHAM sont en moyenne un peu moins nombreux (56%) que les lycéens F11 à assister au moins 1 fois par an à des représentations théâtrales.Les collégiens et les lycéens CHAM vont beaucoup plus souvent au théâtre que les collégiens et les lycéens témoins (ils ne sont que 20,1% des collégiens témoins et 47,8% des lycéens témoins à aller au moins une fois par an au théâtre).



L’environnement social et culturel des élèves des Classes ...

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