L'Entre-2-Turc le Mag

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La suprématie américaine Les Bleues : la 7 e place, réactions et interviewes Ankara, Istanbul, les immanquables © FIBA © FIBA

description

Je vous l'avais promis, le voici, l'e_magazine du championnat du monde de basket féminin en Turquie (2014). Ce projet a été financé grâce au crowdfunding via Kiss Kiss Bank Bank. Adeline Bantwell

Transcript of L'Entre-2-Turc le Mag

La suprématie américaine

Les Bleues : la 7e place, réactions et interviewes

Ankara, Istanbul,les immanquables

© F

IBA

© F

IBA

PARTENAIRES

BasketFly Toute l’actualité du

basket féminin lyon-nais, de l’amateur au

plus haut niveau.

BasquetebolL’actualité du basket féminin national et

international

ScoreBasketLa plateforme interactive des clubs de basket qui

retransmettent des matchs en live

Parlons BasketL’actualité du basket fémi-nin et masculin à tous les

niveaux

Ed i to

Un métier le journalisme, une passion le basket féminin et me voilà em-barquée à 23 ans dans un projet tout aussi enrichissant qu’excitant. Réa-liser un e_mag gratuit sur le mondial de basket féminin 2014 en Turquie. Et même du bonus, l’écriture de quelques piges pour le journal national L’Humanité.

Diplômée de l’EDJ Nouvelles en journalisme option sport à Nice (2012), j’ai travaillé durant deux ans comme journaliste reporter d’images dans une télévision locale. En Turquie, j’ai opté pour un travail de presse écrite.En tant que jeune équipe, les Bleues ont souvent répété dans ce mondial qu’elles y engrangaient de l’expérience. La journaliste que je suis a fait de même. Avant le mondial, pendant que les Braqueuses enchaînaient les entraînements, j’ai longuement préparé cet e_magazine sur le logiciel In-design. Puis il y a eu la réalisation du projet L’Entre-2-Turc. Les 26 matches de basket auxquels j’ai assisté, la zone mixte, les interviewes en anglais, les conférences de presse, les entraînements, la découverte d’un pays et des villes d’Ankara et d’Istanbul. En découla dans un premier temps des infos en temps réel sur la page Facebook du projet pour des internautes avides de news. Puis cet e_mag, tant attendu, que je vous présente au-jourd’hui avec fierté. C’est expérimentée et grandie que je suis revenue en France, emportant avec moi un nouveau bagage.

Merci à tous les Kissbankers pour votre soutien financier, sans qui rien n’aurait été possible. A vous maintenant, de réaliser vos rêves et de nous éveiller à vos passions.

Adeline Bantwell

Rédaction :Adeline BANTWELL

[email protected]

Crédit Photo :Adeline BANTWELL / FIBA

Conception et mise en page : Adeline BANTWELL

Financements :Les Kissbankers de KissKiss-

BankBank via le crowdfunding

Page Facebook : facebook.com/lentre2turc

L’Entre-2-TurcNuméro unique

Mondial de basket féminin (2014)

Un e_magazine sur une idée originaled’Adeline BANTWELL

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So m m a i r e

• Flashback sur le Mondial des Bleues P16

• Equipe de France - Phase de Poules P20

• Premier Tour P32

• Culture Turque P38

• Les 1/4 de finale P46

• Equipe de France - Match de Classement P52

• Le coin des supporters P54

• 1/2 finales et finales P58

• Les MVP du Mondial P66

• En route pour l’Euro 2015 P67

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Crédit photo Portfolio : FIBA

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PORTFOLIO

Duel de meneuses entre Céline Dumerc et Isil Alben, deux des meilleures joueuses mon-diales à ce poste.

Deolinda Ngulela, ici face à la Canadienne Nir-ra Fields, et le Mozambique participent à leur premier mondial.

Pourtant deuxième de son groupe, la Biélorus-sie n’a pas passé le huitième de finale.

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PORTFOLIO

Laia Palau défend sur la Japonaise Yuko Oga.A gauche le talent d’Erika Souza n’a pas suffi face aux Tchèques. Brittney Griner a contribué à la large victoire des USA sur l’Angola.

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PORTFOLIO

Candice Dupree à la lutte avec Sancho Lyttle lors de la finale remportée par les USA, 77-64.Le podium du mondial 2014 avec les Etats-Unis sur la plus haute marche, l’Espagne en argent et les Australiennes en bronze.

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PORTFOLIO

Kim Gaucher (ci-dessus), heureuse de décro-cher la 5e place avec le Canada. Sandrine Gru-da face à Tina Charles lors des quarts de finale.

Isil Alben, la charismatique meneuse turque, a toujours été acclamée par son pu-blic dans ce mondial.

Les Américaines Odyssey Sims, Nnemkadi Ogwumike et Brittney Griner savourent la médaille d’or.

INFOGRAPHIE

Ankara - Ankara Arena

Groupe ABrésil

République TchèqueJapon

Espagne

Groupe BCanadaFrance

MozambiqueTurquie

Groupe CAustralie

BiélorussieCubaCorée

Groupe DAngolaChineSerbie

Etats-Unis

Istanbul - Abdi Ipekçi Arena

Capacité :10 400 places

A accueilli certains matches de poule lors des champion-nats du monde de

basketballmasculin en 2010

Début de la construction en

juin 2009,ouverture en juin

2010Coût : 16,3 millions

d’eurosC’est dans cette salle que les Braqueuses se sont qualifiées pour les JO

de 2012 lors du tournoi pré-olympique

Capacité : 12 500 places

A accueilli certains matches de poule

lors deschampionnats du

monde de basketball masculin en 2010

Construction en 1986

A accueilli le Concours de l’Eurovision en 2004. Il est remporté par la chan-

teuse ukrainienne Ruslana

Crédit Photo A.B.

Crédit Photo Wikinoticia

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INFOGRAPHIE

Istanbul - Fenerbahçe Arena/ Ulker Arena

Capacité : 13 800 places enconfiguration sport (15 000 max)

C o m p l e x e omnisport de 67 000 m²

Hôte des phases finales

deschampionnats

du monde 2014

Y réside les sec-tions féminine et masculine

du Fenerbahçe Spor Kulübü

Dispose de 44 suites de luxe

Inauguré le 25 janvier

2012

Crédit Photo A.B.

L’Ulker Arena lors de Espagne - Turquie, 66-56, en demi-finale (© FIBA)

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© A.B.

CLASSEMENT ET RESULTATS

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EspagneUSA

Australie

4 Turquie

5 Canada

6 Chine

7 France

8 Serbie

13

Mozambique vs Canada 54-69Turquie vs France 50-48Japon vs Espagne 54-70Brésil vs République-Tchèque 55-68

Cuba vs Australie 57-90Corée vs Biélorussie 64-70Serbie vs Angola 102-42Chine vs USA 56-87s

France vs Mozambique 89-45Canada vs Turquie 44-55République Tchèque vs Japon 71-57Espagne vs Brésil 83-56

Australie vs Corée 87-54Biélorussie vs Cuba 70-69Angola vs Chine 39-65USA vs Serbie 94-74

Mozambique vs Turquie 54-64France vs Canada 63-59Brésil vs Japon 79-56Espagne vs République Tchèque 67-43

Corée vs Cuba 57-73Australie vs Biélorussie 87-45Serbie vs Chine 65-63USA vs Angola 119-44

République Tchèque vs Canada 71-91France vs Brésil 61-48

Biélorussie vs Chine 67-72Serbie vs Cuba 86-79

Australie vs Canada 63-52Espagne vs Chine 71-55Turquie vs Serbie 62-61USA vs France 94-72

Petite finale : Turquie vs Australie 44-74

Finale : USA vs Espagne 77-64

Matches de classement et Demi-finalesJeudi 4 octobre

Quarts de FinaleVendredi 3 octobre

Ankara - Ankara Arena Istanbul - Abdi Ipekçi Arena

Qualifications - Mercredi 1er octobreQualifications - Mercredi 1er octobre

Match 3 - Mardi 30 septembreMatch 3 - Mardi 30 septembre

Match 2 - Dimanche 28 septembreMatch 2 - Dimanche 28 septembre

Match 1 - Samedi 27 septembreMatch 1 - Samedi 27 septembre

Matches de classementDimanche 5 octobre

5 à 8e place Chine vs Serbie 85-695 à 8e place Canada vs France 55-401/2 : Espagne vs Turquie 66-561/ 2 : Australie vs USA 70-82

FinalesDimanche 5 octobre

Istanbul - Ulker Arena

7 et 8e place : Serbie vs France 74-88

5 et 6e place : Chine vs Canada 53-61

* Nombre de sélection arrêté avant le mondial

EQUIPE DE FRANCE - LES BLEUES

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Céline DUMERCMeneuse, 1m69, N°9Née le 9/07/1982207 sélections, Capitaine

Anaël LARDYMeneuse, 1m70, N°4Née le 24/10/198761 sélections

Ingrid TanquerayMeneuse, 1m66, N°8,Née le 25/08/19887 sélections

Emilie GOMISArrière, 1m80, N°11Née le 18/10/1983187 sélections

Paoline SALAGNACArrière, 1m76, N°14,Née le 13/03/19849 sélections

Gaëlle SKRELAArrière, 1m77, N°13Née le 24/01/198324 sélections

Assistants:Olivier LAFARGUEGrégory HALIN

Assistant vidéo:Rachid MEZIANE

Préparateur physique:Sabine JURAS

Entraîneur: (depuis août 2013)

Valérie GARNIERNée le 9 janvier 1965Ancienne internationale, 61 sélectionsAssistante coach EdF :

2012-2013 2004-2006

Crédit Photo Tony Voisin/FFBB

15

Diandra TCHATCHOUANGAilière, 1m89, N°6Née le 14/06/199127 sélections

Endy MIYEMIntérieure, 1m88, N°5Née le 15/08/1988119 sélections

Ana Cata-ChitigaIntérieure, 1m95 N°10Née le 20/06/198911 sélections

Sandrine GRUDAIntérieure, 1m95, N°7Née le 25/06/1987118 sélections

Héléna CIAKIntérieure, 1m97, N°15Née le 15/12/19898 sélections

MARIELLE AMANTIntérieure, 1m90, N°12Née le 9/12/198941 sélections

Le Palmarès de l’équipe de France

Vice-championne d’Europe en 2013Vice-championne olympique en 2012Médaillées de bronze à l’Euro 2011Championne d’Europe en 2009Championne d’Europe en 2001

Championnats du monde : 5e en 20066e en 20108e en 20023e au mondial de 1953

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FLASHBACK SUR LE MONDIAL DES BLEUES

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IBA

Des Braqueuses sur courant alternatif

En tant que jeune équipe, les Bleues et son staff visaient les quarts dans ce mondial. Le contrat est donc rempli. Mais le second objectif de cette compétition ne l’est pas. La cinquième place a échappé aux Bleues lors de la lourde défaite face au Canada. « Quand on est enga-gé dans une compétition on veut aller le plus loin possible. On est passé à côté de la 5e place et ça nous laisse un peu d’amertume », regrettait Céline Dumerc.Gaëlle Skrela relativise en remettant la 7e place

des Bleues dans le contexte « L’équipe de France n’a jamais fait mieux qu’une 5e place. Avant la défaite face au Canada on aurait aimé égaler cette performance. »

Les Bleues ont des regrets, cette défaite amère de 2 points face aux Turques qui les ont ame-nées aux USA. « On le paie cher. Quand vous tombez face aux Etats-Unis en quart de finale, vous avez peu de chances d’aller plus loin. » La défaite incompréhensible aussi face au Ca-nada, où on n’a pas reconnu nos Bleues. Des Bleues dont la fatigue pesait dans les jambes jour après jour. « Oui c’est vrai que je suis fa-tiguée, mais on s’est préparée pour jouer au-tant », reconnaissait Céline Dumerc.

D’un côté il y a les balles perdues, péchés mi-gnons des Françaises, les rebonds pas toujours maîtrisés et le manque d’efficacité au scoring.« A un moment donné il y a un niveau d’enga-gement nécessaire pour gagner les matches» reconnaissait Sandrine Gruda, remarquable jus-tement sur son engagement et sa capacité à scorer. Souvent Céline Dumerc et Emilie Gomis

Retour sur le parcours de l’équipe de France lors du championnat du monde. Une 7e place et quelques regrets, notamment la défaite face à la Turquie de deux points et celle face au Canada en match de classement.

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Céline Dumerc, la capitaine de l’équipe de France et ses troupes, Sandrine Gruda face à Tina Charles, la redou-table intérieure américaine. Ci-dessus Ana Cata-Chitiga, une des révélations française dans la raquette. (© FIBA)

ont qualifié leur propre équipe de trop gentille. La coach, Valérie Garnier, de-mandait à chaque match plus de dure-té : « on ne doit pas se faire arracher les ballons des mains ».

De l’autre, le gros point positif de cette campagne : l’expérience acquise. Les jeunes joueuses ont en engrangé un paquet. Avec 7 matches en seulement 9 jours, les filles de Valérie Garnier se sont fait la main, le physique aussi. Ana Cata-Chitiga, « Faire autant de match en dix jours, c’est un sacré rythme, aucune équipe ne lâche, tous les matches sont durs, c’est le niveau mondial, beaucoup de dureté et du mental ».Les anciennes avaient beau conseiller et apporter leur expérience aux jeunes, le terrain leur en a appris bien plus, « Le meilleur moyen d’apprendre c’est justement d’expérimenter ces choses-là. C’est facile de conseil-ler les filles, de leur dire que, à un moment donné ce sont juste des paroles en l’air, il faut le vivre pour comprendre », analysait Sandrine Gruda après la déroute face aux Amé-ricaines.

Les Bleues ont rencontré des équipes aux profils très variés. Des athlétiques mozambicaines à l’adroite Serbie à 3 points en passant par le Canada et son jeu de coupe ou encore le Brésil très physiques et les Etats-Unis avec Griner. Elles ont même pu se mesurer à une ambiance de 10000 personnes hostiles à leur égard face à la Turquie.

Alors oui, les Bleues ont des regrets, mais elles ont su se relever. Elles ont

beaucoup appris : à jouer ensemble, à enchaîner les matches, à ne rien lâcher et à tout donner chaque jour. Elles ont aussi composé sans Endy Miyem, une des cadres de l’équipe de France, battu les Serbes à dix seulement, sans Sandrine Gruda, pilier des Bleues sur le terrain. Les Braqueuses sont venues pour engranger des victoires. Elles repartent avec un bilan comptable de 4 victoires pour 3 défaites. C’est sur le long terme que l’équipe de France se construit. Rendez-vous l’été pro-chain à l’Euro.

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IBA

AVANT LE MONDIAL

Valérie Garnier : « On ne peut pas ignorer la Turquie »

L’équipe de France féminine fait son entrée en jeu dans le mondial face à la Tur-quie. Si le pays hôte de la compétition s’annonce redoutable, ses supporters aussi. Une victoire demain aiderait la France à se rapprocher de son objectif, la qualification aux quarts de finale.

avant le mondial a fait du bien, on ne peut pas l’enlever, mais il faudra reproduire ce jeu dès demain », expliquait prudemment Diandra Tchatchouang ce matin en conférence de presse. Bien sûr, les Bleues ont dans un coin de la tête la pre-mière place du groupe B. Elle leur offrirait un précieux jour de repos en leur évitant le tour de qualification et éloi-gnerait les Etats-Unis

de leur route en quart de finale.Pour décrocher cette place, battre la Tur-quie, a priori adver-saire direct, serait un réel avantage. « Le contexte est différent de celui de l’Euro (victoire des Bleues en demi-finale). On joue chez elle, on ne s’attend pas à un match facile mais on va tout donner. Il faudra qu’on rentre tout de suite dans le

bain ». L’entraîneur des Braqueuses, Va-lérie Garnier, se méfie elle aussi du pays hôte de la compétition. «Le championnat turc joue à un bon niveau, on y retrouve avec la Russie les meilleures joueuses mondiales. On ne peut pas igno-rer la Turquie dans le paysage du basket ».

Impatiente d’en découdreJeune, remaniée, en

Pour l’heure, il n’est pas question d ’hypothét iques calculs en vue des quarts de finale du mondial. « Les Etats-Unis, nous n’y sommes pas encore. La vic-toire face aux States en amical

Paoline Salagnac lors du dernier entraînement des Bleues avant le début du mondial face à la Turquie samedi.(© A.B.)

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«Elles ont dit ...

« Nous sommes très heureuses de ce qu’ont réalisé les garçons (médaille de bronze au mondial en Espagne). Nous en avons parlé durant leur com-pétition puis nous sommes passées à autre chose dès la fin de leur cham-pionnat. Chaque équipe écrit son histoire. Il ne faut pas se référer à ce qu’ils ont fait.»

Gaëlle Skrela, arrière de l’équipe de France

« Il ne faut pas se croire médaillée parce qu’on a battu les Etats-Unis en ami-cal. A long terme nous visons les JO de Rio, on ne doit pas brûler les étapes, on a une équipe jeune. On veut se qualifier en quart de ce mondial, si tout se passe bien, en tant que compétitrices on pourra viser plus. »

céline dumerc, meneuSe et capitaine de l’équipe de France

reconstruction… L’équipe de France est dans une année de transition. Mais elle a un statut à assumer et des ambitions, ce fameux quart. Alors, depuis deux mois les Bleues se préparent pour ce mondial. Bilan : 5 victoires et 2 défaites. Des déconvenues qui ont permis d’ajuster le jeu des Françaises. « L’évolution du groupe est positive. Depuis le premier stage à Clermont tout le monde est appliqué, investi. On apprend à jouer ensemble, on s’ajuste au jour le jour et les défaites contre la Serbie et l’Austra-lie nous ont beaucoup appris », analyse Gaëlle Skrela. Compétitrice avant tout, l’arrière française a hâte de se mesurer aux meilleures nations mon-diales, « la préparation est longue, on a envie que ça commence ! Des doutes, on en avait l’année dernière avant de débuter l’Euro, c’est normal. On veut savoir où on en est, quel est notre niveau dans un tournoi et non plus en matches amicaux ». Ce sentiment est partagé par l’ensemble du groupe, qui s’est promené ce matin (vendredi) au Mausolée d’Atatürk à Ankara histoire de tromper l’ennui ludiquement.Demain, les supporters turcs devraient être nom-breux à faire le déplacement pour cette belle af-fiche. Avec leur jeu physique et défensif, les Bra-queuses comptent bien refroidir l’Ankara Arena avant même qu’elle ne s’enflamme. Après seule-ment, elles pourront penser au Mozambique et au Canada.

Les filles de Valérie Garnier ont corrigé les derniers détails. (© A.B.)

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EQUIPE DE FRANCE - PHASE DE POULES

Turquie - France : Si près du but L’équipe de France s’est inclinée en toute fin de rencontre face à la Turquie et voit la première place du groupe s’éloigner.

QT 14-15; 17-27:38-37; 50-48.Tchatchouang 2 pts, Gruda 11 pts, Tanqueray 3 pts, Dumerc 8 pts, Cata-Chitiga 6 pts, Gomis 5 pts, Amant 6 pts, Skrela 2 pts, Ciak 5 pts.

La rencontre avait pourtant si bien commencé. Dumerc, en capitaine, prend ses responsabilités à 3 pts avant d’enchaîner sur deux lancers francs. L’Ankara Arena au complet est fidèle à sa réputa-tion, le public turc est chaud. Mais les Françaises tiennent bon en appliquant une grosse pression défensive. Elles repoussent par plusieurs fois les assauts turcs au-delà des 24s. Les contre-attaques sont difficiles à réaliser face à une équipe turque très en jambe. Heureusement, Gruda, très adroite assure les points. La Turquie encaisse un 10-3 dans le 2e QT. De retour des vestiaires, la foule, en délire, pousse davantage son équipe et les Braqueuses connaissent un passage à vide. Les Turques retrouvent leur adresse sur les shoots ouverts. Gruda est contrôlée, elle ne marquera plus. Sanders et Yilmaz défendent très fort sur l’intérieure, mais ce n’est pas tout, elles assurent aussi le scoring.La Turquie passe en tête en fin de 3e QT (38-37). Dumerc marque à 3 pts, comme en début de match Alben lui répond. Tanqueray, associée à sa capitaine, entre en jeu pour la première fois. Un système pour l’une des meneuses est mis en place. Au second essai Tanqueray marque à 3 pts (42-43, 36e).

La Turquie continue d’attaquer, Gomis égalise, 47-47, un lancer franc pour les Bleues leur donne l’avantage. Il ne reste plus qu’une minute de jeu. C’est finalement Alben qui inscrit le 3 pts que la France aurait dû mettre. Dumerc aura la balle d’égalisation mais son tir restera stérile. La défaite est cruelle pour les Françaises qui ont tout donné durant 40 mi-nutes et mené la rencontre de 10 pts à la mi-temps.©

A.B

.

«Elles ont dit ...Sandrine Gruda, intérieure des Bleues :« On était aussi fortes que la Turquie ce soir, on a mal géré la 2nd mi-temps, il faut apprendre de ça, on ne peut déjouer et avoir autant de balles décisives perdues. Demain on doit ga-gner, c’est tout ce que je vois. Je connais très peu cette équipe du Mozambique mais bon je vais la connaître demain ne vous inquiétez pas. »

Céline Dumerc, capitaine : « Ce sont pleins de petits dé-tails, un rebond offensif par-ci, un rebond défensif par là, une perte de balle, on prend un tir à 3 points d’Alben à 0°, ce n’est pas sa force et pourtant elle le met, on le sait, quand on est à la maison ça peut sublimer des joueuses. »

Valérie Garnier, coach des Braqueuses :« On a un petit peu pêché par manque d’expérience, on a eu des difficultés face à la zone, il fallait courir, mettre du jeu rapide. On a eu du mal à trouver des scoreurs, Endy n’était pas là, le contexte est difficile. On a fait des oublis en défense, lâché des rebonds offensifs importants, il va falloir corriger ça dès demain 14h. »

« On va faire comme on fait depuis deux mois : tirer des enseignements, être plus dur dans le jeu, tenir très fort la balle car des bras traînent. On doit apprendre à rentrer dans une compétition mondiale, ce soir il y a plein de choses à prendre, tout n’est pas à jeter non plus. »

Lara Sanders, très en forme, ici face à Sandrine Gruda. (© A.B.)

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.B.

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EQUIPE DE FRANCE - PHASE DE POULES

De match, il n’y en a pas vraiment eu face au Mozambique. Les filles de Valérie Garnier ont fait le job. Gaëlle Skrela, l’arrière française, toujours bien située lance le match d’un 6-0. En un quart temps les Françaises trouvent leur rythme et l’imposent à leur adversaire du soir (20-13). Les Bleues déroulant leur jeu, Valérie Gar-nier en profite pour donner du temps de jeu à Anaëlle Lardy qui score immédiatement à 3 points et distribue correctement les ballons. Puis c’est au tour d’Ingrid Tanqueray de faire son apparition à la 13e minute. Marielle Amant se fait plaisir et contre l’adversaire.

Un banc très offensifMalgré la pression défensive qu’elles imposent, les Mozambicaines encaissent un 10-0. L’am-biance est détendue sur le banc français. A la mi-temps, seules 3 joueuses ont marqué chez l’adversaire des Bleues : Ngulela, Dongue et

Muianga (10pts). Le reste du match n’est que formalité pour les Braqueuses qui s’imposent largement tout en faisant jouer le banc, qui ap-portera autant de points que le 5 majeur (89-45).

19les points marqués par San-

drine Gruda, l’intérieure française

30les passes décisives

des Françaises, qui ont jouées très collectif

Le Mozambique aura mené seule-

ment 1’35 durant ce match

4le nombre de Bleues a

plus de 10 points

La 3e meneuse des Bleues, Ingrid Tanqueray, a joué

10’55

Leia Dongue, la Mozambicaine la plus coriace, avec 18 points

et 11 rebonds elle réalise le seul double double de la rencontre

France - Mozambique : Des Bleues facilesQT : 20-13; 47-21; 71-31; 89-45.Lardy 5 pts, Tchtchouang 12 pts, Gruda 19 pts, Tanqueray 5 pts, Dumerc 2 pts, Cata-Chitiga 8 pts, Gomis 1 pt, Amant 4 pts, Skrela 8 pts, Salagnac 13 pts, Ciak 12 pts.

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Comment as-tu vécu cette rencontre face au Mozambique où vous avez déroulé ?C’était important pour nous de gagner. Ce n’est jamais évident de jouer des matches comme ça, le score est large mais tout le match a été physique et intense. A cer-tains moments on a subi leur jeu mais on a bien appliqué les consignes du coach. On a très bien réagi suite à la dé-faite d’hier. La nuit avait été dure mais on n’a pas trop eu le temps de cogiter, il fal-lait dormir pour jouer aujourd’hui à 14h00. Jouer des petits gabarits te met-il en dif-ficulté au vu de ta taille ? Ma taille peut être un atout comme un inconvénient. Face au Mozambique j’ai eu du mal car elles vont très vite, elles sont très physiques, font tout en bas et je suis peu mobile. Aujourd’hui j’en ai profité pour prendre des responsabilités offensivement et défensivement. Hier l’ambiance face à la Turquie t’a-t-elle perturbée ?Non, au contraire, je dirais même qu’elle m’a boostée dès qu’on a pénétré sur le terrain. Entendre ces 10 000 personnes crier ça m’a plutôt motivée !C’est ton premier championnat du monde, quel regard portes-tu dessus ?J’en suis au stade de la découverte, je découvre des équipes différentes de ce que j’ai l’habitude. Tout est ouvert. Au début c’était impressionnant maintenant je sais à quoi m’attendre. Je n’aurais jamais imaginé vivre une telle chose il y a 5 ans. Je réalise à peine.

Ton père est un ancien international, parlez-vous basket ? On parle tout le temps basket, trop même (rires). Il a été mon premier entraîneur lorsque j’ai commencé le basket à 11 ans, avant je jouais au tennis. Il était aussi intérieur (2m18). C’est mon pilier, il est là avant et après les matches.

Héléna Ciak : « On a bien réagi »Les Bleues ont rapidement pris le jeu à leur compte face au Mozambique. Si bien qu’en 15 minutes le match était plié. Héléna Ciak revient sur cette victoire (89-45).

L’œil de la coach :« Héléna est bien plus mobile que ce qu’elle dit. Elle a aussi de bonnes mains, elle peut shooter à mi-distance. Elle a une bonne fixation puis sa taille, forcément, c’est bien de l’avoir en équipe de France. Elle apprend le métier, j’attends quelque chose d’elle, elle n’est pas là pour figurer. »

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.B.

JOUR DE REPOS - LUNDI 29 SEPTEMBRE

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Une victoire face au Canada enverrait les Françaises directement dans la gueule des Américaines jeudi, à condition qu’elles se qualifient pour les quarts de finale. Une défaite les condamnerait aux Australiennes. Un tirage difficile dans tous les cas. D’où le choix de Valérie Garnier, la coach des Bleues, de jouer pour gagner face au Canada. « La formule a changé, elle est à haut risque. On reste ou on rentre à la maison. La seconde solution n’est pas top quand on a réalisé deux mois de préparation. Il faut qu’on soit encore plus performant, on ne peut pas négliger un match pour faire des calculs. Nous n’avons pas assez d’expé- rience et de vécu pour faire ce genre de choses. Et puis je ne suis pas une adepte des calculs. Je préfère laisser faire les choses. Apprendre à gagner dans la diffi-culté, c’est tout ce qui va nous faire grandir.»

Les Bleues sont mé- fiantes face aux Canada, une équipe qu’elles ont souvent battue mais qui leur a toujours posé des dif- ficultés. « C’est une équipe dure physiquement, très pré- sente car elle ne lâche rien. Son jeu est fait de mouvements, d’écrans et elle maîtrise le rebond ». Dans cette équipe on compte de nombreuses joueuses d’expérience comme Thorburn, Murphy, Fields ou encore l’intérieure Tattham. « Marielle par exemple devra sortir sur Tattham, qui a marqué à 3 points face à la Turquie. C’est un plus, on peut courir à cinq et lancer les ballons devant. »

Les Bleues comme leurs supporters attendent le retour de l’intérieure Endy Miyem, dont l’offensivi-té a manqué face à la Turquie. « Nous allons voir à l’entraînement son état. Elle a bien travaillé hier après-midi, il y a encore des soins à faire aujourd’hui. Ce matin on va voir comment elle shoote et rentre dans l’entraînement, quitte à ce qu’elle ne réalise pas la totalité de la séance ».

Mardi, il y aura match face au Canada puisque la France a décidé de jouer à 100% cette dernière rencontre de poule. Un match qui déterminera du sort des Françaises pour la suite de la compétition.

Apprendre dans la difficulté

En attaque

« Les défenses ne doivent pas nous guider. On doit imposer notre jeu, ne pas être permissif et faire la première passe sur le bon spot. »

Les marchés de Sandrine Gruda

« Ses marchés viennent des angles de passes. Lorsque Gaëlle lui a fait la passe en contre-at-taque, elle s’est tout de suite retournée vers le banc. Elle avait compris qu’elle aurait pu faire la passe à Emilie ou Anaël et non une passe dans le dos, ce qui l’amène à un marché. Et puis forcément, quand elle est seule au milieu du terrain, ses marchés se voient beaucoup plus ! (Rires) »

Les petites choses à corriger chez les Bleues après France - Mozambique

25

Le programme de la journée de repos des Bleues :- Conférence de presse le matin- Entraînement à 11h30- Repas- Récupération- Entraînement (18h30-20h)

Endy Miyem (en bas) s’échauffe avec lapréparatrice physique Sabine Juras. (© A.B.)

26

Marielle Amant :« Je passe à une rotation plus rapide »

L’intérieure des Bleues, Marielle Amant, s’est confiée à la presse durant la journée de repos de lundi. Sans Ysabelle Yacoubou ni Emmeline Ndongue en équipe de France, à 24 ans, la native du Lamentin a pris plus d’importance dans la raquette.

Le secteur intérieur a totalement changé de visage lors de cette campagne…Durant l’Euro 2013 nous nous appuyions pas mal sur le poste 5 avec Emmeline Ndongue et Isabelle Yacou-bou. Là, ce n’est pas pareil, nous avons trois joueuses qui sont plus écartées du cercle. Même si Héléna et Ana sont des 5 purs, elles ont un style de jeu différent. J’ai plus de responsabilités cette année, de la douzième joueuse je passe à rotation plus rapide dans le match.

Vous donnez-vous des conseils entre intérieures ?On ne vient pas chercher forcément des conseils, di-sons qu’on s’entraide, avant chaque match on discute des détails techniques, on communique pour jouer au mieux.

Comment sens-tu le groupe après ces deux jours de compétition ?Pour moi le groupe est quand même assez serein, on

sait ce qu’on a à faire. On est prête, bien que le match face à la Turquie reste une défaite. Notre entame dans la compétition montre pas mal de sérénité, la pres-sion est positive, il y a une bonne ambiance de travail.

Demain allez-vous jouer la gagne contre le Canada?On veut battre cette équipe, cela nous apportera de la confiance pour le match de barrage de mercredi. On ne fait pas de calculs, dans tous les cas si on se qualifie en quart ce sera compliqué, les Etats-Unis ou l’Aus-tralie. Mais nous sommes prêtes à jouer dans tous les cas. Perdre le Canada, ça ne serait pas bon psycholo-giquement.

L’absence d’Endy Miyem se ressent-elle ?Il est vrai qu’Endy est une arme offensive en plus pour l’équipe. Sans elle nous ne sommes pas désorganisées. On trouve des solutions et on arrive à se resituer sans elle, mais face à la Turquie elle aurait pu être très importante et elle nous a manqué. On a perdu, c’est comme ça. Endy Miyem reste une joueuse impor-tante dans l’équipe.

Tu as connu Valérie Garnier à Bourges (2011-2012) il y a quelques années, est-elle différente avec la sé-lection ?Lorsque je suis arrivée à Bourges, Valérie y prenait aussi ses marques. Depuis elle a évolué. Elle n’agit pas forcément de la même façon, je dirais qu’elle a plus d’assurance. D’ailleurs moi aussi j’ai changé je suis moins fébrile. En équipe de France elle ne peut pas agir comme à Bourges. Beaucoup pensent que quand on est dans ce club on est automatiquement sélec-tionné en équipe de France, je ne suis pas d’accord, ça n’a pas été mon cas lorsque j’y étais.

Valérie Garnier vit à la tête des Bleues sa première campagne, son style se rapproche-t-il de celui de Pierre Vincent dont elle a été l’adjointe ?Valérie Garnier et Pierre Vincent ne sont pas compa-rables. Déjà, Valérie est une femme et cela se ressent. Elle est une coach assez posée dans la voix, je pense

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qu’il faut en faire beaucoup pour l’énerver. Après la Turquie elle nous a expliqué les choses calmement. Pierre avait plus d’expérience avec l’équipe de France et de part ses titres avec Bourges, il a plus de bagages. Valérie commence à la tête des Bleues, on ne peut pas encore les comparer, peut-être à la fin de cette com-pétition.

Certaines des joueuses de l’équipe ont été initiées par leurs parents, d’anciens internationaux, et toi ?J’ai commencé le basket par pur hasard. Je devais faire du handball. Je n’appréciais pas trop le basket, mes frères y jouaient, mais ça ne m’avait jamais vraiment intéressée. Lorsque j’avais 12 ans, un ami à ma mère m’a proposé de jouer au handball au Lamentin en Martinique. Finalement, il m’a dirigé vers du basket. Je suis arrivée dans la salle, on m’a donné un ballon de basket, je n’ai rien dit et je me suis exécutée. On m’a demandé de me positionner sous le cercle et de mar-quer quand on me passait la balle, c’est ce que j’ai fait. J’ai un peu engueulé ma mère après l’entraînement (sourire), elle m’a demandé la différence entre ces deux sports, elle n’y connaissait rien. C’était tellement facile que je suis revenue. Tout a été très vite par ma taille et mon physique, j’ai intégré le centre du pôle espoir très rapidement puis l’INSEP alors que j’avais seulement deux ou trois années de basket. Je n’ai pas eu le temps de réaliser que je faisais ça pour le très haut niveau. C’est un pur hasard, je ne regrette pas.

Qu’aimerais-tu faire plus tard ?Je souhaite travailler dans l’immobilier. En parallèle

je monte une association pour les jeunes filles qui sont en difficulté, ça va toucher divers thèmes dont le basket en Martinique qui est en sous-développement et les jeunes femmes en difficulté, toujours à travers

le basket, qu’elles soient en situation de handicap ou malades.

Séance de shoots avant Turquie - France (© A.B.)

A l’entraînement du soir ce lundi (© A.B.)

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EQUIPE DE FRANCE - PHASE DE POULES

France - Canada :Une victoire dans la douleur

En battant le Canada dans le money time, la France prend la deuxième place de son groupe.

QT 15-17; 31-30; 47-43; 63-59.Lardy 3 pts, Tchatchouang 6 pts, Gruda 13 pts, Tanqueray 3 pts, Dumerc 7 pts, Cata-Chitiga 2 pts, Gomis 4 pts, Amant 10 pts, Skrela 10 pts, Salagnac 2 pts, Ciak 3 pts.

«Ce n’est pas dans l’es-prit canadien de perdre les matches pour gagner plus tard dans la compétition», avançait Lizanne Murphy, ai-lière nord-américaine, après la défaite du Canada face à la France. Les deux nations ont donc joué ce troisième match de poule sans arrière-pensées.

Sandrine Gruda ouvre le score. Les Françaises prennent tous les rebonds défensifs. Emilie Gomis prend l’attaque à son compte, 6-2, 2e. Mais le Cana-da recolle 8-7 avec Tatham, 5e, passe même en tête d’un puis trois points. Plusieurs mar-

chés, une ligne dépassée, les Bleues se privent de nom-breuses balles. Kia Nurse donne deux points d’avance aux siennes en fin de premier QT.

Les Canadiennes en manque d’adresse, les Françaises re-prennent l’avantage à la 13e minute grâce à un 3 pts de Céline Dumerc 21-20. Kathe-rine Plouffe égalise 26-26. La pression est accentuée sur Sandrine Gruda, l’intérieure tri-colore. Ingrid Tanqueray se dé-marque à 3 pts, 31-28, Krysten Boogaard revient à 31-30.

Les Françaises creusent peu à peu leur avance dans ce 3e quart temps. Chacune met la main à la pâte, Skrela d’un 3 pts, Amant score et intercepte. On sent plus de rythme malgré les balles perdues des deux cô-tés , 38-32 (24e). Coriaces, les Canadiennes font leur retard, 44-43 à la 28e. Skrela se donne à nouveau à 3 points, 47-43.

Diandra Tchatchouang se fau-file sous le panier, 49-43. Shona

Thorburn retrouve de l’adresse à 3 pts, 49-46. Tchatchouang marque à nouveau. Michelle Plouffe (10 pts), égalise à 53-53, 36e. Valérie Garnier met en place sa tactique durant le temps mort demandé. Les Ca-nadiennes, qui ne sont pas au courant du choix français de jouer, se demandent si l’équipe de France n’est pas en train de lâcher ce match. Mais il n’en est rien. Les Braqueuses s’im-posent 63-59.L’équipe de France est bel et bien faite de battantes, «même si ça nous a traversé l’esprit de perdre pour avoir un ti-rage plus favorable, une fois sur le terrain on veut gagner. Si on doit rencontrer plus tard les Etats-Unis c’est la loi de la compétition on l’ac-cepte. Nous sommes des basketteuses profession-nelles avec l’envie de gagner les matches, que ça soit pour du beurre ou pas », confiait Céline Dumerc après le dernier match de poule. Et cette vic-toire fait du bien au moral des Bleues en vue du 8e de finale de mercredi face au Brésil.

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Endy Miyem manque à tout le monde

Jouera ou jouera pas ? Depuis samedi, c’est la question que l’on se pose avant chaque match. « Déjà que j’avais seulement quatre cadres, j’en ai plus que trois », déplore Valérie Garnier, la coach de l’équipe de France. L’intérieure française a le mollet très contracté mais surtout une douleur qui la freine. Céline Dumerc, la meneuse des Bleues, côtoie Endy Miyem toute l’année à Bourges et depuis plusieurs étés en équipe de France. « Je la connais tellement bien, bien sûr qu’elle me manque sur le terrain. Mais on a d’autres joueuses, Ciak, Chitiga et Amant qui prennent le relais. On fait sans mais j’espère qu’elle va revenir. » Face au Brésil, Valérie Garnier aura des regrets si sa joueuse ne se mêle pas aux festivités. « Elle a l’expérience à ce niveau-là. Demain l’inten-sité physique dégagée par le Brésil sera beaucoup plus physique. Endy sait ça, et a la qualité offensive pour rivaliser. » Ses shoots, sa sérénité, sa capacité à jouer sur l’aile ou à l’intérieur au poste 4 sont des plus non négligeables pour l’équipe de France.

Endy Miyem participe de nouveau aux entraî-nements (© A.B.)

«Elles ont dit ...Marielle Amant, intérieure des Bleues :« C’est difficile à chaud d’expliquer pourquoi nous ne décollons pas face au Canada. Elles ont mis de l’intensité durant 40 minutes. On fait des oublis, perd 24 balles. Même si on a deux mois de préparation on a encore des automatismes à acquérir. On continue à travailler pendant ce championnat du monde, on se peaufine et on se rode. »

Céline Dumerc, capitaine des Bleues :« On connaît les qualités de cette équipe canadienne. Comme l’a très bien souligné la coach à la mi-temps, on est une équipe sur courant alternatif. Il faut gommer ça si on veut aller plus loin et apprendre. Des fois on fait des choses qui ne sont pas cor-rectes, ça ne doit pas affecter la prochaine décision que l’on sera amené à prendre. On ne doit pas laisser l’adversaire reprendre confiance. »

Valérie Garnier, coach des Braqueuses :« Toutes les équipes sont très proches, cela explique pourquoi cela ne se joue pas à grand-chose. Nous gagnons de 4 points face au Canada car nous n’avons pas été très supérieures à cette équipe. On se met en danger, le niveau mondial est intense et dur. On doit évoluer dans cette dureté pour ne plus perdre ces ballons et imposer notre jeu.»

Deuxième au classe-ment de la poule B, l’équipe de France af-frontera mercredi le Brésil en 8e de finale. Un match à élimination di-

recte. La capitaine des Braqueuses, Céline Dumerc, ne manque pas de rappeler à qui veut l’entendre qu’avant de penser aux Etats-Unis, il y a le Brésil. « On connaît les qualités de cette équipe pour les avoir jouées en

préparation. Erika Souza, avec qui j’ai joué à At-lanta cet été est une super athlète. Nos intérieures vont avoir du boulot à faire, sans compter les autres bonnes joueuses brésiliennes. » Marielle Amant voit dans cette équipe une nation plus redoutable qu’à Li-moges. « Elle n’est pas dans la même configuration. » Un adversaire sérieux pour les Bleues. « Il faudra être prête, des joueuses de bon niveau ont intégré l’équipe, pour gagner nous devons bien défendre et garder notre identité ».

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CLASSEMENT DES POULES

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1 Espagne 3V2 République Tchèque 2V-1D3 Brésil 1V-2D4 Japon 3D

1 Turquie 3V2 France 2V-1D3 Canada 1V-2D4 Mozambique 3D

1 Australie 3V2 Biélorussie 2V-1D3 Cuba 1V-2D4 Corée 3D

1 Etats-Unis 3V2 Serbie 2V-1D3 Chine 1V-2D4 Angola 3D

Groupe A Groupe C

Groupe B Groupe D

Le premier de chaque poule est automatiquement qualifié pour les quarts de finale, à savoir l’Espagne, la Turquie, l’Australie et les Etats-Unis.

Les deuxièmes et troisièmes devront jouer un 8e de finales : République Tchèque vs Canada, Brésil vs France, Serbie vs Cuba, Biélorussie vs Chine.

En revanche c’est fini pour le Japon, le Mozambique, la Corée et l’Angola, éliminés.

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PREMIER TOUR - MERCREDI 1ER OCTOBRE

Canada, Serbie et Chine en 1/4

République Tchèque - Canada (71-91)

Plus en rythme que son adversaire, le Cana-da se démarque rapidement dans le premier quart temps (22-13). Mais Petra Kulichova et les Tchèques se montrent plus offensives avec une série à 7-2 dans le 2e QT. Kia Nurse et Michelle Plouffe redonnent un petit coup de boost à leur équipe, 30-24 à la 26e puis 26-37. A la mi-temps, les Canadiennes mènent 44-32.De retour des vestiaires les joueuses de coach Thomaidis continuent de creuser l’écart. 55-42 à la 24e. Kim Gaucher porte son équipe 60-43. Les Tchèques n’ont pas dit leur dernier mot et Kateri-na Elhotova donne des points aux blanches (60-50, 29e). Elles ne reviendront jamais à moins de 9 points. Les vice-championnes du monde (2010) sont éliminées de la compétition par une très jeune équipe du Canada (25 ans de moyenne).

Lizanne Murphy, l’ailière expérimentée canadienne s’est félicitée de cette victoire : « les Tchèques ont une équipe avec peu de rotations, on a voulu courir sur ce match pour jouer avec de la vitesse et les fatiguer, ça a bien fonction-né. Notre but premier dans ce mondial était de rentrer dans ce top 8 et nous l’avons fait. Nous allons travailler sur l’Australie pour les quarts, elles ont de bonnes joueuses mais tout peut arriver dans des quarts. Nous continuons de créer l’histoire et en sommes excitées. »

Biélorussie - Chine (67-72)

La Chine prend le match à son compte. Elle n’est reprise par les Biélorusses qu’après 7 minutes de jeu, 6-5. Les Chinoises restent au contact durant le 1er QT. Elles ne reprennent que brièvement la tête dans le suivant QT et vont même être menées de 12 pts, 37-25, 17e. A la surprise générale elles refont leur retard dans le 4e QT grâce à Song Gao et Ting Shao (23 pts au total) et repassent en tête à un peu moins de 3 minutes de la fin de la rencontre.Tatsiana Likhtarovich et ses 20 pts n’auront pas suffi dans ce combat. Les Biélorusses terminent le match à -25 d’évaluation et 18 balles perdues. Le 4e QT leur aura coûté cher puisqu’elles sont éliminées du mondial.

Serbie - Cuba (86-79)

La Serbie, si impressionnante en poules, si gê-nante face aux Américaines, a bien failli passer à côté de son 8e. Au coude à coude avec Cuba, les Serbes se font distancer en fin de 1er QT, 16-23. Si elles prennent la tête elles n’arrivent pas à se décoller de leur adversaire du jour, elles mène-ront pourtant de 6 pts dans le 3e QT avant d’être reprises 60-62. A 5 minute de la qualification les Cubaines ne reviendront plus, mais les Serbes devront gérer leur infime avance.

Si le Canada s’est qualifié plutôt facilement face aux Tchèques, la Serbie a dû se démener face aux Cubaines, la Biélorussie, à la surprise de tous, s’est inclinée face aux Chinoises.

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EDF - PREMIER TOUR - MERCREDI 1ER OCTOBRE

QT : 12-10 ; 26-15 ; 45-30 ; 61-48.Lardy 2pts, Miyem 6pts, Tchatchouang 2pts, Gruda 17pts, Dumerc 6pts, Cata-Chitiga 5pts, Gomis

6pts, Skrela 7pts, Salagnac 2pts, Ciak 8pts.

Le premier rebond défensif de ce match montrait bien le physique et les bras brési-liens qui traînent dont Valérie Garnier faisait part la veille. Mais c’est finalement Héléna Ciak qui sort vainqueur du premier duel côté rebond. La France ouvre le score sur deux lancers francs d’Emilie Gomis. Les Brési-liennes sont déjà à 3 fautes. Héléna Ciak très présente au rebond porte le score à 4-0 avant de faire une faute sur Erika Sou-za (1/2). Une deuxième la contraint alors à

sortir pour Endy Miyem, qui met le pied sur le parquet turc pour la première fois de ce mondial. Les Brésiliennes inscrivent la majorité de leurs premiers points sur lancers francs (6-6 à la 5e) puis en pénétrant la raquette Erika Souza permet en toute fin de possession au Brésil de passer en tête (8-6). Emilie Gomis remet les pendules à l’heure (2/2). Le jeu des fautes et des lancers francs continue (9-10). Sandrine Gruda contre l’adversaire et va pour shooter mais l’action se finit encore en faute: 10-10. Les Françaises récupèrent la possession des Brésiliennes grâce à une grosse défense et Sandrine Gruda score : 12-10 à la fin du premier quart temps.

Après deux offensives françaises réussies le coach Luiz prend un temps mort (16-10, 12e). Adriana Pinto, la meneuse brésilienne, réduit l’écart d’un 3 points. Le match est physique et Héléna Ciak se dépatouille de Colhado. (18-13, 14e). Un marché et un cafouillage dans une passe côté Bleues sont finalement essuyés par Sandrine Gruda qui porte l’avantage à plus 9. A 30 secondes de la mi-temps les Braqueuses font bloc. Le coach brésilien est pénalisé d’une faute technique. Le Brésil encaisse finalement un 14-5 dans ce QT. Les Braqueuses mènent 26-15 avant de rejoindre les vestiaires.

Une fin de 3e quart temps difficile

De retour sur le parquet les deux équipes ont du mal à concrétiser leurs actions jusqu’à ce que Pa-tricia Teixeira trouve le filet à 3 points. Gaëlle Skrela manque deux paniers mais les Bleues s’offrent

France - Brésil : Les Bleues maîtrisentC’est sous contrôle que l’équipe de France a battu le Brésil et se qualifie pour les quarts de finale.

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un 3 points sur un système bien maîtrisé (31-20) à la 26e. Endy Miyem inscrit ses premiers points dans la compétition sur deux actions. Les Françaises prennent les rebonds dé-fensifs et Anaëlle Lardy trompe la défense. Elle porte le score à 39-24 à la 27e. Asso-ciée à cette dernière, Ingrid Tanqueray fait son apparition. Les Brésiliennes reviennent à 39-28, Ana Cata Chitiga redonne du souffle à la France 41-28. Céline Dumerc, prend la place d’Anaël Lardy. Joice Coelho fait un gros pressing sur Caps. Les deux dernières minutes de jeu sont difficiles pour les Bleues mais Sandrine Gruda trouve toujours le pa-

nier (15 points). A 10 minutes de la qualification en quart les filles de Valérie Garnier mènent 43-30.

Endy Miyem revient sur le terrain, l’intérieure, plutôt en forme n’hésite pas à prendre les positions de shoots. Céline Dumerc met un de ses fabuleux trois points, 52-37. Mais les Brésiliennes assomment la France d’un 4-0, 52-41 à la 35e. Avec 5 fautes, Héléna Ciak quitte cette fois-ci définitivement le match. Les Bleues l’emportent 61-48. Les Françaises ont bien maîtrisé le match même si elles au-raient eu l’occasion plusieurs fois de se donner une marge bien plus confortable.

© FIBA

EQUIPE DE FRANCE - PREMIER TOUR 1ER OCTOBRE

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France - BrésilEndy Miyem « Pas eu le temps d’avoir peur »

Endy Miyem a joué son premier match du mondial mercredi face au Brésil. Victime d’une blessure au mollet, l’intérieure était forcée au repos. Désormais de retour la cadre des Braqueuses attend déjà le pro-chain match avec impatience.

Endy Miyem était comme une gamine en conférence de presse après la qualification en quart, un peu comme si elle venait de jouer en équipe de France pour la première fois. « On a gagné, j’ai joué, c’était vraiment top pour moi faire mon retour, j’avais hâte de vraiment reve-nir et de pouvoir jouer de par-tager ses sensations qu’on a pendant les rencontres avec les filles de l’équipe. On repart avec la victoire, c’est vraiment génial.» Forcément, après des entraînements réalisés qu’en partie et une gros travail de pré-paration avec Sabine Juras, la cadre des Bleues appréhendait un petit peu son retour. « Je crai-gnais que ça ne tienne pas. Je voulais faire le minimum pour l’équipe, au final mon mollet me l’a permis ». Et l’équipe brésilienne amplifiait ses craintes. « Je suis touchée au mollet, c’est vraiment lié à mes appuis. Je me disais j’espère que ça va venir, je voulais pouvoir répondre au combat physique. Finalement une fois face aux Brésiliennes je n’ai pas eu le temps d’avoir peur, il fallait pouvoir répondre au combat physique, y aller, et c’est ce que j’ai fait. »

Une approche différente des JOSi l’intérieure avouait ne pas avoir joué sans douleur, elle la minimisait en la qualifiant de largement suppor-table, et pensait déjà aux Etats-Unis en quart de finale. « Cela va être dur mais c’est ce qui rend le match encore plus excitant. On a hâte d’y être. Je suis impatiente de rejouer, de me sentir encore mieux sur le terrain, c’est quand même un quart de finale

qui nous attend ! » L’approche de ce match sera bien sûr différent de celui gagné en amical il y a

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une dizaine de jours (76-72), mais surtout de la finale perdue à Londres aux JO : « on avait déjà quelque chose autour du coup avant la finale, là on a rien. Les Américaines sont fa-vorites, certes, mais il y a quelques choses à tenter et à jouer, on les a déjà battues dans un contexte particulier mais on les a bat-tues donc j’ai envie de croire que ça peut se repasser. » Si l’intérieure confie ne jamais vraiment avoir vu jouer Brittney Griner, l’im-pressionnante shooteuse américaine, elle as-sure qu’elle ne la regardera pas avec de grands yeux sur le terrain, « Même si elle m’inspire de la hauteur, quand on a des joueuses d’un aussi bon niveau en face on a envie de re-lever le challenge. » Le rendez-vous est pris.

« Les Brésiliennes aiment s’enflammer, c’est un pays comme ça. Nous sommes plus introverties face à ce genre d’équipe. On a du mal à se relâcher, ça se voit quand on monte la balle, on est sur le recul, on ne se lâche pas, on n’est pas assez détendue. On espère avoir ce côté no stress face aux Etats-Unis et avancer. Maintenant nous sommes en quart et nous assumons de jouer face aux Américaines. »Emilie Gomis, arrières des Bleues

«Elles ont dit ...«Le premier objectif est atteint. Je constate qu’il y a 8 équipes en quart de finale dont trois de notre groupe. Nous n’avions pas un groupe si fa-cile que ça. L’objectif premier est réussi maintenant nous allons jouer les Etats-Unis, ce n’est pas rien. On va travailler, étudier, donner des solutions aux joueuses. On sait que ça passera par ce qu’on sait faire : défendre sur les rebonds, concéder le match quart temps par quart temps.»Valérie Garnier, coach des Bleues

« J’essaie de faire ce que je peux, d’aider l’équipe, c’est vrai qu’on a une grande Sandrine Gruda sur le terrain en ce moment, on essaye de l’alimenter le plus possible, de jouer sur nos forces, je suis loin d’en être une pour l’équipe donc j’essaye d’orienter le jeu pour faire jouer les autres. On a pour point d’ancrage Sandrine mais tout le monde est important, elle ne marque pas si on ne lui donne pas les ballons et elle ne peux pas que jouer des un contre un sinon la défense lui tombe dessus. »Céline Dumerc, capitaine et meneuse des Bleues

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CULTURE TURQUE

© A.B.Ankara, capitale de la Turquie

Anıtkabir ou Mausolée Ataturk. Mustapha Ataturk, premier président turc, à l’origine de la démo-cratie repose ici (il meurt le 10 novembre 1938). La construction du mausolée commence en 1944 et se termine en 1953. Durant ce laps de temps le corps de l’ancien président est préservé.

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Akara Kalesi a été construite à l’époque romaine. La citadelle d’Ankara entoure la vieille ville, assez pauvre et dont de nombreuses maisons sont abandonnées et même détruites. Le château offre une vue somptueuse sur toute la ville.

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CULTURE TURQUE

Ankara, capitale de la TurquieLe quartier ottoman

D’un quartier à l’autre, les bâtiments varient du tout au tout. Si Ankara semble être une ville nouvelle, ses ori-gines sont pourtant très anciennes. Elle les doit aux Ro-mains mais aussi aux Byzantins et Ottomans. Ce quar-

tier abrite la mosquée Hacy Bayram (ci-dessous). Elle est d’ailleurs passée dans les mains des ottomans puisqu’ils l’ont restaurée au

Les insolitesLes automobilistes turcs sont

pires que les Italiens. Ils klaxonnent sans arrêt piétons et voitures. Et si vous êtes à pied, les taxis en profitent pour un petit coup

de klaxon supplémentaire au cas où vous souhaite-riez monter dans la voiture jaune.

Les Turcs ne parlent que très peu anglais. En re-vanche, ils sont très curieux et toujours prêts à vous aider lorsque vous cherchez votre chemin. Lorsque

je suis arrivée à Ankara un Turc m’a aidé à trou-ver mon hôtel, il demandait à tous les kiosques

sur notre chemin (au moins 4 ou 5) si nous étions sur la bonne voie. Ils aiment

communiquer, parler, savoir d’où vous venez.

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Prières et mosquées

Cinq fois par jour, les musul-mans turcs prient au sein des mosquées. « Le matin à l’aube entre 5h et 6h, vers 10h30-11h, à midi, en fin d’après-mi-di (17h) et le soir après le coucher du soleil », explique Latif Ercelik, attaché de presse turc bénévole de l’équipe de France lors de ce mondial. Les horaires des prières va-rient selon les saisons. D’après ce franco-turc, 99% des Turcs sont musulmans. «Il n’y a pas de chiffres réels sur les pra-tiquants. Certaines régions de la Turquie le sont plus que d’autres, notamment dans le centre et l’est du pays. La majorité des Turcs vont plus

souvent à la grande prière du vendredi, l’équivalent de la messe chrétienne le di-manche ». Chaque prière a un contenu différent. «Celle du

matin est la plus ra-pide, elle ne dure que 5 minutes contre 15 à 20 la nuit. Un pratiquant consacre 40 minutes de ses journées aux prières ». Dans l’islam, il est appelé à prier en groupe mais les fidèles prient aussi chez eux (excepté le vendredi). Hors des prières, les touristes peuvent se rendre dans les mosquées. Les femmes et les hommes prient à des niveaux séparés afin d’éviter les tenta-tions.

Des imams curieuxOù que vous soyez, ces prières parviennent à vos oreilles. Des enceintes très puissantes sont

disposées sur les minarets de-puis des siècles. «Maintenant il y a une centralisation dif-fusée vers toutes les mos-quées, avant c’était un peu la

cacophonie lors de l’appel à la prière, dit ezan. »Les imams ont pour réputation d’être très curieux. « Un imam nous a invités chez lui, via un traducteur il nous a posé toutes sortes de questions», me relatait un couple français à Ankara, encore étonné. « En Turquie il n’y a pas de psy-chose, les Turcs sont très to-lérants et respectent toutes les religions. L’imam est cu-rieux et ouvert d’esprit. Il faut avoir fait une théologie à l’université pour être imam». Ainsi vous ne serez pas éton-nés d’apprendre que l’imam rencontré par le couple français était professeur de mathéma-tiques.

L’info exclusive:« Attaché de presse français des Turques à l’Euro, j’ai passé trois semaines avec elles en France. Je peux vous dire qu’elles ne priaient pas. Elles sont contre le port du foulard, leur vision de l’islam est assez moderne.»

Kocatepe Cami, la plus belle et grande mosquée d’Ankara, construite sur un centre commercial. Latif Ercelik

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CULTURE TURQUE

Istanbul et ses incontournables

Aya Sofia Eglise en 537, Aya Sofia a été transformée en mosquée par Mehmed le Conquérant en 1453. De-puis 1934 et la présidence d’Atatürk, elle est devenue un musée. Plus beau monument d’Istanbul, elle est considérée comme l’un des plus magnifiques au monde. Le visiteur y entre par sa porte impériale. Les murs sont faits de multiples marbres. La coupole de Aya Sofia est immense, per-chée à 56m de hauteur, elle mesure 30m de diamètre. De nombreuses mosaïques de saints sont représentées. Sainte-Sophie comprend également des galeries supérieures qui offrent une vue des plus magnifiques sur l’antre d’Aya Sofia.

Le palais de TopkapiLe palais de Topkapi se dé-compose en plusieurs par-ties: le harem, les trois cours, la salle du conseil impérial, celle des audiences, la biblio-thèque d’Ahmet III ou encore les cuisines... Le palais de Topkapi abritait autrefois les

sultans, sultanes et courtisanes. Sa construction a com-mencé en 1459. Le Sultan Mehmed II choisissa lui-même la disposition du pa-lais. Il s’accapara le

point le plus haut pour ses ap-partements. Le reste des édi-fices furent construits tout au-tour. Les jardins et parcs sont somptueux et vastes.

Le palais de Topkapi détient de nombreuses collections, vête-ments, porcelaines et armes.

Le trésor impérial regorge de nombreux bijoux et œuvres d’art, il attire de longues files de visiteurs.

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Le marché aux épicesA deux pas du port d’Emimonü, le marché des épices! Viandes, pâtes, poissons, tout s’épice. Les Turcs aiment donner davantage de goût aux ali-ments.Les prix des épices varient de 80 TL le kilo (26 eu-ros) à 150 TL (50 euros le kilo). Attention à ne pas avoir la main trop lourde si vous tenez à finir votre assiette.

La mosquée bleue Située face à Aya Sophia, la mosquée bleue comprend 6 minarets. Elle fut construite sous le règne du sultan Ahmet Ier entre 1609 et 1616. Si son nom n’est pas officiel, il est couramment employé, bien plus que Sultanahmet Cami. Elle doit d’ailleurs ce nom aux mil-liers de carreaux bleus d’Iznik qui la composent en son intérieur.

Les touristes ne peuvent péné-trer la mosquée bleue par l’entrée principale, réser-vée aux fidèles, ils doivent em-prunter la porte nord.

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CULTURE TURQUE

Istanbul et ses incontournables

La citerne basilique a été construite par l’empereur Justinien en 532. Elle comprend 336 colonnes en marbre et en granite. Elle alimentait en eau le palais de Topkapi. Très prisée par les films à gros budget, elle a accueilli le tournage du James Bond « Bons baisers de Russie».

© A.B.

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La tour de Galata est une tour cylindrique de 9 étages. Elle culmine à 66m90. Construite en 1348, elle est située dans le quartier de Galata-saray et fut pendant des siècles l’édifice le plus haut de la ville. Elle permet une vue à 360° en son sommet. La tour est ouverte au public de-puis les années 60, où ses équipements inté-rieurs en bois furent remplacés par du béton et

la tour équipée de deux ascenseurs.(Photo à gauche et ci-dessous)

Les bateaux relient facilement la rive euro-péenne à la rive asitique d’Istanbul.

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Australie - Canada

QT : 19-17; 36-24; 51-35; 63-52.

Le premier quart temps est équilibré et les deux équipes se tiennent. Les Canadiennes lâchent progressivement dans le deuxième quart temps, 26-18 à la 14e. A la mi-temps le score est de 36-24 en faveur des jaunes.

Les Australiennes mènent 39-25 à la 23e, les Canadiennes vont revenir à 10 points, 41-31 à (27e). Mais l’Australie n’en reste pas là et la coach Thomaidis est contrainte de prendre un temps mort. L’hémorragie commence, Erin Phil-lips à 3 points puis un 2+1, les Opals mènent 48-33 (29e). Grâce à une bonne presse elles empêchent leur adversaire de remonter la balle. Cayla Francis y met du sien (51-33). Kia Nurse réduit légèrement l’écart avant la fin du 3e quart temps, 51-35.

Erin Phillips passe toute la défense en pénétrant la raquette 53-35. Les deux équipes ont du mal à concrétiser leurs actions durant deux minutes. Phylapaitis manque d’apporter un peu d’air au 3 points, c’est finalement sa compatriote Kathe-rine Plouffe qui en ajoute deux à la besace cana-dienne, 53-39. L’Australie s’affirme dans son jeu 61-41 à la 32e. Katherine Plouffe à deux points et Kia Nurse à 3 points ramènent leur équipe à 63-50. Le score final est de 63-52.

Erin Phillips marque 16 points dans ce quart de finale, Marianna Tolo n’est pas loin du double double, elle prend 9 rebonds pour 13 points.

Brendan Joyce, coach de l’Australie :« Le Canada a très bien joué. On a voulu courir, bien faire nos passes, imposer une bonne dé-

fense. Le prochain challenge, jouer les USA, est élevé. »

Penny Taylor, ailière austra-lienne:« Nous étions toutes bien préparées et nous avons défendu pendant les 40 minutes face au Canada. »

Shona Thorburn, meneuse des Canadiennes : « On n’avait pas de raison d’avoir peur face aux Austra-liennes, personne ne nous attendait ici, on a manqué de points. »

Les Canadiennes se sont confrontées à une équipe d’Austra-lie très en jambes et ont craqué dans le second quart temps.

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Espagne - Chine : L’Espagne fait le jobLes Espagnoles ont affronté une bonne équipe de Chine en quart de finale, qu’elles ont d’ailleurs prises très au sérieux.

QT : 20-9 ; 35-17 ; 56-35 ; 71-55.

C’est la Chine qui ouvre les hostilités, mais l’Espagne va vite se montrer en patron, 10-5 à la 5e. Avec ses 6 pts Sancho Lyttle fait le boulot, 14-5 (7e). Laia Palau passe la défense chinoise dans la raquette. L’Es-pagne manque tout de même quelques passes qui lui permet-traient d’avoir plus de marge, 16-6, à la 9e. La Chine recolle à peine avec un 3 points de Yanyan Ji, 18-9. Mais Sancho Lyttle en ajoute une couche, les Espagnoles mènent 20-9 à fin du premier terme.

Les Chinoises limitent les dé-gâts, 25-11 (15e) et se procurent quelques contre-attaques avec Xiaojia Cheng, 25-13, 6e. Les Espagnoles n’ont inscrit que 5

points en 6 minutes contre 4 pour la Chine. L’offensive des deux équipes laisse à désirer. L’Espagne prend un temps mort pour se recadrer, 29-13, 17e. Alba Torrens donne 10 points d’avance aux Espagnoles sur deux actions bien maîtrisées, 33-13. Dans la dernière minute Jing Huang auteur d’un 3 points porte le score à 35-17.

Les Chinoises scorent et San-cho Lyttle remet les pendules à l’heure, la Chine encaisse un 12-2. Le coach espagnol Lucas Mondelo fait tourner le banc. Silvia Dominguez réalise l’ex-ploit d’un 3 pts au buzzer, 52-23.

Sancho Lyttle et Laura Nicholls se remettent à l’attaque. Alba Torrens continue de creuser

l’écart, 63-37 à la 33e. Liwei Weng s’offre un joli 3 pts, 67-47. Les Espa-gnoles mènent 71-47, elles l’em-porteront finale-ment 71-55.

Lucas Mondelo, coach de l’Espagne: « On a mis du rythme, joué notre basket dans toutes les situations et su arrê-ter les Chinoises. Je ne m’at-tendais pas de battre la Chine de 30 points car je savais que c’était une bonne équipe ».

Thomas Maher, coach de la Chine : « Je pense qu’on peut être meilleur que ça, je suis déçu que nous n’ayons pas pu montrer à la Chine ce que nous valons (le match était en direct sur CCTV en Chine)».

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Turquie - Serbie :La Turquie de justesse

Cruelle défaite pour la Serbie, qui aurait pu l’emporter face aux Turques après avoir mené de 10 points dans ce quart de finale.

QT : 18-13 ; 24-30 ; 41-40 ; 62-61.

Le match débute avec adresse, mais les défenses vont limiter les shoots 8-5 (5e). Les Turques voient même leur possession aller jusqu’aux 24s. M. Dabovic permet à la Ser-bie de rester au contact sur un 3 pts, 10-8, (7e) et les Serbes égalisent avant qu’Alben re-donne l’avantage à la Turquie, 18-13.

Jovanovic réduit de 3 points l’écart (13e). B. Vardarli lui ré-pond pour la Turquie, 21-16. Mais l’écart s’amenuise peu à peu. Caglar rate deux pa-niers faciles côté turc. La Ser-bie passe en tête, 24-25 et va même se donner de la marge avec un 3 points de M. Dabovic,

24-29. Nouveau temps mort. Une faute technique donne deux lancers francs aux Serbes mais Ajdukovic n’en met qu’un seul, 24-30. C’est la Serbie qui a la dernière possession, M. Dabovic ne parviendra pas à conclure.

La Serbie lâche dans le 3e quart temps. Très adroites à 3 points, les serbes profitent d’un shoot de Milovanovic pour s’envoler, 24-33. Il faut attendre presque 3 minutes avant que les Turques et Sanders ne scorent. Mais un nouveau 3 pts serbe redonne dix points d’avance aux filles de M. Maljkovic. La bataille est rude au rebond. Saziye Ivegin redonne une chance à la Tur-quie, 29-36. Suite à une faute, T. Radocaj, bénéficie de deux

lancers francs qui redonnent de l’air à la Serbie, 29-38 à la 27e. Sanders malheureuse au shoot fait le bonheur de l’une de ses coéquipières au rebond, 31-38. Les locales vont revenir à 4 points. Puis un 3 points mi-raculeux de Vardarl ramènent les Turques à une longueur des Serbes, 39-40. Le public est en délire. Les Serbes manquent de repasser devant à 3 points et c’est Sanders qui fait passer son équipe en tête.La Serbie, revenue à égalité sur un 3 pts de Jovanovic ne parvient pas à repasser devant. Sanders et Yilmaz donnent même l’avantage, 49-45. Me-nées +6, les Serbes reviennent à seulement un point, score final: 62-61. Après la victoire des Turques en petite finale de l’Euro 2013, les Serbes voient de nouveau leur route barrée par la Turquie. Milica Dabovic, ailière serbe : « Ça a été un match très rude, jouer devant 10000 personnes a été la meilleure expérience de ma vie. On a essayé de ga-gner, on a fait ce qu’on a pu, j’aurais voulu qu’on remporte ce match. »

France - USA :La marche était trop haute

QT : 29-14 ; 53-32; 72-48 ; 90-68.Miyem 2pts, Thatchouang 3pts, Gruda 18pts, Tanqueray 2pts, Dumerc 10pts, Cata-Chitiga 10pts, Gomis 11pts, Amant 6pts, Skrela 2pts, Salagac 6pts, Ciak 2pts.

Mercredi, après la qualification en quart de finale acquise, Céline Dumerc annonçait, « bien sûr, on va le jouer à fond ce match, mais dans un coin de notre tête, la 5e place ça serait bien », elle savait. Faire déjouer les Américaines est très dur, davantage encore en championnat. Les USA ont été injouables. Maya Moore lance le rythme à 3 points. Gruda recolle de loin 3-2. Ra-pidement le score grimpe à 10-2. Gomis fait du bien à la France en trouvant le panier à 3 points, 10-5 (3e). Ciak, qui se coltine Brittney Griner, en est déjà à deux fautes et doit sortir. La France manque de rebonds. Les Bra-queuses calment un peu les ardeurs des Américaines et re- viennent à 11-7. Caps prend à nouveau les offensives, 13-10.Difficile de défendre sur de tels gabarits. La capitaine manque de peu un nouveau panier à 3 points. Britt- ney Griner inscrit deux paniers. Caps retente sa chance, le rebond est pour les Bleues. Faute sur Miyem qui pénétrait la raquette, 20-12 à la 7e. Tina Charles surpasse les défenses françaises.Gaëlle Skrela pénètre la raquette, passe la balle à Cata Chitiga sur le côté, qui marque à 0°. Endy Miyem sort malheureusement du terrain en boitant à la 9e. Avec 81% d’adresse, les Américaines mènent 29-14 à la fin du 1er quart temps.

Les Bleues ne mettent toujours pas la main sur les rebonds. Garnier demande un temps mort après un 3-0. Cata Chitiga apporte enfin des points à la France 32-16. Gomis semble sublimée par les USA, elle inscrit son second trois points, 36-21. Mais les offensives américaines continuent, Angel McCoughtry porte déjà le score à plus de 40 points. 46-21 et c’est un nouveau temps mort pour les Braqueuses. Quelques rebonds, l’adresse de Tchachouang puis de Gomis réduisent un peu le score, 46-26. Au buzzer Gruda marque, 6-0 pour les Françaises. Mais l’adresse américaine rede-vient impeccable, Diana Taurasi et Sue Bird renouent avec le filet, 51-28 à la 18e. En une mi-temps,

La France n’a jamais pu rivaliser avec les Américaines, cham-pionnes du monde en titre, dans ce quart de finale.

LES 1/4 DE FINALE

l’équipe de France est menée de 21 points. Elle a déjà encaissé 53 points et les States ont pris 19 rebonds défensifs dans cette mi-temps.

Le phénomène Griner

Les 2m03 de Brittney Griner font très mal aux Bleues. Dumerc parvient quand même à se glisser dans la raquette sur un rebond offensif 59-34. Les contre-attaques sont les actions qui réussissent le mieux aux Bleues. Tina Charles fait elle aussi mal aux Françaises, 66-42 à la 26e. Paoline Salagnac porte le score à 72-48 à la fin du 3e quart temps.Céline Dumerc assène un de ces 3 pts, 76-55 avant que la France encaisse un 9-4.Dumerc, à 5 fautes, Valérie Garnier fait jouer Ingrid Tanqueray, qui va scorer à 3 points, bien proté-gée par Sandrine Gruda, 37e. Au final la France s’incline lourdement 90-68.

Griner, la plus injouabledes Américaines

Jouer les USA est une chose, les jouer avec Griner relève la barre d’un cran. « On a dé-

couvert un petit peu toute l’ampleur du phé-nomène Griner, très grande et habile sous le cercle » confiait Valérie Garnier après la dé-route. Sandrine Gruda, qui a joué en WNBA cet été et croisé la route de la joueuse de 2m03 n’était pas étonnée de sa performance : « C’est compliqué d’expliquer aux gens que Griner n’est pas n’importe qui, on ne la connaît pas vraiment car elle joue en Chine mais elle fait la différence par sa taille et son jeu de pa-nier, qu’elle a très bien développé. »

Les regrets

L’heure était un peu aux regrets après cette élimination. « On pensera toujours au match perdu de deux points face à la Turquie qui nous fait jouer les Etats-Unis en quart, mais

on ne doit pas regarder derrière nous, on doit avancer », essayait de relativiser Dian-dra Tchatchouang, l’ailière des Bleues. Céline Dumerc trouvait la compétition très mal faite : «on a eu une poule difficile et un tirage qui n’était pas favorable ».

Travailler toujours et encore

La capitaine, Céline Dumerc, se voulait aussi positive « On a la chance de pouvoir faire des matches de classement, ils vont nous apporter de l’expérience pour le futur ». Et c’est dans cette dynamique-là que les Bleues ont terminé le match alors qu’elles perdaient 53-32 à la mi-temps. Sandrine Gruda a su mo-biliser les troupes, « Il fallait trouver d’autres sources de motivation pour finir le match. On s’est dit : faisons-nous plaisir ça ne sert à rien de bouder et de faire la tête, et travail-lons. Quoi de mieux que de travailler face aux USA, on n’aurait pas pu trouver meil-leur adversaire. J’ai dit aux filles continuer à jouer, à shooter. »

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Canada - France :Des bleues fantomatiques

QT : 15-6 ; 37-16 ; 47-32 ; 53-40.

Shona Thorburn, la meneuse canadienne, avait raison. Après avoir perdu de quelques points chaque rencontre disputée face à la France ces dernières années, ce match était le leur. Que s’est-il passé dans la tête des Bleues ? Mal aux jambes? Grosse panne d’adresse ?

En panne offensive, les Braqueuses n’ont fait qu’illusion, encaissant un 15-6 dans le 1er quart temps. Céline Dumerc avait le visage marqué sur le terrain. Fantomatiques, figées, à la mi-temps les Bleues n’avaient marqué que 10 pts de plus et seules 4 joueuses avaient marqué. Pourquoi ? Sandrine Gruda,

intérieure des Bleues, analyse ce début de match chaotique : « Elles nous ont sauté à la gorge d’entrée de jeu, nous n’étions pas forcément prêtes. Au basket il faut avoir de l’énergie et de l’engagement. Il faut vouloir jouer et gagner. » Les Bra-queuses n’auraient-elles plus de jus ? Ou d’envie ?

De retour des vestiaires, les Bleues semblent remobilisées et marquent plus dans ce 3e quart temps que dans la première mi-temps. Paoline Salagnac, à terre, ne rejouera plus du match. Les Françaises reviennent à 13 points des Canadiennes, 43-30. Si les re-bonds défensifs sont bien bleu, les rebonds offensifs ne le sont pas et il est impossible

L’équipe de France a été méconnaissable face au Canada, pourtant un adversaire à sa portée.

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EDF - CLASSEMENT - SAMEDI 4 OCTOBRE

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de faire le retard. « On ne peut pas gagner en ne défendant qu’une mi-temps et en ne marquant que 40 points », déplorait Valé-rie Garnier. Diandra Tchatchouang, l’ailière des Bleues, était très touchée de cette dé-faite face au Canada.« C’est difficile à ex-pliquer, on ne tient pas le match dès le début, elles nous ont marché dessus, on n’était pas dedans mentalement ». Elle semblait même blessée, « on ne souhaite jamais montrer ce visage là en l’équipe de France. »

Souvent durant ce mondial, Emilie Gomis et Céline Dumerc ont analysé l’équipe de France comme trop gentille. Sandrine Gru-da allait dans leur sens après la défaite, « à un moment donné, il y a un niveau d’en-gagement nécessaire pour gagner les matches». Nos Bleues ne seraient pas des tueuses, pas encore. Pour les Salagnac, Cata-Chi-tiga, Tanqueray et Ciak, il ne s’agit que de la première campagne. Pour Tchatchouang, Skrela seulement la deuxième, pour Lardy et Amant guère plus. Endy Miyem n’a que très peu joué durant ce mondial.

Reste alors les expérimentées Céline Du-merc, fatiguée, Emilie Gomis, qui revient de blessure. Seule Gruda joue tel un métro-nome, avec l’envie de tout gagner, que cela soit possible ou pas. Ce n’est pas pour rien que l’intérieure évolue à Ekaterinbourg, un des meilleurs clubs européen.

Seul point positif à ce triste match, elle réalise un double double (10 points et 12 rebonds).Céline Dumerc aussi en avait gros sur le cœur, nul doute que les Bleues voudront se racheter et mouiller le maillot français face à la Serbie, qui plus est, un concurrent direct à l’Euro 2015; blessée aussi, de disputer la 7e place alors que la porte vers les demies leur a longtemps était ouverte en quart.

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LE COIN DES SUPPORTERS

Ces supporters du bout du mondeLes supporters français ont fait le déplacement en Turquie pour

encourager les Bleues.

Tee-shirts, maillots, drapeaux ou encore joues maquillées de bleu, blanc, rouge, les supporters de l’équipe de France étaient une bonne vingtaine en Turquie. La plu-part d’entre eux avaient fait le voyage avec le club France. Malou Sadar est en tribune depuis Ankara, « la défaite de deux points face aux Turques a condamné les Bleues aux Etats-Unis en quart, c’est dommage. Dans le troisième quart temps on a mal joué, ça a remis les Turques dans les rails et jouer à domicile c’est comme jouer à 6 contre 5 ! ».Justement, cette pression des supporters turcs, Suzanne Balde s’y attendait. « A l’Eu-ro 2013 il y avait des Turcs en tribune, ils mettaient l’ambiance, je m’attendais donc à une grosse ambiance. » Mais elle a tout de même été surprise « niveau décibel, je ne pensais pas que c’était aussi fort !

C’est impressionnant de les voir suppor-ter leur nation, ça envoie ! »Suzanne Balde a suivi la première phase de-

puis la France, tout comme Armelle Zemoz, arrivée pour les phases finales. « Le match contre les Etats-Unis c’était dur et elles se sont bien battues, mal-heureusement le match d’hier contre le Canada n’était vraiment pas glo-rieux, j’avais l’impression qu’elles avaient déjà aban-donnée avant le début du match, c’est dommage. » Les matches de poules et le huitième de finale face au Brésil l’avaient plus

Les supporters turcs à l’Ankara Arena ont poussé leur équipe. © A.B.

Les supporters des Bleues © FIBA

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Je suis venu spécialement de l’île de la Réunion, je vadrouille depuis le 25 août et les cham-pionnats du monde des garçons en Espagne. J’ai tout suivi. Vice Président de la Ligue de la Réu-nion, je n’ai jamais joué au bas-ket. Quand j’étais petit, c’était le football et l’athlétisme. J’ai découvert ce sport et j’ai gravi les échelons petit à petit. Je suis aussi Vice Président du club de Saint Denis à la Réunion, le Basket Club Dionysien.

Je suis allée voir les Bleues de nombreuses fois à Coubertin, pour les matches de prépara-tion, notamment face aux Etats-Unis il y a quelques semaines. Cela fait plus de 3 ans que je suis l’équipe de France, j’avais découvert Céline Dumerc un jour où elle était venue jouer à Poissy avec Bourges. C’est la première fois que je viens les voir à l’étranger, j’espère assis-ter à d’autres compétitions de la France dans le futur.

Cela fait plus de dix ans que je suis l’équipe de France. En 2013, j’ai vu les Bleues à Or-chies pour les phases finales de l’Euro. C’est la première fois que j’effectue un dépla-cement à l’étranger. Je suis venue avec le club France car c’est plus simple et moins cher que par ses propres moyens. J’ai joué au basket par le passé, j’aimerais re-prendre mais cela n’est pas évident avec le travail.

Malou Sadar Armelle Zemoz Suzanne Balde

convaincue. «C’était des beaux matches, une bonne équipe de France avec un bon esprit, des battantes.»Malou Sadar se veut réaliste, « je pense que c’est une équipe en reconstruction par rapport aux Jeux de Londres et à l’Euro, il y a des filles qui sont parties, qui ont arrêté, certaines arrivent et elles ont be-soin de temps de jeu. » En vrai connais-seur, il voit même des avantages à jouer la septième place plutôt que le podium. « Cela donnera plus de temps de jeu aux jeunes. J’ai de l’espoir pour l’avenir. Il faut voir le bon côté des choses, ce mondial donne de l’expérience aux filles. Tout finit par payer. » L’avenir le dira, les supporters, eux, seront toujours là pour les Bleues quoi qu’il arrive.

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EDF - CLASSEMENT - DIMANCHE 5 OCTOBRE

Les Bleues se rachètentLa France termine son mondial sur une note positive en battant la Serbie (74-88). Elle se classe 7e.

Lardy 2 pts, Tchatchouang 15 pts, Dumerc 12 pts, Cata Chitiga 16 pts, Gomis 6 pts, Amant 6 pts, Skrela 4 pts, Salagnac 12 pts, Ciak 15 pts.

Les Bleues sont en croisade pour se racheter après leur sévère défaite d’hier face au Canada, et ce sont diminuées que les Françaises vont jouer ce match, la meilleure scoreuse des Braqueuses étant forfait par précaution suite à des douleurs tendineuses aux genoux. L’équipe de France est rapidement menée au score par les Serbes, Milica Dabovic attaque fort à 3 points et Sara Krnjic s’offre un boulevard dans la raquette, 5-0 à la 2e. C’est Diandra Tchatchouang qui inscrit les premiers points guère avant les 3 minutes de temps de jeu. Les Braqueuses ont des occasions mais l’adresse n’est pas au rendez-vous. Sara Krnjic signe son second panier et oblige Valérie Garnier à prendre un temps mort. Les conseils de la coach portent leurs fruits et Céline Du-merc porte le score à 7-4. Les Serbes arrachent des mains des Bleues les rebonds qu’elles avaient pourtant bien récupérés et l’écart commence à se creuser 14-6. Mais les Françaises se rebellent, Héléna Ciak contre une passe serbe, Anaël Lardy distribue et Ciak, déjà sous le panier adverse, n’a plus qu’à glisser la balle dans le cercle, 14-9. Les Braqueuses tâtonnent, jouent collectivement et le travail paie. Elles reviennent à 18-15 puis 20-19. Ana Cata Chitiga, qui avait inscrit le dernier panier, manquera de peu celui qui aurait donné à la France l’avantage.

Les Braqueuses reviennent tout de suite très fort dans le jeu. Une contre-attaque concrétisée et les Bleues prennent l’avantage grâce à Gaëlle Skrela. Nouvelle contre-attaque et nouveau shoot après quelques rebonds offensifs, 20-23. Les Françaises prennent jusqu’à 5 points d’avance. Les Serbes

© FIBAQT : 20-19 ; 34-41 ; 53-60 ; 74-88.

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ne marquent pas durant 5 minutes. Puis elles vont revenir alors que la France ne s’appuie plus que sur une seule intérieure, Ciak et Cata Chitiga étant à deux fautes, c’est Amant qui tient la baraque dans la raquette, 23-25, à la 16e. Les Serbes reviennent à 27-27. Caps sort le shoot à 3 points à 0°, les Bleues reprennent peu à peu 5 points d’avance, 33-38. La capitaine, bien protégée par Diandra Tchatchouang prend un nouveau shoot à 3 points, 34-41. Alors que les

Serbes avaient commencé le match à 70% de réussite, elles en connaissent autant que les Fran-çaises : 50%.

En un peu plus d’une minute les Françaises concèdent le précieux avantage acquis à la fin du second quart temps et voient les Serbes revenir à un point. Céline Dumerc inscrit sont troisième 3 points, 40-44. A son tour, Emilie Gomis marque derrière la fameuse ligne, 44-52. Par deux fois les Serbes reviennent à 5 points, mais à 6 minutes de la fin les Bleues mènent 61-73. Salagnac se surpasse avec 4 paniers consécutifs. Elle inscrit tous ses points (12) dans ce quart temps. Les filles de Valérie Garnier l’emportent 74-85.

Valérie Garnier, coach des Bleues :« C’est important de finir sur une bonne note pour l’équipe. On réussit à enfin avoir des re-bonds propres et à développer ce jeu rapide qui nous permet de marquer des paniers entre guillemets faciles. Le secteur intérieur a bien joué, c’était propre et les rebonds étaient contrôlés. On a pu jouer sur le jeu placé, qui est pourtant une de nos difficultés. »

Diandra Tchatchouang, ailière des Bleues :« Hier on s’est dit il nous reste un match il va falloir tout donner, on ne voulait rien laisser passer et être morte à la fin du match. Ce n’est qu’une septième place mais ce qu’on a vu là doit nous servir l’année prochaine. »

Céline Dumerc, meneuse des Bleues :« On a vu des joueuses qu’on avait peut-être moins vues, comme Héléna Ciak et Ana Ca-ta-Chitiga, ça n’a pas toujours été facile pour elles de s’adapter en fonction des adversaires, ça a rapidement fauté sur certains matches et ça crée de la frustration. Elles n’ont pas aban-donné, elles ont appris, la preuve ce soir, elles font un bon match. »

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LES 1/2 FINALESL’Espagne a terrassé d’entrée la Turquie. Affirmant sa supériorité euro-péenne, elle décroche son billet pour la finale, et est désormais assurée de repartir une médaille autour du cou.

Historique : l’Espagne en finaleQT : 19-20 ; 28-27 ; 41-39 ; 66-56.

Déjouer les plus grandes équipes au monde, même avec un public en feu est très dur. L’Es-pagne s’est souvent offert quelques points d’avance, mais la Turquie les a maintes fois re-pris. Le deuxième quart temps est très défen-sif, seulement 9-7. Sanders et Lyttle se rendant points pour points, déjà 10 pour chacune des intérieures à la mi-temps.

Alben, à 3 points, permet de passer devant de retour des vestiaires, 28-30 avant que Lyttle égalise. Torrens marque de nouveau alors que deux joueuses sont face à elle. Lyttle est trop courte à 3 points. La Turquie assène un 7-0 aux Espagnoles, bien aidée par l’antisportive de Palau. Yilmaz manque le trois points assassin, Cruz est bien au rebond, 37-39. L’Espagne perd bêtement une balle, 41-39.

Torrens met un nouveau 3 points, 44-39. A la 34e les Espagnoles creusent un peu l’écart, 50-44. Le coach turc prend une technique suite à sa contestation très expressive sur la faute d’une de ses joueuses. C’est Sancho Lyttle qui se colle aux deux lancés 52-44. Nicholls y va de deux points. Pour la première fois l’Espagne mène de dix points. Alba Torrens sur une très longue passe file en double pas au panier 56-44.Yielmaz met ses lancers francs, 56-46. A 5 mi-nutes du terme la Turquie a 5 fautes. Les Es-pagnoles montent à +12 et font tourner le chro-nomètre dans la dernière minute. Lyttle réalise un double double : 18 pts et 12 rebonds. Alba Torrens établit un nouveau record de points dans ce mondial : 28.

Birsel Vardarli, meneuse turque :« Il n’y a pas grand chose à dire après avoir per-du. Bien sûr je suis chagrinée, elles ont mieux joué, étaient mieux organisées. Maintenant on va oublier ce match et se concentrer sur celui de demain. »Ceyhun Yildizoglu, coach de la Turquie :« Contre une équipe comme l’Espagne c’est très difficile, on va avancer, se concentrer sur le match de demain. Peu importe ce qu’il se passe, ce groupe vit quelque chose de fantastique et fait honneur à la Turquie depuis 6 ans. »

Alba Torrens, ailière espagnole (28 points) :« Aujourd’hui on a joué un match difficile face à une bonne équipe, elles étaient très bonnes en défense, je les félicite. Nous sommes si contentes d’être en finale du championnat. »

Torrens était en feu

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La joie des Espagnoles, qualifiées pour la finale après leur victoire de dix points sur les Turques. Une première pour le pays chez les femmes. Elles sont les premières

du mondial à faire tomber les locales.© FIBA

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LES 1/2 FINALES

Australie - USALes Australiennes se sont bien défendues face aux tenantes du titre, mais cela n’a pas été suffisant pour maîtriser les Américaines, en très grande forme cette année.

QT : 16-19 ; 30-42 ; 52-61 ; 70-82.

Les USA ouvrent les hostilités grâce à Maya Moore. Marianna Tolo recolle au score avec deux lancers francs, 4-4 2e. Maya Moore shoote le premier 3 points du match et Griner contre Penny Taylor, 6-7. Grâce à Erin Phillips et ses deux lancers francs les Australiennes passent devant pour la première fois dans ce match, mais les Etats-Unis reprennent vite la main 8-9 (5e) avant que Penny Taylor re-donne l’avantage aux Opals. A la 7e, l’Austra-lie mène 16-13 avec Marianna Tolo. Les USA passent devant les Australiennes, 16-19 à la fin du 1er quart temps.

Les Américaines ne lâchent plus rien, 18-24 au bout de 13 minutes de jeu. Tina Charles

score par deux fois, 23-30. Les Australiennes commencent à décrocher. Elles auront très bien tenu une dizaine de minutes face à la plus redoutable équipe du monde. A la 16e, l’avantage est de +12 pour les Américaines, 26-38. Après une passe trop haute des USA, les tenantes du titre retournent au vestiaire sur le score de 30-42.

Brittney Griner joue peu dans cette demi-fi-nale, et pour cause, elle a déjà 3 fautes. Mais les Australiennes concèdent de plus en plus de marge aux Américaines, 34-48 avec Maya Moore. Le 3 points de Leilani Mitchell

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fait du bien, Erin Phillips met elle aussi le sien. Les Australiennes ne reviennent qu’à 8 points, 44-52 (25e).

Erin Phillips s’offre un nouveau 3 points dans ce quart temps. Diana Taurasi redonne de l’air et les Américaines reprennent leur avance, 57-67. Tina Charles est facile dans son jeu, tout comme Maya Moore, 0-7 pour les Etats-Unis (57-74). Griner est finale-ment out pour ses 5 fautes (35e). Cela n’empêchera pas les USA de l’emporter 70-82. Tina Charles termine le match à 18 points et Maya Moore à 16.

Brittney Griner, intérieure des USA: « J’ai regardé l’Espagne, c’était incroyable leur match. J’es-père que la finale demain sera en-core plus compétitive que les deux demi-finales d’aujourd’hui.»

Maya Moore, ailière américaine :« Les gens peuvent penser que nous avons beaucoup de pression et c’est le cas mais vu la façon dont on s’en-traîne, les efforts que nous fournis-

sons et l’énergie que l’on a, nous y sommes préparées. On joue au basket depuis toujours, ça semble simple mais dans un match ce n’est pas la même chose. Je pense que notre attente de nous-même est très forte et que les attentes de personne d’autre ne sont aussi hautes.»

« Cela va être génial ces deux bonnes équipes sur le terrain. Les Espagnoles ont des meneuses ra-pides, elles font de bonnes passes. On aime la compétition, la pression et cette excitation qui va avec.»

« On aime la compétition, la pression et cette excita-tion qui va

avec .»Maya Moore

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QT : 4-17 ; 19-38 ; 26-54 ; 44-74.

Le peuple turc n’a pas réelle-ment répondu au rendez-vous pour cette petite finale. Moins poussive, l’ambiance était tout de même bien là. L’Australie ouvre le score avec l’intérieure Marianna Tolo. Jarry et Taylor donnent 6 points d’avance aux Australiennes. Les Turques ratent tous leurs shoots et c’est un 10-0 qu’elles se prennent dès l’entame de match. Ceyhun Yildizoglu prend un temps mort. Les deux équipes se neutra-lisent durant quasi deux mi-nutes. 0-14, la sanction est lourde pour les Turques qui n’y arrivent pas du tout. Isil Alben

fait son entrée sur le terrain. Sanders trouve enfin le panier à la 8e. Les Opals prennent tous les rebonds défensifs et ne laissent que très peu de marge à leurs adversaires. Les Turques parviennent à marquer un deuxième panier dans ce quart temps, 4-17.

Yilmaz scorant rapidement, Cayla Francis remet les pen-dules à l’heure avec un 3 points, 6-20. Les Turques retrouvent un peu de couleur grâce à Yiel-maz, qui inscrit la quasi-totalité des points de son équipe (8/10), 10-21. Alben devient seulement la troisième shooteuse en réus-site côté Turc, 12-21. Déjà +20

pour les Australiennes à la 17e. La Turquie essuie contre-at-taque sur contre-attaque face à une équipe très en rythme. Cayla Francis est très en forme. Avec deux bons paniers, les Turques mettent fin à la sé-rie (9-0) en cours : 17-38. Les deux équipes retrouvent les vestiaires sur le score de 19-38.

L’Australie accroît peu à peu son avance, 21-43 à la 23e. Ma-rianna Tolo donne deux points de plus aux siennes. Le jeu de l’Australie est très propre, et seule Yilmaz parvient à s’im-poser, 24-49 (27e). Les Austra-liennes ont 18 points d’avance à la fin du quart temps.

LA PETITE FINALE

Les Opals en totale maîtrise

Les Australiennes n’ont pas laissé aux Turques la moindre chance dans la quête du bronze. Une bonne entrée dans la petite fi-nale, 51 rebonds et 20 passes collec-tives ont assommé les locales.

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L’Australie déroule dans le dernier quart temps et les Opals passent la barre des 60 points à la 38e. Marianna Tolo est impressionnante au shoot, 21 points pour la jeune australienne.Les Turques sont menées 34-67 mais deux trois points sauvent un peu l’hon-neur, 40-67 à la 36e.

Les filles de Brendan Joyce peuvent sou-rire à deux minutes de la médaille de bronze. Le massacre se termine à 44-74.

Cayla Francis (Intérieure)

« Finir avec la médaille de bronze ce soir il ne pouvait rien y avoir de mieux, bon bien sûr il y avait l’or, mais le bronze c’est très bien. On a perdu seulement contre les Etats-Unis, dans ce championnat du monde, on a été déçue hier et aujourd’hui on vou-lait avoir une bonne réac-tion. »

Erin Phillips (arrière)

« J’aimerais juste féliciter la Turquie, on savait que pour gagner le bronze on devait être bien émo-tionnellement, on a fait un boulot fantastique, je suis fière de mes coéqui-pières, on a joué un bon basket et mis en place de bons systèmes, je suis très fière du bronze. »

Marianna Tolo, intérieure australienne :

Quel est votre sentiment après votre première médaille mon-diale ?C’est incroyable d’en être là. Face aux Etats-Unis ça a été dur, on était très déçue d’avoir perdu. Le coach et le staff nous ont aidées à rester concentrées sur ce match et à le préparer. Aujourd’hui nous avons très bien joué, c’était un match excitant. On a su reve-nir et être capable de scorer face à la Turquie.Regrettez-vous de ne pas avoir joué l’Espagne ?Oui et non en fait, on aurait aimé jouer l’Espagne aujourd’hui pour l’or. Nous n’avons pas eu de chance sur le tirage en rencontrant les Etats-Unis en demi-finale. Mais de toute façon si tu veux gagner l’or il faut battre les USA.Que retenez-vous de ce mondial ?C’est une bonne expérience pour nous, surtout que nous avons de jeunes joueuses qui se révèlent, elles seront plus fortes encore la prochaine fois. En 2010 on avait fait 5e, on voulait faire un meilleur résultat cette année.

Des Australiennes satisfaites

LA FINALE

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USA : encore et toujours

Les Etats-Unis ont décroché leur 9e titre mondial. Les Amé-ricaines, invaincues dans ce championnat, ont joué un basket très propre. L’Espagne, qui s’est largement imposé dans chacun des matches qu’elle a joués, n’a pu tenir le rythme si physique imposé.

QT : 17-28 ; 29-48 ; 48-67 ; 64-77.

Bien emmenés par Tina Charles et Brittney Griner, les Etats-Unis attaquent im-médiatement, 2-8. Maya Moore prend le relais, 5-15 à la 4e. Les Espagnoles n’ont que trop peu de rebonds of-fensifs, 8-20 à la 16e. Elles reviennent tout de même en fin de premier quart temps et limitent les dégâts, en étant seu-lement à 9 longueurs des USA. Maya Moore, impressionnante, est déjà à 11 points et les Américaines sont à 71% de réussite aux shoots.

L’Espagne encaisse un 4-0 qui contraint le coach à prendre un temps mort, 17-32. Mais rien n’y fait, l’Espagne prend l’eau, 17-39, 15e. Les Amé-ricaines prennent jusqu’à 23 points d’avance. Sancho Lyttle réduit légèrement cette avance, 27-44. A la mi-temps le score est de 29-48.De retour des vestiaires Laura Nicholls main-

tient l’écart des USA, 33-50, 23e. Diana Taura-si se fait plaisir et Tina Charles shoote comme elle veut. Alba Torrens, inexis-tante, n’a ja-mais été autant en difficulté of-

fensivement dans cette compétition. Alba Cruz marque à 3 points, 36-56. Nicholls et Griner se chauffent, le ton monte et les fautes techniques tombent, 36-60 à la 24e. Alba Torrens trouve en-fin le filet à 3 points, 39-60. A la fin du 3e quart temps les USA mènent 48-67.

L’Espagne assène un 4-0, 48-71. Les Etats-Unis, jamais inquiétés par les Espagnoles, se relâchent dans ce dernier quart temps et l’écart final ne représente pas le match, 64-77. Alors que les USA remportent leur 6e titre, l’Espagne décroche l’argent pour la première fois.

Sue Bird, meneuse des USA :« L’attente est de remporter la médaille d’or, on doit gagner les matches les uns après les autres, prendre sérieusement les adversaires, on a des stars dans cette équipe, des shooteuses et on a pu exécuter nos plans durant cette finale. »

«Laila Palau, la meneuse espagnole :

« Les Américaines sont super fortes, elles ont bien commencé le match à trois points, on revient un peu sur la fin... On part un peu triste de cette finale mais très contente du championnat qu’on a fait. On a bien joué, en équipe et ça c’est la base pour le prochain Euro. Je pense que c’est difficile physiquement de les battre, peut-être que le premier ou deu-xième jour du championnat tu peux être plus à l’aise pour cela. Nous on n’a pas de filles assez balaises pour rivaliser à l’intérieur, à l’extérieur non plus d’ailleurs. Physiquement on ne peut pas lutter contre elles, il faut les prendre sur la vitesse. »

Les Etats-Unis ont été remarquables dans ce mondial. Face à l’ogre Américain, seules les Austra-liennes et les Espagnoles encaissent moins de 20 points, la Serbie tout juste 20. Cependant les Américaines ont largement fait tourner leur effectif et ralenti la cadence en fin de matches lors de la demi et de la finale.

«Lucas Mondelo, coach espagnol :« Déjà, les USA ont une équipe pleine de stars et secondo, on a fait les frais de notre inexpérience dans cette finale mondiale. Les joueuses ont eu du mal à se mettre dans le rythme. Quand on a réussi à les bouger sur les deux derniers quarts on a bien rivalisé et démontré qu’on pouvait leur tenir la dragée haute. Vraiment, je suis très fier du travail de mes filles. Ajoutez le talent au physique et ça devient très difficile d’atteindre leur niveau. Alors oui, si un jour tu es en forme tu peux leur faire une petite frayeur mais bon, elles ont douze joueuses de top niveau et il y en a bien douze autres restées aux Etats-Unis qui pour-raient gagner ce mondial. Du coup c’est très compliqué. »

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LES MVP DU MONDIAL

Qui d’autres qu’une Américaine aurait pu être MVP de ce mondial 2014 en Turquie ? A 25 ans seulement, Maya Moore (au centre) est récompensée de ce titre. Un talent très prometteur, que Geno Auriem-ma, le coach américain, n’avait pas manqué de remarquer par le pas-sé en NCAA, championnat qu’ils ont remporté tous deux ensemble à deux reprises (2009 et 2010). Dans sa jeunesse, Maya Moore a battu bien des records, elle a même été le premier choix de la draft de 2011 (Lynx du Minnesota). Elle évolue en équipe nationale depuis 2010.

Sa compatriote Brittney Griner (à droite) est-elle aussi récompen-sée. A 23 ans, la joueuse en a impressionné plus d’un dans son pre-mier mondial, elle a même claqué un dunk face à la Chine lors de la première journée. Les Espagnoles Alba Torrens (gauche) et Sancho Lyttle et l’Australienne Penny Taylor complètent ce 5 majeur.

Un 5 majeur équilibré, qui représente les 3 nations médaillées : Les Etats-Unis (2), l’Espagne (2) et l’Australie (1).A noter que Sandrine Gruda, l’intérieure française, était présélection-née parmi les 16 meilleures joueuses de ce mondial.

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EN ROUTE POUR L’EURO 2015

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C’est en Hongrie et en Rou-manie que se déroulera le pro-chain Euro de basket féminin. L’équipe de France a ramené trois médailles des trois der-nières éditions, une de chaque métal. Plus expérimentées que lors de ce mondial, les Bra-queuses seront attendues en 2015. Les Bleues l’on dit, elles sont venues travailler en vue de cette échéance, « il faut que ce mondial nous serve pour l’Euro et que l’on y fasse un meilleur résultat », annonçait Gaëlle Skrela.

Mais les 12 joueuses qui ont représenté la France ne seront pas forcément présentes. Va-lérie Garnier, « en mai c’est un groupe France qui s’est retrouvé. Nous avons sé-lectionné les filles sur les

choix de l’instant. Le groupe ne se restreint pas à ces 12 joueuses. Il y aura des joueuses du mondial, de ce groupe France, peut-être d’autres que l’on aura vu s’ex-primer dans le championnat. La saison est longue ». Bien sûr, on imagine mal Valérie Gar-

nier changer le visage de la sélection alors que les joueuses commencent à se trouver, mais les équipes varient

toujours d’une année sur l’autre selon formes et blessures.Si finir ce mondial en bat-tant la Serbie tenait à cœur aux Françaises c’est bien parce qu’elle constitue un adversaire sérieux pour le

prochain Euro, tout comme les Turques, qu’elles avaient bat-tues en demi-finale de l’Euro 2013 en France.L’Espagne, vice-championne du monde pour la première fois de son histoire monte en puis-sance et apparaît comme favo-rite pour remporter le titre après son sacre en 2013. Il ne faudra pas oublier les Tchèques, sur la pente ascendante (éliminées en 8e du mondial), ou encore la Suède. Les Bleues viseront aussi leur qualification aux JO de Rio via le titre européen. Autrement elles devront passer par le tour-noi de qualification qui attribue 5 places.

L’Euro, plus important que le mondial

En 2015, les Françaises disputent l’Euro. Elles se devront de répondre présentes dans une compéti-tion à leur portée, mais surtout qualificative aux Jeux Olympiques de Rio en 2016.

« Le groupe ne se restreint pas à ces

12 joueuses »

REMERCIEMENTS

ALBA EmilieALBA Laurence

ALBA Patrice et ValérieALTEIRAC RenaudALVAREZ ClotildeANDREA Annie

APPOCHER ChloéARDEOIS Damien

BANTWELL DorianBANTWELL ElianeBANTWELL Eric

BANTWELL PatrickBANTWELL REY Guylaine

BLANVILLAIN AllanCAZENEUVE AudreyCAZENEUVE Camille

CHOUTEAU SylvieDIAS Valentin

DUCHEZ LéonoreGUEANT Agathe

GOMBRA OuissemJACON Romain

JUIGNET AurélieKEMPLER Johann

LENIAU GillesMANCHUEL Elsa

MANCHUEL JoannaMONTESINO Bernard et Christiane

NAVARRANNE OlivierPALMERO JulieRODET Delphine

STARQUIT DelphineTHOMAS MathildeVUIDARD Corinne