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L’empathie

IFSI DIJON / UE 4.2/CBl et CB/Promotion Arendt/fév-2020

Le concept d’Empathie

• Définition selon le dictionnaire Larousse : L’empathie est la « faculté intuitive de se mettre à la place d’autrui, de percevoir ce qu’il ressent »

• Notion d’empathie a été proposée dès le 19è siècle par Théodore LIPPS (philosophe et psychologue Allemand)


• Qu’est ce qu’est pour vous l’empathie, concrètement ?

• Qu’est ce que c’est « être empathique » ?


L’EMPATHIE : APPROCHE PSYCHO- HUMANISTE DE CARL ROGERS


• Carl Rogers (1902-1987), psychologue clinicien américain

• Met l'accent sur la qualité de la relation entre le thérapeute et le patient

• Développe l’Approche Centrée sur la Personne ou non-directivité

• Pour lui, l’empathie est l’ingrédient clé de la création d’une relation thérapeutique centrée sur le client


3 attitudes signifiantes dans la relation d’aide

« L’attitude prime sur la technique »


Etre empathique c’est…

« Être empathique,

C’est percevoir le cadre de référence interne d’autrui aussi précisément que possible

Et avec les composants émotionnels et les significations qui lui appartiennent

Comme si l’on était cette personne

Mais sans jamais perdre de vue la condition du comme si ».

C. Rogers


« La capacité empathique implique donc que, par exemple,

on éprouve la peine ou le plaisir d’autrui comme il l’éprouve,

et qu’on en perçoive la cause comme il la perçoit (c’est-à-dire qu’on explique ses sentiments ou ses perceptions comme il se les explique),

sans jamais oublier qu’il s’agit des expériences et des perceptions de l’autre.

Si cette dernière condition est absente, ou cesse de jouer, il ne s’agit plus d’empathie mais d’identification »


Empathie = effort de décentration par rapport à soi pour entrer dans l’Univers de l’Autre et le comprendre humainement.

Conditions de l’empathie :

- décentration renforcée par une bonne connaissance de soi

- Pénétration du vécu d’autrui

- Vigilance par rapport à :

• ce qu’exprime le sujet posturalement et verbalement

• à soi dans la relation

• à la situation elle-même


• « L’empathie est susceptible de degrés : une pleine compréhension de l’émotion éprouvée demande que l’on ressaisisse à la fois sa nature, son objet et ses raisons. »



Attributs du concept d’empathie

• Relève d’une intention consciente et délibérée de comprendre autrui de l’intérieur

• Processus cognitif > processus émotionnel

• Nécessité d’une relation intersubjective

• Double cadre de référence : égo et allo centré en conscience

• Communication de la compréhension en retour par une réponse comportementale


CONCEPTS ASSOCIÉS

• Sympathie : implique d’éprouver les mêmes émotions que la personne

• Compassion : se définit comme un acte dirigé vers autrui, pour lui venir en aide ou se faire l’instrument de son plaisir, induit aussi bien par l’empathie que par la sympathie

Est-ce que selon vous l’empathie s’apprend ?


Les apports de la neurophysiologie

et

de la neuropsychologie


L’empathie repose sur des systèmes

neurologiques :

1. neurones miroir (découverte en 1996 Pr Rizzolatti,

Université de Parme)


2. Etude des processus cognitifs permettant à un individu d'attribuer un état mental à lui-même ou à une autre personne.

Expérience de Wimmer & Perner (psychologue), 1983



Au regard des apports théoriques

Dans les 2 situations professionnelles suivantes,

la relation entre soignant et soigné relève-t-elle de l’empathie ?

Un infirmier rencontre au cours d’un entretien

une dame récemment veuve.

Elle lui parle longuement de sa grande, profonde tristesse.

Or, l’infirmier perçoit progressivement, au cours de l’entretien, une

discordance, entre les propos qu’elle tient, et ce que lui renvoient ses

mouvements faciaux et posturaux.

Plus attentif encore à ce qui fait écho en lui, à ce qui résonne en lui,

mobilisant simultanément ses savoirs sur le processus de deuil, il croit

ressentir chez elle (par la perception) de la colère et fait le choix de

vérifier (avec tact) auprès de la patiente son hypothèse.

Tout d’abord surprise, elle la valide ensuite, exprimant le sentiment

d’avoir été abandonnée par son mari, et du coup du ressentiment, de

la colère contre lui, mais aussi beaucoup de culpabilité pour ressentir

cela. Plus tard elle pleure. Le soulagement qui s’en suit est palpable. IFSI DIJON / UE 4.2/CBl et CB/Promotion Arendt/fév-2020

Une infirmière libérale intervient

au domicile d’un patient en fin de vie.

Observant son état de grande fatigue,

elle pense le maintenir au lit.

Mais le monsieur, très véhément, puisant dans ses

dernières forces, insiste pour se lever.

Surprise, et plus attentive à ce qu’il exprime, elle

comprend qu’il est très important pour lui de déjeuner à

table avec son épouse : pour lui, rester debout, signifierait

à sa femme que « çà va » (intention de la rassurer) et sans

doute aussi pour lui-même se sentir encore vivant.

C’est pourquoi, après avoir pesé sa décision, l’aide-t-elle à

se lever.


Des questions ?


SOURCES DOCUMENTAIRES

• MUCCHIELLI (R), L’entretien de face à face dans la relation d’aide, ESF, 1995 14e tirage

• IRFSS BFC CRF Vesoul, IDE 1, UE 4.2 S2, MARS 2017, ES, modifié par CB • PACHERIE (E), L’empathie, éd. Odile Jacob, Paris, 2004, p151


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