«L’Église que j’aime, c’est celle qui préfère être...

La femme, espérance de l’ÉgliseConte de Noël

DOSSIER Pousses d’espoir

Mouvement des Cursillos francophones du Canada Numéro 36 | Hiver 2012

PÈLERINSen marche

« L’Église que j’aime, c’est celle qui préfère être semeuse d’espérance plutôt que glaneuse de peurs. »

ÉditorialRéensemencer!

Mot du NationalVision-espérance

Pèlerins en dialogueOn nous écrit... Nous répondons!

En pérégrinantMoins de divisions, plus d’unité!Perturbés par la crise?

Pèlerin d’ailleursPousses d’espoir dans le monde

DOSSIER Pousses d’espoirChemin d’espérance pour l’Église

Continent oublié : continent de l’espoir!

Pauvres et jeunes sont l’espérance...

La femme, espérance de l’Église

Cueillons les fleurs de l’espérance

Pour aller plus loin

Halte-prièreSeigneur, ouvre grand mes yeux

Jeunes pèlerinsJeunesse = promesse d’avenirPousses d’espérance... en vrac

Pèlerins d’ailleursLa touche magique du cardinal Piacenza!L’Église que j’aime, c’est...

Pèlerins d’iciCroissance promise...

Conte de NoëlLe village allait-il connaître une trêve?

Halte-détente

Sommaire3

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En couverture

L’espé

ranc

ePh

oto : PE

MPèlerins en marche, publiée 4 foispar année, est une revuecatholique de formation etd’information du Mouvement desCursillos francophones du Canada.Les auteurs assument l’entièreresponsabilité de leur texte.

Le Mouvement des Cursillos est unmouvement de l’Église catholique néau cours des années 1940 sur l’îleMajorque (Espagne). Un groupe dejeunes laïcs, animé par EduardoBonnín et l’abbé Sebastián Gayá,était préoccupé par la situationreligieuse du temps et voulait yremédier. L’Évêque les encouragea àpoursuivre leurs efforts qui se sontcristallisés dans cette formule :

• Se décider à vivre et à partager cequi est essentiel pour être chrétien;• Créer des noyaux d’apôtres quivont semer l’Évangile dans leursmilieux.

Abonnement6254, rue ChemilléAnjou (Québec) H1M 1T2 Canada514 [email protected]

Comité de ré[email protected]

Jules Bélisle, Monique Bourgeois,Jacques Deschamps, Loyola Gagné, sss, Louise Julien,Marcel Legault,Anna-Marie Valbrun

Conception graphiqueGhislain Bédardwww.ghislainbedard.com

ImpressionHéon & Nadeauwww.impheonnadeau.com

TARIFS DES ABONNEMENTSAbonnement individuel :15 $ par année; 25 $ pour 2 ans.

Abonnement de soutien : 50 $ par année (vous permet derecevoir un reçu d’impôt de 35 $)

Abonnement Internet (pdf) : 10 $

Abonnements regroupés dans lamême communauté et expédiéspar votre secrétariat diocésain : 10 $ par personne

Les chèques doivent être faits aunom du Mouvement des Cursillos.

Monique Bourgeois

J.-C. Gianadda

La rédaction

Yolande Samson

Monique Bourgeois

Le Brigand

Pierre Goudreault

Mgr K. O’Reilly

Card. Maradiaga

Card. PiacenzaJuan Arias

Christian Bourgault

Michel Tournier

Jacques Deschamps

Gaëtan Lacelle

Présidente de l’OMCCJean Vanier

La rédaction

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Date de tombée du prochainnuméro : 30 déc. 2011

ISSN 1709-3368

e n’est pas très brillant de tirer sur la tige de laplante pour la faire grandir plus rapidement. Ilnous faut respecter les exigences de la

croissance, prendre patience et attendre le fruit de lamaturité. C’est en respectant cette règle que le papillon,le temps venu, quitte son cocon pour féconder les fleursdu jardin de vie. À défaut de quoi, récolte insuffisante, ilfaut réensemencer!

Il y a une morosité certaine chez nous. Les bulletinsde nouvelles, à force de tout teindre ensensationnel noir, ont effacé les dernièrestraces d’enthousiasme et de dyna -misme. À écouter les gens autour desoi, rien ne va plus: concevez votrejeu individuel, ramassez tout ce quipasse, puis faites le mort. Unscandale n’attend pas l’autre etmême les doux et humbles decœur froncent les sourcils, maisgardent encore le silence. Lesilence est un bon compagnon,mais il ne faut pas qu’il s’installe dansvotre cœur à demeure. Il finira par toutlaisser passer et vous étouffera. Le soleilreviendra, quittons le confort du moelleuxmatelas et marchons affronter la tempête.

Oui, il fait tempête à l’extérieur et les raisons pour ne passortir sont légion. Mais c’est lorsque tout sembles’écrouler que je deviens nécessaire, que je doisintervenir. Personnellement, j’ai une nostalgie profondede la belle ardeur qui régnait au début du Mouvementdes Cursillos. On rêvait de changer le monde et tout noussemblait possible. Rien ne nous faisait peur parce nousétions soudés les uns aux autres. Chacun et chacuned’entre nous avions fait la rencontre personnelle avec unChrist qui nous acceptait exactement comme nousétions. Non, nous n’étions pas parfaits, mais nous étionsprésents, toujours! Être là, simplement, avec ses forces etses faiblesses. J’ai amertume et chagrin d’avoir accepté,au fil des ans, qu’on se perde tranquillement de vue.Quelle merveille d’avoir toujours à ses côtés quelqu’unqui se porte à mon secours chaque fois que je tombe.

Maintenant, je marche tout seul, et me fait accroire queje travaille encore à la vigne du Seigneur alors que je mecontente trop souvent d’un regard navré sur la vignedesséchée…

Les prophètes de malheur ont beau jeu. Facile d’acheverle taureau blessé mortellement. Nous sommes immergésdans une profonde mer de pessimisme. Écoutez autourde vous, on nous annonce force calamités, descentes aux

enfers, bouleversements, changements, tragédies,sinistres. La grippe s’appelle maintenant virus

SDF44 et devient mortelle. Après avoirécouté attentivement le bulletin météoà la télé, on se demande finalements’il va faire beau ou pleuvoir. Unexpert vient nous expliquer que lasécheresse au Soudan est causéepar la fonte trop rapide du glacierColombia. Le plus navrant, c’estde voir des journalistes exacerberla colère des proches d’unevictime afin de lui faire décrier unesentence soi disant trop clémente.

On l’encourage presque à criervengeance et à rejeter tout pardon.

Je pourrais continuer ainsi pendant des pages.En résumé, le monde, sans nous, est un gâchis.

Reprenons le boulot! Contrairement aux apparences, lecœur de l’homme est une terre fertile. Sans Dieu, il estperdu et cherche avidement le but de son existence.Nous avons la réponse : ne la lui cachons pas! Ce mondeactuel si morose que je vous décris, nous pouvons lereconquérir grâce à la simplicité, la cordialité, la chaleuret la spontanéité qui, dans un temps pas si lointain,étaient notre marque de commerce. Nos sourires et notrejoie étaient infaillibles. Pourquoi ne le seraient-ils pasencore aujourd’hui? Avance et ne t’arrête pas. Aller del’avant, c’est marcher vers la perfection. Marche et n’aiepas peur des obstacles sur la route car ils ne sont là quepour renforcer les cœurs purs. Ultreya!

Jacques [email protected]

Éditorial

Réensemencer!

Pèlerins en marche • No 36 • Hiver 2012 3www.cursillos.ca

C

Dessin : G. M. Nelson

l y a un refrain de Jean-Claude Gianadda qui ditceci : « Cueillons les fleurs de l’espérance etrallumons notre bougie. » Mais où sont-elles

donc ces fleurs d’espérance dans le Mouvement desCursillos Francophones?

Pour faire cette récolte, il faut d’abord reconnaître quequelqu’un les a semées quelque part, à un certainmoment. Il y a eu des témoins qui ont semé l’espéranceà la lumière de l’Esprit; des témoins qui ont écouté lescris des nécessiteux, parlé pour la justice et la paix,regardé les signes des temps et agi en conséquence dansleur milieu. En les cueillant, ces fleurs d’espérance, il fautaussi penser à en semer d’autres. Donc, l’espérance ça secultive « en gang » pour la suite des temps.

Combien de projets, d’expériences sont tentés par lesdiocèses et les communautés pour garder la flamme duMouvement allumée? Combien de changements et derisques sont mis de l’avant pour faire autrement parceque notre époque est différente de celle d’hier? Ce sontles audaces qui maintiennent la vie et qui ouvrent denouveaux chemins d’espérance.

Heureusement, les cursillistes engagés qui viventl’histoire d’aujourd’hui ne sont ni sourds-muets niaveugles ni encore moins manchots, comme les appellentGianadda (voir p. 18). Ils vivent encore avec la convictionqu’ils sont enfants aimés de Dieu et qu’ils doiventapporter cet Amour à tous. C’est ainsi qu’ils visent àimiter Jésus dans sa sainteté par leur accueil, leur soutien,leur pardon, leur paix, leur amour et... leur espérance,évidemment.

Dans leurs engagements au nom du Christ, ils sont aussien train de travailler à leur propre conversion progressiveen allant de l’avant. Le mouvement n’arrête pas; il suit lerythme de la vie actuelle.

L’espérance ne réside pas dans le bilan des récoltes defruits de notre mission mais plutôt dans l’humilité. L’EspritSaint se servira de notre amour, de notre sainteté, de

Mot du National

Vision-espérance

Pèlerins en marche • No 36 • Hiver 20124 www.cursillos.ca

I

notre conversion progressive, de notre engagement pourplanter d’autres fleurs d’espérance dans l’histoired’aujourd’hui et pour l’avenir. On n’espère pas par enarrière, on espère par en avant... « Toujours de l’avant,jamais plus de l’arrière! »

On pave la route de l’espérance en parlant de l’Amour,en agissant par l’Amour, en voyant les projets d’Amour,en écoutant les cris du besoin d’Amour. Ultreya!

Gaëtan [email protected]

Photo : auteur inconnu


On nous écrit... Nous répondons!Mea culpa

NDLR. Nous désirons nous excuser auprès de Gilles Côté,de Québec. M. Côté nous avait envoyé des commentairesfort intéressants sur l’environnement (PEM numéro 32)M. Côté avait trouvé fort négative notre lecture de lasituation environnementale et soulignait plusieurs initiativeslouables dont nous n’avions pas fait mention. Nous avionspris note de ses commentaires et répondu comme àl’habitude, mais sans que nous puissions l’expliquer, notreréponse n’a jamais paru dans le PEM subséquent. Nousnous excusons sincèrement de ce que nous considéronscomme une faute importante car nous encourageonsfréquemment nos lecteurs à nous écrire. Mille excuses!

Deux réaction à « Pèlerins sous le choc »

• J’ai beaucoup aimé le télégramme dans le numéro 35de PEM (p. 10). Espérons que d’autres batailleurs seréveilleront... Bonne chance!

J. G., Montréal

• C’est vrai, « l’Église continue d’essayer d’être présente àun monde qui n’existe plus » (PEM no 35, p. 10) ou plusexactement l’institution... Personnellement, j’apprécieénormément ce que nous vivons à Genève, car il y a unréel effort pour être présent aux gens ici et maintenant.Pour re-citer PEM (p. 27), l’Esprit saint n’y arrivait pasaussi bien avant ma venue... Même si je plaisante, cen’est pas tout faux. En effet, les gens ici ne sont nimeilleurs ni pires qu’ailleurs. Par contre, en soignant leleadership (respect, confiance, responsa bilisation,dialogue, etc.), les gens sont transformés. Les plus durs àse laisser transformer sont les prêtres (donc, moi lepremier…) Le plus gros cadeau pour nos paroisses a étéle prêtre auxiliaire qui est arrivé l’année passée (72 ans),car il a su se faire « petit » pour que les laïcs puissent avoiret garder leur place!

C. C., Suisse

Photo : iStockphoto

Pour nous faire part de vos commentaires

Joignez-nous par courriel à [email protected] par la poste à l’adresse suivante :

Pèlerins en marche436 - 1330, ch. Sainte-Foy, Québec (Qc) G1S 2N5

CANADA

Pèlerins en dialogue

NDLR. Vos commentaires laissent paraître un plaisant sensde l’humour, mais ne nous y trompons pas. Vous dites deschoses importantes et vous avez bien identifié la grandeurde la tâche à accomplir. Nous avons besoin de vous, nousembauchons!! Le plus court chemin de moi-même à moi-même passe par autrui. Nous avons besoin l’un de l’autre.

Félicitations à chacun des auteurs

Ce PEM no 35, c’est le summum de la réussite. C’est untrésor inestimable offert à tous les abonnés. Plus d’unpassage m’ont fait tressaillir. Ce PEM suscite une prise deconscience de notre responsabilité devant la tempêtequi souffle sur l’Église. Mais l’Esprit est là, toujoursvivant : il faut y croire, s’abandonner, « être audacieux »,comme l’a suggéré un dossier antérieur de PEM. L’Espritfera le reste!

S. A, Montréal

NDLR. Merci de reformuler intégralement et en quelqueslignes bien senties le contenu de PEM no 35. Comme c’estconsolant de lancer un message d’espoir dans les airs etde se rendre compte que quelqu’un l’a attrapé au vol etdit merci.

D’outre-mer

Je viens de recevoir PEM no 35 et je t’en remercie. J’entire bon profit. J’espère que tout le monde se porte biendans la Belle Province...

G. D., ptreBelgique

NDLR. Salutations cordiales aux gens de Belgique.Heureux que le « plat pays » de Brel s’associe à la BelleProvince.


En pérégrinant

Moins de divisions, plus d’unité!

hers frères et sœurs dans le Christ,

[…] Vous connaissez tous l’effet puissant de lapalanca dans la méthode que nous utilisons pourrépandre la bonne nouvelle que Dieu nous aime sansréserve, par le meilleur moyen possible, l’amitié. C’estainsi que l’effet des palancas sur la Commission desIdées Fondamentales aété au-delà de touteattente. Je peux encoreressentir l’Esprit Saintplaner sur nous touspendant ces jours à LosAngeles. Je prie aussipour que ce même Espritassiste ceux qui ont desdifficultés avec la direc -tion que nous prenons. Ilne peut y avoir demauvaises directionslorsque nous sommesouverts et répondons aumême Esprit.

Dans ses notes auxmembres, après larencontre des IFMC, MgrNel Beltran S., évêque deSincelejo (en Colombie), laissait cet important message :« Nous avons réalisé notre tâche avec la grâce de Dieu.Continuons maintenant à être fidèles... De grâce,frères et sœurs de l’OMCC, donnons-nous un tempsde sérénité et de paix! Rien ne presse. Une nouvelleattitude nait de la communion. Attendons un peu, etréalisons-la ensemble. »

Les membres de la Commission des Idées Fondamentalesont demandé à ce que leurs réactions soient partagées avectous leurs frères et sœurs du MC. Voici donc quelques-unsde ces témoignages:

« Six semaines plus tard, j’essaie encore de comprendreles merveilles qui ont eu lieu à la rencontre de lacommission des Idées Fondamentales, à Los Angeles. Jedois avouer m’être rendu à cette réunion avec une grandeappré hension. Pour être franche, je n’avais pas l’intentiond’y aller! J’ai beaucoup prié pour ne pas y apporter unesprit négatif. Comme nous l’avons découvert au cours

d’un travail constant et undialogue honnête et ou -vert, beaucoup de nosmalentendus au sein duMC étaient dus à desdifficultés de traduction!À chaque difficulté quisurgissait et sur laquellenous arrivions à un con -sensus rapide, c’était uneexpérience renver santequi nous laissait totale -ment abasourdis. Ce quireste gravé en moi pourtoujours est l’expériencetangible de la présence duSaint Esprit et la joie dedécouvrir une véritableamitié avec ceux quin’étaient jusque là quedes amis en paroles. Je ne

peux que remercier le Seigneur et tous ceux qui ont priépour le succès de cette rencontre, parce qu’elle a été toutun succès! Avec un cœur plein de gratitude... » (SheelaghW., de Vancouver, membre du GANC, Grouped’Amérique du Nord)

« À la fin de la rencontre des IFMC de Los Angeles, nousnous sommes rassemblés à la chapelle pour remercierDieu pour tout ce qu’Il a fait durant ces quatre jourspassés ensemble en Sa présence. Depuis quatre ans,nous avions travaillé comme de simples connaissances,aujourd’hui, nous nous quittions comme de grands amis.

NDLR. Pour comprendre cette lettre de l’OMCC, il faut savoir que les huit membres de la Commission internationalepour la réforme des Idées Fondamentales du Mouvement, élus en 2005, n’arrivaient pas à s’entendre sur le contenu dulivre. Or, voici ce qui est arrivé soudainement…

C

rapport entre les personnes qui représentaient des vuestrès différentes devenait de plus en plus aimable et,finalement, l’amitié se développait là où auparavant, lesdistances se ressentaient. À la fin de ces quatre jours,plusieurs personnes l’ont exprimé en ces termes: ce fut unKairos, un moment de grâce, qui a évité la division et nouspermet d’envisager avec confiance l’avenir de notreMouvement. » (Cristina, membre du GECC, Europe).

Continuez à prier, s’il vous plaît, tout spécialement pour lesquelques membres de la commission qui sont maintenanten train de rédiger le brouillon final des chapitres, qui seravérifié et approuvé par la commission. Ces chapitres serontalors envoyés en janvier 2012, à tous les Secrétariatsnationaux à travers vos groupes internationaux, pourrelecture. Je sais que vous les recevrez dans l’espritd’harmonie avec lesquels ils ont été préparés.

Le pape Benoit XVI a décrit les Journées mondiales de laJeunesse de Madrid comme une occasion spéciale pourles jeunes catholiques « pour réfléchir, dialoguer etéchanger des expériences positives et surtout prierensemble et renouveler leur engagement à vivre enracinédans le Christ, l’ami fidèle ». Nous aussi, renouvelonscontinuellement notre engagement à faire savoir, àtravers l’amitié, que Dieu aime chaque personne avec unamour inconditionnel. [...]

Votre sœur dans le Christ, Yvonne, présidente de l’OMCC

Australie, septembre 2011


Je suis émerveillée par ce qui a été accompli durant cesjours : nous avons parlé, écouté, discuté, partagé et...nous avons compris! Le Seigneur a aplani le chemin pournous, et nous avons été remplis de joie. Il y a maintenantbien plus qui nous unit que ce qui nous divise. Avec tousnos remerciements à Alvaro pour son excellentepréparation dans la gérance des débats. » (Margaret,membre du GAP, Asie-Pacifique)

« Je me suis lancée dans cette aventure sans l’avoir prévue,et à cause de ma situation naturelle d’interprète entre deuxgroupes de langues, je pouvais observer le cheminementde la rencontre à Pomona (près de Los Angeles, USA), aussibien de l’intérieur que de l’extérieur. Ce que j’ai constatédès les débuts, c’était une ambiance générale de crainte etde méfiance réciproque due sans aucun doute auxdifficultés à comprendre ce qui est essentiel et doit êtremaintenu pour le bien de notre Mouvement. Dès lepremier jour, j’ai entendu Mgr Beltran de Colombie nousavertir : "Vous verrez qu’il y a toujours une sortie, quand ily a un grand besoin!" Je savais que la commission avaittravaillé intensément depuis plusieurs années et qu’il étaitplus qu’urgent de produire des résultats, pour plusieursraisons, dont l’une, très concrète : il n’y avait plus d’argentdisponible pour financer les vols internationaux desmembres... Je n’avais jamais été en Californie ni aux États-Unis; mais j’ai immédiatement compris que c’était un bonendroit pour créer un accord entre ceux qui parlentespagnol et ceux qui parlent anglais; car à cet endroit, lesdeux mondes culturels se fondent l’un dans l’autre. Le faitest que nous avons travaillé si fort qu’il n’y avait pas detemps pour la récréation, encore moins pour le tourisme.Nous avons appris, à la fin, que les gens sympathiques quis’occupaient de nous et préparaient nos repas étaientétonnés de nous voir travailler avec tant d’ardeur, mêmelorsque nous étions extrêmement fatigués. J’ai rarementressentis autant la présence de l’Esprit. Tout le mondefaisait son possible pour rapprocher les points de vue, etl’on pouvait constater l’amour et la compréhension croîtrerapidement. J’ai été étonnée de voir comment deuxgroupes défendant des opinions opposées, pouvaient, sousla coordination et les efforts concentrés d’Alvaro, arriver àfaire tout l’humainement possible pour se rapprocher.Chacune des deux parties s’efforçait de tenir compte de ceque l’autre voulait inclure dans les nouvelles IFMC, desorte que parfois les deux positions se chevauchaient. Le

Continuez à priez tout spécialementpour les quelques membres de lacommission qui sont maintenant entrain de rédiger le brouillon final deschapitres. Il vous sera envoyé en2012 pour relecture. Je sais que vousles recevrez dans l’esprit d’harmonieavec lesquels ils ont été préparés.

a stabilité d’une société provient en particulierde deux éléments : la qualité de la vie familialepuis la qualité avec laquelle une société lutte

contre la corruption et s’engage envers les personnes lesplus pauvres. Une société ne peut devenir humaine quesi l’écart entre les riches et les pauvres s’amenuise. C’estvrai au sein d’un pays comme entre les pays, dans lagrande famille humaine. Il n’y a pas de paix sans justice,pas de paix sans recherche d’une harmonie entre lesnations. Il ne peut y avoir de paix que si les nantisacceptent de perdre des privilèges et le monopole dusavoir et des richesses humaines. Ces nantis sont appelésà rechercher le vrai bien des êtres humains dans desrelations humaines avec une vraie fraternité, basée surl’égalité des droits et dans le désir d’une vraie liberté :celle de ne pas être gouverné par la peur de perdre.J’aime l’Église de Jésus, j’aime l’Église de saint Jean disantque si quelqu’un voit un frère dans la nécessité et luiferme ses entrailles, il n’a pas Dieu en lui (1 Jean 3, 17).J’aime l’Église de saint Jacques, qui a été blessé et encolère à cause de l’écart entre riches et pauvres dansl’assemblée des chrétiens (Jacques 2). J’aime l’Église dudiacre saint Laurent, qui a montré aux autorités romainesles mendiants, les SDF, les malades comme étant larichesse de l’Église et qui pour cela a été mis à mort.J’aime l’Église de saint Vincent de Paul, qui parle de sesmaîtres « les pauvres ». J’ai beaucoup apprécié lesencycliques des papes Jean XXIII, Paul VI, Jean-Paul II etBenoît XVI qui rappellent et répètent la nécessité nonseulement de s’engager auprès des plus pauvres mais devivre avec eux.

Il est vrai que les tensions en Occident viennent en partiede l’écart entre les principes et la réalité des personnes.Tensions augmentées par la façon dont les médiasmontrent une Église fermée, coupée de la réalité,


Perturbés par la crise?

s’abreuvant à des dogmes et à des principes plus oumoins inacceptables pour l’esprit moderne. Ils cachentsouvent la réalité d’une Église qui sans cesse voudraitannoncer une bonne nouvelle aux pauvres et s’engage àleurs côtés. Je connais tant de prêtres qui s’engagentauprès des pauvres et font l’œuvre de Jésus.

L’écart entre les principes et la réalité des personnes a étédénoncé par le cardinal Tomas Spidlik comme une desplus grandes questions déchirant l’Occident. À Assise, enjanvier 2005, ce théologien jésuite disait : « Certains sontpour les principes, d’autres pour les personnes. Nousnous sentons obligés de choisir et nous rejetons l’autrepartie : les uns refusent tout repère commun et ecclésial,

L

Il est vrai que les tensions enOccident viennent en partie del’écart entre les principes et la réalitédes personnes.

Photo : www.cathedrale-aix.net

Jean Vanier

Pèlerins en marche • No 36 • Hiver 2012 9

les autres ne laissent aucune place à l’expériencepersonnelle qui n’a qu’à tenir dans les normes. De làviennent de grandes tensions en nous, des conflits entrenous, des excommunications mutuelles. L’unité n’y gagnepas. » Ce tiraillement est au cœur de notre vie à l’Arche.Nous vivons avec des hommes et des femmes qui sontparfois très éloignés de l’Église, et toujours en marge dela société venant de familles souvent très pauvresculturellement. Beaucoup sont perturbés sur le plan del’agressivité et de la sexualité. Notre rôle est de lesaccueillir et de les accompagner avec compétence etcompassion, dans leurs cris, leurs confusions et leurssouffrances. Il s’agit d’essayer d’aider chacun à faire unpetit pas pour devenir un peu plus humain, plus paisibleet plus heureux. Pour certains, c’est un long chemin. Lecardinal Spidlik dit aussi qu’une des façons de réduirecette tension entre principes et personnes est laformation de bons accompagnateurs (qu’il appelle pèreou mère spirituels) comprenant les questions despersonnes, leur désarroi, et les aidant à faire un pas versla lumière des principes. Il note qu’il y a très peu de telsaccompagnateurs disposés à faire cette œuvre decompétence, d’intelligence et d’unité. Ne faut-il pas aussiqu’il y ait de plus en plus de communautés et de

Mouvements qui cherchent à vivre non seulement lesprincipes moraux, mais les principes annoncés dansl’Évangile, les Béatitudes? Les personnes pauvres nousmontrent un chemin de vérité et d’unité, surtout quandon vit avec elles. Certes, en ce moment, il y a des

turbulences dans l’Église. Chaque crise est un appel etune occasion pour mieux se situer dans son chemin decommunion avec Jésus et avec les plus pauvres etdémunis, et avec le pape et les évêques...

Jean Vanier

(Extrait d’un article publié sur le sitehttp://eucharistiemisericor.free.fr)

www.cursillos.ca

Les personnes pauvres nousmontrent un chemin de vérité et d’unité, surtout quand on vit avec elles.

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Vietnam

Mgr Cosma Van Dat est évêque du diocèse de Bac Ninh,non loin de Hanoï. Ce territoire était déjà sous contrôlecommuniste depuis 1947, avant la Guerre du Vietnam entreles USA et le régime d’Hanoï, guerre qui s’est terminée en1975 par la défaite de l’armée américaine. Si on trouve auSud du Vietnam un bon nombre de chrétiens, ceux-ci sontpeu nombreux dans le Nord. Malgré tout, Mgr Van Dat, quiest un jésuite, nous parle de ses espoirs :

« J’ai confiance; mon espérance demeure vivante et je voisdes signes d’espoir. Les chrétiens, même très minoritaires,peuvent avoir une influence dans une société communiste.J’ai des exemples tout simples de l’appréciation que lesgens en général ont des chrétiens. Hier encore, j’ai célébréla messe dans une petite communauté de 100 personnes.Je suis allé ensuite dans un café avec des prêtres et on m’ademandé si j’étais catholique. À ma réponse positive, laserveuse m’a dit aimer les chrétiens, parce qu’ils sont trèsbons avec tous! » (p. 8)

Un autre jésuite, le père Vincent Pham, qui travaille auGrand Séminaire de Hanoï, nous explique comment il voitl’avenir de la Compagnie de Jésus :

« Nous avons pas mal de vocations jusqu’ici, dans le Suddu pays. Nous avons une présence, somme touterécente, dans le Nord, et je constate que les gens nousacceptent bien. Les relations avec le gouvernement nesont pas tendues. Je regarde donc l’avenir avecoptimisme. Chaque année, plusieurs jeunes jésuitesterminent leur formation – habituellement à l’étranger –et reviennent s’impliquer dans le pays. Je suis heureux devoir la qualité des novices, la qualité des jeunes prêtresaussi. Récemment, ici à Hanoï, un prêtre diocésain estentré dans la Compagnie et y a fait ses vœux. LaCompagnie de Jésus va pouvoir jouer un rôle, malgré unenvironnement parfois hostile. » (p. 15)

En Thaïlande

Le père Vinai Boonlue, jésuite, nous entretient duministère qu’il fait en Thaïlande, pour répondre à l’appelde leur Assemblée Générale en 2008, qui leur a demandéde renforcer leur relation à Dieu, aux gens et à la nature :

« Dans cet esprit, je préside souvent des "célébrations dela forêt" avec des groupes autochtones. En effet, les catho -liques de différentes cultures sont souvent menacés d’êtredéplacés en dehors de leur milieu. Ils sont accusésfaussement d’être la cause de la destruction environ -nementale. Ils doivent trouver des moyens de prouverqu’ils peuvent prendre soin de la forêt, là où ils ont vécudepuis toujours. Une des stratégies de conservation de laforêt que nous utilisons est "l’ordination des arbres". Chezles bouddhistes indigènes, on utilise le cordon jaune dumoine et on l’attache autour de l’arbre : c’est une manièrede le consacrer et de reconnaître que la forêt est sacrée.Chez les catholiques, nous avons pensé célébrer desEucharisties pour "l’ordination des arbres". J’ai expliqué àmes montagnards que je n’étais pas évêque et je n’avaispas le droit d’ordonner qui que ce soit; mais puisqu’ils medemandaient d’ordonner des arbres, je vais leur donnerun sens nouveau à cette pratique qu’on trouve chez lesbouddhistes. L’ordination de la forêt est pour nous,catholiques, la consécration de cet espace de sorte qu’enson sein, les gens apprennent à avoir du respect les unspour les autres. Après la messe, les villageois et moi allonsposer, sur les arbres choisis, des petites croix, en signe deleur consécration... » (p. 18)

Au Proche-Orient

Le père Victor Assouad, provincial des jésuites, a réagi lorsdes nombreuses émeutes qui ont eu lieu récemment dansce coin du monde :

« Après la révolution égyptienne, voici maintenant la Syriequi passe par la tourmente. C’est l’ensemble du mondearabe qui est secoué par une véritable onde de choc.Avec les jésuites de Syrie, nous avons ressenti la nécessitéet l’urgence de nous retrouver ensemble pour méditer surla situation du pays. Pour moi, il me revient ces mots quenous avons ressentis très fort lors de notre discernementcommunautaire : les mutations à l’œuvre dans le mondearabe et les troubles actuels qui en ont résulté dans lasociété, sont porteurs d’une espérance nouvelle qu’il fautprendre en considération. Au-delà de l’optimisme ou dupessimisme ressentis par chacun, puissions-nous être lesindéfectibles porteurs de cette espérance! » (p. 26)

(Divers extraits de la revue jésuite Le Brigand no 507)

Pèlerin d’ailleurs


Pousses d’espérance dans le monde

NDLR. Nous remercions chaleureusement l’auteur de cet article pour sacollaboration à PEM. C’est un missionnaire du MC; il a même animé des Cursillosen Europe... Et le volume qu’il nous présente répond exactement au thème duprésent numéro.

avenir de l’Église nous inquiète et nous fascine. Mais personne ne peutprédire ce qu’il nous réserve. C’est au cours d’une année de recherchemenée dans une dizaine de pays en Afrique, en Amérique latine, en

Europe et au Moyen-Orient que mon regard s’est focalisé sur des poussesnouvelles, parfois très frêles, qui annoncent un printemps pour l’Église. Cetteétude ne s’est pas menée dans une bibliothèque, mais sur le terrain, parfois enmarge des activités pastorales habituelles, afin de rencontrer des personnesengagées dans leur communauté chrétienne, de vivre des expériences nouvelleset de découvrir des communautés et des groupes dont les projets les conduisentà s’aventurer sur des sentiers peu défrichés. Une question a guidé ma recherche :quelles sont les nouvelles manières d’être Église qui émergent actuellement dans

DOSSIER Pousses d’espoir

Photo : Julie Lacasse, Zone Studio

Photo : PEM

Chemins d’espérancepour l’Église

L’Pierre Goudreault

d’autres pays et qui peuventinspirer le renouvellement del’Église au Québec commeailleurs en Occident? J’essaie derépondre à cette question dansmon dernier livre publié chezNovalis et intitulé Cheminsd’espérance pour l’avenir del’Église. Perspectives pastorales etenjeux ecclésiologiques.

Certes, je ne prétends pas être unspécialiste des questions ecclé -siales débattues sur les différentscontinents. Mais, j’ai pu y entre -voir plusieurs chemins d’espé -rance pour l’Église. Ces cheminssont souvent en chantier. Ilsconduisent à une Église plus fidèleà sa mission confiée par le Christ.Quels sont les traits de cette Églisequi est en train de naître?

Mes visites de recherche enplusieurs pays du monde m’ontappris que l’Église se renouvellesurtout sur le terrain. J’y ai observé une multitude et unediversité de projets modestes initiés par des laïcs, desreligieux et des religieuses ou des prêtres. Plusieurs de cesprojets sont méconnus. Pourtant, ils sont prometteursd’avenir. J’ai vu également une Église transforméelorsqu’elle se fait solidaire de tous et de toutes, etparticulièrement des personnes qui luttent contre lapauvreté et l’injustice. De plus, sans renoncer aux aînésdont plusieurs d’entre eux sont de fidèles chrétiens, l’Église

gagne à miser sur les jeunesgénérations et à leur prêterl’oreille. Un autre trait de l’Église,qui permet d’entrevoir sa nouvellefigure, est son souci accordé à laformation des laïcs. L’avenir del’Église est aussi lié à l’avènementdes petites commu nautés de foiqui rassemblent à domicile desfemmes et des hommes autourd’un partage de la Parole de Dieu.L’Église en train de naître favoriseégalement l’apprentissage dupartenariat entre les hommes etles femmes. De plus, elle prend ausérieux son avenir lorsqu’elle sepréoc cupe d’accompagner desfamilles et d’aborder la questionfonda mentale de la mort et de lavie. Enfin, l’Église demeureprésente au monde d’aujour d’huien communiquant son messaged’Évangile par les nouveauxmoyens de communication.

L’Église d’aujourd’hui et de de -main a besoin de tous ceux et celles qui ont la générositéet le courage de s’aventurer sur des chemins nouveaux.Sur ces chemins d’espérance, le Christ marche à noscôtés et nous dit : « Voici que je suis avec vous pourtoujours jusqu’à la fin du monde. » (Matthieu 28, 20)

Pierre Goudreault prêtre au diocèse de Rouyn-Noranda

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Pèlerins en marche • No 36 • Hiver 201212

DOSSIER

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L’Évangile est un volcan. On ne l’éteindra pas. Il rentrera à nouveau en éruption féconde.

À l’intérieur des Églises et en dehors d’elles.Gérard Bessière

PENSÉE DE SAGE

Photo : Lucie Brousseau


DOSSIER

Afrique a connu une explosion du catho li -cisme, passant de 1,2 million de fidèles en1900 à plus de 140 millions aujourd’hui. À

quoi attribuez-vous cette explosion de foi en Afrique?

Mgr O’Reilly – Comme diraient beaucoup de mes amisévêques en Afrique, c’est avant tout une bénédiction deDieu et une grande grâce de voir le nombre de bap -têmes, d’adultes comme de jeunes, de voir le nombre depersonnes qui s’approchent des autres sacrements. Maisje pense que la réalité principale de l’Afrique est que,depuis son indépendance il y a entre 40 et 50 ans, nousavons assisté à un énorme développement de l’urba -nisation dans ce pays. Beaucoup ont quitté les zonesrurales pour se retrouver dans des villes, qui leur sont engrande partie inconnues, jusqu’à pouvoir intégrer lescommunautés déjà présentes. Très souvent, ces com -munautés maintiennent des liens avec les Églises, ce quiexplique que les gens déplacés des zones ruralesintègrent immédiatement les structures de la vie del’Église dans les zones urbaines.

Le travail missionnaire a-t-il changé à cause del’urbanisation?

Si je parle pour nous, pour notre institut missionnaire –puisque l’une de nos principales œuvres est l’évan -gélisation – ce travail a changé. Il évolue constamment enfonction de la réalité du nombre de personnes à qui nousavons affaire aujourd’hui. Et si on parle de chiffres, ceux-ci correspondent à la croissance démographique consi -dérable surtout dans l’Afrique sub-saharienne et quicontinuera de l’être : bonne santé, eau potable, autant de

facteurs qui ont contribué à cette croissance. La réalité del’expansion de l’Église est étroitement liée à la croissancede l’Afrique.

Quelque 90% de la population, dit-on, a moins de 24ans. C’est donc un défi aussi pour l’Église. Commentenvisagez-vous la pastorale des jeunes à présent?

C’est un défi énorme. Une des choses qui m’a frappéquand je me suis rendu dans des grandes villes commeKinshasa, Lagos, Abidjan, Nairobi, ou autres, est lenombre incalculable de jeunes et ensuite le nombre depersonnes diplômées de l’université, mais qui se trouvent

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Continent oublié : continent de l’espoir!Entretien révélateur avec l’ancien supérieur général des Missions africaines

NDLR. Le continent africain a souvent été appelé le continent oublié. Toutefois, avec les visites des papes Jean-Paul IIet Benoît XVI, l’Afrique s’est révélée aux fidèles comme abritant l’une des populations catholiques dont la croissance estla plus rapide au monde. Pour la Société des Missions Africaines (SMA), l’Afrique est loin d’être tombée dans l’oubli.Cette organisation est présente sur le continent africain depuis plus de 150 ans. Pour en savoir plus sur cesmissionnaires, l’émission de télévision « Là où Dieu pleure » a interviewé Mgr Kieran O’Reilly. Il a été consacré évêquede Killaloe, en Irlande, en août dernier; avant cette nomination, il a été supérieur général de la SMA. Pour lui, l’Afriqueest une promesse d’espérance!

Une terre où grandit l’espoirL’

Photo : auteur inconnu


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sans travail. On assiste à un formidable déplacementchaque jour. Il suffit de se rendre à Lagos pour voir cesfoules de gens et la difficulté même pour l’État de fournirles services de base pour une population dont lacroissance est aussi rapide. L’infrastructure nécessaire esténorme. Pour nous en tant qu’Église,quand nous avons démarré, une desprincipales choses que nous avonsfaites a été de créer des écoles. Nousavons construit l’église et, tout desuite après, une école à côté. Maisaujourd’hui, vu le grand nombred’enfants qui doivent aller à l’école,l’Institution n’est plus en mesure de lefaire toute seule, et pourtant, nousdevons apporter cette contributionspéciale parce que l’éducation esttoujours et encore l’espoir.

Quelle est la solution?

La solution est de ne pas perdreespoir et de s’engager. La solution estde continuer à travailler avec l’Égliselocale, travailler avec les groupeslocaux, demander l’aide de généreuxdonateurs à l’étranger. Les gens nous disent : « Noussommes fatigués de donner. » Non, on ne doit pas sefatiguer de donner; c’est pour les enfants, pour leuravenir, c’est pour l’espérance! On ne peut jamais êtrefatigué de cela.

En 2050, dit-on, trois pays africains se classerontparmi les dix plus grands pays catholiques du monde :l’Ouganda, le Congo et le Nigeria. L’Église africaineest-elle l’avenir du catholicisme?

C’est une question difficile. Je répondrais qu’une grandepartie – mais pas tout – du catholicisme futur se trouve enAfrique et, par conséquent, il devrait y avoir, selon moi,une prise de conscience plus grande de la réalitéafricaine au sein de notre Église. Elle n’est pas très loin deRome. Il suffit de traverser la Méditerranée!

Quelle est la force de la foi africaine?

Je pense que la force de la foi africaine vient des genseux-mêmes, de la façon dont ils se sentent concernés parl’existence de Dieu, par la réalité de Jésus Christ dans leur

vie, et de la façon dont lechristianisme est capable de puiserdans un riche contexte au sein deleurs cultures caractérisées parl’entraide, la générosité. Il y a ungrand sens du partage : « Ce qui est ànous appartient à tous »! Là où celaest le plus visible, c’est à table. S’ilarrive quelqu’un à l’improviste, cen’est pas un problème, on mettradavantage de riz. Personne ne partiraen ayant faim. Ils ont ce sens, si vousvoulez, qui est le cœur de l’hospitalitéet de l’accueil chrétiens.

Quelle est la faiblesse de la foicatholique?

Une de ses faiblesses est de n’avoirpas su affronter assez vite certainesdes réalités de l’environnement. Un

des phénomènes qui constituera toujours un problèmeest celui de la corruption. La corruption dans la sociétéest une maladie terrible, qui provoque des dommages àl’ensemble du tissu social. Des gens bien, qualifiés, neréussissent pas à trouver du travail parce qu’ils nedonnent pas d’enveloppes sous la table. Toute lastructure du pouvoir peut être ainsi centrée sur despratiques de corruption. L’Église tente d’y remédier, maisc’est très difficile, parce que cette pratique estaujourd’hui tellement enracinée dans de nombreusescultures et très souvent due – il faut le dire – auxétrangers qui sont venus pour tirer profit de tout,notamment de l’extraction des ressources naturelles.

Dans le document « Ecclesiae in Africa », Jean-Paul IIaffirme que l’heure de l’Afrique a sonné. Le croyez-vous?

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Mgr Kieran O’Reilly


Oui, à certains égards. Au sein de l’Église, assurémentl’heure est venue, à en juger par les statistiques que vousavez citées et le fait qu’elles devraient croître dans lesprochaines années. L’Afrique, malheureusement, avec lemonde économique tel qu’il est, est de plus en plusmarginalisée et exploitée dans une grande mesureuniquement pour ses ressources. Mais en ce quiconcerne l’Église, je dirais que son heure est arrivée, et jecrois que le pape Jean-Paul II avait compris que, dans

l’avenir, l’Afrique sera un continent de plus en pluscentral – peut-être pas dominant – mais central pour lavie et la mission de l’Église.

Comment cela changera-t-il l’Église universelle?

Pour le meilleur, je l’espère, parce que je suppose que larichesse de toutes nos Églises, d’où qu’elles viennent, estla richesse de quelqu’un comme Paul qui a des racinesquasi gréco-juives, les amène à Rome et introduitl’Évangile. C’est pourquoi, si nous pouvons inculturerintégralement l’Évangile en Afrique, l’Afrique redonneraà l’Église universelle une richesse que nous ne pouvonsmême pas imaginer. Et si nous pouvons voir le visage duChrist tel qu’il se manifeste dans leurs cultures, alors nousaurons une richesse que l’Esprit veut que nous ayons.

Une dernière question : que vous a apporté l’Afrique?

Elle m’a donné le sens de la présence de l’Esprit dans sescommunautés. Les communautés que j’ai rencontréessont les plus exaltantes et les plus humbles. Cette façondont les gens peuvent s’entraider, partager sans compter.Ils se donneront avec la même générosité au service del’Église. Ils sont incroyables. Ils aiment l’Église!

(Entrevue conduite par la Catholic Radio and Television Network (CRTN)

en décembre 2010)


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L’Esprit répand sa chaleur sur l’Afrique.

Photo : http://www.keywordpictures.com

« L’auteur a rédigé ces pages après un périple aux quatre coins du monde qui lui apermis de discerner des chemins d’espérance. Son livre débute par une vued’ensemble sur les défis que l’Église doit relever. Après s’être exprimé sur la pertinenceet la nécessité de l’annonce de l’Évangile, il s’applique à présenter les pratiquesnovatrices, et il invite à ouvrir des chemins nouveaux. La seconde partie parcourt leschemins ouverts dans les Églises locales du monde en vue de l’annonce de l’Évangile,pour conclure que l’Église en train de naître sera une Église pèlerine. L’auteur estconvaincu et a raison de dire que nous avons beaucoup à apprendre de ce qui se vitpartout où l’Église se manifeste bien vivante. »

(Extrait de la revue Prêtre et Pasteur, septembre 2011, p. 508)

Recension du livre de Pierre Goudreault (voir p. 11)

ai reçu ma vocation vers l’âge de 10 ans. Enfait, ayant terminé mes études primaires à12 ans, je déclarai à mon père que je

voulais entrer comme aspirant au Petit séminairesalésien, il me répondit : « Non, tu n’iras pas, tu estrop turbulent et tu seras renvoyé dès le premierjour. » Plus tard, j’ai compris qu’il avait raison. Il aajouté: « Quand tu auras fini tes études secondaires,je t’enverrai au séminaire. » Et c’est ce qui s’est passé.Mais j’ai eu le bonheur de fréquenter une écolesalésienne. J’étais impressionné de manière spécialepar la façon dont on s’occupait de nous, les jeunes, etl’esprit qui régnait dans notre école : jeux, chants,prière et études. À la fin de la journée, il fallait nousobliger à quitter l’école, nous ne voulions pas rentrerà la maison. Nous avions un bel esprit. Puis, un jour que nousrevenions de la messe, le directeur m’a demandé: « Oscar, n’aimerais-tu pas être prêtre? » J’ai immédiatement répondu que je le voulais. Etje suis entré chez les Salésiens.

Vous considérez l’Amérique latine comme le renouveau de la foi,la renaissance de l’Église catholique dans le monde. Commentpouvez-vous garder un tel optimisme après avoir reçu autant de« coups » dans votre pays?

Parce que nous sommes des personnes de foi. Surtout les pauvres.L’Église a toujours eu cette option préférentielle pour les pauvres,depuis Medellin, en 1968. Ce sont eux qui fréquentent nos églises,aident les catéchistes, préparent aux sacrements, et c’est à l’Église qu’ilsdemanderont de les guider, pas aux Nations Unies! De plus, noussommes une nation très jeune: 42% de notre population est âgée demoins de 15 ans. On dit beaucoup que les jeunes sont perdus, qu’il yen a trop dans les bandes criminelles. Je dis que non. C’est ce quepropage la publicité, parce qu’un arbre qui tombe dans la forêt faitbeaucoup plus de bruit que la multitude des arbres qui croissent. Biensûr, nous entendons un grand bruit, mais nous ne voyons pas que lamajorité de nos jeunes sont bons et qu’ils suivent le Christ. Je célèbrele sacrement de confirmation chaque année et nous avons près de

10 000 confirmés. C’est ma -gni fique, parce que ce nesont pas des enfants mais desjeunes, garçons et filles, quiont décidé librement desuivre le Christ et de vivre leurvie chrétienne. Aussi notreprincipal défi est comment lesaccompagner après leurconfirmation dans leur choixde vie : mariage ou vie con -sacrée. Il y a beaucoup, beau -coup de motifs d’espé ranceet la plupart des jeunesveulent suivre le Christ. Parce

que, vous savez, nous som mes simplementcomme des vitraux colorés reflétant la lumièrequi vient du Christ, et nous devons êtrecomme ces magnifiques vitraux qui ornent lesgrandes cathédrales, débordants de lumière etde couleurs, pour présenter la beauté de la viechrétienne aux jeunes.

(Rome, 6 février 2011 - ZENIT.org)


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Pauvres et jeunes sont l’espérance du pays

Photo : PEM

Seigneur, prends pitié!

Interview du Card. O. Rodríguez Maradiaga, du Honduras, président de Caritas International

NDLR. Le Cardinal porte un regard intérieur sur sa propre vocation de salésien et sur la dévotion mariale des Honduriens,puis il parle de la corruption en Amérique latine et il explique pourquoi la situation des jeunes est motif d’espérance. Envoici un extrait.

J’

O. Rodríguez Maradiaga



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La femme, espérance de l’Église

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utrefois, on entendait les expressions suivantes :La mère est l’âme du foyer. Derrière chaquegrand homme, il y a une femme. Ces dictons

sont maintenant désuets. Et pourtant...

Depuis plusieurs années, je chemine sur le chemin lemoins fréquenté, celui de mon vécu intérieur. J’ydécouvre avec bonheur de quoi mon cœur est porteur.J’y fais connaissance aussi avec les mœurs de Dieuprésent en mon cœur. Et il m’y révèle toute la beauté, lagrandeur, la spécificité de ma mission de femme et lamission de toutes les femmes en Église, mission quej’appelle « maternitude ».

Dieu, dans son plan decréation a comblé lecœur de la femmedu don de la ten -dresse. La mater ni -tude, pour moi,inclut bien sûr demettre au mondephysique ment desenfants de Dieu.Mais en son donnéde création, estdéposé par Dieu, enchaque femme, un mouvementimpératif à mettre au monde, à mettre debout, donc à fairese lever des hommes, des femmes, des enfants dans toutela beauté et la richesse de leur cœur; à faire se mettredebout des sociétés plus harmonieuses et plus humaines.« La femme a mission de mettre au monde des hommes1 »,c’est-à-dire de révéler chaque homme, chaque femme àson être d’homme, son être de femme, à ce plus divindéposé par le Père au moment de la conception et qui enfait un être à son image, « un peu moindre qu’un dieu », ditle Psaume. La femme, en collaborant à mettre au mondedes hu mains dans leur humanité, « contribue à les mettreaussi au monde de Dieu1 » puisque devenir un fils ou unefille de Dieu exige d’entrer loin dans sa beauté humaine.

Regardons les femmes de l’Évangile :• C’est Marie, sa mère, aux noces de Cana, qui invite

Jésus à inaugurer sa mission.

• C’est la Samaritaine qui est la première à qui Jésusrévèle sa mission de Messie.

• C’est la Cananéenne qui révèle à Jésus l’universalité desa mission.

• Ce sont des femmes qui, au pied de la croix, portentJésus dans sa souffrance et sa solitude.

• C’est à une femme qu’il se montre d’abord en soncorps de ressuscité.

• Ce sont des femmes qui, en premier, ont cru.

La femme reçoit, de par le vouloir du Père, une ouverturede cœur qui se manifeste par une qualité exceptionnellede présence, d’écoute, de compassion, de vigilance, dedisponibilité, de consolation, de tendresse. « La femme

reçoit le ministère de manifester la conso -lation1. » En cela, la femme est visage dela tendresse de Dieu pour chacune deses créations. Je me réjouis de ce donde Dieu aux femmes pour queréussisse son rêve et qu’advienne sonrègne. Et dire que l’Église se prived’embau cher ces ouvrières excep -tionnelles que sont ces femmesdebout en leur maternitude.

Au début de l’année, un audacieuxjésuite écrivait dans la revue Études :« La seule appartenance au sexefaible – ainsi que le dénomme unetradition fièrement machiste –pourrait-elle être un motif de

discrimination et d’élimination dans une Église qui tire safierté et sa force de la faiblesse d’une croix? Introduiredans l’Église un peu de féminité, ce sera y verser la partd’humanité trop réduite ou masquée par un pouvoirexclusivement masculin et sacré, c’est-à-dire intolérant.La femme est et sera l’avenir de l’Église2. »

Monique [email protected]

1. Georgette Blaquière, Femmes selon le cœur de Dieu, Éd. Saint-Paul,Bar-le-Duc, 1999, p. 31.2. Joseph Moingt, « La femme et l’avenir de l’Église », publié dansÉtudes, janvier 2011.

A

Dessins : G. M. Nelson


À la bibliothèque ou en librairie• Si les congrégations religieuses traditionnelles

s’éteignent les unes après les autres, il y a de« jeunes pousses d’espérance » qui surgissent. Dansleur livre À la rencontre des communautés nouvelles,Marie-Annick et Pascal Pingault dénombrent déjà 46fondations dans les dernières décennies : Puits deJacob, Béatitudes, Fraternités Monastiques deJérusalem, Emmanuel, Foyers de Charité, L’Arche deJean Vanier, Marie-Jeunesse, Petits Frères de laCroix, etc. Ce volume, abondamment illustré, a étépublié aux Éditions des Béatitudes, en 2005, et nousdémontre à quel point l’Église sait se renouveler,selon les besoins des temps.

• Croire à une Église sainte et pécheresse, par MgrBertrand Blanchet, article paru dans la revue Prêtreet Pasteur, septembre 2011, p. 478 à 484.

• Entrez dans l’espérance, par Jean-Paul II, Plon-Mame,1994. Jamais un pape n’avait écrit un livre aussipersonnel; jamais un pape n’avait répondu aussifamilièrement à toutes les questions fondamentalesque chacun de nous se pose. Par la voix chaleureusedu Bienheureux Jean-Paul II, c’est Dieu lui-même quiinlassablement nous déclare son amour.

• L’espérance du Cardinal, par Olivier LeGendre, Éd.J.C. Lattès, 2010. Ce livre est la suite de Lesconfessions d’un Cardinal. Si vous avez aimé lepremier, vous aimerez le second.

• Trop tard? L’avenir de l’Église d’ici, par NormandProvencher, Novalis, 2002.

• De la morosité à l’espérance, par René Latourelle,Fides, 1994.

Sur le Web• [www.radio-esperance.fr]

• [http://www.taize.fr/fr_article1080.html]

• [http://icthus.over-blog.com/article-31020543.html] :un témoignage simple sur l’espérance.

• [h t tp : / /euchar i s t i emise r i cor. f ree . f r / index .php?page=3011073_esperance] : où l’on trouverala 2e Encyclique de Benoît XVI, Spe Salvi, surl’espérance chrétienne. Un incontournable!

Pour aller plus loin...

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• Refrain •

Cueillons les fleurs de l’EspéranceEt rallumons notre bougie,

Chacun de nous est une chance,Là où il est, là où il vit!

1Certains disent que Dieu

Est devenu aveugle,Mais c’est avec nos yeux

Qu’il peut voir aujourd’hui.Qu’il peut voir aujourd’hui.


Est devenu muet,Mais c’est avec nos voix

Qu’il s’exprime aujourd’hui,Qu’il s’exprime aujourd’hui.

3Certains disent que DieuEst devenu manchot,

Mais c’est avec nos mainsQu’il construit aujourd’hui.Qu’il construit aujourd’hui.


Est devenu absent,C’est avec notre cœur Qu’il redonne la vie.Qu’il redonne la vie.

Paroles et musique : Jean-Claude GIANADDA

Cueillons les fleurs de l’espérance


SO


Halte-prière

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eigneur, lorsque je pense à l’espérance, jeme vois comme un maillon d’une chaîne

interminable. Comme chrétienne, je me sensen lien avec cette foule innombrable decroyants et de croyantes qui nous ontprécédés et qui nous suivront.

Mon espérance s’enracine dans l’AncienTestament, dans cette longue tradition dupeuple choisi. Ce peuple avec lequel tu asscellé une Alliance n’a pas toujours été fidèle.Il a souvent remis ta Parole en question. Maismalgré ses faiblesses et sa nuque raide(Baruch 2, 30), tu as toujours étéfidèle à tes promesses.

C’est à travers la lignée desApôtres et des premierschrétiens que la NouvelleAlliance s’est transmiseprogressivement dans l’Église,jusqu’à nous. Chaque foisqu’un prêtre célèbrel’Eucharistie, il réaffirme que cette Alliance detoi avec nous est toujours aussi réelle etcontinuera de l’être jusqu’à la fin des temps.

eigneur, fondée sur cette certitude del’accomplissement de l’Alliance par la

mort-résurrection de ton Fils, mon espérances’alimente au jour le jour de ces petitespousses de nouveauté que je vois surgirquand j’ouvre grand les yeux :

quand des hommes et des femmess’engagent auprès des autres en ton Nom, jeréalise que ton Royaume est déjà en train dese réaliser; quand je pense à mère Teresa, àJean Vanier et à tant d’autres, je reconnais eneux de véritables témoins de l’évangile;

plus près de moi, il y a ce prêtrequi se dévoue sans compterauprès des jeunes pour leur

communiquer un peu de sonespérance en l’avenir; et cette

équipe engagée dans la lutte contrela pauvreté qui vient de mettre sur

pied une cuisine collective;

et ces bénévoles qui chaque semaine,immanquablement, se rendent à l’Accueil

Bonneau de Montréal, au service des sans-abris; et cette femme que je connais quipartage sa vie avec des femmes en difficultésmatérielles ou morales; et cette jeune fille quifait signer une pétition pour contrer laviolence, etc.

eigneur, oui, lorsque j’ouvre grand lesyeux, je vois qu’il y a encore et qu’il y aura

toujours, des signes d’espérance, car il y auratoujours et partout, des personnes qui vontconcrétiser ta Présence parmi nous. « Je seraiavec vous jusqu’à la fin des temps! » Amen.

Yolande [email protected](Tiré de la revue De Colores, no 55, p. 8)

Seigneur

mes yeuxS

S S

Ouvre grand

catives et nourrissantes qui sauront répondre auxattentes des jeunes.

La famille Myriam de Bethléem, « Le tisonnier » deQuébec, les moines de Taizé, l’Arche de Jean Vanier,Nouveaux Espaces, Marie-Jeunesse, les communautésdu Chemin-Neuf ou de l’Emmanuel... des groupes quiexistent ici et qui apportent une nourriture de bon goûtpour la foi des jeunes et moins jeunes qui se sontéloignés de nos célébrations. Chez nous et ailleurs enOccident, de merveilleuses expériences de quête despiritualité se vivent au quotidien. Dans leur volumeintitulé À la rencontre des communautés nouvelles :


Jeunes pèlerins

Jeunesse = promesse d’avenir

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a crise que vit l’Église d’Occident n’est pasexceptionnelle. À travers les siècles, on s’estsouvent inquiété quand le ciment de nos temples

(et nos vieilles habitudes) menaçait de craquer. De grandescrises ont bousculé l’Église à travers les siècles. Et l’Église deJésus Christ a toujours tenu bon. C’est que l’Esprit veille etcrée du mer veilleux, du neuf à sa couleur, malgré nos refusde nous ouvrir au changement et à travers ce qui noussemble une fin prochaine. Oui, il y a, dans nos milieux, despousses d’espé rance. Mais elles se vivent souvent, sansbruit (Dieu était dans la brise légère... dit la Bible), donc endehors des murs de nos églises.

J’ai été émue de suivre la célébration de clôture de laJournée mondiale de la jeunesse (JMJ) en août dernier. Unmillion et demi de jeunes de 193 pays du monde ontamassé de peine et misère le coût de cette rencontre àMadrid et ont sacrifié leurs vacances juste parce qu’ilsavaient faim et soif de rencontrer Jésus Christ. Beaucoupen reviennent transformés. Et de ce million et demi, peud’entre eux viendront célébrer dans nos églises...Pourquoi? « Parce que nos célébrations sont ennuyeuses,ennuyeuses, ennuyeuses1. »

Remarquons que nos médias ont très peu parlé de cegrand mouvement de foi des JMJ. C’était une tropbonne nouvelle! Et les bonnes nouvelles, ça ne fait pasvendre. Mais, de ces JMJ, naîtront un peu partout desgroupes de cheminement de foi et de prières signifi -

L

Photo : Le Nic, 25 septembre 2011

petit guide (Éditions des Béatitudes), Pascal et Marie-Annick Pingault enrecensent jusqu’à 47! Voilà un beau catalogue de « pousses d’espérance »...

Et j’ai foi en ce neuf, ce différent, provoqué par l’Esprit. Et je m’enréjouis parce que c’est là qu’est l’avenir de l’Église. Ces groupesressemblent tellement plus à ce que vivaient les premiers chrétiens. Sortirde nos temples et de nos sacristies pour aller vers une Église sansdomicile fixe! Comme dirait André Myre, « êtes-vous bien sûr que c’estmanquer de foi que de penser que Jésus soit en train de manifester saprésence ailleurs?1 »

Monique [email protected]

1. André Myre dans Présence Magazine, mars-avril 2011.


Dans le MC

Au Salvador, le président du Secrétariat National,Antonio Punyed, a été l’un des 17 laïcs invités à laConférence de l’Épiscopat Latinoaméricain, qui a eu lieuau Brésil, l’an dernier. Rappelons aussi que le présidentdu Secrétariat National du Venezuela, Mario Gonzalez, aété membre du Conseil Pontifical des Laïcs, à Rome.Voilà des cursillistes qui font honneur à notreMouvement.

Éloge de l’ACAT(Action des chrétiens pour l’abolition de la torture)

« Vous avez fait briller le soleil dans cette vieille prison ducouloir de la mort. Même si mon temps arrive à sonterme, je veux que vous sachiez, chers amis, que monexistence aurait été insignifiante si vous ne m’aviez pasaidé à vivre jusqu’à la fin! »

Roger Vaughn, condamné à mort aux USA, en 2004

Dernière lettre

« L’amour est cent fois meilleur que la haine. L’espoir estmeilleur que la peur. L’optimisme est meilleur que ledésespoir. Alors aimons, gardons espoir et restonsoptimistes. Nous changerons le monde. »

Jack Layton (Testament)

Chinoiseries

« Toutes les fleurs de l’avenir sont dans les semencesd’aujourd’hui. » (Proverbe chinois)

Ouverture envers l’islam

Christian de Chergé, moine martyr de Tibhirine, étaittoujours à la recherche des petites pousses d’espérancechez les musulmans.

henry.quinson.pagespersoorange.fr/tibhirineesperance.htm

Pousses d’espérance... en vrac

Photo

: Le N

ic, 25 septembre 2011

Témoignages de jeunes aux JMJ de Madrid

Deux jeunes racontent comment le petit pain de laParole qu’ils avaient pigé, les avait marqués. Louis-Félix(19 ans) raconte qu’il avait quitté ses collègues de travailsans leur dire où il allait et qu’il craignait beaucoup qu’ilsvoient sa photo avec le chandail des JMJ sur Facebook...Lorsqu’il lut son pain de la Parole, c’était le passage dureniement de Pierre : il en fut bouleversé!

Un autre, Salvatore (36 ans), nous dit qu’il s’était engagédans cette aventure en philosophe, mettant tout endoute... Lorsque vint son tour de commenterpubliquement son pain de la Parole, il trouva Mt 28, 16-17 : après la résurrection, Jésus rencontre ses disciples,mais certains eurent des doutes! « D’accord, ajouteSalvatore dans son commentaire personnel, mais avez-vous remarqué que Jésus les envoie quand même dans lemonde pour évangéliser? Alors pour moi, c’est uneconfirmation d’un appel au sacerdoce, malgré mesdoutes! Lors de la rencontre des jeunes avec Kiko, j’ai puconfirmer cet appel. » Pour comprendre cette dernièrephrase, il faut savoir que bien des Mouvements profitentde l’occasion des JMJ pour regrouper leurs membres qui

viennent de tous les pays.C’est ainsi que KikoArguello, le fondateur duChemin néocatéchu mé nala rassemblé 300 000jeunes et a demandé auxjeunes garçons qui sesentaient appelés àdevenir prêtre – et ensuiteaux jeunes filles à la viereligieuse – de lemanifester en se rassem -blant autour de l’autel.Pas moins de 5 000garçons et 3 500 filles sesont levés et devant lesyeux ébahis des 70évêques présents, c’estune rivière de jeunes qui déferlait dans la hâte, saisis parla grâce de l’appel! Un spectacle inoubliable d’espérancepour tous les participants.

(Cité par Le Nic, 25 septembre 2011, p. 12-14)


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: Le N

ic, 25 septembre 2011

En septembre dernier, le pape Benoit XVI a rappelé aux fiancés le haut idéal de l’amour, les exhortant à se prépareravec confiance au mariage pour toujours, aidés par le Christ capable de rendre un amour fidèle, heureux etindissoluble. Il a rappelé l’exaltation apparente du corps qui banalise la sexualité et tend à la faire vivre en dehorsd’un contexte de communion, de vie et d’amour.

« En tant que fiancés, chers jeunes, vous vivez une saison unique qui ouvre à la merveille de la rencontre, faitdécouvrir la beauté d’exister, d’être précieux pour quelqu’un et de vous dire réciproquement : tu es important pourmoi. Vivez avec intensité, gradualité et vérité ce chemin. Ne renoncez pas à poursuivre un haut idéal de l’amour,reflet et témoignage de l’amour de Dieu. N’oubliez pas que l’amour demande aussi un chemin de maturation. Àpartir de l’attraction initiale et du fait de se sentir bien avec l’autre, apprenez à vouloir du bien à l’autre. L’amourvit de gratuité, de don de soi, de pardon et de respect. Tout amour est marqué par l’amour de Celui qui nous crée.Préparez-vous à choisir avec conviction le pour toujours qui comprend l’amour. Ne pensez pas, selon une mentalitérépandue, que la cohabitation soit une garantie pour l’avenir. Brûler les étapes finit par brûler l’amour qui a besoin,au contraire, de respecter le temps et la gradualité dans ses expressions. Donnez une place au Christ capable derendre un amour humain fidèle, heureux et indissoluble. L’amour véritable promet l’infini! Faites donc de votretemps de préparation au mariage un itinéraire de foi. Redécouvrez pour votre vie de couple la centralité de JésusChrist et du cheminement dans l’Église. »

GARANTIE PAPALE

Notre programme ne peut être influencé par le désir de vouloir vivre à lasurface à tout prix, de se sentir applaudi par l’opinion publique : nousdevons seulement servir par amour et avec amour notre Dieu dansnotre prochain, quel qu’il soit, conscients que seul Jésus est leSauveur. Nous devons Le laisser passer, Le laisser parler, Lelaisser agir à travers nos pauvres personnes et notreengagement quotidien. Nous ne devons pas mettre du« nôtre » mais du « Sien ». Face aux situations, même lesplus désespérées en apparence, nous ne devons pas nousaffoler. Le Seigneur est dans la barque de Pierre; même s’ila l’air de dormir, il y est! Nous devons agir avec énergie,comme si tout dépendait de nous mais avec, en nous, lapaix de celui qui sait que tout dépend du Seigneur. Nousdevons donc rappeler que le nom de l’amour dans letemps, est « fidélité »! Le croyant sait qu’Il est la Voie, laVérité, la Vie et non « une voie », « une » vérité, « une »vie. Si bien que c’est dans le courage de la vérité, au risqued’être insultés et méprisés, que se trouve la clef de la missiondans notre société; et c’est ce courage, qui forme un tout avecl’amour, avec la charité pastorale, que l’on doit retrouver et quirend encore plus fascinante, aujourd’hui plus que jamais, lavocation chrétienne. En terminant, je voudrais citer le programmeque le Conseil de l’Église évangélique formula brièvement à Stuttgart,en 1945 : « Annoncer avec plus de courage, prier avec plus deconfiance, croire avec plus de joie, aimer avec plus de passion. »


e cardinal Mauro Piacenza, préfet de la Congrégation pour le clergé, intervient rarement dans le débat public.Il rejette tout ce qui est « démagogie » et « présentéisme ». Il est connu pour être un travailleur silencieux etassidu, ainsi qu’un observateur attentif de tous les phénomènes qui traversent la culture contemporaine. À la

question posée, En ce moment historique, que diriez-vous pour résumer la situation générale?, il répondit :

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La touche magique du Cardinal Piacenza!

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À Naples, en Italie, un petit groupe du MC lutte contre l’avortement en accompagnant les futuresmères durant leur grossesse et en les aidant à trouver l’aide matérielle dont elles ont besoin. Unautre groupe, à Cagliari, en Sicile, a fondé une association de parents qui vient en aide auxjeunes drogués ou alcooliques et fournit des ressources aux familles qui sont aux prises avec cesréalités. Bravo!

(Tiré de la revue Cursillos in Italia, no 130, p. 25 et 27)

SUGGESTIONS POUR L’ACTION

Pèlerins d’ailleurs

Image: http://wedding-blog.gigmasters.com

Église que j’aime… est celle qui est convaincueque le Christ est le port et qu’elle n’en est quele phare.

Celle qui préfère être semeuse d’espérance plutôt queglaneuse de peurs...

Celle qui me dit honnêtement et sans arrogance : « Noussommes un peuple en marche vers une fin commune etnous devons cheminer la main dans la main et boire à lamême fontaine. »

Celle qui ne m’offre pas un Dieu congelé et figé, mais unDieu vivant, présent, et que nous pouvons découvrir àtout moment parce que c’est un Dieu inépuisable.

Celle qui craint davantage pour ceux qui ne bougent pasde crainte de pécher, que pour ceux qui ont péché parcequ’ils marchaient.

Celle qui me parle plus de la liberté que de l’obéissance,de l’espérance que de l’autorité, plus du Christ qued’elle-même, de la faim des pauvres que de la colla -boration des riches, plus d’aujourd’hui que d’hier.

Celle qui se préoccupe davantage d’être authentique quenombreuse, d’être simple et ouverte à la lumière qued’être puissante, d’être œcuménique que d’êtredogmatique.

Celle qui m’offre un Dieu si semblable à moi que je peuxjouer avec Lui, et si différent que je peux trouver en Luice dont je ne saurais même pas rêver.

À d’autres, un visage différent de l’Église pourra plairedavantage. Moi, je l’aime comme cela parce que c’estainsi que je vois en elle avec certitude la présence vivantedu Christ, du Christ ami de la vie, Lui qui est venu nonpour juger mais pour sauver ce qui était perdu.

(Juan Arias, Le Dieu auquel je ne crois pas, Éd. Cerf, 1971)


L’Église que j’aime, c’est...NDLR. Juan Arias est né en Espagne. Prêtre missionnaire, il étudie d’abord la théologie et les langues sémitiques, puis unjour touche au journalisme. Avec succès, puisqu’en 1964, il obtient le prix du journaliste le plus lu de son pays! Guetteuraux frontières, il fondera le Mouvement pour le dialogue avec ceux qui sont loin.

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Photo : PEM


Pèlerins d’ici

Croissance promise...

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été est passé avec ses nouvelles pousses; l’hivers’en vient avec ses courtes journées et safroidure. Mais aujourd’hui c’est l’automne! Plein

des fruits, de graines, sont tombés sur le sol... et sont déjàpromesses de nouvelles pousses au printemps prochain!

Ça me fait penser à notre Église... Elle vient d’avoir, lesplus anciens s’en souviennent, des décennies d’un étérempli de vie pastorale en notre société; il y a en vue unhiver qui n’est pas encore arrivé... Nous sommesprésentement dans un automne. Nous avons cueilli pleinde fruits au concile Vatican II comme dans nos synodesdiocésains et ceux-ci nous aideront à passer l’hiver,encore une fois. Et reviendra un printemps où l’Évangile,semé dans les sillons de notre culture – qui changebeaucoup, et ce n’est pas fini! – lui donnera nourriture desens... Jésus a dit qu’il sera toujours avec nous jusqu’à lafin des saisons (Mt 28, 20)... et l’Église a traversé biend’autres hivers avec Lui!

L’automne, c’est aussi le temps de labourer les champs quiseront semés au printemps suivant. Un des moyens

pastoraux qui nous font espérer l’avenir, ce sont lespèlerinages. Par ceux-ci, nous « labourons » notre cœur,nous le rendons ouvert à recevoir la Parole! Aller autombeau du Christ ou à celui des Apôtres, visiter lessanctuaires dédiés aux saints et saintes, s’arrêter dans lescimetières où reposent ceux et celles qui nous ont donné lavie et transmis la foi... Tous ces hauts lieux nous font garderl’espérance! Et on le voit concrètement avec ces gens quitémoignent et s’engagent au retour de ces sentiers de foi...

Oui, notre monde a changé, encore une fois. Mais laParole de Dieu est toujours semée en notre terre par leSeigneur (Mc 4, 1-20). Que cet Automne de l’Église soitrempli de réserves pour l’Hiver et du désir d’unPrintemps avec encore de nouvelles pousses!

Christian Bourgault, [email protected]

Le prochain Pèlerinage en Terre Sainte, avec Spiritours,que l’auteur C. B. accompagnera, aura lieu du 26 octobreau 7 novembre 2012 (voir la quatrième de couverture).

Photo : C

hristian Bourgault

Saint Sépulcre de Jérusalem

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Conte de Noël


e village de Pouldreuzin allait-il connaître unepériode de paix? Depuis des lustres, il étaitdéchiré par l’opposition des cléricaux et des

radicaux, de l’école libre des Frères et de la communalelaïque, du curé et de l’instituteur. Les hostilités quiempruntaient les couleurs des saisons viraient àl’enluminure légendaire avec les fêtes de fin d’année. Lamesse de minuit avait lieu pour des raisons pratiques le24 décembre à six heures du soir. À la même heure,l’instituteur, déguisé en Père Noël, distribuait des jouetsaux élèves de l’école laïque. Ainsi le Père Noël devenait-il par ses soins un héros païen, radical et anticlérical, et lecuré lui opposait le Petit Jésus de sa crèche vivante –célèbre dans tout le canton – comme on jette une ondéed’eau bénite à la face du Diable.

Oui, Pouldreuzic allait-il connaître une trêve? C’est quel’instituteur, ayant pris sa retraite, avait été remplacé parune institutrice étrangère au pays, et tout le mondel’observait pour savoir de quel bois elle était faite. MmeOiselin, mère de deux enfants – dont un bébé de troismois – était divorcée, ce qui paraissait un gage de fidélitélaïque. Mais le parti clérical triompha dès le premierdimanche lorsqu’on vit la nouvelle maîtresse faire uneentrée remarquée à l’église.

Les dés paraissaient jetés. Il n’y aurait plus d’arbre de Noëlsacrilège à l’heure de la messe de « minuit », et le curéresterait seul maître du terrain. Aussi la surprise fut-ellegrande quand Mme Oiselin annonça à ses écoliers querien ne serait changé à la tradition, et que le Père Noëldistribuerait ses cadeaux à l’heure habituelle. Quel jeujouait-elle? Et qui allait tenir le rôle du Père Noël? Lefacteur et le garde champêtre, auxquels tout le mondesongeait en raison de leurs opinions socialistes, affirmaientn’être au courant de rien. L’étonnement fut à son comblequand on apprit que Mme Oiselin prêtait son bébé aucuré pour faire le Petit Jésus de sa crèche vivante.

Au début tout alla bien. Le petit Oiselin dormait à poingsfermés quand les fidèles défilèrent devant la crèche, lesyeux affûtés par la curiosité. Le bœuf et l’âne – un vraibœuf, un vrai âne – paraissaient attendris devant le bébélaïque si miraculeusement métamorphosé en Sauveur.

Malheureusement, il commença à s’agiter dès l’Évangile,et ses hurlements éclatèrent au moment où le curémontait en chaire. Jamais on n’avait entendu une voix debébé aussi éclatante. En vain la fillette qui jouait la ViergeMarie le berça-t-elle contre sa maigre poitrine. Lemarmot, rouge de colère, trépignant des bras et desjambes, faisait retentir les voûtes de l’église de ses crisfurieux, et le curé ne pouvait placer un mot.

Finalement, il appela l’un des enfants de chœur et luiglissa un ordre à l’oreille. Sans quitter son surplis, le jeunegarçon sortit, et on entendit le bruit de ses galochesdécroître au-dehors.

Quelques minutes plus tard, la moitié cléricale du village,tout entière réunie dans la nef, eut une vision inouïe quis’inscrivit à tout jamais dans la légende dorée du Paysbigouden. On vit le Père Noël en personne faire irruptiondans l’église. Il se dirigea à grands pas vers la crèche. Puis,il écarta sa grande barbe de coton blanc, il déboutonnasa houppelande rouge et tendit un sein généreux au PetitJésus soudain apaisé.

Tiré de : Michel Tournier, Le Coq de bruyère, Paris,Gallimard, 1978, p. 29-31.

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Le village allait-il connaître une trêve?

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Halte-détente


Dans un diocèse on a distribué 20 formulaires à depossibles candidats pour un Cursillo. Seulementtrois ont répondu et sur ces trois un ne s’est pasprésenté! L’un des deux élus nous avoue lui-mêmequ’il a hésité longtemps avant de signer, car leformulaire paraissait beaucoup plus une enquête depolice qu’une invitation religieuse! Ce qui l’adéfinitivement convaincu c’est l’effet paradoxal dupeu de réponses positives. Il se disait : « Ce doit êtretrès bon, parce que si c’était de mauvais goût, lesgens se battraient pour entrer! »

Réflexion d’un candidatau Mexique

Blagues

Vœux de Noël

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C’est un enfant qui a été frappé par la voisine. Samère, furieuse, va lui demander : « Pourquoi avez-vous frappé mon fils? – Parce qu’il est mal élevé: il m’a traité de grosse. – Et vous croyez qu’en le frappant vous allez maigrir? »

Un condamné à mort attend l’heure de l’exécution.Arrive le prêtre : « Mon fils, j’apporte la parole de Dieupour toi. – Vous perdez votre temps, mon père. Dans quelquesheures, je vais pouvoir lui parler person nel lement.Avez-vous un message pour lui? »

À son arrivée à la prison, les détenus lui demandent cequ’il a fait, et il répond:« J’ai fait mes emplettes de Noël trop tôt.– Comment ça, trop tôt?– Ben oui, c’était avant l’ouverture du magasin. »

Une vieille personne entre au confessionnal. – Mon père, croyez-vous que Dieu va mepardonner? – Mais bien sûr, pourquoi demandez-vous ça? – C’est que j’ai caché un Juif dans ma cave… – Mais c’est un très beau geste de votre part! – Oui, mais… je lui ai demandé 600 Euros par moispour la pension… – Bon, je suppose qu’il avait l’argent pour vous payer. – Oui, mais je ne lui ai pas encore dit que la guerreétait finie!


« Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir et l’envie furieuse

d’en réaliser quelques-uns! Je vous souhaite d’aimer ce qu’il

faut aimer et d’oublier ce qu’il faut oublier! Je vous souhaite des

passions! Je vous souhaite des silences! Je vous souhaite des

chants d’oiseaux et des rires d’enfants! Je vous souhaite de

résister à l’enlisement, à l’indifférence, aux vertus négatives de

notre époque! » (Jacques Brel)

Et le Comité de rédaction de PEMsouhaite à tous ses abonnés

un Noël si joyeux que l’année 2012soit toute de colores!

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COMPOSTELLE : Espagne« Marcher avec son Dieu »

27 avril au 19 mai 2012

ISRAËL ET JORDANIE« Au pays de la Bible »

30 avril au 12 mai 2012

POLOGNE« Sur les pas du

Bienheureux Jean-Paul II »

13 au 24 mai 2012

TURQUIE« Sur les pas de Saint Paul »

13 au 28 mai 2012

IRLANDEÀ l’occasion du 50e Congrès Eucharistique International

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Détenteur d’un permis du Québec

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«L’Église que j’aime, c’est celle qui préfère être...

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