L’EFFET TCHERNOBYL

27
L’EFFET TCHERNOBYL Le 26 Avril 1986, la plus grande catastrophe de l’industrie nucléaire se produisait à la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine. Durant près de dix jour, une partie importante des produits radioactifs fut rejetée dans l’atmosphère, formant un nuage radioactif qui retomba en partie sur l’Europe. Bien que d’autres accidents concernant l’activité nucléaire aient déjà eu lieu, Tchernobyl tient aisément le haut de l’affiche médiatique jusqu’à obtenir un symbole des risques nucléaires (régulièrement, l’accident apparaît dans les pages « santé » ou « environnement » des quotidiens) à la une le problème des cancers de la thyroïde, de la contamination des aliments… Quelles ont été et quelles sont les conséquences de l’accident de Tchernobyl en France et en Europe sur la gestion de la biodiversité et de l’environnement ? L’intérêt porté à cette catastrophe rend utile de dresser un bilan sur les conséquences de Tchernobyl ainsi que sur les réformes qui ont suivies

description

L’EFFET TCHERNOBYL. - PowerPoint PPT Presentation

Transcript of L’EFFET TCHERNOBYL

Page 1: L’EFFET TCHERNOBYL

L’EFFET TCHERNOBYL

Le 26 Avril 1986, la plus grande catastrophe de l’industrie nucléaire se produisait à la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine.Durant près de dix jour, une partie importante des produits radioactifs fut rejetée dans l’atmosphère, formant un nuage radioactif qui retomba en partie sur l’Europe. Bien que d’autres accidents concernant l’activité nucléaire aient déjà eu lieu, Tchernobyl tient aisément le haut de l’affiche médiatique jusqu’à obtenir un symbole des risques nucléaires (régulièrement, l’accident apparaît dans les pages « santé » ou « environnement » des quotidiens) à la une le problème des cancers de la thyroïde, de la contamination des aliments…

Quelles ont été et quelles sont les conséquences de l’accident de Tchernobyl en France et en Europe sur la gestion de la biodiversité et de l’environnement ? L’intérêt porté à cette catastrophe rend utile de dresser un bilan sur les conséquences de Tchernobyl ainsi que sur les réformes qui ont suivies

Page 2: L’EFFET TCHERNOBYL

TCHERNOBYL : l’accident et sa

gestion technique. 1) Le site .

La ville ancienne de Tchernobyl (12500 habitants ) se trouve à une quinzaine de kilomètres au sud-est de la centrale et une cité nouvelle ( Pripiat ) de 50 000 habitants avait été construite à sa proximité ( à 3 km ) pour accueillir les personnels d’exploitation et leurs familles . Le pays, boisé, avait une faible densité de population ( 150 000 à 135 000 habitants au total dans un rayon de 30 km ) .

  2) Le scénario de l’accident .

Avant d'arrêter la tranche 4 de la centrale pour une période normale de maintenance, l'exploitant avait prévu d'effectuer dans l'après-midi du vendredi 25 avril, un essai déjà réalisé sur d'autres réacteurs RBMK, ayant pour but de vérifier qu'en cas de perte du réseau électrique extérieur, les systèmes de sauvegarde (pompes de circulation, barres de contrôle, alimentation des sectionnements, contrôle commande) pouvaient être alimentés par le turboalternateur en attendant leur reprise en secours par les diesels. Les essais réalisés précédemment avaient montré que le système de régulation de l'excitatrice devait être ajusté si l'on voulait maintenir une intensité acceptable le temps voulu pendant le ralentissement du groupe turboalternateur.

Plusieurs péripéties ont conduit à retarder cet essai. A la demande du répartiteur d'énergie de Kiev, la baisse programmée de puissance entamée le 25 avril à 1h06 du matin, a été interrompue à 14h, et le réacteur est resté alors à mi-puissance sur un seul turboalternateur durant neuf heures. La réduction volontaire de puissance a repris à 23h10 jusqu'à ce que la valeur de 500 MWth soit atteinte le samedi 26 à 0h28. La puissance s'est ensuite effondrée lors du basculement, mal synchronisé par les opérateurs, du système automatique local de commande des barres au système global. Il en est résulté un empoisonnement Xénon accru. Or, pour réaliser l'essai, il fallait retrouver de la puissance et les opérateurs ont dû extraire presque toutes les barres de contrôle, ce qu'interdisaient les consignes.

A partir de ce moment (0h30) toute utilisation de l'arrêt d'urgence conduisait inéluctablement à l'endommagement du combustible, du fait de la mauvaise conception des barres de contrôle et sécurité.

Page 3: L’EFFET TCHERNOBYL

A 1h23mn04s, l'essai prévu a été engagé par la fermeture de la vanne d'admission de la vapeur à la turbine ; le ralentissement du turboalternateur a entraîné celui de 4 des 8 pompes de circulation (les 4 autres étant reliées au réseau). L'accident a été déclenché à 1h23mn40s par l'opérateur quand il a appuyé sur le bouton d'arrêt d'urgence : l'insertion des barres, dont la chute était lente (20 secondes!) a entraîné une augmentation de la réactivité locale en partie basse du réacteur et l'énergie déposée dans une partie des combustibles a conduit à leur rupture brutale et à celle de quelques canaux. L'ébullition en masse de l'eau a ensuite engendré le passage du réacteur en situation de prompte criticité et la puissance a pu atteindre en quelques secondes cent fois la valeur nominale, soit 300 000 MWth !

La reconstitution précise des phénomènes physiques et chimico-physiques qui sont intervenus est très difficile : interaction de l'oxyde d'uranium avec l'eau, provoquant la rupture des tubes de force, déflagration de l'hydrogène produit lors de la décomposition de l'eau par les structures métalliques portées à très haute température, soulèvement de la dalle supérieure portant les mécanismes de barres etc.

Les exploitants perçurent deux explosions successives, la seconde plus forte que la première, qui firent se soulever de 14 m la dalle supérieure du cœur (450 t) et conduisirent à la destruction des superstructures du bâtiment. Du combustible, des composants du cœur et des structures furent projetés sur le toit des bâtiments adjacents et sur le sol, entraînant un relâchement massif de produits radioactifs dans l'environnement. Les débris du cœur déclenchèrent une trentaine d'incendies sur les toits avoisinants (hall des machines et ce qui restait du bâtiment réacteur) et par des passages de câble menacèrent le réacteur n°3.

3)Les diverses causes de l’accident .

C'est en août 1986, à Vienne, dans le cadre d'une réunion spécialement organisée par l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) que le délégué soviétique, Valery Legassov donna les premières informations sur l'accident. Il incrimina essentiellement des erreurs graves d'exploitation :- le non-respect des conditions de fonctionnement prévues pour le jour précédent- le viol des consignes de sécurité et la mise hors service de certaines sécurités automatiques.

Page 4: L’EFFET TCHERNOBYL

Figure 1 - Coupe du réacteur accidenté (source : rapport UNSCEAR)

Page 5: L’EFFET TCHERNOBYL

Il souligna (à tort) que l'accident ne serait pas advenu si une seule de ces multiples défaillances n'avait pas eu lieu. Le directeur de la centrale et l'ingénieur en chef présent en salle de commande furent jugés coupables et condamnés à des peines d'emprisonnement.Volkov, de l'Institut Kurchatov, réhabilitera les exploitants en écrivant notamment : "L'ampleur de l'accident n'a donc pas été déterminé par des actions du personnel, mais par l'ignorance, principalement de la part des cadres scientifiques, de l'effet du titre en vapeur sur la réactivité du cœur des RBMK. Cette ignorance a conduit à mal analyser la sûreté de fonctionnement, à négliger les apparitions répétées de l'important effet des vides sur la réactivité pendant l'exploitation, à accorder une confiance abusive à l'efficacité du système d'injection de secours qui, en fait, n'a pu faire face ni à l'accident de Tchernobyl, ni à de nombreuses autres situations, et à formuler naturellement des procédures incorrectes.Cette insuffisance du niveau scientifique s'explique surtout par les raisons suivantes :- le très petit nombre des études de physique neutronique des réacteurs RBMK,- le fait d'avoir négligé les écarts dans les résultats obtenus par différentes méthodes,- l'absence d'études expérimentales dans des conditions proches des conditions naturelles.Pendant longtemps le Ministère de l'Energie de l'URSS a exploité les RBMK avec des instabilités neutroniques sans prêter attention aux signaux inhabituels et répétés des systèmes de sûreté liés au niveau de puissance et n'a pas exigé d'enquêtes approfondies sur les situations d'urgence. Nous sommes forcés de conclure qu'un accident du genre de celui de Tchernobyl était inévitable."Plus évidente est l'absence de culture de sûreté dans le "système soviétique" qui prévalait alors :- plusieurs incidents précurseurs étaient survenus, dont le premier sur le réacteur RBMK de Leningrad, mais ils étaient restés confidentiels et aucun enseignement n'en avait encore été tiré.- cet essai risqué n'avait fait l'objet d'aucune analyse préalable de sûreté par une structure indépendante.- l'exploitant n'était pas conscient des risques qu'il encourait du fait de l'instabilité potentielle du réacteur.- l'effet positif des barres de contrôle avait été mesuré en 1983 sur le RBMK d'Ignalina et lors des essais de démarrage de Tchernobyl 4, une modification de leur conception était envisagée par les équipes moscovites, mais les exploitants n'avaient pas été alertés.

Page 6: L’EFFET TCHERNOBYL

4) Premières interventions .

Divers groupes de pompiers se dévouèrent pour tenter de maîtriser les divers incendies déclenchés, dans un environnement enfumé hautement radioactif : 14 pompiers entrèrent en action quatre minutes après l'accident, et 250 deux heures et demie plus tard. Une heure après, à 4h50 du matin, la plupart des feux étaient éteints. C'est durant cette première séquence que des doses mortelles d'irradiation furent subies par des intervenants.

Malgré la considérable quantité d'eau apportée (qui produisit beaucoup de vapeur), le feu reprit 20 heures après l'explosion à partir des gaz formés par l'action de la vapeur sur le graphite (présent en grande quantité dans ce type de réacteur) avec une flamme de 50 m de hauteur projetant des matières radioactives jusqu'à une altitude de 1 500m, ce qui facilitait sa lointaine migration.

Les premières mesures prises pour contrer la combustion du cœur, empêcher tout risque de criticité et diminuer les relâchements d'éléments radioactifs ont consisté à jeter par hélicoptère (1 800 vols) des matériaux absorbants les neutrons (produits contenant du bore) et des produits lourds (plomb, sable, argile) : 5 000 t de matériaux furent ainsi jetés, un peu au hasard du fait de la mauvaise visibilité et du très fort niveau d'irradiation interdisant une approche fine, en direction de la cavité ou sur les toits en flamme. Ce mauvais largage a peut-être contribué à la reprise du feu et des relâchements qui ne cessèrent, abruptement, que le 7 mai, probablement à la suite de l'injection d'azote liquide dans les parties basses du réacteur.

Page 7: L’EFFET TCHERNOBYL

Ces versements de matériaux furent d'autant plus interrompus que, sous leur charge, on craignait l'effondrement des structures. Un tunnel creusé durant quinze jours à partir de la tranche 3 menacée par le sinistre a permis également d'installer une dalle de béton capable de protéger les eaux souterraines des matières radioactives fondues.

5) Les enseignements tirés de l’accident .En URSS (Russie, Ukraine, Lituanie), des modifications ont été apportées aux autres réacteurs RBMK en fonctionnement (13 en tout au 1/01/2001) : elles ont porté sur les caractéristiques du combustible (enrichissement plus élevé pour diminuer "l'effet de vide"), sur le dessin des barres de contrôle et sur la protection de la dalle supérieure contre les accidents de surpression. Une meilleure organisation de la sûreté, lentement mise en place, et la prise de conscience des risques concourent en outre à un meilleur niveau global de sûreté, sans que soit atteint cependant le standard occidental. Ailleurs, on comprit assez vite que cet accident n'était pas seulement "soviétique" et que les pays de l'OCDE pouvaient aussi en tirer des enseignements utiles. Citons quelques conséquences directes ou indirectes :Sur la conception des réacteurs en France :- une recherche exhaustive de toutes les possibilités de réalisation d'un accident de réactivité dans tous les réacteurs fut engagée, permettant d'identifier dans les REP une séquence potentiellement dangereuse, réacteur à l'arrêt (des contre-mesures ont été prises)- pour la prochaine génération de REP (projet franco-allemand EPR, projets américains), on prévoit des dispositions nouvelles destinées à assurer le refroidissement d'un cœur fondu et à garantir l'intégrité à long terme de l'enceinte de confinement.Sur la communication :- en France, le Conseil Supérieur de la Sécurité Nucléaire a été transformé en Conseil Supérieur de la Sécurité et de l'Information Nucléaire (CSSIN) accueillant des spécialistes de la communication pour accroître la qualité de l'information et la transparence. Sur la suggestion de l'un de ses membres17 , son vice-président, le journaliste Pierre Desgraupes, a décidé la création d'une échelle de gravité nationale des événements significatifs pour la sûreté, permettant aux médias de mieux percevoir l'ampleur des risques associés. Cette échelle, légèrement modifiée, a été adoptée internationalement (échelle INES). Elle comporte sept degrés, Tchernobyl se plaçant au niveau 7. A partir du niveau 1 (simple anomalie d'exploitation) tout incident fait l'objet d'une information internationale.

Page 8: L’EFFET TCHERNOBYL

Sur l'intervention en cas d'accident :

- il a été décidé de distribuer aux populations vivant à proximité d'une centrale française des pastilles d'iode à absorber en cas d'accident grave pour prévenir l'apparition de cancers de la thyroïde.

Sur les programmes de recherches :

- recherches sur le devenir des radionucléides déposés dans l'environnement,

- intérêt accru pour l'étude des accidents graves avec fusion du cœur..

Page 9: L’EFFET TCHERNOBYL

Les conséquences locales

En Ukraine 160 000 km² sont contaminés par le nuage radioactif, 1800 villages sont évacués en Russie et en Biélorussie, 400 000 personnes doivent quitter la région. 47 000 tonnes de viande radioactive et plus de 4 millions de litres de lait sont vendus avant que les autorités ne reconnaissent l'existence d'un grave problème de contamination. Au moins 9 millions de personnes sont affectées par l'accident directement ou indirectement.Selon les autorités ukrainiennes, 125 000 personnes seraient mortes des suites de l'explosion; selon certains experts occidentaux, il n'y aurait eu que 45 victimes directes.

Page 10: L’EFFET TCHERNOBYL

Le taux de mortalité chez l'enfant de moins de 1 an monte à 14,1%, la courbe de croissance de la population négative: les décès dépassent chaque année les naissances de 150 000.

Un an après le drame on ne compte seulement que 13 millions d’enfants de moins de 14 ans, 77 districts répartis sur 12 régions, soit 3,6 millions de personnes, dont 500 000 enfants sont touchés par la radioactivité provoquée par l’explosion, les naissances necessent de diminuer : environ 800 000 naissances il y a 20 ans, moins de 600 000 de nos jours tandis que le taux de mortalité connaît une importante augmentation: en 1990, 11,6 pour mille; en 1994, 14,7 pour mille.On ne dénombre que 20 nouveaux-nés sur 100en bonne santé.

Page 11: L’EFFET TCHERNOBYL

Les conséquences sanitaires de cette catastrophe sont marquées par des affectations du système respiratoire, du système digestif, du système nerveux,de nombreuses déformations ainsi que des troubles de la circulation sanguine et du sang lui-même et le nombre de cancers de la thyroïde a fortement augmenté.

Les maladies touchant les enfants sont le plus souvent dues à un affaiblissement su système immunitaire antitumoral à la suite des radiations, le malnutrition et conséquences du stress économique et social de longue durée. La santé de l'enfant dépend essentiellement de celle de la mère: l'analyse des grossesses et accouchements, étude réalisée sur 15 000 femmes résidant dans la zone contaminée, révèle une augmentation du nombre de cas d' anémies et d'hémorragies vaginales. Le nombre de grossesses présentant des complications, par rapport à la période qui a précédé l'accident, a pratiquement triplé.

Page 12: L’EFFET TCHERNOBYL

Des animaux irradiés commencent à donner naissance à des mutants, affirme le Pr Konovalov. Ce biologiste ukrainien collectionne même certains spécimens dans un étrange musée.C'était un poulain né avec huit pattes, peu après l'accident survenu à la centrale nucléaire de Tchernobyl, dans la région de Jitomir. Il fut le premier mutant de Tchernobyl découvert par les scientifiques. L'animal est devenu le premier spécimen du musée du Pr Konovalov.. Ce dernier, docteur en biologie, avait compris que c'était à Jitomir, région la plus atteinte, qu'allaient se produire les mutations les plus spectaculaires. C'est à la suite d'une visite au kolkhoze Lénine, de Naroditchi, à l'ouest de Tchernobyl, que le Pr Konovalov a eu l'idée de constituer une collection des monstres de Tchernobyl. Dans cette exploitation, on avait vu naître, après l'accident, des veaux à 2 têtes et des porcelets avec un pelage raide et gris, pareil à celui de certains chiens. Konovalov y trouva aussi une vache à quatre cornes, dont deux avaient poussé sur le front de la bête, et un veau sans péritoine dont l'estomac était apparent. Il y vit des gorets aux groins déformés par des hernies, avec deux corps pour une tête, ou deux têtes pour un tronc, à six pieds ou sans pattes du tout.Dans son musée, le Pr Konovalov a même des fœtus de cinq ou six mois, sans jambes, dont les visages présentent des malformations. Ce que sa collection révèle de plus terrible, c'est l'augmentation annuelle du nombre de mutants: alors qu'en 1986 il n'avait trouvé que deux spécimens, on ne cesse aujourd'hui de lui signaler de nouveaux cas. Les travaux du Pr Konovalov tendent à démontrer que des gènes cachés se manifestent sous l'effet des radiations. Les humains et animaux qu'il a étudiés souffrent d'une fragilité croissante des chromosomes, de troubles du métabolisme et d'affections du système nerveux central.

Page 13: L’EFFET TCHERNOBYL

 L'homme dispose de systèmes qui s'opposent aux mutations, mais les radiations les endommagent. Les anomalies deviennent une réalité. Il se passe la même chose chez les végétaux. « Dans un champ de blé que nous avons fait pousser près de Jitomir, nous avons pu dénombrer, en deux ans, 2 000 mutations ». Ces dix dernières années, la fréquence des mutations chez les enfants a été multipliée par 2,5, et on constate des anomalies chez un nouveau-né sur cinq dans la zone contaminée, et chez un sur six dans les régions ukrainiennes plus éloignées. Un tiers des enfants de Jitomir viennent au monde avec des affections psychiques. Les femmes des zones irradiées sont deux fois plus malades que les hommes, ce qui n'a jamais été observé auparavant. Chez les animaux, avant l'accident, à Jitomir on avait enregistré 83 cas de mutation sur 8 000 vaches; aujourd'hui, on compte 180 cas.

Pour rendre sa collection plus impressionnante, le Pr Konovalov a décidé d'y faire figurer des spécimens vivants. Il a ainsi capturé un coq aux pattes couvertes d'un pelage, et il a acheté des poules atteintes par les radiations.

Page 14: L’EFFET TCHERNOBYL

Le nuage radioactif a fait le tour de la Terre: la Pologne, toute la Scandinavie, l'Allemagne, l'Italie, la Suisse et la France, en dehors de l'Ukraine, de la Biélorussie et de la Russie, ont été particulièrement touchées. L'Écosse semble avoir été également atteinte.

Page 15: L’EFFET TCHERNOBYL

Les conséquences en Europe

de Tchernobyl A)le nuage radioactif.

Au-delà de 10000 mètres d’altitude,les éléments radioactifs ont formé au contact des vents des masses d’air contaminées qui se sont disséminées sur l’Europe.Parce que le rejet s’est effectué sur plusieurs jours sous des conditions météorologiques changeantes(les vents en altitude),trois principaux nuages se sont formés:-le nuage initial poussé par un vent sud-est et nord-ouest s’est d’abord dirigé vers la Scandinavie.-ensuite les particules ont été émises vers le sud-ouest (Europe centrale et occidentale)-vers la fin du rejet,les matières radioactives ont pris la direction de l’Europe du sud.

En règle générale,plus on s’éloigne de Tchernobyl,plus la radioactivité diminue en raison de la dilution dans l’atmosphère des radioéléments.Mais ce nuage radioactif qui a survolé l’Europe a provoqué des contaminations de niveau variable pas seulement selon la distance et la direction des vents,mais aussi selon les précipitations.En effet,le dépôt de particules radioactives a été intensifié par la pluie,provoquant ainsi des «taches de contamination».

Ce sont les radioéléments les plus volatiles qui se sont majoritairement retrouvés dans la nuage radioactif :-Notamment l’iode 131 (de période courte 8 jours) responsable d’une grande partie de l’exposition aux rayonnements de la population durant les premières semaines, dont environ 5.1017 Bq ont été émis,ce qui représente quelque 20% de l’activité présente dans le cœur du réacteur.-Viennent ensuite le césium 137(de période longue 30 ans) et le césium 134 (de période 2 ans).Le césium 137 est responsable de la majeure partie des expositions actuelles et futures de la population;environ 7.1016 Bq de césium 137 ont été émis,soit environ 15% de l’activité présente dans le cœur du réacteur.-On trouve ensuite d’autres éléments (strontium 90,plutonium 239…) beaucoup moins volatiles et pour lesquels,de ce fait,les activités émises ont été beaucoup plus faibles.

Page 16: L’EFFET TCHERNOBYL

Dispersion troposphérique du nuage de Tchernobyl.

Page 17: L’EFFET TCHERNOBYL

B)Les pays d’Europe touchés.Le rapport de l’UNSCEAR(United Nations Scientific Committee on the Effects of Atomic Radiations) ne mentionne que des études concernant les liées à Tchernobyl faites à Berlin, en Ecosse et dans les régions les plus contaminées de Suède.Toutes ces études,fondées sur un petit nombre de cas, ont été contestées par la suite..Les doses à Berlin et en Ecosse n’ont atteint que 10% du rayonnement naturel et aucun pic de trisomie 21 n’a été observé dans d’autres pays plus fortement contaminés(Belarus,Finlande).

Selon d’autres auteurs, la mortalité périnatale en Allemagne aurait augmenté significativement en 1987 ce qui a été attribué à l’accident de Tchernobyl.Ces résultats ont été remis en question lorsqu’on s ’est aperçu que les doses d’irradiation dues au césium 137 incorporé n’étaient que de 0.05mSv (millisievert=unité de dose d’irradiation chez les êtres vivants) . .Aucune corrélation avec la dose d’irradiation n’a pu être observée en Bavière.Une étude réalisée en ex-RFA a aussi constaté un excès de 50% de leucémies dans un groupe d’enfants nés l’année suivant l’accident.Mais les auteurs ont écarté la aussi tout lien avec Tchernobyl.Pourtant les chiffres parlent d’eux-mêmes…

L’IPSN(Institut de Protection et de Sûreté Nucléaire )dans ses dossiers de presse fait état d’un article paru en 1996 qui accuse Tchernobyl d’être la cause d’une augmentation de 160% du taux de leucémies en Grèce chez les enfants de moins de 1an à l’époque de l’accident, phénomène que le Centre International de Recherche contre le Cancer(CIRC) n’a retrouvé dans aucun autre pays d’Europe de l’Est ou d’Europe Centrale.Les auteurs ont attribué cette augmentation à l’exposition en cours de grossesse aux retombées de l’accident ; là encore les chiffres sont pourtant nets…

En Suède,une étude des cancers sur la tranche d’âge des 0-19 ans a été effectuée pour la période 1978-1992 dans les 6 comtés les plus contaminés par l’accident de Tchernobyl.La dose pour la première année après l’accident varie entre 1 et 4mSv: il n’y a pas d’augmentation nette après l’accident.

En Grande-Bretagne,les cas de cancers de la thyroïde ont été multipliés par 2,7 chez l’enfant et par 2,2 chez les adultes jeunes.Par ailleurs,dans la région de Cumbria(la plus contaminée) l’augmentation est de 12fois!Ainsi il a été conclu que l’accident de Tchernobyl ait pu avoir des conséquences sur cette augmentation du nombre des cancers de la thyroïde en Grande-Bretagne.

Les experts de l’UNSCEAR ont focalisé leurs études sur les pays européens ayant eu des territoires assez étendus contaminés au-delà de 37kBq/m².

Page 18: L’EFFET TCHERNOBYL

Les dépôts à court terme en Europe.

Page 19: L’EFFET TCHERNOBYL

Les dépôts à long terme en Europe.

Page 20: L’EFFET TCHERNOBYL

Les conséquences sur notre territoire.La France a été divisée en trois régions touchées par la catastrophe:-L’Ouest,avec moins de 750 Bq/m² de césium 137 et 5000 Bq/m² en Iode 131.-Une partie centrale recevant entre 750 et 3000 Bq/m² de césium 137.-L’Est,la plus contaminée,recevant plus de 3000 Bq/m² de césium 137 et plus de 20000Bq/m² pour l’iode 131.Depuis l’accident, la contamination n’a cessé de décroître.Aujourd’hui elle est faible sur la majeure partie du territoire.Néanmoins,à échelle locale, l’activité de césium 137 peut être 2fois supérieure à la moyenne.Ce sont les zones très arrosées (taches de contamination) entre le 1 et le 5 Mai 1986 correspondant souvent à des zones forestières en haute altitude et donc difficilement accessibles,comme les Vosges ou les Alpes.L’IPSN confirme que la contamination en césium 137 diminue globalement lorsqu’on se déplace d’est en ouest.La nature du terrain (boisé ou découvert),l’altitude,le ruissellement mais surtout la pluie ont déterminé l’intensité de la contamination.Les dépôts par temps sec de Cs-137 sont de l’ordre de 1000Bq/m².Mais les activités augmentent avec la hauteur des pluies survenues et peuvent atteindre plus de 20000 Bq/m² sur les terrains ayant reçu 50 mm d’eau.

Par ailleurs,le risque de cancers de la thyroïde en relation avec les retombées de Tchernobyl est faible.L’ISPN(Institut de Sûreté et de Protection Nucléaire) a calculé pour un enfant de l’est de la France une dose à la thyroïde de 10mGy à 16mGy,c’est-à-dire 10 a 10000 fois plus faible qu’une irradiation médicale.L’augmentation du nombre de cancers de la thyroïde serait plus lié au progrès de dépistage.En effet,un nodule thyroïdien n’est décelé cliniquement que dans 4 à 7% des cas pour les populations où la carence alimentaire en iode a été corrigée (cas de la France).Cependant,la Corse a été fortement touchée par les retombées de Tchernobyl.En ce qui concerne l’iode 131 radioactif,on aurait pu protéger la population sans inconvénient économique important puisque,du fait de sa courte période(8 jours),il aurait suffi de transformer toute la production du moment en lait UHT à consommer plus tard pour se protéger de l’iode 131 concentré dans le lait.Tout a été fait pour ne pas affoler la population.On sait aujourd’hui que des enfants corses ont des problèmes thyroïdiens et l’on juge Tchernobyl responsable de ces problèmes.

Page 21: L’EFFET TCHERNOBYL
Page 22: L’EFFET TCHERNOBYL
Page 23: L’EFFET TCHERNOBYL

REFORMES ET DISPOSITIFS AFIN D’EVITER DE TELS ACCIDENTS

En Ukraine 1/Initiative Franco-Allemande et Européenne

En 1995, après plusieurs années de négociation avec le G7 et la commission européenne, l’Ukraine a pris l’engagement d’arrêter les réacteurs de la centrale de Tchernobyl au plus en 2000. A la suite de cet engagement, le G7, la commission européenne et l’Ukraine ont signé un accord en décembre1995, pour accompagner la fermeture de la centrale afin d’éviter un nouveau risque d’accidents et donc de contaminations.Un accord intergouvernemental signé le jour de la fermeture de la centrale de Tchernobyl, le15décembre 2000, par la France, l’Allemagne et l’Ukraine est venu renforcer le soutien des trios pays. Cet accord prévoit la participation de la France et de l’Allemagne au centre international de Tchernobyl sur la SURETE NUCLEAIRE.En 2000,l’union européenne s’est félicitée des mesures prises par l’Ukraine concernant les initiatives et les dispositifs concernant la centrale de Tchernobyl.Suite à la fermeture de la centrale, les aspects techniques du problème ont été résolus, notamment par la construction d’un « sarcophage » renforcé. En 2005, l’abri existant sera transformé en un système de protection de l’environnement.

Page 24: L’EFFET TCHERNOBYL

En Europe  

De nombreux pays européens essaye de luter contre le nucléaire et en particulier l’Allemagne et ses syndicats très puissants, ainsi que le Royaume-Uni. Ayant vu le désastre de Tchernobyl qu’a causé le nucléaire, il est effectivement temps de penser à demain. Vers l’an 2000 l’Allemagne a décidé de se sortir du nucléaire. Nouvelle surprenante puisque peu de temps après Tony Blair annonçait une nouvelle politique énergétique au Royaume-Uni et confirmait un nouveau tournant pour l’Europe.

Après que la Belgique, par un dernier vote du Sénat, ait entériné, le 16 janvier, la sortie du nucléaire d’ici à 2025, il est clair qu’un chemin européen de l’énergie se dessine : il diverge de l’option suivie par Washington et s’écarte de l’énergie nucléaire.

Page 25: L’EFFET TCHERNOBYL

Au Etats-UnisIl y a sur cette question une divergence majeure d’analyse entre l’Europe et les

Etats-Unis. Les dirigeants américains visent à maintenir une croissance énergétique soutenue, ce qui se traduit par la politique étrangère que l’on connaît. Au contraire, la diplomatie européenne est active et unie sur les questions du changement climatique et du développement durable : ici, l’Union européenne établit depuis quelques années une alliance avec les pays du Sud, isolant, de leur fait, les Etats-Unis.

Cette démarche ne se traduit pas seulement par un geste diplomatique, mais par des choix énergétiques que l’Allemagne, puis la Belgique et maintenant le Royaume-Uni marquent avec force

 Le plus grand nombre d’incidents de toute l’industrie nucléaire du paysElle se trouve à peine à 40 kilomètres au nord de la ville de New York, dont elle

fournit un tiers de l’électricité. Plus de 20 millions d’habitants vivent dans un rayon de 80 kilomètres. Elle est considérée comme la plus dangereuse des Etats-Unis. L’un des deux réacteurs actifs, Indian Point 2, a connu le plus grand nombre d’incidents de toute l’industrie nucléaire du pays. Il y a un an, il était le seul parmi la centaine en service à recevoir une note rouge de la Commission de contrôle de l’industrie nucléaire (NRC). L’autorité fédérale évalue les risques de vert, le plus faible, à blanc, jaune et rouge, le plus élevé. Indian Point 2 est revenu aujourd’hui à jaune, personne n’est rassuré pour autant.

Page 26: L’EFFET TCHERNOBYL

Le problème du réacteur européenMalgré les incidents nucléaires du passé, l’UE pour consolider sa force et se rapprocher de plus en plus avec les pays adhérents de cette union, auraient voulu développer un réacteur nucléaire européen _ tête de pont d'un nouveau parc français de centrales nucléaires.

 « Nous, associations, syndicats sommes fermement opposés au projet de construction d'un réacteur nucléaire européen » (EPR)

 L'industrie nucléaire tente d'imposer ce projet que l'Assemblée nationale s'apprête à entériner à travers une loi d'orientation énergétique. Nous n'acceptons pas, une fois de plus, d'être mis devant le fait accompli. Aucun pays ne sera à l'abri d'une catastrophe nucléaire tant que continuera à fonctionner cette technologie. Comment accepter d'accumuler une quantité encore plus importante de déchets nucléaires alors que l'on ne sait pas s'en débarrasser ? Le nucléaire est dangereux et coûteux. Il n'est pas une solution à l'effet de serre et est incompatible avec toute idée de développement durable. S'engager dans un nouveau programme nucléaire, c'est paralyser notre avenir énergétique et environnemental pour les 50 prochaines années. L'argent de ce projet (plusieurs milliards d'euros pour le seul prototype de réacteur nucléaire EPR) devrait avant tout servir à favoriser les énergies de l'avenir, les plus respectueuses de l'environnement (comme les énergies renouvelables l'abandon de tout nouveau programme de centrales nucléaires.

Une étude réalisée au ministère de l'Economie et des Finances montre qu'un abandon du nucléaire en 2020 coûterait à l'Etat entre 200 et 500 milliards de francs (30,5 à 76 mds EUR environ), avec une influence importante sur l'économie

 

Page 27: L’EFFET TCHERNOBYL

Conclusion

En URSS, environ 5 Millions de personnes ont été exposées aux radiations, essentiellement en Ukraine, Biélorussie et Russie. 135 000 personnes ont été évacuées et soumises à des examens médicaux dans un rayon de 45 km de la centrale nucléaire. 119 villages ont été définitivement abandonné dans un rayon de 30 km de la centrale mais 850 000 personnes vivent encore dans les zones contaminées. En Europe, les pays qui ont été traversés par le nuage ont pu constater des hausses anormales de cancers et malformations, mais le lien avec Tchernobyl est le plus souvent nié alors qu’il paraît pourtant flagrant.En France le territoire a été divisé en 3 régions: l’ouest peu contaminé, le centre et l’est la région la plus contaminée. Depuis l’accident, la contamination n’a cessée de décroître. Les Vosges, les Alpes ou la Corse sont néanmoins encore deux fois plus touchés que le reste du territoire. Après cette catastrophe, des politiques de protection ou anti-nucléaires se sont crées en Europe comme en Allemagne et au Royaume Uni quitte à en subir les conséquences sur la croissance économique de leur pays contrairement à d’autres comme les États-Unis délaissant la sécurité à l’économie. Il est à se demander si les pays industrialisés n’ont pas trop misé sur l’énergie nucléaire, ce que seul l’avenir nous dira