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Master Retic Lectures d’auteurs Norbert Elias B. Lafon, 2014-2015

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Master Retic

Lectures d’auteurs

Norbert Elias

B. Lafon, 2014-2015

Avant propos

1. Biographie, contexte de recherche

2. Une conception dynamique de la société

3. Elias et les questions communicationnelles

2. Une conception dynamique de la

société

Avant propos

1. Biographie, contexte de recherche

2. Une conception dynamique de la société

• La thèse centrale : le processus de civilisation (croisement d’échelles)

• Le temps, donnée centrale• Posture de recherche : entre

engagement et distanciation

3. Elias et les questions communicationnelles

• La thèse centrale : le processus de civilisation (croisement d’échelles)

Publication en 1939 de l’ouvrage sur le processus de civilisation, Über den Prozess der Zivilisation.

• Traduction du T. 1, La civilisation des mœurs, en 1973,

• et du T. 2, La dynamique de l’occident, en 1975.

Civilisation = processus.

Elias distingue culture et civilisation, ainsi que vision française et allemande.

Dans les premiers chapitres, explication de l’apparition du terme "civilité", d'Erasme : ce terme vient remplacer le terme "courtoisie".

Le traité d'Erasme (1530) est situé dans une phase de transition, entre une aristocratie guerrière et une aristocratie de cours.

Certaines prescriptions sont médiévales, et d'autres sont nouvelles (utilité de la fourchette).

Civilisation des mœurs : manières de se tenir à table, de se moucher, de cracher, d’uriner, de se laver… Elias étudie les manuels de civilité de la Renaissance pour montrer leur évolution.

• Evolution au niveau collectif (« sociogenèse ») et individuel « psychogenèse » car chaque individu nait non-civilisé.

• évolution qui doit impérativement se comprendre comme un processus de longue durée, avec des mouvements d’accélération et des moments de stagnation.

Slides suivants :

Quelques introductions de chapitres pour illustrer la démarche de N. Elias = recherche de traces des évolutions de mœurs, balayage d’un ensemble de fonctions sociales.

Causes de ces évolutions : conditions matérielles, diminution de la pauvreté, sont des causes réelles mais ne suffisent pas => dynamique des relations sociales entre groupes sociaux déterminante

⇒ les nouvelles manières, plus « civilisées » ont été élaborées par l’aristocratie de cour

⇒ diffusion des usages de cour

+ instauration d’un pouvoir royal fort, disparition d’une chevalerie anarchique et violente, « curialisation » (noblesse de cour) ont entraîné ce changement de mœurs qui se diffuse dans l’ensemble de la société.

A partir d’une étude de la « sociogenèse de l’Etat » , Elias va reconstituer l’histoire du processus de civilisation en Europe.

La dynamique de ce mouvement nait de la constitution de l’Etat :

– monopole fiscal, – monopole de la violence

légitime…

Plan du livre

Elias établit le lien avec les mœurs en reliant la formation de l’Etat à travers les différents monopoles et ses effets sur la gestion des affects.

Monopole royal =

• économie qui médiatise par l’argent et la représentation la compétition sociale en évitant le recours à la violence physique

• administration qui focalise la concurrence pour l’obtention des meilleurs postes.

Comment cette dynamique sociale se met-elle en place ?

• Phénomènes non concertés de mobilité sociale

• Augmentation des sentiments de pudeur et de gêne dans les groupes sociaux supérieurs

• Concurrence entre couches sociales : démarcation des couches supérieures, puis conformation aux nouvelles normes des couches inférieures

• Le temps, donnée centrale

Le temps est une donnée centrale de deux manières chez Elias :

Le temps comme évolution et processus est au cœur de sa pensée

Le temps comme objet social permettant d’intégrer phénomène physique et social a été un de ses objets de recherche. Cf. Du temps, 1984.

Sur la question processuelle du temps, cf. l’ensemble de son œuvre :

• Enquêtes sur les transformation des mœurs dans le temps long, psychogenèse

• Sociogenèse de l’Etat• Évolution des attitudes face à la mort• Etc.

Sur le Temps comme phénomène social, cf. Du Temps. Dans ce livre, N. Elias :

• Mène une enquête historique du temps comme phénomène social, avec les instruments de mesure, les conceptions du temps, la maîtrise du temps, etc.

• Mène une réflexion sur le temps comme dimension de l’existence physique ET humaine et montre qu’on ne peut les séparer (continuum rétabli)

Cf. N. Heinich

Cf. N. Heinich

• Posture de recherche : entre engagement et distanciation

Cf. Engagement et distanciation, 1983

Posture du chercheur en sciences sociales dans une dialectique (va-et-vient et équilibre) entre distanciation et « engagement ».

Distanciation : le chercheur visant la rigueur se doit de se démarquer des idées préconçues (les siennes, celles des acteurs et du domaine analysé).

Engagement : implication nécessaire dans le fonctionnement des groupes humains, expérience que les hommes ont de leur propre groupe et d’autres groupes.

=> Existence de « deux pôles » engagement et distanciation, d’« un continuum […] qui constitue le véritable problème » (Elias, 1983 : 11)

Pour comprendre cette notion, Elias s’appuie sur la métaphore du Maelström, tiré d’une nouvelle d’E. Allan Poe.

⇒ Illustration de postures plus ou moins engagées ou distanciées des protagonistes

⇒ Liaison de cet axe Engagement – distanciation avec le concept de Double Bind de G. Bateson (cf. partie 3, Elias et les SIC)

⇒ Nécessité de penser l’interdépendance entre la réalité physique externe à l’individu, sa réalité physiologique et psychologique, et les relations avec les autres individus.

⇒ Circularités peu analysées (recherche de causalités linéaires)