L'Ecole valaisanne, juin 1973

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10 COLE VALAISANNE

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l'école valaisanne R ENSEIGNEMENTS

Bulletin mensuel du personnel enseignant du Valais romand

XVIIe année Juin 1973 No 10

«L'Ecole valaisanne» paraît à Sion le 15 de chaq ue mois, juillet et août excep­tés.

Conseil de rédaction M. Arthur Borloz, inst. secrétaire de la SPVal; M. Pierre Mermoud, directeur de l'Institut Saint-Raphaël; M. l'abbé François Pralong, professeur à l'Ecole normale des garçons; M, Jean-Pierre Salamin, pédagogue du Département de l'instruction publique; M. Roger Sauthier, professeur; M. Michel Veuthey, professeur; Sœur Marie-Rose, maîtresse de méthodologie à l'Ecole normale des filles; M. Vincent Dussex, instituteur; M. Jean-Pierre Rausis, rédacteur responsable.

Délai de rédaction Le 25 de chaque mois.

Edition, administration, expédition ODIS, Rawyl47, Sion, téléphone (027) 3 93 65.

Impression Imprimerie Fiorina & Burgener, Sion.

Abonnement annuel

Fr. 15.-, CCP 19 - 12, Etat du Valais, Sion (pour le personnel enseignant. l'abonnement est retenu sur le traitement du mois d'avril).

Publicité Publicitas, avenue de la Gare 25, Sion, téléphone (027) 3 71 Il. Pages de couverture (minimum 10 fois): Pages ordinaires (1 insertion): 1/1 page Fr. 1100.- 1/1 page Fr. 115.-1/2 page Fr. 583.- 1/2 page Fr. 60.-1/3 page Fr. 396.- 1/3 page Fr. 42.-1/4 page Fr. 308.- 1/4 page Fr. 32'.-1/8 page Fr. 176.- 1/8 page Fr. 18.-

Page 3: L'Ecole valaisanne, juin 1973

SOMMAIRE

A. Maillard

Sonia Salamin et Claire Farner

E. Métrailler

ODIS

V. Dussex

DIP

R. Sauthier

ASMG

E. Claret

2

Editorial . 3

Education et société

La télévision chez les jeunes des écoles de commerce de Sierre 5

A propos de l'apprentissage du langage écrit (suite) . 16

Didactique

Histoire des ponts 21

L'ODIS se présente

Le secteur bibliothèque 29

Partie corporative

La cogestion à l'Ecole normale des instituteurs 35

Communiqués

Règlement du 5 avril 1972 de l'école de culture générale. 32

Règlement du 5 avril 1972 de l'école préprofessionnelle. 41

Aux enseignants des classes de première année primaire: liste du matériel mathématique proposé aux commissions scolaires 46

Cours de natation à l 'intention du personnel enseignant 45

Cartes routières 46

Les livres du mois 47

Table des matières 1972-1973 51

Pages couleur

Les partis politiques en Suisse

"

Editorial .

Au seuil des vacances, nous vous proposons comme réflexions estivale, la conclusion du 1ivre de Jean Fouraistié: «Des loisirs pour quoi faire».

Chacun pourra juger durant ses vacances de l'importance du phénomène et situer son propre rôle d'enseignant ou de responsable de l'enseignement face à ce problème.

Le loisir n'est pas, n'est plus, un élément secondaire de la réalité humaine. L'imploi du temps libre est la «pierre de touche» de la personnalité. Dans la mesure où. la durée de ce temps libre augmente, par la réduction de la durée des temps contraints, le loisir devient un élément essentiel de la condition humaine.

L'usage de la liberté est difficile,' il oblige la personne et la société à pren­dre des options décisives. Ces choix, lourds de conséquences, sont mal infor­més, parfois même inconscients,' les homrnes y ~ont, individuellement et col­lectivement, mal préparés.

Notre civilisation est malade de la vitesse même de son progrès. Etant la génération de la découverte, nous sommes nécessairement la génération des essais, mais de nouvelles découvertes rendent sans cesse caducs les essais en cours, de sorte que nous ne sortons pas de la situation de l' <<apprenti sorcien). En ce qui concerne le loisir, l'homme risque de passer très vite de la revendi­cation à la satiété, faute d'une philosophie qui permette de passer sans désarroi de la nécessité à la liberté et de la disette à la consommation massive.

Notamment, les possibles que la science expérimen.tale met aujourd'hui cl. portée de notre main, n'ont pas encore été matérialisés et confrontés avec le réel; nous n'avons pas encore connaissance de ce que donnera la promotion de «milliards d' hommes» au rang de demi-dieux «techniques» (je veux dire: au rang d'êtres disposant d'énormes puissances matérielles, capables d'utiliser à leur gré une énergie mécaniq[{e presque illimitée, selon des processus prodi­gieusement efficaces).

Une telle disproportion entre les pouvoirs matériels de l'homme et sa capacité de prévoir les conséquences de leur usage, donne à la présente phase de l'histoire des hommes un caractère dramatique. Les valeurs qui font pro­gresser l'humanité ne sont pas nécessairement celles qui la font durer.

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· Dans ~es con{!iti?l1s cl la fois si exaltantes et si difficiles, il faut s'attendre cl bien des echecs, a bien des erreurs, en même temps qu'à bien des réussites. Il me semble ,Cfu~ l'on rédu~ra le passif et que l'on grandira L'actif si personne ne pense detenu' <<la solutLOn absolue», et si L'on reste attentif aux résultats de'

, • , oS

expenences concretes.

Q,uoi ,qu'il résulte de ces expériences, deux faits paraissent dès aujourJ' hui ac~uls:' 1 espace sera rare, les animateurs seront peu nombreux. La propriété PI'lV~tlve des .espaces de jeux et d'aventure, des sites culturels et touristiques, est. lI1co,mp~tlble avec l'accès au loisir de milliards d' hommes; on doit dès aUJourd ,hw c~mmencer cl c?n~tituer.les immenses parcs nationaux et régio-naux qUl succederont au terl'ltOlre agncole. .

Le loisir, service public, exige du travail, conune tout service rendu aux ';OIn,mes par les hommes. La pluprat des loisirs exigent des groupements, des equlpes, des clubs, des associations; pour les créer, pour les faire vivre, il faut de.s .hommes. Etre animateur est un métier, un beau métier. Il n'y aura pas de 100sir de masse sans un grand nOinbre d'animateurs de qualité.

Puissent, grâce cl eux, les citoyens comme les peuples trouver les voies les plus saintes qui conduiront la millénaire humanité à son millénaire avenir.

J. Fourastié

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[ Ed.wation et société

La télévision chez les jeunes

des écoles de conlrnerce de Sierre

Introduction

Le programme des classes des écoles de commerce des jeunes gens et des jeunes filles de Sierre compte un cours d'histoire de l'art.

Ce cours ne pouvait ignorer le cinéma, septième art. Durant le cours, à l'occasion de discussions au sujet de films, les élèves ont

plusieurs fois fait allusion à des émissions de télévision. Comme l'école ne doit pas être coupée de la vie, mais doit en épouser les

contours pour mieux comprendre et mieux informer, l'idée nous est venue de réaliser une enquête sur l'impact qu'a la télévision sur les jeunes.

Cette enquête, qui se veut sans grandes prétentions scientifiques, cherche à être directe.

Elle ne provoquera certainement pas une révolution dans l'enseignement, mais elle sera peut-être le point de départ d'une idée intéressante, qu'il impor­tera de creuser davantage et d'exploiter sur un plan plus important.

Pourquoi ne pas baser un cours de français, de géographie ou d'histoire sur une émis·sion de télévision?

Pourquoi ne pas profiter d'un film, d'un reportage, pour étudier le langage du cinéaste, sa façon de faire des alinéas, ses phrases, ses mots?

Car l'image est entrée dans notre vie. L'image animée surtout. La comprendre, en saisir les finesses pour mieux la juger, pour rester libres

et responsables, voilà une belle tâche du monde d'aujourd'hui.

Exemple du questionnaire

La télévision et moi

1. Mon âge: 14 ( ), 15 (), 16 ( ), 17 (), 18 (), 19 (), 200 ans.

2. J'indique la profession de mon père:

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3. Je précise mon domicile: ville ( ), gros village ( ), petit village ( ).

4. Nous avons la télévision: oui ( ), non ( ); avec la couleur: oui ( ), non ( ).

5. Nous pouvons capter les chaînes françaises: oui ( ), non ( ).

6. Nous n'avons pas la télévision, je regarde des émissions chez des amis: oui ( ), non ( ).

7. Je regarde des émissions sur la chaîne Suisse allemande: oui ( ), non ( ).

8. Chaque semaine, en moyenne, je regarde la télévision durant: 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, Il, 12, 13, 14, + 14 heures.

9. Je précise jusqu'à quelle heure je regarde en moyenne la télévision: en semaine: .. ...................... le samedi: .. .. .. .... ............. le dimanche: .

10. J'indique durant combien d'heures je regarde en moyenne la télévision le dimanche:

Il. Je regarde régulièrement: - le Téléjournal: oui ( ), non ( ); - Carrefour: oui ( ), non ( ); - Temps Présent: oui ( ), non ( ).

12. A part ces émissions, il y en a d'autres que je regarde régulièrement. J'indique lesquelles ..... ........................... .

. 13. A mon avis, il y a, à la Télévision romande: trop juste ce qu'il faut pas assez ( ") ( ) () d'émissions sportives ( ) ( ) () de feuilletons ( ) ( ) () de variétés ( ) ( ) () de musique classique ( ) ( ) () de musique pop ( ) ( ) () de jazz ( ) ( ) () d'émissions sérieuses ( ) ( ) () de longs métrages ( ) ( ) . () de .... .. ............................. ...... .. .

14. A mon avis, les sujets suivants devraient faire l'objet d'une émission:

15. Je verrais avec plaisir des chroniques régulières sur les thèmes suivants:

16. Je discute d'une émission, i - avec mes parents à la fin de l'émission: souvent ( ), parfois ( ),

jamais ( ); - avec mes parents les jàurs suivants: souvent ( ), parfois ( ), jamais ( ); - et avec mes amis: souvent ( ), parfois ( ), jamais ( ).

17. Je lis les critiques d'émissions de télévision: toujours ( ), parfois ( ), jamais ( ).

6

18. Je cite les deux dernières émissions qui m'ont spécialement intéressé:

19. Je pense que l'école devrait préparer les jeunes à la télévision : oui ( ), non ( ), je n'ai pas d 'idées à ce sujet ( ). J ' indique ma façon de voir le problème.

1. Age et répartition des élèves

Les élèves de 14 ans, 19 ans et 20 ans étant très peu nombreux (21 en tout), nous les avons éliminés pour les calculs des moyennes.

15 ans 16 ans 17 ans 18 ans Total

Filles 17 42 40 19 118 Garçons 18 26 39 23 106 Total 35 68 79 42 224 E n 0/0 160/0 300/0 350/0 190/0 1000/0

2. Profession du père

La répartition est faite suivant les trois secteurs traditiol1l:els:

- l = secteur primaire (secteur de la production, ex. : agriculteur);

En %

530/0 470/0

1000/0

- II = secteur secondaire (secteur des transformations, ex.: industriel, ou-vrier);

- III = secteur tertiaire (secteur des services, ex.: médicin, avocat).

Secteur l Secteur II Secteur III

Filles

6 44 50

Répartition en pOlir-cent

3. Domicile des élèves

Garçons

10 3] 59

Total

8 38 54

Il ressort de cette question que pratiquement la moitié des élèves habitent en ville et la moitié habitent la campagn,e.

4. Nous avons le télévision (év. télévision couleurs)

Les résultats sont absolument nets. 104 garçons sur 106 ont la télévision (10 ont la télévision couleurs). 115 filles sur 118 ont la télévision (18 ont la télévision couleurs).

Au total cela donne 97,8 % des élèves qui ont la télévision. Et 12,5 % des élèves ont la télévision couleurs.

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5. Franée

16 % des élèves peuvent capter la télévision française.

6. Télévisuon chez des amis

Les élèves ne vont pas voir la télévision chez des amis vu que le 97,8 0/0 l'ont chez eux.

7. Télévision Suisse allemande

L.es 3j des élèves, garçons et filles regardent des émissions en langue alle­mande (cirque, variété, sport, etc.).)

8. Heures de télévision par semaine

Cette question, comme les questions 9 et 10, ne donne pas un critère de qualité, mais uniquement de quantité.

Comme les valeurs données par les élèves ne peuvent être absolues, nous avons groupé les réponses en quatre tranches:

a) ceux qui regardent peu la télévision: jusqu'à 4 heures par semaine donc environ une demi-heure par jour;

b) ceux qui regardent assez la télévision: de 5 à 8 heures par semaine, donc environ 1 heure par jour;

c) ceux qui regardent beaucoup la télévision: de 9 à 12 heures -par semaine, donc environ 1 heure et demie par jour;

d) ceux qui regardent énormément la télévision: l3 heures par semaine et davantage, donc environ 2 heures par jour.

Pourcentage d'élèves suivant les quatre groupes mentionnés ci-dessus

Par jour Yz h. 1 h. 2 h . 2 Yz h.

Garçons Filles

20 25

41 43

28 23

11 9

Le tableau ci-dessus indique que les jeunes gens regardent davantage la télévision que les jeunes filles. Les calculs de la page suivante traduiront cette différence en chiffres.

'D'autre part, les moyennes ci-dessus ont été calculées sans tenir compte des résultats de la question 10, qui demande le nombre d'heures passées devant la télévision le dimanche. Nous verrons plus tard si cette question 10 confirme ou infirme les résultats trouvés.

8

Il n'en reste pas moins qu'un tiers des jeunes filles et deux cinquièmes des jeunes gens passent une heure et demie par jour (ou davantage) devant le poste de télévision.

Nombre d' heure de télévision par semaine:

Garçons Filles

15' ans

8,7 6,5

16 ans

8 7,7

17 ans

8 7,6

18 ans

6,5 6

Si les jeunes filles regardent moins la télévision que les jeunes gens, on remarque également une nette diminution des heures de télévision entre 17 ans et 18 ans, aussi bien chez les jeunes filles que chez les jeunes gens.

Est-ce l'approche des examens qui explique cette diminution? Ou peut­être l'accession aux salles de cinéma pour tous les films? Ou aussi l'élargisse­ment de la vie sociale?

9. La télévision, jusqu'à quelle heure?

Il ressort nettement que, quel que soit l'âge, dans la grande majorité, les jeunes regardent la télévision jusqu'à 9 heures et demie 10 heures la semaine, jusqu'à 10 heures 10 heures et demie le samedi et jusqu'à 10 heures le diman­che.

Il faut mentionner également les pourcentages assez élevés de jeunes (même de 15 ans) qui regardent régulièrement la télévision jusque vers Il heures du soir.

Il faut aussi, pour être honnête, relever que de nombreux jeunes se plai­gnent de la pauvreté des programme du samedi et du dimanche. D'aiHeurs, sur la feuille d'enquête, 20 % des jeunes filles et 25 % des jeunes gens mention­nent spontanément qu'ils ne regardent pas la télévision le samedi.

Nous verrons aux questions 14 et 15 ce qu'ils souhaitent. Il est tout de même une constatation réjouissante à mentïomler, c'est que,

de plus en plus, les jeunes ne regardent pas passivement la télévision, qu'ils attendent d'elle des émissions de valeur, et que si (d'après eux) ce n'est pas le cas, ils ne sont pas masochistes au point de s'imposer de longues heures de télévision. Ils préfèrent y renoncer.

L'esprit critique (au bon sens du terme) est en voie de formation.

10. Nombre d'heures de télévision le dimanche

Le but 'de cette question est de voir dans quelle proportion les jeunes pas­sent le dimanche à regarder la télévision (un jour où il y a moins de travail scolaire).

On verra que les moyennes se tiennent entre 2 heures et 3 heures, exception faite des jeunes filles de 18 ans, qui regardent peu la télévision.

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Pour les deux sexes, on relève certains chiffres assez effrayants. Ainsi 4 jeunes gens et 5 · jeunes filles regardent la télévision durant 5 heures el~ moyenne chaque dimanche, le record étant détenu par deux jeunes filles qui la regardent durant 6 heures!

Le tableau suivant donne le nombre d'heure de télévision le dimanche par classes d'âge. Les nombres donnés par les élèves ont été groupés en tranches d'heures entières, 1 heure et demie comptant pour 1 heure, 2 heures et demie comptant pour 2 heures, etc.

Garçons Filles

15 ans

2,9 2,7

16 ans

2,3 2,7

17 ans

2,6 2,3

18 ans

2 1,5

La constatation faite à la question 8 selon laq ueJle les jeunes filles regar­dent moins la télévision que les jeunes gens est vérifiée ici.

Il est également vérifié que le nombre d'heures de télévision diminue avec l'âge.

Il. Les jeunes regardent le Téléjournal, Carrefour, Temps Présent

Avec cette question, nous quittons le domaine quantitatif pour aborder le domaine qualitatif de la télévision dans la vie des jeunes.

N'étant pas en possession de points de repères, nous avons choisi trois émissions diffusées à des heures où les jeunes peuvent être devant le poste de télévision.

Elles doivent montrer l'intérêt des jeunes pour la vie du monde, pour la vie de la Suisse, pour les problèmes cruciaux de notre époque. NOLIS sommes conscients que l'éventail des émissions aurait gagné à être éJargi:Dans ce but, la question 12 permet aux jeunes d'être plus complets.

Nous constatons que si la moitié des jeunes regardent le Téléjournal et Temps Présent, un tiers seulement regardent Carrefour.

De grandes différences se font jour si l'on passe en revue les classes d'âge. Ainsi, l'intérêt pour le Téléjournal et pour Carrefour a tendance à décroî­

tre chez les jeunes gens si l'on passe de 15 à 18 ans. Au contraire, il croit régu­lièrement pour Temps Présent.

Chez les jeunes filles, l'intérêt croît avec J'âge, mais marque une baisse quand on arrive à 18 ans.

Enfin, on note dans l'ensemble des pourcentages plus faibles auprès des jeunes filles pour les trois émissions en question . L'intérêt se porte alors vers les œuvres de fiction (feuilletons, films). Les résultats sont donnés en pour-cent

Garçons Filles Moyenne

Téléjournal 57 40 48 Carrefour 27 32 29 Temps Présent 56 49 52

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12. Emissions regardées régulièrement

Si la question 11 voulait dénoter l'intérêt des jeunes pour trois émissions précises, la douzième permet de mieux se rendre compte des centres d'intérêts des jeunes gens et des jeunes filles.

Il est clair qu'avec la liberté dont ils disposaient, les jeunes ont cité plus d'une trentaine de titres d'émissions.

Nous avons gardé les 13 titres qui reviennent le plus souvent et nous indi­quons dans les tableaux ci-après le nombre de feuilles qui les mentionnaient.

Jeunes gens Jeunes filles Total

1. Feuilletons 27 76 103 2. Films avant 22 h. 29 27 66 3. Sport 51 13 64 4. Jeux 11 18 29 5. Variétés 4 17 21 6. Pop music 12 6 18 7. Rendez-vous 5 10 15 8. Table ouverte 6 7 13 9. Plaisir du cinéma 10 1 11

10. Documentaires 7 3 10 Il. Progrès de la médecine 8 1 9 12. Théâtre 2 7 9 13. Premières visions 7 1 8

Emissions regardées par les jeunes (en dehors du Téléjournal, de Carefour et de Temps Présent)

On voit que trois rubriques se détachent nettement et, en schématisant, on peut dire que, régulièrement:

1 jeune homme sur 2 regarde les émissions sportives; - 1 jeune homme sur 3 regarde les films avant 22 heures; - 1 jeune homme sur 4 regarde les feuilletons; - 2 jeunes filles sur 3 regardent les feuilletons;

1 jeune fille sur 3 regarde les films avant 22 heures; - 1 jeune fille sur 6 regarde les jeux et le sport.

13. L'équilibre des programmes

Des réponses données aux huit rubriques proposées, il ressort que pour cinq d'entre elles, (sport, jazz, émissions sérieuses, feuilletons, musique classi­que), 3 jeunes sur 5 sont satisfaits des programmes.

Chez les insatisfaits, la tendance, pour ces rubriques, est cependant qu'il y a trop de feuilletons et pas, assez d'émissions sérieuses.

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En ce qui concerne les variétés et la musique pop, on peut noter que les jeunes en souhaitent davantage.

La rubrique <dongs-métrages» est la plus étonnante puisqu'elle révèle, aussi bien chez les jeunes filles que chez les jeunes gens, que 3 jeunes sur 4 souhai­tent davantage de films, de bons films comme le mentionnent plusieurs feuilles.

Le questionnaire soumis aux jeunes leur permettait de comp'léter à leur gré le point 13. 56910 des jeunes filles et 57 910 des jeunes gens ont profité de cette liberté.

Voici les genres les plus cités:

Jeunes gens Jeunes filles Trop Trop Trop Total

1. TV Spot 14 7 21 2. Reprises 2 12 14 3. Cirque 4 5 9

Jeunes gens Jeunes filles Total Pas assez Pas assez Pas assez

1. Jeux 2 6 8 2. Dessins animés 2 5 7 3. Théâtre 1 4 5 4. Art, culture 4 4

14 et 15. Les jeunes proposent

Par leurs réponses, les jeunes n'ont pas marqué nettement s'ils s6uhaitaient une émission ou une chronique sur des sujets précis.

Nous grouperons dès lors les résultats des points 14 et 15. Dans l'ordre, nous donnons les sujets proposés le"plus souvent:

Jeunes gens Jeunes filles

1. Le cinéma, la photo 2. La 2e guerre mondiale 3. Des films débattus

1. Les problèmes des jeunes 2. La danse classique et moderne 3. La foi "

4. L'histoire du XXe siècle 4. La Suisse dans le monde 5. Des émissions sur l'art 6. L'éducation civique 7. L'orientation professionnelle 8. La Suisse (politique et monde) 9. Une chronique littéraire

10. Les sports peu connus

5. Une chronique des disques 6. Des dessins animés (technique) 7. L'orientation professionnelle 8. La pauvreté en Suisse 9. L'entente au sein du couple

10. La sexualité

Notre jeunesse est perdue? La réponse ci-dessus est nette à ce sujet.

12

16. DÎscus§ion des émissions de télévision

Ce point doit être le départ d'une réflexion sur la télévision et la famille. Est-ce que la télévision tue la discussion entre les parents et les enfants? Est-elle au contraire une source d'idées, donc de contacts entre les géné-

rations? Dans beaucoup de foyers, la discussion n'a pas lieu pour la raison bien

simple que, souvent, les membres de la famille ne choisissent pas les émissions qu'i1s veulent regarder, mais les subissent. Une émission se termine, on regarde la suivante, puis il est l'heure de se coucher.

On remarque d'autre part que les discussions entre parents ne sont pas plus fréquentes les jours qui suivent l'émission.

En ce qui concerne les discussions avec les amis, elles sont beaucoup plus fréquentes (1 jeune sur 2 discute d'une émission qu'il a vue).

Dans les trois cas, bien entendu, nous ne savons rien de la qualité de la discussion. Est-elle une critique, même courte, de la forme et du fond de l'émis­sion? La porte est ouverte à un beau tra vai!.

Les résultats sont donnés en pour-cent

Souvent Parfois Jamais Garç. Filles Moy. Garç. Filles Moy. Garç. Filles Moy.

A vec les parents le jour de l'émission 13 15 14 73 59 66 14" 26 20 Avec les parents les jours suivants 7 16 12 76 47 61 17 37 27 Avec les amis 47 48 48 48 41 44 5 11 8

17. Lecture des critiques des journaux

Sur dix jeunes: 1 lit toujours les critiques, 6 les lisent parfois, 3 ne les lisent jamais.

18. Les émissions très intéressantes

Avant de donner les réponses à cette question, il est nécessaire de pré­ciser que l~enquête a été faite dans toutes les classes le même jour, soit le 4 décembre 1972.

Il est clair que, suivant leurs goüts, les élèves ont été 'frappés par des émis­sions très différentes.

Pour les jeunes gens comme pour les jeunes fil1es, nous donnons les 8 titres qui reviennent le plus souvent.

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JG JF Total

l. Avortement 21 45 66 2. La Camargue 5 12 17 3. Le Salaire de la peur 11 3 14 4. . La Mégère apprivoisée 5 8 13 4. Les assassinats politiques 9 4 13 6. La porteuse de pain 10 10 7. Johny Haliday 6 3 9 8. Sport 7 2 9

La ressemblance entre le classement des jeunes gens et celui des jeunes filles est étonnante.

Dans les deux groupes, il faut noter la très forte impression laissée par l'émission de Temps Présent sur l'avortement, de même que le souvenir assez précis de l'émission sur les assassinats politiques, projetée pourtant 10 jours avant l'enquête.

Les intérêts respectifs d'une grande partie des jeunes filles et des jeunes gens expliquent le brillant classement de <<la Porteuse de paim) et du film «Le Salaire de la peun).

19. Le rôle de l'écoie en face de la télévision

Nous avons pensé qu'il était bon de terminer cette enquête sur la télévision en demandant aux jeunes quel doit être, d 'après eux, le rôle de l'école dans ce domaine.

Si, dans l'ensemble, les «oui» et les <mon» sont sensiblement égaux, une différence nette apparaît entre les jeunes gens et les jeunes filles. Ces dernières sont assez négatives puisque les deux cinquièmes pensent que ce n'est pas le rôle de l'école de préparer les jeunes à la télévision. La proportion n'est que de un cinquième chez les jeunes gens.

Les jeunes avaient la possibilité de dire comment ils voyaient le rôle de l'école vis-à-vis de la télévision. 14 % des jeunes filles et 44 % des jeunes gens se sont exprimés.

Dans l'ensemble, ceux qui sont favorables à un rôle actif de l'école pensent qu'elle devrait:

- éveiller l'esprit critique; - conseil1er certaines émissions, puis les discuter; - afficher des présentations d'émissions et des critiques; - apprendre aux jeunes à ne pas être esclaves de la télévision; - apprendre à respecter les goûts des autres (s'il y a la possibilité de voir

plusieurs programmes); - former les jeunes avant 15 ans.

Pour cela, il faut un meneur compétent et objectif.

14

L es adversaires du rôle actif de l'école dans ce domaine disent: - l'école a tant d'autres choses à faire; - les programmes de la télévision sont trop variés: - cette préparation est le travail des parents; - cette préparation doit être personnelle; - les sujets télévisés n'exigent pas de préparation.

Conclusion

Le moment de fermer ce dossier est arrivé. L'enquête, page après page, a révélé la jeunesse des écoles de commerce de

Sierre, microcosme de la jeunesse du monde. Question après question, elle en a dévoilé les centres d'intérêt, la vie inté­

rieure, les aspirations profondes. Telle réponse a même levé le voile sur une situation scolaire anormale ou

sur une vie familiale difficile. Mais, somme toute, le portrait de notre jeunesse est réconfortant. Elle cherche, elle questionne, elle est aux écoutes du monde. Elle propose des émissions de valeur, où des hommes libres traitent de

sujets d'hommes libres pour des hommes libres et intelligents. Libres, vrais, dans un monde en pleine mutation. Enfin, une chose est certaine, et ce sera le mot de la fin: la télévision tient

une grande place dans la vie des jeunes, les responsables de cette formidable source d'informations et les adultes ne peuvent pas l'oublier.

N.-B. - Les résultats détai'Ilés de l'enquête sont à l'ODIS Les persones intéressées ont la possibi'lité de les consulter.

Antoine MaiIIard

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Problèmes posés par les difficultés

rencontrées dans le langage écrit

Longtemps méconnues comme facteur spécifique d'échec à l'école, les difficultés en lecture et en orthographe ont été par la suite englobées sous le terme de «dyslexie». A ce sujet de nombreuses recherches ont été effectuées, de ce fait les définitions s'avèrent complexes et les avis diffèrent:

- s'agit-il d'un problème médical? (ou paramédical dans le cas de la réédu­cation?)

- ou, situé dans un contexte plus général, s'agil-il d'un problème scolaire? - ou encore d'un' problème social?

Si nous prenons le premier aspect de la question, soit l'aspect médical, les définitions généralement acceptées concernant la dyslexie sont de trois ordres:

- troubles spécifiques de l'apprentissage de la lecture et de l'orthographe chez des enfants normalement doués; .

- des difficultés persistantes en lecture ou en orthographe après 2, 3 ou 4 ans d'apprentissage;

- ou encore un trouble général d'apprentissage par immaturité. Les causes qu'on en donne sont multiples:

- la dyslexie est un désordre constitutionnel et héréditaire; - elle répond à une immaturation (l'enfant n'est pas prêt); - ou elle provient de lésions du système nerveux ou due à une désorganisa-

tion provoquée par un trouble de la dominance hémisphérique.

Enfin le trouble se présente de différentes façons. La dyslexie peut être le résultat:

1. d'une mauvaise perception visuelle: l'enfant fait des inversions (cra pour car, tar pour tra), le balayage du regard se fait mal. Il ne reconnaît pas les différences visuelles proches qui différencient justement le b d'un d, le p d'un q, le u d'un n .. . ceci implique que les coordonnées spatiales haut, bas, droite, gauche soient bien fixées.

2. d'une mauvaise perception auditive: il n'arrive pas à analyser les éléments d'un groupe dans une succession, ceci plus particulièrement lorsque l'enfant écrit: on notera des substitutions (une graphie pour une autre), des .omis­sions (absence d'une graphie), des adjonctions (ajouter une graphie). On

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note aussi des assourdissements dans les séries de lettres comme p, b 1 t, .d 1 f, v 1 ch, j. Le seul caractère qui permet de les identifier les unes par rapport aux autres, c'est le fait d'assourdir (p t k) ou de sonoriser (b dg). Ces différences sont parfois trop proches pour être identifiées. Un autre phénomène qui va dans le même sens est celui de l'assimilation: un pho­nème ayant plus de valeur va influencer un autre phonème en lui donnant son caractère (vif = fif; bateau = pateau).

En lecture des échecs répétés sont dOs aussi à la méconnaissance des sons complexes et des règles de lecture (c-g-s) ou à une mauvaise compréhension du contexte (les œufs qu'achètent la fermière). De même, les confusions dans les catégories et les fonctions (accords) sont nombreuses.

La dyslexie est considérée comme spécifique ou fausse dyslexie selon les erreurs observées en lecture ou selon l'évolution constatée par rapport aux démarches thérapeutiques.

Mais aucun de ces facteurs pris isolément ou en général n'explique l'ensem­ble des troubles de l'apprentissage lexique et chacun d'entre eux peut se retrouver dans d'autres désordres que ceux· de la lecture. A la désorganisation grapho-Iexique observée, s'ajoutent le potentiel intellectuel, l'adaptation affec-

. tive et le milieu de l'enfant, facteurs qui déterminent souvent l'opportunité d'une rééducation, ils peuvent être aussi les garants des résultats (il faut citer également que certains débiles, des caractériels, des enfants normaux peu ou mal organisés dans l'espace ont tout de même réussi à apprendre à lire).

Ainsi actuellement le cadre de la pathologie et le problème de la dyslexie apparaissent comme mal définis. Si à un moment donné, la «dyslexie» comme maladie à permis d'isoler ce trouble d'apprentissage de la lecture pour com­prendre l'enfant et changer l'étiquette qu'on lui avait donnée de «paresseux» ou de «cancre», elle a maintenant dépassé cette étape. Cette déculpabilisation de l'enfant au nom de la psychopathologie présente un danger qui est de se décharger de tels enfants en les considérant trop rapidement comme des cas.

De ceci découle également le fait que l'école et les spécialistes ne s'interro­gent plus trop sur les finalités et les moyens de l'étude du français .

Il faut aussi préciser que la notion de dyslexie est souvent confondue avec celle de dysorthographie. Il s'agit des deux aspects d'une même réalité: la langue écrite. Or l'étude de l'avenir des enfants dyslexiques, dysorthographi­ques montre que les dyslexiques rééduqués ou non parviennent à un moment donné à compenser leurs difficultés en lecture. En revanche, ils restent pour plus de la moitié même rééduqués très handicapés en orthographe. Le code rigide de l'orthographe constituerait un écueil plus fréquent que celui de la lecture sur le plan scolaire.

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On peut se poser la question d'un problème pl LIS généra1. En effet cette «maladie», la dyslexie, qui se manifeste dans le cadre de l'apprentissage sco­laire n'existerait pas si on ne devait pas apprendre à lire et à écrire.

Est-ce donc un problème scolaire? L'on sait que l'apprentissage est le résultat des rêlations de la réaction de l'enfant face à ce qu'il doit apprendre dans les conditions que lui propose l'école. Les rapports entre ces trois don­nées (enfant, technique, école) constituent la base des échecs et des réussites dans l'acquisition de la lecture et de l'orthographe.

Aussi la tendance actuelle de la recherche se dirige dans ce sens pour tenter de mieux saisir les raisons d'échecs et de réussites. Le résultat des études de ce type éclaire la question d'un jour nouveau. Elles tendent à démontrer que l'échec à l'apprentissage de la lecture - prenuère technique enseignée à l'école - est en relation directe avec les difficultés scolaires généra'les. Selon Chiland dans sa thèse concernant l'enfant de 6 ans, (<aucun enfant ayant au niveau de la lecture et de l'orthographe des résultats insuffisants ou nuls, ou même moyens ne franchit la scolarité primaire sans redoubler une classe au moins; c'est un facteur qui a la plus forte valeur prédictive.>)

En 1971 en France, à la fin de la scolarité obligatoire, on comptait 100/0 d'élèves en avance, 40 % avaient fini à temps, et 50 % en retard dont 17 avec deux ans et plus de retard.

A Genève, on peut constater les mêmes résultats.

On relève de plus que la note moyenne d'orthographe est toujours la plus faible par rapport aux moyennes des autres disciplines. Il s'ensuit- donc que près d'un enfant sur deux est mauvais élève par rapport aux critères établis par l'école.

Ainsi, le problème s'avère beaucoup plus vaste 'que celui d'une difficulté précise isolée, propre à certains enfants et du seul ressort de la pathologie. Aussi est-on en droit de se demander s'il ne s'agit pas plutôt d'un problème social. Lorsqu'on analyse les échecs, une constatation s'impose: les enfants qui rencontrent le plus de difficultés provielinent surtout des milieux socio-cultu­reIs défavorisés. A l'école primaire, un enfant d'ouvrier sur trois redouble, alors que la proportion est d'un enfant sur sept dans les milieux aisés. La sur­valorisation de la culture verbale et de la forme orthographique s'impose partout avec autant de force.

Les enfants du prenlier groupe arrivent à l'école dans une situation très différente de celle de leurs camarades entraînés plus précocemellt à l'utilisation de la langue, formés à l'idée que le message écrit comporte de l'intérêt.

Or l'école exige que tous les enfants ayant le même âge puissent répondre de la même manière à ses exigences .. Pourtant, il n'est plus nécessaire de

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rappeler que l'évolution de l'enfant se fait selon des rythmes différents et que des enfants de même âge ne peuvent pas être identiquement prêts. Le pro­blème de l'âge d~apprentissage de la lecture offrant le maximum de garantie pour éviter l'échec s'avère, en effet, crucia1. L'âge optimal semble être: 6 à 7 ans. Or à ce sujet, les travaux des psychologues concordent mal avec les réalités scolaires et les désirs des parents qui souhaitent en général une pré­paration plus précoce. Pourtant si l'âge du début de l'apprentissage était reculé, il semble bien que les problèmes de méthodes d'apprentissage seraient tout à fait secondaires et que le temps nécessaire pour aboutir serait beaucoup plus bref.

La capacité d'apprendre à lire est le résultat d'une évolution. Si les condi­tions préalables à l'établissenient du code graphique sont remplies, la méthode de représentation de celui-ci importe peu. On peut soulever le problème de la supériorité d'une méthode sur une autre, or des études expérimentales pre­cises et impartiales ont permis d'établir que le taux de réussite à la fin du cycle d'apprentissage de chaque méthode est sensiblement identique. Ce n'est donc pas la méthode elIe-même qui pourrait être la cause d'échec mais son uti'lisation et les conditions dans lesquelles les enfants se trouvent au moment où cette méthode leur est enseignée.

Toutefois lorsqu'on aborde le problème des méthodes, on ne doit pas sous-estimer celui des caractéristiques mêmes de la matière d'enseignement qui devraient être mieux connues pour être mieux enseignées. Si le problème se pose moins pour la lecture vu le nombre de techniques qui ont fait leur preuve, il n'en va pas de même pour l'orthographe. Dans ce domaine on est loin d'être satisfait, la sacro-sainte dictée, si elle est un moyen de contrôle· de l'efficience dans le domaine orthographique, elle n'est en rien un moyen pour l'acquérir. Les recherches dans ce domaine sont encore limitées. Les résultats des recher­ches psycho-linguistiques sur le développement du langage de l'enfant pour­raient nous apporter un début de réponse. L'étude du fonctionnement de la langue écrite par rapport à la langue parlée devrait en effet pouvoir fournir les bases d'un nouvel enseignement.

Ces données permettent de poser un peu différemment le problème de l'échec dans l'acquisition de la lecture et de l'orthographe.

De nombreux éléments propres à l'enfant et à son milieu déterminent son potentiel lorsqu'il entre à l'école. Les maîtres, les programmes, les critères de réussite vont déterminer les résultats dans les deux branches. De toute manière, il ne faut pas négliger le fait que cet apprentissage prend un certain temps et comme tout apprentissage, nécessite des essais et des erreurs. Une trop grande lenteur ainsi que la régularité et la fréquence des réponses fausses caractéri­sent les enfants qui apprennent mal. Mais ces réponses en lecture et en ortho­graphe ne sont pas différentes de celles que tout enfant apprenant bien, fait aussi au début; ce qui entraîne une différence importante entre les deux, c'est

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que l'un pourra petit à petit éliminer les réponses fausses et s'appuyer SUr l'instrument qu'il connaît. L'autre au contraire, sera constamment aux prises avec une activité qu'il domine mal, alors qu'on lui demande de plus en plus de se servir d'elle pour aborder des données plus complexes. Alors le déca­lage s'accentue, ce qui aurait pu n'être que momentané risque de prendre une forme définitive. Le sujet devient inadapté à l'acquisition de connaissances futures.

Ces perturbations peuvent prendre des formes très différentes selon la pré­pondérance d'un facteur sur tout le reste de la personnalité de l'enfant. Aussi l'échec devra-t-il toujours être envisagé sur le plan personnel afin de mieux le comprendre pour le surmonter. Mais la-question individuelle de la dyslexie­dysorthographie et celle de sa rééducation n'est qu'un aspect d'un problème plus général d'où l'importance d'une collaboration réelle entre les personnes s'occupant des enfants, chacune voyant évoluer l'enfant dans des situations différentes et complémentaires.

Bi bliographie

Sonia Salamin et Claire Farner Logopédistes

MAQUARD, MICHELE. La dyslexie. Des mots et des enfal/ts.

CHILAND, COLETTE. L'enfant de six ans.

GENOUVRIER. PEYTARD. Linguistique et enseignement du français. Larousse. RIGAULT, A. La grammaire du français parlé. Hachette.

GENOUVRIER, PEYTARD. Langue française, revue numéro 6, mai 1970. Apprentis­sage du français, langue maternelle. Larousse.

DIATKINE, AJURIAGUERRA. La dyslexie en question. CRESAS.

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idactique

I-listoire des ponts

Les ponts, les chemins aériens enjambant rivières, fleuves, ravins, gorges remontent à plusieurs dizaines de siècles. .

De tous temps le franchissement de ces obstacles naturels a faIt obstacle aux déplacements indispensables à toute activité ~umaine. .

Les premiers habitants à l'exemple des al1lmaux traversaIent les cours d'eau à gué aux endroits le moins profond.

Puis on posa un rocher dans le cours d'eau près de la berge et d'autres de distance en distance et ainsi de suite jusqu'à la berge opposée. Ce fut selon toute vraisemblance le premier pont établi en eau profonde.

Un tronc jeté entre les deux bords permit une autre technique. . Mais dans sa recherche de nourriture, l'homme dut se trouver en face de

fkuves si larges ou des torrents si impétueux, bouillonnant au fond de leurs gorges qu'il fut amené à une nouvelle invention, les ponts de cordes et de lianes.

Les villages lacustres inspirent les ponts sur pilotis et à partir de ce mo­ment l'évolution des ponts suivra les progrès de la civilisation.

En 480 av. J.-C. Xérès roi de Perse en guerre contre les Grecs, obligé de traverser l'Hellespont, disposa à la surface de l'eau une grande quantité d'outres de peaux gonflées amarrées au fond de l'eau, il les couvre de plan­ches. L'immense armée des Perses passa ce pont avec armes et bagages y compris cheveaux et chameaux.

Les premiers ponts en maçonnerie furent probablement construits en Mé-sopotamie et faits d'argile et de briques. .

Les Assyriens qui construisaient déjà en voüte les souterrams de leurs palais introduisirent l'architecture des arcs dans la construction des ponts:

Les Celtes et les Etrusques adoptèrent en Europe cette nouvelle techl11que dans la construction des ponts.

Un des premiers ponts romains fut le «Sublicius» fait entièrement de bois. Très rapidement dans la suite on en vint aux ponts de pierre construits com­me les maisons.

Pour fixer les piliers, contrairement aux Orientaux qui détournaient les cours d'eau, les Romains plantaient au milieu du fleuve des planches dispo­sées en rond, ils vidaient l'eau de ces cages cyclindriques, ensuite ils bâtissaient le pilier en gros blocs de pierre cimentés de matériaux de liaison résistant à la désagrégation. De pilier en pilier, ils lançaient les arcs, les soutenant préala­blement avec des étais et sur ces arcs, jls établissaient les voies de passages (arc en plein cintre).

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Le pont en pierre le plus ancien de l'époque romaine est précisément le pont «Amelius», dénommé actuellement «le pont brisé» édifié en l'an 142 av. J .-C. Mais on peut encore de nos jours retrouver dans toute l'Europe des 'ponts rom~ins en excellent état.

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en .E.rfioJ/le.

Eléments constitutifs d'un pont

Les éléments constitutifs d'un pont sont les culées, les piles, les voütes ou les poutres avec le tablier ou l'arche, les murs de tête ou tympyans, les murs en retour et les murs en aile.

Pour la fondation des pi'liers, on met à l'eau de gigantesques caissons de fer parfaitement étanches à fond ouvert et aux bords coupants. Le sol où s'appuie le caisson est creusé de façon à permettre à ce dernier de s'enfoncer à une certaine profondeur. Enfin, on les remplit de ciment pour obtenir une base fort solide qui supportera aisément l'armature des piliers du pont. On applique enfin les superstructures. Pour les ponts en ciment armé ou en fer, on préfère la forme en arc, capable de supporter de plus lourdes charges tout en restant plus esthétiques.

Les variétés de pont: Les ponts se classent suivant leur destination en: passerelles, ponts-routes, ponts-rails, ou ponts-canaux.

Suivant la nature des matériaux employés pour leur construction on dis­tingue: des ponts en bois, des ponts en maçonnerie, des ponts métalliques, des ponts en béton, des ponts en béton précontraint.

Suivant leur implantation, il y a des ponts droits, ou des ponts en biais.

Pont de bois: Actuellement réservés aux ouvrages provisoires.

Ponts en maçonnerie: Pour leur exécution, on emploie des moellons, des pierres de taille, des briques. Leur forme est toujours en arc, car elle corres­pont exclusivement aux efforts de compression, seuls compatibles avec les ma­tériaux de maçonnerie. Les voütes s'exécutent au moyen de cintres.

Ponts métalliques: Ces ponts comportent des poutrelles de divers types aux dimensions variables, entrelacées, soudées et boulonnées entre elles et reposant sur des piliers.

Ponts en ciment armés: Ces ponts sont surout des ponts droits ou des ponts en arc. Dans ces ponts il est nécessaire de prévoir la libre dilatation du tablier au moyen d'appareil d'appui.

Ponts suspendus: Ils permettent de franchir de grandes portées. Parmi les ponts suspendus les plus célèbres, celui de Brooldyn, dû à l'ingénieur John Roabling, a été considéré pendant de longues années comme une merveille du monde. Deux hautes tours de 82 mètres et de style gothique soutie'nnent les câbles qui supportent les quatre pistes de la route, une double voie pour le métro et une passerelle aérienne pour les piétons.

Cependant les dimensions de ce pont sont inférieures à ceHes d'autres ponts vraiment colossaux, parmi lesquels celui du détroit de Mackinack sur le lac de Michigan d'une longueur de 61un environ.

A côté de ces ponts fixes, il existe des ponts mobiles pour permettre le pasage des bateaux. Ceux-ci peuvent être des ponts à bascule, des ponts tour­nants, des ponts levants.

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L'emploi de la voûte et du béton permit aux Romains de construire des ponts en maçonnerie qui ont défié les siècles, tels sont les ponts de Rimini, d'AIcantara, de Mérida, le principal compte 60 arches, et le pont aqueduc du Gard.

Au Moyen Age, on inventa l'arc ogive capable de supporter une charge plus considérable. On construit ou on fortifie les ponts romains, le complétant parfois par des fortifications et des crénaux offrant plus souvent l'aspect d'une forteresse que d'un pont. En réalité, le but était œen garantir aux propriétaires la possession, car celle-ci rapportait des droits de péages consIdérables.

C'est également de cette époque que datent les ponts-levis qui autorisaient ou refusaient l'entrée des châteaux ou des ouvrages fortifiés.

D'autres comportaient des parapets crénelés, flanqués de tours à mâchi­coulis, qui pouvaient en interdire l'accès.

Le pont de Saint-Bénézet à Avignon (1177-1188) fut doté de châtelets au XIVe siècle et au XVe siècle, quatre arches en subsistent seules aujourd'hui, mieux conservé a été le pont sur le Rhône de Pont-Saint-Esprit.

Le pont de Cordoue sur le Guadaquivir édifié par les Romains a été reconstruit et fortifié par les Maures.

Signalons aussi les ponts de Bois de Lucerne couverts et décorés de pein­tures (1303-1404).

Le XVIIIe siècle a été caractérisé par la construction de nombreux ponts, en France en particulier. C'est de cette époque que datent le pont de la Loire (1717-1724) à Blois par Gabriel et Pitron ainsi que le pont Royal à Orléans.

En 1787, Gauthey et Perronet exécutent les premiers ponts sur piles étroi­tes avec voûtes surbaissées (pont de la Conco~'de à Paris).

A la fin du XIXe siècle, le développement industriel et la production de fer et d'acier, permet la construction des ponts métalliques.

A cette époque également, apparurent les ponts en maçonnerie.

Le pont du Luxembourg fut le premier pont de ce type (1904). Dès la fin du XIXe siècle le béton armé fut employé pour l'érection des ponts .. .

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E. Métrailler

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LES PARTIS POLITIQUES EN SUISSE

TI est trè's difficile de trouver une documentation objective sur les partis politiques, Nos manuels d 'inst!"uction Civique n'en parlent que d 'une façon succincte, se

bornant à une énumération, évitant tout jugement de valeur. Nous pensons être util e aux émdiants, aux apprentis, aux élèves des classes ter­

minales en leur dédiant cette modeste étude, remise vingt fois sur le métier, écrite dans le respect de toutes les opinions et dans un esprit de large compréhension,

E. C.

Bibliographie

La documentation en langue française, pour certains partis, est très réduite. On trouvera l'essentiel (Statistiques, Programmes, Statuts) aux Secrétariats

centraux des divers partis:

Secrétariat central du Parti Radical-démocratique suisse: Bundesplatz 2, Berne.

Secrétariat central du Parti Démocrate-chrétien suisse: Case !)ostale 1759, 3001 Berne.

Secrétariat central du Parti Socialiste suisse :Eigerplatz 5, Berne. Secrétariat central du P.A.B. (Union Démocratique du Centre): Optinger-

strasse 1, Berne. '

Alliance des Indépendants, Secrétariat c~ntral: Badenerstrasse 125, Zurich. Parti Evangélique Suisse, Secrétariat central: Bederstrasse 98, 8002 Zuôch. Union Libérale démocratique Suisse: Kollerweg 7, Berne.

Ouvrages généraux:

~l1Jluaire statistique de la Suisse, Edition Birkbauser, Bâle. Dictionnaire Historique et Biographie de la Suisse, 7 vol. Attinger, Neu­

châtel, 1934.

DIERAUER, Histoire de la Confédération Suisse, 6 vol. Payot, Lausanne (1925).

MARTIN Vv'i1liam, Histoire de la Suisse, Payot Lausanne, 1963. TSCHANI Hans, Profil de la Suisse, 2e édit. 1973, Spes, Lausanne. SIEGFRIED André, La Suisse, Démocratie témoin, La Baconnière, Neu-

châtel, 1969.

SAUSER-HALL, Guide politique suisse, Payot, Lausanne, 1965.

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CONSIDERATIONS GENERALES SUR LES PARTIS POLITIQUES

Comment naissent les partis

1. A l'origine de tout parti politique, quel qu'il soit, il y a d'abord des intérêts matériels à défendre.

Un parti politique pourrait se définir ainsi: une a.ssociation de citoyens qui ont les mêmes intérêts matériels à défendre et qUi recherchent une formule politique conforme à ces intérêts.

Dans l'immense majorité des cas, ces. intérêts sont Jégiti,n,7es:. l~ l?a~1 quo­tidien, la liberté du travail, la protectlOn de la famIlle, 1 egahte CIVIque, la justice sociale, etc.

Donc les partis politiques sont également légitimes: puisqu'ils défendent des intérêts légitimes.

2. Le monde est ainsi fait que ces intérêts légitimes sont très souvents diver­gents:

- les intérêts du patron ne sont pas toujours ceux de l'ouvrier~ - ceux du propriétaire ne sont pas toujours ceux du locataire~ - ceux de l'industriel ne sont pas toujours ceux du paysan; - ceux du fonctionnaire ne sont pas toujours ceux de l'artisan indépen-

dant· -- ceux' du paysan aisé de la plaine ne sont pas toujours ceux du paysan

montagnard.

Ainsi, puisqu'il y a beaucoup d'intérêts différents, on ne saurait s'étonner qu'il y ait de nombreux partis différents-;'et même opposés.

La doctrine des partis

1. Les intérêts matériels - ou économiques - se trouvent donc à la bdase des partis politiques. Mais il n'y a pas que ces intérêts. Peu à pe~, es idées se précisent, des idéaux se font jour: on a telle ou t~lle concep.tlOn de l'Etat, de l'armée, de l'école, de la religion, de la famille, des bIens de production, des relations internationales ...

2

Peu à peu le parti en vient à préciser les idées de ses adhérents~ il se donne une doctrine, une philosophie.

2. !l cherche à faire passer cette doctrine dans les institutions sociales à mfluencer la jeunesse, à faire de la propagande~ il forme ses cadres' il fonde une presse qui reflète sa doctrine. ' On peut dès lors porter un jugement sur les partis.

La relativité des partis

1. Un parti n'est pas une fin en soi: c'est un moyen de travailler au bien du pays: Tous les pa.rtis politiques on.t f~nalement le même vut: la prospérité, la grandeur, le bIen du pays~ malS Ils ne sont pas toujours d'accord sur les moyens à prendre pour y arriver. Cela arrive souvent dans la vie ...

2. Un parti n'~st pas une religion, uf,1 dieu à qui il faut tout sacrifier. Il n'exige pas .une fOL absolue. Ne pas crOIre que la vérité est tout entière dans tel partI, que les uns sont automatiquement bons. les autres mauvais ...

Ainsi, ~ y a du tripotage dans tous les partis: favoritisme, népotisme des con~esslOns que l'on fait à l'idéal, des combinaisons plus ou moins inté­ressees ...

Il y a des p~li~iciens pe~l scrupuleux qui ne reculent pas devant Jes coups tordus pour evmcer un rIval...

En période électorale, on en arrive parfois à des excès regrettables qui nuisent au parti.

(PEGUY: «Tout commence par une mystique, tout se dégrade en politi­que.» ).

3. Puisqu'il est un moyen .de trava.i1ler au bien du pays, un parti n'est jamais un absolu. Il est relatIf aux cIrconstances, aux conditions économiques nouvelles, aux vues de ses dirigeants. Durant Je cours des années il peut et doit parfois s'adapter... . ,

Voici des exemples de ~ette relativité:

a) on appartient à un parti par sa naissance, sans réflexion ni mérites, comme on naît blond ou châtain~

b) les fro,ntières entre par~is I:e s~mt pas toujours très précises; des partis op.f?oses peuvent parfOIS s uml' momentanément (apparentement) par Je hbre jeu de la politique~

c) 1~ sou.mission aux consig~es du parti n'est pas toujours aveugle~ dans 1 IsolOIr, chacun garde sa lIberté. ·Et c'est bien ainsi;

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d) l'en-tête d~uI1 parti ne signifie souvent pas grand chose! L'appelation contient parfois des contradictions: «conservateur-progressiste»; ,(<radi­cal-démocratique» (à l'origine, le parti radical était capitaliste); un fonctionnaire socialiste est souvent très conservateur!

e) les partis sont 'eux-mêmes influencés par les «groupes de pression»: puissantes associations économiques, syndicats, cartels industriels ou commerciaux qui inspirent largement la politique du pays;

f) il arrive que les partis soient hésitants dans leur doctrine.

Aujourd'hui, l'évolution rapide des techniques, la concentration des industries, le mouvement d'intégration européenne (Marché Commun) sont des facteurs nouveaux pour tous les partis. Ils devront repenser leur doctrine économique, et trouver, pour la Suisse, le juste milieu entre l'isolement et l'assimilation.

Comment juger les partis ?

Il est inexact de dire que tous les partis se valent, comme ceux qui affirment que toutes les religions sont bonnes.

Un parti doit se juger au triple point de vue de sa doctrine, de ses chefs et de l'histoire.

a) La doctrine doit présenter un humanisme complet, vouloir nQn seulement le bien matériel de l'homme, mais son bien intellectuel, spirituel, dans une perspective qui va au délà de la vie terrestre.

b) Les chefs doivent le bon exemple. Il peut se trouver parmi eux des oppor­tunistes qui varient dans leurs convictions; des naïfs exploités par le parti pour des fins momentanées; des égoïstes et des arrivistes qui cherchent avant tout leur intérêt personnel, les honneurs, les places ...

De plus, il faut juger un parti dans son ensemble, sur le plan national, nOI1 pas exclusivement sur son comportement dans telle commune; la politique locale, surtout en période de fièvre électorale, ne donne pas toujours une image flatteuse des partis.

c) Un parti doit encore se juger dans le contexte de l'histoire. Il est bon de remonter aux origines, aux circonstances qui ont provoqué la naissance du parti; ces circonstances peuvent éclairer le présent:

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Ex.: la période troublée de 1815 à 1848 pour le parti radical et le parti conservateur; les injustices sociales de 1850 pour le parti socialiste; la décadence du régime tsariste pour le communisme.

De l'utilité des partis

1. Pour le Gouvernement

Les partis sont nécessaires au Gouvernement du pays, car ils exercent un contrôle efficace sur la politique.

Cependant deux excès sont à éviter:

a) le parti unique. Dans les pays à dictature, un seul parti est officiellement reconnu; les autres sont à peine tolérés, le plus souvent interdits. La démo­cratie est alors faussée.

b) le t':op g~'and nor:lb~'e, de partis. L'émiettement des partis empêche la for­matlon dune ma]orzte sur laquelle le Gouvernement peut s'appuyer. C'est le mal dont .souffrent actuellement un certain nombre de pays, en Europe ou dans le TIers-Monde.

Il. POUl' le citoyen

~e pa~'~i est une ~cole de civisme; il concrétise un idéal politique; il met à la dispoSItlOn des CItoyens un cadre, une organisation, des syndicats, une presse.

Il peut être un remède à l'indifférence politique dont souffre notre temps.

Il est donc recommandable d'adhérer à un parti politique, avec intelligence et en gardant toute sa personnalité.

1?e plus~ il est souhaitable de travailler au rapprochement des partis, par la dIplomatIe, la compréhension, le fair-play (Cf les membres du Conseil fédé­ral, .les ~e~b.res des Chambres fédérales, les trois partis anglais, les deux ~artis ame~ïcallls). ~I~ se rappellera que les divergences historiques entre par­tIs. son,t aUJo~rd'hU1 bien atténuées et que les vieilles rivalités peuvent devenir sallle emulatlOn.

COMMENT SONT NES LES DEUX PARTIS HISTORIQUES DE lLA SUISSE: LE PARTI RADICAL ET LE PARTI CONSERVATEUR

Rappel historique

(\', Dès ses origines (1291), la Suisse est une fédération d'Etats strictement mdependants les uns des autres. '

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Chaque Etat (ou canton) a ses lois, ses impôts, ses troupes, son armement, ses douanes aux frontières du canton, parfois sa monnaie, seS postes, ses capi­tulations avec l'étranger (accord concernant l'engagcment de mercenaires).

Le seul lien entre ces Etats est leur volonté de rester unis militairement pour mieux défendre leur indépendance. L~s diètes étaient l'occasion normale de rencontre et de discussion, mais elles n'étaient pas un organe exécutif supra­cantonal.

Cette volonté de vivre ensemble fut maintes fois misc à l'épreuve: ancienne Guerre de Zurich, Diète de Stans, Guerres religieuses au temps de la Réfor­me ... D'autre part, on ne peut nier une certaine rivalité entre ville et campagne, causée pa.r la divergence des intérêts.

La Confédération se maintint malgré tout durant cinq siècles, tant était forte la volonté confédérale.

B. Survint la Révolution française.

Après avoir vaincu séparément les troupes cantonales, les Français établi­rent en Suisse un régime fortement centralisé: la Eépublique helvétique une et indivisible (1798).

Les cantons perdirent leur qualité essentielle d'Etats indépendants pour devenir de simples divisions admirustratives soutnises à un Directoire central. Les douanes intérieures furent supprimées; on unifia la monnaie, les impôts, les lois, les poids et mesures (introduction du système métrique).

Ce régime centralisé, malgré certains bOllS côtés, déplut au peuple suisse, parce qu'il avait été (<imposé» par l'étranger, sans consultation populaire, sans préparation psychologique suffisante. .

Napoléon le comprit. Par l'Acte de médiation (1803), il rendit aux cantons leurs droits souverains, tout en conservant une certaine unification: armée, monnaie, poste, poids et mesures.

C. A la chute de Napoléon (1815), les cantons se hâtèrent de revenir à la situation d'avant 1798, sans telùr compte des améliorations introduites par la République helvétique. On «restaura» (Restauration) toutes les particularités du passé: dîmes féodales, péages, douanes intérieures, monnaies cantonales, lois cantonales (dont quelques-unes remontaient à Charles-Quint), capitulations militaires, police des étrangers, règlements industriels et commerciaux, etc.

On comptait alors en Suisse 400 taxes difféi'entes sur le transport des mar­chandises. Le Tessin percevait 13 taxes différentes entre le Gothard et Lugano. De Sierre à Zurich, un vigneron valaisan payait 16 taxes différentes pour le

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transport du vin. Les broderies de Saint-Gall arrivaient à Genève en passant par Bâle et Besançon ... et à Milan en passant par l'Autriche et le Brenner, afin d'éviter les multiples taxes suisses.

On dénombrait 70 mesures de longueurs différentes, 87 mesures de grains, 50 mesur~s de poids (souvenir actuel: les différences d'appréciation de la toise, à Sion, à FuIly, en pays de Vaud ou de Fribow·g ... ). Il monnaies différentes, des cantons et des pays limitrophes avaient cours légal en Suisse.

La législation sur le commerce, sur la propriété, sur les successions, sur les mariages, sur l'établissement... variait d'un canton à l'autre.

Deux grands courants se forment alors, qui deviendront des partis politiques

Devant l'enchevêtrement inextricable et paralysant des règlements canto­naüx qui gênaient la liberté des échanges, on se surprit, dans les villes et les régions industrielles, à regretter le temps de Napoléon.

D'abord timidement... Puis de plus en plus ouvertement.

Le mouvement libéral, qui luttait dans toute l'Europe contre le régime de la Restauration, fit siennes les doléances des industriels et des commerçants. Vers 1830, les libéraux parvinrent à changer la Constitution dans une dizaine de cantons suisses. Mais ces changements politiques locaux furent insuffisants à réformer les lois économiques.

On ne pourrait sortir du malaise économique qu'en changeant «radicale­ment» le Pacte fédéral de 1815, en supprimant les règlements cantonaux et en donnant à la Suisse un régime politiqne unifié et centralisé. Les plus décidés des Libéraux se mirent à l'œuvre: campagnes de presse, meetings, interven­tions à la Diète, noyautage des associations patriotiques, etc. On finit par les appeler Unitaires ou Radicaux. Ils se recrutaient surtout dans les villes et dans les régions économiquement fortes du Plateau suisse, de Genève à Constance. Coïncidence: ces régions étaient en majorité protestantes.

D'autre part, il y avait les petits campagnards, les paysans de la monta­gne. Ceux-là ressentaient beaucoup moins la nécessité d'unifier la législation économique. Par tradition, ils étaient attachés aux coutumes locales, à leur système ancestral de poids et mesures. En fin de compte, ils eussent accepté l'unification dans le domaine économique, si cette unification n'avait pas été liée à une unification politique nouvelle. En effet, ils redoutaient un Etat cen­tralisé dans lequel ils n'auraient probablement plus rien à dire, étant économi­quement faibles ... A tout prix, ils voulaient sauver l'autonomie des cantons, cette autonomie vieille de plus de 500 ans. Ne voulant pas d'un Etat centralisé, ils défendaient le principe d'une Confédération d'Etats, comme par le passé. On les appelait Fédéralistes ou Conservateurs (en Valais aussi, «Vieille Suisse»).

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Ils se recrutaient dans lès cantons agricoles, peu commercialisés: Uri, Schwytz, Unterwald, Lucerne, Appenzell, Fribourg, Valais, une partie de Saint-Gall, du Tessin, des Grisons.

A l'intérieur même d'un canton, l'opposition pouvait subsister entre la plaine et la montagne, entre le gros propriétaire qui vend une partie de sa récolte et le petit paysan qui vit exclusivement de sa terre (VS, TI). Des cir­constances historiques (occupation, bailliages) pouvaient aussi expliquer une certaine opposition (Haut et Bas-Valais).

Coïncidence encore: ces régions étaient en majorité catholiques.

Qui avait tort? Qui avait raison?

Impossible à dire.

Les deux partis avaient raison, chacun ·agissant réellement par patriotisme, pour le bien du pays. Chacun était suisse cent pour cent, la (<feune Suisse» radicale, la «Vieille Suisse» conservatrice.

On en vint malheureusement à des voies de fait: bagarres, échauffourées, renversements de gouvernements cantonaux.

De part et d'autre, la religion fut mêlée à ces querelles qui auraient dû rester strictement économiques et politiques: - du côté des Radicaux: articles de Baden, suppression des couvents d'Argo­

vie, expéditions des Corps-Francs; - du côté des Conservateurs: le rappel des Jésuites à Lucerne, l'alliance sépa-

rée du Sonderbund.

Ce sont là des faits regrettables dus à l'exaspération des esprits et à l'im­puissance pratique de la Diète.

La Guerre civile du Sonderbund - qui heureusement ne dura que dix-huit jours - mit le point final à vingt années de luttes intestines. Elle fut avant tout une guerre politique, non une guerre religieuse.

Beaucoup plus forts par le nombre, les cantons radicaux furent vainqueurs et la Constitution de 48 fUt leur œuvre. Soumise au peuple, elle fut acceptée le 12 septembre 48 par seize et demi cantons sur vingt-cinq.

Cette Constitution de 1848 fut un sage compromis entre les deux tendal:ces unitaires et fédéralistes. Elle réalisa l'indispensable unification de la SUlsse, favorisa son remarquable essor industriel et commercial, valut au pays cent vingt ans de paix intérieure et extérieure.

Cet aperçu historique était indispensable pour comprendre l'essenti~l d~s grands partis suisses. Nous pouvons maintenant aborder une étude schemati­que de chacun des grands partis nationaux.

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LE PARTI RADICAL-DEMOCRATIQUE

Historique

Le parti radical a eu pour ancêtres les libéraux du XVIIIe siècle. Se recrutant d'abord dans la bourgeoisie, puis dans le peuple, les libéraux lut­taient contre l'absolutisme des princes, contre les privilèges féodaux de la noblesse et du clergé.

Leurs idées de liberté, de tolérance, de suffrage universel se retrouvent chez les écrivains et philosophes du siècle, notamment chez Rousseau; elles ont été matérialisées par la Révolution Française (Droits de l'Homme et du Citoyen).

Quelques libéraux suisses, exilés à Paris, ont mené campagne contre ly régime du Patriciat et salué avec enthousiasme la Révolution Française (César La Harpe, de Rolle; Pierre Ochs, de Bâle). Ils ont acquis leur expérience politique sous la République Helvétique et sous l'Acte de IVlédiation.

Après 1815, la «Restauration» donne aux Libéraux une nouvelle raison d'être dans toute l'Europe: renverser les gouvernements oligarchiques qui se sont reconstitués partout. En Suisse, dès 1830, ils réussissent à installer des gouvernements libéraux dans une dizaine de cantons: BE, ZH, SG, SO, VD, FR ...

Ce n'est pas encore un parti, mais un mm(vement qui s'appuie sur certaines sociétés patriotiques, foyers de libéralisme: la Société Helvétique (1819), la Société de Zofingue (1822), la Société Suisse des Carabiniers (1824), l'Asso-ciation patriotique (1831). _ .

Après 1830, les extrémistes du mouvement libéral continuent la lutte. Ce sont les Radicaux. Ils sont décidés à modifier le Pacte de 1815, au besoin par la force.

En 1847, ils supplantent les libéraux à la Diète. Vainqueurs du Sonderbund, ils inspirent la Constitution de 48 et gouver­

nent seuls la Suisse jusqu'en 1891. Ayant la majorité absolue au Conseil Fédéral et au Conseil National jus­

qu'en 1920, .les Radicaux n'éprouvèrent pas le besoin de se constituer en parti politique. Ils ne le firent qu'en 1894, à Olten, sous le nom de Parti Radical Démocratique. Le Secrétariat général date de 1914. Les Jeunesses Radicales, de 1919.

Un des principes de base du parti étant la liberté individuelle, ce parti n'est pas à l'abri des remous et des scissions internes.

Ainsi en 1917, sécession des Pa ysans-Artisans et Bourgeois (Parti Agra­rien); en 1942, sécession des Démocrates Zurichois.

En 1919, l'introduction de la Proportionnelle au Conseil National lui porta un coup sensible; les Radicaux perdirent la majorité absolue, passant de 104 sièges à 63 (mais 25 iront au PAB) tandis que les socialistes passaient de 18 à 41.

Le parti radical suisse est rattaché à l' «Union mondiale libérale».

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Doctrine politique

1. Jusque vers 1925, le PR fut passablement centralisateur, conformément à ses origines.

Considérant que certaines tâches peuvent être mieux .accomplies par la Confédération que par les Cantons, il s'appliqua à renforcer le pouvoir de Berne pour faire l'unité de la Suisse: un seul droit civil et pénal, une seule législation commerciale, une seule armée ... La Révision totale de la Cons­titution de 1874, patronée par lui, renforça les prérogatives de l'Etat.

Mais cette centralisation fut sagement contrebalancée par le maximum de pouvoirs accordés au peuple; les citoyens suisses sont les seuls au monde à jouir des droits de Referendum (1848) et d'Initiative (1891).

2. Depuis 1925, l'unification essentielle étant atteinte, et face au parti socia­liste encore plus centralisateur que lui, le PR est devenu fédéraliste, sur­tout dans les cantons romands, se rapprochant ainsi du parti conservateur.

li a une conception libérale de l'Etat: ne lui donner que ce qui est néces­saire pour garantir la liberté et la paix des citoyens. li s'oppose donc à la conception d'un Etat-providence, omnipotent et omniprésent, comme libé-ralisme-s'oppose à dirigisme.

L'Etat garantit la sécurité sociale, encourage la culture, mais ne les orga­nise pas. Le PR recommande la collaboration horizontale entre cantons et communes, plutôt que l'intervention de l'Etat.

Sur le plan de la doctrine, des divergences demeurent entre radicaux libé­raux (partisans d'une démocratie représentative) et les radicaux démocra­tes (partisans d'une démocratie directe).

3. Résolument tourné vers l'avenir, le PR a été parmi les premiers à accorder le droit de vote aux femmes (VD, GE, NE); il s'oriente aussi vers l'intégra­tion européenne; il recommande une nouvelle révision totale de la Consti­tution et l'augmentation du nombre des conseillers fédéraux.

. Doctrine économique

1. Jadis, le PR a défendu avec enthousiasme le libéralisme économique, s'opposant aux barrières élevées par les\ Corporations.

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Protecteur des commerçants et des' industriels, il fut toutefois hostile à l'intervention de l'Etat dans le domaine des affaires. li adopta les slogaI'ls libéraux:

- Laisser faire, laisser passer! . - Pas de barrières protectionnistes! - Libre échange, libre concurrence!

2. ~ais bientôt, fac~ aux abus du libéralisme, face à l'internationalisation des echanges, le partI en est venu à fixer des limites au libéralisme excessif.

~insi, tout en prônant l'initiative privée et la libre entreprise en économie il, est partisan d'~ne interv.ention raisonnable et efficace de l'Etat pou; resoudre les problemes, cornger les carences et les abus.

En somme l'Etat n'intervient que pour protéger le libéralisme contre ses pr?pre~ excès. L'idéal est de maintenir un juste équilibre entre l'écono­mie pnvée et les Pouvoirs Publics.

3. I?ans le dO~laine internationa~ et notamment face au mouvement d'intégra­t!on europeenne, le PR pratique une politique de prudence. Redoutant l a~enture ,a~tant qu~ l'isolem~nt, il voudrai~ éviter un engagement préma­ture et pr~~ere proceder _par etapes succeSSIves, pour ménager nos struc­tures traditIOnnelles et préparer l'opinion publique.

Pour conclure, on peut affirmer que le Parti radical a eu raison de travail­ler .à l'~ni.fication industrielle et commerciale de la Suisse, que cette unifi­catI~n etait absolument nécessaire et qu'elle ne pouvait se faire sans l'inter­ventIo~l de l'Etat. .Nous le ,v~yons bien aujourd'hui, où tous les partis sont d accord de faIre appel a l Etat pour des mesures d'intérêt général.

En fait, les doctrines économiques de tous les partis ont évolué et évolue­r?nt encore sous la pression des circonstances; à l'heure actuelle, les théo­nes, tant radicales que conservatrices, ne sont plus si affirmatives et se sont singulièrement rapprochées.

DDctrine philosophique et religieuse

. On acc.use volontiers. le parti ~'adical de n'avoir pas de doctrine philoso­phique s~lz~e .. C:ela prov~ent ~u ~aIt .q~l'un des premiers principes du parti est la ltbert~ zndividuelle (hberte d opmIOn, de conscience, d'association, etc.). «Le p~rtI ~dmet dans son sein tout citoyen sans lui imposer une quelconque contramte mtellectuelle, sociale, religieuse.» (A. Guinand).

De fait, le palii radical n'a pas de doctrine officielle sur la destinée de l'hoIT11~e, p~r e~emple: Il laisse ce soin aux Eglises. Ses principes philosophi­ques VIsent a l'epai)OUiSsement de l'homme social et politique; ils découlent de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, tels que les a proclamés la Révolution Française, tels qu'ils ont été repris et développés par la Charte des Nations Unies.

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Le PR est le champion de l'individualisme et le défenseur de toutes les libertés de l'homme.

Il veut assurer le bien-être de l'individu et du c~toyen par le respect de ses opinions, la légitimité de la propriété privée et de la famille, la liberté de ses initiatives personnelles, liées à sa responsabilité.

Lorsque la grande concentration des capitaux et -le machinisme ont me­nacé la liberté de l'homme, la politique du PR est devenue sociale.

Par le Referendum et l'Initiative, il a fait octroyer au peuple suisse des droits uniques au monde.

Il a réussi à éviter la lutte des classes et est arrivé à la paix du travail par la discussion libre, sans recours aux moyens violents (émeutes, grèves, etc.).

Le PR ne s'occupe pas de religion. La religion est affaire privée. Il respecte toutes les croyances au nom de la liberté, mais interdit aussi toute contrainte religieuse.

Il s'oppose à toute intervention des Eglises dans la politique. Il est aussi pour la neutralité de l'enseignement. .

En pratique, de par son implantation géographique en Suisse, le PR est en majorité protestant; mais il compte aussi des catholiques pratiquants.

Les radicaux de 1848 portent la responsabilité des <<articles d'exception» de notre Constitution fédérale (art. 50, 51, 52).

Au cours de la dernière décennie, le PR se montra favorable à l'abrogation de ces articles (manifeste électoral de 1967). Mais lors de la votation popu­laire sur la question, une partie de l'électorat (ZR, BE, VD, NE ... } refusa de suivre cette politique de libéralisation.

La Franc-maçonnerie a parfois exercé son influence auprès de certains chefs du parti.

Répartition géographique. (Presse et moyens d'action)

(Statistiques 1972)

Se reçrutant dans la bourgeoisie commerçante et indépendante, le Palii Radical domina jadis dans les cantons économiquement forts.

Mais l'avènement du socialisme, qui attira à lui le monde du travail, modi­fia curieusement la répartition du PRo

Ce sont aujourd'hui certains cantons campagnards ou semi-campagnards de Suisse alémanique qui ont le plus grand pourcentage d'électeur radicaux:

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AR ZG TI sa SR

62,3 0/0 49 38 34,3 33

OW LU NW GL VD

32,7 0/0 30 29 28,2 25,8

Dans les grands cantons-villes, le pourcentage est relativement faible:

BE 17,20/0 ZR 16,7 BS Il,5

GE 19,1 0/0 AG 15,9

Cependant, sur le plan de l'ensemble, les grands cantons restent naturelle­ment très influents par leurs effectifs:

BE 61 000 électeurs radicaux ZR 58 000 VD 33 000 LU 32 000 SG 30 000

Le parti radical est organisé en sections cantonales dans tous les cantons sauf Appenzel, Rhodes intérieures. '

Il patrone les journaux suivants:

- Zurich: N eue Z;ürcher Zeitung - Berne: Der Bund - Bâle: Basler National Zeitung - Genève: Le Genevois - Lausanne: La Nouvelle Revue - Valais: Le Confédéré

Il inspire, dans les universités, les sections d'étudiants Zofingue et Helvétia.

Il patrone les syndicats neutres (ou autonomes), lesquels comptent 18 000 membres.

En conclusion

1. Le PR a puissamment contribué att développement économique et au bien-être de la Suisse.

On juge l'arbre à ses fruits.

13.

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Durant le premier siècle de son existence, l'Etat fédératif suisse a suivi une politique inspirée par le PRo Cette politique a permis un remarquable développement économique et social, dans un climat de liberté, de stabilité et de paix. Le PR a grandement contribué au bon renom de la Suisse dans le monde.

«Vainqueurs du Sonderbund, architectes de la Constitution de 48, les Libéraux, il faut le reconnaître, ont été fidèles à leurs principes de liberté, cherchant non le despotisme et l'assujetissement, mais la paix et la compré­hension.»

A. Guinand

«Après sa victoire sur le Sonderbund en 1848, le parti radical allait gou­verner la Suisse jusqu'à nos jours (écrit vers 1930) et lui faire vivre les années les plus calmes et les plus prospères que nptre patrie ait connues depuis 1798. Je retrancherais même ces deux derniers mots. Tout Suisse lui doit de la reconnaissance. »

G. de Reynold

«L'une des caractéristiques du parti radical est d'être resté près des réa­lités, d'avoir incarné durant plus d'un siècle les traditions helvétiques de liber­té, de démocratie et de tolérance.»

M. Vernaz

2. S'il est resté lui-Inême, 'c'est grâce cl lu structure fédéraliste de la Suisse

En Europe, la plupart des partis politiques issus du libéralisme de 1830 ont glissé soit vers un nationalisme de droite (Allemagne), soit vers un socia­lisme de gauche (radical-socialisme de France).

Le totalitarisme (Espagne, Italie) am:ait dû leur donner une raison d'être; "mais on doit reconnaître que ce sont surtout les partis d'extrême-gauche qui ont su tirer profit des dictatures.

Chez nous, cela se serait certainement produit si la Suisse n'avait pas été fédéraliste. Si le PR est resté lui-même, c'est au fédéralisme qu'il le doit, ce fédéralisme que les Conservateurs entendaient sauvegarder par-dessus tout.

Par un paradoxe semblable, c'est le Gouvernement fédéral, création des Radicaux, qui a été et est encore le véritable garant du fédéralisme. Loin de se haïr, écrit A. Guinand, Radicaux et Conservateurs se doivent de chaleureux mercis réciproques. Ils sont l'un pour l'autre, de même qu'en face des socia­listes, un facteur d'équilibre et de sagesse, un régulateur qui préserve des excès et des aventures. Ce contrôle mutuel fait des partis politiques de véri­tables serviteurs du pays.

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LE PARTI DEMOCRATE-CHRETIEN

Le parti démocrate-chrétien a mis très longtemps à prendre conscience de sa force et à s'organiser politiquement.

Comme le socialisme et le radicalisme, il fut un mouvement, avant d'être un parti politique.

On pourrait distinguer trois étapes dans l'histoire du n~ouvement:

1. de 1848 à 1870: période de repliement sur soi, de résignation;

2. de 1870 à 1900 (1912): période de réveil et de résistance;

3. de 1900 (1912) à aujourd'hui: organisation en parti solidement structuré.

1. De' 1848 à 1870: période de résignation

Vaincus en 1848, les chefs étant éliminés de la scène politique ou réfugiés à l'étranger, les catholiques suisses se réfugient dans la résignation.

Même à l'intérieur des cantons, ils laissent d'abord le pouvoir à la mino­rité radicale," avant de reprendre en main le gouvernement du canton (VS en 1857, LU en 18]1).

Sur le plan fédéral, les catholiques semblent avoir perdu toute confiance en eux-mêmes; ils n'exercent aucune influence sur le Parlemente 9 catholiques seulement au Conseil National en 1849).

Seule demeure vivante la Société des étudiants suisses, fondée avant le Sonderbund, la plus ancienne des organisations catholiques suisses (1841). Son journal {<Monatsrosen» paraît depuis 1857. Son dynamique président, Joseph Gmür (SG), qui réside la plupart du temps à Fribourg, jette un pont entre les catholiques de Suisse romande et ceux de Suisse alémanique.

2. De 1870 à 1900 (1912): réveil et résistance

Le Kulturkampf fut pour les catholiques une épreuve de force. Pour défen­dre leur foi et leur liberté, ils vont désormais s'organiser remarquablement: .

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a) une série d'associations catholiques voient le jour:

- le Puisverein fondé en 1857 par Théodore Scherer et présidé par lui durant trente ans. Il est solidement structuré en sections locales et asso­ciations cantonales. Il comptait déjà 118 sections quatre ans après sa fondation; 224 sections et 34000 membres à la fin du siècle'

- les Kath. Arbeiter et Arbeiterinnen Verein: 25 000 membres' et 385 sec­tions à la fin du siècle;

- le Kath. Gesellverein pour apprentis et jeunes ouvriers. · Fondé en Allemagne en 1847 par le vicaire Kolpüig, le Gesellenverein prend corps en Suisse en 1859 (Bâle, Fribourg);

- le Kath. Jünglingsverein, fondé à Zoug en 1872: 300 sections et 17000 membres en 1918.

b) la Presse catholique s'organise aussi, débordant le cadre cantonal.

1869

1871 1873 1875 1891

fondation de l'Imprimerie St-Paul à Fribourg, avec l'Agence catho­lique de presse (KIPA). Fondation de Otto Walter, Verlag in Olten. Fondation des journaux La Liberté (FR) et le Vaterland (LU). Basler Vol ksblatt (Bâle) . . Die Ostschweiz (SG). Fondation de l'Université de Fribow:g, haut lieu du catholicisme suisse.

c) des hommes de grande valeur forment les cadres:

J os. GmUr à la tête des étudiants; Théodore Scherer, J os. Zemp (LU) Théodore Wirz (OW); Chan. Schordret (FR) Anton von Segesser (LU) Jos. Beck (LU); Gaspard Decurtins (GR) doctrinaire du corporatisme.

Mais sur le plan confessionnel comme sur le plan politique, ces organisa­tions travaillent en ordre dispersé.

La volonté de grouper en une seule association faîtière tous ces groupe­ments rencontre beaucoup de difficultés, car trois tendances divergentes se constatent:

1. Dans la Suisse centrale, le conservatisme très fédéraliste et très rigide du parti des landamanns: Reding, Wirz, Lusser, Arnold.

2. A Fribourg et en Valais, le conservatisme très clérical et «confessiona­liste>} opposé à tout compromis avec les radicaux et avec les protestants.

3. Dans la diaspora (ZH, BS, GE, GR, JB) un conservatisme chrétien-social, beaucoup plus ouvert, capable de collaborer avec les libéraux protestants et même avec les socialistes.

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Diverses tentatives d'unification à l'échelle nationale échouèrent. L'une d'elles essaya même de grouper catholiques et socialistes (2e Arbeiterbund, 1887).

L'unification fut plus rapide aux Chambres fédérales, entre députés catho­liques. Dix ans après 48, la dépu.tation catho~iqu.e s'organise .. Elle fut ~'~~ord un centre d'opposition systématique au radIcalIsme centralIsateur (revlslons de la Constitution de 72 et 74).

Puis la tendance s'affirma d'accepter une centralisation mitigée et de par­ticiper aux responsabilités gouvernementales, sous l'influence notamment de la Société des Etudiants Suisses.

C'est en 1891 que le premier conservateur catholique, Jos. Zemp (LU) entra au Conseil fédéral, à la grande indignation de certains chefs catholiques (<Er ist mit Sacle und Pack ins radikale Lager hinubergezogen!>} Decurtins).

Dès 1882, la fraction conservatrice-catholique des Chambres s'était cons­tituée avec règlèment et programmes.

3. Après 1900 (1912): L'unification enfin réalisée ...

De plus en plus, les catholiques SUIsses prennent conscience de leur force.

Le premier Katholikentag de Lucerne, en 1903, groupant tous les mouve­ments et sociétés des catholiques suisses, fait avancer l'idée de masse. L'institution sera poursuivie.

En 1900, fondation de la Fédération catholique d~ Suisse romande.

En 1905, fondation du Schweizerischer Katholischer Volksverein, organisa­tion faîtière de toutes les associations spécialisées.

En 1907, fondation des syndicats chrétiens: 12000 membres en 1920, près de 100000 en 1970.

Enfin en 1912, c'est la fondation du Parti conservateur populaire (Kon­servativ-Volkspartei) dont Hans von Matt fut président jusqu'en 1931.

En 1934 se fondent les Jeunesses conservatrices suisses, avec 18 sections cantonales et 20 000 membres.

A signaler deux changements de nom au cours de cette dernière période: en 1957: (<Parti conservateur chrétien-social» et le 12 décembre 1970: Parti démocrate-chrétien suisse.

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La doctrine du Parti Démocrate-Chrétien

A remarquer la continuité et la stabilité de la doctrine du parti. TI n'y a pas de grands changements entre le programme de l'Union Conservatrice de 1881 (une des premières tentatives d'organisation faîtière) et le programme du parti en 1951 (le parti socialiste a eu 11 programmes différents en 1870 et 1959).

Cette doctrine s'appuie sur la foi en l'au-delà, sur l'Evangile, sur l'autorité du Pape, sur le thomisme, sur le droit naturel, sur la tradition séculaire.

Elle repose d'autre part sur les quatre constantes suivantes:

1. Le personalisme. Protection de la personalité individuelle face à l'Etat et par l'Etat dans les divers domaines de la religion, de l'école-éducation, de la famille.

2. Le pluralisme. La présence dans l'Etat de forces décentralisées comme les églises, les institutions, les associations, les partis, les cantons, les com­munes ... impliquent une structuration pluraliste de l'Etat.

Les cantons restent souverains dans certains domaines, celui de la fiscalité par exemple.

Ce pluralisme suppose la lutte contre l'idôlatrie de l'Etat, contre la bureau­cratie, contre l'étatisation de l'économie, contre le militarisme (exagération du culte de l'armée).

3. La subsidiarité ou la délégation des pouvoirs aux instances inférieures et locales: le canton, la commune, la famille, le syndicat, etc.

L'initiative privée est légitime et doit être encouragée par l'Etat.

4. La solidarité entre les associations qui travaillent au bien commun et qui demeurent cependant indépendantes.

Union de l'employeur et de l'employé qui ont les mêmes intérêts dans la paix du travail.

Ces quatre constantes s'appliquent au domaine politique comme aux domaines économique et social.

Dans la pratique, le Parti démo-chrétien représente un compromis entre deux extrêmes:

- entre l'individualisme et le collectivisme; - entre le capitalisme sans gêne et la lutte des classes; - entre la concentration des puissances d'argent et le socialisme.

, Le parti joue au Parlement le rôle de charilière.

Pas de scission interne comme dans le parti radical. Tout au plus des mou­vements périphériques. Unité d'action fondée sur la communauté de foi.

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Influence solide au sein de l'Union suisse des paysans et de l'Union suisse

des arts et métiers. , . .' 1 d 3001 de la presse politique La Presse démo-chretIenne repI esente p us e /0

suisse. GE: Le Courrier ZR: Die Neue Zurcher Nachrichten FR: La Liberté . LU: Das '! aterlar~d SO: Die Ostschweiz VS: Valais-Demam

Représentation au Conseil N~~ional: une certaine stabilité: 1919: 41 sièges 1955: 47 s~~ges 1931: 44 sièges 1972: 44 SIeges , ' ..

C '1 d Etats' depuis 1935 la plus forte representatlOn des partIS. Au onsel es. ,

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-L-E-~ -P-A-R-T-I-S-O-C-.i-A-L-IS-T-E---=SU=-=I=S=SE=-,\

Le parti socialiste suisse naît aux environs de 1870175. ~ais pourd mieux

comprendre les raisons de sa formation, il faut d'abord étudl~r .le gran, 'rsfo-. 1 ··er' lequel remonte au temps de la RestamatIon, veIS . vement SOCTa OUVIl ,

A. Le mouvement §ocialiste en Europe

1. La misère des ouvriers et ses causes

E 1789 la Révolution française avait supprimé les Corpora~ions 1 e~ pro­clam~lla lib~rté absolue du travail, tout en interdjsant aux ouvners de s asso-cier et de faire la grève.

L'Europe n'avait pas tardé à imiter la France. .

En fait, l'absence de toute réglementation mit les ouvriers à la merCI de

leurs employeurs. . A .' • la Plus tard, l'avènement du machimsm.e, le chomage c/7.1omqu~ qm en fU~l

conséquence, l'exode vers les villes furent de nouveaux factems de trou es

sociaux. h Vers 1820 la misère des ouvriers est intolérable: travail de 15 à 16 ;ures

ar 'our our' les hom~s, de 12 heures et plus pour les fem~.1es ,et les en an!s, ~alalres de ' famine, conditions hygiéniques impensables, rarete des conges, absence de toute assistance sociale ...

1 On leur reprochait d 'être ferm,ées, figées dans leurs règlements et leurs téchniques, opposées à la modernisation industnelle ...

19

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Il n'est pas exagéré de parler d'exploitation des travailleurs par la classe possédante. . .

La situation des travailleurs fut particulièrement tragique en France et en Angleterre; elle le fut moins en d'autres pays (la Sùisse, l'Allemagne) à cause de leur structure fédéraliste.

. Les o,u~riers luttèrent avec l'énergie du désespoir pour améliorer leur condi­tIon matenelle et morale. Le droit d'association leur étant interdit la lutte fut souvent clandestine et toujours durement réprimée 2. '

II. Les théoriciens du socialisme

. La tri~te con?~tion des ouvriers ne tarda pas à susciter des réformateurs ~ssus de. dIvers :n~heux: S'a~taquant au capitalisme, ils élaborèrent des systèmes economiques genereux, malS souvent utopiques.

Tels furent, en France:

- ~aint-Simon (1~60-1825). Pour combattre le Capitalisme, il voulut confier à l Etat tous les ll1struments de production; l'Etat les remettrait aux mains d~s plus apte~ et ~hacun pourrait travailler là où il serait le plus utile (diri­gIsm~). Un samt-sill1~nien.célèbre: Ferdinand de Lesseps.

- F,ourzer (1772-1837) Imagll1a le «phalanstère», sorte de résidence coopéra­tI,ve. gr~upant 1600 personnes qui logent et travaillent ensemble, et qui sont retnbuees chacune selon son travail et sa mise de fonds.

- Prm~dho,: (1809-1865). Défenseur des petits artisans plutôt que des ouvriers ~'us~le, Il voul~t réduire au minimum les pouvoirs de l'Etat pour les con­fIer a des assocIations de travailleurs. Dans une brochure (<Qu'est-ce que la propriété?», il répond: (da propriété, c'est le vol.». (1840) ..

En Angleterre:

Owen (1771-1~58) fut le créateur des premières coopératives anglaises: chacun touc~aIt, outre son salaire, une part des bénéfices.

En Allemagne:

- Karl MarxJ 1818-/883). études approfondies en Allemagne en vue du pro­fessorat. .SeJours a Pans, à Bruxelles et surtout à Londres (de 1849 à sa mort). ~idé financièrement par Frédéric Engels, fils d' un industriel alle­mand, Il exploite les idées de Fourier, pousse à la collectivisation totale prêche la violence et la lutte des classes. '

2 Après les sanglantes répressions de Lyon (1831-1834), Casimir-Périer disait à la Ch~mbre: «Qu~ .les ~mvriers sachent bien qu 'il n 'y a de remèdes pour eux que la patIence et la resIgnatlOn.»

20

III. L es étapes de la lutte

Au début, les ouvriers luttèrent sur le terrain professionnel. Les résultats furent décevants.

Les premières lois sociales remontent à 1824/25 en Angle~erre ~dr.oit de s'associer avec de nombreuses réserves) et en 1841 en France (ll1terdlctlOn de

_ travailler en fabrique pour les enfants de moins de huit ans!).

Mais ces lois étaient souvent inappliquées, faute d'un contrôle sévère.

En Suisse, le premier canton à limiter la durée du travail quotidien fut Glaris en 1848: 13 heures de travail par jour pour les hommes, 11 heures pour le travail de nuit. Mais cette loi ne concernait que les filatures; dans les autres entreprises, il n'y a'v'ait aucune limite légale, ni pour les adultes, ni pour les enfants.

A partir des années 1840, les ouvriers luttèrent aussi ~ur le terra~n politique: obtenir le droit de vote, envoyer au Parlement des representants defenseurs de la classe ouvrière ...

Après 1848, le droit de vote est acquis dans presque toute l'Europe occi­dentale.

Les «socialistes» - le nom se généralise de plus en plus - cherchent à coordonner leurs efforts et à s'organiser internationalement, répondant ainsi au Manifeste communiste de Karl Marx (1847): (<Prolétaires de tous les pays, unissez-vous!»

La Première internationale est fondée à Londres en 1864. Marx supplante bientôt tous les autres théoriciens; il prône la dictature du prolétariat par la violence. Après 1860, de notables améliorations sont obtenues sur le plan pro-fessionnel: .

- reconnaissance légale des syndicats ouvriers; - droit de grève; - travail quotidien réduit à Il ou 12 heures; .. - nouveaux allègements pour les femmes, les enfants, le travail de nUit.

Vers 1870, des partis socialistes se 1 fondent dans la plupart des pays occi­derJ,taüx.

Les organisations ouvrières se donnent une str~cture solide~ent ch~rpe~­tée. Dès lors les progrès sont rapides: journée de dIX heures, p.UiS de hUIt heu­res, assurances obligatoires, vacances annuelles payées, semame de quarante heures, sécurité sociale très poussée, rentes de vieillesse, etc.

Il va sans dire que ces améliorations sociales ne suppriment pas nécessaire­ment les conflits.

Les syndicats acquièrent une puissance de plus en plus grande et sont redoutés des gouvernements.

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Page 27: L'Ecole valaisanne, juin 1973

Les rUÎr:es accum.ulées par deux guerres mondiales, l'augmentation Înces­sa~1te du co~t de la VIe, les menées clandestines de certains mouvements extrê­mIstes, la faIblesse de certains gouvernements et les réactions dictatoriales des autres n~ cessent.de pro~oqu.er ?es grèves et des manifestations de rues. La paix du travaIl est vraIment dIffIcIle a assurer.

B. Le parti socialiste suisse

l. Naissance et développement

.' Protégée,par son. fédéralisme, par l'absence de grandes concentrations indus­tuelles et d ll1dus~ne lourde (mines, charbon, fer), par son système militaire rapprochan,t les, d!verses co~ches de la population, l'ouvrier étant d'autre part mI~ux ~aye qu ailleurs et Ignorant le «déracinement» ... la Suisse a ressenti mOll1S VIvement que ses grands voisins le malaise ouvrier et la lutte des classes

,- . . C'e~t pourquoi le mouvement socialiste a été chez nous plus lent et plus'

dlsperse.

.O~ peut distinguer trois vagues sllccesshJes dans la formation du parti socialIste.

1. La première vag/{e remonte aux environs d~ 1850.

. La Constituti.on de 48 ayant accordé le droit d'association à tous les CItoyens, les ouvners peuvent désormais se grouper, tant sur le plan profession­nel que sur le plan politique.

Les premiers partis «démocrates socialistes» furent d'abord cantonaux.

Leurs chefs étaient:

- ~lbert Galeer à Genève (1849); - PIerre Coullery à La Chaux-de-Fonds (1851); - Johann-Jakob Treichler et Karl Burki à Zurich.

Au f?nd, ils formaient l'aile gauche du parti radical. Le mouvement était plus socIal que politique, se donnant généreusement pour but «l'extinction absolue du paupérisme» (A. Druey).

La Société du Grütli (GrUtliverein), fondée en 1838, encouracreait le mou­v~ment, le~uel s'inspirait des théoriciens français Lammenais, F;urrier, Prou-d hon, LOUIS Blanc. '

Plus. id~alistes que solidement charpentés, travaillant d'ailleurs isolément, ces partIS dIsparurent après quelques années.

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2. La deuxième vague apparut sitôt après la fondation de la Première Internationale à Londres (1864).

Dès le printemps 1865, Joh.-Phil. Becker fonde à Genève la première sec­tion suisse de l'Internationale. Vingt-six autres sections virent le jour au cours des années suivantes. Si la plupart continuaient à s'appuyer sur la société du Grütli, quelques-unes:- sous 1'influence du réfugié russe Bakounine, devinrent des cellules anarchistes, notamment dans le Jura.

En 1873, on tenta de faire l'unité du mouvement socialiste en fondant la Fédération ouvrière suisse (Schweiz. Arbeiterbund) qui deviendra quelques années plus tard, l'importante Union syndicale suisse (USS).

C'est sous l'impulsion du secrétaire de l'USS, Hermann Greulich, que fut fondé le Parti social-démocrate considéré comme l'ancêtre du Parti Socialiste actuel.

C'est en 1876 qu'il figura pour la première fois sur les listes électorales de Zürich.

USS et Parti socialiste participèrent aux discussions de la première loi fédé­rale sur les fabriques (1877). Cette loi ne fut acceptée par le peuple qu'à 51 0/0 de majorité. L'industriel canton de Zurich la rejeta, tandis que la Suisse primi­tive l'acceptait massivement. Cela pourrait démontrer que l'influence socialiste était encore peu sensible ou que les réformes apportées par la loi n'étaient pas suffisantes.

Jusque là, le Parti social-démocrate était rattaché à l'USS, organisation plu­raliste groupant des associations professionnelles, des sociétés ouvrières de type culturel (comme le GrUtliverein) et des sections politiques.

Les buts étant divers, il y eut de nombreux ,tiraillements.

Au Congrès d'Olten en 1880, on décida de séparer le professionnel (USS) du politique. Le Parti en fut très affaibli, ne groupant d'àbord que des doctri­naires. En proie d'autre part à des difficultés financières, le parti disparut à deux reprises. '

3. Il reparut - définitivement cette fois - en 1888 (troisième vague) sous l'impulsion du Bernois Albert Steck. Mais il s"éloigna de plus en plus du socialisme primitif, genre GrUtliverein, pour s'engager dans la ligne dure de Karl Max: lutte des classes, dictature du prolétariat par tous les moyens.

Il perdit dès lors ses éléments modérés et chrétiens, malgré plusieurs tenta­tives de rapprochement (Decurtins, en 1898). Catholiques et Evangéliques fon­dèrent leurs propres syndicats: Arbeiterverein en 1884, Syndicats chrétiens en 1903.

Mais décidé à progresser coûte que coûte, le Parti s'organise solidement en créant des associations parallèles: Jeunesses Socialistes, Amis de la Nature,

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Lig~e des Femmes abstinentes, SATUS (Schweizer. Arbeiter Turn und Sport­verelh) etc.

En 1890, le premier député socialiste entre au Conseil Nationa1.

En 1902, le Parti socialiste compte 64 000 électeurs.

Otto Lang en 1904 et Robert Grimm en 1911 précisent les objectifs du IJarti qui devient de plus en plus antimilitariste et léniniste. .

En 1915/16, sous l'influence personnelle de Lénine, réfugié à Sumiswald, les extrémistes prennent la direction du parti:

- Robert Grimm (ZH); - Willy Munzenberg, président des Jeunesses socialistes; - Fritz Platten (SG), secrétaire du Parti; - Ernest Nobs (BE), rédacteur du Volksrecht; - Charles Naine (NE); - Arthur Schmid (AG).

En 1917, au Parteitag de Berne, les délégués se prononcent - en pleine guerre - contre la défense nationale et les crédits militaires par 228 voix con­tre 97.

Zurich est un centre particulièrement actif. Inspirés par des éléments marxistes et même anarchistes (le groupe «Fbrderung» de Jakob Herzog et de Fritz Brubpacher) des troubles y éclatent en 1917 et 1918, réprimés par la police.

Au printemps 1918 est fondé le Comité d'Olten avec Rob. Grimm comme président. Ce comité entend être l'organe de pointe de la classe ouvrière auprès des autorités fédérales. C'est lui qui lance la grève générale de 1918, suivie par 250000 travailleurs et désapprouvée par la grande majorité du pays. II fallut re-mobiliser l'armée contre les grévistes.

A la suite de cette grève et après la fondation de la Ille Internationale à Moscou en 1919, le parti socialiste suisse se sépare définitivement des commu­nistes, qui fondent leur propre parti en 1921.

Ses effectifs augmentent alors rapideIp.ent. L'introduction de la Proportion­nelle en 1919 lui donne confiance en lui-même. Dans les années de crise qui suivent la première guerre mondiale, les masses ouvrières se tournent vers lui (130000 chômeurs en 1922).

En politique, il se cantonne dans l'opposition systématique et demeure anti­militariste. Cependant, après 1930, devant la double menace du fascisme et de l'hitlérisme, il se rapproche par étapes des autres partis «bourgeois». En 1935, il se rallie au principe de la Défense Nationale et collabore désormais avec les autres partis gouvernementaux.

Son attitude loyale durant la seconde guerre mondiale lui permet d'entrer au Conseil fédéral en 1943 avec Ernest Nobs, au Département des finances.

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Depuis 1931, il est le premier parti suisse par le nombre des électeurs: en 1935, 255000 électeurs; en 1967: 247000 électeurs. Mais il devra attendre jusqu'en 1959 pour avoir un deuxième représentant au Conseil fédéral.

Depuis une trentaine d'années, le PS reste stationnaire. Sa progression n'a pas suivi la progression démographique. Cela provient du fait que le prolé~ taire suisse est relativement aisé, citoyen à part entière, soldat, même «bour­geois» de sa commune d'origine; cela provient aussi de la formation d'autres partis nouveaux qui ont attiré une partie des milieux ouvriers: en 1935, l'Alliance des Indépendants (Migros); en 1967, la fraction Schwarzenbach ...

Stabilité du PS:

1931: 28,7 % du corps électoral 1943: 28,6 % du corps électoral 1959: 26,3 % du corps électoral 1967: 23,9 % du corps électoral 1971: 23,1 % du corps électoral (vote des femmes, première fois) 1975:

Il. Doctrine politique et sociale

1. Le PS a toujours été le plus centralisateur de nos grands partis natio­naux, en quoi il heurte le fédéralisme traditionnel des petits cantons campa­gnards et montagnards.

Défenseur de la classe ouvrière avant tout, le PS estime que la Confédéra­tion est mieux placée que les cantons et les communes pour créer une législa­tion du travail uniforme et efficace, contrairement aux fédéralistes qui prônent une législation cantonale mieux adaptée aux conditions locales.

Le PS n'est pas antifédéraliste par principe, mais en fait il éprouve un réel malaise face à 22 systèmes scolaires différents, 22 régimes fiscaux, 22 régimes d'assistance sociale ... face aussi à un millier de Caisses d'assurances contre le maladies et les accidents.

Pourquoi ne pas unifier et centraliser l'enseignement, la culture, le recher­che, les loisirs, la médecine, l'assistance sociale, les assurances, la protection des locataires, etc.?

L'évolution des vingt dernières années montre bien que l'on va vers une centralisation inévitable dans la plupart des secteurs sociaux et culturels. Cela est dû autant à l'influence socialiste qu'aux impératifs de la vie moderne.

Dans sa politique d'unification, le PS échappe difficilement, bien qu'il s'en d~fende, au reproche d'une bureaucratie envahissante.

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Page 29: L'Ecole valaisanne, juin 1973

2. En politique fiscale, le PS demande:

une méthode uniforme de taxation' un impôt nettement progressif frappant surtout les gros revenus, les gros-ses fortunes, les successions;. .

- d"es mesures uniformes contre la fraude et l'évasion fiscales. De gros inté­rets se cachent parfois à l'abri du fédéralisme.

.3 .. Pacifiste et opposé à l'armée dès ses origines, le Parti Socialiste suisse a fi~ll par reconnaître l'opportunité - sinon la légitimité - de la Défense Nationale. .

~eut-êt~'e !1'~st-ce là qu'une concession temporaire, le pacifisme universel paraissant irreahsable dans les circonstances actuelles.

En Suisse, il demande un service civil pour le~ objecteurs de conscience et un contrôle renforcé de l'Etat sur les exportations d'armes.

Sur le plan mondial, il se prononce ouvertement pour un désarmement général et contrôlé.

, 4. Persuadé que tous les pays sont solidaires et que la paix universelle resultera d~ la ~0!laboration de tous, le Parti socialiste approuve le principe et admçt la necessIte de l'adhésion de la Suisse à l'ONU tout en sauvegardant sa neutralité militaire. '

. Notre pays doit participer aux organisations internationales; son aide au TIers-Monde doit être désintéressée.

5. Autres revendications du Parti Socialiste:

- l'introduction de l'initiative législative au fédéral' - l'ég~lit~ des droits entre employeurs et travailleUI:s; '- salaire. ega.1 pour l'homme et la femme; à travail égal; - extenSIOn des assurances sociales: A VS, A VI, assurance militaire, assu­

rance-maternité, création de HLM, etc.

J:3e~u~oup de ces revendications sont partagées par les autres partis et il s~raIt l11J~ste d'~n attribuer le mérite au seul Parti Socialiste. Mais on peut d,tre a~s~i que !'mfluence du PS sur les autres partis a obligé ces derniers à s ouvnr a certams problèmes sociaux trop négligés dans le passé.

Aujourd'hui les frontières entre partis deviennent assez difficiles à délimi-ter. ,/

Ill. Doctrine économique

. L'histoire du XIXe siècle nous montre la misère de la classe ouvrière par sUIte des abus d'un capitalisme échappant à tout contrôle.

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Au capitalisme, le socialisme oppose l'économie collective, le contrôle de l'Etat sur l'initiative privée, sur les cartels et les tmsis (plusieurs initiatives privées qui s'associent pour dominer le marché).

C'est à l'Etat qu'il faudrait confier les secteurs de production et de distri­bution qui sont en fait des services publics (eau, gaz, électricité, autres . sources d'énergie, transports, etc.) ou qui sont d'une importance vitale pour le pays: matières premières, industries-clefs, banques, etc.

La nationalisation n'est pas un but en soi, mais un moyen de contrôler le capital et de mieux garantir à chacun un revenu suffisant.

Le PS . est donc partisan d'une économie dirigée et planifiée. Seul l'Etat est à même d'imposer une solution d'ensemble.

/

Cette conception se heurte aux défenseurs de la liberté d'entreprise.

Jusqu'à maintenant, le peuple suisse s'en est tenu au juste milieu, acceptant la centralisation quand elle paraissait nécessaire.

Pour l'avenir,'il semble qu'on échappera difficilement a une centralisation progressive, tant les problèmes économiques deviennent complexes: politique agricole, contrôle des prix, lutte contre la pollution, la spéculation, l'inflation, etc.

Nos accords avec le Marché Comm.un et notre intégration plus ou moins lointaine à l'Europe hâteront sans doute cette centralisation en bouleversant nos structures traditionnelles.

IV. Doctrine philosophique et religieuse

Le Socialisme est avant tout une conception économique et sociale de l'homme. TI ne se demande pas le pourquoi de son passage sur la terre, ne pose pas le problème de sa survie.

A strictement parler, il n'a pas de doctrine philosophique.

Il n'envisage que le bonheur terrestre de l'homme et les moyens de lui pro­curer le bien-être: corps, cœur, esprit.

TI pense que le plus grand bien de l'individu est la liberté dans le bien-être; c'est pourquoi il est opposé à toute dictature politique qu'elle soit de droite ou de gauche, et à toute forme d'asservissement économiqlle (capital, cartels).

Mais comme l'abus de la liberté conduit à un individualisme irrationnel et coûteux, il propose de corriger l'individualisme par l'organisation collective .

TI n'a pas davantage de doctrine religieuse, malgré son idéal de justice et de bien-être pour la classe ouvrière.

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...

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Dieu - s'il existe - n'a rien à voir avec l'organisation de la cité; les relations Dieu-hommes et hommes-Dieu ne l'intér'essent pas.

S'il n'a pas de doctrine, il a du moins une attitude.

Il n'est pas opposé à la religion; il garantit sans restriction la liberté de croyance et le libre exercice des cultes, pourvu que l'ordre public ne soit pas troublé. Il approuve l'école confessionnelle. Il était favorable à la suppression des articles d'exception dans la Constitution.

Mais cette approbation n'est en fait qu'une tolérance. Il ne fera jamais un geste de soutien ni pour les églises ni pour l'école confessionnelle.

Cette attitude est moins du sectarisme que la conséquence de sa doctrine centralisatrice: la religion pourrait être une rivale en influence, à cause de son emprise sur les âmes.

C'est pourquoi il ne patronne ni ne soutient aucune r~ligion, tout en lais­sant à ses membres la plus complète liberté de croyance.

V. Répartition géographique, moyens d'action

Le PS se recrute principalement parmi les ouvriers et les salariés.

Il est présent dans une bonne quinzaine de gouvernements cantonaux, ainsi que dans la presque totalité des m.unicipalités citadines, grandes villes et petites villes.

Aux dernières élections du Conseil National, il détenait la majorité dans les cantons suivants:

1971 1975 SH 40,2 % des électeurs BL 28,2 BE 31 AG 23,9 BS 30,4 ZH 20,9 NE 29,5 (VS 15,3) GL syst. maj. ou élection tacite

En 1971, le PS occupait 46 sièges au Conseil National, représentant 19 can­tons sur 25. C'est dire clairement qu'il exerce une influence dans toute la Suisse.

Lors des élections et votations, son sens de la discipline est remarquable.

Le Parti Socialiste suisse contrôle et patronne la plus grande organisation syndicale du pays avec laquelle il a toujours eu partie liée: l'Union syndicale suisse. L'USS groupe de nombreuses sections: FOBB, FOMH, groupes socia­listes des fonctionnaires fédéraux, CFF, PTT, etc. Ses effectifs dépassent 430 000 membres.

Le PS patronne le groupement des étudiants STELLA.

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Ses organes de presse sont:

- BE: Berner Tagwacht, quotidien; . . . _ ZH, AG, sa, BS, SO: le journal AZ, quotidIen, avec pages cantonales, - VD: Domaine public, hebdom.; - VS: Peuple Valaisan, hebdom. - FR: Travail, bi-mensuel; - TI: Libera Stampa, quotidien.

VI. Conclusion

Le PS a fait beaucoup pour la classe ouvrière et il trouve ainsi sa justifica­tion devant l'histoire.

. En Suisse, sa détermination a fait évolue~' les .autres partis «bourgeois» vers une politique sociale réaliste dont il reste le plOllluer. .

Cette politique. sociale n'a d'ailleurs pas atteint sa perfection: il reste. encore passablement à faire et d'autres J?~Ys nous ~~pa~sen.t dans ~e .do~~ll~e .. L~ difficile sera de trouver le juste éqmlIbre entre 1 etatlsatlOn, notre lIbelte d Olga nisation et nos besoins réels.

On doit aussi cette justic~ au PS qu'il a su éviter l.es e~cès démagogid~~~ qui l'ont souvent caractérisé dans d'aut~es pays; en SUIsse, Il a combattu I.e respect des droits individuels et collectifs. . ' .

Malheureusement, il continuera encore à hCU1·tel~ certall1~ milIeux de la population par ses tendances centralisatrices et ses preoccupations trop exclu-sivement matérialistes.

LES AUTRES PARTIS SUISSES

1. Le parti agrarien (P AB paysans, artisans, bourgeois)

Fondé en 1919 par la séparation des Radicaux et ~es Libéraux ~u C~~1tr~. Nouvelle appellation depuis 1971: «Union Démocratique ~u Centre». S mte­l'esse plus particulièrement à la paysannerie qu'il veut proteg~r contre la ~on­CUlTence d~s produits ' étrangers (protectionnisme). A un representant au on-seil fédéral depuis 1929.

1971: 21 députés au Conseil National.

2. Le parti libéral '

Issu des Libéraux d'avant 1848, dont beaucoup défendaient l'autonomie des cantons.

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Page 31: L'Ecole valaisanne, juin 1973

Se recrute dans les vÎeiIJes familles patriciennes et protestantes, surtout dans les cantons de NE, BS, VD.

Se rapproche assez souvent des Conservateurs en cherchant à limiter l'inter­vention de l'Etat et en favorisant l'initiative privée.

1971: 6 députés au Conseil National.

3. L'alliance des indépendants

Fondée en 1935 par Gottlieb Dutweiler, créateur de la MIGROS.

Milite pour la protection des consom'mateurs.

,A détaché une partie des ouvriers du socialisme.

Représente un certain capitalisme, mais à but social.

MIGROS étend son influence sociale et poEtique par un ensemble d'œu­vres rayonnantes: Ecoles-clubs, Hôtel-Plan, assurances, banques, essence MigraI, etc. .

1971: 13 députés au Conseil Nationa1.

4. Le parti évangélique

Fondé à Zurich en 1917.

Réagit à la fois contre le capitalisme et contre le communisme.

Veut faire une politique chrétienne basée sur l'Evangile.

Inspiration plutôt protestante.

N'a aucun support économique.

1-971: 3 députés au Conseil National.

Patronne les Syndicats évangéliques: 14 000 membres.

5. Le parti du travail

Passe pour être un parti communiste camouflé.

Fut longtemps l'aile extrêmiste du Parti Socialiste; s'en détacha en 1947 et prit le nom de Parti du Travail.

Renchérit encore sur les buts du parti socialiste.

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Ne recule pas devant es moyens VlO en s J 1 . 1 t et le no'Uautage des divers milieux: travailleurs, étudiants, armée.

Entretient l'inquiétude et le mécontentement.

Rapports étraits avec l'Internationale communiste.

Ne semble pas hésiter à faire passer les mots d'ordre de l'étranger avant l'intérêt national.

Se maintient surtout en Suisse romande.

1971: 5 députés au Conseil National.

6. Autres partis

Le parti Démocrate: (GL- SG, GR, TG, ZR) 1971: 2 sièges au Conseil National. Depuis 1971, rattaché à l'Union Démocr. du Centre.

Les Républicains (partisan~ de M. :Scharzenbach) 1971: 7 sièges au Conseil National (plus 4 sièges de l'ActIon NatIOnale).

Représentation des partis aux Chambres fédérales

1

Conseil National Conseil des Etats

1955 1967 1971 1975 1979 1955 1967 1971 1975 1979

Socialistes 53 51 46 5 2 4 Radicaux 50 49 49 12 14 15 Démo-Chrétiens 47 45 44 17 18 17 Union Démocratique du Centre 22 21 21 3 3 5* Alliance des Indépendants 10 16 13 - 1 1 Républicains

1 Il ~

- - -(Schwarzenbach) -Démocrates 4 3 2 4 4 - * Libéraux 5 6 6 3 2 2 Evangéliques 1 3 3 - - --Parti du Travail 4 5 5 - - -------------------

196 200 200 44 44 44

* Depuis 71 , les Dé~ocrates sont rattachés à l'Union démocratique du Centre.

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Page 32: L'Ecole valaisanne, juin 1973

Les cantons qui fournissent le plus d'électeurs à chaque parti

(D'après Annuaire Statistique de la Suisse. 1972)

Au Parti Radical: BE 60 000 * ZH 58 000 VD 32 000 LU 31000 TI 30 000

(VS 15 000)

Au Parti Socialiste: BE 110 000 ;1:

ZH 75 000 VD 32 000 AG 31000 sa 20 000

(VS Il 000)

Au Parti Démocrate-Chrétien: SG 56 000 LU 52 000 VS 48 000 ZH 35 000 AG 27 000 FR 24 000

A l'Union dém. du Centre BE 100 000 * ZH 43 000 AG 16 000 TG 14 000 VD 9 000

A l'Alliance des indépend. ZH 60 000 BE 21000 :;: AG 12 000 LU 9 000 SG 9 000

Au Parti du Travail: GE 16 000 VD 14 000 ZH 6000 NE 5 000 BS 4 000

'" Pour BE, calcul approchant.

32

;;:~?-'-'J..~ \'~'~:' présênte ,', .' " , ' :J< ~ •• ',~.' _' • '4 • J' .' \' • •

Le secteur bibliothèque

Alban du Laurens s. j. Le loisir et les loisirs Eel. Fleurus coll. L'aujourd'hui de l'église

Joffre Dumazedier Vers une civilisation du loisir Ed. Seuil coll. Esprit

Jean Laloup Le temps du loisir Ed. Casterman

E. Guillen Loisirs d'aujourd'hui Ed. Presse d'Ile de France

211 P

212 P

213 P

214 P

J. Dell Méthodologie générale de l'enseignem,ent primaire

Williams Gray

J. Cressat

H. Canac et autres

Georges Galichet

André Ferré

Ed. Plantyn SA 225 P

L'enseignement de la lecture et de l'écriture Ed. Unesco coll. Monographie sur l'éduc~tion de base

L'école cl classe unique Ed. Bourrelier

Les techniques audio-visuelles Ed. Bourrelier coll. Cahiers de pédagogie moderne

Méthodologie grammaticale Ed. Presses universitaires

215 P

216 P

217 P

coll. Bibliothèque de philosophie contemporaine 218 P

Initiation au calcul Ed. Bourreliers coll. Cahiers de pédagogie moderne 219 P

29

Page 33: L'Ecole valaisanne, juin 1973

R. Bauduih L'enseignement des sciences Ed. Bourrelier coll. Cahiers de pédagogie moderne 220 P

Fr. Leandri et A . Sala L'observation des choses

Max Sorre

' G. Prévot

Henriette Delvert

G. ,Bouquet

J acq ues Wittwer

Robert Dottrens

Robert Dottrens

G. Lombardy

G. Bouquet

J. Lafitte-Houssat

30

Ed. Bourrelier coll. Cahiers de pédagogie moderne

La géographie Ed. Bourrelier

L'enseignement du français Ed. Bourrelier coll. Cahiers de pédagogie moderne

L'enseignement du français chez les petits Ed. Epi coll. Centre d'études pédagogiques

La lecture Ed. Bourrelier coll. Carnet de pédagogie pratique

Les fonctions grammaticales chez l'enfant Ed. Delachaux & Niestlé

221 P

222P

223 P

224 P

226P

coll. Actualités pédagogiques et psychologiques 227 P

Au seuil de la culture méthode globale et écriture script Ed. Scarabée coll. Faits et doctrines pédagogiques 228 P

Au seuil de la culture méthode globalf! et écriture script Ed. Scarabée 'coll. Faits et doctrines pédagogiques 229 P

L' ortographe cl l'école primaire Ed. Bourrelier coll. Carnets de pédagogie pratique

L'apprentissage de la lecture Ed. Bourrt(lier . coll. Carnets de pédagogie pratique

Grammaire et analyse Ed. Bourrelier coll. Carnets de pédagogie pratique

241 P

230 P

231 P

Il 1

I l 1

1 · 1

Ch. Houdiard

Paul Maréchal

L. J osserand

Robert Dottrens

E. Hazan

André Ferre

Jacques Dubosson

Jacques Dubosson

Jacques Dubosson

Anonyme

Léon Barbey

Elisabeth Gerin et Monique Chabaud

Dr Fritz KLinkel

Le vocablllaire cl l'école primarie Ed. Bourrelier coll. Carnets de pédagogie pratique 234 P

Comment enseigner l'histoire locale et régionale Ed. Fernand Nathan coll. Bibliothèque pédagogique 240 P

L'enseignement de l'histoire Ed. Bourrelier coll. Cahier de pédagogie moderne 242 P

L'amélioration des programmes seo/aires et la pédagogie expérimentale Ed. Delachaux & Niestlé coll. Actualités pédagogiques et psychologiques 243 P

Psychologie de l'enfant et de pédagogie pratique Ed. Fernand Nathan 244 P

Enseigner, métier difficile Ed. Bourrelier coll. Carnets de pédagogie pratique

Propos pédagogiques imagés Ed. Delachaux & Niestlé

Le problème de l'orientation scolaire Ed. Delachaux & Niestlé

245 P

233 P

coll. Actualités pédagogiques et psyc~ologiques 234 P

Exercices perceptifs et sensori-moteurs Ed . Delachaux & Niestlé coll. Actualités pédagogiques et psychologiques 235 P

Préparation aux carrières de l'avenir, cl la conquête de l'an 2000 Ed. La Suisse

Départs et virages scolaires Ed. Société fribourgeoise d'éducation

1

Le métier dont je rêve , Ed . Centre de recherches et d'informations pédagogiq ues

Psychothérapie du caractè,:e Ed. Vitte coll. Animus & Anima

236 P

237 P

238 P

239 P

31

Î

Page 34: L'Ecole valaisanne, juin 1973

~

Dr A. Stocker L' homme son vrai visage et ses masques Roger Mucchiellî Dictionnaire illustré des philosophes Ed. Vitte Ed. Seghers 257 P coll. Animus & Anima 246 P

C. Freinet La philosophie Dr Allers Handicaps psychologiques de l'existence Ed. Bordas 256 P

Ed. Vitte coll. Animus & Anima 38 P Louis Legrand La méthode naturelle

Ed. Delachaux & Niestlé Léon Barbey Billets aux éducateurs colL Actualité pédagogiques et psychologiques 258 P

Ed. Vitte coll. Animus & Anima 39 P Louis Meylan Psychologie appliquée cl l'éducation intellectuelle

Ed. Delachaux & Niestlé Paul I. Grawford Educateurs dans la rue coll. Actualités pédagogiques et psychologiques 259 P et autres Ed. Vitte

coll. Animus & Anima 247 P Rose-Marie L'école et la personne Ed. Delachaux & Niestlé

Charles Koch Le test de l'arbre coll. Actualités pédagogiques et psychologiques 260 P Ed. Vitte coll. Animus & Anima 60 P Mossé-Bastid e L'autorité du maÎtre

Ed. Delachaux & Niestlé Jean Toulemonde Les extériorisés coll. Actualités pédagogiques et psychologiques 261 P

Ed. Vitte coll. Animus & Anima 248 P K. Lovell Psycho-pédagogie des enfants

Ed. Delachaux & Niestlé J acq ueline Royer Le test des métamorphoses coll . Actualités pédagogiques et psychologiques 262 P

Ed. Vitte coll. Animus & Anima 249 P Marianne-Roland- Education sexuelle familiale

Michel Ed. Delachaux & Niestlé Robert Kendall Ne dites jamais nègre coll. L'homme et ses problèmes 263 P

Ed. Albin Michel coll. A la baconnière 250P Pierre Furter La vie morale de l'adolescent

Ed. Delachaux & Niestlé Marcelle Auclair Le livre du bonheur coll. Actualités pédagogiques et psychologiques 264 P

Ed. Seuil 251 P

Marie Mauron Everett Ostrovsky L'influence masculine

Les cas de conscience de l'instituteur Ed. Delachaux & Niestlé Ed. Librairie académique Perrin 252 P coll. Actualités pédagogiques et psychologiques 265 P

Wladimir Bechterew Le réflexologie collective Jean Piaget La genèse des structures logiques élémentaires Ed. Delachaux & Niestlé 253 P Ed. Delachaux & Niestlé

Louis Meylan Les humanités et la personne coll. Actualités pédagogiques et psychologiques 266 P

Ed. Delachaux & Niestlé Jean Piaget Le langage et la pensée chez l'enfant coll. actualités pédagogiques 254 P Ed. Delaçhaux & Niestlé

Caleb Gattegno Introduction cl la psychologie de l'affectivité coll. Actualités pédagogiques et psychologiques 267 P

et cl l'éducation cl l'amour , 1 Léon Barbey L'orientation religieuse des adolescents Ed. Delachaux & Niestlé

coll. Actualités pédagogiq ues et psychologiques 255 P

: 1

Ed. De l'école 268 P

32 33

Page 35: L'Ecole valaisanne, juin 1973

Clément Tilmann

Clément Tilmann

P. Foulquié

J. Vimort

1. Vimort

G. Courtois

Elisabeth Huguenin

Roch Duval

Ch. Combaluzier

E. Hazan

Hélène Lubienska de Lenval

Jean Guitton

Josette François

Louis Empain et Marcel ' J adin

R. Dottrens

34

Pour toi qui grandis mü fille Ed. Casterman coll. Salvator

Pour toi qui grandis mon garçon Ed. Casterman coll. Salvator

Mémento de psychologie Ed. De l'école

La vie de famille Ed. Chalet

Leurs défauts Ed. Chalet

Pour réussir au près des enfants Ed. Fleurus

Les enfants moralement abandonnés Ed. Cerf coll. Les sciences et l'art de l'édücation

Adolescence d'aujourd'hui Ed. Les presses de l'université Laval

L'enfant seul Ed. P. Lethielleux coll. Centre d'études Laennec

Pédagogie souriante .Ed. Fernand Nathan

EntraÎnement à l'attention Ed. SPES coll. Centre d'études pédagogiques

Apprendre à vivre et à penser Ed. Fayar coll. Les idées et la vie

Vivent mes défauts Ed. Saint-Augustin

Nos enfants lisent Ecl. Du soleil levant

Nos enfants à l'école Ed. Delachaux & Niestlé

269 P

270 P

271 P

272 P

273 P

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276 P

277 P

278 P

279 P

280 P

281 P

282P

coll. Actualités pédagogiques et psychologiques 283 P

~~"~Partie corporative • '\ ' L'

La cogestion à l'école nornlale des instituLeurs

Le 18 mai dernier s'est déroulée à l'Ecole normale des instituteurs à Sion, une rencontre intéressante réunissant la direction, quelques professeurs, hélas trop peu nombreux, Je groupe de Normaliens formant le comité des étu­diants actuels et les anciens ayant eu une charge de responsables durant leur passage à l'Institut.

La soirée s'est déroulée sous la présidence chaleureuse et amicale d'un professeur de l'Ecole, à l'esprit jeune et à l'âme accuei'llante: M. Jean-Luc Bagnoud.

Le but de cette rencontre: 1. Faire le point de -la situation après sept ans d'essai de cogestion: regard

sur le passé; . 2. Etudier les améliorations à apporter au système établi:. regard sur l'avenir.

En introduction, pour donner une note d'élan et de fraternité, des étu­diants, sous la direction de M. Paul Bourban, ont gratifié l'assemblée de leur voix et de leur sensibilité à l'art vocal.

La paliie cogestion a été ouverte par . un tour d'horizon des courants pédagogiques de formation et de contact de la jeunesse par M. Truffer, directeur de l'Ecole norma'le. .

M. l'abbé Truffer a donné en bref sa façon de concevoir la formation de la personnalité du jeune et a déve-loppé des modes pratiques nouveaux en vue de donner à chaque étudiant le cadre lui permettant une maturation mentale et psycho~ogique optimale.

Il a insisté entre autre SLJr la nécessité d'avoir dans notre société des humains équilibrés, aptes à former une communauté d'hommes libres dans leurs initiatives mais conscients d'être respOl?-sables.

Dans cette optique, une forme nouvelle de relations autorité/élèves a été pensée puis mise en place voici déjà sept ans à l'internat de l'EN. Cette forme nouvelle est un mode de gouvernement faisant grand appel à l'initiative des jeunes, à leur insertion sociale et à leur coresponsabilité à la marche de l'école chargée de les former. «Un système d'éducation, pour reprendre les termes mêmes de M. Bagnoud, qui va dans le sens des grands courants éducatifs et pédagogiques de l'heure et qui fait une large : plac~ à l'autonomie et à ]a prise en charge par le jeune lui-même de son propre destin.»

35

Page 36: L'Ecole valaisanne, juin 1973

Il est évident que les solutions parfaites ne se trouvent pas en abondance. Et si l'on a l'heur d'en trouver une, vite elle se démode et devient impar~ faite. L'essentiel est donc d'essayer. Et l'on a changé, non pas pour changer mais pour améliorer. L'objectif a été: créer une communauté d'appui des uns par les autres et faire naître une ambiance favorable à la mise en valeur des possibHités de chacun.

Ainsi, dès 1966, des responsabilités ont été mises entre les mains des ~lèves eux-mêmes, ceci surtout dans le secteur internat. Des responsables ùnt été nommés par les élèves: responsables du sport, du chant, du théâtre, ùe la discipline, du cinéma, chef spirituel, etc.

Les étudiants choisis ont pris leur tâche à cœur ct ont pu, par leurs expé­riences quotidiennes, sentir de plus près et faire sentir aux autres la diffi~ culté ' et la responsabilité d'une direction.

Après sept ans, il fallait faire le bilan: c'était l'objet de la soirée. Ici nombre d'anciens responsables ont donné un poü1t de vue critique de l'or­ganisation de l'internat durant leurs études. Les opinions émises n'ont pas été toutes concordantes. Les propositions de transformation différaient aussi selon le tempérament de celui qui la présentait et sa propre philo­sophie de vie.

Le débat a cependant été vivant, constructif, fait de simplicité et d'expres­sions spontanées et libres.

Les deux thèmes qui se côtoyaient dans la discussion: la cogestion à l'internat, la cogestion sur le plan d'études. La première facile, la seconde plus délicate.

S'il est, en effet, relativement aisé d'instaurer la coresponsa.bilité dans les structures qui forment le cadre du déroulement de la vie de tous les jours, il l'est moins lorsque cette coresponsabilité doit porter sur les pro­grammes, l'école, les études. En ce domaine, la participation des élèves ne semble pouvoir jouer que lorsque les choses essentiel1es ne sont pas aban­données pour des facilités et des intérêts momentanés.

La cogestion n'est pas affaire facile. En toute entreprise sont néces­saires et une direction et une participation. La difficulté est de trouver le juste milieu.

Cette rencontre a en tous cas eu le mérite de chercher en commun, de réfléchir sur ce qui se fait et sur ce qui pourrait se faire.

Félicitations sont à adresser au directeur de l'EN, au corps professoral, et aux élèves qui ont essayé dans le passé et qui aujourd'hui cherchent sincèrement à faire mieux.

Félicitations particulières pour la soirée au meneur de jeu: M. Jean-Luc Bagnoud.

Vincent Dussex

36

Communiqués

Règlement

du 5 avril 1972

de l'Ecole de culture générale

LE CONSEIL D'ETAT DU CANTON DU VALAIS

vu les articles 61 et 72 de la loi du 4 juillet 1972 sur J'Instruction publique;

sur la proposition du Département de l'instruction publique,

arrête:

J. Organiation

Article premier

L 'école de culture générale constitue une section de l 'enseignement secondaire du deuxième degré, et dure deux ans.

Art. 2

A la fin de la 2e année, les élèves réguliers subissent des examens pour l 'obtention d 'un diplôme.

II. Admission ct promotion

Art. 3

La première année de l'école de culture générale est ouverte aux élèves qui ont accompli le programme de la troisième année secondaire ou d'une classe équivalente. (Division A du cycle d 'orientation). . Les conditions d 'admission sont fixées par le Département de l 'instruction publique.

(ci·après: Département).

Art. 4

Est promu, l'élè\ie qui a obtenu: a) la moyenne de 4.0 pour l 'ensemble des branches; b) la même moyenne de 4.0 dans le groupe des branches suivantes: Français, alle­

mand, anglais ou italien, mathématiques. N 'est toutefois pas promu l'élève qui a obtenu une note 1 (0 à 1.4) ou deux notes 2

(1.5 à 2.4) ou une note 2 et deux notes 3 (2.5 à 3.4) ou ' plus de 3 notes 3 dans n'im­porte quelle branche.

37

Page 37: L'Ecole valaisanne, juin 1973

m. Examens de diplôme

Art. 5

Les diplômes sont délivrés par le Département sur la base des résultats de l 'exa­men et des notes annuelles.

Art. 6

Peuvent seuls demander leur admission à l'examen les élèves qui ont suivi tous les cours prévus au ·programme de la deuxième année.

Art. 7

Les élèves doivent déposer 'pour le 31 mars au plus tard auprès de la direction de leur école: .

a) une demande écrite d 'admission à l'examen, sur formulaire ad hoc; b) une quittance du ve1"sement de la finance d 'inscription.

Art. 8

Les examens ont lieu devant un jury composé de membres de la commission can­tonale de 'l 'enseignement secondaire et d'experts désignés par la direction de l'établis­sement et agréés par le Département.

Art. 9

Les examens comportent des épreuves écrites et orales. En règle générale, elles portent sur le cycle d 'études des deux années et sur la matière des programmes établis par l~ Départemel)t.

Art. 10

La langue dans laquelle l 'école donne officiellement ses cours sera considérée com­me langue maternelle; le français ou l'allemand est obligatoirement deuxième langue nationale.

Art. 11

L'organisation et la surveillance des examens incombent à la direction de chaque école sous le contrôle du Département.

Art. 12

Les examens éc:rits portent sur les disciplines suivantes: 1. Langue materneUe. 2. Deuxième langue nationale. 3. . Mathématiques. 4. Sténo-dactylo pour le section secrétariat.

Art. 13

Les examens oraux portent sur les disciplines suivantes: 1. Langue maternelle. 2. Deuxième langue nationale. 3. Anglais ou italien.

Art. 14

Pour les autres branches, les notes de l 'année comptent pour le diplôme.

38

Art. 15

Le candidat qui se rctire en cours de session a échoué; sont réservés les cas de force majeure admis par le Département.

Art. 16

'Lors des examens, les candidats ont le droit de se servir de la table de 'logoarithmes et de la règles à calcul.

Art. 17

L'utilisation de tout autre moyen ou toute fraude est interdite et passible de sanc­tion.

Lorsque le candidat est pris sur le fait , le surveillant ou l 'expert cloit intervenir. Tant que la sanction n 'est pas prononcée, le candidat poursuit ses examens.

Dans tous les cas de fraude, le surveillant ou l'expert doit adresser un rapport écrit à la direction de l 'établissement: Celle-ci transmet immédiatement le rapport accompagné de son préavis de sanction au président de la Commission cantonale de l 'enseignement secondaire; celte dernière fixe la sariction qui peut aller jusqu 'à l 'exclu­sion.

Pendant les examens écrits, il est en outre interdit aux candidats de communiquer entre eux et de quitter la salle; ceux qui sortent doivent remettre définitivement leur travail.

Art. 18

La valeur de tous les travaux d'examen .doit être exprimée par les notes suivantes: pour les travaux suffisants: 6, 5.5, 5, 4.5 et 4; pour les travaux insuffisants: 3.5, 3, 2.5,2, 1.5 et 1. La note 0 peut être donnée lorsque toute réponse est refusée ou en cas d~ tricherie. Les notes moyennes sont calculées avec une décimale en négligeant le reste (ex.

5,29 = 5.2).

Art. 19

Toutes les branches du programme des études, affectées du coefficient un , con­courent à la détermination de la moyenne trimestrielle.

Les trois trimestres concourent en principe dans la même proportion à la déter­mination de la moyenne annuelle.

Art. 20

La note finale de cllaque branche est la moyenne entre les résultats de l 'examen et la note de la dernière année d ·école. Dans les branches qui comportent un examen oral et écrit, les notes se combinent dans la proportion d 'une moitié pour la note annueHe et d 'un quart pour chacun des exameris écrit et oral. Dans les branches qui comportent que l 'examen écrit ou oral, la note de l 'année et celle de l 'examen entrent à parts égales dans le calcul.

Art. 21

Une note est attribuée à cjlacune des branches suivantes: langue maternelle, deuxiè­me langue nationale, anglais ou italien , mathématiques pour les deux sections, et en outre: Paramédicale: Sciences naturelles et hygiène

Législation sociale Physique et chimie Géographie Histoire Psychologie

39

Page 38: L'Ecole valaisanne, juin 1973

Secrétariat: Correspondance commerciale Arithmétique commerciale Comptabi'lité Sténo dactylo Droit Géographie

Art. 22

Le diplôme est refusé si le candidat a obtenu pour les disciplines mentionnées à l 'article 21: 1. une note 1 (0 à 1.4) 2. ou deux notes 2 (1 .5 à 2.4) 3. ou une note 2 et deux notes 3 (2.5 à 3.4) 4. ou plus de trois notes 3 5. ou s~ le total des points est inférieur à 40 pour l 'ensemble des branches 6. ou SI le total des points est inférieur à 16 points pour les branches suivantes: langue

maternelle, deuxième langue nationale, angl'ais ou italien, mathématiques.

Art. 23

Les ,cas limi!es sont tranchés par le chef du Département sur proposition d 'un jury compose" de t.rOls membres de la Commission de l'enseignement secondaire; le direc­teur de l etabhssement donne son préavis.

Art. 24

. l:'élève qui. n 'a pa~ o?tenu un résultat suffisant peut se présenter pour la dernière fOlS .~ une seSSiOn ordll1alre ultérieure après avoir suivi à nouveau tous les cours de la derlllere année.

Art. 25

Le candidat qui se présente à nouveau paie en entier la finance d 'inscription.

IV. Recours

Art. 26

, Sauf dispositions cont~aires prévues dans le présent règlement, l'arrêté du Conseil d Etat du canton d~ ~alals du Il octobre 1966 concernant la procédure administrative par devant le ConseIl d 'Etat et ses départements est applicable.

Art. 27

Peuve~t faire .l 'objet d.e recours au sens de l'arrêté précité les décisions du Départe­m~nt de 1ll1structlOn publIque ou de la Commission cantonale de l 'enseignement secon­daIre, notamment:

l'admission à l'examen; le refus du diplôme; les sanctions en cas de fraude .

. ~e ~ecours doit être déposé dans les 10 jours dès notification de la décision; celle-ci dOIt ll1dlquer les voies de recours.

, Un .reco~~s concernant le refus du diplôme n 'est admissible que s'il y a violation d un~. dIspOSItIOn formelle du présent règlement ou en cas d 'arbitraire. Dans les autres cas, 1ll1stance de recours statue librement.

40

En cas de délivrance d'un diplôme, les voies de recours et le délai ne sont pas indiqués Un recours concernant les notes du certificat est tout de même admissible en temps utile pour les mêmes motifs qu 'un recours contre le refus de certificat.

V. Dispositions finales

Art. 28

Le présent règlement entre en vigueur immédiatement. JrI sera revu, après une période de deux ans, sur la base de's expériences faites .

Ainsi adopté en séance du Conseil d 'Etat, à Sion, le 5 avril 1972.

Le président du Conseil d'Etat: W. LOI'étan Le chantelier d 'Etat: G . MOl/lin

Règlement

du 5 avril 1972

de l'Ecole préprofessionnelle

LE CONSEIL D 'ETAT DU CANTON DU VALAIS

vu les articles 61 et 72 de la loi du 4 juiHet 1962 sur l'instruction publique;

sur la proposition du Département de l'instruction pupblique,

arrête:

1. Organisation

Article premier L 'école préprofessionnelle constitue une section de l 'enseignement secondaire du

premier degré et dure deux ans.

Art. 2

A la fin de la deuxième année, les élèves réguliers subissent des examens pour l'obtention d'un diplôme.

1. 2.

II. Admission et promotion

Art. 3

La première année de l'école préprofessionnelle est ouverte aux élèves qui: ont suivi l 'école primaire obligatoire (Division B du cycle d'orientation); ont réussi l 'examen d'admission.

41

,

Page 39: L'Ecole valaisanne, juin 1973

Art. 4

Est promu, l 'élève qui a obtenu: a) la moyenne 4.0 pour l'ensemble des branches; b) la même moyenne de 4.0 dans le groupe des branches suivantes: français, alle­

mand, italien et mathématiques. N 'est toutefois pas promu l'élève qui a obtenu une note 1 (0 à 1.4) ou deux notes 2

(1.5 à 2.4) ou une note 2 et deux notes 3 (2.5 à 3.4) ou plus de 3 notes 3 dans n' im­porte quelle branche.

III. Examens de diplôme

Ar!. 5

Les diplômes sont délivrés par le Département de l'instruction publique (ci-après: Département) 'sur la base des résultats de l'examen et des notes annu~l1es.

Art. 6

Peuvent seuls demander leur admission à l'examen les élèves qui ont suivi tous les cours prévus au programme de la deuxième année.

Ar!. 7

Les élèves doivent déposer pour le 31 mars au plus tard auprès de la direction de leur école: a) une demande écrite d 'admission à l'examen sur formulaire ad hoc : b) une quittance du versement de la finance d'inscription.

Art. 8

Les examens comportent des épreuves écrites et orales. En règle générale, elles por­tent sur le cycle d 'étude des deux années et sur la matière des programmes établis par le Département.

Art. 9

La langue dans laquelle l 'école donne officiellement ses cours sera considérée com­me langue maternelle; le français ou l'allemand est obligatoirement deuxième langue nationale.

Art. 10

L'organisation et la surveillance des examens incombent à la direction de chaque école sous le contrôle du Département.

Art. 11

Les examens écrits portent sur les disciplines suivantes: 1. Langue materneHe; 2. Deuxième langue nationale; 3. Mathématiques.

Art. 12

Les examens oraux portent sur les disciplines suivantes: 1. Langue maternelle; 2. Deuxième langue nationale; 3. Italien.

42

Art. 13

Pour les autres branches, les notes de l'année comptent pour le diplôme.

Art. 14

Le candidat qui se retire en cours de session a échoué; sont réservés les cas de force majeure admis par le Département.

A/·t. 15

Toute fraude est interdite et passible de sanction. Lorsque le candidat est pris sur le fait , le surveillant ou l'expert doit intervenir.

Tant que la sanction n 'est pas prononcée, le candidat poursuit 'ses examens. Dans tous les cas de fraude, le survei'lIant ou l'expert doit adresser un rapport écrit

à la direction de l'établissement. Celle-ci transmet immédiatement le rapport accompagné de son préavis de sanc­

tion au président de la Commission cantonale de l'enseignement secondaire; cette der­nière fixe la sanction qui peut aller jusqu'à l'exclusion.

Pendant les examens écrits, il est en outre interdit aux candidats de communiquer entre eux et de quitter la salle; ceux qui sortent doivent remettre définitivement leur travail.

Ar!. 16

La valeur de tous les travaux d 'examen doit être exprimée par les notes suivantes: pour les travaux suffisants: 6, 5.5, 4.5, et 4; pour les travaux insuffisants: 3.5, 3, 2.5, 2, 1.5 et 1. La note 0 peut être donnée lorsque toute réponse est refusée ou en cas de tricherie. Les notes moyennes sont cakulées avec une décimale en néglfgeant le reste (ex:

5.29 = 5.2).

Art. 17

Toutes les branches du programme des études, affectées du coefficient un, concou­rent à la détermination de la moyenne trimestrielle.

Les moyennes trimestrielles concourent en principe dans la même proportion à la détermination de la moyenne annuelle.

Ar/. 18

La note finale de chaque branche est la moyenne entre les résultats de l 'examen et la note de la dernière année d'écàle. Dans les branches qui comportent un 'examen oral ou écrit, les notes se combinent dans la proportion d'une moitié pour la note annuelle et d'un quart pour chacun des examens écrit et oral. Dans les branches qui ne com­portent que l'examen écrit ou oral , la note de l 'année et celle de l'examen entrent à parts égales dans le calcul. '

Art. 19

Le diplôme est refusé si le candidat a obtenu: 1. une note 1 (0 à 1.4); 2. ou deux notes 2 (1.5 à 2.4); 3. ou une note 2 et deux notes 3 (2.5 à 3.4); 4. ou plus de 3 notes 3 (2.5 à 3.4). 5. ou si le total des points est inférieur à 16 pour les branches suivantes: langue ma­

ternelle, dt!uxième langue nationa'le, italien et mathématiques.

43

Page 40: L'Ecole valaisanne, juin 1973

Art. 20

Les cas limites sont tranchés par le chef du Département sur proposition d 'un jury composé de 3 membres de la Commission de l'enseignement secondaire; le direc­teur de l 'établissement donne son préavis.

Art. 21

L 'élève qui n 'a pas obtenu un résultat suffisant peut se présenter pour la dernière fois à une session ordinaire ultérieure, après avoir suivi une dernière fois tous les cours de la dernière année.

Art. 22

Le candidat qui se présente à nouveau paie cn entier la finance d ' inscription.

IV. Recours

Art. 23

Sauf dispositions contraires prévues dans le présent règlement,. l'arrêté du Conseil d 'Etat du canton du Valais du Il octobre 1966 concernant la procédure administrative par devant le Conseil d 'Etat et ses départements est applicable.

Art. 24

Peuvent faire l 'objet de recours au sens de l'arrêté précité les décisions du Dépar­tement de l'instruction publique ou de 'la Commission cantonale de l'enseignement secondaire, notamment:

l'admission à l'examen; le refus du diplôme; les sanctions en cas de fraude. Le recours doit être déposé dans les 10 jours dès notification de la décision; celle­

ci doit indiquer les voies de recours. Un recours concernant le refus du diplôme n 'est admissible que s 'il y a vio'lation

d 'une disposition formelle du présent règlement ou en cas d 'arbitraire. Dans les autres cas, l'instance de recours statue librement.

En cas de délivrance d 'un diplôme, les voies de recours et le délai ne sont pas indiqués. Un recours concernant les notes du certificat est tout de même admissible en temps utile pour les mêmes motifs qu 'un recours contre Je refus de certificat.

V. Dispositions finales

Art. 25

Le présent règlement entre en vigueur immédiatement. Il sera revu, après une période de deux ans, sur la base des expériences faites .

44

Ainsi adopté en séance du Conseil d 'Etat, à Sion, le 5 avril 1972.

Le président du Conseil d'Etat: W. LOI'élan Le chantelier d 'Etat: G. Moulin

AUX ENSEIGNANTS DES CLASSES DE PREMIERE PRIMAIRE

Voici la liste du matériel qui sera proposé pour acquisition aux commis-sions scolaires. .

Désignation du matériel Convient pour jeu Nature du matériel

1. Ecureils 3 p. 4 16 cartes A6 2. Fruits 4 p. 7 12 cartes A6 3. Feuilles 6 p. 9 18 cartes A7 4. Bougies 8 p. Il 24 cartes A6 5. Coccinelles 13 p. 16 18 cartes A7 6. Bonshommes de neige 14 p. 18 12 cartes A7 7. Clowns 17 p . 26 18 cartes A6 8. Parasols 19 p. 31 18 cartes A7 9. Violons et archets 21 p. 36 13 cartes A6

10. Animaux l 27 p. 44 12 cartes A7 Il. Eléments divers 33 p. 54 42 cartes A7 12. Secteurs 22 p. 37 12 secteurs en carton 13. Maisons 25 p. 40 6 formes en carton 14. Hexagones 10 p. 92 12 pièces en carton 15. Jetons de différentes couleurs

R. Sauthier

COURS DE NATATION A L'INTENTION DU PERSONNEL ENSEIGNANT

Comme chaque année, l'Association des maîti'es de gymnastique du Valais romand organise à l'intention du personnel enseignant un cours de natation.

Ce cours s'adresse à tous les enseignants et enseignantes. Des classes com­prenant tous les niveaux techniques seront formées. Lieu: Brigerbad. Dates: 25, 26 et 27 juin 1973. Inscriptions: Les inscriptions sont à envoyer chez: Pierre Bruchez, maître

Délai:

Prix:

Transport:

de gymnastique, rue de Lausanne 54, 1950 Sion, téléphone (027) 269 85. Le dernier délai d'envoi des inscriptions est fixé au samedi 23 juin à midi. L'association met à disposition des participants les chefs de classe et alloue une indemnité de transport de Fr. 15.-aux membres de l'association. L'entrée à la piscine et le repas sont à la charge des parti­cipants. Afin d'organiser le transport d'une façon rationnelle les intéressés sont priés de se grouper:

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Page 41: L'Ecole valaisanne, juin 1973

Pour le Bas-Valais: Martigny, place du Manoir. responsable: Roger Theux. Heure: 8 heures. Pour le Valais central: Sion, place de la Planta, vers la Catherine. Responsable: Pierre Bruchez. Heure: 8 heures 30. POUl' la région de Sie,.re: Place du Jardin Public. Responsable: J.-P. Michellod. Heure: 8 heures 45.

Début du cours: 9 heures 30.

CARTES ROUTIERES

Il est de tradition aux Editions géographiqwi!s Kümmerly & Frey à Berne de renouveler chaque année les différentes cartes de la série du tourisme auto­mobile et de les mettre à jour d'après les plus récentes données. Une telle pres­tation n'est possible que pour des éditeurs géographiques spécialisés, qui dispo­sent d'une nombreuse équipe de collaborateurs cartographes et sont ainsi à même de réunir la documentation nécessaire et de l'utiliser dans les délais utiles.

Parmi les premières éditions 1973 qui ont paru dernièrement, signalons: - Autriche 1 : 500000 prix: Fr. 6.80 - Italie du Nord 1 : 500000 prix: Fr. 6.80 - France 1 : 1 million prix: Fr. 6.80 ---' Yougos/avie 1 : 1 million prix: Fr. 6.80

Les cartes mentionnées ci-haut ont souvent fait l'objet de recensions dans notre journal. Nous pouvons donc nous dispenser de les présenter ici plus en détail. Sous leur couverture bleue et jaune, ces cartes, d'une exécution graphi­que très soignée selon le procédé (<relief», présentent un tableau cartographique très facile à lire et à interpréter. Les cartographes ont réussi à condenser dans les indications et les signes imprimés tout ce qui est essentiel, sans toutefois ' que la lisibilité en pâtisse. Dans cet art de généralisation, qui vise à procurer le maximum d'informations sous la forme la plus claire, rés~de la maîtrise carto­graphique des cartes Kümmerly & Frey. C'est ainsi, notamment, qu'on peut se servir des cartes routières même pendant le voyage lorsque la voiture roule, ou lorsque les conditions de lumière sont défavorables. On a, comme d'usage, donné la préférence à la nomenclature internationale; en revanche, les légen­des sont rédigées en quatre langues, les éditeurs devant tenir compte de la dif­fusion mondiale de leurs cartes.

Le service des éditions annonce en outre que d'autres cartes ont été réédi­tées et sont à la veille de paraître. Nous en reparlerons ici même en temps opportun.

En vente dans les librairies, papeteries et secrétariats des clubs touristiques.

46

~ Jeunesse, drogue, société en Suisse (1970-1972) par H. Solms, M. Bumer, H. Feldmann. Payot Lausanne. 278 p. Fr. 25.-.

40 % des jeunes de 20 ans, 15 % des jeunes de 16 ans et 10 010 des )eunes ~e 14 ans ont touché à la drogue, certains l'ont même essayée à 12 ans! SIle publIc sait que le fléau de la drogue gangrène la société, atteign~nt progress~vem~nt les classes d'âge les plus jeunes, peu d'entre nous se doutaient que la situatIOn füt déjà si grave! Et les données qui précèdent, hélas, ne peuvent êtl:e mis~s en doute: elles ressortent de statistiques rigoureuses que, pour la première fOlS en Suisse romande, d'éminents spécialistes (médecins, sociologues, juristes, pharmaciens, éducateurs, assistants sociaux, etc.) soumettent au public dans un ouvrage qui vient de sortir de presse: Jeunesse, drogue, société en Suisse ( 1970-1972).

Après a voir révélé les faits dans toute leur réalité, ce volume propose une réflexion sur les problèmes se posant aux parents, aux éducateurs, aux jeunes, à la société en général, en présentant l'opinion de ceux qui, dès le ?ébut d~ l'épidémie de toxicomanie juvénile, s'efforcèrent de comprendre les raIsons qUI poussent tant de jeunes vers l'expérience psycho-chimique. En conclusion de cette très importante étude, une attitude s'impose: plutôt que d'essayer de (<récupérer» les jeunes ou de les punir, il paraît essentiel, et c'est là-dessus qu'insistent les auteurs, d'aider les adolescents à se situer, à découvrir le sens que peut prendre leur existence.

Cette ouvrage est destiné à tous ceux qui, refusant les effets de choc diffu­sés par la presse à sensation, veulent connaître l'expansion réelle du phéno­mène, les conditions de son éclosion, les dangers qu'il entraîne, et tieiUlent à comprendre pour s'y associer, l'effort entrep~'is chez nous en matière préventive et juridique pour enrayer l'épidémie.

L.T.

.. La pédagogie Centre d 'étude et de promotion de la lecture, Paris, 1972. Collection Les diction-naires du savoir moderne. 544 pages.

On parle de plus en plus de remettre en cause non seulement les formes et les moyens de tout enseignement, mais aussi ses buts mêmes et le fondement de toute pédagogie; c'est ce double ' aspect que traite le présent ouvrage: toute réflexion qui ne déboucherait pas sur un aspect concret, c'est-à-dire sur un

47

Page 42: L'Ecole valaisanne, juin 1973

~nseignem.ent, ne serait qu'un discours vain. En outre, si la pédagogie peut etre parfOIs tenue pour un art, elle ne s'en appuie pas moins sur des sciences: physiologie, psychologie et sociologie. Ce dictionnaire comprend donc, en plus de 500 mots clairement définis, 9 chapitres principaux qui examinent chacun des 3 aspects mentionnés ci~dessus:

- l'évolution de la pédagogie; - les formes de l'éducation; - psychoIogie et pédagogie; - apprentissage et mémoire; - les techniques modernes d'enseignement; - les enfants inadaptés; - l'éducation préscolaire; - l'éducation des adultes; - les enseignements.

C'est une somme de renseignements qui nous est offerte, en même temps qu'un outil de réflexion des plus utiles.

• Enfants d'aujourd'hui, livres d'aujourd'hui Jeanine Despinette. Castermann-poche, Tournai, mai 1972. 200 pages.

Ouvrage intéressant qui apporte une pierre de plus à l'édifice de la littérature pour les enfants.

Il répond à la question: Comment choisir les lectures de vos enfants?

. ~p,l:ès U~l his.torique où l'on traite de l'origine du livre, passant du manus­cnt a llmpnmene, on aborde le genre <<livres pour enfants».

Le développement est lent jusque vers 1930, époque à laquelle commence de. se créer les ~remières bibliothèques pour enfants. Dès lors, l'essor est pris qUl ne se ralentIra plus. Il sera même tellement grand, qu'on doit envisager une critique sévère pour parvenir à séparer le bon grain de l'ivraie.

Le monde des enfants est devenu un public de choix pour les éditeurs. C'est un marché d'une importance capitale et chacun voudrait se l'approprier en u.sant des meilleurs moyens publicitaires. C'est à se tournant que parents, enseIgnants et libraires doivent se montrer attentifs et éliminer impitoyable­ment tout ce qui n'est qu'attrapes, médiocrité et recherches de profit matériel.

La critique informative prend de l'importance sous l'impulsion de péda­gogues et de psychologues qui se préoccupent d'offrir aux enfants des lec­tures saines. Par la presse, la radio, la télévision, le public est informé, il est tenu au courant des parutions valables. Les sélections de livres pour enfants sont élaborées dans des cercles d'études, des expositions sont organisées ...

48

Plus encore, atin de donner à la littérature pour la jeunesse des titres de noblesse auxquels elle a droit, sont institués depuis bien des années des prix littéraires: Le Prix international Hans Christian Andersen, le Prix européen pour la jeunesse, Le Prix jeunesse, le Grand Prix de littérature enfantine du Salon de l'Enfance, le Prix Fantaisie, le Prix de 'la Joie par le livre, le Prix Charles Perrault, etc. .

Du côté des éditeurs, on sent que la pression des éducateurs fait effet, il ya un souci de faire mieux.

Une Charte pour le livre d'enfant a même été établie par le Bureau inter­national catholique de l'enfance (BrCE) dont 'les points peuvent être rappelés:

1. Thème: les livres d'enfants doivent répondre aux besoüls fondamentaux des .enfants:

- correspondre aux centres d'intérêts et à l'univers de l'enfant; - faciliter ses découvertes; - tenir compte de ses conditions de vie.

2. Adaptation aux différents âges de l'enfant:

- tenii' compte du développement psychologique, intellectuel et spirituel des jeunes lecteurs, respecter les étapes de la petite enfance et de la piéadolescence;

- avoir le souci d'adaptation à l'enfant sans le renfermer dans son pro­pre univers ou le maintenir dans un stade infantile mais lui fournir un certain nombre d'éléments pour la construction de sa personnalité.

3. Qualités intrinsèques du livre d'enfant:

Le seul attrait de l'histoire ne suffit pas à fonder la qualité du livre pour enfant. En plus de sa qualité récréative, il peut comprendre:

- un certain nombre de connaissances exactes sur les plans géographi­que, historique, culturel, etc. qui tiennent compte des découvertes de notre époque; une richesse qui aide le jeune lecteur à découvrir, à expérimenter et à choisir une échelle des valeurs . On peut y développer le sens du respect et de ladignité de la personne humaine conformément à la Déclaration universelle des droits de l'homme; une ouverture vers les valeurs sociales et spirituelles; les sens civiques, la justice, la paix, 'la liberté, la solidarité, la foi .. .

4. Exigences esthétiques du livre pour enfants:

qualités littéraires: c'est justement parce qu'on s'adresse aux enfants qu'il faut s'interdire toutes négligences, facilités ou vulgarités;

49

Page 43: L'Ecole valaisanne, juin 1973

présentation, illustrations: tout doit être soigné comme si l'on s'adres­sait à des lecteurs très exigeants( ce que ne font pas encore tous les éditeurs, . hélas!).

5. La promotion du livre pour enfants: - par les éditeurs qui sont attentifs aux choix des manuscrits;

par les libraires qui prennent conscience de la nécessité d'une connais­sance professionnelle dans le domaine de la littérature enfantine; par les bibliothèques qui mettent tout en œuvre pour acquérir les ou­vrages de qualité;

- par les éducateurs, les parents, les enseignants qui sont convaincus de l'importance de la lecture dans la vie et le développement de l'enfant;

- par les grands moyens d'information qui se mettent au service du livre pour enfants; par les pouvoirs publics qui encouragent les initiatives facilitant la pro­motion et la diffusion du livre pour enfant et l'éducation de l'enfant par la lecture.

Avec un panorama sur les éditions diverses, sur les collections importantes, avec des listes d'ouvrages classés selon les genres et les âges, ce livre attire l'attention de tous ceux qui s'intéressent aux richesses que comporte l'acte de lire. En soulignant l'évolution, Janine Despinette montre comment le livre d'enfants d'aujourd'hui peut contribuer effectivement à l'éducation et à la culture des enfants d'aujourd'hui.

Philippe Moser

50

Table des matières 1972, t 973

Auteurs

J.-M. Abbey et S. Darioli

J.-L. Bagnoud

A. Borloz

J. Brun

F. Brunelli

S. Brunet

J.-C. Chevalier

E. Claret E. Claret

N. Cordonnier

J.-P. Cretton

M. Décaigny et H . Pellegrini

A. Décaillet

E. Delaloye

Ti/l'es

Semaine d 'étude à Bienne

Expériences en cours à l'EN des instituteurs

'1 Fabien Rey La collégialité Tous concernés par les tâches à domicile

Eléments pour une analyse de processus de communication dans l'acte pédagogique Eléments pour une analyse du processus de communications dans l'acte pédagogique (suite)

No mois

5 janvier 1973

4 décembre 1972

1 septem br'e 1972 1 septembre 1972 4 décembre 1972

8 avril 1973

9 mai 1973

Mathématique moderne: où en sommes-nous? 3 novembre 1972 Romandie 1972 et mathématique nouvelle 4 décembre 1972 Nos enfants et la mathématiqu'e (émission TV) 5 janvier 1973 Math-Ecole 5 janvier 1973 Au sommaire de Math-Ecole numéro 56 7 mars 1973 Math -Ecole numéro 58 , mai 1973 9 mai 1973

Matériel de mathématique M atéri~l de mathématique

L 'enseignement de la. langue française et Je système scol aire L 'enseignement de la langue française et le système scolaire (suite)

L 'AEDE à Martigny Les partis politiques en Suisse

Dix jeunes en Israël Maurice Chappaz à l 'Ecole normale

Les relations Ecole-Parents: enquête à Martigny

Le rétroprojecteur

t Robert Frachebourg

Utilisation du film en classe

3 novem bre 1972 8 avril 1973

4 décembre 1972

5 janvier 1973

4 décembre 1972 10 juin 1973

2 octobre 1972 4 décembre 1972

5 janvier 1973

3 novembre 1972

2 octobre 1972

2 octobre 1972

51

Page 44: L'Ecole valaisanne, juin 1973

F. Deslarzes 'r Clément Bérard 1 septembre 1972 Coordination et école enfantine 8 mars 1973 Mg Mamie A propos de quelques problèmes actuels 6 février 1973

Mg Bullet

V. Dussex I30nne année scolaire 1 septembre 1972 L 'étude de la phrase dans le nouveau pro-Reconnaissance 1 septembre 1972 Sr Marie-Rose

Cycle d'orientation: information 1 septembre 1972 gramme de grammaire 6 février 1973

Emissions radioscolaires 1 septembre 1972 Merci 2 octobre 1972 M . Mase Camps de sport 2 octobre 1972

Merci encore 2 octobre 1972 Accueil 2 octobre 1972 E. Mélrailler Histoire de l 'agriculture 5 janvier 1973 Assemblée FMEF à Loèche-les-Bains 2 octobre 1972 . Histoire de l 'agriculture (suite) 6 février 1973 Bienvenue 2 octobre 1972 Histoire de l 'éclairage 8 avril 1973 SPVal-Assemblée des délégués 3 novembre 1972 Histoü'e des ponts 10 juin 1973 Rene hérissemen t 4 décem bre 1972 Enseignement de l'allemand: réflexions en A. Pannatier Editorial 2 octobre 1972 vrac 5 janvier 1973 1 nformations concernant l'école romande 2 octobre 1972 Le matériel scolaire à votre disposition Travaux de la Conférence des chefs de au dépôt officiel vous donne-t-il satisfaction? 5 janvier 1973 service des DIP 3 novembre 1972 Les vœux de votre présidente 5 janvier 1973 Statistique scolaire et plal1lfication de Autour des nouveaux articles constitutionnels 6 février 1973 Quelques p~rspectives SPVal 1973 6 février 1973

l'cnseignement 5 janvier 1973

Autour de l'A VS 7 février 1973 Cours de perfectionnement 7 mars 1973

Prévoyance sociale 8 mars 1973 L 'information 8 avril 1973

La cogestion à l 'Ecole normale des Paul VI La paix est possible 4 décembre 1972

instituteurs 10 juin 1973

J.-M . Erard La lecture suivie mars 1973 H. Pellegrini Raclioscolaire et télévision . 3 novembre 1972

7 et F. Bourquin La lecture suivie: exemple pratique 9 mai 1973

J.-P. Pradervant A propos des nouvcaux progranunes romands P. Fauchère Communication aux membres de l'Amicale et R. Nussbaulll et organigramme scolaire romand 4 décembre 1972

des instituteurs 8 avril 1973 F. Pralong sm Travaux de la commission romande de l'en-

E. Faure Education et destin de j'homme 5 janvier 1973 scignement biblique œcuménique 2 octobre 1972

Elaboration du concept d 'éducation Nouveaux manuels catéchétiques 3 novembre 1972

permanente 9 mai 1973 J. Pralong Quelques notions de phonétique à l 'usage des

P. Frossard Le développement de l 'intelligence 6 février 1973 maîtres primaires 7 mars 1973

Incidences pédagogiques de la théorie piagé-tienne de l'intelligence 7 mars 1973 J. Pralong Enseignement du français et linguistique 2 octobre 1972

et G. Carrupt

J. Gay Travaux ma mIels de Pâques 7 mars 1973 S. Roller La place de l 'innovation pédagogique dans la

F. Grichting Al ignement des traitements 3 n ovem brc 1972 g:;slion de l'école 2 octobre 1972 La place de l'innovation pédagogique dans la gestion de l 'école (suite) 3 novembre 1972

F. Jeanneret Allocution prononcée lors de l ' inauguration Les réglettes cuisenaire dans tout cela 8 avril 1973

de l 'IRDP 2 octobre 1972 Abbé J. Roten Approche psychologique du dessin d'enfant 6 fév rier 1973

E. Laurent Coordination 5 janvier 1973 Programme CIRCE 5 janvier 1973 M. Roten Exercice d'analyse de paysage dans la région

de Martigny 7 mars 1973

A. Maillard La télévision chez les jeunes des écoles de commerces de Sierre 10 juin 1973 J.-P. Salamin Test de lisibilité 3 novembre 1972

Initiation à la consultation du dictionnaire 4 décembre 1972

52 53

Page 45: L'Ecole valaisanne, juin 1973

S. Salamin et C. Farner

R. Sauthier

Tnitiation à la consultation du dictionnaire (suite) Initiation à ln consultation du dictionnaire (suite) Initiation à la consultation du dictionnaire (fin) test d 'ordre Les examens de promotion

A propos de l'apprentissage du langage écrit

A propos de l 'apprentissage du langage écrit (suite)

Mathématique moderne: la situation en Valais

Abbé D. Theurillat Dessin et pédagogie où en sommes-nous?

B. Truffer Le débat sur l 'école romande se poursuit

IRDP J. Weiss L 'expérience romande de lecture

DIP Allocation de renchérissement Décision du Conseil d'Etat concernant les congés spéciaux Alignement à la moyenne suisse des traitements du personneJ enseignant Age d'entrée à l'école selon arrêté du Conseil d 'Etat du 17.1.1973 Règlement du 14 mars 1973 concernant l'organisation de l'année scolaire Décret concernant Je traitement du personnel enseignant ,des écoles primaires et secondaires Communiqué du Conseil d 'Etat concernant l'alignement à la moyenne suisse Examens de promotion Cours de perfectionnement: cours d 'éducation musicale Règlement concernant l'école enfantine XXXe Session pédagogique d'été du personnel enseignant Règlement du 5 avril 1972 de l'é;:;ole de culture générale Règlement du 5 avril 1972 de l 'école pré professionnelle

aDIS Statistique 1971 Travail manuel Au sujet de 1'«Ecole valaisanne» A propos de notre formation continue Les livres du mois N oUVlelles acquisitions de l'aDIS Statistique des étudiants universitaires du canton du Valais L 'aDIS qu 'est-ce que c'est? Le secteur bibliothèque Parents-Ecole

54

5 janvier 1973

6 février 1973

7 mars 1973 7 mars 1973

9 mai 1973

10 juin 1973

3 novembre 1972

6 février 1973

4 décembre 1972

8 avril 1973

4 décembre 1972

6 février 1973

6 février 1973

7 mars 1973

8 avril 1973

8 avril 1973

8 avril 1973 8 avril 1973

8 avril 1973 9 mai 1973

9 mai 1973

10 juin 1973

10 juin 1973

1 septembre 1972 1 septembre 1972 2 octobre 1972 2 octobre 1972 2 octobre 1972 2 octobre 1972

2 octobre 1972 2 octobre 1972 3 novembre 1972 3 novembre 1972

aDIS Travaux manuels pour N oët Examens d 'admission à la section général 1972 Conte: le cadeau du bonhomme de neige Les livres du mois Les 1 ivres du mois CIRCE II Le secteur bibliothèque Le secteur bibliothèque Le secteur bibliothèque Examens d 'admission à la section

3 novembre 1972 3 novembre 1972 3 novembre 1972 3 novembre 1972 4 décembre 1972 4 décembre 1972 4 décembre 1972 5 janvier 1973 6 février 1973

littéraire 1972 4 décembre 1972 décembre 1972 janvier 1973 janvier 1973 janvier 1973 février 1973 février 1973 mars 1973

Revision de mathématique 1971-1972 4 Les livres du mois 5 Examen d'admission aux écoles normales 1972 5 Fourniture gratuite de matériel documentaire 5 Cours normaux suisses 6 L~l~~~m~ 6 Les livres du mois 7 Rapport de la commission d 'experts pour l 'enseignement secondaire de demain Travaux manuels pour la Fête des mères Le secteur bibliothèque Les livres du mois

7 mars 1973 8 avril 1973 10 juin 1973 10 juin 1973

55

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Page 46: L'Ecole valaisanne, juin 1973

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