L'Ecole valaisanne, février 1961

29
6 F ÉV. 1961 VMIr ANNÉE VALAIS ANNE

description

 

Transcript of L'Ecole valaisanne, février 1961

Page 1: L'Ecole valaisanne, février 1961

JA SION 1

L. ' ÉCOL.E Sections primaire, commerciale (avec diplôme de commerce reconnu par l'université de Ge­nève).

Ecole pour jeunes gens dès l'âge de 8 ans

Raccordement - Langues. Enseignement par classe de 3-à 5 élèves. Sports: Ski - Patinage - Tennis -Equitation - Natation Cours de vacances en juillet et août

BANQUE CANTONALE DU VALA,IS PRETS ET CREDITS AGRICOLES

CREDITS DE CONSTRUCTION AVEC CONSOLIDATION A LONG TERME

CREDITS COlvWlERCIAUX ET D'ENTREPRISes

6 FÉV. 1961

VMIr ANNÉE

L~ECOLE

VALAISANNE

Page 2: L'Ecole valaisanne, février 1961

Agence machine à écrire

EMINGT pour le Valais

Sur présenlation de la carle 10 0/0 de rabais

N

CON ST AN TIN FILS S. A •• SION Rue des Remparts 21

LAVAGE CHIMIQUE SION - SIERRE MARTIGNY - MONTHEY Bureau: Tél. 21464

Location de machines à écrire et à calculer

FERS· QUINCAILLERIE

ARTICLES DE MENAGE

ARTICLES DE SPORT

FOURNEAUX POTAGERS

Avenue du Midi . Téléphone (027) 210 21 CALORIFERES

Tous les ouvrages que vous cherchez vous sont livrés rapidement par la SIERRE Téléphone (027) 51332 (Membre du club des Libraires de France) librairie ~ta~

Demandez périodiquement notre catalogue: « Nos enfants lisent»

li 1. euvea#. Téléphone (027) 22951 'Sion

GRANDS CHOIX

GRAND ASSORTIMENT

RABAIS 5%,

articles réclames non com­pris, au personnel ensei­gnant, sur présentation de la carte.

L'ECOLE VALAISANNE Bulletin mensuel du Personnel Enseignant du Valais Romand

Ve année No 6, février 1961

Croc liS

Cl. Bérard

Ad. [seller

E. Claret

R. Mollen

E. Claret

SOMMAIRE

Partie générale

Démission des adultes

A bâtons rompus il travers le programme

A propos du vocabulaire Pirenne

Communications officielles

Un enseignement difficile: La géographie

Les nombres en couleurs

Bibliographie

L'Unesco et nous, éducateurs

Partie pratique

Vocabulaire SUI' les métiers (suite et fin) .

La préhistoire (Europe)

Travaux manuels: un mobile

RENSEIGNEMENTS

2

4,

7

15

16

44

52

55

17

23

35

L'ECOLE VALAISANNE paraît à Sion, le 15 de chaque mois, juillet et août exceptés. (10 numéros pOl' an).

Rédacti011 : Eug. Claret, Office de l'Enseignement, Sion.

Délai de rédaction: le 1er de chaque mois.

Edition, administration et expédition: Office de l'Enseignement (Départ. Instr. Pub!.), Sion.

Impression: Imprimerie Fiorina & Pellet, Sioll.

A.bonnement annuel: Fr. 10.-, C. C. postaux Ile 12, Etat du Valois, Sion.

(Pour le personnel enseignant, l'abonnement est retenu sur le traitement du mois d'avril) . Publicité: Publicitos, Avenue du Midi, Sion - Téléphone 24422.

Pages 3 et 4 de la couverture 1/1 Fr. 700.-(l0 insertiollS) 1/2 Fr. 380.-

Pages ordinaires (1 insertion) (1 inserlion)

1/4 Fr. 200.-111 Fr. 60.-1/2 Fr. 33.-1/4 Fr. 18.-

5 insertions : l'abois de 5 % 10 insertions: rabais de 10 %

Page 3: L'Ecole valaisanne, février 1961

Démission des adultes

On se plaint volontiers de la jeunesse actuelle. Ce n'est point le fait exclusif des vieilles gens ou des esprits, chagrins. De

leur l!,:!rt, les doléances seraient assez normales: clutcun sait qlte passé cinquante ou soixante ans, il est courant de regretter le bon vieux temps, de scwottrer la douce tranquillité de jadis sur les routes de ville ou de campagne, les bea!:..,I; dimanches de 1920, le kilo de pain ct cinq sous, la viande ct un franc quatre-vingts et les jolies villas à 25 billets ... Ah! de notre temps ... Les premiers appareils de radio tonitruaient alt travers d'un pa,villon monwnental; les villes s'arrachaient les premiers films de Chaplin, pleins ... de hoquets cha1'1nants; Mistinguette écla. boussait le music-hall et un jeune premier dlt nom de Manrice Chevalier commençait ct gravir les degrés de la gloire. Las! C'était le bon temps. Quand on y pense, il vous prend en'vie de fredonner «Sous les ponts de Paris» ou « Les lilas blancs » ...

Aujourd'hui, il n'est plus question que de jazz New·Orleans ou New-fous­toi-d'ça; de «fans» qui n'ont plus rien de la grâce d'une biche; de blousons noirs qui jouent aux durs parce qu'ils manquent de courage. Jeunesse dorée, jeunesse gavée, jeunesse blasée. Les puritains se détou.rnent avec horreur, les défenseurs de l'ordre bourgeois, les bien-pensants, tous ceu;\.: qui proclament leurs vertus ancestrales et chaque soir lustrent bien propre leur réputation a.vant le coucher du soleil se désolidarisent des jeunes générations. A lenr suite, prédi. cateurs, professeurs, moralistes s'affligent de cette jeunesse résolument coupée de notre monde adulte, qui n'a plus les mêmes normes que nous, qui ne nous comprend plus, que nous ne comprenons plus. Eux aussi ont la tentation de renoncer ct se pencher sur ces jeunes. C'est la pire tentation pour u.n éducateur: la démission, en quelque sorte le péché contre l'esprit.

Si la jeunesse panât coupée de notre monde c[(lulte, ce n'est pas sa faute. On peu.t se couper de son passé, mais se couper de son (t'venir, de ce vers quoi l'on tend, est un contresens et une impossibilité. Malgré lelU's airs de révolte, les jeunes attendent presque tout des adultes, cl commencer par let confiance. Le jour où il s'agiret de gagner leur vie, d'obtenir une place, une responsabilité, ils lai~seront tomber le masque et se Inettront tout dociles cl l'école d'u.n chef. Quand vièndront les premiers deuils, lct maladie, la souffrance physique 0/1

morale, ils perdront leurs allures de ca.ïds, setclwnt bien que ln vie n'est pas tendre pour ceux qui l'nbordent avec une dédetigneuse mpériorité ...

Si les jeunes paraissent coupés dlt monde adulte, c'est 100 % la fattte des grandes personnes. De ces grandes personnes dont nous sommes, qui ne con· sentent cl s'intéresser aux jelmes qu'égoïstement, en tant qu'adultes, avec leur morale d'adultes, en ne renonçant à aucune de leurs prérogati,ves d'adultes, Il n'y a pas d'autre cause cl ce mépris des jeunes pour les grandes personnes qui plastronnent du haut de leur piédestal.

Pourquoi certains éducetteurs sont-ils adorés des adolesc~nts? C'est qu'ils setvent descendre fUt ni'veau des jeunes, comprendre leurs besoins et leurs aspirations sans rien abdiquer ni de leur autorité ni de leur personnalité

2

d'adultes. S,an,s n:ièV1~eri~ et sans fo.rfanterie, ils savent aussi ê~re exigeants, leur donner ~n ~deal eleve, v~v~'e, eux-memes cet idéal sans compromission. La morale b~urge~,.~e, l~ resp;ctab~z,.te d~ façade, ça. n'a jetmais pris ml' les jeunes. « Mon flfs, . mef,t~:tOL de l honneur: c est peu, de chose quand le soleil est couché!» dtsaLt deJet Jean-Ja~ques Rousseau, Les conseils «paternalistes », les appels à l'honneur de la fa/mlle (<< Tu nous fait honte, vois-tu. »J, les taloches distri,buées ait nom de principes que les pctrents n'observent plus, les mises en scène aussi la1'T;j.~yantes que ricli,cules ne font que renforcer les jeunes dans leur révolte inteneure.

Adultes, no.us sommes solidaires plus que nous ne le pensons. Des procès com~ne, le pl'O ces Jaccoud cl. Genève, des gestes cie fantoche inetl élevé comme ~ell/l. cl ~tn Krouchtchev ~nlevant son soulier ct l'ONU, l'inutilité des palabres I,ntenwtwnaux poUl' ~patser les conflits d'intérêts, lct pleutrerie des gouverne­ments clans des affcnres comme celle du «Santa 1IlJaria» discréditent notre géné~'ation dans l' esp~'~t des j~lmes. C'est le pirat.e qui devi~nt sympathique en pared Cets, parce qu d a ose. Il faut tout [' h i roïsme d'un Schweitzer d'un Follereau, d'un abbé Pierre OL~ de l'hll.1nble petite Sœur des Pauvres pour r~tablir lin équilibre inst.able. , Se '~têler au:\: jeu,nes est let seule solution pour combler le fossé qui va

s agrand~~sa~1t entre eux et nous .. Non seulement solution, l1w.is devoir impérieux. On n~e cua~t t,elle cabane de sk~ chez nous, tenue par un responsable de 17 ans ~t freque.ntee a chctque week.en~ par une coterie très fermée de jeunes gens et de Jeun.e~ f~lles, Absence - forttnte ou ca.lculé~? - de toute présence adulte. Le s k~, on s: en doute, n'est CJ,u:un prétexte cl. C/lnusements, fréquentation libre, ~anse et mnt blanche. Autonte~ et petrents finiront pal' ouvrir les yeux quand tl sem trop tard. Sous le fallacteux préte.'I'.te de ne pas troubler les jeunes les adl/ltes se sont retirés... ' ~a, prés~nce de ,l'adulte, est, Ï1u~ispel~w,ble clans tout mouvement de jeunes

qUt ~eut, vwre. Presence chscrete, mtelhgente, vigilante, diplomatique; non pas ont/H-presence, accaparement, dicta.ture,

Les mouvements chrétiens l'ont bien compris, qui vouent leurs soins aux « cadres verts », c'est-à·dire à la présence d'allciens et d'adultes expérimentés dans toute section jociste, scoute, etc ,

Présence surtout des éducateu.rs professionnels que nous sommes. Institu­teurs qlti avons ~lépassé le cap de la qu.arantaine ou qui allons bientôt le dot~~l:r, la te,:tatwn. n?us gu.ette de nous « retirer sous la tente », de quitter les soc~etes sporUves, mwncales ou ch.orales de nos vingt ans. Les rcûsons ne man­quent pas .I~our lég!ti~t~r notre départ: let classe de plus en plus absorbante, le foyer fwmlwl, les a-cotes de plus en plus astreignants ... Même le fils aîné est là pour nous remplctcer au club de ski, cl la fanfare ou cl. lct chorale. Tentation insidieuse, abandon de poste.

, DanSA toute ~ociété, à plus forte rctison d ans tout comité, l'âge et l'eXpérience dO/.V~~t etre l?resents P?l~~' ((SSl~rer la liaison ctvec le passé, faire respecter les tra(ht~ons, arteres nournc~ere!J dun groupe social.

Démissionner, c'est étymologiquement renoncer cl Set «mission» à son devoir .. Qui d' entr~ nous en prendrait légèrement. son parti, sans d'impé~'ieux et e.'\',ceptwnnels moufs? Crocus

3

Page 4: L'Ecole valaisanne, février 1961

A bâtons rOlnpus à travprs le progralnnw (Suite)

LES RAPPORTS PRESENTES

Durant l'année scolaire 1959-60, toutes les classes primaires du cantori ont expérimenté le nouveau progr~mme. Pour lUl,e cen,ta~ne d'entre elles, cette expérimentation avait déjà été faIte les deux annees precedentes.

Les 500 rapports consignés clans plus de 5000 fiche~ ont ~té dépol~llés et analysés, les remarques soigneusement notées .e~ répartIes afIn d'en tuer les conclusions utiles. Comme il y a souvent OpposItIon entre les rapporteurs - ce qui est d'ailleurs fort compréhensible - avant d'apporter au programme les modifications demandées, il faucha comparer, peser, juger.

Voici quelques exemples de contradiction sur des points fondamentaux: 1. «La formule de l'enseignenwnt concentriqLLe me paraît la meilleure ».

« Je n'ai pas pratiqué l'enseignement pal' les centres d'intérêt parce que cet enseignement est trop concentrique et cela me déplaît.

~. «Cette méthode des centres d'intérêt, si elle ne peut être appliquée intégra­lement conduit à une dispersion plutôt qu'à une concentra.tion ». « Cette méthode concentre l'attention SUl' des sujets déterminés au lieu de la disperser ».

3. «Le rôle de l'école primaire est de donner des bases solides, non d'accwnu.ler des conncûssances », «A l'école primaire, ce qui compte, c'est d'Œpprenclre quelql;e chose alL'i: élèves, c'est-à-dire de leur donner des connaissances ».

4. «En histoire et en géographie, il faut faire mémoriser beaucoup: dates, lieux, etc. ». «En histoire et en géographie, la fOrIl1lùe actuelle qui consiste à mémoriser une nomenclature abslude doit être revue ». Etc.

Et voici maintenant quelques unes de nos constatations tirées de la lecture et de l'analyse de tous les rapports: 1. La plupart des remarques sont objectives et présentent des données cons­

tructives. 2. Dans l'ensemble, le progrmllme a été bien accueilli. 3. C'est moins le procès du programme que l'on fait que celui de tous nos

manuels qui doivent s'adapter. (Ce sera fait' dès que possihle). 4. Certains voudraient que la matière soit répartie pal' degrés et non par

années d'âge. 5. On se plaint du manque de matériel d'enseignement intuitif.

6. On désirerait des hibliothèques scolaires. 7. Les maîtres regrettent que pour l'entrée au collège à A12 aus, on exige des

connaissances qui figurent au programme de 7me et meme de 8me.

4

8. Dans la pIn part des communes on entre en classe primaire à l'âge de 6 ans; 01', on applique à ces élèves le programme prévu pour ceux de 7 ans; ' une adaptation s'impose.

9. Le personnel enseignant des degrés inférielU's se plaint du rythme trop lent qu.i lui est ilnposé, alors que les maîtres des degrés moyen et supérieur prétendent que les bases ne sont pas sues.

10, Dans les classes où les élèves sont répartis par années d'âge ou même par degrés, on regrette qu'il n'y ait pas entente entre les maîtres pour la répar­tition du programme, l'exploitation des centres d'intérêt, les promotions, etc. Chacun travaille en vase clos, et c'est au préjudice de l'école.

Il. Enfin, un rapporteur dit ceci: « A mon avis, le programme - qui est bon -fait partie d'un tout dont certains éléments sont l'inspectorat, les commis­sions scolaires, les livres, les examens, problèmes qui ne sont pas résolus, et, si l'on veut que Je programme qui n'est pas acquis pour x année, mais doit sans cesse s'adapter - et ça va vite aujourd'hui - soit efficac.e, il faut que ce tont marche, autrement ça boîtera toujours. » Et un autre: «Il convient tout d'abord de féliciter les promoteurs ,de ce nouveau pro­gramme qui ont réussi à élaborer lUl recueil méthodique s'adaptant à nos classes valaisannes. Grâce à ce guide, le maître peut facilement découvrir à travers les nomhreux chemins de l'enseignement, la route qui lui semble la meilleure. Ce programme lui fait office de houssole, Dès lors, l'instituteur le consultera régulièrement ... »

Voilà, avant de passer à l'examen des 11 fiches l'emplies par chaclUl des 491 maîtres, quelques remarques qui ne sont pas dénuées d'intérêt.

R econnaissons d'abord que l'application des méthodes nouvelles demande lm I!;rand effort de la part des élèves et du maître. Beaucoup le signalent d'ailleurs, et c'est la raison pour laquelle certains ont renoncé à donner l'ensei­gnement du français à leurs élèves par les centres d'intérêt. L'un d'eux le déclare sans ambages: « Cela demande une trop longue préparation ».

Voici ce qu'un autre écrit en guise de réponse semble-t-il: « Le programme, bien. sür, nous impose un surcroît de travail... mais si nous ne voulons faire aucun effort, il ne nous faut rien demander non plus ».

Nous constatons avec une évidente satisfaction que 90 % des maîtres ont appliqué le programme, que heaucoup sont enthousiasmés des résultats obtenus et même de l'esprit qui a transformé la classe. Cela méritait d'être relevé. Passons maintenant à l'examen des diverses fiches.

Fiche No 1: Avez vous pratiqué l'enseignement pa.r les centres d'intérêt? 491 fiches ont étê dépouillées, 13 sont revenues en blanc, 10 maîtres ne sont pas partisans des centres d'intérêt, 42 déclarent ne pas avoir pratiqué cet enseignement pour des raisons diverses, 40 l'ont pratiqué occasionnellement, partiellement, 26 n'ont pas tiré tout l'enseignement du français des centres d'intérêt,

360 en ont tiré tout ou presque tout l'enseignement de la langue maternelle.

5

Page 5: L'Ecole valaisanne, février 1961

Quelques réflexions cl. propos des centres d'intérêt: Cette m éthode ou cette technique: 1. Favorise l'acquisition d'un vocahulaire précis, éveille l'esprit d'ohservation, de

recherches, facilite l'enseignement de la composition et cr ée tille atmosphère de travail dans la classe ;

2 .... me paraît le seul moyen logique cl'enseigner la langue française; 3 .... est la seule qui ahoutisse avec su ccès à la composition françaiiie; 4 .... est un excellent moyen d'intéresser les élèves anx leçons de français pas

toujours intéressantes sans cela; 5 .... est efficace pour les élèves, excellente pour le maître; 6 .... donne au maître l'occasion de se p erfectionner et l'empêche de tomher

dans la routine. Les maîtres qui ne craignent pas l'effort reconnaissent donc que cette

formule d'enseignement leur est profitahle ainsi qu'à leurs élèves. Tant mielL"X. Cl. B.

SOCIETE SUISSE DES MAITRES DE GYMNASTIQUE

Publication des cours organisés par la Société suisse des maîtres de gymnastique en avril 1961

La Société suisse des maîtres de gymnastique organise, sous les auspices du département militaire fédéral, les cours suivants pendant les vacances de printemps.

Un cours technicJlle de notation pour {a préparation Ol/. brevet d'instructeur de natation, du 4 au 8 avril à Zurich, entrée au cours le 3 avril au soir. Les exigeances à ce cours sont très grandes. Seuls les participants possédant de . bOlHles notions dans toutes les techniques de nages et les plongeons peuvent s'inscrire à ce cours. Le cours se terminera par un examen

technique et un examen pour le brevet d e sauvetage No 2. Indemnités : 5 indemnités journa li ères de Fr. 9.-, 5 indemnités de nuit de Fr. 7.-,

le remboursement des frai s de voyage, traj et le plus court du lieu où l'on enseigne au

lteu du cours.

Un cours pour [a formation de chefs de camps et de chefs d 'e:\'cursiolls pour toute la Suisse à Bivio, du 11 au 15 avril, entrée au cours l e 10 avril au soir. Les participants doivent être de bons skieurs. Ils indiqueront sur la formule c1'inscription s'ils diri gent personnellement

ou collaborent à la direction d'un camp. Indemnités : 5 indemnités journalières de Fr. 7.-, 5 indemnités de nuit de Fr. 4.-, le

r emboursement des frai s de voyage, traje t le plus court du lieu où l'on enseigne au lieu

du cours.

Inscriptions: Les maîtres désirant parhclper à un cours doivent demander une formule d'inscription au président de leur association cantonale des maîtres de gymnastique ou de leur section de gymnastique d'instituteurs, ou à M. Max R einmann, Hofwil (Bel'l1e). Cette formule d'inscription dûment remplie sera retournée à M. R einmann pOUl' le mercredi 8 mars. Tous les maîtres recevront une réponse jusqu'au 22 mars. Nous les prions de bien vouloir

s'abstenir de toute démarche inutile.

Valais: Les formules d'inscription sont à demander à M. Paul Clirdy, av. Ritz, Sioll.

Le président de la commision technique: N . l'ersin

6

Etes-vOUs encore cŒpable d'enthousiasme? Alors, lisez, à tête reposée, le remarquable article suivant.

A propos du vocabulaire Pirenne

Au mois cle janvier, nos deu.;\; Associations valaisa.nnes des institutrices et des instituteurs ont tenu leurs assises d'hiver à 1I1a.rtigny . Travail très pra.iique dans les deux asselnblées. Chez les m essieurs, la noùvelle loi scolaire cantonale, le thème de l'Ecole romande et le problème des loisirs ont été l'objet de fécondes discussions. Quant aux dames, Monsieur Ad. Ischer, directeur des études pédago­giques de Neuchâtel, est venu leur apporter lumières et suggestions les plus opportunes quant cl. l'emploi des listes Pirenne, si critiquées dans certains de nos milieltx .

L'ECOLE V ALAISANNE s'associe en tous points aux idées de M. Ischer. Le Pirenne est un outil de tOu.t premier ordre entre nos mains. Nous apprendre à le manier avec profit, tel est le but de M. Ischer, qui n'a pas hésité à revoir et à condenser toutes ses notes de conférencier pour les transformer en article de revue.

Il faut Ure ces pages et les si,gnaler aux collègues qltÎ ne leur auraient accordé qu'un COltp cl' œ il ra.pide et superficiel. Le bénéfice passe ht peine.

L'apprentissage orthographique d'une langue non phonétique pose aux éducateurs lUl grave problème qu'ignorent par exemple les peuples germaniques. Nos instituteurs le savent hien, qui doivent consacrer à l'orthographe de nom­breuses heures au détriment d'autres disciplines.

Dès le déhut de ce siècle, surtout dans les écoles commerciales privées, on s'est préoccupé de déterminer, dans l'étude des langues étrangères, la liste des mots les plus couramment employés; non point empiriquement comme l'ont toujours fait les auteurs des manuels de vocahulaire, mais scientifiquement.

Plusieurs enquêtes ont donc précédé celle réalisée en Belgique et connue sous le nom de «Vocahulaire fondamental » ou de «Vocahulaire de hase» P irenne. Précisons immédiatement qu'il ne s'agit pas de vocahulaire au sens complet, lexicologique, du terme, mais d'orthographe. D'ailleurs, le livre mis à la llisposition du personnel enseignant valaisan confirme cette précision; il s'intitule: « Programme d'orthographe d'usage pour les écoles primaires ».

Avant de passer à l'utilisation du Pirenne, je désire en rappeler la genèse pour en souligner la valeur scientifique.

I. UNE OEÙVRE ADMIRABLE: LA GENESE DU PIRENNE

L'enquête helge, modèle de travail cl'équipe, modèle aussi de pédagogie expérimentale, a été réalisée dans le cadre des travaux de l'Université catho-

'J

Page 6: L'Ecole valaisanne, février 1961

lique de Louvain, sous la direction d'un psychologue célèbre, le professeur lt Buyse. Quatre savants, tous Frères des Ecoles Chrétiennes, se sont relayés pOUr mener à chef ce gigantesque travai1.

Enrique Aristizabal établit la liste du vocabulai~'e fondamental. Estimant, à juste titre, que cette liste doit contenir les mots 'que les enfants emploient naturellement, mais aussi les mots dont les adultes se servent le plus couramment, il tire donc ses vocables de deux sources, l'une psychologique (enfants), l'autre sociologique (adultes).

Aristizabal fixe, après réflexion, le matériel dont il se servira:

POUl' l'apport psychologique, 4100 compositions libres d'enfants choisies entre 50000, provenant de 47 localités, ainsi qu'un choix édité de helles rédac. tions d'enfants de Belgique et de France ...

Pour l'apport sociologique 1400 lettres d'adultes, allant des lettres éditées des grands écrivains, aux lettres inédites des étudiants de Louvain, aux lettres commerciales valables pour les différentes circonstances de la vie et aux lettres modèles d'un Traité de correspondance ...

Le matériel étant choisi, la technique est simple: il s'agissait, pour l'auteur et pour ses collaborateurs. de le dépouiller, c'est-à·dire de relever tous les mots différents et d'indiquer pour chacun d'eux sa fréquence, soit le nomhre de fois qu'il apparaissait.

Aristizahal dénomhre ainsi près de 461 000 vocahles œprésentant plus de 12000 mots. En hiffant ceux qui ne se rencontrent pas au moins dix fois, il en retient finalement 4329, qui représentent, avec leur fréquence, le 95 % des vocahles dénomhrés et qui constituent le vocahulaire de hase.

Ainsi un enfant qui connaîtrait ces 4329 mots pourvoirait aux 95 % de ses besoins en orthographe d'usage; aux 98 % si on y ajoute les 52 petits mots·outils (le, un, ma, je, moi, on, que, etc.) distingués au cours de l'enquête.

Comment découper cette liste pour l'épuiser rationnellement au cours des sept années primaires? C'est ici l'objet d'un deuxième grand travail, celui de Félix Duhois.

Il commence par supprimer de la liste Aristizahal les mots de fréquence 10 et Il. Il lui reste 3680 mots. Il les répartit en séries de 30 et chaque série est dictée à 500 enfants. 60000 écoliers belges participent donc à cette expérience.

Duhois établit une répartition par année qui ne tient pas seulement compte de la difficulté des mots mais de leur fréquence d'emploi à un âge donné. Travail d'une ampleur extraordinaire: 1 717 765 graphies! La thèse de Dubois paraît sous le nom d'« Echelle d'orthographe usuelle française ».

Quelles sont les fautes les plus fréquentes pour chacun des 3680 mots, dans quelle partie du mot se marquent-elles? C'est là l'ohjet d'un troisième travail, celui de Jean Lamhert. Cette analyse des cacographies occupe l'auteur pendant sept ans. Au point de vue psychologique, la discrimination des fautes des garçons et des filles a donné lieu à des travaux complémentaires intéressants.

8

Enfin, un quatrième travail couronne cette œuvre d'équipe. Tenant compte de la liste d'Aristizabal, de l'échelle de Duhois, des difficultés orthographiques de Lambert, Albert Pirenne construit son « Programme d'orthographe d'usage », volume dont l'utilisation est prévue clans les écoles valaisannes par le nouveau Plan d'études.

Justification du Pi,:enne

Si j'ai insisté sur la genèse du vocubulaire fondamental, c'est pour . prouver aux lecteurs de L'Ecole Valaisanne avec quelle conscience ce travail a été accompli et combien il a de valeur scientifique! Comme le test de Binet au déhut du siècle, il a suscité, dans tous les pays de langue française, de nombreuses études. Par exemple, deux Chaux-de-Fonniers, Georges Mayer et Daniel Reichen­bach, ont publié dans la Documentation scolaire No 67 (Société pédagogique romande) tille «Enquête confirmant la valeur universelle d'lm programme d'orthographe d'usage pour les écoles pr~maires ». Partant des 200 premiers mots de 10 textes de Ch. Vildrac, C,-F. Ramuz, L. Pergaud, A. Daudet, Grimm en traduction, J. Romains, A. France, G. de Pourtalès, H . Taine et G. Courteline, ils ont confronté ce dépouillement avec celui de l'enquête belge. Un enfant qui a acquis le Pirenne écrit correctement le 86 % des mots de ces 10 textes (le 94 % si on y ajoute les mots.outils). Que voilà une justification éclatante de la valeur du vocabulaire fondaillental !

Autre justification, celle fournie par Gougenheim et ses collaborateurs de l'équipe du «Français élémentaire »~' . Il s'agit d'une rt<cherche analogue à celle de Belgique mais fondée cette fois-ci non plus sur la langue écrite mais sur la langue parlée. Le but était de déterminer un français essentiel, semblable au Basic English, mais étahli scientifiquement. Signalons l'originalité de la techni­que employée: 163 enregistrements par magnétophone, souvent à l'insu des intéressés ! Le dépouillement fait constater la présence de 312 000 vocables repré­sentant 8 000 mots différents dont la fréquence va de 1 à 14000 (ce chiffre considérahle se l'apporte au verhe être!). Puis les auteurs font l'économie de tous les mots qui n'apIJaraissent pas une fois sur 10000, dont la fréquence n'atteint pas 29. Michéa, étudiant la liste, constate que toute une série de mots très concrets, très utiles, sont absents de cette liste. Aussi, tme deuxième enquête va l'enrichir de ces mots dits « disponihles ». Cette enquête fut une véritable chasse aux mots, des milliers d'enfants de quatre départements français éloignés géographiquement étant appelés à proposer les 20 mots qui leur viennent à l'esprit dans chacun des 16 centres d'intérêt prévus (par ex. l'habillement) . Le français élémentaire a été finalement fixé à 1 138 mots. 93 % de ceux-ci se retrouvent dans Pirenne, nouvelle preuve de la valeur de ce dernier.

L'enquête du français élémentaire a été répétée à Genève (S. Roller) et à Neuchâtel (H. Guye) avec les mêmes résultats.

• Editions de l'I.P.N., 29, rue d'Ulm, Paris Vème.

9

Page 7: L'Ecole valaisanne, février 1961

Défense du vocabulaire fondam.ental

Une vérité se dégage des études linguistiques que nous venons de signaler: c'est l'universalité du langage, le parallélisme entre la langue parlée et la langue écrite. Ce paradoxe s'explique facilement: tout vocablùaire de base se compose surtout de mots à signification extensive et il lui manque justement les 1110ts plus précis à signification compréhensive, statistiquement moins rél~ andus.

Le vocabulaire fondamental sera le fonds commun à toutes les professions, utilisable dans toutes les régions, dans toutes les situations de la vie. Il sera le vocabulaire orthographique du programme minimum.

Les leçons de vocabulaire comprendront aussi lm grand nombre de tenues plus compréhensifs, tirés de la technique, des sciences, de la g~ographie, de l'histoire, des textes littéraires. Statistiquement, ces mots-là ont moms de chance de se trouver sous la plume de l'écolier ou de l'écolière c1eveIius adultes. Comme il faut limiter l'acquisition du vocabulaire orthographique, et cela pOUl' des raisons mnémoniques, ce serait un non-sens que d'exiger des élèves la graphie de ces milliers de mots, au détriment des plus essentiels.

On accuse assez volontiers le vocabulaire fondamental d'appauvrir le français des élèves. Au contraire, limiter strictement le vocabulaire orthographique à moins de quatre mille mots - qui so.nt les plus c~u,rants -, le~ répa.rtir. ~~r sept ans de scolarité, les répéter systématIquement, VOIla une sohttI~n sCIentIh(fll~ et économique. Le temps gagné (cal' actuellem~nt c'est peut-être clIx ou douze mille mots glanés au petit bonheur, simples étiquettes ne conespondant plus aux choses, dont l'enfant doit acquérir l'orthographe) p ermettra enfin aux institu­teurs de faire du vocabulaire, du vrai vocabulaire d'enrichissement verbal; de s'occuper des synonyJues, des paronynl~s, des antonymes, de~ . ~lOn~!Jnymes, du sens propre et du sens fi glué, des famIlles de mots, de la denvatIOn et de la composition, des racines, des vocables particuliers à un centre d'intérêt, etc.

Nous nous devons de dénoncer lm paradoxe: nous ne faisons plus, en classe, du vrai vocablùaire,parce que nous faisons trop de vocabulaire ... orthographique! La conscience professiOlmelle des maîtres d'éoole les pousse à exiger l 'ortho­graphe de milliers et de milliers de I~O~S, entr~vus, un~ fois, q~i, p~nse,nt-ils, pourraient bien se retrouver dans la dIctee. de :m d allllee; t~'avali qUI clepasse les capacité mnémoniques des enfants, travaIl vam, laheur de SIsyphe ...

L'idéal: l'orthographe d'usage du vocabulaire fondamental pour tous, base des épreuves de fin d'année; le vocabulaire supplémentaire oral pour les faibles, pourquoi pas écrit pour les forts, ce qui résoudrait, pour l'orthographe d'usa.ge, le problème des élites, sacrifiées dans nos classes helvétiques de conceptIOn démocratique!

Je préviens une objection que ne manqueront pas de faire les plus logiques et les plus consciencieux des membres du corps enseignant :

- Le Pirel1l1e diront-ils, couvre lm peu plus du 90 % de l'orthographe d'usage des enfant;, donc des enfants devenus grands. Et le 10 % cflli reste?

10

Il me serait facile de rétorquer qu'actuellement, pour les neuf ou dix mille mots qui couvrent une existence d'élève, le déchet doit être effroyable et que souvent les mots retenus ne sont pas ceux qu'il faudrait retenir ... Mais, soucieux du dialogue, je répondrai plutôt ceci:

- Que pour ce 10 % qui reste, il y a les études, l'enseignement des arts et métiers, l'école complémentaire professionnelle, l'apprentissage, la vie enfin qui parfait, heureusement, les lacunes de l'instruction obligatoire! Lequel d'entre nous, dans le secret de son cabinet de travail, n'a jamais ouvert, pour y vérifie!' une orthographe vacillante, le Petit Larousse?

Adaptation du vocabu.laire de base

L'adaptation régionale d'un vocabulaire de base, formé de mots à signifi­cation extensive, les mêmes partout, n'offre guère de difficultés. Tout au plus pourrait-on, à la manière de M. Nicoulin, ajouter quelques termes, comme romand, chalet ... très courants en Suisse. Ou supprimel' du Pirenne quelques termes de marine et de charhonnage. Ou encore, comme Reichenbach l'a proposé (voir Programme d'orthographe d'usage pour les Bème et 9ème années de l'école primaire, Documentation scolaire No 67, SPR -"), élaborer une liste complémen­taire pour nos grands élèves. Pour les régions protestantes, substituer psaume, culte, pasteur ... à des termes religieux catholicflles, déjà classés à part dans la liste de Pirenne, etc.

Mais veillons à ne point trop toucher à ces listes, travers dans lequel sont tombés deux cantons romands, celui de Genève et celui de Neuchâtel. Fatalement, à force de les vouloir perfectionner, on les dénature en les e~lflant empiriquement de termes compréhensifs.

n m'est agréable de déclarer ici que c'est le canton du Valais qui prévoit de cet admirable outil l'utilisation la plus authentique, la plus judicieuse.

II. DIDACTIQUE DU VOCABULAIRE PIRENNE

En ce s~ècle où de terribles monstres en «tion », dévoreur~ de la liherté individuelle, la standardisation, la planification, la mécanisation, ]a taylorisation cherchent à rendre l'activité humaine plus efficiente (<< efficace» ne suffit plus) , il est normal que des techniques scientifiques et normalisatrices, répondant à ce courant du progrès, s'implantent à l'école.

Pour ceux qui en prônent l'introduction elles « taylorisent l'instruction pour valoriser l'éducation », si elles ne laissent nulle place à la fantaisie, elles permettent de gagner un temps précieux qui sera affecté à des activités plus riches et plus libres.

Mais nous voilà loin de ce qui nous paraissait les fondements mêmes de l'école fonctionnelle, l'intérêt, le travail toujours motivé, les matériaux scolaires tirés du milieu local. ..

• A la Guilde de Doc. Péd. MOl'iel'·Genoud, à Veytaux-Montrenx.

11

Page 8: L'Ecole valaisanne, février 1961

Grave dilemme! Chaque pas de la didactique scientifique nous éloigne de la vie. La remarque est valahle, qu'il s'agisse du Pirenne, du Cuisenaire, du Roller.

Je ne cherche pas, dans le présent article, à résoudre cette antinomie; je me horne à la constater et à m'en inquiéter. Et à en tirer une indication didactique.

Deux voies s'ouvrent clonc à celui qui use du vocahulaire fondamental:

Ou, séduit par les arguments scientifiques, il enseignera le vocabulaire fondamental indépendamment des activités motivées de la classe, il en fera une sorte de « chill » à la manière washburnienne.

Ou, sensihle aux arguments psychologiques, il cherchera à trier les listes du vocabulaire fondamental afin d'accorder les mots dictés à l'intérêt du moment.

Il y a dix ans, j'aurais choisi sans hésitation la deuxième voie. Mais, depuis lors, tant d'outils intéressants nous sont proposés que je me demande si l'école contemporaine ne marche pas vers lille dissociation entre les techniques fonda­mentales, enseignées sans fantaisie et les matières d'information qui y gagne­raient en richesse et en valeur.

Utilisation alphabétique du Pirenne

Didactique évidemment simple que celle qui consiste à fractionner le Pirenne de l'année en autant de parts qu'il y a de semaines scolaires.

Le Département de l'Instruction puhlique de votre canton, considérant que la première année belge était précédée d'une année de lecture, a judicieusement f ait correspondre la liste de première année belge à la deuxième almée valai­Salme et ainsi de suite, précaution sage qui n'a pas été prise dans le canton de Neuchâtel. N'ouhliez clonc pas ce décalage.

La liste de première année compte 225 mots, celle de deuxième année 476 mots ... celle de sixième 819 mots. En évaluant à 35 le nombre de semaines de travail clans l'année scolaire on obtient, pal' semaine, lm apprentissage hebdo­madaire de 6 .à 7 mots en 2ème (valaisanne), de 13 à 14 mots en 3ème .. . de 23 à 24 mots en 7 ème.

Ces mots, numérotés à la suite pour permettre la répétition systématique, seront écrits dans un carnet de vocabulaire. Certes il s'agit d'orthographe, mais de grâce cfll'ils soient compris et employés dans une phrase! ...

Je cite avec plaisir l'exemple de la localité neuchâteloise de Fontainemelon où, sous le contrôle de M. Ch. Bonny, inspecteur, tous les membres du corps enseignant se sont ralliés au vocabulaire fondamental. Car le bénéfice de cette technique sera forcément faible . si, dans une localité, un ou deux maîtres selùement l'emploient.

Lors de l'étude d'un mot ou lors de sa répétition, que le maître n'oublie pas les précieuses indications contenues dans Pirenne! (points critiques des mots pour l'orthographe, erreurs les plus communes, coefficients de difficulté et de fréquence.)

12

U tili.sa tion théma.tiqu.e du Pirenne

Didactique plus difficile que la précédente, mais toujours possihle, que celle qui consiste à épuiser la liste Pirenne de l'année en y prélevant le vocabu­laire afférent aux centres d'étude *) successifs. Elle a le mérite de concilier la technique et l'intérêt.

En fixant à 25 le nombre de centres d'études recouvrant l'activité de 3ème année on aurait, le Pirenne 4ème comptant 725 mots, 29 mots par thème traité. Choix compliqué? Non! Car la plupart des vocables étant de caractère plus extensif que compréhensif, ils se révèlent polyvalents, susceptibles d'applications variées. S'il suhsiste un reliquat de mots en fin d'année, il sera étudié alphahé­ticfllement.

La liste «Mots usuels» de M. Nicoulin, découpait le vocablùaire foncla­mental en une cincflwntaine de centres d'études; elle est malheureusement complètement épuisée. Est-il prématuré de signaler cflle l'auteur prépare, pour la remplacer, un ouvrage fondamental! Il conùJinera le Pirenne, le Français élémentaire, la liste complémentaire de Reichenbach. Il présentera l'ensemble des mots alphabétiquement et thématicfllement (60 centres d'études), en l'appe­lant le coefficient de difficulté, de fréquence et l'année d'utilisation. Il ne s'agira pas ici d'une adaptation plus ou moins subjective comme celle à laquelle se livrent tant d'auteurs de manuels, mais d'un travail strictement scientifique, revu par les spécialistes du vocabulaire fondamental D. Reichenbach, G. Mayer, . un spécialiste du Français élémentaire G. Ters, et supervisé pal' le professeur Buyse. Nous aurons donc alors un instrument de première valeur pour l'utili­sation thématique du Pirenne.

A partir des mots choisis, le maître construit des textes. Voici par exemple celui consacré au ruisseau (2ème année) élahoré par des institutrices lors d'un cours d'initiation au vocabulaire fondamental:

Nous VOILA en PROMENADE au bord du ruissea.u. Nous suivons un JOLI sentier ombragé. Les OISEAUX s'envolent à notre passage, ils disparaissent dans les bu.issons et les GROS chênes qui bordent le cou.rs d'EAU.

VOICI un endroit ravissant. Nous nous arrêtons. Que de plantes, que d'insectes! Nous remarqu.ons même des poi.ssons dans l'eau ela.ire. AMUSONS­nous à lancer des pierres et à sau.ter par-dessus le ruisseau. PAPA nous appelle. Déjà! Quelle magnifiqu.e journée ! ~.<+

Ce texte, exagérém.ent truffé de mots de base, a ses défauts. Nous ne le citons pas en exemple. Il montre sÏInplement que, sur un thème donné, des institutrices qui n'avaient nullement l'habitiucle d'un tel travail, en ont rapi­dement saisi le principe.

• Nous préférons l'expression «centre d'étude» à celle de «centre d'intérêt» lorsqu'il s'agit d'un choix délibéré du maître, d'un accord des thèmes de travail aux programmes, aux saisons, au travail humain. Mais ce qui est l'l'ai pour les centres d'étude l'est a. fortiori pOUl' les centres d'intérêt.

, .• En italique, 21 mots Pirenne 2ème année; en majuscules, 9 mots-répétition.

13

Page 9: L'Ecole valaisanne, février 1961

De nombreux travaux de fin d'études, présentés par de jeunes instituteurs de Genève et de Neuchâtel, proposent des textes thén'latiques contenant le Pirenne pour une année scolaire donnée. '

Et si le maître confiait aux enfants le soin de rédiger, sinon ces textes, tout au moins des phrases? Suggestion que m'a faite M. E. Claret, directeur de l'Office de l'enseignement. Les enfants «hahilleraient» eux-mêmes les mots de leurs listes hehdomadaires en les introduisant dans des pluases. Phrases qui tout naturellement reflèteraient leurs intérêts du moment, phrases que le maître exigerait correctes; les constructions trop hanales, les «il y a» par exemple, en seraient hannies. «L'école, un atelier! » a dit Alain: la technique proposée, véritablement active, répon?rait à cet idéal.

Le Pirenne tiré de let chasse etUX mots

Chez un de mes anciens élèves j'ai trouvé un procédé élégant et très fonctionnel. Il part d'une chasse aux mots ahsolument libre (cette semaine-là, l'été, la l1).oisson), un secrétaire prend note des mots. Le maître se livre ensuite à une confrontation de la liste obtenue avec celle du vocabulaire fondamental et ne retient, pour l'orthographe, que ceux communs au.'{ deu.'{ listes, pour chacun des trois ordres de sa classe. Ce l)l'océdé offre pour l'instant une difficulté: il suppose l'utilisation d'une liste alphabétique unique alors que le Pirenne est alphabétique par année. L'Ecole normale de Neuchâtel avait édité une telle liste, actuellement épuisée. Le futur ouvrage de Nicoulin, dont j'ai parlé plus haut, résoudra cette difficulté.

Le Pirenne tiré des textes littéraires

L'instituteur ne naît pas forcément poète et les textes qu'il construit sont parfois artificiels et dénués de valeur littéraire.

Et si nous procédions autrement? Et si nous retrouvions, dans les fragnients des hons écrivains parus dans nos manuels et nos revues professionnelles, le vocabulaire fondamental du centre d'étude choisi?

En 1951 déjà, dans ce cours d'initiation au Pirenne dont j'ai parlé, je vérifiais cette hypothèse. Des textes de Pérochon, de R. Rolland, de S. Lagerloff, illustrant un centre d'intérêt sur l'eau, paru dans un «Educateur ». précédent, nous apportaient en masse les termes dont nous avions besoin. Les années suivantes paraissaient des travaux de fin d'études qui confirmaient la possibilité d'une telle didactique, justifiée ensuite scientifiquement par Reichenhach et Mayer, dans l'étude dont j'ai parlé.

L'avantage de cette utilisation évoluée du Pirenne sera de multiplier les occasions, pour nos ,élèves, d'étudier de beaux textes, vraiment littéraires.

Let répétition s)'st.ém,a.tique du Pirenne

Appœndre c'est hien ... encore faut-il répéter. Et comment répéter? Les travaux contemporains sur la mémoire immédiate et là mémoire différée nous apprennent que la répétition d'une notion cloit être multiple, survenir d'abord presque immédiatement puis à intervalles toujours plus éloignés.

Répéter seulement en fin d'année, comme c'est le cas actuellement, solution condamnée par les recherches mnémoniques, procédé insuffisant, cause du faible rendement de l'école actuelle!

Des' tahelles appelées studiomètres permettront cette répétition systématique de notions numérotées, ainsi que nous avons conseillé de le faire pour les mots du Pirenne. En observant un studiomètre vous comprendrez immédiatement qu'il est basé sur cette notion de répétitions de plus en plus différées.

Et si ce nouvel « ou61 » que nous vous proposons vous effraie, remplacez-le par la règle empirique suivante: répéter une acquisition de mémoire après quelques jours, après quelques semaines, après quelques mois. C'est ainsi que je lis dans le carnet de tâches d'une petite voisine, élève d'une institutrice attentive à la stndiométrie: Pour mardi vocabulaire - Apprendre les mots 431-440, répéter les mots 4.01-410, 311-320 et 61-70. Vous constatez cet élargissement de la répétition dans le temps.

C'est à cette condition d'une répétition systématique, qu'elle soit studio­métrique ou empirique, que l'enfant acquerra son vocabulaire fondan'lental, son orthographe cl'usage.

Ad. Ischer, Directeur des études pédagogiques, Neuchâtel

C OMMUNICATIONS OFFICIEL.L.ES

COMMUNIQUE DU SERVICE MEDICO-PEDAGOGIQUE

Le Service Médico-Pédagogique serait reconnaissant aux autorités scolaires de signaler déjà dans le courant de ce trimestre les enfants et adolescents qui ont de la peine à suivre le programme normal et qu'ils envisagent de faÏre exauuner, soit en vue des promotions, soit en vue de l'examen d'émancipation.

Cela nous permettrait de mieux organiser notre travail et de procéder à ces examens de façon plus cômplète en les répartissant sur plusieurs mois.

Seulement Fr. 255.- ~rn!;JG::tJ~ OFFICE MODERNE SION

Mme E. OLiVIER-ELSIG et MICHEL RUDAZ

Page 10: L'Ecole valaisanne, février 1961

Un enseignmnent difficile:

LA GEOGRAPHIE

- Difficile ? l(~ géographie? Mon cher Cyprien, te voilà derechef avec tes exagérations coutumières ! Je trouve au contraire que nulle discipline n'est plus facile. Quand j'étais gamin, j'en raffolais, sachant par cœur les capitales de tous les pays, les plus grands fleuves du monde avec leur longueur en km, les plus hauts sommets d'Asie, cl' Afrique et d'Amérique avec leur âltitude ... bref, des connaissances dépassant largement le program.me primaire, comme tu peux te rendre compte ...

Cyprien est un sage, malgré une propension marquée ct la récrimination. Il prit un temps de réflexion, puis déclara:

- Ouais! Savoir par cœur des listes de montagnes ou de villes, est-ce vraiment de la géogmphie? A l'école primaire, je savais aussi débiter à toute vitesse la Massa, la Lonza, la DaIa, etc ... ma.is je n'aurais pas su dire pourquoi il pleuvcât moins ct Sion qu'à Champéry, ni pourquoi la vigne se pliât moins SUl'

la rive gauche du Rhône que sur la droite ... Quand je pense qu'à l'examen du Brevet, on me demanda d'énumérer quinze communes du district de Conches ... La géographie de jadis était pure question de mémoire, tu en con'viendras.

Mais ce n'est pas là l'objet de mon propos.

Je voulais simplement te dire que l'enseignement de la géographie, chez nous, en Va.lais, est acttwllement difficile parce que nous n'avons plus de manuel. Le maître doit tout fct.Ïre, de lct première à la sixième année. Penche-toi un peu sur ce prqblème et tu m: en diras des nOlLvelles. »

Et je me suis penché sur le problème. Et j'a.i su que C)'prien n'ava.it pas tort. Si les suggestions suivantes peuvent lui être utiles, tant mieux! Qu'il en fasse son profit. Et d'autres avec lui.

'" * * Ouvrons le programme.

Jusqu'en 3e année, pas d'enseignement systématique.

La géographie se confond avec l'étude du milieu et vise à l'acquisition des termes techniques courants. Elle peut parfois - à partir de 9 ans - se combiner avec l'histoire. On peut - on pourrait - étudier , ainsi la maison à travers les âges, le feu, l'éclairage, le chauffage, la route, les moyens de locomotion, etc. Les brochures Freinet (<<Bihliothèque de Travail») seront ici d'un grand secours.

On ',évitera de ~'~n tenir à une sèche nomenclature, sans «support» local. Tous les termes dé géographie: points cardinaux, montagnes, vallées, cols,

(Suite el! page 41)

16

E-V. No 6, février 1961

VOCABULAIRE SUR LES METIERS (Suite te fin)

6me année

REMPLACER LES POINTS DE SUSPENSION PAR UN NOM DE METIER;

1. Sellier, maraîcher, soudeur, armurier, libraire, tallneur, relieur, infirmier, plâtrier.

Le ... apprête les peaux d'animaux pour en faire du cuir. J'ai vu dans la vitrine du une collection de très beaux livres pOut' les enfants. Chaque matin, les ... arrivent à la ville pOUl' y vendre leurs légumes. Seuls des ... patentés peuvent vendre des armes à feu. Qui est·ce qui assemble, coud et coupe les feuillets et fabrique ainsi le livre? C'est le . .. Le métier de .. . tend à disparaître pal'ce qu'il n'y a plus beaucoup de chevaux. Dans les hôpitaux, les .,. s'occupent du soin des malades. C'est le ... qui prépare, gâche et travaille le plâtre. Une conduite a·t·elle sauté? Vite on appelle le . , .

2. Tourneur, monteur· électricien, tisserand, géomètre, architecte, décorateur, étalagiste, pépiniériste, dessinateur.

Pour la construction d'un bâtiment, le .,. mesure l'emplacement, le ... reproduit les plans à l'échelle tandis que l'... responsable dirige les travaux. Les ... ont tendu une nouvelle ligne électrique. Les plants 'de vigne, d'arbre fruitiers, sont achetés chez un.,. Chaque semaine, l' , .. renouvelle l'achalandage des vitrines. Les, . , ne lissent plus la toile à la main, ils ont pour le faire des n~achines qu'on appelle métiers. A l'approche des grandes fête, les .,. ornent les l'ayons et les vitrines des magasins, Le .,., à l'aide d'une machine appelée tOut', travaille les pièces de bois ou de mélal avec une grande précision,

QUESTIONNAIRE 1. Quel esl le méliel' qui tend à disparaître? Pourquoi?

Qui appelleS-lu, si une conduile vient à sauter? Comment se nomment les hommes qui soignenl leurs frères malades? Quel est l'homme qui s'occupe du travail des peaux? Qui peul remettre un livre en état? Quel est l'homme qui emploie une gâche? Qui est-ce qui l'avitaille les villes en légumes? Chez qui peux-lu acheter un beau livre? Chez qui, Ion papa va-t-il, pour acheter un fusil ile chasse?

2. Comment s'appelaient autrefois dans nos vallées ceux qui lissaient la toile? Quel est le féminin de ce nom? Qui appelle-t-on pour mesurer exactemenl l'étendue d'une propriété? On appelle pépinière une plantation de tout jeunes arbres et celui qui s'en occupe est le .. , ? Nomme 2 gl'oupes de professions auxquelles il faut recourir avanl même de creuser les

fondalions d'une maison, Nomme 2 professions à peu près semblables pour l'achalandage des grands magasins. Quels genres de travaux sont réservés au monleur-électricien ? au tourneur?

17

Page 11: L'Ecole valaisanne, février 1961

E.V. No 6, février 1961

7me année

REMPLACER LES POINTS DE SUSPENSION PAR UN NOM DE METIER

1. De/ltiste, maroqui/liel·, carrossier, ma/lnequ.in, metteur en scène, docker, OI"1èvre, a/ltiquaire, appareilleu.r.

Sans le . les dents carnees ne pounaient être plombées. Ta mère a acheté un sac de peau de crocodile chez le ... Le . . . répare et repeint l'aile enfoncée de la voiture. Les grandes maisons de couture paient des ... pour présenter leurs nouvelles créations. Le travail des ... consiste à charger et à décharger un navire au port. Dans la boutique de l' ... , j'ai vu exposés des meubles très anciens tels que bahuts, morbiers et autres. L'... a serti ce bracelet de pierres précieuses. Un radiateur ne fonctionne pas normalement, maman a appelé l' . . . Avant le tournage d'un film, le ... dirige et conige les mouvements des acteurs, tandis que le cinéaste opère à l'appareil.

2. Parqueteur, brasseur, fourreur, placeur, m.étayer, opticien, pompiste, graveur, plombier.

Le ... distribue les carburants dans les garages et les stations d'essence. Dans les cinémas, chaque spectateur est conduit à son fauteuil par le . .. Va chez le ... si tu veux faire inscrire tes initiales sm· ton bracelet. Ce riche Ill"Opriétaire a donné une ferme en bail à un ... Avec la peau du renard argenté, le ... confectionne de beaux manteaux. Le ... prépare la bière en opérant le mélange du malt et de l'eau, à une certaine température. Le . . . répare le tuyau du lavabo. Le plancher de notre salle de classe étant trop détériOl·é, i! faudra appeler le ... pour le refaire entièrement. L'oculiste a envoyé Jean chez l' ... pour choisir une monture car il devra porter des lunettes.

QUESTIONNAIRE

1. Où amènes·tu la voi ture quand elle est cabossée? Quelles sont les caractéristiques physiques d'un mannequin? Pourquoi la grève des dockers paralyse·t·elle tout le trafic d'un port? Quelle différence y a·t·il en tre le cuir et le maroquin ? L'orfèvre exerce·t·il un métier de précision? Connaissez·vous un cinéaste valaisan ? Citez quelques objets que collectionne l'antiquaire? Est·ce que le dentiste est aimé des enfants? Pourquoi ? Que f~it l'appareilleur dans une maison en construction?

2. L'opticien soigne.t-i!les maladies des yeux? Quelle différence faites-vous entre un plombier et un appareilleur? Quelle différence y a·t-il entre un fermier et un métayer? La peau de quels animaux est·elle utilisée par le fourreur? Le métier de pompiste est-il parfois dangereux? Pourquoi? Quelle est la spécialité du parqueteur? Le métier de placeur exige·t-i! un long apprentissage? Que fait le graveur?

19

Page 12: L'Ecole valaisanne, février 1961

E.V. No 6, février 1961

8me année

REMPLACER LES POINTS DE SUSPENSION PAR UN NOM DE METIER:

1. Imprésario, typographe, luthier, laborantine, hôtesse de l'air, lapidaire, orthopédiste, aléseur, speaker, stoppeuse.

Ces diamants ont été taillés par un ... de grand talent. Le ... fabrique surtout des instruments de musique à cordes. L'... corrige ou prévient les difformités du corps en partieuliet· chez les enfants. Le chef de laboratoire est assisté dans ses travaux de prélJUration et d'expérimentation par une ... Dans les grands avions commerciaux, l'... s'occupe du placement et du service des passagers. Brûlé par une cigarette, ton pantalon a été réparé par une ... Le ... de service vient d'annoncer le programme de la joumée. C'est de ... qui enrôle les acteurs et organise les tournées d'une troupe théâtrale. L' ... polit et met au diamètre exact l'intérieur d'un tube. Dans une imprimerie, le ... est le spécialiste qui compose les textes à la main ou à la machine.

2. Courtier, décolleteur, e/lsemblier, reporter, technicien, i/lgénieur, percepteur, huissier, comm.issaire.

Le ... de police veille au maintien du bon ordre et de la sécurité. A chaque cérémonie. l' . .. , vêtu d'un 'manteau aux couleurs cantonales, précède les conseillers d'Etat. Une foule de ... et d' ... travaillent à la réalisation du barrage. Le ... parcourt le monde à la recherche des nouvelles sensationnelles. L'intermédiaire entre le vendeur et l'acheteur s'appelle le ... Ce n'est pas avec joie que les contribuables voient arriver le ... L'artiste qui a combiné les décors de ce théâtre est un ... de talent. Qui fabrique les boulons et les vis? C'est le ...

QUESTIONNAIRE

1. Chez qui achète·t·on un violon ? De quoi s'occupe un imprésario? Chez qui portes·tu ton pantalon déchiré? Quelles sont les principales tâches de l'hôtesse de l'air? Qui assiste le chef du laboratoire? Qui donne les nouvelles à la radio? C'est le Sur quelle matière précieuse travaille le lapidaire? Qui rectifie le cylindre d'un tuyau? Qui doit he rendre chez l'orthopédiste? Qui travaille à la linotype?

2. Qui précède les conseillers d'Etat à chaque cérémonie? Quel est le travail du courtier? Qui dirige la constmction d'un pont? Qui assure le reportage d'un match? Que fait le commissaire de police?

Sur quelle matière travaille le décolleteur ? Qui est chargé de relever les impôts? Qui est-ce qui combine les ensembles décoratifs d'une façade, d'un appartement?

21

Page 13: L'Ecole valaisanne, février 1961

UNE GRANDE PORTABLE

OLYMPIA

pour Fr. 375.- seulement

Il faut voir et essayer le modèle «Monica» pour se rendre compte de la performance réalisée par les constructeurs de la plus importante fabrique de machines

à écrire d·Europe.

Conditions intéressantes pour personnel enseignant.

AGENCE OLYMPIA VALAIS

Place Centrale et Rue du Gd Verger

E.V. No 6, février 1961

LA PREHISTOIRE (Europe)

1 PALEOLITHIQUE

Pal. supél'ieul' L

1 NEOLITHIQUE

L 1

ANTIQUITE

L r

ERE CHRETIENNE 1

- 600000 années

- 40000 -! ,

- 20000 J

Apparition probable de l'Homme en Orient

<1 glaciations successives

EIJoque du Mammouth Apparition de l'Homme en Europe Début probable de la 4ème glaciation

Homme de Néanderthal

AGE DE LA PIERRE TAILLEE (Eclatée)

- 8000 - Homme nomade: grottes, cavernes (Cro·Magnon, Lascaux, puis Schweizerbild ... )

Epoque du Renne

AGE DE LA PIERRE POLIE

- 4000 - Homme sédentaire: Hutte lacustre et terresh'e Agriculture. Elevage· Tissage

Apparition de l'écriture

- 2000 - AGE DU BRONZE

Commerce Echanges économiques avec les pays lointains

- 1000 - AGE DU FER

AN 1 - Naissance du CHRIST

Page 14: L'Ecole valaisanne, février 1961

E.V. No 6, février 1961

HISTOIRE

LES HOMMES DES CAVERNES

1

DIRECTIVES ET DOCUMENTATION POUR LE MAITRE

1. Essayer de faiL'e comprendre la notion de temps, de recul dans le passé ...

Partir de l'âge de l'enfant, de l'âge de son père, de son grand·père, d'un événement ou d'un monument local (la maison, l'église .. . ) Brève schématisation linéaire: montrer le rapport entre les 2000 ans de l'ère chrétienne et les centaines de millénaires qui ont précédé la venue du Christ.

2. Comment a·t·on pu savoir? Par quels moyens d'investigation peut·on connaÎIl'e la

Préhistoire?

Les savants ont creusé le sol, fouillé les alluvions, mesuré et analysé les différentes couches de roches, sondé les lacs et les côtes, exploré les grottes, étudié les fossiles cachés dans les replis des terrains, comparés les squelettes, les coquillages, les outils *, etc. Travail énorme du XIXe et XXe siècle, dans tous les pays ... Ainsi on a pu se faire une idée de cette longue période qui précède l'écriture et qu'on appelle précisément la Préhistoire. Mais il reste beaucoup d'incertitudes. Les conclusions sont souvent de simples hypothèses.

• Procédé moderne: l'examen de la radio·activité de charbons de bois trouvés dans la grotte de Lascaux (Dordogne) les fait remonter à 150 siècles.

3. L'Histoire du Monde

La nébuleuse originelle. La formation du globe terrestre. Les ères primaire, secondaire, tertiaire et quaternaire Il·ès sommairement décrites. A dû être vu en géographie et en fonction de l'histoire. Bref rappel.

4. L'Histoire de l'Homme

Il y a environ 6000 000 années, l'homme apparut dans le bassin de la Mésopotamie (Au 6me jour de la Création, d'après la Bible, le mot jour devant être traduit par époque; à la fin du tertiaire, aux dires des savants; les 2 explications ne sont pas opposées). L'homme des savants est très primitif, à peine supérieur à j'animal. Mais il évolue peu

à peu (Pithécanthrope). De source sûre, on constate sa présence en Europe après la 4me glaciation, au moment où les glaciers se retirent (première végétation). C'est l'homme de Néandertahl (grotte près de Stuttgart, en Allemagne). Vers les années 20000 (avant J. Christ) apparaît l'homme de Cro·Magnon (en Dordogne), déjà plus civilisé, «homo sapiens ». C'est celui·là, à proprement parler, qu'on désigne sous le nom d'homme

des cavernes et que nous allons étudier.

25

Page 15: L'Ecole valaisanne, février 1961

E.V. No 6, février 1961

5. L'Habitation des hommes des cavernes

Montrer image, photographie: France: Cro·Magnon, Lascaux, La Madeleine (vallée de la Dordogne).

Espagne: Altamira. Suisse: Thaygen, Schweizerbild (SB), Birseck (BL), Olten, Chamblandes près de Pully,

Veyl'ier (GE) au pied du Salève, Villeneuve (VD) etc. Des découvertes récentes au Sahara (grottes) indiquent une présence plus ancienne et

un art déjà avancé.

Emplacement: - sur un escarpement pour en faciliter la défense; - dans une région riche en gibier (nourriture, vêtement).

La nature offrant une protection souvent insuffisante, l'homme doit barricader l'entrée

(amoncellement de pierres, pallissade).

Aménagement intérieur: - Parfois un sol dallé (diminution de l'humidité) caché sous une très épaisse couche

de cendres; - un foyer où on entretient le feu tombé du ciel (foudre); - des excavations dans le mur pour le garde-manger;

des outils de silex ou d'os; des dessins sur les parois (Thaygen: renne), sur les pierres, sur des os. L'homme croit que l'animal dessiné sur les parois ne pourra plus résister à ses attaques.

6. Alimentati.olt

Il est faux de croire que l'homme du paléolithique se nourrissait exclusivement de chair

crue connue les hordes sauvages d'Attila. Dans plusieurs grottes on a découvert des placards en pierre qui servaient de garde·manger et des fours à cuire. L'homme était excellent houcher, il découpait avec art la bête abattue

(filet, gigot) . Son alimentation, si elle était hasée sur la chasse, ne se composait pas uniquement de viande. L'homme préhistorique appréciait déjà le miel sauvage, les baies, les tubercules, les champignons, les fruits sauvages, les œufs de diverses espèces d'oiseaux. Les coquillages, escargots et autres rencontraient déjà beaucoup d'amateurs. Comme boisson, ils se contentaient de l'eau des sources et d'infusions de plantes.

7. Habillemellt

Quelques profonds changements de climat ont modifié les conditions de vie des hommes

des cavernes. Durant les périodes chaudes, ils pouvaient vivre nus. Lors des refroidissements de tempé· rature, ils se couvraient de peaux de hêtes. Ses peaux étaient d'ahord étirées, fixées à plat sur le sol et séchées. Lorsqu'elles étaient prêtes, on s'en entouraient le corps et on les

retenait avec des ceintures de lianes. Au déhut, on marchait pieds nus. Puis on apprit à fahriquer des chaussures, d'ahord en tressant des roseaux, ensuite en découpant des semelles de cuir attachée~ avec des lanières. Ces travaux d'hahillement sont exécutés avec des outils taillés en forme de lames plates et allongées avec lesquelles on râclait les peaux, ou des pointes avec lesquelles on perçait

les trous.

27

Page 16: L'Ecole valaisanne, février 1961

UNE GRANDE NOUVEAUTE ...

Formation civique par B. Pugin S. M.

Le résumé d'instruction civique que le corps enseignant attendait. Sous forme d'un cahier pratique comportant de nombreuses pages blanches pour inscrire les notes,

cette brochure ne coûte que Fr. 1.-.

Edition et diffusion:

E.V. No 6, février 1961

8. Le feu· L'éclairage

A la différence de l'animal, l'homme a utilisé le feu. Au début, il se contentait de l'entre. tenir dans le grands brasiers qui ne devaient guère s'éteindre, puisqu'on a retrouvé des emplacements de ces foyers préhistoriques où la couche de cendres atteint 80 à 90 cm. L'homme conservait la flamme des incendies allumés pal' la foudre. Plus tard, on le produisait en recueillant des étincelles de pierres battues l'une contre l'autre, en frottant deux morceaux de bois l'un contre l'autre, ou, à la façon des sauvages modernes en faisant tourner rapidement une baguette de bois sur un corps dur. Emploi du feu:

- pour se défendre conlt'e les animaux sauvages; - pour se chauffer, s'éclairer; - pour rôtir la viande.

L'éclairage:

De nombreuses lampes ont été retrouvées au cours des fouilles. Ce sont ordinail'ement des galets gl'ossièrement creusés, ou des tronçons d'os évidés dans lesquels on brûlait sans doute de la graisse animale. Leur diamètre ne dépassait guère 5 à 6 centimètres. La lumière produite pal' ces lampes ne devaient éclairer que bien faiblement les grottes souterraines.

9. Les occupations

Les occupations des hommes des cavernes ne visent qu'à survivre: - Fabrication de l'outillage élémentaire et du vêtement; - entretien du feu domestique; - cllasse, pêche, cueillette des fruits .

Les plus habiles se livrent à quelques décorations et œuvres d'art.

10. La religion

Les hommes des cavernes avaient un sens religieux assez poussé :

1. Ils croyaient aux forces de la nature (éclair, tonnerre, soleil, feu) qu'ils regardaient comme des dieux. On ne sait s'ils leur rendaient un culte, s'ils offraient des saCl'ifices.

2. Ils croyaient également au passage de l'au-delà: Les hommes des cavernes en effet avaient le souci de leurs morts qu'ils paraient de bijoux, qu'ils équipaient de leurs armes, qu'ils pourvoyaient de nourl"Ïture; on peut sans doute y voir le témoignage d'une croyance à la survie du mort que les vivants paraissent soucieux d'apaiser.

11. L'Art

Grâce aux découvertes que l'on a faites dans des cavernes, on peut affirmer que les hommes des cavernes étaient déjà des artistes.

Ils peignaient, avec une habileté extraordinaire, au fond des grottes, des figures animales. Artistes, ils rehaussaient leurs dessins de couleurs différentes. Les sculptures savaient rendre le mouvement des animaux. L'homme attribuait sans doute à ces images un pouvoir magique: L'animal qu'il a peint ne manquera pas sur son terl"Ïtoire de chasse et donnera sa viande en abondance. (Ex.: Altamira, en Espagne).

Mais il décorait aussi ses instruments; il créait des bijoux; et les peintures des cavernes sont trop belles pour qu'on y voie seulement de la magie. On doit dire qu'il existait alors un art véritable, et une possibilité toute nouvelle chez l'homme d'embellir son existence, de penser parfois à autre chose qu'à l'entretien d'une vie toujours menacée.

29

Page 17: L'Ecole valaisanne, février 1961
Page 18: L'Ecole valaisanne, février 1961

Voulez-vous intéresser vos élèves?

Désirez-vous alléger votre tâche?

Recherchez-vous un enseignement plus efficient?

Alors, demandez-nous les cahiers de géographie Gay­Crosier/Jonneret qui vous permettront d'obtenir ces résultats.

- Cahiers de la Suisse «Mon Atlas» avec esquisses et cartes-re.lief, Fr. 2.70.

- Cahiers de l'Europe «Mon Atlas» avec esquisses et cartes-relief, Fr. 2.70.

- Les cartes-relief du Valais (en feui/les détachées), le cent: Fr. 10.60.

- Diapositifs des cantons suisses, Fr. 3.50 pièce.

N.B.: Ces deux cahiers vous sont recommandés par l'Office cantonal de l'enseignement.

On peut les obtenir auprès de PAUL LUGON-MOULIN, instituteur, à Riddes. Téléphone (027) 47379

34

E-V. No 6, février 1961

TRAVAUX MANUELS

Un « perpetuum mobile»

On appelle un MOBILE une sorte de décoration faite d'objets très légers suspendl,ls par groupes à lm fil. Peut-être en avez-vous vu se balançant au plafond, dans quelque grand magasin ou dans lm salon particulier.

Essayez donc de le réaliser vous-même d'abord, puis avec vos élèves, en classe de travaux pratiques. C'est passiOlmant. TI ne faut pour cela qu'un matériel très simple et très commun, mais passablement de patience.

Le motif à suspendre variera selon vos désirs: anges, étoiles de Noël, oiseaux, animaux, poissons.

Je vous conseille de commencer par des étoiles en papier doré, ou par des poissons. Prenons l'exemple des poissons:

Matériel: des feuilles de dessin, si possible de plusieurs couleurs: blanches, noires, grises ou bleutées. Si vous n'en avez pas, vous en trouverez dans une papeterie.

Des brins de rotin, ou mieux encore de paille, de 20 à 30 cm.

On trouve chez Schubiger des «échevaux» de paille colorée noire, violette, etc. La paille naturelle est tout aussi jolie.

Avec cela du fil (le plus mince possible: nylon) et un peu de colle cementit.

Vous dessinez vos poissons de différentes grandeurs, vous les découpez et les collez si possible en 2 couleurs (une pour le corps, lme pour les nageoires). Vous cherchez le centre de gravité par tâtonnement: celui-ci se trouvera quelque part sur la nageoire dorsale; vous faites passer le fil; le poisson doit se balancer à l'horizontale.

Quand vous avez réalisé deux poissons, suspendez-les à une première paille (20 cm) et cette paille elle-même à une autre paille supérieure, en cherchant toujours l'horizontale. (cf. schéma ci-contre). Vous accrochez le tout au plafond ou à la lampe; vos poissons se balanceront gracieusement au moindre souffle.

Le matériel étant à la portée de chaclm, on est prié de ne pas écrire ni téléphoner à l'OFFICE DE L'ENSEIGNEMENT.

Ce numéro de L'Ecole Valaisanne donne également trois modèles de poissons stylisés que l'on peut décalquer tels quels.

E. Claret

35

Page 19: L'Ecole valaisanne, février 1961
Page 20: L'Ecole valaisanne, février 1961

€·c.

39

Page 21: L'Ecole valaisanne, février 1961

torrents, l'lVleres, lacs, étangs, marais, plaines, plateaux, etc., doivent être saisis «sur le terrain », c'est-à-dire dans leur contexte local et régional. La caisse à sable viendra matérialiser et «miniaturer» les termes acquis, qu'un petit texte simple devra mémoriser pour permettre l'acquisition du vocahulaire de hase.

Deux ans suffiront à peine à parcourir ce programme extrêmement vaste. Il faudra nécessairement se limiter. Et pourtant les notions de volcan, delta, estuaire, golfe, oasis, forêt vierge ... ne sauraient être indéfiniment renvoyées, car les livres d'enfants, la radio, la télévision ne tardent pas à les rendre familières.

Inutile d'ajouter que le travail du maître est considérahle. Ceux qui se plaignent amèrement de l'ahsence d'un manuel au degré inférieur sont souvent ceux qui refusent de penser et d'organiser leurs leçons. D'ailleurs on ne voit pas très b~en l'utilité d'un manuel pour une géographie élémentaire et régionale qui change tous les cinq km! Le travail personnel du maître est primordial. Le m anuel risquerait d'être un oreiller de paresse pour l'instituteur, une invite danger euse à supprimer l'ohservation dirigée 'et à demeurer enfermé entre les quatre murs de sa classe. Mais il n'est pas superflu d'ajouter qu'une ahondante documentation par l'image lui sera ahsolument nécessaire. A lui de s'ingénier pour trouver photos, vignettes, découpages, calendriers muraux qui viendront à point nommé illustrer son enseignement. A

Nous donnons ci-dessous une liste de manuels de géographie pour le cours élémentaire. Ces ouvrages, qui se valent à peu près, ne conviendront 'poin.t aux enfants de 7 ou 8 ans. La plupart, venarit de France, auront des exemples typiquement français. Mais ils donneront au maître des thèmes, des suggestions, des croquis, parfois un petit texte à dicter.

X: Promenons-nous. Géographie cours élém. Ed. Rossignol. P . Mayeux: Géographie, Première année. Edition Hatier . Fr. Pinardel: Géographie, Cours élém. Première année. Edit. de l'Ecole. E. & A. Abraham: Géographie, Cours élémentaire. Edit. Delagrave. Valette & Personne: Ma géographie en couleurs, Edit. Nathan. François & Villin : Premier livre de géographie. Edit. Hachette. Chagny & Cahan: Mon premier livre de géographie. Edit. Colin. Plothier & Triand: La nouvelle géographie vivante. Edesco, . Chambéry. Kaepplin: Géographie, cours élémentaire. Edit. Hatier. Chabot-Mory: Découverte du monde. Edit. Bourrelier. Mause & Perpillou: Géographie. Cours élémentaire. Edit. Didier. Merlier & Leroux: Géographie élémentaire. Edit. Hatier.

S'il veut se. documenter plus profondément et acheter un manuel de géographie générale destiné à l'enseignement secondaire, nous lui signalons les deux excellents manuels suivants: Collect. Journaux: Géographie générale. Classe de sixième. Edit. Hatier. L. Pernet: Géographie générale. Classe de sixième. Edit. Hachette.

Parmi les manuels suisses, en général moins bien illustrés. mais mieux adaptés que les français, nous recommandons:

41

Page 22: L'Ecole valaisanne, février 1961

Dellenbach-SÜihli-VuiIleumier: Ma première année de géographie, Edition du Griffon, Neuchâtel.

D'autre part, Sœur Marie-Etienne, maîtresse à l'Ecole d'application, a préparé de petites fiches fort simples pour le degré inférieur. On les trouve au Dépôt du matériel scolaire. Ces fiches sont évidemment un canevas austère sans l'hahillage qui les accompagne. Cet hahillage, Sœur Marie-Etienne en avait commencé la puhlication dans l'Ecole Valaisanne (numéros de janvier et février 1957). Il serait souhaitahle que tout cela fût imprimé en lU1e petite plaquette qui servirait, non de manuel, mais de guide à bien des maîtres et maîtresses em bal'l'assés.

A dessein, nous ne parlons pas de diapositives, ni de tableaux muraux de géographie générale, matériel plus coûteux, moins à la portée des bourses personnelles. Mais il n'est pas mauvais de savoir que cela existe!

Et la carte? direz-vous. Le maître commence pal' une carte à la mesure des enfants: une grande feuille de papier blanc où s'inscrivent les notions d'orientation et les symholes de toutes les nouvelles acquisitions. L'enfant passe ensuite à la carte « officielle» sans complexe.

* En 3me, le programme s'élargit. La carte devient familière. On étudie le Valais dans ses généralités : montagnes, cols, rivières, voies de

communications, localités. En 4me, on aborde les districts, en détail, médlOdique­ment, tout en ne perdant pas de vue les ensemhles. C'est maintenant que devrait intervenir le manuel-atlas., un manuel semhlahle à celui du canton de Vaud, pal' exemple, simple, ne contenant que l'essentiel, le minimum exigé dans toutes les classes du canton. Le «surcroît» seul sera laissé à l'initiative du maître. Hélas! notre manuel cantonal Rebeaud-Zermatten est épuisé. La partie valai­sanne d'ailleurs était assez discutée, parce que trop descriptive. Il faudra refaire le tout. Mais les premiers à critiquer étant, comme partout, les derniers à s'atteler au travail, plusieurs années d'attente seront encore nécessaires. Dans l'intervalle, maîtres et maîtresses se débrouilleront avec les moyens du bord.

C'est ici qu'il faut signaler et louer deux initiatives heureuses prises pal' des instituteurs de chez nous.

Pour l'étude du Valais et des districts valaisans, M. Marius Bagnoud, instituteur à Collonges, a édité depuis quelques années des timhres de caout­chouc appelés à rendre de grands services dès la troisième primaire. Ces timbres sont d'un format tel qu'ils trouvent place sur une pleine page de cahier scolaire, la page de droite, pal' exemple, celle de gauche étant réservée au résumé dicté pal' le maître. 1

Les timbres des districts ne comportent que le contour. A l'enfant de colorier et de placer les termes exigés pal' l'instituteur.

Quelques maîtres on dit regretter l'absence de texte: mais c'est à dessein que M. Bagnoud s'est abstenu du publier le résumé qu'il a conçu pour sa propre classe. Je trouve cette réserve excellente; il faut laisser à chacun sa manière de voir ... ainsi qu'un minimum de travail personnel.

42

Toutes les 4es années du canton devraient travailler avec ces timbres BMC avec faculté de commencer en fin de 3me, et ohligation de répéter au débu~ de la cinquième.

La nouvelle série VALAIS comprend 10 timbres, dont 5 sur le Valais en général ~hy?rographi~, montagnes et cols, glaciers, limites des districts) et 5

. snI' .les chstncts gI:oupes par de~lx ou par trois. Les petites bourses y gagneront. MalS on peut aUSSI ohtenU' un tImhre pour chaque district. On commande clirec­te~nent. ch;z l'auteur, à. Collonges; M. Bagnoud achète le caoutchouc liquide et f~It hll-meI~le ~es matrIces. A noter qu'il vient de sortir une première série de tImbres «Hlstpll'e» allant des hommes des cavernes au nlOyen âge. Une deuxième série est annoncée pour l'automne.

, Po~u la 5me année prillla~re et au delà, M. Charles Gay-Crosier, instituteur a MartIgny, avec la collaboratIOn de l'imprimeur Jonneret, a édité deux cahiers de géographie, le premier sur les cantons suisses, le second sur les pays d'Europe. Il y a deux cartes muettes pour chaque canton: l'une est en relief et sert à la géographie physique, l'autre, qui ne comporte que le contour et les rivières est pOl~' l'~conomie. La page ~le gauche est toujours libre pour le texte qu~ le maItre Jugera opportun de dIcter ou de faire copier.

Ces cahiers remplacent avantageusement le manuel,mais ils doivent s'accom­pagner de la carte scolaire suisse pour que l'élève ne perde pas la notion d'ensemble pal' une étude trop fragmentaire. Ici encore, on eût souhaité au début du call1er - ou SUI' feuilles détachées - deux ou trois cartes muettes de la Suisse (relief, hydrographie) comme introduction à l'étude des cantons.

A signaler qu'on peut obtenir à un prix très avantageux, en feuilles déta­chées, la carte muette du Valais en relief, utilisable dès la 3me année. Toutes les cartes Gay-Crosier existent aussi en diapositives; pour la répétition du programme, le système des dias est chaudement recommandé. .

Ces caAh~ers 'pratiq~es, vendus par milliers en Suisse chaque année, sont encore - 0 ironie! - Inconnus de bon nombre de nos régents. Il serait temps de connaître et d'employer à grande échelle des moyens didactiques conçus pal' des gens de chez nous et que d'autres nous envient!

E. Claret

« C'est une II/au'vaise méthode que de chercher à trop arm.er l'enfant (Ill sens pmtiCJue dlL tenne. Il sem condamné à ne plus pouvoir se mouvoir. »

« Il faut essayer de reconstruire l'homme, il faut lrû donner des 'vertus, et, dans ce carrefour actuel de l'histoire, l'éducation devra prendre le pas sur l'enseignement. C'est une question de vie ou. de mort. »

«Si nOlis faisons cet effort de libération, l'éducation reprelldm, cl côté de l'enseignement proprement dit, la place qui est la sienne. Non faite pour l'accablement, la répétition, l'encom­brement, mais pour la liberté et la joie.»

« Plus rien n'est assuré, l'avenir est impossible cl prévoir. C'est une des misons de l'il/quiétude de notre jeunesse, se préparal/t cl des Lâches CJui n'existeront peut-être plus au moment où elle sera capable de les assumer. »

Maurice Pezet, L'Eau d'Amour, Jehebel' éd .

43

Page 23: L'Ecole valaisanne, février 1961

LES NOMBRES EN COULEURS Retpport présenté par Monsieur R. IVlOHEN, inspecteur primaire, à l'occasion cle la. journée de l'Ecole Nonvelle le 16 mars 1960, ct l'Ecole Normale de

Douai, France-Nonl.

Les programmes rappellent .que l'objectif principal de l'enseignemnt cb calcul à l'école primaire est d'apprendre à calculer vite et bien. On ne peut affirmer que ce but soit atteint. Ce fait dfunent constaté nous oblige à réviser nos conceptions de l'enseignement des mathématiques et à rechercher l'amélio­ration de nos procédés pédagogiques. Parmi les techniques en usage, les ·nombres en conlenrs de Cnisenaù'e ont une place à part: nous allons essayer d'examiner dans ce l'apport ce qui en fait · l'originalité et leur confère une efficacité indiscutahle.

QUALITES DU MATERIEL CUISENAIRE

1. Il se remarque d'abord plU' sC/, si-lnplicité et son attra.it .

C'est un ensemble de réglettes non graduées mais étalonnées de 1 à la de conleur différente pour chaque dimension, et agencées pal' familles de couleurs. A la première vision, le contenu de la boîte n'apparaît pas différent des jem:: de briques ou de construction en usage dans les écoles maternelles. La manipulation des réglettes, considérée du point de vne matériel, n'offre donc aucune difficlùté, et n'apparaît pus pIns compliquée que celle des bùchettes ou des jetons.

Premier avantage : Ce matériel permet d'ahord d'éviter l'utilisation de tout «le hric à brac» fréquemment employé en calcul «pour l'ohservation des collections d'ohjets». Il ne faut pas oublier que « l'abstraction mathématique va en sens inverse de l'abstraction pratique, celle-ci aboutissant à ne retenir qu'une selùe image pour des obj ets qualitativement identiques; la fusion mentale des images diverses dans une représentation entraîne une confusion que l'abstraction mathématique a précisément pour but d'empêcher en attirant l'attention sur ce fait que ces objets sont plusieurs ».

Denxièm.e avantage : Ce /11c/'térielrédtât le nOlnbre des structures, c'est-à-dire des dispositions ou des figures différentes utilisées par les enfants. En effet, les exercices concrets de manipulation se réduisent au même système de combi­naisons linéaires de 2 réglettes à n réglettes, groupées selon les propriétés d'associativité et de symétrie, alors que les constellations de Lay (à base 4) ou de Canac (à ])ase 5) varient au gré d'une logique échappant à l'enfant, incapable alors de les découvrir spontanément ou même de les reconstituer sans le guide du maître. D'autre part, le matériel Cuisenaire aide l'enfant à appréhender glohalement, d'un seul regard, des ensemhles progressivement importants, ordonnés dans le plan ou dans l'espace, depuis l'unité (ou même la fraction d'unité, selon la hase choisie) jusqu'aiu plus grands nombres imaginables

44

ma térialisés dans les «châteaux ». L'usage des dominos ou des constellations réduit singulièrement le champ de la globalisation et emprisonne l'enfant, quelles que soient ses aptitudes, à la seule connaissance «intuitive» des 4 ou 5 premiers nombres.

Troisième avantage: Ce ma.tériel simple est a.ussi attrayant pal' ses couleurs . par sa façon d'être. L'enfant qui l'utilise s'hahitue à l'idée que « les petits cube~

ne trompent point celui qui les manie.» (Alain: Propos LXIV). Certes, observées par des adultes, les réglettes des « Nomhres en couleurs»

intriguent et inquiètent à la fois. Il sel1lhleraÏt que leurs vertus, qui ne se décèlent que par un long usage et que la réputation répand, aient quelque chose d'explosif et de retoutahle. Delà vienaent la majeure partie des critiques toujours formulées jusqu'à présent petr ceu:~ qii.Ï n'ont jamais utilisé pratiqu.ement ce mat,ériel. Par contre, les usagers reconnaissent que leul' enseignement du calcul a changé de caractère, qu'il est devenu à la fois efficace et attrayant.

2. Il renfenne en lui-mênw u.n dynamisme jusqu'alors inédit.

I~ nécessite d'ab~rd le. geste. Mais lm geste sans cesse renouvelé jamais machmal, car la mampulatlOn des réglettes est basée sur la méthode des essais et des erreurs. Toute découverte nécessite l'ajustage des réglettes dans des ensembles ordonnés et n'est définitive que lorsque le geste est deveriu précis et rapide. Or, dans l'apprentissage du 'geste précis, l'enfant est son propre c'oordon­nateur, d'abord parce que la perception visuelle joue un grand rôle grâce aux longueurs et aux couleurs, et ensuite parce que la perception motrice est sans cesse exercée, corrigée, affinée. D'ailleurs, l'auteur recommande les exercices stéréognostiques - de palpage .- qui consistent à s'exercer à reconnaître au touc~~er la valeur spécifi~Iue. (~e quelques r~glettes tenues dans les mains placées dernere le dos. Ceux qlll utilIsent les dommos savent les difficultés rencontrées pal' les élèves au cours de la phase des découvertes. Ils sont 'en effet ohligés de les guider pas à pas alors que les manipulations devraient être libres et auto­correctives. Cela tient au fait que les don1inos - et encore moins les hùchettes -ne caractérisent pas suffisamment les nombres considérés comme « êtres» mathématiques. Chaque réglette Cuisenaire, par contre, possède ses caractères spécifiques de volume, de poids, de coweur, qu'lme connaissance même sOlllmaire permet de reconnaître et de classer dans rul ensemhle.

Je réponds immédiatement ici à une ob.iection qui est souvent faite: dans le procédé Cuisenaire, la notion d'un 'nombre quelconque de la série 1-10 est dit-on, liée arhitrairement et mécaniquement à une coulen~·. Le 5 c'est le jaune, le 7 le noir, et vice v~rsa . Cela est vrai si l'on se sert du matériel d'uue façon statique en donnant exclusivement à chaque réglette une valeur figée. Le dynamisme du matériel amènera les enfants à découvrir que 5 est tout autant le blanc et le rose, le rouge et le vert clair, le hl eu moins le rose, l'orange partagé en 2 que le jaune tout selù.

Le matériel Cuisenaire laisse intacte et complète toute opération effectuée pal' l'enfant et l'aide à confronter en un seul coup d'œil chaque résultat avec ses composantes. Lors de l'étude d'lm nombre - 9 pal' exemple - toutes les

,45

Page 24: L'Ecole valaisanne, février 1961

associations, toutes les relations sont matérialisées, puis exploitées dans les exercices de lecture, de mutilation, dans la transcription des résultats. Mais le tableau ne se détruit pas au fur et à mesure des découvertes: il reste tout entier ou partiellement, selon le besoin des leçons, sous les yeux de chaque élève. Le matériel Cuisenaire est le seul à l'heure actuelle qui développe ainsi le filul des opérations sans en détruire les phases initiales et les transformations suhies par les éléments. Les dominos présentaient déjà lm avantage certain sur les jetons et les bûchettes, mais leur usage est toujours limité à une combinaison d'unités distinctes (même si l'on se réfère aux constellations) figées dans leurs transformations. La représentation imagée ne suffit pas pour donner aux enfants la notion du nombre parce qu'elle est statique. L'image ne conduit pas à l'opé. ration: elle est au contraire un obstacle à la pensée oàératoire. Seules les tra,nsformations apportées à l'image peuvent conduire il la compréhension des opérations. (Piaget).

Cet avantage indéniable des nombres en couleurs apparaîtra même aux yelL'l de ceux qui, faisant abstraction de son dynamisme interne, ne retiendront que le pouvoir évocateur du procédé et la facilité qu'il confère pour les répétitions multiples du geste et des acquisitions mentales, c'est-à-dire pour les nomhreuses révisions indispensables à la connaissance des tables.

Par le fait même que toute opération apparaît à la fois dans ses composantes et dans le dynamisme de leurs transformations, la démarche visuelle de l'aller et retour est possible. Nous verrons ci-après que les structures fondamentales des mathématiques d'une part et de la logique mentale d'autre part, nécessitent le processus de la réversibilité.

TI est utile de l'appeler aussi que le matériel Cuisenaire assure une éducation mathématique de soi-même par soi-même, non seulement parce qu'il est auto. correctif, mais aussi parce qu'il favorise les découvertes à tm point tel que la difficulté majeure de son emploi est de modérer l'enfant, de limiter ses créations. Avant même de connaître -la valeur relative des réglettes, et en jouant, n'importe quel enfant est capable de combiner de 2 à x réglettes dans les limites du modèle imposé et de découvrir des rapports implicites d'autant plüs nombreux que la notion de proportionalité semble être appréhendée très tôt.

Le matériel Cuisenaire a donc des vertus « pédagogiques» qui étonnent ceux mêmes qui s'en servent: .

il permet en effet d'apprendre rapidement les automatismes dès le cours inférieur (nombres et tables); il permet de donner à l'enfant la notion fondamentale de l'unité, importante s'il poursuit ses études (choix d'une inconnue en algèbre, base de numéra­tion). L'enfant apprend par l'eXpérience concrète que toute grandeur peut être choisie comme unité et que cette conversion doit être définie: exemple 18: Si l'on choisit 1 conuue unité, 18 c'est 18 unités

2 » » 18 c'est 9 unités 3 » » 18 c'est 6 unités 5 » » 18 c'est 18/5 d'unités, etc.

46

En corollaire, l'enfant découvre aussi qu'une grandeur ne contient pas nécessairement un nombre entier d'unités, et se familiarise avec la notion de quotient exact, de division avec reste, etc.

- il permet d'acquérir tm vocabulaire mathématique précis, en relation avec une expérience vécue à la fois riche et dynamique.

3. Il établi.t la concordance nécessaire entre les structures logiques et les struc­tw'es mentales.

En effet il donne à l'enfant la véritahle connaissance des nombres. «L'auteur des Nombres en couleurs abandonne délibérément cette conception tradi­tionnelle qui fut souvent prématUl'ément imposée à l'enfant par les adultes, à savoir que tout nombre est formé par l'addition d'une unité simple à celui qui le précède immédiatement» (Nafalis).

Avec le procédé Cuisenaire, l'enfant acquiert d'abord la connaissance globale du nombre, étudiée alors comme un « être» caractérisé, spécifiquement qualifié, mais détaché de l'objet dont il cesse d'être une qualité grâce aux exercices de correspondance du début de l'initiation. Ce nombre est immédia­tement confronté avec la série à laquelle il appartient par tout un choix d'exercices d'analyse et de syntllèse qu'effectue l'enfant en recherchant les composants et les composés. Monsieur Cuisenaire va plus loin encore en basant sa pédagogie du calclù sur la notion du nombre-rapport dont l'apprentissage est grandement fa'cilité par l'emploi des familles de couleurs. C'est dans les « Incli­cations pratiques pour l'utilisation des nombres en couleurs» qu'il faut aller chercher des types d'exercices préliminaires destinés à familiariser l'enfant avec les doublements, les triplements, etc. Pal' la suite, chaque nombre se trouve toujours situé par l'apport aux autres nombres par des relations qui, jusqu'à pr ésent ont été systématiquement négligés à l'école primaire. S'il est vrai, comme l'écrit M. Chatelet, que « pour avoir véritablement la notion du nombre, il faut pouvoir le reconnaître sous ses aspects divers », il est évident que les ' rapports que tout nombre entretient avec les autres nombres doivent être sinon connus, du moins «perçus ». 9 sera à la fois 8 + l, 7 + 2, 5 + 4, etc. et 3 X 3, 18/2, voire 9/1 ou 9/10 de 10, etc.

Cette notion du nombre-rapport est si importante que l'on conseille d'en aborder immédiatement l'apprentissage, avant même que l'enfant n'aborde la décomposition des nombres: c'est ce qui surprend les maîtres habitués à «attaquer» le prog~'amme de calcul par l'étude progressive des premiers nombres.

Si l'on examine cette pédagogie d'un point de vue plus élevé, on se rend compte que le procédé Cuisenaire est - dans l'état actuel de nos connaissances - le seul qui satisfasse à la fois les mathématiciens et les logiciens. «Les mathématiciens modernes, reconnaissent trois structures logiques différentes: les structures algébriques, les structures d'ordre et les structures topologiques (ou géométriques). Or, les premières d'entre elles, les structures algébriques, et tout particulièrement les structures du groupe, correspondent à la première forme d'opération mentale nettement caractérisée: un bébé de 12 mois parvient à

47

Page 25: L'Ecole valaisanne, février 1961

déplacer un objet de A en B, à le ramener en A ou à se déplacer lui-même en B, annulant ainsi l'opération. Le progrès de l'enfant se révèle par la coordination des actions et tout pal'ticulièrement par le recours à l'action inverse, c'est-à-dire par un retour en arrière, ou par le choix d'une autre solution (le déplacement de l'enfant) qui n'est autre ici que l'titilisation du détour. L'opération de l'inversion est matériellement une opération simple qui donne néanmoins l'intui_ tion de la « conservation », c'est-à-dire de la constance des éléments transformés. Le groupe est donc la traduction symbolique de certains des caractères fonda_ mentaux de l'acte d'intelligence. » (Piaget)

Les «NOlnhres en couleurs» aident l'enfant à exercer cette structure nlentale ~le l'inversion et à découvrir à propos de l'apprentissage mathématique la notion essentielle de conservation: en effet les occasions concrètes sont multiples de s'assurer que toute opération (comhinaisons de réglettes) est rigoureusement annulée par son inverse et de découvrir la permanence d'une valeur arithmétique malgré les modifications multiples pouvant atteindre la configuration des éléments constitutifs de cette valeur. C'est le dynamisme même du procédé qui lui confère son indéniahle supériorité sur les autre~.

Quant aux autres structures d'ordre, celles qui englohent les opérations de relation, elles nécessitent non plus l'inversion, mais la réciprocité qui est la transformation de l'ordre. Là encore M. Cuisenaire a innové: les familles de couleurs, le jeu :des «escaliers », c'est-à-dire des progressions arithmétiques, aboutissent à la notion du nomhre-rapport et mettent l'enfant à l'aise dans les exercices de sériation. L'expérience, citée par Piaget, du rangement méthodique de tiges métalliques de 10 à 19 cm, par la comparaison 2 à 2, est quotidiennement utilisée dans le procédé Cuisenaire au cours de l'apprentissage des nomhres. A ce sujet, l'opuscule «Arithmétique qualitative» (les nomhre de 1 a 10) par le Dr Gattegno, donne toute une gamme d'exercices propres à familiariser

-l'enf ant avec lés structures d'ordre, et de passer du simple jeu à la connaissance ma théma tique.

Mais ce qu~ importe surtout, c'est d'accélérer la fusion mentale des structures Je classe et des structures d'ordre qui restent longtemps parallèles, mais séparées, dans le comportement des enfants. Pour ce faire, il faut hahituer l'élève à retracer en pensée les manipulations qu'il a faites, c'est-à-dire les opérations concrètes, et à réinventer mentalement les transformations effectuées matériel­lement. Or, tous les éducateurs savent les difficultés rencontrées pour que l'opération concrètement matérialisée soit ahstraite, intégralement, sans défor­mation ni ouhli, retracée mentalmnent dans son aller et l'etour, par ses détours, et dans sa réciprocité. Le matériel Cuisenaire simplifie ce passage du concret à l'abstrait, d'ahord en détachant le nombre de l'objet, ensuite en suggérant, pal' la couleur, et les longueurs, des relations dynamiques directes, inverses ou réci­proques, enfin en symholisant par les seules couleurs les opérations antérieu­rement matérialisées: Lorsque le travail actif avec les réglettes est avancé, on maintient la couleur comme symhole de la longueur, mais on supprime les réglettes et on peut faire tout un travail représentatif de caractère mathématique, non prévu par les apprioristes et les logiciens. » (Gattegno)

48

Conuue on le voit dans ce rapide exposé, le procédé Cuisenaire est hien propre à faciliter la coordination des structures mathématiques fondamentales et des structures opératoires mentales naissantes. C'est en fait le seul qui assu:'e cette c.orrespon(~ance et entraîne l'enfant au processus de la réversibilité qui «constItue la 101 fondamentale des compositions propres à l'intelligence ».

UTILISATION DU MATERIEL CUISENAIRE A L'ECOLE PRIMAIRE

A cours inférieur:

On a pu reprocher au procédé Cuisenaire d'aboutir à la fois à une insuffi­sance et à un excès. Insuffisance dans l'étude du programme: il est diffir;ile d'étudier les 100 premiers nombres au cours de la 1ère année à cause de la lenteur de la progression, Excès dans le contenu de chaque leçon: les enfants app~'ennent des no~~ons trop comp,lexes qui ne 80nt pas de leur âge et risquent a1ll81 de l'P-rdre conhance en eux-memes et de ne rien savoir.

Il est facile Je répondre à de telles objections: le procédé Cuisenaire a été conçu pour aider les élèves retardés et convient donc parfaitement à tOUd k s élèves. Les nombreux maîtres qui l'emploient sont unanimes à le reconnaître. V'autre part, il est toujours possible d'imposer un rythme de travail à une classe et d'étudier ainsi le programme entier. Ce qui importe surtout au cours inférieur c'~st l'étude des 20 premiers nombres. Je ne connais pas de classes qui n'y SOIent parvenues. En supposant même que l'étude de la numérotation des 100 premiers nomhres ne soit pas terminée pour la fin de l'année, les acquisitions assimilées par les élèves permettent très rapidement de comhler le retard au cours moyen durant le premier trimestre.

On peut concevoir l'utilisation du matériel Cuisenaire de façons différentes.

Voici une progression qui tient compte des remarques précédentes.

1. Les premières leçons sont consacrées à l'arithmétique qualitative, c'est-à-dire au comptage d'objets pl'Ïs dans la réalité locale, et œprésentés unité par müté par les C1Ù)eS Cuisenaire (la réglette naturelle ou «hlanchc»). Ces exercices de correspondance unité par unité à partir d'ohjets alignés, tantôt séparés, tantôt intégrés dans des ensemhles, tantôt à portée de main, tantôt éloignés, ou encore à partir d'objets placés en vrac, ont pour résultats:

a) de déqualifier physiquement lè nomhre, parfois encore conçu par l'enfant comme une qualité de l'ohjet; -

b) de donner l'idée intuitive d'équivalence; c) de permettre le comptage simple.

2. Parallèlement le matériel Cuisenaire entre en jeu pour les premières relations concrètes : .

a) jeux lihres destinés à familiariser les élèves avec les réglettes (forme et couleur) c'est-à-dire avec les éléments de l'ensemble.

b) recherche de réglettes de la même couleur, de la même 101l<Tueur (relations d'équivalence); <:>

49

]' 1

Page 26: L'Ecole valaisanne, février 1961

c) découverte de la possibilité de placer x réglettes bout à bout, puis de remplacer l'une d'elles par p réglettes mises bout à bout, et inversement (associativité et distributivité);

d) découverte des relations d'ordre par la comparaison qualitative des réglettes (égales ou inégales) et pal' le j eu des escaliers;

e) exercice stérégnostiques.

, 3. Viennent ensuite les opérations sur les nombres-rapports en commençant par les relations de double et de moitié pour aboutir aux familles de couleurs. 2 cubes peuvent être rem.placés pau une réglette l'ouge 2 réglettes l'ouges peuvent être remplacées pal' une réglette carmin 2 réglettes carmin peuvent être remplacées pal' une réglette brun l'ouge « Sans aucune intervention directe de son instituteur, l'enfant se constitue un système arithmétique basé sur l'idée du nombre-l'apport» (Natalis). Les nombres 2, 4, 6, 8, 9 et 10 apparaissent ainsi, d'abord, dans leurs relations avec les autres nombres qui sont leurs diviseurs. ' 2, c'est deux fois l, c'est aussi une fois 2, etc. 9, c'est trois fois 3, c'est neuf fois l, c'est aussi une fois 9. Et l'on peut sans difficulté faire découvrir 12, 14, 15, 16, 18 et 20. Comme le remarque encore le professeur Natalis, « on assiste progressivement à l'inté­riorisation des connaissances visuelles ». Ainsi, pour constituer 9, l'enfant acquiert l'habitude de prendre indistinctement la réglette 9 ou 3 réglettes 3, ce qui implique la mémorisation de l'opération.

4. Les nombres premiers se détachent de l'ensemble. On remarque que 7 par doublement donne 14, par triplement 21, mais qu'il n'est pas décomposable exactem.ent : il y a toujours un manque ou un excès 101'squ'on le confronte avec d'autres réglettes comme on l'a fait pour ses voisines 6 et 8. 7, c'est deux fois 3 avec un cube blanc 7, c'est trois fois 2 avec un cube blanc 7, c'est deux fois 4 avec un dépassement (WI cube blanc) etc. La manipulation des nombres premiers introduit ainsi «la . composition additive et soustractive ».

5. Ainsi au terme de cet apprentissage l'enfant aura une connaissance parfaite intériorisée des 20 ptemiers nombres et même d'autres plus importants. TI pourra alors apprendre les multiples de 10, 20, 30, 40 ... etc. Lors des leçons de révision, il est bien entendu que le matériel n'est plus utilisé que poUl' résoudre quelques difficultés très vite surmontées. Cette progression peut surprendre: elle est cependant la plus conforme aux possibilités des enfants et attx structures mathématiques.

Au cours moyen:

1. Il est bien évident que le matériel CuisenaÎre sera utilisé au cours des révisions chaque fois qu'une difficulté se présentera. Arrivés dans ce cours, les élèves doivent connaître les 20 premiers nombres comme il vient d'être dit, et

50

au tant que possible la numérotation jusqu'à 100. La liaison d'une classe à l'autre permet d'ajuster, l e, pro.gra~ll1e du cours moyen à l'endroit opportun. Au cours moyen le procede Clllsenalre est encore employé abondamment pOUl' l'acquisi tion des tables.

.2. En ce qui concerne les opérations écrites, aucune difficulté, car la connais­sance parfaite des nombres permet aux élèves de comprendre le rôle des ordre~ et des cla~se~ et de savoir par exemple que 324 est constitué de 3 centames, d e 2 chzames et de 4 unités, et que si on l'associe avec un autre nombre, on peut obtenir lm résultat comportant 13 dizaines que l'on reclasse facilement.

3. ~e procédé Cu~sen~ire ~'ient à l'aide chaque fois qu'il faut désormais maté­l'lahser une operatIOn SImple dans les prolJlèmes de prix d'achat ou de prix de vente et meme dans les calclùs de temps eu heures et minutes.

4. Il est encor;. d'~U1 usage très fréquent en système métrique (mesures de longueurs, penmetres, surface du carré, du rectangle ... ) .

Au cours supérieur :

L'emploi du procédé Cuisenaire reste prépondérant pour l'étude de toutes les notions d'a:itlllnétique pure (étude des fractions, règle de proportionalité, pour les problemes des partages et des pourcentages, les tableaux de con'es­pondance entre unités du système métrique, l'étude des solides simples cube et parallélipipèdes, surfaces et volumes). '

~lus tard, les .réglett~s C~IÎseI~~ire seront utiles pour expliquer et généraliser certa~n~s ol?ServatlO~ls ~aItes mtUltlven~ent au cours des années d'apprentissage: m~tlphcatIOl.ls algehnCfues, pr~gr,esslO~s arithmétiques, progressions géomé­tn~H:s, lo~antbm~s, etc. Le procede ~ervll'a alors à la démonstration pour initier les eleves a la notIOn fondamentale d unité, au changement de hases ou à l'étude des fractions, il la mise en facteurs, etc.

. En ~oncl~lsion, si no?s nous sommes engagés dans la voie tracée par Monsieur Cmsenaue, c est excluswement par souci de l'enfant. Nous estimons que la méthocle Cuisenaire des Nombres en couleurs est la setùe qui sache coordolliler les structures mentales et les structures mathématiques: les résultats obtenus dans les, classes q;ui l'.utilisent; ,en so.n~ la confirmation. Nous souhaitons que cette methode pUIsse etre agreee offICIellement - non pas exclusivement cal' C; .serait contraire au libéralisme pédagogique - et qu'elle puisse être étt~diée seneusement dans les Ecoles normales d'instituteurs.

R. Mohen

Nous remercions M . Cuisenaire de nous avoir fait parvenir cette commu­nication à. l'inte/ition de tOu.s ces amis du Valais et de notre revue pédagogique.

(Réd.)

51

Page 27: L'Ecole valaisanne, février 1961

L-____________ E3 ___ �_E3 ___ ~ __ I_.C) ___ Gà __ ~ ___ ~ ___ ~ __ ~ ___ I __ E ____________ ~

Jacques Dubosson: PROPOS PEDAGOGIQUES IMAGES. Edit. Delachaux & Niestlé, Neuchâtel. Fr. 6.50.

Pourquoi étais·j e prévenu contre ce Monsieur Jacques Dubosson ? Je ne saurais le di'·e. Question d'affinités incontrôlables, d'intuitions mystérieuses. La tenue trop technique d'un de ses ar ticl es ou d'un de ses ouvrages m'aura peut·être autrefois rebuté? C'est possible. Mais voici qu'en découpant son dernier livre: Propos Pédagogiques imagés, j'ai revisé mon opinion ou du moins ce que je croyais êt re une opinion. Celui que je prenais pour un savant, un homme de laboratoire (ne dit·on pas «le Laboratoire de Pédagogie exp"érimentale de Geneve» ?) s'avère être un homme tout simple, comme vous et moi, un éducateur éveillé qui a ses deux pieds bien sur terre, un père de famille attentif au comportement de ses enfants, et qui s'amuse parfois de leurs réactions et de leurs découvertes. Ses «propos pédago. giques» ne sentent pas du tout le séminaire universitaire. Le laboratoire expérimental est ici la grande nature, avec ses arbres et ses chaillps, la rue avec son aninlation, ses luagasins,

la famille avec les mille petits événements quotidiens. Voyez plutôt ces titres de chapitres: Le poteau, le crapaud, tes taches, la huée, la lanterne, les boutures, le magnétophone, la photo en couleurs ... Humbles choses qui évoquent une image, SUL' lesquelles il greffe une considération pédagogique, une réflexion amusée et curieuse d'où l'enfant n'est jamais absent. C'est tout simple et c'est prenant comme ce qui est simple. C'est à lire le soir, après les fatigues de la classe dans la paix du foyer, à poser sur la cheminée et à reprendre le lendemain, comme on prend une dragée dans la boîte ouvragée. II faudrait citer pour convaincre le lecteur, mais on a l'embarras du choix. Que le lecteur nous croie sur parqle et qll ' il achète sans crainte ce petit livre; il ne sera par déçu.

E. Claret

Pour les classes de fin de scolarité, les cours complémentaires, les classes secondaires:

L'Ecole Valaisa/l/le se permet de rappeler aux maîtres du cours supérieur l'existence - déjà très ancienne - (les CAIIIERS DE FORMULES OFFICIELLES «Egle ».

Il peut arriver à chacun, même au plus pacifique des Valaisaus, de devoir remplir ct expédier un formulaire courant, comme un mandat, un bulletin de versement, un recouvrement, un télégramme, une lettre de voiture, etc.

L'éditeur « Egle» à Gossau à prévu un cahier scolaire de 20 formules officielles (fornm· laires et enveloppes) pour des exercices en classe. Ces connaissances pratiq~lCs sont souvent celles qui manquent le plus à nos jeunes «émancipés ». Metton·nolls à leur place. Qui n'a été embarrassé la prenllere fois qu'il devait téléphoner ou faire un envoi par wagon de chemin

de fer? C'est pourquoi les cahiers «Egle» se recommandent d'eux·mêmes, sans commentaire superflu.

On les commande chez M. Louis Grandjean, dépositaire, 32, Chemin Gabriel, à Peseux (NE).

52

L'UNESCO et nous, éducateurs

La Suisse nourrit à l'égard de l'ONU une méfiance que le passé semble justifier. Comme la SDN d'avant 1939, si elle réussit à éviter nomhre de conflits entre petits, elle est impuissante à enrayer ceux des Grands.

Mais pas plus que la SDN, l'ONU ne disparaîtra entièrement. Le BIT a cl'atlmirahles l'éali;;ations à son actif, depuis quarante ans qu'il fonctionne. De même, les annexes culturelles, économiques, sociales, scientifiques de l'ONU ont trop pl"Ouvé leur nécessité pour qu'il soit permis de les discréditer ou de présumer leur fin prochaine.

L'UNESCO notamment est une institution admirablé qui survivra toujours alLX conflits politiques aussi sanglants qu'ils soient. Une institutioi1, « a-politique» à qui tout intellectuel, tout éducateur, tout homme éclairé apportera son adhésion totale.

Cette adhésion se prouvera tout- d'abord par lm effort de connaissance objective.

La Conunission nationale suisse pour l'Unesco tient à disposition de tous ceux qui en forment la demande une abondante documentation sur son activité par le texte et l'image.

Connaître d'abord; faire connaître ensuite. Notre métier d'enseignant nous en fait une obligation en même temps qu'il nous en donne' les moyens. Nos élèves seront les premiers à bénéficier de cette information, crû s'étendra en/mite à leurs parents et à toute la collectivité.

Les dirigeants de l'Unesco sont les premiers à chercher les contacts avec le public, par le canal des éducateurs et des mouvements de jeunesse.

lis viennent d'organiser en Valais une exposition itinérante: «De l'impres­sionnisme à nos jours» qui a déhuté à Sierre avec grand succès.

Elle sera à Sion (salle Supersaxo) du 10 au 28 février; à Martigny (Hôtel de Ville) du 1er au 14 mars; à St-Maurice (Maison de la Pierre) du 15 au 29 mars; à Monthey (Maison des Oeuvres) du 7 au 17 avril.

L'entrée est libre.

Une séance d'information est prévue dans chaque ville pour le personnel enseignant, avant . d'y conduire les classes.

L'Ecole Vala.isanne, à la suite du Département de l'Instruction Puhlique, se permet de recommander chaleureusement à tous ses lecteurs la visite de cette exposition. Premier maillon d'une chaîne de sympathie pour une insti­tution qui le mérite, et qui, appuyée sur tous les éducateurs de bonne volonté, pourra poursuivre avec plus d'efficacité encore son action civilisatrice et huma­nitaire.

E. C.

53

Page 28: L'Ecole valaisanne, février 1961

,----------------------------------------------------

Léon IMHOFfi' PAPETERIE· RELIURE

ENCADREMENTS

SION

Téléphone 2 1070

Machines à écrire à Fr. 30.- par mois

location • Vante • Réparations· Révisions· Echange Demandez nos conditions

lIallen6arier Tél. (027) 21063 .SION

Pour la 'Volaille:

Fourrages «SEG»

FEDERATION VALAISANNE DES PRODUCTEURS DE LAIT· SION

A Id~r,~!~~~~hqt III Téléphone (051) 900905

FABRIQUE D'ENGINS DE GYMNASTIQUE,

DE SPORTS ET DE JEUX

Vente directe de la fabrique au dient.

Les meubles

d'école Niederurnen Gl Telefon 058/4 13 22

54

TOUT POUR LES ECOLES

MANUFACTURE DE PAPIERS «ARCOR»

~UN SIÈCLE D'EXPÉRIENCE

te ma/teuJl.. c ~t. ..

\

\ \

\ \ \ \

\ ..------:ijJ--

. ~ le Yoghourt F~V.P.L.

55

Collège Ste Marie Martigny

INTERNAT et EXTERNAT CLASSES PRIMAIRES

CLASSES SECONDAIRES COURS PREPARATOIRE A l'ECOLE NORMALE ECOlE DE COMMERCE

(Diplôme cantonal)

Page 29: L'Ecole valaisanne, février 1961

NEOCOLOR en 30 couleurs lumineuses utili'sable' sur tous les supports

Produit suisse

Fr. 10.60

olivetti ,pour écrire - pour calculer

c'est VOTRE machine de bureau

HERMANN DE PREUX, SI ERRE - Tél. 51734

56

~Ù~eg

TOUTES OPÉRATIONS DE BANQUES

Agences et représentants dans les principales localités du canton

, , , LE LAIT PASTEURISE ET HOMOGENEISE CONTIENT TOUT CE QUI EST NECESSAIRE A L'ORGANISME HUMAIN.

Instituteurs, Institutrices. .. Notez la bonne adresse:

Tables et chaises pour l'école! Bât, « LA MATZE», Pratifori • SION Tél. (027) 21228 • 21035