L'Ecole valaisanne, avril 1967

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Page 1: L'Ecole valaisanne, avril 1967

J.A. SION 1

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AIt. 1070 m. Dir.: M. et Mme J.-P. Malcotti-Marsily Tél. 025/44117 Pédagogie curative - Sections primaire, commer­ciale (avec diplôme de commerce reconnu par l'Université de Genève) - Raccordement - Langues - Enseignement par petite classe - Sports: ski, pati­nage, tennis, éq uitation, natation, football. - Cours de vacances en juillet et août. Jeunes gens dès 9 ans

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Buste de saint Bernard (Trésor de 'l'Hospice~

avril 1967 - onzième année 8

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S.ulemenl Fr. 248.- IMJ~Ga~

Mme E. OLIVIER-ELSIG et MICHEL RUDAZ - SIO N

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BUJÜJeJtin menswel du peœoImJell enseignant dru ValariJs romand Ecole

laisanne v A",rJlL 1967 No 8 XHe annoo -

SOMMMAIRE

Xavier ] or janne Michel Carron Michel V euthey M. Mayencourt Y. G.

PARTIE GENERALE

Sur [(je !tJalhI.\JeJaru nJolÏir • Sl1aJnlliey • • • . • • • . • • • Hoo:ri ROIUIsLSlelalU-, d1iJr «Le DoOlUlanlilelr ROIUlSlsleJ.aiu~> • Nos 'coilllèg'we!S: t Henri VleIl'nJay, SalX'on . t SœUlr Marie 00 Sllior,éJCœusr Bilh'JiiJo~r1a!phiJe

PARTIE PRATIQUE

PARTIE CORPORATIVE ET OFFICIELLE

AIuoc IÏInJslti!m:tll1ffill1.1S'ClalnidûJd'allls, aru: Ibliever ,p'&OOJ;lo'J;llqule' . EJOP'olSl~tÙJon 11a1Ull1Je leJt lfiLoII.1e • , • • • • • Pèih~l".Ïnilli~e ,d~ IDa SuülslSie 'I.·()IDaillde il NOItIlie:-rDiaII11le dte ùOIUlI.1d'e!S • Commru'I1ilqUle. • • • . " • • SSMD . EX'p'osliJlii'OIn iltilnJé11all1!lit~ 1968 - Vholl11lJJlie. . . SSM G - PlUiblliùOal~iolll ,de/si 'cow's ,de g)'lIl1!l1!alSll1Ï'quJe 'SicolJJalÏlrie •

RENSEIGNEMENTS

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«L'Ecol1e valla~IS'allme» pal'aÎt à Sion l'e 15 de chaqwe mois, juliillIJelt ,elt a'oût exceptés.

Publicité: PuMi:ciitirus, avertlUJe du Mid;i, Si~n,

téléphone 2 44. 22. Rédaction: P. B olll!l"b m, ODIS, Rawyil 47, Sion; ,té~lé'PhoThe 2 93 65.

Délai de rédaction: ILe 1er de cha'qwe moi5.

Edition, administration et expédition: ODIS, R awy'1. 47, Sion, tréléphorre 29365.

Impression: Fiorina & Bul'genieJI', Sion.

Abonnement annuel: Fr. 13.-, CCP 19 -12, Etat du Vad,a:is, Sion (pour le personnel enseignan t, l'ahonnement es:t retenu SUIl' Je ll'atÏitemell.t du mois d'a'Vdl).

Pa'ges 3 ~t 4 de ilia couverture: (10 1IliS'ertions)

Pa'ges ord~ruuil'eIS', 1 insertlion:

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III

Pour étahlir le râle du dessin en éducation, but ultime de cette causerie 1) ill faut d'abord rappeler brièvement ce qu'est l'éducation et préciser, ensuite' la mission du maître dans cette initiation au dessin-langage. '

E-duquer, c'est préparer les enfants, les jeunes à affronter Œa Vie. A partir de cette 'définition, ill est possib1le de préciser ia place du dessin dans l'éducation moderne.

Reilevons quelques-unes des principa1les composantes du monde moderne, ce~ui qui est Je nôtre, celui dans Œequeil s'in tégreront nos écoUiers. Le miŒieu contelll_ pOl'ain est le monde de 1a science et ile monide de Œa tedmique. La technique a mis à son service tout un secteur du dessin. Cette forme particuŒière du dessin lui est si intimem'ent liée qu'ill en a reçu son nO'ln: le dessin technique. Deux qualités de bases sont requises pOUl' le succès du tTavail1 de l'homm_e de sciences. Fl doit être un honune doué ,du sens de Œ'observation, doublé d'tille riche imagi_ nation. Gràce à ses observations, iŒ ser,a en mesure d'étab[ir, !d'imaginel' ses hypothèses de travaill, point de ,départ de toute théorie scientifique. Le dessin d'après nature - appelé aùssi dessin d'observation - doit mnener l'élève à un sens de plus en plus rigoureux de ['observation du monde qui fentoUl'e. La f.onction propre de ce type de ,dessin est d'bveiftŒel' et ,de déve~opper la facu[té d'ohs'ervation.

Notre monde est encore un univers où règnent Œa raldio et [a téllévision. Le jour où Lille éducation esthétique, née d'une sérieuse fOl'mation en dessin, porten ses fruits sur l'ensemMe des téŒéspectateul's, rr y a fO'rt à parier que le niveau des programmes y gagnera. La valeur des im,ages du petit écran fera un bond en avant. Ces réEaexions sont vaŒables pour le cinéma. Les progrès de l.a sdence et de la technique muŒtiplieront [es loisirs dans la société où nous évo[uons. Une form,ation et un enseignement inteilŒigent du dessin éveillŒent insensib[ement le sens esthétique. Cet affinement de la sensi,biEté prépal'era les «vacancieTs» à un contact pel'sonnerr avec tous les chefs-,d'œuvre de l'Art rencontrés au gré de leurs voyages. Ajoutons encore que cette civiŒisation des 10isÏTs dans laquelUe nous entrons nous prepare des «heures libres» que le bricoŒ,age meub1era heu­reusement. Un bon bricoleur n'est pas seulement celui qui sait utiiliser habile­ment ses mains. C'est p1us encore celui qui sait insuff[er un cachet de beauté à ses réa<lisations. Le bricoleur est, de par queilques côtés, un «créateur».

Qui dit «création» dit aussi «beauté». Le sens du beau, n'est concevable qu'à partir d'une formation artistique.

Les jalons posés permettent d'e deviner que le maître de dessin soucieux de ne pas iimiter son enseignement aux sim'ples notions techniques trouvera, dans l'enseignement de sa matière, des ressources insoupçonnées pour préparer ses é1èves à affronter [,a vie avec efficacité.

1) R.avpeJ1o'lllS qUie c.e1Ilie mÜJ~e d'all'tideJs eslt 1a. C<3lUSlell1ÏJe faJi:te d\31118 ~e oodll",e dru' COUIllS de p'erfeJc1t!Î'(){lli111emoolt 1966, \3IUOC p la/li tliJclÎlpall1lt\s, dies 'CO'UIl1';1 die Œe!SlSlÎIlll.

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Les potentiaŒités éducatives du dessin ne sont pas encore épuisées. SUl' le lan de la dis,ciPlline personnelŒe, le maître pourra, gràce au dessin, incuŒquer

:p' ses élèyes le sens de la précision. della Fiih-eté du coup d'œiJl. ceilui de la har­diesse, cdui de la rapidité de décision, ce~ui de il.a pel's'évérance ~ans ['effort. L'initiation judicieuse et progressive à certains courant,s de ['Art contemporain _ pensez surtout aux recherch~s non-figuratives - pel'll1ettront au maître de dessin de déve'lopper le sens des proportions, cellui de Œ'équillibre, celui de l'eu. rythmie, ceJui ,de ~a grat~ité . C~t ~;ei[. ~nsefilsih[e au sens des,. nua~~ces, à celui des va1leurs prepare peu a peu a l equillbre du cœur et de l Inteilhgence. Une lecon d e dessin bien menée IJeut ouvrir les é[èves au sens sOJciat Par le dessin coillectif, iJ.'éJlève apprendra à respecter le travaiŒ des autres, à suhoI~donner ses propres conceptions à c,e1le,~ ~1~ s.es ~aIllar~d.es, à ;ravai(Jr~e'l' e~ cdN~,bor,a~ion et à vivre en COlnnlunautE:, L InItIatIOn a la cntflque d art prepare a [a VIe socIa[e. Critiquer Ç}e Inot est rpl'is Jau sens ,de «jugea.'») · une œuvre 'd',al''t, c'est Tecon­n,aître chez ~'autre - l'auteur de ~'œ-uvl'e - ,des qua[ités, des conceptions esthé­tiques qui ne 'sont p'atS toujours 'cel)Uies du 'critique Œui-même. L'olhJectivité est une qualité éminente de la vie socia~e . La formation à l,a critique d'art - eJ}[e peut comm,encer ~ar cell~ des d~ssins :les ~alm,arades -:- ~ mène ,directement. Eeluquer, c est preparer il enfant a sa VIe d ,adulJ.te aUSlSI hwn sur le pŒan pel'­sonne~ que sociaŒ. Le ,dessin joue un rôle important dans cette préparation à ia vie. Cons'cient des reSSOUTces édwcatives ,du 'dessin, ill re'ste à voir comlnent Je maître doit les uti<J.iser.

POUl' accO'l11.plir sa mission éducatri'ce, le maître de dessin doit être bien au clair sur le but à atteindre. L'idéail n'est pas ,de réa[iser, pendant une année, un n'Ü111hre imp:ressionnant .de IdeS'sÏns «hien finis» ... «\hien liéchés». 1[ f iant lavant tout in cuŒquer aux élèves Ull esprit, leur fournir des principes soŒiJdes, une méthocle de travail. IeL faut essentiellilement fes mettTe en situation pour qu'ills puissent, par leurs pro'pres moyens ~ontinuer à dessin~r pOL~r [eur joie et pou,r leur ép anouissement. Un exemlple IHustrera cette afflTm.atIOn. Dans Je passe, l'idéal!. pO~ll'suivi par un 'père ,de f,anlÎllll'e é1la~t Ide Œ-aisser à ses enfants une fOl,tune afin de les mettre à l'abri des difficulltés de la vie. De nos jours, i[ en va tout autrement. Un véritahle père de familJlle prépare ses enfants à se faire eux-mêmes un chemin dans h vie. En bref, le maître ,de ,dessin n'est pas ce1lui qui fait le travail de ses eIèves, mais celui qui opère une véritab1le «mise sur orbite».

Et m aintenant, COmill1ent le maître de dessin jouera-t-ilJ. ~e rô[e qui lui appar­tient clans cette préparation à Œa vie?

A aucun prix, hl ne doit être le maître qui s'impose ou qui impose sa manière de voir. Le MAITRE de DESSIN est le CONSEILLER. n est ceJui qui, grâce à ses connaissances teclmiques et psychologiques, guidera les éllèves vers l'a1cqui­sition de leur maturité dans ['utilisation du dessinJlangage.

Comment remp1ir, dans la réarJité, ce rôJe de consei~Œer? EsquiS'ser le portrait du «maître de dessin idéal», c'est répondre à la question. LE MAITRE DE DESSIN IDEAL EST CELUI QUI SAIT RESPECTER LA LIBERTE D'EX­PRESSI ON DE SES ELEVES TOUT EN LES ORIENTANT FERMEMENT VERS L'ACQUISITION DES MOYENS TECHNIQUES INDISPENSABLES A L'ENRICHISSEMENT DE L'EXPRESSION. IJ doit être en mesure de mettre la main à la pâte pour illustrer une explication qu'il est amené à donner. Ras-

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surez-vous cependant! Un maÎt're de dessin, voire un bon maître de dessin n' ,. _Il"" b' d' A ,est pas necessanement Ct:I.lUI quI salt tres len ' esslner. veu surprenant. ...

Pour un maître de dessin, ce qui est encore pŒus important que de savo' cl · 't d' . d . A d' . ,1 h' . d ' l ' L Ir essiner, c es ' ,aVOIr 'lI gout, ' avol'r \le sens est ehque eve.lOppe. e maîtr d~dessin doit avoir un don pour stimuJer la rechel'che, 'pour susciter la ha ~ dlesse, pour provoquer l'enthousiasme tout en orientant judicieusement l'élèv r Si une te!IŒe affirmation vous déconcerte, songez à ce f,ait. Vous connais'sez sa:' doute, dans le dom'aine musical, d'eX!ceJllents critiques. Combien parmi e~x se~ rai,ent-ms en mesure ,d'eXtéJcU'ter, ou Ide diriger, ['une ides' œuvres, 'Objet de [eur a:d.miratio?? .Peut-être conn~issez-vous des. directeurs de ~~œur. dont la compé­tence est m ,dIscutahle et quI, dans la pratIque, sont de p-Ietres mstrumentistes? Après 'CclI,a, vous n'avez pas ~e droit de vous croire inoapables de réussir dans ['enseignement du dessin.

Le maître de ,dessin ne ' doit pas uniquement rec'Om'ir à ses connaissances techniques pour a1ssurer [a réussite de son enseignement en une matière impor_ tante mai,s compŒexe. n devra aussi faire appell à tout son savoir pédagogique. Di,sons, ,au ,départ, que toutes ses connaissances en psychologie généra~e trou_ veront lem' aprpHcation en dessin, au même titre qu'en n'importe queilll.es autres matières du progr,amme.

~e ~aÎtre d'Oit .cependant teniT corn'pte des a~pectS' spéciaux de 'L.a psych~ogie apph-quee 'au deSSIn. Ignorer, p.ar exemrp~e, ['eXistence des deux crlSes du dessin peut être à [''Origine 'de gll',aves, el'rem .. s pédagogi'ques. Bien Ides enf ant'S et hien d,es aldOllescents peuvent prendre en grippe [e dessin parce que le maÎtr'e n'aura pas rsu [es airder, en t-eanps OIpiportun, à f,ranchir rce tournant Idangereux. Nous terminerons cette causerie en rappe!lant brièvement ce prob[ème. En ce qui concerne l'e dessin, [,éJlève passer,a durant son temlps de scollarité primaire par deux crises. La première se situe au degré inférieur (entre 7 et 9 ans). C'est à ce moment que se fait J·e passage du dessin irdéog'l~alphique au dessin physio­gl·,a'phique. Pour ['enfant, le dessin est symboile. Un rond (qui peut être tout sauf rond ... ) duque!l p1artent quelques traits sera pour lui un chien ... un chat ... son père ou sa mère (et que sm'tout ['alduhe n'en rie pas); car pOUl' Œui son dessin est la projection de 'Ses i'dées. Vous compTenez m,aintenant pourquoi le dessin de l'enfant est appe!lé idéographique. Le moment arrive où cette c'Onception ne donne pŒus satisfa:ction au petit bout d'homme. FI. veut que son dessin ait une certaine ressemblance avec la réailité, avec la nature (en grec: nature = phy­sique). fi entre dans iJ.e sta,de du dessin physiographique. Ce n'est pas [e lieu de développer toute la méthodologie qui se greffe sur cette constatation. Au degré moyen (souvent vers 10 ou Il ans), l'enfant traverse une nouveIHe périO'de de crise. CeŒle-cÎ se ca-radérise par ie pa'ssage du dessin-surf,a,ce au dessin-vO'lume. C'est 1a 'période de la conquête de la troisième ,dimension (criS'e de la pers'pec­tive). Ici encore, i[ n'est pas question de déveUopper tout le prohlème de J'ini­tiation à h perspective. Qu'iIl me soit permis cependant de vous signaler le l'Me de premier p[an que deVl'ait jouer, en fait, le modelage, dans cette conquête de la troisième dim·ension.

Concluons, Mesdames, Mesdemoiselil.es, Messiem's en ;redisant que l'éducation qui ,doit mener ['enfant, à travers rétape de l'adoŒescence, vers l'âge adu!Ite, s'adresse à Œ'hom'me tout entier, à son corrps aussi bien qu'à son cœur et à son

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. tBIlligence. Dans cett~ évo[ution psy'chOllogique, le dessin joue un rô[e de Jll enUer pŒan. Nous avons tenté ,de [e ,démontrer. Cette pl1ace lui revient parce pr e le dessin, en tant que langage est susceptibŒe d'augmenter et d'enrichir ~ possibilités -cl' e~pression ,de r enf ant, Œ 'hO'BllUe ,de demain. En VaJais, cette lace est faite au , rdessin, dans le programme offidell. C'est aux instituteurs et

!ux institutrices qu'hl a'ppartient de ila 'lui ,donner ,dans la réailité. Denys Thew'illat SM

Sur le tableau noiry

Les images menacent notre statut social

Durant 'les vaca:ryces d~ Pâques, j'ai rencontré des réa'lisateurs d'émissions de 'télévision scobire, ,des auteurs ,de fi!lmsdocumentaires et des professeurs de ckéma. Je leur ai communiqué quelques préoccupations qui me tra'cassent depuis bien longtemps. Je les soumets à votre jugement ainsi que [~s réponses qui m'ont été données. _ La p roJifération des images est perçue par [,es pédagogues comme une menace

dirigée 'contre leur stiatut soc-iarr. 1[s craignent d'êtTe dépossédés de [eurs attributs essentiells. Hs cessent d'être, pOUl' ~eurs éIlèves, l,a sour'ce unique du 'savoiT. Actuetlrlement, seŒon Ua fornllrle très plai1sante de Michell T.ardy,

'rres élèves appartieI~Il'entdéjà à une 'civililS'ation iconique alorls que iles maÎtlres ,~pp aI'tienneI?-t enCOTe à une oCÏviŒisation 'pré-i'conique. ]l en décotillel'ait une situat ion sans 'pTécédent dans [I.'histoirre de la pédagogie: les pédag~gues doivent sinon dépa'sser du moins rattraper leurs élèves. Un p rofesseur, Clau'Cle Bl'émond, écrivait réce'l.nment: «On se sent comme en ét at d'infériorité quand on n"a pas d'ap,pareiŒ de télévision, sm'tout

, ~uprès des élèy-es qui, au [~n>d.emain de certaines émissions, viennent vous poser des questions.»

--: Lorsque je regarde mes éJlèves, nounis de cinéma, de téllévision, d'affiches, de b and·es deS'sinées, de photogr,aphies, je me demande qui Jeur enseigne à déchiffrer Ies signes de ce nouve\l aI1phÇlbet ? Qui leur rupprend ~ éviteT la bêtise ,cinématographique ou «téŒ-évisueŒlJ..e», comme on leul' .apprend à éviter la bêtise [ittéraire?

_ Lè's in~tituteurs, les institutrices ne peuvent pas esquiver ce prob1lème en invoquant i'âge de leurs gosses. Dès 5 ans, au Danemark, on organise des séances d'initiation pour les éIlèves de l'éco[e materue[[e. A ch,aque séance, une animatrice eX'pJique ce que l'on ya voir sur ~'écran. EI[e raconte i'histoÏl'e du film, puis la projection commence. Encore faut-i,l disposer de documents de travaill adaptés à cet ,âge et aux âges suiv·ants?,

- Nous avons toujours quelque peine à franchir les portiŒ~ons des cinémas. Un certain comp1exe de culpabi[ité nous 'assaill!le lorsque nous regal,dons un

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film ou une émission de té1tévision. Est-'ce bien là une clistra'ction '. no~s ~emando.ns-nous? Les images animées, c'est un peu ['opium 'duseneUse, malS c est aUSSI un médicament! peuPle, N?tre ?onfon. intetlflectuel n'est-hl pas dérangé lorsque nous lirson dedlaratIOns <pu ont la teneur suivante: «La subtiUité de l'ensei 8 des

lceJlŒe du !l~enavd: i[ ne ,dép[olre 'nIas ide ne Ipouvoir enseign''''''' (le ~~nt est l ,. 1:' V.I.!l IClUte:rnra':'1 e mepnse comme une entreprise vœlgaire, comme un pseUJdo-art d ' . .l'J.

laux fomes ,du samedi BOir, 'COJnmle un phénomène culltureJl 'rIlui ne d estlllé . ... C ,. ï 1 elUand aucune InItIatIOn. ' e mepns est partielŒement justifié: le cinéma e beaucoup une simple distraction, un divertissement mom'entané es~, pOUr des difficuŒtés.» ' ouhli

Beaucoup ne sont attirés dans ~es sat11es obscures que pal' des raisons à . avo,uables. P.re~ve: 1~ suoc~s de LA CUREE de Roger Va,dim. peIlle M,aIS est-üe SI bIen raIsonne qu'on Œe croit? Le ciném,a est un langage qui utÏllise des combinaisons d'~''''''''ag'e~

, fi'" hl' d .&l.Ll.l .:!, tout c?~me ~ ecntur,~ u~ Ise ' .es combinaisons Ide signes. «Le cinéma ou la tê' V~SI?n, comme q ecnture, est un moyen au service tout de d'imhécHité e~' ge~Ie? ,de Œa 'propagande que de la recherche désintéressée et du Sp~t ~u a-rtlstIque.» (Yvon Bourdet). aCle

Voici maintenant les réponses que j'ai obtenues

A propos de a,a 'Compréhsenion des images, ,de 1a cuŒture cinématographi se pose l,a mênle question qu'à propos des autres arts musiqu,e ou p . tque,

• Œ • f 'f] f . ,em ure pal . ,e~emp 'e. ~ut"'IIJ. al'l:e cO'luprenche aux éaèves la subtiŒrité des fonn ' musIcales ou pI1cturaUes Ide façon à ce qu'i1 retire de ,eette étude de ,~~8 ments d'appréciation, donc de délIectation? Oui bien sûr AUOl'â s ~le-

. " dl' . '0 • que a musI.que se repan e, 'C ans nos classes, que [es parois se couvrent ,de re ro. du.ch?ns des chefs."d œuvre de a'histoire de Œ'art et que qes images fixe; ou animees enchantent :les gosses qui nous sont confiés. Le romancier français Emil1e Henriot constatait, il! y a bien longtem;ps déjà: «On nous apprend beaucoup de choses à l'écoite et d,ans les coŒUèges M' P~ '. d . m sonne ne nous a ap'pns a regal' er. Devant toute chose objet visage évé. nement, f.orme Scu~'ptée ou toi~es peintes ou images, et tOl~t [e détaiil de'l'im. mense "?-nivers, devant nous, nous croyons voir et avoir vu. Mais c'est REGAR. DE.R, Justeme~t et d'abord, qu:i!L faudrait savoir: avec attention et appli. catI?~, avec. I~lscern'ement, es'pnt rd'anaŒyse et iHésence de toutes nos dis­pOSltIons Sip:.rItueŒ.Jes, mobiais~e~ par le regard, pouvoir qui se conquiert. ~eaucoup ,~!ntelJ.[l.ectu.e1.s se. mefIrent ,des prestiges imagin'aÎlres, conformément a la trachtIOn. CJlasslque Issue de Descartes. Pour eux, tout arrêt ou tout retour s~r l~s nnages est Je signe d'une insuffisante vigueur d'eg,prit, d'une p.ar~sse mteiUectuelile. C'est une régression infantile ou a'rchaïque. Or le clne~a est 1~. p[us 'complet, le pius efficace, [e plus vaTié des moyens d'ex. preSSIOn rde l Imaginaire.

~n, l:a.pport d.e rUNESCO notait fort justement que ~e cinéma et aussi la teJlevlsIOn 'Sont en .tra~n de ,de~enÏI·. en quelque. sorte. pO~T la jeunesse un «monde second», SI bIen que Œ enseIgnement dOIt tenu clument compte de

la roanleTe dont Iles jeunes gens vivent ,dans ce nouveil univer,s de l'image oÙ Ns p a1ss'ent une si grande paTt de Ueurs loisirs: de plius en pŒus, en effet, l'existence ,des jeunes - et la nôtre - se situe sur [e phn visueŒ. Le ciném'a et b téŒévision, les pÙus puissan ts ,de nos moyens de .diffusion de l,a pensée et les p1us popurIaires de nos passe-telnps, usul'pent peu à peu la pŒa,ce qu'oc­,cupaient naguère les écrits ,et (La pa~:o11e. M,ais Œe 'puhi1i1c et surtout la jeunesse ne sont pas suffisanllnent préparés à ce 'changement et s'adaptent ma[ à ses conséquences. LI est donc urgent qu'lUle forme nouverlŒe d'éducation vienne pour ainsi dire jeter un pont entre la vie rée[[e que l'enfant et l'adolescent mènent dans lelu lmiveTs quotidien, et la vie imaginaire qu'ias connaissent dans le «monde second» relu cinéma et de l,a télévision. Que p ensez-vous de ces renlarques? Comment pounaient-elUes influencer

la conception que vous avez de votre travail, de votre rôŒe? Ne serait-i[ pas utile de les jeter dans un débat généra1 qui serrait organisé à l'oC'casion de la Semaine pédagogique ou dans le cadre paus restreint d'une réunion profes-sionnelle?

Ces qu'estions préoccupent en tout cas tous les mi[ieux éducatifs, de tous tes pays. Je lisais réoemment ,dans un bulllletin hongrois, Hungru'ofillm No 5, ,ceci: «Un ,abîme de pŒus en 'p1lus inquiétant commence à se Cl"eUSer entre enseignants et êlèves. En effet, à répoque où <les adWltes d'aujourd'hui portaient ~'eUl\5 cuilot· tes courtes d'éco~iers, les goûts :littéraires et [es lectures d.es maîtres étaient, en gros, les mêmes que ceux de leurs élèves. L'imagination des professeul"S et des écO'liers se mouvait dans les m êmes régions. Mais aujourd'hui, nous faisons face à des centaines d'écoEers, bons ou mauvais, à des gosses genti[s ou infer­naux, dont '1es têtes sont f atI,cies Id'imlages ~éguées 'p:aJ: ,des filhns que, nous, nous n'avons p as vus. n en résrnhe que ce monde dans [eque1l'enf,ant s'évade en 'Com­pagnie de ses rêves, dans iequeŒ vivent ses héros et ses idéaux, ce monde-iJ!à est peut-être tout à fait étrange!" au pédagogue chargé de l'éduquer. Et, tôt ou tanl, une tel[e situation peut mener à 1la catastrophe.»

ID 'exis te, pour 'répoIlche à 'ces rp'l'éoocupatio'l1's, lille 'poŒitique Ide fac:il1ti.,té, ,céllle de l'autruche, 'Clu refus qui conduit à estimer tous les coun d'esthétique, d'his­toire de l'art, de formation cinématographique com'me inuti[es ou simples dis­tradions d'esthètes.

Et la vocation artistique des enfants?

Dans notre travail quotidien songeons-nous que tous les êtres jeunes sont artiste ? et qu'à cet égard l'enthousiasme ou les dons personnels de l'instituteur peuvent faire vibrer ['esprit, le cœur ou les goûts encore indécis des ël èv es ?

Marie Mauron, dans un livre admirable que tout instituteur doit lire, n'hésite pas à transformer cette question d'apparence anodine en un cas de conscience qui Œ'a déchirée tout ,au {)long de sa oamière.

Sur le ton de la confidence, avec une simplicité touchante, Marie Mauron nous r aconte la vie des instituteurs et des institutrices de France, à travers sa propre expérience de vingt-huit ans de loyaux services dans l'enseignement primaire. Mais son histoire nous concerne tous, tous ceux pour qui être institu­teur c'est ouvrir des fenêtres, des baies nuùtÏJp[es sur le bleu, l'enso[eillé, le pur,

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le gai, le sage. Répétons avec ellJe: «Qui ne s'enfilamme pas ne saurait respŒ du.'!» Faites ;resp~'endir 'ces jeunes espl"Îts, ô vous si bien nommés 'maîtres d'éc jll;

Marie Mauron, LES CAS DE CONSCIENCE DE L'INSTITUTEUR, libra~:' d " P . l'le a'ca, emlqu'e erl'm.

L'hécatombe scolai're

Ce probŒème ser,a d',actuaaité ces mois prochains, au moment du dépôt d birla~ S'calair; a~uel, ,[~r8'que ser~~t ~)U~)~iés les résultat~ d,es eX,amens de pr~ motIon ou cl entree. PerIode pa,rfms ehffIcile pOUl' les maItTes qu on aücuse à l l " d" , l L d' ~rI ' a egere ' mcom'petenoe ou 'e e paresse. es parents ' t:'ieves non promus ont parfoi toutes les indu!lgences, toutes ['es eX!cuses pOlU (leuTS rejetons et si peu de COln~ préhension à l'égaI'd Ides éJeluoateUl·s.

li est utiŒ'e de prévenir [es critiques en informant Iles parents, 'avant 1'e moment fatildique Ide Œa cJôtur·e, sur ~a situation scohire des enfants,de fournir des exp1lications sur 'l'origine de 'certaines insuffisances.

Un ouvrage ,de Georges Ha1stin, L'HECATOMBE SCOLAIRE, Char[es Des. saTt, éditeur, BruxeŒles, vous aider,a dans 'cette tâdle .déUcate. C'est une bonne vulgarisation ,d'un probaènloe l'argement ressenti. L'auteur prend en 'considéra. tion tous les facteurs qui expŒiquent !l'échec scolai.re: les facteurs inteilllectuels et physiques, les facteurs affectifs et de peronnaŒité.

De pŒus, son étude constitue une saine critique de la rentabilité du système scolaire actueL

La prière du maÎtre chrétien

Un ode mes élIIIlis m',a ,envoyé UJ]e très bellfLe prièl'e rtiT'ée Id'un texte Idu Ipape PIE XII. La voici:

«0 Verbe Inorul.'né, Maître ,des maîtI'es, qui lavez Idaigné venir en 'ce monde pour indiquer aux homlues ae :chemin du cieil, écoutez ·avec bonté rhumMe sup. pu'cation de ceux qui veru!llent, à votTe suite, être d,es maîtres 'cathoŒiqu'es, clignes de oe nom.

»A'c'Cor-dez.noU's Œ'a [umière pour éviter les emihfl'chesde l'en'eur et pour pé. nétrer les véTités que nous relevons adapter à ~'inrte:UligellJoe ,des jeunes.

»Aidez.nous à comprendre nos éilèves, à supporter ŒeuT turbruJlenoe et leurs défauts.

»Remplissez nos CceUTS ,de votre amour, afin que nous sachions nous immoler à ,votTe service dans votre vocation de maître et d'éducateur cluétien, pOUl' la gloire Idu Pèœ, ,du Fias et du Saint.Esprit.»

Xavier J orj.anne

8

Les grands explorateurs

v

STANLEY (1841 -1904)

Débuts difficiles

1. En Grande-Bretagne

Henri.Norton Staniley e:st né en 1841 au Pays tie GaŒ[es, à Denbigh, dlans un foyer m isérahle ~ù régn.ait [a mésellJtente~ 11 S" ap'.pellait en réaiJité J o~ RowJ.a~ds, du nom ,de son per,e, qUI mOluut peu apres sa na'lssance. Ahan1donne 'par sa m~re, l'enfant fut bientôt mis en nourôce 'et y resta jus'qu'à ~'âge de 6 ,ans. EnsuIte,

mme p ersonne de payait sa pension, on ['envoya à ['orpheŒinatde St.Asaph, : triste asi~e pOUl' a'es enf'ant's ·dont personne ne vowlait. Pendant neuf ans, iIl

fut si mail nourri et si fréquenl1uent battu 'qu'un jOl.U·, se révoltant 'Contre [a y -neiNe autorité d'lm sadique (qui ·devait mourrir ,dans une maison <:le fous), CI , 1"1 " h t l ~ le rossa. Qu,and 1 autl'e eUlt pere u connalssanoe, 11 sec appa en sautan e mm' de l'orph elinat. D'abOl~d, ill trouva un abri chez une tante Id·ans [es GaHes du NOl,d, puis chez une autre tante à LiverpoOil pOlU finaŒement s'emha'I~quer com'me mousse à bOl,d du Windermere frété pOUlI.' [a NourveJlle·Ortlréans.

2. En Amérique

Dans cette viŒ~,e iJ fit [,a connaissance d'un brave négociant nommé Staniley qui sans 'cérémoni~ J'adopta et [mi donna son nom. Pendant deux ans, iills voya­gèr~nt ensembŒe, l11~is ~e vieux Stanlley mourut brusquement en 1861 et H~nâ dut de n ouveau se tirer d'affaires seul}, kprès s'être hattu ,dans Iles ra'llg's sudIstes

Penetant la guerre de sécession, irr revint en Angleterre. Accueilili très froidement, h l . (J'A ,. C' t- fI il se réen gagea ,dans ['a marine mal"C anc e ,pour TeVOIr 1. men que. es iilJ:ors

qu'ill. commença lille canière ,de journarLi'ste. Ayant réalliisé queilques reportages sur [es Hvraisons des Peaux.Rouges ,dans l'Ouest, iŒ fut envoyé comme correspon· dant de guerre en Abyssinie pm' James GOl,don Bennet, réda'cteul: en che~ du New York Hera'ld. Grâce aux dispositions qu'iŒ sut prendre, ses InformatIOns furent p aTticu!lièrement rem,arquées ce qui Jui vaŒut d'être nommé conespon. dant pe1.'m anent ,du Hel~alM.

Il Sa carrière: journaliste et explorateur

1. Journa liste

AU'ssitôt après ,sa nomination, StanŒey 'reçut [,a mission ,d'é'crire des :ar:t1J1!c[es sur 1'ouve·r ture du canal d·e Suez et Iles exp~lorations dans l'Afrique Ides , gra~Çl~ lacs.

.

9

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A ce mom~nt, Bennet prit une décision qui devait renldre Stanley célèb En 1869 le Jeune reporter fut invité à conduire une eXJpé~it.ion a~l cœur ~: l'Afrique pour retrouver David Livingstone, le falneux nllSSlOnnau -e anglais dont on -était sans nouvehles.

MissionnaÏl'e écossais au cœur pur, piomüer -de J'eX'pŒor,ation et des ho L· . ,., G 1 B nnes

œu~res, IVlngstone etaIt tres connu en ran'C e· retagne pour ses voyages AfrIque et pour sa rlutte contre la traite des esdaves. Sa dis'pari,tion avait 0 e~ un . , t· Bd'· 1 d' l· , , . aUse . e vlflve emho IOn. ennet eCI'e a exp olter cet evenement au profIt de son Journa,.l en c argeant Starilley d'aŒŒer rechercher le disp,aru.

2. Explorateur a) A la recherche de Livingstone

,Le 21 mars 1871 une troupe mise SU'1." pied à Zanzi.bar partit pour !l'intérieur EœIe se hem·ta à toutes ,les diffi.cultés cm,nmunes aux exp10r'ateurs africains d' cette époque; dans l,a brousse redoutaMe de ce territoire, qui est aujoul'd'hu~

•••• t'rClc.~ d~~ V'lt.'? 1"0",, t,o", s _

le Tanganyika, mutineries, désertions, vario[e, quand ce n'était pas le manque de vivres entravèrent constamment l'avance de ['eXipédition. Mais Stanlley ne se rebuta 'd'evant aucun obsta,cJle et même, à cha,que fois, ia redoubla d'énergie. Il 'poursuivit sa route pendant pI"ès de 8 'mois, jusqu'au jour où H entendit parler de la présence d'un hlanc non [oin de M. Le 10 novembre 1871, il atteignit le

10

vi®age d~ Oudjidji sur le bor1d du lac Tanganyika. Un homme gI·isonnant, sou­cieUX attIra son regal'd. Starilley s'a'pprocha et le sa~ua d'une phrase qui, tout historique qu'eilile fût, ne manque pas d'un certain humour.

_ Docteur Livingstone, je suppose? Le vi~ux missionnaire fut enchanté de le vou·. Dm·ant 4 mois d'agréahrle

cOIIlpagn ie, i~s voyagèrent, le vieil homme enseignant à StanŒey les coutumes et les croyances africaines. Ils expaorèrent eusembUe l'extrémité novd du h ,c Tanganyika afin de résoudre certains prob~èmes géogra,phiques. Bientôt Stana,ey se mit en l·oute porur n'e voyage Idu Tetour; Livingstone ["a:0colmpagna jus'qu'à Unya­nyeID!ba ; Œle ~4 ~?r.s i[tS. se sélparèl'ent .. Livingstone qui a'Va~t ,confié 'Ses p1lJpiers à Stanll'ey ,dev,aIt flnIl' 'ses J'OUJl·S sans ire'VOltr un ba'anc.

Peu ,de temps ,après, Sl'an1lley 'débal"quait en AngŒete'l"il'e. La tâ'che que Bennet lui avait confiée, apparemment impossible, av,ait été bri!lhmment aocompJie: outre une aide substantieale apportée à Livingstone, une expŒoration utile avait été faite et Stanley y avait g,agné une précieuse expérience des voyages en Afrique.

b) A travers le Continent noir

En 1874, à l,a tête d'une expédhion anglo-américaine, Stanley explor,a le cours supérieur Idu Niil et fit Ile tom" ,du Œ!alc Victoria, qui en est Œa sOUTIce prin­cipaŒe. lJl effectU'a un r-elevé topogr,aphique dru h iC Tanganyika puis des'cendit avec son équipe les eaux inconnues du 'Congo. Le 5 novembl~e 1876, environ 700 hommes se mirent en route en suivant ~e cours du Lualaha (affiuent du Congo) . Sur une ,œ.gtance de près de 40,0 miruIes, ~e f!leu'Ve ,cou~'ait pres'que cons­tamment vers 1e Nord et Ison ,débouché restait pour Stanlley encore indéterminé. Mais après Œes 'chutes -dites Ide «StanŒ'ey», a'e flteuve tournant au nord-ouest, le grand eXipŒoratem· eut Œ'intuition 'qu'iil. devait être sur le Congo. C'est aussi à partir ,de là qu'iJ put utilliser [es eaux, 'car jus'qu'aux chutes la navigation se réveIait impossibŒe. Cepend.ant cette situation av,ant'ageuse ne fut pas de longue durée. Bientôt, ,de grandes dHfi.cu!ltés le retaT/dèr'ent; les rapirdes se su'Ccédaient; la navigation Idevenait si difficile et dangereuse que nombre d'indigènes refu­sèrent 'd'a[Jer au .. de[là 'd'es 'chutes de M,assas8'a. Après' une 'courte hal'be pourtant, StmIey put repartir Ide (l'avant. Renonçant a[ors ,auf'leuve dans soncom·sinférieur, hl décida de terminer le voyage par terre. Le 9 août 1877, iŒ arriv,ait à Bonna . Lorsqu'iŒ revint en Europe, 'aff aibili et hl'anchi, iŒ fut reçu en triomphe. Le pre­mier, i[ avait suivi Œ,es 4700 killomètres ,du Congo, de sa souroe à son embouchure; le premier, iŒ avait traversé d'est en ouest tout Ile Continent noir.

c) A u Congo

Stanley était envoûté par ['Afrique. Mais pal·.rdessus tout, if y ressentait une profonde Ja'oune: 'ce Congo ri'che en caoutchouc et en ivoire, oe Congo -aux tri­bus retaa.,dées, ,appeŒ,ait Œ'a 'ciVJiŒisatio!ll. ,Le roi Léopold II ,de Helgiqule 'avait [li aussi mesuré [es 'possi,bi[ités commercia1les du pays et en 1879 Stan[ey alocept,a d'y conduire une expédition bdge. '

Il

Page 8: L'Ecole valaisanne, avril 1967

Pendant cinq ans et demi, rI. affronta une vaste région habitée par p1us' mÏ'lilio~s de sauvages hosti~es dont beaucoup étaient antropophages. JlI ét~~~ 22 sta,tlOns sur le Congo et ses affluents, lança sur le fJeuve des petits hatea l~ v.apeUT et construisit des routes 10l"'8que la navigation ftlruviaile était intel'l'OllIUX a ~ar qU'erlqu~ obstacle: I~ me~tait h~i-même [a main à. la pâte .. Le voyant rn~i~e .ia massette, les Afncalns [appeJerenrt Bula Matan, le «.brIseuT de roch r . l . . , ers» surnom quI UI est toujours reste. '

d)' Sa dernière grande mission: au Soudan

A Ison retoUl' ,clans le monde civilLisé, Stanil:ey était céJlèbTe. l[ fit d'innomh bl ne ' , .. l C d iIl . (1 • ra. es 'co ' et'ences et ercnVlt )eaucourp. epen: ant, TestaIt un sOHtaÏl'e et tenait toujours pa's en p[ace. L'-année 1887 1e r'evit sur le chemin de l'Afri;e cha'Tgé cette fois Icl'tme mission diffÏlci1e. le

~e , S~uclan, pays s.auv~ge de. ISO?' 0.00 .kiŒon~.ètTes c~rrés; au sw~ de ~'EgY'Pte, aVia1t ete sous ~a Idomlnwtmn bntalilllque Jusqu ,au sou.1levement quI allilait COûte l-~ vie ,au g~néraŒ GOl'don. Tout sembl1ait pelldu; et pOlutant on apprit que le der~ meT :cles 'lfi.eutenants -de Gordon, nommé E'min Pacha résistait enCOTe d:ans l provin'ce la plus 'méTÏ'cliona[e. Un comité de secotus se forïna rapidement e~ Angletene et ['on offrit 1a rdiTection 'd·e ['eX'péclition à Stan!ley. . Ce voyage fut pOtU' lui ~'e piLus terrible de ' tous. POUT TepTenrche Emin il falNait traveTser ~a g:'ancle for~t ?U Co~go.l?e nom.br~ux comp.agnons ~le Stanley y moururent; hu-meme fut VIctIme d IntoŒerables 'cnses gastnques. Flna[ement après ,de longues et pénibles Techer-ches, il rdécouvTit Emin Pacha dans s; l'etTa,ite. Cellui ... ci, une .foi,s Tet:ouvé, n'accepta ['ai:cl~ p~'oposée qt~'av~c ~eaucoup de repugnance; ce quI n empecha pas Staniley de TeaŒIseT ce qu'hl s'et'allt promis de faire.

' 111 Fin de son œuvre

\L'œuvl'e 'd'expŒorateul' Ide Stan!lJey ét'ait terminée. Iil fit 'dès \1:0TS rd'e nom. breuses conférences sur ses voyages, acquérant ainsi pour [ui-même une plus grande conna~ssan'ce de l'em'pire bTitannique en visitant l'AustraJie ~t la NouvelliIJe-Zéland.e len 1891 et ['Afrique ,du Sud en 1896. De 1895 à 1900, ill siégea à la Chanlbre des 'conununes. fi fut décoré par le roi de Be~gique et reçut des distin'ctions honorifiques et des gTaldes de plusieurs universités et sociétés sav~ntes. l'l .mourut [e 9 mai 1904. Sidney Low résuma palfaitement son œuvre en écrivant: «La 'caTte de l'Afrique est un moniUiIllent à /La' gŒoiTe Ide Stanll.ey».

Michel Carron

CHRISTIAN A SON PAPA:

...:..;... QuJic"6S1t, pllp'a, qui a Îlnveinillé iI1a poud,re?

-,y - Euh 1. .. ,Euh! ... PourqUioi qUJe ru me œem,runrdes ça?

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.~ 'Pal'Cle. qwe mon. maîtIJ.1e, en regal'll'alIlit mon ,oahier où tu lais f'aJ~t mon tpl'obl1èm'e, i1l 8

,dm comme ça: «C'es.t 'sûremel1rt .palS 'l'on pèa.ie qua a inV'el.n!~é iLa pOluŒre».

enri Rousseau, dit «Le Douanier» (1844-1910)

NUIT DE CARNAVAL

La peinture naïve

Si les écoŒes cll,assées habituellllement sous l'étiquettes ·d'«a.rt modeTne» obéis-ent à une évolution qu'on pomTait qua[jfier d'organiqtle, la peinture naïve

:onstitue, en marge ,de cette séri.e de telldance, une forme d'art indépendante, régie p ar des Ilois prop.re.s.. , ., • Certes, on peut lla ,défmrr rpartIe1illement 'comme a une ,d'es muitlp[es. reactlons contre 1es recherches de 1'art moderne, notamment contre le Cublslue et ses structures ,cérébrailes. L'art naïf prend p'Lace, ainsi,

- à côté ,du Néo-réallisme, opposé aux défoTmations ,de ~a nature; - à côté ·de l'EXipressiormisme et du S~ll'l'éailisme, opposés à ['inteIlilectua-

lisme, tous 'ces group'es ISe :l'etrouv'ant IdallS [eUT [refus Ide 'La peinture 'pm'e'ment 'pŒ'astique.

Mais ce besoin de réaction ne suffit p:ag à définir toute f};a peinture naïve du début d e notre siècle. Eillle échappe d'ail.[leurs aux chssifications historiques, car ell1e 'Constitue un phénomène quasi permanent dans Ja peinture: i[ s'·agit d'une tendance dépassant les époques, ,débord,ant l'e üadTe des ércoŒes et des sièCJles.

Les peintres naïfs illustrent dans l'art la tend,ance généra1e qu'on pourrait carructériser sous [e nom de «bon sens». Ce sont des réa[istes, ignorants des pro­blèmes théoriques de i'esthétique. PiaT 'Cella, ias retprés'enterut h tendance popu­laire de la peinture.

Jil s'agit souvent d'a,mateurs, travaiU1l,ant d'une m.anièTe tot'aŒem'ent indépen-dante. m,s ne se connaissent pas et ne se Tencontrent pratiqtlement que ,dans [es ouv11ages qui leuT sont consacrés, ['a critique trouvant dans iletU' réaa.isme un point commun f avorabie à lIa classific.ation ...

Les Naïfs sont particudièrement normbreux et doués au ,début du XXe siècŒe; i'ls exceroent peut-être, sans le savoir, une bienfaisante cOlnpensation au milieu des tellld,ances céTébr,a~es de leurs contemlpor ains. Si Cami[Je Bombois et Louis Vivin sont univers.eJlJl,ement reconnus comme de bons peintres, le pŒus céllèbTe Naïf est 'certainement ~e Douanier Rousseau. l[ mérite d'aill.eUl's bien sa gloire, oar on ,doit admettre qu'i[ f.ait preuve ,d'un authentique génie.

Les Naïfs ne constituent ,donc pas une nouveauté p.ar eux-mêmes. Ce qui est neuf au XXe siècle, c'est lem" entrée sur le marché artistique. Les garleries ouvren t [eurs portes à ,cet ,a Tt regardé de haut jus·qu' a[ors; les colJllec~ionneurs recherchent !les productions des rpeinù.'es naïfs; ,des ouv1rages et ,des artI-dles leur sont consacrés.

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Page 9: L'Ecole valaisanne, avril 1967

~onIInent expa'iquer cet engouement? Pa[rtirEMement, par un hesolIl ' typIque de ~ot~'e, si~ole: ~elhù du ,~·~tour ~ux sources, COlume lIes -,enf.alit:

r: comme le~ pr:hl111'tifs, l,es peIntres naIf-s representent aux yeux des critiques t des connaIsseurs lille vaJ-eru: pure Ide toute reche.rche a-rtificieŒ[e ou théo" et

h d, " 'Ill' lIque pro'c e un cert,am Jal-nssement spontané ,de la création. Dans lille ép , où le trolIllpe.[l'œi[, ['e succédané et [e freŒ-até enV'alüssent de pl1us en p llus l't~ .... ?que li " l '''Hlvers vre a nos sens, es Naïfs représentent lme fomue réeJJIle d'authenticité D P om' t d '11 t d . .':'1'" • ,1 • • e Ce e vue, 1 s ne son ' -onc pas SI lliol'gnes qu on pouTrairt lie croue cl Il

. , '. ' e ll'elU's contelnpm',all1_s îes SUl'J:eailistes, sOUCIeux 'C01Ul11te eux d'une vérrita'bŒe 'cré.atio

n.

HENRI ROUSSEAU

Biographie

1844 Fiils d'un ferb['antim', Henri Rousseau naît à Lava[ [e 21 m'aÎ. 1862 Engagé dans ['armée à 18 ans, iU a'c'collnpŒit son service miŒiûaire dlans un

corps de musique. 1869 Quitte l'année et se mal'Ïe. 1870 RemobiJ.isé pour l,a gue'lTe. .

~ la fin de 1.a guerre, devient employé de roctroi, d'où le nom de «Doua. nIer Rousseau» par Ueque.J on [e distingue de son homonyme Théodore Rousseau (1812-1867). Vers l'âge -d'e qu,a'rante ans, quitte Œ'o'ctroi pOUl' se consa'crer entièrement à la peinture, prartiquée jusqu'aJors en a1m'ateur. Pour vivl'e, iŒ donne ,des leçons (peinture, soUfège, diction) et peint les commerçants de son qum'tier.

1886 Expose p~UT la première fois au Sarl-on des In1dépel1idants, grâoe à Œ'wppui de PaUlI SIgnac. Veuf, iJ se remarie, m-ais pel"d sa seconJde femme.

1907 Expose au SaJon d'automne. Rencontre !le corIJ-ectionneur Willhelhn Uhcle, puis suscite l',admir-ation -de Guill.aunle ApoiIain,aire et d'Ailired Jarry. Picasso oTganise lm banquet clans son atellier, en l'honneuT du Douanier Rousseau.

1910 Meu,n à Paris [e 2 septemhre.

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Oeuvres

Portraits, d'après modèlle ou de pure im,agil1lation: Aflfred Jany, Pi'erre Loti, auto-portraits, portraits de groupes. Pays,ages, divisihles, comme pOUl' les portraits, en œuvres d'observation et en œuvres imaginJaires, voire allégoriques; le prlus souvent, i[ s'agit de pa yS'ages exotiques: Lion a y an t f ai!ln ; les Singes ctans la f.orêt; a'a Charmeuse de serpents. QueiLques sujets historiques: la Guerre. Scènes -de genre: ~,a Noce, la Carri()lle du Père Juniet.

H enri Rousseau s'essa)"a aussi dans les ~ettres? écrivant un cha'me: «-La ven­eaD'ce ·d'une orphefline russe», qui fut joué au Théâtre du Châtefltet m-ais n'ohtint g ,

aucun suc-ces.

Caractère

Le trait il:e plus fra:ppmIt ,de la personne et de l'œuvre du Dou,anier Rousseau est sans doute 'sa gr,ande simplicité. Aucune re-ch0r1che :cl"aTti:f~ce, 1ll1lais un oouci constant 'de réaŒiseT sur l.a toille l'image qu'i~ a choisi (le représenter, au sens fort de ce terme. La naïveté s'a'ccomp'agne souvent d'une certaine gaucherie app'arente, m 'ais SThJ:tout ,d'une g,rande probité 'et -d'un IH'ofonid amour ,de ['œuvre à faire. Ce som nous vaut un -dessin extrêmement propre et ,des tons s'avOl.ueux et chauds.

Mais, comm'e cene de tous iles Naïfs, lia peinture du Douanier Rousseau l11'anifeste souvent un sOUJci un peu étriqué -du détal'l, une recherche anaŒytique des m enus éléments, opposée 'aux ~arges conceptions des grands maîtres: que l'on pense aux ,dernières années du Titien ou du Greco.

Le besoin Id' exotisme constitue U'l1_ autre aspect typique de la personne d'Henri Rousseau. Chez iles runes Snll'p[,es, ['exotis'lne se charge souvent d'une va['eur esthétique positiv-e, tout sÎtInp[e,111ent pm'ce qUe, comme ['art, ilt échappe à ~a bana1lité ,du l110IlIde 1ivTé à ['eX'périence quotidlÏel1il1e. Rousseau ra,contait qu'i[ ava,it pris pal):t à une expédition au Mexique, mais ce fait ne put être prouvé, et ses natuTes exoti'qu'es sem_b[ent p[utôt l1'ées ,de son inI,agination.

D'aiillleull:s, ['aTt ,du Douanier Rousseau est fécondé pral' de mu'ltip'les sources d'inspiration: lUle [iste ,de ses titres, !l1Ième très 'sÜ'llliUlaire, Ile Waisse Ideviner.

Ce qui fT/ruppe enfin chez lui, c'est ['étoilll,ant pouvoir incantatoire de ses œuvres, le véritab[e envoûtement qu'eUes peuvent pro,duire sur les specta­teurs envoûtemenrt d'!autant p!lus inattendu qu'ill les saisit dans lme expression artis;ique d'ap'parell'ce toute simpŒe et souvent familière. On n'y attend vr,aiment alllloun artifice, tous [es élléll1ents s"offrent honnêtement à ['ohservatio'l1 et ~'on est SlU1lris, 'au bout de queJques minutes, du charme in'attendu qu'on y -découvTe.

NUIT -DE ICARNA VAL

Peinte en 1886 cette toi[e se trouve a-ctuel[ement à New York, dans la co[­lection Louis E. Stern. L'Ol'iginal m-eSUTe 114 sur 87 cm. (RepTo,duction du Cercle d'art: 56X43 cm.).

Au premier pŒan, un cOll'p[e cost'lUué se. -d~ta'che sur un ri'deau, ~'ad)I'es dénudés. A ~'extrême gauche, un grillll-age tenume pair une sorte de guente, pal' La lucaTne ,de [,aquellJl-e on alperçoit la tête d'run garde. Derrière, une toi,le -de fond d-ifficme à définir: hrlUue? monta'gnes haignées par 1.a dlarté [un aire ? Au-dessus, quelques nuages et [·e gllohe soHt-ail'e de la lun'e se découpent sur un ciel profond.

D'emb[ée, on est fralJpé pal' l'atmosphère extr'aor,dinaire de cette œuvre. Avec un très gr-an'cl art, le Douanier Rousseau réussit à évoquer, paT des moyens restreints 'C'Ol11lue on va le VON·, ~e mystère d'tme nuit hivernalle au c[air de lune. Comm ençons ,d,onc notre 'ana1lyse par cet as'pect synthétique.

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Sans aucun doute, 'cette Téussite est ,due aty,ant tout à Ira quaHté des COuleur adoptées. La dominante prinreirpécle est faite d'un'e gaffilne de bJeus assez r.are~ un bleu profond occupe [a moirtié supérieure ·du tab~eau, mais se retrouve au-ssi sur la robe de l,a femme et SUl' [es boutons rde son comp-agnon. La teinte devient p~us s'Ombre, pr.esque no ir·e , pOUT [e toi~ et le so[ du ~)l'emier pJ.an. L 'habit du pIerrot et certams l'ef11ets de nuages operent [a synthese entre le bieu sombre et le blanc. Le b[anc vérita·b[-e se Emite d'aillleUl's à la lune, à que(Lques franges de nuages, à cert:aines rparl-ties ,des vêtements. Mais ill 'suffit à anhlner ilra scène d'une lumière irréelle.

Après le bleu et [e bLLanc, une troisième dominante joue un l'Me capital et contrastant: 1-e noi'l.·, relié à S'on tour à l,a gamme des baeus par tout le fond gris sur lequel se découpent ies arJ.'Ibres. Le noir est réservé aux arbl'es dru premier piLan, à une pal-tie de lia guérite et au griiJ11age. A l'alrrière-piLan, Œes arbres devien. nent gI'is pour mieux évoqurer la profonrdeul' et conduÎTe sans hem-t à l,a teinte dru fond.

A part qu~lques touches orangées -d'une extrême discrétion, perceptibles suu: le personnage rf éminin ret -'sur ;Ire f onld gris, [es couŒeurs se Uimitent ,donc à une série de bleus, glÏissant 'par Id'es nuances intermédi-aires vers les ,deux extrêmes du blanc et rdru nOM:. C'est dire [a simpH-cité 'des m'oyens c'Olorés 'adoptés p'alJ.' le peintre. Pourtant, 'Par son sens ·des couleUl's, par la densité du cieŒ nocturne, par d'habiles ,contrastes ,d'ombres et de (Lumières, ces moyens suffisent à évoquer d'une manière alclrmin.'rab[e de [',atmosphèl'.e de 'cette Nuit ,de CarnaViall,. rA 'ce titre, ill. s'agit [à ·d'une dres œUV11:es (Les p[cus captivantes du Douanier Rousseau.

:Si les couaeurs seiIl1Ib1ent jouer un rôi1e capita[ dans cette toile, :iJl ne faut pas oublier ['-apport ,des éléments linéaires. Cert'es, ils se caractélJ.'isent par une granrdre sinIpHcité, et même pair une vTaie naïveté: 'l'attitUide ,des personnages - sont-ms en mal'che ou 'au ·re·pos? - ['ÎJnIpéCÎ<sion ,du fond, rderrièTe (1es ,aflbl'es, la forme incertaine ,du toit de [ra guérite suffisent à nous ['e montTer. Dans i'admil'able forêt qui 'se IdécoUlpe au second p1lan, iJ.e dessin manifeste 'aussi une simp[ifircation très gl'aIlide. M,ais [e sens Ide lla ligne, [a diveTsité des formes, ~e mouvement a1scenclant, ['animation ,des entreh,cs - rregru'dons pal' exempae 1Ja zone .comprise entre [es perrSOillIages et ~a guérite - accentuent l'imp ression de vie que suscite ,le jeu des effets lumineux.

Opérant l,a synthèse des fornles, ·des lignes et des coulleurs, nous pourrons aidmirer l'eX'cerll.ent dosage des diveI's éléments et l'équilibre dIe l'ensemble.

Avec une habilleté sans Idoute inconsciente, mais qui se mont.re digne, avant la lettre des théories de P.au[ Klee sur réquillibl'e rdes composantes d'un t ahieau, le Douanier Rousseau phce sa [une dans l'a pal-tie supéTieUl'e droite de Œa toiile, ~ui répondant prur Iles deux 'petits nuages ,d1ai.rs vi'si'bl'es à gauche, [es deux personnages assurant pour lelllJ.· part, dans la zone inférieure, une égaile [umino­sité. Autre rema,rque sur l'équi[,ibre des é!léments: si 1a partie gauche du premier plan, pru' l;a p[l:ésence du griilllage et du toit, impose une dominante n oire, ~e peintre la 'compense veTS !La ,droite en mu!ltipHant l1es troncs noirs ert !les br/anches.

A premièr.e vue, (la toillre sem-ble (livisée hOTizontallement paT la lisière de !ta forêt et la ligne marqu,ant le début du cie[, et veTtica[ement par les troncs des divers ru·bres. Mais, si Il'on pousse ['an-aŒyse encore plus loin, on découvr~ une série ,de strll'ctul'es qui échappent au Pl'emier coup d'œil, et qui, peut-être,

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échappèrent à ['auteur Œui.qnême: son 'sens aTtlstl'que le gui,dait ,sans qu'iLl eût recours à ce genre de recherche. Compensant Œa trop grande régularité de ces gran,des -pel'pendicuŒ,aires horizonta~es et v ertÏlca[es , ~'·ensemb[e COlll'po:rte une série de structures triangulaires, réelIaes ou im-aginaâ.res. I!l n'est pas ,difficille de rep érer les triangles réels: -deux sur le toit, [es coiffures Ides pel'sonnages, la m anche droite du pierrot, [e pŒastron de sa voisine, les nuages pilacés à mi­hauteUl' du ciel. PTêtons maintenant une attention p[us soutenue, pour découvrir les trian gles de construction qui leur l·épondent. L'un relie [a lune, les nuages et les personnages, triple éJément signallé tout à ~'heure à pTOpOs de la [umière: en réaHté, c'est ce grand triang[e centr-a[ qui opèTe la synthèse du tab[eau et assure donc son unité, relliant [e premier phn aux élléments 10intains. Deux autres t riangles sont amorcés pal' 1es obŒiques suivant la pointe des arbres prin­cipaux : une ob[,ique rdes'cend ,de Œa gauche pal' ie haut des deux peupŒiers et se pour,suit parr le s'Omanet de ["arbre centra[, -atteignant ['a1"bl~ pil,a'cé au-dessous de l a lune, où ellie C'J.·oise une obllique opposée partie de ['arbre de dToite poUT se confondre avec la ligne supérieure gauche du toit de la guérite. A eifles seu[-es, ces deux obliques concourent à la structurr-ation du talblleau pal' masses triangu­[aires, oar [les Hmites inférrieures ert [atéra[le:s de Ilia toi[e, jointe aux vertic-aŒes et aUX horizonta~es 'contenues dans [e sujet, suffisent à engend1J:er pour Œ'œil une vision «trigonométrique». Si l'on -a perçu cet ensembŒe de triang[es, ceux du toit app·araissent désormais corn-me néce:ss·aires, comme Œ'écho de cette structure sous-j a cen te.

Mais cette anaŒyse un peu technique, detinée à éduquer notre œi[ et à lui appren dre à «VOOIJ.·», ne doit pas nous failJ.'e oub[jer ie charme princirpa'l d~ cette œuvre: à h~aiVers ces ·divers é[éments et ~es assum'ant comme les matériaux de !a réussite, c'est rd'abOl~d l'at,mosphère qui nous saisit clans cette vi'sion nocturne du Dou anier Housseau.

Michel Veuthey

NOS ·COLLEGUES

t Henri Vernay · Saxon Instituteur

Notre ·co~rrègue Hem'i Vernay nous a quittés. Sans blJ.uit, sans rien iliari'sser pa-raître, discrètement, à i1.'hnage de sa be1lle âme créant iI:a surprise aux plus proches, aux parents, aux amis! Nous somfJ.ueS' ·consternés et avec nous tous ceux qui l'ont connu, ca·r tous ['au:ront apprécié. Jus'qu'au bout, i[ -aur,a Idonné ['exem­ple du travai[ bien fait, de la ponctualité, du vrai courage.

Henri Vernay est né en olctobl'e 1917 à S'axon. :m est entré à l'Ercoilre nOTTI1a[e au printemps 1933 et en est l'essOil-ti en 1936 porteur de l'autorisation d'ensei­gner. Une crise économique longue et aiguë séviS'sairt à ce moment aux Etats­Unis et en Europe, et notre pays n'en était pas épargné. Les possibiŒités d'emploi du jeune instÎrtutem' étaient de ce fait Hmitées'. Aussi nous le trouvons enseignant

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Page 11: L'Ecole valaisanne, avril 1967

à différents endroits, pèŒerin de la hOlme C'ause, faisant ici lm remprra'cement temporaire, là lm cours de répétition, s'ad.aptant avec honhelu aux divers mi­lieux : montagne ou plaine.

Musicien doué et e~ceJ]lem!luent formé, hrilJ.1ant tro'lupette miŒittaire, Henri Verna y se voit confier, à 20 ans, ;13 ,direction .de la société de chant «,La Lyre» de Saxon et ~a conduÏTa au succès. Son goût musi'ca~ est parfait, son Û'r~iUe j-amais en défaut. Peut-on trouver p'lus heŒ éloge à ses quaaités de musicien que ceJlui formtùé, ,d'ans un 'conCOlUS 'Ûantona~ de chant, par Gust'ave Doret, ~ui-mêlUe prési,dent ,du jury, cru:and, ruprès la production, l'iŒllustre maÎtl'e quitte son fau_ teuil. pour venir fé[i1citer pm's'OnnélŒement ce directeul' et sa cho'l'ale! Ma,is c'est encore ,aux f1anfares, et s'pécialement au Corps de musique de Saxon, que notre cOlIlègue aura donné la pleine meSlue de ses qualités ,de chef, faisant monter d'elublée 'cette société au rang des meiHeuTs groupements musicaux du p\ays.

Henri Vernay -a ensetÏgné chu:ant 31 ans. J[ est mO'l·t à ila tâche âgé de mOllIS de cinqu'ante ans. Etabli dans sa commune qu'il aim1ait, notTe ami s'y est dévoué corps et âme pour éduquer et instruire les entE ants. H aimait ses élèves et ceux-ci, à ieur tOUT lui Tendaient hien 'cet amour. Nous ne pouvons aujoulid'hui mesurer l'értenrdue de cette perte! MaÎtTe soucieux d,ans son travail, un rien le tracassait. Un ,élève manqu'ait-ill de 'discip[il1'e ou d'applii,'cation? il en était affecté. CoU[ègue dans toute ~"3'cceptation ,du terme, il. ailI11'arit à Tendre servi'ce, sans jalJnais rien alocepter en 'contre-partie. Très dislcret, ayant tOUjOlUS tle mot d'encouragement pour ses semhla.h~es, Henri Vernay en était a:J.·'rivé à refuseil' toute convers'ation inut>i[e, se cantOlmant dans ,l'essentiel. Nous le comprenons mieux aujourd'hui: clenleurer cl.ans ['essentie[! Père de famiJlfle exemplaire, ii a travaillM S'ans relâche au honheur des siens.

Et maintenant, i[ repose près de son égŒise, d,ans cette tene nataile qu'i[ a tant aimée. Une fouile énorme ['a a1ccompagné au champ 'du repos. Le Corps de Musique et La Lyl'e (lui ont rendu un dernier hommage. Sa tomhe diSlp al~aît sous les ,couronnes. Son œuvre de,meure: : i[ a passé en faisant le hien. Qu'illrepose en paix!

Pour nous maintenant, le ciell est moins haeu, [e soŒeill paus tm'ne, le printemps moins p'l'omettelu!

A son épouse éplorée, à ses enfants s[ chers, à son papa et sa mam,an, à tous ses parents dans l'affliction, nous redisons notre sympathie dans cette crueille épreuve et les assurons de nos prières.

PersOlmel enseignant de Saxon: M. Mayencoul't

Page de couverture: Buste de sa'int Bernard Cette pièce, haute de 50 cm., appartient au Trésor de l'Hospice du Gd-St-Bernard. Elle

figurait à l'Exposition d'art valaisan organisée à Martigny en 1964. Elle représente saint Bernard vêtu d'une aube et d'une dalmatique, tenant un évangéliaire dans ses mains. Cette statuette est en bois polychr01né revêtu de lames d'argent repoussé. Quelques éléments ciselés et des pierres précieuses rehaussent cette décoration. Quoique le visage et les attitudes manifeste1lt déjà un souci très net de l'observation humaine, l'œuvre présente encore une certaine raideur romane. (Vers 1200).

t Sœur Marie du Saeré .. Cœur Marthe Frachebourg

Dans la grisailIle, 'le froid ,de ce premie'!' janvier 1967 noU's étions nOlllbr,euses à a'c:com'lJagnm' notre chère corrnègue, Sr MaTie ,du Sacré-Cœur, vers cette humha'e tombe du cimetière conventuell de V éroHiez. .,.

La tristesse amhiante reflétait ceNe de nos cœurs, le recuelOO.'eluent dune aSSIS­ce nombreuse rendait un diS'cret m'ais é[oquent hommage à cdJ.lle que nombre

~:ntre nous alJpeiLaient «Marthe» et qui clev,int à 23 ans, en 1929, Sr Ma'l'ie du

Sacré· Cœur. . .. Dès l'Eco[e normale, iJ était évident que cette âme épnse de pel1'ectlOn avaIt

entel1lclu un a:ppe'l et se préparait à y répondre: V é:roillliez eut [a chance cle Tete­nir son choix et de l'accueil­lir. Très tôt, la nouvel[e pro­fesse se vit confie'l' 1:a dire1c­lion de ['or:phe[inat et du pensionnat. Educatrice née, Sr Marie du Sa,cTé·CœuT se voua à sa tâche; eUe orienta bien des vies, e[[e hiS's'a dans beaucou p d'autres un lumi­neux souvenir.

En 1939 le Couvent lui confie 'le Novi,ciat; c'est 'là qu'elIae va donner sa pŒeine mesure d'amour. Iil y a des circonstances où l,a foi et l'amour seu['s savent décou­vriT l a voaonté divine, c'est ainsi qu'en 195,2 Sr Marie du Sacré.lCœU!r «remonta» -clans sa vaIlée COill!lUe enseignante. Ehle devait y passerr ses deI'. nières années clans une classe élémentaire et enf'antine mais Marthe et Marie étaient devenues si intimes en e111e, que, sans nuiTe à lia médita. tion de Marie, Marthe f oncla, organisa, dirigea avec quell doigté et queJllles com péten­ces, le «Chœur de DaII11es de Salvam>. Quels merveilleux progrès i[ nous a été donné de constateT ,dans cette démal'che vel'S la heauté... Org'aniste de ta[ent, humh[e s'acristine, jardinière heureuse de voir édore [a splendelu d'tme rose où s'avouait lme ofhancle, que ne réussissiez-vous pas chère Sr Marie du Sacré·Cœur? Qui mieux que vous

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Page 12: L'Ecole valaisanne, avril 1967

pouvait iClLil'e Javec [l'e Psahniste «Seignem', j'ai aimé [l'a beaut:é ,de 'Votre Maison et le lieu où habite votre gloiTe». Ces mots montaient à nos lèvres pendant Ce dernier aocompagnement au soir du 1er j,anvier, ailo·rs que peu de jours aupa_ ravant nous nous quittions sur Ira pTomesse d'un «aurrevoi1'» au seuil duquel vous seriez encore à nos côtés.

Y. G.

BIBLIOGRAPHIE

A. Bourdin: La santé par les plantes

160 pages avec 76 i[~ustrations en noir. - Fr. 6.90. - Editions Victor Attinger Neuchâtel. '

Ce livre est à la Se édition. C'est diTe [e succès qu'i!J. a rencontTé; slllccès mérité parce que les descrÏlptions de p~antes y sont parfaites, les dessins précis et les propriétés médicinales, toutes reconnues pal}: ~e Servi,ce d'hygiène suisse.

Voici enco're Ideux petits :livres présentés par les E,ditions Attinger S.A., Neuchâtell. Ll s'agit de ,deux manu~ls ,de ,diététique natUll'ellile BIRJCHER-BENNER

Maladies du cœur Maladies des reins et de la vessie

Dans ces deux manueŒs, la description du cœm' et des reins est très sugges­tive et peut fournir aux maîtres ,d'eX'ceJlilients renS'eignem'ent8. La deuxièm e p,artie serait conswltée avec p~us d'intéorêt pa~: le personneil enseignant des éooles ménagères.

PAR T 1 E 0 FFI CIE L LE ET CO R P 0 RA T 1 V E

Aux instituteurs candidats au brevet pédagogique

!Chaque 'année, ,p~usieuTs jeune'S instituteurs, 'callldidats aru bl'evet 'pédagogi­que, n'ont pas la possibilité de sruivre les COUTS de peTfectionnement obligatoires, à cause du S'ervice millitaÏJ:e.

Le nombre de ces maîtres sera encor'e pŒus élevé en 1967 parce que Œe cours de peTfectionnement coïncide avec la PTemière sem·aill'e du CR du Régiment 6.

Pour pareI' à ces 'Cl,jfficwltés, ~e Service de J'enseignement primaire et ménager organise, du 26 juin au 1er juililet 1967, un cours spéciaŒ réS'el'vé uniquement a,ux jeunes instituteurs, canrdicùats au bTevet péd,agogique, qui, en Imson du seTvice :miJlhaÏTe, ne pouT:ront pas se présenter au 'COUl'<S Ide perfectionnement fixé à l 'a semaine du 21 au 26 août 1967.

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:E.V. No 8, avm1967.

Travaux manuels pour la Fêtes des mères

Travaill manuel - Degré inférieur

Un vase à fleurs pou.- maman No 670 M

1 vel'1l:e de Nescafé vÏ!de ou tout ,autre bouteill!le ou verres vides (non ~ivl):é P 'aI.'

r ODIS); Environ 200 g. de ter,re à modeJler Dal'wi; 20 plÏerr,es «mosaïques».

Montage

L a t err,e à mo1deG.'er Darwi sèche et dUl'cit à ['ail' sans cuisson.

N'2 GtO M ' - Tvavai'lller Œ,a terr e à mod·eler afin

d'obtenir une pâte lisse. - Ap1latir cette rpâte en t apant avec

wa main pOUT obtenir lme sUTf a'ce p ouvant Tecouvrir le verTe.

- E m'ober Œre verre ·avec u'a pât e à m Û'de[,el', bien pTesser pour éviter Iles poches Id'alÏ.r, rower le verre sur une 'surf a'ce Usse et lisser lia pâte avec le doigt humide. P iquer Œes pierres «mosaïques» ,dans [La pâte sellon Œa fantaisie de chacun.

- L aisser séchet· ·dm'Iant ·deux jours enVll'on.

- II. ne reste p[us qu'à rempŒn: Ire v/ase de fleurs printanièTes et à ['offrir à m alnan.

• •

Prix dru matériell: Fr. 1.20

Si ~'on veut, on peut peindre le vase avec de [a gouache, mais a[ors il faut attendre que la terre soit bien sèche. On peut aussi vernit' l'objet, mais bisser sécher la peinture avant d.e passer au -vernissage (1 {J,a'con de vernis Fr. 6.- en vente à rODIS).

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Page 13: L'Ecole valaisanne, avril 1967

E.V. No 8, avritl1967.

Matérie'l

Travaill manuel - Degré moyen

Un napperon décoratif No 671 M

1 rectanglle de ra,bane de 28 X 24 cm. De la feutrine rouge, bŒeue, verte.

Montage

- Franger [es quatre bords de l,a raD_ane en enil.evant quellques fills. - POUT variante A: découper 3 [osanges ,de feutrine rouge, 3 Josanges de feu-

trine bleue se!lon schém,a 1 A; 6 demi.[osanges de feutrine verte sellon schéma 2 A; et 1 hexagone de feutrine verte <se[on s'chéma 3 A.

- Pour variante B: ,découper 3 formes ,de feutrine rouge, 3 formes de feutrine b~eue sellon S'chém·a 1 B; et 7 'cel,dIes de feutrine verte selon schéIna 2 B. Pour [e 'cerdIe du 'centre de ~a fleuT: avant de \le coi)Jer le dessiner sur la -rabane et marquer 1a pŒace des feuiilles en suiv,ant les lignes pointhllées sur Œe S'chéma 2 B.

- Disposer et 'Co1iler les formes seilon ~es schémas l'espectifs sur le rectanglIe de rabane en ayant aupaTavant oa~'cullé [e centre du rectanglIe; aŒterner les· couileul·s.

Prix du matériell: Fr. 1.-

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- -

\

Page 14: L'Ecole valaisanne, avril 1967

LE STYLO A L'ECOLE ? ...

Oui, bien sûr J... mais à condition que la plume soit conforme aux exigences d'une écriture soignée. De plus, le stylo doit être solide, pratique et à la portée de toutes les bourses.

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Marcel GAILLARD & fils S A., Martigny

E.V. No 8, aVi-ill1967.

Travai,1 manuel - Degré supérieur

Boite à f.-iandises No 672 M

Matérie,1

l boîte à fromage vide. l bande d.e carton de 5 X 35 cm. l bande de soie autocoŒhnte de 10X40 cm. l carré ,de soie autocoilllante de 15 cm. de côté pour [e couvercle. 2 agrafes parisiennes. Décorations dorées et 1 pel.a.e.

Montage

- RoulIer aa hanrde de ca'rton de 5 X 35 cm. dans la boîte à fromage et fixer ce rouleau avec ~es agrafes parisiennes. La boîte à fromage est ainsi haussée.

- ·Co1lller sur le pourtour de ~a boîte b soie autocoNante de 10 X 40 cm. - L aisser dépasser h soie ,de chaque 'côté de a,a boîte et couper des languettes

de 2 cm. environ que ['on replie respectivement vers Œ'intérieur de la boîte et sous cette dernière.

- Pour le 'couverclle découper dans ile car-ré de soie autoco!Ulante ,de 15 cm. de côté, un cercle de 15 cm. de diamètre.

---, Coller ce cercle sur le couvercle, ·coupoc 'des ~anguettes de 2 :cm. environ dans ce qui ,dépa'sse le couverole et ,con el' ces languettes sur [e pourtour du couvel,dle et ,à ['intérieur de 'cellui-cl; fixer 'CeS' /Languettes à ['intériffiLT du couvel'cJle ·avec Idu papioc co~an:t.

- Colller fes décOl~ations dorées sellon 'Schéma: 1 bande ,dorée sur le pourtour du couvercle, 1 bande do·rée sur 'la boîte; et SUl' le couvel'de, une fileur dorée avec une per[e au centre.

- Mettre un peu de ouate b[eue au fond ,de ['a boîte et ~la 'rempHr ,de frianIdises

avant d 'offrÎt'. Prix du matériell: Fr. 1.10.

N~ "12 M

Page 15: L'Ecole valaisanne, avril 1967

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E.V. No 8, avd 1967.

Travai'i manuel - Degré supérieur

Matériel

1 carton gris de 16 X 32 cm.

Un bloc-note No 673 M

2 bandes de feutrine autocoill1ante de 16 X 32 cm. 1 bande de feutrine aurtocolŒante de 2 X 10 cm. 1 bŒoc-notes 1 cT.ayon ou styil.o (non livré par Œ'ODIS).

Montage

- MarqueT ~e p[is ,du ·dos à 15 'cm. lJ2 Ide chaque bord danlS [e sens 'de [a Œongueur (32 cm. ) avec un couteau, et p[ier Je ca·rton.

'- Recouvrir les <deux faces Idu carton avec Œes banrdes de feutrine autoco[Nante de 16X32 cm.

- Coilller le bioc-notes vers Œa gauche ,du 'Cal.'ton afin ,de laisseT une pŒ'ace pOUT

le 'Crayon. _ - Couper en Ideux Œa bande de feutrine ap.tocQll!l.ante de 2 X 10 cm. et cdMer ces

bandes sur Œe 'cal"ton de flaçon à obtenir deux p ,assants pOUT maintenÎ,l' le crayon.

- Décorer le bŒoc-note avec un crayon feutre ou éill.ors sÏmp[l.ement y faire ['ins­cription «bloc-notes».

Prix du matériel: Fr. 1.10

N~ "+3 M

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Page 16: L'Ecole valaisanne, avril 1967

Le temps des # • , economles

celui de l'épargne

CAISSE D'ÉPARGNE DU VAlAIS

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Pla'cé sous la direction de Messie'llTs l'es inS'pecteurs PlliaŒ'ong et Gurdy, Œe cours de juin 1967 ·a:UIl·a un doub~e progr.amme: civis>me et gymnasüque. Des il1'dic'a­tions p lus détai!J.ilées pal,aîtront dans le prochain numéro de [' «E.coŒe va'lais'anne» avec la 'présentation ,de l,a session péd:agogique d'août 1967.

D 'o res et ,déjà, nous invitons ~'es m·aîtres intéressés, à réseTver ~a 'dernière sem,aine de j·uin IpOUll' lIa fréquentation du CO'll'rs qui leur est paTti'cuiLièrement destiné.

Sion, 'le 30 mlars 1967.

Le film scolaire

Servi'ce can1onarl ,de l'enseignement primaire et mén:ager

Dans l' «EcoŒe va1aisanne» No 7 à !La page 29 dans 1a !liste des a/dresses pOUl' lia 10'CIation des fil1ms 16 mm., nous avons donné par erre UT l'anci'enne rud!l .. 'esse dte l a m aison SHELL (SwitzedaIlJd).

En void [La nouveJllle: Bederstrasse 66, 8021 Zürich.

EXPOSITION FAUNE ET FLORE

là MaIrtigny :du 15 ,avri[ ,au 15 mai 1967 dans Ile nouveau bâtiment d'éco,les placée sous les aus'pi'Ces d'e la Ligue mOl1'di,ale de la protection de la natUlre, de la Ligue valaisanne de h p-rotection de Jla nature, de ~a Ligue d'ornitho[ogie suisse, du Servi'ce can1ona~ ,de la chasse et de b pêehe,

avec le concours de l,a station zoologique «La Garenne» à Le Vaud qui montrera les animaux vivants dans nos régions et en Vailais dans leurs biotopes originels: oiseaux, mammifèTes, batraciens, en tout 12 voHères, 7 C'ages, 35 terrariums, 5 aquariums avec commen1aill'es tous !Les j om's de 10 hem'es à 12 heures et de 14 heures à 17 heures.

Ii1 est, de 'Pllus, 'Pi'évuun stand concernant [a po[[ution des eaux.

Au Manoir de Martigny

Exposition artistique et culture}[e qui présente des œuvres d'artistes ani­maliers sous la forme de peintures, de s'cuilptures, de mosaïques, de céra'miques, d·e photogra:phies, de minériaux, de tapisserie, de musique, de livres de luxe et 'cour:ants, avec [la 'paTticipatio!ll Ides peint'r,es Hainm',d, BressileT, ,de POl'et, R. Ca['­pini, ,des soullJpteurs 'Casanova·, V1eu:illilemitel', Fornage, Coi!.llalUld, Idl\ ,céramiste Wicky, du mosaïste OlsooruneT, du cinéaste R.P. BiJile, des botanistes Closuit, de 'l'en­tomologiste Ra'Ppaz, etc.

/Entrée: Fil'. 1.- par ,élève 'P 'OUir Œes deux eX'positions. TéI1éphone (026) 2 22 01

Le Comité

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Page 17: L'Ecole valaisanne, avril 1967

Pè'lerinage de la 'Suisse romande à Notre-Dame de Lourdes

Ce pèlerinage aura [ieu Idu 16 au 22 juirr~et 1967. Mgr A. Lov·ey, Rme prévôt du Grand-St-Bernard ~e prési'd·era.

Deux possibilités de voyage: cal' et train. . Mallacles, infi,rmières, hr,ancao.'ldiers et pèlerins peuvent s'alchesser pour l'en.

seIgnements et inscriptions, jusqu'au 1er juin 1967, à Jean-Olivier Pralong rte du Rawyl 45, 1950 Sion. '

Communiqué

Les m.aÎtresses ,des c[lasses enfantines sont invitées à p.artidper à 1:a dernière apTès-mi'di de travaill avec Mme de Sépibll's:

mercredi 26 avril 14 h. 15, Ecol1e du Sacré-Cœur, Sion.

Ordre du jour: Cons'cience [inguistique. Com/préhension de Œ'a 1ecture, te m~t, la phrase, le récit.

- Condlusions Ides rencontres pTécélclentes. - Discussion.

Le ·changement 'du jour ,de congé est aUltol'is.é p.arr le DéparteŒlTent d.e ~'instruction publique, sous réserve 'de Œ'lal)'p'l'o'bation des COll11nissions scoiLau.'es.

Yv. Savioz

S S M D - Exposition itinérall'ite 1968 ~ L 'homme

La section ~uoel'noise de la SSMD, ·chargée de pi'épa'l'er la quat neme expo. sition itinérmlte ,de ,dessins invite maîtres et m.aÎtresses enseignant à tous niveaux scolaires à propose!' ·cette année encore des tr'avaux de leuTs éIlèves.

Thènw

L'HOMME - s'Ous tous ses aspects : corps, attitudes, métier, vie quotidienne, f amilŒe, histoirl'e, vie rdigieuse, e1'c.

Format

tDessinset peinttues, 'Clans toutes [es teclmique u sueŒrres, jusqu'aux dimen. sions maxima1-es de 5Û' X 70. cm. Prière de n'envoyer aucun traV'ai[ l'ou1é, mais seuJement à pJ,at.

Indications

Tous les tr,avaux porteront -au veT·SO CLASSE, ECOLE, AGE, ADRESSE DU MAITRE, TITRE (et sauf pour [es travaux coll1lectifs) PRENOM ET NOM DE L'ELEVE.

30

Délai

24 juin 1967.

Adresse

M. Josef LiitoM, Kantonsschuile, Alpenqll'ai, 6000 Lucerne.

N.-B. - Nous comptons fermement recevoir de nOifnbreux travaux de classes oÙ le dessin est enseigné pm' l'institutrice ou l'instituteur, et p'articu'lièrement des olasses enfantines et des premières années prim/all.'es.

Pour [a ·section 'luceTnoise: Hans Bucher

Rome

La F ondation Besso qui s'o'Ocupe de J'inIllporrtlant prohaème de l'urbanisme enteIl!d tenil' cŒnpte de 'l'avis ,de a:a jeunesse. Les co[[égiens et éoc1liers suilSses âgés de 7 à 14 ·ans sont 'aussi invités à exprimer Jeur avis, soit pail' un d essin, soit par un e composition traitant de J'lm des thèmes suivants:

1. COlThIIlent je VoulclI~ais arrl~anger Ina chamhr'e.

2. 'Colmment Je vould'ra'Î's 'que Ise déVlea:Op pe a·a villŒe que j'hahite. 'Les ,ail11é[lÎoT.ations 'les p[us urgentes: piscine, teI'pains de jeux, parcs, écoUe-s, ateliers, espalces libres.

3. Ma maison: si je préfère une maison flami[ia[e ou un g.r'and bU·oc 1oC'atif avec cinélll1a, magasins, écoŒes. ILes tr,avaux pOil.'teront !les ll1entions suiVlantes: NOill1, rprén01u, sexe, âge,

école, viJlle.

Dé[ai d'enlVolÎ: fin septembre 1967. Adresse: Pierre Borel, maÎtr'e ,de -dessin, Gymnase de NeuchâteŒ, rue Bi'eguet.

S S M G - Publication des cours de gymnastique scolaire

Eté 1967 La société suisse des m.aÎtres de gymnastique organise, au nom du Départe­

ment m iilitaire fédéraI, des cours de gymnastique s'co~aio.'e penclant les va·c'ances d'été 1967. Ces cours de perfectionnement sont ouvea:ts à tous les mlaÎtres qui enseignent l'éducation physique. Le progrrarmme bien équIlibi'é comporte des exercices pratiques et '(les théorries se T'a'P'poTt/ant aux 'différents prob~èm'es de l'enseignement de 11a gymnastique. 'Cette aŒternance pe'!'met au maître, 'même p eu. entI'aÎné, de suivre ces 'cours S'ans f'atigtlte exc'Bsive et d'en retire'!' grand profit pour ['-enseignement d /ans sa pr0'PTe 'clLa'sse.

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Page 18: L'Ecole valaisanne, avril 1967

Cours

Cours d'introduction au nouveau manuel de gymnastique pour les jeunes filles II et II I degrés '

NO' 14 NO' 15 NO' 16

17 au 22 j~U!ULet 1967, à SO'[eure 31 juilllet au 5 -aO'ût 1967, à Langenthail 10 au 15 juilJ.['et 1967, à YVffi,dO'n (pO'ur!la Suisse rO'm,an:de)

Cours de perfectionnement pour maîtres de gymnastique: gymnastique féminine, III et IV degrés

NO' 18 17 au 29 juillilet 1967, à ZO'ug

Cours de gymnastique pour les garçons, II et III degrés

NO' 19 7 au 12 ,aO'ût 1967, à LyS's

Cours de natation et de volleyball (un grO'upe fO'Il"IIl'era iLa classe prép'éliratoire pO'rn.-le brevet rd'instrUJcteUir suisse de natatiO'n +:-)

NO' 22 7 aU! 12 aO'ût 1967, à St-Ga\l[

Cours de natation et de volleyball pO'ur ~ta Suisse rO'mailide (un grO'upe for. m'ffi~a 1,a ,cIlasse 'préJpta,ratO'ire pO'ur ~e brevet d'instructeUir suisse de natatiO'n) * NO' 23 10 'au 15 juiUŒ'et 1967, à Genève

Semaine en montagne, cO'urs pO'ur l:a fO'Il"mJation de chefs de camps et rd'ex. oursiO'ns 'pO'IlIT Ues éIlèv-es ·du IV degré.

NO' 25 2 au 9 'aO'ût 1967, à ArO'Il!l,a

* Les caIlJ(ÜJd.ats qui s'intéresent au brevet td'instlu'Cteur suisse de n atation le mentiO'!lJ.!lle!l."ont spécia[em,ent UO'TS de leur ins'cl."iptiO'n.

Remarques

Ces Icom's sO'nt Idestinés aux n1'aÎtres enseignant la gymnastique dans les écoles offi.cieiill,es O'u privées. Les m,aÎtresses ménagères enseignant b gymnastique sont admises aux cO'urs. Le nombre ,des piLaces est limité pO'ur cha'que cours.

Indemnités

Les paTti'cipants recevrO'nt une subventiO'n leur permettant de cO'uvrir la pl.us gIl'ande partie ,des frais de pensiO'n et de i).O'genlent. Les frais de vO'yage, trajet le pŒus ,direct, du ,domidle au Heu ,du CO'Ull'S sO'nt rembO'ul'sés.

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Inscriptions

Les maîtres qui s'intéressent à ces cO'urs peuvent deln:antdeT une fO'rmu[e d'inscriptiO'n à PauiJ. CUl'ldy, inspecteur de gymntastique, av. Ritz 3'5, 1950. SiO'n,

La formule dûment reall.pEe doit être r'etO'Ull'née jusqu',au 1er juin 1967 au pU:us tal,d à M. KUIl,t Riirdisiih1i, l11aÎtTe ,de gyn1!l1,astique à l'E,cO'[Le nO'l'mal'e, SeJli­büMweg 19, 3632 A1llmendingenfThO'une.

TO'us les maîtres inscrits receVTO'nt un avis jusqu'au 20. juin 1967, Hofwill, le 6 mars 1967.

Le président de la C. T. de h SSMG M. Reinmann

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